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Master 2 "Aménagement et Collectivités Territoriales" – Co-construction du PCET rennais Compte rendu détaillé de la conférence de Mr Fréderic Chomé Jeudi 24 septembre 2009 Frédéric Chomé, bureau de conseil en stratégie climatique et développement durable Factor- X « Idées pour financer l’économie verte » Compte rendu détaillé Le problème est simple : l’Etat n’a pas les moyens de financer l’économie verte. Où peut-on donc trouver les moyens financiers nécessaires ? Constat : -crise financière, situation économique en déclin - économie de remplacement - tissu français composé essentiellement de PME qui adoptent très peu de stratégies d’alliances - peu de créativité - le réchauffement climatique est un enjeu énorme mais sa réduction (même en pays développés) est très faible - de nombreuses opportunités de travail dans le « green business » sont promises mais rien ne semble réellement voir le jour - les mesures régulatrices sont insuffisantes Que faire ? Il ne faut pas attendre de miracle de l’éco-business, il faut donc : - réfléchir globalement (donc différemment) - repenser le besoin (ne pas chercher à avoir toujours plus) - réglementer (solution qui permet de diminuer les émissions de gaz à effet de serre à coût nul) - favoriser l’émergence de leaders durables en France Ne pas oublier que toutes les émissions sont faites pour nous contenter, nous consommateurs. C’est donc à nous de réagir et de changer. Réfléchir différemment : - diminuer les besoins de déplacements en créant des espaces multifonctionnels - promouvoir des alternatives (mesure qui ne se suffit pas à elle-même) - réduire l’envie (limiter le nombre de place de parking, casser la vitesse – chicanes, feux désynchronisés,… -, augmenter le prix des amendes) - rendre l’alternative économiquement plus attractive

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Compte rendu détaillé de la conférence de Mr Fréderic Chomé Jeudi 24 septembre 2009 Frédéric Chomé, bureau de conseil en stratégie climatique et développement durable Factor-X

« Idées pour financer l’économie verte » Compte rendu détaillé Le problème est simple : l’Etat n’a pas les moyens de financer l’économie verte. Où peut-on donc trouver les moyens financiers nécessaires ? Constat : -crise financière, situation économique en déclin - économie de remplacement - tissu français composé essentiellement de PME qui adoptent très peu de stratégies d’alliances - peu de créativité - le réchauffement climatique est un enjeu énorme mais sa réduction (même en pays développés) est très faible - de nombreuses opportunités de travail dans le « green business » sont promises mais rien ne semble réellement voir le jour - les mesures régulatrices sont insuffisantes Que faire ? Il ne faut pas attendre de miracle de l’éco-business, il faut donc : - réfléchir globalement (donc différemment) - repenser le besoin (ne pas chercher à avoir toujours plus) - réglementer (solution qui permet de diminuer les émissions de gaz à effet de serre à coût nul) - favoriser l’émergence de leaders durables en France Ne pas oublier que toutes les émissions sont faites pour nous contenter, nous consommateurs. C’est donc à nous de réagir et de changer. Réfléchir différemment : - diminuer les besoins de déplacements en créant des espaces multifonctionnels - promouvoir des alternatives (mesure qui ne se suffit pas à elle-même) - réduire l’envie (limiter le nombre de place de parking, casser la vitesse – chicanes, feux désynchronisés,… -, augmenter le prix des amendes) - rendre l’alternative économiquement plus attractive

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Par exemple : Créer un ensemble de logements dans le secteur duquel le stationnement serait rendu difficile (limitation du nombre de places de parking notamment) mais vendre ce logement avec une carte de transport multi mobilité offerte pour 10 ans. Cela encouragera les habitants à se déplacer en bas carbone pour 10 ans et cela permettra de gagner de la place en libérant les emprises classiquement réservées au stationnement. C’est donc un espace avec plus de logement, plus d’espaces verts et plus d’infrastructures qu’il sera possible de créer. D’autant plus que la rentabilité sera plus importante puisque le nombre de logement pourra être plus important ! Repenser le besoin dans l’habitat – exemple : Coût = 144 000 € Surface = 120 m² Coût/surface = 1200 € / m² Coût = 165 000 € Surface = 120 m² Coût/surface = 1380 € / m²

=> Le surcoût est amorti en 9 ans Si l’on décide réduire la construction à 110 m² au lieu de 120 m² : - coût = 152 000 € - surface = 110 m² - Coût / surface = 1380 € / m²

=> Le surcoût est amorti en 5 ans Si l’on décide de rénover un bâtiment classique pour le transformer en bâtiment passif, la rénovation coûte environ 10 000 € et est amorti en 10 ans. La conception de la maison est un point essentiel des économies d’énergie puisque, selon l’orientation, la maison peut consommer jusqu’à 30% supplémentaires. Ce qu’il faut retenir, et qui est parfois l’argument qui convainc, c’est qu’investir maintenant permet de payer moins cher demain !

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Quelle est la solution ? La croissance a-carbonée rendrait la croissance possible mais pas l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. C’est difficilement envisageable, surtout à court terme. Mr Chomé a alors proposé une solution qui consisterait à verser 1% de notre salaire à un organisme chargé de gérer cet argent en faveur d’initiatives vertes. Grâce à cette proposition, il nous a fait comprendre que très rares étaient les personnes décidées à ce genre de dons (de même pour les entreprises où la mesure « one percent for the planet » est très peu suivie !). Ainsi, il en est venu à sa véritable proposition : les entreprises pourraient facturer leur produit au maximum 1% plus cher. Cela permettrait de ne représenter qu’une hausse négligeable (voire imperceptible) pour le consommateur tout en dégageant un budget très important. Puisqu’on ne peut changer nos modes de vie et de consommation, alors il faut s’adapter. Cette mesure est une adaptation qui touche la masse de la population et qui permet de financer massivement des mesures d’évitement des émissions de gaz à effet de serre. Cette proposition nécessiterait la mise en place d’un organisme transparent et indépendant chargé de récolter les fonds, de même pour l’évaluation des projets et de l’éventuelle diminution des gaz à effet de serre. L’entreprise n’aurait aucun regard sur le projet. Pour l’entreprise, la communication sur cette action sera un réel atout qui permettra en plus de se différencier de ses concurrents. Partant du constat que le politique n’assume pas son rôle en matière de financement des initiatives vertes, et que le citoyen ne joue pas non plus le jeu, l’entreprise reste la seule alternative. De plus, au vue de la communication très favorable qu’il en ressortira pour l’entreprise, le surcoût devient négligeable. Tout le monde y retrouve donc son compte ! �