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LE MAGAZINE DE LA VIE ÉCONOMIQUE DU LOIRET ORLÉANS, MÉTROPOLE INTELLIGENTE L’HUMAIN AU CŒUR DES USAGES ARNAUD HOCHART, ENEDIS ACTEURS ÉCO DE L’ www.loiretorleans-economie.fr 21 / INDUSTRIE Du métal dont on fait les sagas familiales 27 / COMMERCE Vous prendrez bien une petite mousse ? Crédits photo : ©Didier Depoorter 19 FÉVRIER / MARS 2019

Crédits photo : ©Didier Depoorter ORLÉANS, MÉTROPOLE ......6 ACTEURS DE L’ÉCO N19 ACTUALITÉ La Fabrique OpéraLa Fabrique Opéra Val de Loire prépare sa nouvelle production

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  • LE MAGAZINE DE LA VIE ÉCONOMIQUE DU LOIRET

    ORLÉANS,MÉTROPOLE

    INTELLIGENTEL’HUMAIN AU CŒUR

    DES USAGES

    ➜ ARNAUD HOCHART, ENEDIS

    ACTEURS ÉCODE L’www.loiretorleans-economie.fr21 / INDUSTRIE

    Du métal dont on fait les sagas familiales

    27 / COMMERCE

    Vous prendrez bien une petite mousse ?

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    N°19 FÉVRIER / MARS 2019

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    N°19 FÉVRIER / MARS 2019

    La COP 24 qui s’est terminée le 14 dé-cembre dernier à Katowice, en Pologne, s’achève sur un constat plutôt inquiétant. Non seulement la planète n’est plus dans les clous de l’accord de Paris de 2015 – qui portait l’engagement de limiter le réchauffement moyen de la planète à 1,5 °C d’ici à l’an 2100 – mais, au train actuel où vont les choses, nous sommes sur une trajectoire qui nous amènera à + 3 °C en 2100. Or, déjà entre 1,5 et 2 °C, ce ne sont pas seulement des étés plus chauds et des tempêtes plus dévastatrices. Ce sont aussi 10 millions de réfugiés climatiques en plus dans le monde, la population des coraux qui s’effondre, une chute vertigi-neuse de la diversité biologique…

    Le rapport avec la ville ?

    Les villes abritent aujourd’hui plus de 50 % de la population mondiale et sont res-ponsables de près de 70 % des émissions polluantes. Mais si elles constituent un problème, elles sont aussi une partie non négligeable de la solution. Car, à l’échelle locale, on peut agir beaucoup plus vite qu’à celle d’un pays et impliquer les citoyens dans des politiques qui touchent concrètement à leur vie quotidienne.

    Un des premiers piliers de la ville intel-ligente est la sobriété énergétique. En passant, par exemple, de l’éclairage public d’ancienne génération à un éclairage « intelligent » de type LED connectée, la ville peut réduire sa facture électrique d’éclairage de 80 %. Autre exemple : en rendant « smart » le système des parkings sur la ville (avec des capteurs et des caméras), on réduit drastiquement les 25 % du trafic dus aux automobilistes qui cherchent à se garer. Et on réduit aussi la pollution.

    Dans le contexte sensible lié à la fiscalité énergétique, les questions « fin de mois/fin du monde » n’ont pas lieu de s’opposer : elles vont dans le même sens. Car les projets de transition énergétique que portent les Smart Cities permettent aux collectivités de réaliser des économies qui pourront se traduire à terme par des baisses d’impôts. Elles sont aussi, et de loin, un des plus vastes réservoirs d’emplois locaux pour les années à venir.

    Ariel GomezRédacteur en chef de Smart City Mag➜ www.smartcitymag.fr

    L’intelligence des villes,

    Sommaire4

    Actualité

    7Territoire

    8Made in

    Loire&Orléans

    9Portrait

    10Environnement

    11Recherche

    18Reprise

    19Création

    20Implantation

    21Industrie

    22Innovation

    23Développement

    24Restauration

    25Service

    26Numérique

    27Commerce

    28Tourisme

    29Expert

    30Chiffres

    12 Dossier

    Orléans,métropole

    intelligenteL’HUMAIN AU CŒUR

    DES USAGES

    un atout majeur pour la transition énergétique des territoires

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  • ACTEURS DE L’ÉCO N°194

    Pour une agriculture urbaine durable

    Le 13 décembre dernier, les 22 communes d’Orléans Métropole et la chambre d’agriculture du Loiret

    ont renouvelé leur engagement en signant une nouvelle charte (2018-2023)

    pour une agriculture urbaine durable. Un nouveau plan d’actions a été défini,

    articulé autour de trois axes principaux : préserver le foncier agricole et maintenir

    une activité agricole compétitive et innovante ; développer une agriculture

    de proximité respectueuse de l’environnement ; communiquer

    et mettre en réseau.

    3 grandes écoles choisissent Orléans

    L’offre d’enseignement supérieur d’Orléans Métropole s’enrichit

    avec l’arrivée programmée de l’ISC Paris Business School

    (rentrée 2019), de l’ESTP Paris et d’AgroParisTech (2020). L’installation

    de ces trois grandes écoles va permettre de compléter la présence de la formation

    supérieure en centre-ville, avec l’École supérieure d’art et de design

    et le Centre Dupanloup. À terme, 6 000 étudiants sont attendus dans

    le centre-ville d’Orléans, venant renforcer le campus de la Source.

    La création d’une fondation territo-riale a été décidée à l’initiative de la ville d’Orléans afin de mobiliser les acteurs économiques sans limite géographique (l’Orléanais au sens large) pour soutenir des actions d’intérêt général. « La Fondation Orléans, explique son délégué général Laurent Fesneau, a pour but de contribuer au dévelop-pement de notre territoire en stimu-lant les initiatives dans les domaines culturel et patrimonial, éducatif et académique, économique et social. Une façon d’encourager et de déve-lopper les pratiques de responsabilité sociétale des entreprises (RSE).  » Le comité exécutif de cette struc-ture est composé de trois collèges  :  institutionnels, entrepreneurs, per-sonnalités qualifiées. Ses premiers membres fondateurs ont été le Crédit Mutuel du Centre, EDF, Thélem et la ville d’Orléans. Jean-Paul Combémorel, délégué régional d’EDF, a pris la présidence : « C’est toujours un mo-ment privilégié que d’être au début de l’aventure. Il s’agit d’une véritable plus-value dans le décor économique, avec la ferme ambition de s’inscrire dans la durée. C’est un outil de mécénat innovant au service de la

    solidarité et un véritable levier de développement socio-économique du territoire. » Les projets ne manquent pas : inclusion numérique, réussite éducative, éducation financière des apprentis, culture, soutien à l’ensei-gnement supérieur… À noter que la Fondation Orléans est sous l'égide de la Fondation Agir contre l'exclusion (Face), ce qui permet notamment de recevoir des soutiens publics et privés, de faire appel à la générosité pu-blique et de bénéficier des avantages fiscaux, de la gestion financière et de la sécurité juridique de la fondation abritante.

    Tout commence par la Fondation

    Faire de l’Orléanais un lieu privilégié de la coopération, de l’innovation et de la performance économique et sociale : telle est l’ambition de la Fondation Orléans.

    La CCI Loiret renforce ses coopéra-tions avec les deux autres chambres consulaires départementales (agri-culture, métiers et artisanat) pour soutenir et favoriser le développement

    économique des entreprises et des territoires. Cela s’est notamment concrétisé à la fin de l’année 2018 par la transformation de son agence de Montargis et du Gâtinais en structure triconsulaire. Cette agence est également celle de Loire&Orléans Éco pour le même territoire.➜ http://www.loiret.cci.fr/contact-horaires

    Une agence triconsulaire à Montargis

    ACTUALITÉ

    ➜ Jean-Paul Combémorel

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    ACTUALITÉ

    Pour faire suite au référendum britannique du 23 juin 2016, le Royaume-Uni quittera l'Union européenne le 30 mars 2019 et deviendra un pays tiers avec des répercussions attendues sur l'activité des entreprises. Une réunion d’information à destination des entreprises loirétaines s’est tenue sur le sujet le 24 janvier 2019 à la CCI Loiret. Pour en savoir plus, contactez la cellule Conseil aux entreprises du pôle Action éco-nomique de la direction régionale des Douanes du Centre-Val de Loire ou consultez le site www.douane.gouv.fr, rubrique Professionnel puis Brexit.➜ [email protected]

    Les éditions du Signe, en partenariat avec la CCI Loiret, publieront au printemps l'ouvrage de référence L'ex-cellence dans le Loiret, le savoir-faire des entreprises. Y seront présentées des entreprises qui innovent et font rayonner le territoire, y compris à l'international. Ce livre grand format, d'environ 550 pages, sera abon-damment illustré. Les textes seront signés de Bruno Goupille et les photographies de Ludovic Letot. Les entreprises intéressées pour figurer dans cet ouvrage peuvent s'adresser à son directeur de projet : Claude-Bernard Costecalde. ➜ 07 67 23 39 30, [email protected]

    Le Brexit, et après ?

    Grand format de l’excellence

    La Banque des territoires à OrléansLa Banque des territoires du Centre-Val de Loire a été inaugurée le 8 janvier par Olivier Sichel, directeur de la Banque des territoires et directeur général adjoint de la Caisse des dépôts. La Banque des territoires a pour mission d’accompagner les projets de développement en soutenantles collectivités locales, les bailleurs sociaux et les professions juridiques du Centre-Val de Loire, de manière à mailler le territoire et contribuer à l’amélioration du quotidien des habitants. ➜ www.banquedesterritoires.fr

  • ACTEURS DE L’ÉCO N°196

    ACTUALITÉ

    ➜ La Fabrique OpéraLa Fabrique Opéra Val de Loire prépare sa nouvelle production qui se déroulera les 22, 23 et 24 mars au Zénith d’Orléans. Il s’agit de Faust, de Charles Gounod.

    ➜ Startup Week-endLa prochaine édition du Startup Week-end Orléansse déroulera du 1er au 3 mars au Lab’O Village by CA. Une centaine de participants sont attendus.

    ➜ Forum régional de l’alimentaireLe 5e Forum régional de l’alimentaire, organisé par Area Centre-Val de Loire, aura lieu le 26 mars au centre de conférences d’Orléans.

    ➜ Les Cafés de la création Les Cafés de la création sont organisés le premier vendredi de chaque mois à Orléans et Montargis. Ils sont organisés par le Crédit Agricole Centre-Val de Loire avec des experts de la création et de la reprise d’entreprise (Ordre des experts-comptables, chambre de métiers et de l'artisanat, chambre de commerce et d'industrie, Pôle emploi, technopole Orléans-Val de Loire). Prochains rendez-vous les 1er mars et 5 avril.

    ➜ Rencontres Performance de Loire&Orléans ÉcoAu menu des rencontres Performance de Loire&Orléans Éco et de la CCI Loiret : La loi Avenir professionnel (12 mars) ; Améliorer la compétitivité par la réduction des coûts de non-qualité (14 mars) ; Les hommes et l’organisation au service de la création de valeur (28 mars) ; L’innovation au service

    du recrutement (2 avril) ; Suivez votre boussole, appréhendez les clés de l’équilibre et de la réussite (25 avril).

    ALAIN SOUCHÉ

    ÉVÈNEMENTS INÉDITSLe département du Loiret organise deux événements inédits autour de l’inclusion des personnes en situation de handicap. Après celle de Sully-sur-Loire,le 19 mars, la réunion orléanaise, le 21 mars, sera plus particulièrement axée sur les entreprises et les collectivités.

    TROPHÉE DES 1001 VIESLa deuxième édition du Trophée des 1001 vies en Centre-Val de Loire organisé par Harmonie Mutuelle a pour ambition d’identifier et de valoriser les initiatives des entreprises en matière de bien-être et de qualité de vie au travail. Les candidatures sont à déposer jusqu’au 23 avril.

    Conférences, évènements, rencontres : les mois de mars et d’avril sont riches en manifestations diverses. Demandez le programme (non exhaustif).

    En avant mars (et avril) !

    ➜ Rencontres THDAprès Chilleurs-aux-Bois en janvier et Châteauneuf-sur-Loire fin février, les prochaines rencontres THD (très haut débit) organiséespar le département du Loiret et Loire&Orléans Éco auront lieu les mardi 26 mars à Orléans et 30 avril à Amilly.

    ➜ Conférence / Ateliers Dans le cadre de l’action Perspectives commerce, conduite par la CCI Loiret, une conférence (Les nouvelles attentes du consommateur, le 5 mars) et deux ateliers (Margeou crève, le 11 mars et L’aménagement du point de vente, le 13 mai) sont programmés.

    ➜ Voy’Elles L’association Voy’Elles organise de nouveau une journée complète d’animations et d’évènements, le 8 mars, autour de l’égalité femmes-hommes.

    ➜ Conférences Deux conférences à noter dans l’agenda Udel du mois de mars :Réseaux sociaux, quelle stratégie pour mon entreprise ? (le 14 mars au Lab’O) ; Blockchain, Bitcoin, crypto- actifs, ICO (le 19 mars au Lab’O).

    ➜ Bourse touristiqueLa bourse touristique de l’ADRTL se déroulera, comme chaque début de printemps, le 28 mars à Sully-sur-Loire.

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    TERRITOIRE

    Créée à l’initiative de trois communautés de communes (Pithiverais, Pithiverais Gâtinais et la Plaine du nord Loiret), l’Entente économique du nord Loiret s’est mise en place l’an dernier. Elle s’est structurée en novembre avec l’arrivée de deux développeurs écono-miques dont les bureaux sont installés à Beaune-la-Rolande. Leurs objectifs sont clairement définis : améliorer la qualité de l’offre économique, renforcer la dynamique du territoire en amélio-rant la connaissance des entreprises et les démarches collectives interentre-prises et, enfin, valoriser ce même territoire, notamment à travers son tissu économique, son offre, ses actions dans le domaine du développement économique, sa qualité de vie.

    Une ambition commune

    Quel est le rôle des développeurs économiques qui ont été recrutés ? « Nous sommes des animateurs en charge de la promotion des entreprises, répond Annie Lalande. Nous devons

    apporter une plus-value dans un rôle d’agents de proximité. » Par rapport à son collègue Philippe Aubry, orienté vers l’industrie et les zones d’activité, Annie s’occupe plus particu-lièrement des réseaux d’entreprises ainsi que de l’artisanat, du commerce et de l’agri-culture. Les deux ont des compétences complémentaires, forgées pour l’une par son travail dans l’événementiel puis à la communauté de communes de la Forêt et pour l’autre par sa carrière au sein de l’agence économique de la Charente. « Le nord Loiret est un territoire à fort potentiel, assure Philippe Aubry. Les élus des trois communautés de communes ont décidé de tirer dans le même sens et d’œuvrer pour le déve-loppement économique en finançant ensemble cette Entente économique avec l’aide de la Région. » En lien avec Loire&Orléans Éco, avec lequel «  les relations sont excellentes  », les deux développeurs économiques s’activent

    sur le terrain avec des missions qui concernent aussi bien l’interne (rela-tions avec les entreprises) que l’externe (attractivité du nord Loiret). Un travail de longue haleine, avec trois interlo-cuteurs que sont les communautés de communes, chacune avec un caractère bien spécifique, mais mues par une ambition commune : impulser une vé-ritable dynamique économique en valo-risant les entreprises et les savoir-faire existants.

    ➜ www.pithiveraisgatinais.fr

    ALAIN SOUCHÉ

    LES TERRAINS D’ENTENTEsont au nord

    L’Entente économique du nord Loiret rassemble trois communautés de communes. Elle dispose

    désormais de deux développeurs économiques : Annie Lalande et Philippe Aubry.

    BEAUNE-LA-ROLANDE

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  • ACTEURS DE L’ÉCO N°198

    Adrien Doret serait-il né dans les blés ? Après l’obtention d’un BTS Agriculture, notre jeune diplômé revient à Huisseau-sur-Mauves, où ses parentsexploitent une ferme céréalière. Il saisit l’opportunité de racheter un moulin et sa marque, le Moulin laurentais, et créé son EARL en octobre 2018,

    accompagné activement par sa mère, Murielle. Diversifier l’activité de vente de farines plurielles (blé, maïs, seigle, sarrasin, etc.) est l’une de ses premières décisions. Il acquiert rapidement un équipement pour assurer la fabrication de pâtes : coquillettes, torsettes et tagliatelles représentent aujourd'hui 40% du chiffre d’affaires. La commercialisation est réalisée en grande distribution, en épicerie, à la ferme. Un tiers des ventes est destiné aux particuliers. Parmi les projets futurs, un renfort de l’équipe est envisagé. / BÉATRICE LAIDIN

    MADE IN LOIRE&ORLÉANS

    Des farines et des pâtes loiretaines dans votre cuisine

    [email protected]

    06 18 15 22 77550 rue de Châtre

    45130 Huisseau-sur-Mauves

  • www.loiretorleans-economie.fr 9

    Olivier Picard a fondé l’agence Sool Design en 2008 après des débuts en agence de communication à Paris et quelques mois en freelance. Passionné de sport, tous les sports, il jongle avec aisance entre ses trois vies profes-sionnelles : son agence généraliste Sool Design, l’agence lyonnaise Sool Design Sport et son implication dans les réseaux professionnels. « En 2013, nous avons remporté l’appel d’offres d’Eu-rosport pour le championnat du monde Supertourisme, une chance inespérée de percer dans ce milieu de la compé-tition de très haut niveau », se souvient Olivier. Quatre ans de travail sans relâche

    et d’autres fédérations nationales le sollicitent, natation, moto, athlétisme… L’entrepreneur et ses quatre collabo-rateurs se sont fait une place de choix, sitôt approchés par l’Automobile Club de l’Ouest, organisateur des 24 Heures du Mans, et par Citroën Racing. « Ce que j’aime par-dessus tout, c’est varier les projets et travailler de la même manière avec les TPE, PME et les grands groupes. Je capitalise mes expériences pour progresser. J’aime les gens, tout simplement. »

    Le rose des Panthères, c’est lui

    Les valeurs qu’il cultive sont la proximité, la confiance, l’exigence et l’humilité. « Nos clients s’y retrouvent, ils ne cherchent pas un prix, leurs demandes sont peu standards, ils souhaitent sortir des sentiers battus. » L’identité des Panthères du Fleury Loiret Handball en 2010, c’est Sool. On leur doit ce rose qui caractérise avec force les spor-tives. Souvent en collaboration avec le photographe Ludovic Letot. « Les shooting que l’on prépare en amont nous permettent de créer des images à fort impact. Les photos traduisent le mouvement, proposent un angle de

    vue inédit, jouent sur des émotions. » Passionné de belles voitures, Olivier aide également l’association Plaisir Automobile dans l’organisation d’évènements comme la Nuit jaune et le Rallye des 1000 feuilles. Au travail comme dans la vie, Olivier a le goût de l’effort et de l’endurance. Il pratique la course à pied, s’est préparé au marathon de New York en 2013 puis a couru ceux de Londres et Paris. Courir est devenu indispensable à son équilibre.

    La solidarité des réseaux

    « J’ai œuvré au sein de la Jeune Chambre économique pendant cinq ans. Cela m’a aidé autant sur le plan personnel que dans mon développement com-mercial. » Depuis, c’est au Centre des jeunes dirigeants qu’adhère cet hyperactif de l’événementiel sportif. Il y échange beaucoup de conseils en management. « Mon ambition n’est pas de grandir mais de cultiver la satis-faction client et d’être satisfait de nos réalisations. » Installé dans la Créative Zone à Orléans, il partage ses locaux et souvent ses projets avec Ekela Marketing et Boite@Media. En 2024, les Jeux olympiques d’été vont se tenir à Paris,Olivier rêve déjà d’y apporter son expertise.

    ➜ www.sooldesign.com

    FABIENNE BONVOISIN

    PORTRAIT

    OLIVIER PICARD, créatif et sportif

    Olivier Picard a posé ses valises à Orléans il y a dix ans. Il fait partie de ces hommes qui ont plusieurs cordes

    à leur arc. Son agilité : parvenir à toutes les réunir au quotidien avec ses deux agences de communication.

    ORLÉANS

    ➜ Olivier Picard

    2002 débuts à Paris

    2007s’installe à Orléans et crée Sool

    Design en 2008

    2013crée Sool Design Sport à Lyon

    2017co-fonde la Créative Zone

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  • ACTEURS DE L’ÉCO N°1910

    L’ABEILLE ROYALE régale vos papilles

    L’Abeille royale a fêté ses 40 ans il y a peu.

    Installé à Corbeilles-en-Gâtinais depuis l’origine,

    le traiteur est aujourd’hui dirigé par Émilie Durand,

    une femme qui a le goût d’entreprendre, et l’énergie qui va avec.

    Émilie Durand, originaire de Versailles, a passé son enfance dans le Montar-gois. Fille de commerçants, elle rachète l’Abeille royale en 2014 après une année consacrée à convaincre les banques. « Être une jeune femme sans trop d’expérience n’est pas un atout auprès des financiers… Ça ne surprend personne lorsque je le raconte mais j’aimerais tellement que ça change ! » En prenant les commandes de l’entre-prise, elle a trouvé un outil prêt à l’em-ploi : des équipes très professionnelles, une logistique pointue, en clair une entreprise saine où il fait bon travailler. Après trois jours de passation, elle fait le grand saut. « J’ai tourné dans tous les services pour faire connaissance avec les collaborateurs et comprendre leurs métiers. » Son honnêteté et un discours dans la transparence lui ont permis de se sentir vite proche de ses équipes. Elle adopte naturellement un management participatif, ne contrôle que les résultats et n’hésite pas à mettre la main à la pâte.

    Un voyage, une révélation

    Avant l’Abeille royale, Émilie ne se posait pas trop de questions. Son BTS Hôtellerie restauration en poche, elle multipliait les expériences au sein d’agences de voyages parisiennes, avant de partir un an à l’aventure en Australie avec une amie et de vivre… une révélation de l’entrepreneuriat ! « Cette expérience m’a montrée de quoi j’étais capable. J’en ai appris autant sur le pays que sur moi-même. Nous devions souvent

    chercher un nouveau travail pour ne pas être à court d’argent. » Elle com-prend alors qu’elle a envie d’entre-prendre depuis longtemps, mais surtout qu’elle en a la force.

    L’effet réseaux

    « Les réseaux professionnels sont précieux, c’est grâce à l’association Horizon Entreprise que j’ai croisé la route du gérant de l’Abeille royale, qui souhaitait céder la société. La Jeune Chambre économique de Montargis m’a mis le pied à l’étrier. Je fais aujourd’hui partie du réseau Traiteurs de France, avec une fonction au bureau national, qui m’apporte beaucoup sur le plan du partage d’expérience et qui tire vers le haut ses 36 membres. » L’Abeille royale est certifiée ISO 20121 depuis l’été dernier. Elle est engagée dans une démarche qualité qui conjugue

    l’événementiel et le développement durable. L’entreprise, qui emploie 15 salariés permanents, s’est agrandie récemment d’un nouveau bâtiment pour gérer l’acquisition et l’entretien de sa propre vaisselle pour 800 personnes. Un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros en 2018 lui permet de poursuivre son développement et de satisfaire sa clientèle, composée pour moitié de professionnels et de particuliers. Émilie aime à dire que c’est « un métier qui vise l’excellence, avec une exigence du détail et du sur-mesure ». Les pro-duits travaillés dans ses laboratoires ont le goût du vrai, associés à l’émotion qu’ils procurent. L’émotion à chaque réception, tel est le credo d’Émilie.

    ➜ www.abeille-royale-traiteur.com

    FABIENNE BONVOISIN

    ➜ Émilie Durand

    ENVIRONNEMENT

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    CORBEILLES- EN-GÂTINAIS

  • www.loiretorleans-economie.fr 11

    Stéphane Cordier aime rappeler qu’il n’a pas choisi d’être matheux lorsqu’il était enfant. Difficile à croire lorsque l’on voit que toute sa vie s’articule aujourd’hui autour des sciences… Sa thèse à 24 ans était la suite logique d’un parcours où on lui répétait : « Tu es bon élève, les maths sont un critère de sélection, continue ! » « Au collège, je voulais être architecte, au lycée, j’aimais la physique et l’électronique, je bricolais », se sou-vient Stéphane, qui avait déjà le goût des expériences. Il fait l’École normale supérieure de Cachan (aujourd’hui Paris Saclay) et apprécie le côté universel des maths. « Les mathématiques sont un langage international, c’est une façon de décrire le réel, commente Stéphane. Ce n’est pas de moi, Galilée disait  : " La nature est un livre écrit en langage mathématique." »

    Les maths, une porte d’entrée

    Dans les nombreux postes qu’il a oc-cupés, notamment ceux de directeur du laboratoire de mathématiques de l’université d’Orléans (ex-Mapmo) et de directeur de l’Agence maths-entreprises

    (Amies), les maths sont pour Stéphane un outil incontournable. Il porte aujourd’hui les projets Institut convergence Orléans numérique (Icon) et la Graduate School Orléans numérique (Gson) qui forme des Data Scientists. Il coordonne aussi la marque scientifique Orléans Grand Campus » qui, avec le soutien d’Orléans Métropole, fédère les grands acteurs de la recherche scientifique et aca-démique de l’Orléanais  : l'université d'Orléans, le BRGM, le CNRS, le Centre hospitalier régional ou encore l’École supérieure d’art et de design. Dans chacune de ses missions, et plus récemment comme speaker du TEDx Orléans, Stéphane concentre son éner-gie pour vulgariser, valoriser, donner envie de s’intéresser aux maths. Avec l’agence nationale Amies et son réseau de chercheurs, ou bien localement avec Orléans Val de Loire Technopole, il met tout en œuvre pour que les maths aident au développement des entre-prises, notamment des PME. « Elles ont intérêt à valoriser leurs données et optimiser leurs process. Le programme national Peps nous a déjà permis de financer plus d’une centaine de projets de collaboration entre recherche et entreprises. »

    Invisibles mais omniprésentes

    « Grâce aux maths, j’ai pu travailler sur les plasmas spatiaux ou les trous noirs, avec des économistes sur la répartition des richesses, en neurosciences, en hydrologie sur les inondations et même récemment pour la cosmétique et l’in-dustrie céréalière. Je rencontre des gens passionnants dans des domaines pointus. C’est très satisfaisant intellec-tuellement ! » Le professeur de maths se réjouit que la France soit le pays où la recherche en mathématiques est la plus reconnue. Tous les quatre ans, les médailles Fields récompensent quatre mathématiciens de moins de 40 ans. La France y est classée 2e

    après les États-Unis. Pour Stéphane, il faut faire plus, être plus nombreuses et nombreux : « Les maths, c’est l’oxy-gène de notre révolution numérique, profitez-en ! »

    ➜ icon.univ-orleans.fr➜ www.orleans-grandcampus.fr

    FABIENNE BONVOISIN

    RECHERCHE

    STÉPHANE CORDIER,aventurier des maths

    Stéphane Cordier est un scientifique engagé

    de l’université d’Orléans à qui les mathématiques

    ont ouvert un terrain d’exploration infini.

    Il multiplie les missions, publie sur tous les sujets.

    Mais ce qu’il souhaite avant tout, c’est vulgariser

    et rapprocher les sciences des entreprises.

    ORLÉANS

    ➜ Stéphane Cordier

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  • ACTEURS DE L’ÉCO N°1912

    Orléans Métropole a engagé une stratégie pour adapter ses politiques publiques au plus près des besoins des usagers. Ambition : repenser

    le territoire, améliorer la qualité de vie, favoriser le « bien-vivre » ensemble, avec le numérique comme levier. Originalité de la démarche :

    une méthode participative. Maîtres-mots : innovation, co-construction et expérimentation.

    DOSSIER

    ➜ Arnaud Hochart et Bruno Marem

    ORLÉANS,MÉTROPOLE

    INTELLIGENTEL’humain au cœur

    des usages DOSSIER RÉALISÉ PAR GAËLLE LEPETIT

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  • www.loiretorleans-economie.fr 13

    « Une ville intelligente, c’est avant tout une ville qui prend en compte les besoins et les usages du territoire », résume Chrystèle Capy, directrice de projet Innovation et qualité des services au sein d’Orléans Métropole. Tout en précisant : « C’est avant tout une approche de co-construction, qui passe par une observation des pratiques des usagers, des habitants et qui nourrit la manière dont la collectivité délivre ses politiques publiques. » Une défini-tion partagée et complétée par Jérôme Richard, conseiller spécial délégué au numérique au sein d’Orléans Métropole : « Contrairement à une idée reçue, la Smart City ne se résume pas au numérique, qui reste un moyen de faciliter la ville et les services rendus aux citoyens. La ville intelligente doit aussi faire germer des innovations

    servicielles, par exemple simplement dans la manière d’accueillir les gens. Le concept est bien plus large que des outils, c’est avant tout une nouvelle façon de faire fonctionner la collec-tivité, de casser les silos, d’être plus transversal et plus rapide dans les process de décision. » Si l’usager reste au cœur de la démarche, une telle ambition ne peut fonctionner qu’avec de l’intelligence collective. Co-construire, travailler en mode collaboratif, innover ensemble, associer les communes à la démarche, favoriser la mutualisation… sont autant d’impératifs indispen-sables à la réussite et à l’efficacité du process. Pierre angulaire d’Orléans Métropole intelligente, le laboratoire d’innovation ouverte public/privé s’appuie sur l’écosystème développé localement autour du numérique

    DOSSIER

    Chrystèle CapyObserver les pratiques, casser les silos, innover par les services Se remettre en question. Multiplier les regards et les expériences. Observer les pratiques des usagers, échanger avec eux. C’est ainsi qu’Orléans Métropole a choisi de procéder pour repenser une ville adaptée à tous — habitants, touristes, commerçants…— Chrystèle Capy, directrice de projet Innovation et qualité des services, qui pilote la démarche, précise la méthodologie adoptée : « Nous sommes dans une approche design de services, nous explorons les pratiques des usagers en nous appuyant sur les compé-tences d’ergonomes et de designers, au sein de Nekoé notamment, afin de détecter quels sont les éventuels facteurs dits irritants, puis on passe par des ateliers d’idéation, la création de prototypes, pour rendre tangible la solution envisagée et enfin la confronter de nouveau à l’usager. » Questionner les usagers, mais aussi ceux qui ne le sont pas. Qu’est-ce

    qui fait, par exemple, que quelqu’un ne va pas à la médiathèque d’Orléans ? Les pistes sont nombreuses suite aux observations et aux préconisations qui en découlent (et qui feront l’objet d’un arbitrage technique et financier, indique Chrystèle Capy) : repenser les ambiances, les flux de circulation à l’intérieur, ou encore le parvis, pour donner envie d’y entrer… « La ville intelligente ne se résume pas à la ville numérique, même si cela reste un formidable levier. » Ainsi, le parcours d’ins-cription en crèche et le volet petite enfance du site Internet ont été passés au crible critique de parents et futurs parents, puis complètement revus, toujours dans une démarche centrée sur les utilisateurs. « Il est

    fondamental de se placer dans une approche usager et de casser les silos, rappelle Chrystèle Capy. Il faut penser parcours global dans la ville — ouverture des commerces, accessibilité des parkings, propreté des trottoirs, etc. — afin que celui-ci soit le plus fluide possible, et mettre en cohérence les politiques pu-bliques. »

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    depuis cinq ans environ. « Le monde économique, le Lab’O, incubateur de startups, les communes, les citoyens, mais aussi la recherche et l’enseigne-ment (avec les étudiants de Polytech, le BRGM…) ou encore Nekoé, le cluster d’innovation par les services, y ont tous leur place, déroule Jérôme Richard. L’idée est de les mettre en mouve-ment ensemble, de connecter ceux qui sont demandeurs de services, ceux qui veulent les utiliser, ceux qui savent les concevoir, puis de passer par une phase d’expérimentation. » Une expé-rimentation qui s’avère concluante, ou pas. Car, dans cette approche, le droit à l’erreur est admis. «  Seulement sur les petits projets  », tempère Jérôme Richard. La démarche d’Open Innova-tion, vertueuse, est élargie à l’échelon du département, de la région, avec

    toujours en ligne de mire l’évolution des pratiques pour des services plus efficaces.

    Des données pour adapter les services en temps réel

    Autre pilier crucial de la ville intel-ligente : le formidable potentiel de l’Open Data. Concrètement, une plate-forme métropolitaine de données publiques, d’usage, a été mise en service en octobre dernier. Transport, mobilité, environnement…, elles four-nissent une multitude d’informations précieuses pour améliorer les services. Par exemple, la modélisation des flux domicile-travail en voiture peut per-mettre de calibrer des services adaptés, d’anticiper les heures de pointe dans les transports. C’est encore la possibilité

    de connaître, en temps réel et géoloca-lisation à l’appui, la disponibilité des places dans les parkings publics et sur la voirie. Un site Internet, avec cette fonctionnalité, est en cours de déve-loppement. L’application PayByPhone permet quant à elle de payer son ticket de stationnement à Orléans depuis son téléphone ou Internet. Exit le ticket papier à placer sur le pare-brise : l’agent de contrôle, équipé d’un appareil, vérifie le ticket dématérialisé grâce à la plaque d’immatriculation. Avec l’avantage de pouvoir stopper ou rallonger le temps de stationnement à distance et de ne payer que le temps réel. « Dans ce domaine, le Lab’O apporte une vraie expertise, pointue, souligne Jérôme Richard, par exemple en data visuali-sation, en objets connectés, en analyse des données, en intelligence artificielle… ».

    Arnaud Hochart et Bruno Marem, Enedis Enedis, partenaire incontournable dans la transition énergétiquePas de ville intelligente sans mise en œuvre de la transition énergétique et numérique au bénéfice du territoire et de ses habitants. C’est donc en toute logique qu’Enedis accompagne Orléans Métropole sur plusieurs axes stra-tégiques, comme le détaille Arnaud Hochart, son directeur territorial Loiret : « Notre cœur de métier, c’est le service public de distribution de l’électricité. Il était donc naturel qu’Enedis soit partie prenante et développe des synergies avec le territoire. » Une collaboration qui passe par exemple par un travail en amont pour assurer le développement de la mobilité électrique, notamment le déploiement de 200 e-bus dans les six prochaines années. « Nous sommes par ailleurs facilitants dans le déploie-ment de la fibre optique, ajoute Bruno Marem, interlocuteur privilégié Clients et Territoires, avec la création d’offres d’accompagnement spécifiques pour fluidifier les démarches des différents opérateurs, comme SFR. C’est d’ail-leurs une première en France. » Autre champ d’expérimentation mutualisé : les bâtiments intelligents. « Maîtrise de

    l’énergie, optimisation des consommations, recherche d’énergies renouvelables locales comme la géothermie, le photovoltaïque… : les pistes pour explorer des projets novateurs ne manquent pas », ajoute Bruno Marem. Un domaine dans lequel l’Open Data apporte une aide pré-cieuse. « Les données de consommation recueillies via les compteurs Linky sont un outil de travail pour la métropole, notamment pour la détection d’habitats énergivores, en vue de prioriser les rénovations, de proposer des solutions avec de la production d’énergie, à l’échelle du quartier et même de l’habitat indivi-duel », poursuit-il. Enedis et Orléans Métropole œuvrent aussi en mode Open Innovation pour développer des services numériques centrés sur les citoyens et usagers. « Enedis dispose

    à l’échelon national d’une R&D dédiée ainsi que d’un réseau de startups, de partenaires, de prestataires, explique Arnaud Hochart. Un peu comme l’éco-système du Lab’O à Orléans. On co-construit donc, en mutualisant les compétences et les expertises. » Enedis s’impose ainsi comme un partenaire incontournable de la ville intelligente. « On n’a jamais eu autant besoin du réseau électrique qu’aujourd’hui », conclut Arnaud Hochart.

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    DOSSIER

    Pour Jérôme Richard, conseiller spécial délégué au numérique au sein d’Orléans Métropole, la ville intelligente, c’est avant tout « animer, adminis-trer et gérer les terri-toires et la collectivité autrement, c’est une

    ville plus agile, plus transversale, plus communicante et qui place l’humain en son centre ». Comme il l’explique, la stratégie d’Orléans Métropole englobe à la fois les usagers « externes » (citoyens), « internes » (agents des collectivités) mais aussi l’organisation de la collectivité elle-même (élus, outils décisionnels, rationalisation de la gestion…). Cette façon « user centric » de repenser la ville repose sur une méthodologie particulière, un travail en « innovation ouverte », spécialité du cluster Nekoé qui accompagne la métropole dans cette démarche. « Il est indispensable de travailler

    en mode collaboratif, de miser sur l’intelligence collective, souligne Jérôme Richard, pour arriver à une adhésion globale et surtout à une conception du service qui soit cohérente et qui passe au préalable par une phase d’expérimentation concer-nant l’ensemble des communes de la métropole. » Les domaines impactés sont aussi nombreux que diversifiés : mobilité, stationnement, commerce, sécurité, éducation, végétal, agriculture… « Tous sont concernés par de nouveaux services potentiels, développe Jérôme Richard, et pas seule-ment numériques. Nous devons disrupter les process pour les rendre plus simples, plus efficaces, plus rapides et avec des coûts optimisés. ». « Il n’y a pas deux Smart Cities identiques en France, ajoute-t-il. Il faut adapter la stratégie aux spéci-ficités du territoire, du quotidien. Il est impératif d’être très agile, d’échanger, de benchmarker. La ville de Lyon est très à la pointe dans le domaine, avec son Tuba par exemple. C’est un mix d’innovation par les services, de mise en relation d’entreprises, de startups, de sociologie, d’étude des usages, des ressentis… Il faut s’inspirer des réussites pour créer notre propre modèle. C’est tout simplement passionnant. »

    Jérôme Richard L’humain au centre de la ville : animer, administrer et gérer autrement

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  • ACTEURS DE L’ÉCO N°1916

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    Carole VidalL’inclusion numérique, vitale pour la Smart City Alors que 13 millions de Français n'utilisent pas ou peu Internet et se sentent en difficulté avec les usages*, Orléans Métropole a fait de l’inclusion numérique l’un des trois piliers fondamentaux de son projet Smart City. « L’idée, explique Carole Vidal, chef de projet en charge de cette thématique, c’est de ne laisser aucun citoyen sur le bord de la route, d’autant que le gou-vernement a fixé un objectif zéro papier dans les démarches administratives à l’horizon 2022. » Accompagnée par WeTechCare (émanation d’Emmaüs Connect), Orléans Métropole a lancé un diagnostic de territoire, d’abord en phase expérimentale dans les communes pilotes du nord-est du territoire, qui s’achèvera en mai 2019. « Cette action va favoriser la mise en réseau des partenaires concernés, acteurs publics et privés, illustre Carole Vidal, avec l’objectif de recenser sur le terrain toutes les initiatives et les com-pétences existantes dans ce domaine et de gagner en efficacité : accueil des mairies, associations, ateliers gratuits… Nous verrons ensuite de quelle manière cela peut être dupliqué, ou non, dans les autres communes de l’agglomération. » Piloté avec Jérôme Richard, conseiller spécial délégué au

    numérique, et Nadine Poisson, directrice du Développement numérique et de la Ville intelligente au sein d’Orléans Métropole, le groupe partenarial dédié au projet implique aussi la Caf, les CCAS, la CPAM, le Crij, Pôle emploi, la Carsat ou encore le conseil départemental. Une action doublée de l’adoption de la plateforme Les bons clics, développée par WeTechCare, à laquelle les acteurs impliqués seront formés. « La finalité reste de mailler l’ensemble du territoire en faveur de l’inclusion, conclut Carole Vidal, pour lutter contre la précarité numérique, l’illectronisme et faciliter l’accès des usagers. »

    ➜ www.lesbonsclics.fr *Baromètre du Numérique 2018

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    Dans le domaine culturel, l’agenda en ligne On sort ! (sortir.orleans-metropole.fr) donne à chacun la latitude de publier un événement partagé sur le site… L'exploitation des données sur les plans environnemental et énergétique est aussi intégrée dans l’Open Data (lire encadré Enedis en p.14). « Orléans Métropole propose aujourd’hui d'une centaine de données à disposition dans la plateforme, confirme Arnaud Hochart, directeur territorial Loiret chez Enedis. Et nous disposons à l’échelon national, pour ce qui concerne l’électricité, de 40 jeux de données supplémentaires que nous pourrions progressivement inclure à l’échelle d’Orléans Métropole. » À noter par ailleurs que des initiatives germent aussi dans les aggloméra-tions de Montargis ou de Gien, avec par exemple des investissements en faveur de l’éclairage public intelligent et donc de la réduction de l’empreinte écolo-gique : pose d’horloges astronomiques, nouvelles ampoules moins énergivores, extinction totale ou partielle après 23 heures, réduction de l’intensité lumineuse, mise en service d’un lumi-naire sur deux par quartier, etc. Autant

    d’actions qui œuvrent, en outre, en faveur d’une baisse des dépenses de fonctionnement.

    Réduire la fracture numérique

    Pour la gestion des déchets et des encombrants, l’Open Data favorise un meilleur pilotage pour réorienter les flux, adapter les services en temps réel. Des données qui restent des outils, couplés à la démarche menée par Orléans Métropole pour concevoir une déchèterie nouvelle génération, avec les prestataires, les acteurs de l’économie sociale et solidaire et bien sûr les agents, qui travaillent et sont impliqués dans le processus. « Nous sommes partis de l’usager pour proto-typer une nouvelle déchèterie, détaille Chrystèle Capy, tout en intégrant l’expertise indispensable des agents sur le terrain, l’idée étant de ne pas penser à la place ni des uns, ni des autres, mais de comprendre les attentes, les contraintes, les freins, la pratique… et de les partager pour apporter des solu-tions nouvelles. » Troisième pilier de la

    stratégie d’Orléans Métropole : l’inclu-sion numérique. Avec 40 % de Français en situation de fracture numérique et un objectif de 100  % des démarches administratives de l’État en ligne en 2022, il s’agit de ne laisser personne au bord du chemin. Pour faire de cette lutte contre l’illectronisme un succès, les 22 communes membres de la métropole, ainsi que tous les acteurs de l’action sociale et de l’accompagnement, sont mis à contribution (lire ci-dessous). Orléans Métropole, dans son chemine-ment vers la ville intelligente, souhaite s’inspirer des meilleures initiatives tout en élaborant son propre fonctionne-ment. Membre des Interconnectés (le réseau des territoires innovants) ou encore d’OpenDataFrance, la collectivité multiplie les retours d’expérience et les échanges, pour gagner en agilité. Aux antipodes d’une ville construite sur des fonctionnalités – habiter, travail-ler, se divertir, faire ses achats… –, la métropole intelligente casse les silos pour bâtir sur ce postulat : le territoire est un organisme vivant, conçu pour et avec ses citoyens.

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    Rencontre avec Emmanuel POULET, président de CLARES Immobilier

    Avec un marché immobilier neuf en baisse de 13 % au niveau national, quelles solutions préconise Clares Immobilier ?

    Après les chiffres records de  2017, l’année 2018 s’est avérée plus classique et attendue. Cependant, la typologie d’acquéreurs se partage désormais entre 52 % d’investisseurs et 48 % de propriétaires occupants  ; ceci est une réelle évolution, causée notamment par l’annonce de la fin du dispositif Pinel en  2021 et la mise en place de l’IFI (Impôt sur la Fortune Immobi-lière). Clares Immobilier est la filiale immobilière du Crédit Agricole Centre Loire, et a, a fortiori, un rôle essentiel à jouer dans la vente de biens neufs. Sa force principale réside dans un réseau bancaire solidement implanté, ainsi que dans la commercialisation de programmes choisis, entremêlant do-motique et bien-être ; il s’agit ainsi de séduire le plus grand nombre, en diver-sifiant la typologie des biens proposés

    sur le marché, au niveau local (Orléans et son agglomération) et national. De surcroît, cela fait plusieurs années que Clares Immobilier sélectionne et com-mercialise des résidences de services (affaires, séniors, étudiants) ainsi que des biens immobiliers entrant dans des

    dispositifs fiscaux de type Malraux, Dé-ficit foncier, ou Monuments Historiques, lui permettant d’ouvrir une gamme complète à l’ensemble de ses clients. Vous avez inauguré vos nouveaux locaux en octobre 2018. C’est le lieu central qui vous a motivé ?

    Clares Immobilier possède une part de marché importante sur la vente de biens neufs  ; l’acquisition de cette nouvelle Maison de l’immobilier (auparavant Maison des entreprises), où sont dé-sormais nos bureaux, permet à la fois une plus grande visibilité de la filiale, à la fois de mieux accueillir nos clients à la recherche d’un bien immobilier, que ce soit pour se constituer un pa-trimoine via les dispositifs fiscaux déjà évoqués, ou pour simplement acheter leur résidence principale.

    Vous avez ouvert un show-room 3D, quelles innovations concrètes pour vos clients ?

    Dans nos nouveaux locaux situés au 14  Boulevard Rocheplatte à Orléans, il est maintenant possible de se projeter dans son appartement avant même qu’il soit construit, grâce à notre Showroom 3D. Cette technologie inno-vante permet de concevoir son bien et d’y évoluer « physiquement » si je puis dire, avec un casque de réalité virtuelle. Les futurs acquéreurs peuvent alors appréhender les espaces, les optimiser en y intégrant du mobilier, comparant les matériaux, les couleurs, jusqu’à pouvoir modifier la présence ou non de cloisons, selon leurs besoins. Une véritable expérience immersive dans le déroulé du projet, et qui permet un considérable gain de temps, avec en plus le plaisir du voyage virtuel !

    Qui dit nouveau nom, dit marque à construire ! Quelle est votre stratégie de communication pour vous faire connaitre ?

    Avec une nouvelle marque inconnue du grand public, il faut frapper fort et interpeller les clients. Nous avons fait le choix de casser les codes de l’immo-bilier par une communication décalée. Un pari osé qui invite et incite le client

    à s’interroger sur le rapport entre les œufs aux plats de notre nouvelle com-munication et les logements neufs. Un jeu de mot volontairement facile, et assumé, qui doit inciter à la découverte de l’univers immobilier neuf pour acheter sa résidence principale ou investir et éventuellement défiscaliser.

    CLARES Immobilier 14 boulevard Rocheplatte 45000 ORLEANS www.clares.fr [email protected]

    02.46.91.04.43

    PUBLI-REPORTAGE

    CLARES Immobilier, spécialiste de l’immobilier

    et de la vente de biens neufs installe ses locaux

    au cœur d’Orléans.

    Nous avons fait le choix de

    casser les codes de l’immobilier...

    EMMANUEL POULET, PRÉSIDENT CLARES IMMOBILIER, DIRECTEUR INNOVATION ET LOGEMENT CRÉDIT AGRICOLE CENTRE LOIRE

    À CHACUNSON NEUF !Plus de 500 logementsIl y en a pour tous les goûts !

    www.clares.frJ’ACHETE DU NEUF

  • ACTEURS DE L’ÉCO N°1918

    DB GROUPE voit plus loin

    Fondée en 1991 par Dominique Bourin, peintre en lettres, DB Technique était à l’époque principalement orientée vers des petites séries d’impression en feuilles. Alexandre Burgot-Dervin a intégré la structure en 2005 en tant que responsable de production puis est devenu directeur d’usine en 2011. «  Après mon diplôme d’ingénieur des Arts et Métiers et une formation à la gestion des entreprises, j’ai très vite voulu donner un sens à mon engage-ment professionnel dans une structure où l’humain n’est pas un numéro. Je suis arrivé en 2005 dans une entreprise artisanale, technique et riche en com-pétences. Mon premier objectif a été de nous appuyer sur nos valeurs pour évoluer et conquérir des marchés plus ambitieux.  » Alexandre Burgot-Dervin avait dès le départ une vision très pré-cise du développement de l’entreprise et sa connaissance de DB Technique et de ses équipes a fait de cette reprise une évidence. Les chiffres parlent d’eux-même : alors que l’entité plafonnait en 2005 à 2 millions d’euros de chiffre d'affaires, DB Groupe a dépassé en 2018

    les 10 millions d’euros. « C’est une évo-lution logique, précise son dirigeant. Après avoir connu de grandes étapes technologiques (nouvelles lignes de production), nous avons réorganisé notre activité autour de trois secteurs qui correspondent à la fois à des solutions techniques et à des marchés : DB Technique pour l’industrie, DB Tech pour la traçabilité et DB Premium pour l’univers du luxe. »

    Nouvelles perspectives de développement

    Dans le marché de l’étiquette, actuelle-ment en pleine croissance, DB Groupe a adopté une stratégie de conquête qui s’appuie sur ses valeurs, notamment la Détermination et la Bienveillance (DB). « Nous sommes bien placés sur le marché, avec un véritable savoir-faire et des produits innovants, ajoute son président. Plus que des étiquettes, notre ambition est de fournir à nos clients des solutions pour contribuer à leur développement. » Cette évolution

    va amener l’entreprise à agrandir le site d’Olivet (de 1 700 à près de 3 000 m²) pour viser de nouveaux domaines d’activité. Lorsqu’Alexandre Burgot- Dervin explique cette dynamique, il pense tout naturellement à ses équipes. « Notre culture d’entreprise est au centre de notre réussite. L’ambition collective qui nous anime donne un sens très fort à nos engagements individuels et fait définitivement de DB Groupe une structure atypique.» Ici tout commence…

    ➜ www.db-groupe.fr

    ALAIN SOUCHÉ

    ➜ Alexandre Burgot-Dervin

    REPRISE

    OLIVET

    DB Technique, société olivetaine née en 1991, est désormais un groupe avec

    trois activités distinctes liées à la fabrication d’étiquettes et au marquage industriel. Alexandre Burgot-Dervin,

    qui a repris l’entreprise en 2017, est résolument

    tourné vers demain. Crédi

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  • www.loiretorleans-economie.fr 19

    La valeur n’attend pas le nombre des années : dans le cas de Stevens Lucereau, 23 ans, l’adage est par-faitement adapté. Il a commencé le football à 5 ans, est devenu éduca-teur à 17, a créé une association du-rant ses études et, last but not least, est depuis peu à la tête de sa propre entreprise : All Sponsored. « Je suis parti du constat que les clubs sportifs amateurs avaient de moins en moins de ressources, sachant que le spon-soring est évidemment orienté vers les clubs professionnels  », explique le jeune dirigeant. Son concept s’ap-puie sur un certain nombre de valeurs − innovation, solidarité, sens du col-lectif −, mises pleinement au service

    des clubs amateurs. « All Sponsored propose à des entreprises de devenir sponsors non pas d’un seul mais de plusieurs d’entre eux. C’est aux entreprises que revient le choix final. Les TPE-PME sont les plus généreuses pour le sport amateur. En ce qui concerne les plus grandes entreprises, elles donnent généralement aux fédérations spor-tives. Reste la question du ruisselle-ment vers les clubs amateurs. »

    Développer les projetssocio-éducatifs

    D’association, All Sponsored est devenue entreprise, une mutation exigée par son développement. « Nous devons viser une cible nationale sans pour autant renier nos valeurs. L’objectif est d’arriver à équiper 10 000 joueurs licenciés (foot, hand, basket, rugby) à l’automne 2019 », précise Stevens Lucereau. Quelles conséquences pour le monde du sport amateur ? Parvenir à une sérénité financière pour les dirigeants désireux d’asseoir leur club à long terme ; développer les projets socio-éducatifs, avec notamment l’aug-mentation du nombre d’éducateurs et de la participation des enfants ; accroître la satisfaction des parents et des enfants vis-à-vis de leur club et, par conséquent, faire progresser le nombre de sportifs. Stevens Lucereau, qui continue à passer ses diplômes

    dans le football, croit dur comme fer au concept qu’il défend au sein d’All Sponsored : « Le sponsoring social et solidaire de proximité est un concept né sur les terrains et qui montre, de jour en jour, qu’il est viable et intéressant pour les entreprises. Je suis certain qu’il a un très bel avenir. »

    ➜ www.allsponsored.com

    ALAIN SOUCHÉ

    CRÉATION

    UN SPONSORING social et solidaire de proximité

    All Sponsored a été conçu

    dans le but de proposer aux

    entreprises de devenir partenaires non pas

    d’un club sportif mais d’un ensemble de clubs amateurs, de manière

    simultanée. Les explications de Stevens Lucereau,

    son jeune créateur, qui croit fermement dans ce concept.

    ➜ Stevens Lucereau C

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    ORLÉANS

  • ACTEURS DE L’ÉCO N°1920

    Il est né, LE NOUVEAU SITE ALAINÉ

    L’inauguration du nouveau site logis-tique d’Alainé, à Fay-aux-Loges, a eu lieu le 7 décembre dernier en présence de Michel Alainé, PDG du groupe et de son fils Franck, lesquels en ont rap-pelé l’histoire. « L’aventure familiale a commencé en 1945 près de Mâcon avec Marcel Alainé. Elle s’est poursuivie avec la transmission du père vers ses trois fils, Michel, Jean-Claude et Gérard, en 1981. Les transports internationaux ont débuté dès 1970 et l’activité lo-gistique a démarré en 1994. L’aspect international du groupe s’est enrichi d’une joint-venture en Pologne en 2008, puis de l’installation de filiales en Hongrie et Slovaquie deux ans plus tard, etc. » Aujourd’hui, Michel s’apprête à pas-ser la main au bénéfice de Franck. Quelques chiffres suffisent pour com-prendre la force du groupe : 240 millions d'euros de chiffre d'affaires, 1 100 col-laborateurs, 800 véhicules à moteur,

    250 000 m² d’entrepôts, une trentaine d’implantations en France et une di-zaine d’autres en Europe. Depuis 2016, 110 000 m² ont été construits rien que pour la logistique, avec un prochain projet à Fos-sur-Mer. Le nouveau site d’Alainé à Fay-aux-Loges dispose de deux cellules de 16 quais et employait en décembre 12 permanents et des intérimaires. D’autres recrutements sont prévus pour 2019.

    Deux histoires familiales

    La nouvelle implantation d’Alainé a été réalisée à l’initiative de sa filiale depuis 2009, les Transports Panon, basés à Semoy et dirigés par Denis Rose. Ce dernier, originaire de La Chapelle-Saint-Mesmin, est le fils de Bernard Rose qui a été à la tête de la Soccoim. « Outre le site de Semoy, les Transports Panon sont locataires d’un

    local à Chécy. Mais c’était insuffisant pour répondre à la demande d’un important client de la cosmétique. Il nous fallait construire de nouveaux bâtiments dédiés à la logistique. Je suis allé voir les dirigeants d’Alainé, qui ont accepté ce défi. Nous avons été aidés par Loire&Orléans Éco et par la communauté de communes des Loges, qui a tout fait pour nous accueillir très rapidement. Au total, 24 000 m² ont été bâtis et ils nous permettront de travail-ler pour plusieurs clients en dehors de celui pour lequel le projet a été prévu. » Denis Rose, président d’une holding qui regroupe les Transports Panon et LDC, voit plus que des similarités dans l’histoire des Alainé et des Rose, dans le sens où le développement de leurs affaires s’est toujours fait en gardant un esprit familial. En ce qui concerne les Transports Panon, qui emploient 140 personnes à Semoy, il convient de préciser que si la logistique ne cesse de gagner du terrain, la plus grande par-tie de l’activité est toujours dévolue au transport et ce, dans une grande région Centre-Val de Loire.

    ➜ www.alaine.fr

    ALAIN SOUCHÉ

    ➜ Denis Rose

    IMPLANTATION

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    C’est à Fay-aux-Loges que se situe le nouveau site logistique de l’entreprise familiale mâconnaise.

    Un projet mené par sa filiale, les Transports Panon, avec l’aide de

    Loire&Orléans Éco et de la communauté de communes des Loges.

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    INDUSTRIE

    DU MÉTAL dont on fait les sagas familialesLa métallerie neuvilloise Rousseau

    a fêté ses 30 années d’existence à la fin de 2018. Une entreprise familiale qui s’est transmise sans accroc de père

    en fils et qui poursuit son développement.

    C’était un temps où l’on com-mençait à travailler très tôt, 14 ans dans le cas de Guy Rousseau, originaire de Neu-ville-aux-Bois, qui a débuté chez un électricien et a poursuivi chez un garagiste puis un serrurier. Il a continué en usine mais ce monde n’était pas fait pour lui et, au début de 1988, il se met à son compte : l’entreprise Rousseau est née. C’est une affaire familiale, Guy est aux commandes, son épouse s’occupe du secrétariat et de la comptabilité. Les années passent et leur fils Antony les rejoint en janvier 2009. «  Lors de mes vacances, j’ai travaillé au côté de mon père ponctuellement , raconte-t-il. Pendant mes études et plus tard, je venais à l’entrepôt et c’est durant cette période que j’ai pu apprendre le métier de métallier. J’ai également forgé mon expérience au sein d’autres entreprises et j’ai fait le choix de m’investir dans celle créée par mon père, avant de reprendre la gérance après avoir été en binôme durant un an et demi. »

    Un état d’esprit qui perdure

    En 2009, l’entreprise comptait 3 salariés et demi, elle en a 6 aujourd’hui. Tout en restant sur son cœur de métier, son développement s’est fait natu-

    rellement dans la métallerie générale, les portails et auto-matismes et la menuiserie. « Nous ne sommes pas que des poseurs, nous répondons aux attentes des clients sur des projets personnalisés. Nous travaillons principale-ment sur le logement neuf, à 5O kilomètres autour de Neuville-aux-Bois, avec des promoteurs immobiliers et des bailleurs sociaux pour des balcons, fenêtres, portails, clôtures… mais aussi directe-ment avec les particuliers et avec les entreprises locales, les commerçants, les muni-cipalités, par exemple dans le domaine de l’accessibilité. » Rousseau a conservé son esprit d’entreprise familiale, amoureuse du travail bien fait, pour lequel elle est notamment reconnue par les maîtres d’ouvrage et les architectes. « Nos projets pour l’avenir passent par le développement de notre parc de machines dans les quartre ou cinq pro-chaines années, annonce Antony Rousseau. Nous pen-sons également à un futur agrandissement des locaux de l’entreprise, peut-être sur un nouvel emplacement. Mais quoi qu’il arrive, nous reste-rons fidèles à Neuville-aux-Bois. »

    ➜ www.rousseaumetallerie.fr

    ALAIN SOUCHÉ

    ➜ Antony Rousseau

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    NEUVILLE-AUX-BOIS

  • ACTEURS DE L’ÉCO N°1922

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    ➜ Cédric de Rosny

    «  Ce Trophée de l’entreprise en Innovation est une belle surprise. Le développement produit, c’est le cœur de notre métier. » Cédric de Rosny, le dirigeant d’ECI-Signalisation et Éclai-rage, est ravi de cette récompense, bien entendu, mais il garde les pieds sur terre avec la volonté de continuer à maîtriser le développement de son entreprise, sans l’ambition de grandir démesurément. Après une formation en ingénierie électronique, Cédric de Rosny a travaillé pendant quinze ans dans une entreprise de travaux publics, dans la signalisation. En 2011, il reprend l’entreprise qu’il dirige aujourd’hui, installée à Saint-Gondon, dans le Gien-nois, et qui est alors spécialisée dans les feux tricolores, en utilisant depuis quelque temps des ampoules à LED. « En 2012, notre client, la ville de Paris, nous a suggéré de faire de même pour l’éclairage public. Nous avons alors travaillé durant deux ans pour concevoir une ampoule compatible avec n’importe quelle tête de réverbère, l’ECI-Light.  » Aujourd’hui, ECI réalise 50 % de son chiffre d’affaires pour l’éclairage public

    avec des contrats passés avec les villes de Troyes, Courbevoie, Gien, Saint-Jean- de-Braye…

    L’entreprise marche sur ses deux jambes

    «  On propose aujourd’hui un produit aux villes pour basculer vers la LED, qui a l’avantage de consommer peu, de durer longtemps et d’avoir du sens, écologiquement parlant, explique Cédric de Rosny. Par ailleurs, depuis 2017, nous travaillons sur la Smart City. Au service des usagers de la ville connectée et intelligente, notre métier va bien au-delà de l’éclairage et s’ouvre à de nombreuses perspectives. Mais attention, nous continuons à marcher sur nos deux jambes et poursuivons notre activité dans la signalisation.  » Dans ce domaine, l’innovation techno-logique est aussi de mise, plus par-ticulièrement axée sur les marchés étrangers, avec notamment des feux de signalisation qui affichent la vitesse au moment du passage à l’orange. ECI-Signalisation et Éclairage compte

    7 salariés, toute la partie développe-ment se faisant en interne avec des compétences en électronique, optique, thermique… La fabrication, elle, s’effec-tue en sous-traitance, l’assemblage final étant réalisé à Saint-Gondon. Pour sa part, Cédric de Rosny s’implique d’abord dans le développement produit, n’intervenant dans la partie commer-ciale qu’en fin de négociation. « Nous avons des commerciaux qui s’appuient sur l’histoire de l’entreprise et sa capacité à innover. Pour deux types de clients : les services techniques des villes et les installateurs qui tra-vaillent avec elles. Actuellement, nous œuvrons sur un changement complet de l’éclairage public à Montargis, avec le passage à la LED. Ce devrait être le cas également, au cours de l’année, à Gien. »

    ➜ www.eci-signalisation.fr➜ www.eci-eclairage.fr

    ALAIN SOUCHÉ

    Toute la lumière sur ECI-SIGNALISATION

    ET ÉCLAIRAGE

    L’entreprise installée à Saint-Gondon, près

    de Gien, est fermement positionnée sur les

    marchés de l’éclairage des villes et des feux

    de signalisation. Elle a obtenu un Trophée

    de l’entreprise dans la catégorie

    Innovation.

    SAINT-GONDON

    INNOVATION

  • www.loiretorleans-economie.fr 23

    ➜ Gertrude Maure

    Gertrude Maure habite depuis dix ans dans le Malesherbois. Cadre dans une entreprise de téléphonie, elle a profité d’un essaimage pour créer sa propre affaire, New Market Exo, fin 2017. Son créneau : les produits exotiques prêts à cuisiner, notamment les bananes plantains. « On trouve assez peu ces produits par ici, confie-t-elle, et ils sont rarement mis en valeur dans les rayons des magasins. Ce qui m’inté-ressait, ce n’était pas la cuisine mais la transformation. » Elle s’approvisionne à Rungis et cuisine elle-même avec du matériel professionnel. Elle a imaginé une marque (Frehleil) et son design avec une autre créatrice d’entreprise qui est par ailleurs sa voisine, Lianne Maia (Beekom).

    New Market Exo a commencé avec un produit vedette, les bananes plantains (jaunes ou vertes, frites ou non), ainsi qu’avec un certain nombre de sauces prêtes à consommer (arachide, piment…).

    Priorité au commercial

    « Le premier magasin qui m’a accueillie est le centre Leclerc de Malesherbes. Ont suivi le Leclerc de Pithiviers, des supermarchés en région parisienne et un certain nombre de boutiques vendant des produits exotiques. » New Market Eko, adhérente de l'Association ré-gionale des entreprises alimentaires (Area) Centre-Val de Loire, ne pourra se développer qu’en étant plus présente encore dans la grande distribution. « J’ai écrit à plusieurs centrales d’achat sans avoir obtenu de réponse pour l’instant, raconte Gertrude. C’est crucial pour moi de pouvoir être référencée. Au point que

    je me pose la question de mettre mon entreprise en sommeil, pour un temps, pour me consacrer complètement à la partie commerciale. Je me suis battue à fond depuis la création de New Market Exo, avec une idée déjà précise d’une nouvelle gamme de produits à mettre en place (patates douces). Je n’ai vraiment pas l’intention d’abandonner sans lutter, après tant d’efforts et d’investissements. J’attends la fin du printemps pour faire le point et décider de la suite. » L’expérience de Gertrude Maure prouve, s’il en était besoin, que la création d’entreprise n’est pas chose facile et que, même avec de bons pro-duits et des arguments commerciaux, la partie n’est jamais gagnée d’avance. Dans les prochaines semaines va se jouer l’avenir de New Market Exo. On peut croiser les doigts !

    ➜ www.newmarketexo.com

    ALAIN SOUCHÉ

    DÉVELOPPEMENT

    NEW MARKET EXO

    à la croisée des cheminsGertrude Maure a créé New Market Exo en novembre

    2017. Dans le domaine des produits exotiques prêts à cuisiner, elle a joué la carte de la qualité.

    Cependant, les résultats commerciaux ne sont pas à la hauteur de ses espérances. Au point de déjà

    mettre en péril l’entreprise ?

    LE MALESHERBOIS

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  • ACTEURS DE L’ÉCO N°1924

    L’HARMONIE DANS LA BISTRONOMIEau Comptoir des voyageurs

    Après de longues années consacrées à la gastronomie et à l’hôtellerie, Laurence et Philippe Lechauve se sont lancés un nouveau défi avec le Comptoir

    des voyageurs, un restaurant bistronomique, toujours à Bonny-sur-Loire.

    C’est dans un cadre cosy et moderne qu’on entre au Comptoir des voyageurs, à l’entrée de Bonny-sur-Loire, dans la zone d’activité. Si le restaurant n’a qu’un an d’existence, le couple de restaurateurs connaît bien le secteur : « Nous avons tenu pendant vingt ans un hôtel-restaurant, l'Hôtel des voyageurs, situé dans le centre de Bonny-sur- Loire », précise Laurence Lechauve. Originaires de la région, Laurence comme Philippe travaillent depuis plus de trente ans au service de la restauration gastronomique, aux côtés de Guy Savoy d’abord, puis Michel TroisGros, avant de voler de leurs propres ailes.

    Une table qui ne désemplit pas

    « Après avoir acheté l’hôtel-restaurant des Voyageurs en 1997, nous avions fait de gros travaux et remonté l’affaire avec ses six chambres, racontent les restaurateurs. Le restaurant a été récompensé quinze années de suite par le Bib Gourmand. Après vingt ans, nous avions besoin de nous renouveler, d’arrêter l’hôtellerie : nous avions envie d’un nouveau challenge. » Si bien que, lorsque le patron du nouveau Super U de Bonny-sur-Loire leur a proposé la direction du restaurant jouxtant la gale-rie commerciale, Laurence et Philippe Lechauve n’ont pas hésité longtemps et se sont lancés dans la nouvelle aventure tout en gardant la même équipe, entre cuisine et salle. La qualité de la pres-tation est identique, seule l’approche évolue : la cuisine y est maison, les plats plus simples mais toujours créa-tifs. « Nous n’avons pas modifié notre façon de travailler et nos exigences sont les mêmes qu’auparavant », précise le chef Philippe Lechauve. Et ça se voit :

    la table bistronomique ne désemplit pas, entre clientèles locale, de passage et d'entreprise. « Nous faisons une cin-quantaine de couverts le midi, des repas d’affaires très régulièrement. Le soir, nous recevons groupes et individuels. » La cuisine de la maison fait hon-neur aux productions régionales. « Nos clients viennent finalement beaucoup plus souvent car la cuisine bistro-nomique correspond davantage aux attentes », affirme Laurence Lechauve. Le restaurant dispose d’une salle de restaurant climatisée avec vue sur les

    cuisines, d’une petite terrasse extérieure permettant de déjeuner au soleil aux beaux jours. Prochainement, le couple de restaurateurs ambitionne d’organiser des soirées thématiques, le vendredi probablement.

    Restaurant ouvert le midi, du lundi au samedi, et les vendredi et samedi soir. Fermé le dimanche. ➜ www.lecomptoirdesvoyageurs.fr

    PIERRE-ÉLISE DUMUIS

    ➜ Laurence et Philippe Lechauve

    BONNY-SUR-LOIRE

    RESTAURATION

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  • www.loiretorleans-economie.fr 25

    Manuel Ribeiro est arrivé à Montargis à l’âge de cinq ans, une ville à laquelle il a toujours été fidèle. « Après un BTS Électronique à Sens, j’ai fait une for-mation qui a changé ma vie : l’Institut des forces de vente de la CCI sur un an, intensif ! » Un temps responsable export en entreprise, il se lance dans le conseil en communication et le marke-ting. En 1999, alors qu’Internet devient incontournable, il peut rassembler ses deux passions, la technologie et le marketing, en se dédiant à la création de sites web. En 2004, il crée la société CMRP et aborde trois ans plus tard la téléphonie par Internet. « Aujourd’hui, l’entreprise emploie 8 personnes dans ses bureaux de Montargis pour le développement de logiciels, de sites web et d’applications, et nous sommes toujours opérateur télécoms », explique Manuel Ribeiro.

    « Un couteau suisse digital »

    L’entreprise est saine et prospère, tout pourrait inciter Manuel Ribeiro à conti-nuer son bonhomme de chemin sans

    chercher nécessairement à explorer de nouvelles voies. Mais c’est mal connaître celui qui se définit comme un « créateur dans l’âme » et cherche toujours de nouvelles idées. C’est ainsi que vient de naître une application toute nouvelle, solidaire et citoyenne, baptisée Cityc. « L’idée m’est venue après les inondations à Montargis, en juin 2016, confie Manuel Ribeiro. En quelques heures, l’eau a pris posses-sion du centre-ville et il n’y avait aucun système d’alerte en temps réel pour communiquer avec les habitants en cas de danger immédiat. » Conscient de ce manque, Manuel Ribeiro et son équipe ont planché sur une application mobile 100 % digitale. Actuellement en phase de Bêta Test, Cityc est utilisée par 200 personnes avant le lancement d’une version stable prévue à partir de février 2019. « Son territoire sera celui du pays du Gâtinais. Tous les élus territoriaux vont recevoir l’application gratuitement avec l’interface web. Le périmètre pertinent pour Cityc, est au minimum 30 000 habitants. Notre Business Plan prévoit un développe-

    ment dans une trentaine de territoires sur les cinq prochaines années : villes, communautés de communes, dépar-tements. D’ores et déjà, trois recru-tements sont programmés au sein de CMRP : deux commerciaux et un développeur informaticien. » Cityc se présente comme un outil pour être informé en temps réel des alertes de la ville mais aussi des événements et promotions des commerçants. « Notre application, explique Manuel Ribeiro, permet de signaler rapidement un panneau cassé ou un feu tricolore en panne, par exemple. Les utilisateurs sont connectés à leur ville, engagés dans le mieux-vivre ensemble. Simple et ergonomique, l’accès aux actualités et aux offres se fait par notifications Push, directement sur les téléphones. Cityc, est une sorte de couteau suisse digital. »

    ➜ www.cmrp.fr

    ALAIN SOUCHÉ

    SERVICE

    LA CITOYENNETÉ en temps réel

    Créateur et dirigeant de CMRP à Montargis, Manuel Ribeiro lance

    une application mobile, baptisée Cityc. Système

    d’alerte, partage d’information, offres des commerçants…

    Tout a été conçu pour renforcer les liens

    entre les habitants du Gâtinais.

    MONTARGIS

    ➜ Manuel Ribeiro

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  • ACTEURS DE L’ÉCO N°1926

    « Paytrip est le résultat d’une histoire personnelle, confie Bennaceur Kasbi, cofondateur de la startup orléanaise. Je suis soutien de famille depuis trente ans, mes parents vivent à l’étranger. Leur envoyer de l’argent a toujours été

    compliqué.  » Le transfert d’argent à l’international au sein d’une famille, un sujet complexe avec des coûts cachés, il connaît bien… Alors il crée Paytrip en décembre 2017, après deux ans et demi de travail en amont. La startup repose aujourd’hui sur les compétences poin-tues et complémentaires de quatre associés. Bennaceur Kasbi, ingénieur de formation autrefois salarié de McDonnel Douglas et IBM, pilote l’aventure et manage une dizaine de collaborateurs au Lab’O.

    L’e-portefeuille de la famille

    La solution Paytrip sera ouverte au public fin février après une phase cruciale de tests et d’ajustements. Le principe est de simplifier les usages tout en sécurisant les transactions. L’ouverture

    d’un compte s’effectue totalement en ligne par le chef de famille, grâce à l’intelligence artificielle. Ce dernier commande une à trois cartes Master-Card® pour les membres de sa famille. L’argent est transféré immédiatement à un taux de change officiel qui aura pu être simulé au préalable sur le site. « Notre solution est destinée aux rési-dents européens d’origine africaine qui souhaitent envoyer de l’argent à leurs proches, mais aussi par exemple à une famille européenne dont l’un des enfants poursuit des études ou un projet à l’étranger », précise Bennaceur. L’application mobile permet ensuite de gérer le compte et d’effectuer les transactions. « Avec Paytrip, une famille avec trois enfants peut être bancarisée pour moins de 100 euros par an. » Une révolution dans le monde bancaire.

    1 million d’euros levés

    Les perspectives de développement sont impressionnantes. La startup espère bien atteindre 500  000 clients dans cinq ans pour générer 60 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle vient déjà de réaliser une levée de fonds d’un million d’euros auprès d’investisseurs privés et institutionnels, notamment Bpifrance et la région Centre-Val de Loire. Paytrip a installé son centre de services et ses équipes au Lab’O et souhaite bien créer de l’emploi sur le territoire orléanais. Elle recherche de nouveaux commerciaux pour doubler bientôt son effectif. Et c’est exactement ce qui motive Bennaceur : « Créer ce cercle vertueux, faire de mon histoire personnelle une entreprise viable per-mettant de rendre service aux gens, générer de l’emploi et, ensemble, être fiers du chemin parcouru… » En 2019, Paytrip a rendez-vous avec son marché, un démarrage à suivre de très près.

    ➜ www.paytrip.fr

    FABIENNE BONVOISIN

    PAYTRIP, FINTECH très prometteuse

    NUMÉRIQUE

    Soutenir financièrement sa famille à distance,

    ponctuellement ou à long terme, est souvent un

    parcours du combattant. Paytrip propose

    une solution simple, transparente et peu

    coûteuse pour faciliter ces transactions.

    ORLÉANS

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    ➜ Bennaceur Kasbi

  • www.loiretorleans-economie.fr 27

    COMMERCE

    Vous prendrez bien

    UNE PETITE MOUSSE ?

    Créée en 1968, la Maison de la mousse a été reprise il y a un peu plus de deux ans

    par Nahima Nadim. Cette boutique atypique orléanaise, unique dans la région, attire

    des clients locaux et plus lointains.

    Habitante de Meung-sur-Loire, Nahima Nadim fêtera ses 40 ans en 2019. Soit un peu moins d’une décennie que le commerce qu’elle a repris il y a un peu plus de deux ans et qui est né en 1968. « J’ai été comptable en entreprise pendant treize ans, raconte Nahima. Je voulais changer de vie avec une activité qui me permettrait d’être en contact avec des clients et, si possible, dans un domaine qui me pas-sionne : la décoration d’inté-rieur. Le fonds de commerce de la Maison de la mousse était à reprendre. Il corres-pondait à mes souhaits. » Au fil du temps, la boutique était devenue une sorte d’insti-tution orléanaise, atypique et unique dans la région. De la rue Bannier à son déména-gement rue de Vauquois, dans le quartier Madeleine, en 2011, la Maison de la mousse s’est spécialisée dans la découpe de mousse sur mesure pour la rénovation de canapés et de fauteuils, par exemple, mais aussi pour la création à destination de camping-cars, bateaux ou caravanes. La clientèle est constituée à 90 % de particuliers et à 10 % d’entreprises. « Je fais plus de rénovation que de création, confirme Nahima Nadim. Je travaille avec une couturière d’ameublement et m’adapte aux souhaits de mes clients, tout en les conseillant et en orientant parfois différemment

    leur projet. J’ai de longues discussions avec eux et c’est l’aspect de mon activité qui me plaît le plus. » Si son site Internet et sa page Facebook lui permettent de vendre par-tout en France, les clients du magasin viennent aussi parfois de plus loin que la métropole orléanaise, de Tours et de Paris en particulier, car l’adresse est connue des initiés.

    Une clientèlerajeunie

    « Je m’approvisionne auprès de fournisseurs français pour les tissus et les mousses, précise la commerçante. Je commande des plaques en brut et je taille ensuite. À l’avenir, les mousses bio devraient prendre de plus en plus de place. » Le rajeunis-sement de sa clientèle, qui est réel, passe aussi par la rénovation de chaises, des coutures d’ameublement et également la vente de coussins et d’oreillers ergonomiques, fabriqués en France, bien en-tendu. « Le bilan est plus que positif après plus de deux ans d’activité, se réjouit Nahima, malgré une reprise difficile au démarrage. Je m’épanouis dans mon travail et je ne regrette absolument pas mon ancien poste. »

    ➜ www.lamaisondelamousse.fr

    ALAIN SOUCHÉ

    ➜ Nahima Nadim

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    ORLÉANS

  • ACTEURS DE L’ÉCO N°1928

    En liberté AU JARDIN

    DES PLANTESSavez-vous que le précurseur du Jardin des plantes (situé au nord de la Loire et datant de la fin du XVIIIe siècle) fut l’un des trois plus importants jardins botaniques de France de l’époque ? Aujourd’hui encore, le Jardin des plantes d’Orléans bénéficie d’une notoriété solide et vient de fêter le 60e anniversaire du Concours international de roses d’Orléans. À la fois jardin botanique et jardin d’agrément, on chemine ici entre promenade, contemplation et acclima-tation végétale. « Le Jardin des plantes est un lieu-test pour le fleurissement de la ville, il est un catalogue vivant permettant de répertorier l’ensemble des plantations visibles dans la ville et abrite aussi les essais de créations paysagères qui seront mises en œuvre deux ans plus tard dans les quartiers de la ville », précise Agathe Dupin. Cerise sur le gâteau, l’ancienne orangerie re-baptisée la Serre accueille depuis un an conférences et manifestations publiques, expositions et réceptions privées.

    Un pas du côté jardin

    Au sein du Jardin des plantes, Agathe Dupin est chargée du pilotage des dossiers

    Villes & villages fleuris, du conseil et de l’accompagnement des jardiniers et de la gestion de l’enherbement et des situations végétales complexes. Elle œuvre à la végétalisation « zéro pesti-cide » d’Orléans, suite à la convention du même nom signée par la Ville en 2009. « Au-delà d’être un beau jardin de quartier, le Jardin des plantes est aussi un jardin botanique. » Des associa-tions y donnent des conseils et gèrent des parcelles, à l’instar de la Shol qui entretient un jardin et y propose des ateliers grand public. Parmi les anima-tions proposées au Jardin des plantes, la Fête des plantes les 9 et 10 mars prochains.

    Et un autre du côté serre

    Depuis sa réhabilitation par la ville d’Orléans, la Serre est désormais confiée à Orléans Val de Loire Événe-ments. Estelle Delfly est chargée de la gestion commerciale et administrative des lieux ainsi que de l’accompagne-ment des organisateurs d’événements. « Les clients de la Serre sont aussi bien des entreprises, des collectivités et des associations (pas de location

    aux particuliers), pour des évènements de 50 à 350 personnes », annonce Estelle Delfly. Séminaires, conventions, déjeuners, cocktails, dîners et soirées de gala s’y succèdent. Au total, pas moins de 440  m² sont modulables, aménageables à discrétion. La Serre du Jardin des plantes plaît d’autant plus qu’elle dispose d’atouts majeurs : le prestige et l’exception des lieux, à 10 minutes du centre-ville d’Orléans. À noter que la Serre donne sur le jardin ouvert toute l’année et que ses tarifs de location ont baissé pour s’adapter aux besoins des organisateurs d’évé-nements.

    Le Jardin des plantes : ➜ www.orleans-metropole.fr

    La Serre : ➜ www.ovle.fr

    PIERRE-ÉLISE DUMUIS

    ➜ Agathe Dupin

    TOURISME

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    Double rencontre avec Agathe Dupin,

    responsable du développement des

    techniques végétales côté jardin, et Estelle

    Delfly, chargée d’affaires et coordinatrice côté serre.

    À la découverte du Jardin des plantes,

    un lieu moderne empreint d’histoire.

    ORLÉANS

  • www.loiretorleans-economie.fr 29

    EXPERT

    LE BREXIT : C’EST MAINTENANT !

    Quelles conséquences pour les entreprises françaises qui entretiennent des liens économiques directs ou indirects avec le Royaume-Uni ?

    Theresa May présente son plan B devant le Parlement britannique et exclut un second référendum ou un report du Brexit. Mais de fait, quelles sont les conséquences pour les entreprises françaises ? De nombreux dirigeants de PME défendent une position attentiste face au Brexit sous prétexte de la période de transition qui durera jusqu’en décembre 2020. Période de transition qui permettrait de conserver les droits et obligations réservés aux membres de l’UE 27 malgré le fait que le Royaume-Uni soit un pays tiers. Mais à quel moment considérer que le Hard Brexit est la seule solution ?

    C’est exactement cette solution qui semble la plus pro-bable à l’heure actuelle ou, du moins, dans un contexte de gestion et de management des risques de l’entreprise, on peut certainement estimer qu’il est temps de mettre en œuvre de manière concrète les mesures qui s’imposent. Rappelons que le Hard Brexit, ou No Deal, conduira à une absence de période de transition. Les biens, services, capitaux et les ressortissants britanniques cessent de bénéficier des droits et obligations réservés aux membres de l’UE 27 dès la concrétisation du Brexit le 29 mars prochain.

    Les relations entre l’UE et le Royaume-Uni seront régies par le droit de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais qu’est-ce que cela implique pour une entreprise française ? Pour celle qui n’a aucune relation avec le Royaume-Uni, rien, ou du moins uniquement un impact indirect dans le contexte économique général. En revanche, pour une structure, quelle que soit sa taille, qui entretient des liens écono-miques directs avec le Royaume-Uni, les conséquences directes seront immédiates et complexes si celles-ci ne sont pas anticipées.

    Les formalités de dédouanement deviendront obligatoires à l’entrée et à la sortie de l’UE, impliquant la préparation des enregistrements et habilitations nécessaires auprès de la Douane française. Ces démarches sont nécessaires même pour une entreprise ayant peu d’échanges avec le Royaume-Uni. Un préalable aux opérations de dédouanement néces-site un enregistrement auprès de la Douane sans lequel la déclaration en douane sera impossible… Mais au-delà de cette formalité simple, quelle sera la stratégie de dédoua-nement de l’entreprise demain : recours à un prestataire, dédouanement soi-même, formation des équipes adminis-tratives, dédouanement « à domicile » un véritable plan de bataille à déployer selon chaque cas particulier.

    Mais le dédouanement, des taxes uniquement ? Non ! Des barrières non tarifaires conduisent à des restrictions ou prohibitions permettant de s’assurer de l’application des règles du commerce extérieur. Cela peut impliquer la re-certification ou la re-homologation de produits auprès des

    autorités, de nouvelles obligations si vous êtes considéré en tant qu’importateur, l’enregistrement de vos titres eu-ropéens de propriété intellectuelle, de nouv