44
Crédits Miliana Bidault

Crédits Miliana Bidault - Théâtre Montansier | … qu’elle endure qui guident en partie les aventures des fillettes. Il est à nouveau question de la maltraitance des enfants,

Embed Size (px)

Citation preview

Crédits Miliana Bidault

Quatre petites filles, Camille, Madeleine, Marguerite et Sophie. Les deux premières

sont des enfants curieuses, bien élevées, bienveillantes, la troisième est la plus inattendue et la

dernière une spécialiste des bêtises. Les catastrophes provoquées par Sophie remettent en question

les certitudes des Petites filles modèles, les conduisent à réfléchir sur les bonnes et mauvaises

intentions, sur la nature du bien et du mal.

Et, comme dans Un bon petit diable où la Comtesse de Ségur nous narrait les souffrances

du petit Charles, c’est ici le ballet infernal des erreurs d’une enfant mal aimée et des punitions

injustes qu’elle endure qui guident en partie les aventures des fillettes. Il est à nouveau question

de la maltraitance des enfants, de l’importance de l’éducation, thèmes chers à Sophie de Ségur,

et bien sûr du monde enchanté de l’imaginaire enfantin.

Camille et Madeleine de Malaret ont vraiment existé, ce sont les petites filles de la

Comtesse de Ségur.

Yveline Hamon

Une idée de la scénographie d’Antoine Milian

Définition de scénographie : du grec σκηνη (skene) scène et γραφειν (graphein) écrire, la scénographie désigne aujourd'hui l'art de l'organisation de l'espace scénique, grâce à la coor-dination des moyens techniques et artistiques.

La scène vue de haut : le lointain (le fond de scène est inoccupé) tandis que les pendrillons forment l’espace scénique ainsi

que les coulisses permettant aux comédiens d’entrer et de sortir en préservant l’illusion théâtrale.

La scène vue de face : l’espace scénique se construit autour d’une structure qui sillonne la scène, les panneaux sont

inspirés par une forêt de bouleaux sous la neige.

Une projection de l’espace scénique : ces deux dessins permettent d’imaginer l’évolution des comédiens dans l’espace. La courbe qui

sillonne la scène permet au comédien de jouer en fonction de l’espace.

Comtesse de Ségur, née Sophie Rostopchine (1799-1874)

Née au sein d’une puissante famille aristocratique d’origine

princière, Sophie Rostopchine est la troisième enfant de la

comtesse Catherine Protassova et du comte Fédor Rostop-

chine, ministre des Affaires étrangères du tsar Paul 1er et

gouverneur de Moscou. Elle passe son enfance au domaine de

Voronovo près de Moscou.

En 1817, sa famille se voit dans l’obligation de fuir la Russie. Son père serait tombé

en disgrâce pour avoir fait incendier Moscou face à l'armée napoléonienne, empêchant le ravi-

taillement de cette dernière. La famille Rostopchine s’installe alors à Paris.

En 1819, elle épouse le comte Eugène de Ségur et c'est pendant son voyage de noces

qu'elle remarquera le château des Nouettes, du côté d'Aube, dans l'Orne, entouré de bouleaux

qui lui rappellent le parc de son enfance. Son père décide de l'offrir au jeune couple pour qu'ils

y vivent mais le comte se déplaît à la campagne et passe beaucoup plus de temps sur Paris,

délaissant quelque peu sa femme.

Préférant son château aux mondanités parisiennes, elle reporte toute son affection sur ses

enfants au nombre de huit et sur ses petits-enfants. C’est pour

eux qu’elle va véritablement commencer à écrire, notamment

quand Camille et Madeleine, héroïnes des Petites Filles mo-

dèles, partent à Londres où leur père est muté.

Le cas de la comtesse de Ségur montre qu’une vocation

très tardive d’écrivain peut-être particulièrement réussie : elle a

en effet écrit son premier livre à cinquante-huit ans. Elle est

l'auteur de vingt romans connus de tous, où le bien triomphe toujours du mal, et où le plaisir

ressenti à leur lecture prouve que ses histoires traversent les générations.

Les romans de la comtesse de Ségur ont d'abord été publiés illustrée chez Hachette entre 1857

et 1872, dans la Bibliothèque rose à partir de 1860.

Œuvres didactiques

1855 : La Santé des enfants, un livre de pédiatrie de conseils médicaux, édité à compte

d’auteur, réédité dès 1857

1857 : Livre de messe des petits enfants, chez Douniol éd., réédité en 2012 par St

JUDE éd.

1865 : Évangile d'une grand'mère

1867 : Les Actes des apôtres (du nom d’un livre de la Bible : Actes des Apôtres), ouvrage

présenté par l'auteur comme faisant suite à Évangile d'une grand'mère).

1869 : Bible d’une grand-mère

Romans

Tous les livres suivants ont été publiés chez Hachette, avec dans certains cas, prépublication

dans les colonnes de la Semaine des enfants (indiquée par le sigle : LSDE) :

1856 : Nouveaux Contes de fées (décembre) : recueil de contes dont Histoire de Blondine,

de Bonne-Biche et de Beau-Minon , Le Bon Petit Henri, La Petite Souris grise et

Ourson.

1858 : Les Malheurs de Sophie.

1858 : Les Petites Filles modèles (12 octobre), suite des Malheurs de Sophie.

1859 : Les Vacances, suite des Malheurs de Sophie.

1860 : Mémoires d'un âne (LSDE, à partir du 17 décembre 1859)

1861 : Pauvre Blaise (LSDE, à partir du 13 juillet 1861)

1862 : La Sœur de Gribouille (LSDE, à partir du 22 mars 1862)

1862 : Les Bons Enfants (LSDE, à partir du 13 août 1862)

1863 : Les Deux Nigauds (LSDE, à partir du 4 octobre 1862).

1863 : L'Auberge de l'Ange gardien (LSDE, à partir du 8 avril 1863).

1863 : Le Général Dourakine (LSDE, à partir du 14 novembre 1863).

1864 : François le bossu (LSDE, à partir du 4 mai 1864)

1865 : Un bon petit diable (LSDE, à partir du 14 décembre 1864).

1866 : Comédies et proverbes : recueil de nouvelles dont Les Caprices de Gizelle, Le

Dîner de Mademoiselle Justine, On ne prend pas les mouches avec du vinaigre, Le

Forçat, ou à tout péché miséricorde et Le Petit De Crac.

1865 : Jean qui grogne et Jean qui rit

1866 : La Fortune de Gaspard, un roman avec des accents balzaciens, contrairement aux

autres romans de la comtesse de Ségur

1867 : Quel amour d’enfant !

1867 : Le Mauvais Génie

1868 : Le Chemineau, ultérieurement retitré Diloy le chemineau (11 avril)

1871 : Après la pluie, le beau temps

« Mes Petites Filles modèles ne sont pas une création ;

elles existent bien réellement : ce sont des portraits ;

la preuve en est dans leurs imperfections mêmes.

Elles ont des défauts, des ombres légères

qui font ressortir le charme du portrait

et attestent l'existence du modèle.

Camille et Madeleine sont une réalité

dont peut s'assurer toute personne qui connaît l'auteur. »

Le roman en quelques mots

Les Petites Filles modèles raconte la vie d’une famille heureuse : celle de Madame de

Fleurville et de son amie, Madame de Rosbourg. La première est veuve depuis 6 ans et accueille

chez elle Madame de Rosbourg, sans nouvelles de son mari, disparu en mer.

Dans ce roman, la Comtesse de Ségur se concentre de nouveau sur les enfants. Les quatre

fillettes traversent diverses aventures apprenant au fur et à mesure à distinguer le bien du mal.

En particulier, la petite Marguerite de Rosbourg qui est la plus jeune du quatuor. Pleine de

bonnes intentions, elle cherche à égaler Camille et Madeleine qui sont ses modèles.

Dans le septième chapitre, Fédora Fichini, la cruelle belle-mère de Sophie fait son

apparition. Elle ne cesse de fouetter et de punir la petite fille. Sophie est orpheline de ses parents

ainsi que de son oncle, sa tante et son cousin. Elle vient jouer quelques fois avec Camille,

Madeleine et Marguerite. Sans être méchante, elle met ses amies à rude épreuve par ses colères,

ses humeurs vives et parfois même sa malhonnêteté. Cependant, les trois fillettes comprennent bien

vite que la gourmandise de Sophie et ses mensonges sont en grande partie causés par la peur

que lui inspire Madame Fichini. Dans le chapitre des Hérissons, la méchante femme explique

que, selon elle, « le fouet est le meilleur des maîtres » et « le seul moyen d’élever les enfants ».

Madame Fichini est à l’opposé de caractère et d’éducation de Madame de Fleurville et

de Madame de Rosbourg. Ces deux dernières la détestent mais ne le montrent pas afin que

Sophie puisse continuer de venir jouer avec Camille, Madeleine et Marguerite. Elles vont

d’ailleurs la convaincre de leur laisser Sophie. Elle fait alors de gros progrès tout en se battant

contre ses défauts profondément ancrés : « Chère Camille, je vois que je resterai toujours méchante

; jamais je ne serai bonne comme vous. » dit-elle dans le chapitre Un événement tragique.

Sophie déclenche et remet en question les certitudes des trois petites filles gentilles et sans

souci que sont Camille, Madeleine et Marguerite. En les obligeant à s’interroger sur la nature

du bien et du mal, sur les bonnes et les mauvaises intentions et les critères qui fondent un jugement

moral. Le personnage de Sophie permet aussi à la Comtesse de Ségur de s’attaquer au sujet de

la maltraitance. Elle est une enfant battue et reprend ce thème dans Le Général Dourakine (un

portrait de son père chéri) et Un bon petit diable qui lui est inspiré par l'œuvre de Charles

Dickens. Les confrontations entre Sophie et Marguerite illustrent l’importance de l’éducation

par l’exemple. Ainsi, Camille et Madeleine à l’exemple de leur mère tempèrent l’une et l’autre

des fillettes et permettent que chacune comprennent ses erreurs avant de se réconcilier.

Les personnages

L’ensemble des personnages du roman fonctionnent comme un petit monde. Dans la pièce

de théâtre, tous ne peuvent être présents (par exemple Madame de Rosbourg). Les fillettes,

Madeleine, Camille, Sophie et Marguerite sont au cœur de l’action. Ce sont les malheurs de

la petite Sophie (et ses bêtises souvent) qui les entraînent à s’interroger sur les bonnes et les

mauvaises intentions, à se corriger mutuellement et à se soutenir. Ainsi, Marguerite, Madeleine

et Camille sont très choquées quand Madame Fichini bât Sophie sous leurs yeux : « Camille

et Madeleine finirent par se coucher aussi, en réfléchissant au malheur de Sophie et en remer-

ciant le bon Dieu de leur avoir donné une si excellente mère. ».

Les trois fillettes comprennent aussi au fur et à mesure que la méchanceté, l’impatience

et parfois la violence de Sophie ne sont pas de son fait mais liés aux mauvais traitements qu’elle

reçoit (chapitre 8): « (Sophie) « Camille, ma bonne Camille, Marguerite a raison : c’est moi

qui suis la coupable, c’est moi qui ai eu le premier tort en répondant durement à la pauvre petite

Marguerite, qui défendait tes fraises. C’est moi qui ai provoqué ta juste colère en repoussant

Marguerite et la jetant à terre ; j’ai abusé de ma force, j’ai froissé tous tes bons et affectueux

sentiments. Tu as bien fait de me donner un soufflet ; je l’ai mérité, bien mérité. Et toi aussi,

ma bonne petite Marguerite, pardonne-moi ; sois généreuse comme Camille. Je sais que je suis

méchante ; mais, ajouta-t-elle en fondant en larmes, je suis si malheureuse ! ». À ces mots,

Camille, Madeleine, Marguerite se précipitèrent vers Sophie, l’embrassèrent, la serrèrent dans

leurs bras. « Ma pauvre Sophie, disaient-elles toutes trois, ne pleure pas, nous t’aimons bien ;

viens nous voir souvent, nous tâcherons de te distraire. » Sophie sécha ses larmes et essuya ses

yeux. « Merci, mille fois merci, mes chères amies, je tâcherai de vous imiter, de devenir bonne

comme vous. Ah ! si j’avais comme vous une maman douce et bonne, je serais meilleure ! Mais

j’ai si peur de ma belle-mère ; elle ne me dit pas ce que je dois faire, mais elle me bat toujours.

— Pauvre Sophie ! dit Marguerite. Je suis bien fâchée de t’avoir détestée. — Non, tu avais raison, Marguerite, parce que j’ai été vraiment détestable le jour où je suis venue. »

Les fillettes progressent toutes au cours du roman, y compris Camille et Madeleine qui sont les modèles… Car ce ne sont pas des petites filles parfaites, ce sont de vraies petites filles.

Ainsi dans leur empressement et leur joie de s’occuper de Lucie, leur protégée, elles la bouscu-

lent (chapitre 21): «Quand Lucie eut fini de manger, les quatre petites se précipitèrent pour l’habiller ; elles faillirent la mettre en pièces, tant elles se dépêchaient de la débarrasser de ses haillons et de la revêtir des effets qu’elles avaient apportés. Lucie ne put s’empêcher de pousser quelques petits cris tandis que l’une lui arrachait des cheveux en enlevant son bonnet sale, que l’autre lui enfonçait une épingle dans le dos, que la troisième la pinçait en lui passant ses manches, et que la quatrième l’étranglait en lui nouant son bonnet blanc. Elle finit pourtant par se trouver admirablement habillée. ». Reste leur volonté à devenir meilleures : « Quand Marguerite et Sophie se furent em-brassées et réconciliées, ce qu’elles firent de très bon cœur, Camille dit à Sophie : « Ma petite Sophie, ne te décourage pas ; on ne se corrige pas si vite de ses défauts. Tu es devenue bien meilleure que tu ne l’étais en arrivant chez nous, et chaque mois il y a une différence avec le mois précédent.»

Camille et Madeleine

Ce sont les deux plus grandes, elles sont sœurs et s’aiment énormément. La comtesse de

Ségur s’est inspirée de ses vraies petites-filles, Camille et Madeleine de Malaret qui ont

vraiment existées…

Dans le roman, elles sont orphelines de père depuis plus de 6 ans et sont éduquées par

Mme de Fleurville qui les guide avec un mélange de douceur et de fermeté.

Si elles sont charmantes et douces, elles ont leurs petits défauts. Par exemple, Camille

donne un soufflet à Sophie quand celle-ci fait tomber Marguerite qui cherchait à protéger les

fraisiers de Camille sur lesquels Sophie marchait. Elles sont aussi toutes deux gourmandes.

Dans l’épisode des poires volées par exemple, Camille se fait punir pour protéger Sophie des

coups de fouets de Mme Fichini et est privée de dessert et de plats sucrés. Elle en est toute

attristée. La bonne Madeleine, connaissant le sacrifice de Camille pour Sophie, propose d’elle-

aussi se priver pour le dîner. « Non, non, Camille, j’y suis décidée. Je n’aurais aucun plaisir à

manger de bonnes choses dont tu serais privée. Camille se jeta dans les bras de Madeleine ; elles

s’embrassèrent vingt fois avec la plus vive tendresse. Madeleine demanda à Camille de ne parler

à personne de sa résolution. « Si maman le savait, dit-elle, ou bien elle me forcerait d’en manger,

ou bien j’aurais l’air de vouloir la forcer à te pardonner. » Camille lui promit de n’en pas parler

pendant le dîner ; mais elle résolut de raconter ensuite la généreuse privation que s’était imposée

sa bonne petite sœur : car Madeleine avait d’autant plus de mérite qu’elle était, comme Camille,

un peu gourmande. » Heureusement tout finit bien car Mme de Fleurville comprend vite le

sacrifice d’une de ses filles pour l’autre et elles festoient de raisin, de pêche et de croquettes de riz

ensuite !

Sophie

Au contraire de Camille et Madeleine, Sophie est un personnage fictif. On relève que la

Comtesse de Ségur lui a donné son prénom et lui prête des épreuves et des péripéties pour faire

grandir les autres enfants… En sachant qu’elle a elle-même été battue et qu’elle écrit pour ses

petits-enfants, on peut supposer que le personnage est très inspiré d’elle.

Voilà comme elle présente la petite Sophie dans le chapitre 8 des Petites Filles Mo-dèles : “Il y avait à une lieue du château de Fleurville une petite fille âgée de six ans, qui s’appelait Sophie. À quatre ans, elle avait perdu sa mère dans un naufrage; son père se remaria et mourut aussi peu de temps après. Sophie resta avec sa belle-mère, Mme Fichini ; elle était revenue habiter une terre qui avait appartenu à M. de Réan, père de Sophie. Il avait pris plus tard le nom de Fichini, que lui avait légué, avec une fortune considérable, un ami mort en Amérique ; Mme Fichini et Sophie venaient quelquefois chez Mme de Fleurville. ».

La petite Sophie n’est pas méchante et dès lors qu’elle habite chez Mme de Fleurville,

elle progresse énormément. On le voit notamment dans le chapitre 25 Un événement tragique quand Sophie propose à ses amies de donner chacune de leur argent de poche pour la veuve

d’Hurel : « Je crois que nous pourrions leur venir en aide en leur donnant l’argent que nous avons pour nos menus plaisirs. Nous avons chacune deux francs par semaine ; en donnant un franc, cela ferait quatre par semaine et seize francs par mois ; ce serait assez pour leur pain du mois. »

Marguerite

Elle est la plus jeune du quatuor et du haut de ses 5 ans regarde avec admiration et

tendresse Camille et Madeleine. Sa mère, Mme de Rosbourg, est sans nouvelle de son mari

commandant du Sibylle. Marguerite se dispute souvent avec Sophie, par exemple au début du

roman : « (Sophie) Bonjour, mes bonnes amies ; bonjour, Marguerite ! Eh bien, Marguerite,

tu t’éloignes ? (Marguerite) Vous avez fait punir l’autre jour ma chère Camille : je ne vous

aime pas, mademoiselle. (Camille) Écoute, Marguerite, je méritais d’être punie pour m’être mise

en colère : c’est très vilain de s’emporter. (Marguerite, l’embrassant tendrement.) C’est pour moi,

ma chère Camille, que tu t’es mise en colère. Tu es toujours si bonne ! Jamais tu ne te fâches. ».

C’est une petite fille pleine de bon sens, par exemple quand elle tombe au fond de la mare, elle

se rappelle du conseil de sa mère et tape bien fort du pied quand elle touche le fond.

Elle combat ses mauvais penchants, en particulier contre Sophie. Par exemple quand

Sophie, jalouse que Marguerite ait plus de noisettes qu’elle dans son panier, la bouscule et

renverse toutes les noisettes. Marguerite écoute Camille et Madeleine qui l’encouragent à par-

donner à Sophie et à accepter les noisettes que cette dernière lui propose pour se rattraper…

Madame de Fleurville et Madame de Rosbourg

Les deux amies se soutiennent mutuellement dans l’éducation de leurs filles. Madame de

Fleurville est veuve depuis 6 ans tandis que Madame de Rosbourg est sans nouvelles de son

époux, commandant de vaisseau. Elles sont toutes deux très douces et en même temps capables

d’action, comme par exemple quand Madame de Rosbourg décide de s’occuper de Françoise

Leconte et de sa fille Lucie qui sont sans nouvelles de leur père, marin sur le même vaisseau que

son époux. Ou encore quand elles vont toutes deux chez Hurel pour lui offrir une belle montre

en or pour le remercier d’avoir retrouvé Marguerite et Sophie perdues dans les bois. Sans

oublier la pension qu’elles versent à la veuve d’Hurel en plus de l’argent que les quatre fillettes

donnent sur leur argent de poche. Au contraire de Madame Fichini, elles vivent simplement mais

sont de grandes dames.

La Comtesse de Ségur décrit leur tenue simple mais distinguée lors du dîner où Madame

Fichini apparait accoutrée ridiculement de froufrous et de volants : « Mmes de Fleurville et de

Rosbourg avaient des robes de taffetas noir uni ; aucune coiffure n’ornait leurs cheveux, relevés

en simples bandeaux et nattés par derrière ».

Par ailleurs, elles inculquent une éducation construite sur l’exemple qu’elles-mêmes donnent

à leurs filles. C’est pourquoi, elles sont capables de revenir sur des punitions injustes par exemple.

Dans l’épisode des poires volées, Madame de Rosbourg entend les fillettes se pardonnaient et

Sophie se confessait. Elle arrange tout pour que Madame Fichini ne la fouette pas et les

fillettes sont récompensées de leur bon esprit (« Sophie gagna un joli ménage et une papeterie.

Camille, un joli bureau avec une boîte de couleurs, cent gravures à enluminer, et tout ce qui est

nécessaire pour dessiner, peindre et écrire. Madeleine, quarante volumes de charmantes histoires

et une jolie boîte à ouvrage avec tout ce qu’il fallait pour travailler. Marguerite, une charmante

poupée en cire et un trousseau complet dans une jolie commode. »).

Pour finir, elles sont révoltées par les mauvais traitements que subit Sophie. D’une part,

elles prennent sur elles pour ne pas l’exprimer à Madame Fichini et ainsi permettent à Sophie

de revenir jouer au château (« Si Mme de Fleurville n’eût écouté que son indignation, elle eût

chassé de chez elle une si méchante femme ; mais Sophie lui inspirait une pitié profonde : elle

pensa que se brouiller avec la belle-mère, c’était priver la pauvre enfant de consolations et d’appui.

Elle se fit donc violence et se borna à discuter avec Mme Fichini les inconvénients d’une répres-

sion trop sévère. Tous ces raisonnements échouèrent devant la sécheresse de cœur et l’intelligence

bornée de la mauvaise mère, et Mme de Fleurville se vit obligée de patienter et de subir son

odieuse compagnie. L’indignation de Mme de Rosbourg égala celle de Mme de Fleurville et

d’Élisa ; les mêmes motifs lui firent supporter la présence de Mme Fichini. »). Et d’autre part,

elles finissent par convaincre Madame Fichini de leur laisser Sophie afin de prendre soin d’elle.

Hurel

Hurel est un personnage à part. C’est un honnête boucher qui a retrouvé Sophie et

Marguerite dans la forêt où elles s’étaient perdues. Pour le remercier, Mme de Fleurville et

Mme de Rosbourg lui offrent une belle montre en or et gâtent aussi son épouse ainsi que sa

fille, Victorine. Dans le chapitre Un événement tragique, Hurel meurt en se noyant alors que

les fillettes l’attendent avec des paniers pleins de bonnes choses… Madeleine, Camille, Mar-

guerite et Sophie décident suite à cela de donner à sa propre veuve un peu de leur argent chaque

mois. Hurel fait figure d’un homme bon.

Quelques pistes pédagogiques

Ces quelques pistes pédagogiques dépendent du niveau de la classe et de la maturité des enfants.

Découverte du livre :

o la couverture du livre : comparer les mots du titre mis en valeur, les couleurs dominantes,

les personnages mis en valeurs, catégorie de l’édition…

o feuilletage du livre : regarder les titres des chapitres et les qualifier : explicatifs, énigma-

tiques, dramatiques, brefs… puis expliquer pourquoi les noms des personnages apparais-

sent (dialogue)

o étude et description des gravures : lire le passage du livre se référant à la gravure, on

pourra s’attarder sur les expressions et les costumes et faire le lien avec la mise en scène

o la Comtesse de Ségur : raconter sa vie pour la situer dans son époque, son âge quand

elle a commencé à écrire (58 ans), on citera les héros célèbres pour décrire l’atmosphère

générale de l’œuvre (les décors, les costumes, le langage, la morale etc.)

Premières lectures :

o le comportement : regarder comment le comportement de Sophie évolue : d’une part en

réaction à la méchanceté de Mme Fichini, d’autre part en réponse à la douceur et à la

sagesse de Madeleine, Camille et les Mamans (Mme de Fleurville en particulier)

o échanges et débats : en fonction de la maturité des élèves, on réfléchira aux modèles d’édu-

cation (le fouet de Mme Fichini, l’exemple de Mme de Fleurville, les récompenses de

Mme de Rosbourg, la correction et le soutien mutuel que les fillettes s’apportent) voire

à la maltraitance (en regardant les épreuves de Sophie : les vexations orales de Mme

Fichini qui la traite de petit chien, l’interdiction de laver une tâche de sa robe ce qui la

rend honteuse jusqu’au fouet et autres mauvais traitements). On peut aussi utiliser le

personnage de Jeannette la petite fermière qui vole et ment suivant l’exemple de ses parents

et qui en devient très méchante (elle jette des cailloux sur Lucie par exemple).

Dire l’œuvre :

o de nombreux passages de l’œuvre sont présentés sous forme de dialogues ce qui incitent à

distribuer les rôles. On peut insister sur les caractères typés des personnages (la bienveil-

lance de Camille, la douceur de Madeleine, l’espièglerie de Marguerite, l’impatience et

les remords de Sophie, la méchanceté de Mme Fichini, la bonhomie d’Hurel) pour

déterminer le ton des répliques.

Ecrire & dessiner :

o écrire et imaginer : Sophie devenue grande se souvient de son enfance et raconte, à la

première personne, ce qu’elle a ressenti petite fille.

o écrire et imaginer : Elisa, la si gentille nourrice des enfants, décrit les quatre fillettes

(physiquement, leurs caractères, leurs petites habitudes)

o dessiner : en fonction des outils disponibles, faire des portraits des fillettes ou bien du parc

du château (on peut se limiter à l’usage de feutres et de crayons de couleurs, on peut aussi

utiliser d’autres matériaux pour les robes des fillettes ou des éléments végétaux pour le

parc du château)

Eléments pour les pistes pédagogiques…

Le roman se compose ainsi :

Dédicace

1 Camille et Madeleine

2 La promenade, l’accident

3 Marguerite

4 Réunion sans séparation

5Les fleurs cueillies et remplacées

6 Un an après. — Le chien enragé

7 Camille punie

8 Les hérissons

9 Poires volées

10 La poupée mouillée

11 Jeannette la voleuse

12 Visite chez Sophie

13 Visite au potager

14 Départ

15 Sophie mange du cassis ; ce qui en résulte

16 Le cabinet de pénitence

17 Le lendemain

18 Le rouge-gorge

19 L’illumination

20 La pauvre femme

21 Installation de Françoise et de Lucie

22 Sophie veut exercer la charité

23 Les récits

24 Visite chez Hurel

25 Un événement tragique

Crédits Sophie de la Villefromoit

26 La petite vérole

27 La fête

28 La partie d’âne

Crédits Sophie de la Villefromoit

Les gravures :

« Ayez la complaisance de m’apporter tous ces pots de fleurs. »

Chapitre 5 Les fleurs cueillies et remplacées : Marguerite voulant faire une surprise à Camille

et Madeleine cueille toutes les fleurs de leur petit jardin pour leur confectionner un joli bouquet.

Or, Camille et Madeleine réservaient ses fleurs pour la fête de leur maman… Madame de

Rosbourg va acheter des fleurs pour les remplacer.

« Camille et Madeleine se regardèrent d’un air consterné et douloureux. Marguerite, sans le

vouloir, leur causait un grand chagrin. Elles réservaient toutes ces fleurs pour offrir un bouquet

à leur maman le jour de sa fête, qui avait lieu le surlendemain, et voilà qu’il n’en restait plus

une seule ! Pourtant ni l’une ni l’autre n’eurent le courage de gronder la pauvre Marguerite,

qui arrivait si joyeuse et qui avait cru leur causer une si agréable surprise. »

« Le chien secouait la tête, la couronne tombait, et Marguerite le grondait »

Chapitre 6 Un an après, le chien enragé : Marguerite et Camille jouent avec Calino, le chien

du garde, en essayant de faire tenir sur sa tête une couronne de fleurs. On aperçoit au fond de

la gravure le chien jaune et malade qui s’approche : il a la langue pendante, la queue entre les

jambes. Il mord Calino et la main de la petite Marguerite qui le chasse. Camille comprend très

vite que le chien a la rage et que Marguerite pourrait en mourir… Camille et Mme de

Fleurville rincent la main de Marguerite avec de l’eau fraîche et de l’eau salée et lui font manger

du sel et de l’ail pendant 8 jours, ce qui soigne complètement sa main. Pour ne pas inquiéter

Mme de Rosbourg, elles ne révèlent l’aventure à la maman de Marguerite qu’un bon mois

après.

« Mme de Rosbourg embrassa Marguerite avec une vive émotion, et courut chercher Mme de

Fleurville pour avoir des renseignements plus précis. Mme de Fleurville confirma le récit de la

petite et rassura Mme de Rosbourg sur les suites de cette morsure.

« Marguerite ne court plus aucun danger, chère amie, soyez-en sûre ; l’eau est le remède infail-

lible pour les morsures des bêtes enragées ; l’eau salée est bien meilleure encore. Soyez bien

certaine qu’elle est sauvée. »

Mme de Rosbourg embrassa tendrement Mme de Fleurville ; elle exprima toute la reconnais-

sance que lui inspiraient la tendresse et les soins de Camille et de Madeleine, et se promit tout

bas de la leur témoigner à la première occasion. »

« Elle accrocha la robe et la tira vers le bord. »

Chapitre 8 Les Hérissons : Camille, Madeleine et Marguerite sont affligées quand arrive

Sophie car Nicaise avait capturé trois bébés hérissons et leur maman. Il a tué d’un coup de

fusil la mère qui s’enfuyait avec les petits et a noyé les petits dans la mare car ils sont méchants

pour les lapins. Marguerite et Sophie s’aventurent près de la mare où un petit hérisson se débat

encore…

« Et Sophie, s’avançant avec précaution vers le bord de la mare, allongea le bras et donna un grand coup au hérisson, avec la longue baguette qu’elle tenait à la main. Le pauvre animal disparut un instant, puis revint sur l’eau, où il continua à se débattre. Sophie courut vers l’endroit où il avait reparu, et le frappa d’un second coup de sa baguette. Mais, pour l’atteindre il lui avait fallu allonger beaucoup le bras ; au moment où la baguette retombait, le poids de son corps l’entraînant, Sophie tomba dans l’eau ; elle poussa un cri désespéré et disparut. »

« Elle s’élança sur Sophie et la fouetta à coups redoublés. »

Chapitre 8 Les Hérissons : Marguerite voulant sauver Sophie est elle-aussi tombée dans la

mare mais a eu le bon réflexe de donner un coup de pied en arrivant au fond. La pauvre Sophie

après avoir été repêchée par la fermière est transportée au château par Camille, Madeleine et

Mme de Fleurville qui la frictionnent et lui enfilent une chemise propre. Arrive la méchante

Mme Fichini…

« Sophie devint rouge comme une cerise ; l’apparition furieuse et inattendue de Mme Fichini

avait stupéfié tout le monde.

« Qu’est-ce que j’apprends, mademoiselle ? Vous avez sali, perdu votre jolie robe en vous laissant

sottement tomber dans la mare ! Attendez, j’apporte de quoi vous rendre plus soigneuse à l’ave-

nir. »

Et, avant que personne ait eu le temps de s’y opposer, elle tira de dessous son châle une forte

verge, s’élança sur Sophie et la fouetta à coups redoublés, malgré les cris de la pauvre petite,

les pleurs et les supplications de Camille et de Madeleine, et les remontrances de Mme de

Fleurville et d’Élisa, indignées de tant de sévérité. Elle ne cessa de frapper que lorsque la verge

se brisa entre ses mains ; alors elle en jeta les morceaux et sortit de la chambre. Mme de

Fleurville la suivit pour lui exprimer son mécontentement d’une punition aussi injuste que bar-

bare. »

« Me voici, chères dames » dit-elle en descendant de voiture »

Chapitre 9, Les poires volées: à l’occasion d’un dîner chez Mme de Fleurville, Mme Fichini

arrive dans une tenue des plus extravagantes…

« Quelques instants avant l’heure du dîner, Mme Fichini arriva avec une toilette d’une élégance

ridicule pour la campagne. Sa robe de soie lilas clair était garnie de trois amples volants bordés

de ruches, de dentelles, de velours ; son corsage était également bariolé de mille enjolivures qui le

rendaient aussi ridicule que sa jupe ; l’ampleur de cette jupe était telle, que Sophie avait été

reléguée sur le devant de la voiture, au fond de laquelle s’étalait majestueusement Mme Fichini

et sa robe. La tête de Sophie paraissait seule au milieu de cet amas de volants qui la couvraient.

La calèche était découverte ; la société était sur le perron. Mme Fichini descendit, triomphante,

grasse, rouge, bourgeonnée. Ses yeux étincelaient d’orgueil satisfait ; elle croyait devoir être

l’objet de l’admiration générale avec sa robe de mère Gigogne, ses gros bras nus, son petit

chapeau à plumes de mille couleurs couvrant ses cheveux roux, et son cordon de diamants sur son

front bourgeonné. Elle vit avec une satisfaction secrète les toilettes simples de toutes ces

dames (…) Mme Fichini ne se trompait pas en pensant à l’effet que ferait sa toilette ; elle se

trompa seulement sur la nature de l’effet qu’elle devait produire : au lieu d’être de l’admiration,

ce fut une pitié moqueuse.

« Me voici, chères dames, dit-elle en descendant de voiture et en montrant son gros pied chaussé

de souliers de satin lilas pareil à la robe, et à bouffettes de dentelle ; me voici avec Sophie comme

saint Roch et son chien. »

« Un rire général salua cette chute… »

Chapitre 9, Les poires volées: …et la voici qui s’effondre !

« Et Mme Fichini voulut prendre place sur un fauteuil, près de Mme de Rosbourg ; mais

la largeur de sa robe, la raideur de ses jupons repoussèrent le fauteuil au moment où elle s’as-

seyait, et l’élégante Mme Fichini tomba par terre....

Un rire général salua cette chute, rendue ridicule par le ballonnement de tous les jupons, qui

restèrent bouffants, faisant un énorme cerceau au-dessus de Mme Fichini, et laissant à découvert

deux grosses jambes dont l’une gigotait avec emportement, tandis que l’autre restait immobile

dans toute son ampleur.

Mme de Fleurville, voyant Mme Fichini étendue sur le plancher, comprima son envie de rire,

s’approcha d’elle et lui offrit son aide pour la relever ; mais ses efforts furent impuissants, et il

fallut que deux voisins, MM. de Vortel et de Plan, lui vinssent en aide.

À trois, ils parvinrent à relever Mme Fichini ; elle était rouge, furieuse, moins de sa chute que

des rires excités par cet accident, et se plaignit d’une foulure à la jambe. »

« Elle est tout de même jolie, votre poupée ! »

Chapitre 11, Jeannette la voleuse: Marguerite a perdu au chapitre précédant une très jolie

poupée qu’elle a oublié sous un chêne lors d’un gros orage. Elle joue avec celle de Camille quand

Suzanne, une petite fermière, la complimente tout en lui racontant que Jeannette, en a une plus

belle…

« Chère amie, dit Mme de Fleurville à Mme de Rosbourg, il me paraît certain que Jeannette

a la poupée de Marguerite ; allons-y toutes. Mettez vos chapeaux, petites, et dépêchons-nous

de nous rendre au moulin. »

« Elle ramenait Jeannette en la traînant par le bras. »

Chapitre 11, Jeannette la voleuse: Mme de Fleurville emmène avec Mme de Rosbourg les

trois petites filles pour voir Mme Léonard et interroger Jeannette. La petite se trahit elle-même

en donnant toutes les indications sur son vol… La punition est très violente et marque beaucoup

Camille, Madeleine et Marguerite.

« Jeannette pleurait, criait, suppliait, protestait qu’elle ne le ferait plus jamais. La mère Léo-

nard, loin de se laisser attendrir, la repoussait de temps en temps avec un soufflet ou un bon coup

de poing. Mme de Fleurville, craignant que la correction ne fût trop forte, chercha à calmer la

mère Léonard, et réussit à lui faire promettre qu’elle ne fouetterait pas Jeannette et qu’elle se

contenterait de l’enfermer dans sa chambre pour le reste de la journée. Les enfants étaient cons-

ternées de cette scène ; les mensonges répétés de Jeannette, sa confusion devant la poupée retrouvée,

la colère et les menaces de la mère Léonard les avaient fait trembler. Mme de Fleurville remit

à Marguerite sa poupée sans mot dire, dit adieu à la mère Léonard, et sortit avec Mme de

Rosbourg, suivie des trois enfants. Elles marchaient depuis quelques instants en silence, lorsqu’un

cri perçant les fit toutes s’arrêter ; il fut suivi d’autres cris plus perçants, plus aigus encore,

c’était Jeannette qui recevait le fouet de la mère Léonard. Elle la fouetta longtemps : car, à une

grande distance, les enfants, qui s’étaient remises en marche, entendaient encore les hurlements,

les supplications de la petite voleuse. Cette fin tragique de l’histoire de la poupée perdue les laissa

pour toute la journée sous l’impression d’une grande tristesse, d’une vraie terreur.»

« La pauvre petite, dit Madeleine, comme elle pleure ! »

Chapitre 20, La pauvre femme: lors d’une promenade, les enfants entendent des pleurs et des

gémissements… Il s’agit de Lucie, la fille d’un marin qui était sous le commandement de

Monsieur de Rosbourg et dont le vaisseau La Sibylle a coulé.

« Et toutes quatre s’élancèrent dans le bois, du côté où elles entendaient gémir. À peine eurent-

elles fait quelques pas, qu’elles virent une petite fille de douze à treize ans, couverte de haillons,

assise par terre ; sa tête était cachée dans ses mains ; les sanglots soulevaient sa poitrine, et

elle était si absorbée dans son chagrin, qu’elle n’entendit pas venir les enfants. »

« Mme de Rosbourg eut peine à retenir ses larmes »

Chapitre 20, La pauvre femme: Mme de Rosbourg après avoir visité Françoise Leconte et

sa fille Lucie décide de leur louer une maison à la ville et s’occupe d’elles.

« Je me charge de votre avenir, ma pauvre Françoise, ajouta-t-elle ; ne vous inquiétez ni de votre petite Lucie ni de vous-même. En rentrant à Fleurville, je vais immédiatement vous envoyer une charrette qui vous amènera au village. Je m’occuperai de vous loger, de vous faire soigner, de vous procurer tout ce qui vous est nécessaire. Dans deux heures vous aurez quitté cette habitation malsaine et misérable. »

« Il s’arrêta muet de bonheur à la vue d’une belle montre. »

Chapitre 24, Visite chez Hurel : dans le chapitre précédant, Marguerite et Sophie se sont

perdues dans la forêt et Hurel s’est occupé d’elles. Elles viennent le remercier en lui offrant une

belle montre, une paire de boucle d’oreille pour Victorine sa fille et une broche en émail pour

son épouse… Ce chapitre est aussi l’occasion de mieux découvrir la petite Marguerite.

(Marguerite) « Non, non. Sans vous, mon cher monsieur Hurel, nous serions certainement

mortes de fatigue, de terreur et de faim ; aussi maman, Mme de Fleurville et nous, nous venons

toutes vous remercier.

Marguerite, en achevant ces mots, s’approcha de Hurel et se dressa sur la pointe des pieds

pour l’embrasser. Le brave homme l’enleva de terre, lui donna un gros baiser sur chaque joue et

dit :

« C’eût été bien dommage de laisser périr une gentille et bonne demoiselle comme vous. Et comme

ça vous aviez donc bien peur ? »

« Baisse-toi que je mette ton col. »

Chapitre 27, La fête : Camille a été bien malade puis Elisa qui travaille au château et que

les petites aiment de tout leur cœur. Elles organisent donc un grand spectacle avec beaucoup

d’invités pour fêter son bon rétablissement… à cette occasion, elles l’habillent de manière très

élégante !

« Et, en disant ces mots, Madeleine enleva la mousseline qui couvrait le panier. Élisa vit une

belle robe en taffetas marron, un col et des manches en dentelle, un bonnet de dentelle garni de

rubans et un mantelet de taffetas noir garni de volants pareils.

Les couvertures de livre :

Yveline Hamon adaptation, mise en scène

et rôle de Mme de Fleurville

Après des études au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris, elle

travaille notamment avec Jacques Rosner, Antoine Vitez, Daniel Mesguich, Charles

Tordjman, Brigitte Jaques, Jean-Michel Rabeux, Mourad Mansouri, Christian Benedetti,

Pierre Trapet, Tahar Ben Jelloun, Gilles Bouillon, Jean-Louis Martin-Barbaz, Laurent

Pelly, Aurore Priéto, Hervé Van der Meulen, Emmanuel de Sablet, Roger Planchon, …

A l’image, elle travaille avec entre autres : Alain Resnais,

Jacques Rouffio, Caroline Huppert, Marc Angelo, Jacques

Malaterre, Philippe Triboit, François Margolin, Dominique

Tabuteau, Frédéric Massiot, David Delrieux, Guillaume Ni-

cloux, …

Elle a mis en scène : Les Vents du Tombeau d’après les

séances de spiritisme de Victor Hugo à Guernesey, Le dernier

pays avant la mer d’après les entretiens Duras-Mitterrand parus

dans l’Autre Journal, L’Epreuve de Marivaux, La cour du

Lion d’après La Fontaine et Saint-Simon, Brocéliande coécrit

avec Danick Florentin, Pendant ce temps-là, je passe, parcours

bucolique, Il n’y a plus d’après..Il n’y a qu’aujourd’hui ! Ca-

baret sur Saint-Germain-des-Prés, Un bon petit diable de la Comtesse de Ségur avec Jean-

Louis Martin-Barbaz.

Dernièrement : Au théâtre : La Dame de chez Maxim de Feydeau et Une des dernières

soirées de carnaval de Goldoni, mise en scène Hervé Van der Meulen, Cassé de Rémi de Vos,

mise en scène Christophe Rauck.

A la télévision : Tout est bon dans le cochon de Saïda Jawad réalisation David Delrieux.

Elle fait partie de l’équipe artistique et pédagogique du Studio d’Asnières depuis 2001.

Miliana Bidault

Jean-Louis Martin-Barbaz

adaptation et collaboration artistique

Il a travaillé dans les années soixante aux côtés de Roger

Planchon, Jacques Rosner, Marc Maréchal, Edmond Tamiz,

Gilles Chavassieux, ou encore Jean Astaire, aussi bien au théâtre qu’à

la radio. Au début des années soixante-dix, il est professeur au Conser-

vatoire de Lyon. Il fonde ensuite sa première compagnie avant de

devenir directeur du Théâtre-Ecole de Robert Hossein à Reims. Il ouvre en 1975 son propre

cours, rue de Saussure à Paris, et fait entrer 35 élèves au Conservatoire de Paris. Parallèlement,

avec sa compagnie, il joue au Théâtre de la Cité Internationale, au Théâtre National de

Chaillot et tourne en France et à l’étranger ses spectacles, parmi lesquels Les Femmes Savantes ou encore Les Deux Orphelines.

De 1982 à 1992, il dirige avec Paul Berger le Centre Dramatique National du Nord-

Pas-de-Calais au sein duquel il fera plus de trente créations. En 1993, il fonde et dirige Le

Studio à Asnières-sur-Seine. Il y forme de nouveaux comédiens et crée de nombreux spectacles

joués au Studio-Théâtre d’Asnières, mais aussi à Paris, notamment au Théâtre Silvia Monfort

: Mesdames de la Halle d’Offenbach, La Cuisine de Wesker, Occupe-toi d’Amélie de Feydeau

(ce spectacle joué à Angers a reçu le « Prix du jury » du Festival d’Anjou et a également permis

à la comédienne Emilie Cazenave d’être nommée aux Molières 2006 pour le rôle d’Amélie), et

La Cerisaie de Tchekhov; au Théâtre 13 : Barouf à Chioggia de Goldoni et au Nouveau

Théâtre Mouffetard : Où est-il l’été ? Cabaret Boby Lapointe. Il a également mis en scène

avec les comédiens du Studio : Iphigénie ou le péché des Dieux de Michel Azama, Les Loufoques parlent aux loufoques d’après des textes et chansons de Pierre Dac, Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare, Dom Juan de Molière, Britannicus de Racine, et en 2008

L’Opéra de quat' sous de B. Brecht, La Jalousie du Barbouillé et Le Dépit amoureux de Molière, en 2009 Lorenzaccio de Musset, en 2011 Les Tortues viennent toutes seules de Denise Bonal pour le festival des Rendez-vous de Cormatin, en 2012 le cabaret Crime Crime Crime. En 2014 au Studio-Théâtre d’Asnières, il joue sous la direction d’Hervé Van der

Meulen dans son Jeux de Massacre d’Eugène Ionesco et en 2015, il mettra en scène Ma-riages, un spectacle composé autour des Précieuses ridicules et du Mariage forcé de Molière.

Outre ses activités au sein de sa Compagnie Le Studio, il a mis en scène plus de 80

spectacles et quelques opéras (à l’Opéra Comique et à l’Opéra de Genève). Il a également mis

en scène Hugo et Molière au Théâtre National d’Ankara et d’Istanbul en Turquie. Il a

DR

travaillé avec le Théâtre Baroque de France (Monsieur de Pourceaugnac de Molière) et avec

le Centre de Formation Lyrique de l’Opéra de Paris (Bizet, Offenbach, Les Quatre Rustres de Wolf Ferrari, d’après Goldoni) et pour l’agence de production et de diffusion Polyfolies, il a monté un spectacle sur George Sand avec Marie-Christine Barrault.

Antoine Milian / Scénographie

Après des études aux Beaux-Arts d’Orléans, Antoine Mi-

lian s’engage sur la double voie de scénographe et de plasticien. Il

débute dans des productions évènementielles et audiovisuelles en tant

que décorateur et crée les univers visuels de clips musicaux.

Outre sa participation à divers manifestations artistiques en France

et à l’étranger, il collabore avec de nombreuses compagnies, notam-

ment avec Aurélie Van Den Daele et La compagnie Bricole (La Femme comme champ de bataille de Mattéi Visniec, Top Girls de Caryl Churchill) ou avec la compagnie Six Pieds sur Terre de

Myriam Zwingel (Grande Peur et Misère du troisième Reich de Bertolt Brecht). Il travaille également avec le Shlemil Théâtre (La Belle et la Bête, Le Ballet des Fées, m.e.s. Cécile Roussat et Julien Lubeck), la Compagnie indépendante, la

compagnie Etosha, le Théâtre de l’Étoile Bleue… Il collabore régulièrement avec Le Studio

d’Asnières (L’Île des esclaves, m.e.s. Chantal Déruaz, Les Acteurs de Bonne Foi, m.e.s. Jean-

Louis Martin-Barbaz, le cabaret Il n’y a plus d’après, il n’y a qu’aujourd’hui, m.e.s. Yveline

Hamon, Un bon petit diable, m.e.s Yveline Hamon et Jean-Louis Martin-Barbaz).

Isabelle Pasquier / Costumes

Le costume a d’infinies possibilités de création, c’est un

acteur à part entière au service d’une histoire et moteur de l’ima-

ginaire du spectateur. Ses études à Paris et aux Pays-Bas, en

mode et costume de scène, ont donné à Isabelle le goût pour le

mélange des disciplines et la recherche. Elle débute par la créa-

tion et la réalisation d’accessoires et peintures de décors pour la

publicité, des clips, et des courts métrages. Puis elle arrive au

théâtre et fait ses premières armes au Créa, une école de chant unique en France, qui produit

plusieurs spectacles par an sur les plus belles scènes de France dont l’amphithéâtre de l’Opéra

Bastille et le Châtelet. Isabelle a créé et réalisé pour eux près de 1000 costumes pour une

quinzaine de créations d’opéras et tout autant de spectacles musicaux, dernièrement, Les Indiens

sont à l’Ouest composé par Juliette.

DR

DR

Pour le Studio d’Asnières, Isabelle a créé les costumes des Mamelles de Tirésias, de La Boîte

à Joujoux, de La Dame de chez Maxim et de Jeux de Massacre, mises en scène d’Hervé

Van Der Meulen. Parallèlement, la danse contemporaine et les spectacles de hip-hop lui four-

nissent un champ d’exploration inépuisable grâce à l’exigence particulière de ces arts. Isabelle a

travaillé avec la compagnie Losanges de Stéphanie Nataf, la Compagnie de l’Alambic de

Christian Bourigault, et la compagnie C’Mouvoir de Céline Lefèvre. En 2015, elle va concevoir

les costumes de Dancefloor Memories qui sera créé au Studio-Théâtre de la Comédie-Française.

Guillaume Jacquemont / Création sonore

C'est enfant et adolescent que Guillaume approche l'univers

du théâtre et de la musique. Chaque été depuis 2001 il participe

comme comédien, chanteur et instrumentiste au Festival de la Ma-

deleine (Penmarc’h, Finistère), dont les spectacles sont donnés au

bénéfice de l'ONG Enfants du Monde droits de l'Homme.

En 2011 il débute sa formation théâtrale au cours Jean-Laurent

Cochet puis intègre, en 2012 l'Ecole du Studio d'Asnières. Paral-

lèlement à sa formation, il est comédien dans la pièce Kids de Fa-

brice Melquiot, dans une mise en scène d'Adrien Popineau.

En 2014 il intègre le CFA des Comédiens où il poursuit actuelle-

ment son apprentissage.

DR

Jean-Marc Hoolbecq / Chorégraphie

Il fait ses premiers pas sur scène en travaillant pour la choré-

graphe Odile Azagury.

Il poursuit son aventure de danseur auprès de Yano Iatrides,

Sophie Mayer, Véronique Maury, Michelle Dahllu, Mic

Guillaumes, Caroline Marcadé.

Si son terrain de prédilection est celui de la danse contempo-

raine, il n’hésite pas à travailler dans diverses productions de

music-hall, et aussi en tant qu’acteur.

Parallèlement à son parcours de danseur, il entreprend celui de

chorégraphe. Il signe ou cosigne des créations purement cho-

régraphiques (La Soeur écarlate, Quieres, L’Objet trait en scène, Un Ciel de traîne, Nocturne

urbain).

Très rapidement, il entre dans le monde du théâtre en travaillant comme chorégraphe associé à

la mise en scène. Il exerce cette fonction auprès de Jean Rochefort, Max Charruyer, Marcel

Bozonnet, Jacques Rebotier, Paul Desveaux, Serge Sandor, Jean-Philippe Salerio, Jacques

Lassalle, Denis Podalydès et Frédéric Bélier-Garcia, Philippe Labonne, Alain Zaepffel, Iouri

Pogrebnitchko, Denis Guénoun,Philippe Nicolle, Jean Manifacier, Johanny Bert et de ma-

nière très fidèle auprès de Jean-Louis Martin-Barbaz, Hervé Van der Meulen et Yveline

Hamon. Il est également professeur de danse à l’Ecole du Studio d’Asnières.

DR

Les comédiens

Lucile Chevalier Après une formation

au Conservatoire du 8è arrondissement de

Paris, Lucile intègre l’Ecole du Studio

d’Asnières en 2011. Elle rejoint le CFA

des Comédiens en 2013 et y travaille no-

tamment avec Agathe Alexis, Bruno

Boulzaguet, Lionel Gonzales, Stépha-

nie Loïk et Anne Delbée. En parallèle,

elle travaille sur plusieurs projets, notam-

ment Autoportraits ou Monologues Iraniens de Cléo Smeets (mise en scène

de Barbara Suie) et Roméo et Juliette de W. Shakespeare (mise en scène du Collectif ExEchos). Pour la compagnie du Studio, elle

intègre en 2013 l’équipe d’Un Bon Petit Diable (mise en scène d’Yveline Hamon et Jean-

Louis Martin Barbaz) et fait partie de la distribution de Jeux de Massacre de Ionesco (mise

en scène de Hervé Van Der Meulen pour la saison 2013-2014). En 2014, elle poursuit sa collaboration

avec le Collectif ExEchos pour le spectacle Mais qui a tué la Marquise ? On la retrouve

également en Ulie-Char Philisti-Ralestine dans Willy Protagoras enfermé dans les toilettes de W. Mouawad (mise en scène d’Elisa Habibi). Pour la saison 2015-2016, elle travaillera sous

la direction de Stéphanie Loïk dans sa nouvelle création La Fin de l’Homme Rouge de S.

Alexievitch.

Myriam Doumencq Après une formation en danse

classique et contemporaine au Conservatoire à rayonne-

ment régional de Boulogne Billancourt et une année

dans la classe d'Art Dramatique du Conservatoire du

9ème arrondissement de Paris (dirigée par Jean-Marc

Popower), elle intègre l'Ecole du Studio d'Asnières en

2012, puis le CFA des Comédiens en 2014. En 2013,

elle joue le rôle de Lisette dans Le Jeu de l'amour et

B. Cruveiller

DR

du hasard de Marivaux (mise en scène Jean Joude) au Théâtre de Belleville.

Louise Grinberg En option théâtre au lycée, en partena-

riat avec la compagnie Pandora, elle travaille sous la di-

rection de Brigitte Jacques-Wajeman, Lucie Berelo-

witsch et Vincent Debost. Elle passe ensuite un an au

conservatoire du VIIème arrondissement de Paris où en-

seigne Daniel Berlioux. En 2012, elle rentre à l’Ecole du

Studio d’Asnières. Elle intègre le CFA des Comédiens en

2014.

Maroussia Henrich Après être passée par les Cours

Simon, Maroussia rentre à l'École du Studio en 2008,

puis intègre le CFA des Comédiens en 2010. Elle y tra-

vaille sous la direction de Gilles David, Nathalie Fil-

lion, Christophe Lemaitre, René Loyon, Agathe Alexis,

Chantal Deruaz, et Patrick Simon. Elle joue dans Un Bon petit Diable de la Comtesse de Ségur adapté et

mis en scène par Yveline Hamon et Jean-Louis

Martin-Barbaz et dans plusieurs spectacles d'Hervé

van der Meulen, comme La Dame de chez Maxim de Feydeau et Une des dernières soirées de carnaval de Goldoni, actuellement encore en tournée.

En 2013, elle occupe trois mois durant l'affiche d'un Guitry, Faisons un rêve, mise en scène par

Pierre-Etienne Royer. Comédienne-danseuse elle est dirigée par le chorégraphe Jean-Marc

Hoolbecq dans L'Histoire du Soldat de Stravinski et dans le Cabaret Crime Crime Crime de Jean-Louis Martin-Barbaz.

DR

DR

Maika Louakairim Après une année de formation à l’école

Le Sillon (dirigée Justine Mattioli et Christophe Meynet), elle

intègre en 2012 l’Ecole du Studio d’Asnières puis le CFA des

Comédiens en 2014. Elle joue Wendy dans Leviathan, mis en

scène par Pierre-Benoist Varoclier au Jeune Théâtre National

en 2012, repris au Studio Théâtre d’Asnières en 2013.

Augustin Passard Après un bac L option Théâtre au Lycée

Molière en 2010 ; une licence d’études théâtrales à La Sor-

bonne et une année au Cours Florent, Augustin intègre la 2ème

année de l’école du Studio d’Asnières. Il est actuellement ap-

prenti en 2ème année au CFA des Comédiens, structure dirigée

par Hervé Van Der Meulen où il rencontre des intervenants

tels qu’Agathe Alexis, Bruno Boulzaguet, Lionel Gonzales,

Nathalie Fillion, Stéphanie Loïk ou encore Anne Delbée.

Durant son parcours, il a eu l’occasion d’approcher des metteurs

en scènes comme

Jean-Louis Martin-Barbaz (La Résistible Ascension d’Ar-turo Ui), Hervé Van Der Meulen (Jeux de massacres), Yveline Hamon (Penthésilée, Scènes de chasse en Bavière), Grégoire Ingold (Foire d’empoignes), René Loyon (La Double In-constance). Usager de plusieurs pratiques dont la danse et le chant lyrique, il s’est rendu à divers

reprises dans des stages interdisciplinaires comme L’Aria (Corse),Demain Le Printemps (Minsk), The Watermill Center (New-York) et a pu travailler avec des personnalités de renom

telsque Robin Renucci ou Robert Wilson.

DR

DR