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mardi 12 janvier 2016 | N°14533 www.lorientlejour.com | 2000 L.L. QUOTIDIEN LIBANAIS D’EXPRESSION FRANÇAISE Tribune Page 5 / Antoine MESSARRA L’historiographie libanaise vivante de nos valeurs et identité Éclairage Page 3 / Philippe ABI-AKL Le compromis Frangié a fait les frais du clivage réformateurs-conservateurs à Téhéran Commentaire Page 10 / Bernard HAYKEL Guerre froide au Moyen-Orient Hommage Allemagne « Le néant n’est pas une fatalité », par Fouad Boutros Page 5 Violences à Cologne : les suspects pour la plupart d’origine étrangère Page 11 ABONNEMENT Réinventer. Toute une vie durant. Réinventer. Tout le temps. Réinventer. Tout. Réinventer le monde, pas nécessairement parce qu’il est laid, mais juste parce qu’il est trop étroit, un peu étriqué, pas très ergono- mique. Réinventer l’autre, pas nécessairement parce qu’il est insignifiant, mais juste parce qu’on veut le customiser, l’aider à se métamorphoser, l’optimiser. Réinventer son être-au-monde, pas nécessairement parce que nos manières d’agir et de réagir, de faire, de défaire ou de parfaire, sont pataudes, bancales, bouffées de scories, mais juste parce qu’il faut résis- ter. Encore et toujours. David Bowie était un misfit – il tirait la langue et les deux poings. Un Alien – il (é)tendait des cordes de clocher à clocher, des guirlandes de fenêtre à fenêtre, des chaînes d’or d’étoile à étoile, et il dan- sait. Un visionnaire – il était convaincu qu’il fallait, absolument, être moderne. Un voyant – il trouvait que le ciel était joli comme un ange. Un passionné – il galopait derrière les rousseurs amères de l’amour. Un sorcier – il savait, presque mieux que quiconque, color(i)er les voyelles et dire et redire leurs nais- sances latentes. David Bowie était un réinventeur. Il avait tout vu. Et revu. Tout recréé. Nos mythes. Nos mythologies. Sémiologue. Paléontologue. Aristotélicien. Maquilleur. Psychanalyste. Costumier. (Ra)conteur. Directeur. Il avait, Petit Poucet beau à en crever, jeté plein, tellement plein de petites pierres, comme autant de pistes, de réponses ébauchées. Mais qui sommes-nous ? Des Rebel ? Des Scary Monsters ? Des Jean Genie ? Des Starman ? Mais sommes-nous seuls ? Y a-t-il une Life On Mars ? Et si c’était Loving The Aliens ? Mais comment coha- biter avec nos démons, nos addictions, nos Major Tom (to ground control), nos virées dans cent et un Whisky bars, nos Cruise me, baby, I’m deranged, nos Rock’n’roll suicide ? Mais comment dompter notre peur originelle, Never get old, ce goût de cendres constamment en bouche, Ashes to ashes, ce be- soin fol de résurrection, Lazarus ? Mais comment rég(u)ler notre rapport à l’Américain, haï et idolâtré à la fois, notre I’m Afraid Of Americans, notre non : This Is Not America ? Mais comment se dépuceler, en amour, au travail, partout, misfits, toujours, et/ou Absolute Beginners que nous sommes ? Mais com- ment résister, à un tyran, à un régime sanguinaire, à un État, islamique ou pas, à une injustice, une violence conjugale, une discrimination, quelle qu’elle soit : sale Noir, sale pédé, sale juif, sale Arabe, sale tatoué, sale différent, mais comment faire refleurir les cerisiers et les pommiers et imposer un prin- temps un 17 décembre, un 25 janvier, un 14 mars, mais comment (donc), Like dolphins can swim, We can be heroes, just for one day, we can be us, just for one day ? Arthur Rimbaud n’est pas mort. Il a accouché, par méta/anamorphose, d’un fils : David Bowie. Il lui a légué toute sa science de l’alchimie, et le cuivre s’est réveillé clairon ; toute sa noirceur : Les aubes sont navrantes, toute lune est atroce et tout soleil amer, et toute sa foi : Ô flots abracadabrantesques, prenez mon cœur, qu’il soit sauvé, en sachant perti- nemment que plus de cent ans après, l’héritier irait plus loin, tellement plus loin, dans la réinvention (Bob l’éponge essore ses larmes), dans la transfi- guration (les caméras de Nagisa Oshima, de Tony Scott, de Martin Scorsese ou de Nicolas Roeg s’en souviendront toujours) et dans le don. Qu’il ferait primer, infiniment, malgré (ou à cause de) tous les excès, vastes comme des océans, un intransigeant I Love Life à toutes les logiques de mort. En ce IIIe millénaire, profondément vilain, daechi- sé et fascisé dans son esprit, d’Orient en Occident, les résistances inouïes et somptueuses d’un David Bowie, ses identités infinies et salutaires, posées comme autant d’actes culturels, éminemment poli- tiques donc, vont manquer. Des manques d’une cruauté atroce. Rimbaldienne. Ziyad MAKHOUL Rimbowie L’édito Exécutif La réactivation du gouvernement confirmée par les séances de dialogue La journée d’hier a été marquée par deux séances de dialogue : l’une, nationale, regroupant les chefs de file des factions locales ; et la seconde, bilatérale, entre le courant du Futur et le Hezbollah. Le dénominateur commun qui se dégage de ces rencontres est une volonté quasi unanime de relancer sérieusement l’action du gouvernement. De ce fait, le Conseil des ministres tiendra la réunion prévue jeudi. Page 2, nos informations et l’article de Sandra NOUJEIM Disparition de David Bowie Starman dans les cieux Page 16, nos informations, le top 15 de « L’Orient-Le Jour » et l’article de Brice LAEMLE Illustration Ivan A. Debs Crise des déchets L’exportation pourrait se concrétiser d’ici à deux semaines Conjoncture Les commerçants ont dû s’adapter pour être à la fête Page 8, l’article de Karen OBEID Tensions Deux branches d’el-Qaëda menacent l’Arabie après l’exécution de jihadistes Page 10 Les monticules d’ordures ménagères grandissent à vue d’œil à chaque coin de rue et sur les grands axes routiers, si bien que la population est à l’affût de toute solution durable. Une source proche de la commission officielle chargée de ce dossier a affirmé à « L’Orient-Le Jour » que l’exportation des déchets pourrait se concrétiser d’ici à deux semaines. Cet optimisme est toutefois clairement contesté par un activiste de la société civile. Page 4 Paris soutient fermement l’opposition syrienne Les convois humanitaires enfin à Madaya Le coordonnateur général de l’opposition syrienne Riad Hijab a été reçu hier à Paris par le président français François Hollande et le chef de la diplomatie Laurent Fabius. Ils ont condamné les bombardements des populations civiles en Syrie, rappelant que Bachar el-Assad ne saurait jouer un rôle dans l’avenir du pays. Page 10, la correspondance à Paris d’Élie MASBOUNGI Les premiers camions remplis de nourriture, de médicaments et de couvertures ont pénétré hier à Madaya, ville syrienne assiégée depuis six mois par l’armée de Bachar el-Assad et le Hezbollah, et dont la population souffre de famine. Par ailleurs, près de 20 personnes ont été tuées dans un raid russe contre une école près d’Alep. Page 10

Crise des déchets Starman dans les cieux · 2016-01-11 · Disparition de David Bowie Starman dans les cieux Page 16, nos informations, le top 15 de « L’Orient-Le Jour » et l’article

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mardi 12 janvier 2016 | N°14533 www.lorientlejour.com | 2000 L.L. QUOTIDIEN LIBANAIS D’EXPRESSION FRANÇAISE

Tribune Page 5 / Antoine MESSARRA

L’historiographie libanaise vivante de nos valeurs et identité

Éclairage Page 3 / Philippe ABI-AKL

Le compromis Frangié a fait les frais du clivage réformateurs-conservateurs à Téhéran

Commentaire Page 10 / Bernard HAYKEL

Guerre froide au Moyen-Orient

Hommage Allemagne

« Le néant n’est pas une fatalité », par Fouad BoutrosPage 5

Violences à Cologne : les suspects pour la plupart d’origine étrangèrePage 11

ABONNEMENT

Réinventer. Toute une vie durant. Réinventer. Tout le temps. Réinventer. Tout. Réinventer le monde, pas nécessairement parce qu’il est laid, mais juste parce qu’il est trop étroit, un peu étriqué, pas très ergono-mique. Réinventer l’autre, pas nécessairement parce qu’il est insignifiant, mais juste parce qu’on veut le customiser, l’aider à se métamorphoser, l’optimiser. Réinventer son être-au-monde, pas nécessairement parce que nos manières d’agir et de réagir, de faire, de défaire ou de parfaire, sont pataudes, bancales, bouffées de scories, mais juste parce qu’il faut résis-ter. Encore et toujours.

David Bowie était un misfit – il tirait la langue et les deux poings. Un Alien – il (é)tendait des cordes de clocher à clocher, des guirlandes de fenêtre à fenêtre, des chaînes d’or d’étoile à étoile, et il dan-sait. Un visionnaire – il était convaincu qu’il fallait, absolument, être moderne. Un voyant – il trouvait que le ciel était joli comme un ange. Un passionné – il galopait derrière les rousseurs amères de l’amour. Un sorcier – il savait, presque mieux que quiconque, color(i)er les voyelles et dire et redire leurs nais-sances latentes. David Bowie était un réinventeur.

Il avait tout vu. Et revu. Tout recréé. Nos mythes. Nos mythologies. Sémiologue. Paléontologue. Aristotélicien. Maquilleur. Psychanalyste. Costumier. (Ra)conteur. Directeur. Il avait, Petit Poucet beau à en crever, jeté plein, tellement plein de petites pierres, comme autant de pistes, de réponses ébauchées. Mais qui sommes-nous ? Des Rebel ? Des Scary Monsters ? Des Jean Genie ? Des Starman ? Mais sommes-nous seuls ? Y a-t-il une Life On Mars ? Et si c’était Loving The Aliens ? Mais comment coha-biter avec nos démons, nos addictions, nos Major Tom (to ground control), nos virées dans cent et un Whisky bars, nos Cruise me, baby, I’m deranged, nos Rock’n’roll suicide ? Mais comment dompter notre peur originelle, Never get old, ce goût de cendres constamment en bouche, Ashes to ashes, ce be-soin fol de résurrection, Lazarus ? Mais comment rég(u)ler notre rapport à l’Américain, haï et idolâtré à la fois, notre I’m Afraid Of Americans, notre non : This Is Not America ? Mais comment se dépuceler, en amour, au travail, partout, misfits, toujours, et/ou Absolute Beginners que nous sommes ? Mais com-ment résister, à un tyran, à un régime sanguinaire, à un État, islamique ou pas, à une injustice, une violence conjugale, une discrimination, quelle qu’elle soit : sale Noir, sale pédé, sale juif, sale Arabe, sale tatoué, sale différent, mais comment faire refleurir les cerisiers et les pommiers et imposer un prin-temps un 17 décembre, un 25 janvier, un 14 mars, mais comment (donc), Like dolphins can swim, We can be heroes, just for one day, we can be us, just for one day ?

Arthur Rimbaud n’est pas mort. Il a accouché, par méta/anamorphose, d’un fils : David Bowie. Il lui a légué toute sa science de l’alchimie, et le cuivre s’est réveillé clairon ; toute sa noirceur : Les aubes sont navrantes, toute lune est atroce et tout soleil amer, et toute sa foi : Ô flots abracadabrantesques, prenez mon cœur, qu’il soit sauvé, en sachant perti-nemment que plus de cent ans après, l’héritier irait plus loin, tellement plus loin, dans la réinvention (Bob l’éponge essore ses larmes), dans la transfi-guration (les caméras de Nagisa Oshima, de Tony Scott, de Martin Scorsese ou de Nicolas Roeg s’en souviendront toujours) et dans le don. Qu’il ferait primer, infiniment, malgré (ou à cause de) tous les excès, vastes comme des océans, un intransigeant I Love Life à toutes les logiques de mort.

En ce IIIe millénaire, profondément vilain, daechi-sé et fascisé dans son esprit, d’Orient en Occident, les résistances inouïes et somptueuses d’un David Bowie, ses identités infinies et salutaires, posées comme autant d’actes culturels, éminemment poli-tiques donc, vont manquer. Des manques d’une cruauté atroce. Rimbaldienne.

Ziyad MAKHOUL

RimbowieL’édito Exécutif

La réactivation du gouvernement confirmée par les séances de dialogue La journée d’hier a été marquée par deux séances de dialogue : l’une, nationale, regroupant les chefs de file des factions locales ; et la seconde, bilatérale, entre le courant du Futur et le Hezbollah. Le dénominateur commun qui se dégage de ces rencontres est une volonté quasi unanime de relancer sérieusement l’action du gouvernement. De ce fait, le Conseil des ministres tiendra la réunion prévue jeudi. Page 2, nos informations et l’article de Sandra NOUJEIM

Disparition de David Bowie

Starman dans les cieux Page 16, nos informations, le top 15 de « L’Orient-Le Jour » et l’article de Brice LAEMLE

Illustration Ivan A. Debs

Crise des déchets

L’exportation pourrait se concrétiser d’ici à deux semaines

Conjoncture

Les commerçants ont dû s’adapter pour être à la fête Page 8, l’article de Karen OBEID

Tensions

Deux branches d’el-Qaëda menacent l’Arabie après l’exécution de jihadistes Page 10

Les monticules d’ordures ménagères grandissent à vue d’œil à chaque coin de rue et sur les grands axes routiers, si bien que la population est à l’affût de toute solution durable. Une source proche de la commission officielle chargée de ce dossier a affirmé à « L’Orient-Le Jour » que l’exportation des déchets pourrait se concrétiser d’ici à deux semaines. Cet optimisme est toutefois clairement contesté par un activiste de la société civile. Page 4

Paris soutient fermement l’opposition syrienne

Les convois humanitaires enfin à Madaya

Le coordonnateur général de l’opposition syrienne Riad Hijab a été reçu hier à Paris par le président français François Hollande et le chef de la diplomatie Laurent Fabius. Ils ont condamné les bombardements des populations civiles en Syrie, rappelant que Bachar el-Assad ne saurait jouer un rôle dans l’avenir du pays.Page 10, la correspondance à Paris d’Élie MASBOUNGI

Les premiers camions remplis de nourriture, de médicaments et de couvertures ont pénétré hier à Madaya, ville syrienne assiégée depuis six mois par l’armée de Bachar el-Assad et le Hezbollah, et dont la population souffre de famine. Par ailleurs, près de 20 personnes ont été tuées dans un raid russe contre une école près d’Alep.Page 10

2 Liban mardi 12 janvier 2016

181e jour du scandale des déchetsDepuis plusieurs années, ils se livrent à une entreprise délibérée et minutieuse de noyautage et de torpillage de l’appareil de l’État. Depuis plusieurs mois, ils entreprennent, sans sourciller et sous des prétextes fallacieux, de paralyser l’une après l’autre les institutions politiques. Loin de se contenter de cette opération de sape, ils s’en prennent désormais à la santé même des Libanais, leur droit de bénéficier d’un minimum de bien-être, de vivre tout simplement dans un environnement salubre. En utilisant « l’arme » des déchets comme instrument de manœuvre, de pression et de manigances poli-tiques, en faisant sciemment obstruction, par acteurs civils interposés, à toutes les solutions avancées par le gouvernement pour sortir les Libanais de ce cauchemar quotidien des ordures ménagères, ces saboteurs de la République ont dépassé par leur action maléfique tout entendement.Dans le but d’illustrer l’ampleur de ce crime national commis à l’égard des Libanais, et afin, surtout, que ce dossier ne tombe pas dans l’oubli ou soit banalisé, L’Orient-Le Jour publiera dans chacune de ses éditions une photo des monticules d’ordures qui se développent et s’agrandissent à chaque coin de rue. Puisse ce geste médiatique symbolique secouer certaines consciences. Si tant est qu’elles existent...Les lecteurs peuvent nous adresser leurs photos à l’adresse suivante :[email protected]

Aux saboteurs de la République...Afin que le dossier des déchets ne tombe pas dans l’oubli

La mort aux trousses

Eh non, la neige ne recouvre pas toujours toute la laideur... Sur la route de Faraya village, au niveau de Chabrouh, les ordures transpercent la beauté du paysage, comme pour mieux nous rappeler qu’au Liban, l’onirisme, même fugace, semble interdit. Photo Hala el-Khazen

Souhaid : Pas de possibilité de compromis à l’heure du choc irano-saoudien

Katicha : Nous n’abandonnerons pas nos alliés, quoi qu’il advienne

« Puisque nous sommes passés d’une entente saoudo-ira-nienne a minima à un conflit ouvert entre les deux, les chances, à l’heure actuelle, de conclure un compromis sur la présidence de la République ont baissé. Partant, ni Sleiman Frangié ni le général Aoun, qui pourrait être appuyé par les Forces libanaises, n’ont la possibilité d’accéder à la présidence de la République. C’est l’intérêt national libanais qui doit prévaloir. » C’est ainsi que le coordi-nateur général du 14 Mars, Farès Souhaid, a tempéré

hier, dans un entretien à la LBCI, les propos attribués par le quotidien an-Nahar au député des Forces libanaises (FL) Georges Adwan, dans le cadre de la réunion du 14 Mars à la Maison du Centre, propos selon lesquels les FL seraient en passe de soutenir la candidature de Michel Aoun à la présidence. « Le clivage oppose au-jourd’hui le monde arabe à l’Iran. À l’ombre de cette polarisation aiguë, il n’y a pas de possibilité, aujourd’hui, d’arriver à un compromis sur le nom du président de

la République », a estimé M. Souhaid. « Je ne veux heurter ni le ministre Frangié ni le général Aoun, mais les deux appar-tiennent à la même famille politique, celle de l’axe syro-iranien. Même si quelqu’un cherche à les appuyer sous le label du salut de la République libanaise ou pour empêcher l’effondrement vers une Consti-tuante ou un nouveau Taëf, les circonstances régionales, arabo-iraniennes et sunnito-chiites, empêchent un tel scé-nario d’aboutir », a-t-il noté. « Comme j’ai rejeté la candi-

dature de Sleiman Frangié, je refuse celle du général Aoun. Les FL, comme nous tous, sont sérieuses dans leur tentative de sauver la République. Or ni les FL ni le Futur n’ont la possibi-lité d’arriver quelque part dans les circonstances actuelles », a-t-il souligné. « Notre position au sein du 14 Mars est claire : nous sommes en faveur de Taëf au Liban et aux côtés des décisions de la légalité internationale. Nous appartenons à cette famille politique arabe face aux visées de Téhéran dans la région », a ajouté Farès Souhaid.

Le conseiller du président des Forces libanaises (FL) Samir Geagea, le général Wehbé Katicha, a confirmé hier la tenue prochainement à Maarab d’une réunion entre M. Geagea, et le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le député Michel Aoun. Cette réunion donne-rait lieu à la publication d’un document politique comportant plusieurs points, dont un relatif à la loi électorale. M. Katicha a toutefois précisé que le texte « ne comportera pas un appui officiel à la candidature de Michel Aoun à la présidence de la République, car cette annonce dépend de l’appui officiel de Saad Hariri à Sleiman Frangié ».

« Notre appui à la candidature de M. Aoun n’est pas une réac-tion au soutien de M. Hariri au chef des Marada. Mais quand nous avons réalisé que la prési-dentielle allait revenir au 8 Mars, après le soutien exprimé par M. Hariri à M. Frangié, nous avons appuyé le général, parce qu’il est plus apte et plus représenta-tif », a-t-il expliqué.M. Katicha a par ailleurs indiqué que « les FL maintiendront leurs relations avec les autres composantes du 14 Mars ainsi que leurs relations avec les pays arabes, même si elles appuient Michel Aoun ». « Nous n’aban-donnerons pas nos alliés quoi qu’il advienne », a-t-il dit.

Habre : L’appui de Geagea à Aoun marginaliserait le CPL et les FL Commentant l’éventualité du soutien du chef des Forces libanaises Samir Geagea au chef du bloc du Change-ment et de la Réforme Michel Aoun à la présidence de la République, le dé-puté des Kataëb Fadi Habre a estimé, qu’« une telle décision conduirait à la marginalisation des deux leaders ». Dans une déclaration à l’agence al-Markaziya, M. Habre a rappelé que « le parcours politique de M. Aoun depuis son retour de Paris (notam-ment sa relation avec le Hezbollah, le régime syrien et l’Iran) a transformé le Liban en un pays appuyant un parti classé parmi les organisations terro-ristes (bien que nous refusions cela) ». « Aujourd’hui, Samir Geagea sou-tiendrait donc, d’une façon ou d’une autre, un allié de la formation chiite, avec tous les inconvénients nationaux que cela implique », a-t-il ajouté avant de se poser la question de savoir

« pourquoi le chef des FL soutiendrait un allié du Hezbollah ». Commentant la thèse selon laquelle un tel appui viserait à mettre le Hezbollah au pied du mur, M. Habre a affirmé ne pas croire « que M. Geagea pourrait appuyer l’allié du Hezbollah ». « Je ne crois que notre allié le chef des FL serait prêt à mettre le pays en péril à travers une telle prise de position ». Concernant le 14 Mars et son sort, à la suite des divergences autour de la présidentielle, le député Kataëb a affirmé que « le 14 Mars est une alliance sacrée dans le cadre de laquelle chaque parti a ses intérêts. Mais cela ne nie aucunement que Gebran Tuéni, Pierre Gemayel et Rafic Hariri sont tombés pour que les Libanais résistent à la tentative de changer la façade du Liban en une façade iranienne ».

Houri : Le soutien de Geagea à Aoun conduira ceux qui s’absentent à se rendre au Parlement Le député Ammar Houri (courant du Futur) a es-timé, hier, que « le point le plus important dans le soutien du président des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, au député Michel Aoun à la présidentielle est qu’il poussera tous ceux qui ne se rendaient pas aux séances électorales à le faire ».Dans un entretien accordé à la Voix du Liban (100.3-100.5), M. Houri a signalé que « chaque parti a le droit de soutenir le

candidat de son choix ». « Lorsqu’une candida-ture est officiellement adoptée, nous agissons en conséquence », a-t-il ajouté.Concernant le 14 Mars, le député de Beyrouth a fait état de « divergences sur des détails, mais non sur les grandes lignes, dont notamment l’accord de Taëf et l’ara-bité du Liban ». « Nous avons également divergé sur la présidentielle et la loi électorale, et nous sommes sortis plus forts », a-t-il encore dit.

Le parti Kataëb a réitéré hier la nécessité de l’élection d’un président de la République, affirmant qu’«  elle constitue la priorité des préoccupa-tions nationales et la condi-tion première et essentielle pour une uniformité natio-nale entière ».

Après sa réunion hebdo-madaire qu’a présidée son chef, le député Samy Ge-mayel, le bureau politique du parti Kataëb a publié un communiqué dans lequel il a en outre insisté sur un nécessaire retour à la vie démocratique via la relance du Conseil des ministres, appelant à la distanciation de cette instance vis-à-vis des calculs politiciens en vue de «  traiter les ques-tions urgentes et vitales des citoyens ».

Les Kataëb ont par ailleurs estimé que « les élections des conseils municipaux et des

moukhtars représentent un test pour évaluer la capacité de l’État à respecter cette échéance  », rappelant que celle-ci est prévue en mai prochain et que le ministre de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, s’est engagé à assurer les conditions qui garantissent le déroulement des élections à cette date.

Concernant le dossier des déchets, le communiqué a déploré «  l’opacité qui a accompagné durant ces 3 derniers mois la solution de l’exportation  », critiquant aussi « le maintien du flou » auquel le parti s’est d’ailleurs opposé à la dernière séance du Conseil des ministres.

Les Kataëb ont, sur un autre plan, appelé à « trouver une solution rapide au pro-blème des passeports et (à) prendre des mesures légales et pratiques pour déchar-ger les citoyens des frais de

remplacement, sachant que la nouvelle impression des documents de voyage ne sera pas la dernière ».

Sur le plan régional, le parti a dénoncé les agres-sions israéliennes au Sud, réclamant «  l’établissement de la souveraineté sur tout le territoire et le maintien de la décision de guerre et de paix entre les seules mains de l’État ». Il a en outre réaf-firmé sa position de principe en faveur de la neutralité du Liban à l’égard des conflits de la région, afin de «  pré-server l’unité du Liban et des Libanais ».

Enfin, sur la guerre en Sy-rie, les Kataëb ont réaffirmé leur solidarité avec les civils innocents qui sont victimes de toutes sortes de crimes face à «  l’impuissance de la communauté internationale de sortir des calculs politi-ciens étroits ».

Pour les Kataëb, l’élection présidentielle reste la priorité nationale

Aïn el-Tiné

Le dialogue national consacre une entente pour la relance de l’exécutif Sandra NOUJEIM

La 13e séance de dialogue na-tional qui s’est tenue hier à Aïn el-Tiné a porté principalement sur la relance de l’exécutif. La tenue d’un Conseil des ministres jeudi prochain, avec à l’ordre du jour 140 points non litigieux, a été approuvée par tous les parti-cipants, y compris le Hezbollah. Cette séance de jeudi devra, en principe, relancer l’action du gouvernement.

Seule la position des ministres du bloc du Changement et de la Réforme reste pour l’heure incertaine. Lors du débat rela-tif à l’exécutif, ayant meublé la grande partie de la séance d’hier, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil (re-présentant le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun), a entretenu le flou sur la partici-pation de son parti au Conseil des ministres de jeudi. Il n’a fait «  aucune allusion  » à son intention de maintenir le boy-cottage de l’exécutif, rapportent des participants à la réunion. Au contraire, il se serait montré même « très positif et réceptif » aux arguments sur la nécessité de mettre en marche le cabinet. Il se serait d’ailleurs abstenu de mentionner les nominations sécuritaires.

C’est une même attitude «  positive  » que le ministre de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, avait perçue chez le général Michel Aoun, lequel l’avait reçu samedi dernier à Rabieh. Dans cette logique d’apaisement,

M. Bassil aurait seulement réitéré sa position relative au mécanisme de prise de décision (écarter toute décision à laquelle s’opposeraient au moins deux ministres). Il aurait contesté, en substance, la normalisation du travail du cabinet en l’absence d’un président de la Répu-blique, qui banaliserait le rôle de la magistrature suprême. Mais le débat relatif aux modalités de relance de l’exécutif n’a pas été approfondi.

Il a été convenu de multiplier les contacts en vue de garantir une relance durable du gouver-nement dès jeudi, avec la parti-cipation souhaitée de toutes ses composantes.

Sachant que le bloc aouniste demande que le gouvernement planche sur les nominations sécuritaires, préalablement à tout autre dossier, il se pour-rait, disent certains, qu’il décide finalement de prendre part à la réunion ministérielle de jeudi, en contrepartie de nominations sécuritaires qui seraient limitées aux deux membres catholique et orthodoxe du Conseil militaire. Le ministre Michel Pharaon dément toutefois à L’Orient-Le Jour qu’un tel «  échange  » ait été concédé au Courant patrio-tique libre (CPL). Il estime que les nominations en question ne peuvent se faire du jour au len-demain. Pour lui, le CPL essaie de « tâter le terrain » en diffu-sant dans les médias la possibili-té pour lui d’obtenir au prochain Conseil des ministres une partie des nominations sécuritaires qu’il réclame.

«  Un accord a été obtenu pour redynamiser le gouverne-ment et redoubler d’efforts pour dissiper les entraves à la marche du cabinet  », a déclaré hier le député Ali Fayad, membre du bloc du Hezbollah, à l’issue de la séance de dialogue. Il a ainsi levé le doute sur la participation des ministres du Hezbollah à la réunion de jeudi et confirmé les informations selon les-quelles le parti chiite finirait par convaincre son allié d’y prendre part.

L’objectif du dialogue étant moins de trouver des solutions à la crise que d’en contenir les répercussions, la séance a fourni par ailleurs l’opportunité d’un lavage de cœurs entre le Futur et le Hezbollah, après l’esca-lade verbale marquée par de virulentes accusations du député Mohammad Raad (représen-tant le Hezbollah hier à la séance) contre le chef du cou-rant du Futur, Saad Hariri.

Comme il l’avait annoncé la veille, Fouad Siniora a demandé à M. Raad de préciser les motifs de sa déclaration, celle-ci étant «  d’une virulence telle qu’elle questionne l’utilité de maintenir le dialogue bilatéral  ». Le chef du bloc du Hezbollah lui aurait expliqué que cette hausse de ton a fait suite à l’attaque verbale dirigée par le ministre Achraf Rifi contre le secrétaire général du Hezbollah.

Le débat a en tout cas été in-terrompu par le président de la Chambre, jugeant plus oppor-tun pour les deux partis d’expri-mer leurs reproches mutuels

dans le cadre de leur dialogue bilatéral, dont la 23e séance était prévue en soirée, également à Aïn el-Tiné.

En outre, l’attitude du Liban qui s’est abstenu d’entériner la déclaration panarabe votée à l’unanimité au Caire en solida-rité avec l’Arabie saoudite face à Téhéran a été passée en revue. À la demande du chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, M. Bassil a invoqué la politique de distanciation à l’égard des conflits régionaux et réitéré ses réserves sur la clause liant le Hezbollah au terrorisme. Il a fait remarquer par ailleurs, pour sa défense, qu’il a exprimé la solidarité du Liban avec l’Ara-bie saoudite, en dénonçant les agressions contre les représen-tations diplomatiques et consu-laires saoudiennes à Téhéran.

Ces arguments sont soute-nus par le Premier ministre – avec lequel le ministre des AE avait coordonné la position du Liban au Caire. Ils ont surtout convaincu les centristes présents au dialogue. « Nous avons écouté les précisions fournies par le mi-nistre Bassil, et nous les compre-nons parfaitement », a ainsi dé-claré le chef du Rassemblement démocratique, le député Walid Joumblatt, à l’issue de la séance.

Dans sa critique de la posi-

tion du Liban au Caire, Fouad Siniora a surtout reproché à Gebran Bassil de n’avoir pas tenté le vote avec réserve sur la clause relative au Hezbollah, au lieu de s’abstenir de tout vote. Il lui a surtout fait remarquer que son allocution au Caire ne s’est pas alignée sur le principe de distanciation qu’il prétend défendre  : il aurait dû mettre l’accent sur le principe de non-ingérence d’un État ou d’un parti dans un conflit extérieur, au lieu d’affirmer que « le Liban n’interfère dans les affaires inté-rieures d’aucun pays ». Pour M. Siniora, la position du chef du CPL constitue une soumission au projet iranien dans la région.

La discussion n’a toutefois pas été plus loin. Le président de la Chambre Nabih Berry est en effet intervenu pour clore un débat « vain ».

La 14e séance de dialogue se tiendra le 27 janvier.

En marge de ces «  débats vains  », des efforts se pour-suivent en silence, semble-t-il, pour débloquer la présidentielle. C’est en effet pour cause de voyage que le député Sleiman Frangié s’est ainsi absenté hier, pour la première fois, à la séance de dialogue, à laquelle il a délé-gué l’ancien ministre Youssef Saadé.

Selon des sources des Forces libanaises, la réunion, dimanche, des forces du 14 Mars à la Maison du Centre a été calme, au milieu d’un climat d’entente. En réponse à la question de savoir si les FL appuieraient la candidature du chef du bloc du Changement et de la Réforme, Michel Aoun, le député Georges Adwan a répondu : « Vous avez décidé de livrer le pays à l’Iran et vous avez mis la présidence entre les mains du 8 Mars. Entre le général Michel Aoun et le chef des Marada, Sleiman Frangié, nous préférons le premier parce que cet officier de l’armée reste un homme d’État qui assume ses responsabilités nationales, alors que Sleiman Frangié est, dès le départ, de l’autre bord. »Les mêmes sources ont affirmé que les membres du parti Kataëb présents ont donné raison aux FL pour le choix de Michel Aoun, et que le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, qui participait également à la réunion, a estimé qu’« il est du droit des FL de présenter la

candidature de Michel Aoun ». Quant au député Boutros Harb, les sources FL ont indiqué qu’« il a considéré naturel ce choix de la part des FL, relevant toutefois qu’il votera pour le député des Marada ».D’un point de vue FL, la ten-dance à appuyer Michel Aoun ne serait pas une réaction à l’initiative de l’ancien Pre-mier ministre, Saad Hariri. Si vraiment Michel Aoun est l’allié du Hezbollah au point de livrer le pays à l’Iran, comme soutiennent certains, et si le Hezbollah continue de boycot-ter l’élection présidentielle en dépit de l’adoption de M. Aoun comme candidat, la décision FL permettra de dévoiler la vraie position du Hezbollah et de l’Iran à l’égard de l’échéance.Au sujet des retombées de l’appui des FL à la candi-dature de Michel Aoun sur l’unité des forces du 14 Mars, la réponse des FL se traduit par les questions suivantes : « Celui qui a été à l’origine de l’accord syro-saoudien n’a-t-il pas pensé à ses répercussions

sur le 14 Mars ? Et celui qui a posé la candidature de Sleiman Frangié n’a-t-il pas pensé à ses répercussions sur le 14 Mars ? Pourquoi donc lorsque les FL adoptent une position, tout le monde s’inquiète de ses retom-bées sur le 14 Mars ? » Pour les FL, si le choix de la candidature de Michel Aoun est adopté, ce sera pour « sauver le pays et sauver ce que les autres ont abîmé ». Et d’ajouter : « Celui qui prétend que les FL est l’âne de la fable de La Fontaine se trompe énormément. » Les mêmes sources FL affirment enfin que malgré la divergence des points de vue, la coordina-tion avec le courant du Futur se poursuit à tous les niveaux. Le Hezbollah veut un changement du système politique et, partant, la candidature de Michel Aoun lui causera un embarras. Pour cela, l’appui à Aoun repré-sente, disent-elles, rien moins que « le sauvetage du pays et de l’accord de Taëf », sur base d’un « risque très calculé ».

H.C.

Pourquoi un appui FL à la candidature de Michel Aoun ?

Le Hezbollah et le courant du Futur ont tenu hier soir leur 23e séance de dialogue à Aïn el-Tiné, en présence de MM. Hussein Khalil, Hussein Hajj Hassan et Hassan Fadlallah, pour le Hezbollah, et MM. Nader Hariri, Nouhad Mach-nouk et Samir Jisr pour le courant du Futur. Le ministre Ali Hassan Khalil a également assisté à la rencontre.Dans un communiqué publié

à l’issue de la réunion, « les participants ont passé en revue la situation dans le pays et ont souligné l’importance de poursuivre et de revitaliser le dialogue entre les protago-nistes, malgré les divergences, afin d’éviter au Liban toute répercussion sur sa stabilité interne, et d’intensifier les contacts pour une redynami-sation de l’action du gouver-nement ».

Le Hezbollah et le Futur pour une redynamisation de l’action du cabinet

3Libanmardi 12 janvier 2016

Hariri : La position de Bassil ne visequ’à complaire à l’Iran Le chef du courant du Futur, le député et ancien Premier ministre Saad Hariri, a salué hier « la déclaration finale de la réunion urgente des ministres arabes des Affaires étrangères, qui a traduit la position unifiée des Arabes face à l’ingérence iranienne flagrante dans leurs affaires intérieures et leur soli-darité avec le royaume d’Ara-bie saoudite face à l’agression qui a visé sa mission diploma-tique en Iran ».

Dans un communiqué, M. Hariri a exprimé «  ses regrets au sujet de la position du ministre libanais des Affaires étrangères (Gebran Bassil)

qui s’est abstenu de voter en faveur de la résolution  ». «  Cette abstention ne reflète pas l’opinion de la majorité du peuple libanais, qui souffre de l’ingérence iranienne dans ses affaires intérieures et qui par-tage avec l’Arabie saoudite, ses dirigeants et son peuple des sentiments d’amitié et de soli-darité, en raison de leurs mains blanches et de leur soutien continu au Liban, en temps de crise et dans les processus de reconstruction et de dévelop-pement après chaque crise et agression israélienne », note le communiqué.

«  Prétexter la mention de

“l’ingérence du Hezbollah à Bahreïn” dans la déclaration finale ne justifie pas le fait de se soustraire au consensus arabe sur la question essentielle de l’ingérence iranienne dans les affaires intérieures arabes. Il s’agit d’un prétexte creux, qui n’équivaut pas à faire primer l’intérêt national libanais sur le consensus arabe », ajoute le texte.

« Nous sommes simplement face à une prise de position qui ne vise qu’à complaire à l’Iran et à porter atteinte à l’histoire du Liban avec ses frères arabes. Cela est inacceptable et n’ex-prime pas la position de l’État

libanais », a conclu M. Hariri.

KadriDe son côté, le député Ziad

Kadri, qui a été reçu hier par l’ambassadeur d’Arabie saou-dite, Ali Awad Assiri, à l’am-bassade, a refusé que « le Liban soit transformé en base pour attaquer l’Arabie saoudite  », estimant, à son tour, que la position du chef de la diplo-matie au Caire « ne représente pas celle de la majorité des Li-banais, lesquels se tiennent aux côtés de l’Arabie au temps de la fermeté pour faire face à la politique destructrice de l’Iran dans notre région arabe ».

«  La solidarité du Liban avec l’Arabie face aux agres-sions iraniennes est une des constantes nationales et arabes dont il est impossible de se dis-tancier », a souligné le député du bloc du Futur, saluant la position de la Ligue arabe et qualifiant celle de M. Bassil de «  péché national contre l’ara-bité du Liban ».

Il convient d’indiquer sur un autre plan que l’ambassadeur saoudien a tenu hier avec des responsables de l’Onu une réu-nion consacrée à l’aide huma-nitaire à la localité syrienne de Madaya, assiégée par les forces de Bachar el-Assad.

Siège de Madaya

Mufti de Saïda : « Notre appel aux donsétait strictement humanitaire » Le mufti de Saïda, le cheikh Sélim Soussan, a indiqué hier, lors d’une conférence de presse à Dar al-Fatwa, à Saï-da, que son « appel à la col-lecte des dons pour Madaya, adressé aux imams (vendredi dernier), est strictement hu-manitaire et n’est pas relié à des affiliations politiques ou partisanes ». Ces propos font suite à des posts diffama-toires diffusés à l’encontre du mufti sur les réseaux sociaux.

Ce dernier a indiqué avoir saisi la justice et présenté

des documents qui attestent que les dons récoltés ont bien été envoyés à ceux qui en avaient besoin à Madaya, voire même à Gaza, après un appel aux dons en 2014. « J’ai dû avoir recours à la justice lorsque mon intégrité et celle de ma femme ont été remises en cause », a-t-il dit, dénon-çant des actions qui visent « à semer la discorde ».

«  Dar al-Fatwa à Saïda ne lésine pas sur son rôle humanitaire et n’hésite pas à tendre la main à ceux qui

sont dans le besoin et c’est pour cela que nous avons ap-pelé à collecter des dons dans les mosquées de Saïda pour les habitants de Madaya », a indiqué le mufti.

«  Israël et ses collabora-teurs sont nos seuls enne-

mis. Nous insistons sur le maintien de l’unité du rang musulman et national et le rejet des problèmes commu-nautaires », a-t-il indiqué. Il a également rappelé «  l’atta-chement de Saïda à la résis-tance contre Israël ».

Par ailleurs, plusieurs per-sonnes ont été arrêtées puis relâchées ces derniers jours par les Forces de sécurité intérieure à Saïda pour dif-famation à l’encontre de Dar al-Fatwa et du cheikh Sous-san sur les réseaux sociaux.

Le Hezbollah ne veut pas d’un président de la Répu-blique, dans la mesure où l’Iran compte bien garder cette carte en main, affirme un ténor du 14 Mars. La preuve indubitable de cela serait que le compromis prési-dentiel sur l’avènement du leader des Marada, Sleiman Frangié, à la présidence de la République – le fruit, selon un diplomate arabe basé à Pa-ris, d’un accord entre l’Élysée et le président Hassan Rou-hani dont Saad Hariri aurait été chargé de convaincre l’Arabie saoudite et ses alliés libanais – a été torpillé par l’aile dure iranienne, les gar-diens de la révolution, par le biais du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Téhéran aurait eu peur des dessous du compromis et de sa portée, d’autant que l’Ara-bie saoudite n’a, en contre-partie, offert aucune conces-sion sur le plan régional, à commencer par la Syrie. Des sources diplomatiques bien informées rapportent que le clivage entre conservateurs et réformateurs en Iran est à son summum à la veille de l’élection du Majlis iranien et des membres de l’Assemblée des experts, l’autorité la plus haute du pays, qui désigne le guide suprême. Or les réfor-mateurs semblent distancer l’aile dure de six points, selon les sondages d’opinion pré-cédant les élections, prévues pour le 26 février. Lors d’un déjeuner qui a regroupé des pôles du 14 Mars chez le chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, la semaine dernière, dans un restaurant de la capitale, l’une des personnalités présentes a mis l’accent sur le fait que le compromis Frangié n’est pas tombé, mais a été mis au congélateur en attendant le timing opportun sur le plan régional pour sa revitali-sation. L’Iran n’est pour l’instant pas prêt à abandon-ner la carte stratégique de la présidentielle libanaise avant d’obtenir des gains régionaux et de savoir quel rôle lui sera dévolu. Pour les conserva-teurs iraniens, cette carte serait importante comme moyen de pression intérieur et extérieur. Il ne faut donc pas attendre des progrès à ce niveau avant des négociations régionales qui apporteraient des réponses aux questions de Téhéran. Selon l’un des hôtes de M. Siniora, le compromis pré-sidentiel s’est heurté à trois obstacles : 1 – Le Hezbollah n’a pas blo-

qué l’élection présidentielle pour accepter un président qui ferait partie de la formule actuelle. Se sentant traqué, le parti chiite, qui craint pour son avenir, notamment à la suite de l’intervention militaire russe en Syrie, vise à s’accaparer ce poste qui lui permettra de participer pleinement à la prise de décision. C’est en tout cas ainsi qu’il faut comprendre les déclarations du chef du bloc du Hezbollah, Mohammad Raad. Le soutien du parti chiite à la candidature de Michel Aoun vise, in fine, à préserver le blocage. C’est pourquoi le Hezbollah a répondu à l’initiative Hariri par un attachement encore plus fort à la candidature du chef du bloc du Changement. Les propos de M. Raad comportaient une menace contre Saad Hariri et visaient à souligner qu’un retour de ce dernier au pays ne saurait s’effectuer aussi facilement et requiert davantage de conces-sions de sa part. 2 – Les pôles chrétiens se neutralisent. Ils sont rivaux, mais se craignent également les uns et les autres. Il en résulte que les chrétiens n’ont plus de rôle dans l’élection du président, hormis un droit de veto ou de blocage, comme l’a prouvé la réaction au compromis. Le rappro-chement Aoun-Geagea bloque l’échéance électorale, dans la mesure où aucun groupe chrétien ne peut plus échapper à ce binôme, à part quelques indépendants. Les autres ont des intérêts politiques et électoraux qui les poussent à rejoindre la nouvelle alliance, comme le montre la dernière position du parti Kataëb. Aucune par-tie échappant à cette alliance, même Bkerké, ne peut assurer de couverture au compromis, comme le montrent les der-nières positions du patriarche maronite, qui a dû opérer le distinguo entre son soutien au compromis et son soutien à la candidature de Sleiman Frangié. 3 – Le pari sur des prises de position indépendantes de la part du président de la Chambre Nabih Berry vis-à-vis du Hezbollah au sujet de la présidentielle est erroné. Michel Aoun aurait évoqué, lors de sa dernière rencontre avec Hassan Nasrallah, le cas de Nabih Berry, affirmant que si M. Berry votait en faveur de M. Frangié, cela signifierait qu’il existe une répartition des rôles entre lui et le Hezbollah. M. Aoun a

menacé, dans ce cas, de tor-piller le document d’entente avec le parti chiite dans ce cas précis, affirmant qu’il n’accepterait aucune forme de duplicité de la part du Hez-bollah. C’est ce qui a poussé Nabih Berry à faire marche arrière, personnellement, concernant le compromis Frangié. Partant, M. Berry reste l’otage du Hezbollah, et Walid Joumblatt ne peut que s’aligner sur sa position, d’où le refroidissement soudain du chef du Rassemblement démocratique. Le Hezbol-lah a donné le « la », et tout le monde a été contraint de suivre. Tous ces éléments obstruent le succès du compromis Frangié, et contribuent même à le dynamiter, pavant la voie à l’avènement d’un président consensuel qui ne serait pas issu du clivage 14/8 Mars. Avant cela, cependant, a fait valoir l’un des participants au déjeuner, il faudra assister à l’affronte-ment entre le camp Frangié, soutenu par le Futur et une partie du 14 Mars, et le camp Aoun soutenu par le Hezbollah et les Forces libanaises, dans la mesure où le soutien de Samir Geagea à la candidature du chef du bloc du Changement est une option sérieuse. Or le Hezbollah tente d’éviter ce choc, dans lequel il laisserait des plumes, quel que soit le vainqueur. Pour un diplomate liba-nais, le problème n’est plus, cependant, de savoir qui de MM. Aoun ou Frangié accédera à Baabda, mais le package deal qui accompa-gnera le nouveau président, et qui comporte la prési-dence du Conseil, la forme du cabinet, la répartition des portefeuilles, ainsi qu’une loi électorale fondée sur la proportionnelle, pas sur le scrutin majoritaire. Ces points n’ont pas encore fait l’objet d’un dialogue, ce qui sera fait d’ici aux deux prochains mois, sauf si des développements extérieurs dramatiques surviennent et sont à même d’accélérer le processus. Cela suppose un changement majeur en Iran à la suite des élections et la fin du conflit actuel saoudo-iranien. Le printemps pour-rait donc apporter avec lui les prémices d’une nouvelle dynamique politique, plus claire, selon un diplomate occidentale. La seule certi-tude, c’est le maintien de la stabilité : nul ne veut prendre le risque d’y porter atteinte.

L’éclairage de Philippe ABI-AKL

Le compromis Frangié a faitles frais du clivage réformateurs-conservateurs à Téhéran

L’ambassadeur d’Égypte chez Siniora Le chef du bloc du Futur, le député et ancien Premier ministre Fouad Siniora, a reçu hier à son bureau, rue Bliss, l’ambassadeur d’Égypte, Mohammad Badreddine Zayed. Les deux hommes ont évoqué les derniers développements au Liban et dans la région, ainsi que les relations bilatérales.

La prorogation du mandat des municipalités, « une honte », affirme Chakhtoura de RabiehLe chef du bloc du Changement et de la Réforme, le député Michel Aoun, a reçu hier à Rabieh une délégation de la municipalité de Dekouané présidée par le président de la municipalité Antoine Chakhtoura. Ce dernier a affirmé être candidat aux élections municipales et avoir été le premier à annoncer sa candidature en décembre 2015. « Il s’agit là d’une question de principe, du respect des lois et de la Constitution, a-t-il noté. Les élections se tiennent en mai et le corps électoral doit être convoqué en mars », a précisé M. Chakhtoura qui a ajouté que toute prorogation serait « une honte ». Il a aussi souligné que les discussions avec M. Aoun ont porté sur les droits financiers qui doivent être versés aux municipalités et qui ne l’ont toujours pas été « en dépit du fait que cela ait été publié au Journal officiel ».

Geagea reçoit l’ambassadeur du JaponLe chef du parti des Forces libanaises Samir Geagea a reçu hier à Meerab l’ambassadeur du Japon au Liban Seichi Otsuka avec

lequel il a abordé les derniers développements sur la scène locale et régionale.Sur un autre plan, M. Geagea a pris part à une réunion à huis clos organisée par le bureau des juristes du parti avec pour objectif de revoir la structure de ce bureau. Les discussions ont également été axées sur les résultats des récentes élections de l’ordre des avocats.

Youhanna X appelle à mettre un terme à la vacance présidentielle Le saint-synode antiochien présidé par le patriarche d’Antioche Youhanna X s’est réuni hier à Balamand dans le cadre d’une assemblée consultative en prévision du grand synode grec-orthodoxe qui doit avoir lieu cette année. Dans son allocution, Youhanna X a souligné l’importance de la paix dans la région notamment en Syrie, notant au passage que parmi les otages enlevés en Syrie figurent toujours les évêques d’Alep, Mgr Youhanna Ibrahim et Mgr Boulos Yazigi. Le patriarche a également invité les responsables libanais à « remplir le vide laissé à la tête de l’État par la vacance présidentielle ».

L’armée et les douanes renforcent leur coopération Le commandant en chef de l’armée Jean Kahwagi s’est entretenu hier à son bureau de Yarzé avec l’ancien ministre Khalil Hraoui. Les deux hommes ont passé en revue les derniers développements sur la scène politique. Également parmi les visiteurs de Yarzé, le général des douanes à la retraite Nizar Khalil, avec

lequel les discussions ont été axées sur les moyens d’améliorer la coordination et la coopération entre l’armée et le service des douanes pour limiter le trafic illicite sur l’ensemble des postes-frontières terrestres et maritimes.

Ibrahim et Ahmad évoquent la situation dans les camps Le directeur général de la Sûreté générale Abbas Ibrahim s’est réuni hier avec le responsable du mouvement palestinien Fateh au Liban Azzam Ahmad en présence du ministre chargé de la gestion de la caisse nationale palestinienne Ramzi Khoury et de l’ambassadeur de Palestine au Liban Achraf Dabbour. M. Ahmad a informé le général Ibrahim « des derniers développements et de la situation qui prévaut dans les territoires occupés », selon le communiqué publié par l’ambassade palestinienne, qui ajoute que les efforts du peuple et de l’autorité palestinienne se poursuivent « devant l’Onu afin d’assurer la protection du peuple palestinien et de déterminer une limite de temps afin de mettre un terme à l’occupation ». La réunion a également porté sur la coopération permanente entre les services de sécurité libanais et les responsables des camps palestiniens afin d’assurer la sécurité et la stabilité nécessaires. Par ailleurs, le général Ibrahim a affirmé dans ce contexte que « les documents de voyage palestiniens sont en passe d’être examinés en même temps que les passeports libanais sont en train d’être renouvelés ».

Flashes du monde politique

Salam préside une réunionsur le dossier des réfugiés

DrameLes dépouilles de deux Libanais noyés au large de la Turquie attendues aujourd’hui

Le Premier ministre, Tammam Salam, a présidé hier après-midi, au Sérail, une réunion de la cellule ministérielle chargée du suivi des affaires des réfugiés, au cours de laquelle a été évoquée la situation des réfugiés syriens au Liban. Ont participé à

la réunion le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, le ministre de l’Inté-rieur, Nouhad Machnouk, le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, le ministre du Travail, Sejaan Azzi, et le ministre de l’Éducation, Élias Bou Saab.

Le ministère des Affaires étrangères a annoncé qu’Ankara, en coopération avec le consulat général du Liban à Istanbul, suit le dos-sier des Libanais Hussein Has-san Ahmad et Mohammad Hussein Khachab, originaires de Mansouri de Tyr, et Chanel Jean Farès, noyés vendredi lors du naufrage de leur embarcation au large de la Turquie. Ils essayaient de se rendre en Allemagne.Dans un communiqué, le palais Bustros a indiqué que la dépouille mortelle de Hus-sein Hassan Ahmad devrait arriver aujourd’hui à l’aube sur le vol TK 828 de la Turkish Airlines. Celle de Chanel Jean Farès est attendue aujourd’hui

à 14h20, sur le vol TK 824 de la même compagnie.En ce qui concerne la dépouille de Mohammad Hussein Khashab, elle devra être transportée au Liban dans les deux prochains jours, le temps que les formalités soient achevées.Par ailleurs, le président du conseil municipal de Man-souri, à Tyr, Riad Zabad, a souligné que les funérailles de Hussein Ahmad auront lieu aujourd’hui, à 11h. Il a dénoncé, dans un communi-qué, ceux qu’il a surnommés les « courtiers de la mort » qui « se jouent de la vie des jeunes », qui restent, selon lui, les principales victimes de ces drames.

Sit-in du courant du Futur à Paris en soutienà Madaya

Un sit-in de soutien aux habitants de Madaya a été organisé hier par le bureau parisien du courant du Futur, en présence de membres du parti ainsi que

de participants français et syriens. Les manifestants ont demandé la levée du siège et l’acheminement de denrées alimentaires et de médicaments dans la ville.

Ils ont également brandi des slogans contre la Syrie et l’Iran et invité l’Organisa-tion des Nations unies et la communauté internationale à prendre leurs responsabilités.

Lors du sit-in organisé à Paris par le courant du Futur en soutien à Madaya. Photo Ani

Dans une allocution qu’il a prononcée hier lors d’un mee-ting oratoire dans le village de Tayr Debba, au Liban-Sud, Nawaf Moussaoui, député du Hezbollah, a d’emblée mis l’accent sur le fait que son parti est «  en permanence sur pied de guerre et prêt à porter des coups douloureux à l’enne-mi  », faisant ainsi référence à l’attaque du week-end dernier contre une patrouille israé-lienne à la frontière sud du pays. « Le message de la Ré-sistance était clair et est bien parvenu à celui qui veut en-tendre : que personne ne croit pouvoir tirer profit du fait que nous sommes occupés à com-battre le danger takfiriste. »

« Nous sommes aujourd’hui conscients de la nature de la guerre menée dans la région. Il faut appeler les choses par leur nom  : nous sommes la cible dans la région entière, du Yémen jusqu’au Liban, en passant par les pays qui les séparent, d’une guerre métho-

dique et coordonnée engagée contre nous par l’entité sio-niste agressive et le régime saoudien wahhabite takfiriste et criminel », a ajouté le dépu-té, qui a insisté sur « la coordi-nation entre les deux, celle-ci ayant atteint le niveau d’une alliance quasi publique ».

Poursuivant sur sa lancée, Nawaf Moussaoui s’est dé-chaîné contre l’Arabie saou-dite, s’employant à diaboli-ser le royaume qu’il a accusé d’avoir «  procédé à une dis-tribution des tâches avec son allié sioniste dans les domaines médiatique, militaire, finan-cier, économique et des ren-seignements ». « Aussi, a-t-on vu les lobbies sioniste et saou-dien dans le monde entier se mobiliser contre nous, notam-ment à travers les médias, un secteur que le lobby sioniste contrôle presque, notamment en Occident. Une campagne économique et médiatique a été lancée contre tous ceux qui restent en dehors de leur

alliance. La chute du prix du baril du pétrole (…) n’est qu’un des aspects de cette guerre à laquelle le régime saoudien prend part, même au prix de sa propre perte », a-t-il avancé, avant d’accuser Riyad de « monter les sunnites contre les chiites au Liban ainsi que dans le monde arabe et isla-mique afin de nuire à l’image de la Résistance et de camou-fler les crimes qu’il commet ».

La campagne en faveur de la levée du siège imposé par le ré-gime syrien et le Hezbollah au village syrien de Madaya fait partie, selon lui, de la mobili-sation contre ce parti et contre les chiites. Aux yeux du par-lementaire, «  elle est l’œuvre des médias arabes et libanais contrôlés par les Saoudiens ». Il a aussi dénoncé « une coor-dination avec les médias occi-dentaux sous le contrôle des lobbies sionistes  », l’objectif des deux étant, toujours selon lui, de «  monter les sunnites contre les chiites et de dissi-

muler les crimes du régime saoudien ».

M. Moussaoui a dénoncé dans ce cadre «  l’indiffé-rence  » des médias occiden-taux et arabes contre ce qui se passe au Yémen, les accusant d’avoir «  passé sous silence l’expulsion du représentant de l’Onu qui avait dénoncé à Sanaa les violations des droits de l’homme au Yé-men, ainsi que le pilonnage de civils à l’aide de bombes à fragmentation et le blocus alimentaire imposé depuis près d’un an au Yémen où une vraie famine prévaut et où 20 millions de personnes vivent au-dessous du seuil de la pauvreté ».

Poursuivant sa campagne contre le régime saoudien, il l’a accusé d’«  acheter  » de nombreux chefs d’État et de gouvernement occidentaux, avant de citer un quotidien italien, mais sans préciser lequel, pour annoncer que «  l’émir Mohammad ben

Nayef a offert une Rolex à un responsable italien ». « C’est ce qui transparaît aussi des mar-chés d’armes conclus pour des milliards de dollars avec l’Alle-magne, la Grande-Bretagne et la France  », a-t-il dit, avant de se lancer dans une longue analyse historique, à travers laquelle il a voulu montrer que les wahhabites sont minori-taires et ne représentent pas tous les sunnites mais qu’ils ont « réussi à s’imposer grâce à l’argent du pétrole et à la cou-verture des États-Unis et de la Grande-Bretagne  ». Selon Nawaf Moussaoui, «  au Li-ban, les statistiques – qu’il ne précise pas – ont montré qu’au moins 35 % des sunnites sont hostiles au courant politique qui n’est pas un allié mais un suiviste du régime saoudien ». « Il est important, a-t-il soute-nu, d’empêcher les manœuvres des Saoud, qui essaient de pré-senter le conflit dans la région comme étant entre les sunnites et les chiites, de réussir. »

Député du Hezbollah, Nawaf Moussaoui a développé hier toute une théorie sur une alliance guerrière israélo-saoudienne dirigée contre le courant qu’il représente.

Conflit

« La Résistance est la cible du tandem israélo-saoudien »,selon Moussaoui

Le président de la Chambre, Nabih Berry, a reçu hier son homologue irakien, Sélim Jabbouri, qui se trouve au Liban dans le cadre d’une visite officielle à la tête d’une délégation de parlementaires de son pays. L’entretien s’est déroulé en présence de l’am-bassadeur d’Irak, Ali Amri, et du député Ali Bazzi.S’adressant à la presse, M. Jabbour a expliqué que le

congrès des parlementaires islamiques se tiendra pour la première fois en Irak cette année, après avoir relevé que son pays est en train de multiplier les victoires contre Daech (acronyme du groupe État islamique) et qu’il est sur le point de « venir à bout du terrorisme dans l’ensemble des mohafazats contrôlés par les autorités ». Il a insisté sur le fait que cet effort « a

besoin d’un soutien arabe », avant d’encourager les États de la région à régler leurs crises. Le chef du Parlement irakien a insisté sur le fait que son pays « fait partie du monde arabe et souhaite par voie de conséquence assumer son rôle comme tel, d’autant qu’il croit ferme que les peuples arabes doivent s’unifier et dissiper leurs différends ».

Le chef du Parlement irakien chez Berry

Le ministre de l’Intérieur Nouhad Machnouk s’est ren-du, hier, au siège des Forces de sécurité intérieure où il s’est entretenu avec le directeur gé-néral des FSI, le général Ibra-him Basbous, et avec le chef des services de renseignements des FSI, le général Imad Oth-man.

M. Machnouk a voulu pré-senter ses condoléances aux agents du service des rensei-gnements des FSI, suite à l’as-sassinat vendredi de l’un des leurs à Ersal, Zaher Ezzedine.

Ezzedine a été la cible de plusieurs rafales tirées d’armes automatiques alors qu’il venait de quitter son domicile et montait dans sa voiture, dans le quartier de Babeine à Ersal. Le policier, originaire de Ersal, est né en 1976. Il est marié et père de trois enfants.

« Il a été tué, a indiqué M. Machnouk, sur les premières lignes du front, défendant le Liban.  » Comparant Zaher Ezzedine au chef assassiné des services de renseignements des FSI, le général Wissam el-Hassan, il a rappelé que «  les deux savaient qu’ils étaient

menacés et que nombreux étaient ceux qui voulaient les tuer, mais ils n’ont pas renoncé à leur poste, bravant le danger, ils ont continué à défendre le Liban jusqu’au bout  ». «  En transmettant des informations fiables et exactes aux services de renseignements des FSI,

Zaher Ezzedine a dérangé les terroristes qui ont décidé de l’éliminer », a-t-il dit.

M. Machnouk a également rendu hommage au général Imad Othman, «  l’homme silencieux, persévérant et dis-cret, qui a été à la hauteur du défi qui s’est présenté à lui

suite à l’assassinat de Wissam el-Hassan ».

« D’habitude, je vous félicite pour vos exploits, le dernier en date étant l’arrestation, le week-end dernier, du coor-dinateur du double attentat-suicide de novembre dernier à Bourj el-Brajneh, mais

aujourd’hui, je suis venu pré-senter mes condoléances », a-t-il encore dit aux officiers des services de renseignements des FSI.

Le ministre de l’Intérieur a également noté que, « même si plusieurs capitales du monde ont annulé leurs célébrations de fin d’année par crainte d’attentats terroristes, le Liban a tenu à célébrer sans aucun incident et cela grâce au travail des FSI et de l’armée ».

«  Les FSI ont prouvé leur efficacité malgré les diverses étapes difficiles qu’elles ont franchies. Il est temps d’adop-ter une loi constituant le cadre adéquat pour l’adoption d’un programme visant à équiper les FSI, en pourvoyant la police de bâtiments, de matériel et de techniques nécessaires à son expansion. Cette loi devrait assurer une transition pour les années à venir et devrait ainsi permettre aux FSI d’être en charge de la sécurité intérieure sur le territoire libanais alors que l’armée se consacrera à son rôle de protéger les fron-tières », a souligné en conclu-sion Nouhad Machnouk.

4 Liban mardi 12 janvier 2016

(…) Le débat sur la réforme constitutionnelle, engagé, depuis quelque temps, par de nom-breuses personnalités libanaises, devait nécessairement avoir ses répercussions dans les divers milieux de la jeunesse, et plus particulièrement au sein du Mouvement national des pha-langes qui groupe les militants les plus ardents au service de la cité.Nous avons pensé demander son opinion à notre ami Pierre Gemayel et nous confions à nos lecteurs les réponses qu’il a faites aux questions de notre collaborateur :– « Êtes-vous favorable à la révision de la Constitution (…) ? »– Comme toute œuvre humaine, si soignée fût-elle, notre Constitution a ses qualités et ses faiblesses. Chercher à l’améliorer et la parfaire n’est en soi que parfaitement légitime. Mais cela soulève, dans les conditions présentes, une multitude de diffi-

cultés et de problèmes tels qu’il me paraît très dangereux pour le moment de toucher au statu quo.(…) En tentant aujourd’hui une brèche sérieuse et importante au modus vivendi qui nous régit, nous risquons fort d’augmenter nos divisions et nos querelles, et je suis sûr que cela donnera lieu à des mésententes regrettables et ouvrira la porte à des machina-tions nuisibles.Car il ne s’agira pas (…) de se mettre d’accord sur des changements superficiels et partiels des dispositions que nous connaissons, mais de réexaminer (…) les rapports fondamentaux de l’exécutif et du législatif, les conditions de la représentation populaire et celle du pays réel, les questions du monocamérisme, du confessionnalisme, etc.(…) Il faut nous habituer davantage à vivre en commun, bien vivre notre vie civique dans la communauté nationale. Nous verrons mieux après dans quel sens il faut réviser. (…)

Dans « L’Orient » du 12 janvier 1947Le débat sur la Constitution

« Il faut nous habituer d’abord à vivre en commun », nous dit M. Pierre Gemayel

Les archives racontent...

M. Pierre Gemayel.

Crise des déchets

L’exportation serait effective d’ici à deux semaines Un militant se dit convaincu que « les contrats d’exportation comportent en eux les facteurs de leur échec ». Une source bien informée soutient toutefois que l’affaire serait sur les rails d’ici à deux semaines au maximum.Vu hier sur l’autoroute Émile Lahoud : sur la « montagne » de déchets qui jouxte la bre-telle (allant vers Hazmieh), et qui relie désormais deux ponts, un tracteur, perché, tente de redistribuer les tonnes de déchets. Voilà combien chao-tique est devenue la gestion des déchets, alors que les plans gouvernementaux et les échecs se succèdent, sept mois après la fermeture de la décharge de Naamé. Idem pour l’option d’exportation, déjà décriée pour son coût exorbitant, ses multiples obstacles et l’opacité de son processus ?

Un militant de la société ci-vile, Raja Noujaim, de la Coa-lition civile contre le plan gou-vernemental pour la gestion des déchets, estime que cette nouvelle option comporte en elle les facteurs mêmes de son échec. « La version du contrat que nous avons pu consulter ne mentionne ni la compres-sion ni le traitement préalable des déchets, explique-t-il. Or cette marchandise doit être traitée avant d’être transpor-tée en mer. Vu les conditions mises dans les contrats, il sera impossible de parvenir à l’ex-porter dans tous les cas. »

Rappelons que le gouverne-ment a adopté, le 21 décembre dernier, la décision d’expor-ter les déchets, sur base d’un contrat avec deux compagnies, l’une britannique, Chinook, et l’autre néerlandaise, Hova. Ce sont ces compagnies, conformément au contrat, qui devraient présenter une ga-rantie bancaire et des papiers prouvant l’approbation des pays destinataires. L’une de ces compagnies, Chinook, a présenté sa garantie bancaire dans les délais, et l’autre, selon

une source proche de la com-mission chargée du dossier des déchets, l’a fait hier. Malgré toutes les rumeurs qui cir-culent, des sources indiquent à L’Orient-Le Jour qu’aucune ap-probation n’a encore été accor-dée par un pays quelconque, bien que les pourparlers se poursuivent avec plusieurs pays «  pas nécessairement africains  ». Selon ces sources «  les contrats sont finalisés et attendent d’être signés ».

Or dans ce processus, Raja Noujaim note plusieurs irré-gularités. « Il y a tout d’abord les aspects techniques, dit-il. Nous avons de sérieux doutes sur la capacité des centres de tri de la Quarantaine et de Amroussieh à traiter d’une manière adéquate les déchets, c’est-à-dire les compresser et les débarrasser de leur lixiviat (liquide), vu qu’aucun nou-vel équipement ne semble y avoir été placé. Et, surtout, rien n’indique que les déchets vont être désinfectés. Vont-ils les envoyer ainsi en mer sans désinfection ? Il y a une convention qui régit de tels transports, la Convention de Bâle. Le transport de tels déchets non traités peut être sanctionné à n’importe quel moment. »

Mais le plus grand pro-blème, selon lui, reste le fait de confier à une compagnie privée le soin de conclure un accord avec un autre pays pour y transporter les déchets du Liban, ce qui est, dit-il, « illé-gal, au regard des conventions internationales (qui régissent les rapports entre les pays, pas avec les compagnies), et iné-dit ».

« Je suis convaincu que cette affaire d’exportation n’est pas

sérieuse, que les responsables concernés l’ont proposée pour la faire échouer et pour revenir à la politique des décharges, jusqu’à arriver à l’incinération, souligne-t-il. Sinon, si on ef-fectue le tri demandé, et si on traite les déchets comme il se doit, pourquoi les exporter ? Sans compter que les déchets qui datent de plus de 45 jours ne seront pas concernés par l’exportation, alors comment celle-ci résoudrait-elle notre problème ? Existe-t-il un pays qui soit incapable d’effectuer un quelconque traitement de ses déchets en interne ? Or les autorités bloquent inten-tionnellement toute tenta-tive d’instaurer des systèmes de tri, comme on le constate

sur le terrain. »Le militant se dit « convain-

cu que cette crise est prolongée artificiellement pour que les Libanais acceptent la solution qu’on voudra bien leur impo-ser ». Il ajoute qu’une partie de la société civile compte faire face à ce plan et proposer une alternative.

Interrogée sur quelques-uns de ces points, une source proche de la commission char-gée du dossier des déchets indique que «  le contrat final comporte bien, quoi qu’on en dise, une mention du traite-ment préalable des déchets, notamment le tri, le broyage, la compression et une tech-nique pour assécher les déchets du lixiviat (liquide) », ajoutant

que les centres ont été équipés pour cela (ce que nous n’avons pas pu vérifier indépendam-ment). Elle assure que le prix avancé pour la tonne, 193 dol-lars, est divisé sur cette base  : 115 dollars pour le transport maritime, 33 pour la collecte et le transport interne, 25 pour la compression et le traitement, 6 pour l’embarquement à bord des bateaux et 4 pour la sur-veillance. Enfin, elle soutient que «  la compagnie Chinook étudie la possibilité de traiter indépendamment les déchets anciens et de leur consacrer un transport séparé, en parallèle avec l’exportation des déchets nouvellement produits  ». À suivre…

S.B.

Le ministre de l’Environnement : « L’exportation des déchets est la preuve de l’incapacité de l’État à trouver des décharges sanitaires » Le ministre de l’Environnement, Mohammad Machnouk, a estimé hier que « l’exportation des déchets est la preuve de l’in-capacité des autorités à trouver des décharges sanitaires ». « Le pays est incapable de trouver trois décharges sanitaires alors qu’il croule sous 760 dépo-toirs sauvages », a-t-il déploré. C’est lors de la signature d’un protocole de coopération avec le recteur de l’Université libano-canadienne, Rony Abi Nakhlé, que M. Machnouk a tenu ces propos, fustigeant par la même occasion les person-nalités politiques à la recherche de voix. « C’est comme si les élections allaient avoir lieu demain », a ironisé le ministre,

regrettant que l’exportation des ordures soit aujourd’hui à l’ordre du jour. « Nul n’est fier de cette option, a-t-il indiqué, c’est pourtant devenu une sorte d’accord de principe adopté par le gouvernement ». Le ministre s’est pourtant dit convaincu que « les décharges sanitaires figurent parmi les solutions qui sont dans l’intérêt écologique du Liban, car elles privilégient la transformation des ordures en énergie et permettent donc de se débarrasser des déchets ». Toujours dans le cadre de la crise des déchets, Mohammad Machnouk a adressé un mémo-randum au directeur général des douanes, Chafik Merhi, l’informant des restrictions

imposées pour l’importation et l’installation d’incinérateurs dans le pays. Il a ainsi demandé que « les incinérateurs soient interdits d’entrée au Liban sans autori-sation préalable du ministère de l’Environnement » qui doit évaluer l’impact écologique de tels équipements. Dans les détails, la circulaire rappelle le décret-loi 8633 qui insiste sur la nécessité « d’empê-cher toute institution officielle de mener à bien son projet avant que le ministère de l’Environne-ment n’établisse une évaluation scientifique des répercussions de ce projet sur l’environnement », à savoir du « degré de toxicité des particules polluantes qui se dégagent des incinérateurs ».

Kabbani s’insurge contre la corruption et les corrompus

Le député Mohammad Kab-bani a tiré à boulets rouges contre nombre d’instances administratives, judiciaires et sécuritaires, ainsi que des res-ponsables politiques, les accu-sant tous de corruption.

Au cours d’une conférence de presse intitulée « J’accuse », qu’il a tenue hier au siège du Parlement, M. Kabbani a d’abord stigmatisé les instances de contrôle qui «  couvrent la corruption et les corrompus, alors qu’il est de leur devoir de les combattre et de proté-ger l’intérêt national et les de-niers publics ». Il a également accusé l’Inspection centrale de ne pas intervenir contre «  les grands corrompus  » et de se contenter de sanctionner « les petits fonctionnaires qui ne jouissent pas de la protection des hommes politiques ».

Poursuivant sur sa lancée, le député a critiqué la Cour des comptes qui «  légalise

des infractions importantes commises par des respon-sables, qu’ils soient ministres ou autre ». Il a également dé-noncé « une partie de l’appareil judiciaire » à qui, a-t-il dit, il avait « confié en main des do-cuments relatifs à des crimes qui ont causé des centaines de victimes  ». «  Ces juges, sou-mis à des pressions politiques, n’ont jamais fait suite aux dos-siers présentés  », a assuré M. Kabbani.

Dirigeant ensuite ses foudres contre la classe politique, le député a accusé la majorité des forces politiques de «  voir la corruption chez les autres et (de) fermer les yeux sur celle qui sévit dans leurs rangs ». Il a ren-du responsable «  tout ministre qui refuse ou entrave le travail des instances régulatrices pour préserver ses intérêts person-nels ou sectaires  », affirmant que « dans différents domaines, le Liban pâtit de l’absence de

stratégies qu’on remplace par une collecte de projets appelés faussement plan ou politique ».

Le député a enfin accablé une partie des forces sécuri-taires, les accusant d’«  indul-gence dans l’application de la loi et (de) corruption en vue de l’obtention de bénéfices matériels ».

En conclusion de sa confé-rence de presse, M. Kabbani a affirmé qu’«  en résumé, le pays souffre d’un laisser-aller alarmant dont personne ne se soucie ».

Signalons par ailleurs que M. Kabbani a été reçu hier au Grand Sérail par le Premier ministre Tammam Salam, avec qui il a évoqué des ques-tions d’ordre économique, no-tamment la nécessité de redy-namiser le dossier du pétrole et du gaz, ainsi que d’approuver trois projets de développement dans le Akkar visant à pro-duire de l’électricité.

La mère de l’ancien député Hassan Yaacoub, épouse du cheikh Mohammad Yaa-coub, compagnon de l’imam Moussa Sadr, qui avait été enlevé avec lui, a entamé hier une grève de la faim. Deux semaines après le début du

sit-in organisé par sa famille à la mosquée Safa, la démarche de Mme Yaacoub intervient pour protester, affirme-t-elle, «  contre la détention arbi-traire » de son fils, Hassan, qui avait fait l’objet en décembre dernier d’un mandat d’arrêt

dans le cadre de l’enquête sur le rapt de Hannibal Kadhafi. Sa mère a déploré hier « l’ab-sence d’écho provenant de ceux qui défendent la cause de la disparition de l’imam Sadr et de ses frères  », estimant que cette cause « devrait être

nationale et rassembleuse ».Les partisans de l’ancien

député Hassan Yaacoub ont par ailleurs poursuivi leur mouvement de protestation contre sa détention, organi-sant hier une manifestation dans la région de Bourj el-Brajneh, à laquelle ont parti-cipé le frère de Hassan, Ali, et de nombreux habitants de la banlieue sud, ainsi que des personnalités religieuses et administratives, notamment le représentant du Conseil supérieur chiite islamique, le cheikh Adib Haidar. Les manifestants ont brandi les photos de l’imam disparu et de ses compagnons, Moham-mad Yaacoub et Abbas Ba-dreddine, et des portraits de l’ancien député emprisonné, ainsi que des calicots sur les-quels on pouvait lire : « Nous sommes tous Hassan Yaa-coub. »

La mère de Hassan Yaacoub entame une grève de la faim

Nouhad Machnouk pour une loi-cadre équipant la police afin qu’elle devienne entièrement en charge de la sécurité intérieure

Une vue de la marche de protestation.

Le ministre de l’Intérieur lors de sa tournée au siège des FSI. Photo Dalati et Nohra

5Libanmardi 12 janvier 2016

Opinion

Complimenter les autres,un art subtil

Une dépendance

Complimenter, c’est tout un art. Rien ne vaut, pour faci-liter les rapports humains, un compliment bien tourné. L’éloge sincère aide celui qui en est l’objet à prendre conscience de sa valeur per-sonnelle. Quant à son auteur, il est tout fier d’avoir su s’y prendre. Ce qui ne gâche rien, au contraire.

Jamais on n’oublie un éloge qui a fait réellement plaisir ni la personne à qui on le doit. Mais souvent, et c’est dom-mage, la gaucherie enlève au compliment toute sa valeur. Comme tout ce qui touche aux rapports humains, l’art de faire un compliment exige de la réflexion et de la pratique. Il est arrivé à tout le monde de se reprocher un de ces éloges qui «  tombent à plat  » parce que l’on n’a pas su choisir le bon moment ou le mot juste.

Un compliment qui peut servir de modèle est celui auquel on ne s’attend pas. Un jour un admirateur d’une grande violoniste lui fit un compliment qui la toucha droit au cœur. Celle-ci ra-conte que son admirateur ne lui avait pas dit qu’elle avait bien joué ; cela, elle le savait. Il lui avait dit que l’expression de sa physionomie, quand elle jouait ses partitions, était frappante et belle.

Il est humain d’éprouver du plaisir à être complimenté sur un point qui échappe à la no-toriété. Quiconque attire ainsi l’attention sur un aspect mé-connu de notre personnalité s’assure à jamais notre amitié.

Le compliment indirect,

celui que nous faisons ou que nous recevons par « rico-chet  », c’est-à-dire par per-sonne interposée, est des plus agréables.

Un journaliste reçut un jour d’un confrère une copie de lettre émanant de tierce personne, qui était une som-mité dans le monde du jour-nalisme. Cet homme, dans sa lettre, portait sur un des ar-ticles du journaliste en ques-tion un jugement qui le gon-fla de fierté, et le fait que cet éloge lui était transmis par un ami lui donnait encore plus de valeur.

L’éloge spontané peut nous toucher profondément. Mais la pratique en est difficile, car il procède de l’inspiration pure. Faisons plutôt en sorte que notre compliment ne rompe pas le fil de la conver-sation. Nous ferons plaisir sans causer aucune gêne, d’au-tant que certains n’aiment pas

que l’on attire trop l’attention sur leur personne.

Un des plus jolis «  com-pliments indirects  » est celui entendu d’un mari au bout de douze ans de mariage qu’il fit un jour à sa femme à l’occa-sion de l’anniversaire de leur mariage  : «  Je t’aime non seulement pour ce que tu es, mais aussi pour ce que je suis quand je me trouve près de toi.  » Parole plus précieuse à ses yeux que le très joli cadeau qui l’accompagnait – un man-teau de vison avec une rose –.

Les compliments faci-litent les rapports humains, dissipent chez ceux qui les reçoivent le doute et le décou-ragement et les incitent à de nouvelles grandes réalisa-tions. Comme l’a dit un phi-losophe : « La bonne volonté ne connaît pas de meilleur sti-mulant qu’un mot d’éloge ! »

Sylvain THOMAS

21 novembre, 11h30 ; Watan s’éveilla, un peu trop tard, les réveils matinaux n’étant plus son point fort depuis ses pre-miers jours de dépendance. Première pensée, le poison. Pour ce faire, il ira ce matin voir l’un des dealers du quar-tier, le plus riche de la région. Celui-ci, depuis un certain temps, lui offre des doses par-ci et par-là en échange de ses services et de sa loyauté. « Esclavage moderne » s’écria l’un de ses fils le 22 août der-nier !

Avant même de se brosser les dents, de manger ou de se raser, Watan franchit les sacs poubelles et se dirige chez son trafiquant. Dans la rue, les gens sont beaux, souriants et en pleine forme. Lui est pâle, maigre et aigri. Les choses

changent, la technologie évo-lue, le monde est désormais en perpétuel essor. Il regarde le ciel. Dans les années 60, il rêvait de devenir astronaute mais avait vite laissé tomber le rêve. Aujourd’hui, il est trop tard, il est trop faible. Il délaisse ses pensées et songe de nouveau à son péché «  mignon  », il aimerait bien devenir indépendant, ne plus dépendre de rien ni personne mais il se souvient de son voisin de palier qui a disparu le jour où il a caressé ce rêve d’indépendance.

Le monde va trop vite pour Watan, il aimerait bien écrire pour changer le monde. Il aimerait bien briller et être admiré, aider ses enfants, les voir grandir et leur apprendre à leur tour à changer le monde.

Qui sait, ils pourraient peut-être un jour devenir astro-nautes, applaudis, appréciés et aimés. L’instabilité de leur père étant trop pesante, ils se sont éloignés de lui, mais ils aimeraient l’aider à changer, à devenir un homme meilleur, eux qui recherchent inlas-sablement un idéal paternel sous d’autres cieux.

Watan frappe à la porte de son magouilleur préféré. Celui-ci évoque, comme toujours, des conflits avec le concurrent régional qui, selon lui, cherche désespérément à lui arracher des parts de marché. Notre Watan ne pro-nonce pas un mot. Cela faisait des années que les deux tra-fiquants se disputent Watan. Ils espèrent récupérer la belle demeure que son père lui avait

léguée et, pour se faire, ils lui offriront une mort lente et at-tendront la fin. Pions redou-tables des parrains qui se par-tagent le monde de la drogue, ils attendent patiemment depuis 1975. Trop occupés par le legs de son voisin, au-jourd’hui ce ne sera pas le tour de leur accro préféré.

De retour chez lui, Watan franchit les dix étages à pied : plus de courant depuis qu’il ne paye plus ses factures. Pas-sif depuis quelques années, il attend encore et toujours l’as-sistance promise par les dea-lers et refuse de se mettre au travail. Il pense à ses enfants qu’il avait mis à la merci des deux rapaces. Un jour il crut pouvoir profiter de leur conflit pour mieux vivre, mais désor-mais il est dépendant, du

poison, de leurs fausses pro-messes, de leur faux amour.

Il regarde autour de lui, il n’avait pas sorti la poubelle depuis quelques mois, il le fera demain, trop fatigué de n’avoir rien fait de la journée. Il s’allonge sur le lit et ose rêver. Il ose espérer qu’un jour il n’aura plus besoin du poi-son et de la fausse attention, qu’un jour il travaillera pour payer ses factures, qu’un jour il ramènera ses enfants vers lui et les aidera à changer le monde, il ose espérer qu’un jour il sera…indépendant.

Il s’allonge sur le lit et s’in-jecte une « dernière » dose de dépendance. Promis, c’est la dernière. Demain, il sera un dépendant.

Amr JOMAA

2016, année (dés)espoirFoie gras, chapon, saumon et caviar, nos estomacs repus semblent annonceurs de bon augure, ou est-ce seulement la tradition festive qui aveugle une énième fois nos yeux bril-lants d’émotion ?

Voici une nouvelle année qui démarre, un nouveau voyage autour du tout-puissant Soleil qui prend un rôle encore plus destructeur que jamais aupa-ravant ; il a fallu attendre fin décembre pour un semblant d’hiver, une tempête espé-rée depuis des semaines pour arroser un pays terriblement en manque d’eau. Pas trop tôt Dame Nature, les arbres com-mençaient à fleurir croyant le printemps déjà venu ! Hélas, comme grand-mère sur la piste

de danse, notre couche d’ozone n’est plus ce qu’elle était, et pas assez de monde s’engage à en apaiser les maux ou en limiter les faux pas.

Assis dans la chaleur de leurs maisons, les Libanais, bons vivants de nature, pro-fitent des festivités longue-ment attendues, oubliant ne serait-ce que quelques heures les imminents déménage-ments et probable destitution de leurs voisins à l’issue de la terrible annonce des nouveaux loyers. De vieux couples et des familles entières ne pourront bientôt plus payer les sommes dues suite à la récente loi rédi-gée sur les anciens loyers qui, jusqu’à récemment, étaient abordables ; comment des

sexagénaires et septuagénaires pourront-ils, sans emploi ou retraite décente, ne pas faillir à leurs contrats de location trop brusquement altérés ? Com-ment, avec un SMIC natio-nal aussi dérisoire, le peuple va-t-il trouver des logements décents dans un pays à infla-tion immobilière constante ?

Et comme si nos assiettes n’étaient pas assez grasses de mauvaises nouvelles, elles se retrouvent salies par les im-mondes monticules de déchets s’amassant toujours dans tous les coins et recoins de la capi-tale. D’odeurs nauséabondes à risques cancérigènes, si ce n’est dans les terribles eaux débordant dans les rues par manque de systèmes d’égouts

décents, c’est peut-être bien dans nos poubelles que nous finirons noyés.

Mais la liste ne s’arrête pas là, minuit ne saurait arriver si tôt sans plat de résistance ou dessert ! Nous n’avons toujours pas de président ou même de gouvernement pro-ductif, eh oui ! Si certains croient encore au père Noël, ils ne croient par contre plus à la toute-puissance politique du pays. Entourés de parti-sans toujours aussi naïfs des différents partis à la langue de bois et au cœur de fer, le futur de notre État n’a pas l’air très réjouissant.

Et que dire de la situation du reste du monde ? Elle n’a rien de sucré et dénote même une

pointe d’amertume ; les pays « intouchables  » se trouvent infiltrés, les coupables restent en liberté, chacun a peur de son voisin et toute la terre fait l’autruche ; ça passera, tout passe.

Pour 2016, on ne peut qu’espérer – même si l’on n’annonce qu’un climat de désespoir – de meilleurs jours, des jours de paix et de stabi-lité après un chaos trop lon-guement imposé, et peut-être chacun se rappellera que si l’on se bat, c’est pour notre terre, notre quotidien, pour les hommes d’aujourd’hui, de demain, mais aussi pour ceux qui ne sont hélas plus là.

Maria HOMSY

Quelles sont nos valeurs nationales communes et partagées, exprimées et concrétisées par des pères fondateurs du Liban, aux périodes charnières de 1920 lors de la proclama-tion du Grand Liban, et de 1943 lors du pacte national et de l’indépendance ?

La question ne s’adresse pas cette fois à des aca-démiques, intellectuels et spécialistes, mais à des élèves du secondaire de plus de quarante écoles qui vont, avec l’aide pas trop directive de leurs professeurs, découvrir par eux-mêmes ces valeurs fondamentales aujourd’hui méconnues, violées et sou-vent polluées dans des dis-cours polémiques.

Apprendre l’histoire ? Non. Il s’agit de la décou-vrir par soi-même, la vivre, se l’intégrer, la revivre, avec concentration sur des acteurs, figures vivantes, pionnières et ceux et celles les plus modestes, pour construire une mémoire mieux immunisée du Li-ban des 10 452 km2 et de nos grands engagements nationaux.

Dans la continuité des objectifs de l’association Gladic (Groupement liba-nais d’amitié et de dialogue islamo-chrétien), créée en 2012, la table ronde organisée dans le cadre du «  master en relations isla-mo-chrétiennes  » à l’USJ et qui a groupé plus de quarante enseignants de tous les mohafazats vise à faire participer les élèves du secondaire à une in-vestigation personnalisée sur notre histoire mou-vementée et glorieuse des années 1920-1943. Le tout débouchera sur une séance collective à l’USJ, pour la présentation des travaux et la publication ultérieure des productions dans un document collectif qui servira de soutien pédago-gique pour la diffusion et l’extension de l’expérience. Les acteurs et bénéficiaires sont donc les jeunes liba-nais assoiffés de repères et le plus souvent débous-solés et dégoûtés par des palabres et des cogitations polémiques.

Le noyau d’ensei-gnants réunis est appelé à s’étendre, en partant de la conviction que sou-ligne le recteur de l’USJ et président de Gladic, le Pr Salim Daccache  : «  Le Liban uni est bien ici,

avec la capacité de briser les murailles, vous êtes en effet avec nous, par acte volontaire, endogène et déterminé, pour apporter une plus-value culturelle nationale, une édification en profondeur de l’être libanais, du tissu dont les mailles sont entremêlées. »

Il ressort de la table ronde une pédagogie d’in-vestigation et des perspec-tives de productions col-lectives en 2016.

1. Identité et valeurs nationales partagées  : le programme interscolaire de Gladic peut dévier de sa finalité s’il est réduit à une recherche historique, même fort scientifique, mais conventionnelle. Le problème est celui de la mémoire. Le plus souvent l’élève libanais mémorise dans un livre dans un but utilitaire et déverse le sa-voir (est-ce vraiment son savoir ?) à l’examen, alors qu’il acquiert sa mémoire dans sa famille, son milieu, la rue, le groupe des pairs, les événements de chaque jour…

La consolidation de l’identité libanaise pour demain, de la libanité pro-fonde, comporte quatre composantes  : 1) l’amour et la fidélité pour la patrie même quand elle est mal gouvernée, du fait que la patrie n’est pas les gou-vernants, et surtout pas un hôtel haut standing ; 2) la perception psycho-logique globale de tout le Liban des 10 452 km2 ; 3) l’attachement aux grands « engagements nationaux » (ta’ahudât wataniya), sui-vant l’expression vers la fin de sa vie d’Edmond Rabbath, c’est-à-dire aux Pactes et à la Constitution ; 4) la perception commune du danger extérieur, per-ception génératrice de so-lidarité au-delà de tous les clivages.

On relève dans cette perspective que face à «  l’état de fragmentation et de dégradation des va-leurs  » (Ahmad Hoteit), il faudra «  humaniser l’histoire vécue, en consi-dérant non seulement des données, mais les acteurs, ceux animés par la liberté et la volonté d’indépen-dance  » (Souad al-Ha-kim), «  l’histoire n’étant pas exclusivement mili-taire et politique » (Ghada Daher). Des approches contextualisées et pluri-dimentionnelles (Lamia

Hitti) permettent d’aller au-delà des divergences et «  d’appréhender les ques-tions controversées  » (Ali Hallak).

2. La redécouverte par les jeunes de notre alpha-bet national  : grâce à un processus de suivi par les membres du Comité exécutif de Gladic et du master en relations islamo-chrétiennes à l’USJ et des étudiants du master, sous la direction de la coordon-natrice du master, Roula Talhouk, les élèves du secondaire de plus de qua-rante écoles au Liban vont découvrir des figures pion-nières (sont-elles vraiment connues des jeunes ?), et celles qui, modestement, ont forgé les valeurs liba-naises de solidarité et de convivialité entre les an-nées 1920-1943. On rap-porte au cours de la séance le sentiment de désarroi quand, dans une enceinte universitaire, il y a quelques années, des étudiants ont brandi les armes ! Qu’avons-nous donc ap-pris ? (Lamia Hitti).

Gladic poursuit un pro-gramme sociopédagogique pour cela, mais sans pro-grammation et directi-vité des élèves suivant des formes préétablies. Les professeurs aident, sti-mulent, proposent, sug-gèrent… mais c’est la créa-tivité et l’expérimentation personnelle qui vont forger la mémoire immunisée, collective et partagée de nos valeurs nationales. En-seignants et élèves seront des partenaires dans des investigations sur l’histoire vivante, l’histoire orale, celle peut-être du grand-père et de la grand-mère… pour déboucher sur une conviction commune (Ah-mad Hoteit). La produc-tion sera «  riche, norma-tive et servira de modèle à d’autres productions didactiques et culturelles de soutien » (Miriam Has-san). C’est ainsi que nous allons vers la réconciliation (Saints-Cœurs, Baalbeck). Les conditions du pro-gramme interscolaire four-nissent des détails sur les objectifs et les conditions (Ziad Chalhoub).

Antoine MESSARRAMembre du Conseil

constitutionnelTitulaire de la chaire Unesco

d’étude comparée des religions, de la médiation et

du dialogue, USJ

L’historiographie libanaise vivante de nos valeurs et identité

TribuneHommage

Le néant n’est pas une fatalité Par Fouad BOUTROS

En hommage à Fouad Boutros, nous avons choisi de publier la dernière contribution de cet ami indéfectible de « L’Orient-Le Jour » dans les colonnes du journal, publiée en tant qu’éditorial dans le cadre du supplément politique annuel de « L’OLJ » paru le 29 mai 2009 sous le titre « Résistance culturelle ». Plus qu’une simple opinion, il s’agit d’une leçon de philosophie politique qui reste tout à fait d’actualité, puisque les questions qui y sont abordées sont encore les mêmes en 2016, et se posent avec encore plus d’acuité. Le témoignage de Fouad Boutros avait déjà à l’époque – et a encore plus maintenant, c’est le moins qu’on puisse dire – des échos d’éternité.

L’Orient-Le Jour

J’ai beaucoup hésité avant de reprendre ma plume pour contribuer à ce supplément. Pour être parfaitement hon-nête, je ne suis pas vraiment convaincu de la pertinence de ma contribution. Il est en effet particulièrement difficile et délicat pour moi d’exprimer la moindre certitude actuelle-ment concernant le Liban et son avenir. Et pour cause  : rien n’a jamais paru aussi incertain. Notre pays semble posséder la faculté de déjouer toutes les prévisions, de dé-construire tous les concepts, d’échapper à, sinon de dé-truire, toutes les catégories d’analyse. Est-ce pour autant une qualité ? Je ne suis pas près de le penser, dans la me-sure où cette particularité ne l’a pas sauvé, jusqu’à présent, de sa chute vertigineuse dans les abysses de la médiocrité et de l’indétermination, alors surtout que les objectifs des États impliqués n’ont atteint ni la netteté ni l’harmonie de nature à faciliter cette tâche.

Le président Fouad Ché-hab ne s’y est jamais trompé, lui qui me confia, il y a main-tenant plus d’un demi-siècle : «  Nous n’avons pas réussi à fonder une nation, tâchons au moins d’édifier un État et des institutions.  » Ce n’était pas du scepticisme, mais de la lucidité. Après toutes ces années et ce déluge absurde de violences et de souffrances qui n’en finit pas d’emporter le pays, l’État lui-même paraît condamné, du fait des mouve-ments incessants des rapports de forces régionaux et inter-nationaux et de l’irresponsa-bilité et du manque de clair-voyance des hommes qui ont pris en charge, au fil des ans, la chose publique. Condamné à ne demeurer qu’au stade du projet tant de fois promis et reporté sine die, l’État ne se résume quasiment plus au-

jourd’hui qu’à des institutions paralysées. Aux espoirs tenus de voir le Liban avancer vers l’établissement d’un appareil étatique rationnel et moderne ont succédé les angoisses lan-cinantes d’un effondrement de l’entité elle-même.

Il ne faut pas se leurrer sur le diagnostic  : notre crise est ontologique. Il s’agit d’une crise nationale, et non d’une crise politique institution-nelle, traditionnelle, «  clas-sique ». Aussi ne sert-il à rien de traiter les épiphénomènes de la crise. C’est directement au cœur du problème qu’il faut aller, pour en analyser les raisons profondes. Pour cela, il faut aussi avoir le courage de laisser les sentiments de côté et d’étudier le problème froidement, avec rigueur et détachement, sans cette pas-sion instinctive qui continue de peser sur nous comme un anathème, sinon une fatalité. Le mythe est l’ennemi de la vérité, disait Kennedy. Ces-sons donc de vivre dans la mythologie, de nourrir notre pays, déjà suffisamment di-visé, de nouvelles légendes. Faisons face à la réalité avec courage et sens de la mesure.

Depuis la fondation du Liban moderne, le fossé n’a cessé de s’élargir entre l’État et la nation. Si bien qu’au-jourd’hui, ce sont les valeurs de la République, ce corpus symbolique sur lequel le Li-ban moderne a été édifié et qui faisait plus ou moins encore l’objet d’un consensus natio-nal, au demeurant fortement fragilisé, qui sont aujourd’hui plus que jamais remises en question. Pour la première fois, des voix s’élèvent même pour réclamer ouvertement des modifications constitu-tionnelles et structurelles qui, si elles venaient à se réaliser, viendraient à dénaturer pro-fondément la nature du sys-

tème démocratique libanais, la formule sur laquelle tient l’édifice national tout entier. C’est ce qui me pousse à dire que le Liban est menacé dans son essence et son âme, dans son identité et sa capacité à continuer d’exister.

Le danger s’exprime aussi dans cette campagne systéma-tique menée contre la liberté d’opinion et d’expression, et qui a mené à des dérives impardonnables, et parfois même irréparables, contre des journalistes et des institu-tions médiatiques. Fortement embrigadée, la société sous ses formes diverses dérive progres-sivement, dangereusement  : les tabous sautent, le discours politique n’a jamais été aussi ri-sible, l’échelle des valeurs et les mœurs politiques échappent de plus en plus à tout règne moral. Même l’ultime – la seule ? – leçon à tirer de la guerre, celle de ne plus utiliser les armes à l’intérieur à des fins politiques, de renforcer le monopole de la violence légitime et de neu-traliser les civils de tout conflit potentiel, semble visiblement avoir été escamotée. Le Liban ne ressemble plus au Liban. La crise d’identité n’aura jamais été aussi profonde.

D’autres signes saillants au

niveau de la société paraissent distinctifs d’un profond ma-laise existentiel : ainsi certains glorifient-ils la vertu verbale-ment, au moment même où ils pratiquent d’une manière éhontée le mensonge, la manipulation, le vice et le cy-nisme dans la vie publique. La démagogie connaît des heures de gloire. Le dégoût n’a ja-mais été aussi profondément ressenti au sein de l’opinion publique  : c’est que l’atteinte à l’intelligence du citoyen n’a jamais été aussi forte. Le slogan, grand ennemi de la réflexion, n’a jamais aussi bien fonctionné.

Si le peu d’illusions que je possédais encore concernant ce pays ont quasiment disparu avec le temps, je n’ai cepen-dant pas perdu ma faculté de m’indigner. Je pense ainsi qu’il est toujours nécessaire de flétrir la bêtise, la banalisa-tion de la violence, de la cor-ruption, de la servilité et des abandons de souveraineté.

C’est probablement au niveau du concept de ci-toyenneté que peut résider aujourd’hui l’essence de la solution aux problèmes. Car il convient de rappeler qu’il existe un lien intrinsèque entre la citoyenneté et la foi dans la convivialité dans le cadre d’un État démocratique uni, indépendant et souverain, qui serait fondé sur la règle de droit et ne dépendrait pas de l’humeur du gouvernant et de sa volonté arbitraire. Un lien comme celui de la citoyen-neté, s’il est solide et transpa-rent, aurait le dessus sur tout autre lien comme la commu-nauté ou la famille. Identifier l’État à une communauté ou à un quelconque groupe-ment, mesurer l’allégeance à la patrie en fonction du secta-risme ou du fondamentalisme confessionnel sont l’expres-sion d’une mentalité rétro-

grade qui ne saurait faire bon ménage avec l’objectif recher-ché  : l’intangible État. Mais, paradoxalement, détruire le très imparfait système confes-sionnel pour les besoins d’une IIIe République improbable motivée par d’étroits enjeux de pouvoir, et placer le Liban sous la menace de la loi du nombre, c’est porter le coup fatal à tout ce qui reste de la République. Le testament du très regretté imam Chamsed-dine devrait en faire réfléchir plus d’un à cet égard.

Je veux quand même conti-nuer à croire, mais sans trop d’illusions, que l’élite de demain, plus lucide, plus rai-sonnable, plus consciente des limites et des carences de l’en-treprise, peut encore prendre l’initiative de construire l’État et de permettre au citoyen de s’émanciper dans un climat démocratique. Une remarque, dans ce cadre  : les analystes politiques jouent un rôle fon-damental au sein du système démocratique. C’est en effet à eux d’éveiller la société, de la former, de la maintenir en alerte et de la responsabiliser. C’est aussi à eux d’orienter les gouvernants lesquels doivent en retour être conscients et responsables – avec une juste balance, sans trop les honnir, ni trop les servir.

Le néant n’est pas une fata-lité. L’histoire nous apprend qu’aucun processus n’est irré-versible. L’espoir est toujours permis, à condition de réagir avec intelligence et sincérité.

Le courage, la vitalité, la foi, l’attachement à sa terre, et surtout, une aspiration peu commune à la liberté, ne sont-ils pas les éléments de cette culture de résilience qui permet au peuple libanais de survivre depuis presque un demi-siècle dans la crise permanente et d’en espérer la solution ?

« Comme il n’y a de raison, de principe, d’élévation véritable que dans les principes de liberté, il y a toujours quelque chose de faux, d’étroit et même de ridicule dans les ennemis de ces principes et à quelque hauteur que le sort les place. »

Benjamin Constant

Vient de paraître

Victoire, ex-mannequin, témoigne contre le « diktat de la maigreur »La jeune femme de 23 ans vient de publier un ouvrage dans lequel elle fait part de son expérience dans le domaine du mannequinat et de la lutte qu’elle a menée contre l’anorexie.Trois pommes par jour pour seul repas, poisson ou pou-let une fois par semaine  : Victoire Maçon Dauxerre a sombré dans l’anorexie quand elle était top model. Dans son ouvrage, Jamais assez maigre. Journal d’un top model, paru la semaine dernière aux éditions Les Arènes, la jeune femme témoigne de son calvaire.

«  On ne peut pas impo-ser un corps malade en idéal de beauté, c’est criminel.  » D’emblée, la jeune femme de 23 ans donne le ton de son ouvrage, cinq ans après une carrière météorique de huit mois, au cours de laquelle elle a défilé à New York, Milan, Paris, pour des grands noms dont Alexander McQueen, Céline et Miu Miu.

À l’époque, Victoire Ma-çon Dauxerre, qui fait 1,78 m, était descendue à 47 kg. Aujourd’hui, la jeune femme qui se destine désormais au métier de comédienne, se fé-licite de la législation adop-tée en France en décembre dernier, interdisant les mannequins trop maigres. Conformément à cette loi, l’activité de mannequin est soumise à un certificat mé-dical qui prend notamment en compte l’indice de masse corporelle (IMC). Estimant que le texte a «  dix ans de retard  », la jeune femme souligne qu’une telle mesure l’aurait empêchée de travail-ler. «  Un médecin aurait vu que j’avais le pouls super-faible, je perdais mes che-veux, j’avais de l’ostéoporose,

je n’avais plus mes règles, confie-t-elle. Quand on a le teint terreux, limite vert, on voit tout de suite qu’il y a un problème. »

Victoire Maçon Dauxerre avait 18 ans lorsqu’elle a été repérée. Elle faisait du shop-ping avec sa mère à Paris. Fille d’un ingénieur et d’une artiste, elle préparait son bac, rêvait d’étudier les sciences politiques, mais s’est laissée convaincre par l’aventure du mannequinat. Elle entrait alors à l’agence Élite.

«  Personne ne m’avait dit “tu dois perdre du poids”  », raconte-t-elle. «  On m’avait dit, “en septembre, tu fais les Fashion Weeks, la taille du vêtement sera du 32-34, tu dois entrer dedans”. C’est à ce moment-là que j’aurais dû partir », regrette cette longue jeune femme châtain aux yeux bleus, qui porte désormais du 38.

« Omerta »Elle s’est alors affamée pour

arriver à la taille requise. Elle perdit une dizaine de kilos en deux mois, durant l’été. Pour y arriver, elle mangeait trois pommes par jour et buvait des boissons gazeuses, dont les bulles « calent ».

«  Plus je maigrissais, plus je me trouvais grosse  », ex-plique cette «  bonne élève  », qui reconnaît qu’il y a «  sans doute un terrain pathologique à l’anorexie ». « Mais voir des images toute la journée qui vous confirment que la beauté c’est la maigreur, ça ne fait

qu’inciter à cela », remarque-t-elle.

Dans son livre, elle raconte avoir vu dans les coulisses des défilés des mannequins grignoter devant les camé-ras, avant d’aller se faire vo-mir aux toilettes une fois les journalistes partis. Elle avait participé à des séances photo où seuls les photographes avaient à manger et était tom-bée d’inanition et de fatigue dans la rue en pleine Fashion Week de New York.

«  Les filles qui bossent aujourd’hui diront probable-ment que je mens parce que si elles veulent continuer, elles ne peuvent rien dire. Il y a une véritable omerta dans le milieu », dénonce encore Vic-toire Maçon Dauxerre.

«  Les mannequins ne sont rien, affirme-t-elle. Ce sont juste des cintres. Dans les années 1980, les top models étaient des personnalités. Aujourd’hui il faut s’effacer derrière le vêtement.  » La jeune femme en veut aussi «  aux maisons de couture  ». « Les créateurs ne veulent que des corps androgynes, on ne veut pas célébrer le corps de la femme », insiste-t-elle.

«  Karl Lagerfeld dit que personne ne veut voir des grosses défiler. Mais entre ce qu’on voit maintenant et des grosses, il y a quand même de la marge !  » s’insurge-t-elle, en colère contre ce « diktat de la maigreur ».

Quand, à bout, elle décida finalement d’arrêter le man-nequinat, «  personne n’a

compris ». Elle tomba dans la boulimie et fit une tentative de suicide. «  Tout le monde me disait “tu as la vie rêvée”. Mais moi je n’ai jamais été aussi malheureuse  », raconte Victoire Maçon Dauxerre,

qui indique avoir reçu depuis l’annonce de son livre plein de témoignages et de messages de soutien.

Anne-LaureMONDESERT/AFP

6 Santé mardi 12 janvier 2016

Une nouvelle ère d’innovations en matière de santéPar Joseph JIMENEZ

Nous assistons actuellement à une nouvelle vague d’innova-tions en matière de soins de santé, annonciatrice des sys-tèmes de santé les plus intelli-gents, les plus connectés et les plus efficaces que le monde ait jamais connus. Une véritable révolution de nouvelles tech-nologies et d’autres traitements novateurs promet aujourd’hui de refaçonner la pratique de la médecine, de transformer l’expérience du patient et de créer les conditions favorables à l’émergence d’innovations encore plus nombreuses.

Il suffit d’examiner les chiffres pour s’en rendre compte. L’an dernier, un nombre record de soixante et un médicaments ont été introduits à travers le monde, contre une moyenne de trente-quatre au cours de la décennie précédente. Plus de 40  % de ces médicaments concernent des maladies rares ou difficiles à traiter, telles que l’hépatite C, le méningocoque B, ou encore le mélanome métastatique. D’autres avancées pointent également à l’horizon. D’après les estimations, environ 70 % des médicaments actuellement en cours de développement dans l’industrie constitue-raient des traitements « first in class », c’est-à-dire recourant à de tout nouveaux mécanismes d’action contre la maladie.

Cette nouvelle vague d’in-novations est attribuable à trois facteurs-clés : capacité à individualiser les traitements, possibilité d’une mise sur le marché plus rapide et, enfin, amélioration de l’engage-

ment des patients.Tout d’abord, plusieurs

avancées majeures concer-nant notre connaissance de la génomique – à savoir la manière dont les maladies se manifestent et se développent dans notre organisme au ni-veau génétique – renforcent aujourd’hui notre capacité à cibler la maladie à chacun de ses stades, ainsi qu’à amélio-rer l’expérience du patient. Les marqueurs génétiques permettent par exemple de déterminer si tel médicament sera efficace chez tel patient, améliorant ainsi les perspec-tives d’un patient, tout en lui épargnant les effets secondaires potentiellement douloureux de traitements qui, probablement, ne seront pas efficaces chez lui.

En ce qui concerne les pa-tientes atteintes d’un cancer du sein au stade précoce, les marqueurs génétiques per-mettent d’évaluer si la chimio-thérapie produira un impact, ou si la seule thérapie hormo-nale constitue une meilleure option. Un nouveau médica-ment contre le cancer du pou-mon, développé par Novartis dont je suis à la tête, se révèle uniquement efficace chez les patients atteints d’un cancer non à petites cellules, lesquels présentent une mutation gé-nétique particulière.

L’exploitation de notre connaissance de la génomique aux fins d’une amélioration des soins de santé n’en est qu’à ses débuts. Domaine d’investiga-tion particulièrement promet-teur, la technologie CRISPR est un outil de pointe qui

pourrait nous permettre de supprimer, de réparer ou de remplacer certains gènes à l’origine de maladies. À l’heure où ne cesse de se préciser notre compréhension des caractéris-tiques d’une maladie propre à un patient, les traitements sont voués à devenir de plus en plus efficaces et à réduire le risque d’effets secondaires.

Les progrès accomplis en termes de compréhension des maladies viennent par ailleurs dynamiser l’efficacité du pro-cessus de développement des médicaments, rendant pos-sible une plus rapide mise sur le marché des dernières inno-vations. Des tests génétiques sont par exemple effectués afin de présélectionner les parti-cipants aux essais cliniques, ce qui permet de réduire les délais de recrutement. Grâce à cette approche, les chercheurs peuvent débuter leurs travaux en seulement trois semaines, contre trente-quatre semaines en moyenne pour un essai cli-

nique standard. Ajoutez à cela notre capacité à analyser plus rapidement les données, ainsi qu’à prendre des décisions plus précises concernant les dosages et la durée nécessaire aux essais cliniques se réduit considérablement.

Enfin, les données et temps réel et les nouveaux outils technologiques promettent d’améliorer l’engagement et l’adhésion des patients, no-tamment chez ceux atteints de troubles chroniques provoqués par des maladies non trans-missibles (MNT). À mesure du vieillissement de la popula-tion à travers le monde, il faut s’attendre à ce qu’augmente l’incidence des MNT, dont il est prévu qu’elles représentent chaque année 52 millions de décès à partir de 2030. Plus de 80 % des décès provoqués par les MNT sont la conséquence de troubles chroniques, comme les maladies cardio-vasculaires et respiratoires, le cancer et le diabète.

À l’heure actuelle, le manque d’adhésion des patients à leur régime médicamenteux constitue une problématique majeure dans le traitement des MNT. Aux États-Unis par exemple, parmi les patients diabétiques respectant le moins leur traitement, 30  % risquent une hospitalisation au cours de l’année, contre 13 % des patients y adhérant avec sérieux. Ceci représente d’importants coûts pour les systèmes de santé – chaque année environ 200 milliards de dollars aux États-Unis et 125 milliards d’euros dans l’Union

européenne. Ainsi, les tech-nologies favorisant une plus grande implication des pa-tients concernant leur propre santé ainsi qu’une meilleure adhésion à leur régime de trai-tement pourraient permettre une gestion plus efficace de la maladie, une réduction du nombre d’hospitalisations et une diminution des coûts.

Les progrès révolutionnaires actuellement accomplis en matière de soins de santé sont en grande partie attribuables aux nouvelles informations issues de la génomique, à la disponibilité de mégadonnées qui déterminent en temps réel les décisions, à des traitements individualisés et mieux ciblés, ainsi qu’à des systèmes de délivrance plus intelligents et plus connectés. Et cette révo-lution ne fait que commencer. D’autres avancées suivront, grâce à une convergence entre science et technologie, et no-tamment à mesure que des ac-teurs non traditionnels feront leur entrée dans le secteur de la santé. À cet égard, les par-tenariats entre les sociétés de soins de santé et les entreprises technologiques revêtiront une importance croissante.

Nous vivons une période fascinante en matière de santé, à l’heure où de nombreuses in-novations de rupture pointent à l’horizon. Les nouvelles s’annoncent excellentes, aussi bien pour les professionnels que pour les patients.

© Project Syndicate. Traduit de l’anglais par Martin Morel.

Joseph Jimenez est PDG de Novartis.

Pancakes au potiron

– Les fibres alimentaires sont indispensables au bon fonctionnement digestif.– Les antioxydants aident à neutraliser tout com-posé nocif pour les cellules.– Les caroténoïdes sont des pigments végétaux responsables des couleurs rouge, orange, jaune et verte des fruits et légumes. Ils possèdent des propriétés antioxydantes.– La vitamine A a des propriétés antioxydantes. Elle est aussi essentielle pour la vision, pour renfor-cer la solidité des os, comme pour le maintien de la peau.– La vitamine C ralentit le vieillissement des cellules, augmente la résistance aux infections, favorise l’absorption intestinale du fer et lutte contre la fatigue.– La vitamine E joue un rôle dans la protection des membranes cellulaires. Elle a également des propriétés anti-inflammatoires et vasodilatatrices.– Le potassium joue un rôle dans la contraction musculaire. Il aide à maintenir une pression arté-rielle normale.– Le magnésium aide à prévenir les maladies cardio-vasculaires et à réguler le taux de sucre dans le sang. Il aide également à la relaxation musculaire.– Le fer est essentiel pour lutter contre l’anémie.

Petit lexique

Temps de préparation et de cuisson : 70 minutes.Portions : 8.

Cette rubrique aborde les bienfaits nutritionnels d’un aliment.Elle est réalisée en collaboration avec Nicole Maftoum, diététicienne. Site Web : www.eatlikenicole.com ; Facebook : Eat Like

Ingrédients– 1 verre de potiron– 1 verre de lait faible en matières grasses– 1 œuf– 1/2 verre de farine au blé entier– 8 cuillères à soupe de sirop d’érable– 1 cuillère à soupe de cassonade– 1,5 cuillère à thé de Baking Powder– 1/4 cuillère à thé de sel– de l’huile en vaporisateur.

Préparation– Faire cuire le potiron. Le broyer.– Dans un bol, mélanger la farine, le sucre, le Baking Powder et le sel. Ajouter le lait, l’œuf et le potiron. Mélanger jusqu’à obte-nir une pâte homogène.– Chauffer une poêle à revêtement anti-adhésif. La vaporiser d’huile. Verser une louche du mélange. Cuire le pancake pendant une minute, le retourner et le cuire de l’autre côté.– Servir avec une cuillère à soupe de sirop d’érable.

Chaque portion renferme quelque 140 calories.

Bien & Bon

Ce pancake à base de potiron est une bonne source de fibres et d’antioxydants. Le potiron, aliment faible en calories, est aussi riche en vitamines A, C et E. Il constitue de plus une importante source de potassium, de magnésium, de fer, de caroténoïdes dont l’alpha-carotène et le bêta-carotène.

Diététique

Le nouveau guide américain recommandemoins de sucre, de graisse et de selLes Américains devraient réduire leur consommation de sel, de graisse et de sucre, selon le dernier guide diététique du gouvernement fédéral qui, pour la première fois, établit des li-mites spécifiques pour certains aliments, rapporte l’AFP.

Ainsi, le guide recommande que les adultes consomment moins de 10 % de leurs calo-ries quotidiennes provenant de sucre ajouté dans les aliments préparés et les sodas. Il fau-drait qu’ils limitent également à moins de 10 % celles venant des graisses saturées, précise le document produit par les

départements de l’Agriculture (USDA) et de la Santé. Il est estimé que les Américains consomment actuellement en moyenne 13 % de calories pro-venant de sucre ajouté.

La consommation de sel ne devrait pas dépasser 2,3 mg par jour et les Américains devraient manger moins de viande rouge et transformée, et privilégier les fruits et légumes.

Ce dernier guide diététique, qui est publié tous les cinq ans, reprend en grande partie les recommandations faites début 2015 par un groupe d’experts indépendants nommés par

le gouvernement et qui a fait l’objet d’une levée de bouclier des groupes agroalimentaires.

Ce document est publié alors que l’administration du président Barack Obama cherche à combattre l’obésité dans le pays, qui touche plus d’un tiers des adultes et 17 % des enfants. Au total, plus des deux tiers des Américains sont en surpoids ou obèses.

« Protéger la santé des Amé-ricains doit inclure les outils nécessaires leur permettant de faire des choix d’une ali-mentation saine dans leur vie quotidienne », a souligné dans

un communiqué la ministre de la Santé, Sylvia Mathews Burwell. «  Il est plus facile d’avoir un régime alimentaire sain en se concentrant sur de petites modifications de ce que nous mangeons et buvons », a-t-elle ajouté.

Près de la moitié de tous les adultes souffrent d’au moins une maladie chronique évitable liée à une mauvaise alimenta-tion et à un manque d’activité physique, comme l’hyperten-sion artérielle, le diabète et certains cancers, selon les au-torités sanitaires. Des études ont établi un lien entre un

taux élevé d’obésité et certains aliments ou boissons sucrées, et l’Organisation mondiale de la santé a publié un rapport en octobre dernier classant la viande transformée, essentiel-lement la charcuterie, dans la catégorie des agents « cancéro-gènes pour l’homme ».

Par ailleurs le nouveau guide diététique entérine des indi-cations scientifiques grandis-santes selon lesquelles le fait de consommer des aliments riches en cholestérol, comme les œufs ou les crevettes, a peu d’effets sur le niveau de cette substance dans le sang.

Étude

Le risque de mortalité lié à l’obésité est sous-estimé

Le risque de mortalité lié à l’obésité est sous-estimé dans la plupart des études parce que celles-ci s’appuient sur une seule mesure de l’indice de masse corporelle et non sur les variations de poids sur de plus longues périodes, selon des travaux publiés dans l’édition en ligne des Comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS), rapporte l’AFP.

Les études qui ne font pas de distinction entre les per-sonnes n’ayant jamais dépassé un poids normal et celles qui ont été obèses ou en surpoids avant de maigrir sont trom-peuses, car elles ne tiennent pas compte des effets durables sur la santé d’un excès pon-déral. En outre, un amaigris-sement résulte souvent d’une maladie.

«  Les risques liés à l’obé-sité ont été obscurcis dans

les recherches précédentes parce que la plupart des études prenaient en compte le poids pris une seule fois », explique Andrew Stokes, professeur adjoint de santé publique à l’Université de Boston, un des principaux auteurs. «  Le simple fait d’incorporer les mesures du poids dans le temps clarifie les risques de l’obésité et montre qu’ils sont beaucoup plus grands qu’esti-més jusqu’alors », ajoute-t-il.

Une fois pris en compte, les effets néfastes du surpoids sur la santé augmentent très nettement par rapport à une personne ayant toujours eu la ligne. De plus, aucun effet protecteur de l’embonpoint n’a été constaté, contraire-ment à ce que de précédentes recherches suggéraient, in-dique la recherche.

Ces chercheurs ont déter-miné que le risque de morta-

lité des personnes qui avaient un poids normal au moment de l’enquête mais avaient été obèses ou en excès pondéral dans le passé était 27  % plus élevé que pour ceux ayant tou-jours gardé la ligne. Ils ont éga-lement observé une plus grande prévalence de diabète de type 2 et de maladies cardio-vascu-laires parmi les personnes qui ont eu un indice de masse cor-porelle (IMC) plus élevé que la normale et ont ensuite perdu du poids, par rapport à ceux ayant toujours été minces. L’obésité à un certain âge pourrait prédis-poser à ces pathologies, même si les personnes perdent ensuite du poids pour retrouver un IMC normal, expliquent ces chercheurs.

Les auteurs de cette étude ont utilisé des données prove-nant d’une vaste enquête natio-nale sur la nutrition menée aux États-Unis de 1988 à 2010.

Les effets néfastes du surpoids sur la santé augmentent très nettement par rapport à une personne ayant toujours eu la ligne, selon une étude parue dans l’édition en ligne des Comptes rendus de l’Académie américaine des sciences. Photo Bigstock

7Carnetmardi 12 janvier 2016

Les résultats du Loto n° 1 369Numéros gagnants : 3 – 16 – 17 – 18 – 29 – 33Numéro complémentaire : 411er rang (6 bons numéros) : pas de grilles gagnantes2e rang (5 bons numéros + complémentaire) : pas de grilles gagnantes3e rang (5 bons numéros) : Valeur totale des lots : 56 993 580 LLNombre de grilles gagnantes : 29Lot pour chaque grille : 1 965 295 LL4e rang (4 bons numéros) :Valeur totale des lots : 56 993 580 LLNombre de grilles gagnantes : 1 106Lot pour chaque grille : 51 531 LL5e rang (3 bons numéros) :Valeur totale des lots : 143 768 000 LLNombre de grilles gagnantes : 17 971Lot pour chaque grille : 8 000 LLSommes cumulées du 1er rang pour le prochain tirage n° 1 370 : 1 570 356 427 LL Sommes cumulées du 2e rang pour le prochain tirage n° 1 370 : 56 351 555 LL.

Les résultats du Zeed n° 1 369Numéro gagnant : 089261er rang : 32 686 865 LLNuméro gagnant : Montant total des lots : Nombre de billets gagnants : Lot unitaire par billet : Billets dont les numéros se terminent par : 8926Lot unitaire par billet : 450 000 LLBillets dont les numéros se terminent par : 926Lot unitaire par billet : 45 000 LLBillets dont les numéros se terminent par : 26Lot unitaire par billet : 4 000 LLCumul reporté du 1er lot Zeed : 75 000 000 LL.

3 41

Les résultats du Loto n° 1 36916 17 18 29 33

Nécrologie

Condoléances

Pensée pieuse

RemerciementsPour placer vos annonces Carnet à partir du web :www.lorientlejour.com, onglet « Carnet ».

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Remerciements

La famille de la regrettée

YOUMNA MUHIEDDINE HOSS

épouse de l’ingénieur Maysarah Khalil Sukkar

remercie tous ceux qui se sont associés à son deuil par leur présence ou leurs

appels téléphoniques. Elle remercie en particulier les anciens et actuels ministres

et députés, les autorités religieuses, les personnalités politiques, judiciaires, militaires,

administratives, civiles et les diverses associations, ainsi que les parents et les amis

qui sont venus de l’étranger, de même que tous les employés des sociétés, et les prie de trouver

ici l’expression de sa gratitude émue.

Son épouse : Yvonne KassisSes enfants : Marc, son épouse Martine Mignolet et leur famille (à l’étranger)Georges, son épouse Léna Boustany et leur familleJean Maroun, son épouse Gisèle Hobeika et leur familleCamille, son épouse Cécile Heraly et leur famille (à l’étranger)Philippe, son épouse Ghada Azar et leur familleMarie-Cécile, son époux Pierre Hadjigeorgiu et leur famille (à l’étranger)La famille de feu son frère Antoine Ayoubainsi que les familles Ayoub, Kassis, Steity, Jazzar, Mignolet, Boustany, Hobeika, Heraly, Azar, Hadjigeorgiu, Nehmé et leurs alliés au Liban et à l’étranger ont la profonde douleur de faire part du rappel à Dieu, survenu lundi 11 janvier 2016, de leur très cher

ÉLIAS (ÉLIE) YOUSSEF AYOUBL’absoute sera donnée aujourd’hui mardi 12 janvier à 15h, en l’église Saint-Joseph de la Sagesse, Achrafieh. Les condoléances seront reçues avant l’absoute à partir de 11h, ainsi que mercredi 13 et jeudi 14 janvier, de 11h à 18h, dans le salon de l’église Saint-Joseph de la Sagesse, Achrafieh.

Z

Philippe Afeiche et ses enfants : Leila et AlexisAssaad Afeiche, son épouse Nidale Moukarzel et leurs enfants : Layal, Michel et Lynn La famille de feu Habib Hakim La famille de feue Renée Hakim La famille de feue Thérèse, Vve Pierre KhayatClaire Hakim et son filsainsi que les familles Afeiche, Hakim, De Leo, Moukarzel et Khayatont la douleur de faire part du décès de leur regrettée mère, belle-mère, grand-mère, sœur et tante

MARGUERITE (MAGGY) JOSEPH HAKIMVve Michel Assaad Afeiche

L’absoute sera donnée aujourd’hui mardi 12 janvier à 15h30, en l’église Saint-Dimitri des grecs-orthodoxes, Achrafieh, où l’inhumation aura lieu dans le caveau de la famille.Les condoléances seront reçues avant et après l’inhumation, ainsi que demain mercredi 13 janvier, de 11h à 18h, dans le salon de l’église Saint-Dimitri des grecs-orthodoxes, Achrafieh.

La famille du regrettéALBERT NAOUM SADER

remercie tous les parents et amis qui se sont associés à son deuil par leur présence, leurs prières ou leur réconfort, et les prie de trouver ici l’expression de sa gratitude émue.

Pour la première commémoration du rappel à Dieu de la très regrettéeSALAMÉ SULTANEM

née Chikhany

une pensée pieuse est demandée à tous ceux qui l’ont connue et aimée.

Émile Jamil SrourDr Pierre Srour, son épouse Alexandra Alexandros et familleDr Roben Srour, son épouse Dr Afifa Kadadi et familleMyrna Srour, épouse du Dr Pierre Ghattas, et familleLa famille de feu Élias KerbageDr Louis Kerbage, son épouse Brigitte Heer et familleDr Faraj Kerbage, son épouse Mariam Harb et familleHanna Kerbage, son épouse Ghada Ayoub et familleYoussef Kerbage, son épouse Marie-Odile Bouchaud et familleDr Thérèse Kerbage, épouse Me Mouhab Kerbage, et familleainsi que les familles Kerbage, Srour, Alexandros, Kadadi, Ghattas, Minou, Heer, Gerard, Harb, Ayoub, Bouchaud et leurs alliés au Liban et à l’étrangeront la douleur de faire part du décès de leur regrettée épouse, mère, belle-mère, sœur, belle-sœur et tante

HÉLÈNE CHAKIB KERBAGE

sœur de feu le père Georges Kerbage.Les condoléances seront reçues aujourd’hui mardi 12 janvier, de 11h à 18h, dans le salon de l’église du couvent Mar Élias Tawk des grecs-catholiques, à Zahlé, puis demain mercredi 13 janvier, de 11h à 18h, dans le salon de l’église Notre-Dame, à Fanar.

Z

Ses enfants :Andrée Salamé, Vve de son fils feu Georges BoutrosLeila Boutros DahdahRaffoul Boutros, son épouse Nadine KurbanSamir Boutros, son épouse Éliane BarbourSes petits-enfants :Roula Georges Boutros, épouse Ibrahim Moussallem, et familleRhéa Georges Boutros, épouse Ziad Ghorra, et familleCarole Leila Boutros, épouse Élie Ziadeh, et famille (à l’étranger)Maya Leila Boutros, épouse Robert Khoury, et famille (à l’étranger)Toufic Leila Boutros, son épouse Carole Chalhoub et familleSélim Raffoul BoutrosJad Samir Boutros (à l’étranger)Rania Samir Boutros, épouse Georges Waked, et familleSes frères et sœurs :Mona Salameh, Vve de son frère Ibrahim Debs, ses enfants et leurs famillesLa famille de feue Jacqueline, Vve Nouhad BoueizLa famille de feue Samia, Vve cheikh Edmond HachemYvonne Negib DebsLes familles de feus Émile, Toufic et Élias Boutrosainsi que les familles Boutros, Debs, Issa, Salamé, Kurban, Barbour, Moussallem, Ghorra, Ziadeh, Khoury, Waked, Salameh, Boueiz, Hachem et leurs parentsont la douleur de faire part du décès de leur regrettée

LAURICE NEGIB DEBSVve Sélim Raffoul Boutros

Les condoléances seront reçues aujourd’hui mardi 12 et demain mercredi 13 janvier, de 11h à 18h, dans les salons de l’église Saint-Nicolas des grecs-orthodoxes, à Achrafieh.

Conférence de Marie-Thérèse Badaoui sur le thème « Refoulées, les théories sexuelles infantiles ? »

Les enfants de Saïda au Khan Sacy

La soprano Tania Kassis, présidente de One Lebanon, chez Jreige

L’agenda 2016 de la SMLH

Séminaire Chawki AzouriDu magnétisme de Messmer à l’hypnose de Charcot

Mme Marie-Thérèse Khair Badawi, professeur à l’Uni-versité Saint-Joseph, donnera jeudi prochain, à 19h30, à l’hôtel Smallville de Badaro, une conférence ayant pour thème « Refoulées, les théo-ries sexuelles infantiles ?  ». Cette conférence, modérée par Maurice Khoury, s’inscrit dans le cadre des activités de l’Association libanaise pour le développement de la psy-chanalyse (ALDeP).

La conférence portera notamment sur le fait que la clinique nous apprend que malgré les explications sexuelles données aux en-fants, rien ne les empêche de continuer à se forger des idées fausses sur la sexualité, idées qui alimentent leurs théories sexuelles infantiles. La connaissance intellec-tuelle n’empêche en rien le développement de ces théo-ries qui laissent des traces, maintenues en éveil à l’âge adulte alors qu’en principe elles devraient être refoulées, nourrissant sans cesse une vie fantasmatique où se côtoient

tout autant les idées les plus archaïques que les plus évo-luées.

Ces théories sexuelles infantiles se retrouvent chez les femmes et les hommes adultes, le plus marquant étant l’état brut dans lequel elles persistent, à côté de parfaites compétences intel-lectuelles, dans une sorte de clivage où coexistent des positions psychiques antino-miques et paradoxales.

Mais quelle est donc leur fonction dans la représenta-tion de la place du père et de la mère dans la scène primi-tive et de la distinction des orifices dans la différence des sexes ?

Privilégiant dans son écoute les théories sexuelles infantiles dans la cure, la conférencière va illustrer son propos par des dis-cours d’analysants femmes et hommes, à partir des-quels elle va s’interroger sur l’articulation de ces théories aux concepts métapsycholo-giques de refoulement et de répression.

Une centaine d’enfants de 5 à 15 ans, élèves du lycée Saint-Nicolas de Aïn el-Mir et des environs de Saïda, ont parti-cipé durant quatre jours, à la fin décembre, à des activités culturelles et éducatives, dans l’esprit festif propre à la période de Noël et du Nouvel An.

C’est à l’initiative de la Fon-dation Sacy et avec le concours des bénévoles de SOS Chré-tiens d’Orient qu’a été organi-sé ce projet baptisé « Nikolaī ». Les enfants de Jezzine, Saïda et Aïn el-Mir ont confection-né des gâteaux à l’intention des familles défavorisées de la région. Ils ont aussi fabriqué des photophores pour les per-sonnes âgées de la maison de retraite Saint-Élie.

Un concert de cantiques de Noël et de musique tra-ditionnelle a marqué une des journées de la session. Trois chorales se sont succédé dans le Khan Sacy, avec le concours de la soprano Nadine Nassar. Venues de tous les horizons du Liban, du Nord (al-Fayha’ de Tripoli dirigée par Ous-sama Charafeddine), du centre (chorale d’enfants de la NDU

de Loueizé, au Kesrouan, diri-gée par le père Khalil Rahmé) et du Sud (chorale Saint-Ni-colas de Saïda créée pour l’occasion, dirigée par Rudy Francis), ces formations repré-sentaient la diversité et la ri-chesse humaine du Liban. La musique a ravi le public, venu de Saïda et des environs. Cet échange a suscité l’enthou-siasme des jeunes qui ont exprimé le vœu de voir naître une chorale à Saïda.

À l’invitation de la munici-palité, une journée de visite à Jezzine a clôturé cette mani-festation. Jeux dans la forêt de Bkassine, tyrolienne, escalade et randonnée ont constitué pour ces jeunes du Sud une expérience mémorable. Les volontaires de SOS Chrétiens d’Orient et les enfants garde-ront longtemps en mémoire le souvenir de moments de par-tage et d’émotion.

Le Khan Sacy a été décou-vert à l’occasion de travaux dans les soubassements de la demeure familiale. Il a été magnifiquement restauré sous des voûtes vieilles de plusieurs siècles.

Le ministre de l’Informa-tion, Ramzi Jreige, a reçu hier au ministère la soprano libanaise Tania Kassis, égale-ment présidente de l’associa-tion One Lebanon. La jeune femme était accompagnée d’un membre de l’associa-tion, Lina Moukheiber, et du présentateur du programme One Lebanon sur Radio Li-ban, John Saad. La rencontre s’est déroulée en présence de la directrice des programmes

de Radio Liban, Rita Njeim Roumi.

À cette occasion, Mme Kassis a révélé qu’un nouveau programme intitulé One Le-banon sera désormais diffusé sur Radio Liban. Il racontera l’histoire de Libanais ayant brillé au Liban ou à l’étran-ger, parlera de la diaspora libanaise à l’extérieur et com-portera un programme d’édu-cation civique, développé en collaboration avec l’AUB.

La Société des membres de la Légion d’honneur a indi-qué, dans un communiqué de presse, que son agenda tra-ditionnel, pour l’année 2016, est désormais disponible. Les membres de la SMLH et leurs amis qui souhaitent obtenir une ou plusieurs co-pies de cet agenda sont priés d’entrer en contact avec le se-crétariat général de la SMLH

aux numéros 01  423  999 ou 01  428  333 afin de réserver leur copie, sachant que le nombre d’agendas dispo-nibles est limité.

L’agenda, publié en édition de luxe, comporte des infor-mations sur la SMLH, ses membres et les activités de l’association, parallèlement à des informations diverses d’ordre général.

Le séminaire de Chawki Azouri portera, ce jeudi 14 janvier, sur l’histoire de la psy-chanalyse. Du magnétisme de Messmer à l’hypnose de Charcot, l’importance de la technique finit par disparaître au profit du transfert. Freud

en tirera un concept, La né-vrose de transfert, qui doit être analysé pour libérer le patient de tout lien de dépendance. Hôpital Mont-Liban, jeudi 14 janvier, à 19h30.

Le séminaire est ouvert au public.

La soprano libanaise, Tania Kassis, et le ministre Ramzi Jreige entourés de Lina Moukheiber, de Rita Njeim Roumi et de John Saad. Photo Ani

Les enfants distribuent des cadeaux aux personnes âgées.

8 Économie mardi 12 janvier 2016

Bourse de Beyrouth

Devise Achat VenteDollar US 1 501 1 514Livre syrienne 6,84 6,85Dinar irakien 1,36 1,39Dinar koweïtien 4 960,65 4 977,89Dinar jordanien 2 124,37 2 128,95Dinar bahreïni 3 999,52 4 027,54Dirham EAU 410,16 410,95Rial qatari 413,75 414,86Rial saoudien 401,28 402,38Livre égyptienne 192,46 193,35Livre sterling 2 188,86 2 196,31Franc suisse 1 503,39 1 508,54Yen (100) 12,81 12,84Franc CFA (1 000) 2,5 2,5Dol. canadien 1 057,51 1 061,48Dol. australien 1 051,57 1 053,38Euro 1 637,14 1 640,03

Taux d’intérêt

Taux croisés

Devise $ USD £ GBP CHF ¥ YEN € EUR

$ Dollar US – 1,45 1,0001 0,0085 1,0859

£ Sterling 0,68 – 0,68 0,0059 0,74

CHF Franc suisse 0,99 1,45 – 0,0085 1,08

¥ Yen 117,5 170,91 117,51 – 127,74

€ Euro 0,91 1,33 0,91 0,0078 –

Taux de change (L.L.)

S&P 5001 923,67

+0,09 %

Or1 095,70–0,33 %

Argent13,88

–0,74 %

Euro1,0859–0,20 %

Yen117,74–0,31 %

Pétrole WTI31,16

–6,03 %

Nikkei17 697,96–0,39 %

CAC 40 4 312,74–0,49 %

Dow Jones16 398,57+0,32 %

Nasdaq 1004 283,55+0,30 %

Euro Stoxx 503 027,49–0,20 %

Les valeurs Volume Prix Var. (%) Montant

BLOM Stock Index – 1 155,37 +0,67 –Solidere A 3 305 10,28 +3,01 33 646,77Solidere B 1 611 10,23 +4,07 16 473,80Solidere - GDR 0 9,70 0 N/ABank Audi - SAL 15 100 6 –0,83 90 600Bank Audi - GDR 25 000 6 0 150 000Bank of Beirut 0 18,80 0 N/AByblos Bank 30 000 1,66 +2,47 49 660BEMO Bank 0 1,90 0 N/ABLOM Bank 0 9,45 0 N/ABLOM Bank - GDR 0 9,70 0 N/A

Rasamny Younis Motor 0 3,23 0 N/AHolcim Liban SAL 0 14,45 0 N/A

Euro obligations libanaises - 5 ansEuro obligations libanaises - 10 ansObligations américaines - 10 ansObligations du Trésor français - 10 ansObligations du Trésor allemand - 10 ansObligations du Trésor britannique - 10 ansObligations du Trésor japonais - 10 ans

5,86 %6,53 %2,17 %0,92 %0,54 %1,78 %0,21 %

Nom Rendement

Bons du Trésor

Devise 2 j. 1 m. 3 m. 6 m. 1 an

$ USD 0,5 –0,2135 –0,1385 –0,0528 0,0478

£ GBP 0,5 0,5116 0,5893 0,7502 1,044

CHF –0,75 –0,79 –0,751 –0,683 –0,6036

¥ YEN 0,1 0,0485 0,0814 0,115 0,2221

€ EUR 0,05 –0,2135 –0,1385 –0,0528 0,0478

Liban

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Le risque de récession US reste modéré en 2016L’année commence mal. Les marchés flanchent, la débâcle pétrolière se pour-suit, les risques géopolitiques abondent. Dans le champ économique, trois chiffres invitent à la morosité : l’ISM-manufacturier est en zone de récession ; les ventes de véhi-cules ont lourdement chuté ; l’indice GDPNow de la Fed d’Atlanta indique une hausse du PIB réel de seulement 1 % l’an au T4, donnant un mau-vais acquis de croissance pour 2016. Mais ces trois chiffres ne disent pas tout. Le dernier cité est un bon proxy de la 1re estimation du PIB mais non de l’estimation finale. Depuis deux ans, celle-ci a souvent été supérieure. De manière géné-rale, les indices hors industrie restent positifs. L’indice ADP de l’emploi privé a accéléré, la confiance des ménages résiste, l’ISM-non manufacturier reste élevé. En somme, l’éco-nomie est duale. D’un côté, un secteur industriel tourné vers l’exportation mal en point, de l’autre un secteur des ser-vices soutenu par la demande interne en bonne forme.

Dans ce match, le poids de ces différentes parties de l’économie n’est pas égal. Le

secteur des biens est le plus vulnérable aux variations de l’économie mondiale  : 22  % des biens produits aux États-Unis sont exportés contre 3  % des services. L’industrie représente moins de 10 % de l’emploi total et 12 % du PIB, et le secteur pétrolier n’est qu’une fraction de cela. Le marché boursier tend à am-plifier les facteurs extérieurs. Aux États-Unis, le reste du monde intervient pour 13  % dans le PIB mais représente de 30  % à 40  % des revenus des entreprises du S&P 500. La faiblesse industrielle peut-elle toutefois contaminer les autres secteurs ? Pour cela, il faudrait, selon nous, casser la dynamique positive du mar-ché du travail et effondrer le moral des ménages. Un choc boursier de grande ampleur est le risque principal de ce point de vue. On l’a évité durant l’été 2015 car la robus-tesse de l’économie US avait finalement prévalu. En six mois, les conditions écono-miques ne se sont pas dégra-dées. À preuve, la Fed a même osé amorcer le cycle de hausse des taux le mois dernier.

Cet article est réalisé par Fidus

Karen OBEID

Comme toujours, les fêtes de fin d’année ont représenté une période cruciale pour les com-merçants et professionnels de l’hôtellerie-restauration, qui comptaient sur cette bouée de sauvetage pour compenser une année très difficile. Et à première vue, le bilan est globalement positif. «  Nous avons fait un très bon mois de décembre, qui a représenté environ 15 % de notre chiffre d’affaires annuel  », témoigne Dalida Nahas, directrice marketing du groupe ABC. «  Nos chambres ont atteint des taux d’occupation proches des 100  %, spécialement au-tour du réveillon, tandis que nos restaurants étaient pleins tous les jours, de la troisième semaine de décembre à la pre-mière de janvier  », se réjouit Tamara Salha, directrice de l’hôtel Phoenicia.

Dépenses limitéesCependant, pour la plupart

des professionnels interrogés, le constat est plus nuancé. « La plupart des hôtels de la capitale ont continué de souf-frir des conséquences de la

situation politique sur les tou-ristes  », affirme Pierre Ach-kar, président du syndicat des hôteliers. Car depuis la guerre en Syrie, la clientèle des pays du Golfe, à fort pouvoir d’achat, se fait toujours rare. « Nous avons plutôt reçu des touristes de Syrie, de Jorda-nie, d’Égypte et d’Irak qui dé-pensent moins et séjournent moins longtemps », se désole M. Achkar.

Autre cible convoitée, les expatriés. «  Comme chaque année, on a vécu “l’attaque des expats” et avons servi plus de 130 personnes par soir au Kissproof pendant trois se-maines non-stop », se félicite par exemple Yves Khoury, directeur général des pubs Kissproof, Vyvyans et Happy Prince. Mais tous les expa-triés n’étaient pas au rendez-vous. « Beaucoup d’entre eux ne sont venus que quelques jours voir leurs proches avant de poursuivre leurs vacances ailleurs », regrette le président du syndicat des restaurateurs, Tony Ramy. Quant aux rési-dents, ils s’adaptent à la crise en limitant leurs dépenses au strict nécessaire. « Le marché a été légèrement plus faible

que l’an dernier (-4  %) à Noël. Le consommateur liba-nais attend les bonnes offres et achète les biens les moins chers, tandis qu’avant il privi-légiait la qualité et était prêt à s’endetter », résume Romen Mathieu, le PDG de Khoury Home.

Braderie quasi généralePour pouvoir attirer un

maximum de clients, les professionnels ont donc dû redoubler d’efforts. «  La ma-jorité de nos magasins ont choisi de baisser leurs prix, ce qui a permis à certains de faire de meilleurs ventes que l’an dernier », observe Michel Abchee, PDG du City Mall. « Plusieurs établissements ont gardé leurs cartes habituelles au lieu des formules spéciales (nettement plus chères) pour le réveillon afin d’encourager les clients à venir  », explique M. Ramy. Quant aux soirées organisées par les établisse-ments de nuit pour le réveil-lon, «  les tickets moyens ont varié entre 150 et 250 dollars en moyenne, contre 500 entre 2009 et 2011  », ajoute-t-il. De fait, certains concepts de soirées à prix modérés (entre

30 et 140 dollars selon la date d’achat) ont fait fureur auprès des 20-35 ans. «  Les tickets ont commencé à se vendre dès novembre pour deux soirées de réveillon sur lesquelles nous avons très peu communiqué », se réjouit Hady Abou Chacra, directeur associé de C U NXT SAT. Chez les hôteliers, aussi, «  la compétition s’est jouée sur les prix, en baisse conti-nue  », confirme de son côté M. Achkar. Néanmoins, tous n’ont pas dû se plier à cette braderie généralisée. «  Nous

avons maintenu les prix de haute saison, en proposant des chambres entre 450 et 4  500 dollars la nuitée », affirme ainsi Rita Saad, responsable marke-ting de l’hôtel Le Gray.

Pour attirer l’attention et le portefeuille de Libanais tou-jours plus économes, il a aussi fallu innover en matière de marketing. Les centres com-merciaux n’ont ainsi pas lésiné sur les moyens pour proposer des décorations somptueuses. La communication en ligne a aussi été privilégiée. « Nous

avons publié un classement des 50 meilleurs jouets que nous recommandons sur les réseaux sociaux, ce qui a beau-coup influencé nos ventes  », raconte Carel Bardawil, di-rectrice de la communication chez JouéClub. « Nous avons également profité de l’engoue-ment suscité par la sortie du nouveau Star Wars en s’asso-ciant avec une salle de cinéma pour y distribuer des robots BB-8 à la sortie des projec-tions, et contribuer au succès de leurs ventes », ajoute-t-elle.

Si les fêtes de fin d’année ont été une bouffée d’oxygène pour la plupart des professionnels, certains ont pâti de la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs, libanais comme étrangers.

Conjoncture

Les commerçants ont dû s’adapterpour être à la fête

Certains concepts de soirées de réveillon à prix modérés ont fait fureur auprès des jeunes. Photo DR

Selon la dernière étude de Global Financial Integrity (GFI) portant sur les flux financiers illicites (FFI) en provenance des pays en développement, la moyenne annuelle des FFI au départ du Liban sur la période 2004-2013 a atteint 19,9 milliards de dollars.

Cela représente l’équiva-lent de 1,99 milliard de dol-lars par an sur cette même période, précise l’étude citée par le Lebanon this Week de la Byblos Bank. Cette moyenne est inférieure à la moyenne mondiale (5,4 mil-liards de dollars) comme à la moyenne des pays arabes (2,7 milliards).

La moyenne libanaise est également en baisse depuis la dernière étude publiée la

GFI en janvier 2013, date à laquelle les FFI en prove-nance du Liban avaient été estimés 21 milliards entre 2001 et 2010.

L’organisation non gou-vernementale basée à Washington définit les FFI comme toute ressource ayant été illégalement obte-nue, transférée ou utilisée. Cela inclut tous les flux de capitaux sortant non comptabilisés à l’origine de l’accumulation d’actifs étrangers par des résidents qui contreviennent aux lois applicables et au cadre ré-glementaire existant. Les flux financiers illicites sont évalués par la combinaison de deux méthodes de calcul : le Gross Excluding Rever-sals (GER) et le Hot Money

Narrow (HMN). Le premier correspond à une méthode permettant de calculer les sorties brutes de capitaux illicites, définies comme une sous-facturation des expor-tations et une sous-factura-tion des importations. De son côté, la méthode HMN extrait les flux de capitaux illicites à partir de fuites dans la balance des paie-ments.

L’étude classe le Liban au 9e rang sur 18 pays arabes – derrière notamment l’Irak, la Syrie et le Qatar – et au 54e rang parmi 145 pays en développement ; loin der-rière la Chine, première du classement avec 1,39 mil-liard de dollars de FFI entre 2004 et 2013. Le Liban a ainsi représenté 4,1  % des

FFI en provenance des pays arabes et 0,3  % des FFI dans le monde entre 2004 et 2013.

En parallèle, selon GFI, des flux de capitaux illicites provenant du Liban sur une base HMN – c’est-à-dire ceux ayant transité par fuite de la balance des paiements – ont totalisé 16,1 milliards de dollars entre 2004 et 2013, soit une moyenne de 1,6 milliard de dollars par an durant la période couverte.

D’autre part, les flux de capitaux illicites sur une base GER – qui correspondent à une sous-facturation des exportations et des importa-tions – ont totalisé 3,8 mil-liards de dollars sur la même période, soit une moyenne de 380 millions par an.

Rapport

Les flux financiers illicites depuis le Liban atteignent environ 2 milliards de dollars par an

L’UBA appelle les banques à respecter la décision du Congrès US sur le Hezbollah« La pression exercée par les États-Unis sur les banques reste notre plus grande préoccupation », a déclaré hier le secrétaire général de l’Union des banques arabes (UBA), Wissam Fattouh, dans un communiqué, faisant référence à la loi de sanctions contre les banques finançant le Hezbollah, adoptée en décembre dernier par le Congrès américain. « Les banques libanaises doivent respecter cette décision, alors qu’elles sont en conformité avec les normes internationales contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme » a-t-il rappelé.Il a souligné que la décision du Congrès « affecte directement les opérations bancaires menées avec une partie de la population libanaise, et pouvait nuire à la manière dont (les banques) traitent

avec ces clients ». Il a enfin annoncé qu’une délégation de l’UBA se rendra à Washington pour s’entretenir sur cette décision.

ErratumUne erreur importante a été commise dans l’article : « Beyrouth, 2e ville arabe la plus chère » publiée dans notre édition de samedi.Beyrouth a bien été classée à la 229e place des villes les plus chères du monde, selon l’étude menée par la société Numbeo, qui compare le prix de biens de consommation et de services dans de nombreuses villes à travers le monde. Mais la capitale libanaise est la 5e ville arabe la plus chère – derrière Kuwait City, Dubaï, Dammam et Doha – et non la 2e, comme l’avait rapporté de manière erronée le Weekly Market Watch du Crédit libanais, sans que cette information n’ait été revérifiée.

Brèves

ARABIE SAOUDITEL’entrée en Bourse d’Aramco « prendra du temps », selon son président Une entrée en Bourse d’Aramco, pilier économique du royaume saoudien, premier exportateur mondial de

brut, « prendra du temps », a déclaré le président du géant pétrolier dans une interview publiée hier par le Wall Street Journal (WSJ).M. Khaled al-Faleh a ajouté que la cession potentielle d’actions pourrait inclure une partie des opérations de

production d’Aramco qui contrôle des réserves prouvées de plus de 261 milliards de barils. « Il n’y a pas de plan qui soit concret à ce stade pour une entrée en Bourse. Il y a des études en cours, un examen sérieux », a déclaré M. Faleh au WSJ.

En bref

Le président Hassan Roha-ni a promis hier que l’Iran était sur le point de com-mencer une « année de pros-périté économique », avec la levée des sanctions, assurant que son gouvernement avait respecté ses engagements, en allusion à l’accord sur le nucléaire conclu avec les grandes puissances.

S’exprimant près de la ville portuaire de Bouchehr (Sud), le président iranien, un religieux modéré, a également évoqué les pro-chaines élections législa-tives prévues le 26 février. «  Je promets à la nation iranienne que l’année pro-chaine, avec les sanctions derrière nous et les efforts des jeunes, sera une année de prospérité économique », a-t-il dit dans un discours retransmis en direct par la télévision nationale.

Le gouvernement doit plancher cette semaine sur le budget de la nouvelle année fiscale (qui débute en Iran en mars), et comme l’an dernier il devrait reflé-ter la chute des prix du pé-trole.

« Ce gouvernement dirige le pays avec un pétrole à 30 dollars et non à 147 dol-lars  » le baril, a dit le pré-sident iranien comparant le prix actuel du brut à celui durant le mandat de son prédécesseur ultraconserva-teur Mahmoud Ahmadine-jad.

« Le gouvernement dirige un pays soumis à des sanc-tions, des circonstances qui ne sont pas normales. Si Dieu le veut, nous verrons dans les prochains jours la levée des sanctions. »

Il a dit que son gouverne-ment était «  fier d’avoir pu freiner l’inflation en dépit des difficultés » et que l’éco-nomie devrait montrer des signes de croissance d’ici à la fin de l’année courante.

L’inflation avait atteint plus de 40 % quand le pré-sident Rohani est arrivé au pouvoir en août 2013, mais elle a depuis baissé à 13 %, selon les statistiques offi-cielles.

Le président iranien fait l’objet de critiques depuis l’accord sur le nucléaire conclu avec les grandes

puissances le 14 juillet 2015, certains opposants mettant en garde contre l’«  infiltration  » des États-Unis et l’éloignement de l’Iran de ses principes révo-lutionnaires.

L’accord va permettre la levée prochaine des sanc-tions internationales en échange de l’engagement de Téhéran de limiter son pro-gramme nucléaire civil et de renoncer à l’arme atomique.

Le 26 février, les élec-teurs sont appelés aux urnes pour élire les 290 membres du Parlement ainsi que 88 membres de l’assemblée des experts, un puissant comité religieux chargé de supervi-ser les activités du guide su-prême. Les deux assemblées sont actuellement contrô-lées par les conservateurs. Ce scrutin est crucial pour le président Rohani qui espère obtenir une majorité d’élus réformateurs et modérés au Parlement afin de mener à bien ses réformes politiques et sociales promises avant son élection en 2013.

(Source : AFP)

L’Arabie saoudite, confrontée à de sérieuses difficultés éco-nomiques en raison de l’effon-drement des cours du brut, a confirmé hier «  la parité » de sa monnaie nationale par rap-port au dollar américain.

Le riyal saoudien reste indexé sur la monnaie amé-ricaine avec une parité fixe de 3,75 rials pour un dollar, a déclaré le gouverneur de la Banque centrale saoudienne Fahad ben Abdallah al-Moubarak, cité par l’agence officielle SPA. La monnaie nationale «  est soutenue par une série d’instruments de politique monétaire, dont les réserves en devises étran-

gères », a-t-il ajouté.La Banque centrale a noté

« une récente volatilité sur le marché futur du riyal saou-dien contre le dollar à la suite d’une mauvaise appréciation de la situation économique générale en Arabie saoudite par certains acteurs du mar-ché », a dit M. Moubarak. Il a souligné «  la stabilité  » des indicateurs financiers et éco-nomiques dans le royaume.

Premier exportateur mon-dial de pétrole, le royaume a annoncé un déficit record de 98 milliards de dollars en 2015 après l’effondrement des cours du brut sur les marchés internationaux.

Pour son budget 2016, l’Arabie saoudite s’est rési-gnée à réduire les généreuses subventions sur les carbu-rants, des mesures qui auront un impact douloureux sur une partie de la population habi-tuée à l’État-providence.

Pour financer son budget, le royaume saoudien, engagé dans la guerre au Yémen, a puisé dans ses énormes réserves financières et em-prunté sur le marché local. Ces réserves sont tombées à 632 milliards de dollars en novembre, alors qu’elles attei-gnaient 732 milliards de dol-lars fin 2014.

(Source : AFP)

Iran

Rohani promet « une annéede prospérité économique »

Devises

L’Arabie saoudite maintient la « parité » entre le riyal et le dollar

Moyen-Orient

9Économiemardi 12 janvier 2016

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International

BrèvesFRANCE Les attentats ont eu un « impact significatif » sur les hôtels en novembreLes attentats du 13 novembre ont eu un « impact significatif » sur la fréquentation des hôtels en novembre, notamment à Paris où la baisse des nuitées a été de 11,9 %, a confirmé l’Insee hier.Sur l’ensemble de la France métropolitaine, les nuitées ont diminué de 1,7 % par rapport à novembre 2014 et sur l’Île-de-France de 6,9 %, indique l’Insee dans un communiqué.Les données recueillies par l’institut permettent « d’observer un impact net des attentats du 13 novembre dès le lendemain » des attaques terroristes qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés.La baisse est un peu plus marquée pour les touristes

étrangers (-3,6 %) que pour les touristes français (-0,9 %).

ÉTATS-UNISLa Fed verse à nouveau au Trésor des dividendes recordLa Banque centrale des États-Unis (Fed) américaine a de nouveau reversé au Trésor américain un dividende record du fait des revenus massifs qu’elle a tirés des achats d’actifs dans le cadre de sa politique monétaire ultra-accommodante en 2015.La Fed va reverser au budget de l’État fédéral 97,7 milliards de dollars au titre de ses revenus en 2015, selon une estimation provisoire, a indiqué un communiqué de la Réserve fédérale hier. C’est un montant record qui dépasse de peu le versement de 2014 qui s’était établi à 96,9 milliards de dollars.La Fed verse au Trésor le

total de son bénéfice, diminué entre autres des frais de fonctionnement de son siège à Washington et des dividendes versés aux douze banques régionales constituant le système de Réserve fédérale.

AFRIQUE DU SUDLe rand à son plus bas historiqueLe rand sud-africain a atteint son niveau historique le plus bas hier, victime des faibles perspectives économiques de la première économie industrialisée du continent noir, et des inquiétudes sur la morosité de l’économie chinoise.La semaine dernière, les Bourses chinoises ont interrompu deux fois leur séance, une déroute boursière qui préoccupe les investisseurs quant à la portée du ralentissement de l’économie chinoise, un des poumons de

la croissance du globe. Le rand a plongé de 9 % hier matin, sa chute la plus importante depuis octobre 2008, pour atteindre 1 dollar contre 17,91 rands, avant de se ressaisir partiellement.

HYDROCARBURESLes exportations de Gazprom vers l’Europe en hausse en 2015Le géant russe du gaz Gazprom a annoncé hier avoir enregistré une hausse de 8 % de ses exportations vers l’Europe en 2015, ce qui confirme selon lui la nécessité de son projet de gazoduc Nord Stream 2 contesté par certaines pays européens. Le groupe public a exporté l’an dernier 159,4 milliards de m3 hors de l’ex-URSS, soit 11,8 milliards de m3 de plus qu’en 2014, a indiqué son directeur général Alexeï Miller dans un communiqué.

Six banquiers ont été for-mellement inculpés hier à Londres pour avoir manipulé l’Euribor, un taux de réfé-rence de la finance, une affaire jumelle du retentissant scan-dale du Libor.

Ils font partie d’un en-semble de onze financiers dont six travaillaient chez Deutsche Bank lors des faits incriminés, quatre chez Barclays et un à la Société générale. Seuls les six d’entre eux qui se sont pré-sentés hier devant la cour de Westminster ont été incul-pés, les cinq autres convoqués n’étant pas apparus doivent se présenter demain à la justice pour être mis en examen à leur tour afin de permettre au procès de s’ouvrir.

Ces financiers sont accu-sés d’avoir manipulé l’Euri-bor, un ensemble de taux d’intérêt auquel les banques européennes de premier plan se consentent des prêts en euros. Parmi ces dix hommes et une femme, Bar-clays et la Société générale n’emploient plus les per-sonnes concernées mais au moins l’une d’entre elles tra-vaille encore chez Deutsche Bank où elle occupe un poste d’encadrement. Un seul d’entre eux réside au Royaume-Uni, les autres habitent aux États-Unis, en Allemagne, en France, au Danemark ou encore à Sin-gapour.

«  Le taux d’intérêt a été

manipulé pour arranger les positions des opérateurs actifs sur le marché des pro-duits dérivés », a expliqué le procureur James Wadding-ton devant le tribunal de Westminster. Les banquiers concernés en auraient tiré des bénéfices indus.

Ce scandale avait éclaté au grand jour à la même époque que celui du Libor, le cou-sin londonien de l’Euribor, lorsque la banque britan-nique Barclays avait révélé en 2012 qu’elle devait payer 290 millions de livres (421 millions de dollars) pour mettre fin à des enquêtes au Royaume-Uni et aux États-Unis, poumons de la finance mondiale.

D’autres institutions (dont UBS, RBS et Rabo-bank) ont dû depuis régler des pénalités équivalentes à des milliards de dollars au total aux autorités de régu-lation et institutions judi-ciaires de ces deux pays dans les affaires du Libor et de l’Euribor. Deutsche Bank a notamment écopé d’une amende de 2,5 milliards de dollars en avril aux États-Unis pour manipulations du Libor.

Les taux Euribor (pour Euro Interbank Offered Rate), comme le Libor, servent de référence pour de nombreux produits finan-ciers.

(Source : AFP)

Finance

Six banquiers inculpés à Londres dans le scandale de l’Euribor

Moins de trois mois après avoir déclenché une offensive contre le Luxembourg et les Pays-Bas pour des avantages accordés à des multinatio-nales, l’UE s’est attaquée hier à la Belgique et son régime fiscal favorable aux grands groupes.

«  La Commission euro-péenne a conclu que les avan-tages fiscaux sélectifs octroyés par la Belgique au titre de son régime d’exonération des bénéfices excédentaires (liés à l’activité internatio-nale, NDLR) sont illégaux au regard des règles de l’UE en matière d’aides d’État », a déclaré la commissaire euro-péenne chargée de la Concur-rence, Margrethe Vestager, au cours d’une conférence de presse à Bruxelles. « Au moins 35 multinationales, princi-palement basées dans l’UE, ont bénéficié de ce régime et doivent maintenant rem-bourser les impôts impayés à la Belgique », a-t-elle ajouté. Car ces avantages accordés aux grandes compagnies in-ternationales sont une distor-sion de la concurrence vis-à-vis de firmes plus petites qui n’y ont pas droit, a expliqué Mme Vestager.

Sur les 700 millions d’eu-ros (761 millions de dollars) à rembourser, 500 millions (543 millions) sont dus par des compagnies européennes, a-t-elle précisé. Mme Ves-tager n’a pas révélé le nom de ces entreprises. « Ce n’est pas à nous de les nommer  », a argué la commissaire char-gée de la Concurrence. Les compagnies concernées sont actives dans «  une large va-riété de secteurs, dont beau-coup dans la production de biens  », a-t-elle simplement dit. Selon une source proche du dossier, parmi les 35 mul-tinationales concernées on trouve le brasseur belgo-bré-silien AB InBev, le groupe britannique pétrolier BP, le chimiste allemand BASF et le

groupe belge de télécommu-nications Belgacom (devenu Proximus).

Luxembourg et Pays-Bas aussi

De son côté, le ministère belge des Finances a confié qu’il n’écartait pas «  la pos-sibilité d’interjeter appel de la décision  ». «  Si l’Europe devait exiger la récupération des 700 millions d’euros, les conséquences pour les entre-prises concernées seraient très importantes et la récupération en tant que telle s’avérerait particulièrement complexe  », a souligné le ministère belge.

Les députés écologistes du Parlement européen ont ap-plaudi à la suite de la décision prise hier : « Nous enjoignons la Belgique de collaborer plei-nement avec la Commission européenne. Il en va de la crédibilité de la Belgique vis-à-vis de ses partenaires euro-péens », ont-ils plaidé.

La Commission euro-péenne avait annoncé le 3 février 2015 l’ouverture d’une enquête sur cette disposition fiscale existant en Belgique qui ne bénéficie qu’aux mul-tinationales. La pratique

visée par la Commission européenne prévoit la possi-bilité de déduire des revenus dits «  excédentaires  » de la base imposable d’une société appartenant à un groupe international. Il s’agit des bénéfices enregistrés dans les comptes de l’entité belge du groupe mais censés découler de sa dimension multinatio-nale. Pour bénéficier de cette déduction, l’entreprise doit obtenir l’accord préalable de l’administration fiscale belge, au moyen d’une décision anti-cipée (« tax ruling»).

Cette annonce à l’encontre de la Belgique survient après une décision de la Com-mission européenne, le 27 octobre dernier, contre le Luxembourg et les Pays-Bas. La Commission avait alors es-timé que ces deux pays avaient accordé, respectivement à Fiat Finance and Trade (filiale de Fiat ayant son siège dans le grand-duché et fournisseur de services financiers) pour le premier et à Starbucks pour le second, des «  avantages fiscaux (...) illégaux au regard des règles européennes en matière d’aides d’État ».

(Source : AFP)

Union européenne

Bruxelles juge illégal le régime fiscal belge favorable aux multinationales

La commissaire européenne chargée de la Concurrence, Margrethe Vestager, n’a pas révélé le nom des entreprises concernées. François Lenoir/Reuters

Automobile

À Detroit, le mea culpa de Volkswagen détonne avec l’euphorie des constructeurs américainsLe Salon de Detroit s’est ou-vert hier avec un moral d’acier après une année automobile record aux États-Unis, sauf pour Volkswagen dont le pa-tron a présenté ses excuses aux Américains pour le scandale aux moteurs truqués.

Le Salon, qui dure jusqu’au 28 janvier, a débuté dès avant l’aube par l’attribution des trophées des véhicules nord-américains de l’année, raflés pour l’édition 2016 par des constructeurs étrangers. La Honda Civic l’a en effet em-porté côté voitures, tandis que la Volvo XC90 a décroché le prix du meilleur 4x4 de ville (SUV). Les pick-up, crosso-vers, SUV et autres véhicules hauts sur roues sont les grands gagnants de la forme éclatante retrouvée du marché améri-cain. Sur les 17,47 millions de véhicules écoulés en 2015, un record historique, presque 60 % faisaient partie de cette catégorie aux marges confor-tables, qui a nourri la rentabi-lité du secteur.

Le suédo-chinois Volvo est encore à l’honneur à Detroit avec la première mondiale de sa nouvelle grande ber-line S90. Audi, également

empêtré dans le scandale des moteurs truqués qui frappe sa maison mère Volkswagen, a fait sensation en dévoilant un concept de voiture à hydro-gène, la Tron Quattro.

Côté « trois grands » amé-ricains, Fiat Chrysler a tiré le premier à domicile avec un grand monospace. Ce huit places, successeur du « Town & Country » et autres « Voya-ger », est baptisé « Pacifica ». Ford devait pour sa part lever le voile sur une autre renais-sance, celle du label « Conti-nental » synonyme de grosses berlines chez sa marque de luxe Lincoln lors de l’âge d’or de l’automobile américaine dans les années 1950 et 1960. Et General Motors a montré dès dimanche soir son SUV Envision, fabriqué en Chine et vendu aux États-Unis, une première.

Chez les constructeurs eu-ropéens, Daimler a présenté à la veille de l’ouverture du Salon dimanche la nouvelle Mercedes Classe E bardée de technologies, tandis que Volkswagen a mis en avant un prototype hybride rechar-geable de son 4x4 Tiguan.

VW est le seul constructeur

à ne pas avoir le sourire à De-troit. L’éphémère numéro un mondial a provoqué l’un des pires scandales automobiles de l’histoire en reconnaissant en septembre avoir sciem-ment truqué des logiciels de gestion des moteurs pour passer les tests antipollution américains sur ses diesels. Il risque des dizaines de mil-liards de dollars de pénalités.

Dimanche soir, le patron du géant allemand, Matthias Müller, a affirmé être « sincè-rement désolé ». « Je m’excuse pour ce qui a mal tourné chez Volkswagen  », a-t-il déclaré lors de sa première visite sur le sol américain depuis qu’il a pris les commandes de VW en urgence en septembre. M. Müller, qui doit rencontrer demain la chef de l’agence américaine de l’environne-ment, a aussi affirmé que son entreprise envisageait de ra-cheter un peu plus de 100 000 véhicules falsifiés et promis d’investir 900 millions de dol-lars supplémentaires dans le pays en y créant des emplois.

Le patron de l’association des constructeurs automobiles allemands VDA, Matthias Wissmann, a promis hier

à Detroit que ses membres « maintiendraient leur straté-gie sur le diesel ».

Pour 2016, la plupart des analystes et observateurs s’at-tendent à une nouvelle année de croissance aux États-Unis, mais plus modérée. « Je pense que le marché américain est un marché sain, par rapport à ce qu’on a connu au cours des 15 dernières années », a expli-qué dimanche soir le PDG de Nissan et Renault, Car-los Ghosn. Il a toutefois mis en garde contre les effets de la «  volatilité  » des marchés, conséquence de la nervosité observée en Chine. « Volatili-té » est également le mot qu’a utilisé dimanche la PDG de GM, Mary Barra, pour qua-lifier la situation en Chine, premier marché du géant américain. Elle a assuré que l’Empire du Milieu conservait un potentiel de «  croissance substantielle » à long terme.

Après des années de crois-sance automobile tirée par les pays émergents, 2015 a vu deux zones matures, l’Amé-rique du Nord et l’Europe, connaître des progressions de plus de 5 %.

(Source : AFP)

Chine

Les nouveaux remous à Shanghai angoissent les investisseursLa nouvelle chute des Bourses chinoises hier a réveillé les inquiétudes des investisseurs à travers le monde sur l’état de santé réel de la deuxième économie mondiale. La Bourse de Shanghai a dégringolé hier, accentuant le plongeon panique de la semaine précédente, au risque d’agiter à nouveau les marchés mondiaux, alors que s’avivent les inquiétudes sur la morosité de l’économie chinoise et les doutes sur l’efficacité des poli-tiques menées par Pékin.

L’indice composite shan-ghaïen a chuté en clôture de 5,33  %, à 3  016,70 points, tandis que la Bourse de Shen-zhen s’enfonçait de 6,60 %.

La place de Shanghai avait déjà abandonné presque 10 % la semaine dernière, dans un climat de panique qui rappe-lait le krach boursier de l’été 2015. L’onde de choc avait encore une fois ébranlé les marchés mondiaux.

Car si les Bourses de Chine continentale restent large-ment déconnectées du reste du monde du fait de res-trictions drastiques et des contrôles des flux de capitaux, la finance planétaire, elle, reste suspendue aux indices d’essoufflement de la deu-xième économie mondiale.

Or, si la Bourse de Shan-ghai est loin d’être un reflet fidèle de la conjoncture, les investisseurs chinois – pour l’écrasante majorité des petits porteurs – s’alarment gran-dement du ralentissement de la croissance. Surtout, ils doutent de plus en plus de la capacité des autorités à la relancer, malgré de multiples mesures de soutien et des assouplissements monétaires répétés.

Et à l’instar des interven-tions gouvernementales pré-

cédentes sur les marchés, la mise en place la semaine dernière d’un «  coupe-cir-cuit  » (interrompant auto-matiquement les échanges en cas de forte baisse) s’est révélée contre-productive et n’a fait qu’exacerber l’angoisse générale. Le mécanisme, à l’origine de deux séances de débâcle, a finalement été sus-pendu vendredi, encourageant à Shanghaï un léger mais très temporaire sursaut.

« Les marchés sont déjà en-traînés dans une spirale bais-sière, ils chutent sans trou-ver de plancher  », observait Zhang Yanbing, expert du

courtier Zheshang Securities. « L’économie reste en berne, on ne voit nulle part l’ingré-dient d’un éventuel rebond », a-t-il indiqué à l’AFP.

« Le pessimisme domine »

Des indicateurs publiés samedi sont venus alimenter le pessimisme ambiant. Ain-si, si l’inflation a légèrement accéléré à 1,6 % sur un an en décembre, elle reste à un ni-veau très bas, symptôme d’une demande sans éclat. Surtout, l’indice qui mesure l’évolu-tion des prix de vente à la sortie d’usine (PPI) a plongé

pour le 46e mois consécutif, rappelant les déboires du sec-teur manufacturier, contraint de sacrifier ses prix dans un contexte de baisse des expor-tations et de demande inté-rieure atone.

Nul ne s’attend à un miracle pour la salve d’indicateurs mensuels attendue la semaine prochaine, qui devrait a prio-ri confirmer pour 2015 la pire croissance économique annuelle du géant asiatique depuis un quart de siècle. « Le moral est très entamé. (Pour-tant), je ne vois pas de signes suggérant des achats impor-tants par des acteurs gouver-

nementaux sur les marchés », une technique largement utilisée par Pékin pour sou-tenir en sous-main les indices boursiers, soulignait Cas-tor Pang, de la société Core Pacific Yamaichi, cité par Bloomberg News. Les auto-rités « doivent faire attention, elles ne peuvent pas arriver à la rescousse tout le temps  », alors que Pékin assure depuis deux ans vouloir au contraire accorder un rôle plus crucial aux marchés, ajoutait-il.

« Le pessimisme domine », résume William Wong, un responsable du courtier Shenwan Hongyuan, éga-lement cité par Bloomberg. «  L’environnement va rester compliqué : croissance écono-mique affaiblie, volatilité des marchés extérieurs et pression à la baisse sur le yuan », a-t-il expliqué. Au grand dam des investisseurs, qui redoutent les prémices d’une «  guerre des devises  », la Banque centrale chinoise (PBOC) a récemment orchestré une nouvelle glissade du yuan, abaissant durant huit séances successives son cours de réfé-rence face au dollar, soit une dépréciation totale de 1,4 % – avant d’inverser légèrement la tendance vendredi puis hier.

«  Les marchés (mondiaux) s’inquiètent de la stabilité fi-nancière de la Chine », relevait Matthew Sherwood, analyste financier à Sydney. « La Chine est de toute évidence sur une pente descendante graduelle », et «  nombreux sont ceux qui craignent un atterrissage très brutal », a-t-il insisté.

(Source : AFP)

Les investisseurs chinois doutent de plus en plus de la capacité des autorités à relancer la croissance. Aly Song/Reuters

10 International / L’actualité mardi 12 janvier 2016

Les premiers camions remplis de nourriture, de médica-ments et de couvertures ont pénétré hier à Madaya, ville syrienne assiégée depuis six mois par l’armée et le Hez-bollah, et dont la population souffre de famine.

« Depuis 15 jours, nous ne mangeons que de la soupe. J’ai vu de mes propres yeux un jeune homme tuer des chats et présenter aux membres de sa famille la chair comme étant de la viande de lapin », a témoigné Hiba Abdel Rah-mane, 17 ans, interrogée par une journaliste de l’AFP en-trée dans Madaya.

«  Il y a des gens qui se nourrissent dans les poubelles et d’autres qui ne mangent que de l’herbe. Nous avons demandé aux hommes armés de la nourriture mais ils ont refusé de nous en donner », a ajouté cette jeune fille qui at-tendait avec cinq membres de sa famille de quitter la ville.

Deux camions transpor-tant de la nourriture et deux autres remplis de couverture sont entrés à Madaya, a an-noncé à l’AFP un responsable du Croissant-Rouge syrien (SARC).

Au même moment, trois camions pénétraient à Foua et trois autres à Kafraya, dans la province d’Idleb.

Le secrétaire d’État améri-cain John Kerry, la Grande-Bretagne et la France ont ré-clamé chacun de son côté un accès humanitaire « complet » aux villes assiégées en Syrie.

Accès complet «  L’opération devrait se

prolonger pendant quelques jours. C’est une ouverture très positive, mais il ne faut

pas en rester à une seule dis-tribution. On doit avoir un accès régulier à ces zones », a expliqué Marianne Gasser, qui dirige le CICR en Syrie.

«  Il faut savoir qu’il y a plus de 400  000 personnes qui vivent dans des zones assiégées en Syrie, et leur situation est désespérée », a-t-elle ajouté.

«  Il n’y a ni électricité, ni chauffage, ni nourriture. Les prix sont exorbitants (...) mais nous n’avons plus d’argent  », a renchéri Ali

Issa, âgé de 61 ans et père de huit enfants.

À l’entrée de la ville, deux femmes âgées assises sur des valises en attendant d’être évacuées. «  Une dizaines d’habitants vont pouvoir quitter la ville ce soir  », a indiqué un responsable du Croissant-Rouge.

Portant le sigle de l’orga-nisation humanitaire, une cinquantaine de camions avaient pris dans la matinée à Damas la route de Madaya tandis que 21 autres se diri-

geaient vers Foua et Kafraya.Une telle opération a été

extrêmement complexe à organiser entre les différents acteurs syriens et internatio-naux concernés.

Le Programme alimen-taire mondial (Pam) de l’Onu a fait parvenir de la nourriture, notamment du lait pour enfants, tandis que le CICR fournissait des mé-dicaments en quantité suf-fisante pour trois mois ainsi que du matériel chirurgical pour soigner les blessés et

des couvertures.

Quatorze enfants tués Ces derniers jours, les ré-

seaux sociaux avaient diffusé des photos et vidéos mon-trant des enfants décharnés à Madaya. Mais les parti-sans du régime ont affirmé qu’il s’agissait de photos truquées.

Selon l’Observatoire sy-rien des droits de l’homme (OSDH), la situation était moins dramatique à Foua et Kafraya, car l’aviation du

régime a pu y larguer de la nourriture.

La dernière fois que des convois humanitaires avaient pu atteindre ces villes remontait au 18 oc-tobre, à la suite d’un accord entre les belligérants.

De son côté, le président français François Hollande a appelé à «  la mise en place de mesures humanitaires immédiates, en priorité dans les zones assiégées et notam-ment à Madaya, et en vue de construire les conditions d’un cessez-le-feu crédible  ». Son chef de la diplomatie Laurent Fabius a appelé solennelle-ment hier à la levée du siège de la ville par l’armée syrienne, et demandé l’arrêt des bom-bardements russes et syriens contre les civils, à quelques jours du début prévu de négo-ciations intersyriennes sous l’égide de l’Onu.

Par ailleurs, au moins 14 écoliers et cinq adultes, dont une enseignante, ont été tués hier dans un raid de l’aviation russe contre une école d’une localité rebelle dans la province septentrionale d’Alep, selon un dernier bilan de l’OSDH.

De violents combats op-posent les forces du régime du président Bachar el-Assad ap-puyées par l’aviation russe et les rebelles, au cours desquels 23 membres des forces du régime ont été tués et 18 rebelles.

Enfin, la Russie a démenti hier bombarder des civils tan-dis que le négociateur en chef de l’opposition syrienne Riad Hijab a averti que celle-ci ne pourra pas engager de négo-ciations avec le régime tant que des «  forces étrangères  » bombardent la Syrie.

(Source : AFP)

Les branches saoudo-yé-ménite et maghrébine d’el-Qaëda ont menacé de se ven-ger de l’Arabie saoudite pour l’exécution d’une quarantaine de jihadistes le 2 janvier en même temps que le digni-taire chiite saoudien Nimr el-Nimr. Dans un communiqué conjoint mis en ligne hier par des sites jihadistes, el-Qaëda dans la péninsule Arabique (Aqpa) et el-Qaëda dans le Maghreb islamique (Aqmi) accusent les dirigeants saou-diens d’avoir «  commis un acte stupide » en exécutant ces personnes « en dépit des mises en garde des moujahidine » à travers le monde. «  Les diri-geants de Riyad ont tenu à verser le sang de ces mouja-hidine vertueux en gage de (leur fidélité) aux croisés qui fêtaient leur Nouvel An », ont écrit les deux branches d’el-Qaëda. « Ils doivent en consé-quence craindre le jour qui

verra les proches des martyrs, leurs frères et leurs partisans goûter (à la vengeance) qui les frappera », ont-elles souligné.

Par ailleurs, un dirigeant d’Aqpa, née de la fusion des branches saoudienne et yé-ménite d’el-Qaëda, a qualifié de «  martyrs  » les jihadistes exécutés en Arabie saoudite. Ibrahim al-Assiri, considéré comme l’artificier d’Aqpa, a affirmé dans une oraison funèbre que « le seul crime de ces martyrs est d’avoir com-battu les croisés dans la pé-ninsule Arabique d’où décol-laient les avions prenant pour cibles nos frères musulmans en Afghanistan et en Irak  ». «  Nous aurons à faire avec les al-Saoud », a-t-il lancé en référence à la famille royale saoudienne.

Soutien aux « extrémistes »

Parallèlement, le ministre

iranien des Affaires étran-gères Mohammad Javad Zarif a affirmé que l’Arabie saoudite devait choisir entre le soutien aux « extrémistes » qui «  encouragent la haine confessionnelle » et la collabo-ration avec ses voisins. « Les dirigeants saoudiens doivent à présent faire un choix  : ils peuvent continuer à soutenir les extrémistes et encourager la haine confessionnelle, ou opter pour un rôle constructif pour la stabilité régionale  », écrit M. Zarif dans une tri-bune publiée hier par The New York Times. M. Zarif accuse Riyad d’avoir tenté de stopper l’accord nucléaire entre l’Iran et les grandes puissances, et bloqué toute tentative de dialogue au Moyen-Orient. «  Aujourd’hui, certains à Riyad continuent non seule-ment d’empêcher une norma-lisation, mais ils sont détermi-nés à entraîner la région tout

entière dans l’affrontement », écrit M. Zarif, pour qui «  la véritable menace globale est le parrainage actif par l’Ara-bie saoudite de l’extrémisme violent ».

M. Zarif souligne que les extrémistes appartenant à des groupes tel l’État isla-mique (EI) sont surtout d’ori-gine saoudienne, évoquant notamment les attentats du 11-Septembre et la fusillade de San Bernardino. « Presque tous les membres de groupes extrémistes  » sont soit des «  Saoudiens, soit des per-sonnes à qui des démagogues financés par les pétrodollars ont lavé le cerveau, encoura-geant pendant des décennies les messages antimusulmans de haine et confessionna-lisme », dénonce-t-il.

« Calme et retenue » À propos de l’attaque

contre l’ambassade saou-

dienne à Téhéran, dénoncée par le président iranien Has-san Rohani, M. Zarif précise que le gouvernement a pris «  des mesures immédiates pour rétablir l’ordre » et « des mesures disciplinaires contre ceux qui n’ont pas protégé l’ambassade ».

Ainsi, un haut responsable de la sécurité à Téhéran, Sa-far Ali Baratlou, a été limogé hier. Selon le ministère de l’Intérieur cité par l’agence of-ficielle Irna, « des défaillances (...) ont été confirmées  » concernant l’« assaut sur l’am-bassade saoudienne  » et « ne peuvent être ignorées ».

Enfin, un diplomate chinois a appelé hier l’Iran et l’Arabie saoudite à faire preuve «  de calme et de retenue  » dans leurs relations, à l’occasion de visites successives la semaine dernière dans les deux pays. Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Zhang

Ming a rencontré la semaine dernière de hauts respon-sables saoudiens puis iraniens, au cours de visites de deux jours dans chacun des deux pays, a indiqué la diplomatie chinoise dans deux communi-qués distincts.

En Arabie saoudite, M. Zhang a exprimé « l’espoir que toutes les parties concernées fassent preuve de calme et de retenue  » et entreprennent « des efforts concertés » pour une désescalade des tensions dans leurs relations, selon le communiqué chinois. À Téhéran, l’envoyé de Pékin a répété les mêmes exhortations « au calme et à la retenue », et a déclaré espérer « que toutes les parties travaillent de concert pour préserver la paix et la stabilité dans la région », selon des propos rapportés par le second communiqué.

(Sources : agences)

Près de 20 tués dans un raid russe contre une école près d’Alep.

L’Iran limoge un chef de la sécurité après l’attaque contre l’ambassade saoudienne.

Syrie

L’aide humanitaire est entrée à Madaya

Tensions

Deux branches d’el-Qaëda menacent l’Arabie après l’exécution de jihadistes

PARIS, d’Élie MASBOUNGI

La diplomatie française a repris sa vitesse de croisière hier tant au Quai d’Orsay qu’à l’Élysée avec, à midi, le dis-cours du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius lors de la cérémonie tradi-tionnelle des vœux à la presse et l’audience accordée par le président François Hollande à 14h00 au coordonnateur du Haut Comité de l’opposition syrienne, Riad Hijab.

En effet, la situation en Syrie figurait déjà en bonne place dans l’allocution du chef de la diplomatie qui a rappelé la position de la France tant à l’égard du conflit syrien que par rapport aux résolutions de l’Onu qui doivent ouvrir la voie à un cessez-le-feu puis à des pourparlers en vue d’un règlement du conflit.

De la condamnation des bombardements des popula-tions civiles par les aviations syrienne et russe aux contours de la Syrie de demain en pas-sant par l’exigence d’une auto-rité de transition disposant de pouvoirs étendus comprenant celui de la présidence de la République, M. Fabius a rap-pelé les exigences de la France pour qu’une solution politique soit trouvée en Syrie avec le concours de la communauté internationale. Qualifiant cette position française de ferme et juste, le chef de la diploma-tie française a estimé qu’il n’y a pas encore de règlement en Syrie. Il a ajouté que la fer-meté de la ligne politique de Paris s’est illustrée aussi lors des discussions sur le nucléaire iranien.

Fermeté également, a pour-suivi M. Fabius, vis-à-vis de «  Daech  » et à l’égard de la conjoncture syro-irakienne. Il a indiqué qu’il venait de ren-contrer le chef de l’opposition syrienne, Riad Hijab, et qu’une similitude de vues entre lui et son hôte a été constatée, no-tamment sur la nécessité d’un arrêt des raids aériens contre les zones peuplées de civils, sans oublier le fait que « le ré-gime de Damas ne saurait être celui de la Syrie de demain ».

Le discours de M. Fabius comprenait également, au cha-pitre du Moyen-Orient, une attitude française favorable à la solution de deux États, israé-lien et palestinien.

Pour 2016, le ministre a fixé quatre priorités : la sécurité et la paix, l’avenir de la planète, la conjoncture actuelle en Europe et le rayonnement de la France dans le monde.

Riad Hijab à l’Élysée Concertation franco-sy-

rienne également en début

d’après-midi à l’Élysée entre le président Hollande et le leader de l’opposition sy-rienne, Riad Hijab.

À l’issue de cette réunion, l’Élysée a fait paraître un communiqué indiquant que le «  président de la République a souligné la nécessité de mettre en œuvre sans délai la résolution 2254 du Conseil de sécurité, adoptée en décembre dernier, qui appelle à la mise en place d’une transition poli-tique en Syrie fondée sur le communiqué de Genève  », rappelant que Bachar el-As-sad ne saurait jouer un rôle dans la Syrie de demain.

Et le communiqué de poursuivre  : « Le président a rappelé le plein soutien de la France à la plateforme d’op-position de Riad Hijab et s’est félicité de la pleine disposi-tion de l’opposition syrienne à reprendre les négociations avec le régime syrien sur un ordre du jour précis. »

Il a appelé à la mise en place de mesures humanitaires immédiates, en priorité dans les zones assiégées et notam-ment Madaya, et en vue de construire les conditions d’un cessez-le-feu crédible.

Enfin, le communiqué ély-séen affirme que la volonté du régime syrien de négocier serait jugée à l’aune de la ces-sation de ses bombardements aveugles et de sa politique visant à affamer des villes en-tières, en violation flagrante du droit international.

De son côté, M. Hijab a déclaré que son entretien avec le président français a mis en relief la similitude des vues de la France et de l’opposition syrienne sur les événements de Syrie, le processus de tran-sition et l’avenir de la Syrie.

Il a plaidé la cause de l’opposition face à la sauva-gerie du régime. Il a rejeté les exigences du régime et d’autres parties prenantes aux négociations sur la Syrie d’obtenir à l’avance les noms des membres de la délégation de l’opposition syrienne aux pourparlers. «  Nous choisi-rons en toute indépendance et souveraineté nos délégués sans demander l’aval à qui que ce soit », a-t-il souligné.

M. Hijab a rappelé les atro-cités du régime qui, selon lui, est le «  créateur de Daech et des autres groupements ter-roristes », ajoutant qu’aucune composante du régime actuel à Damas ne saurait faire par-tie de la solution et qu’en aucun cas «  le peuple syrien n’accepterait que Assad, son régime ou n’importe quel élé-ment de celui-ci reste en place après tous les massacres et les crimes qu’ils ont commis ».

La mise en œuvre de l’accord historique sur le programme nucléaire iranien devrait avoir lieu « bientôt », a déclaré hier la chef de la diplomatie euro-péenne Federica Mogherini, en visite à Prague. «  Selon mes attentes, ce jour peut ve-nir bientôt  », a déclaré Mme Mogherini, au cours d’une conférence de presse conjointe avec le ministre tchèque des Affaires étrangères, Lubomir Zaoralek.

«  L’application des accords est sur la bonne voie, ce qui est encourageant  », a également dit la chef de la diploma-tie européenne. «  Il n’y a pas encore de date fixée, car c’est

aussi l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui a son mot à dire  », a-t-elle souligné. Cette agence de l’Onu doit vérifier que l’Iran a rempli toutes ses obligations en la matière, ce qui devrait permettre la levée progressive des sanctions économiques liées à ce programme.

Les sanctions imposées par l’UE et les États-Unis se sont avérées assez dommageables pour l’économie iranienne, bloquant à l’étranger de nom-breux avoirs iraniens et privant cette économie, dépendante du pétrole, de technologies et d’investissements absolument nécessaires.

Diplomatie

Fabius condamne le régime de Damas et dénonce ses atrocités

Diplomatie

Mise en œuvre « bientôt » de l’accord nucléaire iranien

Le chef de l’opposition syrienne, Riad Hijab, reçu à l’Élysée.

La rupture des relations diplomatiques entre l’Iran et l’Arabie saoudite marque un tournant dangereux dans une région déjà instable et en proie à la guerre. L’élément déclencheur fut l’exécution par l’Arabie saoudite du cheikh Nimr el-Nimr, agita-teur chiite ayant appelé de ses vœux la fin de la monarchie wahhabite. Mais la discorde a pour origine une rivalité stratégique qui s’étend à tout le Moyen-Orient.

Les tensions entre les deux pays, qui remontent à plu-sieurs dizaines d’années, sont devenues particulièrement vives après la révolution isla-mique iranienne, en 1979. Le guide de la révolution, l’aya-tollah Rouhollah Khomeyni, ne cachait pas son mépris pour la famille royale saou-dienne ; sous sa houlette, l’Iran s’est bientôt proclamé le champion des « opprimés » contre les «  forces de l’arro-gance  » – les États-Unis et leurs alliés, l’Arabie saoudite et Israël.

Mais si cette rivalité a bien des composantes idéolo-giques et sectaires, elle tra-duit avant tout l’opposition pragmatique d’intérêts régio-naux. L’Iran considère que l’ordre politique du monde arabe sert les intérêts de ses

ennemis et cherche donc, continument, à le renverser, en soutenant des groupes ter-roristes et en déployant des forces par procuration afin d’assurer son influence dans la région. Au nombre des acteurs non étatiques soute-nus par l’Iran, on peut comp-ter les pèlerins émeutiers de La Mecque, les auteurs des attentats-suicide au Liban, les militants du Hezbollah qui ont lancé des attaques contre Israël et, plus récem-ment, combattu en Syrie les groupes rebelles appuyés par l’Arabie saoudite.

Jusqu’au tournant du siècle, l’Arabie saoudite est demeu-rée sur la réserve. Elle pensait asseoir sa légitimité islamique sur la stricte application, chez elle, des préceptes de la religion, et sur le soutien, en dehors de ses frontières, à la cause de la libération des musulmans, comme en Af-ghanistan et en Bosnie. Mais dans les dernières décennies, la guerre froide entre les deux puissances régionales s’est réchauffée.

Après que l’invasion de l’Irak, en 2003, a entraîné la constitution, à Bagdad, d’un gouvernement à majorité chiite, les dirigeants saou-diens se sont alarmés de voir s’étendre l’influence de l’Iran

sur le Moyen-Orient. En 2006, au Liban, le Hezbollah a tenu en échec Israël. Puis, en 2014, les rebelles chiites houthistes – autre groupe agissant par procuration pour l’Iran – ont pris la capitale du Yémen. Dans les palais royaux de Riyad, la perspect ive de soulève-ments soute-nus par l’Iran à Bahreïn, voire sur le t e r r i t o i r e s a o u d i e n l u i - m ê m e , inquiétait de plus en plus.

Les choses se sont pré-cipitées en 2015, lorsque les États-Unis et les autres membres permanents du Conseil de sé-curité des Nations unies, plus l’Allemagne, sont parvenus à un accord sur le nucléaire avec l’Iran, acceptant la levée des sanctions économiques et permettant du même coup au pays de préserver son influence régionale. Tandis que les alliés de l’Iran ou ses forces par procuration inter-venaient en Syrie, en Irak, au

Liban et au Yémen, les diri-geants saoudiens se sont sen-tis de plus en plus encerclés. Depuis l’accession au trône de Selmane ben Abdelaziz al-Saoud, en janvier 2015, le principal objectif stratégique

du royaume est de contrer l ’ i n f l u e n c e iranienne – avec ou sans l’aide des États-Unis.

Les grands champs de bataille de cette rivalité sont la Syrie et le Yémen. En Syrie, l’Arabie saou-dite s’efforce de faire ren-verser le pré-sident Bachar e l - A s s a d ,

précieux allié des Iraniens, et tente d’unir les groupes d’op-posants, cruellement désor-ganisés. L’Iran, de son côté, continue de soutenir Assad, avec l’aide de la Russie.

La guerre est devenue un bourbier. Aucun camp n’étant capable de l’emporter, il est probable que les vio-lences se poursuivront. Les récentes initiatives conduites par les États-Unis pour né-

gocier un compromis paci-fique au Liban, dans l’espoir qu’il permettrait de déblo-quer la situation en Syrie, se sont heurtées à la méfiance des deux pays. Les proposi-tions d’accord pour le par-tage du pouvoir prévoyaient le remplacement d’Assad par l’un de ses alliés et l’installa-tion au poste de Premier mi-nistre d’un obligé de longue date des Saoudiens. Mais si ceux-ci semblaient prêts à accepter la proposition, l’Iran l’a rejetée après que les candi-dats ont tous deux été refusés par le Hezbollah.

Au Yémen, l’Arabie saou-dite et ses alliés sunnites ont lancé en mars 2015 une cam-pagne militaire, mais celle-ci a vite donné dans une autre impasse. Les combattants houthistes pro-iraniens et les forces loyales à l’ancien président Ali Abdallah Saleh ont repoussé les forces sud-yéménites soutenues par l’aviation et les forces spé-ciales saoudiennes et émira-ties. Les négociations pour mettre un terme au conflit ont échoué. Sans invasion véritable, peu probable étant donné les pertes importantes qu’elle occasionnerait, il est presque certain que la guerre se prolongera.

L’exécution de Nimr par

l’Arabie saoudite s’inscrit dans une vaste campagne de répression. Quarante-sept personnes condamnées à mort pour terrorisme, dont le cheikh, ont été exécutées : des militants sunnites, sauf quatre d’entre elles, accusés d’être affiliés à el-Qaëda. Les réactions de l’Iran et de ses partisans – de violentes ma-nifestations antisaoudiennes, non seulement à Téhéran où l’ambassade du royaume a été saccagée, mais aussi en Irak et à Bahreïn – ont révélé la profondeur de l’inimitié entre les deux camps.

À court terme, la riposte iranienne profite aux diri-geants saoudiens  : elle leur rallie l’opinion sunnite dans le royaume et à l’extérieur, en même temps qu’elle fait taire leurs opposants jihadistes. Mais faute de pressions exté-rieures, qui amèneraient les deux pays à la table des négo-ciations, les tentatives de sta-bilisation du Moyen-Orient échoueront sur leur rivalité, qui pourrait avoir un effet d’entraînement et conduire à une escalade, dégradant plus encore un environnement régional déjà passablement détérioré.

Traduction de François Boisivon.© Project Syndicate, 2016.

Guerre froide au Moyen-Orient Par Bernard HAYKEL

Bernard Haykel est professeur d’études moyen-orientales à l’université Princeton.

Les convois humanitaires du CICR, à l’entrée de Madaya. Louai Beshara/AFP

Le président français recevant Riad Hijab à l’Élysée. Jacques Demarthon/AFP

11International / L’actualité mardi 12 janvier 2016

La Commission européenne a déploré hier sans détour le peu de progrès accompli par la Turquie depuis l’accord signé avec elle pour tenter d’endi-guer le flux sans précédent des migrants qui traversent illéga-lement la mer Égée pour s’ins-taller sur son sol. Lors d’une visite à Ankara, son vice-pré-sident Frans Timmermans a évalué entre 2  000 et 3  000 le nombre de personnes qui réussissent encore à débar-quer chaque jour sur les îles grecques, malgré les très mauvaises conditions météo hivernales. Ce flux est encore « beaucoup trop élevé », a jugé le responsable européen de-vant la presse, « nous ne pou-vons pas nous en satisfaire ». Son hôte, le ministre turc des Affaires européennes Volkan Bozkir, a de son côté relancé l’idée d’accorder des permis de travail aux réfugiés syriens et promis une meilleure scola-risation de leurs enfants.

« Intenses efforts »À l’issue de son entretien

avec M. Timmermans, M. Bozkir a répondu à la frus-

tration européenne en souli-gnant les «  intenses efforts  » déployés par son pays. « Nous capturons quotidiennement 500 candidats à l’immigra-tion clandestine  », a-t-il af-firmé, soit selon lui le double de ce qui était enregistré l’an dernier avant l’accord avec Bruxelles. «  Nous allons essayer de réduire la pres-sion de l’immigration illé-gale en donnant aux Syriens de Turquie des permis de travail  », a lancé M. Bozkir. Cette mesure a été plusieurs fois évoquée par la Turquie sans jamais se concrétiser. De nombreux Turcs y sont hostiles, qui redoutent que les réfugiés syriens employés clandestinement et à vil prix contraignent les moins quali-fiés d’entre eux au chômage. Entre autres mesures, le gou-vernement d’Ankara impose également depuis vendredi des restrictions à la délivrance de visas pour les Syriens en-trant sur son sol par avion ou par voie maritime. Cette me-sure ne concerne pas les réfu-giés arrivés par voie terrestre.

M. Timmermans s’est dit

«  encouragé  » par ces déci-sions et a plaidé pour « accé-lérer » la coopération avant le prochain Conseil européen mi-février. Mais le contrôle de l’argent promis par l’UE suscite des tensions entre les partenaires. Bruxelles a promis que l’utilisation de chaque centime de son enve-loppe serait contrôlée. « C’est hors de question  », avait répondu le mois dernier M. Bozkir.

Le ministre turc des Af-faires étrangères Mevlüt Ca-vusoglu a, lui, une nouvelle fois regretté la lenteur de la mobilisation européenne. « Ils n’ont compris la gravité de la situation que lorsque le corps du petit Aylan s’est échoué sur nos plages et que, vague après vague, les migrants ont frappé à leurs portes », a lancé M. Cavusoglu à Ankara.

Ankara et Bruxelles ont signé fin novembre un « plan d’action » qui prévoit une aide européenne de 3 milliards d’euros aux autorités turques en échange de leur engage-ment à mieux contrôler leurs frontières et lutter contre

les passeurs, et d’une relance du processus d’adhésion de la Turquie à l’UE. Mais cet accord tarde à produire ses premiers effets, ainsi que l’illustrent les naufrages qui continuent à se produire au large des côtes turques. Rien que la semaine dernière, au moins 36 migrants sont morts noyés au large des plages de l’ouest du pays. Les corps de trois autres, deux femmes et un enfant de 5 ans, ont été encore repêchés lundi au large de l’île de Lesbos, selon les médias turcs. La Turquie, qui accueille à elle seule 2,2 mil-lions de Syriens et 300  000 Irakiens qui ont fui leur pays en guerre, est devenue l’un des principaux points de dé-part des migrants qui veulent s’installer en Europe. Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), plus d’un million de migrants sont entrés en 2015, dont près de 850 000 en traversant la mer Égée. Environ 800 d’entre eux sont morts ou ont été por-tés disparus l’an dernier.

(Source : AFP)

C’était trop beau pour durer. L’époque où les Allemands accueillaient les réfugiés à bras ouverts dans les gares en lançant « des Wilkomen » à tout va apparaît déjà loin. L’époque de l’optimisme et de l’hospitalité, c’était hier, c’était avant. Avant cette nuit de la Saint-Sylvestre marquée par de nombreuses agressions dans les rues de Cologne et à la suite de la-quelle plus de 500 plaintes, dont 40  % pour agressions sexuelles, ont été déposées. Si l’affaire a pris autant d’am-pleur en Allemagne, c’est que les premiers éléments de l’enquête, ainsi que les té-moignages des victimes, ont pointé du doigt la responsa-bilité de personnes d’origine étrangère. Assez pour que certaines personnes fassent le lien entre ces agressions et l’accueil des réfugiés en Alle-magne.

Hier, les autorités alle-mandes ont annoncé que la quasi-totalité des suspects des violences étaient d’ori-gine étrangère. Ralf Jäger, le ministre de l’Intérieur de l’État régional de Rhéna-nie-du-Nord-Westphalie, a indiqué que les faits avaient été commis « presque exclu-sivement » par des personnes «  d’origine immigrée  », notamment d’Afrique du Nord et du monde arabe. «  Il y a aussi parmi les sus-pects des réfugiés venus chez nous l’année dernière », a-t-il dit. Il a ajouté que 14 des

19 suspects identifiés à ce jour étaient originaires du Maroc et d’Algérie. Quatre d’entre eux ont été placés en détention provisoire pour les faits du Nouvel An. Au total, près d’un millier d’hommes d’origine arabe et d’Afrique du Nord se sont rassemblés la nuit de la Saint-Sylvestre devant la gare de Cologne, a expliqué M. Jäger. Des heurts y ont éclaté et des agressions sexuelles y ont été commises avant que la place ne soit évacuée. Mais la foule a pu s’y rassembler de nouveau et de nouvelles violences ont été perpétrées, selon lui.

M. Jäger a reconnu dès lors que l’action de la police « avait été inacceptable ». Le chef de la police de Cologne a été suspendu en consé-quence la semaine dernière.

Mais il a démenti que la police ait voulu «  dissimu-ler  » l’ampleur des événe-ments. Selon lui, elle a péché dans sa communication si bien que sa « crédibilité a été mise en cause ». En retour, le ministre a promis «  plus de présence policière, plus de vidéosurveillance ».

Planification ?Le rapport de M. Jäger est

le premier du genre, alors que la police locale de Co-logne s’est distinguée depuis une semaine par une com-munication confuse et très parcimonieuse.

De nombreuses zones

d’ombre demeurent et contribuent à aggraver la si-tuation : comment les agres-sions ont-elles pu prendre cette ampleur sans que la police n’intervienne ? Et, surtout, les violences étaient-elles planifiées ?

Le ministre s’est inquiété du «  danger  » de «  stigma-tiser  » les étrangers à la lu-mière de ces événements  : «  C’est ce que font les cha-rognards de l’extrême droite, c’est leur seul argument », a-t-il déclaré.

Une inquiétude d’autant plus forte que des agres-sions racistes ont visé des Pakistanais, des Africains et des Syriens dans la nuit de dimanche à lundi à Cologne. Ces ratonnades semblent avoir été organisées sur les réseaux sociaux sous le mot-clé de «  promenade  », selon la police de Cologne.

Des dizaines de personnes ont été interrogées, dont des militants d’extrême droite, des « bikers » ou des « videurs de boîte de nuit  » mais au-cune arrestation n’a eu lieu, a indiqué la même source.

La presse locale à Cologne parle elle d’une expédition punitive en représailles aux violences du Nouvel An. « Je vois ces développements, ce qui se passe avec la haine d’extrême droite, avec grande inquiétude », a dit M. Jäger.

Les Allemands inquietsLe mouvement islamo-

phobe Pediga a sauté sur

l’occasion pour organiser des manifestations contre les réfugiés. Après un rassem-blement à Cologne au cours du week-end marqué par des heurts avec la police, des milliers de personnes se sont rassemblées hier soir à Leip-zig, en ex-RDA, brandissant des pancartes où on pouvait lire  : «  Islam = terreur  », ou « Les réfugiés ne sont pas les bienvenus  » avec, en ombre chinoise, trois hommes ar-més de couteaux poursuivant une femme.

En ciblant les réfugiés, Pediga cherche surtout à affaiblir la position d’Angela Merkel. Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 2005, Mama Merkel, comme l’ont surnommée les réfugiés, semble dans une position délicate. Critiquée par l’opposition mais égale-ment à l’intérieur de son par-ti, la chancelière allemande a été obligée de durcir son dis-cours ces derniers jours. Elle a annoncé, ce week-end, une procédure facilitée d’expul-sion des demandeurs d’asile enfreignant la loi. Selon un sondage de la chaîne RTL, quelque 57  % des Alle-mands redoutent désormais une hausse de la criminalité avec l’arrivée d’autant de mi-grants, contre 40  % qui ont un avis contraire. De quoi obliger la chancelière à opé-rer un changement de cap dans sa politique ?

Rédaction et agences

Les jihadistes de l’État islamique (EI) ont laissé des rues et des bâtiments de Ramadi truffés de mines et d’engins explosifs, ce qui freine les efforts pour recons-truire et remettre en état cette ville de l’Ouest irakien, deux semaines après la victoire pro-clamée par les forces irakiennes sur le groupe extrémiste sunnite. La reconquête de Ramadi, chef-lieu de la province d’Anbar, a été présentée comme le premier grand succès de l’armée ira-kienne depuis sa déroute face à l’offensive-éclair de l’EI à la mi-2014, lors de laquelle Mossoul, grande ville du Nord, est passée sous le contrôle des jihadistes.

Les combattants de l’EI ont été repoussés en décembre vers les faubourgs est de Ramadi, mais la quasi-totalité de la ville demeure interdite à ses quelque 500  000 habitants, dont la majeure partie avaient fui avant l’offensive de l’armée régulière.

«  La plupart des quartiers sont désormais sous le contrôle des forces de sécurité », déclarait samedi le gouverneur de la pro-vince d’Anbar, Sohaïb al-Raoui, dans un complexe administratif provisoire installé dans le sud-est de la ville. «  La majeure

partie des rues de Ramadi sont minées, et il faut déployer de gros efforts, du savoir-faire », a-t-il expliqué. Des experts artifi-ciers de la police et de la Défense civile doivent « prochainement » entamer leurs travaux de démi-nage, a-t-il dit.

Les forces antiterroristes en première ligne lors de la recon-quête de Ramadi n’assurent la sécurité que des principaux axes et des bâtiments stratégi-quement importants, dit-on de source proche des services de sécurité. Elles ont érigé des murs de terre à l’entrée des quartiers du centre considérés comme débarrassés des jihadistes mais toujours truffés d’explosifs, et ont écrit « minés » sur certains bâtiments, ajoute-t-on de même source. Des tireurs embusqués ralentissent la progression des militaires irakiens dans les sec-teurs toujours sous le contrôle de l’EI. L’armée irakienne les élimine en menant des raids aériens dévastateurs – plus de 55 au cours des 15 derniers jours, selon la coalition internationale.

Mossoul, défi plus important

Samedi, les troupes ira-

kiennes ont chassé les jihadistes de Mal’ab, dernier grand quar-tier du centre de Ramadi qui était encore sous leur contrôle, a déclaré le général Abdoul Gha-ni al-Assadi.

Les troupes irakiennes se sont retirées de Ramadi en mai dernier, et les jihadistes en ont pris alors le contrôle, cette ville à 100 km de Bagdad devenant leur plus grosse prise de guerre depuis leur offensive de la mi-2014. Aujourd’hui, les jiha-distes sont toujours retranchés dans une bande de territoire de 10 km à l’Est, en direction de Houssaïba al-Charkia, où ils se mettent à couvert dans les zones cultivées.

Les centaines de frappes aériennes menées depuis juillet dernier, conjuguées aux sabo-tages effectués par l’EI, ont ré-duit Ramadi à l’état de ruines. Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) attend toujours le feu vert de Bagdad pour entrer dans la ville et lancer les travaux de reconstruction, a déclaré le numéro deux du Pnud pour l’Irak, Lise Grande.

Le Pnud a préparé une cen-taine de groupes électrogènes

destinés à fournir de l’électricité dès qu’il recevra ce feu vert. Se-lon Lise Grande, Ramadi aura besoin de 20 millions de dollars d’aide d’urgence pour répondre aux besoins humanitaires im-médiats, et des milliards de dol-lars seront nécessaires ensuite, sur le long terme, pour assurer la reconstruction.

« Remettre en état les infras-tructures sera de la plus haute importance, mais le facteur décisif pour le retour de la po-pulation, ce sera de déterminer quand les conditions de sécurité seront réunies », a-t-elle conti-nué.

Après Ramadi, le plus grand défi qui attend le pouvoir irakien sera la reconquête de Mossoul, à 400 km au nord de Bagdad. Trois mille deux cents combat-tants de l’EI y sont stationnés, soit plus de trois fois les effectifs des jihadistes à Ramadi avant l’offensive militaire, selon la coalition. Mossoul, en outre, est bien plus densément peuplée. La majeure partie de la popula-tion de la ville, qui est de deux millions d’habitants, n’a pas quitté les lieux.

Stephen KALIN/Reuters

« Début de la division de l’Irak », « violation du droit internatio-nal  »  : la minorité turkmène d’Irak dénonce la construction par les Kurdes irakiens d’une tranchée longue de centaines de kilomètres, officiellement présentée comme une défense contre les jihadistes. «  Nous voyons cette tranchée comme le début de la division de l’Irak. Elle serait la concrétisation sur le terrain d’une carte géopo-litique redessinée  », a déclaré à l’AFP le chef du parti Front turkmène irakien, Archad al-Salehi.

Le gouvernement de la région autonome du Kurdis-tan irakien, qui s’étend dans le nord de l’Irak, se défend lui de toute visée expansionniste, soutenant que la tranchée, large de trois mètres et profonde de deux, ne vise qu’à empêcher des attaques des jihadistes de l’État islamique (EI). Mais pour des responsables de la communauté turkmène, le tracé de ce pro-fond fossé soulève la suspicion. Selon eux, la tranchée traver-sera l’Irak d’Ouest en Est, de la ville de Rabia bordant la Syrie à celle de Khanaqine, près de la frontière iranienne. Elle sui-vrait en grande partie les 1 000 kilomètres de la ligne de front entre les combattants kurdes et ceux de l’EI. Or, les com-battants kurdes, les peshmer-gas, sont présents au-delà de la

frontière de leur région, après avoir vaincu l’EI dans des zones d’où l’armée irakienne avait fui. La tranchée leur permettrait d’inclure ces territoires dans le Kurdistan irakien bien qu’ils n’y appartiennent pas selon les frontières actuelles, dénoncent les Turkmènes également ap-pelés Turcomans.

Préserver l’unité de l’Irak Ils s’en inquiètent car ces

zones abritent nombre des leurs. «  70 à 80  % des terri-toires (qui passeraient du côté

kurde de la tranchée) sont peu-plés de Turkmènes  », affirme Mehdi Saadoun, un militant de la Fondation pour le secours des Turcomans. «  Les villes de Tal Afar, de Kirkouk et de Touz Khourmatou passeront du côté du Kurdistan irakien si le gouvernement n’applique pas la loi préservant l’unité de l’Irak », a-t-il mis en garde. Le gouvernement du Kurdistan irakien a reconnu avoir récem-ment accéléré la fortification de ses défenses contre l’EI, mais nie fermement tout pro-jet politique. «  Cette tranchée est un système défensif contre les véhicules piégés utilisés par Daech (acronyme arabe de l’EI)  », a insisté un porte-pa-role des combattants kurdes irakiens, Jabar Yawar. «  Elle ne sera pas construite partout,

certaines zones n’en ont pas besoin. Il reviendra aux respon-sables militaires de décider  » de son tracé, a-t-il ajouté. Les travaux de creusement n’ont pas commencé à Touz Khour-matou mais ils ont débuté près de Kirkouk, une ville située dans une riche région pétro-lière, ainsi qu’à Jalawla, près de la frontière iranienne, selon les responsables turkmènes. Pour Jassem Mohammad Jaafar, un parlementaire turkmène, cette tranchée « viole les conventions internationales et les droits des personnes qui seront forcées de vivre de part et d’autre  ». M. Salehi a appelé le Premier mi-nistre irakien Haider al-Abadi à prendre position contre cette tranchée controversée.

(Source : AFP)

Crise des réfugiés

L’UE regrette l’action insuffisante de la Turquie contre les flux « élevés » de migrants

Allemagne

Violence à Cologne : les suspects pour la plupart d’origine étrangère

Offensive

La progression de l’armée à Ramadi ralentie par les mines et les snipers

Conflit

Irak, la tranchée de la discorde entre Kurdes et Turkmènes

Des milliers de personnes se sont rassemblées hier soir à Leipzig brandissant des pancartes où on pouvait lire : « Islam = terreur ».

Le gouvernement du Kurdistan irakien a reconnu avoir récemment accéléré la fortification de ses défenses contre l’EI, mais nie fermement tout projet politique.

Un enseignant juif a été blessé hier matin en pleine rue à Marseille, dans le sud-est de la France, par un adolescent armé d’une machette qui a revendiqué un geste antisémite, a-t-on appris de sources concordantes. Devant témoins, le jeune homme, né en 2000, a porté des coups à la victime, un professeur de 35 ans enseignant à l’Institut franco-hébraïque. La victime a été blessée

au dos et à la main, selon une source policière. L’auteur a laissé l’arme sur place puis est parti en courant, avant d’être interpellé dix minutes plus tard par la police. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a dénoncé une « révoltante agression antisémite » sur son compte Twitter. Une enquête pour « tentative d’assassinat à raison de la religion » et « apologie du terrorisme » a

été ouverte par le parquet de Marseille, a-t-on appris de source judiciaire. « Il s’agit d’un individu très excité, mais qui revendique clairement son acte, qu’on peut qualifier d’antisémite », a indiqué une source proche du dossier. Une autre source proche du dossier avait indiqué dans un premier temps que « l’indi-vidu ne semblait pas jouir de toutes ses facultés ».

En France, un enseignant juif est agressé par un jeune armé d’une machette

La police suédoise a reconnu hier avoir gardé pour elle les informations sur des dizaines d’agressions sexuelles à un festival de musique, qui avaient conduit à des arresta-tions. Au moins 38 agressions sexuelles, dont deux viols, ont fait l’objet de plaintes pendant les éditions 2014 et 2015 de We Are Sthlm, festival qui se déroule à Stockholm en août et se présente comme le plus grand d’Europe pour les adolescents. Un porte-parole de la police interrogé par l’AFP, Varg Gyllander, a dans un premier temps évoqué près de 100 arrestations. Mais il a dit plus tard que leur nombre exact n’avait pas été établi. « Nous aurions certainement dû révéler cette information, ça ne fait pas de doute. Pourquoi ça ne s’est pas fait, nous ne le savons tout simplement pas », a-t-il déclaré.

Après chacune de ces deux éditions du festival, la police avait affirmé qu’il y avait eu « relativement peu de délits et de personnes interpellées comparé au nombre des parti-cipants », a rappelé M. Gyllander. Aucune condamnation n’a été prononcée depuis, selon la police.Dagens Nyheter, le quotidien par lequel le scandale a été rendu public, a affirmé que les agresseurs présumés étaient en majorité des demandeurs d’asile mineurs non accompa-gnés. Le journal a cité un rapport de police sur une des deux éditions (sans préciser laquelle) mentionnant que les soupçons s’étaient portés sur un groupe d’une cinquan-taine d’adolescents afghans.« Je ressens une très forte colère en voyant que des jeunes femmes ne peuvent pas aller

à un festival de musique sans se faire impor-tuner, harceler sexuellement et attaquer », a réagi le Premier ministre Stefan Löfven devant la presse à Stockholm. Le fait que la police n’ait pas informé le grand public est selon lui « un problème de démocratie pour notre pays ».Le directeur de la police nationale, Dan Eliasson, a assuré au cours d’une conférence de presse que l’affaire ferait l’objet d’une « enquête interne » susceptible de déboucher sur des sanctions. Il n’a cependant rien révélé sur l’état d’avancement de l’enquête, estimant qu’il n’était « pas facile d’enquêter » sur des faits de cette nature, commis au milieu d’une foule dense. Et il a précisé que, de manière générale, la police « essay(ait) d’éviter d’évo-quer l’appartenance ethnique » des suspects.

La police suédoise reconnaît avoir caché une vague d’agressions sexuelles

Des peshmergas supervisent les travaux d’une tranchée de centaines de kilomètres dans la région de Dakouk au sud de Kirkouk. AFP /Marwan Ibrahim

Au moins 20 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées hier dans des attaques visant un café dans une localité du nord-est de Bagdad, selon des sources militaire et policière. Une bombe a explosé dans un café à Mouqdadiyah, à 90 km au nord-est de Bagdad, suivie par un attentat-suicide à la voiture piégée lorsque les clients se sont rassemblés sur le lieu de l’attentat, selon un capitaine de police et un colonel de l’armée. L’attentat n’a pas été revendiqué, mais le mode opératoire porte l’empreinte du groupe jihadiste État islamique (EI). Selon un offi-cier irakien, la province de Diyala – dont fait partie Mouqdadiyah – a été « libérée » de l’organisation jihadiste depuis janvier 2015 mais cela n’a pas mis fin aux attaques menées par les jihadistes.

Une vingtaine de morts dans des attentats contre un café en Irak

Des hommes armés ont fait exploser, hier, une voiture piégée et ouvert le feu dans un quartier fréquenté de Bagdad avant de prendre des personnes en otage dans un centre commercial, faisant au moins douze morts, a indiqué la police. « Au moins un des assaillants portait une ceinture d’explosifs et s’est fait exploser à l’intérieur du centre commercial », a déclaré un responsable du ministère de l’Intérieur. Plusieurs personnes ont été prises en otage et trois d’entre elles ont été exécutées lorsque les forces de sécurité ont tenté de neutraliser les assaillants, a indiqué un colonel de police.« Les assaillants ont libéré au moins neuf otages, des femmes et des enfants », a-t-il ajouté, précisant qu’au moins deux membres des forces de sécurité avaient été tués et neuf blessés durant l’attaque. Une source médicale a confirmé le bilan. Dans un communiqué publié sur Internet, le groupe jihadiste État islamique affirme que quatre de ses membres ont mené l’attaque dans laquelle il assure avoir tué ou blessé 90 personnes.

Au moins 12 morts dans une prise d’otages dansun centre commercial de Bagdad

Pour Poutine, les frontières « ne sont pas importantes »Le président russe Vladimir Poutine, qui a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014, a déclaré hier au quotidien allemand Bild que les frontières n’étaient à ses yeux « pas importantes » et qu’il ne s’intéressait qu’au « destin des gens ». « Il faut toujours s’en tenir au droit international.

C’est ce qui est arrivé aussi dans le cas de la Crimée », annexée par Moscou en 2014, a-t-il assuré. « La population russe est parfaitement claire sur la situation (de la Crimée) (...). Je vous dis : la réunification de la Crimée avec la Russie est juste », a-t-il ajouté, qualifiant les sanctions occidentales contre son pays « d’insensées ».La Russie et l’Ukraine sont

engagées dans une crise sans précédent depuis l’arrivée au pouvoir de pro-Occidentaux en Ukraine début 2014, suivie de l’annexion par Moscou de la péninsule ukrainienne de Crimée puis du conflit avec les séparatistes prorusses dans l’Est du pays. Le conflit a fait plus de 9 000 morts depuis mai 2014.En août 2008, une guerre éclair

de cinq jours avait par ailleurs opposé la Géorgie et la Russie pour le contrôle de l’Ossétie du Sud. Le conflit s’était soldé par une victoire russe. Moscou avait ensuite reconnu l’indépendance de ce territoire en même temps que celle d’une autre république séparatiste géorgienne, l’Abkhazie.

(Source : AFP)

Russie

Défiant le trafic tapageur des rues bondées de Lahore, cité vivante de l’est pakistanais, Tayyaba Tariq se faufile, fière sur sa toute nouvelle moto, entre voitures et « rickshaws », ces voiturettes à trois roues fré-quentes en Asie.

Bien qu’il y ait de plus en plus de femmes au volant au Pakis-tan, pays conservateur musul-

man de 200 millions d’habi-tants, l’idée de femmes dévoilées chevauchant des deux-roues ou gagnant leur vie comme chauf-feur de « rickshaw » ou de poids lourds est encore taboue.

Casque blanc sur des che-veux au vent et 125 cc rutilante, Tayyaba, 22 ans et vêtue d’un jean, fait néanmoins partie d’une nouvelle génération de

conductrices déterminées à re-pousser les limites qui leur sont imposées par une société volon-tiers sexiste.

La jeune femme parcourt 50 km par jour en moto, un moyen bien plus abordable que la voi-ture d’aller travailler comme agent des douanes à la frontière avec l’Inde.

Nombre de femmes se dé-

placent en moto... mais elles sont habituellement assises en amazone derrière un homme qui conduit.

«  Si les femmes apprennent à conduire une moto, elles peuvent se déplacer librement, aller et venir indépendam-ment », souligne Tayyaba Tariq auprès de l’AFP.

Un enjeu de taille quand on sait que les trois quarts des Pakistanaises ne sont pas sur le marché du travail, principa-lement à cause du manque de transports sûrs, selon une étude de l’Organisation internationale du travail (OIT).

Alors que les femmes su-bissent une discrimination quotidienne au Pakistan, une série de campagnes récentes a eu lieu pour essayer de leur faire une place dans l’espace public, dont elles sont habituellement exclues, comme les petits cafés de bord de route.

Sur la question des trans-ports, les autorités provinciales de Lahore ont lancé en no-vembre un programme de sen-sibilisation dans le cadre duquel près de 70 conductrices ont pris des cours de moto – avocates, domestiques ou employées de bureau.

De leur côté, des policiers de Lahore ont formé près de 150 motardes récemment, selon Sa-

jjad Mehdi, de la police locale des transports, «  et beaucoup d’autres femmes ont appris toutes seules ».

La ville en rose Si la jeune motarde peut

échapper aux importuns d’un simple coup d’accélérateur, ce n’est pas le cas de femmes qui se déplacent en rickshaws, où elles se retrouvent coincées avec le chauffeur dans un minuscule habitacle.

Pour parer à cela, une entre-preneuse, Zar Aslam, a lancé des rickshaws réservés aux femmes et conduits par des femmes.

Une façon de donner de l’au-tonomie à la fois aux passagères, qui ont un moyen plus sûr de se rendre au travail ou chez leurs proches, et à la conductrice, qui trouve ainsi une source de reve-nus.

Mme Aslam a mis en circu-lation l’an dernier à Lahore cinq de ces « rickshaws roses ».

Son organisation s’efforce de former des conductrices supplé-mentaires et de trouver de nou-veaux financements.

«  Nous essayons d’aider les femmes à entreprendre et deve-nir les propriétaires-gestion-naires de leur propre rickshaw », explique la quinquagénaire.

Pour l’actrice Nadia Jameel,

ambassadrice des rickshaws roses, «  n’importe qui entre 18 et 102 ans peut conduire un rickshaw, quelle que soit sa classe et son milieu d’origine ».

« Des femmes vont se porter candidates car elles n’ont pas le choix. Elles ont besoin de cet argent », souligne cette star du petit écran.

Par nécessité C’est également la nécessité

qui a poussé Shamim Akhter, une mère divorcée de 53 ans, à devenir la première conductrice de «  truck  », ces poids lourds brinquebalants ornés d’exubé-rants motifs qui font partie du folklore pakistanais.

Abandonnée par son mari après la naissance de cinq enfants, Mme Akhter s’est échinée à faire vivre sa famille par des petits boulots pendant des années, avant de conduire des camions et d’entrer ainsi dans l’histoire.

Elle travaille depuis, de nuit

comme de jour, avec des collè-gues masculins pour transporter des briques dans la capitale Isla-mabad.

«  Mon mari ne vit pas avec moi, mais avec sa seconde femme, et je dois subvenir seule aux besoins de la famille  », confie-t-elle.

Après avoir appris à conduire une voiture, elle a commencé par ouvrir une auto-école, qui fut un échec.

Elle a alors passé l’examen pour devenir conductrice du « métro-bus », qui venait d’être lancé dans la capitale. Mais elle n’a pas décroché de poste, car le gouvernement n’avait pas pour politique d’embaucher des femmes comme chauffeurs.

Finalement, Shamim Akhter a contacté une compagnie de transport locale.

«  Je gagne 1  000 roupies (9 euros) par trajet un peu long ef-fectué en dehors d’Islamabad », explique-t-elle à l’AFP tout en astiquant la cabine d’un camion.

« Cela ne me permet pas de couvrir (toutes) mes dépenses, mais je ne vais pas rester là à attendre, les bras croisés. Si on a besoin de 10 000 roupies (90 euros) et qu’on en gagne 7 000 (61 euros), c’est toujours mieux que rien », dit-elle.

Si la conduite peut être un outil d’émancipation, il faudra toutefois du temps pour que les mentalités changent, même à Lahore, qui est sûrement la ville la plus ouverte du Pakistan.

«  Il arrive souvent que des garçons nous suivent » en moto, reconnaît Tayyaba la motarde. « Mieux vaut les ignorer car plus on leur prête attention, plus ils nous importunent. »

« Ils veulent toujours faire la course avec une fille à moto. Ils pensent qu’une fille ne sait pas conduire et qu’elle aura peur (...) Mais ils ne devraient pas considérer les filles comme in-férieures », dit la jeune femme.

Khurram SHAHZAD/ AFP

12 International mardi 12 janvier 2016

Pour la première fois, la sœur du roi d’Espagne Cristina de Bourbon s’est assise hier sur le banc des accusés, tout en espérant ne pas y rester longtemps, pour une affaire présumée de fraude fiscale et de corruption impliquant son mari.

Dès la première audience du procès-fleuve qui ne devrait s’achever qu’en juin, les avocats de l’infante ont déployé une batterie d’argu-ments juridiques face à trois magistrates du tribunal de Majorque, tentant de faire annuler les poursuites visant la princesse.

En attendant que cette question soit tranchée, l’in-fante de 50 ans a dû prendre place – comme n’importe quel autre citoyen – dans une salle d’audience dominée par le portrait de son frère, Felipe VI, à la tête du royaume de-puis l’abdication de leur père Juan Carlos en 2014.

Vêtue d’un simple tailleur pantalon noir, l’air grave, la princesse est bien malgré elle la vedette du « procès de l’an-née », au côté de son époux, Iñaki Urdangarin, principal des 18 prévenus.

« Ce procès est plus exci-tant qu’aucun autre  », assu-rait Jesús López, retraité de 71 ans venu assister à la première audience dans un centre de formation spéciale-ment aménagé pour accueil-lir la foule de journalistes du monde entier assistant au procès, et entouré d’un dis-positif de sécurité exception-nel.

« Personne n’osera mettre en prison la princesse Cris-tina  », tranchait de son côté Francisco Solana, 45 ans, l’un des rares citoyens mani-festant à l’extérieur, aux cris de « L’Espagne, demain, sera républicaine ! »

Seconde fille de Juan Car-los Ier et Sofia, Cristina est

soupçonnée d’avoir dissimulé au fisc des revenus provenant des détournements de 6 mil-lions d’euros de fonds publics reprochés à son époux et à un ex-associé de celui-ci. Le juge d’instruction avait tenté de démontrer qu’elle en était partie prenante mais le pro-cureur s’est opposé aux pour-suites. Elle n’est finalement jugée que pour fraude fiscale.

L’infante a toujours sou-tenu qu’elle ne savait rien et faisait une confiance aveugle à son époux Iñaki, ancien handballeur professionnel et double médaillé olympique, épousé à Barcelone en 1997 quand la popularité de la monarchie était au plus haut.

Réputée très amoureuse du père de ses quatre enfants, Cristina a refusé de divorcer en dépit des pressions exer-cées par la Maison royale, qui aurait voulu limiter les effets toxiques de l’affaire pour la monarchie. Exclu de toutes

les activités officielles au pa-lais, le couple vit depuis 2013 à Genève.

M. Urdangarin, 47 ans, et son ex-associé Diego Torres sont notamment accusés d’avoir surévalué les contrats signés entre 2004 et 2006 par l’institut Noos – fondation à but non lucratif dédiée à l’organisation d’événements sportifs qu’ils dirigeaient – avec les gouvernements régionaux des Baléares et de Valence. Selon l’accusation, les bénéfices étaient répar-tis entre plusieurs sociétés écrans dont Aizoon, proprié-té de Cristina et d’Iñaki, qui aurait financé des dépenses personnelles de leur famille, pour des fêtes, des voyages, des travaux ou des cours de danse...

Demande de nullité M. Urdangarin est jugé

pour détournement de fonds, fraude fiscale, trafic d’in-

fluence, escroquerie et blan-chiment d’argent, et encourt jusqu’à 19 ans et demi de prison.

Concernant Cristina, seule l’association Manos Limpias (Mains propres, d’extrême droite) représente l’accusa-tion publique. Elle demande huit ans de prison pour l’in-fante.

La défense de la princesse joue là-dessus pour plaider le non-lieu, soulignant que ni le parquet ni un avocat représentant l’État n’ont ré-clamé de poursuites au nom du Trésor public, présumée victime.

«  Nous demandons res-pectueusement (...) la nul-lité de l’acte de l’accusation concernant Cristina de Bourbon  », a déclaré un de ses avocats, Jesús María Sil-va, invoquant notamment la «  jurisprudence Botin  »  : en 2007, la Cour suprême avait validé un non-lieu en faveur

du puissant banquier Emilio Botin, estimant qu’il ne pou-vait être jugé car ni le parquet ni les parties lésées n’avaient déclenché de poursuites.

Le procureur puis l’avocate du Trésor public ont abondé dans son sens. Mais l’avocate de Manos Limpias, Virginia López Negrete, a défendu «  l’accusation populaire  », une procédure « parfaite pour la lutte contre la corruption et contre les élites  » dans un pays écœuré par la mul-tiplication des scandales en temps de crise.

Dimanche, l’ancien associé du beau-frère du roi, Diego Torres, avait réaffirmé dans une interview télévisée que Juan Carlos Ier était au cou-rant des affaires de Noos : la maison royale révisait «  ce que nous faisions, ils nous guidaient, nous avons tou-jours agi de bonne foi  », avait-il soutenu.

(Source : AFP)

Le Pakistan a accueilli hier une rencontre entre repré-sentants de quatre pays visant à faire revenir les talibans afghans à la table des négo-ciations avec Kaboul, alors même que les rebelles mènent une offensive hivernale d’une intensité inédite.

L’Afghanistan, le Pakistan, la Chine et les États-Unis participent à ces pourparlers qui avaient été annoncés en décembre. En revanche, pas de représentant des talibans, dont l’insurrection meurtrière bat son plein, plus de 14 ans après qu’ils ont été chassés du pouvoir par une invasion menée par les Américains.

Des observateurs espèrent que la présence de la Chine et des États-Unis aidera à sur-monter la méfiance régnant entre l’Afghanistan et le Pa-

kistan, parrain historique des talibans, qui est désormais sous pression pour persuader les insurgés islamistes de ces-ser les violences.

Les délégations étaient dirigées par le vice-ministre afghan des Affaires étran-gères, Hekmat Khalil Kar-zai, le ministre pakistanais des Affaires étrangères Aizaz Ahmad Chaudhry, le repré-sentant spécial des États-Unis pour le Pakistan et l’Afghanistan Richard Olson, et celui de la Chine, Deng Xijun.

«  Les participants ont mis l’accent sur le besoin immé-diat de pourparlers directs entre des représentants du gouvernement d’Afghanis-tan et des représentants des groupes talibans, dans le cadre d’un processus de paix

visant à préserver l’unité, la souveraineté et l’intégrité ter-ritoriale de l’Afghanistan  », selon un communiqué com-mun après une journée com-plète de rencontres à Islama-bad.

Une nouvelle réunion qua-dripartite a été annoncée pour le 18 janvier à Kaboul, afin de continuer à travailler à une feuille de route qui doit établir les bases du dialogue entre Kaboul et les talibans.

«  Le premier objectif de ce processus de réconcilia-tion est de créer les condi-tions permettant de faire venir à la table des négocia-tions les groupes talibans, et de leur offrir des incitations qui puissent les persuader d’abandonner les violences », a déclaré Sartaj Aziz, le nu-méro un de la diplomatie

pakistanaise, à l’ouverture des pourparlers.

Mettant en garde contre les « objectifs et délais irréa-listes », il a rejeté toute condi-tion préalable au dialogue et toute menace d’action mili-taire contre les réfractaires.

Luttes fratricides Les premiers pourparlers

directs entre le gouvernement afghan et les talibans ont eu lieu en juillet près d’Islama-bad, mais ils ont rapidement tourné court après l’annonce en juillet de la mort du mol-lah Omar, fondateur du mou-vement. Sa succession donne lieu à une guerre des chefs et leur nouveau leader, le mollah Akhtar Mansour, est loin de faire l’unanimité.

Un cadre taliban au sein de la faction dirigée par le

mollah Mansour a indiqué à l’AFP que le Pakistan avait été en contact avec des diri-geants insurgés, mais que son groupe attendait de voir si le groupe rival dirigé par le mol-lah Rassoul allait également participer à des pourparlers.

«  Autant que je sache, les dirigeants talibans sont prêts à toute réunion de ce type à l’avenir, mais nous verrons aussi quels autres groupes afghans ou factions talibanes seront invités », a-t-il ajouté.

Pour l’expert Shuja Nawaz, de l’Atlantic Council, cette rencontre permet « un espoir prudent  » sur la reprise pro-chaine de véritables pourpar-lers de paix.

Rahimullah Yousufzai, fin connaisseur des talibans, a estimé que la réunion qua-dripartite était une «  avan-

cée importante  ». Mais il a averti  : «  Les talibans n’ont pas encore fait preuve de leur volonté de dialoguer, ils ont dit que leur première priorité était de mettre fin à leurs dis-sensions internes. »

Malgré leurs dissensions et l’arrivée de l’hiver qui marque traditionnellement une pause dans les combats, les talibans ont étendu leur insurrection dans l’ensemble de l’Afgha-nistan, conquérant notam-ment la grande ville de Kun-duz et multipliant les attaques contre les troupes de l’Otan.

Selon les observateurs, l’intensification des combats semble être liée à une volonté pour les insurgés de gagner du terrain avant les pourparlers, afin d’y obtenir des conces-sions plus importantes.

(Source : AFP)

L’infante, impliquée dans les affaires de son mari, qui encourt jusqu’à 19 ans et demi d’incarcération, risque, elle, 8 ans de prison.

L’insurrection des talibans gagne du terrain sur fond de crise de pouvoir interne.

Prendre le volant, pour les Pakistanaises, est une nécessité qui semble parfois bien inaccessible au vu des barrières culturelles.

Corruption

En Espagne, la princesse Cristina, sœur du roi, jugée pour fraude

Dialogue

Pourparlers quadripartites pour relancer le processus de paix afghan

Droits de la femme

Au Pakistan, une nouvelle génération de conductrices en deux-roues et en camion

Le processus d’extradition vers les États-Unis du trafiquant de drogue mexicain Joaquin «  El Chapo  » Guzman prendra au moins un an, voire beaucoup plus si ses avocats utilisent tous les recours légaux, ont averti les autorités hier, faisant ressurgir la crainte d’une nouvelle éva-sion. « J’estime que le processus pourrait durer au moins un an », a déclaré hier sur la radio Radio Formula José Manuel Merino Madrid, directeur des relations internationales des services du procureur, indiquant se fonder sur des cas antérieurs de trafi-quants de drogue. Cela pourrait être plus long encore  : «  Nous avons eu des procédures d’extra-dition qui nous ont pris entre 4 et 6 ans, en fonction des recours déposés par les avocats », a encore déclaré ce responsable. «  Dans l’hypothèse où le ministère des Affaires étrangères considérerait qu’il y a suffisamment d’élé-ments pour donner son feu vert à l’extradition, il (El Chapo) pour-rait encore déposer un recours » devant la justice, a-t-il expliqué. Après que les juges auront rendu leur décision sur l’extradition, et quand le ministère des Affaires étrangères mexicain aura pris une décision finale, Guzman pourra encore faire appel. L’avo-cat d’« El Chapo » s’est engagé à mener un combat juridique « dur », pouvant aller jusqu’à la Cour suprême, pour s’opposer à l’extradition du chef du cartel de Sinaloa vers les États-Unis, au motif qu’il risque là-bas la peine de mort.

Récentes évasionsLe Mexique, qui se refusait

jusqu’à présent à cette mesure, a ouvert la voie ce week-end à l’extradition vers les États-Unis d’« El Chapo », arrêté vendredi à Los Mochis, dans l’État de Sinaloa (Nord-Ouest). Après la précédente arrestation de Guzman en février 2014, le pré-sident mexicain Enrique Pena Nieto avait refusé son transfert vers les États-Unis, promettant de le juger et de l’incarcérer au Mexique. Mais sa rocambo-lesque évasion en juillet der-

nier par un tunnel creusé sous sa cellule de la prison de haute sécurité d’Altiplano, près de Mexico, a porté un coup très dur à la crédibilité du gouverne-ment et a changé la donne. Le gouvernement ne peut cette fois prendre le risque d’une nouvelle évasion du puissant baron de la drogue, potentiellement désas-treuse politiquement, estiment certains analystes. Avant même son arrestation, les autorités mexicaines ont préparé la voie, des juges émettant des mandats d’arrêt à fin d’extradition dès le mois d’août. Dimanche, des représentants d’Interpol se sont rendus à la prison d’Altiplano, où le baron de la drogue est de nouveau incarcéré, pour délivrer « deux mandats d’arrêt aux fins d’extradition  », lançant formel-lement la procédure. Le chef du cartel de Sinaloa fait l’objet de poursuites dans plusieurs États américains  : en Arizona, Californie, Texas, Illinois, New York ainsi qu’en Floride. Plu-sieurs hommes politiques amé-ricains ont appelé ce week-end le président Barack Obama à ré-clamer l’extradition de Guzman. « Étant donné qu’El Chapo s’est déjà évadé deux fois d’une pri-son mexicaine, cette troisième opportunité de le traîner devant la justice ne peut être gaspillée », a déclaré le sénateur américain et candidat républicain à la Maison-Blanche Marco Rubio. Mais pour le sénateur mexicain Miguel Barbosa, un des leaders du Parti révolutionnaire démo-cratique (PRD, gauche), «  El Chapo » doit être jugé dans son pays. Extrader Guzman « serait choisir la facilité, et, une fois de plus, l’État mexicain montrerait qu’il n’a pas la force de punir sur son territoire ceux qui com-mettent des crimes », a-t-il dé-claré. En parallèle, les autorités mexicaines cherchaient hier à in-terroger l’acteur américain Sean Penn et l’actrice mexicaine Kate del Castillo sur leur rencontre secrète en octobre avec le fugitif, notamment pour une interview publiée samedi par le magazine américain Rolling Stone.

(Source : AFP)

Mexique

Pas d’extradition d’« El Chapo » vers les États-Unis avant un an

Une Pakistanaise conduisant un camion. Aamir Qureshi/AFP

Le baron de la drogue Joaquin « El Chapo » Guzman arrêté le 8 janvier à Mexico. Alfredo Estrella/AFP

Une Pakistanaise sur une moto. Arif Ali/AFP

13Sportsmardi 12 janvier 2016

Athlétisme

Mohammad Khatib a un rêve : décrocher la première médaille olympique de la Palestine. Ce professeur de yoga diplômé de sociologie s’est mis en tête, il y a trois ans, de faire flotter le drapeau national au-dessus du mythique podium du sprint. Chaque jour, inlassablement, il s’élance à toute vitesse sur les rares pistes – ni très profession-nelles ni très sûres – qu’il trouve à Ramallah en Cisjordanie.

«  Il y a des stades de foot, mais, en athlétisme, quasiment rien. Il y a bien un couloir tracé pour le 100 mètres, mais il est en asphalte et ça peut causer de nombreuses blessures », dé-plore le jeune homme de 25 ans à tignasse bouclée, keffieh aux couleurs de la Palestine autour du cou. Malgré l’adversité, le garçon aux yeux noisette, tou-jours plissés par un sourire, place la barre haut : « Créer de l’espoir et du bonheur  » pour les Palestiniens, qui vivent sous occupation israélienne et attendent leur État depuis 70 ans.

Le déclic, il l’a eu en 2013, quand un autre Palestinien, le Gazaoui Mohammad Assaf, a remporté Arab Idol, l’un des télé-crochets les plus regardés dans le monde arabe. « J’ai vu à quel point les gens étaient heu-reux. Ils ont fait la fête toute la nuit parce qu’un Palestinien l’avait emporté grâce au vote du public à l’échelle du monde arabe. Je me suis dit : imagine ce que ça pourrait être si un

Palestinien remportait une compétition mondiale, par son seul mérite », dit-il.

Depuis cette nuit à écouter les klaxons résonner à travers les territoires occupés, Moham-mad s’entraîne, seul, à force d’exercices qu’il a trouvés sur YouTube. « Beaucoup de gens pensent que je suis fou d’avoir choisi les disciplines les plus dures, les 100 et 200 mètres. Mais je suis sûr que je peux y arriver, et je vais leur montrer », martèle-t-il.

Trance et reggae dubIl a chaussé les pointes par

tous les temps et couru, écou-teurs vissés sur les oreilles, «  de la trance psychédélique – croyez-le ou non ! – et du reggae dub, pour le rythme ». Il a adapté son emploi du temps aux horaires d’accès au stade. Sur la piste, sourire aux lèvres parce qu’il «  médite en même temps » qu’il court, il fait fi des travaux de construction qui empiètent sur son couloir et des plaques de tôle branlantes qui menacent l’athlète lancé à toute vitesse.

Il lui reste à découvrir les compétitions internationales, l’adrénaline des stades rem-plis, le stress dans les starting-blocks. Mais il a connu les compétitions «  où les couloirs ne sont pas courbes mais carrés, avec des virages à 90 degrés, et les entraînements dans la rue, parfois dans des pentes ».

Le découragement ne l’a pas

épargné. Mais il est passé en trois ans de 15 à 11 secondes sur 100 mètres. Il est encore loin du record mondial de 9 sec 58 du Jamaïquain Usain Bolt, et surtout des minimas de 10 sec 16 pour se qualifier pour Rio.

D’autres portes d’entrée que les minimas existent : le contin-gent des places décernées aux meilleurs non-qualifiés ; ou les invitations délivrées aux comi-tés nationaux qui n’auraient aucun représentant. Sur les cinq membres de la délégation palestinienne aux Jeux de 2012 à Londres, quatre bénéficiaient de wildcards. Le 5e, le judoka Maher Abou Remeleh, était le premier de l’histoire olympique palestinienne à s’être jamais qualifié.

S’entraîner au TexasLa petite nation sportive

de Palestine n’a jamais gagné de médaille olympique. Son comité national ne cache pas qu’il compte à nouveau sur les invitations. Il ne se fait aucune illusion quant aux chances de briller sportivement. Comme les matches de qualification pour la Coupe du monde de foot, la participation aux JO sera non seulement un événe-ment sportif, mais une décla-ration politique en faveur de l’État palestinien.

L’acte revendicatif n’est pas étranger à Mohammad Kha-tib  : « L’occupant (israélien) – et c’est l’idée colonialiste même

– veut nous convaincre qu’on ne peut rien faire. ‘‘Vous reste-rez toujours des arriérés’’, voilà ce qu’ils veulent faire croire aux Palestiniens, dit-il. Je vais leur prouver le contraire. » Au lieu de dépenser son énergie en lançant des pierres contre les soldats israéliens comme beau-coup de jeunes Palestiniens le font depuis des années, «  je préfère l’utiliser pour construire quelque chose pour ma société. L’idée des Jeux olympiques, c’est de créer de l’espoir, de

montrer qu’on est capable de réussir ».

Alors, après des années sans coach, il s’est déniché un en-traîneur... au Texas ! Une fois le visa obtenu – et ce n’est pas qu’une formalité pour un Pales-tinien –, il lui restait à trouver près de 8  000 dollars pour fi-nancer ses trois mois aux États-Unis. Il a lancé une collecte sur Internet. «  En trois ou quatre jours, j’avais réuni la somme », rapporte-t-il. Quelques jours plus tard, il avait même près de

13 000 dollars.S’il parvient après son entraî-

nement américain, prévu ce janvier, à se porter en tête du classement palestinien, «  nous sommes prêts à le soutenir  », explique Munther Masalma, secrétaire général du Comité olympique palestinien. Car, cette année, la Palestine veut « réussir un coup inédit et en-voyer entre 8 et 10 athlètes à Rio », affirme le responsable.

Sarah BENHAIDA/AFP

Focus

« Beaucoup de gens pensent que je suis fou » Le rêve de Mohammad Khatib : courir pour la Palestine... aux JO de Rio avec Usain Bolt et monter sur le podium.

Les Los Angeles Clippers sont l’équipe en vue du moment après leur 9e victoire consécutive, arrachée dimanche soir en prolongation (114-111) face aux New Orleans Pelicans, pourtant privés de leur star Anthony Davis. Les Clippers comptent désormais 25 victoires pour 13 défaites à leur bilan et ont conforté leur 4e place dans la conférence Ouest. Kelvin Kuo/USA Today Sports/Reuters

Championnat NBA

Les Clippers montent en puissance

Basket-ball

En trois ans, à force de pugnacité et sans coach, Mohammad Khatib est passé de 15 à 11 secondes sur 100 mètres. Ce mois-ci, il va suivre un stage au Texas après s’être déniché un entraîneur.

Abbas Momani/AFP

Football

Lionel Messi est redevenu le n° 1 : le génial argentin du FC Barcelone a été récompensé hier de son exceptionnelle année 2015 avec un 5e Ballon d’or, consolidant son record et sa place parmi les légendes de son sport.

Devancé ces deux dernières années par son vieux rival Cristiano Ronaldo, Messi n’avait pas grand-chose à craindre du Portugais ni de son coéquipier au FC Bar-celone Neymar, après avoir survolé les douze mois pré-cédents. C’est ainsi en toute logique qu’il a raflé la mise après ses sacres de 2009, 2010, 2011 et 2012, à l’issue d’un magnifique quintuplé réussi sous les couleurs du Barça (Ligue des champions,

Liga, Coupe du roi, Super-coupe d’Europe et Mondial des clubs).

Sur le plan statistique, diffi-cile de faire mieux que Messi (28 ans), devenu un fidèle du podium du Ballon d’or avec une 9e place d’affilée dans le trio de tête. En outre, il avait déjà été désigné meilleur joueur UEFA de l’année. Seul hic dans cette année faste : son nouvel échec avec l’Argentine en finale de la Copa America contre le Chili, douze mois après la défaite en Coupe du monde au même stade de l’épreuve. Mais cette contre-performance n’a pas altéré l’empreinte laissée par Messi en 2015, qui relègue loin der-rière d’autres monuments du football au palmarès du Bal-

lon d’or (Platini, Cruyff, Van Basten et Ronaldo, tous titrés 3 fois).

Ronaldo (27,76  % des votes) n’a pu qu’en prendre acte, faisant même bonne figure à l’énoncé du nom de Messi (41,33  %). Neymar (Barcelone) n’a récolté que 7,86 % des suffrages.

Chez les femmes, Carli Lloyd, championne du monde avec les États-Unis, a succédé à l’Allemande Nadine Kessler en tant que meilleure joueuse de l’année. Tandis que Jill Ellis, également sacrée cham-pionne du monde à la tête de l’équipe des États-Unis, a été élue entraîneuse de l’année pour le foot féminin.

(Source : AFP)

Ballon d’or

Un Messi cinq étoiles

Novak Djokovic a entamé l’année sur les chapeaux de roue et accru hier son avance en tête du clas-sement ATP après sa victoire à Doha, un 60e sacre qui le fait en-trer dans le top 10 des joueurs les plus titrés de l’histoire.

Chez les dames, Agnieszka Radwanska, victorieuse à Shen-zhen, a délogé Maria Sharapova de la 4e place du classement WTA, toujours dominé par Serena Wil-liams à une semaine du début de l’Open d’Australie, première levée du grand chelem. Sharapova n’a pas été en mesure de défendre son titre à Brisbane la semaine passée, devant déclarer forfait juste avant son entrée en lice pour des dou-leurs à l’avant-bras. En succédant à la Russe au palmarès du tour-noi australien, Viktoria Azarenka a fait un bond de 6 places au 16e rang mondial. Finaliste à Bris-bane, Angelique Kerber grimpe de trois rangs (7e). Battue en finale à Shenzhen, Alison Riske fait un bond de 23 places au 74e rang mondial. Sa victoire à Auckland

a permis à Sloane Stephens de gagner 4 places (26e).

Les grandes perdantes de la semaine sont Venus Williams, qui glisse de 3 places (10e) après sa dé-faite au premier tour à Auckland, et Ana Ivanovic qui chute de 6 rangs et sort du top 20 (22e), elle aussi battue au premier tour du tournoi néo-zélandais.

Messieurs1. Novak Djokovic 16  790

points2. Andy Murray 8 9453. Roger Federer 8 1654. Stan Wawrinka 6 8655. Rafael Nadal 5 2306. Tomas Berdych 4 5607. Kei Nishikori 4 235 (+1)8. David Ferrer 4 055 (-1)9. Richard Gasquet 2 85010. Jo-Wilfried Tsonga 2 63511. John Isner 2 49512. Kevin Anderson 2 47513. Marin Cilic 2 40514. Milos Raonic 2 27015. Gilles Simon 2 14516. David Goffin 1 835

17. Bernard Tomic 1 720 (+1)18. Benoît Paire 1 703 (+1)

Dames1. Serena Williams 9 945 points2. Simona Halep 5 8803. Garbine Muguruza 5 2004. Agnieszka Radwanska 4 670

(+1)5. Maria Sharapova 4 542 (-1)6. Petra Kvitova 4 1117. Angelique Kerber 3 710 (+3)8. Flavia Pennetta 3 6219. Lucie Safarova 3 59010. Venus Williams 3 51111. Karolina Pliskova 3 28512. Carla Suarez Navarro 3 175

(+1)13. Timea Bacsinszky 2  954

(-1)14. Belinda Bencic 2 90015. Roberta Vinci 2 85516. Viktoria Azarenka 2  745

(+6)17. Madison Keys 2 600 (+1)18. Caroline Wozniacki 2  571

(-1)

(Source : AFP)

Classements ATP et WTA

Djokovic accroît son avance

Tennis

À 28 ans seulement, Lionel Messi relègue loin derrière d’autres monuments du football au palmarès du Ballon d’or (Platini, Cruyff, Van Basten et Ronaldo, tous titrés 3 fois). Olivier Morin/AFP

Pluviométrie

Liban

Météo

Vent N-E à N- 8 à 25km/h.Humidité 50 à 75%.Visibilité moyenne à bonne.Mer moyennement agitée.

10/18°1/8°

3/14°4/12°

13/19°

7/18°

3/14°

3/14°

Temps stable sur le BMO, jusqu’à jeudi après-midi. Aujourd’hui, le ciel sera partiellement nuageux à peu nua-geux, et demain, il sera peu nuageux et sera accompagné d’une hausse de températures.

BEYROUTH-AÉROPORT• De lundi 8h à mardi 8h : 0mm. • Depuis septembre : 274,8mm.• Au cours de la même période de l’année dernière : 514 mm.• Moyenne sur 30 ans : 387mm.

BÉKAA-HOCH EL-OUMARA• De lundi 8h à mardi 8h : 0mm. • Depuis septembre : 206,2mm. • Au cours de la même période de l’année der-nière : 406,1mm. • Moyenne sur 30 ans : 258mm.

TRIPOLI• De lundi 8h à mardi 8h : 0mm. • Depuis septembre : 551mm. • Au cours de la même période de l’année der-nière : 576,1mm. • Moyenne sur 30 ans : 400mm.

Abou Dhabi 16/24°

Amman 6/16°

Ankara 0/9°

Bagdad 6/17°

Damas 3/16°

Djeddah 20/28°

Doha 16/22°

Dubaï 17/24°

Istanbul 9/15°

Le Caire 12/22°

Mascate 17/25°

Nicosie 7/18°

Riyad 11/19°

Téhéran 3/10°

Alger 8/18°

Amsterdam 4/7°

Athènes 11/18°

Berlin 1/5°

Bucarest 2/9°

Budapest 1/5°

Buenos Aires 21/30°

Bruxelles 3/7°

Copenhague 0/3°

Dublin 1/5°

Genève 1/4°

Kiev -1/2°

Lisbonne 9/16°

Londres 3/7°

Madrid 3/11°

Marrakech 9/24°

Marseille 7/14°

Milan 1/8°

Minsk -3/0°

Montréal -10/-5°

Moscou -3/-2°

Munich 0/7°

New York -1/3°

Paris 3/9°

Prague 0/6°

Rio de Janeiro 25/34°

Rome 9/15°

Tunis 11/22°

Varsovie 0/2°

Vienne 1/6°

Moyen-Orient

International

Lionel Messi échangerait volontiers ses distinctions individuelles contre une Coupe du monde, titre qu’il n’a encore jamais remporté, a-t-il assuré hier à quelques heures de la cérémonie du Ballon d’or. « Les récompenses collectives passent avant les récompenses personnelles », a assuré l’Argentin, battu par l’Allemagne (1-0, a.p.) en finale du Mon-dial 2014 au Brésil. La Coupe du monde, « c’est l’objectif de tout joueur, c’est vraiment l’apogée », a ajouté Messi. « Chaque année j’essaie d’être encore meilleur que l’année précédente. Je suis ravi d’avoir réussi tout ce que j’ai fait au sein du

club », a ajouté « Leo » (28 ans). Le gaucher argentin a écrit une nouvelle page de sa légende en s’offrant la saison passée un quintuplé avec le Barça (Ligue des champions, championnat d’Espagne, Coupe du roi, Supercoupe d’Europe et Mondial des clubs), tout en faisant encore exploser quelques compteurs sur le plan individuel. Son rival portugais Cristiano Ronaldo lui a rendu hommage en expliquant que s’il devait choisir un des atouts du jeu de Messi, il choisirait « peut-être son pied gauche. Le mien n’est pas mal non plus, mais je crois que le sien est un tout petit peu meilleur ».

« Leo » échangerait ses Ballons d’or contre une Coupe du monde

Le Brésilien Wendell Lira a remporté le prix Puskas, qui récom-pense le plus beau but de l’année. Wendell Lira a été sacré pour un retourné réalisé avec le club de Goianesia au Brésil. Cette distinction est le résultat d’un vote de 1,6 millions d’internautes. Le lauréat a reçu 46,7 % des votes devant Lionel Messi (33,3 %, Barcelone) et Alessandro Florenzi (7,1 %, AS Rome).

Quatre joueurs du Real Madrid et quatre du FC Barcelone figurent parmi les onze joueurs composant l’équipe type Fifa/Fifpro de l’année 2015, dévoilée hier à Zurich. La Fifpro est le syndicat mondial des joueurs. France Football, sur son compte Twitter, a estimé le prix global de ce onze type « aux alentours de 780 millions d’euros », en s’appuyant sur une étude de l’Observatoire du football, groupe de recherche du Centre international d’étude du sport (CIES) en Suisse. Voici la composition de cette équipe type : Neuer (Bayern Munich), Alves (FC Barcelone), S. Ramos (Real Madrid), T. Silva (PSG), Marcelo (Real Madrid), Pogba (Juventus Turin), Iniesta (Barce-lone), Modric (Real Madrid), Messi (FC Barcelone), Ronaldo (Real Madrid), Neymar (FC Barcelone).

Real et Barça se partagent l’équipe type 2015

Wendell Lira remporte le prix Puskas

Luis Enrique (FC Barcelone) a été sacré meilleur entraîneur de l’année 2015 par la Fifa, hier lors de la soirée de remise du Ballon d’or à Zurich. Le technicien espagnol (31,08 % des votes) a devancé son compatriote Pep Guardiola (Bayern Munich, 22,97 % des votes) et l’Argentin Jorge Sampaoli (9,47 % des votes), sélectionneur du Chili et vainqueur de la Copa America. Sous la direction de Luis Enrique, le Barça a réussi un quintuplé en 2015 (Ligue des champions, cham-pionnat d’Espagne, Coupe du roi, Supercoupe d’Europe et Mondial des clubs).

Luis Enrique sacré meilleur entraîneur

Solution du n° 14532

HORIZONTALEMENT :1. Conditionnement d’air. - 2. En ten drai comme avant. Service au temps de du Guesclin. - 3. Il n’a pas encore trouvé sa place. - 4. Il est du genre explosif. Dé-couvres la vie. - 5. Inter jection. Tout à fait tendance. Devant un avocat. - 6. Établissement scolaire. Médecin spécialiste. Entrée au Vietnam. - 7. Ville du sud-ouest du Nigeria. Relative à un massif montagneux. - 8. Filtrai les rayons du jour. Il com-mence dans la fête - 9. Enve-loppe de l’amande. Se montre très brillant. - 10. Ils se mettent vite à la tâche.

VERTICALEMENT :A. Le pire est à craindre quand elles sont engagées. - B. Ré-gnait à Pékin. Trouva un poste. - C. Unité anglaise de mesure de capacité. Milice chiite liba-naise. - D. Richesses. Holmium symbolisé. Rivière d’Asie. - E. Ville du Calvados. Coupes court. - F. Se lança sans grand talent dans la poésie. - G. Parasol en bois. Réduisit en miettes. - H. On peut les toucher au Pérou. Négation. Tête de liste. - I. Pré-fixe pour une égalité. Prenait la tête du groupe. - J. Exer cices d’échauffement.

Problème n° 14533

R.C.I. France

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T E R R A S S A N T A V E U G L E N E E C I V E O B V E T A U A G I L E I N I T I A L E D C S O N N E T T E I O T A S T A R E E S E A R I A N E T R A C E N T S T A S E E S S E

BÉLIER (21 Mars au 19 Avril) : Une partie de vous saura éviter l’engagement

préférant garder toutes les options ouvertes. Le moment est venu et vous aurez un choix à faire. La décision devra être prise dans les prochaines semaines.

TAUREAU (20 Avril au 20 Mai) : Bien que vous préfériez philosopher sur de

nouveaux concepts, les planètes vous pousseront à vous remettre au travail. Le terrain doit être préparé avant de mettre à jour vos idées. Remettez les pieds sur terre.

GÉMEAUX (21 Mai au 20 Juin) : Aujourd’hui, vous aurez de nouvelles

résolutions à prendre. Attention, certaines personnes pourraient vous faire des remarques blessantes. Faites-le leur savoir. Elles feront preuve de plus de délicatesse.

CANCER (21 Juin au 22 Juillet) : Ne laissez pas votre situation financière vous

tirer vers le bas. Une sensation de déprime au sujet de votre solde bancaire ne fera rien pour résoudre le problème. Pour réagir, vous devriez sortir de cet état d’esprit.

LION (23 Juillet au 22 Août) : Lorsqu’il s’agit de traiter des affaires avec la famille,

il vous suffit de suivre le mouvement. N’essayez pas de pousser les choses, ou de les bousculer. Il vaudrait mieux attendre une nouvelle opportunité.

VIERGE (23 Août au 22 Septembre) : Un plan pourrait mal se présenter

aujourd’hui. Assurez-vous des mouvements financiers qui pourraient retarder vos démarches. Par la suite, vous pourriez passer à l’action.

BALANCE (23 Septembre au 22 Octobre) : Un conflit ou un malentendu

pourrait se présenter dans votre vie amoureuse aujourd’hui. Les positions planétaires perturbent actuellement les relations. Rassurez-vous, inutile de paniquer, cette période sera temporaire.

SCORPION (23 Octobre au 21 Novembre) : Les portes s’ouvrent devant

vous aujourd’hui et une nouvelle route semble intéressante à explorer. Vous serez sur la bonne voie et vous aurez de nouvelles expériences d’apprentissage.

SAGITTAIRE (22 Novembre au 21 Décembre) : Vous avez lutté trop

longtemps et maintenant vous en avez assez. Aujourd’hui, le soutien devrait être à la fois financier et moral. Mais bientôt, il régnera une énergie nouvelle dans votre foyer.

CAPRICORNE (22 Décembre au 19 Janvier) : Vous serez récompensé pour

votre patience aujourd’hui. Vous allez avoir une réponse positive à une demande ou une application. Attendez la semaine prochaine avant de prendre de nouvelles initiatives.

VERSEAU (20 Janvier au 19 Février) : Vous devriez écouter une relation amicale

qui vous invitera à revoir votre situation actuelle. Ses conseils seront précieux et sincères. Vous pourriez retrouver votre objectivité et vous changerez de direction.

POISSONS (20 Février au 20 Mars) : Vous aurez beaucoup de mal à concrétiser

vos projets. Vous devriez penser à faire équipe avec une personne plus compétente. Vous réaliserez que les choses seront plus faciles. Mettez en premier plan vos talents artistiques.

L’horoscopeLes mots croisés

Solution des mots fléchésdu précédent numéro

Tarte à la cassonadePréparation 25 min.Cuisson 40 min.Pour 6 personnes.250 g de farine, 75 g de beurre, 1 cuil. à soupe de sucre, 15 g de levure du boulanger, sel, lait.Pour la garniture : 300 g de casso-nade, 80 g de beurre, 15 cl de lait, 4 œufs, 200 g de farine.Faites la pâte : émiettez la levure dans 10 cl de lait tiède. Mélangez la farine, le beurre fondu, 1 pincée de sel et le sucre. Ajoutez la levure, pétrissez, laissez lever 2h dans un endroit tiède. Étalez et garnissez un moule à man-qué beurré. Saupoudrez de 100 g de cassonade et répartissez la moitié du beurre en parcelles. Mélangez 2 œufs entiers avec le lait, la farine et le reste du beurre. Versez sur la tarte. Séparez les blancs des jaunes des 2 derniers œufs. Mélangez les jaunes au reste de cassonade. Fouettez les blancs en neige et incorporez-les au mélange. Versez le tout sur la tarte et faites cuire 30 min au four préchauffé th. 7 (210° C), puis 10 min à th. 6 (180° C). Servez froid.

Au menu

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T E R R A S S A N T A V E U G L E N E E C I V E O B V E T A U A G I L E I N I T I A L E D C S O N N E T T E I O T A S T A R E E S E A R I A N E T R A C E N T S T A S E E S S E

Solution du N° 3501

I O B N B G

N A T I O N A L I S E S

V E M M A G A S I N E

C A R R I E R E T E V

L E T E R R O R I S E

D I O C E S E R O L E

D U E S A N T E R

D I V I S E B I S C E

T E L T A C T C E P

T E R C R U H A R D E

T A I E R O S I E R

J E U N E P E L I S S E

D R O L E B O L S R

B I E N B O U G E E S

T S E L T U S O S

A R T P O S E E A L E

I M E U T E I R R

E C U L I E O S C A R

E N F E R P R E S S E

Mots fléchés d’Argos N° 3502 Contraire,

inverse

Sagacité, perspi- cacité

Des cochons

Gros camions

Pour drainer

une plaie

Remises d’aplomb

Arme d’oiseau

Roi d’Espagne

Secte bouddhiste

Javas mondaines

Anes- thésique

local

En pointe Matière

plastique

Rendre inactif

Doublure Qui

se passent d’air

Associés à une

éruption

Parents pour un

tiers (les)

Séductrice Lettre

de Grèce

Éclos Parasite

des arbres

Aller hors de chez soi

Désert rocheux Ténor italien

Abré- viation

de maître

Cité du Piémont Policier italien

Changer l’atmo- sphère

Une question de lieu

Encou- ragement d’arène

Colère enfantine En vain

Avec moi Relevé

d’identité bancaire

Remplace l’homme

par la machine

Tel un nez Frère aîné de Jacob

Traîner dans

la boue

Oiseau de jeu Tombé du ciel

Bruit

de sirène

Pas admis Carabine à long canon

Comé- dienne

État de veuve

Donné par le

diapason

Attrapé Inhalé, humé

Article contracté

(à le)

Proche d’elle

Tronçon de bois

Encore en

mémoire

Avant deux

Super- ficies

Perdre de ses forces

Au diamètre

Firme Relatif aux

abeilles

Ouvrière du sel

Porte-tête

Ultraléger motorisé

Degré d’une

couleur

Principe odorant

Mot de bébé

Mis au pas À

l’intérieur

Pronom réfléchi

Entre dans la mortaise

Prépo- sition de diplôme

Caisson de

transport Explosif puissant

Les mots fléchés

Le mot secret

Marche à suivre : Dès que vous repérez un mot, rayez les lettres de ce mot dans la grille et barrez-le dans la liste au-dessus de la grille. Pour plus de facilité, commencez par les mots les plus

longs. Quand vous aurez inséré tous les mots de la liste, il vous restera les lettres formant le mot secret. Pour former un mot, les lettres peuvent se suivre hori-zontalement de gauche à droite

ou de droite à gauche, vertica-lement de bas en haut ou de haut en bas et en diagonale de droite à gauche ou de gauche à droite. Une même lettre peut servir pour plusieurs mots.

UN MOT DE 7 LETTRES : SIMPLICITÉACTEURALLUREARRIEREASPECT

BARRER

COEURCOMMODECOMPRENDRECONCOURSCREDULECREERCRETINCRIERCRISECROIRE

DANSEDEBILEDECENCEDELITDESIRDESIR

DIGNE

EFFACEESPRITEXTREME

FACILEFACILITEFACONFAUSSEFRACTIONFRANCHISE

GAGNANTGARCONGLOIRE

HEROS

IDIOT

LANGUELECONLECTURE

MANIEREMELODIEMODEREMODESTEMOYEN

NAIFNIAIS

OBSERVER

PAROLEPAUVREPEUPLEPOIREPRISEPROPOSPURETE

REDUIREREGARDREPASRESERVERETENUE

REVERRIDICULE

SIMPLESOCIETESOMMESTYLE

TIRER

VALSERVEDETTEVIBRERVIDERVOLERVRAIE

Solution du précédent mot secret : LIGNÉE

F R A N C H I S E C O N C O U R S R

A G E C E C P R O P O S O C I E T E

U R L S R S F M F R P M A C S F N T

S R R O E S P A A E A E M I R F A E

S L I I I R T R C R R S M O V A N N

E R A D E R V Y I I O P P E D C G U

E S I N I R E E L T L B D E R E A E

F O D S G C E A I E E E S E C T G C

T R N E A U U L T A T I D E L T X O

E E A N B P E L E T R U D P R I E E

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D D R M M A N I E R E A R D D R R E

N I T E R C D I G N E E I V O L E R

R E D U I R E G A R D V R S O M M E

14 Détente mardi 12 janvier 2016

Règle du jeu

Une grille de Su Doku est composée de 9 carrés de 9 cases, soit 81 cases.

Le but est de parvenir à inscrire tous les chiffres de 1 à 9 (sans qu’ils se répètent), dans un ordre quelconque dans chaque ligne, dans chaque colonne et dans chaque carré de neuf cases.

SU|DO|KU Moyen Bridge ♥ ♣ u ♠

Le coup de l’empereur ne vous est ni étrange ni étranger, consistant à expé-dier un gros honneur à l’abattoir en vue de créer une fluette entrée chez le par-tenaire. Le double coup de l’empereur ne vous est, en revanche, ni commun ni familier car rarissime  : il est donc temps d’en prendre connaissance.

Après ouverture de Deux Cœurs faibles en Est, vous finissez par négo-cier Trois Sans-Atout en Sud, sur l’entame disciplinée du 3 de Cœur… Est ne voit rien de mieux à faire que d’encaisser le Roi et l’As avant de re-jouer un anodin et insipide 9 de Cœur, une carte intermédiaire qui dénie tout espoir de reprise dans les noires… Admirons maintenant les prouesses de l’entameur qui, après son 3 de Cœur, jette pompeusement ses Dame et As de Carreau : a) Valet de Carreau chez son vis-à-vis (le graphe), ça sera un « moins un » de toute beauté ; b) Valet de Carreau chez vous en Sud, ça sera onze levées dans votre escarcelle… Un risque impérial à prendre en flanc !

***

Votre ouverture de Trois Carreaux en Sud est suivie de cette autre, for-cing, de Trois Piques chez votre par-tenaire en Nord pour une conclusion courageuse à Trois Sans-Atout chez vous, sur entame du 4 de Trèfle  : a) gourmand, vous optez pour le 6 de Trèfle du mort, le Roi à droite et la contre-attaque fulgurante et destruc-tive du Roi de Cœur, réduisant le nombre de vos plis à Carreau de six à un et vous ôtant toute velléité de suc-cès ; ligne de jeu à 50 %, reposant sur

la seule place du Roi de Trèfle, indé-pendamment de l’emplacement du Roi de Cœur ; b) fin gourmet, vous plongez de l’As de Trèfle à l’entame pour jouer Carreau : As de Carreau à gauche, c’est le triomphe ; As de Car-reau à droite, vous gagnez avec des Trèfles adverses 4-4 (le graphe) sinon avec le Roi de Trèfle placé (toujours le graphe). Ligne de jeu à 83 %.

***Un contrat que de fois sassé et res-

sassé, malheureusement toujours chu-té et pas plus tard qu’il y a quelques jours :

Au contrat de Trois Sans-Atout en Ouest, sur entame de la tierce majeure à pique, vous semblez disposer de neuf levées de tête ; cependant, en scrutant attentivement votre main et le mort, vous constatez que les Trèfles vont être bloqués si la couleur est 3-1, le partage le plus probable. La solution, élégante, est de défausser votre 6 de Trèfle sur le troisième tour de Pique, en guise de déblocage radical, après avoir duqué deux fois… Et si cette élégance vous a échappé, l’impasse au Roi de Carreau viendrait à la rescousse ; mais comme un malheur n’arrive jamais seul, il se-rait fort étonnant que le Roi en ques-tion fût bien placé.

***

Le contrat s’élève à Trois Sans-Atout chez vous en Sud, sur entame du 5 de Pique pour le Valet du mort qui tient… Faisons-la courte : si vous rentrez en main et jouez Trèfle vers les honneurs du mort, Est refusera de prendre au premier tour et vous n’arriverez jamais à dénicher votre neuvième levée… Après le Valet de Pique, avancez donc le 2 de Trèfle du mort vers le 6 de la main et pavoisez. Le seul mauvais cas de cette ligne de jeu est de trouver les Trèfles 4-1 avec l’As quatrième en Ouest.

Charles NASR

Sudoku moy 70

2 7 8 93 6

2 5 85 2

3 54 7

7 1 24 28 9 7 5

Sudoku 656 1 8 4 2 7

7 9 3 1 4 58 4 5 2 3 61 3 6 7 2 4 8

5 8 4 6 3 1 74 9 8 5 2 6 36 4 2 5 3 15 2 3 1 9 49 1 5 6 7 8

3 5 9

2 6 8

9 7 1

9 5

2 9

7 1

8 9 7

7 8 6

3 4 2

Sudoku 669 2 8 7 1 54 1 6 5 3 9 77 3 5 8 2 6

5 7 8 9 1 41 8 3 7 9 2 56 2 5 3 7 1

7 9 1 5 8 69 3 6 8 2 4 76 4 7 3 9 1

6 4 3

8 2

1 4 9

2 6 3

4 6

4 9 8

3 2 4

5 1

8 2 5

Sudoku 678 1 9 7 57 9 4 8 1 3

6 3 2 8 1 9 43 1 5 6 9 2 42 8 3 4 7 5 6

7 4 5 1 3 8 94 7 1 2 5 6 91 2 6 8 3 5

8 3 4 7 1

4 3 6 2

2 5 6

5 7

8 7

9 1

6 2

3 8

7 9 4

9 5 6 2

Sudoku 687 6 3 1 5 9 2 82 3 8 4 68 9 7 4 1

9 2 6 8 1 3 43 8 4 1 6 76 1 4 9 3 7 8

6 7 2 4 98 9 3 5 7 6

9 5 3 6 7 4 2 1

4

1 9 7 5

5 2 6 3

5 7

2 5 9

5 2

1 5 8 3

4 2 1

8

Sudoku 691 2 3 8 4 7

6 9 4 2 3 19 4 7 2 8 6 5

9 5 8 6 1 2 46 8 1 7 31 4 3 2 7 6 52 5 7 6 8 4 94 6 1 5 9 33 8 4 1 5 7

5 6 9

8 7 5

3 1

7 3

2 5 4 9

9 8

3 1

7 8 2

9 2 6

Sudoku 705 6 3 4 1

9 8 4 5 1 2 74 1 7 6 9 38 7 1 9 3 4 61 6 4 7 8 2 99 3 2 8 6 1 5

5 6 4 9 8 36 9 5 8 3 1 72 3 1 6 4

2 7 8 9

3 6

2 5 8

5 2

3 5

4 7

7 1 2

4 2

8 9 7 5

Sudoku 719 2 4 6 1 8 3 7

6 3 2 7 1 57 1 4 3 9 23 5 8 4 6 1 2

7 1 96 2 7 3 9 4 5

3 7 1 5 6 88 9 6 7 3 4

1 4 6 3 5 8 2 9

5

8 9 4

5 8 6

9 7

4 8 2 5 6 3

1 8

2 9 4

5 2 1

7

Sudoku 725 1 2 8 7 3 6

6 9 5 4 2 82 7 8 3 41 8 9 4 3 29 8 3 4 2 5 6 7 17 4 2 6 3 8

1 4 5 2 99 4 5 6 7 3

5 7 3 9 1 8 6

4 9

3 1 7

9 6 1 5

6 5 7

1 9 5

3 6 7 8

8 2 1

2 4

Solution du précédent numéro

8 3A R 3A D 4 3A R 7 6

A 9 68 7 56 2D 5 4 3 2

V 7 5 33A D 710 5 4 3 2

9 610 6 5R 10 9 8 4R V 7

10 8 2A R V 9 4 2V 28 6

A R D 4D 8 76 5 3A D 9

D 10 7 6V 9 89 3V 9 8 4

A R 9 5 3D 7 3 2R 6A 6

V 8 2R 6 5 4A 7R 10 5 2

4A 10D V 10 8 5 4 2D 7 3

D 10 8 5 39 4D 7 5 410 8

V 2R 7 39 6R D 5 4 3 2

9 7 4D V 10 5V 10 2A V 9

A R 6A 8 6 2A R 8 37 6

15Culturemardi 12 janvier 2016

Agenda

CINÉ-CLUBL’ENFER D’HENRI-GEORGES CLOUZOT de Serge Bromberg à l’Institut français du Liban rue de Damas à 19h30. Tél. : 01/420200.

CONFÉRENCESTHE WEIGHT OF VISION : A SKETCH OF THE HISTORY OF VISUAL ARTS AND THE BODY par Marie Muracciole au Beirut Art Center à 19h00. Tél. : 01/397018ÉLECTRICITÉ : ÉTAT DES LIEUX. PERSPECTIVES par Antoine G. Amatoury à l’hôtel Le Gabriel Achrafieh à 18h30. Tél. : 01/203700.

EXPOSDOROTHY SALHAB KAZIMI : PHOTO DU POT à la galerie Alice Mogabgab Achrafieh imm. Karam jusqu’au 26 février. Tél. : 01/204984OUSSAMA BAALBACKI : SPECTRES OF THE REAL à la galerie Agial rue Abdel-Aziz Hamra jusqu’au 6 février. Tél. : 01/345213LEILA SBEÏTI, MAYSSA ABOU RAHAL ET SHAYMA AZIZ : FINGERS, SENSES, VERITIES à la galerie 392Rmeil393 rue Gouraud Gemmayzé jusqu’au 31 janvier. Tél. : 01/567015INTERNATIONAL ILLUSTRATION EXHIBITION à la galerie Artlab jusqu’au 30 janvier. Tél. : 03/244577NIZAR SABOUR : AL-QALAMOUN à la galerie Mark Hachem rue Salloum Mina el-Hosn jusqu’au 22 janvier. Tél. : 01/999313LES ÉTOILES DE NOËL à la galerie

Exode rue Accaoui face Banque libano-française jusqu’au 15 janvier. Tél. : 01/336464MOBILITY au Beirut Art Center Jisr el-Wati rue 97 Adliyeh jusqu’au 29 janvier. Tél. : 01/391018TAMARA AL-SAMERRAEI à Marfa’ jusqu’au 27 février. Tél. : 01/571636PHI à Art Factum Gallery jusqu’au 30 janvier. Tél. : 01/443263BARBARA CAMILLA TUCHOLSKI à la galerie Sfeir-Semler La Quarantaine imm. Tannous jusqu’au 30 janvier. Tél. : 01/566550JEAN BOGHOSSIAN : TRA DUE FUOCHI au Beirut Exhibition Center rue Saad Zaghloul 149 Solidere jusqu’au 14 janvier. Tél. : 01/980650, ext. : 2883L’ESPACE DE LA FEUILLE à la galerie Tanit après EDL imm. East Village jusqu’au 29 janvier. Tél. : 01/738706LÉOPOLDINE ROUX : PINK ESCAPE à la galerie Alice Mogabgab Achrafieh imm. Karam jusqu’au 15 janvier. Tél. : 01/204984SIGMAR POLKE : MUSIC FROM AN UNKNOWN SOURCE à la galerie Rose et Chahine Saliby à l’AUB jusqu’au 14 janvier. Tél. : 01/350000 ext. : 4345AL-MUSAWWIRUN : ARTISTS BEFORE ART à l’AUB jusqu’au 31 janvier. Tél. : 01/350000 ext. : 2685.

THÉÂTREBINT EL-JABAL au théâtre des Arts Jounieh à 17h00 et à 20h30 jusqu’au 31 janvier. Tél. : 09/933833 – 01/999666MAFI METLO SHOO au Holiday Inn tous les jeudis, vendredis et samedis. Tél. : 01/771100.

CINÉMAPremières visions★ DADDY’S HOME combat entre père (Mark Wahlberg) et beau-père (Will Ferrel), dirigé par Sean Anders. Une comédie pas très drôle. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/Saïda Mall/Galaxy, Cinemall, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes, Espace, Vox B.C. Center★ LOVE THE COOPERS de Jessie Nelson, avec John Goodman et Diane Keaton. Lorsque quatre générations du clan Cooper viennent ensemble pour le réveillon de Noël, une série de visiteurs inattendus et d’événements improbables surviennent. Une Keaton toujours amusante à voir. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Vox B.C. Center, Cinemall★★ THE DANISH GIRL c’est l’histoire d’amour de Gerda Wegener et Lili Elbe, née Einar Wegener, l’artiste danoise connue comme la première personne à avoir subi une chirurgie de réattribution sexuelle en 1930. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh, CinemaCity (Beirut Souks), Empire Première■ THE FOREST de Jason Zada, avec Nathalie Dormer. Un Américain enquête sur la disparition mystérieuse de ses sœurs jumelles. Il est amené à entrer dans la forêt d’Aokigahara, au Japon, celle où les gens partent finir leurs vies. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/Saïda Mall/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Vox B.C. Center ★★★ THE REVENANT d’Alejandro Inarritu, avec Leonardo di Caprio et Tom Hardy. Une œuvre époustouflante, à couper le souffle. Mais il faut avoir le cœur bien accroché pour tenter l’expérience Inarritu. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/Saïda Mall/Galaxy, Planète Abraj/City Complex Tripoli, Cinemall, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes/Première, Espace, Vox B.C. Center.

En salle■ AL-SAYIDA AL-THANIYA film libanais. Grand Concorde/Las Salinas/Saïda Mall/Galaxy, Vox B.C. Center, Planète Abraj/City Complex Tripoli, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes, Espace, Cinemall★★ BELLE ET SÉBASTIEN CinemaCity (Dora), Cinemall ★★ BRIDGE OF SPIES de Steven Spielberg, avec Tom Hanks. Durant la guerre froide, un espion russe saisi aux États-Unis est défendu par un avocat américain. CinemaCity (Beirut Souks), Empire Première★ EVERYTHING WILL BE FINE Metropolis Empire Sofil■ EXTRACTION de Steven C. Miller, avec Bruce Willis. Un ex-agent de la CIA travaille avec son fils au développement d’une arme fatale. CinemaCity (Beirut Souks), Planète Abraj/City Complex Tripoli, Cinemall★★★ FILM KTIR KBIR de Mir-Jean Bou Chaaya, avec Wissam Farès et Alexandra Kahwagi. Trois frères trafiquants de drogue passent à la production de films. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/Grand The Spot Saïda, Vox B.C. Center★★ GOOD DINOSAUR (3D) Le Voyage d’Arlo est le 134e long-métrage d’animation des studios Disney et le 16e long-métrage d’animation de Pixar. Il est réalisé en images de synthèse par Peter Sohn. Grand Concorde, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes, Vox B.C. Center, Planète Abraj/City Complex Tripoli★ HEIDI CinemaCity (Beirut Souks), Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh, Vox B.C. Center

★★ IN THE HEART OF THE SEA de Ron Howard, avec Chris Hemsworth. Ce film est à l’origine de la légende de Moby Dick. Époustouflant. CinemaCity (Dora), Vox B.C. Center★★ JOY de David O. Russell, avec Jennifer Lawrence. Inspiré d’une histoire vraie, le film décrit le parcours sur 40 ans d’une femme déterminée à réussir, en dépit de sa famille dysfonctionnelle, et à fonder un empire d’un milliard de dollars. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Première, Grand Cinemas ABC Achrafieh, Grand Galaxy, Vox B.C. Center■ PAPARAZZI film libanais. Vox B.C. Center, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Espace■ POINT BREAK Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Grand The Spot Saïda/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Première, Espace, Vox B.C. Center, Cinemall★★ SPECTRE de Sam Mendès, avec Daniel Craig et Léa Seydoux. Action, nanas et bel agent 007. Tout pour plaire aux aficionados. Mais certes pas le meilleur de Bond. Empire Première❍ SANTA CLAWS CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Grand Galaxy, Vox B.C. Center, Cinemall★★★ STAR WARS – EPISODE VII : THE FORCE AWAKENS (3D) de J.J. Abrahms, avec Harrison Ford et Oscar Isaac. Retour en force de la saga des Star Wars. Du beau classique novateur. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/Saïda Mall/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes/Première, Espace, Planète Abraj/City Complex Tripoli, Vox B.C. Center, Cinemall■ THE BIG SHORT d’Adam McKay, avec Steve Carell, Christian Bale, Ryan Gosling et Brad Pitt. Inspiré du livre éponyme de Michael Lewis, le casse du siècle raconte comment, en 2005, quelques investisseurs ont anticipé l’explosion de la bulle immobilière et parié à la baisse contre le marché. Grand Cinemas ABC Dbayeh, CinemaCity (Beirut Souks), Empire Première★ THE PEANUTS MOVIE CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes, Espace, Vox B.C. Center★★ UN PLUS UNE Claude Lelouch nous offre un cinquante-quatrième film, avec Jean Dujardin, Elsa Zylberstein, Christophe Lambert et Alice Pol. Une histoire d’amour sur les bords du Gange enivrante et poétique. CinemaCity (Beirut Souks), Empire Première■ UNE HISTOIRE DE FOU Robert Guédiguian s’intéresse moins dans ce film à l’épisode dramatique du génocide arménien qu’à « l’histoire de sa mémoire ». Avec Ariane Ascaride et Simon Abkarian. Metropolis Empire Sofil.

N.B. : Les programmes ci-dessus sont donnés sous toute réserve.

Activités diverses

Pour connaître les horaires duCIRCUIT EMPIRE, appeler le 1 269.PLANÈTE ABRAJ 01/292 192GRAND CINEMAS ABC ACHRAFIEH 01/209 109GRAND CINEMAS ABC DBAYEH 04/444 650GRAND CONCORDE 01/343 143GRAND LAS SALINAS 06/540 970GRAND SAÏDA MALL 07/723 026CINEMACITY DORA 01/899 993CINEMACITY BEIRUT SOUKS 01/995 195METROPOLIS CINÉMA 01/204 080VOX B.C. CENTER 01/285 582À voir absolument ★★★À voir ★★À voir à la rigueur ★Ne pas se déranger ❍

Pas vu ■

Rencontre

De la spiritualité Mantra à celledes moteurs avec Zad Moultaka

Adieu à l’année écoulée et salut aux jours qui s’annoncent. Zad Moultaka est toujours entre deux valises, deux pays, deux concerts, deux expositions, deux projets, deux regards, deux rencontres. Pétillant de vie, il demeure insatiable dans sa curiosité et sa quête. Quête de sonorités et d’images. Caval-cade fébrile et empressée d’un homme aux semelles de vent qui explore la vie en en démon-tant la mécanique. Dans ses détails, surprenante autant pour lui que pour ses fidèles amis. Pour les temps qui viennent, il est résident pour deux années à l’Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/mu-sique) au centre Pompidou, lieu créé par Pierre Boulez dans les années 60. Pierre Boulez qu’on vient de perdre à 90 ans (le jour même où l’interview a été accordée) et à qui la musique contemporaine doit un tribut inestimable.

D’abord les derniers mail-lons du chapelet d’activités du compositeur de l’opéra arabe Zajal, œuvre retenue déjà dans le patrimoine culturel mondial de l’Unesco.

Octobre dernier, le festival de l’Isle de France a résonné de la poésie d’Adonis grâce au cycle de poèmes de Kitab II que le musicien a conçu avec la déclamation de l’auteur même. Mise en scène de la parole poé-tique, d’une brûlante actualité, où sont dénoncés les Arabes dans leur violence. Violence qui sévit depuis le XIe siècle comme « un Daech qui se serait projeté déjà dans le monde ac-tuel… » Et pour cadrer les mots d’Adonis, quatre musiciens : un violoniste, un oudiste, un per-cussionniste et la soprane Amal Ibrahim Djalloul.

Dans la ville des Doges, au Palazzio Albrizzi où s’épanouit

la Fondation Maramotti (créée par Max Mara) ont fleuri les partitions de Zad Moultaka grâce à la basse allemande An-dreas Fischer et le percussion-niste Simone Beneventi.

Du côté des rives du Rhin, l’opéra pour enfant Konig Hamed und Prinzess Sherifa (Le roi Hamed et la princesse Sherifa) a été donné plus d’une trentaine de fois à Mayence et Gulzen Kircher. Si franc succès que notre compositeur national a décroché à Stuttgart un prix pour créer un second opéra pour jeune public.

De Venise au « Hommos » enpassant par Qumran…

Mais place à l’horizon de

l’avenir. En ce 22 janvier, la filature de Mulhouse retentira des notes du nouvel opus de Moultaka, intitulé (sans jeu de mots !) Pas un bruit.

Œuvre inspirée d’un texte de E. M. Remarque qui évoque une gondole sur les flots de Venise transportant un cata-falque… Pour ce dire musical à la fois grave et rêveur, tout en teintes méditatives, l’Orchestre symphonique de Mulhouse avec le maestro hollandais An-thony Hermus.

En veilleuse de réalisation aussi, une pièce avec chœur, contrebasse et percussion sur des textes ougaritiques. Ces textes, manuscrits trouvés à Qumran, dans des jarres à côté de la mer Morte.

Mais le projet, en longue gestation, reste ce UM dont le titre, «  souverain moteur de toute chose  », explique le musicien, un lien entre un mot tibétain du Mantra et le sigle United Motors. Une intuition de ce que la vibration du son et de sa résonnance chez les Tibé-tains est pour leur civilisation et le vrombissement des moteurs pour la nôtre. En toute opposi-tion, c’est la lenteur et l’intério-rité pour les uns, et l’extériorité et la rapidité pour les autres.

Le musicien, dans le sillage de sa recherche sur le langage musical intégrant les données fondamentales de l’écriture contemporaine occidentale aux notions de la musique arabe, a regardé dans le ventre d’un

moteur. Et en le ralentissant et l’étirant, s’est interrogé s’il n’y avait pas là une sorte de spiritualité. Sonorités à relents humains confortées par la musique. Avec à l’appui douze musiciens (cuivre, percussion, bois et corde) d’Ars Nova, six chanteurs des New Vocal Solisten ainsi qu’un dispositif électro-acoustique.

Œuvre qui sera créée au Théâtre Jean Vilar à Vitry-Sur-Seine. Et à partir d’octobre prochain fera l’objet d’une tournée en France et en Alle-magne.

Beyrouth sera une étape importante dans le périple au carnet de voyage toujours sur-chargé de Zad Moultaka. Au festival Irtijal le 13 mars 2016,

les mélomanes libanais avisés applaudiront Hummus (jeu de mots sur «  hommos  » (pois chiches) et «  humus  » (terre fertilisée) en allemand. Texte écrit en langue de Goethe par le compositeur et qui sera pro-jeté avec sous-titre sur écran. Pour le dire, en une sorte de règlement de comptes avec la guerre, vingt-cinq minutes avec sept chanteurs a capella.

On ne saurait passer sous silence l’autre versant des acti-vités du compositeur de « Hil-degarde von Bingen  » et bien sûr on parle peinture. Tou-jours en préoccupation avec la notion de la spiritualité de la matière, comme une liaison souterraine et tacite avec les sonorités d’UM, entre papier déchiré et acrylique, continue l’aventure extraordinaire des images captées et restituées dans une vision vaguement « pollockienne » de la distribu-tion des tâches de couleurs.

Ce sera l’exposition, très at-tendue, en septembre prochain à la Fondation L’Ermitage à Garches près de Paris.

Mis à part l’aspect profes-sionnel d’un parcours, ce séjour à Beyrouth en période des fêtes, quel goût, quelle impres-sion laisse-t-il ?

« Il y a sans doute un malaise mondial, dit le musicien. Il y a l’anxiété de quoi est fait l’ave-nir. Après les attentats à Paris, le monde va mal. Fatigue pro-fonde certes, mais ici le poids est encore plus lourd. Les gens ont l’impression d’être lâchés. Même les poubelles posent un problème  : fait inacceptable pour un pays civilisé. Le Liban, vu de l’étranger, c’est un pays miraculeux… Surtout avec la contradiction de l’incroyable énergie des gens. Mais il y a de quoi être rassuré : il y a encore en cette terre du cèdre des gens qui se battent dans l’ombre… pour ce qui est bien… »

Il va et revient au pays d’origine comme la vague de la mer. Cette mer où, dans une crique de Dbayé, est amarrée sa barque de pêcheur. Retrouvailles avec un artiste à multiples facettes qui n’arrête pas de fouiller avec gourmandise dans les entrailles de la vie...

Exposition

Parce que la femme est partout...

Des lignes qui se mêlent, du brouillard, des jeux d’ombre, le dos d’une femme… Sur ses acryliques, la jeune Libanaise Mayssa Abou Rahal raconte la vie grâce à ses pinceaux. C’est d’ailleurs son inspiration pre-mière. «  J’aborde la vie et ce qu’elle me donne, que cela soit positif ou négatif  », confie l’ar-tiste. Les médias, les conflits, la recherche de soi, les émotions sont des éléments illustrés de manière abstraite à travers des lignes, des cercles et des cou-leurs. Elle représente même des personnages, sans jamais aller

dans les détails des expressions ou des traits du visage propres à quelqu’un en particulier. Son vécu influence ses idées et éveille tous types d’émotions. «  Il y a une partie de moi dans chacun de mes tableaux. » Une sorte d’auto-biographie qui se dessine sur les dix peintures exposées. La jeune artiste travaille parfois 20 heures d’affilée, lovée dans son atelier, se coupant du monde extérieur, ne remettant jamais au lendemain une toile inachevée. «  Il faut toujours que je termine ce que j’ai commencé, sinon l’œuvre ne sera jamais finie. De plus, les émotions sont plus présentes au moment où

j’entame une peinture. »

Les accords d’un corpsLeila Sbeïti s’inspire égale-

ment de l’existence humaine, mais à travers la poterie. «  On naît, puis on change. Notre monde change. C’est ce que j’essaye de transmettre  », dit l’artiste. Des formes différentes pour des sculptures dont le concept est toujours le même  : avec des vases, des pots, des as-siettes qu’elle fait fondre, qu’elle moule, qu’elle détourne avec une petite note d’humour. Pour exprimer le contraste existant dans la vie, elle passe plusieurs jours à travailler sur la même

œuvre. « J’aime les éléments de la terre. La boue, l’huile, c’est ce qui m’aide à manifester ma vision du changement dans le monde », révèle la jeune femme. Elle considère la femme comme un vrai pilier dans le monde et le démontre par des statues de tailles différentes et imposantes.

L’artiste affirme d’ailleurs tenir à représenter la femme et sa grandeur. « Elle donne la vie, elle s’occupe de beaucoup de choses », dit la sculptrice.

La femme est omniprésente également dans l’œuvre de Shayma Aziz, jeune artiste égyp-tienne. La femme et son corps, magnifié, peint sous toutes les

coutures. «  La flexibilité du corps m’intéresse, comment il se présente et comment il peut se déplacer. » Sur ses toiles, des femmes dansent, d’autres se cambrent ou se recroquevillent. Plus marquant encore, certaines semblent plier l’échine sous la violence d’un coup reçu en plein ventre. Des peintures faisant ré-férence à la guerre, selon l’artiste. « J’illustre beaucoup la mouvance du corps lorsqu’il souffre. Il est constamment en mouvement d’une étrange manière. Le corps

se déforme lorsqu’on ressent une quelconque douleur  », déclare l’artiste. Elle a souvent recours à des modèles, mais réussit parfois à s’en dispenser. Une série ina-chevée, mais en devenir. Tout comme ces doigts d’artistes qui cherchent, à travers le beau, à donner un sens à leur quête des vérités uniques et/ou multiples.

* Jusqu’au 31 janvier, 392rmeil, fin rue Gemmayzé, face à la Croix-Rouge.

La galerie 392rmeil393* accueille l’exposition « Fingers, Senses, Verities », regroupant les œuvres de trois jeunes artistes qui peignent et sculptent leur vision de la vie.

Edgar DAVIDIAN

Rowana CHAAR

Zad Moultaka : « Il y a encore en cette terre du cèdre des gens qui se battent dans l’ombre… pour ce qui est bien… » Photo Jean-Baptiste Millot

Les sculptures-femmes de Leila Sbeïti.

Maïssa Abou Rahal, une autobiographie en peinture.

La femme et son corps, magnifié, peint sous toutes les coutures dans l’œuvre de Shayma Aziz.

16 La Seize mardi 12 janvier 2016

26 albums studio (dont l’himalayen Hunky Dory). 12 albums live (dont le premier, David Live, juste énorme…). 34 com-pilations. 112 singles, de Liza Jane (1964) à Lazarus (2016). 3 bandes originales. Et il faut choisir 10 morceaux. Ce sera 15. Même si l’on aurait adoré établir un top 300. 15 étoiles bowiesques, bowieennes, belles à en crever… Une liste qui ne fera pas l’unanimité, loin de là, et cela tombe bien, David Bowie haïssait tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un consensus.

15 Loving the Aliens (1984)14 Alabama Song (1980)13 Changes (1972)12 Without You I’M Nothing (avec Placebo) (1999)11 Cruise Me I’M Deranged (1995)10 Life On Mars ? (1973)9 Wild Is the Wind (1976)8 Starman (1972)7 Heroes (1977)6 Modern Love (1983)5 Rock’N’Roll Suicide (1972)4 Never Get Old (2003)3 Blackstar (2015)2 Space Oddity (1969)1 Ashes To Ashes (1980)

Les 15 Bowie Stars de « L’Orient-Le Jour »

Discographie

Bowie éternel ; libre, juste comme cet oiseau bleu...

Jusqu’à sa mort à l’âge de 69 ans dimanche 10 janvier, Da-vid Bowie n’aura rien laissé au hasard. Depuis un an et demi, l’artiste se battait contre un cancer dans le plus grand secret. Son dernier clip Laza-rus, le ressuscité, mis en ligne le 7 janvier, était sa manière de dire adieu à ses fans. D’une armoire entrouverte, une main blanchâtre fait irrup-tion dès les premiers plans. Le chanteur au visage devenu émacié est allongé sur un lit. Les yeux cachés par un ban-deau beige, ses mains serrent fort une couverture. «  Look up here, I’m in heaven, I’ve got scars that can’t be seen, I’ve got drama can’t be sto-len (Regardez par ici, je suis au paradis, j’ai des cicatrices invisibles, j’ai des drames qui ne peuvent pas être volés)  », chante-t-il avec une voix qui a traversé un demi-siècle, mais qui éblouit encore par sa clarté.

La grande faucheuse rôde, elle se cache sous son mate-las. David Bowie est peut-être représenté sur son lit de mort, mais Ziggy Stardust, person-nage qu’il a créé au début des années 70, apparaît, lui, bien debout. Devant l’angoisse de la feuille blanche, l’icône du glam-rock cherche l’inspiration. «  You know, I’ll be free, Just like that bluebird, Now ain’t

that just like me ? (Vous savez, je serais libre, juste comme cet oiseau bleu, est-ce que ce n’est pas tout simplement moi ?)  » finit par clamer le chanteur qui sourit à nouveau, comme sou-lagé de s’être enfin affranchi de sa peur de l’au-delà. Le regard noir et la mine inquiète, Ziggy Stardust s’en va à reculons jusqu’à se cacher dans le vieux meuble. Il disparaît en fermant la porte de l’armoire sur lui. Une ultime fois, David Bowie garde encore le contrôle jusqu’à ses adieux. Il gère sa sortie comme peu d’artistes ont pu et souhaité le faire.

Un toréro dans l’arèneAvec son dernier album

Blackstar, sorti vendredi der-nier 8 janvier, le chanteur se confrontait à la mort. La sienne. Comme un toréro dans l’arène. Que ce soit avec l’étourdissant single éponyme de 10 minutes, les chansons Girl Loves Me, Dollars Days, ou encore I Can’t Give Everything Away qui clôt son nouveau chef-d’œuvre, les paroles évoquaient, parfois poé-tiquement, d’autres plus fron-talement, sa future disparition. Son producteur et ami de 40 ans, Tony Visconti, l’a d’ailleurs confirmé lundi matin via un post sur sa page Facebook. « Il a toujours fait ce qu’il voulait. Et il voulait le faire à sa façon (…) de la meilleure façon possible.

Sa mort n’était pas différente de sa vie – un travail d’art. Il a fait Blackstar pour nous, son cadeau d’adieu », explique l’ancien pro-ducteur de plusieurs œuvres cultes de Bowie (The Man Who Sold The World, Heroes, Low) et de ses deux derniers albums. «  Je savais depuis un an que c’était ce qui allait se passer. Pourtant, je n’étais pas pré-paré pour. C’était un homme extraordinaire, plein d’amour et de vie. Il sera pour toujours avec nous. Pour l’instant, il est approprié de pleurer », lui a-t-il encore rendu hommage.

Le caméléon Bowie a inven-té, développé et interprété plu-sieurs alter ego qui ont marqué sa carrière musicale. Que ce soit Ziggy Stardust – l’homme venu annoncer la fin du monde dans l’album The Rise and Fall of Zig-gy Stardust and the Spiders from Mars – en 1972, au tortueux Thin White Duke de Station To Station (en 1976), grâce à ces costumes qu’il a endossés, puis abandonnés, David Bowie aura eu plusieurs vies. D’ail-leurs, le spot de publicité d’une marque d’eau minérale – dans lequel l’homme aux mille vi-sages tenait son (ses) propre(s) rôle(s) – avait su résumer cela en trente petites secondes. L’artiste légendaire croisait ainsi ses doubles excentriques sur fond de sa chanson Never Get Old, extrait de l’album Rea-

lity en 2003. L’évocation des questionnements face au vieil-lissement, au temps qui passe et à la mort est donc loin d’être récente pour David Bowie.

Le chanteur aura aussi eu plusieurs morts. Il fera dis-paraître ses différents avatars à chaque fois qu’il s’en lasse et qu’il estime qu’il est temps d’avancer. Ainsi, à la fin de la tournée Ziggy Stardust en juillet 1973, il annonce au public londonien médusé la mort de son personnage avant d’entamer Rock’n’Roll Suicide aux côtés du guitariste Mick Ronson. Après sa trilogie ber-linoise (Low, Heroes et Lodger), il signe en 1980 l’album Scary Monsters (and Super Creeps), pour enterrer une nouvelle fois ses (personnages) fantômes des années 70.

Obsession temporelleC’est cette capacité à s’accli-

mater quoi qu’il arrive, à res-sentir l’époque en cours afin de la devancer et de la secouer qui distingue David Bowie. L’artiste précurseur a (presque) toujours su garder un temps d’avance face aux genres musi-caux à la mode, et ainsi à pointer d’autres directions à suivre pour des dizaines d’artistes. De la folk au glam-rock, du krautrock à la pop en passant par la new-wave, du hard-rock à l’électro en tout genre, les transforma-

tions artistiques l’obsèdent. Les morceaux Station To Station, Time, Changes ou encore Time Will Crawl témoignent de cette hantise du temps qui s’écoule et des évolutions qui en découlent. L’une des uniques fois qu’il va a contrario de son précepte est pour l’album Let’s Dance (1982). L’artiste britannique est alors critiqué par les journa-listes musicaux de l’époque qui estiment qu’il a fait le choix de la facilité en offrant une œuvre aux sonorités new-wave, très à la mode dans les années 80. Le public lui donnera pourtant raison étant donné que l’album sera son plus gros succès com-mercial.

Légende stellaireDe Jump They Say, dans

laquelle il aborde le suicide de son demi-frère Terry, à l’in-

trospectif Where Are We Now ?, l’artiste aux plus de 140 mil-lions de disques vendus entre 1967 et 2013 aura ponctué ses chansons de réflexions face à la mort et à sa carrière. Après dix années d’absence, l’une des der-nières légendes de la pop avait fait son retour en 2013 avec The Next Day et posait ainsi la question (insoluble) du jour d’après. À l’instar du person-nage qu’il joue dans son dernier clip, David Bowie est décédé dans son sommeil. Trois jours après la sortie du sombre et réussi Blackstar, une étoile du rock s’est éteinte. Et question stellaire, l’artiste britannique en connaissait un rayon : Starman, Shining Star, The Stars (Are Out Tonight) ou encore The Pret-tiest Star, toutes ses chansons célestes n’ont pas fini de nous faire rêver. Et de le faire briller.

Atteint d’un cancer depuis 18 mois, le chanteur britannique aura fait ses adieux avec un ultime album, sorti trois jours avant sa mort. Mais c’est plus globalement son œuvre tout entière qui est truffée de réflexions face à l’au-delà et au temps qui passe.

Voici quelques réactions ren-dues publiques après la mort de Bowie :

Le fils de David Bowie, Duncan Jones : «  Je suis vraiment triste de dire que c’est vrai. Je serai déconnecté pendant un moment. Je vous aime tous. »

Madonna : « Je suis effon-drée. » « Talentueux. Unique. Génie. L’homme qui venait d’ailleurs. Ton esprit vit pour toujours. »

Kanye West : «  David Bowie était l’une de mes prin-cipales sources d’inspiration, (il était) tellement courageux, tellement créatif, il nous a donné de la magie pour toute une vie. »

Iggy Pop  : «  L’amitié de David était la lumière de ma vie. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi brillant. Il était le meilleur. »

Pharell Williams : « David Bowie était un véritable inno-vateur, un véritable créatif. Puisse-t-il reposer en paix. »

Paul McCartney : « David était une grande star et je chéris les moments que nous avons passés ensemble. Sa musique a joué un rôle décisif sur la scène musicale britan-nique et je suis fier en pensant à l’influence qu’il a eue sur la scène mondiale. »

Russell Crowe : « J’aimais ta musique. Je t’aimais. L’un des plus grands artistes de scène à avoir jamais vécu. »

Brian Eno : «  Les mots me manquent, repose en paix David Bowie. »

Les Rolling Stones : «  Nous sommes choqués et profondément tristes de la mort de notre cher ami David Bowie. C’était un homme à la fois merveilleux et gentil,

et un artiste extraordinaire et original », a tweeté le groupe de rock britannique.

Peter Gabriel : « J’étais sous le choc quand j’ai appris la mort de David Bowie ce ma-tin. Il représentait tant pour moi et pour tant d’autres.  » «  Il y a peu d’artistes qui peuvent toucher ainsi toute une génération. Il nous man-quera terriblement. »

Jimmy Page  : «  David Bowie était un innovateur, un artiste unique avec une vision qui a changé la face de la musique pop. Il nous manque énormément. Repose en paix, David. »

Cher : «  Dévastée ! Une légende est partie. »

Paul Smith  : «  De nos jours, plein de gens sont considérés comme des célé-brités alors que leur célébrité ne remonte qu’à un ou deux ans. Mais lui, il était une star depuis des décennies, son talent était évident, très im-pressionnant. »

Le ministère allemand des Affaires étrangères  : «  Au revoir David Bowie. Tu es maintenant parmi des #He-roes. Merci d’avoir aidé à faire tomber le mur. »

David Cameron, Premier ministre britannique : «  J’ai grandi en écoutant et en regardant le génie de la pop David Bowie. Il savait se ré-inventer mieux que personne, il tombait toujours juste. Une énorme perte. »

L’ex-Premier ministre Tony Blair  : «  J’étais un grand fan. Depuis que j’avais vu Ziggy Strardust quand j’étais étudiant, je pensais qu’il était un artiste brillant et une personne intéressante. J’ai eu l’occasion de le rencontrer plus tard, un grand privi-lège. »

« Personne de notre époque ne mérite autant que lui d’être appelé un génie »

Le chanteur avec son fils Duncan Jones sur les épaules.Photo prise de son compte Twitter

Concert à La Courneuve en 1987, parallèlement à la sortie de son album « Black Star » Bertrand Guay/AFP

Bowie et son légendaire costume de scène dessiné par Kansai Yamamoto pour le « Aladdin Sane Tour », 1973.

Photo Masayoshi Sukita/The David Bowie Archive

Une copie très rare de Space Oddity/ Wide Eyed Boy From Free Cloud de Bowie édité au Liban par Philips Liban, un label Made In Lebanon.

Disparition Par Brice LaemLe

Au-delà d’avoir marqué l’histoire de la musique, David Bowie laisse une empreinte importante sur grand écran. Dirigé par Martin Scor-sese, David Lynch ou plus récemment Christopher Nolan, l’artiste fera plusieurs incursions remarquées dans le septième art. En 1976, il interprète un extraterrestre qui cherche à sauver sa planète dans The Man Who Fell to Earth (L’Homme qui venait d’ailleurs). Sept ans plus tard, il joue aux côtés de Catherine Deneuve et Susan Sarandon dans The Hungers (Les Prédateurs) et dans Furyo de Nagisa shima. Autant à l’aise dans un rôle de pernicieux roi des gobelins dans Labyrinth (1986), que dix ans plus tard dans celui d’Andy Warhol (Basquiat), Bowie étonne par sa capacité d’adaptation.

Comment il vampait la caméra…

David Bowie en concert à Manchester le 17 novembre 2003. Ian Hodgson/Reuters