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Routes-Roads 2014 - 364 - www.piarc.org 2 ÉDITORIAL Bien que les routes et les projets routiers soient toujours exposés à de nombreux risques, le concept de gestion des risques a été introduit tardivement dans l’administration ou la gestion routière en comparaison avec d’autres domaines, tels que l’industrie et le financement. Cela peut s’expliquer par des procédures complexes au sein des administrations routières et par le fait que leur fonctionnement repose principalement sur l’expérience acquise. Même si on se limite par exemple à la gestion des catastrophes pour ce qui concerne les routes, les catastrophes ont été analysées de plusieurs manières, et selon les différents types. En outre, les catastrophes sont rarement gérées de manière intégrée. Le Manuel de processus de gestion des risques publié en 2004 par Transit New Zealand (devenu New Zealand Transport Agency) est remarquable du point de vue de l’introduction des techniques de gestion des risques dans les administrations routières. Cet ouvrage est le premier manuel décrivant une approche globale pour la gestion des catastrophes sur les routes. Voici ce qu’il préconise : les menaces tout comme les opportunités sont considérées comme des risques. La menace est définie comme un événement qui pourrait potentiellement modifier défavorablement le résultat d’une d’activité. L’opportunité est définie comme un événement qui pourrait potentiellement faire évoluer favorablement le résultat d’une activité. un risque se mesure sur la base de la combinaison de la probabilité d’un événement et de ses conséquences ; la probabilité d’un événement et ses conséquences sont évaluées pour permettre l’évaluation quantitative des risques sur un certain nombre d’infrastructures routières par rapports à différents types de catastrophes. L’intérêt tout particulier du Manuel de processus de gestion des risques réside dans le fait qu’il fournit une évaluation quantitative des risques, ce qui permet une comparaison uniforme des risques, laquelle peut ensuite s’appliquer pour définir les priorités pour les contremesures. Par la suite, les techniques de gestion des risques ont rapidement été adoptées par les administrations routières, qui les appliquent aux différentes phases des projets routiers (planification, conception, construction, exploitation et entretien). On fait parfois la confusion entre gestion des risques et gestion des crises. La gestion des risques, au sens strict, vise à maîtriser un risque avant l’apparition de ses effets. La difficulté de la gestion des risques est qu’il est nécessaire d’évaluer les impacts des risques et de décider comment y faire face, au stade d’éventualité. En revanche, la gestion des crises ou des urgences est une action à mener dans un court lapse de temps afin de faire face aux impacts négatifs qui sont apparus ou qui apparaîtront de façon certaine. Décider dans un bref espace de temps est véritablement la difficulté majeure dans la gestion des crises. Consciente de l’importance de perfectionner les approches en matière de gestion des risques, des crises et des urgences, l’Association mondiale de la Route a créé un Comité technique sur ces sujets depuis plus de deux décennies. Ce numéro de Routes/Roads présente des exemples d’études récentes appliquées à plusieurs phases des projets et à plusieurs types d’infrastructures. Nous espérons que ces exemples permettront aux lecteurs de comprendre la pratique courante en matière de gestion des risques, des crises et des urgences au sein des administrations routières.# Keiichi TAMURA Président du Comité technique 1.5 Gestion des Risques de l’Association mondiale de la Route, Professeur, Graduate School of Management, Université de Kyoto (Japon) « La gestion des crises ou des urgences est une action à mener dans un court lapse de temps afin de faire face aux impacts négatifs qui sont apparus ou qui apparaîtront de façon certaine. Décider dans un bref espace de temps est véritablement la difficulté majeure dans la gestion des crises. »

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Routes-Roads 2014 - N° 364 - www.piarc.org

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ÉDITORIAL

Bien que les routes et les projets routiers soient toujours exposés à de nombreux risques, le concept de gestion des risques a été introduit tardivement dans l’administration ou la gestion routière en comparaison avec d’autres domaines, tels que l’industrie et le financement. Cela peut s’expliquer par des procédures complexes au sein des administrations routières et par le fait que leur fonctionnement repose principalement sur l’expérience acquise. Même si on se limite par exemple à la gestion des catastrophes pour ce qui concerne les routes, les catastrophes ont été analysées de plusieurs manières, et selon les différents types. En outre, les catastrophes sont rarement gérées de manière intégrée.

Le Manuel de processus de gestion des risques publié en 2004 par Transit New Zealand (devenu New Zealand Transport Agency) est remarquable du point de vue de l’introduction des techniques de gestion des risques dans les administrations routières. Cet ouvrage est le premier manuel décrivant une approche globale pour la gestion des catastrophes sur les routes. Voici ce qu’il préconise :

• les menaces tout comme les opportunités sont considérées comme des risques. La menace est définie comme un événement qui pourrait potentiellement modifier défavorablement le résultat d’une d’activité. L’opportunité est définie comme un événement qui pourrait potentiellement faire évoluer favorablement le résultat d’une activité.

• un risque se mesure sur la base de la combinaison de la

probabilité d’un événement et de ses conséquences ; la probabilité d’un événement et ses conséquences sont évaluées pour permettre l’évaluation quantitative des risques sur un certain nombre d’infrastructures routières par rapports à différents types de catastrophes.

L’intérêt tout particulier du Manuel de processus de gestion des risques réside dans le fait qu’il fournit une évaluation quantitative des risques, ce qui permet une comparaison uniforme des risques, laquelle peut ensuite s’appliquer pour définir les priorités pour les contremesures. Par la suite, les techniques de gestion des risques ont rapidement été adoptées par les administrations routières, qui les appliquent aux différentes phases des projets routiers (planification, conception, construction, exploitation et entretien).

On fait parfois la confusion entre gestion des risques et gestion des crises. La gestion des risques, au sens strict, vise à maîtriser un risque avant l’apparition de ses effets.

La difficulté de la gestion des risques est qu’il est nécessaire d’évaluer les impacts des risques et

de décider comment y faire face, au stade d’éventualité. En revanche, la gestion

des crises ou des urgences est une action à mener dans un court lapse de temps afin de faire face aux impacts négatifs qui sont apparus ou qui apparaîtront de façon certaine. Décider dans un bref espace de temps est véritablement la difficulté

majeure dans la gestion des crises.

C o n s c i e n t e d e l ’ i m p o r t a n c e d e perfectionner les approches en matière de

gestion des risques, des crises et des urgences, l ’Association mondiale de la Route a créé un Comité technique sur ces sujets depuis plus de deux décennies. Ce numéro de Routes/Roads présente des exemples d’études récentes appliquées à plusieurs phases des projets et à plusieurs types d’infrastructures. Nous espérons que ces exemples permettront aux lecteurs de comprendre la pratique courante en matière de gestion des risques, des crises et des urgences au sein des administrations routières.#

Keiichi TAMURAPrésident du Comité technique 1.5 Gestion des Risques

de l’Association mondiale de la Route,Professeur, Graduate School of Management,

Université de Kyoto (Japon)

« La gestion des crises ou des urgences est une

action à mener dans un court lapse de temps afin de faire face

aux impacts négatifs qui sont apparus ou qui apparaîtront de façon certaine. Décider dans un bref

espace de temps est véritablement la difficulté majeure dans la

gestion des crises. »

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Routes-Roads 2014 - N° 364 - www.piarc.org

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EDITORIALKeiichi Tamura

Chairman of Technical Committee 1.5 on Risk Management,Professor, Graduate School of Management,

Kyoto University, Japan

Roads and road projects are always exposed to many risks. Still, the concept of risk management was introduced belatedly into road administration or road management, comparing to other fields such as industry and financing. This might be attributed to the fact that a road administration consists of various complicated processes and it has mainly been based on past experiences. Even if limited to the disaster management for roads, for example, disasters have been dealt in different ways depending on the type of disaster and those disasters have been managed less often in an integrated manner.

The Risk Management Process Manual published by Transit New Zealand (currently, New Zealand Transport Agency) in 2004 is worthy of note from a viewpoint of the introduction of risk management techniques into road administrations. It was the first comprehensive manual for road disaster risk management, and has the following features:

• both threat and opportunity are considered as risks. Threat is defined as an event that has the potential to move the outcome of an activity to a more unfavorable position. Opportunity is defined as an event that has the potential to move the outcome of an activity to a more favorable position.

• a risk is measured in terms of a combination of the likelihood of an event and its consequences, where the likelihood of an event and its consequences are rated to allow quantitative evaluation of risks for various road facilities against various disasters.

The ultimate effectiveness of the Risk Management Process Manual lies in the fact that it provides quantitative

evaluation of risks and this enables a uniform comparison of various risks, which can be

further applicable to prioritizing the disaster countermeasures. Afterward,

risk management techniques have rapidly been introduced into road administration, and they are applied to various phases of road projects, i.e., planning, design, construction, operation and maintenance.

R i sk management and cr i s i s management are sometimes confused.

Risk management is an action to control a risk before its impacts emerge, in a narrow

sense. Difficulty of risk management lies in the fact that it is necessary to evaluate the impacts of risk and decide how to cope with them at the stage of possibility. Whereas, crisis or emergency management is an action to be taken in a short time for coping with negative impacts that have emerged or are certain to emerge. Difficulty of crisis management is to make a decision in a limited time.

Aware of the importance of improved approaches to risk, crisis and emergency management, the World Road Association has established for now over two decades a Technical Committee dedicated to these topics. This issue of Routes/Roads presents examples of recent work applied to various project phases and various road facilities. We hope these examples will be helpful for the readers to understand the current practice of risk, crisis and emergency management in road administrations.#

"Crisis or emergency management is an action

to be taken in a short time for coping with negative impacts that have emerged or are certain to emerge. Difficulty of crisis

management is to make a decision in a limited time."