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D’APRÈS LES CARNETS DE BARTHÉLÉMY MERMET

D e B arthélémy m ermet D’ après les carnets · Dès les premiers jours de la guerre, les évacuations des blessés vers la région lyonnaise sont très importantes. Pour aider

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D’après les carnets De Barthélémy mermet

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Les citations de Barthélémy Mermet sont extraites de ses carnets conservés aux Archives municipales de Lyon sous la cote 253II.

L’exposition est accompagnée d’un Livre dans La coLLection «mémoire vive» des archives municipaLes de Lyon.

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xxxBarthélémy Mermet, date

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légende du documentArchives municipales de Lyon,

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Les divers écrits de Barthélemy Mermet commencés depuis son jeune âge, étaient conservés à Clermont-Ferrand, chez un de ses descendants.Consciente de l’intérêt historique des carnets concernant la guerre et soucieuse de leur conservation, la famille les propose en don aux Archives municipales de Lyon en 2013. Ils intègrent les fonds privés sous la cote 253II, aux côtés d’autres écrits, offrant une autre lecture de Lyon pendant la guerre.

Captivé par la Grande Guerre, Barthélemy Mermet s’engage « pendant 1652 jours » dans une production de « notes de guerre » quirelate, jour après jour, ce qui se passe dans son environnement et ailleurs.Ces carnets sont le fruit de sa propre expérience de l’arrière « selon mes vues personnelles ». Au fil des pages, on découvre une double entrée, l’une documentaire qui concerne globalement la guerre et ses effets, l’autre, plus intime, plus littéraire.

Carnets de guerre de Bartélémy Mermet, 1914-1919

Archives municipales de Lyon, 253II/ 1-263

La guerre a duré 1652 jours ! … dont chacun m’a coûté un minimum, largement dépassé, de

quatre heures (prises sur mes loisirs, mes dimanches, mes nuits) d’un travail de bénédictin dont je ne me serais pas cru capable. Exegi monumentum ! Plus modestement, j’ai confectionné, à ma manière et selon mes vues personnelles, un journal comprenant, à ce jour, 253 carnets, soit ensemble 30.360 pages (!) copieusement tapissées de coupures, dont le collage n’a pas nécessité moins de 3 kilogs de gomme arabique, lesdits extraits additionnés- je n’ose dire « enrichis » - de notes, annexes et commentaires à l’encre rouge ou noire.

Barthélémy Mermet, 12 novembre 1918

Pour la Postérité

Barthélémy MermetCollection particulière

Barthélémy mermet #1

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légende du documentArchives municipales de Lyon,

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Telle est, dans sa laconique simplicité, la dépêche qui va arracher à leurs foyers pour les jeter à la frontière menacée environ trois millions de Français. Arrivée à 4h, je la vois affichée, rue de la Barre, à la porte du télégraphe central, écrite à la main sur un papier grand comme le quart d’une page de journal. On se presse devant avec plus de curiosité que d’étonnement, car la nouvelle ne surprend personne.

Barthélémy Mermet, 1er août 1914

Dans l’après-midi du 1er août 1914, entre 16 heures et 17 heures 30, sur tout le territoire, tous les clochers de France sonnent le tocsin : c’est la mobilisation générale.Affiches placardées, proclamations dans l’espace public, alarmes, tambours, clairons, cloches… dans toutes les communes, tout est mis en oeuvre pour en informer la population, au plus vite.Environ trois millions cinq cent mille Français, conscrits, soldats de l’active et réservistes quittent leur foyer pour se rendre aux zones de concentration, points de départ vers le front.

Ordre de mobilisation générale, 1er août 1914 Archives municipales de Lyon, 2FI/1598

Malgré l’émotion et la tristesse de la séparation, les Français, entre consternation, sentiment du devoir à accomplir et espoir d’une guerre courte, ont répondu à l’appel du 4 août du président de la République Raymond Poincaré, relayé par la presse, pour constituer l’Union sacrée contre l’envahisseur. Le mois d’août 1914 est particulièrement meurtrier : 27 000 morts pour le seul samedi 22, le jour le plus sanglant de l’histoire de France.

Carte postale patriotique, 1914Archives municipales de Lyon, 4FI/4943

Faire Face à la guerre#2

sE MoBilisEr

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Blessés et infirmiers français rapatriés d’Allemagne, à la gare des Brotteaux, 17 juillet 1915, carte postale, éditions S. Farges

Archives municipales de Lyon, 4FI/4878

Ils sont triés en fonction de l’importance et de la nature de leur traumatisme : les malades qui ne peuvent continuer leur route ou qui relèvent de centres spécialisés sont hospitalisés à Lyon. Les autres sont répartis dans la région, dans des hôpitaux consacrés aux évacuations secondaires.

Vu, place Morand, un malheureux indigène des contingents tunisiens aveugle et amputé des deux mains ! … Un camarade le conduisait par la manche vide et l’a installé avec précaution à la terrasse d’un petit café. Le pauvre mutilé fumait une cigarette et je n’ai pu surprendre sur son masque impassible aucune trace des sentiments qui devaient l’animer.

Barthélémy Mermet, 17 mai 1918

MilitairEs En villE

Arrivée des grands blessés à la gare des Brotteaux à Lyon27 septembre 1915, photographie : agence Rol

Paris, Bibliothèque nationale de France

Faire Face à la guerre #3

Dès les premiers jours de la guerre, les évacuations des blessés vers la région lyonnaise sont très importantes. Pour aider le Service de santé à y faire face, des hôpitaux bénévoles s’ouvrent rapidement. Les trains sanitaires arrivent en gare des Brotteaux. Les blessés sont accueillis dans des locaux cédés par la Compagnie du PLM.

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légende du documentArchives municipales de Lyon,

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Créé en 1917 à l’initiative de Léonie Motte-Gillet, boulevard des Belges, le Comitélyonnais de secours aux rapatriés est dirigé par le président de la chambre de commerce, Auguste Isaac. Cette oeuvre assure la réception, les soins, l’éducation des enfants isolés ou orphelins revenant des pays envahis et prend en charge les enfants des mères hospitalisées.En collaboration avec le service des disparus, à l’hôtel de ville, le comité recherche les parents d’enfants isolés et reconstitue les familles dispersées. De vastes locaux sont spécialement aménagés pour les besoins des enfants, qui sont répartis selon leur âge.

Aujourd’hui en tramway, entendu un petit enfant dire à sa mère qui recevait un billet de la receveuse : « c’est comme à Lille Maman ».C’étaient des rapatriés : deux mères en deuil, avec des pancartes triangulaires jaunes attachées au corsage. Chacune portait sur les genoux un enfant de 4 à 5 ans. Celui qui avait parlé avait un bandage à la tête et un à la jambe, où et comment avait-il été blessé ? Je n’ai pu le savoir. L’autre ne disait rien. Etendu sur le dos, les yeux mi-clos, la figure triste, il paraissait sérieusement malade.

Barthélémy Mermet, 21 avril 1917

Les poupons au comité central de secours aux rapatriés à LyonLucien Bégule, Rapatriés, Evian-Lyon , secours aux rapatries, 1917, p.45

Archives municipales de Lyon, 1C/704003

Faire Face à la guerre#4

Souscription au comité de secours aux rapatriés Evian-Lyon, 1916

affiche lithographiée d’Alice Dick Dumas Archives municipales de Lyon, 2FI/1687

lYon, tErrE D’EXil

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légende du documentArchives municipales de Lyon,

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Remarqué dans la cour de l’usine, que des caisses destinées à notre dépôt de New-York portent cette inscription : « property of an American citizen » en vue évidemment de les garantir autant que possible contre les entreprises allemandes.

Barthélémy Mermet, 26 juin 1915

L’industrie chimique lyonnaise s’engage massivement dans les productions militaires. Les usines de la compagnie du Gaz, la société des usines du Rhône, la Société de Gerland, Saint-Gobain, le service des poudres à Saint-Fons, la CIBA (Compagnie pour l’Industrie Chimique à Bâle)… produisent du phénol, du benzol, de la naphtaline, de l’acide sulfurique, du chlore… A partir de ces composants, l’industrie chimique lyonnaise fabrique aussi des explosifs. Certaines industries locales se spécialisent dans la fabrication de gaz asphyxiants.

inDustriEs MoBiliséEs

Faire Face à la guerre #5

Camoufflage, usine Atlas Aviation1918, photographie : SylvestreArchives municipales de Lyon, nc

Poudrerie Picard à Saint-Fons atelier de fabrication de la mélinite (bâtiment roumain), 1916

Lyon, Bibliothèque municipale

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légende du documentArchives municipales de Lyon,

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En temps de guerre, quand la censure devient la norme et que l’information est perçue par principe comme fausse, la rumeur prend place, s’accroche à la moindre incertitude, à la moindre angoisse, pour justifier les événements et les rendre significatifs. A la rumeur « d’en bas », s’oppose celle « d’en haut », forgée de la main des autorités militaires dans un dessein déterminé : remobiliser les troupes, pacifier le quotidien bouleversé de la population et faire passer certains messages. A Lyon, des notes municipales publiées dans la presse et des mesures de protection civiles prises par la municipalité en cas de menace aérienne ont dramatisé une rumeur déjà en circulation : des zeppelins vont bombarder la ville, en réaction à la Foire aux échantillons, envisagée par E. Herriot comme une action de guerre commerciale contre celle de Leipzig.

En cas de menace aérienne Monsieur le maire de Lyon nous communique la note suivante : « il est rappelé au public qu’en cas de menace aérienne contre les villes, la population est aussitôt que possible prévenue par les sonneries de clairons « garde à vous » et de cloches. En ce cas, les rassemblements sur la voie publique sont interdits. La fin de l’alerte est indiquée par la sonnerie la « berloque ».(Cette note laconique et de forme anodine, glissée modestement dans le corps de la chronique locale, n’a pas passé inaperçue dans la population).

Barthélémy Mermet, 17 février 1916

Zeppelins !1914-18, carte postale franco-britanique

Nanterre, Bibliothèque de documentation internationale contemporaine

Faire Face à la guerre#6

Carte postale d’anti- propagande, 1917Lyon, Musées Gadagne

sE tEnir inForMé, s’anGoissEr

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légende du documentArchives municipales de Lyon,

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Tract saisi lors de la perquisition au « Nid Rouge » à Lyon, le 9 Mars 1917

Archives départementales du Rhône et de la Métropole de Lyon

Réformes frauduleusesOn vient de découvrir un procédé imaginé par un nommé Cantor pour empêcher les tire-au-flanc de partir au front. L’intéressé s’arrangeait de manière à se contusionner le genou et recevait ensuite une injection d’essence de pétrole qui envenimait sa plaie et le faisait admettre d’urgence à l’hôpital. Cantor a réussi à passer la frontière, mais dix de ses clients ont été arrêtés et se sont vus infliger 60 jours de prison, qu’ils termineront au front, où ils vont être expédiés sans délai.

Barthélémy Mermet, 17 janvier 1916

Au cours des semaines précédant la déclaration de guerre, un peu partout en France, des voix s’élèvent pour la rejeter. Celle de Jaurès, mais aussi celles de responsables syndicaux qui agitent la menace d’une grève insurrectionnelle générale en cas de mobilisation.Dans les mouvements pacifistes, la conception de la paix n’est pas la même. Certains, antimilitaristes, très présents sur la scène publique, rejettent entièrement la guerre, quelles que soient les circonstances. Leurs membres les plus virulents sont surveillés par la Sûreté générale. D’autres, plus discrets, prônent une « guerre du droit » face à la violence injuste. Peu de manifestations pacifistes sont observées au début du conflit. Ce n’est qu’à partir de 1916, et particulièrement en 1917, que le thème refait surface, à la suite de la proposition de paix blanche faite par le président Wilson. Cette idée est reprise par des associations pacifistes, comme le Nid Rouge à Lyon. Ses membres, qui projettent d’organiser une manifestation d’envergure le 18 mars 1917, sont arrêtés lors d’une perquisition le 24 février 1917 et leurs tracts sont saisis.

Congrès de la Paix par le droitmai 1914, affiche commanditée par

le Comité du groupe pacifiste lyonnaisLyon, Bibliothèque municipale

contEstEr

Faire Face à la guerre #7

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Cours de bandages de l’Ecole de l’Union des Femmes de France, au dispensaire de LyonCarte postale, photographie : Charles VolatierArchives municipales de Lyon, 4FI/4849

Pour pallier le manque de formation de la main-d’oeuvre féminine, la mécanisation se développe. Désormais, les ouvrières rivées à leur poste accomplissent une seule tâche, à répéter toute la journée. Dans l’industrie du textile, les tâches nécessitent de la finesse. Les travaux plus lourds, comme le débourrage des obus, se révèlent moins adaptés et la productivité s’en ressent. Malgré un salaire relativement élevé, les ouvrières de guerre, épuisées, sont souvent victimes d’accidents du travail et de maladies infectieuses. On relève plus de 210 000 accidents en 1917, dans la métallurgie.La mobilisation industrielle des femmes a suscité des résistances : on parle de la perte morale des femmes et on considère l’ouvrière comme une mauvaise mère, responsable de la hausse de la délinquance juvénile.

A l’usine Lumière, où je travaille, la physionomie a bien changé. Les 2/3 au moins du personnel hommes sont partis. Il ne reste que les tous jeunes gens, les vieillards et les infirmes ou réformés. Le service des expéditions est forcément suspendu faute de tout moyen de transport. La correspondance est à peu près nulle et les dactylographes ont tout leur temps pour pleurer, ce dont elles ne se font pas faute.

Barthélémy Mermet, 3 août 1914

Usines de matériel de guerre de Lyon (halle Tony Garnier)novembre 1914 - mars 1915, photographie : C Tardy

Archives municipales de Lyon, 2PH/338

soutenir la guerre#8

travaillEr

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N’achetez rien aux BochesAffiche publiée par David Allen & Sons, Angleterre

Archives municipales de Lyon, 2FI/1617

On dit que M. Herriot aurait reçu des Allemands une lettre ainsi conçue : « Vous ne nous avez pas invités à la Foire de Lyon. Nous irons quand même. » Bien entendu, je n’ai pas vu la lettre, qui, en admettant son existence, pourrait fort bien émaner d’un fumiste. D’autres précisant que plusieurs Zeppelins sont près à quitter leurs hangars de Constance pour venir nous rendre visite.

Barthélémy Mermet, 25 février 1916

Pour dynamiser son économie en guerre, la Ville de Lyon relance la tradition des foires de la Renaissance et organise, du 1er au 20 mars 1916, une Foire des échantillons.Celle-ci est pensée par son initiateur Edouard Herriot, avec la complicité d’un certain nombre de commerçants et industriels de la ville, comme oeuvre de guerre. C’est une offensive commerciale et industrielle contre l’Allemagne pour concurrencer sa foire de Leipzig et reconquérir sa situation prépondérante.La Foire de Lyon ambitionne d’attirer les grands producteurs, notamment ceux des pays alliés, habitués à se fournir en Allemagne, et de leur permettre d’effectuer des opérations d’achat et de vente sur exposition, non pas des marchandises elles-mêmes, mais de simples échantillons.

éconoMiE DE GuErrE

Inauguration de la Foire de Lyon, installée place Bellecour, en présence du maire Edouard Herriot

et d’Achille Lignon, 1916, photographieArchives municipales de Lyon, 2PH/286-3

soutenir la guerre #9

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Tickets de rationnement de pain, 1919Lyon, Musées Gadagne

Affiche composée par G. Douanne, élève de l’écolede l’avenue Daumesnil à Paris, pour un concours

du Comité national de prévoyance et d’économies pour la guerre auprès des enfants de France,

vers 1916, affiche lithographiqueWashington, Library of Congress

La question du pain devient une actualité angoissante. Les boulangers sont à court de farine. On fait la queue à la porte des boulangeries, qui sont fermées à certaines heures, faute de marchandise. Nous ramassons, où nous pouvons, ce que nous pouvons de pain et commençons une provision de pain grillé, en prévision d’une disette possible.

Barthélémy Mermet, 12 novembre 1917

soutenir la guerre#10

Le 1er aout 1914, l’affiche de l’ordre demobilisation générale est placardée et Lyon semble calme. Mais la population est inquiète. Elle fait des réserves d’argent, de nourriture et devêtements, ce qui cause une hausse significative des prix chez les commerçants. A partir de 1917, des restrictions sont imposées et on institue l’usage de bons de rationnement. L’envolée des prix, malgré les bons, incite la municipalité à encadrer la vente de denrées de base. Certaines restrictions volontaires sont prises pour participer à l’effort de guerre : faible consommation de viande, rationalisation de l’usage d’énergie… De même, pour soutenir les soldats sur le front, la population se prive et leur réserve les meilleurs produits.

sE PrivEr

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légende du documentArchives municipales de Lyon,

légende du documentArchives municipales de Lyon,

Privé de tabac depuis plusieurs jours et dans l’impossibilité de m’en procurer, j’ai eu recours, comme au temps de mon enfance aux feuilles de platane et j’en ai fumé deux pipes… Hélas ! Est-ce le manque de l’attrait du fruit défendu ? Est-ce que, comme les bohèmes de Murger, devenus vieux, je n’aime plus que ce qui est bon ? … J’ai trouvé ce tabac de fortune franchement exécrable. Pouah !....

Barthélémy Mermet, 28 janvier 1918

Les besoins de l’armée ne cessent de grandir, et l’arrière fait face à de plus en plus de pénuries.L’inquiétude grandit autour d’une éventuelle disette, et le rationnement ne suffit plus, face aux difficultés d’approvisionnement.

Parallèlement, on demande aux campagnes de redoubler d’efforts pourobtenir de meilleures récoltes. En mars1917, la municipalité prend des mesures pour encourager la culture de pommes de terre, allant jusqu’à mobiliser de la main d’oeuvre militaire, chargée de cultiver plus de 100 hectares de terrain mis à disposition de la ville par des propriétaires privés.

Semez des pommes de terre1917, affiche lithographique de Georges Henri Hautot,

commanditée par le ministère de l’agricultureArchives municipales de Lyon, 2FI/1619

ProDuirE

soutenir la guerre #11

Affiche composée par Suzanne Ferrand, élève de l’école du boulevard Perreire, pour un concours du Comité

national de prévoyance et d’économies pour la guerre auprès des enfants de France,

vers 1916, affiche lithographiqueWashington, Library of Congress

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légende du documentArchives municipales de Lyon,

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Au fur et à mesure que la guerre dure, engloutissant d’énormes moyens financiers, les caisses de l’Etat se vident. Les prêts de la Banque de France ou ceux des alliés britanniques, l’augmentation de la monnaie en circulation et les mesures fiscales imposées aux Français se révèlent insuffisants pour les renflouer. Le gouvernement fait appel à quatre emprunts de la Défense nationale : en novembre 1915, en octobre 1916, en novembre 1917 et octobre 1918. Le quatrième emprunt, dit de la Libération, est voté le 19 septembre 1918 et souscrit avant et après l’armistice. Or puisque la convertibilité des billets n’est plus garantie et que le franc n’est plus qu’une monnaie de papier, la France est astreinte à régler ses achats à l’étranger en or. L’importante campagne, «L’or combat pour la victoire», lancée le 2 juillet 1915 convie les Français à échanger leur or contre des billets ou des titres d’emprunt.

Attestation de participation à l’emprunt de la Défense nationale de 1915Archives municipales de Lyon, 16FI/331

Plusieurs escadrilles d’avions ont survolé, aujourd’hui dimanche, les principales agglomérations de la région lyonnaise, lançant des tracts et des imprimés de propagande pour inciter les habitants à souscrire à l’emprunt.(Pour notre part, nous en avons vu trois, de nos fenêtres volant bas et jetant des imprimés. Quelques-uns sont tombés rue Malesherbes en face de chez nous, mais, quand je suis arrivé dans la rue, ils avaient déjà été ramassés par les passants).

Barthélémy Mermet, 27 octobre 1918

3ème emprunt de la Défense nationale1917, affiche lithographique de Georges Redon

Archives municipales de Lyon, 2FI/1650

soutenir la guerre#12

contriBuEr

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Mr. Herriot informe la population que la ville de Lyon vient d’être désignée pour hospitaliser le plus grand nombre possible de blessés. En conséquence, les personnes disposant de locaux, de literie et de personnel sont invitées à faire parvenir leurs offres à la mairie.

Barthélémy Mermet, 21 août 1914

Dès l’annonce de la mobilisation, l’hôtel de ville devient un outil d’organisation de l’aide municipale. La ville y accueille et y organise des oeuvres d’assistance aux civils et aux militaires : l’oeuvre de la lingerie du soldat, le service desdisparus, l’oeuvre du paquet du prisonnier de guerre, les soupes municipales, le service d’allocations, etc.De plus, pour fournir du travail aux hommes restés à l’arrière, la municipalité décide de lancer plus tôt que prévu certains chantiers comme celui du stade de Gerland.

Magasin d’effets à l’hôtel de Ville de LyonPhotographie : Section photographique de l’armée

Lyon, Bibliothèque municipale

Front MuniciPal

soutenir la guerre #13

Mutilé de guerre en formation à l’école professionnelle municipale des

blessés de guerre, rue Rachais à Lyon1915, photographie : agence

MeurisseParis, Bibliothèque nationale de France

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Les œuvres municipales sont complétées par des œuvres privées et religieuses notamment dans les nombreux hôpitaux auxiliaires. Souvent créées et animées par des femmes surtout issues d’un milieu privilégié, ces œuvres ont joué un rôle majeur dans l’organisation de l’accueil et de l’entraide à Lyon.

Etiquette de l’oeuvre «le paquet du prisonnier de guerre»Archives municipales de Lyon, 5FIP/19

C’était aujourd’hui La journée du 75Le Touring-Club a eu l’heureuse idée de faire de notre merveilleux canon, si terrible à l’ennemi, un artisan de bienfaisance pour nos soldats. De même que pour la « Journée du drapeau belge » à Lyon, comme dans toute la France, d’aimables quêteuses ont sollicité, dès l’aube, la générosité des passants, ornant les boutonnières de jolis insignes représentant la fameuse pièce et recevant, en échange, des oboles de toute valeur, qui permettront à « l’oeuvre du soldat au front » autre création du Touring-club, de multiplier les envois à nos chers combattants d’objets de nature à améliorer leur bien-être.

Barthélémy Mermet, 7 février 1915

Journée du PoiluDécembre 1915, affiche lithographique de Franscisque Poulbot

Archives municipales de Lyon, 2FI/1682

soutenir la guerre#14

oEuvrEr

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En 1914, quand la guerre éclate, la publicité, omniprésente dans le quotidien des Français, s’est mise en guerre. Dans la publicité, les produits fabriqués pour le front prospèrent : antigel ou chaussettes militaires pour lutter contre les « pieds gelés », colis de nourriture à destination des poilus, masques à gaz, réchauds, bracelets d’identité, appareils à destination des amputés, ou encore souvenirs mortuaires. L’arrière n’est pas oublié ; on fait, par exemple, la réclame des assurances contre les bombardements et des produits de substitutions comme l’ersatz. Quant au choix des slogans et des illustrations qui les accompagnent, il révèle les réalités du conflit, les difficultés du quotidien, et des représentations idéalisées ou exacerbées : nationalisme, mortalité de masse, vie chère, haine à l’encontre des « profiteurs » et des « embusqués », restrictions, bombardements, victoire ultime, etc.

la PuB Est DéclaréE

vivre la guerre #15

Potage et bouillon Duvalvers 1918, affiche lithographique de Carrey

Archives municipales de Lyon, 1FI/5062

Réclame de guerre collée par Barthémémy Mermet dans un de ses carnets

Archives municipales de Lyon, 253III/107

La publicité n’échappe pas à la propagande. Sa force de persuasion soutient l’effort de guerre et devient un outil de « bourrage de crâne » : héroïsation du poilu, idéalisation des combats, mythification des chefs de guerre, amplification de l’idée de « revanche » et des représentations du boches », glorification des alliés et des

troupes coloniales, etc.

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Avec la pression psychologique quotidienne de la guerre, le besoin de s’évader et se divertir devient vital. Au début du conflit, beaucoup de salles de cinéma ferment leurs portes, faute de personnel, mais aussi par manque de moyens financiers. Certaines ferment temporairement, d’autres de manière définitive. Peu à peu des cinémas rouvrent et deviennent le loisir principal des Lyonnais et des soldats présents à Lyon. Cependant, le nombre des séances diminue à cause des restrictions en électricité et de l’obligation de fermer à 21h. Malgré les lourdes taxes créées pendant les premières années de guerre, les recettes augmentent grâce à l’augmentation du nombre de soldats à Lyon, qui cherchent à s’occuper. Le cinéma connaît alors un essor, avec même quelques grandes salles qui ouvrent, comme le Gloria, avenue de Saxe en 1915. La censure favorise les chants patriotiques, pénétrés d’un esprit de revanche sur les Allemands et interdit ceux qui sont jugés antimilitaristes ou démoralisants pour l’arrière. Les chansons vantent les qualités des poilus, leur bravoure, décrivent avec empathie la vie des civils et des réfugiés en territoire occupé.

Maurice Hennequin, Pierre Veber, Henry de Gorsse, Madame et son filleulPièce jouée au Théatre des Célestins en 1917Archives municipales de Lyon, 1664WP/4

Fêtes sportives au parc de la Tête d’Or au bénéfice de l’école professionnelle des blessés mutilés

4 et 5 avril 1915Archives municipales de Lyon, 1140WP/23

Maria et nos trois grandes que le souci de la mise à jour du présent carnet m’avait privé d’accompagner au cirque Rancy, en sont revenues enthousiasmées.

Barthélémy Mermet, 31 mai 1915

vivre la guerre#16

sE DivErtir

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Les horreurs de la guerre et la souffrance liée à la séparation d’avec un être cher se traduisent très vite, par une exaltation de la foi qui bénéficie aux Eglises. Dans les églises où soldats et civils recherchent l’apaisement, la guerre monopolise les prêches et les prières.Les multiples ex-voto exposés comme un hymne à l’espérance, rappellent la place prise par la religion au début de la guerre. Le retour à la pratique religieuse s’essouffle dès 1915.

Prières publiquesAujourd’hui dimanche, des prières solennelles ont été faites dans toutes les églises et chapelles pour attirer la bénédiction de Dieu sur nos armées.A la Rédemption, elles étaient présidées par Mr le Curé Sérasset, revêtu, pour la première fois, de son camail de chanoine honoraire.

Barthélémy Mermet, 9 janvier 1916

PriEr Ex-votos de l’autel de Notre-Dame de Bon Conseil à Notre Dame de Fourvière, 1917, carte postale

Archives municipales de Lyon, 4FI/4827

Lyon à Marie, Dieu protège la France, souvenir de la Guerre de 1914, carte postaleArchives municipales de Lyon, 4FI/4945

A Lyon, dès août 1914, les Eglises se rallient à l’Union sacrée et participent à l’effort de guerre. Elles incitent les fidèles à répondre aux mobilisations, créent et organisent diverses oeuvres sociales et des oeuvres de guerre, consacrent leurs espaces et forces vives à l’accueil des blessés, des réfugiés et des malades.

vivre la guerre #17

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L’apparition de la fête des mères, d’abord à Lyon, puis dans d’autres villes, s’inscrit dans un contexte patriotique et religieux. Avant la guerre, des associations qui prônent une natalité plus dynamique afin de « fortifier la nation » face à l’Allemagne célèbrent les mères de familles nombreuses.A Lyon, le 16 juin 1918, est célébrée la première grande fête des mères, avec l’appui de la ville. A l’origine, il s’agit d’une « journée des familles nombreuses ». L’un de ses organisateurs, le colonel de Lacroix- Laval, propose de s’inspirer des Américains et de la nommer « journée des Mères ». Après un débat au sein du comité d’organisation sur l’importance morale et sociale de la mère, le député du Rhône, Auguste Isaac, porte-voix du courant de défense de la famille, rebaptise cette fête« journée des mères de familles nombreuses ».

M. Guérin, qui assistait au repas, a eu le plaisir d’apprendre par dépêche la naissance de son troisième petit fils « gros Jacques » dont sa fille Henriette est heureusement accouchée à Carnac (Morbihan). Le précédent était « petit Pierre ». L’aîné « gros Jean » aura trois ans le mois prochain. Cette louable fécondité, au temps où nous vivons, ne mériterait-elle pas la Croix de guerre ?

Barthélémy Mermet, 26 avril 1916

Journée des mères,16 juin 1918affiche lithographique de Victor LhommeArchives municipales de Lyon, 1FI/5042

FEMMEs Et MèrEs

Toilettes de deuil, une du Petit Echo de la mode, 4 octobre 1914

Collection particulière

vivre la guerre#18

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On ouvre les lettres qui viennent du front et on supprime tout ce qui a trait aux mouvements militaires.Une dame aurait reçu de la Place l’enveloppe (vide) d’une lettre de son mari, avec la mention :« votre mari se porte très bien, mais il est trop bavard ! »

Barthélémy Mermet, 20 août 1914

Issu du vocabulaire religieux, le terme de marraine est associé avec l’accompagnement moral et éventuellement matériel.En 1915, avec l’enlisement de la guerre, des associations de marrainage, souvent religieuses telle la Famille du soldat, voient le jour pour adoucir la solitude des mobilisés isolés ou originaires des départements envahis. Les premières oeuvres sont morales et patriotiques et les marraines sont considérées comme des mères ou des soeurs.Très vite, le marrainage échappe au contrôle des associations fondatrices et le devoir patriotique à caractère familial se sentimentalise pour se transformer en un flirt épistolaire entre jeunes hommes et jeunes femmes qui se conclut dans certains cas par le mariage. Par la suite, ce devoir patriotique est pris en charge par la presse, uniquement pour sa rentabilité (deux francs en 1916 à quatre francs en 1918), sous forme de petites annonces de mobilisés en quête d’adoption.

Les Marraines, illustration de Fabien Fabianoextrait de : La Baïonnette, le 24 août 1916

Archives municipales de Lyon, 2C/400467

Du Front à l’arrièrE, DE l’arrièrE au Front

Carte postale des armées en franchiseM. Grelin à Marius Gonin, 1917

Archives municipales de Lyon, 130II/7

vivre la guerre #19

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Rédaction sur «les crimes des Allemands» et dessin d’ambulance1918, Cahier de devoirs mensuels, école

de MézièresRouen, Musée national de l’éducation

Dès la mobilisation, l’absence de la figure paternelle déséquilibre la structure familiale, avec une redistribution des responsabilités matérielles : l’enfant travaille pour aider sa mère à faire vivre la famille. A l’école, dans des classes parées des couleurs nationales, le travail des élèves est assimilé au dévouement des soldats et les programmes, jusqu’aux exercices d’arithmétique, sont centrés sur la guerre. Les travaux pratiques sont consacrés à la confection d’objets et de vêtements pour les poilus. Les élèves participent aux journées patriotiques, organisent des collectes, échangent des lettres avec les soldats, adoptent un filleul de guerre. Ils sont récompensés avec de bons points et des diplômes représentant la guerre.

Il y aurait des pages intéressantes à écrire au sujet de l’influence de la guerre sur les amusements des enfants.Remarqué aujourd’hui :Place de Monplaisir, des petits, blottis dans deux tranchées parallèles – de vraies tranchées creusées pour quelques canalisations d’eau, de gaz ou d’électricité, et se bombardant à qui mieux mieux avec des mottes de terres.

Barthélémy Mermet, 17 mai 1916

EnFants En GuErrE

Ce que serait devenue l’école si les Allemands n’avaient pas été vaincus, boite de puzzles, vers 1918, éditions Delblond

Lyon, Bibliothèque municipale, fonds Michel Chomarat

vivre la guerre#20

La presse enfantine et les livres pour la jeunesse n’échappent pas à ce conditionnement de l’« enfant-héros » au sens du devoir et du sacrifice. Les jeux sacrifient l’espace du rêve propre à l’enfance pour s’adapter au discours de la propagande.

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Dans un contexte de cherté de la vie et de privation, le régime alimentaire, surtout celui des citadins, change et la préparation des repas est rendue difficile par l’emploi massif de la main d’œuvre féminine et par l’allongement de la durée de la journée de travail.Il faut apprendre à tirer le meilleur parti des aliments disponibles. Des milliers de recettes «économiques », adaptées aux contraintes de la guerre, sont publiées dans la presse ou sous forme d’ouvrages dans des éditions spécialisées.On y trouve des astuces pour cuisiner à moindre coût en peu de temps. L’usage des matières premières comme le sucre est très limité et les recettes sans viande se répandent. Les restrictions touchent aussi le charbon. On préconise l’utilisation de la marmite norvégienne, qui permet une cuissonà l’étouffée.

Hygiène de guerre1918, affiche lithographique de Victore Prouvé

Archives municipales de Lyon, 6FI/5696

A l’exemple de beaucoup de parents et connaissances Maria et les enfants avaient

établi, non sans peine, un auto-cuiseur, au moyen d’une caisse de bois bourrée d’une couche épaisse de vieux journaux, de foin, etc… au milieu de ces matières isolantes est aménagée la place d’une marmite.Celle-ci, portée à ébullition, est introduite dans cette cavité, l’appareil est alors hermétiquement fermé au moyen d’un épais couvercle également isolant et la cuisson de la viande ou des légumes se poursuit pendant des heures sans dépense de combustible.

Barthélémy Mermet, 26 mai 1917

cuisinEr sans

Schéma de fabrication d’une caisse norvégienne

extrait de L. Faussemagne et L. Laugier, La Caisse Norvé-gienne, construction sans frais,

fonctionnement, avantages, 1917Dijon, Bibliothèque municipale

vivre la guerre #21

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On les a !fin 1918, recueil de chansons éditions H. Billy

Lyon, Bibliothèque municipale

En quittant le bureau, quelques minutes après 11 heures, pour déjeuner, je me proposais de passer par Bellecour afin d’avoir des nouvelles à rapporter à la maison. Je n’ai pas eu aller si loin pour être fixé. Au dernier croisement avant le pont

du chemin de fer, nous rencontrons un tramway montant et de la plateforme avant, où je me trouvais, j’entends son wattman crier au notre : « L’armistice est signé ! » Le Progrès a arboré un drapeau qui a au moins dix mètres ! Et, pendant les 10 minutes du trajet, je savoure avec ivresse cette unique pensée : Dieu soit béni ! La Victoire est à nous ! Le sang français ne coulera plus ! Le cauchemar a pris fin !

Barthélémy Mermet, 11 novembre 1918

vErs la PaiX

Carnet de Barthélémy Mermet à la page du 11 novembre 1918

Archives municipales de Lyon, 253II/252

la paix#22

Lundi 11 novembre 1918, 11 heures : dans toute la France, les cloches sonnent à la volée pour annoncer la signature de l’armistice, l’arrêt des combats entre les Alliés et l’Allemagne.L’armistice est conclu pour 36 jours et régulièrement renouvelé jusqu’au traité de paix, le 28 juin 1919.

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La paix revenue, le bilan humain est lourd, près de 1,4 million de Français sontmorts, les régions à proximité du front sont entièrement ravagées et la situation financière est catastrophique.L’heure est à la paix, il faut reconstruire et repeupler la France. Le gouvernement lance une vaste propagande pour inciter les Français à participer à l’emprunt de la paix. Plusieurs artistes y participent.Les affiches réalisées n’évoquent plus l’effort de guerre, mais l’effort de reconstruction et il n’est plus question d’emprunt de la guerre, mais d’emprunt de la paix. Quant à l’iconographie, elle change de références et de mise en scène. L’ennemi allemand et les horreurs du front disparaissent, laissant place aux monuments symboliques dévastés. Femmes et enfants ne sont plus accablés par les départs et la famille est apaisée… Les hommes et les femmes retrouvent leur place d’avant-guerre : usines et champs pour les hommes et maternité pour les femmes.

Emprunt de la paix1920, affiche lithographique d’Henri Lebasque

Archives municipales de Lyon, 2FI/1536

soutEnir la PaiX

la paix #23

Emprunt de la paix1920, affiche lithographique de D.B. Chavannaz

Archives municipales de Lyon, 1FI/5060

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Ce soir, aux vêpres, à la Rédemption, chant du Te Deum prescrit par le cardinal, en l’honneur de la victoire – précédé de la récitation du De Profundis pour les soldats tués – et suivi de la procession du Saint-Sacrement, avec le drapeau du Sacré-Coeur, naturellement. Cérémonie impressionnante, dans sa simplicité.

Barthélémy Mermet, 17 novembre 1918

En 1920, la ville de Lyon lance un concours pour l’édification d’un monument dédié aux Lyonnais morts lors de la Grande Guerre, sur l’île du Souvenir (île aux Cygnes), dans le parc de la Tête d’Or.Le 19 juin 1922, le conseil municipal de Lyon retient Philae, le projet de l’architecte Tony Garnier associé au sculpteur Jean Larrivé. La pose de la première pierre est fixée par le maire au 10 décembre 1922. Après 7 ans de travaux, le monument aux morts est inauguré le 5 octobre 1930.L’ensemble funéraire est introduit, côté sud-ouest de l’île, par un vaste escalier reliant le soubassement à la plate-forme, avec un subtil jeu de perspectives sur l’oeuvre funèbre de Jean et Auguste Larrivé, un cénotaphe porté par six héros aux puissantes musculatures, évoquant la mort.Sur les murs du niveau inférieur, sont gravés les noms des 10 600 Lyonnais morts à la guerre.Si le sculpteur Grange s’en remet au discours de l’allégorie pour composer La Victoire et La Paix, l’œuvre de Bertola, Le départ et la guerre, s’inspire d’événements observés au front.

sE souvEnir

la paix#24

Tony Garnier, monument aux Morts de la guerre dans l’île des cygnes, 2 janvier 1923Archives municipales de Lyon, 3S/656

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Tony Garnier, Jean-Baptiste et Auguste Larrivé, Louis Bertola et Claude GrangeMonument aux morts de l’île aux cygnes

au parc de la Tête d’Or, 1922-30Archives municipales de Lyon, 15PH/1/321

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exposition du 4 octobre 2017 au 23 février 2018

L’exposition 14-18, Lyon jour après jour raconte, au travers des écrits conservés aux Archives municipales de Lyon, surtout ceux de Barthélémy Mermet, le

quotidien des Lyonnais depuis l’annonce de la mobilisation à celle de l’Armistice. Chaque instant, chaque changement, chaque événement, d’importance locale ou nationale, survenu dans l’espace privé et l’espace public est évoqué pour comprendre comment les Lyonnais ont su s’adapter à l’intrusion de la guerre dans leur vie. L’exposition souligne par ailleurs le rôle stratégique de Lyon en tant que base arrière, devenue ville-hôpital et important site de fabrication d’armements. L’important fonds des Archives municipales de Lyon et différentes collections, y compris internationales, illustrent le quotidien des Lyonnais pendant la Grande Guerre que racontent les 263 carnets de Barthélémy Mermet.

archivesmunicipalesde lyon