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ÉDITION 2/2013
UN MONDE DE LOGISTIQUE INTELLIGENTEmagazine
FRET AÉRIEN TRANSPORT EXCEPTIONNELVERS LE BRÉSIL
FOOD LOGISTICS UN NOUVEAU RÉSEAUPOUR L’EUROPE
AZKAR : UN PLUS POUR DACHSER
CROIRE EN LA VALEUR « FAMILLE »
Juan A. Quintana, CEO d’Azkar (à g.), et José A. Orozco, président
du Board of Directors, rejoignent l’équipe dirigeante de Dachser
02 DACHSER magazine
DES CHIFFRES QUI COMPTENT
Les champions du monde des brevets
Dépôts de brevets dans le monde
Les mini-champions du mondeLes inventeurs suisses déposent 4 000 brevets par
an dans le monde. Avec huit millions d’habitants seulement,
ils sont de loin les plus inventifs.
Source : Interpharma
Source : Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, OMPI, 2011
Source : Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, OMPI, 2011
« J’ai trouvé ! » : c’est ainsi que s’exclama Archimède, selon la légende, lorsqu’il découvrit leprincipe de la poussée qui portera son nom. Ce sont avec de telles inventions et découvertesque la face du monde ne cesse de changer.
EURÊKA !
15,1 %
24,6 %
7,6 %6,7 %
20,4 %
16,0 %
8,9 % 8,4 %
23,8 % 23,5 %
21
3
Chine
526 412 brevets Japon
342 610brevets
USA
503 582 brevets
ChineOffice européen
des brevets Japon Corée du Sud USA
Part du total 2008
Part du total 2011
DACHSER magazine 03
SOMMAIRE
04
16
20
28
TITEL
Intégration : Dachser va de l’avant avec Azkar et Transunion 04
FORUM
Hommes et marchés : 10Gestion de la qualité dans la logistique alimentaire ; Dachser en chiffres ; Réseaux sociaux Symboles : Signes du changement 14
COMPÉTENCES
Distribution : Logistique pour le fabricant de produits cosmétiques Rituals 16Food Logistics : Entretien avec Alfred Miller sur les exigences du marché et l’European Food Network 20vivengo : Des nouveaux standards dans la logistique alimentaire 23
RÉSEAU
Air & Sea Logistics : Fret aérien vers le Brésil – un poids lourd s’envole 24Compétence réseau : Nouvelles du monde Dachser 26Péninsule ibérique : Des marchés aux perspectives prometteuses 28
ESPACE ÉCHANGES
Improvisation : Bernhard Simon rencontre Christopher Dell 32
BONNES NOUVELLES
Travail d’équipe : L’entraide des mousquetaires 35
F Vous trouverez de plus amples informations dans notre DACHSER eLetter. Plus de détails surwww.dachser.com/news-en
DACHSER magazineEditeur : Dachser GmbH & Co. KG, Memminger Str. 140, D – 87439 Kempten, Internet : www.dachser.com Directeur de la publication : Andreas Froschmayer Rédaction Géné-
rale : Anne Huschka, tél. : +49 831 5916-1423, fax : -8-1423, e-mail: [email protected] Comité de Rédaction : Martin Neft, Christian Weber, Theresia Gläser Production :
Burda Creative Group GmbH, Arabellastr. 23, 81925 München, tél. : +49 89 9250-1320, fax : +49 89 9250-1680 Direction : Gregor Vogelsang, Dr.-Ing. Christian Fill Chef de projet
auprès de Burda Creative Group : Marcus Schick Conception : Ralph Zimmermann Crédit photos : photos internes sauf Denis Doyle (p. 1, 3, 4–9), iStockphoto (p. 2, 3, 10,
11, 14, 15, 27, 28, 29, 30, 31), Tony Baggett/panthermedia.net (p. 13), Voith (p. 24, 25), Rituals (p. 3, 16–19), Jörg Reuther (p. 3, 20–22), Frank Schinski (p. 35), Illustration:
Ralph Zimmermann (p. 32–34) Imprimerie : AZ Druck und Datentechnik GmbH, 87437 Kempten Tirage : 38 000 ex. / 54ème année Périodicité : trimestrielle Langues : allemand,
anglais, français. Le DACHSER magazine est imprimé sur papier NovaTech, certifié FSC®-Mix, fabriqué à partir de bois issu de forêts gérées durablement.
DOSSIER
4 DACHSER magazine
DACHSER magazine 5
DOSSIER
Que peut apporter Azkar à ses clients ?
J. Quintana : Une entreprise logistique est
tournée avant tout vers la clientèle. Cela nous
différencie des entreprises classiques qui pro-
duisent des marchandises pour le marché.
Pour répondre le mieux possible aux besoins
en constante évolution de nos clients, nous
devons donc faire preuve d’une grande flexi-
bilité. L’internationalisation introduit tou-
jours plus de facteurs multiculturels dans
nos activités opérationnelles. Des perspec-
tives intéressantes s’ouvrent donc à nos clients
et à nous.
Azkar et Dachser coopèrent depuis début
2007. L’acquisition a eu lieu début 2013.
Quel a été pour Azkar le facteur déter -
minant ?
J. Orozco : Dès le départ, nous avons très
bien travaillé ensemble, les deux entreprises
ayant la même conception de la gestion
d’entreprise et de la logistique. La succes -
sion d’Azkar restant indécise, la reprise par
Dachser sécurisait l’avenir de l’entreprise
familiale et sauvegardait l’esprit Azkar.
J. Quintana : Depuis longtemps, Azkar et
Dachser partageaient les mêmes objectifs
suivant une stratégie inscrite dans la durée
et inspirée par les mêmes valeurs. Dans ce
contexte, l’étroite coopération avec les diri-
geants de Dachser reposait entièrement sur
la confiance.
Quels étaient les éléments communs aux
deux modèles d’entreprise ?
J. Quintana : Azkar et Dachser ont une
conception de l’entreprise comparable. Dans
l’une et l’autre entreprise, les cadres sont « en-
trepreneurs dans l’entreprise » c’est-à-dire que
chacun des décideurs, où qu’il se trouve, ‡
Lors de l’entretien à Madrid :Juan A. Quintana (à g.) et José A. Orozco (à dr.)
Azkar est une entreprise de renom sur le marché ibérique de la logistique. Son acquisition par Dachser renforce encore ses liens avec le réseau européen. Entretien avec Juan A. Quintana, CEO, et José A. Orozco,président du Board of Directors, sur le rapprochement des deux entreprises familiales et les nouvelles perspectives qu’il ouvre aux clients.
CROIRE EN LA VALEUR
« FAMILLE »
DOSSIER
6 DACHSER magazine
assume la responsabilité de ses activités
locales, de sa clientèle et du fonctionnement
du réseau. C’est aussi la raison pour laquelle
Azkar apporte une base solide de près de
15 000 clients existants en Espagne et au
Portugal où, avec 71 sites, 3 000 collabora-
teurs et 2 000 conducteurs externes, il est en
mesure de contribuer considérablement à
l’augmentation de l’offre et de sa qualité.
L’intégration dans le réseau Dachser de
Transunion, opérateur ibérique Air & Sea
Logistics, nous offre d’excellentes possibilités
de réaliser des chaînes logistiques complètes
par la route, par mer et par avion pour nos
clients à l’exportation.
D’une coopération est née une entreprise
commune. Azkar est totalement intégré
au réseau Dachser. Quels avantages les
clients vont-ils en retirer ?
J. Quintana : Nous sommes maintenant un
membre à part entière de la famille Dachser
et donc en mesure d’affronter l’avenir.
Nos clients peuvent compter sur la stabi -
lité de notre entreprise et du réseau. Ceux
d’entre eux qui opèrent à l’échelle euro-
péenne, comme par exemple l’entreprise
Hartmann dans le domaine de la santé,
peuvent travailler avec nous de manière en-
core plus étroite : à partir de l’Allemagne,
notre logistique d’approvisionnement peut
constituer une chaîne logistique complète,
de A à Z, avec un partenaire unique.
L’association de nos deux entreprises nous
permet de pro poser à nos clients des ser -
vices intégrés. C’est une réalisation unique
en Espagne et au Portugal. Mais nous en -
visageons aussi d’investir de nouveaux cré-
neaux sur le marché ibérique, comme par
exemple le domaine des matières dange -
reuses dans lequel Dachser dispose d’une
longue expérience.
Quelles potentialités voyez-vous pour le
marché ibérique plus spécialement ?
J. Quintana : La crise récente a fortement
affecté les marchés de l’Espagne et du
Portugal. Azkar a pu relativement bien s’en
sortir et conserver tous ses effectifs. Grâce
à une stratégie orientée vers l’exportation,
l’entreprise est dorénavant en mesure, à
l’intérieur du réseau Dachser, de poursuivre
INFO
Juan A. Quintana, CEO Azkar
Logistique dans l’entrepôt Azkar de Madrid
Extension dans le domaine du fret aérienet maritime Au début de l’année, après 15 ans
de coopération réussie, Dachser
a repris Transunion, une entreprise
familiale de transports internatio-
naux de fret aérien et maritime.
« Transunion est en parfait accord
avec Dachser et sa stratégie de
croissance Global 2.0 », explique
Thomas Reuter, directeur Air & Sea
Logistics chez Dachser. « Nous
reprenons Transunion, y compris
son équipe dirigeante autour
de Federico Camañez, ainsi que
tous ses collaborateurs. »
Il souligne aussi que Transunion,
acteur de premier plan sur le
marché espagnol du fret aérien
et maritime, a réalisé de très bons
volumes d’opérations sur l’axe
très important entre l’Espagne
et l’Amérique latine. D’autre part,
les clients Dachser du reste de
l’Europe profitent d’un meilleur
accès à un marché turc en pleine
croissance, sans oublier les neuf
agences dans tous les ports et
aéroports importants d’Espagne.
Thomas Reuter conclut :
« Sur la péninsule ibérique, grâce
à notre association avec le réseau
routier Azkar, nous sommes
maintenant en mesure de couvrir
presque tous les domaines de
la logistique. »
hhUne entreprise logistique est tournée avant tout
vers la clientèle. Cela nous différencie des entreprises
classiques qui produisent des marchandises pour le marché.
Pour répondre le mieux possible aux besoins de nos
clients, nous devons donc faire preuve d’une grande flexibilité
DACHSER magazine 7
DOSSIER
sa croissance avec dynamisme. L’essentiel
pour nos clients est que nous puissions à
tout moment leur offrir qualité et prix com-
pétitifs. C’est la clé de l’avenir.
J. Orozco : J’ai confiance. Certes, la crise
n’est pas encore surmontée mais les marchés
se sont déjà stabilisés. Les économistes an-
noncent la reprise.
J. Quintana : L’entreprise Azkar elle-même
n’a pas souffert de la crise. Ces dernières
années, nous nous sommes délibérément
tournés vers de nouveaux marchés si bien
que notre situation actuelle est tout autre
qu’il y a cinq ans encore. Nous continuons à
opérer sur notre marché local mais nous
tournons aussi nettement vers l’exportation
et les marchés étrangers. L’intégration dans
le réseau Dachser nous donne la chance
de poursuivre notre croissance dans un esprit
de développement durable.
À votre avis, quels sont les moteurs de la
croissance ?
J. Quintana : La taille d’une entreprise et
sa compétence réseau sont les facteurs déci-
sifs sur dans le marché de la logistique. Pour
l’exercice 2013, Dachser tend vers un chiffre
d’affaires de cinq milliards d’euros auquel
la péninsule ibérique contribue à hauteur
de 500 millions. Ce n’est pas seulement un
atout concurrentiel, c’est aussi une assurance
pour l’avenir. Azkar apporte des clients très
fidèles que nous accompagnons depuis des
années. Ils nous connaissent et nous connais-
sons parfaitement leurs besoins. C’est une
très bonne base sur laquelle nous pouvons
bâtir ensemble.
J. Orozco : Les entreprises de prestation de
services doivent gérer leurs activités locales
et régionales tout en s’ouvrant de plus en
plus à la mondialisation. La complexité
croissante de la chaîne logistique génère des
exigences d’une dimension nouvelle. En
tant qu’organisation apprenante, nous nous
devons de relever ces défis.
Comment avez-vous été accueillis par vos
nouveaux collègues de l’équipe dirigeante
de Dachser ?
J. Quintana : Ma réponse tient en quel -
ques mots: chez Dachser nous nous sommes
sentis chez nous dès le départ. Lors des ren-
contres, comme récemment lors de la Global
Leadership Conference à Hambourg, nous
avons toujours eu le sentiment d’être les bien-
venus. Personnellement, j’ai beaucoup ‡
Les nouveaux collègues ibériques sont accueillis
par Dachser à bras ouverts.
« Depuis 30 ans, nous travaillons beaucoup sur le marché ibérique.
Lorsque là-bas nous discutions de qualité avec nos clients, le nom
d’Azkar revenait régulièrement. C’est pourquoi, au Benelux, nous
sommes ravis qu’Azkar fasse maintenant partie de la famille Dachser.
Les deux équipes dirigeantes ont tout pour bien s’entendre ce qui
constitue une très bonne base pour la coopération à venir. »
Aat van der Meer, Dachser Benelux
« J’aime l’Espagne. Chaque année j’y passe quelques jours ou même
quelques semaines de vacances. J’y ai toujours trouvé les gens très
aimables, la cuisine excellente et l’architecture magnifique. C’est aussi
pour cela que je me réjouis de voir Azkar entrer dans la famille Dachser.
Cela nous ouvre aussi de grandes possibilités dans notre travail
quotidien, comme par exemple d’offrir à notre client Seat, en Espagne
mais aussi sur son site de production de République tchèque, des
solutions intelligentes d’un haut niveau de qualité. En collaboration
avec Azkar, beaucoup de choses deviennent possibles. »
Petr Kozel, Dachser République tchèque
« Nous sommes très heureux, dans les pays scandinaves, qu’un
nouveau membre vienne rejoindre la famille. Déjà en tant que partenaire,
Azkar offrait un excellent service. Nous sommes donc certains
que cette intégration complète va renforcer notre position à tous.
Nous saluons cordialement nos nouveaux collègues. »
Finn Skovbo Pedersen, Dachser Nordic A/S
BIENVENUE DANS LA FAMILLE !
En Espagne, Azkar jouit d’une bonne renommée
DOSSIER
8 DACHSER magazine
En renforçant sa présence sur
la péninsule ibérique, Dachser
poursuit l’extension de son réseau
européen. Michael Schilling,
directeur European Network
Mangement & Logistics Systems,
fixe le cap.
« L’acquisition d’Azkar nous a
permis de combler une des dernières
lacunes du réseau Dachser. Nous
nous attachons, depuis toujours,
à n’acheter ou ne créer qu’une
entreprise dont nous pouvons être
certains de l’adhésion et de l’inté -
gration parfaite à notre réseau,
comme le prévoit notre philosophie.
Nous considérons que l’Espagne
et le Portugal forment un seul
marché homogène et qu’il n’est pas
utile de les distinguer. Dorénavant,
l’équipe dirigeante d’Azkar sera
donc responsable de toute la pén -
insule ibérique. Suivant la devise
« one market, one system, one
team », les deux marchés seront
totalement intégrés. Il en résultera
une base très stable, performante
et unique en son genre, dont
nous ferons profiter nos clients.
UN ACCORDPARFAIT
Logistique haut de gamme :le client est toujours aucentre des préoccupations
DACHSER magazine 9
DOSSIER
apprécié l’ouverture et la grande souplesse
d’esprit avec lesquelles toutes les questions
sont abordées.
Bernhard Simon a dit : « Azkar va apporter
à Dachser de plus grands changements que
Dachser à Azkar. » Êtes-vous de cet avis ?
J. Quintana : L’acquisition d’Azkar et de
Transunion a déplacé le centre de gravité
de Dachser : de l’Europe centrale, il s’est
décalé un peu en direction des marchés ibéro-
américains. Du fait de leur histoire et de
leurs liens avec les marchés d’Amérique la-
tine, l’Espagne et le Portugal pourront
donner à Dachser des impulsions impor-
tantes vers la mondialisation.
J. Orozco : Il nous appartient maintenant
d’apporter à l’entreprise de nouvelles idées
et de nouveaux talents. Avec passion et
professionnalisme.
J. Quintana : L’essentiel, finalement, c’est
la confiance réciproque. Je suis convaincu
qu’ensemble, Dachser et Azkar vont s’assurer
une place de choix dans le monde ibéro-
américain, avec un très grand potentiel
d’avenir.
Dachser et Azkar : deux familles – une histoire Les histoires respectives de Dachser et Azkar présentent des similitudes
étonnantes. Depuis sa fondation en 1933 jusque dans les années 1970,
Azkar a été une entreprise régionale. Puis L’entreprise a connu ensuite une
phase d’expansion. En s’appuyant sur des intermédiaires et des partenaires
externes, elle s’est établie tout d’abord dans l’Est du pays, puis dans
toute l’Espagne avant de pénétrer le marché portugais. À partir de l’an 2000,
elle a entamé une troisième phase de consolidation, professionnalisation
et internationalisation, qui l’a amenée à travailler avec Graveleau, à l’époque
filiale française et portugaise de Dachser. En 2007, la coopération s’est
faite encore plus étroite, Dachser ayant pris des participations dans
la société Azkar. Le 15 janvier 2013, Dachser a repris le logisticien espagnol.
INFO
hhLes entreprises de prestation de services
doivent gérer leurs activités locales et régionales,
tout en s’ouvrant de plus en plus à la mondialisation
José A. Orozco, président du Board of Directors chez Azkar
Valence
Madrid
Barcelone
Bilbao
Séville
Porto
Lisbonne
Compétence réseau de la péninsule ibérique
Avec Azkar et Transunion et leurs sites d’Espagne et du Portugal, le réseau Dachser devient encore plus performant.
ESPAGNE
PORTUGAL
FORUM
10 DACHSER magazine
Monsieur Pflüger, que
représente la gestion de la qualité pour
Dachser Food Logistics ?
Christian Pflüger : Faisant partie de la chaîne
d’approvisionnement, le logisticien est soumis
à la même législation sur la sécurité des
denrées alimentaires que le fabricant. Nous
sommes donc tenus de garantir la traçabi -
lité et d’appliquer les principes d’hygiène de
l’HACCP. Nous n’avons donc pas à nous de-
mander si nous voulons ou non gérer la qua-
lité. Indépendamment de l’obligation légale,
Dachser s’attache à fournir des prestations
d’une qualité irréprochable. Cela signifie que
notre système de gestion de la qualité (QM,
Quality Management) doit non seulement
s’adapter au degré de sensibilité des marchan-
dises transportées mais aussi répondre au
souhait des clients de voir leurs marchandises
livrées à temps, au complet et sans dommage,
ainsi que d’être informés en temps réel.
Que faites-vous pour répondre à ces exi-
gences ?
La gestion de la qualité possède une antenne
dans chacun de nos sites, toutes rattachées à
une unité centrale située au siège à Kempten.
Cette unité est placée directement sous
l’autorité de la direction ce qui montre bien
l’importance accordée par Dachser à la poli-
tique qualité. Nous livrons chaque jour,
aux quatre coins du pays et en 24 heures,
des milliers d’envois. Des standards nous sont
donc indispensables. Notre Manuel qualité
comprend la définition de tous les processus
ainsi que les instructions d’exécution dont
l’unité centrale fait contrôler le respect par
des audits. De plus, elle coordonne la mise
à niveau du personnel et l’amélioration
continue du QM, par exemple lors de chan-
gements importants au niveau de la régle-
mentation, des normes, du déroulement
des opérations ou des équipements. Les 24
responsables qualité (un par agence) entrent
alors en jeu pour veiller à l’application des
standards et des lois dans l’optique d’une
amélioration continue des processus.
Quels avantages pour vos clients ?
Satisfaction client et sécurité des aliments
sont nos maîtres mots et preuves en sont tant
le faible taux de réclamations et de dom-
mages que notre réactivité. Lors des pics
saisonniers et des semaines de seulement
quatre jours ouvrés, le fait que nous ayons
recours uniquement à notre propre personnel
tant pour les processus de manutention et
de déconsolidation que pour les services à
valeur ajoutée, joue en notre faveur. En cas
de rappel de produits par un fabricant, une
cellule de crise est créée pour s’en occuper.
Nos systèmes d’information très perfor -
mants localisent l’envoi concerné en quelques
minutes. Nous recevons fréquemment des
messages de nos clients nous remerciant de
la rapidité et de l’efficacité de ces actions.
Les clients peuvent aussi communiquer
directement avec les responsables qualité
pour discuter et analyser des problèmes ou
encore développer ensemble des emballages
qui protègent efficacement les marchandises.
A quoi servent les certifications ?
En fait, les certifications ISO 9001 et IFS
Logistics sont un simple résultat de notre tra-
vail. Bien sûr, les clients attendent de nous ces
certifications étant donné qu’elles simplifient
bien des choses et nous ne sommes pas peu
fiers d’avoir obtenu, dans toutes les agences
lors de tous les audits, un résultat de très haut
niveau d’après le référentiel IFS Logistics.
Nous avons atteint 99,15 %, la meilleure
mention étant obtenue à partir de 95 %.
Mais la gestion qualité n’est pas une fin en soi
et n’a pas pour but premier de réussir les
audits. Récemment, nous avons intégré aussi
l’ensemble de nos entrepôts dans la démarche
qualité gérée d’après la norme ISO.GE
STI
ON
DE
LA
QU
ALI
TÉ Des standards pour la logistique alimentaire
TRANSPARENCE DES PROCESSUS
Les denrées alimentaires sont des produits dits sensibles qui
exigent de la logistique une qualité irréprochable. Entretien
avec Christian Pflüger, responsable de la gestion de la qualité
chez Dachser Food Logistics.
DACHSER magazine 11
FORUM
Offrir ce qu’il y a de mieux en la matière,
c’est la réponse qu’apporte Dachser Food
Logistics à un marché qui requiert des pres-
tations haut de gamme. Cet objectif est une
constante dans l’histoire de notre entreprise.
Dès 1988 elle s’est dotée d’un « Manuel de
traitement des produits frais » répertoriant
toutes les opérations à accomplir systémati-
quement en vue d’assurer un haut niveau de
qualité dans toute l’entreprise. Aujourd’hui,
chacune des 27 agences Food Logistics est
certifiée aussi bien ISO 9001 :2008 qu’IFS
Logistics. Un bon nombre de ces agences
dispose aussi de l’agrément nécessaire au
stockage de produits bio.
Les premières agences certifiées IFS version
2 en février 2013 (entre-temps devenue
obligatoire) se situent également à un niveau
élevé. Cette nouvelle version exige de mettre
en place un plan de « Food Defense » à savoir
que le prestataire doit mettre en place des
procédures lui permettant de constater et
de réduire au maximum les manipulations
intentionnelles des produits alimentaires.
Dachser fonde sa gestion de la qualité sur
la transparence absolue de toute une chaîne
de processus. Chaque colis étant identifié
par une lecture au scanner de son code barre,
les clients peuvent suivre de A à Z le parcours
Food Logistics
PRIVILÉGIER LA SÉCURITÉ
Dans la logistique alimentaire, la qualité est la mesure de toute
chose et s’impose pour la sécurité. Dachser mise sur une qualité bien
supérieure à ce qu’exige la loi.
La norme ISO 9001 définit les exigences de base concernant
l’organi sation d’un système de gestion de qualité propre à satisfaire les
exigences des clients et les obligations légales de qualité d’un produit
ou d’une prestation de service.
L’IFS Logistics est un référentiel pour audit, avec un système
d’évaluation uniforme, destiné à assurer la transparence et la possibilité
de com paraison tout au long de la chaîne.
L’HACCP (Hazard Analysis and Critical Control Points) est un système
préventif qui identifie, évalue et maîtrise les dangers significatifs quant à
la sécurité des aliments.
NORMES
de leurs envois et sont informés en temps
réel de leur statut. De plus, dans le cadre
d’un « Supply Chain Event Management »,
le système « Active Report » signale automa-
tiquement toute anomalie pouvant perturber
la livraison. Les clients apprécient beaucoup
de ne plus avoir à donner d’innombrables
coups de téléphone pour situer leurs envois.
Les décisions qui s’imposent peuvent être
prises plus rapidement. C’est pour Dachser
un atout concurrentiel considérable.
FORUM : HOMMES ET MARCHÉS
Stratégie
CAP SUR LES 5 MILLIARDS DE C.A.
Ce sont de bonnes nouvelles que
le porte-parole de la direction
de Dachser a pu annoncer, lors de
sa présentation des résultats
de l’entreprise, en mars à Munich.
Dachser en chiffres (2012)
Chiffre d’affaires : 4,41 Mrd EUR
(+ 3,7 %)
Collaborateurs: 21 650(+ 650)
Profit Center dans le monde : 347
Tonnage : 37,5 Mio t
(+ 1,1 %)
Envois : 49,8 Mio
(+ 1,0 %)
Chiffre d’affaires 2012 par domained’activité
European Logistics : 2,661 Mrd EUR
(+ 1,4 %)
Air & Sea Logistics : 1,305 Mrd EUR
(+ 7,4 %)
Food Logistics : 573 Mio EUR
(+ 13,2 %)
Au cours de l’exercice 2012, le chiffre d’affaires
du groupe Dachser a augmenté de 3,7 % par
rapport à 2011, pour atteindre les 4,41 mil-
liards d’euros. Et ce, en dépit d’une con -
joncture instable et défavorable un peu par-
tout et notamment en Europe. « Même dans
ce contexte, nous avons réussi à maintenir la
croissance organique des années précédentes
et à affirmer notre position sur les marchés »,
résume Bernhard Simon. S’inscrivant dans
le long terme, l’entreprise familiale a adopté
une stratégie anticyclique : en 2012, par
rapport à 2011, elle a augmenté de 10 % ses
investissements matériels les portant à 148
millions d’euros. « Nous assurons ainsi la base
de notre croissance future. »
C’est aussi dans ce sens que
vont les récentes acquisitions
des entreprises espagnoles
de logistique Azkar et Trans-
union (voir p.4 et suivantes).
Tenant compte de ces ac-
quisitions et de la crois -
sance organique attendue,
Dachser compte bien at-
teindre les 5 milliards de
chiffre d’affaires au terme
de l’exercice en cours.
EN BREF
Chez Dachser, la plus grande partie
des bénéfices reste dans l’entreprise.
Fin 2012, le ratio capitaux propres
de Dachser s’élevant comme précédem-
ment à 41 %, l’entreprise a pu, pour
l’essentiel, financer ses investissements
sur sa propre trésorerie.
12 DACHSER magazine
hhMalgré la
per sistance
d’une situation difficile
du marché européen,
Dachser compte
poursuivre sa croissance
organique en 2013
Bernhard Simon
DACHSER magazine 13
FORUM : HOMMES ET MARCHÉS
L’AUTOMOBILE : AU COMMENCEMENTÉTAIT HENRY FORD
Henry Ford vit le jour il y a 150 ans, le 30 juin
1863, près de Detroit. Par l’assemblage de
ses automobiles à la chaîne, il marqua non seu-
lement la fin de l’ère du cheval comme moyen
de transport ordinaire, mais le début de celle
d’une production industrielle moderne, repo-
sant sur la décomposition de l’activité de
l’ouvrier. Ses détracteurs voyaient certes déjà
dans le travail à la chaîne une « aliénation » du
travail, mais pour lui elle fut une bénédiction.
Le découpage du travail en processus structu-
rés lui permit d’offrir à ses ouvriers une journée
de huit heures seulement, un très bon salaire
et une participation aux bénéfices. L’améliora-
tion du pouvoir d’achat de ses ouvriers, leur
permettant d’acheter les voitures qu’ils pro-
duisaient, profita à l’économie tout entière
mais fut également bénéfique à l’entreprise. Le
pragmatisme d’Henry Ford se retrouve aussi
dans la gamme de couleurs des voitures : elles
étaient toutes noires. Son point de vue : « Les
gens peuvent choisir n’importe quelle couleur
pour la Ford T, du moment que c’est noir. »
Réseaux sociaux
CARRIÈRESSUR LE NET
Les réseaux sociaux amènent les entreprises
à modifier la façon dont elles communiquent
avec les candidats à l’embauche. Sur Facebook,
« DACHSER Careers » mise sur le dialogue.
Toujours et partout dans le monde, par-delà les continents et les
barrières culturelles, les gens peuvent échanger sur les réseaux
sociaux tels que Facebook, google+, twitter, linkedin ou tumblr.
En avril, à lui seul, Facebook mettait en relation près d’un
milliard de personnes dans le monde. « La communication
s’adapte toujours à son groupe cible », explique Birgit Kastner-
Simon, responsable du service Corporate Marketing chez
Dachser. Le web social, Facebook surtout, a modifié la façon
dont les entreprises communiquent sur leur marque. Leurs
mots d’ordre : proximité, écoute, réactivité, authenticité. Et c’est
justement là qu’intervient la nouvelle page web de Dachser,
« DACHSER Careers », consultable depuis mars sur Facebook.
Elle a été développée, installée et lancée en interne, sous la
direction de Julia Gebauer, qui conti-
nuera à lui fournir ses sujets et à l’ac-
tualiser en permanence. Tous ceux que
cela intéresse sont cordialement invi-
tés à devenir « amis » de « DACHSER
Careers » et à participer aux échanges.
Thilo Büsching, professeur de gestion
éditoriale et communication internet
à l’université de Würzburg-Schwein-
furt, voit dans la démarche des entreprises qui se présentent
par elles-mêmes sur la toile en tant qu’employeurs potentiels,
une excellente opportunité pour s’adresser aux candidats à
l’embauche, leur exposer leurs points forts et dialoguer avec eux.
L’essentiel c’est, d’une part de trouver les sujets, les médias et les
formes d’interaction qui accrochent vraiment les personnes cibles,
et d’autre part de répondre aux questions de manière franche et
authentique. Le dialogue, quand il est mené avec naturel, tact,
sens des réalités, respect de la vie privée et créativité, est le
facteur de succès n°1. Au passage, l’employeur peut évoquer les
avantages, les prestations et les perspectives qu’il offre, aux jeunes
notamment. Dans l’idéal, les jeunes talents posent leur candida-
ture après prospection sur le web interactif, ou bien le départe -
ment des ressources humaines repère sur les réseaux sociaux
les personnes à haut potentiel et les contacte directement. Thilo
Brüsching précise cependant : « Il ne faut pas comprendre les
pages carrière sur le net comme un mode de communication sé-
paré, mais comme partie intégrante de l’ensemble de la commu-
nication de l’entreprise et l’expression de la vitalité de sa culture. »
www.facebook.com/dachsercareersF
hPour séduire Adam et Ève, le serpent
ruse : il leur promet la connaissance
divine. Ils goûtent alors au fruit défendu et
sont aussitôt chassés du Paradis. La scène
biblique a inspiré des dizaines de peintres
pour qui le fruit a pris la forme d’une pomme.
Des siècles durant, les chrétiens ont donc
vu, dans cette pomme croquée, le symbole du
péché originel.
Aujourd’hui, pour beaucoup, c’est un télé-
phone qu’elle évoque tout d’abord : logo
développé en 1977 par Rob Janoff, la pom -
me d’Apple apparaît sur tous ses appareils
électroniques, de l’iPhone à tous les Macs.
Il en est donc de la pomme comme des autres
symboles : ce qu’ils représentent peut chan-
ger en un rien de temps. Cela n’empêche pas
les États, les organisations et les entreprises
de charger de valeur symbolique des images
fortes, des constructions monumentales et
des inscriptions au graphisme marquant,
répondant ainsi au besoin de repères inhé -
rent au genre humain.
Des constructions hautement symboliquesDans ce domaine, les architectes ont habi-
tuellement un rôle important à jouer. Plus
un édifice est colossal, plus il marque la mé-
moire collective : 4700 ans après leur
construction, les pyramides de Gizeh témoi-
gnent encore de la puissance des pharaons.
Si aujourd’hui l’acier et le verre remplacent
la pierre, la tendance à réaliser des construc-
tions monumentales, véritable démonstration
de la puissance économique de leurs proprié-
taires, ne faiblit pas.
Aujourd’hui, c’est à la tour Burj Khalifa de
Dubai que revient le titre de « plus haute
tour du monde. » Ce gratte-ciel est deux fois
plus haut que l’Empire State Building, dé-
tenteur du record jusqu’en 1972 avant d’être
dépassé par le World Trade Center. A
l’époque, personne ne se doutait que les tours
jumelles symboliseraient un jour la vulnéra-
bilité d’une superpuissance. Le Titanic a
connu, lui aussi, ce tragique renversement
de signification : conçu comme le plus grand
paquebot du monde, c’est surtout la folie
des grandeurs qu’il représente depuis son
tragique voyage inaugural.
Ils simplifient ce qui est complexe et créent une identité : dans les cultures humaines, les symbolesservent, depuis toujours, de repères reflétant ainsi la société et son économie.
FORUM : ESSAI
14 DACHSER magazine
SIGNES DU
CHANGEMENT
Marques et médiasC’est ce qu’ont bien compris les entreprises,
qui chaque année consacrent des milliards à
soutenir marques et logos. Le succès leur
donne raison : l’étoile Mercedes, le crocodile
Lacoste, le « m » de McDonald’s ou le gra-
phisme du logo de Coca-Cola sont reconnus
par tous les enfants, du moins dans nos so-
ciétés occidentales de consommation. Des
études montrent qu’aux États-Unis, les en-
fants de trois ans identifient déjà une cen -
taine de logos en moyenne. Cela explique la
valeur que prennent les marques connues,
telles que celle à la pomme que les experts
estiment à 70 milliards de dollars à elle seule,
en dépit du péché originel.
En ce qui concerne le serpent, la significa -
tion symbolique dont il est porteur dans la
Bible ne s’est pas maintenue non plus. Loin
d’être relégué à l’écart pour avoir servi les
intérêts du diable et s’il figure aujourd’hui
en bonne place dans bien des lieux où
s’exerce la médecine, c’est que, depuis l’Anti-
quité grecque, il est également associé à
l’idée de guérison. S. Ermisch
Selon les pays, on voitdans ce symbole auchoix une queue desinge, un canard, unescargot, un chien ouun ver…Toute une ménagerie pour carac-tériser le signe écrit le plus répandu dans le monde : le @. Dansles adresses e-mail, il réunit le nom de l’utilisateur et celui du domaine de messa-gerie. Il peut même symboliser tout l’inter-net. Son origine estobscure mais on lasitue à l’ère pré-inter-net. Au Moyen-Âge il aurait peut-être étéutilisé comme abrévia-tion ou bien du motlatin « ad » (signifiantprès de, chez, vers, à),ou bien de l’« arroba »,une unité de mesure(10 kg ou 15 litres) qui avait cours enFrance, en Espagne et au Portugal.
hhPlus un édifice est
colossal, plus il marque
la mémoire collective
FORUM : ESSAI
DACHSER magazine 15
Les symboles portent unmessage : paix, assistance,séduction ou démonstrationde puissance
16 DACHSER magazine
COMPÉTENCES : LOGISTIQUE DE DISTRIBUTION
Dans l’esprit du concept, le magasin devient une
oasis du bien-être
DACHSER magazine 17
COMPÉTENCES : LOGISTIQUE DE DISTRIBUTION
Le fabricant hollandais de produits cosmétiques Rituals connaît un vrai boom dans le segment soins et bien-être. Dachser y contribue en assurant dans toute l’Europe une distribution fiable malgré les difficultés.
h Une expérience qui parle aux sens : les
cinq produits de la collection « Ulti-
mate Hammam », réunis dans un luxueux
coffret, viennent à domicile vous offrir le
rituel du bain turc et ses bienfaits : agréable
sensation de chaleur sur la peau, senteur
d’eucalyptus et revitalisation de tout le corps.
« La plupart des gens vivent à toute allure, en
pilotage automatique », remarque Raymond
Cloostermann. Fondateur de la marque hol-
landaise de cosmétiques, il sait de quoi il
parle. Il assumait à Paris, à la fin des années
SE DÉTENDRE ETRESPIRER
À FOND
1990, la direction de marques d’importance
mondiale pour le compte d’un grand fabri-
cant de biens de consommation lorsque son
employeur lui confia une mission : dégagé
pour trois mois de ses obligations profession-
nelles, il devait développer un nouveau
concept de marque. Tout d’abord, cette nou-
velle liberté le dérouta complètement.
« J’avais l’habitude de courir d’un rendez-
vous à un autre », se souvient-il. Il partit alors
pour des pays lointains où il fit la connais-
sance de divers rituels, sources de détente ‡
18 DACHSER magazine
COMPÉTENCES : LOGISTIQUE DE DISTRIBUTION
horaires très limitées. Cela crée de nom-
breuses contraintes pour le planning des
tour nées. » Richard Bloem, Sales Manager
chez Dachser Pays-Bas, à Zevenaar, ajoute :
« Certains de nos produits contenant de l’al-
cool, nous sommes même soumis aux condi-
tions de transport des matières dangereuses. »
Dachser est chargé de l’enlèvement des
produits à l’entrepôt central, aux Pays-Bas,
et de leur distribution dans toute l’Europe.
Bonne conscienceAu cours des quatre années de collaboration,
le nombre d’envois a connu une croissance
constante. L’année 2012 a enregistré un
« plus » de 27 % par rapport à l’année précé-
dente. Rituals se développe au niveau de la
vente de ses produits, mais aussi de leur usage.
Les spas Rituals permettent à ceux qui le
désirent de s’initier au déroulement des
rituels. Pour l’instant, ces oasis de bien-être
Lutter contre le stress et goûter à la détente comme au bain turc
et de bien-être : l’Ayurveda en Inde, le Tao
en Chine, le Tatsu au Japon... Revenu à
Amsterdam, il ouvrit en 2000 un magasin
de produits « Home & Body ».
Des points de vente très bien situésCet entrepreneur ne pouvait en rester là. Il
eut bientôt envie de vendre ses produits
à l’international. Actuellement, Rituals
commercialise plus de 400 produits dans 13
pays et emploie 1 155 personnes. Sa gamme
s’étend des soins du corps aux vêtements de
détente, en passant par le maquillage, le
parfum, les thés, les parfums d’ambiance.
Avec la Grande-Bretagne, l’Espagne et la
Belgique, l’Allemagne compte parmi ses
meilleurs clients. Il est prévu qu’au cours de
l’année, dix nouveaux magasins viennent
s’ajouter aux 47 déjà existants. Rituals y
est également représenté par 28 « corners »
dans des grands magasins, souvent très bien
situés dans la ville, comme l’Alsterhaus à
Hambourg et le KaDeWe à Berlin. « Nous
sommes très satisfaits de cette implantation
en centre-ville mais elle représente un véri -
table défi pour notre partenaire logistique »,
souligne Mark Hoppenbrouwers, Supply
Chain Manager chez Rituals. « Nos boutiques
et les grands magasins ne sont accessi -
b les aux véhicules qu’à l’intérieur de plages
Dachser Pays-Bas coordonne la logistique pour Rituals
à partir de Zevenaar
hhNos boutiques et les grands magasins ne sont
accessibles aux véhicules qu’à l’intérieur de plages
horaires très limitées. Cela crée de nombreuses contraintes
pour le planning des tournées
Mark Hoppenbrouweers, Supply Chain Director
chez Rituals
DACHSER magazine 19
COMPÉTENCES : LOGISTIQUE DE DISTRIBUTION
se trouvent surtout aux Pays-Bas mais de
nouvelles créations sont prévues. Rituals se
positionne dans le haut de gamme tout en
pratiquant des prix modérés. C’est une com-
binaison qui plaît en période économique-
ment difficile. Au « de Bijenkorf », grand
magasin de tradition d’Amsterdam, Rituals
compte parmi les marques de cosmétiques
les plus vendues en raison, au moins pour
une part, des valeurs de l’entreprise comme
la protection de l’environnement et la durabi-
lité. Fabriqués sans recours aux tests sur les
animaux, la plupart des produits sont consti-
tués d’ingrédients naturels, renouvelables et
biologiques. Supply Chain Manager Mark
Hoppenbrouwers en est convaincu : « Nos
rituels de détente vont devenir indispensables
à la vie de tous les jours. Essayer nos produits,
c’est les adopter. » D. Kunde
Cap sur la croissance Rituals a son siège à Amsterdam.
L’entreprise, en pleine croissance,
a dégagé en 2012 un chiffre
d’affaires de près de 180 millions
d’euros. Pour le courant 2013,
elle prévoit le lancement d’au
moins 100 nouveaux produits et
l’ouver ture de 50 nouvelles filiales.
Ses produits de bien-être sont
commercialisés à l’échelle euro-
péenne dans 250 boutiques en
propre et 450 « corners ». Elle pro-
pose aussi des produits destinés
aux compagnies aériennes et
aux hôtels. Elle fait connaître les
rituels à travers ses propres spas
et sa boutique en ligne.
www.rituals.com
Rituels de bien-être
L’Ayurveda est une médecine originaire de l’Inde visant à mettre
en harmonie le corps, l’esprit et l’âme. Avant la séance de soins, le corps
et l’esprit sont d’abord purifiés par le bain et la méditation.
Le Hammam, rituel de soins corporels venu du Proche-Orient,
est pratiqué depuis des siècles.
Le Sakura est un rituel japonais en l’honneur de la floraison des
cerisiers. Il symbolise la vie et la joie de vivre.
Le Tao, très ancienne philosophie chinoise, se concentre sur la
recherche de l’équilibre entre le Yin et le Yang, deux contraires qui ne
peuvent exister qu’ensemble.
Le Tatsu vient du Japon. Le mot signifie « le signe du dragon » et
symbolise l’eau, la pureté, le courage et la force.
INFO
Après l’effort, le réconfort
F
20 DACHSER magazine
Chez Dachser, la logistique des produits alimentaires maintient son cap sur la croissance. Entretien avec Alfred Miller, directeurFood Logistics chez Dachser, sur le niveau d’exigence élevé des marchés et les perspectives du nouveau réseau European Food Network.
Les plus fortes augmentations se situent
dans notre cœur de métier, la distribution
nationale et internationale de marchandises
en groupage. Mais les transports de lots com-
plets affichent aussi une croissance à deux
chiffres avec, à leur tête, les transports directs
à l’intérieur de l’Europe.
Vous pouvez donc vous féliciter d’avoir agi
comme il le fallait ?
Dans l’ensemble, oui. Nous considérons que
la qualité et la transparence des prestations
sont payantes à long terme pour les clients et
cette philosophie est confirmée par les faits.
Choisir Dachser pour sa logistique, c’est avoir
comme critères majeurs un très haut niveau
de service, un taux de réclamations très peu
élevé et une bonne appréciation des fournis-
seurs. Le degré de qualité élevé et quantifia-
D’UNEENVERGURE
EUROPÉENNE
COMPÉTENCES : FOOD LOGISTICS
Monsieur Miller, en 2012 Dachser Food
Logistics a enregistré la plus forte crois-
sance de chiffre d’affaires dans l’entreprise
(+ 13,2 %). D’où vient cette forte croissance,
alors que la tendance est plutôt modeste
dans ce secteur ?
Alfred Miller : Nous avons non seulement
connu la plus grande croissance de chiffre
d’affaires jamais enregistrée dans notre do-
maine d’activité, mais aussi battu des records
en valeur absolue en termes de chiffre d’af-
faires, de nombre et de tonnage des envois.
La situation économique difficile ne freine
pas la consommation des produits alimen-
taires alors qu’elle se répercute sur la logis-
tique des biens industriels.
Dans quels domaines, la Food Logistics
a-t-elle progressé ?
Un nouveau réseau européen, une nouvellegamme de produits :pour Dachser Food Logistics s’ouvre unenouvelle ère (voir aussip. 23 et 27).
DACHSER magazine 21
ble est à nos yeux un atout concurrentiel de
poids. Si nous nous réjouissons de l’augmen-
tation de notre volume d’activité, nous nous
inquiétons, en revanche, de voir les prix aug-
menter de façon dramatique sur le marché
des transports. Les résultats de ces dernières
années ne nous satisfont pas.
Quelles conséquences cela a-t-il sur les
activités opérationnelles ?
Il faut que tous les acteurs comprennent en-
fin que le nombre de conducteurs de camions
est en constante diminution et donc qu’une
partie de la croissance de notre chiffre d’af-
faires résulte de l’augmentation des coûts du
transport. Parallèlement, les clients et le lé-
gislateur exigent de nous toujours plus de
performance, de qualité et de sécurité des ali-
ments. C’est pourquoi tous les processus qui
influent sur le transport de marchandises doi-
vent être examinés pour voir s’ils contribuent
à atteindre un objectif primordial, à savoir
soulager les conducteurs et les transporteurs
de toutes les tâches externes au transport.
Mais cela ne résout pas à long terme le
problème de fond à savoir le manque de
conducteurs ?
C’est juste. Dachser redouble d’efforts mais
cela ne suffit pas pour l’ensemble du marché.
Si l’offre et la demande en prestations de
transport continuent à évoluer en sens in-
verse, cela ne manquera pas de se répercuter
rapidement sur les prix. Attendre des temps
meilleurs, c’est une erreur qui, sur le marché,
a coûté leur existence à bien des petites en-
treprises.
Le problème semble insoluble. Y voyez-
vous quand même des solutions ?
Le fait qu’il ne reste plus en Allemagne qu’un
tout petit nombre de grandes entreprises de
transport de denrées alimentaires et qu’il ne
s’en soit pas créé de nouvelles est un signe in-
faillible : dans notre pays, les prix sont trop
bas. Mais être le moins cher et proposer de la
qualité, ce n’est guère possible malheureuse-
ment. Chaque année, nous investissons des
millions d’euros dans notre infrastructure
pour proposer à nos clients une logistique
haut de gamme. Nous souhaitons continuer
mais, ces prochaines années, nous allons de-
voir être encore plus critiques dans nos choix
d’investissements et nous demander s’ils sont
suffisamment payés de retour par les clients.
En Pologne, Dachser travaille maintenant
avec Fresh Logistics, une entreprise du
groupe Raben. Quelle appréciation portez-
vous sur ce nouveau partenaire et quel -
les perspectives en attendez-vous pour
l’Europe de l’Est ?
Ce partenaire, nous le connaissons en fait
depuis longtemps. Fresh Logistics est leader
sur le marché polonais et offre à nos clients
un excellent accès vers les pays baltes et la
République tchèque. Raben/Fresh Logistics
a exactement les mêmes attentes mais elles
sont dirigées dans l’autre sens vers les régions
de l’Ouest, du Nord et du Sud de l’Europe.
COMPÉTENCES : FOOD LOGISTICS
C’est une situation gagnant-gagnant pour les
deux partenaires et les clients à l’exportation
des deux côtés.
Aux Pays-Bas, vous avez aussi opéré récem-
ment un changement de partenaire et vous
vous êtes tourné vers BakkerLogistiek.
Qu’attendez-vous de cette coopération ?
Bakker est une entreprise familiale comme
Dachser et le plus important prestataire hol-
landais pour les transports de produits ali-
mentaires à température dirigée. Les Pays-
Bas sont, de loin, le premier client de l’indus-
trie agro-alimentaire allemande devant la
France. A l’inverse, l’Allemagne est le premier
partenaire commercial des Pays-Bas. Les
avantages liés à cette coopération sont donc
réciproques comme ils le sont pour le parte-
nariat Fresh Logistics – Dachser.
Quel est l’impact des récents partenariats
et acquisitions sur la stratégie du réseau
Dachser ?
Les coopérations avec Fresh Logistics et
Bakker nous font franchir un grand pas vers
la réalisation de notre vision : un réseau Food
Logistics de très haute qualité couvrant tout
le territoire de l’Europe. Dans leurs pays res-
pectifs, nos partenaires ont de très bons
contacts non seulement avec les distributeurs
mais aussi avec les fabricants. Les clients pro-
fitent donc de notre réseau tant pour leurs
transports entre les différentes sociétés que
pour leurs livraisons aux entreprises de trans-
formation, aux grossistes ou aux détaillants.
Notre stratégie prévoit que, dans les princi-
paux pays d’Europe, nous travaillions en coo-
pération avec des spécialistes leaders sur leur
marché. C’est donc ce à quoi nous avons œu-
vré en concluant progressivement de nom-
breux partenariats et en prenant des parts
dans la société Papp Italia. Nous prouvons
ainsi au marché notre envergure européenne.
Dans ce contexte, quel objectif Dachser
et ses partenaires poursuivent-ils en créant
un nouveau réseau européen de logistique
alimentaire ?
La mise en place du réseau European Food
Network, avec Dachser comme pilote compé-
tent et expérimenté, était un objectif vers ‡
hhNous recherchons la croissance porteuse de valeur
et non la croissance à tout prix Alfred Miller
Alfred Miller mise sur un réseau européen
COMPÉTENCES : FOOD LOGISTICS
22 DACHSER magazine
lequel ont longtemps tendu tous nos efforts.
Elle marque une étape importante dans l’évo-
lution de notre domaine d’activité. À l’échelle
européenne, le réseau regroupe les compé-
tences des leaders de la logistique alimentaire
et les met au service des clients. Avec certains
de ces prestataires nous travaillons, depuis des
années déjà, sur la base de contrats bilatéraux.
Dans le cadre d’une coopération multilatérale,
les relations entre partenaires vont, pour la
première fois, reposer sur des fondements uni-
formes. À partir de là, nous nous donnerons
les mêmes règles et les mêmes standards pour
les processus, la responsabilité, la documen -
tation, les interfaces, la gestion de la qualité,
les compensations, etc. Nous pourrons ainsi
tous nous développer au même rythme.
Où situez-vous les potentialités d’un Euro-
pean Food Network ?
Une réglementation et des standards com-
muns nous permettent, à nous et à nos parte-
naires, d’accéder dans nos relations clients à
la dimension européenne. Les fournisseurs
peuvent confier leurs envois d’exportation à
notre groupement avec l’assurance de trouver,
dans notre réseau, les meilleures conditions de
transport. Nos partenaires connaissent par-
faitement leur marché local, disposant d’un
réseau de sites couvrant tout leur pays et d’un
potentiel suffisant pour assurer l’efficacité
des opérations. Cela représente un avantage
considérable pour les fabricants de produits
alimentaires qui possèdent plusieurs sites de
production en Europe et veulent pouvoir
profiter, partout, d’un service de haute qualité.
Travailler en groupement implique peut-
être de renoncer à son autonomie au béné-
fice de l’ensemble des partenaires ?
Le réseau apporte à chacune des entreprises
plus qu’il ne lui en enlève. Chaque partenaire
bénéficie d’une chance de développement
exceptionnelle : alors qu’aujourd’hui chacun
se concentre sur son marché local et sur l’ex-
portation vers l’un ou l’autre pays, ils pourront
contribuer par leurs prestations futures, à des
opérations complexes s’étendant sur toute
l’Europe du fait de leur appartenance à une
organisation de grande taille clairement
structurée. Cela constitue pour leur entre-
prise un grand « plus » de sécurité pour l’ave-
nir. L’exclusivité de ce groupement renforce
encore cet effet étant donné que, dans le
territoire qu’il couvre, toute prestation est
apportée exclusivement par les partenaires.
Ainsi, tout reste à l’intérieur de l’organisa -
tion, qu’il s’agisse des moyens mis en œuvre
ou des profits.
Quels sont les avantages offerts par l’EFN
à nos clients ?
Nos partenaires et nous sommes convaincus
qu’en Europe les opérations et opérateurs
logistiques vont poursuivre leur processus de
concentration. Dès maintenant nous consta-
tons que les fabricants n’envisagent plus leurs
structures de distribution à l’intérieur des
frontières de leur pays, mais dans le cadre de
« grandes régions ». Cette évolution rend
indispensable le recours à des standards. Les
entreprises qui génèrent la demande sont de
plus en plus grandes, de moins en moins nom-
breuses et toujours plus exigeantes. Il n’y a
plus guère qu’une poignée de logisticiens eu-
ropéens qui puissent satisfaire, à eux seuls, les
exigences d’une multinationale. L’European
Food Network sera un acteur de poids auquel
cette catégorie de clients pourra faire appel.
hhÀ l’échelle
européenne,
le réseau conjugue les
compétences des leaders
de la logistique alimentaire
et les met au service
des clients Alfred Miller
Alfred Miller nuance les résultats 2012
DACHSER magazine 23
h L’European Food Network se concen-
tre surtout sur les marchés de denrées
alimentaires en froid positif, telles que les
produits carnés, laitiers ou sucrés, les plats
cuisinés, le vin ou les spiritueux. Avec l’intro-
duction de vivengo, sa nouvelle famille de
produits, Dachser pose des jalons. C’est la
première fois que la prestation de trans -
port est précisément définie dans tout le
réseau, à l’aide de standards uniformes et
de haut niveau (transport et systèmes d’in-
formation). Les délais d’acheminement sont
calculés de manière uniforme pour chacun
des pays composant le réseau sur la base
de rayons kilométriques prédéfinis. La mise
en œuvre s’effectuera par étapes à partir
d’octobre 2013.
En même temps que l’European Food Network, une nouvelle famille de produits, vivengo, va être progressivement mise en place. Dachser propose ainsi aux fabricantset aux distributeurs un portefeuille de prestations standardisées, pour les transportsde produits alimentaires à l’intérieur de l’Europe.
ÉTABLIT DE NOUVEAUX STANDARDS
Le nom de « vivengo » vient
de l’association de « vi », à la fois
préfixe latin suggérant la vitalité
et début du mot italien « viveri »
(les vivres), et du mot espagnol
« vengo » (je viens). Ce dernier, qui
représente la composante
dynamique du transport, est
présent dans chacun des noms
de produits de la famille.
Livraison urgente ? vengospeed offre un enlève-
ment quotidien et des délais d’acheminement
très courts. Ceux-ci sont progressifs en fonction
de l’éloignement des rayons kilométriques
autour de l’agence qui procède à l’enlèvement.
À l’intérieur de l’Allemagne, vengospeed
assure une livraison sous 24 heures, quelle que
soit la distance.
INFO
Livraison exactement à la date fixée : pour un
déroulement optimal de l’arrivage des
produits sous réserve de faisabilité en termes
de distance.
Pas d’urgence, pas de date imposée. Le prix de
l’acheminement par vengoflex est avantageux.
À l’intérieur de l’Allemagne, la livraison
demandera au maximum un jour de plus qu’avec
vengospeed.
COMPÉTENCES : FOOD LOGISTICS
COMPÉTENCES : FRET AÉRIEN
24 DACHSER magazine
UN POIDS LOURD
S’ENVOLE
hEncore quelques centimètres et la par-
tie supérieure du « Vorecon » reposera
sur la palette avion. A l’aéroport de Francfort,
le grutier procède avec la plus grande délica-
tesse pour manipuler cet énorme et coûteux
multiplicateur planétaire qui, pour l’occasi -
on, a été décomposé en deux parties. « Le fret
aérien de plus de dix tonnes est transporté
sans emballage », précise Torsten Müller,
responsable expédition chez Voith. Il ac -
compagne ce premier vol vers le Brésil avec
les collaborateurs Dachser. Très tôt le matin,
ces engins bien emballés de presque 30 tonnes
et de respectivement 2,14 et 2,53 mètres de
hauteur ont fait le voyage par camion depuis
l’usine Voith de Crailsheim sur l’aéroport de
Francfort. Cette nuit-là, un avion-cargo de
la compagnie Emirates va les acheminer sur
Viracopos au Brésil. « Ce modèle de multi-
La pression à l’intérieur des puits de pétrole, au largedes côtes atlantiques du Brésil, sera bientôt réguléepar les multiplicateurs planétaires de l’entrepriseVoith. Acheminer ceux-ci depuis Crailsheim en Bade-Würtemberg à Santa Barbara en Amérique du Sud constitue un véritable défi.
Grâce à sa richesse en matières premières,le Brésil est, de loin, la plus grande puis-sance économique de l’Amérique du Sud. Au large de Rio de Janeiro ont été récemment découvertsd’énormes gisementsde pétrole dont les réserves sont estiméesà environ 55 millionsde barils. Cela fait duBrésil un des grandspays producteurs. A titre comparatif, lesréserves pétrolièresdes Émirats arabesunis représentent 97,8 milliards de barils.
plicateur a été conçu de façon à pouvoir être
divisé en deux parties », explique Torsten
Müller. Ceci est nécessaire pour rendre pos-
sible le transport aérien. Chacune d’entre
elles a été attachée sur une palette avion au
moyen de sangles. Il fait déjà nuit lorsqu’elles
sont chargées dans la soute. Puis les palettes
sont fixées au sol par un système d’ancrage
et, pour un blocage optimal, solidement
arrimées directement à l’avion. Cette nuit,
les deux parties du multiplicateur représen-
tent les deux plus gros colis pris en charge
par le Boeing 777F (l’un d’eux, avec ses 21,5 t,
atteint le poids maximum par colis).
Travail en haute merL’aéroport brésilien de Viracopos est situé
au nord de São Paulo. A partir de là, le trans-
port se fait par camion sur une centaine de
DACHSER magazine 25
COMPÉTENCES : FRET AÉRIEN
kilomètres jusqu’à Santa Barbara où le client
réceptionne le multiplicateur planétaire à
vitesse variable. Ce voyage, une première, a été
couronné de succès. Deux autres « Vorecons »
seront aussi acheminés vers le Brésil par
avion tandis que, d’ici septembre 2015, les
89 autres systèmes d’entraînement en mo-
dules détachés arriveront de Hambourg
par porte-conteneurs.
Les « Vorecons » vont être utilisés dans l’ex-
ploitation pétrolière. Un consortium d’opé -
rateurs projette l’installation, d’ici 2017, de
huit plates-formes off-shore à 300 km au
large de la côte atlantique du Brésil. Les
puits de forage descendront jusqu’à une
profondeur de 7 km au-dessous du niveau de
la mer. Dans ce qu’on appelle les champs
pré-salifères, sous les couches de roches et de
sel des fonds sous-marins, les opérateurs
pensent trouver un mélange de pétrole, d’eau
et de gaz. Le tout sera extrait puis remonté
à bord où les différents éléments seront
séparés. Le pétrole sera déversé dans des tan-
kers et le gaz réinjecté sous pression dans
le puits, en réserve pour une utilisation ulté-
rieure, alors que le plus souvent il est tout
simplement brûlé sur place. Le « Vorecon »
comporte un train planétaire, c’est-à-dire
plusieurs roues dentées disposées en cercle
autour d’une roue dentée centrale et tour -
nant autour de cette dernière comme des
planètes autour d’un soleil, d’où son nom. Il
fonctionne suivant le principe de la réparti-
tion de puissance et permet d’assurer une
pression constante de 550 bars lors de la ré-
injection du gaz dans le puits. « En fait, ex-
plique Torsten Müller, il remplit la fonction
d’embrayage ». Etant donné que les moteurs
électriques délivrent immédiatement toute
leur puissance alors que les compresseurs ne
doivent monter en puissance que progressi-
vement, le « Vorecon » sert de relais en mo-
dulant la puissance transmise. Une fois que
le moteur et le compresseur tournent tous
les deux à plein régime, le multiplicateur se
met au point mort.
Dachser, interlocuteur uniquePour le déroulement de ce projet, le respon-
sable expédition, Torsten Müller, tenait à
n’avoir qu’un seul interlocuteur. « Tout a très
bien fonctionné, dit-il, l’ensemble du concept
est tout à fait convaincant. Tous les inter -
venants Dachser s’impliquent à 100 pour
cent ». Au cours de la phase d’élaboration du
projet, le transport a été préparé par Julia
Doellel, Key Account Dachser Air & Sea
Logistics à Munich. « Nous avons pu nous
appuyer sur le savoir-faire et l’expérience
disponibles en interne », souligne Hubert
Diepolder, Key Account Manager chez
Dachser. La contribution des collaborateurs
Air & Sea de Kaufbeuren, des départements
fret maritime de Hambourg, et affrètement
de Francfort, a permis au « Vorecon » d’arri-
ver sans encombre à bon port. Et il en sera
de même pour toutes les livraisons, jusqu’à
la dernière dans deux ans. D. Kunde
hhL’ensemble du
concept est tout à
fait convaincant. Tous les
intervenants Dachser
s’impliquent à 100 pour cent
Torsten Müller, responsable expédition
chez Voith
Voith Les multiplicateurs « Vorecon »
sont produits dans l’unité
de Crailsheim du groupe Voith
Turbo. L’entreprise familiale,
fondée en 1867, opère
aujourd’hui dans de nombreux
domaines : énergie, pétrole,
gaz, papier, matières premières,
transport et automotive.
Elle emploie 42 300 personnes
réparties sur 50 pays et a
généré en 2011/12 un chiffre
d’affaires de 5,7 milliards
d’euros.
INFO
Un grand voyage pour une grosse machine : chargement
du « Vorecon » à Francfort
En deux parties…
… pour prendre place dans l’avion
26 DACHSER magazine
Standards communs et critères de qualité
clairement définis sont les piliers du nouveau
réseau paneuropéen qui sera mis en service en
octobre. Il conjuguera les compétences de
prestataires de logistique alimentaire, leaders
sur leur marché national du transport de
denrées en froid positif. Pilotés par Dachser,
les participants pratiqueront une coopéra -
tion excluant toute prestation extérieure.
Pour les processus, la documentation, les in-
ter faces et la gestion de la qualité, ils propo-
seront à leurs clients des standards claire -
ment déterminés. Des liaisons régulières
Food Logistics
NOUVELLE DIMENSION POURLA LOGISTIQUE ALIMENTAIREÀ partir du 1er juin, Dachser Food Logistics s’associe à des partenaires triés
sur le volet pour constituer un European Food Network (EFN).
DanemarkH. P. Therkelsen
Norvège, Suède, FinlandeThomsen Spedition
AllemagneDachser Food Logistics Heidelmann, Dischinger
Pologne Fresh Logistics
République tchèqueRaben Logistics Czech
Slovénievia Brummer Logistik
HongrieLiegl & Dachser
AutricheBrummer Logistik
ItaliePapp Italia
SuisseGalliker Transport
BelgiqueDachser
LuxembourgDachser
Pays-BasBakker Logistiek
Grande-Bretagne, IrlandePeter Green Chilled
Lituanie, Lettonie, EstonieFresh Logistics
quotidiennes relieront, entre eux, les espaces
économiques européens. L’étroit maillage du
réseau permettra des délais d’acheminement
très courts. Tous les processus seront docu-
mentés et transparents. Parallèlement sera
mise en place la nouvelle ligne de produits
vivengo (voir p. 23).
P. 20 à 22, vous pouvez lire pourquoi Alfred Miller,
directeur Food Logistics chez Dachser mise sur un réseau paneuropéen.
F
COMPÉTENCES RÉSEAU
FranceDelanchy Dachser Food Logistics France
DACHSER magazine 27
RÉSEAU
eLogistics : optimisation de logicielL’application Shipment Pointer est disponible
dans une nouvelle version. Dès maintenant,
elle permet de rechercher directement certaines
références telles que les numéros SSCC, d’ordre,
de livraison, de commande ou d’envoi. De plus,
cette nouvelle version Shipment Pointer est
disponible en 13 langues pour Apple iOS, Android
et Blackberry OS.
INFO
+++ NOUVEL ENTREPÔT PRÈS DE
DORTMUND +++ La demande de pres-
tations de logistique con tractuelle est
en constante aug mentation. Pour y ré-
pondre, Dachser vient d’ouvrir un nou-
vel entrepôt près de Recklinghausen,
non loin de l’autoroute A2. Sur 5 800 m2,
le logisticien offre à ses clients non seulement des
prestations classiques d’entreposage mais aussi des
services tels que la réalisation de présentoirs et l’étique-
tage. « Une très bonne infrastructure et l’accès à l’A2
et l’A43 nous permettent de desservir toute la région
de la Ruhr », explique Jürgen Sobkowiak, vice-respon-
sable de l’agence de Dortmund, convaincu des avan-
tages que sa situation apporte au nouvel entrepôt. Il
ajoute d’ailleurs qu’à partir du nouvel entrepôt, il est
facile de rejoindre les ports appelés « ARA » (Amsterdam,
Rotterdam et Anvers). Les sites Dachser Air & Sea
Logistics de Düsseldorf et Ladbergen relient la Ruhr à
toutes les régions économiques importantes dans le
monde. +++
+++ NOUVELLE AGENCE À RIO DE JANEIRO +++
Au Brésil, le réseau Dachser poursuit son expansion. Dé-
but mai, une nouvelle agence a été mise en service à Rio
de Janeiro. Elle est dirigée par Leonardo Gazen, trans-
porteur expérimenté et très bon connaisseur de Rio. +++
+++ RÉPUBLIQUE TCHÈQUE EN BREF +++ Dachser
République tchèque poursuit l’expansion de ses capa-
cités de traitement à Kladno et Brno et met en place
targospeed 10 et 12. +++ Nouvelle liaison directe entre
la République tchèque et Moscou avec Cargoplus. Les
liaisons directes vers l’Espagne, la France et l’Allemagne
deviennent plus rapides. +++
L’emblème de Rio : Le Cristo Redentor
Le nouveau bâtiment à Kladno
+++ DACHSER UK RENFORCE SON ÉQUIPE DE READING +++ Dachser œuvre énergiquement à étendre son réseau
sur le Royaume-Uni ainsi que sur tous les marchés clés européens. Deux Business Development Managers, basés au
nouveau bureau de Reading – situé à mi-chemin entre Londres et Oxford en bordure de l’autoroute M4 – seront désormais
compétents pour les marchés du Sud de l’Angleterre. Gary Fitchett s’occupera du Sud et du Centre de l’Angleterre
et Darren Phillips du Sud-Ouest. « Ces deux logisticiens expérimentés vont parfaitement compléter notre équipe
commerciale. Avec eux, nous allons désormais poursuivre dans le Sud notre démarche de croissance durable », explique
Nick Lowe, Managing Director de Dachser Ltd. en Grande-Bretagne. Il rappelle aussi que la nouvelle agence du Nord-
Ouest, créée à Rochdale après l’achat de JA Leach, est maintenant très bien établie. En effet, Dachser avait repris
l’entreprise de transport et logistique JA Leach en avril 2010 pour couvrir encore mieux le Nord-Ouest de l’Angleterre. +++
28 DACHSER magazine
RÉSEAU : LA PÉNINSULE IBÉRIQUE
DACHSER magazine 29
RÉSEAU : LA PÉNINSULE IBÉRIQUE
h« ¿Qué pasa ? » – Mais que se passe-t-
il ? Chaque jour la péninsule Ibérique
fait la une des journaux : bulle immobilière,
crise de l’Euro, mise en place de réformes
douloureuses, chiffres alarmants du chômage
des jeunes. Souvent inquiétantes, les nou-
velles peuvent aussi être optimistes pour
peu qu’il s’agisse de « fútbol » ou de « fute-
bol ». Les Espagnols sont doublement cham-
pions : du monde et d’Europe. La« seleção »
portugaise, son attaquant-vedette Christiano
Ronaldo en tête, se considère aussi comme
l’équipe championne du monde, au moins ‡
CROISSANCEET
PERSPECTIVES
La péninsule Ibérique fait partie intégrante de l‘Europe et, de par sa situation, constitue parallèlement un point dedépart idéal pour les liaisons vers les marchés à forte croissance tels que l’Afrique du Nord, l’Asie et l’Amérique latine.
Une Espagne pleine de vie : la Plaza d’España, à Barcelone
RÉSEAU : LA PÉNINSULE IBÉRIQUE
30 DACHSER magazine
mistes entrevoient une lueur d’espoir : depuis
janvier 2012, le gouvernement conservateur
a mis en place un programme de réformes
rigoureuses dans le but de réduire le déficit
et d’endiguer les dettes.
Dans la foulée, les dépenses publiques ont
considérablement diminué et des coupes
claires ont été opérées dans les projets d’in-
vestissements de l’État. C’est pourquoi les
experts s’accordent pour annoncer une re-
montée du PIB dès 2014. L’économie espa-
gnole vit au rythme de son industrie auto-
mobile : 18 usines réparties dans le pays
construisent, en plus grand nombre que la
France ou la Grande-Bretagne, des voitures
encore exportées à 35,5 % jusqu’en 2011. Les
machines, appareils électriques et produits
chimiques jouent aussi un rôle non négligea-
ble dans les exportations. L’agriculture est
pratiquée sur plus de la moitié de la super -
ficie du pays mais ne génère que 3 % des
recettes de l’économie. Les exportations se
font en grande majorité vers l’Europe avec
une légère tendance à la baisse puisqu’elles
sont passées de 73,4 % à 67,7 % entre 2000
et 2010. Elles concernent la France pour
20 %, l’Allemagne pour environ 11 % et le
Portugal pour 8 %.
Le Portugal, petit voisin de l’Espagne, souf-
fre depuis 2011 d’une récession contre la-
quelle luttent énergiquement son gouverne-
ment de centre-droit et son premier ministre
Pedro Passos Coelho. Depuis juin 2011, ils
s’emploient de toute leur force à mettre en
œuvre le programme de rigueur exigé par
l’EU et le FMI. Les privatisations en sont
déjà les premiers résultats positifs. C’est aussi
grâce à l’engagement de groupes chinois que
le gouvernement a pu, comme l’annonce le
ministre des finances Vitor Gaspar, réunir
une grande partie des cinq milliards d’euros
qu’il lui fallait dégager.
Le secteur de la logistique profite lui aussi
de toutes ces avancées. Le baromètre logis-
tique de la société de conseil SCI, instrument
qui évalue à intervalles réguliers la situation
de la branche, montre qu’environ 5 % des
prestataires allemands ont enregistré, en août
2012, une hausse de leurs activités sur le
marché portugais.
Lisbonne, capitale attractiveAu Portugal, les trois quarts des opérations
commerciales se déroulent entre Lisbonne et
Porto. La ceinture industrielle qui entoure
Lisbonne est à la source de la moitié du PIB
des cœurs. À la fin de l’année dernière, des
nouvelles venues du monde de la logis -
tique ont, elles aussi, fait des vagues lorsque
Dachser a acheté l’entreprise espagnole de
logistique Azkar ainsi que le prestataire de
services Air & Sea Transunion (voir l’édition
1/2013 du magazine). Ce fut la plus grosse
acquisition dans l’histoire de la société bava-
roise qui poursuivait, ainsi, l’extension de
son réseau logistique dans l’axe de ses pro-
grammes stratégiques de croissance.
L’Espagne et le Portugal traversent en ce
moment une zone de turbulences. Un rapport
de la Fondation des caisses d’épargne espa-
gnoles (Funcas) prévoit pour l’Espagne une
récession de 1,4 % en 2012 et même un défi-
cit de 1,6 % du PIB. Cependant, les écono-
Ponte : le pont sur le Tage, à Lisbonne
Le réseau autoroutierde l’Espagne s’étendsur 14 000 km. Le plan d’investisse-ment de l’État prévoitde le porter à plus de15 000 km d’ici 2020.Pour 94 % des Espagnols, personnene doit avoir plus de 30 km à parcourirpour accéder à une autoroute.
DACHSER magazine 31
RÉSEAU : LA PÉNINSULE IBÉRIQUE
du pays. Sur les dix grandes entreprises por-
tugaises cotées en Bourse, sept ont leur siège
à Lisbonne parmi lesquelles Energias de
Portugal, Portugal Telecom et Jerónimo
Martins. Le port maritime revêt, lui aussi,
une très grande importance en tant qu’inter-
face entre les transports maritimes et rou-
tiers, en tant que centre de prestation de ser-
vices maritimes et site industriel. Les mar-
chandises traitées dans les grands centres
commerciaux sont surtout des produits tex-
tiles, des vêtements et chaussures (plus de
20 %), des machines et équipements (16 %),
ainsi que des véhicules et moyens de trans-
hhL’objectif est clair :
l’extension des
liaisons européennes
reste notre grande priorité
Jens Lengefeld,Responsable du service
Partner, Hub & Traffic Organisation chez Dachser
La péninsule Ibérique Elle comprend tous les pays situés
au sud des Pyrénées. Elle tient
son nom des Ibères qui peuplaient
la péninsule avant l’ère chrétienne
et qui, eux-mêmes, devaient le leur
au fleuve Iberus (l’Ebre).
Espagne Superficie : 493 519 km2
Population : 42,2 Mio d’hab.
Portugal Superficie : 89 261 km2
Population : 10,1 Mio d’hab.
Principauté d’Andorre Superficie : 467 km2
Population : 81 222 hab.
Gibraltar (terr. brit.)
Superficie : 6,5 km2
Population : 27 967 hab.
EN BREF
port (8 %). Quant aux produits alimentaires
et aux métaux de base, ils représentent res-
pectivement 8 % et 7 %.
Depuis 2007 déjà, Dachser est présent au
Portugal au travers d’une agence en propre
située dans les environs de Lisbonne. Par
la reprise d’Azkar s’y sont ajoutés de nou-
veaux sites (Porto, Coimbra, Faro et Guarda)
qui conservent le nom de cette entreprise.
Un effectif de 200 collaborateurs assure rapi-
dité et fiabilité du traitement des marchan-
dises. Juste de l’autre côté de la frontière,
Dachser a mis en place, en Espagne, un sys-
tème de liaisons fixes et régulières entre cinq
plates-formes (Madrid, Barcelone, Saragosse,
Saint Sébastien, Valence) qui fonctionne avec
un taux de remplissage optimal.
La situation de Madrid au cœur de la pé -
n insule Ibérique et au centre d’un réseau
routier en étoile fait de cette région la plus
importante en termes de stratégie logistique :
60 % des flux marchandises internationaux
et un tiers des flux nationaux y sont traités.
De plus, la capitale contribue pour près de
20 % au PIB espagnol. Cette situation géo-
graphique exceptionnelle a incité des entre-
prises des secteurs de la construction aéro-
nautique, du textile, des produits chimiques
et alimentaires, à s’installer dans la métropole
espagnole. Nombre de filiales de groupes
étrangers tels que Siemens, Bosch, Software
AG, Microsoft, Hewlett Packard, IBM,
Porsche et L’Oréal, y ont également localisé
leur siège et un site de production.
« Fort d’un excellent réseau de 71 sites sur
la péninsule Ibérique, Azkar, à la différence
de ses con -currents, affirme aussi sa présence
en dehors des zones de grande concentration
urbaine » souligne Jens Lengefeld, respon -
sable du service Partner, Hub & Traffic
Organisation chez Dachser. Jusqu’à présent,
Azkar s’est surtout concentré sur les liaisons
à l’intérieur de l’Espagne. Pour l’avenir,
Dachser situe les opportunités de croissance
majoritairement dans l’exportation. Les liai-
sons routières ainsi que la logistique contrac-
tuelle, les activités FTL et les transports pan-
« Pour la logistique, la diversité des
paysages de la péninsule ibérique
représente un véritable défi. »
Ramon van Dilst, Exportmanager, Waddinxveen,Dachser Pays-Bas
« Quand je pense à la péninsule
ibérique, je revois ce pays mer -
veilleux qu’est le Portugal où j’ai fait
la connaissance de personnes
intéressantes, d’excellents vins de
Porto et d’une culture séculaire. »
Bianca Barella, Marketing & Communication,Dachser Brésil
« La péninsule ibérique recèle un
énorme potentiel de croissance.
Nos économies sont complémen-
taires dans bien des domaines,
comme l’industrie textile ou auto -
mobile. Le bon fonctionnement
des liaisons logistiques est la clef de
la réussite, surtout dans le contexte
de crise économique actuel. »
M’hamed Chraïbi, Responsable d’agence, Mohammedia, Dachser Maroc
VUES DE L’EXTÉRIEUR
européens de lots seront effectués sous le nom
de « Azkar », la qualité des services entargo
étant sauvegardée. Au Portugal, le fret aérien
et maritime restera sous la dénomination
« Dachser ». En Espagne à partir de 2014, les
activités Air & Sea ne porteront plus le nom
de « Transunion » mais celui de « Dachser ».
« L’objectif est clair : l’extension des liaisons
européennes reste notre grande priorité ce qui
ne nous empêchera pas de profiter de la syner-
gie des capacités de fret maritime de Trans-
union et du réseau international Air & Sea
de Dachser », ajoute Jens Lengefeld. « ¿Que
pasa ? » Il se passe beaucoup de choses sur la
péninsule Ibérique, ça bouge ! K. Fink
ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER
32 DACHSER magazine
Monsieur Simon, les dossiers s’entassent-ils sur votre bureau en ce moment?Bernhard Simon : Mon bureau ne me
sert pas pour mon travail au quotidien. Il n’y
a donc rien dessus la plupart du temps.
Dachser étant une organisation décentra -
lisée, je me déplace souvent à l’intérieur de
l’entreprise. Je ne peux donc pas me con -
tenter de travailler à un bureau.
Christopher Dell : Cette image d’un bu-
reau sans rien dessus me plaît beaucoup.
Elle suggère celle d’un terrain de jeu vide,
disponible pour tout un potentiel d’actions.
A chaque rencontre sportive, à chaque situa-
tion nouvelle, votre jeu va consister, en oppo-
sition au cadre et aux règles que vous impose
cette plate-forme, à déployer tout votre sens
du possible.
B. Simon : Vous décrivez très bien mon
travail au quotidien. Partout où je vais m’at-
tend un bureau virtuel sur lequel j’étale toutes
mes idées, spontanément, sans les ordon -
ner. Cela nous permet d’élaborer, de façon
dynamique, la tactique adaptée au jeu en
cours. La composition de l’équipe et les
circonstances sont chaque fois différentes
mais le tout est encadré par les repères que
fournit le règlement.
Les gens ont besoin d’une certaine formed’ordre qui leur donne des repères mais le monde subit une mutation continue, deplus en plus rapide. N’y a-t-il pas conflit ?Chr. Dell : Les marchés étant devenus très
volatils, il faut réagir très vite. Ce désir de
repères est donc compréhensible. En effet,
quand les structures familières s’écroulent,
bien des gens ont l’impression de côtoyer le
gouffre. Ils voudraient pouvoir se cramponner
à un ordre établi. Mais si ce désir d’ordre
amène à se boucher les yeux devant la réalité
ou à la diaboliser, il finit par entraîner des
dysfonctionnements. Un seul remède : parler
vrai. Telle que je la comprends, l’improvisation
implique de toujours jouer cartes sur table.
B. Simon : Chez Dachser, nous projetons
notre propre image de l’avenir. Nous nous
fixons nos propres objectifs tout en nous
laissant la marge de manœuvre nécessaire
à une adaptation avec flexibilité. En tant
qu’entreprise familiale et à la différence
d’une société cotée en Bourse, nous pouvons
nous permettre, dans nos activités couran -
tes, d’accorder de la place à la créativité de
l’improvisation dont l’influence bénéfique
nous profite.
Chr. Dell : L’improvisation se base sur des
éléments fixes qui échangent en permanence
les informations et, à partir des nouvelles
situations, rebattent les cartes pour changer
la donne. Ceci nous ramène à notre image
du bureau sans rien dessus : un terrain de jeu
vide où l’improvisation, en tant que méthode
de management, trouve l’espace propice au
développement de solutions inédites.
L’histoire de Dachser est une histoire decroissance. Dans quelle mesure la crois-sance peut-elle être planifiée et quelle influence cela a-t-il sur l’organisation del’entreprise familiale ? B. Simon : Comme un orchestre classique
qui doit suivre les partitions, les entreprises
cotées en bourse sont tenues par des règles
très strictes et assujetties à de nombreuses
contraintes, la législation régissant la bourse
et les sociétés anonymes entre autres. Sortir
des sentiers battus ne leur est possible que
dans d’étroites limites. Les entreprises fami-
liales, par contre, ressemblent à des musiciens
de jazz qui suivent une idée bien particu -
lière. Autour des valeurs de base de l’entre-
prise sont rassemblés des individus qui veu-
lent, ensemble sans distinction de génération,
hhLa vertu bien
particulière d’une
improvisation réussie, c’est de
faire aimer la dissonance
Christopher Dell
BERNHARD SIMON RENCONTRE...CHRISTOPHER DELL
Au-delà de toute planification... quand le management se fait grand art de l’improvisation. Bernhard Simon s’entretient avec Christopher Dell,théoricien de l’improvisation, musicien et compositeur.
DACHSER magazine 33
non seulement faire de la musique mais aussi
créer du nouveau, mesure et impulsion étant
données par les valeurs.
Comment se fait-il que l’improvisation produise non pas un bruit quelconquemais de la musique ? Chr. Dell : Il n’est pas si simple de différen-
cier bruit et musique. Les critères sont d’or-
dre esthétique, donc subjectifs. Ce que l’un
trouve harmonieux sera difficile à supporter
pour un autre.
N’y a-t-il donc pas de vérité dernière ?Chr. Dell : Regardons la politique. Dans ce
domaine, on fait souvent comme si le résultat
de la négociation était dans l’ordre naturel
des choses et donc la seule solution possible.
En fait, le plus souvent il y en aurait d’autres.
Les entreprises familiales n’ont pas besoin
de ces affirmations catégoriques en référence
à l’ordre naturel. Pour assurer leur avenir
à long terme, elles peuvent à court terme
remettre des choses en question et même
changer les structures de l’entreprise. Là
aussi la musique peut servir d’illustration :
ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER
Le jazz associe brio personnel et talent d’improvisation
dans l’Eglise, à l’époque du chant grégorien,
la mélodie devait être linéaire, à une seule
voix. Cette opinion dominante rejetait aussi
comme inacceptables les quatre demi-tons de
la tierce majeure. Au contraire, la vertu bien
particulière d’une improvisation réussie, c’est
de faire aimer la dissonance.
B. Simon : En logistique, nous avons notre
lot quotidien de dissonances. Notamment
dans les opérations complexes de la chaîne
d’approvisionnement. Chaque jour nous
place dans un environnement différent de
celui de la veille : les conditions météoro -
logiques, celles de la circulation routière, les
déviations ou autres le rendent souvent im-
prévisible. Dans ce contexte, il n’est absolu-
ment pas possible d’établir un plan clair et
détaillé du système logistique comme on
le ferait en laboratoire. A maintes reprises,
il faut avoir recours à l’improvisation. Ces
dissonances ont toutefois leur charme et
pimentent le quotidien.
Est-il donc illusoire de vouloir planifier ? B. Simon : Pas du tout. Nous œuvrons en
permanence à développer des standards et
à installer des processus bien définis, sans
en faire pour autant des modèles à suivre
aveuglément. Il faut aussi que soit défini à
quel moment les intervenants doivent oser
s’en détacher et se montrer créatifs tout en
accordant leur action avec celle d’autres
collaborateurs, distants souvent de milliers
de kilomètres. Si ce n’était pas le cas, un tel
système se priverait de la capacité de dis -
cernement de ses hommes.
Chr. Dell : Se servir des standards sans qu’ils
nous asservissent, c’est là toute la difficulté.
Sur le plan international, suivant les cul-tures, les standards font aussi l’objet d’interprétations différentes. Par exemple« tout de suite » n’a pas, en Allemagne, lamême signification que dans le Sud del’Europe ou en Amérique latine. Peut-onalors improviser sans perdre son objectifde vue? B. Simon : Toutes les personnes concernées
doivent pouvoir être sûres qu’une marchan-
dise sera livrée au jour et à l’heure dits.
Mais à l’intérieur de limites convenues, il peut
aussi y avoir certaines nuances. Si j’ai ‡
ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER
34 DACHSER magazine
travail en équipes de projet et l’interactionentre petits groupes deviennent-il les moteurs de l’innovation ? B. Simon : Dans un environnement tou-
jours plus dynamique, les rapports hiérar-
chiques sont contre-productifs alors que le
rôle joué par le travail en équipes de projet
est en train de devenir capital. Seules les
hiérarchies horizontales sont suffisamment
rapides pour nous permettre d’inventer sur
le terrain nos propres règles du jeu. Ces
nouvelles entités – et c’est là le grand défi –
doivent se créer leurs réseaux transversaux
à travers toute l’entreprise.
Chr. Dell : Le travail sur un projet confié à
ces mini-entités doit donc être centré sur une
tâche ou un sujet et répondre à une logique
interne. C’est comme pour un appartement
où l’on vient d’effectuer les travaux de pein-
ture : s’il faut encore que différents corps
de métier interviennent, la peinture sera
bonne à être refaite. Dans une organisation
qui improvise, chacun des corps de métier
doit impérativement être au courant de ce
que font les autres. Le travail en équipes de
projet implique donc des précautions supplé-
mentaires, visant à relier ces projets entre
eux et à les mettre dans la perspective des
objectifs de l’entreprise.
Pour participer à un projet, quelles sont les qualités requises ? Chr. Dell : Pour pouvoir improviser, il
faut connaître parfaitement son métier et
être au courant de tous les plans. Il faut à
la fois être musicien, compositeur, chef
d’orchestre et savoir déchiffrer les partitions.
C’est essentiel. Un ensemble de jazz ne peut
pas fonctionner si chacun de ses membres
ne sait pas où aller et comment y aller. C’est
la condition pour que chacun soit en me -
sure, ou d’assurer l’accompagnement, ou de
se lancer dans un solo.
B. Simon : Un responsable de projet doit
savoir où va l’entreprise et quel rôle joue
le projet qu’il dirige. Transmettre cette vue
d’ensemble est une tâche d’importance ma-
jeure. C’est en cela que réside la culture
d’une organisation apprenante.
Chr. Dell : La technique d’improvisation
mettant l’accent sur la nécessité d’apprendre
et sur la traduction de l’expérience en savoir,
elle détermine dans ce sens le profil requis
pour tous les acteurs, un profil qui corres-
pond étonnamment bien à celui des musi-
ciens de jazz.
hhChez Dachser,
nous projetons notre
propre image de l’avenir.
Nous nous fixons nos propres
objectifs tout en nous laissant
la marge de manœuvre
nécessaire à une
adaptation avec flexibilité
Bernhard Simon
besoin « tout de suite » d’une information et
si elle doit venir de régions méditerranéennes,
je ne peux pas l’attendre aux environs de
midi quand la plupart des gens font leur
pause-déjeuner. Le « tout de suite » devient
alors « à quatorze heures » quand la personne
sollicitée aura repris son poste. Faire fonc-
tionner avec succès un réseau englobant le
monde entier implique de savoir s’adapter
aux conditions et aux règles locales en
vigueur.
Chr. Dell : Dans le domaine de l’improvi -
sation, le jeu ne peut démarrer qu’une fois
tous les joueurs présents. D’éventuelles bar-
rières interculturelles peuvent alors être très
vite levées. Cette présence sur le terrain de
jeu, telle que vous l’avez décrite précédem-
ment M. Simon, peut fournir à l’entreprise
une ressource nouvelle et disponible : l’im-
provisation.
Quelles en sont les conséquences pour l’organisation interne des entreprises ? Le
DONNÉES PERSONNELLES
Christopher Dell,
théoricien et compositeur,
habite et travaille à Berlin. Les
ouvrages de référence le citent
comme meilleur vibraphoniste
d’Europe. Son œuvre musicale
a déjà été récompensée par
de nombreux prix. Directeur de
l’Institut de théorie de l’improvi-
sation de Berlin, il a fait des
études de philosophie, mu-
sique, composition et dévelop-
pement des organisations aux
universités de Darmstadt,
Hilversum, Rotterdam, Boston
et Kaiserslautern. Actuellement,
il enseigne à la faculté d’urba-
nisme de l’université technolo-
gique de Munich. Il est l’auteur
de nombreuses publications,
dont Die improvisierende
Organisation, Bielefeld, 2012.
Bernhard Simon,
porte-parole de la direction
de Dachser, a été impressionné,
lors de sa rencontre avec
Christopher Dell, par les multi-
ples facettes de son parcours
universitaire. Dans leur entre-
tien, il s’est très vite senti sur
la même longueur d’onde que
ce musicien professionnel,
à l’avant-garde de la pensée en
matière d’improvisation. Ils
se rejoignent pour comprendre
l’improvisation comme moyen
nécessaire à l’ « orchestration »
d’entreprises logistiques dont le
réseau couvre le monde entier.
DACHSER magazine 35
BONNES NOUVELLES
et tous pour un... La devise des mousquetaires est toujours
à l’origine d’un bon travail d’équipe. Sur le site Dachser de
Salzuflen, à 6 h du matin, Ersun Yildirim (à dr.) et quelques-uns
de ses collègues de l’entrepôt enfilent leur veste jaune
et donnent un coup de main aux conducteurs pour préparer
la journée : transbordement et tri de colis, contrôles divers
des chargements. Les « mousquetaires
en jaune » sont très appréciés des
conducteurs comme Eike Penner (à g.).
D’autres agences se sont d’ailleurs inspirées
de ce concept d’entraide et l’ont adopté.
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Pour s’imposer durablement sur le marché, il faut des partenaires capables de penser à long terme et de maîtriser des systèmes complexes. Avec la logistique innovante de DACHSER, vous êtes performant à 100 %, et à tous les niveaux.
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