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SORTIR AGIR VIVRE sur Saint-Nazaire et sa région # 1567 3 AU 9 FÉVRIER 2021 www.estuaire.org PORTRAIT P.10 ÉCLATANTE DANIEL VICTOIRE MATTHIS DE LA

DANIEL - Estuaire Saint-Nazaire

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Page 1: DANIEL - Estuaire Saint-Nazaire

S O R T I R A G I R V I V R Es u r S a i n t - N a z a i r e e t s a r é g i o n

# 1567

3 AU 9 FÉVRIER 2021

w w w . e s t u a i r e . o r g

PORTRAIT P.10

ÉCLATANTE

DANIEL

VICTOIRE

MATTHISDE

LA

Page 2: DANIEL - Estuaire Saint-Nazaire

10-31-1888 P.8

P.4

P.6

Les Escales interpellent la ministre de la Culture

Dajla,carte blanche au VIP

La Boussole :Les jeunes ont des droits

S O R T I R A G I R V I V R E www.estuaire.org

SOMMAIREAgenda p.04

Associations p.06

Activités p.09

Portrait p.10

chronique p.12

Zoom p.13

Agora 1901 - 2 bis, av. Albert-de-Mun 44600 Saint-Nazaire RédactionMireille Peña : 02 40 66 97 [email protected]

PublicitéDelphine Corbière : 02 85 52 69 06 [email protected]

Directeur de publication : Emmanuel IlliaquerRédactrice en chef : Mireille PeñaJournaliste rédacteur : Guillaume BernardeauMaquette : Jocelyn Prouff •Création : Second RegardN° d’imprimeur : 1277-14-82 N° ISSN978-2-900-111 • Dépôt légal : février 2021Photo de couverture © Handi'Nat Région nazairienne

S O R T I R A G I R V I V R Es u r S a i n t - N a z a i r e e t s a r é g i o n

# 1567

3 AU 9 FÉVRIER 2021

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PORTRAIT P.10

ÉCLATANTE

DANIEL

VICTOIRE

MATTHISDE

LA

Estuaire est une publ icat ion de

Avec le soutien de :Saint-Nazaire Agglomération, et des Villes de :Saint-Nazaire • Saint-André-des-Eaux Pornichet • Saint-Joachim La Chapelle-des-Marais • Trignac Montoir-de-Bretagne • BesnéSaint-Malo-de-Guersac • Donges

# 1567

3 AU 9 FÉVRIER 2021

Chloé le Bail, présidente

33 au 9 FÉVRIER 2021

Page 3: DANIEL - Estuaire Saint-Nazaire

agenda

Après sept ans passés à New York, la chanteuse et musicienne revientà Saint-Nazaire pour préparer son nouveau spectacle.

Point d’étape après cinq jours de résidence au VIP.

Malgré la fermeture au public, la salle de spectacle ouvre sa scèneaux artistes afin de les aider dans leur création.

Dajla : le retour aux sources

Résidences VIP : la culture continue

Dajla s’excuse de sa voix fatiguée. Depuis cinq jours, la chanteuse soul originaire de Saint-Nazaire est en répé-tition au VIP qui lui a donné carte blanche. « On a cumulé 45 morceaux », confie Hervé Batteux, directeur de Tam Tam Production et batteur du groupe de musiciens qu’il a réuni pour l’accompagner sur cette résidence. Depuis ses débuts, Dajla a régulièrement enflammé le VIP. « Je retrouve ici une famille après sept ans passés à New york. C’est un peu l’his-toire d’une jeune fille de Saint-Nazaire qui vit ses rêves », déclare-t-elle lors d’une présentation devant un public “privilégié”, composé de la presse et de personna-lités locales. Mais elle prévient : « Ce que vous allez voir n’est qu’une première forme d’aboutissement. » Le premier acte de son nouveau spectacle en préparation pour le printemps prochain.Avec son énergie communicative, Dajla a présenté quelques morceaux dont cinq tirés de son nouvel album Day by Day produit par le légendaire producteur américain Gordon Williams (il a produit des artistes célèbres comme Amy Winehouse, Alicia Keys, Santana…). A l’af-fiche de ce concert très privé, entre autres son single Why en featuring avec Steven Marley, un des fils de Bob Marley, qui est déjà rentré dans la compilation reggae de la radio FIP en septembre dernier. Un album qui s’annonce d’ailleurs très reggae « vintage » comme elle aime à le définir. Elle a en effet multiplié les collabo-rations avec des grands noms du reggae et du ska : les Wailers, le groupe de musi-ciens qui accompagnait Bob Marley et la section cuivre de Skatalites.

« Cette crise est compliquée pour les artistes mais nous voulons croire en des lendemains meilleurs. » Gérald Chabaut, le directeur du VIP, souhaite rester optimiste malgré l’annulation de la programmation de février. La direction se garde la possi-bilité de rebondir immédiatement dans le cas d’une réouverture au public, « contrai-rement à d’autres salles qui ont décidé de ne rien faire avant septembre  ». Pour la seconde partie de saison, l’objectif sera d’amenuiser l’onde de choc des ferme-tures. « Il nous faudra éviter l’embouteillage sur les scènes. Les artistes auront hâte de s’y produire. » Un certain nombre, en parti-culier les artistes internationaux, ont déjà repoussé la sortie de leur album en 2022.En cas de redémarrage, « il sera peu probable de retrouver un fonctionnement normal avec un public debout, un bar qui fonctionne. Ce sera sûrement un public assis et pas d’artistes en première partie », souligne-t-il. A l’image de ce qui se faisait à l’été et à l’automne dernier. En attendant, le VIP ouvre sa scène aux artistes pour qu’ils continuent à travailler.

LES ARTISTES INVITÉS EN FÉVRIER

Après Dajla, c’est au tour de Mox de prendre possession du VIP entre le 1er et 3 février. Les Nantais du Collectif à l’envers viennent finaliser leur travail, un mélange post-fusion entre musique du monde, jazz et sonorités électroniques sur une ryth-mique de musique bretonne à danser. Puis ce sera au tour du groupe nantais blues and soul Lowland Brothers. Après un clip déjà tourné, le quintet prépare un EP pour cette année, tourné vers les musiques traditionnelles américaines. Du 23 au 26 février, le collectif C'est la mort de l’art formé par les musiciens Timothée Le Net et Stan Amblard et le réalisateur Victor Montenegro prépare un ciné-concert Polardéon.Les Nantais de Subutex, trio de jazz un peu rock, préparent du 1er au 4 mars leur nouveau spectacle musical. Le groupe se

C’est en 2003 que la jeune chanteuse nazairienne est repérée par le producteur et musicien Benjamin Bouton avec lequel elle écrit et produit ses premiers albums entre 2006 et 2009*. En 2005, Jean-Louis Brossard, le programmateur des Trans-musicales de Rennes, décèle son poten-tiel et la propulse parmi les découvertes du festival. Le producteur et DJ Wax Tailor la remarque à son tour et lui ouvre les portes de son label “Under Cover Music”. Cette aventure aboutira en mai 2006 sur un premier album de 12  titres : Soul Poetry. Le single Remember me la fera connaître du public. Puis la chanteuse multiplie les collaborations et partage la scène avec des artistes tels ky-Mani Marley, Morgan Heritage, De La Soul ou encore Harry Belafonte.Cette première résidence au VIP en appelle d’autres, puisque la chanteuse, musicienne et productrice reviendra pour préparer le deuxième acte de son spec-tacle. On a hâte d’être à nouveau « privi-ligié » pour revivre ce moment. Même assis à deux mètres les uns des autres.* 2006 Soul Poetry, 2008 The Motherland, 2009 The Meaning of life

• Guillaume Bernardeau

fera aider par Elise Lerat pour étayer la dramaturgie de ce nouveau show.Pour finir, Jean-François Corbel, passionné de psychologie et d’ethno-musicologie, reviendra deux jours en mars pour finaliser la scénographie de son projet Panser Tarentelle, un voyage psycho-acoustique dans un folklore imaginaire.D’autres artistes sont prévus dans cette deuxième partie de saison. Avec l'espoir de pouvoir rouvrir au printemps. • Guillaume Bernardeau

Coup de projecteur du VIP sur le groupe nazairien Improvible (Stéphane Le Gars au sax tenor, sax numérique et samples, Vincent Barbin à la batterie).Gratuitlevip-saintnazaire.com ou page Facebook du VIP, Jeudi 4 février à partir de 18h30.

CAPTATION VIDÉO

Le groupe Lowland Brothers.

4 ESTUAIRE # 1567 53 au 9 FÉVRIER 2021

Page 4: DANIEL - Estuaire Saint-Nazaire

asSOCIaTIONS

en unifiant sur une même plateforme tous les services qui prennent en charge la jeunesse, le ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports déploie depuis 2017 le dispositif des Boussoles des jeunes. Simple d'utilisa-tion et portée par des acteurs locaux sur chaque territoire, celle-ci dirige le jeune, selon son profil et ses questions, vers les bonnes informations et les bons interlo-cuteurs, ce dans les domaines de l’em-ploi et la formation, du logement et de la santé. Il existait jusqu'à ce mercredi treize Boussoles opérationnelles en France, il y en a maintenant quatorze en comptant celle de Saint-Nazaire et son agglomé-ration, première dans le département. « C'est une vraie priorité. Saint-Nazaire est aujourd'hui un territoire expérimental avant le lancement d'une action pleine sur la totalité du département », explique Marie-Claude Adaine, sous-directrice de la Caisse d'allocations familiales des Pays de la Loire. Avec le Centre régional d'information jeunesse (l'association Crij) comme opérateur de la mise en œuvre du dispo-sitif, 31 partenaires* représentés par 31 référents sont aujourd'hui en capacité de proposer 60 offres de services, 36 sur le thème de l'emploi/formation et 24 du logement, d'autres partenariats étant en cours de signature et celui de la santé devant être actif ultérieurement. Et pour ne pas laisser une nouvelle fois au bord de la route ceux qui ne seraient pas l'aise avec le numérique, un accompagnement à l'utilisation de la plateforme est proposé par l'espace d'information jeunesse la Source (46, rue d'Anjou, à Saint-Nazaire).Reste maintenant un autre travail : faire circuler ce nouvel outil. • Mireille Peña* Dont la CAF, la Carene, l'Afev, la Mission locale, la Source, Un Parrain 1 emploi, l'Adil...

“La question du non-recours renvoie à toute personne qui ne reçoit pas – quelle qu'en soit la raison – une prestation ou un service auquel elle pourrait prétendre” (Observatoire des non-recours aux droits et services - Odenore). Si toutes les tranches d'âge de la population sont concernées, le non-recours à l'aide publique est encore plus élevé chez les jeunes, soit plus d'un sur deux. Selon une étude de 2017 du défenseur des droits, 20 % des 18-30 ans affirmaient avoir été en situation de non-recours et 35 % décla-raient ne pas savoir s’ils l’avaient été ou non. Les raisons de ces trous dans la raquette sociale sont multiples : manque d'in-formation, trop grande complexité des démarches et procédures, ou même abandon après une non-réponse ou une réponse inappropriée de la part de professionnels eux-mêmes pas toujours

bien au fait de ce qui ne dépend pas de leur propre service. Traditionnellement centrées sur la famille et ses revenus à travers les allocations familiales, les bourses d'études et les dispositions fiscales, les aides publiques ont du mal à s'adapter à la nécessaire autonomie des jeunes et à la fragilité sociale de ceux qui sont sans possibilité de soutien fami-lial, qu'ils soient étudiants, travailleurs précaires ou sans emploi.

UN NOUVEL OUTIL À SAISIRDes conditions de vie difficiles pour une partie de la jeunesse qui se sont encore dégradées avec la crise sanitaire et chez qui la méconnaissance de leurs droits alourdit encore la paupérisation .Avec l'objectif d'accompagner les 15 à 30 ans dans la maîtrise de leurs droits et de pallier les obstacles administratifs

Pour lutter contre le non-accès à leurs droits, une plateforme spécialement dédiée aux 15 à 30 ans à été ouverte

ce mercredi 27 janvier sur le territoire de la Carene.

Lancementde la Boussole des jeunes

boussole.jeunes.gouv.fr

• Il est demandé de rentrer son profil général (et non son identité) et ses besoins.• L'utilisateur est immédiatement dirigé vers les informations qui lui seront utiles, les sites Internet correspondants et les services près de chez lui.• S'il souhaite être recontacté directement, il lui suffit de donner un numéro de téléphone ou un mail. Une notification est envoyée au référent du parte-naire le plus en adéquation avec sa demande (qui peut communiquer avec les autres partenaires par Intranet), qui lui précise la date à laquelle il sera recontacté (au plus tard 7 jours après).Sur les treize Boussoles existantes, les demandes de mise en contact repré-sentent 30 % de l'utilisation de la plateforme.

COMMENT ÇA MARCHE ?

Saint-NazaireDon du sang

Collecte de sang jeudi 4 février, de 15h30 à 19h, dans l'alvéole 12 de la base sous-marine (remplir la case “assistance à personnes vulnérables” sur l'attestation dérogatoire au couvre-feu). Sur RDV : dondesang.efs.sante.fr

PréventionLe camion le MarSOINS stationnera de-vant la Mission locale (215, bd Laennec) jeudi 4 février, de 15h à 17h, pour des check-up santé, devant la Fraternité (1, rue de L'Ile-de-France) vendredi 5 février, de 9h à 12h, pour des dépistages VIH/hépatites, devant la CPAM (av. Suzanne-Lenglen) mardi 9 février, de 9h à 12h, pour ses Mar-dis au féminin et à la Maison de quartier de la Bouletterie (29, rue des Frênes) mer-credi 10 février, de 14h à 16h, pour des dépistages dentaires..Gratuit. Renseignements : 06 50 18 55 24.

DongesEpicerie solidaireL’association L’Arche propose une réunion d’information samedi 6 février de 15h à 17h sur le projet de création de l’épicerie sociale et solidaire au futur local (31, av. des Herbains)Renseignement : 06 13 05 64 37, [email protected]

B r è v e s

Lancement officiel de La Boussole.

6 ESTUAIRE # 1567 73 au 9 FÉVRIER 2021

Page 5: DANIEL - Estuaire Saint-Nazaire

asSOCIaTIONS

« Deux années blanches, ce serait une catas-trophe », prévient claire-ment Gérald Chabaud, le directeur des Escales. Le festival qui réunit 45000 spectateurs sur trois jours consacrés aux musiques actuelles et qui se déroule habi-tuellement en juillet risque-t-il à nouveau l’annulation ? La ques-tion est aujourd’hui sur la table et il y a urgence. « Nous sommes déjà très en retard. Un festival comme le nôtre, il faut un an de préparation. Mais si aucune décision n’est prise au niveau de l’Etat avant la mi-février on ne pourra pas maintenir le festival dans sa forme habi-tuelle. ». En 2020, l’association avait su rebondir en proposant Club panorama, six concerts en plein air sur le toit de la base sous-marine sous format club avec une jauge du public à 300 personnes.Les Escales, en revanche, ne sont pas menacées de faillite, comme pour-rait l’être le festival de métal Hellfest à Clisson. L’association peut compter sur ses partenaires publics qui lui assurent une garantie financière. « A la différence de nous, leur situation est dramatique. En cas d’annulation, c’est la quasi-faillite pour eux », assure Gérald Chabaud.Chloé Le Bail, directrice exécutive du collectif Culture Bar-Bars qui a pris la tête de l’association à la suite d’Hervé Cler-geau en septembre dernier, a publié jeudi 28 janvier dernier, une lettre à destination de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot. « Ce n’est pas simplement une lettre d’interpellation. On ne peut plus vivre à l’arrêt, dit-elle. Sur les regroupements en plein air comme les free parties ou

des centaines de manifestations, il n’y a pas eu de déclenchement de clusters. » L’ objet de cette lettre est donc de se mettre d’accord sur un protocole d’accueil du public. « Nous avons plusieurs recom-mandations : un protocole sanitaire qu’on peut déjà mettre en place corrélé avec la situation sanitaire du territoire. Et pouvoir s’organiser sur la jauge d’accueil du public. On en avait déjà bien établi lors du premier déconfinement. On veut leur dire : on est responsable des spectateurs. Faites nous confiance. Nous ne sommes pas des kamikazes. On attend de l’Etat des pers-pectives, un accompagnement même si on sait que le gouvernement ne peut pas nous promettre une visibilité », explique la nouvelle présidente.Une réunion avec la ministre s'est tenue ces derniers jours pour évoquer le cas des festivals en plein air. Celle-ci a précisée que « des réponses justes et adaptées devraient être trouvées ». Point positif, elle ne souhaite pas condamner la configuration debout ! Et donne à nouveau rendez-vous le 15 février pour définir les modalités de la tenue des événements 2021. Une lueur d'espoir ? • Guillaume Bernardeau

La présidente du festival nazairien a publié une lettre à destination de la ministre de la Culture pour évoquer le cas des menaces qui pèsent

sur les festivals estivaux prochains.

Les Escales : éviter l'annulation

activités

Si la scène nationale de Saint-Nazaire ne peut accueillir le public, elle continue de tenter de gar-der le lien. A l'occasion des 10  ans de la construction du bâtiment du Théâtre, elle travaille à la publication d’un livre qui fera connaître ce lieu, son histoire, son équipe et son projet. Cet ouvrage donnera à voir la culture à travers les artistes, les administrateurs, les décideurs, les professionnels et les spectateurs qu'il invite à plonger dans leurs souvenirs. Vous pouvez donc participer en écri-vant un texte de 500 signes sur votre plus beau souvenir de spectacle vivant au Théâtre ou plus largement sur la nécessité que vous ressentez de pousser ses portes.Le comité éditorial sélectionnera 10 textes qui seront publiés dans le livre et les textes non publiés seront projetés sur les murs du Théâtre lors de la soirée anni-versaire prévue en septembre 2022.Les textes sont à envoyer à [email protected] avant le 17 mai.

ANNIVERSAIRE DU THÉÂTRE

Saint-NazaireArts plastiquesCréation artistique sur toile sur le thème de la santé samedi 6 février, 15h, à la Source (46, rue d'Anjou). Public de 15 à 25 ans.Gratuit, sur inscription : 02 44 73 45 99 ou sur place.

Réalité virtuelle

Séance d'initiation à la réalité virtuelle avec des volontaires d'Oseos (associa-tion Objectif T'Cap) mercredi 10 février, à 9h30 ou 10h30, au café associatif le Chantilly (117, rue de Trignac).Gratuit, sur inscription : 06 19 64 14 79 ou sur la page Facebook du Chantilly.

TrignacAchats solidairesVente spéciale Mercerie d'Emmaüs (43 bis, rue Baptiste-Marcet) mercredi 3 février, de 9h30 à 12h et de 14h à 17h30.Renseignements : 02 40 61 02 77, www.emmaus44.fr

DongesRandonnéesReprise des randonnées pédestres à partir du mardi 2 février avec l’Office socioculturel de Donges. En raison des restrictions sanitaires, il sera formé trois groupes de 6 personnes sur un circuit de 11 km avec trois horaires différents : 13h30, 14h et 14h20.Tarif : adhésion 2021.Inscription obligatoire : 02 40 91 00 55.

8 ESTUAIRE # 1567 93 au 9 FÉVRIER 2021

Page 6: DANIEL - Estuaire Saint-Nazaire

portrait

UN COMBAT PERMANENTMatthis impressionne les autres nageurs. Il ressent rarement la fatigue. « C’est lié à son hyperactivité », soutient son entraîneur. Le jeune champion s’entraîne quatorze par semaine à l’Aquaparc ou à la piscine de la Bouletterie, sans compter les séances de musculation en salle de sport. « Ce sont les seuls partenaires que nous avons. Les gérants d’Atlantic Form nous mettent gratuitement à disposition leur salle et les équipements. Par contre, c’est nous, les parents, qui payons son entraîneur sur ces heures de muscula-tion. » Sponsors et partenaires ne se bousculent pas à la porte des sportifs de haut niveau en sport adapté. Et malgré tous ses résultats** depuis plusieurs années, Matthis ne touche aucune prime de compétition***. « On les met souvent à l’honneur. C’est flatteur mais ça s’arrête là », regrette Charline Daniel. En 2019, la Ville de Saint-Nazaire lui attribue le titre de Sportif de l’année dans la catégorie Elite. Au delà-du sport, « il est actuellement en IME (NDLR, institut médico éducatif). Mais en septembre c’est terminé. Son dernier stage en Esat a été annulé (NDLR, Établissement et service d'aide par le travail, un établissement médico-social de travail protégé, réservé aux personnes en situation de handicap et visant leur insertion ou réinsertion sociale et profes-sionnelle). Et pour le moment, comme pour de nombreux jeunes, la situation est anxiogène ». Sa mère aimerait un coup de pouce pour lui trouver un stage professionnel.

Les résultats sportifs de Matthis sont à l’image des victoires des différents combats que ses parents mènent depuis qu’ils l’ont adopté lorsqu’il avait 22 mois. « On se doutait qu’il avait un certain retard, on l’a fait diagnostiquer. On nous disait qu’il ne pouvait rien faire. Puis il a fallu se battre pour lui trouver des structures, maintenant on doit se battre pour sa vie professionnelle. »Pour autant Matthis est assez auto-nome. « Il a réussi à passer son permis de conduire. C’est une grande fierté. » Malgré un avenir professionnel incertain, une épidémie qui impacte les compéti-tions sportives, le jeune Nazairien et son entraîneur ne cachent pas leur ambition : les Jeux olympiques de Paris en 2024. • Guillaume Bernardeau* Voir Archive Estuaire Décembre 2019 : http://www.estuaire.org/agir/sport/2019/12/lacces-a-leau-pour-tous/** Il est champion de France natation sport adapté 100 et 200 papillon, médaillé d’argent 50 m papillon, et de bronze en 200 m et 400 m nage libre.*** Les stars de la natation française en comparaison avec les autres sports touchent en moyenne 1 500 à 2 000 € par mois, selon un article du Figaro de 2015, l’essentiel de leurs revenus venant des contrats publicitaires.

Le jeune Nazairien de 22 ans atteint de trouble envahissant du développementa battu le record de France du 200 mètres papillon en sport adapté.

Un record de plus à son palmarès. Portrait.

Matthis Daniel,l'infatigable nageur

2 minutes, 29 secondes et 76 centièmes. C’est le temps réalisé par Matthis Daniel au 200 m papillon lors du Meeting qui s’est déroulé le dimanche 24 janvier dernier à Nantes. Mais, surtout, cet athlète nazairien vient de battre le record de France de natation en sport adapté. Une performance qui doit servir de « base de travail et qu’il faudra encore améliorer pour espérer marquer des points lors du prochain cham-pionnat du monde qui a lieu au Brésil à l’automne prochain, si ce n’est pas annulé pour des raisons de Covid », soutient son entraîneur Steven Maillard, salarié du club Handi’Nat de la région nazairienne*. Un exploit d’autant plus impressionnant que Matthis Daniel a nagé avec les valides. Depuis neuf ans, l'entraîneur s’occupe de ce grand gaillard de 22 ans atteint d'une forme légère de trouble envahis-sant du développement, plus communé-ment appelé TED. « Il est atteint par une forme légère d’autisme avec un certain retard mental et une hyperactivité. Il a une compréhension littérale des consignes. Il ne comprend que les mots au premier degré, explique-t-il. Il faut donc savoir adapter son discours, trouver les bons mots pour qu’il comprenne ce qu’il faut faire. » Sa mère, Charline Daniel, illustre ces moments d’incompréhension liés à son handicap. « Lors d’une séance d’en-traînement, son entraîneur lui disait qu’il voulait qu’il soit fatigué à la fin. Matthis ne comprenait pas. Steven voulait simple-ment lui dire de se dépasser dans l’effort. Matthis lui répondait que lorsqu’il est fatigué il va se coucher », raconte-t-elle, tout sourire.

SE FAIRE ACCEPTERCe travail patient et de longue haleine débouche aujourd’hui sur une profonde complicité. « Quand Steven a dit, c’est comme si Dieu avait parlé », s’amuse à dire la mère de Matthis. « Et c’est la même chose avec Bertrand Sébire, le respon-sable du pôle France de natation sport adapté. » Ce dernier l’avait repéré lors d’un stage à Angers alors qu’il avait seule-ment 13 ans. « On nous disait qu’il fallait lui trouver un club et un entraîneur. Mais on ne voulait pas de lui à l’époque. Il a fallu l’intervention de Bertrand pour qu’il soit accepté. Les clubs locaux étaient réservés aux valides », souligne-t-elle. Le handicap, physique ou mental, a toujours effrayé les clubs sportifs. « Avant qu’il fasse de la natation, Matthis faisait du judo dans un club valide à Guérande et c’était déjà la galère pour qu’il soit accepté  », pointe du doigt cette dernière, qui le suit sur la moindre compétition en France ou à l’international. C’est grâce à la bonne volonté d’un jeune maître- nageur, Steven Maillard, que les événe-ments se débloquent. « On m’a proposé de m’en occuper. J’ai dit pourquoi pas ! Il a fallu que j’apprenne à modifier mes méthodes d’apprentissage », raconte ce dernier.

A l'Aquaparc.

10 ESTUAIRE # 1567 113 au 9 FÉVRIER 2021

Page 7: DANIEL - Estuaire Saint-Nazaire

CHRONIQUE

Les remparts de la colère un polar qui a du chien

Bernard Glotin, ancien parolier et journaliste, signe son premier romanchez Palémon. Il nous emmène dans une enquête policière au sein de la cité

médiévale de Guérande.

Et oui, nous en sommes là, à défaut de cinémas ouverts nous regardons les petits écrans. Estuaire a cependant choisi de ressortir de ses archives la critique que

nous avions faite de “Green Book” lors de sa sortie en janvier 2019.Pour ceux qui l'avait raté et pour ceux qui le reverraient bien.

Eté 2020, place Saint-Aubin dans la vieille ville de Guérande. Sous une chaleur étouffante, les touristes assistent à la chute d’une femme, tombée de la nacelle d’une montgolfière. Le capitaine Axel Lourisse et son équipe sont sur l’affaire. Il a l’intuition que cela n’est pas un accident, d’autant plus qu’ils enquêtent déjà sur le meurtre d’une autre jeune femme, elle aussi tombée des remparts quelques jours plus tôt. Pour son premier roman “Les remparts de la colère”, Bernard Glotin signe un polar haletant. « Je voulais dès le début du récit que le lecteur soit plongé dans l’action », déclare-t-il. Un récit qui fait mouche au point que la société d’édition Palémon, spécialisée dans les polars régionaux, lui a décerné un coup de cœur.L’auteur nous brosse une galerie de personnages, attachants parfois cris-pants, nous décrochant même quelques sourires. Il décrit un capitaine de police à l’ancienne et malgré tout bien ancré dans son époque. Divorcé, à l’allure vestimen-taire plus souvent froissée que soignée, le policier vit dans un appartement au cœur de la cité médiévale. Un personnage qui n'est pas sans rappeler son auteur. En effet, l’ancien journaliste Bernard Glotin, qui a vécu cinq ans dans la cité du sel, connaît bien les rues et l’ambiance de cette ville dans la ville. Et c’est au travers du regard d'une chienne nommée Tosca qu’on parcourt ces rues pavées, la truffe au ras du sol, impliquée également

malgré elle dans cette histoire complexe. « Je voulais donner un autre point de vue à mon roman. J’avais peur que cela ne plaise pas, que cela coupe l’élan du lecteur », raconte-t-il. Au contraire, l’effet canin est un pari franchement réussi.Ce premier roman policier s’inscrit natu-rellement dans la plus pure tradition des polars à la française. L’auteur a juste mis une touche de couleur à un récit que l'on peut lire en noir et blanc. Et surtout on a hâte de connaître les nouvelles aventures du capitaine Axel Lourisse. L’auteur le confie : il travaille sur un nouvel épisode. • Guillaume Bernardeau

Les remparts de la colère, ed. du Palémon, 10 €.

Dimanche 7 février à 21h05 sur France 2

Green Book

Dr Don Shirley (magnifique Mahershala Ali) est un pianiste aussi virtuose en clas-sique qu’en jazz. Reconnu dans le monde entier, il est riche, hyper diplômé, beau, élégant. Il est aussi noir, et nous sommes en 1962 aux Etats-Unis. Tony Vallelonga, alias Tony la tchatche (inénarrable Viggo Mortensen dans un rôle à l’opposé du Ben de Captain Fantastic), est un petit videur de cabaret au verbe imagé, populo et à peine truand, macho et affilié au racisme ordinaire du haut de celui qu’il subit en tant qu’Italo-américain. Dr Don Shirley décide de faire une tournée de deux mois dans les Etats du Sud, invité par la bourgeoisie blanche. Peut-être se doute-t-il qu’il aura besoin de gros bras... Toujours est-il que c’est Tony qu’il engage comme chauffeur.Voilà l’employé blanc du Bronx et le patron noir de Manhattan dans leur Cadillac bleue, le Green Book* dans le vide-poche, l’étonnement qu’ils provoquent se trans-formant en incrédulité puis en haine au fur et à mesure que New York s’éloigne. Green Book est une plongée cruelle dans le racisme le plus crasse. Les blancs y applaudissent l’artiste mais lui ferment leurs toilettes, lui interdisent les restau-rants où ils dînent en attendant qu’il se produise, essayent de lui refiler des pianos pourris, le fichent en tôle quand il roule la nuit sans savoir que s’applique le couvre-feu pour les noirs. Tout cela sans

se salir les mains, les serviteurs blancs et noirs s’en chargent à leur place. D’humilia-tions en violences physiques, Don Shirley serre les dents comme si son talent pouvait faire bouger les lignes qu’il bous-cule en jouant de la musique “blanche“. Quant à Tony, les doigts toujours gras de poulet frit et les poings en avant, il fait son boulot et défend son patron. Cela pourrait s’arrêter là, comme un film sur la Ségrégation, mais Peter Farrelly (Mary à tout prix) axe son propos sur la rencontre entre un artiste aussi adulé que solitaire et un gars bedonnant nourri au plaisir, un ascète cultivé qui panse ses blessures au bourbon et un inculte qui sait vivre. La rencontre improbable de ces deux “pas comme il faut” qui apprennent à se connaître, un peu, et à s’éduquer mutuellement, beaucoup. A se respecter, surtout, et à laisser l’affection naître.Entre pure comédie et drame social, Green Book est une réussite d’humour et d’émotion, de tendresse et de colère. Il se dit que la fiabilité de ce biopic laisserait à désirer – nous ignorons le fin mot de l’his-toire –, nous préférons donc en garder la touchante fiction. D’une grande classe. • Mireille Peña* Annuaire des hôtels acceptant les “gens de couleur” pendant la Ségrégation, pour qu’ils puissent passer de « bonnes vacances ».

leZOOM

(Etats-Unis 2019) biopic de Peter Farrelly avec Viggo Mortensen, Mahershala Ali, Linda Cardellini. Durée : 2h10.

CInéma

Bernard Glotin et sa chienne Tosca.

12 ESTUAIRE # 1567 133 au 9 FÉVRIER 2021

Page 8: DANIEL - Estuaire Saint-Nazaire

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