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SÉLECTION DES ANALYSES DU CENTRE DE DOCUMENTATION DE LA SOFCOT 181 Outcome of pectoralis major transfer for the treatment of irrepa- rable subscapularis tears B. JOST, G.J. PUSKAS, A. LUSTENBERGER, C. GERBER J Bone Joint Surg (Am), 2003, 85, 1944-1951. La rétraction capsulaire par thermocoagulation ne s’applique pas aux instabilités multidirectionnelles ou volontaires Les auteurs canadiens de Toronto ont voulu évaluer l’efficacité de la rétraction capsulaire de l’épaule par thermocoagulation dans le traitement des instabilités multidirectionnelles. Ils ont opéré de manière consécutive dix-neuf patients. Un pro- gramme de rééducation d’une durée d’un an avait échoué dans tous les cas. Le trouble prédominant était l’instabilité, la douleur un critère d’exclusion. La technique opératoire est décrite : position demie assise, généra- teur thermique à ultrasons introduit par voie antérieure au-dessus du sous scapulaire et coagulation en un seul passage. En postopératoire, l’immobilisation dans une écharpe a été maintenue trois semaines. L’âge moyen des patients était de 19 ans et treize des dix neuf étaient de sexe féminin. L’origine de l’instabilité était pour moitié traumatique, 4 patients pouvaient reproduire leur instabilité de manière volontaire, mais aucun n’était « un luxeur » habituel. Quatre patients avaient une luxation multidirectionnelle sans aucune prédominance, cinq autres avaient plutôt une luxation postérieure et les dix autres plutôt antérieure. Il y eut neuf récidives de luxation récidivante au bout de neuf mois : les cinq patients qui avaient plutôt une instabilité postérieure, deux sur les quatre luxations multidirectionnelles et deux sur les dix luxations antérieures. De même, les quatre patients qui avaient une luxation volontaire ont tous récidivé. Sept patients sur neuf ont été opérés : dans tous les cas la capsule était très anormale, épaisse, friable et parfois trouée. Quatre patients ont souffert de paresthésie dans le territoire du nerf axillaire et d’une perte de mobilité de l’épaule. En fait tous les patients ont perdu de la mobilité en rotation interne et externe. En conclusion, les auteurs pensent que la technique mérite d’être revue et améliorée et qu’elle est en tout cas contre-indiquée en cas d’instabilité postérieure ou multidirectionnelle ou volontaire. Thermal capsular shrinkage for treatment of multidirectional instability of the shoulder A. MINIACI, J. MCBIRNIE J Bone Joint Surg (Am), 2003, 85, 2283-2287. Dans les brièvetés radiales, une broche centromédullaire guide efficacement la distraction Les auteurs ont réalisés entre 1994 et 1999, 10 allongements pro- gressifs de l’avant-bras chez 7 enfants (1 garçon et 6 filles) pour des raisons esthétiques ou fonctionnelles. La main bote radiale est la cause principale (4 allongements chez 3 enfants), avec une impossibilité de toilette intime dans les formes bilatérales. Les autres causes sont : maladie de Madelung, hypoplasie cubitale, séquelle d’ostéomyélite et maladie exostosante. Il y a eu 6 côtés droits et 4 gauches (3 cas bilatéraux). L’allongement a toujours porté sur un seul os, radial 3 fois et ulnaire 7 fois. L’âge opératoire est en moyenne de 10,9 ans (de 6,8 à 14,8 ans). L’os est dépériosté, ostéotomisé transversalement et raccourci en cas de déformation angulaire. Une broche centromédullaire unique a été mise en place dans 8 cas et complétée dans 2 cas par une broche alignant le poignet. Un orthofix avec 2 fiches bicorti- cales proximales et distales assure l’allongement. Le périoste et la peau sont suturés. La distraction débute aux 3°-7°jour, au rythme de 0,5 mm deux fois par jour avec contrôle radio tous les 15 jours. Le fixateur est enlevé à consolidation osseuse, la broche centromédullaire est laissée en place. Ils n’ont pas eu de complications per et postopératoires majeures. Un cas d’infection sur fiches a guéri par soins locaux. Une griffe d’un doigt avec raideur du coude a cédé par arrêt transitoire de l’allongement et rééducation. Un syndrome douloureux a régressé partiellement par arrêt de la distraction et a cédé à l’ablation du fix- ateur. Il n’existe pas de déviation angulaire secondaire. Quatre retards de consolidation ont justifié une greffe osseuse. La durée moyenne de l’allongement est de 35,6 ± 14,5 jours (de 17 à 56 jours). L’index moyen de consolidation est de 59 ± 22,2 jours par cm. L’allongement moyen est de 30,8 ± 13,6 mm (de 12 à 52 mm). L’esthétique a toujours été améliorée. Les soins de toilette ont été possibles. Deux enfants (3 allongements) ont une mobilité meilleure. Un enfant, séquelle d’ostéomyélite, garde une douleur et un manque de force. Les auteurs, avant 1994, réalisaient ces allongements avec la même technique mais sans broche centromédullaire. Celle ci per- met un allongement plus important avec moins de retards de con- solidation ou de pseudarthroses, ce qui permet d’éviter la greffe systématique. Dix-huit références. Commentaires : excellent article, bien rédigé et illustré. Progressive forearm lengthening with an intramedullary guidewire in children F. LAUNAY, J.L. JOUVE, E. VIEHWEGER, J.M. GUILLAUME, M. JACQUEMIER, G. BOLLINI J Pediat Orthop, 2004, 24, 21-25. La synovectomie arthroscopique doit prouver sa supériorité dans le traitement du poignet rhumatismal Les auteurs (Séoul, Corée) ont pratiqué entre 1997 et 2000 19 syn- ovectomies (18 malades) du poignet sous arthroscopie, dans des cas où les symptômes ne répondaient plus au traitement médical depuis 6 mois. Etaient exclus les cas avec ténosynovite des extenseurs, l’atteinte radiocubitale déjà opérée, les destructions osseuses sévères. Le délai moyen depuis le début de la maladie était de 2,7 ans (1 à 10). Quelques détails opératoires sont donnés. La distension ligamen- taire en suspension du poignet facilite ici les gestes intra-articu- laires. La durée opératoire a été de 50 à 80 minutes écourtée si on peut utiliser la taille maxima d’arthroscope et de rongeur. Les résultats ont été évalués à 29,2 mois de recul (24 è 45) d’après 3 critères. La douleur, notée de 1 à 10 a été soulagée chez tous les opérés sauf 2, passant de 8,6 à 3,6 en moyenne à 1 an, mais remontant à 4,4 au dernier examen.

Dans les brièvetés radiales, une broche centromédullaire guide efficacement la distraction

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SÉLECTION DES ANALYSES DU CENTRE DE DOCUMENTATION DE LA SOFCOT 181

Outcome of pectoralis major transfer for the treatment of irrepa-rable subscapularis tears

B. JOST, G.J. PUSKAS, A. LUSTENBERGER, C. GERBERJ Bone Joint Surg (Am), 2003, 85, 1944-1951.

La rétraction capsulaire par thermocoagulation ne s’appliquepas aux instabilités multidirectionnelles ou volontaires

Les auteurs canadiens de Toronto ont voulu évaluer l’efficacité dela rétraction capsulaire de l’épaule par thermocoagulation dans letraitement des instabilités multidirectionnelles.Ils ont opéré de manière consécutive dix-neuf patients. Un pro-gramme de rééducation d’une durée d’un an avait échoué danstous les cas. Le trouble prédominant était l’instabilité, la douleurun critère d’exclusion.La technique opératoire est décrite : position demie assise, généra-teur thermique à ultrasons introduit par voie antérieure au-dessusdu sous scapulaire et coagulation en un seul passage. Enpostopératoire, l’immobilisation dans une écharpe a été maintenuetrois semaines. L’âge moyen des patients était de 19 ans et treizedes dix neuf étaient de sexe féminin.L’origine de l’instabilité était pour moitié traumatique, 4 patientspouvaient reproduire leur instabilité de manière volontaire, maisaucun n’était « un luxeur » habituel. Quatre patients avaient uneluxation multidirectionnelle sans aucune prédominance, cinqautres avaient plutôt une luxation postérieure et les dix autresplutôt antérieure.Il y eut neuf récidives de luxation récidivante au bout de neufmois : les cinq patients qui avaient plutôt une instabilitépostérieure, deux sur les quatre luxations multidirectionnelles etdeux sur les dix luxations antérieures. De même, les quatrepatients qui avaient une luxation volontaire ont tous récidivé.Sept patients sur neuf ont été opérés : dans tous les cas la capsuleétait très anormale, épaisse, friable et parfois trouée.Quatre patients ont souffert de paresthésie dans le territoire du nerfaxillaire et d’une perte de mobilité de l’épaule. En fait tous lespatients ont perdu de la mobilité en rotation interne et externe.En conclusion, les auteurs pensent que la technique mérite d’êtrerevue et améliorée et qu’elle est en tout cas contre-indiquée en casd’instabilité postérieure ou multidirectionnelle ou volontaire.

Thermal capsular shrinkage for treatment of multidirectionalinstability of the shoulder

A. MINIACI, J. MCBIRNIEJ Bone Joint Surg (Am), 2003, 85, 2283-2287.

Dans les brièvetés radiales, une broche centromédullaire guideefficacement la distraction

Les auteurs ont réalisés entre 1994 et 1999, 10 allongements pro-gressifs de l’avant-bras chez 7 enfants (1 garçon et 6 filles) pourdes raisons esthétiques ou fonctionnelles. La main bote radiale estla cause principale (4 allongements chez 3 enfants), avec uneimpossibilité de toilette intime dans les formes bilatérales. Lesautres causes sont : maladie de Madelung, hypoplasie cubitale,séquelle d’ostéomyélite et maladie exostosante. Il y a eu 6 côtésdroits et 4 gauches (3 cas bilatéraux). L’allongement a toujours

porté sur un seul os, radial 3 fois et ulnaire 7 fois. L’âge opératoireest en moyenne de 10,9 ans (de 6,8 à 14,8 ans).L’os est dépériosté, ostéotomisé transversalement et raccourci encas de déformation angulaire. Une broche centromédullaireunique a été mise en place dans 8 cas et complétée dans 2 cas parune broche alignant le poignet. Un orthofix avec 2 fiches bicorti-cales proximales et distales assure l’allongement. Le périoste et lapeau sont suturés.La distraction débute aux 3°-7°jour, au rythme de 0,5 mm deuxfois par jour avec contrôle radio tous les 15 jours. Le fixateur estenlevé à consolidation osseuse, la broche centromédullaire estlaissée en place.Ils n’ont pas eu de complications per et postopératoires majeures.Un cas d’infection sur fiches a guéri par soins locaux. Une griffed’un doigt avec raideur du coude a cédé par arrêt transitoire del’allongement et rééducation. Un syndrome douloureux a régressépartiellement par arrêt de la distraction et a cédé à l’ablation du fix-ateur. Il n’existe pas de déviation angulaire secondaire. Quatreretards de consolidation ont justifié une greffe osseuse. La duréemoyenne de l’allongement est de 35,6 ± 14,5 jours (de 17 à56 jours). L’index moyen de consolidation est de 59 ± 22,2 jours parcm. L’allongement moyen est de 30,8 ± 13,6 mm (de 12 à 52 mm).L’esthétique a toujours été améliorée. Les soins de toilette ont étépossibles. Deux enfants (3 allongements) ont une mobilitémeilleure. Un enfant, séquelle d’ostéomyélite, garde une douleuret un manque de force.Les auteurs, avant 1994, réalisaient ces allongements avec lamême technique mais sans broche centromédullaire. Celle ci per-met un allongement plus important avec moins de retards de con-solidation ou de pseudarthroses, ce qui permet d’éviter la greffesystématique.Dix-huit références.Commentaires : excellent article, bien rédigé et illustré.

Progressive forearm lengthening with an intramedullaryguidewire in children

F. LAUNAY, J.L. JOUVE, E. VIEHWEGER, J.M. GUILLAUME,M. JACQUEMIER, G. BOLLINIJ Pediat Orthop, 2004, 24, 21-25.

La synovectomie arthroscopique doit prouver sa supérioritédans le traitement du poignet rhumatismal

Les auteurs (Séoul, Corée) ont pratiqué entre 1997 et 2000 19 syn-ovectomies (18 malades) du poignet sous arthroscopie, dans descas où les symptômes ne répondaient plus au traitement médicaldepuis 6 mois.Etaient exclus les cas avec ténosynovite des extenseurs, l’atteinteradiocubitale déjà opérée, les destructions osseuses sévères. Ledélai moyen depuis le début de la maladie était de 2,7 ans (1 à 10).Quelques détails opératoires sont donnés. La distension ligamen-taire en suspension du poignet facilite ici les gestes intra-articu-laires.La durée opératoire a été de 50 à 80 minutes écourtée si on peututiliser la taille maxima d’arthroscope et de rongeur.Les résultats ont été évalués à 29,2 mois de recul (24 è 45) d’après3 critères.La douleur, notée de 1 à 10 a été soulagée chez tous les opérés sauf2, passant de 8,6 à 3,6 en moyenne à 1 an, mais remontant à 4,4 audernier examen.