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Date : 03/04 MARS 18 Journaliste : Emmanuelle Pays ... · Dans le « mouli n », un e vieill e bâtisse de 1833 refaite à neuf au coeur du village , les éducatrices ont une « réunion

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Date : 03/04 MARS 18

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 91467

Journaliste : EmmanuelleLucas

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« Nous essayonsde reconstruiredes histoires familialesUn jour,un lieu.Dans son villagede Soissons (Aisne),la fondation Actionenfance accueille60 frères et soeursconfiés par lajusticeet l'Aide socialeà l'enfance. L'accueilde type familialdoit aider les enfantsà surmonterdes parcoursdifficiles.Reportage photo :Nicolas Lascourregespour La Croix

Nord

Somme Samt-OQuentinAISNE

Oise

(g- CROIX

— 9 heures.Passage cle relaisentre « édues »

L'heure est au calmeDans les huit pavillonsqui composent levillage de la fondalion Action enfance

de Soissons (Aisne), désormaisseuls des adultes s'activent Unpeu plus tôt, l'agitation régnaitpourtant Les petits, accompa-gnes par leurs éducateurs, col-légiens et lycéens par grappespartaient a l'école

Dans son pavillon coquet etcolore, aux murs décores dedessins d enfants, Sandrine educatrice, débarrasse le petit dejeu-ner Avec Ingrid, Ceciha et Laeti-cia, a tour de rôle, elle veille surcinq «zigotos » ou «p'tits loups »comme elle les appelle Ces cinqfreres et sœurs cabosses par lavie habitent ici depuis plusieursannees, sur decision de justiceLeurs parents n'ont qu'un droitde visite limite, en presence dedeux educatnces une fois parmois II y a Clement 13 ans,qui passe la semaine en insti-tut médico-éducatif et rentre auvillage seulement le week endCamille, ll ans, eleve en sixièmea Soissons - « qui a eu droit aux

Le village d'Action enfance de Soissons comprend dix maisons.

félicitations de ses professeurs aupremier trimestre » expliquentles educatrices pas peu fieres -Arthur, 9 ans, qui est scolarise enclasse pour l'inclusion scolaire(Chs) Aurelie, 5 ans Sophia,3 ans Leur petite sœur de 2 ansarrive la semaine prochaine

« Bonjour ' » Un bruit de valisea roulettes se fait entendre In-grid arrive Elle passera la jour-nee avec Sandrine, puis prendrala relevé pour la nuit On défaitpuis refait le lit dans la chambredes « educs » installée au rez-de-chaussée

Toutes deux aiment leurmetier pas comme les autresAfin de reparer ces enfantsmalmenés par la vie, les educatrices les entourent vingtquatre heures sur vingt-quatre etsept jours sur sept Elles serelaient donc par roulementsde deux nuits consécutives, cequi suppose de grosses conces-sions sur leur vie privee «J'aidit au revoir a mon fils dimanchesoir et je le retrouve ce soir»,résume Sandrine

_9h30.« Reconstruireune histoirefamiliale »

Dans son bureau, la directriceaccueille ses visiteurs avec unlarge sourire Depuis quèlquessemaines, Helene Guilbert est ila tête de cette PME qu'est aussile village d'enfants Cette jeunefemme aux yeux verts pétillantset a la bonne humeur contagieuseconnaît les lieux comme sa pocheelle y a ete chef de service pendantsix ans «Pour moi, la famille et lafratrie ont un vrai sens Le fait depermettre a ces enfants places degrandir avec leurs freres et sœursest un tres beau projet »D autantque selon elle la formule donnedes resultats. «Les enfants quiarrivent ici sont plus vite apaisesque dans d'autres types d'etabhssements »

Pour autant, le lien familial, treséprouve est souvent fragile «Lesenfants que nous recevons ont eu,pour certains, des parcours tres

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Arthur, 9 ans, vit dans l'un des pavillons avec ses quatre frère et sœurs.

« Une arrivée esttoujours compliquéeà gérer. Les enfantssont perdus. Parfois,ils n'ont même pas eule temps d'apporterleurdoudou.»

heurtés, reprend Hélène. Ils arri-vent souvent de différents foyerset familles d'accueil. Les membresd'une fratrie ne se connaissent pasforcément beaucoup. Leurs lienssont donc à construire. » Cela sup-pose du temps, de savants dosageset une attention constante. Ilfaut souvent apprendre aux fillesaînées à ne plus être la « petitemère » de la fratrie. Dans d'autrescas, il faut séparer temporaire-ment les membres d'une fratrie, letemps que frères et sœurs s'appri-voisent. «Le lien fraternel n'est pasinné. Il se constitue avant tout

grâce à des souvenirs parta-gés, explique encore Hélène Guil-bert. Nous essayons donc de recons-truire une histoirefamiliale. Nousconstituons par exemple, pourchaque fratrie, un album de photosde famille qui accompagnera lesenfants toute leurvie. Laplupartn'en ont pas eujusque-là. »

10 heures.Le prestige dèréparer les vélos

Le garage de Franck et Brunoest impeccable. «Les enfants n'ontpas le droit d'y entrer», expliqueFranck, ancien ouvrier d'une car-tonnerie voisine, devenu agentd'entretien. Avec son collègueBruno, lui aussi ancien ouvrier, ilveille à l'entretien des locaux etjouit d'un prestige particulier auxyeux des enfants : il sait en effetréparer les vélos. Une compé-tence appréciée comme il se doit.« Après l'école, Hy a toujours desgamins qui se regroupent à l'entréedu garage», raconte Franck.

Les deux as du bricolage ne seprivent pas de leur montrer com-ment ils réparent, peignent, bri-colent. «Du coup,pour les enfants,c'est aussi l'occasion de nous ra-conter leurs petites histoires. Jeles soupçonne parfois de dégonflerleurspneus exprès pour venirà l'atelier», rigole Franck.

Les deux compères sont aussicharges de veiller sur les ani-maux de la ferme pédagogiquesituée tout au fond du village.Ici, quatre ânes, des chèvres,cinq boucs et onze moutons noirsd'Ouessant vivent sous l'oeil desfratries. « Les enfants s'y intéres-sent moins qu'avant, se désoleFranck. Peut-être ont-ils peurde prendre un coup de sabot?»

ll heures.La«réud'orga»,un tempsd'échanges

Dans le « moulin », une vieillebâtisse de 1833 refaite à neuf aucoeur du village, les éducatrices

ont une « réunion d'organisa-tion ». La * ren d'orga », pour lesinitiés. Histoire de partager cequ'elles ont sur le coeur. Car iln'est pas toujours simple de sa-voir quoi dire, de trouver la justedistance entre elles et eux, cespetits qu'elles connaissent si bienet qui en même temps ne sontpas leurs enfants. «Nous leur te-nons un discours très clair: noussommes là pour les aider à repar-tir chez leurs parents un jour,pas pour nous substituer à eux»,explique Ingrid.

Les relations ne sont d'ailleurspas toujours faciles. * On s'est prisdes carnets de santé dans la tête!»,sourit sa collègue Cécilia. Touteséclatent d'un rire entendu.

Au menu des discussions dujour, la situation d'une fratriedont la maman est sur le point dedécéder. Que dire aux enfants ?L'éducateur peut-il se permettrede partager un sentiment reli-gieux? Puis vient dans l'échangel'arrivée de Marie, la petite soeurde Camille, Arthur et les autres,le samedi suivant. L'équipe s'at-

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repèresSoixante-dix ans d'histoire

Les villages d'enfants sont nésdans l'après-guerr* La Francecompte alors dè nombreux or-phelins confiés à des foyers oudes familles d'accueil. La plu-part d'entre eux sont séparésde leurs frères et sœurs, car leslieux d'accueil fonctionnentpar tranche d'âge.

Afin de ne pas imposer aux en-fants cette deuxième séparrlion, une idée, née en Autricheen 1948, retient l'attention.En effet, Hermann Gmeinerfonde une « République desenfants » qui accueille les fra-tries dans un village, à Inist.Le premier village d'enfantsest né.

F,n 1953. Gilbert Cotteaufonde, sur le modèle autri-chien, l'association SOSVillages d'enfants.

En 1958, Suzanne Massoncrée Action enfance sur lamême intuition.

Aii)oura nui, les villages d'en-fants accueillent des enfantsplacés sur décision de justice

et confiés par l'Aide sociale àl'enfance. Cet accueil de typefamilial se situe entre les fa-milles d'accueil et les maisonsd'enfants à caractère social(Mecs). Les enfants vivent enpetits effectifs dans des mai-sons et sont encadrés par deséducateurs familiaux, septjours sur sept.

La fondationAction enfance

Action enfance accueille750 enfant» placés dans lesll villages et 4 foyers que gèrel'association. Un douzièmevillage doit ouvrir prochaine-ment en Gironde.

En moy«"""> les enfants sontaccueillis pendant cinq ans,contre dix-huit mois enmoyenne nationale.

La fondation est financéeà 79 % par des fonds publicset à 21 % par l'appel à la géné-rosité du public. Les donsservent à financer des activi-tés et vacances pour les en-fants. L'argent public, versépar les départements à hau-teur de 60 000 € par enfantet par an, finance les besoinsessentiels (logement, nourri-ture, encadrement, etc).

tend à des nuits courtes. « Unearrivée est toujours compliquéeàgérer. Les enfants sont perdus.Parfois, ils n'ont même pas eu letemps d'apporter leurdoudou »,explique Cécilia.

Ses collègues opinent. «Lesplacements d'urgence sont lespires. Souvent, les enfants arri-vent directement de l'école, accom-pagnés par un réfèrent de l'Aidesociale à l'enfance. » Toutes leséducatrices sont d'accord surun point : «Après quèlques moisau village, leurs comportementsévoluent nettement. »

13 h 30.Pause méridienne

Dans le pavillon de Sandrineet Ingrid, les enfants sont de re-tour de l'école. Ils ont déjeuné.Camille, une jolie fillette avecune queue-de-cheval, pianotesur un ordinateur. Arthur etAurélie jouent aux Playmobildevant la télé. La plus petite,Sophia, est déjà repartiechez l'ophtalmologiste.

—16 heures.Un retourdu tribunaléprouvant

Un monospace chargé d'enfantsfait demi-tour dans l'allée princi-pale puis se gare. Les mines sonttirées. Deux éducatrices, Char-lotte et Alexandra, sortent du vé-hicule, ainsi que la psychologue.Les enfants suivent. « Tout s'estbien passé, sourit Alexandra. Lejuge a bien écoute tout le monde. »La petite troupe revient du tribu-nal de Saint-Quentin-en-Yvelines.Comme le veut la loi, tous les ansou tous les deux ans, le juge pourenfants réévalue les décisions deplacement. C'est un moment dé-licat, notamment parce que lesenfants revoient leurs parents.« Les nuits précédentes, ils ne dor-ment pas très bien, car ils ne saventpas où ils vont se retrouver», glisseAlexandra. Cette fois, le juge adécidé que les enfants resteraientdeux ans de plus ici.

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La fratrie d'Arthur a été placée ici Hy a plusieurs années, sur décision de justice. Qu

516 :!««'"rArthur et sa sœur aînée Camille, studieuse éléve de sixième, devant la télévision.

V

IBit

La petite troupe, épuisée, sedirige vers son pavillon. Kevin,7 ans, les accueille avec un grandrire édenté. «Lapetite souris vapasser ce soir », réplique Alexan-dra. À peine son sac à main posésur la table de la cuisine, elle seretrouve avec deux carnets deliaison scolaires sous le nez. « De-main, les cours finissent à IS h 30,tu dois signer là. » Lise et Laurasont soeurs et vivent au villaged'enfants depuis plusieurs années.Elles filent vite à l'étage, raviesde montrer la jolie chambrequ'elles partagent.

«Regarde, Hy a même des vo-lets électriques, s'esclaffe Lise. En

plus, on partira peut-être à NewYork avec Marine et Charlotte,nos éducatrices. » Marine modèreles enthousiasmes. «Notreprojetdoit d'abord être retenu par la fon-dation. » Sur ses fonds propres,Action enfance tente, en effet,de financer un voyage par fratriependant la durée de son place-ment. «Moi, j'espère nepas reveniraussi grosse qu'une Américaine »,glisse Laura, riant sous cape.

Toutes deux sont collégienneset ont de très bonnes notes. Dequoi rêver d'être un jour coif-feuse pour l'une, esthéticiennepour l'autre. Leur vie au villaged'enfants leur plaît. « On a toutce qu'il faut ici », explique Lise,

en montrant sa collection dechouchous, élastiques, peigneset brosses. « Avec mon argent depoche, j'ai même pu m'acheterune lampe avec des paillettes quitourbillonnent et unpunching-ballpour me calmer. » Au rez-de-chaussée, Alexandra commenceà préparer le dîner. Tartepoivron-courgettes au menu.

18 heures.Des invitéessurprises

Dans l'autre pavillon, San-drine et Ingrid ont des invitéessurprises. Fanny et Lola, une

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laire éducatrices veillent à tour de rôle sur ces cinq « zigotos ».t u— ,-Jtt. -f

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'ntôt, la benjamine âgée de 2 ans rejoindra Aurélie, 5 ans, et toute la fratrie.

vingtaine d'années chacune,sont venues dire bonjour à leursanciennes « éducs ». L'une etl'autre vivent toujours à Sois-sons. La première est serveuse,l'autre s'occupe de leur mère,malade. Volubile et élégante, elleraconte ses mésaventures fami-liales sur le ton de la plaisanterieet, au passage, demande conseilà Ingrid. « Quand vais-je arrêterde materner maman ? » Ingridl'écoute avec douceur. Sans ju-ger, sans s'immiscer dans seschoix. Tout juste lui conseille-t-elle de ne pas trop s'oublier, « Pasde danger, rit Fanny. Je suis jeuneencore. J'ai le temps dépasser leconcours de la gendarmerie que

je voulais réussir avant de rentrerchez maman. »

Pour les petits, c'est l'heure dubain désormais. Ils protestent.Aurélie n'en ouvre pas moins lebal. Dix minutes plus tard, proprecomme un sou neuf, elle descendjouer avec de la pâte à modelersur la table de la cuisine, viterejointe par Arthur.

Sandrine rentre à la mai-son, Sophia dans les bras. « Onfl trouvé de belles lunettes enville!», s'exclame l'éducatrice, leton victorieux. « Comme nous dé-pendons de la CMU, nous n'avonspas forcément un grand choix, maisj'ai quand même trouvé une mon-ture légèrement différente

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Sortie en ville pour Sophia, 3 ans, afin de choisir sa toute première paire de lunettes.

L'heure du coucher a sonné pour Arthur et ses frère et sœurs.

Ide celles de ses sœurs. » Un

quart d'heure plus tard, Astridfile récupérer l'aînée à son coursde handball.

19 heures.Autour cle la table,les rires fusent

«Jefais une petite sauce auroquefort?» Sandrine prépare ledîner. Maintenant, tout le mondeest installe autour de la grandetable de cuisine. Les enfants ontmis le couvert et s'apprêtent àengloutir un bon rôti-purée-hari-cots. «Nous essayons de leur don-ner de la qualité, explique San-

drine, qui, de l'avis général, estle cordon-bleu de la maisonnée.Au début, les petits n'avaient pasl'habitude de mâcher de la viandepar exemple. Peu à peu, ils s'ysont faits. » Pourtant, le budgetest ultra-serré : 6 € par jouret par enfant.

Autour de la table, les riresfusent. L'ambiance est cha-leureuse. On parle des projetspour la semaine. Camille ira auconcert de Grand Corps Maladeavec Sandrine, grâce « aux tarifsconsentis par la municipalité».Dans les couloirs du village, lamusique sert souvent à exprimerles sentiments. Frère et soeur,chanson extraite de la comédie

musicale Le Soldat rose, a récem-ment supplanté Papaoutai deStromae en tête des « tubes »préférés des enfants, racontentles éducatrices.

_ 20 h 30.Un dernier bisou

«Au lit!» Les dents brossées,l'histoire du soir choisie dans labibliothèque, les enfants mon-tent l'escalier pour un dernierbisou. Ingrid a installe Sophiadans le bac à linge et la montecomme une princesse jusqu'àsa chambre. La journée doit finiren beauté.Emmanuelle Lucas