d’un Jeune TANGEROIS - Colonel BouzianeAïcha Bent Abdelghafour SMOUN , Qui avait Perdu son Premier Bébé après un Accouchement difficile , Avait des Inquiétudes pour cette nouvelle

Paysages de la Vie d’un Jeune Tangérois

1

PAYSAGES de la VIE

d’un Jeune TANGEROIS

Abdeslam BOUZIANE

Biographie Personnelle de ma

Jeunesse

RABAT - 2018


2

PREFACE

Ceci est un « Extrait » des Pages

de la « Vie Réelle »

d’un « Jeune Tangérois » de Souche,

Amoureux de son « Pays »

et de son « Roi » :

Après l’Obtention d’un « BAC »

Math. Elem. , avec Mention,

et l’Exercice, Pendant

« Cinq Années et Demie » ,

des Merveilleuses Fonctions

d’un Superbe « INSTITUTEUR » Modèle,

Diplômé de « l’Ecole Normale »

de Aïn Sebaa , à Casablanca,


3

Ce Jeune Tangérois

« DECIDA » un Jour,

comme par Enchantement,

de « Tout Abandonner »

Et de Partir, un « 1er Juillet 1956 » ,

pour Répondre à

L’Appel du « 14 Mai »

de « Feu S.M. Le Roi MOHAMED V »

Et Intégrer

Les « Forces Armées Royales »

( FAR )

de ce « MAROC » Nouvellement

« INDEPENDANT » .


4

Feu S.M. Le Roi MOHAMMED V

Et Feu SAR Le Prince Héritier

Moulay El HASSAN

L’Histoire de ce « Jeune Tangérois »

se Résume comme suit :

Une Education, la Meilleure Possible

pour l’Epoque d’Alors,

Un Instituteur, Dévoué à sa Mission

d’Enseignant,


5

Un Officier des FAR , au Service Intégral de

son « ROI » .

Ce Jeune Tangérois s’appelait :

« Abdeslam BOUZIANE ».

TANGER : Novembre 1955


6

Un TANGEROIS de SOUCHE

Je suis né à TANGER ,

Cette « Merveilleuse Ville » du Nord du

MAROC, un 24 Janvier 1928 ,

Alors que le « Pays de mes Ancêtres »

Etait sous un Double « PEROTECTORAT » ,

le Français et l’ Espagnol

Et que ma Ville Natale et ses Alentours

Immédiats Constituaient

une « ZONE INTERNATIONALE » ,

Gérée par Cinq « Nations Européennes » .


7

Ma Mère , Aïcha Bent Abdelghafour SMOUN ,

Qui avait Perdu son Premier Bébé

après un Accouchement difficile ,

Avait des Inquiétudes pour cette nouvelle

Naissance, la Mienne ,

à laquelle elle Tenait Enormément .

Elle demanda alors à mon Père,

Abderrahman BOUZIANE,

Un Fonctionnaire Modèle

au « TRIBUNAL MIXTE » de la Zone

Internationale de Tanger,

De faire appel à une « Sage Femme »

Française, Infirmière Diplômée d’Etat,

Pour qu’Elle la Suive pendant les derniers

mois de « Sa Grossesse »

et la Conduise jusqu’à la « Naissance » .


8

Cette Sage Femme s’appelait :

Madame « FOURACE » .

Quand je Naquis ,

J’était un Bébé plutôt Maigre

et plus tard, au fil des ans,

J’étais devenu un Enfant quelque peu

Chétif.

Notre Médecin de famille était

le Docteur MANNI.

C’était un Français de Confession Juive,

domicilié au Marshan .

Son Epouse, Madame MANNI,

était Professeur d’Histoire au Lycée Saint Aulaire de Tanger.


9

Pendant des années,

le Docteur MANNI s’était occupé de moi,

par Amitié pour mon père

et pour notre Famille :

Des Vitamines par Injections

Intramusculaires à périodes rapprochées,

et des cuillerées à soupe d ’Huile

de Foie de Morue,

dont je Retrouve, aujourd’hui encore ,

toute cette Odeur et ce Goût

« Exécrables » .

Monsieur AMOR

Etait ce Grand « INFIRMIER » Tangérois

qui avait pour « Mission »

de m’Administrer

le Traitement du Dr. Manni .


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C’était un Homme dont,

Injustement peut être,

j’ai gardé le plus Mauvais Souvenir.

La Scène se Renouvelait tous les jours,

Inébranlable, Répétitive

vers les « Midi Trente » précis .

Mon Père était de retour de son Travail

et tenait à Assister lui – même

monsieur AMOR,

Notre Infirmier et Ami ,

dans sa délicate Opération .

Monsieur AMOR prenait place

dans le Grand Salon d’honneur,

Avec son superbe Tapis de Rabat

qui couvrait tout le Parterre,

Ses épais matelas de laines

recouverts de Damassés Brodés,

et son Historique Tapis mural

dont les Arcades Colorées

Faisaient le tour du Salon .


11

De Merveilleux et Immenses

Miroirs de Cristal,

Accrochés aux murs , Touchaient presque le

très haut Plafond

de cette Galerie de Cadres dorés

où les Photos de mes Ancêtres

avaient pris place .

Monsieur AMOR s’asseyait

au Centre de la Pièce,

Face à une Table incrustée de Nacre.

Il sortait de sa Trousse d’Infirmier

un Grand Etui en Métal Nickelé,

contenant une Grosse « Seringue en Verre »

et son « Aiguille Perforante »

à gros Diamètre,

et procédait, devant mon Père et moi – même,

à leur « Stérilisation » .

Puis venait l’Heure de la « Guérison »

tant Attendue :

Mes « CRIS » s’entendaient dans

Toute la Maison .


12

MES GRANDS PARENTS

Vous le savez déjà ,

Mon Père était un « TANGEROIS »

de Souche , comme l’a été ma Mère

et tous mes Grands – Parents :

Des Gens très Convenables,

Simples et Pieux , sans plus ,

Eduqués certes et quelque peu

« Modernes » pour leur temps .

« PATRIOTES » , Assurément .


13

Le Grand Père Paternel,

« Abdeslam BOUZIANE »

« CONSUL GENERAL du MAROC »

à « GIBRALTAR »

( de 1899 à 1906 )


14

Sous le Règne du

SULTAN

« MOULAY ABDELAZIZ »

Le Maroc était alors un Pays :

« INDEPENDANT » .

Mission Diplomatique,

Envoyée à Londres en 1902 par :

S. M. Le Sultan Moulay ABDELAZIZ .

Feu le Professeur Abdelhadi TAZI,


15

Historien, Diplomate et Membre de

l’Académie

du Royaume du MAROC,

Rapporte :

« S.M. Le Sultan Moulay ABDELAZIZ ,

Sultan d’un MAROC INDEPENDANT ,

désigna :


16

S.E. Le Caïd Abderrahman Ben ABDESSADAK

,

pour Diriger la Délégation Marocaine

Chargée de Représenter le ROYAUME

aux Importantes Cérémonies du

COURONEMENT

de S.M. Le Roi EDOUARD VII ,

Prévues pour : Le 9 Août 1902 ,

à l’Abbaye de Westminster , à LONDRES .

« S.M. Le Roi EDOUARD VII

Accordait à l’Epoque un Grand Intérêt aux

Questions suivantes :


17

Les Affaires Etrangères (Entente Cordiale)

Les Questions Navales & Militaires.

« Le Rapporteur Marocain des

Evènements de cette MISSION

Etait le Professeur et Ecrivain Tangérois

El Hassan Ben Mohammed EL GHASSAL.

« Arrivés à GIBRALTAR par Bateau,

les Membres de la Délégation Marocaine

Disposaient de DOCUMENTS

d’IDENTIFICATION en « ARABE » ,

Difficilement Interprétables par les

Autorités Britanniques.


18

« Le CONSUL GENERAL du

MAROC à GIBRALTAR,

S.E. Monsieur Abdeslam

BOUZIANE,


19

Prit l’Initiative de Leur

Délivrer, sur Place,

et à Titre Individuel,

un DOCUMENT qui fera

« HISTOIRE »

dans la « DIPLOMATIE

MAROCAINE » :

Le Premier

« PASSEPORT

DIPLOMATIQUE » de

la NATION .


20


21

Après « SEPT – 7 »

Années :

De Bons et Loyaux « Services »

dans la DIPLOMATIE Marocaine

à « GIBRALTAR » ,

Mon Grand Père Paternel ,

Abdeslam BOUZIANE ,

est Nommé, par S.M. Le Sultan

Moulay HAFID ,


22

« AMINE des DOUANES à

TANGER » .

En « 1915 » , Abdeslam

BOUZIANE ,

AMINE des DOUANES à

TANGER ,

Est , cette fois – ci ,

Désigné par S.M. le Sultan

Moulay HAFID


23

Pour « PRESIDER » , du côté

« Marocain » ,

la PREMIERE :

« EXPOSITION

FRANCO-

MAROCAINE »

de CASABLANCA .


24

« DIPLOME de MERITE »


25

Le Grand Père « Maternel »

Abdelkrim Abelghafour SMOUN

Un Jeune « Tangérois » ,

Issu de l’ancienne Bourgeoisie de la

Ville du Détroit ,

Décida , à l’Age de Vingt Ans

( 20 ) ,

d’ « EMIGRER vers l’

EUROPE » ,

et de Chercher le Dépaysement et

, pourquoi pas la Réussite.


26

Il s’Installa en

« France »

Où il obtint la Naturalisation

« Française »

avant de se Fixer à « DINARD » , en

Bretagne ,

où il Passa Plusieurs Années de sa

Vie .


27

Vers la « Quarantaine » ,


28

il décida de Regagner le Maroc

et de s’établir à TANGER , sa

Ville Natale ,

où « il INVESTIT » toutes ses

« ECONOMIES » .

Il « Epousa » ma Grand Mère

Maternelle ,

« Lalla Fatima Del FELLOUS » ,

avec qui il eut « Deux Enfants » :

AÏCHA ( Ma Mère )

ABDELKRIM ( Mon Oncle Maternel

)


29

Mon « Grand Père Maternel » ,

Qui était né en Décembre 1848 à

Tanger ,

Mourut , à Tanger même ,

le 22 Mai 1906 , à l’Age de 58 Ans

.

Ma Mère, AÏCHA, avait alors

« Deux Ans » ,

et mon Oncle ABDELKRIM ne verra le

Jour

que quelques Mois après le « Décès »

de son Père .


30

« FQUIH « DAMIJOU »

Maître d’Ecole

Coranique.

( Le TANGER des Années 30 )

Toute sa Jeunesse,

Mon Père l’a passée dans cette

Merveilleuse Ville du Nord du Maroc,

que l’on qualifiait de Ville du Détroit ,


31

et qui avait eu la Chance de Pouvoir se

Soustraire

Au joug des DEUX PROTECTORATS ,

le Français et l’ Espagnol :

TANGER était une Ville

MAROCAINE,

Placée sous Statut

« INTERNATIONAL » .

« L’ISLAM » ,


32

Comme mon Père l’a vécu à

TANGER ,

Lui , le tout Jeune Gamin ,

et puis tard , Lui , l’Adolescent ,

Avait à peu près cette

ALLURE :

A l’âge de trois ou quatre Ans ,

Mon Père , Abderrahman

BOUZIANE ,

Un fonctionnaire Modèle du Tribunal

Mixte

de la Zone Internationale de TANGER

,


33

Avait pris l’habitude de Confier son

« FILS » ,

pour de Courtes Périodes , au FQUIH

« DAMIJOU » ,

Qui dirigeait une « ECOLE CORANIQUE »

au cœur de la Médina , pas très loin de

chez nous .

L’Ecole était adjacente à la Place de Dar

El Baroud

et faisait Face au plus Ancien

et au plus Célèbre « HOTEL » de la

Ville de l’époque,

« Le CONTINENTAL ».

Mon Père voulait initier son Fils ,

très tôt, à l’Ecriture de l’Arabe

et à l’Apprentissage


34

de quelques « Versets du CORAN » ,

Surtout pas trop longs, disait- il .

Pour ce faire,

mon Père s’était adressé à un Homme

certainement magnifique et respectable,

mais aussi à un monsieur qui s’était

Improvisé « FQUIH » ,

Car avant de s’occuper de son Ecole

Coranique ,

Si DAMIJOU était un MARIN débardeur,

Navigant sur les Péniches du Port de Tanger

,

Responsables du Déchargement

des nombreux Bateaux Etrangers qui jetaient

l’ancre dans la Baie .

Ses nombreuses Années de Marin ,

Transportant de Lourds Fardeaux de Produits

et Equipements importés de Pays

Occidentaux


35

et Fréquentant des Equipages de l’Extérieur,

Lui avaient permis de Comprendre et de

Parler plusieurs Langues Etrangères

dont l’Anglais et le Français .

L’Ecole Coranique de Si DAMIJOU

n’était pas très Grande :

Une Pièce Unique de Dix mètres sur Cinq ou

Six ,

Disposant d’une Très Large Porte ,

Donnant sur l’Extérieur, maintenue toujours

Ouverte

et donnant sur une Rue Piétonnière ,

Face au Portail d’entrée et de sortie de :

l’Hôtel CONTINENTAL.


36

Les ELEVES étaient assis par terre,

en tailleur, sur le Sol recouvert d’une

Natte

en joncs d’osier tressés ( HSSIRA ).


37

Chaque élève disposait de sa Planche en

Bois Personnelle,

« LOUH » , lice et polie ,

sur laquelle il se devait d’Ecrire le Verset

du Coran

que lui aura Dicté le Fquih ,

et qu’il sera Tenu d’Apprendre par

Cœur

et de Réciter de Vive Voix devant le

Fquih .

Si DAMIJOU ,

le Maître , disposait d’une Estrade carrée ,

quelque peu surélevée par rapport aux

élèves ,

une dizaine de centimètres , pas plus .


38

Sur l’estrade en Bois il avait étalé un vieux

Tapis Persan,

recouvert d’une peau de mouton blanche,

reliquat de la dernière fête de l’AID EL KEBIR

.

Un Coussin épais, rembourré de laine,

Lui permettait de s’adosser à un mur

qui avait besoin d’un bon coup de Badigeon.

Si DAMIJOU était un homme très fort et de

grande taille.

Il était toujours habillé d’une longue

« Gandoura » blanche

Qui lui tombait jusqu’aux chevilles,

et Portait en guise de Ceinturon, une

« Courzia » Rouge,

large d’une quinzaine de centimètres.

Cette « Courzia » , en tissus rugueux , était

très longue :

Si DAMIJOU l’enroulait plusieurs fois autour

de sa taille,

comme au temps ou il était Marin

et Transportait de Lourds Fardeaux.


39

Dans cet Environnement Ubuesque,

mon Père avait un Statut Particulier :

Il avait obtenu pour « Son Fils Abdeslam,

le droit de s’assoir sur l’Estrade ,

juste à côté du FQUIH ,

mon « Louh » , Planche de Bois de Hêtre à la

main ,

de la plus petite dimension disponible ,

adaptée à mon Jeune Âge .

Mais à l’exemple de tous les élèves,

il fallait que je lise et répète à haute voix,

des dizaines de fois,

les quelques MOTS qui étaient « tracés » sur

mon « Louh » .

C’était cela la Pédagogie de Fquih

DAMIJOU :


40

La REPETITION « Orale » ,

à longueur de journée ,

des mêmes éléments d’un texte

Coranique .

La Répétition à Haute Voix ,

Imprégnait la MEMOIRE de l’élève et

faisait ,

qu’avec le Temps , des Années le plus

souvent ,

l’Elève « Doué » finissait par Apprendre

par Cœur

et Restituer de vive Voix

les « SOIXANTES VERSETS » du

LIVRE SACRE .


41

L’Elève alors , était

Devenu « FQUIH » lui-

même .

Qu’avait-t-il Appris, qu’avait-t-il

Compris ?

« Qui SAIT ? » .

Fquih DAMIJOU, lui-même était

INCAPABLE

d’ Expliquer valablement le

moindre Verset du CORAN .

Et pourtant il Adorait le Coran.

Il Récitait le CORAN, Il Transmettait

le CORAN aux Jeunes


42

et C’était précisément CELA

qui Constituait désormais son

Importante

« MISSION » à lui .

C’était sa « Nouvelle

MISSION » ,

après Celle de « MARIN » des

Années de sa Jeunesse.

Nous étions là,

Tous assis par terre, en tailleur, les

jambes croisées ,

chacun Récitant, pour lui-même,


43

le Verset de CORAN que le Fquih lui

avait Assigné,

en fonction de sa Progression

Individuelle.

C’était un « Brouhaha » discret.


44

HOTEL CONTINENTAL de TANGER

Il était à peu près Dix Heures du

matin,

L’heure à laquelle les nouveaux

Touristes Britanniques ou Français

devaient quitter l’Hôtel Continental, en

Groupe,

pour débuter la Visite de la Ville de

TANGER.

Fquih DAMIJOU faisait alors Signe

au plus Grand Elève de l’Ecole, toujours le

même,

Pour que celui-ci se lève,

se Positionne en Sentinelle, dehors,


45

Face au Portail de l’Hôtel

Continental.

Il se Prépare à Rendre Compte au

Fquih

de tous les « Déplacements »

potentiels

des Touristes Etrangers dans le

Hall d’Entrée

Et surtout du Moment précis

où Ceux–ci s’apprêteraient à Sortir et

à Quitter l’Hôtel.

« ILS SORTENT ! , crie l’élève .

« PLEASE LOOK HERE ! ou ,


46

« S’IL VOUS PLAIT REGARDER !

Dit l’Elève aux Touristes

Etrangers

en leur indiquant la Porte Grande

Ouverte

de l’Ecole Coranique .

A ce moment là Fquih

DAMIJOU intervient

Directement

pour attirer l’attention des

TOURISTES :

« TKELMOU ! » , dit-il aux

élèves ,

« PLUS FORT ! » .


47

Les Elèves commencent alors à

RECITER leurs Versets du CORAN ,

avec plus d’Enthousiasme et

d’Ardeur :

Des voix Aiguës, des voix Graves,

des Accents Mélodieux d’autres

Tristes et Hargneux,

Face à « l’INJUSTICE HUMAINE » .

Si DAMIJOU contrôle très bien son

Petit Monde

Les TOURISTES s’approchent plus

près de la Porte,

Rentrent quelque peu dans l’Enceinte

de l’Ecole Coranique,

Examinent les « LOUH’s » des plus

jeunes élèves,

Posent des Questions ……


48

La Visite s’est très bien

passée :

les Touristes Apprécient !

Le « Guide Touristique » , un

Marocain Tangérois,

S’approche alors du Fquih

DAMIJOU ,

toujours Assis en Tailleur sur son

Estrade ,

Recouverte d’une peau de mouton

blanche ,

Et lui Glisse dans la Main

Discrètement ,

et en Signe de Remerciement ,


49

Quelques Billets en Monnaie

Etrangère .

Fquih DAMIJOU est

ravi :

« THANK YOU ! - MERCI

BEAUCOUP !

“GOODBYE “, disent les

Touristes.

« AU REVOIR, disent les autres .

Fquih DAMIJOU


50

Achètera des BONBONS pour tous

les Elèves.

Tel était « L’ISLAM »

à la Tangéroise,

L’ ISLAM à la Fquih

« DAMIJOU » ,

Maître d’Ecole

Coranique

de la Ville du Détroit ,

de TANGER ,


51

La Ville au « STATUT

INTERNATIONAL » ,

La Ville connue pour Son

COSMOPOLITISME,

Sa COEXISTANCE

PACIFIQUE entre les

« HOMMES » ,

de toutes « RACES » et de

toutes « RELIGIONS


52

L’ECOLE de

« Monsieur PONCET »

Tanger , Ville

Internationale.

A l’âge de SIX ANS,

Mon Père , Abderrahman BOUZIANE ,

Décida d’Inscrire

son « FILS » Abdeslam , à la plus

Importante :

« ECOLE PRIMAIRE de la VILLE »

.


53

A l’exemple des fils de « Bonnes

Familles Tangéroises » .

L’Ecole « IDEALE » à Tanger

Etait Celle de Monsieur PONCET.

On l’appelait aussi Ecole « FRANCO –

MUSULMANE »

ou Ecole du « MARSHAN » .

Aujourd’hui,


54

avec des Dizaines d’Années

de Recul,

Je Peux Témoigner du Fait

que la Majorité des Intellectuels

Tangérois,

Comme la Majorité des Nationalistes

Tangérois,

Qui avaient « Servi

Honnêtement » leur PAYS,

Et dont les quelques « SURVIVANTS »

Continuent encore à « CROIRE » en ce

Merveilleux PAYS,

Avaient été des « ELEVES » de

l’Ecole du MARSHAN,


55

des Elèves de « l’ECOLE de Mr.

PONCET » .

Leur Premier « DIPLÔME » ,

Délivré alors par la Direction de

l’Instruction Publique Marocaine ,

Avait une Grande Valeur

Intellectuelle :

Le Certificat d’Etudes

Primaires ( CEP ) .

Ce Diplôme,


56

Pouvait Permettre, à un tout

Jeune Tangérois

de « TRAVAILLER » ,

de Trouver un « JOB » ,

Qui le ferait « VIVRE » , ainsi que

Nombre des Membres de sa

Familles :

Remerciements allaient à

cette Ecole Primaire

de TANGER

et à son DIRECTEUR de

l’Epoque ,


57

Monsieur PONCET.

Pendant des Années,

Il y a eu des Dizaines de

« Générations » de Jeunes

TANGEROIS

qui toutes se Faisaient une Gloire

et une Fierté d’Appartenir

à la « GENERATION » des Elèves

de Monsieur PONCET.


58

Un Lundi Matin du Mois

d’Octobre,

Jour de la « Rentrée Scolaire » ,

Mon Père Conduisit son Fils

Unique , Abdeslam ,

à l’Ecole du Marshan ,

Pour l’y Inscrire en qualité d’Elève

du

« Cours

Préparatoire » .


59

Monsieur PONCET, le Directeur de

l’Ecole Bilingue,

les Reçut dans son « Bureau »


60

Et leur Expliqua les Détails du

« Cursus d’ Enseignement »

ainsi que les « Jours et Horaires » de

Fonctionnement.

Pour l’Ecole Primaire, elle – même,

les Cours Débutaient tous les Matins

à « Huit » Heures

et se Terminaient à « Midi » ,

sauf les Jeudis et les Dimanches

qui étaient des Jours Fériés .

Les Cours Reprenaient à « Quatorze »

Heures

pour Finir à « Cinq » Heures de

l’Après Midi .


61

L’Ecole du « Marshan »

Assurait Egalement,

Sur la Base du

« VOLONTARIAT »,

l’Enseignement du

« CORAN » ,

Aux Elèves qui en Faisaient la

« Demande » .

« CINQ » Classes d’Ecoles

Coraniques ( M’ SID ) ,

Durée d’Etude « Une Heure » ,

Sont Ouvertes à partir de « SEPT »

Heures du Matin .


62

Le Doyen des Maîtres

des Ecoles Coraniques

s’appelait :

« Fquih EL HADDAD »

Sa Classe se Trouvait tout au Fond

d’un Couloir ,

Long et Etroit faisant , Face à une

des « Cours de Récréation » de l’Ecole ,

où Poussaient Trois Grands

Arbres Fruitiers :

Des « MÛRIERS » .

Pendant les « SIX » premiers mois


63

de l’Année Scolaire, à l’Ecole de

Monsieur PONCET ,

Tout était « Parfait » pour « MOI » .

C’est mon Père qui PARLE :

J’arrivais à l’Ecole à Huit heures du

matin,

Je partais Déjeuner à la Maison, à

pieds , à Midi ,

pour revenir en Classe à 14 heures et

toujours à Pieds .

Je quittais l’Ecole, en fin de journée,

à 17 heures.

Notre Maître de « CP »

S’appelait Monsieur « HUSSERT » .


64

Il portait des Lunettes de Vue Rondes

à Armature Métallique Dorée.

Il adorait le Chant et la Musique,

et nous Jouait souvent en Classe de

son « Violon » Personnel.

Il nous avait Appris les Paroles d’une

Musique très Gaie

qui s’appelait la « Truite de

Schubert » :

Nous Chantions pendant que

Monsieur HUSSERT

Jouait de son Violon .

Et puis voilà venu le Mois de

« Mars » ,


65

Un beau matin de « PRINTEMPS »

à Tanger,

et moi qui étais arrivé à l’Ecole

plus tôt que d’habitude.

J’avais eu le Temps de Regarder

autour de moi

Et de Voir que nos beaux « Mûriers »

étaient chargés de « FRUITS » ,

et que ces Fruits « Tombaient » par

Terre

au Pied de chacun des Trois Arbres

Géants .

Alors, pourquoi pas ?

Pourquoi ne pas aller Ramasser

quelques « MÛRES »


66

Juste - là, par Terre ?

Etait – ce un Crime ?

Et c’est ce que je « Fis » .

J’ai Ramassé des

« Mûres »

Pour les « Manger ».

Deux Grands Malabars , Sortirent

du Long Couloir

Accommodant l’ensemble des

« Classes Coraniques » de notre

Ecole

Et Saisirent Fortement l’Elève


67

« Abdeslam BOUZIANE »

Par ses deux Bras.

Ils l’emmenèrent dans la Classe

du F’quih « EL HADDAD » .

L’Homme était Furieux :

« Non seulement tu Refuses de

Suivre les Cours de CORAN

que nous Dispensons aux Bons

Elèves Musulmans de cette ECOLE ,

Mais encore Tu viens « Nous

Narguer » ,

en Mangeant « Nos Fruits » devant

nous.


68

« FALAKA ! » , dit – t

il .

Et voilà notre

« Elève Mécréant » ,

Couché par Terre,

sur le Dos :

L’un des Malabars « LUI »Tenait

les Bras

Et l’autre qui « LUI » Retira les

« SOULIERS » ,

Se Saisit de ses deux Jambes


69

et les Serra contre lui très fort ,

pour qu’elles ne Puissent Bouger .

La Plante de mes Pieds Nus

,

Est alors Orientée vers le F’quih

El HADDAD ,

et attendait le « CHÂTIMENT »

que le Maître

de l’Ecole Coranique avait Décidé

de m’INFLIGER .

Et puis Commença une Pluie de

Coups de Baguette ,

une Branche de Citronnier Flexible

,


70

que le Fquih EL HADDAD maniait

avec Force et Dextérité :

Je Souffrais terriblement.

Pleurais abondamment

et le Châtiment se Continuait

Inlassablement :

J’avait à peine « Sept Ans » .

A la Fin du CHATIMENT ,

J’entendis la Voix du F’quih qui

Disait :


71

« Tu peux Partir

Maintenant ! » .

Fondant en Larmes,

Les Pieds Brûlants, peut - être même

Ensanglantés par Endroits,

ses deux Souliers à la Main Droite

et son Petit Cartable à la Main

Gauche ,

Abdeslam BOUZIANE

l’Elève de la Prestigieuse Ecole du

« MARSHAN ,

Traversa le Long Couloir Sombre

que Bordaient les Merveilleuses


72

« ECOLES CORANIQUES » ,

Sur lesquelles Régnait le

F’quih EL HADDAD .

Tournant le « Dos » à l’Ecole de

Monsieur PONCET,

Surmontant une Douleur devenant

de plus en plus insupportable,

Abdeslam Avançait avec Peine,

Mais avançait « Toujours » , vers

Chez – Lui.


73

Quand sa Mère et sa

Grand’mère

le Virent arriver dans ce Piteux

Etat ,

Elles n’Arrêtèrent pas de

s’Exclamer :

« C’est de la Folie !

« Ce F’quih EL HADDAD est

Guidé par le DIABLE.

« Ce n’est pas ce qui est Dit

dans les Versets du CORAN.

Quand mon Père Revint du

Travail vers Midi,


74

Il n’en Croyait pas ses Yeux.

l Voulait tout Casser :

F’quih , Directeur et bien des

Choses aussi !

Ma mère et ma Grand’mère

l’avaient quelque peu

«Tempéré »

A 14.30, mon PERE se Rendit

à l’Ecole du MARSHAN :

« Monsieur le DIRECTEUR » ,

dit – il ,


75

En s’adressant à Monsieur

PONCET,

« Je vous avais confié mon

Fils , ABDESLAM ,

« Parce que je Pensais qu’à

« l’Ecole Franco –

Musulmane de TANGER,

« J’allais Trouver , pour Lui,

« JUSTICE et MODERNITE » .

« Je n’y ai Trouvées


76

Qu’ « INJUSTICE et

BARBARIE » .

« Je Retire mon FILS

de votre ECOLE ,

« Dès l’Instant

PRESENT.


77

« L’ECOLE

PERRIER »

TANGER, Ville Internationale

Si Mohammed CHERIF

Etait une Personnalité Influente et

Respectée du « Barreau » ,

au Tribunal Mixte de la Zone

Internationale de Tanger .

Si Mohammed CHERIF, Algérien

de Nationalité à l’Epoque,

Assumait les Fonctions d’Interprète

« Assermenté »


78

auprès du Tribunal Mixte de la Ville

de TANGER .

En plus de la Langue Arabe qu’il

Dominait,

il avait une parfaite Connaissance de

« SEPT » Langues Européennes,

dont le Serbe et le Croate.

Mon Père , Abderrahman

BOUZIANE ,

Avait l’ Estime de Si Mohammed

CHERIF

et de bien d’autres Membres du

Barreau de Tanger.

Après le « Drame » de l’Ecole

du MARSHAN ,


79

il n’hésita pas à demander à Si

Mohammed CHERIF ,

une Recommandation Ecrite , à titre

Personnel ,

Pour que son Fils ABDESLAM

Puisse Intégrer l’Ecole PERRIER

,

Une Ecole Primaire

« FRANCAISE » dont le Directeur

s’appelait :

« Monsieur DENIS ».

Monsieur DENIS ,


80

un Petit Monsieur habillé le plus

souvent d’un Costume Gris Uni

avec Chemise Blanche et Cravate

Bleue ,

nous Reçut , mon Père et moi ,

Très Poliment , dans son Bureau :

« Notre Ecole, qui Prépare nos

Elèves, Filles et Garçons ,

au Certificat d’Etudes

Primaires ,

Comporte DEUX Bâtiments Identiques et

Symétriques :

« Le Bâtiment de Droite est pour les

Garçons


81

et Celui de Gauche pour les Filles .

La Durée des Etudes y est de CINQ ( 5 )

Années

et tous les Cadres Enseignant

sont Diplômés du Ministère de

l’Education Nationale Française

Les Cérémonies de Fin d’Année

et de Remise des Diplômes

sont Communes aux Filles et aux

Garçons.

Après le Départ de mon Père,


82

Monsieur DENIS me Conduisit lui –

même dans ma Classe de « CP »

où je fis la Connaissance de mon

nouveau Maître

et de mes jeunes Camarades,

en Majorité des Européens.

L’Ecole PERRIER

Se situait à l’extrémité du Boulevard Pasteur

et de son prolongement, le Boulevard Antée,

Tout près de la Grande Poste

et non loin du Tribunal Mixte où Travaillait

mon Père.


83

A partir de la Médina, où nous Habitions

alors,

on pouvait y accéder par l’Avenue

d’Espagne

et son Allée plantée des Palmiers

Historiques,

don du Général « Primo de RIVERAS »

,

Chef de la Phalange Espagnole.

Il fallait ensuite remonter la Côte de

l’Hôtel Bristol

pour se retrouver alors ,

Face à l’Ecole de Monsieur DENIS .


84

Tous les Matins,

Mon Père et moi Quittions tôt la Maison ,

à Pieds ,

pour Arriver à mon Ecole , juste avant les

« Huit Heures » :

Cela nous demandait, à peu près «Vingt

Minutes » de Marche.

Avec les Années qui Passaient et moi qui

Grandissait,

Ces Vingt Minutes de Marche

allaient Devenir des « Leçons

d’Histoire » ,

Racontées par mon Père :


85

Elles resteront longtemps Gravées

dans ma Mémoire :

Nous Habitions une « Impasse »

Tout près du Port,

à deux pas de la « Grande

Mosquée » de Tanger

et de la rue montante et Commerciale

des Siyaghines ,


86

Rue qui Conduisait vers la Place du

« Petit Socco » ,

puis vers celle du « Grand Socco » ,


87

Où se trouvait à l’époque la

« LEGATION ALLEMANDE » .


88

Entrée de l’ « Empereur GUILLAUME

II » à TANGER

Mon Père me parla de cette

« Importante Visite »

qui avait eu lieu dans notre Ville,

un mois de « Mars de l’Année

1905 » :

Ce jour là , dit – il ,

L’ Empereur GUILLAUME II d’

Allemagne , Ami du Maroc ,

Qui faisait une Croisière en Méditerranée

,


89

Jeta l’ancre dans la Baie de Tanger ,

le « 31 Mars 1905 » .

« Habillé de son Uniforme Rutilant de

« Kaiser » ,

et Coiffé de son Casque à Pointe de

Prussien ,

il était Juché sur son Cheval Arabe Racé

,

d’une Magnifique Beauté .

« Précédé par la Garde

Chérifienne du Sultan Moulay

ABDELAZIZ,


90

Il Remonta, sous les Acclamations des

Foules Tangéroises,

la Rue des Siyaghines , la Place du Petit

Socco ,

celle du Grand Socco ,

pour enfin arriver à la « Légation

Allemande »

où il Prononça cette Phrase

Historique :

« Je Vous le Répète ,

« Le MAROC est un Pays

INDEPENDANT ,

« et il le RESTERA »


91

« Le 30 Mai 1905 » ,

Le Sultan Moulay ABDELAZIZ

Accepta Officiellement la Réunion

d’une Conférence Internationale

Ayant pour Finalité d’Etudier

des Réformes « PROFITABLES »

au Royaume.

« Le 16 Janvier 1906,


92

L’ACTE Général

d’ALGESIRAS,

Accepté par le MAROC,

Introduisit le Triple Principe

de la Souveraineté,

de l’Intégrité de l’Etat

Chérifien

et de l’Egalité Economique

entre

les Puissances Etrangères.


93

TANGER et ses ENVIRONS

IMMEDIATS

Sont Déclarés , « ZONE

INTERNATIONALE ».

Le « REPRESENTANT »

Officiel

de S.M. Le Sultan Moulay

ABDELAZIZ ,

Portera la Dénomination de

« MENDOUB » ,

et aura pour Résidence

Permanente


94

la « VILLE de TANGER » .

Les REPRESENTANTS des

« CINQ Puissances

Etrangères » ,

dont la FRANCE et

l’ESPAGNE ,

Sont Responsables :

de l’Organisation Militaire

des « TABORS » ,


95

Une Force de Police

Nationale ,

Tout comme de la Création d’une :

Banque d’Etat Marocaine ,

de l’Organisation des

Services et Travaux Publics

de la Zone de Tanger.

« Pendant de

nombreuses Années,


96

La « VIE et le

DEVENIR »

De Milliers de Tangérois,

comme Toi et Moi,

Tous Fidèles au « TRÔNE

ALAOUITE » ,

Dépendront des « DECISIONS »

Que Prendront les

« HOMMES » de l’Acte

d’Algésiras .

Ce Matin de l’Année 1936,


97

Alors que j’étais le Premier et l’Unique

Elève Marocain,

en Classe du Cours Préparatoire,

Nous Marchions, mon Père et Moi,

vers l’Ecole Primaire Française de ma

Jeunesse.

Nous Descendîmes la Rampe, dite du

Casino KURSAL,

pour Rejoindre l’Avenue d’Espagne,

Quand, à hauteur du Café MADRID,

Nous Remarquâmes un Attroupement

Exceptionnel

de Personnes, en Majorité des

ESPAGNOLS.


98

Mon Père Questionna . Mon Père

Apprit :

« Cette Nuit là ,

Vers les Onze Heures du Soir ,

« Alors que le Café était encore bondé de

Monde

Quelqu’un , un Opposant Politique ,

en Voiture , Déversa une Rafale de

Mitrailleuse

en Direction de cet Etablissement ,

Fréquenté Principalement par des

REPUBLICAINS ,

« Détruisant du coup l’Immense Vitrine ,

qui donnait sur l’Avenue d’Espagne .


99

« Il n’y avait pas eu de Morts, Dieu Merci,

mais beaucoup de Blessés,

du fait des Débris de Verre Cassé.

Beaucoup plus tard ,

Mon Père Essayera de

m’expliquer ce qu’avait été

la « GUERRE d’ESPAGNE » ,

« La Guerre de 1936 » .

Cette Guerre Civile et Assassine ,


100

où les Morts dans les deux Camps

se Comptaient par Milliers .

Cette Guerre Fratricide

A laquelle avaient participé des

Milliers de Militaires Marocains,

des « RIFAINS » , tous Volontaires

et Supportant

l’Armée du Général FRANCO .

Beaucoup plus tard,


101

Mon Père me Parlera aussi d’un

Célèbre Peintre Espagnol,

du nom de « Pablo PICASSO » ,

dont un Tableau Monumental,

Exposé au Musée du PRADO, à

Madrid,

Portait le Nom de « GUERNICA »

.


102

Les Avions « STUKA » Allemands

( Bombardements NAZIS sur

GUERNICA )


103

Pablo PICASSO

Avait Immortalisé, grâce à ses Pinceaux

de Maître,

les « Dévastations et les Massacres

Humaines »

que « l’AVIATION MILITAIRE

ALLEMANDE »

au Service du GENERAL FRANCO ,

Avait Porté , en 1937 ,

à la Cité Sainte de « GUERNICA y

LUNO » ,

en Territoire Basque :

C’était là un « Crime Contre

l’Humanité » ,


104

Perpétré par un Régime « Fasciste

ESPAGNOL » ,

et Supporté par un Régime « NAZI »

ALLEMAND .

.


105

Tableau de Pablo PICASSO

Musée du PRADO à Madrid

Retour à l’Ecole PERRIER :

Les Classes de CP, de CE 1er et de

CE 2ème

Ne Comportaient pas plus

de « Dix Huit Elèves » Chacune.

Il y avait une Dizaine d’Elèves de

Nationalité Française ,


106

Quatre ou Cinq Républicains

Espagnols ,

Deux ou Trois Marocains de

Confession Juive

et Moi-même ,

le seul Marocain de « Confession

Musulmane » .

Mais s’il y avait une Chose dont on ne

« Parlait Jamais » ,

à l’Ecole PERRIER de TANGER ,

C’était de la « RELIGION » .


107

Entre nous, Elèves Ecoliers de

Nationalités Différentes,

aux Croyances Personnelles

Particulières

et à la Foi Individuelle Spécifique bien

Définie .

Il n’y a jamais eu le « Moindre

Argument »

Qui nous ait « OPPOSE » l’Un à

l’Autre.

Deux de mes Amis les plus

Intimes avaient pour


108

Noms : DIAZ et BENGIO .

Ils étaient Parfaits !

En Octobre 1939,

Notre Classe de CM 1, allait nous

Exposer

à des Attitudes Innovantes

et à des Changements de

« Comportement »

Vis-à-vis d’Autrui

D’abord nous Héritâmes d’un

Nouveau Maître de Classe,


109

Monsieur DUFOUR,

qui allait nous Conduire tous jusqu’au

Certificat d’Etudes Primaires ( CEP ) .

Monsieur DUFOUR sera tout

particulièrement Responsable

de notre « Formation MORALE »

et des Cours d’ « INSTRUCTION

CIVIQUE » ,

en Classe de CM 1 et de CM 2 .

Monsieur DUFOUR nous

Apprendra :


110

A être de Bons « CITOYENS »

A ne pas « Envier le Bien

d’Autrui »

et à nous « Aider les Uns les

Autres » .


111

Classe du CM – 1

Ecole PERRIER à TANGER


112

L’INNOVATION

A la Rentrée d’Octobre

de cette Année Scolaire 1939 – 1940

,

Etait aussi le Fait que notre Ecole

s’était Enrichie

de TROIS ( 3 ) Nouveaux Elèves ,

Admis tous directement en

Classe de CM-1 :

Deux « Européens » ,


113

Un « Tangérois » Marocain

Musulman.

Les Deux Européens venaient

de « l’Europe Centrale » .

L’un était « Hongrois » ,

l’autre était « Polonais » .

Leurs Familles,

Sous la « Pression de

l’Allemagne Nazie » ,


114

Avait été Obligées de « Fuir leur

Pays d’Origine »

et Venir Chercher « REFUGE »

à TANGER ,

Ville « Marocaine » ,

sous « Statut International » .

Les Deux FAMILLES

Etaient de Confession

« JUIVE »

Le jeune Hongrois,


115

Si mes Souvenirs sont corrects,

s’appelait « ASSIDE » .

C’était un grand garçon, très

agréable et très sympathique,

Qui Riait beaucoup.

Il était un peu fort, légèrement

grassouillet, plutôt Blond.

Le Second, un Polonais,

Etait de taille moyenne, très bel

Adolescent.

Il portait une chevelure brune

assez fournie, un peu bouclée,


116

qui le faisait ressembler à une

jeune Fille.

Son Nom de Famille se terminait

par « … ISENSKI »

Ces Deux Garçons étaient

Superbement « Intelligents » .

Pendant toute la « DEUXIEME

GUERRE MONDIALE » ,

ils sont Restés à TANGER .

Le Père de l’un des Garçons

Avait Ouvert un Magasin de Vente


117

de Montres bracelets de Haute

Gamme,

Avenue des Siyaghines , pas très loin

de

la Place du « Petit Socco » .

Le Père de l’autre Elève,

Avait, je Pense, Trouvé une Place

Importante

dans l’une des « Deux Cents

Banques » Privées,

Opérant dans cette Ville

Cosmopolite, à Statut Internationale,


118

le TANGER de ma Jeunesse.

Après la Guerre ,

« ASSIDE » et « …ISENSKI » ,

Qui avaient Suivi leurs Etudes

Primaires et Secondaires ,

entre l’Ecole PERRIER et le Lycée

REGNAULT ,

Ont quitté TANGER .

Ils sont Partis vers une Destination

Etrangère,


119

Aussi Accueillante et Edifiante, J’

« ESPERE » ,

que l’Avait été Pour Eux ,

La Ville du « DETROIT » ,

et le MAROC de S.M. Le

Sultan

Sidi MOHAMMED BEN

YOUSSEF .

Le Troisième Nouvel Elève


120

Qui intégra la Classe de « CM 1 »

de l’Ecole PERRIER , à la Rentrée

d’Octobre 1939,

était un Jeune Tangérois qui portait

le nom de :

« Mohammed BEN

ABDESSADAK » .

Ce Tangérois n’était autre que le

« Petit-fils »

du Caîd et Ambassadeur,

Abderrahman BEN

ABDESSADAK,


121

Qui Conduisit à LONDRES, en 1902,

La Délégation Marocaine Chargée

de Représenter

S.M. Le Sultan Moulay

ABDELAZIZ

Aux Cérémonies de

Couronnement

de S.M. Le Roi EDOUARD VII

d’Angleterre.


122

Monsieur DUFOUR, notre Maître

bien Aimé,

En Classe en CM 1 et en CM 2 ,

Avait Réussi ,

Grâce à sa Connaissance

Approfondie

de la « Psychologie Elèves » ,

A Faire de ce « MELTING –

POT »

D’Individualités Variées

de Nationalités et de Religions

Disparates


123

Une Société :

Cohérente, Communicante et

Tolérante .

Puis un jour du Mois de Juillet

1941,

C’était la Grande Réunion de Fin

d’Année à l’Ecole PERRIER :

« Remise des PRIX et Remise des

DIPLÔMES » .


124

C’était aussi l’unique

Cérémonie Scolaire

« Commune »

à l’Ecole des Jeunes Filles et à

celle des Garçons.

Monsieur DENIS , le Directeur ,

est là .

Monsieur DUFOUR est là.

Toutes les Maîtresses et Tous les

Maîtres sont Présents.

Les PARENTS d’Elèves sont là .

Mon « PERE » est là .


125

Il n’y avait pas de « Haut Parleur »

,

Mais On Annonçait les Noms

à Haute Voix et à Pleins Poumons.

Et soudain j’entends et mon Père

Entend :

« Monsieur Abdeslam BOUZIANE .

« Diplôme du Certificat d’Etudes

Primaires Elémentaires.

« Mention : BIEN .


126

Je suis Ravi. Je saute de Joie et Cours

vers les Tribunes.

Je Saisis mon Diplôme et je Cours vers

mon Père.

Mon PERE , de Joie , avait les

Larmes aux Yeux .

Mon DIPMLÔME du « CEP »

Etait Daté du « 10 Juillet

1941 » .


127


128

Lycées REGNAULT & SAINT

AULAIRE

Tanger - Ville Internationale

Après l’Ecole PERRIER

et l’Obtention du Diplôme du

« CEP »

avec Mention « Bien » ,

J’ai pu Intégrer, toujours à

TANGER,

le « LYCEE SAINT – AULAIRE »

, en Classe de :


129

« 6ème Année Moderne » .

LYCEE SAINT – AULAIRE de TANGER


130

En l’Année 1941- 42,

En Première Année du Secondaire,

6ème Moderne ,

Nous étions « SIX » Elèves

Marocains » ,

Dont une Jeune Fille Tangéroise,

Rhimou ABDULLAH .

Les CINQ Garçons avaient pour

noms :

Mekki BENNANI,

Mustapha ANEGUAï ,

Azeddine AGOUMI,

H’Midou BOUAYAD

et Abdeslam BOUZIANE.


131

Notre Professeur de Français s’appelait

Mlle SIMON.

Notre Professeur de Mathématique

s’appelait Mr. MURACCIOLE

Notre Prof. de Physique- Chimie

s’appelait Mme FAURE.

Notre Prof. d’Histoire s’appelait Mme

BEAULIEU.

Notre Prof. d’Anglais s’appelait Mr.

FAURE.

Notre Prof. d’Education Physique

s’appelait Mr. PRISDAVEN.

Pour moi – même,


132

Ainsi que pour tous les Camarades et

Amis Marocains de notre Classe,

l’Année Scolaire ( 41 – 42 ) s’était

globalement déroulée dans de très

Bonnes Conditions .

A titre tout à fait personnel ,

J’avais été tenu de Subir un Examen

de Passage en « ANGLAIS » ,

Préalable à mon Admission en Classe de

5ème Moderne ,

Avant la Rentrée d’Octobre 1942 ,

à SAINT - AULAIRE .


133

Mais du fait de mes nombreux Amis

d’Enfance

et de la Merveilleuse Plage de Tanger

que j’adorais,

j’avais Oublié de me Présenter à Saint –

Aulaire

le Jour « J » et à l’Heure Fatidique « H »

où cet Examen Capital dans ma Vie

d’Etudiant à Tanger,

Devait avoir Lieu .

En Fait, je ne Subirai jamais l’Examen de

Passage en Anglais

Comme l’Exigeait de moi Monsieur

FAURE,


134

le Professeur le moins Performant

du Lycée Saint – Aulaire .

Je Pose la Question :

« Quelle a été l’Orientation donnée à

mon Ami H’Midou BOUAYAD ? »

Réponse :

« H’Midou BOUAYAD a été Orienté

en 5ème ANNEE COMMERCIALE, au

Lycée REGNAULT.

Ma Décision :


135

« Alors je Veux Aller moi aussi

en Commerciale

au Lycée REGNAULT ,

Comme mon Ami BOUAYAD .

A REGNAULT ,

J’étais classé parmi les

« MEILLEURS » Elèves

de la Classe de 5ème Année

Commerciale .


136

Et c’est ainsi que je me suis trouvé

« Embarqué »

Vers des Etudes très Spécialisées,

très Sérieuses,

Mais très « Restrictives » ,


137

Et qui m’avaient Conduit ,

le 17 Juin 1946 , à l’Obtention d’un :

« DIPLÔME COMMERCIAL » ,

Garant d’un « Titre de

Travail Sécurisé » ,

dans l’une des « DEUX CENT

BANQUES PRIVEES »

de la Zone Internationale de

TANGER .

Ce DIPLÔME d’ « ETUDES

COMMERCIALES »,


138

Délivré à l’Elève « Abdeslam

BOUZIANE » ,

Par la Direction de l’Enseignement

Chérifien

de la Zone Internationale de Tanger ,

Avait en fait permis à mon Père ,

Abderrahman BOUZIANE,

de Retrouver une Certaine « FIERTE »

,

dans la « Conduite de

l’Education »

de Son « FILS » Unique .


139

Lycée REGNAULT de

TANGER

Mais avant d’arriver à l’Obtention de ce

« Parchemin Miraculeux » ,

Il m’aura fallu passer par cette « PHASE PENIBLE »


140

de ma Vie d’Etudiant

où le « Hasard et la Stupidité »

de mon « Comportement de Jeune

Tangérois » ,

Firent que je me suis trouvé

« RENVOYE»

du Lycée Regnault , un Jour .


141

Les « RAISONS » :

J’avais été Incapable, « un Matin » ,

de Présenter à Monsieur GUERRY ,

Dicteur du LYCEE REGNAULT ,

Un « Billet d’Excuse » , dûment

Signé de mon « PERE » ,

Justifiant de mon

« ABSENCE »

En Classe , Pendant la « Journée

Précédente »


142

Le Directeur du Lycée REGNAULT ,

qui s’appelait Monsieur GUERRY ,

Etait un Petit Monsieur, un peu Rondelet ,

Portant le plus souvent un Manteau

ou une Gabardine Grise ,

surmonté d’un Chapeau en Feutre Gris .

Monsieur GUERRY fumait sa PIPE à longueur

de journée ,

et Pouvait même vous Parler en Gardant sa

Pipe entre ses DENTS .

Il était aussi notre Professeur

de « MATHEMATIQUES » et de « SCIENCES

NATURELLES » .


143

Il m’est arrivé, avec Monsieur GUERRY,

de Tenir le Rang de Premier de la Classe en

Mathématiques

ou même de Second en Sciences Naturelles.

Notre Professeur de « COMPTABILITE »

s’appelait Monsieur BENDAYAN.

Notre Professeur de « STENO – DACTYLO »

s’appelait Monsieur PRISDAVEN.

Notre Professeur de « DESSIN » s’appelait

Monsieur MAULE.

Notre Professeur d’ « ARABE » s’appelait

Monsieur TIJANI.


144

Le Lycée REGNAULT

Etait une Institution Educationnelle

Française « MIXTE »

où les Elèves , FILLES et GARCONS,

Cohabitaient en Parfaite Harmonie.

La Majorité des Elèves du Cycle

Commercial

Etait des « MAROCAINS » de

Confession « JUIVE » .

Ils avaient pour « Noms de Famille »


145

BENGIO, BENZAKEN, HASSAN,

BENCHIMOL, ABITBOL,

et bien d’autres encore …


146

Lycée REGNAULT de TANGER

Mais cette Année là ,

Dans Ma Classe de « 5ème Commerciale »

,

IL y avait aussi « Deux Elèves »

Originaires de l’Europe de l’Est :

POLOGNE et HONGRIE .

Tout comme moi,

ils avaient tous les Deux Fréquenté

l’Ecole PERRIER de TANGER ,

Avant d’intégrer le Lycée REGNAULT .


147

Ils étaient tous les Deux de

Confession « JUIVE » .

« Leurs Parents » étaient venus à

TANGER ,

au MAROC, un Pays « MUSULMAN » ,

Pour ECHAPPER aux « Atrocités

Criminelles »

Commises par l’ALLEMAGNE « NAZI » ,

dans leur Pays d’ Origine ,

en EUROPE « Occidentale » !


148

Ils avaient Vécu à TANGER ,

En Famille , pendant près de « SIX

ANNEES » ,

« Tranquilles et Heureux » , Toutes ces

Années

Durant lesquelles « les Enfants » avaient

pu Suivre

un Début d’ Etudes Secondaires

« Très Sérieuses » .

Mon Ami, Hmidou BOUAYAD,


149

était un Garçon très Sociable et très

Ouvert sur le MONDE.

Il était le Fils Unique d’une Famille de

Notables Tangérois,

et aussi le Frère de Quatre Jeunes

Sœurs

dont l’Aînée s’appelait « BATOULE » .

BATOULE , pas très Grande de taille,

mais vraiment Belle .

Elle , ainsi que toutes ses Sœurs,

Avaient eu la chance de suivre des

Cours

à la Mission Culturelle Française ,


150

Pendant de Nombreuses Années .

Et nous voilà, Hmidou et Moi ,

Prêt pour Aborder cette première Etape

de notre Nouvelle Classe de 5ème Année

Commerciale à REGNAULT,

avec Courage et une Certaine

« DECONTRACTION »

dans notre Comportement de tous les

Jours .


151

Hmidou BOUAYAD, qui s’était Baptisé lui

– même :

« M.B. ou MARCHAND de BONHEUR »

Commença à nous Amuser

en Envoyant aux Jeunes Filles, Elèves

du Lycée,

des Petits « BILLETS DOUX »

qu’il Signait « M.B » .

Ces « Billets Doux »

Ne Comportaient aucune Offense

Particulière,


152

Mais Incitaient à la « Curiosité »

et à certains « Questionnements » .

Personne ne s’en était jamais

Plaint .


153

« L’Ecole

Buissonnière »

Ou le

« Patriotisme

des Jeunes »

Un Jour du mois d’Avril 1943,

« HMIDOU » me dit :


154

« DEMAIN il y a une Grande

Manifestation NATIONALISTE

en Ville.

Il faut que nous nous Joignions

aux Camarades

de Dar El Baroud et du Plateau du

Marshan.

C’est un Devoir de PATRIOTE !

« Mais Demain nous avons

Classe !


155

Répondis – je .

« Alors on MANQUERA la

CLASSE !

Dit – il !

Et c’était cela qui

Arriva.


156

Abdeslam BOUZIANE & Hmidou

BOUAYAD

Quand le lendemain matin,

après ma Démonstration Pacifique

de « PATRIOTE NATIONALISTE » ,


157

Je m’étais Présenté devant Monsieur

GUERRY,

notre Directeur de Lycée

et Professeur de Mathématiques,

Monsieur GUERRY me dit :

« Monsieur BOUZIANE, vous avez

Manqué le Lycée toute la JOURNEE

d’ HIER .

« Je ne Puis vous Accepter en

CLASSE


158

Sans un BILLET d’ EXCUSE

Dûment Signé de Votre Père ,

que je Connais d’ailleurs très Bien .

Moi aussi , je Connaissais mon

« PERE » ,

et je Savais que je ne Pouvais pas lui

« AVOUER » que j’avais ,

« Volontairement » , Manqué Le

Lycée .


159

Je ne Pouvais pas lui Avouer

que j’étais Allé Retrouver des

Camarades de Quartier,

au « Petit Socco » , à TANGER ,

Camarades d’ailleurs qui,

Très tôt dans leurs Jeunesse et dans

l’Histoire du Patriotisme Marocain,

Avaient Commencé à Chanter, à

Pleins Poumons,

dans les Rues et les Places

Publiques de la Ville du Détroit,

des « Hymnes Nationaux »


160

et des « Appels à l’INDEPENDANCE »

pour Notre PAYS .

Il Fallait donc juste « Attendre »

et « Espérer »

que les Choses allaient se Tasser

et s’Arranger d’elles mêmes,

avec le Temps, « In Chaa

ALLAH » .


161

Alors Commencèrent, pour moi, et

pour la Première fois de ma VIE,

les Longues Journées de la

« TRICHE »

et du « MENSONGE » « Inter -

Familial » :

Le Matin, après un Petit Déjeuner

rapide,

je Partais pour mon LYCEE ( FICTIF ) ,

Sac sur le Dos .

A Midi, je Revenais de mon LYCEE (

Fictif ) , pour le Déjeuner à la Maison .


162

Et à 13.30 Heures , je Repartais ,

toujours , pour le même LYCEE ( Fictif )

,

où les Cours Prenaient Fin à 17.00

Heures .

J’avais donc à Remplir Toutes ces

Journées Ouvrables de ma Vie de

Lycéen,

en « VIDES FICTIFS » ,

de Temps et d’ Espace Crédibles .


163

Tous ces VIDES , qu’on

Dénommera,

Première et Dernière « ECOLE

BUISSONNIERE »

de ma « VIE » d’Etudiant.

Ces « VIDES » qui allaient finir par

m’amener

à une « Confrontation Brutale »

avec mon « PERE » ,

Et à Créer ainsi un Terrible

« CLASH »


164

dans notre Paisible et très Simple

« FAMILLE » .

TANGER avait toujours été Fière

De sa très Belle « PLAGE » au Sable Fin

et Doré,

qui s’étalait sur des Dizaines de

Kilomètres,

le long d’une Merveilleuse Baie,

dont la Pureté de l’Eau avait toujours été

Exceptionnelle,

et qui prenait Naissance juste après la

Jetée du Port Principal,


165

au pied de la KASBAH, pour Finir au pied

de l’Historique

Phare du CAP MALABATA .

Ce jour là du Mois d’Avril 1943,

il faisait encore très Frais,

et il n’y avait pas grand monde sur la

Plage.


166

Ce jour là , du Mois d’Avril 1943,

un Petit Groupe de « PÊCHEURS »

s’Affairait

autour d’une Barque à Rames, tout prêt

du Rivage.

Pêcheurs de Poisson : Plage de

TANGER


167

Je m’approche :

L’Equipe au Sol Retenait un Côté de la

Longue Corde

Attachée à un « FILET » de Pêche à

Mailles Fines,

Placé dans la Barque .

Un Autre Pêcheur dans la Barque

Ramait pour s’éloigner quelque peu de la

Berge,

Pendant qu’un Troisième Pêcheur

Laissait Glisser le « FILET » ,


168

Outil de l’Espoir et du Bien Être ,

dans l’Eau Non Polluée d’une MER

MEDITERRANNEE ,

Encore Source de VIE .

Puis la Barque Vira à Gauche,

pour Couvrir plus d’espace, et se

Rapprocher

de nouveau vers le Rivage,

Espérant Ramener vers la PLAGE,

un Lourd Filet Chargé du Maximum de

« Poissons » .


169

Le Troisième Pêcheur Sauta dans l’Eau,

Tirant derrière lui l’autre Extrémité de la

Corde

qui lui permettra de « Sortir » le Filet de

la MER.

Le « FILET » est maintenant Etalé sur la

« PLAGE » ,

et une Quantités Invraisemblable de

« Menus Poissons » ,

Tous encore Vivants , Frétillaient .

Pour un des Pêcheurs :


170

« C’était là une Bonne Prise ! »

Pour moi ,

c’était là une de mes « JOURNEES »

d’ Ecole Buissonnière à

TANGER ,

Une Journée de Plus

Qui, malgré la Beauté Exceptionnelle

des Paysages de ma Ville Natale,

Avait Failli « FREINER » à Jamais

Tous les Espoirs Educationnels,


171

Futurs Espoirs que mon « PERE »

avait Placés en Moi.

C’était le dernier

« Vendredi »

De la Quatrième Semaine du Mois

d’Avril 1943,

Et « Je » Revenais à la Maison pour

Déjeuner ,

après une Matinée Studieuse dans

mon Lycée Français ( Fictif ) .


172

Mon « PERE » était déjà Rentré de

son Travail

au Tribunal Mixte de la Zone

Internationale

de TANGER.

Lui « SAVAIT » .

Et moi, je ne « Savais pas »

qu’il SAVAIT .


173

Il Savait, par une « NOTE » de la

Direction du Lycée REGNAULT,

que son Fils, Abdeslam BOUZIANE

avait,

Pendant « CINQ JOURS »

Consécutifs,

Manqué les Cours de la Classe de

5ème Année Commerciale,

Sans Présenter une « NOTE

d’EXCUSE » Paternelle Valable.

De ce Fait, Abdeslam BOUZIANE

Etait « RADIE » du Cadre Elèves

de cette INSTITUTION ,


174

et Renvoyé du « LYCEE

REGNAULT » .

Mon « PERE » était à l’Etage,

dans le Grand et Beau « Salon

Marocain »

où il Aimait se « Détendre » .

J’ai Grimpé les Marches en Marbre Blanc

de notre Escalier,

Déposé mon Cartable dans ma Chambre

à Coucher à gauche,


175

puis j’ai Rejoint le Salon Marocain

par ce Couloir Circulaire Suspendu qui

Reliait entre elles

les Trois Grandes Pièces de l’Etage.

Mon « PERE » était Assis à

l’Entrée du SALON, à Gauche.

Le Salon était l’une des plus Grandes et

plus Belles Pièces

de notre Maison, Style Arabe

Traditionnel.


176

Notre maison, en Bail de Location depuis

des Années,

était Située au pied de la Kasbah,

Rue Al Akba El Ouazzania .

Au Sol, un Immense Tapis de Laine

Rouge, Style « Rbati » .

D’épais Matelas de Laine, recouverts de

Tissus Damass

et surélevés par des Estrades en Bois de

Chêne Sculptés,

longeaient les Murs du Salon.

Un « Tapis Mural » , un « HAÏTI » ,


177

Représentant des Panneaux d’Arcades

Répétitifs Coloriés ,

Couvrait tous les Murs du Salon ,

suspendu à Deux Mètres du Sol .

Reposant sur tous les Matelas du Salon

et Adossés au Tapi Mural ,

une Succession d’ Epais Coussins de

Laine ,

Recouverts de Tissus Damassés ,

était là pour assurer le Confort du

Visiteur .

Trois Immenses et Superbes Glaces

en « Cristal » ,


178

Suspendus solidement à un Gros Crochet

fixé au Mur

touchant presque le très Haut Plafond

du Salon ,

Reposaient sur des Stands en Bois

Fixés au Niveau Supérieur du Tapis

Mural .

Mon « PERE » était Assis à l’Entrée

du SALON,

à Gauche, sur un Matelas,


179

Et j’étais monté à l’Etage, à Midi, pour le

Saluer,

Comme le Voulait notre Tradition

Familiale :

« Le Baiser de la Main Droite » .

Derrière le Long Matelas sur lequel était

Assis « Mon PERE » ,

On pouvait Admirer Deux très Belles

« Commodes » en Acajou ,

Lègue de mon Grand Père Paternel ,

Abdeslam BOUZIANE ,

Consul Général d’un MAROC Indépendant

à « GIBRALTAR » ,


180

sous le Règne du Sultan Moulay

ABDELAZIZ (1899 – 1906 ) .

Au – dessus des Marbres Blancs

couvrant les deux Commodes,

Etaient Disposés une très Ancienne

Pendule Dorée

Recouverte d’une Cloche en Verre,

Ainsi que plusieurs Natures Mortes

(Fleurs et Fruit)

toutes recouvertes de Cloches en Verre

et plusieurs Vases en Porcelaine de

Chine .


181

La Commode de Droite

Avait toujours eu pour mon PERE

une Signification « Particulière » :

Un Long Tiroir Supérieur, de la

Dimension de la Commode,

et deux Panneaux Inférieurs s’ouvrant,

garni chacun d’un Grand Miroir en forme

d’Ellipse.

Le Tiroir Supérieur Gardait les dernières

« RELIQUES »


182

de la Vie de notre « Grand Père

Paternel » ,

quand il Assumait la « MISSION »

de Consul Général de « l’EMPIRE

CHERIFIEN »

à « Gibraltar » .

Je me Rappelle, encore Aujourd’hui,

Des « SCEAUX » en Cuivre

Qu’il Utilisait pour Personnaliser et

Sceller


183

ses « Ecrits Officiels » .

Comme je m’approchais de mon

PERE pour le Saluer,

mon Père me DIT :

« Comment s’est passée la

Journée au LYCEE, ce Matin ?

« BIEN, Répondis – je ! »


184

Alors mon PERE me Flanqua de sa

Main Droite,

Une Terrible « GIFFLE » qui me

Déstabilisa totalement,

Suivie d’une Seconde « GIFFLE » de

la Main Gauche cette fois :

« Tu n’as pas HONTE ?

« Tu MENTS, dit – il » .

Mon PERE était « FURIEUX » :


185

Toute sa Vie il avait Voulu Faire de

« Moi »

ce qu’il n’avait pas pu Faire de « Lui –

Même » ,

Voilà des Années ,

Et je l’avais

« INCONSCIEMMENT TRAHI » .

Alors, il était « DESESPERE » !

Il se saisit de son Large Ceinturon en

Cuir Jaune,

portant une Grosse Boucle en Cuivre,


186

et Voulut m’Infliger le

« CHATIMENT » qu’il Pensait

que « Je Méritais » .

Je Reculais,

Fuyant, Marchant sur les épais Matelas

en Laine du SALON,

et mon PERE me Poursuivant.

Ensemble, à « DEUX » ,

Nous Arrivâmes en Haut de notre

Escalier de Marbre et là ,

je Reçus un premier Coup de Ceinturon


187

qui me fit Perdre l’Equilibre :

J’ai du alors « Dégringoler » toutes les

Marches de l’Escalier.

Mon « PERE » lui aussi Trébucha

et Dégringola ces mêmes « MARCHES » :

Je Priais « DIEU » pour que

Rien de Grave ne lui arrive.

Au Bas de l’Escalier,


188

Toutes les « FEMMES » de la Maison

étaient en Cris et en Larmes :

Ma mère Pleurait, Implorait mon Père ,

Ma Grand – Mère, Lalla Fatima Del

Fellous , disait :

« ABDERRAHMAN, n’écoute pas SATAN,

il est notre ENNEMI »

Et « MENNANA » , notre Bonne ,

n’arrêtait pas de Répéter :

« Ya Latifou , Ya Latifou … »


189

A « ELLES » Trois, les FEMMES de

la « MAISON »

Arrivèrent à Freiner mon Père,

Ce qui me Permit d’Atteindre le long

Couloir

qui Conduisait vers la PORTE de SORTIE,

vers la Rue «Al Akba El Ouazzania »

Et aussi vers ce que je Croyais

être la « LIBERTE » du Moment

J’étais désormais « BANNI » de

la Maison Paternelle,


190

Et je ne Pourrais plus jamais y

Remettre les Pieds.

C’était là les Conséquences

de ma PARTICIPATION, Un

JOUR « J » ,

à « TANGER » , la Ville de ma

Naissance et de ma Tendre Jeunesse

,


191

à une « MANIFESTATION

NATIONALISTE »

Organisée par de Très Jeunes

Patriotes,

en Faveur d’une Lointaine

« INDEPENDANCE » de Leur

« PAYS » .

Mais « Cela » mon « PERE »

ne le Savait pas !


192

Mon « PERE » ne le Savait pas, parce

qu’il était le « Chef de Famille » ,

et de ce Fait « Il » n’avait pas Jugé

Utile de

Chercher à établir à la Maison,

un Système de « DIALOGUE » Ouvert,

entre Lui et Chacun des Membres de

notre Famille .

Qu’allais – je Devenir

maintenant ?


193

Probablement un des Premiers

« SDF » de l’Année 1943 ,

Un des Premiers « SDF » Tangérois,

Titulaire du Diplôme du « CEP »

mais dormant sous les Portes

Cochères .

Dieu Merci ,

J’avais encore une « Mère » et une

« Grand’mère » qui m’Adoraient


194

et des Voisins et Amis, « Les

HAJJAOUIS » ,

tous Hommes et Femmes de Bien .

Ma Grand’mère Maternelle , Lalla

Fatima Del FELLOUS ,

demanda à « SOUADIA » , la

Grand’mère des HAJJAOUIS ,

de bien Vouloir Héberger , chez elle ,

pour quelques « JOURS » ,

son Petit Fils , Abdeslam ,

le Temps que les « CHOSES » se

Calment chez les « BOUZIANE » .


195

El Fquih HAJJAOUI ,

Maître de Maison et Professeur de

Culture Islamique dans une Ecole Privée

,

me montra l’Emplacement de ma

Nouvelle Résidence :

Une Pièce Indépendante,

Propre, mais située sur la Grande

Terrasse de la Demeure de nos Voisins,

et Disposant d’une Salle d’Eau .


196

Un Matelas de laine, une Chaise en bois

et une Table Ronde

Composaient l’Unique « Mobilier » de la

Pièce.

La « Terrasse » des HAJJAOUI était

Contiguë à la nôtre .

Cela allait Faciliter ma « SURVIE »

sur le Plan Alimentaire

Pendant toute cette Période de

Temps


197

Où j’interprétais le Rôle de

l’« Etudiant Déporté » chez ses

Voisins,

Rue Al Aqba Al Ouazzania , à

TANGER .

Une « Murette » de « Un Mètre

Vingt »

Séparait nos Deux Terrasses

conjointes,

et deux Fois par Jour, Midi et Soir,

« MENANA » ,

Notre Dévouée Cuisinière et Femme

de Ménage ,


198

M ’apportait , en Cachette la Ration

de Repas

que ma Mère avait mise de Côté pour

moi .

Toute une « SEMAINE » se

Passa ainsi .

Une Claustrophobie Morale Etouffante

et une « Profonde Réflexion » ,

qui n’était Perturbée que par les courtes

Visites

de Abderrahman HAJJAOUI,


199

l’Unique Enfant Mâle de la Famille de

mes « Hôtes » .

Abderrahman avait à peu près mon âge .

Il Fréquentait l’Ecole Privée où son Père

Enseignait

et il aurait bien Voulu que je Choisisse

de m’y Inscrire aussi .

Mais « Moi » je

Réfléchissais :


200

Je ne Pouvais pas Accepter

que ma Présente

« SITUATION » Perdure et

s’Eternise.

Il Fallait Absolument, et très

Rapidement,

Que je m’en « SORTE » ….

Et ce Lundi Matin,


201

Premier Jour de ma Deuxième Semaine

de « SDF » à la Tangéroise,

je m’étais levé de bon heure, Vêtu à peu

près correctement.

Je quittais le Domicile des HAJJAOUI ,

Une Certaine Notion de « COURAGE »

dans mon Ventre .

J’allais monter, à pieds » , vers le

Plateau du « MARSHAN » .

J’allais vers l’ « ECOLE

PROFESSIONNELLE » du Marshan


202

Ou mieux encore , j’allais vers l’

ECOLE de Monsieur « VEMPEE » .

Quand j’étais en classe de CM – 2 , à

l’Ecole PERRIER ,

Nous avions reçu , en fin d’Année , la

Visite de Monsieur VEMPEE ,

le Nouveau Directeur de l’Ecole

Professionnelle du Marshan .

Monsieur VEMPEE faisait la

Promotion de son « ECOLE » .


203

Il était venu Inviter les Elèves de

PERRIER ,

Titulaires du « CEP » ,

A Intégrer cette nouvelle

« Institution »

et à Apprendre un « METIER » ,

Utile et Intéressant ,

qui leur assurerait , dans leur

« Vie d’ Homme »

Un « GAGNE PAIN » , Honnête

et Honorable .


204

A l’Ecole « Professionnel du

Marshan » ,

On me Reçut très Cordialement

Et on m’Introduisit à Monsieur

VEMPEE , dans son Bureau .

J’ Explique :

- Le Certificat d’Etudes Primaires

à PERRIER ,

-

- La 6ème Moderne à Saint Aulaire ,

-

- La 5ème Commerciale à Regnault

…

-


205

Monsieur VEMPEE :

« Quelle SPECIALITE vous voulez

Choisir, BOUZIANE ?

Abdeslam BOUZIAME :

« Je voudrais Choisir la RELIURE.

« J’adore les LIVRES, j’aime les

LIRE

Et je veux aussi les « Soigner, les

Réparer et les PROTEGER,

« Pour les GARDER pour les

Générations à Venir.


206

Monsieur VEMPEE :

« Alors qu’il en soit ainsi !

« Soyez le Bien Venu

BOUZIANE.

Et me voilà Affecté

à l’Atelier « RELIURE »


207

de « l’Ecole

Professionnelle » du

MARSHAN.

Quatre fois par jour, je faisais, à

Pieds,

le Long Chemin entre le Domicile des

HADJAOUI,

en pleine MEDINA,

et l’Ecole Professionnelle du Plateau

du MARSHAN.

Quatre fois par Jour, je me Disais à

« Moi – même »


208

Que si j’étais Arrivé là , c’ était

Grâce

à « Ma VOLONTE» de me

Perfectionner

et à « MA VOLONTE» d’Exister :

C’était une Histoire de « SURVIE ! ».

Très vite j’appris à Aimer et à

Comprendre le Métier de Relieur

Très vite j’appris à Ouvrir un Vieux

Livre

et à le Décomposer en Feuillets

Indépendants,

qu’il m’incombera de Rassembler


209

et de Restituer dans leur Contexte

Original .

Très vite j’appris à Coudre, avec du

Fil et une Aiguille,

et à Assembler les Composantes

Restaurées

de mon Vieux Livre Décortiqué.

Très vite j’ai pu Tailler et Cisailler

Les vieilles Bordures de mes vielles

Pages,

Leur Associer une Couverture

Cartonnée,


210

Rehaussée de Cuir, sur lequel seront

Gravés, en Caractères d’Or ,

le Titre de mon Livre et le Nom de

l’Auteur .

Au bout d’un « MOIS » de

Dur Labeur ,

J’étais pratiquement

Devenu

un Vrai Professionnel de la

« RELIURE » .


211

Quand mon Père apprit que

je Fréquentais

Régulièrement ,

« L’Ecole Professionnelle

du Marshan » ,

il dit à ma Mère que je Pouvais

Rejoindre la

« Demeure Familiale »

et ma « Chambre Personnelle »

,

Ce que je Fis avec Joie .


212

J’ai Continué à Fréquenter

Régulièrement

L’Ecole de Monsieur VEMPEE

et mes Classes de « RELIURE » ,

pendant un Certain Temps .

Mon Père et Moi , nous nous

« Croisions » des fois


213

Dans les Dédales de notre Grande

Maison ,

Mais en dehors des Attitudes de

« Respect Traditionnel » ,

Nous n’avions pas de

« Thèmes Importants » à Nous

Echanger .


214

« Retour »

au Lycée REGNAULT

Puis , un QUINZE SEPTEMBRE

de cette même Triste Année ,

mon Père vint me Voir dans ma

Chambre Individuelle

et me Dit :

« Si Mohammed CHERIF » ,

Notre Ami et Interprète Assermenté


215

Auprès du Tribunal Mixte

de la Zone Internationale de TANGER

,

a Parlé de TOI à Monsieur GUERRY ,

le Directeur du LYCCE REGNAULT .

« Monsieur GUERRY »

Est d’accord pour que tu Puisses

Intégrer

la 5ème Année Commerciale à la

Rentrée d’Octobre .


216

« Qu’en Penses – tu ?

« C’est OK ! MERCI ! » .

Et me Revoilà Parti

Pour de Nouvelles

« ETUDES »

Qui allaient me Conduire

vers de Nouvelles

« MISSIONS » ,


217

Vers un « Nouvel AVENIR »

.

Un « Diplôme d’Etudes

Commerciales »

à REGNAULT ,

Un « BAC 1ère Partie – Série

Moderne »

à MOULAY YOUSSEF ,

Un « BAC 2ème Partie - Math .

Elem » à

SAINT AULAIRE ,


218

Un « Certificat d’Aptitudes

Pédagogiques »

à AIN SEBAA .

Le Début d’une

Merveilleuse Carrière d’

« INSTITUTEUR »

Qui ne Durera que « Cinq Années

et Demie »

à TETOUAN , en Zone Nord du

MAROC.


219

Un Engagement dans

« l’ARMEE »

de S.M. Le Roi du MAROC ,

En qualité d’ Elève – Officier

« PILOTE » ,

Au Lendemain de

l’INDEPENDANCE de mon

PAYS, en 1956.

Un « Diplôme de l’Ecole de l’Air »

à SALON de PROVENCE.

Un « Brevet de Pilote Bimoteur »


220

à la Base Aérienne d’AVORD.

Un « Brevet de Pilote de

TRANSPORT »

au CIET – TOULOUSE

Un Certificat de « Pilote

Opérationnel »

sur Avion C – 130 E , en 1965

Le Commandement

De l’ « Ecole Royale de l’Air »

à MARRAKECH.

La « DIVISION des ECOLES »

de l’Etat – Major Air.

( EMA – FRA )


221

MISE à la RETRAITE

Pour Limite d’Âge ,

Avec le Grade de

« COLONEL » ,

MORALE de

l’HISTOIRE :

« Si DIEU Reconnaît qu’il y a du

BIEN dans votre CŒUR,

« IL » vous Comblera de ses

BIENFAITS


222

Pour les Jeunes Tangérois de ma

Génération,

Et de Celles des Nombreux Tangérois

qui Suivirent,

Filles et Garçons, tous anciens Elèves du

Lycée REGNAULT,

Dirigé pendant de Nombreuses Années,

Par un Homme Extraordinaire,

Portant le Nom de Monsieur GUERRY,

Le « DIPLÖME » d’Etudes Commerciales

Avait Permis à Plusieurs PARENTS,

Natifs de la Ville du Détroit,


223

d’être Fiers de leurs ENFANTS,

Titulaires de ce Précieux « Parchemin »

.

Ce « DIPLÔME » d’Etudes

Commerciales

Avait Permis à ces mêmes Jeunes

Tangéroises et Tangérois

de Trouver très tôt et sans Difficulté

aucune ,

dans leur Vie d’Adulte,


224

un « TRAVAIL » Honorable

Substantiellement Rémunéré.

Elèves TANGEROIS du Lycée REGNAULT

Dans les Années « 40 » ,


225

Alors que TANGER était encore sous

Administration Internationale,

s’étaient Etablis , entre Père et Fils ,

entre Fille et Mère ,

des Liens Affectifs de Soutien et

d’Assistance Culturelle Conduisant,

au Sein de la Famille , à une meilleure

Compréhension ,

à une Ecoute Mutuelle et à un Bon

Entendement .

Pour mon Père , en 1950 ,

l’Education de « ABDESLAM » ,


226

l’Unique Fils de la Famille ,

Pouvait être Considérée

comme « PARACHEVEE » .

Grâce à ses Relations de Travail

et à la Solidité de mon « Diplôme »

d’Etudes Commerciales,

mon Père n’aurait pas eu de

Difficultés pour me Faire Attribuer

un Poste de Responsabilité

à la « Banque du Maroc »,

à Tanger même.


227

Mais comment « Lire » en

Profondeur

Dans le Cœur et l’Esprit d’un

« Jeune Tangérois » ,

Qui, un 10 Juillet 1941,

après l’Obtention du « CEP » ,

et l’Admission en Classe de « 6ème

Année Moderne »

au Lycée Saint – Aulaire ,


228

ne Rêvait que d’une Seule

Chose :

Devenir « Ingénieur des

Travaux Publiques » ?

Après de Profondes Réflexions,

J’en arrive à la Conclusion Suivante,

que les Années de « Commercial » à

Regnault ,

avec son Directeur Monsieur GUERY ,


229

avaient été pour Moi mes Premières

« GRANDES ANNEES » .

Monsieur GUERRY

Etait aussi mon Professeur de

« Math » et de « Sciences

Naturelles » ,

et Monsieur BENDAYAN ,

mon Professeur de

« COMPTABILITE » .

Ces deux Hommes

M’ont Appris Tellement de

« CHOSES » ,


230

qu’aujourd’hui je ne peux

que les en REMERCIER de tout

« CŒUR » .

Mais pour moi,

Tout Cela n’était pas

Suffisant.

Car « SI » , à l’Epoque , en Juin 1946 ,

Je Connaissais les Quelques Versets du

CORAN

que je n’ai Appris que très tard dans ma

Vie d’Homme ,


231

j’aurais probablement pu « DIRE » à mon

PERE

que je Voudrais « POURSUIVRE » mes

Etudes ,

le plus Loin Possible ,

Car DIEU nous y INVITE :

« En Fait de Sciences et de

Savoir,

« Vous n’avez Reçu que très

Peu d’ Eléments .


232

Un Homme, pour Qui je n’ai que

Respect et Gratitude,

Monsieur ARMAND,

Inspecteur de l’Instruction Publique

Pour la Zone Internationale de

Tanger,

Trouva Réponse à mon « Problème

Culturel » .

« BOUZIANE, me dit – il ,

« Je vous Propose d’Intégrer le :


233

COLLEGE MOULAY YOUSSEF à

Rabat ,

et d’y Poursuivre Vos

« ETUDES SECONDAIRES » .

« Du fait que vous n’aviez jamais Etudié

l’Arabe,

« Ni à PERRIER , ni à SAINT - AULAIRE ,

« Je vous Propose aussi d’Intégrer

Moulay Youssef

« en Classe de 3ème Année

Secondaire :

« Vous en Sortirez Grandi .


234

« Elève de 3ème Année, vous Pourriez

vous Présenter en Mars prochain

au Concours pour l’Obtention d’une

BOURSE d’Internat :

« Tous vos Frais de Scolarité et

d’Internat

Seraient à la Charge du

Gouvernement,

en cas de Réussite bien sûr .

« Vos Parents seront ainsi Libérés

de toutes les Dépenses d’Instruction

vous Concernant,

pour les Années à Venir .


235

« Qu’en Pensez – vous ?

Je crois que c’était là , la Seule

façon pour moi d’avoir accès à un

« BAC » Solide,

qui me Permettra, plus tard, de

Poursuivre

des « Etudes Supérieures

d’Ingénieur » en France .

« Monsieur ARMAND,

« je pars pour Rabat » .


236

Et c’est ainsi que Débuta

une « Nouvelle Tranche de

Vie » pour :

Abdeslam BOUZIANE ,

Ce Jeune TANGEROIS ,

toujours à la Recherche de son

« DESTIN » .

Un « DESTIN » que bien des fois il ne

Maîtrisera pas Assez ,


237

Un« DESTIN » qu’il Faudra Adapter aux

Aléas du Moment,

Un DESTIN , Soumis à la Volonté de

Certains « HOMMES » ,

Que le HAZARD et la CHANCE ,

Souvent « Injustes »

Avaient Propulsés vers les Cimes

de

« l’IRRESPONSABILITE »


238

« COLLEGE MOULAY

YOUSSEF »

RABAT : Octobre

1946

Un Matin d’Octobre de l’Année

1946,

Je Pars pour RABAT

et le « COLLEGE MOULAY

YOUSSEF » .


239

Je pars par Train, en Wagon de

Troisième Classe.

Mon Père m’accompagne jusqu’à

la Gare.

Je Pars de la Même « Gare

Ferroviaire » ,

GARE devenue Oh ! combien

« Historique » ,

Après l’ Arrivée à TANGER , et par

TRAIN , de Sa Majesté

Le Sultan SIDI MOHAMMED

BEN YOUSSEF ,


240

Notre « ROI » Bien Aimé ,

Un « 9 Avril 1947 » ,

Pour Déclarer et Prouver

au Reste du Monde ,

à la « France et à l’Espagne » , en

Particulier :

Que le MAROC était « UN »

et « INDIVISIBLE ! » .


241

Et pourtant il y en avait des

« FRONTIERES » ,

Qui Divisaient notre PAYS en 1946 ,

1947 et bien après …

Et « Chacune de ces Frontières »

avait sa Police et sa Douane .

Et aussi ses « Chiens de Garde » .

Et pourtant il y en avait des

Zones de Séparation au

MAROC :

La Zone « INTERNATIONNALE » ,


242

La Zone « ESPAGNOLE »

Et enfin la Zone « FRANCAISE » .

Et « Moi » tout ce que j’avais ,

C’était Juste Mon

« PASSEPORT »

de la ZONE INTERNATIONAL de

TANGER .


243

Sorti de la Gare de « RABAT –

VILLE » ,

j’Admire le Paysage, tout

Nouveau pour moi :

L’actuelle Avenue MOHAMMED V ,

La Grande Mosquée à droite ,

Tout au bout de l’Avenue , et adjacent à

la Mosquée ,

Le COLLEGE MOULAY YOUSSEF ,

« l’Institut Educationnelle du Passé » ,

Qui a Donné Vie aux Meilleures


244

« Elites Intellectuelles »

de notre Cher Pays , le MAROC .

Collège Moulay Youssef

Personnalités Marocaines

Ayant Suivi des Etudes au

Collège Moulay Youssef

Abderrahman YOUSSOUFI

Premier Ministre

Mohammed Allal SINASSAR Haut

Conseiller


245

Abdellah El AAROUI

Philosophe et Ecrivain

Kacem Z’HIRI

Ancien Ministre

Brahim FREIJ

Chambellan du Roi

El Mehdi BENBARKA

Militant Nationaliste

Abbas EL MOKRI Ancien

Diplomate

El Bachir SKIREDJ

Artiste

Mohammed EL YAZGHI

Ministre d’Etat

Khalid EL KADIRI

Directeur Général de la CDG

Fath Allah OULAALOU

Ministre des Finances

Abdeslam BEN AISSA

Ancien Ministre

Abdeslam BOUZIANE *** Officier

Supérieur ***


246

Abdelkrim BENNANI

Secrétariat Personnel du ROI

Ahmed GHALLAMI

Directeur Général de Banque

J’avais Choisi d’intégrer le Collège

Moulay Youssef

En Classe de 3ème Année Moderne,

Dans le but de Disposer de plus de

Temps d’Etudes

pour Corriger mes Monstrueuses

Lacunes en

« Langue ARABE ! » .


247

COLLEGE MOULAY YOUSSEF


248

Alors que tous mes Camarades se

Préparaient à affronter,

dans les Trois Années à venir, l’Examen

du « BACCALAUREAT » (1ère

Partie) ,

un Camarade de Classe et un Seul , un

Tangérois ,

Driss EL FELLAH ,

Préparait quant à lui

le « DIPLÔME D’ARABE

CLASSIQUE » .


249

Driss EL FELLAH ,

Un « Nationaliste » Né , Membre du

Parti de l’Istiqlal ,

Aura l’Honneur d’être Nommé par S.M. Le

Roi HASSAN II ,

Gouverneur de la Ville de

TANGER .

Mes Professeurs en Classe de 3ème

avaient pour Noms :

Mr. PETIT , Prof. de Français,


250

Mr. JUDICELLI , Prof. de

Mathématiques,

Mr. KHALLADI , Prof. d’ Arabe ,

Mr. LAKHDAR , Prof. d’ Education

Physique …

Mes CAMARADES de Classe de

Moulay Youssef,

Etaient aussi les Meilleurs « AMIS »

que j’ai jamais eu .

Cette « Véritable Amitié » ,

Je ne la Retrouverai , dans toute ma

Carrière de Militaire dans les « FRA » ,


251

Qu’à titre « Très Exceptionnel » .

Mes « Camarades » de Moulay

Youssef avaient pour Noms :

Driss EL FELLAH ,

Militant Nationaliste au sein du Parti de

l’Istiqlal ,

du Temps de Sidi Allal EL FASSI et de

Hadj Ahmed BALAFREJ .

A été Rédacteur en Chef du Journal l’

OPINION ,

Consul Général à Paris ,

Ambassadeur du Maroc en LYBIE

et Gouverneur de la Ville de TANGER où ,


252

Aujourd’hui , il Repose en PAIX ,

au Cimetière des Martyrs .

Hassan ZEMMOURI ,

Le très jeune Berbère Nationaliste

Activiste,

Elève au Collège Musulman d’AZROU ,

Militait déjà pour l’ « Indépendance de

son Pays » à sa Manière .

Il est Arrêté par les Autorités Locales du

Protectorat ,

Enfermé dans ce que l’on appelait une

« Matmoura » ,

un Caveau Souterrain , pendant plusieurs

jours ,

avant d’être Interdit de Séjour

dans son « BLED » d’Origine ,


253

le Moyen Atlas .

Un « AS » en Mathématiques,

Il Briguera souvent la Place de Premier

de la Classe

dans cette Discipline où Saïd BEN ALI et

Abdeslam BOUZIANE ,

Ses « Amis Intimes » ,

Etaient aussi ses « Concurrents

Directs » .

Le plus Faible de la Classe en ARABE ,

Hassan ZEMMOURI Consultera à

longueur d’Année

le « Dictionnaire BELOT » , Français -

Arabe ,

pour s’assurer de l’Orthographe

d’un « Mot Nouveau » qu’il ne

Comprenait pas .


254

Le 27 Mai 1960 ,

Hassan ZEMMOURI sera nommé

Ministre de l’ AGRICULTURE

par Feu S.M. « Le Roi MOHAMMED V » .

Le 20 Novembre 1972 ,

S.E. le Premier Ministre , Monsieur

« Ahmed OSMAN » ,

Lui Confiera les Charges du Ministère

de l’ URBANISME , de l’ HABITAT

et de l’ ENVIRONNEMENT .


255

Saïd BEN ALI ,

Un garçon Originaire de SAFI,

Brillant, tout à la fois comme Camarade

de Classe et comme Elève .

Un « Matheux » ,

à l’exemple de Hassan ZEMOURI ,

il fera des Etudes d’ INGÉNIEUR en

France .

Et , à l’Indépendance du Maroc

,

Assumera les Responsabilités

de « DIRECTEUR de l’AIR »

au Ministère des Travaux Publiques ,


256

et plus tard , celles de DIRECTEUR

GENERAL

de la « ROYAL AIR MAROC » .

En l’ANNE 1946 ,

Je n’étais pas l’unique TANGEROIS ,

Elève à « Moulay Youssef » .

En fait nous étions près d’une

« Quinzaine » d’Elèves,

tous Originaires de la « Ville du

Détroit » ,


257

Dont Abbas EL MOKRI , Driss EL

FELLAH ,

Sidi El Mokhtar EL OUAZZANI ,

Mohammed DAOUDI et bien d’autre

encore …

Nous allions Passer, Chaque

Année,

Toutes nos « Vacances

Scolaires »

de PRINTEMPS ( Pâques ) et

d’ETE


258

à TANGER , Notre Ville

Natale .

Le Printemps de l’ANNEE

1947

Avait été pour nous, « Tangérois »

et Elèves de « Moulay Youssef » ,

une Saison de « Vrai BONHEUR »

.


259

Feu Si Abderrahman ANEGAÏ ,

Un Patriote « INTEGRE » ,

Dont Feu S.M. Le Roi

MOHAMMED V

Fera son Premier « Directeur

Général du Cabinet Royal » ,

au Lendemain de l’Indépendance

de notre Pays .


260

Abderrahman ANEGAÏ

S’assurera que tous les Elèves Tangérois

de Moulay Youssef

Pourront Assister et Participer

Aux Grands Evènements

« POLITIQUES »

qui allaient se Dérouler dans

les Jours à Venir à

TANGER ,

« Ville à Statut International » ,

Mais Partie Intégrante du « Sol

Marocain »

et Ouverte sur le MONDE .


261

Notre Mission à « Nous » ,

les Jeunes Tangérois , était de Voir

, de Comprendre

et de « Rendre Compte » ,

Une fois de Retour à RABAT et à

Moulay Youssef,

de tout ce qui « Allait se Dérouler à

TANGER » ,

Durant Ces Incroyables et

Mémorables


262

Journées du « 8 et 9 AVRIL

1947 » ,

A l’ Occasion de

l’Arrivée Exceptionnelle dans

notre Ville de

S.M. Sidi MOHAMMED BEN

YOUSSEF,

« Sultan du MAROC »

.


263

Sa Majesté Arrivera à

TANGER,

le 8 AVRIL 1947 , par « TRAIN ».

« ELLE » Foulera du Pied ,

Pour la Première Fois dans l’Histoire

de notre Pays

Le « Sol Tangérois » ,

De cette Ville Internationale

du Nord du MAROC .


264

« Le SULTAN» était accompagné

de :

Son Altesse Le Prince Moulay EL

HASSAN , son Fils Aîné ,

et de Son Altesse La Princesse

Lalla AÏCHA , Sa Fille Aînée .

Une Foule Immense, une Joie

Immense,

un Bonheur Indescriptible :


265

TANGER est Aujourd’hui

« MAROCAINE » de « Droit »

et « UNIFIEE » au Restant du

PAYS,

Grâce à la Volonté de « Notre

SOUVERAIN » .


266

S.M. Le Sultan Sidi MOHAMMED BEN

YOUSSEF

TANGER - 1947

Le Lendemain, 9 AVRIL 1947 ,

Etait la Journée Culminante de

cette Visite Bienheureuse :

Les Evènements Principaux


267

Se dérouleront à la « MENDOUBIA » ,

Siège du « Mendoub » ,

le Représentant Légal et Officiel du

SULTAN du MAROC ,

dans la Zone Internationale de

Tanger .

Trois « DISCOURS »

Historiques,

A l’Attention des Marocains et du

Monde,

pour Parler de « l’UNITÉ

TERRITORIALE » de notre « PAYS » ,

de la JEUNESSE Marocaine et de la

FEMME Marocaine .


268

S.A. La Princesse Lalla AÏCHA ,

Fille Ainée de S.M. Le SULTAN du

MAROC ,

Invita la « FEMME Marocaine »


269

à Combattre « l’Analphabétisme » ,

à s’Inscrire dans les « Ecoles et

Collèges »

du MAROC pour Acquérir le

« SAVOIR »

Et la Force « MORALE »

qui leur Permettra Demain d’Elever

Leurs « ENFANTS »

En Véritables « CITOYENS » .

Cette VISITE « ROYALE » à Tanger,

du Mois d’Avril 1947 ,

Est Restée Gravée dans la « Mémoire »

de tous les Camarades , Elèves de

« Moulay Youssef » ,


270

Qui l’avaient Vécue Intensément .

S.A. Le Prince Moulay EL

HASSAN ,

Et la JEUNESSE Tangéroise à la

« MENDOUBIA »


271

Moi, je Retiens, tout

particulièrement,

L’Intervention de Son Altesse le

Prince Moulay EL HASSAN,

Délivrée avec Aisance et Conviction,

au Podium en Plein Air , dans les

Jardins de la « MENDOUBIA » ,

Devant une Foule Immense .

Moulay EL HASSAN

Portait l’ « UNIFORME Kaki »


272

des « SCOUTS HASSANIS » de la

Ville de Tanger,

Unique Equipe des « Scouts

Indépendants » du Maroc,

Non Assujettie aux Restrictions

Politiques

de l’Administration du Protectorat.

Cet « Uniforme » avait été

Confectionné,

Préalablement à la Venue du Prince

Moulay EL HASSAN à Tanger,


273

sur Directives Spécifiques de

Monsieur Mustapha EL KHAMMAL ,

Président des « Scouts Hassanis »

,

et Exécuté par le « Meilleur Tailleur »

de la Ville du Détroit.

Mon « AMI » de Jeunesse,

Feu Si Mohammed

BENCHEKROUN,

Avait Servi de « MODELE »


274

Pour le Tailleur Responsable

de la Coupe de l’Uniforme des Scouts

Hassanis ,

Destiné à S.A. Le Prince Moulay

EL HASSAN .

Mohammed BENCHEKROUN


275

De Retour à RABAT et à MOULAY

YOUSSEF,

Notre Mission à « NOUS » , les

Tangérois ,

Etait de Raconter « TANGER » ,

Lors de ces Journées Mémorables

des 8 & 9 AVRIL 1947

Rien de Plus !


276

Et la Vie d’Etudiant Reprenait

son « Cours Normal ».

Un Evènement d’Importance

m’Attendait :

Le « CONCOURS »

Pour l’Obtention d’une

« BOURSE »d’Internat

au Collège Moulay Youssef .

Nous étions en Salle de Classe, et

nous Concourions :

L’Epreuve de Mathématiques


277

Comportait un PROBLEME de Math.

Dont la Solution Exigeait Impérativement

la Résolution d’une Equation du

Second Degré.

Monsieur JUDICELLI , notre Prof. de

Math . ,

Entra dans la Salle d’examen,

Presque « Affolé » :

« Messieurs, dit – il ,

Nous n’avons pas encore étudié

l’Equation du Second Degré,

aussi il en sera tenu compte dans

l’Annotation des Epreuves » .


278

Puis arrivant à hauteur de ma Table,

et en Regardant avec Intérêt mon

Travail,

il se Rendit Compte que

l’Elève Abdeslam BOUZIANE

Avait déjà TROUVE la SOLUTION

du Problème de Math . et tout

« SEUL » .

« Monsieur Bouziane , me dit – il ,

« Je vous Souhaite la même

CHANCE

« à l’Examen du BAC . »


279

Comment en étais – je arrivé là,

et Tout Seul ?

En 1946, et toutes les Années qui

Suivirent,

il y avait, parmi les « INTERNES »

du Collège Moulay Youssef ,

Un Esprit de « CAMARDERIE »

Que je n’ai Jamais Retrouvé ailleurs,

et encore Moins dans les Forces

Royales Air ( FRA )

Au Collège Moulay Youssef , le Soir ,


280

les Salles d’études , étaient le Lieu

Principal

des « ECHANGES CULTURELS »

entre Jeunes et Anciens Elèves ,

entre Faibles et Forts .

Deux Jours avant

Le Concours pour l’Obtention de la

« Bourse d’Internat »,

Mohammed DAOUDI, un Matheux

et Elève de « Seconde » de notre

Collège,

m’Expliqua , comme par

Enchantement ,

la Formule Mathématique

Conduisant à la Résolution

de « l’Equation du Second Degré »

.


281

Et c’était ainsi , qu’en Octobre 1947 ,

à la Rentrée Scolaire ,

J’étais devenu « BOURSIER »

de l’Administration Marocaine .

Mon PERE, Satisfait , me Félicita !

En Juin 1947 ,

Et en fin de 3ème Année Moderne du

Collège Moulay Youssef ,

Tous les Elèves de ma Classe sont

Déclarés « ADMIS » à l’Examen du :


282

« Certificat d’Etudes

Secondaires Musulmanes »

CESM

Ils Recevront leur DIPLÔMES du

« CESM » le 3 Novembre 1947.

Nous Partons pour TANGER

Et les « Vacances d’

ETE »

Nous Savions qu’un « Travail Culturel »


283

Comprenant un Programme

De Renforcement des Connaissances

Générales,

à l’attention des plus Jeunes et des plus

Faibles,

Nous Attendait.

Ce Programme d’ETE allait être Pensé et

Mis en Œuvre

par DEUX Hommes , Tangérois, Cultivés,

Et PATRIOTES ,

Concernés par le « DEVENIR »

de la JEUNESSE de leur PAYS :


284

Le Premier, Sidi Abdellah

GUENNOUN,

Un Savant, Homme de Lettres

et Directeur de l’Unique

« Ecole Libre » du Maroc (Madrasa

Horrah) ,

Qui Dispensait un Enseignement Primaire

et Secondaire en « Langue Arabe » .

Sidi Abdellah GUENNOUN ,

Après l’Indépendance du Maroc,

Sera Nommé Membre de l’Académie du

Royaume par Feu S.M. Le Roi HASSAN II .


285

Le Second ,

Si Abderrahman EL YOUSSOUFI

,

Tangérois, Ancien Elève du Collège

Moulay Youssef.

Il Conduisit , en 1944 ,

Le Soulèvement des « Elèves du

Collège » ,


286

pour Protester contre l’Arrestation

des Nationalistes Marocains

Signataires du :

« MANIFESTE de

L’INDEPENDANCE »

du MAROC ,

Présenté à S.M. Le Sultan

Sidi Mohammed BEN

YOUSSEF

le « 11 Janvier 1944 »

.


287

Abderrahman EL YOUSSOUFI

Sera Nommé « Premier Ministre »

du Gouvernement de Coalition ,

ayant Reçu l’Aval

de Feu S.M. Le Roi HASSAN II .

Abderrahman EL YOUSSOUFI

Fixait notre Horaire de Travail :

Le Matin, c’était la Belle PLAGE de

Tanger ,

L’Après – Midi , l’ ECOLE de Sidi Abdellah

GUENNOUN


288

Sidi Abdellah GUENNOUN

Mettait à notre Disposition

toutes les Salles de Classe de son

« ECOLE » ,

toutes les Après – Midi : de 14.30 à

17.30 Heures.

Le TRASFERT du Maigre SAVOIR dont

nous Disposions,

les Uns et les Autres, Commençait alors

à Circuler

des Plus Forts vers les Moins Forts :

C’était Notre « PATRIOTISME »

à Nous, les Jeunes Elèves Tangérois

du Collège Moulay Youssef de RABAT .


289

Nos « VACANCES d’ETE » à TANGER ,

nous étaient Agréables ,Utiles

et Intellectuellement « GLORIFIANTES »

.

Elles étaient aussi « Utiles &

Profitables »

pour nos Jeunes Camarades du

Secondaire des Lycées de Tanger

et Pourquoi pas du MAROC de Demain.

A TANGER ,

Pendant les Longues

Vacances d’ ETE ,

Les « PARTIS POLITIQUES »

Marocains


290

Se Donnaient pour Mission

d’ « EDUQUER » la Jeunesse

Tangéroise .

Ceci était « VRAI » pour :

« L’ ISTIQLAL » de Sidi Allal El

FASSI ,

« HIZB AL ISLAH » de Abdelkhalaq

ETTORES ,

«L’ UNITE MAROCAINE » de Cheikh

El Mekki EN-NACIRI .

« Le PARTI COMMUNISTE » de Ali

YATTA .


291

Collège Moulay

Youssef ( Suite )

Monsieur « Francois

Gotteland »

Classe de Seconde : 1947 –

1948

Classe de Première : 1948 –

1949


292

Hamid BRADLY et moi (

Abdeslam BOUZIANE ) ,

Avions été tous les Deux « Elèves »

au Collège Moulay Youssef ,

à des Epoques Différentes de notre

Scolarité ,

Mais Nous sommes , Aujourd’hui ,

Tous les Deux , Appelés à Rendre le

Même « HOMMAGE »

A «CELUI » qui Sut Façonner Notre

« VIE » et pourquoi pas Notre

« ÂME » ,

en Puisant dans la LITTERATURE

Française ,

Ce qu’ Elle avait de plus « BEAU »

et de plus « EDIFFIANT » .


293

Jeune Professeur Agrégé, Monsieur

GOTTELAND,

non Seulement Enseignait le

« FRANÇAIS » à Moulay Youssef,


294

Mais Encore et Surtout ,

Enseignait le « FRANÇAIS » au COLLEGE

IMPERIAL ,

et à un Elève en Particulier ,

« S.A. Le Prince Moulay EL

HASSAN » ,

Fils de S.M. Sidi Mohammed BEN

YOUSSEF,

Sultan du MAROC.


295

Les Jeunes Marocains de l’Epoque,

mes Camarades de Classe, avaient pour

Noms :

Hassan ZEMOURI , Saîd BEN ALI , Driss

EL FELLAH ,


296

Toufik KABBAJ , Mohammed BOUSMAHA

,

et bien d’Autres encore …

Ils Apprenaient, le « FRANÇAIS » ,

en « SYMBIOSE »

avec le Future « PRINCE

HERITIER » du Royaume :

S.A.R. Le Prince Moulay EL

HASSAN.

Monsieur GOTTELAND nous Apportait les

REDACTIONS ,

les DISSERTATIONS Françaises ,


297

Rédigées de la Main Propre de « S.A. Le

Prince Moulay EL HASSAN »

et il nous les « Lisait » , attendant de Nous

un Commentaire qui ,

le plus souvent , était « ADMIRATIF » , et

parfois « Ponctuellement » Restrictif .

Ce que nous avions Retenu en Final ,

des Effets de cette Instruction /

Education à la « GOTTELAND » ,

Après Deux Années d’ Echange Culturel à

la Française ,

allant de « Montesquieu » à

« Rousseau » ,

C’était que les « IDEES » de Moulay EL

HASSAN

Nous Conduiraient Immanquablement


298

Vers l’ « INDEPENDANCE » et la

« LIBERATION »

de Notre « PAYS » .

Le « BAC » à Moulay

Youssef

En Juin 1949, ce sont les

Examens du « BAC » .

A « l’Ecrit » , 100 % de

REUSSITE à Moulay Youssef


299

A l’Oral, un Camarade Devra Repasser en

Octobre

devant un Nouveau Jury ,

pour Obtenir son Admission Finale au

« BAC » .

Mon « ORAL du BAC » à moi,

En Physique – Chimie,

S’était Déroulé dans un Immense

Parloirdu Bâtiment

Qui est Devenu aujourd’hui

le Ministère de l’Education Nationale

Marocaine.

Mon Examinateur, un Professeur Agrégé,

d’un Certain Âge, les Tempes quelque

peu Grisonnantes.

De son Chapeau, posé sur la Table, je

Tire « deux Papillons » :


300

Une Question de Cours de Physique

et une Equation de Chimie à

Résoudre.

Avant que je n’intervienne devant mon

Examinateur au Tableau Noir,

mon Professeur de Physique – Chimie de

Moulay Youssef,

Monsieur LANEY ,

Accompagné de toutes ses Elèves,

Jeunes « FILLES Françaises »

du Collège des Orangers de RABAT,

Forment un « Demi Cercle »

autour de Moi

Et Attendent.


301

C’était cela qu’on Appellerait

aujourd’hui,

De la « TRANSPARENCE »

en matière d’EDUCATION

NATIONALE .

Mes Réponses étaient Parfaites.

La Note Concédée était « Maximum »

.

Monsieur LANEY et ses Jeunes

Filles,

Elèves Françaises du Collège des

Orangers à RABAT,

Etaient « Epoustouflées » !


302

C’était l’Année 1949,

L’Année où les Jeunes Etudiants

Marocains et Nationalistes,

Elèves du Collège Moulay Youssef

de RABAT,

Avaient quelque Chose de Particulier à

« OFFRIR » ,

En Matière

de« MULTICULTURALISME »

International.


303

Mon Premier Voyage en

France

( Juillet – 1949 )

Ce Voyage, en Groupe ,

de l’Ensemble des Elèves Marocains

de la « Classe de Terminale » du

Collège Moulay Youssef de Rabat ,

En l’Année 1949 ,

Avait été Pensé et Organisé par notre

Professeur de « FRANÇAIS »,


304

Monsieur François GOTTELAND

La Tour Effel Le Carrousel du

Louvre

Le Trajet « Rabat -Tanger » devait se

Faire par « Train » .


305

Le Trajet « Tanger – Algésiras » devait

se Faire par Bateau de la Compagnie

« Paquet » .

Le Trajet « Algésiras – Irun de la

Frontera » , au nord de l’Espagne ,

devait se Faire par les Chemins de

Fer Espagnols ,

Ligne Spéciale, qualifiée de « MAROC -

EXPRESS » .

En1949 nous Touchions pour la

Première fois de notre Vie

la Terre de l’ « ANDALOUSIE

ESPAGNOLE » ,


306

« Sol des Hommes aux quels

nos ANCETRES ,

Des Siècles Durant , avaient Apporté

un Savoir Inestimable

dans le domaine des

Humanités

et dans celui des Sciences les

plus Avancées.

Le « Maroc Express » était un Train

« Non Stop »

qui Devait nous Amener Directement du

Port d’ALGESIRAS,


307

à la Gare Frontière avec la France (

IRUN de la FRONTERA )

Or, moins d’une Heure après notre

Embarquent à notre Station de Départ,

le TRAIN s’Arrêta en Rase Campagne,

Vers les Huit Heures du Matin.

Comme l’Arrêt se Prolongeait,

les Voyageurs Commençaient à se

Questionner sur notre Situation

et Certains même Descendirent du Train

pour Essayer de Voir et de Comprendre.

En fait ce qui s’était passé était très

SERIEUX :


308

La « Locomotive » et son « Fourgon »

avaient DERAILLE,

et les CHEMINOTS Espagnols, utilisaient

d’Immenses Plaques Métalliques

Allongées

qu’ils Essayaient de Placer sous les

ROUES de la Motrice,

Toujours en Marche,

Espérant ainsi la faire Remonter

sur les RAILS.

Avec du TEMPS , de la PATIENCE et

Beaucoup d’EFFORT,

leurs VOEUX furent enfin Exaucés


309

et notre VOYAGE Put se Continuer

sans Problème Majeur

Supplémentaire.

Nous n’étions pas très loin d’une

Petite Ville de l’Andalousie

Espagnole

du nom de « JEREZ de la

FRONTERA » ,

quand ce Grave Incident Arriva .

Feu le Docteur

Abdelhadi TAZI ,


310

Grand Diplomate , Grand Historien et

Membre de l’Académie du Royaume ,

Rapporte dans son Dernier Livre traduit

en Français ,

Cette « DESCRIPTION » de l’ Andalousie

Espagnole qui Remonte à « 1952 » .


311

Page « 19 » du LIVRE :

« Nous nous Installâmes dans un Café

pour Déjeuner …

« Mais nous Fûmes Submergés par des

Nuées d’ENFANTS,

presque Nus, quêtant du Pain avec

Insistance ou Demandant l’Aumône.

« Bien Sûr , nous avions l’Habitude de

voir chez nous des Mendiants ,

mais pas en si Grand Nombre , ni dans

des Guenilles aussi Crasseuses .

« Ce Spectacle nous Désola

« et Précipita notre Départ » .


312

Des Années plus Tard :

La Librairie « Kalila Wa Dimna » , à

RABAT ,

M’invita à Rencontrer le

Professeur Abdelhadi TAZI ,

le Vendredi 12 Juin 2009 ,

pour la Présentation et la Dédicace

de son « LIVRE » ,

Relatant son Voyage Européen de

1952 .


313

Parmi les Amis du Professeur TAZI ,

Présents à cette Cérémonie,

il y avait Monsieur « M’Hamed

DOUIRI » ,

Ancien Ministre des FINANCES,

Dans l’un des Premiers

Gouvernements

qui Suivirent l’INDEPENDANCE de

notre PAYS .


314

Nous nous Connaissions ,

et nous Parlâmes librement du Dernier

LIVRE

en FRANÇAIS du Professeur Abdelhadi

TAZI :


315

« Moi aussi, Monsieur le Ministre,

« J’ai Connu l’Espagne des

Années Cinquante.

« C’était un PAYS Merveilleux,

Accueillant,

« Mais Très Pauvre.

« La FAMILLE Espagnole dans sa

Globalité,

le Père, la Mère et tous les Enfants,


316

s’Evertuaient à Transformer leur

DEUMEURE,

parfois un Simple Appartement,

en « PENSION de FAMILIA » ,

« Et se Trouvaient parfois Heureuse de

Recevoir

« un Jeune TOURISTE MAROCAIN de

Passage ,

« Pour la Somme de CINQUANTE

PESETAS

« la Nuitée, les Trois Repas y Inclus.


317

INSTITUTEUR du « Cadre

Général » ,

Basé à TETOUAN, Ville de la Zone Nord

du MAROC ,

Propriétaire d’une Petite Voiture

Anglaise « AUSTIN A 30 » ,

Achetée à « Crédit » ,

J’ai pu Passer ainsi chaque Année, entre

1950 et 1955 ,

tout un « MOIS » de mes Vacances d’Eté

en ESPAGNE ,

toujours Hébergé en « PENSION de

FAMILIA » :


318

Une Richissime Education

Culturelle ,

Pour le Jeune Pédagogue que

j’étais !

C’était l’Ensemble de toutes les

« FAMILLES » Espagnoles Réunies

qui INVENTA et CREA l’Actuelle

Organisation du Système de Base

du « TOURISME » le plus Performant

d’EUROPE.


319

Aujourd’hui, en cette Année

2009 ,

Je suis un « HOMME LIBRE » ,

un Officier Aviateur , « RETRAITE » des

Forces Royales Air Marocaines .

Je Parlais donc Amicalement, de

l’HISTOIRE de Notre Pays,

avec un Grand « PATRIOTE » ,

Responsable, au Lendemain de

l’INDEPENDANCE du MAROC,

de ce qu’on Appellera le « PROJET

NATIONAL »

du Mouvement Patriotique Marocain :


320

« En 1949, 52 et 55 »,

« L’ESPAGNE était dans la PRECARITE

Economique la plus Totale ,

et c’est « VOUS » , Monsieur le Ministre

,

« VOUS , Monsieur le Ministre et NOS

Grands « Hommes Nationalistes » de

l’Epoque ,

Qui avez , « Inconsciemment » Aidé au

Redressement de l’ESPAGNE ,

« En Supportant l’Impérative « IDEE de

l’EVACUATION » des BASES AERIENNES

AMERICAINES,

Installées au MAROC.


321

« Vos AMIS avaient juste Oublié,

Monsieur le Ministre,

que les « AVIATEURS » Américains

n’étaient pas les Colonisateurs du

MAROC,

« Mais qu’ils « LOUAIENT » , à Prix d’Or ,

des « BASES Aériennes »

sur le « SOL National Marocain » ,

Pour une « Période Définie » et Arrêtée

d’un Commun Accord,

avec l’AUTORITE Administrative du

Moment ,

la France en l’Occurrence,


322

En Echange de « COMPENSATIONS » ,

Financières et Politiques , tout aussi

bien Définies.

« Vous aviez Imposé aux USA ,

« Dès Début 1963, un Calendrier pour

l’EVACUATIONS

« Des INSTALLATIONS Militaires

Américaines au MAROC.

« C’était là , Monsieur le Ministre , le

Premier ECHEC


323

« De Votre PROJET de PROGRAMME

NATIONAL» :

Nouasseur , Sidi Slimane , Sidi

Yahia , Ben Guérir ,

et plus tard Port Lyautey …

Ont été TRANSFERES ,

Dès à partir de

« 1963 » vers

l’ESPAGNE


324

Ainsi s’étaient Créés et

Développées,

Les Bases Aériennes

« AMERICAINES »

de TORREJON , de MORON , de

CADIX , de SARAGOSSE…

et de bien d’autres encore .

L’ESPAGNE ,

d’aujourd’hui ,

Doit une Fière Chandelle au

« PROJET »


325

des Nationalistes Marocains

de la « Première Heure » :

Un Grand MERCI , monsieur le

Ministre .

FEU Le Professeur Abdelhadi

TAZI

était un HOMME de « BIEN et

de SAVOIR » !


326

Un Certain Nationalisme des

« Jeunes »

Pour le Maroc

« INDEPENDANT » ,


327

Trois « Dates » Immémoriales

Resteront à jamais Gravées dans la

Mémoire

des Jeunes Patriotes Marocains

de ma « Génération » :

16 , 17 et 18 Novembre 1955

.

Ces Journées, les « TROIS

GLORIEUSES » ,

Commémorent le Retour d’ EXILE

de

Feu Sa Majesté « Le Roi

MOHAMMED V » ,

Un 16 Novembre 1955 ,


328

et celui de toute la « Famille

Royale » .

Une « DATE » , le 18 Novembre

1955 ,

Consacre « l’INDEPENDANCE

du PAYS » ,

et la Levée des

« PROTECTORATS »

Français et Espagnol

Qui nous Imposaient Leurs Lois ,

Leur Programmation de nos

« VIES » ,

et ce depuis le 30 Mars 1912 .


329

En « Novembre 1955 »

J’étais un « INSTITUTEUR

MODEL » :

Bachelier « Math – Elem » ,

Ancien du Collège Moulay Youssef à

Rabat ,

et du Lycée Saint – Aulaire à Tanger ,

Diplômé de « l’Ecole Normale »

de Aïn Es -Sbaaà Casablanca ,

et Classé « CADRE GENERAL » dans


330

L’Administration de l’Instruction

Publique Marocaine.

J’Enseignais à TETOUAN ,

En « ZONE NORD du Maroc , dite

aussi Zone Espagnole,

dans ce que l’on appelait à l’époque,

une Ecole « FRANCO -

MUSULMANE » .

Le Directeur de l’Ecole était de

Nationalité Française.


331

Il s’appelait Monsieur « DUFOUR » .

Si j’avais à vous le Présenter,

je vous dirais que c’était un Grand

Pédagogue,

un Homme qui avait l’Amour de son

Métier d’Enseignant

et , chose exceptionnelle ,

Monsieur « Dufour »

Etait aussi un Grand Ami du Maroc

et de la ville de TANGER , où il avait

longtemps Exercé ,

et qu’il « Adorait » .

A l’Indépendance du MAROC,

il quitta Tétouan et son Ecole

« Franco – Musulmane »

Et participa à l’Ouverture à Tanger


332

d’un Groupe Scolaire, Primaire et

Secondaire,

Qui, très rapidement deviendra :

« L’Ecole de Monsieur Dufour » :

Une Ecole de Maître !

Il mourut en France , à un âge

avancé .

Après sa mort, son Fils Georges

consulta le Testament de son Père,

et réalisa que « Monsieur Dufour »

avait formulé

le vœux d’être Enterré à « TANGER »

,

en Sol Marocain.

Aujourd’hui, cet Homme


333

Qui avait tant aimé notre Pays ,

Qui avait tant fait pour l’Education et

l’Instruction

de nos « Enfants » et de notre

« Jeunesse » ,

Repose en Paix au « Cimetière

Chrétien » de Tanger ,

Juste au pied de la « Vielle Montagne » .

Né à Tanger le 24 Janvier 1928

,

J’avais été reçu à l’Examen du

Baccalauréat

de l’Enseignement Secondaire 1ère

Partie , Série Moderne en 1949 ,


334

à Rabat ( Collège Moulay Youssef ) ,

Et à la 2ème Partie , Série

Mathématiques en 1950

à Tanger ( Lycée Français Saint -

Aulaire ) .

En classe de « Math – Elem » , à

SAINT - AULAIRE ,

Nous étions en tout et pour Tout

« SIX » Elèves , Cinq Garçons et Une

Fille :

C’était vraiment des Cours

Particuliers.


335

Notre Professeur de Mathématiques

s’appelait Monsieur MURACCIOLE,

celui de Physique – Chimie était une

Dame qui s’appelait Madame FAURE.

Les cours de Français relevaient du

« Génie » de Mademoiselle SIMON,

et la « Langue Arabe » du Savoir et de la

Philosophie

de notre Professeur Algérien, Sidi Ahmed

TIJANI .

Et puis me voilà, fin 1950 , à

Tanger ,


336

Ma Ville Natale , en « ZONE

INTERNATIONALE » ,

avec mon Diplôme du Baccalauréat de

l’Enseignement Secondaire

et beaucoup de Questions .

Quel « Avenir Educationnel »

pour moI

Mes Camarades de Classe et de

Promotion de « Moulay Youssef »

avaient tous choisi de Préparer, après le

1er Bac ,

un Transfert au LYCEE LYAUTEY de

Casablanca ,

en vu d’y passer la deuxième Partie du

« Bac » ,


337

et de pouvoir poursuivre, sans difficultés

,

des Etudes Supérieures en France

.

Moi j’avais choisi d’intégrer le

« LYCEE GOURAUD » à Rabat ,

l’actuel Lycée « HASSAN II » .

J’avais réussi à obtenir cette

intégration, sans Recommandation

extérieure Particulière

et du seul fait de ma qualification de

Bachelier Marocain

et de Boursier de l’Administration

Marocaine.


338

Pourquoi Rabat plutôt que

Casablanca,

à l’exemple de mes Camarades

de Promo ?

Pour deux raisons :

L’une Familiale :

Mon Oncle Abdelkrim Abdelghafour

SMOUNE résidait à Rabat

et je pouvais ainsi lui rendre visite

tous les Week-Ends .

L’autre Educationnelle :

« Monsieur MARTI » était Prof. de

Math à « Gouraud » ,

un Prof. que beaucoup d’Elèves

Redoutaient

et que les Meilleurs se Disputaient .


339

A l’époque, en 1950, je faisais partie

de cette Dernière Catégorie.

Au « Lycée Gouraud » ,

J’étais Interne et Boursier ,

Tenu de dormir tous les jours

ouvrables au Dortoir du Lycée ,

de prendre mes Repas au Réfectoire

du Lycée , avec des camarades en

majorité Français ,

et d’être Présent à toutes les

Séances d’Etudes Obligatoires ,

Surveillées par un « Jeune

Répétiteur » Français,

Parfois, Oh ! Combien

« INEXPERIMENTE » .


340

Pendant les Trois Premières Semaines

qui ont suivi la Rentrée Scolaire à

« Gouraud »

tout semblait normal et parfait pour moi .

Contrairement à la Quinzaine d’Elèves du

Lycée

qui avaient « Fui » la classe de Math.

Elem. de « Monsieur MARTI »

pour aller vers des Orientations moins

Exigeantes , en « Sciences » ou en

« Philo » ,

Moi j’avais la Conviction que je Pouvais

Tenir encore assez Longtemps .

Et puis Tout Allait

« BASCULER »

Un Samedi Midi.


341

Nous étions en salle d’ « Etude

Surveillée » .

Vers 10.00 du matin on m’annonça

qu’un Parent, venu de Tanger, demandait

à me voir .

Je le reçus dans le Hall d’Entrée du

Lycée :

Il m’apportait des Gâteaux faits

maison de la part de ma Mère.

J’ai remercié le Messager,

Puis j’ai rejoint mon Etude Surveillée.

A Midi, c’était la fin de l’Etude.


342

Embarrassé par mes Livres de Math. et

les Paquets de Tanger,

J’avais été le Dernier Elève à Sortir de

la Salle de Classe

Notre jeune Répétiteur Français

m’Interpella :

« Monsieur BOUZIANE, Connaissez –

vous

« le Sermon sur Henriette d’Angleterre ?

« Oui ! Je crois savoir que c’est de

Bossuet.

« Alors vous me le Copierez CINQ

Fois ,

« et ce pour ce Lundi,

« Vous étiez le Dernier à Sortir de la

Salle d’Etude ! »


343

Tout cela m’avait paru Ahurissant :

J’étais venu à « GOURAUD » pour

apprendre des « Math. »

et non pour « Copier à la Main » et à

l’Encre Bleue un Texte de Bossuet.

Et pour quelle Raison ?

Jamais je n’accepterais de subir une

« Punition arbitraire »

dont je ne comprenais ni le sens, ni le

mobile,

que je ne méritais pas

et que je qualifiais

d’outrageusement « INJUSTE » .


344

Lundi Matin ,

Je me présentais au « Bureau du

Surveillant Général » :

« Monsieur ! Je viens vous demander

mon TRANSFERT à TANGER.

Je ne peux plus rester ici à Rabat , pour

des raisons très Personnelles .

« Monsieur BOUZIANE,

Réfléchissez un peu, vous Bénéficiez ici

d’une Bourse d’Internat

et à Saint- Aulaire il n’y a pas d’Internat.

« Je le sais très bien Monsieur .

« Mais mes Parents habitent Tanger


345

Et je suis sûr que je n’aurais aucune

difficulté à suivre

les Cours de Math - Elem dans le Lycée

de ma jeunesse » .

Le Surveillant Général

Téléphona devant moi à Tanger,

Parla, rédigea une Fiche de Transfert

qu’il me tendit :

« Tous mes Vœux vous

Accompagnent, BOUZIANE ».

Et c’est ainsi que je me suis

Retrouvé,


346

« TROIS ANNEES » après avoir

quitté ma Ville Natale,

dans l’espoir de poursuivre des

Etudes Supérieures d’INGENIEUR

à l’Etranger ,

Je me suis Retrouvé de

Nouveau à TANGER,

au Lycée SAINT– AULAIRE,

Préparant cette fois - ci la

2ème Partie du Bac. Math.

Elem .


347

Ce « BAC », je l’ai Obtenu

Haut la Main .


348

Mon Père, Abderrahman

BOUZIANE,

Etait Fonctionnaire au « TRIBUNAL

MIXTE »

de la « Zone Internationale » de TANGER

.


349

Il y passa « Toute sa VIE » ,

En Contact journalier avec des

« Hommes de Loi » ,

Qui disaient le « DROIT »

et l’Appliquaient avec « INTEGRITE »

Ces « HOMMES » de LOI avaient pour

Noms :


350

Maître SAURIN, Maître CEBAYOS, Maître

« El Hachmi CHERIF »

Un Avocat ALGERIEN , d’un Verbe et

d’une Diction Superbes ,

D’une puissance de Raisonnement et de

Persuasion Inégalée .

En 1955,

Maître « El Hachmi CHERIF »

devint ,

par AMOUR pour notre PAYS ,

l’Avocat Attitré de Sa Majesté :


351

“ Le SULTAN SIDI

MOHAMMED BEN YOUSSEF”

,

Et le Défenseur, aux Négociations

d’AIX Les BAINS,

en France , de la « CAUSE

MAROCAINE » .

C’était peut-être du fait de « VIVRE » , au

quotidien ,

dans cet espèce « d’Environnement »

très particulier,

Que je qualifierai aujourd’hui , de

« Socio- Equité – Culturel » ,


352

que mon PERE n’avait jamais

cherché

à s’ENRICHIR ou à faire

« FORTUNE » :

Un certain « BIEN ÊTRE » pour Sa

Famille lui SUFFISAIT.

A la Maison, mes Sœurs et Moi ne

manquions de rien,

Mais mon Père aurait été dans

l’Incapacité absolue de Financer mes

Etudes à l’Etranger,

A supposer que je le lui ais Demandé.

Pour moi donc, à Tanger, sur le Plan

Educationnel,


353

J’avais, à priori, avec mon Diplôme du

« Baccalauréat » ,

Atteint le « TOP » de ce que les

Institutions Culturelles Locales de la

Ville du Détroit

Pouvaient fournir à un Jeune

Marocain .

Il fallait donc chercher une autre

Issue,

Chercher une Issue « Honorable »

pour Moi- Même et pour ma

Famille,

Une Issue qui me permette de

« Gagner ma Vie » ,

mon « Mon Pain Quotidien » ,

Tout en m’ouvrant des Chemins


354

Pour un certain Développement

« INTELECTUEL » .

Il me fallait me lancer à la

recherche d’un « Travail » ,

d’un « JOB » , comme diraient

les « Ingénieurs Diplômés

Chômeurs »

des « Années 2 000 » .

Mais DIEU merci, ici à Tanger ,

en 1950 ,

Ce n’était pas le « TRAVAIL »

qui manquait,

C’était plutôt les « HOMMES » ,


355

Instruits et Eduqués , Qui

Manquaient à l’Appel.

En Octobre 1950 ,

J’étais déjà Titulaire des

Diplômes d’Enseignement

suivants :

Certificat d’Etudes Primaires

Elémentaires (Tanger – 1941)

Protectorat de la République

Française –

Gouvernement Chérifien


356

Direction Générale de l’Instruction

Publique ,

des Beaux – Arts et des Antiquités .

Diplôme d’Etudes Commerciales

( Tanger – 17 Juin 1946 )

Empire Chérifien – Direction Générale

de l’Instruction Publique

Des Beaux – Arts et des Antiquités

Direction de l’Enseignement Chérifien

de la Zone de Tanger.

Certificat d’Etudes Secondaires

Musulmanes

(Rabat – 3 Novembre 1947 )

Protectorat de la France au Maroc –

Gouvernement Chérifien

Direction de l’Instruction Publique

Attestation du Baccalauréat :


357

Diplôme du Baccalauréat de

l’Enseignement Secondaire

1ère Partie , Série Moderne (Rabat) –

Année 1949

2ème Partie , Série Math (Rabat) –

Année 1950

Direction de l’Instruction Publique au

Maroc.

Mon « Diplôme d’Etudes

Commerciales » ,

Délivré le 17 Juin 1946 , après

« Quatre Années »

de Formation Economique et

Financière Spécialisée

au Lycée Regnault de Tanger ,


358

M’ouvrait d’office l’Accès

A un Poste de Responsabilité,

En Qualité de « Cadre Supérieur »

,

dans l’une des Deux Cents

« 200 »« Banques Privées »

de la Zone Internationale de

Tanger .

Je n’avais que l’Embarras du

Choix !

Beaucoup de mes Camarades de

Regnault, Diplômés en 1946,


359

Avaient très vite, obtenu des

Affectations,

à des Postes Importants dans l’une

des Banques de la Zone :

Chef du Personnel, Responsable de

Portefeuilles d’Actions,

ou même Sous- Directeur

d’Agence Bancaire …

C’était le cas des BENGIO ,

BENZAKEN , BENDAYAN ,

BOUAYAD, et bien d’autres encore ,

Tous Anciens du Lycée de Tanger

.


360

Certains de ces Véritables FILS de la

Cité du Détroit feront,

dans la Banque une Superbe Carrière

sur le « Plan International » :

On retrouvera leurs Noms au Canada, ou

même aux USA,

Associés aux Grands Hommes du

« Stock Exchange » .

Mais Moi , je n’ai pas voulu

suivre leur « Trace » :

Mon « Choix » Personnel a toujours

été celui


361

d’un Homme « Libre et Indépendant »

.

Il faut croire que je n’avais jamais

eu dans le Sang

cet Amour de « l’ARGENT pour

l’ARGENT » ,

Un Amour qui guida la « VIE» de

Fameux

et Richissimes Bourgeois de la

Capitale Economique

de notre Pays ,

Et qui leur permit souvent de pouvoir

Fermer les Yeux

pour Eviter de Voir la « MISERE » des

Bidonvilles

de « SIDI MOUMEN » et de

« SEKOUILA » ,


362

Lieux HONTEUX, qui côtoient,

aujourd’hui encore ,

leurs « Luxurieuses Demeures » sur

la Colline d’ Anfa .

Et pourtant, il fallait bien que je

« Choisisse » Enfin

cette Ultime « ORIENTATION » que

je Voulais Donner à ma « VIE »

Et que je me « Décidasse » très vite

et une fois pour toute, à dire : « La

Voilà » .


363

Avec mon « BAC » Math.

Elem. ,

A TANGER , en l’Année 1950 ,

DEUX Sérieuses Eventualités d’

EMPLOI s’offraient à moi :

- L’ADMINISTRATION de la

Ville de Tanger .

- L’INSTRUCTION PUBLIQUE

.

Mon « Choix Final » se Porta

sur :


364

« L’ESEIGNEMENT » .

Monsieur « ARMAND » ,

Etait « l’Inspecteur de l’Instruction

Publique »,

Responsable des « Ecoles

Primaires » de la Zone Internationale

de Tanger


365

et de l’Ensemble des Ecoles

Primaires, dites « FRANCO –

MUSULMANES » ,

de la Zone Nord du Maroc,

Qualifiée aussi de « Zone

Espagnole » .

Les « Bureaux » de Monsieur Armand

se trouvaient dans les Bâtiments

situés au rez - de- chaussée du

Lycée Regnault .

Ils occupaient la Façade Principale

de cette Superbe Bâtisse


366

qui datait des Années 30 .

Un immense Portail en fer forgé ,

peint en vert , laissé souvent ouvert ,

invitait le Visiteur à une certaine

Solennité .

Lycée REGNAULT - TANGER


367

Monsieur Armand me reçut ce

matin - là,

à l’entrée de son Bureau :

« Bonjour BOUZIANE, et encore une fois

Félicitations

pour un Diplôme du Baccalauréat bien

Mérité.

« Quelle Décision avez – vous prise pour

l’Avenir ?

« Je Souhaite faire une Carrière dans

l’Enseignement ,

si cela était Possible .


368

« Excellent ! Entrez et

asseyons – nous :

Monsieur Armand, derrière un

superbe bureau en acajou,

moi devant, assis dans un

fauteuil style Napoléon.

« Voilà ce que je peux vous offrir dans

l’immédiat,

et ce dans le cadre de la Rentrée

Scolaire qui Débute :


369

« Je vous propose un poste

« d’ « INSTITUTEUR

SUPPLEANT » à Tétouan.

« Vous serez chargé de la classe

du

Cours Elémentaire 2ème Année.

« Le Directeur de l’Ecole,

Monsieur DUFOUR,

« que vous connaissez très bien,

vous aidera pour vos débuts .

« Votre Traitement Mensuel,

en Zone Nord du Maroc,


370

Sera DOUBLE de celui d’un

Instituteur Suppléant en Zone

Sud »

Et puis Monsieur Armand de

développer pour moi

des Idées fort intéressantes et très

encourageantes :

« Instituteur Suppléant , dit – il ,

Est un DEBUT dans votre Carrière

d’Enseignant :

« Il va falloir que vous Travailliez Dur

Pour votre TITULARISATION !


371

« Pour cela il faudra que vous

prépariez le :

« Concours d’Admission à l’

ECOLE NORMALE

( Aïn Sbaa à Casablanca ) .

« Concours est réservé aux

Seuls BACHELIERS.


372


373

« A l’issue du Stage, qui dure Une

ANNEE ,

« Il vous sera Décerné un Certificat

d’Aptitude Pédagogique

( Degré Normal ) ,


374


375

Monsieur TALBOT

DIRECTEUR de l’INSTRUCTION

PUBLIQSUE

« Qui vous placera d’Office dans le

CADRE GENERAL

de l’Administration Marocaine.


376

Abdeslam BOUZIANE

INSTITUEUR du « CADRE GENERAL »


377

Voiture Anglaise – « AUSTIN – A

30 »

Achetée à CREDIT

Dès ma Première Année

d’ENSEIGNEMENT


378

Je pris Congé de Monsieur

ARMAND,

Inspecteur de l’Instruction

Publique au « MAROC » ,

En le Remerciant pour son Aide

et pour ses Directives,

Et en l’Assurant de ma

« Volonté » de Servir ,

et d’Etre Utile aux

« ENFANTS de mon PAYS » .


379

Ecole « Franco –

Musulmane »

( TETOUAN )

L’ECOLE « Franco – Musulmane » de

Tétouan

était située au Cœur même de la

MEDINA :


380

Un très grand Jardin, vert, où

poussaient

quelques grands Arbres aux

feuillages ombrageant.

Les Salles de Classe, toutes de plein

pied,

Éloignées les unes des autres,

avaient été Construites

Sans un Plan Défini Préalable.

On avait l’impression que les

Responsables de l’Instruction Publique

de cette Epoque là avaient plus « FOI »

dans leurs Cadres Enseignant

que dans l’Architecture de leurs Ecoles

:

« Liberté de JUGEMENT et

Liberté d’ACTION


381

« leur était Concédée » .

Monsieur « DUFOUR » , le Directeur

de l’Ecole ,

me reçut avec une chaude poignée de

main :

« Bien Venu BOUZIANE ! »

Les Grands Anciens « INSTITS » de

l’Ecole m’embrassèrent

tous amicalement :

Larbi EL OURIAGHLI et Si Mohammed

RAGALA ,

étaient tous deux des Tangérois de

souche .


382

Un autre Jeune Instituteur Suppléant,

Bachelier comme moi et Camarade de

Classe au Lycée

Saint – Aulaire de Tanger , Azeddine

AGOUMI .

Azeddine AGOUMI ne fera pas une

Longue Carrière dans

l’Education Marocaine : Il reprendra

des Etudes Supérieures

à la Faculté de DROIT de Rabat et , une

fois Diplômé ,


383

Sera Nommé « Procureur du Roi »

au Tribunal de Première Instance de

NADOR .

Boutaher EL YETTEFTI ,

Notre Professeur d’ARABE , Un Rifain et

Fier de l’être ,

était un véritable Puits de Sciences ,

en matière de Langue Arabe et de

Littérature Arabe :

Nous deviendrons de très bons AMIS !


384

Deux Nouveaux « Instituteurs

Français » ,

Tous deux Jeunes , Célibataires ,

Sympathiques

et CORSES d’origine :

Monsieur « MEI » et Monsieur

« RABAZZANI » .

Monsieur MEI , RABAZZANI et

« Moi-même » ,

Avions choisi d’élire Pension et

Domicile

à « l’Hôtel BILBAO » , situé en plein

Centre Ville


385

L’entrée et la façade de l’Hôtel donnaient

Sur l’Avenue du « Général

FRANCO » , Avenue Principale

de la Capitale du Nord du Maroc

qui ,

à partir de « 18 heures du Soir » ,

devenait Rue « Piétonnière » .

C’était au cours de ces longues et

lentes Promenades,

En Allers et Retours renouvelés,

Que les Amitiés entre Intellectuels se

nouaient,

Et que les Echanges d’Idées se

développaient.


386

Et puis , un lundi matin ,

Arriva le Jour de la RENTREE

SCOLAIRE à l’ Ecole

« Franco – Musulmane » de

Tétouan .

Tout le monde était Présent :

Monsieur le DIRECTEUR,

l’ensemble des Instituteurs et

Institutrices ,

dont Madame GUERIN et Madame

DAHROUCH .


387


388

Classe de Cours Elémentaire 2ème

Année

Tous les « ELEVES » étaient déjà

là

et connaissaient leur Nouvelle

Classe d’Affectation.

Ce matin là , ils étaient une VINGTAINE de

jeunes Gamins ,


389

tous très proprement habillés , alignés en rang

devant la Classe du CE-2

( Cours Elémentaire 2ème Année ) ,

qui attendaient leur « Nouveau Maître » .

Monsieur DUFOUR arriva,

fit signe aux Elèves de rentrer dans la Classe

et de s’asseoir.

J’étais là, debout, un peu en Retrait par

rapport au Directeur :

« Je vous Présente votre

NOUVEL INSTITUTEUR,

« Monsieur Abdeslam BOUZIANE

.


390

« Je vous Demande de

l’ECOUTER et de l’ AIMER » .

Puis Monsieur Dufour s’en

retourna à son Bureau,

Me laissant « SEUL » face à

mes « Responsabilités » .

Je Voulais, avant toute chose,

CONNAÎTRE

chacun de mes ELEVES à titre

Individuel,

Associer son Nom à une

Image,


391

que je Voulais Garder

Longtemps dans ma MEMOIRE.

Monsieur Dufour avait fait déposer

sur mon bureau

la Liste Nominative de tous les

Elèves

de la Classe du CE-2 .

Cette Liste me permit de faire « l’Appel »

de tous les Présents

pour commencer à mieux les Identifier ,

et essayer , avec le temps ,

de mieux les Comprendre pour mieux les

Aider .


392

Abdeslam BOUZIANE – Maître

d’Ecole


393

A Tétouan, notre Ecole «

Franco- Musulmane » ,

Qualifiée aussi d’Ecole « FRANCAISE » ,

avait Réussi, avec le temps ,

à se Bâtir une Excellente Renommée

Educationnelle

dans la Société Marocaine de l’Epoque :

Son programme d’Enseignement

« BILINGUE »

et la QUALITE de ses

« Enseignants » , choisis parmi les

Meilleurs,

Avaient conduit nombre de Parents

Marocains, dits « NATIONALISTES » ,

à vouloir Inscrire leurs Enfants à une

Ecole qualifiée de « FRANCAISE » .


394

Les « ELEVES » de ma classe

de CE- 2 ,

en Octobre 1950, avaient pour

Noms :

TORRES , KHALLADI ,

IMRANE , BENNANI , BEN SEFFAJ

,

CHAOUDRI , CHERQUAOUI ,

DELLERO …

C’étaient en majorité, de très Bons

Elèves, calmes, studieux et disciplinés.


395

On avait l’impression que leurs

PARENTS ,

Avant de les Inscrire à l’Ecole,

leur avaient fait la LECON suivante :

Le « VRAI NATIONALISME »

Commence d’abord par

l’Acquisition de la

« CONNAISSANCE» .

Les Livres à distribuer aux Elèves

étaient là ,

Offerts à Titre « GRACIEUX » , par

l’Administration de l’Ecole :

Lecture, Grammaire, Arithmétique,

Sciences …


396

Un Livre particulier avait attiré mon

attention ,

le Livre du Maître , celui de la Leçon

de« LANGAGE » ,

ou pour mieux m’exprimer , celui de la

Conversation ,

Celui de l’Apprentissage de la Langue

Française

par le « Dialogue » .

Dans ce Livre,

Edité par l’Instruction Publique

Marocaine,


397

l’Apprentissage du « Langage » entre

Petits Marocains ,

se résumait à une série de Questions

posées par « Ahmed » ,

Suivie d’une série de Réponses

répétées par « Kaddour » .

Ce Livre Officiel, était mis à la

Disposition de tous les Instituteurs

chargés de la Classe du Cours

Elémentaire 2ème Année

J’avais, à l’Epoque , estimé que cette

Méthode d’Enseignement du

« Langage »

Etait Rétrograde et Archaïque ,

et qu’elle devait Evoluer et se

Moderniser .


398

Après ma sortie de « l’Ecole

Normale » de Aïn Sebaa

à Casablanca , le 3 Janvier 1953,

et l’obtention de mon Certificat

d’Aptitude Pédagogique ( CAP ) ,

J’avais estimé , de retour à Tétouan ,

Que désormais il était dans mes

Attributions

d’Apporter une Variante Positive à

l’Enseignement

du « Langage » dans nos Ecoles

Publiques.

En fait l’occasion allait m’être Offerte,

pour qu’Officiellement, et devant

Monsieur ARMAND ,


399

Inspecteur de l’Instruction

Publique ,

Une Personnalité Responsable

,

à l’Esprit Ouvert et au

Jugement Intègre .

J’allais avoir la Chance de Présenter

« Ma Leçon de Langage » ,

à ma Manière et le plus Clairement

Possible,

à mes Elèves du Cours Elémentaire

2ème Année .


400

L’Inspecteur de l’Instruction

Primaire

était assis au Fond de la Classe ,

face au tableau noir et au bureau

du Maître :


401

Il prenait des Notes.

« Ma Leçon de Langage,

« Je l’avais préparée la veille :

Une Feuille de Papier Consonne

Blanche, Grand Format,

sur laquelle j’avais Dessiné moi-même,

au « Fusain » Noir,

une scène de la Vie Marocaine de tous

les Jours.

Pour la Visite de Monsieur Armand,

j’avais choisi le « Four Publique » , le

« Farrane » ,


402

où toutes les familles du voisinage

faisaient cuire « Leur Pain » ,

un Pain pétri à la maison , façonné à la

maison

et poinçonné par chaque Famille pour

être reconnu .

Au centre de notre « Tableau » du jour

il y avait le « Fournil » ,

puis il y avait le « Patron du Four » ,

que l’on appelait « El Maalam del

Farrane » ,

et puis il y avait ce petit personnage ,

essentiel et indissociable de la vie du

Four , le « Mitron » ,

un tout jeune gamin que l’on appelait

« Terrah »

et qui Transportait le Pain cuit ,

vers les maisons des clients du quartier

.


403

Ma « Leçon de Langage » avait pour

objet de faire Parler les Elèves

En leur posant Moi-même des Questions

Ciblées , exprimées dans un

Vocabulaire à leur portée ,

et qui me permettrait de « Soustraire »

de chacun des Elèves une « Réponse »

,

libellée dans un Français Clair , le plus

Correct possible ,

et Décrivant au mieux le thème de

notre « Tableau » du Jour :

Cette « Leçon de Langage » , à

la BOUZIANE ,

Avait « Deux » Objectifs :


404

La « CONVERSATION » en

Langue Française .

L’Apprentissage de la

« REDACTION » Française :

Chaque Réponse d’Elève, jugée

Satisfaisante,

Etait Inscrite au Tableau Noir

et devenait un « PARAGRAPHE » de

notre Rédaction.

« Monsieur Armand »

Assista à Chacune de mes Leçons

en Classe de CE-2 .


405

Et à la fin de la journée il me Salua ,

avec pour UNIQUE Commentaire :

« Au revoir Bouziane,

CONTINUEZ ! »

Tout au long de l’Année ,

Monsieur Armand était revenu en

Inspection

à l’Ecole « Franco - Musulmane »

de Tétouan ,

Mais il n’avait plus jamais estimé

nécessaire d’Inspecter la Classe du

CE-2 .


406

Monsieur Dufour ,

le Directeur de l’Ecole , me dira un

jour :

« Il sait ce que vous faites .

« Et de plus , je suis là pour

en Parler » .

ECOLE « FRANCO-MUSULMANE »

TETOUAN

Classe du Cours Elémentaire 2ème Année

ANNEE – 1953

Maître de Classe : Mr. BOUZIANE

Effectif Elèves : Une Vingtaine


407

QUE SONT-ILS DEVENUS tous

ces « ELEVES » ?

CHERKAOUI Abdelmalek : Diplomate

, Ambassadeur

KHALLADI Abdelkader : Médecin

Dermatologue

KAROUNI Abdelmalek : Médecin

Pneumo.

TORJMAN : Ministère des Travaux

Publiques

BENCHEFFAJ : Peintre de Renommée

Internationale

BENNANI : Peintre de Renommée

Internationale

TORRES : Chef 3ème Bureau EMG/FAR

– Colonel


408

AFFAILAL : Officier Mécanicien

EMA/FRA – Col-Maj.

IMRANE : Officier Mécanicien

EMA/FRA – Col.

CHAOUDRI : Officier comptable FRA –

Capitaine

BENSBIH : Officier d’Administration

FRA – Capitaine….

Les Jours Passaient, les Mois

passaient,

et notre « ECOLE » gagnait en

Renommée et en Considération.

Un Jour , Monsieur Dufour , notre

Directeur ,


409

Nous appela Monsieur Mei , Rabazzani

et Moi–même , dans son Bureau ,

pour nous expliquer qu’il avait reçu de

nombreuses Lettres

de Personnes de Nationalité Marocaine

et Espagnole ,

Qui lui demandaient de bien vouloir

procéder à l’Ouverture, à

l’Ecole « Franco – Musulmane » de

Tétouan, d’un :

« COURS du SOIR » pour

« ADULTES » ,

Ayant pour objet l’Apprentissage et

le Perfectionnement

de la « LANGUE FRANCAISE » .


410

Nous en parlâmes entre nous

et nous arrivâmes à la conclusion qu’un

tel « Cours pour Adultes »

serait bénéfique pour l’Ecole elle-même

d’abord,

Qui était comme en situation « Extra

Territoriale » en Zone Espagnole.

Et de plus, ce cours initierait un

meilleur Brassage Intellectuel

entre la Population de la Ville,

Marocaine et Espagnole ,

et les Cadres Enseignants de l’Ecole.

Monsieur Dufour,

Après en avoir référé à l’Inspection de

l’Enseignement Primaire à Tanger,


411

Décida d’ouvrir « TROIS » Salles de

Classe

pour l’Enseignement du Français à

l’attention des « ADULTES » :

Un cours ( I ) , pour Débutants .

Un cours ( II ) , pour Avancés .

Un cours ( III ) , de Perfectionnement .

Deux Jours par Semaine : Le Mardi et

le Jeudi.

Horaire des Classes : De 18.00 à

19.30.

Effectif par Classe : 15 Elèves .

Monsieur le Directeur me

confia la Responsabilité


412

de la Mise en Œuvre de la

Classe de

« PERFECTIONNEMENT» .

J’avais à définir moi-même mon

Programme d’Enseignement,

Qui comporta de la Lecture à Haute

Voix de Textes choisis,

de la Grammaire Française et de

l’Orthographe

et enfin de la « Conversation » inter

Groupes

Qui avait pour But d’Animer la

Spontanéité du Cours.


413

Parmi la quinzaine d’Elèves

Enregistrés le Premier Soir à ce Cours

de Perfectionnement du Français pour

« Adultes » ,

il y avait une Dizaine de Marocains ,

tous des Hommes ,

et Cinq Espagnols dont Trois Hommes

et Deux très Belles Jeunes Filles aux

cheveux Blonds :

« SOLEDAD et ADELA »


414

SOLEDAD ADELA

SOLEDAD était la fille d’un Colonel de

l’Armée Espagnole,

et ADELA était la nièce d’un Bourgeois

Espagnol,

« Business Man » établi à Tétouan

depuis un certain temps.


415

A la fin du Cours , Vers 07.30

du soir ,

Nous quittions tous ensemble l’Ecole ,

Elèves et « Professeurs » ,

et Remontions à Pieds les ruelles

étroites de la Médina ,

pour rejoindre le Centre Ville et

l’Avenue du Général Franco ,

Rue Piétonnière de la « CAPITALE » .

Nous entamions alors le

« PASSEO » Institutionnel :


416

Celui des « Intelos - Politicards »

pour beaucoup,

Celui de « Los Enamorados »

pour un petit nombre.

Cette PROMENADE des Mardis Soir

et des Jeudis Soir

Avait Eclairé les Jours Bienheureux

de mes Jeunes Années en 1953, 54

, et 55

à « Tétouan » .


417

Associé à mes Elèves du Cours de

Perfectionnement en Langue

Française,

et tout particulièrement à

Mesdemoiselles SOLEDAD et ADELA

,

qui toutes deux , à l’époque avaient

mon Âge ,

Je sentais que :

Cette « Carrière dans

l’Enseignement »

que je venais de Débuter,

Etait en fait « Celle » qui me

Convenait le Mieux .


418


419

Les Cadres Enseignants de

l’Ecole Primaire

Ville de « TETOUAN »

J’étais « Capable et

Heureux »

de Pouvoir Comprendre, Aider

et Servir

les « ENFANTS de mon

PAYS » .

J’étais aussi très « Fier »


420

D’avoir su faire montre d’Aisance et

de « Know How »

pour Dispenser à des Elèves

« Adultes » comme moi,

Marocains et Espagnols, le maigre

Savoir que je Détenais :

Pour mes Grands Elèves

j’étais devenu :

« EL PROFESSOR ».


421


422

Au Cours de mes « CINQ ANNEES » d’

ENSEIGNEMENT,

J’ai Pu Changer Deux Fois de VOITURE

Neuves ,

Toujiurs Achetées à » CREDIT »

Voiture Neuve « SIMCA ARONDE

– 55 »


423

Toutes ces « Années Heureuses » à

TETOUAN,

Conjuguées aux « Attentes de tout

un PEUPLE » ,

Dont j’étais Partie Intégrante,

Priant pour :

Le RETOUR Prochain de son

« ROI »

et l’ « INDEPENDANCE du

Pays » .


424

Toutes ces Années là :

Nous les avions Vécues à

Tétouan, avec

« DIGNITE »

et une Immense

« ESPERANCE en

l’AVENIR » .


425

Le « MIRACLE » : 16 NOVEMBRE

1955


426

Et puis le

« MIRACLE » Arriva ,

Un « 16 Novembre

1955 » .

Ce jour là il y avait une

Foule Incommensurable,

Des Dizaines de Milliers d’Hommes, de

Femmes et d’Enfants,

qui s’étaient déversés sur l’Aéroport

de Rabat – Salé ,

et qui « ATTENDAIENT »


427

Et puis voilà que soudain , là , dans les

Airs ,

apparut un Magnifique et Elégant Avion

de Transport ,

Un Super Constellation , un

Quadrimoteur ,

Escorté par quatre Avions de Chasse de

l’Armée de l’Air Française ,

Qui fit un Passage à faible vitesse et à

très basse altitude ,

au dessus de cette Foule d’Hommes ,

de Femmes et d’Enfants ,

Qui levaient leurs bras vers le ciel ,

agitaient leurs mains ,

Criaient leur Joie et scandaient le Nom

de CELUI qui était revenu au PAYS ,

Pour lui Rendre son « UNITE

et sa FIERTE » .


428


429

Quand le « Super

Constellation »


430

S’arrêta sur le Parking de

l’Aéroport de SALE ,

que les moteurs se turent , que la

rampe de débarquement fut mise en

place

et que la Porte Passagers s’ouvrit ,

alors , et alors seulement , Vit– on

Sortir de l’Avion :

Cet HOMME Vénéré de tout un

Peuple ,

Cet HOMME dont l’Image avait

Voyagé


431

Pour aller Embrasser la

Planète « LUNE » ,

Cet HOMME qui était devenu

le Symbole

du COURAGE, de la

PERSEVERENCE, de la

DROITURE

et de l’INTEGRITE de Toute

une « NATION » .

Cet HOMME, c’était :

Le Sultan “Sidi Mohammed

BEN YOUSSEF ” ,


432

Aujourd’hui

« MOHAMMED V » ,

ROI du MAROC

Puis suivaient les Princes et les

Princesses :

SAR Le Prince Moulay EL

HASSAN ,

SAR Le Prince Moulay

ABDALLAH ,

SAR La Princesse Lalla AÏCHA

…


433

La « Famille Royale » toute

entière était là,

Remerciant DIEU de l’avoir

Réunie de Nouveau,

après Deux Longues Années

d’Exile Forcé à MADAGASCAR,

avec ce Peuple Marocain Aimé et

Respecté.

Cette Journée du 16

Novembre 1955


434

Consacrait :

La « Renaissance »

d’une NATION,

La Symbiose

d’un « PEUPLE » et

son « ROI » .

Très tôt , et au tout début

de son Règne ,

S.M. Le ROI MOHAMMED V


435

Nommera par Dahir Son

Premier :

« DIRECTEUR GENERAL du

CABINET ROYAL »

Cet Homme de Confiance

du ROI sera un TANGEROIS :

Il porta le NOM de

« Abderrahman ANEGAÏ »


436


437

A Tanger, rue « TSOULI »

,

Les Demeures de nos deux

« Familles » ,

les BOUZIANE’s et les ANEGAÏ’s , se

Touchaient .

Les Relations entre nos Parents

étaient « Fraternelles »

et une « Amitié » sincère Unissait

tous les ENFANTS.

Le PERE de Abderrahman

ANEGAÏ , très Cultivé ,

Bilingue laissa après sa Mort , à

sa Veuve , « Mama H’LIMA » ,


438

Une toute Petite Femme , Menue

, Originaire de « FIGUIG » dans

l’Oriental ,

à ses Six Garçons et à ses Deux

Filles ,

un HERITAGE en « OR » :

Cet Héritage se Réduisait à une

« Simple Pièce » ,

Une Chambre , dans l’Etroite

Demeure Familiale ,

Transformée , à travers les Années ,

en « BIBLIOTHEQUE » Familiale ,

où des Centaines de LIVRES , en

Arabe et en Français , le plus souvent

« Reliés » ,

Couvraient les Murs jusqu’au

Plafond .


439

Après l’obtention de son Diplôme du

Certificat d’Etudes Primaire ( CEP )

à l’Ecole Franco- Musulmane du

Marshan à Tanger

l’Ecole de Monsieur PONCET ,

Abderrahman ANEGAÏ entamera une

« AUTO-FORMATION »

des plus Sérieuses et des plus

Performantes ,

puisant son SAVOIR dans cette

merveilleuse « Bibliothèque Privée » ,

Lègue Inestimable d’un « Père

Sage » .


440

Plus tard ,

Grâce à la « Mission

Educatrice » du PARTI de

l’ISTIQLAL ,

A une Epoque où les Partis

Politiques Avaient :

une « VISION et un

PROGRAMME »

pour l’AVENIR du PAYS et

de sa « JEUNESSE » ,


441

Abderrahman ANEGAÏ rejoindra

l’Université du CAIRE , en EGYPTE ,

où il suivra des « Etudes

Supérieures en Arabe » .

Il sera inspiré par le

Nationalisme Pan Arabe

et les Idées Nassériennes

Naissantes.

Mais de retour au Maroc et à

Tanger ,

il deviendra un Membre Actif du

« MOUVEMENT NATIONAL » ,

Sera, entre autre , associé à mon

Cousin Germain ,

Monsieur « Mokhtar HADJ

NASSAR » , dans la Rédaction du

très Historique


442

Journal Nationaliste

Hebdomadaire ,

Diffusé en Langue

« FRANCAISE » ,

Et qui portait le Titre

Prestigieux de :

« La Voix DU

Maroc »


443

Quand le 8 Avril

1947 ,

Sa Majesté Le Sultan Sidi

MOHAMMED BEN YOUSSEF

Entama son Voyage Unificateur

du MAROC ,

et arriva par « TRAIN » à la Gare

Ferroviaire de TANGER ,

Abderrahman ANEGAÏ était

Présent ;

Et quand le lendemain, « 9

Avril 1947 » ,


444

Le Sultan Prononça son « Discours

Mémorable » à la MENDOUBIA ,

Faisant Volontairement Abstraction

de Mentionner

le Nom de la FRANCE ,

Abderrahman ANEGAÏ était

encore Présent .

Nommé « Directeur

Général du Cabinet

Royal »,

En Novembre 1955 ,

Abderrahman ANEGAÏ Porta à la


445

Connaissance de « S.M. Le ROI

MOHAMMED V » :

Que le « CORPS ENSEIGNANT

» des « Ecoles Primaires »

De la Zone Internationale de

Tanger et Celles de la Zone Nord du

Maroc

(Tétouan , Larache et Al Kassar

Kébir ) ,

Souhaitait pouvoir venir à Rabat ,

Et Renouveler leur « AMOUR »

à S.M. Le ROI .


446

« Ils sont les

BIENVENUS ! » lui fut-il

Répondu.

Le Samedi Matin de ce

Nième Jour

du Mois de Novembre de

l’Année 1955 ,

Fut la Date arrêtée par le

Protocole Royal ,


447

Pour Notre RENCONTRE ,

Exceptionnelle et

Mémorable,

avec S.M. Le Roi

MOHAMMED V .

Ce Samedi matin là ,

S.E. Monsieur Hadj Ahmed BENNANI

,

Directeur du Protocole Royal ,

Nous Invita TOUS à Rentrer au

PALAIS des TOUAGAS .

Dans la Grande Cour et l’Esplanade

Intérieure,


448

il nous avait été demandé de nous

Grouper par « Ecoles Régionales » ,

Afin de permettre à S.M. Le ROI

de mieux nous positionner dans

l’Echiquier National .

Et puis voilà venu le

moment tant Attendu :

S.M. Le ROI MOHAMMED V

Se présenta devant nous, drapé de

sa belle Djellaba en Feutre Gris

et coiffé de son traditionnel

Chapeau à la « Nehru »

qui allait rester attaché à jamais à

la Personne de notre ROI.


449

Sa Majesté était accompagnée de

SAR Le Prince Héritier Moulay EL

HASSAN,

de S.E. Monsieur Abderrahman

ANEGAÏ, Directeur Général du Cabinet

Royal

et de S.E. Hadj Ahmed BENNANI,

Directeur du Protocole Royal .

Les présentations officielles par

« Ecoles Régionales»

n’avaient pas encore Débuté,

que déjà les « Jeunes

FEMMES »,

Directrices d’Etablissements ou

Institutrices,

S’avancèrent d’elles mêmes

vers Sa Majesté Le ROI,


450

Heureuses et Ravies :

Elles Embrassèrent la

MAIN BENIE

Qui venait de Rendre la

« LIBERTE et l’ UNITE »

à Tout un PEUPLE .

PALAIS ROYAL – RABAT

Novembre 1955


451

Abdeslam BOUZIANE –

« INSTITUTEUR » – Cadre Général

ECOLE « Franco – Musulmane » -

TETOUAN


452

Mme Jeanine HADJ NASSAR

Epouse de mon Cousin Germain ,

Abdellah HADJ NASSAR

Hénia DOUKKALI

Epouse de Feu Driss EL FELLAH –

Gouverneur de TANGER

Mme Mina ABDULLAH

« DIRECTRICE d’ ECOLE » à TANGER

– Ma Cousine par ALLIANCE

Sa Majesté le ROI

s’approcha de nous,

Se Mêla à notre Groupe où

Nous Voulions tous La saluer et

Lui Embrasser la Main .


453

Il se Prêta Volontiers à une

« Séance PHOTO »

Avec chacun des Groupes

d’Ecoles Régionales .


454

La Merveilleuse

« PHOTO »

Dont nous avait Honoré Sa

Majesté Le ROI MOHAMMED V ,

en Novembre 1955 , dans

l’Enceinte du Palais Royal a ,

Aujourd’hui encore , une Place

Privilégiée

dans mon Bureau Personnel à

RABAT .

J’y retrouve des Amis

d’Enfance


455

ou des Collègues qui nous ont

quitté , il y a quelques années,

tels Larbi El Ouriaghli , Si

Mohammed Ragala

ou le Professeur Ahmed

Ghzenaï .

De retour à

Tétouan,

Nous ne parlions plus que de

« Rabat » , du « Palais Royal »

et de Sa Majesté « Le ROI

MOHAMMED V » .


456

Nous parlions du « Maroc

Indépendant » ,

de ses Potentialités, de sa

Jeunesse et de son AVENIR :

Nous étions vraiment

« CONCERNES » par Tout Cela

.

Au Lendemain de

l’Indépendance de mon Pays

,

J’avais été l’un des Premiers

Instituteurs de la Zone Nord à


457

Adhérer à l’ « UMT » , Syndicat

Autonome Marocain » .

Carte UMT de Syndicaliste N° 64


458

Et puis les Réalités

de la Vie,

Principalement dans le

Domaine de « l’ENEIGNEMENT »

,

commencèrent à nous

« INQUIETER » ,

dès que notre Nouveau

Premier Ministre , S.E. Monsieur

M’Barek BEKKAÏ ,

Constitua son Gouvernement ,

Et confia la Responsabilité du

Ministère de :


459

L’ « EDUCATION

NATIONALE »

A un Grand Nationaliste

Marocain,

une Sommité de la

« CULTURE ARABE » .


460

Feu S. M. Le Roi

MOHAMMED V

On commença alors à Parler

de « l’Arabisation » de

l’Enseignement.


461


de « Formation Accélérée » en

Arabe des « Cadres

Enseignant » .


de Nouveaux Textes Scolaires

en Arabe , à Publier ou à Acheter

Tout cela était très

« Intéressant » à Discuter,

mais …


462

Mon « Intime

Conviction » , en 1956 ,

Me disait que je n’étais pas prêt

pour ce Genre de

Changement Spontané,

non Réfléchi …

E.O. Abdeslam BOUZIANE ( 1956 )


463

Le Lieutenant Abdeslam

BOUZIANE


464

Embrasse la Main de Feu « S.M.

Le Roi MOHAMMED V »

( RABAT - Décembre 1960 )

L’APPEL du 14 MAI

1956

J’Attendais …

Et puis, au Printemps de l’Année

1956,

Un « APPEL SOLENNEL »

m’inspira,


465

L’ Appel du « 14 Mai

1956 » ,

APPEL de S.M. Le ROI

MOHAMMED V ,

A l’Attention de la

« JEUNESSE MAROCAINE » ,

L’Exhortant de se Joindre à

« LUI » pour Créer :

L’ « ARMEE ROYALE

NATIONALE » .


466

J’ai Répondu à cet « Appel »

Et le 1er JUILLET 1956.

J’étais le Premier Bachelier

« TANGEROIS » ,

et Certainement, un des Tous

Premiers Jeunes Marocains

Qui avaient Choisi de

« s’ENGAGER »

dans « l’ARMEE » de Sa

Majesté Le ROI du MAROC,

en Qualité d’Elève Officier

« PILOTE » :


467

Quelle GLOIRE !

Mais aussi, Quel

Immense

RESPONSABILE !

Accueil .

Documents

d’un Jeune TANGEROIS - Colonel BouzianeAïcha Bent Abdelghafour SMOUN , Qui avait Perdu son Premier Bébé après un Accouchement difficile , Avait des Inquiétudes pour cette nouvelle