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DÉCO MAGAZINE - gm-architects.com · architecture typiquement omanaise beaucoup d’arcades, des ouvertures et des proportions adéquates pour un habitat rural mais difficiles à

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Calme en apparence, l’architecte Galal Mahmoud fait des vagues là où il passe et laisse de remarquables empreintes. Ses projets et ses réalisations se démarquent par sa signature. Mais son cheval de bataille reste l’hôtellerie haut de gamme, aux espaces hybrides sublimés dans des mélanges harmonieux. Découverte du Rotana Salalah à Oman, dans lequel l’architecte libanais a une fois de plus réussi son pari.

Rotana Salalah Oman, un espace singulier

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Il fait partie de ces Libanais talentueux qui, après avoir fait leurs premières armes à l’étranger, décident de rentrer, forts de l’expérience acquise et confiants dans le potentiel de leur pays. Après avoir travaillé à Paris aux côtés de Jean-Pierre Heim durant une dizaine d’années, Galal Mahmoud ouvre son cabinet d’architecture Galal Mahmoud Architects à Beyrouth. Mais c’est l’ensemble du bassin méditerranéen et les villes en plein essor du Moyen-Orient qu’il désire toucher.

Une immersion contextuelleL’architecte, qui a réalisé de nombreux projets en résidences privées au Liban et à l’étranger, se tourne également vers l’hôtellerie de luxe, dont le mythique Bristol de Beyrouth auquel il redonne vie et surtout une nouvelle jeunesse. Après le Rotana Park d’Abu Dhabi, il engage son savoir-faire et sa vision pour "scénariser" l’espace du Rotana Salalah Oman inauguré début 2015. Le lieu choisi est situé au sud-est du Sultanat d’Oman, avec vue sur la très belle côte de l’océan Indien. Une destination idéale pour des vacances «pieds dans l’eau», comme l’a bien compris la holding égyptienne Orascom qui a décidé de réitérer le modèle réussi du village El Gouna, comprenant une marina, des résidences, deux hôtels et des restaurants.Lorsque Galal Mahmoud est amené à intervenir sur le projet, il découvre une architecture typiquement omanaise beaucoup d’arcades, des ouvertures et des proportions adéquates pour un habitat rural mais difficiles à vivre. Les espaces restructurés en 400 chambres et suites, en restaurants et en bars, perdent leur «notion vernaculaire et acquièrent une échelle plus ouverte sur l’extérieur et sur la mer», précise-t-il avec passion. Il confie faire des recherches pour comprendre un lieu et s’en imprégner, soit «une vraie immersion contextuelle qui permet de décliner un vocabulaire moderne en relation avec la culture locale. Le visiteur est à Salalah et non pas à Marrakech».

Mise en lumièrePour le Rotana Salalah Oman, l’architecte et son équipe ont épuré toute notion de décoration intérieure en travaillant les proportions et la matière. Avant de pénétrer dans le lobby, Galal Mahmoud transforme la cour intérieure en un magnifique plan d’eau surélevé avec effet miroir. Le bruit de l’eau et la fraîcheur rappellent au visiteur l’architecture classique arabe. Et l’accompagnent jusqu’à la réception qui sera, elle aussi, personnalisée avec des éléments d’artisanat récupérés dans les marchés locaux. Cet espace habituellement triste prend des couleurs, grâce au tapis vert émeraude et à l’installation de blocs en albâtre éclairés de l’intérieur comme des bougies. Des luminaires en forme de gouttes d’eau confèrent plus de chaleur à une zone d’accueil qui a désormais son identité. Galal Mahmoud ne parle pas d’éclairage mais de «mise en lumière des volumes», d’une architecture «qui a une vie de jour et une vie de nuit» et de «ces technologies modernes qui créent la magie». Les lignes directrices se retrouvent dans des portes en moucharabiehs dotées d’une transparence plus moderne, ainsi que dans des éléments sculptés spécialement pour ce projet. Dans l’un des restaurants, le moucharabieh est réinterprété de manière abstraite et même décliné dans des suspensions graphiques. Quant aux chambres et aux suites, l’architecte introduit une fois de plus le mode de vie traditionnel mais avec le confort d’un hôtel 5 étoiles: les meubles sont construits, bétonnés, des galets sont insérés dans le sol en ciment coulé. Les voûtes à quatre arcs en briques sont maintenues dans leur état d’origine et les murs traités avec des enduits texturés ou lisses par endroits, dans une couleur sable qui «amplifie l’architecture». La salle de bains est réalisée avec de la pierre locale et tous les travaux sont exécutés par des artisans de la région. «C’est notre approche écologique qui consiste à exploiter ce que le pays nous donne, afin de minimiser l’empreinte carbone», conclut l’architecte engagé.

Danièle Henoud