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Parce que l'éducation au patrimoine fait partie intégrante de l'éducation

artistique et culturelle des élèves tout au long de leur scolarité, qu’elle permet

la compréhension et l’acquisition d’une culture commune, structurant ainsi

l’identité des individus et futurs citoyens, il était indispensable d’élaborer un

guide pédagogique de l’Opéra de Reims, à destination des enseignants.

Il doit aider les professeurs dans leurs démarches pédagogiques afin de

permettre aux élèves :

- de découvrir et d’étudier un édifice patrimonial local d’exception

- de se familiariser aux formes artistiques et culturelles à partir de leur

environnement quotidien

- de développer leur sens de l’observation

- de comprendre le sens et les enjeux d’un héritage culturel dont ils sont

dépositaires.

Ce dossier pédagogique s’inscrit en complément de la visite de l’Opéra de

Reims proposée aux élèves dans le cadre de « l’Ecole du spectateur » ou

dans des projets plus ambitieux comme les Projets Artistiques Globalisés

soutenus et financés par l’Education Nationale, l’Opéra de Reims, la DRAC et

le Conseil Départemental de la Marne.

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SOMMAIRE

L’OPERA DE REIMS AU FIL DE L’HISTOIRE PAGE 4

AUX ORIGINES DE L’OPERA PAGE 4

LE GRAND THEÂTRE DE REIMS : CONSTRUCTION PAGE 5

LE GRAND THEÂTRE DE REIMS DANS LES RAVAGES DE LA 1ère GUERRE

MONDIALE

PAGE 8

LE GRAND THEÂTRE DE REIMS A L’HEURE DE LA RECONSTRUCTION PAGE 10

LES RENOVATIONS SUCCESSIVES PAGE 12

L’OPERA DE REIMS PASSIONNEMENT ART DECO PAGE 13

L’ART DU FER FORGE PORTE AU SUBLIME PAGE 13

LES STUCS D’UN GRAND FOYER DIGNE D’AÏDA PAGE 15

REGARDS SUR LA FRESQUE DE ROUSSEAU-DECELLE PAGE 17

A PROPOS DE DIONYSOS PAGE 17

LA FRESQUE PAGE 18

LES FICHES DE SYNTHESE PAGE 25

L’OPERA DE REIMS EN BREF PAGE 25

L’ABECEDAIRE DE L’OPERA PAGE 26

LES METIERS DE L’OPERA PAGE 27

QUIZZ « QUI FAIT QUOI A L’OPERA ? " PAGE 30

REPERES TOPOGRAPHIQUES PAGE 31

SOURCES PAGE 31

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L’OPERA DE REIMS AU FIL DE L’HISTOIRE

AUX ORIGINES DE L’OPERA DE REIMS

Le Grand Théâtre de Reims, inauguré en 1873, rebaptisé « Opéra de Reims en 2010 »,

succède à plusieurs anciennes salles de spectacles où les Rémois venaient se divertir. Si

actuellement l’Opéra de Reims voue sa production à la représentation d’œuvres lyriques, il n’en

fut pas toujours ainsi…..

LA SALLE DRAVERNY

C’est en 1754 que s’ouvre le premier Théâtre à

Reims, dans le local du jeu de Paume. Il était situé à

l'extrémité de la rue Buirette (alors rue Large) à l’angle avec

la rue Caqué (à l’époque rue Nulle-Part). La présence, dans

les salles de jeu de paume, d’une galerie latérale

permettait aux spectateurs de trouver un peu de confort

pour assister aux représentations.

Si ce premier théâtre connaît quelques succès, il va vite

décliner et Monsieur Draverny, propriétaire d’une parcelle

rue Buirette, décide de faire construire un autre lieu de

divertissement : la salle Draverny.

Son déclin sonna en 1778. À partir de cette époque, elle

sert à des amateurs qui viennent y essayer leurs talents

naissants, aux bals publics. Au moment des foires de

Pâques, on peut y assister aux exercices équestres de la

troupe de Messieurs Franconi et Loisset.

Elle hébergea ensuite un atelier de teinture, puis elle fut

démolie pour laisser la place à bon nombre de maisons.

LA SALLE RUE DE TALLEYRAND

Dans les premières années du règne de Louis

XVI, la salle Draverny ne suffisait plus à une ville

comme Reims. Le nouveau théâtre fut construit en

1777 et s’éleva à l'emplacement de la rue Talleyrand

actuelle, entre la rue des Elus et celle du Cadran-Saint-

Pierre, presque à l'angle de cette dernière, du côté des

numéros pairs.

SALLE DE JEU DE PAUME A PARIS

AVEC GALERIE SUR LA GAUCHE

LA SALLE DU 37 RUE DE TALLEYRAND

(GRAVURE PUBLIEE PAR LE COURRIER DE

LA CHAMPAGNE, 13 JUIN 1911)

Collection S.A.V.R

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La nouvelle salle contenait 600 places. Le théâtre de la rue de Talleyrand perdura près de cent

ans avec des succès divers. La tragédie, le drame, la comédie, le vaudeville, l'opéra-comique,

l'opérette et y brillèrent tour à tour et le grand opéra y fit même quelques apparitions. Cette salle

fonctionnera avec succès jusqu’à la révolution puis connaîtra un lent déclin par étapes

successives notamment suite à l’ouverture d’autres lieux de divertissements qui lui faisaient

concurrence.

« L’un des meilleurs directeurs de ce second théâtre fut M. Nestor de Bierne,

ancien acteur, que les Rémois appelaient familièrement « Nestor ». Il fit un réel

effort pour donner aux Rémois de beaux spectacles ; il fit venir des vedettes

de Paris et fut surtout le premier à créer une troupe sédentaire, malgré les

faibles ressources dont il disposait.

Lorsque Nestor se retira en 1840, il était déjà question de construire un

nouveau théâtre. Celui de la rue de Talleyrand était à son tour périmé,

vétuste. On lui reprochait sa mauvaise acoustique. Mais, malgré les

réclamations du directeur, la municipalité refusait d’engager les travaux

nécessaires.

Quinze directeurs succédèrent à Nestor. Aucun ne resta longtemps. Ils

démissionnèrent ou firent faillite. »1

1 PELLUS, Daniel, Reims, ses rues, ses places, ses monuments, Horvath, 1993, p. 251.

FAÇADE DE L’ANCIEN THEÂTRE

Collection S.A.V.R

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LE GRAND THEÂTRE DE REIMS :

CONSTRUCTION

Sous le Second Empire, la salle Talleyrand était devenue à son tour notoirement

insuffisante. Le conseil municipal mit au concours, en 1866, le projet de construction d'un

nouveau théâtre de 1200 places.

Le projet de l'architecte rémois Alphonse Gosset fut adopté le 9 août 1866. L'édification

du bâtiment ne débuta qu'au début de 1869 après la démolition des immeubles expropriés à cet

effet. Interrompus par la guerre l'année suivante, les travaux reprirent dès la signature de la paix

et furent achevés en 1873. Son inauguration eut lieu le 3 mai 1873 en présence de Jules Simon,

ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts.

Quelques aspects architecturaux :

Théâtre « à l’italienne », la

salle est structurée en

plusieurs étages/balcons

sur un plan en forme de -U-.

La scène est surélevée par

rapport à la salle avec un

plancher légèrement incliné

vers la salle avec une pente

moyenne de 4%.

Dans la gradation de ses

toitures (foyer, salle, scène)

ainsi que dans sa façade très

classique, jouant sur les

symétries, le « grand théâtre »

s’inspire librement de l’opéra

Garnier de Paris.

LA SALLE DU THEÂTRE DE REIMS EN

1873

D’APRES VICTOR GRANDVALET,

HISTOIRE DU THEATRE DE REIMS,

1892.

ALPHONSE GOSSET (1835-1914)

THEATRE DE REIMS, FAÇADE PRINCIPALE

PLUME ET ENCRE, AQUARELLE, REHAUTS

DE GOUACHE BLANCHE

MUSEE D'ORSAY

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Le Grand Théâtre de Reims est, à son achèvement, considéré comme l’un des plus beaux

théâtres de France. Dans un long article, l’envoyé spécial du journal parisien « l’Evénement »

écrivait :

« Sur 60 préfectures de France que je connais, il n’en est pas deux, et je n’en

excepte même pas certaines grandes villes, Marseille par exemple, qui

possèdent une salle de spectacle digne d’être comparée, même de bien loin,

au nouveau théâtre de la sous-préfecture de Reims…

Cela coûte, il est vrai, deux millions à la vieille cité rémoise, mais elle est si riche

par ses vins, ses laines, et ses diverses industries que je me demande comment

l’excellent maire de cette ville, M. Diancourt, a pu se contenter d’une aussi

modeste dépense. »2

PISTES PEDAGOGIQUES

Montrer comment l’architecte Alphonse Gosset s’est inspiré de l’architecture classique

dans l’ordonnancement de la façade : présence de symétries, équilibre des formes,

sobriété des lignes, absence d’une surcharge ornementale….

On fera remarquer les jeux d’échos subtils entre les bustes inclus dans des médaillons

représentant la Tragédie, la Comédie, la Musique et la Danse, placés à chaque extrémité

du bâtiment. Les arts dialoguent et s’associent pour donner naissance à l’opéra……

Comparer la façade ainsi que la structure du bâtiment avec celui de l’opéra de Paris

construit à la même époque et dont Gosset s’est fortement inspiré.

2 Propos cités par : PELLUS, Daniel, Reims, ses rues, ses places, ses monuments, Horvath, 1993, pp. 253-254.

A propos d’Alphonse Gosset… Un architecte au service de la ville de Reims

Né dans une famille d'architectes, il est formé par son père

Pierre-Louis Gosset (1802-1875), qui fut aussi adjoint au Maire de

Reims, et Charles-Auguste Questel. Il intègre l'Ecole Nationale des

Beaux-Arts à Paris de 1856-1861, où il obtient la Médaille de

Construction et de Rendu. Il est à l’origine de la construction de

nombreux hôtels particuliers et châteaux à Reims et dans la région

champenoise. Architecte renommé de la ville, on lui doit notamment la

construction de La Villa Douce et de la Basilique Sainte Clotilde.

Alphonse Gosset décède à Paris le 11 novembre 1914. En

dehors de ses constructions et projets, il a laissé une très importante

bibliographie dont Le Traité de la construction des théâtres.

PORTRAIT

D’ALPHONSE GOSSET

GRAVURE DE

TOUZERY

ALPHONSE GOSSET

(1835-1914)

GRAVURE DE TOUERY

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LE GRAND THEÂTRE DE REIMS DANS LES RAVAGES

DE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE

A la veille de la première guerre mondiale, le Grand Théâtre de Reims reste toujours un des plus

beaux joyaux d’architecture théâtrale.

En septembre 1914 dès les premiers bombardements, le Grand Théâtre est touché et

bientôt la coupole et le grand lustre s'effondrèrent. Par la suite, il est encore criblé d’éclats ou de

trous d’obus et l'incendie achève l’œuvre de destruction.

LE GRAND THEÂTRE DE REIMS VERS 1910

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Au lendemain de la guerre 14-18, il ne reste de l’opéra que sa façade abîmée et quelques murs.

L’intérieur du bâtiment et ses toitures sont complètement détruits.

PISTES PEDAGOGIQUES

HISTOIRE

Reims, une ville et son inscription dans l’histoire : un haut lieu de la guerre 14-18

Montrer à travers l’histoire de l’opéra et de la cathédrale, située à quelques pas,

comment Reims devient une ville martyre, profondément détruite par les

bombardements.

Cette analyse peut être insérée dans le bilan de la première guerre

mondiale : pertes humaines, gueules cassées, séquelles démographiques,

bouleversements économiques et politiques mais aussi dévastation…..

Lorsqu'en juillet 1919, le président de la République, Raymond POINCARE,

est venu remettre la Légion d'honneur et la Croix de guerre à la ville des

sacres érigée en « ville martyre », 25 000 Rémois seulement avaient pu se

réinstaller dans la ville, alors que sa population s'élevait à environ 120 000

habitants en 1914…….

« À la ville martyre qui a payé de sa destruction la rage d'un

ennemi impuissant à s'y maintenir. Population sublime qui, à

l'image d'une municipalité modèle de dévouement et de mépris

du danger, a montré le courage le plus magnifique en restant

pendant plus de trois ans sous la menace constante des coups

de l'ennemi et en ne quittant ses foyers que sur ordre. » RAYMOND POINCARE

En quelques chiffres…

L’expertise des dommages de guerre

sur le bâtiment s’élève à

1940246.75 frs valeur 1914. Celle

concernant les dommages relatifs au

matériel scénique à : 589 030 frs

valeur 1914, ce qui porte l’estimation

d’ensemble à 2 538 275,75 frs soit

13 176 445,45 frs valeur 1919.

A cela il faut encore ajouter la somme

de 65 219,45 frs pour les décors….

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GRAND THEATRE A L’HEURE DE LA

RECONSTRUCTION

Lors de la première guerre mondiale, la ville de Reims est détruite à 80%. Après 1 051

jours de bombardement, la ville ne comptait plus de 60 maisons encore habitables… Elle connaît

une phase de reconstruction intense entre 1920 et 1930. Pas moins de 6500 de permis de

construire, chiffre dépassant celui de la ville de Paris, furent déposés !

La municipalité élue en novembre 1919 et son maire Charles

ROCHE firent appel au major de l'armée américaine Georges

B. FORD. Celui-ci élabora un plan de reconstruction

ambitieux qui fut adopté en 1920.

Dans les quatre cantons rémois furent mises en place des

commissions d'experts chargées d'évaluer les dégâts subis.

Au total, 41 000 dossiers ont été instruits dont 13 000

concernant des immeubles et 28 000 du mobilier ou des

marchandises.

Les édiles municipaux d'après-guerre décidèrent de reconstruire le théâtre, ravagé par quatre

années de bombardements en conservant autant que possible l'aspect extérieur.

Ce sont les architectes Maille et Sollier qui œuvrèrent à partir d’octobre 1927. Dans leur projet,

initial, pensé dès 1922 et remanié au fil du temps (1925), ils expriment leur vision d’un édifice

théâtral et lyrique :

« Le spectateur ne se contente pas seulement d’être confortablement installé

pour voir et entendre ce qui se déroule sur la scène. Le Théâtre est un lieu de

joie et de gaieté où le décor ne cède en rien au sujet même interprété plus ou

moins habilement. Il faut au public une salle où il pourra jouir d’un décor

exempt de pauvreté et de mesquinerie. Il faut que la sculpture, la peinture

d’histoire, la coloration, la dorure rivalisent afin d’éviter la froideur des nus,

incompatible avec une salle d’assemblée, la dignité de ses membres, la gaieté

d’une réunion dont le but est la distraction. »

1) Ils restaurèrent les façades en allégeant un peu l'ornementation sculptée tout en

respectant les lignes et les éléments d'architecture initiaux.

2) Pour l'intérieur, en revanche, d’importantes modifications sont opérées. En employant le

béton armé qui permettait de plus grandes portées, des appuis moins nombreux, les

architectes ont pu d’une part gagner de la surface, d’autre part améliorer la visibilité des

spectateurs grâce à des balcons suspendus et libres de toute entrave visuelle.

A nouvelle époque, nouveau style : la décoration intérieure signée Edgar Brandt adopte

un style résolument Art Déco.

L’inauguration du nouveau Grand Théâtre eut lieu le jeudi 5 novembre 1931.

LES REMOIS EN 1918 DE L'EVACUATION AU RETOUR,

VILLE DE REIMS-DIRECTION DE LA CULTURE, 1998.

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PISTES PEDAGOGIQUES

HISTOIRE

A travers ce point particulier de l’histoire de l’opéra de Reims, l’enseignant pourra aborder l’étude

de la période de la Reconstruction en prenant comme point d’ancrage la ville de Reims. Il pourra

s’aider de supports nombreux qu’ils soient iconographiques ou littéraires comme Les Mémoires

politiques de Marcel Deat :

HISTOIRE DES ARTS

La reconstruction de l’opéra de Reims permet d’aborder, au collège, la thématique « arts,

techniques et expression ». Etudier comment l’emploi du béton armé a modifié toute

l’architecture intérieure de l’opéra de Reims.

Marcel Déat qui a été, dans les années 1920, conseiller municipal de Reims et député socialiste de la Marne, a décrit la ville en chantier qu'il a découverte en octobre 1922, lorsqu'il fut nommé professeur de philosophie au lycée de Reims :

« En octobre 1922, Reims était un immense chantier : quatorze mille maisons

avaient été détruites ou gravement endommagées, et les bâtiments publics

n’avaient pas été épargnés. Nous avions traversé la ville au lendemain de

l’Armistice, et nous n’avions vu qu’un champ de ruines d’où émergeait la masse

dolente et magnifique de la « cathédrale martyre », comme disait un ordre du

jour de la division, lequel nous invitait à la regarder en passant […] A deux reprises,

depuis 1920, j’avais revu les ruines, un peu déblayées avec de-ci de-là de hâtives

réparations.

Cette fois, c'était un hérissement d'échafaudages, et partout des compagnons

qui [...] travaillaient dur, raclaient à grand bruit la pierre ou alignaient des briques,

tandis que tombereaux et camions cahotaient lourdement sur les pavés disjoints.

Par temps sec, une poussière impalpable et âcre envahissait l'atmosphère et

saupoudrait la ville ; dès qu'il pleuvait, une boue blanchâtre et poisseuse

recouvrait les rues et éclaboussait les vêtements en y laissant des taches grasses

et indélébiles. Des maisons toutes neuves surgissaient un peu partout, dominées

par la masse de quelque énorme immeuble, magasin ou édifice officiel, tandis

que d'autres attendaient leur tour, provisoirement rafistolées [...].

Des espaces vides laissaient dangereusement béer des caves transformées en

pièges à ivrogne [...]. Tout un village de baraquements couvrait les grandes allées

de chaque côté de la gare, en une espèce de foire, attendant que les boutiques

normales soient rouvertes. La spéculation sur les dommages de guerre menaçait

d'abandon des espaces autrefois construits, tandis qu'elle faisait surgir d'immenses

bâtisses commerciales hors de proportion avec le marché local, et que, des

urbanistes improvisés construisaient en des quartiers excentriques des cités-jardins

de belle apparence, au détriment d'un centre à demi vidé de sa population.

Quant à la cathédrale, qui portait à sa tour de gauche les traces de l’incendie de

1914, dont la voûte était effondrée et qui étalait partout d’innombrables blessures,

il faudrait beaucoup de dollars généreusement donnés, de longues années de

travail, et la merveilleuse patience de son architecte, Deneux, pour en réparer le

gros œuvre et en reconstituer les plus infimes détails. »

DEAT Marcel, in MEMOIRES POLITIQUES, Denoël, 1989.

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LES RENOVATIONS SUCCESSIVES

LE GRAND THEATRE DE 1970 A 1997 Après des années d'intense activité et de spectacles pluri-hebdomadaires, l'établissement avait

besoin de sérieux rafraîchissements.

- La façade fut ravalée en 1970.

- En 1971, la salle fut entièrement refaite, décoration, sièges... au prix de la suppression de

350 places : le théâtre comportait alors 933 places dont 737 de visibilité parfaite.

- En 1995 le péristyle est fermé de portes vitrées et restauré. La fosse d’orchestre est

remaniée.

LA DERNIERE RESTAURATION En 1997, le Grand Théâtre reçoit un avis défavorable de la commission de sécurité. Un

programme de travaux est lancé pour une remise en conformité et une amélioration du confort

des spectateurs, du personnel et des acteurs.

- Les sièges sont changés : velours rouge,

dossiers en bois ; leur quantité passe de

933 à 791.

- Les baignoires du parterre sont

supprimées.

- Les couleurs de la salle sont désormais

rouge-framboise, ocre et or.

- Un dispositif acoustique a été mis en

place, camouflé dans des motifs en relief

qui courent tout autour de la salle. On

retrouve ce motif de « l’œil et l’oreille »,

emblème du Grand Théâtre, gravé sur le

dossier des sièges ou parcourant les murs

de la salle :

- Une accessibilité aux handicapés est

instaurée avec la mise en place d’un

ascenseur et la réservation de 10

emplacements spécifiques pour les

fauteuils roulants.

- La fresque est nettoyée « à la main à

l’aide de petits morceaux de coton ».

A l’occasion de ces travaux une illumination monumentale de la façade est installée.

Les travaux commencent en 1999 et s’achèvent en octobre 2000.

DU GRAND THEÂTRE A L’OPERA

En 2010, le Grand Théâtre de Reims devient Opéra de Reims.

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L’OPERA DE REIMS

PASSIONNEMENT ART DECO

Après le chaos engendré par la Grande Guerre – une ville laminée et détruite à près de quatre-

vingt pour cent – Reims va renaître de ses cendres.

« C’est une ville nouvelle et fastueuse qui s’incruste rapidement dans les restes

de la cité historique, ponctuée de constructions richement ornées et conçues

par des architectes et créateurs dont la réputation de certains était ou

deviendra de niveau international. » LIOT, David in ANNEES FOLLES, ANNEES D'ORDRE : L'ART DECO DE REIMS A

NEW YORK, p. 12.

Les peintres, sculpteurs, ferronniers, mosaïstes ou maîtres verriers vont donner à quelques-unes

de leurs œuvres le caractère Art Déco qui a fortement imprégné la période de la Reconstruction.

« On reconstruit des maisons par milliers, mais l’homme ne vit pas seulement

de pain. Nos villes, nos villages doivent renaître en beauté. C’est l’art, ce sont

les arts qui constituent le charme de l’existence. » KALAS, Ernst, « La décentralisation artistique en Champagne », in L’ILLUSTRATION

ECONOMIQUE ET FINANCIERE, supplément au numéro du 26 avril 1924, p.15.

L’ART DU FER FORGE PORTE AU SUBLIME

La période Art Déco en France met à l’honneur le fer forgé. Le terme de serrurier d’art se mue

d’ailleurs en ferronnier d’art, cette nouvelle dénomination mettant l’accent sur la matière

première.

La municipalité de Reims fait alors appel à un des plus importants ferronniers de l’époque : Edgar

Brandt, qui élabore l’essentiel de la décoration intérieure de l’opéra.

A propos d’Edgar Brandt… « De formation classique, dessinateur, Edgar Brandt

est une figure importante pour le travail de fer et

des matériaux à l’aube du XXème siècle. Il crée

des objets de toutes sortes, utilitaires ou luxueux,

objets de la vie quotidienne ou bijoux. C’est dans

l’art de la ferronnerie qu’il excelle et qu’il est

récompensé ou honoré. Dès 1919, il ouvre son

atelier à Paris. Bientôt, il initie l’emploi de la soudure

autogène permettant ainsi des prouesses

techniques qui vont offrir de nouveaux motifs à ses

créations métallisées. Sa réputation s’envole avec

les différents prix qu’il reçoit à l’Exposition des Arts

décoratifs et industriels modernes à Paris en 1925 :

la célèbre porte d’honneur en fer et cuivre est le

symbole de cette réussite et le désigne aujourd’hui

comme l’un des plus grands représentants de l’Art

Déco en France. »

Marie-Hélène Montout-Richard, in Années

folles, Années d’ordre, l’Art Déco de Reims à

New York, P. 240.

EDGAR BRANDT VERS 1925

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Réalisations principales d’Edgar Brandt :

L’imposant bouclier lumineux de 7,50

mètres de diamètre qui remplace le

lustre initial, est réalisé en fer forgé

dans les ateliers Simon. Sa lumière

opalescente contraste avec

l’atmosphère chaude d’une salle en

rouge et or.

L’artiste signe encore les garde-corps des escaliers,

remarquables par la rigueur des lignes, sans fioritures.

Fin et vif, le maillage géométrique contribue à la

légèreté d’un ensemble pourtant édifié dans un

matériau lourd par excellence et qui, dans un

mouvement circulaire tourbillonnant, conduit les

spectateurs à l’étage supérieur.

Des masques aux figures expressives et sans cesse

renouvelées jalonnent le parcours.

A travers son œuvre, quelques constantes de l’Art Déco se font jour :

sobriété, pureté des formes, géométrisation des lignes.

On doit encore à cet artiste la

superbe vasque lumineuse, ou

encore les deux « bureaux de

billets » appelés couramment

« boîtes à sel » en raison des

sels de réanimation qu’ils

contenaient au cas où une

dame, en proie aux émotions

fortes que seul l’opéra peut

prodiguer, aurait un malaise…..

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LES STUCS D’UN GRAND FOYER DIGNE D’AÏDA

Le grand foyer a conservé, lors de la reconstruction, son caractère monumental mais sa

décoration intérieure, tout en stuc veiné est totalement revisitée. Les architectes Maille et Sollier

réalisent une œuvre moderne inscrite, elle aussi, dans le mouvement Art Déco.

Ils abandonnent les lignes cursives des voûtes et les berceaux initiaux au profit d’une

verticalité imposante notamment par la présence de piliers monumentaux dans l’esprit égyptien

tel qu’on le retrouve à l’époque dans la façade de la bibliothèque Carnégie de Reims ou encore

au cinéma Louxor au métro Barbès à Paris.

Perspective du Foyer du Théâtre

In Le Moniteur des Architectes, 1877

Collection S.A.V.R

Aspect actuel du Foyer du Théâtre

On sera sensible au

plafond à caissons, ainsi

qu’aux bas-reliefs évoquant

la musique et les arts,

délicate invitation à l’opéra.

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PISTES PEDAGOGIQUES

A travers la découverte de la décoration intérieure de l’opéra de Reims : dégager les

grandes lignes directrices de l’Art Déco.

Arts plastiques

Cycle 4

A travers les motifs géométriques et floraux : travailler autour de la notion de composition,

en la différenciant de celle d'organisation.

Tirer parti des qualités physiques des matériaux, la matérialité pouvant être perçue

comme interprétation de l'œuvre : vitrail, bas-relief, ferronnerie.

Mettre l'accent sur la présence matérielle de l’œuvre dans l'espace : les décors

d'architecture.

Lors d'une visite, attirer l'attention sur les rapports entre espace ressenti, représenté et

espace construit.

Proposer un parcours découverte de la ville de Reims : une ville Art Déco avec, par

exemple, la visite de la bibliothèque Carnégie, une balade dans le cours Langlet ou la rue

de Talleyrand.

Le professeur trouvera des idées de parcours sur le site :

http://www.reimsartdeco.fr/parcours_art_deco.php?parcours=1

QUELQUES BATIMENTS PUBLICS ART DECO DE LA VILLE DE REIMS :

La Bibliothèque Carnégie

La Villa Douce, siège de l’URCA

L’intérieur de l’Hôtel de ville de

Reims

La piscine du Tennis Club

Les Halles centrales

L’hôtel des postes

Les Cellier d'expédition Mumm

La pâtisserie Waïda

« Ce qui est unanimement reconnu dans l’Art Déco, c’est la volonté de revenir

au dépouillé, au sobre, au vrai, au fonctionnel, à la recherche de la pureté des

lignes et du luxe des matériaux. On privilégie les lignes : droites et courbes

légères, bien éloignées de celles du style « coup de fouet ». On redécouvre les

angles : aigus, obtus, droits. Les figures géométriques (cercles, triangles,

rectangles…) côtoient les volumes géométriques (parallélépipèdes, rectangles,

cubes…) et se retrouvent dans les décorations d’intérieurs, sur les tableaux des

peintres mais aussi dans le décor sculpté des immeubles ».

André Garcia, « Regards sur l’Art Déco à Reims », in numéro spécial de REGARDS SUR

NOTRE PATRIMOINE, juin 2006, p. 6.

Porte d’Honneur de l’exposition des Arts Décoratifs,

Réalisation d’Edgar Brandt

1925

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REGARDS SUR LA FRESQUE DE ROUSSEAU-DECELLE

ENTRE FRENESIE ET VOLUPTE Réalisée en 1931, cette fresque peinte puis marouflée attire l’œil par le foisonnement de ses

couleurs et la richesse de ses thèmes.

A PROPOS DE DIONYSOS

Parmi les dieux du panthéon grec Dionysos (Bacchus en latin), longtemps considéré comme

« l’étranger » qui impose son culte en Grèce, mais dont on trouve le nom dès le XIIIème avant J.-C

dans les tablettes mycéniennes du linaire B, est sans nul doute le plus complexe et le plus

énigmatique3.

Sa vie tumultueuse, ponctuée d’épisodes sanglants et tragiques, à l’origine de nombreux mythes

est l’objet d’exégèses tentant de cerner sa personnalité (le masque est un de ses attributs), sa

fonction et de justifier la place dans l’Olympe d’une divinité aussi perturbatrice et problématique.

Même son aspect physique nous échappe, tantôt représenté comme un vieillard barbu imposant,

couronné de lierre ou de pampres de vigne, tantôt, à partir du IVème siècle avant J.-C comme un

adolescent bouclé, imberbe, tête fleurie, aux formes graciles, un brin efféminé.

Marie-Catherine Huet écrit :

« Des Titans séduisent un enfant avec des jouets, ils le tuent, le démembrent, le

font bouillir, le rôtissent et le mangent. Une femme, frappée de folie, empale au

bout de son thyrse une tête ensanglantée, celle de son fils qu’elle vient de

démembrer. Hurlantes, des Bacchantes déchirent un troupeau de bœufs et

dépècent un homme qui tient une lyre. Des ménades échevelées et

dénudées, des satyres ivres dansent et trépignent en jouant du tambourin. Un

homme massacre à coups de hache son fils qu’il prend pour un cep de vigne.

Un dieu sur un char tiré par des tigres s’approche d’une femme esseulée sur les

bords d’un rivage. Que peuvent signifier ces images et ces histoires

étranges ? »4

Si l’on y ajoute une naissance pour le moins originale, on comprend que Dionysos ne cesse

d’interroger et qu’on en finit jamais d’épuiser le sujet.

Seul Dieu de l’Olympe né d’une divinité et d’une mortelle, arraché au ventre de sa mère Sémélé,

foudroyée pour avoir voulu contempler son amant Zeus dans toutes sa splendeur, cousu jusqu’à

son terme dans la cuisse de son père, né deux fois, déguisé en fille ou métamorphosé en

chevreau pour échapper à la jalousie d’Héra, descendu aux enfers, ressuscité, il ouvre la voix aux

cultes à mystères. Les vicissitudes qu’il a traversées, montrant les aléas de l’existence, en font

une divinité proche des humains, à laquelle on peut s’assimiler : il abolit la frontière séparant

homme et Dieu.

La frise de l’opéra représente Dionysos dans son rôle traditionnel le plus répandu, lié

à la vigne, au vin, à la fête, à l’ivresse, à l’inspiration, à la végétation.

Son culte est considéré comme à la source du théâtre mais même sous cet aspect

plus simple en apparence, il ne manque pas de complexité.

3 H. JEANMAIRE : Dionysos, histoire du culte de Bacchus, FAYOT, 1972.

4 M-C. HUET : Bacchus et les bacchantes, Du Rocher, 2007, p. 6.

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LA FRESQUE DE L’OPERA

La magnifique fresque circulaire entourant le bouclier lumineux central et illustrant « les

Arts du théâtre naissant des fêtes de Dionysos » a été réalisée en 1931 par Achille Rousseau-

Decelle (1881-1964) qui la considérait comme le couronnement de son œuvre artistique. On a

pu la rapprocher de celle de la rotonde du Glacier de l’Opéra Garnier à Paris, peinte en 1889 par

Georges Jules-Victor Clairin, obligatoirement circulaire, ornée de bacchantes et de faunes mais la

fresque de l’Opéra de Reims n’a rien à lui envier : plus vaste, plus complète, elle est de plus, par

delà l’aspect décoratif, porteuse de sens. Le double thème, celui de Dionysos et celui du théâtre,

est amorcé dès le hall d’entrée par les masques incrustés dans la balustrade, comportant tous

les éléments liés au vin : grains de raisin ou végétation. Le thème de la vigne, par ailleurs

fréquemment repris dans la reconstruction après la guerre de 14-18 (sculpture, ferronnerie,

peinture) peut, à juste titre, être considéré comme un clin-d’œil à une région produisant un vin

prestigieux, universellement connu. La fresque se décompose en quatre scènes :

1) Bacchus et son cortège, 2) la fête des pressoirs et du vin nouveau,

3) les dionysies de printemps, 4) l’invention du théâtre devant l’autel de Dionysos.

On peut noter la rigueur de la composition : Dionysos buvant au centre de son cortège (scène 1)

et l’invention du théâtre devant la statue du Dieu (scène 4) sont entourés symétriquement par les

deux fêtes représentées : celle de l’automne (scène 2) et celle du printemps (scène 3).

1

2 3

4

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1. DIONYSOS ET SON CORTEGE

Au centre de la scène Dionysos, entouré de pampres aux couleurs d’automne, voluptueusement

allongé sur son char tiré par deux panthères ramenées de ses voyages orientaux, chante, une

grappe de raisin dans une main (fig.1)5, un canthare dans l’autre. Autour de lui, formant son

thiase, les membres de son joyeux cortège débridé, compagnons légendaires du Dieu : Nymphes

(fig.2), Silène (fig. 3) qui l’ont élevé, satyre mi-homme, mi- chèvre jouant du syrinx, flûte de Pan

(fig.4). Le vin est l’élément fédérateur des participants, il apporte allégresse, vitalité, le rouge

rappelle le sang nécessaire à la vie. On danse, on boit, on se contorsionne, on obéit à

l’incantation de la musique, on se libère. Outre la panthère, on retrouve quelques-uns des

attributs traditionnels du Dieu : la vigne, le raisin, le thyrse enrubanné surmonté d’une pomme de

pin (fig.3), symbole d’éternité, (souvent sculpté sur les tombes antiques), le lierre, plante

persistante, réputée froide calmant les effets du vin, le bouc, symbole de fécondité, l’âne sur

lequel Dionysos, dieu rupestre, ne dédaigne pas de monter.

2. LA FETE DES PRESSOIRS (PLUTOT QUE LES DIONYSIES D'AUTOMNE)

Autour des pressoirs, on foule activement le raisin (fig.5). On retrouve dans ces scènes le même

caractère enjoué, tumultueux et dynamique : vendangeur nu couronné de lierre, bacchantes

échevelées portant le thyrse, musique de la double flûte (« aulos ») rythmant le mouvement (fig.6),

abondance de la récolte qui coule à flot dans de grandes jarres, vin nouveau que l’on s’apprête à

déguster dans des coupes (fig.7). Toutefois, il n’y a pas, au sens strict de « Dionysies d’automne ».

Ce terme renvoie à un culte organisé par les cités, principalement Athènes, auquel participe

l’ensemble des citoyens et, fait exceptionnel pour certaines, sans hiérarchie sociale : métèques,

femmes, esclaves, enfants y sont admis. Dionysos est fêté exclusivement en période hivernale,

de décembre à mars-avril. Certes, l’automne et les vendanges sont liées à Dionysos et ont dû

5 Retrouver les détails de la fresque à partir de la page 22 du présent dossier.

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donner lieu à des réjouissances et festivités mais sans lien avec le caractère sacré et quasi

national des Dionysies.

Sans entrer dans le détail : quatre fêtes avec leurs caractéristiques propres lui sont consacrées :

- Les Dionysies agraires ou petites Dionysies en décembre

- Les Lénéennes en janvier / février

- Les Anthestéries en février / mars

- Les grandes Dionysies en mars/avril

3. LES DIONYSIES DE PRINTEMPS ET L’INVENTION DU THEATRE

Ces deux scènes, intimement liées, se complètent.

Dans les « Dionysies de printemps », des fleurs s’ajoutent aux couronnes vertes ou

guirlandes de lierre de l’énorme jarre enrubannée portée en triomphe au son de la double flûte,

même le thyrse est fleuri (fig. 8), un adolescent barbouillé de vin gambade devant une procession

de jeunes femmes portant des corbeilles contenant des objets sacrés, référence au berceau de

Dionysos. Nombre de ces éléments renvoient plutôt aux Anthestéries, ne serait-ce que par le

sacrifice du bouc car, lors des grandes Dionysies, on lui substituait des taureaux, animaux

puissants et féconds. Des enfants fleuris participent à la fête.

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Devant le temple et l’autel, la statue de Dionysos, sortie de sa demeure pour l’occasion,

préside la cérémonie au centre de l’orchestra. Des hommes déguisés en faunes dansent mais en

cadence, accompagnés de jeunes femmes jouant des cymbales. Le chef de chœur, le coryphée

noirci par la fumée des sacrifices, adresse ses dithyrambes à la divinité.

Devant la statue autour de laquelle des danseuses nues forment une ronde au milieu des

roses, deux acteurs dialoguent symbolisant la naissance de la tragédie lors des grandes

Dionysies (fig.10). Car le théâtre naît du jour ou un second personnage s’ajoute au chœur, mêlant

chants et dialogues. Le premier auteur dramatique serait Thespis, vainqueur des concours des

Dionysies vers 534 avant J.-C. Après lui, trois grands tragiques occupent la scène, Eschyle (525-

454), Sophocle (495-405) qui introduit un troisième acteur et Euripide (480-406).

Comment une œuvre littéraire aussi structurée que la tragédie peut-elle être issue des

frénétiques fêtes de Dionysos ? C’est une question sur laquelle beaucoup se sont interrogés6. Il

en est de même pour l’interprétation du mot tragédie (chant du bouc).

« Si la philosophie nait en Grèce, c’est que les mythes ont préparé le terrain en

réfléchissant de façon extraordinairement profonde à la condition des mortels

au sein de l’univers ».7

6 Madame de Romilly, Le Théâtre grec, PUF, 1970.

7 Luc Ferry, La Sagesse des mythes, Plon, 2008, p. 393.

L’origine du théâtre étant liée à la musique et aux dithyrambes en l’honneur de

Dionysos, la fresque qui orne le plafond de l’Opéra est particulièrement

adaptée à un lieu désormais exclusivement destiné à cet art ambivalent. On a

pu, par ailleurs, constater les multiples facettes d’un Dieu plongeant au plus

profond de la culture grecque : sa mythologie, sa religion, ses cultes, son art,

sa littérature et sa vie sociale et politique. On peut conclure avec Luc Ferry :

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PISTES PEDAGOGIQUES

Etude du vocabulaire : nymphe, satyre, coryphée, bacchantes, ménades, thyrse, thiase,

Silène, Syrinx et flûte de Pan.

Littérature : Dionysos et les bacchantes dans la pièce d’Euripide Les Bacchantes.

A partir du texte de Marie-Christine Huet proposé page 17, élucider les épisodes de la vie

du Dieu auxquels il est fait référence.

Les attributs du Dieu et leur symbolisme. : végétation, animaux, instruments de musique,

objets liés au vin.

Histoire des arts

Etudier le mythe de Dionysos à travers la thématique au lycée : Arts et sacré : L’art et les

grands récits (religions, mythologies) : versions, avatars, métamorphoses, Au collège :

arts, mythes et religion.

Après avoir expliqué ce que sont les Dionysies zoomer sur certains détails de la fresque

et, sous forme de jeu, faire retrouver le texte qui correspond à l’image.

Bacchus, une coupe dans une main, une

grappe de raisin dans l’autre, chante

« Bacchus et son cortège »

Fig.1

Fig.2

Nymphe abreuvant de vin une panthère

du char de Dionysos.

« Bacchus et son cortège »

Fig.2

Silène entourée des bacchantes

« Bacchus et son cortège »

Fig.3

Fig.2

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Fig.3

Fig.4

Fig.6

Fig.7

Les fouleurs au pressoir

« La fête des pressoirs »

Danse des buveurs au son de la double

flûte (aulos)

« La fête des pressoirs »

Satyre à la flûte de Pan

« Bacchus et son cortège »

Fig.4

Fig.5

Un buveur avec coupe et jarre

« La fête des pressoirs »

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Le coryphée

« Les origines du théâtre »

Jeune danseur, barbouillé de vin, avec le

thyrse fleuri

« Dionysies de printemps»

Fig.8

Danse des jeunes filles au premier plan

Premier dialogue des acteurs au second

plan

« Les origines du théâtre »

Fig.9

Fig.10

Danse des jeunes hommes déguisés en

faunes et femmes jouant des cymbales

« Les origines du théâtre »

Fig.11

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FICHES DE SYNTHESE

L’OPERA DE REIMS EN QUELQUES MOTS L’opéra de Reims appelé Grand Théâtre jusqu’en 2009 a été conçu par l’architecte rémois Alphonse

Gosset. L’inauguration eut lieu le 3 mai 1873. Malgré les importantes destructions que subit

l’édifice pendant la première guerre mondiale, l’aspect extérieur de l’opéra est à peu près identique

à celui que les Rémois pouvaient contempler au XIXème siècle.

Sa façade est empreinte de classicisme dans la

sobriété de son ornementation sculptée et les

symétries. Les arts à l’honneur dans l’opéra sont

représentés dans des médaillons où on peut admirer la

Comédie, la Tragédie, la Musique et la Danse.

A l’intérieur, l’opéra porte la marque des Arts Décoratifs tels qu’ils se manifestent

dans l’art de la ferronnerie avec, par exemple, les imposantes vasques

lumineuses, les garde-corps des escaliers réalisés avec virtuosité par Edgar

Brandt (1880-1960), artiste éclectique et industriel. Ici, point de volutes mais des

jeux de lignes métalliques tendues, vives, épurées, sans fioritures, formant un

vaste réseau graphique où tout concourt à la géométrisation des formes. La

présence de masques de théâtre, aux visages très expressifs, vient rehausser cet

ensemble. Un élément de vigne, grappe ou feuille, donne la cohérence à

l’ensemble.

Un somptueux luminaire de 7,50 mètres de diamètre, chef-

d’œuvre « Art Déco » réalisé par Edgard Brandt, orne la

salle de spectacle.

Il est entouré par LA FRESQUE DE ROUSSEAU-DECELLE

illustrant les Dionysies.

La salle actuelle, tout en rouge et or,

permet d’accueillir confortablement

et avec une bonne visibilité près de

800 spectateurs. Sa dernière

rénovation date de 1997.

La salle comprend trois niveaux :

LE TROISIEME BALCON

LE SECOND BALCON

LE PREMIER BALCON

LE PARTERRE

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ABECEDAIRE DE L’OPERA

AVANT-SCENE ou proscenium = partie de la scène la plus proche du public

BAIGNOIRES = loges situées au parterre

CINTRE = cage de scène comprenant perches, grill, passerelles

CÔTE JARDIN = côté gauche de la scène quand on est spectateur

CÔTE COUR = côté droit de la scène quand on est spectateur

COULISSES = lieu de préparation des artistes (maquillage, costumes)

CYCLO = écran placé en fond de scène. On y projette les lumières ou bien des vidéos

FACE = l’avant-scène

FAUTEUILS DES SPECTATEURS = ils sont répartis au parterre (ou orchestre) et dans les 3 balcons

LA FOSSE D’ORCHESTRE = espace dédié aux musiciens pendant les opéras, en dessous de la

scène ; seul le chef d’orchestre voit la scène et il dirige les chanteurs

FOYER = lieu de rencontre pour les spectateurs après le spectacle et à l’entracte

GRANDE SALLE = lieu où se déroule le spectacle

GRIL = structures métalliques fixées aux plafonds des scènes permettant de fixer les perches où

sont suspendus les projecteurs et autres accessoires scéniques

LOGE = a) pièce, généralement de petite taille, dans laquelle les artistes se préparent avant le

spectacle

b) compartiment pour quelques spectateurs qui assistent au spectacle

HALL = l’entrée principale initiale à l’opéra de Reims

LOINTAIN = fond de scène

PENDRILLONS = pans de velours qui permettent de cacher les coulisses

PERCHES = tiges métalliques portant les projecteurs et les décors

PETIT THEATRE = situé au-dessus de la grande salle, il s’agit d’un lieu de répétition pour les

artistes

REGIE = espace réservé aux techniciens qui règlent la lumière (et le son éventuellement) diffusée

sur la scène. Cette régie est située au premier balcon face à la scène.

LE RIDEAU DE FER = il sépare la scène et la salle. Il sert de coupe-feu.

TROISIEME BALCON = dernier balcon à l’opéra de Reims dans lequel se situait « le paradis »

(parce que la plus proche du ciel) ou encore « le poulailler ». Ces places de piètre visibilité et

confort ont été supprimées lors de la rénovation de 1997-2000.

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LES METIERS DE L’OPERA

Quand on évoque les métiers de l’opéra, on pense naturellement à ceux de chanteurs, de

metteur en scène ou de chef d’orchestre. En réalité, la réussite d’un spectacle suppose bien

d’autres participants dont le travail s’effectue le plus souvent dans l’ombre des projecteurs.

De nombreux corps de métiers sont sollicités dans la création d’un opéra, depuis sa conception

jusqu’à sa réalisation finale devant les spectateurs. Certains professionnels sont conviés à

travailler auprès d’un opéra le temps nécessaire à la création d’un spectacle lyrique, d’autres

sont intégrés à la structure de façon permanente.

LES METIERS TECHNIQUES

L’ACCESSOIRISTE

Il est chargé de trouver, de fabriquer ou d’acheter les petits objets ainsi que le mobilier qui se

trouve sur la scène. Il doit également veiller à ce que les accessoires se trouvent à la bonne place

lors du spectacle.

COUTURIERES

Elles réalisent les costumes dessinés par le costumier, effectuent les retouches nécessaires

notamment lorsqu’un opéra a été joué et qu’un autre chanteur interprète le rôle. Elles sont

présentes lors des représentations au cas où un costume serait dégradé.

HABILLEUSES

Elles sont chargées de l’entretien et de la mise à disposition des costumes pour les chanteurs,

dans leurs loges ou en coulisses. Elles interviennent sur chaque représentation.

MACHINISTE

Il s’occupe de la mise en place des décors, de leur montage et démontage sur le plateau. Ils

effectuent aussi leurs changements entre les scènes ou les actes pendant le spectacle.

REGISSEUR PLATEAU

C’est le responsable de l’ensemble de l’équipe technique, il s’occupe de régler toutes les

contraintes techniques liées au montage d’un spectacle d’opéra ainsi que tout le personnel

technique nécessaire durant toute la production du spectacle.

« Le travail du régisseur se divise en deux grandes périodes. Pendant les

répétitions, je suis le lien entre le metteur en scène et la technique. Ensuite,

pendant les représentations, je « pilote » le spectacle depuis le « poste de

commandement ». SOPHIE POYEN, interview présentée sur le site : http://www.forumopera.com/actu/les-metiers-de-lopera-regisseur-a-la-jonction-de-

lartistique-et-de-la-technique

REGISSEUR DE PRODUCTION

Il orchestre le déroulement du spectacle. Depuis la table de régie, située juste sur le côté de la

scène, il donne le signal pour le lever de rideau, fait entrer les chanteurs sur la scène, donne les

« tops » pour les changements de décors, les effets de lumière.

REGISSEUR LUMIERE

Il règle les éclairages des différentes scènes selon les vœux du créateur des lumières et du

metteur en scène. Il travaille sur un jeu d’orgue où tous les effets sont mémorisés. Pendant les

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représentations, en lien avec le régisseur qui donne les tops pour chaque effet, il assure la

conduite lumière.

REGISSEUR SON/VIDEO

Il veille à ce que les retours-son et/ou image en coulisses fonctionnent (pour que les métiers

techniques puissent travailler, que le régisseur puisse informer les différentes personnes de leur

entrée en scène…). Il assure aussi la mise en place du surtitrage pour les opéras chantés en

langue étrangère et peut également mettre en place des projections d’images ou assurer des

captations vidéo pour les médias.

LES METIERS ARTISTIQUES

CHANTEURS LYRIQUES Les solistes ont leur voix pour principal instrument de travail. Auditionnés par le directeur d’un opéra ou proposés par un impresario, ils se voient confier l’interprétation de personnages d’opéra. Il leur est de plus en plus demandé d’avoir également la capacité de développer un travail d’acteur. CHEF DE CHANT Avant que l’orchestre ne soit dans la fosse, c’est à dire pendant les répétitions « mise en scène piano », il accompagne, au piano, les solistes dans leur préparation vocale. CHEF DE CHOEURS Il prépare les choristes avant les premières répétitions sur scène et les dirige sur les répétitions de chaque opéra avant de passer le relais au chef d’orchestre.

CHEF D’ORCHESTRE Il dirige les musiciens et les chanteurs dès les répétitions « mise en scène orchestre » et pendant les représentations.

COIFFEUSE Elle conçoit les coiffures pour les chanteurs de l’opéra et parfois même si besoin, des postiches, perruques, moustaches et autres substituts pileux. COMPOSITEUR Il compose la musique, vocale et instrumentale, à partir du livret de l’opéra. INSTRUMENTISTE Il interprète sa partition instrumentale dans la fosse, sous la direction du chef d’orchestre.

FIGURANTS Présents sur la scène, selon les besoins du livret ou de la mise en scène, ils n’ont pas de texte à dire ou à chanter. LIBRETTISTE C’est un écrivain qui se charge de la rédaction du livret, du texte de l’opéra.

MAQUILLEUSE

Elle effectue le maquillage des chanteurs en fonction des demandes du metteur en scène.

METTEUR EN SCENE

C’est lui qui conçoit la mise en scène. Avec son équipe il imagine les décors, les costumes et

dirige le jeu des acteurs, des chanteurs.

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LES METIERS ADMINISTRATIFS

ADMINISTRATEUR Il gère les budgets de la structure et les personnels. Il fait généralement partie de l’équipe de direction. DIRECTEUR Il dirige l’opéra, choisit la programmation de la saison. Le directeur de l’opéra (pouvant être parfois secondé par un directeur musical ou un directeur de production) définit pour chaque spectacle le metteur en scène, le chef d’orchestre et les chanteurs solistes. REGISSEUR GENERAL Il a en responsabilité toutes les contraintes artistiques liées au montage d’un spectacle, il organise les plannings de répétitions et dirige tous les régisseurs plateau. Il établit également le planning général de la structure et veille à la bonne gestion de toutes les occupations de salles.

REGISSEUR DE PRODUCTION De l’arrivée des solistes pour les répétitions à la dernière représentation, il suit la production, assure le lien entre les équipes techniques et artistiques afin de donner tous les tops techniques et d’entrées en scène. COMPTABLE Il suit les comptes, prépare les fiches de paye, dresse avec l’administrateur les budgets et réalise les bilans comptables. RESPONSABLE COMMUNICATION En accord avec la direction, il définit et assure le suivi du plan de communication de l’opéra et de la saison : programme de saison, affiches des spectacles, tracts ou publicités…

ATTACHE DE PRESSE Il rédige les communiqués de presse, informe les journalistes des spectacles proposés, organise les interviews et conférences de presse.

RESPONSABLE RELATION PUBLIQUE / RESPONSABLE JEUNE PUBLIC ET ACTIONS CULTURELLES En contact permanent avec les publics : jeunes publics, collectivités, abonnés, comités d’entreprises, publics éloignés de la culture, il les informe, les sensibilise et même les forme aux spectacles proposés. Il travaille en lien avec les services de location et de la communication.

POUR EN SAVOIR PLUS

HELLEU, Laurence, LES METIERS DE L’OPERA, Actes Sud, 2005.

Cet ouvrage s'attache à décrire le processus de "fabrication" d'un spectacle

lyrique et met en lumière l'aspect collectif du travail, l'interaction entre les

différents corps de métier, ainsi que les problèmes techniques qui peuvent se

poser au cours de l'élaboration d'un spectacle.

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JEU QUIZZ : QUI FAIT QUOI A L'OPERA ?

CE QUE JE FAIS

CE QUE JE SUIS

JE DESSINE ET CONÇOIS LES COSTUMES

JE COMPOSE LA MUSIQUE DE L'OPERA

J'ECRIS L'HISTOIRE, LE LIVRET DE L'OPERA

JE REALISE LA MISE EN SCENE

JE DIRIGE L'ORCHESTRE ET TOUS LES

MUSICIENS

JE SUIS RESPONSABLE DES DECORS :

TRANSPORT, MONTAGE ET DEMONTAGE DES

PANNEAUX

JE DIRIGE L'EQUIPE TECHNIQUE DES

ELECTRICIENS

J'INTERPRETE UN PERSONNAGE DE L'OPERA

JE SUIS RESPONSABLE DU JEU DES ACTEURS,

DE CE QUI SE PASSE SUR SCENE

JE M'OCCUPE DE LA SONORISATION

REGISSEUR LUMIERE

COMPOSITEUR

CHANTEUR

REGISSEUR PLATEAU

SCENOGRAPHE

CHEF D'ORCHESTRE

REGISSEUR SON

LIBRETTISTE

COSTUMIER

METTEUR EN SCENE

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REPERES TOPOGRAPHIQUES A L’OPERA

LES SOURCES

HUET-BRICHARD, Marie-Catherine, Dionysos et les bacchantes, Du Rocher, 2007.

PELLUS, Daniel, Reims, ses rues, ses places, ses monuments, Horvath, 1993.

POTIER, Dominique, Sur un air d’Opéra…, Carnet de Sentier, Reims, 2009.

ROMILLY, Jacqueline (de), La tragédie grecque, PUF, 1970.

RIGAUD, Olivier, Reims à l'époque de l'Art Déco - Une ville reconstruite après la Première Guerre

mondiale, SCEREN/Centre Régional de Documentation Pédagogique de Champagne-Ardenne,

2006.

TARBE, Prosper, Essais historiques sur Reims ses rues et ses monuments, planches de J.J.

Maquart, Librairie Quentin-Dailly, Reims, 1844.

Collectifs

Années folles, années d'ordre : l'Art Déco de Reims à New York, Ville de Reims en partenariat

avec les éditions Hazan, 2006

Regards sur notre patrimoine, N°10 de décembre 2001, Société des Amis du Vieux Reims -

Musée Hôtel Le Vergeur, 2006.

Regards sur l’Arts Déco à Reims, numéro spécial, Société des Amis du Vieux Reims - Musée Hôtel

Le Vergeur, juin 2006.

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