Préparation complète pour réussir sa formation

Un ouvrage complet pour réussir sa formation :

Toutes les informations utiles sur la formation, les compétences attendues et le métier

L’ensemble des connaissances et savoir-faire pour maîtriser le programme

Plus de 60 sujets d’entraînement corrigés

5 sujets d’annales corrigés

Et aussi :

Agnès Fostel, coordinatrice de l’ouvrage, est cadre pédagogique et responsable de formation TISF et CESF à l’IRTS de Franche-Comté.

DETISFDC 1 à 6

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TIS

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6

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✔ Tout sur la formation, la VAE et le métier

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MAÎTRISER LES DC 1 À 6

ITINÉRAIRESPRO

ITINÉRAIRESPRO

Tous les domaines de compétences

DC1 Conduite du projet d’aide à la personne

DC2 Communication professionnelle et travail en réseau

DC3 Réalisation des actes de la vie quotidienne

DC4 Transmission des savoirs et des techniques nécessaires à l’autonomie des personnes dans la vie quotidienne

DC5 Contribution au développement de la dynamique familiale

DC6 Accompagnement social vers l’insertion

ISBN : 978-2-311-20684-5

DIPLÔMES DU SOCIAL

N°1DIPLÔMES DU SOCIAL

N°1

Préparation

comp

lète

DETISFDC 1 à 6

Tout-en-un

3e édition

Diplôme d’État de TECHNICIEN DE L’INTERVENTION SOCIALE ET FAMILIALE

deTECHNICIEN DE L’INTERVENTION SOCIALE ET FAMILIALEDiplôme d’État

9782311206845_COUV.indd Toutes les pages 17/01/2019 10:49

DETISF

Ouvrage coordonné par Agnès FOSTELCadre pédagogique et responsable de formation TISF et CESF à l’IRTS de Franche-Comté

Brigitte VEDELCadre pédagogique et responsable de formation TISF

à l’IRTS de Montpellier

Christine SCARANELLOConsultante socioprofessionnelle

Brigitte COULONAncienne cadre pédagogique à l’IRTS Hauts-de-France

3e édition

TECHNICIEN DE L’INTERVENTION SOCIALE ET FAMILIALEDIPLÔME D’ÉTAT

Préparation complète pour réussir sa formation

ITINÉRAIRESPRO

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La loi du 11 mars 1957 n’autorisant aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article  40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. Le « photocopillage », c’est l’usage abusif et collectif de la photocopie sans autorisation des auteurs et des éditeurs. Largement répandu dans les établissements d’enseignement, le « photocopillage » menace l’avenir du livre, car il met en danger son équilibre économique. Il prive les auteurs d’une juste rémunération. En dehors de l’usage privé du copiste, toute reproduction totale ou partielle de cet ouvrage est interdite. Des photocopies payantes peuvent être réalisées avec l’accord de l’éditeur. S’adresser au Centre français d’exploitation du droit de copie : 20, rue des Grands-Augustins, F-75006 Paris. Tél. : 01 44 07 47 70.© Vuibert – février 2019 – 5, allée de la 2e D.B., 75015 Paris - Site Internet : http://www.vuibert.fr

ISBN : 978-2-311-20684-5

Photographie de couverture : ©Fotolia.com

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A travers cette troisième édition, nous souhaitons mettre en exergue cette formation de niveau IV et profession de technicien de l’intervention sociale et familiale, travailleur social de proximité.

Lors des deux premières éditions, notre groupe de rédaction était composé de respon­sables pédagogiques et formateurs expérimentés dans cette filière issus des centres de formation adhérents à l’Union nationale des associations de formation et de recherche en intervention sociale (Unaforis). Ce travail de groupe repose sur une confiance mutuelle de plus d’une décennie, née d’une proximité professionnelle, nos savoirs expérientiels respectifs constituant autant d’atouts pour cerner au plus près la réalité d’un métier. Nous avons souhaité poursuivre cette aventure à travers cette nouvelle édition.

Voici donc la troisième édition qui actualise le contenu, propose des sujets et des corrigés et tient compte des évolutions du travail social issues des réflexions menées dans le cadre des États généraux du travail social, du plan d’action en faveur du travail social et du développement social, et de la réforme des diplômes niveau III au niveau II grade licence.

Notre souhait est de présenter et promouvoir une profession sociale encore mal connue par le grand public, mais aussi par les autres professionnels du social, les employeurs potentiels. Nous avons travaillé en respectant les orientations données par l’éditeur pour la collection «  Tout­en­un  » qui nous semblent bien correspondre aux attentes des étudiants, des professionnels, des formateurs. Ce nouvel ouvrage est donc le fruit d’un travail collectif de réflexions, mené par des formateurs investis dans la professionnalisation de ce métier, qui est en constante évolution depuis plus de soixante ans, marqué par des changements de formations, de titres, de lieux d’exercice, de publics, de partenaires.

Nous souhaitons donc remercier nos collègues des différentes institutions qui ont participé indirectement à la rédaction de l’ouvrage par les échanges qui l’ont précédée, mais aussi par leurs propositions de sujets nouveaux pour cette troisième édition. De même, nous remercions les directeurs des centres de formation qui nous ont permis la diffusion des sujets de leur institution (IRTS d’Aquitaine, IRTS de Champagne­Ardennes, IRTS de Franche­Comté, IRTS de Montpellier, IRTS de Poitou­Charentes, IRTESS de Bourgogne, ESEIS en Alsace (Strasbourg), CPFP de la Rouatière (Occitanie, Aude), IRFSS Occitanie Haute Garonne (Toulouse), IRTS Nouvelle Aquitaine (Talence).

Cet ouvrage portant sur la profession de TISF, nous ne pouvions faire abstraction de l’implication des professionnels de terrain. Aussi leur avons­nous donné une place, au travers de leurs témoignages.

Nous remercions donc vivement toutes les personnes qui ont pu contribuer à l’élaboration, à la mise en forme de cet écrit.

Agnès Fostel et Brigitte Vedel

A vant-propos

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Écrit par des cadres pédagogiques connaissant très bien le sujet et soucieuses de valoriser un métier dont déjà le nom, à lui seul, peut paraître obscur à un public non initié, ce livre est d’une grande utilité. Il place les projecteurs sur les champs de compétences et les modalités d’exercice des techniciens de l’intervention sociale et familiale (TISF). Clair, synthétique et pratique, il donne ce qui est attendu des candidats, à l’entrée comme à la sortie des instituts de formation. Plus globalement, il fait découvrir la façon dont le travail des TISF est conçu.

Mais d’abord il nous éclaire sur les origines de cette appellation curieuse de « technicien de l’intervention sociale et familiale », qui s’est substituée en 1999 à celle de « travailleuse familiale », elle­même pas très claire. Les auteures expliquent bien comment le changement de nom a correspondu à un triple élargissement, condition d’une meilleure reconnaissance du métier. D’une part, le passage du féminin au masculin a permis d’appliquer la conven­tion sémantique commune à toutes les professions sociales ; l’emploi du masculin au sens générique pour tous les diplômes entérine l’appartenance des TISF au monde des certifications garanties par l’État au titre de l’action sociale. D’autre part, l’expression « intervention sociale » introduit l’idée d’un domaine d’action plus large, comme cela a été le cas lorsque, au Cnam, la chaire de travail social est devenue en 2009 la chaire « de travail social et d’intervention sociale » ; le recours à la notion d’« intervention sociale » a valeur de symptôme d’un changement dans le regard porté sur les professions sociales au­delà du seul « travail social », qui, pendant longtemps, évoquait surtout les assistants de service social. Enfin, l’expression « sociale et familiale » ouvre la voie d’une progression profes­sionnelle dans une logique de filière, entre les auxiliaires de vie sociale (aujourd’hui Accompagnant éducatif et social, spécialité domicile) et les conseillers en économie sociale familiale.

Le mot « technicien », lui, suscite des appréciations plus partagées : il évoque des compétences pratiques, réfléchies, structurées, opérationnelles ; sans doute parce que les TISF ont ceci de particulier d’être dans une grande proximité avec les personnes vulnérables, que les situations très difficiles dans lesquelles se trouvent ces personnes appellent des réponses immédiates, touchant à la vie quotidienne, à l’organisation de la vie familiale. Ce n’est donc pas un effet de langage, comme on a pu le dire des éducateurs spécialisés qui se sont présentés, à une époque, comme des « techniciens de la relation ». En fait, les TISF sont les seuls, dans l’éventail des qualifications sociales, à afficher une technicité qu’ils partagent, pour partie, avec d’autres intervenants, à plus forte raison dans le contexte du renforcement de la pluridisciplinarité et de la valorisation du travail d’équipe.

Bien sûr, les questions de vocabulaire peuvent paraître d’un intérêt mineur. C’est une erreur, car la façon de désigner est en lien direct avec la façon de penser et de construire, y compris statutairement, une catégorie d’emplois. D’autant qu’il n’est pas de valorisation ni de reconnaissance possible des métiers sans une grande attention à la façon dont ils

P réface

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6 • Préface

sont définis. Dans le cas présent, nous remarquerons que la refonte de la formation des anciennes travailleuses familiales a annoncé des réformes de diplômes qui, avec la mise en place de la validation des acquis de l’expérience, auront marqué ces dernières années.

Un des autres aspects les plus intéressants de ce livre est qu’il inscrit le métier de TISF dans l’histoire du travail social et dans son actualité. Pour ce qui est de cette dernière, les mutations sont d’une telle rapidité et d’une telle ampleur, pour l’ensemble des profes­sionnels du secteur social et médico­social, qu’elles ont amené l’État à annoncer, après le Plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale (2013), une Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté (2018) dans laquelle les TISF sont amenés à s’investir. Ce livre arrive donc à un moment charnière des évolutions des professions sociales et de l’organisation de leur formation.

Les enjeux sont considérables. Ils nous renvoient à un paysage qui n’est pas sans inquiéter : contraintes budgétaires, multiplication d’intervenants qui ne sont pas inscrits dans des pro­cessus de qualification, précarité, y compris chez les professionnels… Par ailleurs, les attentes vis­à­vis des travailleurs sociaux ne cessent d’augmenter avec les demandes légitimes des « usagers » d’être considérés comme des acteurs à part entière et le souci d’inscrire les inter­ventions dans une dynamique de développement social. Encore faut­il connaître le rôle des travailleurs sociaux, la façon dont ils y sont préparés, leur activité réelle, le tout en tenant compte des différences entre les multiples catégories d’intervenants.

Pour ce qui est de leur formation, une meilleure identification des compétences attendues des TISF permet de mieux ancrer leur cursus dans le processus de réforme annoncé dans le Plan d’action en faveur du travail social et du développement social (2015) et concrétisé pour partie fin 2018. Il s’agit, en effet, pour l’ensemble des formations, de consolider les identités professionnelles, tout en dégageant un « socle commun », transversal aux différentes catégories d’intervenants. Du point de vue des personnes accompagnées, qui ne se résument pas à leur statut d’usagers passifs, des compétences spécifiques sont attendues, mais avec la garantie que les professionnels partagent les mêmes valeurs et un même souci de contribuer au lien social. Cela suppose, au­delà des discours, un engagement intense dans les réalités quotidiennes communes aux aidants professionnels, aux aidants familiaux et aux personnes accompagnées.

Nous avons ainsi, avec les TISF, un métier très spécifique et un métier d’avenir si l’on considère, notamment, l’intérêt porté par les conseils départementaux pour leur contri­bution à l’aide sociale à l’enfance mais aussi pour d’autres secteurs d’intervention. Les services d’action éducative en milieu ouvert ou les foyers et centres d’hébergement, par exemple, recourent de plus en plus souvent à ces professionnels. En même temps, ce livre invite à ne pas enfermer les TISF dans une catégorie à part. Il appelle une approche plus large et très ouverte sur le champ des possibles, pour les futurs professionnels comme pour les professionnels déjà expérimentés.

Marcel Jaeger Professeur émérite du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam)

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Cet ouvrage présentant la profession et la formation des techniciens de l’intervention sociale et familiale en est à sa troisième édition, et nous soutenons cette démarche. En effet, c’est une formation et une profession qui a du mal à se faire connaître et reconnaître, et nous devons continuer à la promouvoir sans relâche.

Le (la) technicien(ne) de l’intervention sociale et familiale (TISF) soulage et épaule la famille en assumant le quotidien (entretien du logement, préparation des repas, aide aux devoirs…) et soutient les parents dans l’éducation de leurs enfants. Il (elle) peut aussi jouer un rôle dans la protection des enfants.

Son intervention vise à permettre l’intégration sociale, le développement et l’autonomie des personnes aidées. Son rôle est donc à la fois préventif, éducatif, d’accompagnement et de soutien.

La contribution de l’intervention des TISF dans le domaine de la protection de l’enfance a été fortement rappelée par la loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance et renforcée par la loi du 14 mars 2016. Elle affirme la nécessité du renforcement d’actions de prévention auprès des familles afin de favoriser le maintien à domicile des enfants.

À ce jour, le (la) TISF est un des seuls travailleurs sociaux à intervenir à domicile sur de longues périodes, intégré(e) dans le quotidien familial. À l’ère de la désinstitutionnalisation, de la société inclusive, dont l’ambition est de prôner le « vivre­ensemble » pour permettre à chaque parent ou enfant de prendre sa place au sein de la société, le rôle du TISF est primordial. En effet, dans une perspective de prévention, il (elle) a un rôle d’observation, de soutien, de transmission et de coordination avec les services et les équipes de travailleurs sociaux, dans l’objectif commun de permettre le maintien de l’enfant auprès de ses parents dans des conditions constructives pour lui.

Malheureusement, cette profession est méconnue, et les candidats sont insuffisants aux portes des instituts de formation. Il est indispensable que cet ouvrage puisse promouvoir cette profession, incite à s’engager dans la formation professionnelle, riche par les rencontres et l’expérience humaine qu’elle suscite.

Nous tenons à remercier les cadres pédagogiques de l’IRTS de Franche­Comté et de l’IRTS de Montpellier qui se sont mobilisées et investies pour la rédaction de cet ouvrage, souhaitant par ce biais, nous en sommes convaincus, transmettre leur passion pour cette profession et sa formation.

Virginie GresserDirectrice générale de l’IRTS de Franche­Comté

Céline DevotDirectrice générale de l’IRTS de Montpellier

U n métier de proximité, ancré dans le quotidien

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Fostel Agnès : responsable de formation TISF à l’IRTS de Franche­Comté (de 2002 à ce jour). Membre du groupe de travail GNI de 2002 à 2011, conseillère en économie sociale familiale et assistante de service social de formation initiale, titulaire d’un DESS d’Ingénie­rie pédagogique en formation ouverte à distance, coordonnatrice et coauteure du livre collectif sur le DECESF aux éditions Vuibert (collection Admis, Tout­en­un).

Vedel Brigitte : responsable de formation TISF à l’IRTS de Montpellier. Membre du groupe de travail GNI de 2002 à 2011, conseillère en économie sociale familiale de formation initiale, titulaire du master 2 en sciences de l’éducation « Conseil et formation en éducation ».

Scaranello Christine : conseillère en économie sociale familiale de formation initiale, for­matrice occasionnelle à l’IRTS de Franche­Comté auprès des TISF (2006­2015). Titulaire du master 2 Agepos (Analyses et gestion des politiques sociales) et du DEIS (diplôme d’État d’Ingénierie sociale). A construit son mémoire de DEIS sur le métier de TISF : « TISF… vers une légitimation de leur professionnalité. Renforcer la professionnalisation par un soutien du terrain et de la formation ». A participé à l’écriture du livre collectif sur le DECESF, aux éditions Vuibert (coll. Tout­en­un), par l’intermédiaire de France ESF.

Coulon Brigitte : responsable de formation TISF à l’IRTS de Nord­Pas­de­Calais de 2004 à 2010. Membre du groupe de travail GNI de 2002 à 2010, conseillère en économie sociale familiale de formation initiale, titulaire du master de sciences de l’éducation, « Technolo­gies de l’éducation et de la formation », coauteure du livre collectif sur le DECESF, publié aux éditions Vuibert dans la collection Tout­en­un.

Formateurs des éditions précédentes et/ou proposant des sujets :Amrine Nachida, responsable de formation TISF, CPFP de la Rouatière (Occitanie, Aude)

Bonneau Carole, responsable de formation TISF, IRTS Nouvelle­Aquitaine

Brungard Caroline, responsable de formation TISF, ESEIS Alsace

Bugault Gladys, responsable de formation TISF, IRTS Poitou­Charentes

Campourcy Laurent, IRFSS Occitanie Haute­Garonne (Toulouse)

Dubus Nicole, responsable de formation TISF, IRTS Champagne­Ardenne

Dos Santos Liliane, responsable de formation TISF, IRTESS Bourgogne

Militerno Estelle, responsable de formation TISF, IFTS Grenoble

Rioja Marie Françoise, adjointe de direction MFR, Morre (Doubs)

L es auteurs

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Le témoignage d’une TISF ....................................................................................................... 15

Introduction ................................................................................................................................................... 17

Partie 1. La profession de technicien de l’intervention sociale et familiale (TISF)

I Histoire de la profession et de la formation ............................... 21

1. Travailleuse familiale, à l’origine du métier de TISF ................................................................. 212. Évolution vers le métier de technicien de l’intervention sociale et familiale ................ 24

II La profession aujourd’hui ....................................................................................... 27

1. La définition de la profession de TISF et le contexte d’intervention  ................................ 272. Les lieux d’intervention et d’exercice de la profession .......................................................... 283. Diversité des missions, des cadres d’intervention et des modes de financement ...... 30

Partie 2. L’accès à la profession par la formation, la validation de l’expérience (VAE)

et les passerelles entre les formations au travail social de niveaux IV et V

I Les textes officiels : décret, arrêtés, contexte et référentiel d’activités ............................................................................................ 45

II Épreuves d’admission, prérequis et diplômes permettant d’accéder à la formation ..................................................... 47

Fiche 1. Exemples de sujets de sélection (épreuve écrite d’admissibilité) .............................. 48

III Modalités d’accès à la formation  et lieux de formation ...................................................................................................... 52

IV Modalités d’accès par la validation des acquis de l’expérience ........................................................................................................................... 53

S ommaire

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12 • Sommaire

V Modalités d’accès par les passerelles entre les formations au travail social de niveau IV ............................. 54

VI Quelle évolution après le diplôme TISF et la correspondance avec les autres diplômes ? ........................ 55

Partie 3. La formation : contenus, organisation pédagogique, épreuves de certification

I Les six domaines de compétences et de formation ......................................................................................................................... 59

II DC1 : conduite du projet d’aide à la personne ....................... 61

1. Les compétences visées par le domaine de compétences 1 ............................................... 612. Le référentiel de formation .............................................................................................................. 623. Le référentiel de certification et le déroulement de l’épreuve ............................................ 624. Des précisions sur la nature du travail attendu ........................................................................ 635. L’intérêt du DPP dans la formation et dans une perspective professionnelle de TISF .................................................................................................................................................... 63Fiche 2. Conseils pour réaliser l’écrit du dossier de pratiques professionnelles (DPP) ........ 64Fiche 3. Conseils pour la présentation orale ....................................................................................... 67

III DC2 : communication professionnelle et travail en réseau ............................................................................................................................................. 69

1. Les compétences visées par le domaine de compétences 2 ............................................... 692. Le référentiel de formation .............................................................................................................. 693. Le référentiel de certification et le déroulement de l’épreuve ............................................ 714. Des précisions sur la nature du travail attendu et l’intérêt de la communication dans la formation et dans une perspective professionnelle de TISF ................................ 71Fiche 4. Conseils pour l’épreuve orale ................................................................................................... 71

IV DC3 : réalisation des actes de la vie quotidienne .............. 83

1. Les compétences visées par le domaine de compétences 3 ............................................... 832. Le référentiel de formation .............................................................................................................. 833. Le référentiel de certification et le déroulement de l’épreuve ............................................ 874. Des précisions sur la nature du travail attendu ....................................................................... 885. L’intérêt de la réalisation des actes de la vie quotidienne dans la formation et dans une perspective professionnelle de TISF ..................................................................... 88Fiche 5. Exemples de sujets ....................................................................................................................... 89

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Sommaire • 13

V DC4 : transmission des savoirs et des techniques nécessaires à l’autonomie des personnes dans la vie quotidienne ............................................................................................... 105

1. Les compétences visées par le domaine de compétences 4 ............................................... 1052. Le référentiel de formation .............................................................................................................. 1063. Le référentiel de certification et le déroulement de l’épreuve ............................................ 1074. Des précisions sur la nature du travail attendu ........................................................................ 107L’intérêt de la transmission des savoirs et des techniques nécessaires à l’autonomie des personnes dans la vie quotidienne et dans une perspective professionnelle de TISF ...................................................................................................................... 108Fiche 6. Présentation orale ........................................................................................................................ 108

VI DC5 : contribution au développement de la dynamique familiale ...................................................................................... 112

1. Les compétences visées par le domaine de compétences 5 ............................................... 1122. Le référentiel de formation .............................................................................................................. 1123. Le référentiel de certification et le déroulement de l’épreuve ............................................ 1134. Des précisions sur la nature du travail attendu ........................................................................ 1145. L’intérêt de la contribution au développement de la dynamique familiale dans la formation et dans une perspective professionnelle de TISF ................................ 114Fiche 7. Exemples de sujets ...................................................................................................................... 115

VII DC6 : accompagnement social vers l’insertion ...................... 130

1. Les compétences visées par le domaine de compétences 6 ............................................... 1302. Le référentiel de formation .............................................................................................................. 1303. Le référentiel de certification et le déroulement de l’épreuve ............................................ 1314. Des précisions sur la nature du travail attendu ........................................................................ 1315. L’intérêt de l’accompagnement social vers l’insertion dans la formation et dans une perspective professionnelle de TISF ..................................................................... 131Fiche 8. Exemples de sujets ...................................................................................................................... 132

VIII Stages et sites qualifiants ........................................................................................ 143

1. Le livret de formation ......................................................................................................................... 1442. La construction de l’identité professionnelle ............................................................................ 1453. Alternance et place des acteurs du dispositif ........................................................................... 146

Conclusion ......................................................................................................................................................... 147

Bibliographie ................................................................................................................................................ 149

Glossaire ............................................................................................................................................................... 154

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L e témoignage d’une TISF

27 années de carrière de TF puis de TISF…

J’ai aimé ce métier de TF puis de TISF car je sais que j’ai apporté beaucoup, mais j’ai également énormément reçu en retour ! Toutes ces années de pratique professionnelle en tant que TF puis TISF ont été une excellente passerelle pour s’orienter vers d’autres professions du social. Toutes ces expériences m’ont permis également d’avoir une vision plus précise de la réalité quotidienne des familles et de ce fait d’être plus perspicace dans mes différents mandats (présidente de la CAF 90, vice­présidente de l’UDAF 90 et vice­présidente du CD 90).

En effet, après vingt­sept années de carrière de TF puis de TISF, mais aussi un engagement associatif à la CAF et à l’UDAF, j’ai également obtenu le DE d’éducateur spécialisé par le biais de la VAE. J’ai poursuivi des engagements politiques et, aujourd’hui, je suis 2e vice­présidente du conseil départemental du Territoire de Belfort (90) en charge de l’action sociale territoriale, de l’enfance, de la famille et des actions de santé, et de la protection maternelle infantile.

Durant toutes ces années, j’ai vu le métier de TISF se transformer : au départ, nous aidions les familles nombreuses dans la gestion de leurs tâches quotidiennes, puis nous avons eu une fonction plus éducative, et enfin, aujourd’hui, les TISF mènent surtout des actions préventives et réparatrices. Avec le temps, les autres travailleurs sociaux reconnaissent un peu mieux notre profession, mais il reste encore quelques progrès à faire ; nous sommes aussi responsables de cette reconnaissance de par la qualité de notre travail, nos écrits, etc.

En intervenant à domicile, à travers tous les aspects pratiques du quotidien, je suis convaincue que nous bénéficions d’une place unique et privilégiée auprès des familles. Accompagner les enfants et les parents dans le quotidien permet de faire passer beaucoup de choses. Cette proximité nous donne une place d’excellence dans la relation d’aide.

Actuellement, de ma place de vice­présidente du CD 90, en charge de l’aide sociale à l’enfance (ASE) dans le cadre de la protection de l’enfance, je favorise la présence des TISF auprès des familles en difficultés en favorisant le lien parent­enfant ; tout leur travail permet d’éviter une dégradation des problématiques familiales et la démission parentale. Dans les cas de visite en présence d’un tiers ordonnée par le juge, par exemple, elles jouent un rôle de médiatrice entre l’enfant placé et sa famille en étant présentes lorsque l’enfant vient au domicile de ses parents ; ou même au sein du service de médiation du conseil départemental, leur présence est aussi fortement souhaitée. Lors d’actions collectives, la présence d’un TISF est une plus­value évidente.

Je sais, nous savons qu’il y a des défis importants à relever car les familles sont submergées par leurs difficultés et peuvent avoir perdu confiance.

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16 • Témoignage

La présence de ce travailleur social à domicile va effectuer un travail avec la participation de la famille. Ils vont ensemble apprendre ou réapprendre les choses, comme faire une vaisselle, faire des plats équilibrés, ranger, plier du linge et bien sûr suivre l’éducation de leurs enfants. L’essentiel sera de trouver des compétences chez l’autre, de le rassurer, d’être à l’écoute et de croire tout simplement en l’individu ! Nul besoin de le redire : Ce métier est au cœur de l’humain.

Dès que j’évoque cette profession et toutes ces années passées et partagées avec les familles, plusieurs souvenirs me viennent en tête, un en particulier : lors d’un premier départ en vacances familles dans le cadre d’une action collective, nous étions partis cinq jours dans le Haut­Doubs. Quatre TISF accompagnant sept familles en très grande difficulté  : séjour catastrophique (épidémie de « gastro », nombreux petits incidents en tout genre, etc.). L’équipe de TISF, nous étions très découragées ! C’était notre analyse lors de notre bilan.

Plusieurs années après, je rencontre G, la fille d’un couple de personnes en situation de handicap (déficient intellectuel) qui avaient participé à ce séjour. Dans une salle d’attente, cette dernière me reconnaît, me salue, me raconte qu’elle est professeur de mathématiques, qu’elle est maman d’une petite fille, elle me dit se rappeler ces merveilleuses vacances dans le Haut­Doubs et qu’elle n’oubliera jamais cette magnifique semaine ! Et là, elle ouvre son portefeuille et sort deux photos : celle de sa fille et une photo de groupe de ces fameuses vacances !

Quel beau moment ! En fait, toute action aide l’individu à se construire. Alors, vivons la relation d’aide aux côtés des personnes que nous accompagnons !

Marie France CEFIS

TISF Vice­présidente du conseil départemental 90

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Derrière cette abréviation correspondant à la dénomination de technicien de l’intervention sociale et familiale (TISF), ce n’est pas seulement un titre de professionnel mais un rôle, une fonction, une histoire, une évolution que nous voulons mettre en exergue. C’est en voulant faire découvrir ce métier, cette profession, que nous souhaitons amener nos lecteurs à trouver les réponses aux questions : Quelle est l’origine de cette profession de TISF ? Comment se situe­t­elle dans l’histoire du travail social ?

Technicien de l’intervention sociale et familiale : au­delà de cette dénomination de TISF, quels rôles et quelles fonctions sont attribués à ce travailleur social ?

Depuis la création de ce diplôme de TISF en 1999, quelle place occupe cette profession dans le champ de l’intervention sociale aujourd’hui ?

Cette profession de TISF est basée sur l’accompagnement de la personne ou d’un groupe de personnes reposant sur des actes de la vie quotidienne au sein du domicile, habituel ou de substitution. Les TISF conduisent des actions individuelles ou collectives en collaboration avec l’équipe de travail et l’encadrement et, le cas échéant, des partenaires extérieurs. C’est dans une perspective de réalisation par les personnes elles­mêmes que les TISF organisent leurs interventions, et en évaluent le déroulement avec la personne aidée.

La formation leur permet d’acquérir une technicité dans la réalisation des actes de la vie quotidienne, de transmettre des savoirs et des techniques liés à la vie quotidienne, de conduire des projets d’aide à la personne, d’assurer une communication professionnelle et un travail en équipe, de contribuer au développement de la dynamique familiale et de mener un accompagnement vers l’insertion. Elle s’appuie sur la méthodologie d’investi­gation, de projet, le travail en partenariat et en réseau.

Elle vise à l’acquisition d’une professionnalité, attestée par la réussite au diplôme de TISF, gage d’une reconnaissance par les employeurs et les institutions.

À travers cette nouvelle édition de cet ouvrage, nous avons souhaité présenter le métier de TISF, sa professionnalisation, tout en intégrant la dimension formative et la dimension pro­fessionnelle de sa mise en œuvre. Il est à destination des étudiants, des professionnels TISF, des professionnels de terrain accueillant des stagiaires, des professionnels du travail social (éducateur spécialisé, assistant de service social, conseiller en économie sociale familiale, éducateur de jeunes enfants, éducateur technique spécialisé, moniteur­éducateur…), qui sont amenés à travailler avec les TISF, des formateurs des centres de formation, mais aussi des employeurs et des financeurs de l’action sociale.

Son contenu, centré sur les deux années de formation préparant au diplôme d’État de TISF, propose un détour sur l’histoire et l’évolution de cette profession. Il prend aussi appui sur les textes de référence actuels. Les contenus de formation sont abordés par les concepts et les pratiques professionnelles qui s’y rattachent, tout en apportant des précisions sur les certifications.

I ntroduction

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18 • Introduction

Les témoignages de professionnels viennent compléter ces propos afin d’illustrer concrè­tement et permettre une meilleure connaissance de la profession. Une bibliographie permet d’enrichir ces apports. Nous avons souhaité y adjoindre des ouvrages non cités au travers de notre écrit, mais qui peuvent apporter des éléments de réflexion sur la profession de TISF.

Ce travail n’a pu faire abstraction de la consultation d’ouvrages spécifiques devenus documents de référence, tels ceux de Mmes Crouzal, Bonamy, Bouquet et de M. Jovelin, précieux pour la compréhension du cheminement de ce métier. Ils permettent en effet, en s’appuyant sur l’histoire et l’évolution de cette profession, de mettre en perspective, dans le champ de l’action sociale, ses enjeux successifs.

Nous nous sommes référées pour ce travail à une étude réalisée en 2011 par le cabinet GESTE (Groupe d’études sociales techniques et économiques), commanditée par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS). C’est, en quelque sorte, une radiographie qui apporte des éclairages sur un plan géographique, législatif, financier, institutionnel et professionnel. Courant octobre 2015, Adessadomicile a mandaté le cabinet Geste pour réaliser une nouvelle étude qui vise à identifier les pistes de travail possibles pour valoriser ce métier et favoriser son développement. Les centres de formation ont été contactés, et nous avons tenu compte des questionnements de cette nouvelle enquête dans les apports de cette nouvelle édition.

Par ailleurs, nous avons pu avoir accès, lors de son classement, au fonds d’archives et de documentation de la Confédération française des professions sociales (CFPS). Ces archives sont maintenant consultables au Conservatoire national des archives et de l’histoire de l’éducation spécialisée et de l’action sociale (CNAHES) et au musée social du Centre d’études, de documentation, d’information et d’action sociale (CEDIAS).

Avec ce recueil de données variées, l’écriture de cet ouvrage s’est ainsi organisée :

– dans une première partie, nous identifierons la profession à partir de ses fondements, sa représentation, son champ d’activité. Nous nous sommes appuyées sur un état des lieux, pour repérer ceux qui la vivent et la font vivre ;

– la deuxième partie permet de savoir comment accéder à cette formation.

– la troisième présente ce qui construit cette profession et cette formation, la structure même. Nous aborderons ainsi le contenu des différents référentiels applicables à cette profession et rentrerons dans la mise en œuvre de la formation à partir de nouveaux exemples d’évaluation et de conseils formatifs, notamment pour les étudiants et stagiaires.

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Partie 1

a profession de technicien de

l’intervention sociale et familiale (TISF)

L

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Histoire de la profession et de la formation

Nos recherches, dans les fonds d’archives des centres de formation et des institutions employant des TISF, nos lectures et la rencontre avec des professionnels nous permettent de présenter l’approche historique à travers ces deux axes, à savoir la profession et la formation.

Ce métier du travail social se situe entre une histoire, celle des travailleuses familiales présentes sur le terrain depuis plus de soixante ans, et une double réforme du diplôme de TISF en 1999 et en 2006.

1 Travailleuse familiale, à l’origine du métier de TISFCette profession a considérablement évolué depuis ses origines. L’évolution est, comme pour les autres métiers du social, intimement liée aux changements vécus par la société. Le métier s’est professionnalisé et a ainsi ancré sa légitimité dans le paysage des travailleurs sociaux français.

Il est à noter que la profession est aussi ancienne, par exemple, que celle des assistants de service social. Elle s’est inscrite dans les différentes politiques familiales successives pour partir d’un travail d’aide à domicile basé sur les tâches ménagères et devenir un réel travail d’insertion sociale auprès de familles en grande difficulté sociale, en s’appuyant sur le domicile. Ceci lui vaudra, d’ailleurs, la très fréquente confusion avec le métier d’aide ménagère, d’aide à domicile, d’auxiliaire de vie sociale (AVS) aujourd’hui d’Accompagnant éducatif et social spécialité domicile (AES).

Malgré son ancienneté, nous avons peu d’éléments historiques. Il nous est néanmoins possible de décliner son histoire à travers quelques grands repères selon les travaux de Bernadette Bonamy.

Très rapidement, ce métier se situe clairement dans le milieu associatif. Les débuts de l’industrialisation, des mouvements hygiénistes ainsi que la IIIe République ont amené une réflexion sur la place des services à domicile.

Les temps précurseurs du métier■■ 1865 : l’Abbé Pernet fonde à Paris une institution religieuse, l’institut des petites sœurs

de l’Assomption, axée sur l’aide familiale. Elle avait pour mission de reconstituer la famille chrétienne, permettre du soin au malade, et réaliser les travaux ménagers

I

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22 • La profession de technicien de l’intervention sociale et familiale (TISF)

nécessaires au fonctionnement de la vie familiale. Cette institution formera ses intervenantes au domicile. Les fondations du métier de travailleuse familiale émergent.

Cette institution fermera ses portes en 1972 et laissera la place au monde laïc.

■■ L’après-Première Guerre mondiale : suite à la participation des femmes à l’effort de guerre, des associations comme celle créée en 1920 par Mme Henriette Viollet sur Paris, « L’aide aux mères de famille », voient le jour. Henriette Viollet constate la nécessité d’in­venter des « mamans de secours » pour suppléer les mères de famille suite à une explo­sion de la natalité, liée notamment à une politique nataliste. La volonté est, ici, d’appor­ter une aide pour les tâches de la vie quotidienne auprès des familles nombreuses. Ainsi, naît la première association d’aide aux mères de famille. D’autres suivront dans d’autres villes, jusqu’à la création d’une fédération nationale en 1927. Les travailleuses familiales sont les seules laïques à intervenir dans les familles. Elles sont célibataires et bénévoles. Parallèlement, Mme Viollet participe à la fondation du métier d’assistant de service social par l’intermédiaire de son action auprès des surintendantes d’usine.

■■ Fin de la Seconde Guerre mondiale : les mouvements familiaux populaires et ruraux se développent, comme par exemple la jeunesse agricole catholique… Ces mouvements initient des actions pour aider les mères de famille, femmes de prisonniers de guerre, dans les tâches de la vie quotidienne, et sur la base d’un service civique évitant aux jeunes filles de partir au «  service du travail obligatoire  » en Allemagne. Entre 1942 et 1945 naîtront trois services de ce type.Les caisses des allocations familiales et de la Sécurité sociale décident de financer les services à la personne. De nouvelles possibilités s’offrent alors : passer du bénévolat à une profession rémunérée, structurer et professionnaliser ces nouveaux services. La volonté du mouvement populaire français, par ses interventions d’aide auprès des mères de famille dès 1941, est de ne pas « assister » les personnes, mais de les aider à devenir autonomes. Parallèlement, afin de promouvoir ce nouveau métier, ce mouve­ment donne une formation ménagère (dispensée par les monitrices d’enseignement ménager, devenues aujourd’hui conseillers en économie sociale familiale) aux jeunes filles du monde ouvrier et rural chargées de ces missions. L’objectif est de fournir des emplois à celles­ci, afin d’éviter un exode rural, d’offrir aux familles en difficulté un service à domicile et de préserver l’équilibre familial, pour reprendre les termes utilisés en 1949.

■■ 1949 : la publication du premier décret offre une reconnaissance à la profession avec la création du titre de travailleuse familiale. La formation, d’une durée d’un à trois mois, se fait par le biais d’un employeur. Elle est sanctionnée par un certificat de tra­vailleuse familiale. Dès le départ, la formation s’effectue en alternance, ce qui n’est pas anodin. L’alternance est encore de mise aujourd’hui. La formation est essentiellement technique, complétée par une formation institutionnelle. C’est à cette période que les associations de type ADMR commencent à se créer avec le soutien du monde rural.

■■ 1957 : la première convention collective est créée, sous l’impulsion des négociations entre les travailleuses familiales et leurs employeurs. C’est le début de l’assurance d’un financement public. Mais se pose alors le problème d’une rémunération qui respecte la grille de cette convention des travailleuses familiales  : la tentation est grande d’embaucher du personnel non qualifié afin de proposer une rémunération moindre.

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Histoire de la profession et de la formation • 23

■■ Années 1960  : elles marquent un tournant dans la profession, suite au rapport Laroque relatif au soutien et au maintien à domicile des personnes âgées. Les travailleuses familiales vont se positionner auprès du public « jeune » avec enfants. Les aides ménagères vont intervenir chez les personnes âgées. Un clivage se fait.

■■ 1974  : la promulgation du décret du 15 février  1974 définit la profession et la formation. C’est un texte fondateur de la profession qui reconnaît un statut de travailleur social aux travailleuses familiales. La durée de formation passe à huit mois, toujours régie par l’alternance et par l’envoi en formation via les employeurs. « La travailleuse familiale est un travailleur social qui assure à domicile des activités ménagères et familiales, soit au foyer de mères de famille qu’elle aide ou qu’elle supplée, soit auprès de personnes âgées, infirmes ou invalides. »À partir du domicile, son action devait notamment contribuer à maintenir ou à rétablir l’équilibre familial, accomplir les diverses tâches ménagères qu’exige la vie quotidienne et assurer la surveillance des enfants. Elle assure une action d’ordre social, préventif et curatif. Ce décret définit clairement les deux grands types de public  : familles en difficulté et personnes âgées ou invalides ; aujourd’hui, il est question de personnes en perte d’autonomie. Il détermine également les types d’actions sociales, soit curatives soit préventives. La travailleuse familiale va être inscrite dans le champ de l’action sociale et prendre ses premières marques dans le cadre de l’aide sociale à l’enfance (ASE), dans le champ de la prévention et de la protection de l’enfance ainsi que de la protection maternelle et infantile (PMI) au travers de la loi du 27 décembre 1975.

■■ Années 1980  : sur fond de crise économique et d’augmentation du chômage, le métier de travailleuse familiale s’oriente davantage vers une mission en lien avec la prévention dans les familles.Au fil du temps, les travailleuses familiales se sont trouvées confrontées aux difficultés de plus en plus complexes des familles où s’entremêlent des problèmes économiques, affec­tifs, psychologiques, sanitaires, liés à la fragilisation du lien parental, des solidarités fami­liales, au manque de savoir­faire et de connaissances des jeunes parents, à des conflits au sein du couple, à la difficulté de concilier vie de famille et vie professionnelle, etc.De nouveaux besoins sociaux sont également apparus, en particulier l’accompagne­ment des personnes en situation de grande précarité ou d’exclusion. La prise en charge de ces nouvelles situations les a conduit à ancrer davantage leurs actions dans le travail social, en partenariat avec les autres travailleurs sociaux. Des offres d’emploi ont ainsi commencé à se développer en dehors des services traditionnels d’aide aux familles.C’est ainsi que le développement des politiques d’aide et de maintien à domicile des personnes âgées a conduit à estimer que les compétences des travailleuses familiales ne devaient pas se limiter aux interventions dans les familles mais pouvaient, moyennant des apports de connaissances spécifiques, être transférées en direction d’autres catégories de population  : personnes âgées ou personnes en situation de handicap, personnes atteintes de longues maladies, dont la situation nécessite une prise en charge dans le cadre du maintien de l’autonomie ou un accompagnement dans la vie quotidienne, relevant d’une intervention sociale.

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24 • La profession de technicien de l’intervention sociale et familiale (TISF)

■■ Années 1990  : les travailleuses familiales sont de plus en plus présentes dans le secteur social. Le domicile commence à être entendu au sens large du terme et les postes de travailleuses familiales en institution se développent.Cette évolution s’est concrétisée dès 1993 avec la mise en œuvre d’une formation expérimentale en voie directe préparatoire au certificat de travailleuse familiale, et qui devait s’attacher à rendre plus effective leur polyvalence.

2 Évolution vers le métier de technicien de l’intervention sociale et familialeLa nécessité d’un changement plus radical s’est finalement imposée et cette profonde mutation se concrétise par une triple réforme en 1999  : le nom de la profession, la définition professionnelle et le processus de formation initiale.

a. La réforme de 1999La définition officielle de 1999 (décret n° 99­779 du 9 septembre 1999 relatif à la formation et à l’emploi des techniciens de l’intervention sociale et familiale) est la suivante :« Il est institué un diplôme d’État de technicien de l’intervention sociale et familiale qui atteste les compétences acquises pour effectuer une intervention sociale préventive et réparatrice à travers des activités d’aide à la vie quotidienne et à l’éducation des enfants. » Cette formation est ouverte aux candidats en formation initiale et non plus uniquement à la demande des employeurs.

Les titulaires du diplôme d’État de technicien de l’intervention sociale et familiale interviennent auprès de « familles, de personnes en difficulté de vie ou en difficulté sociale, de personnes âgées ou de personnes handicapées, soit à domicile, soit en établissement ou service s’inscrivant dans les politiques d’action sociale ». Les titulaires du certificat de travailleuse familiale ont été de droit titulaires de ce diplôme (art. 5 du décret) moyennant une formation complémentaire.

Ce titre professionnel de TISF renvoie, selon Bernadette Bonamy, à trois caractéristiques de leurs fonctions à partir desquelles leur formation va se construire :

■■ Technicien qui vise «  un élargissement des compétences à d’autres techniques, d’autres publics, d’autres lieux d’intervention que ceux qui incombaient aux travailleuses familiales ». Cette masculinisation sémantique du nom montre l’évolution de ce métier avec des changements dans les rôles masculins et féminins alors que des stéréotypes demeurent dans les représentations. Malgré tout, les hommes restent encore peu nombreux dans le métier ou dans la formation. En 1991, un seul homme était travailleur familial. Avec le diplôme de TISF, la proportion a augmenté. Ces dernières années, ils représentent environ 4 % des diplômés.

■■ Intervention sociale  : selon  les différents rapports du Conseil supérieur du travail social (CSTS), elle se définit ainsi : « une action autorisée et/ou légale, menée par un travailleur social reconnu, légitime, labellisé parce que diplômé et qualifié… poser

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Histoire de la profession et de la formation • 25

l’intervention comme un mouvement qui s’origine dans la personne et doit rester à son service ». Il s’agit d’un processus dynamique, s’appuyant sur ce que la personne a déjà construit. La notion d’intervenant social a pris naissance dans les années 1980. Selon Jacques Ion et Bertrand Ravon. Cette notion, à la différence de celle de travailleur social, met l’accent « sur le caractère situé et limité dans le temps de la pratique relationnelle. L’intervenant agit ponctuellement dans une situation donnée  ». D’après J.  Plantet, « la méthodologie de référence du TISF est celle de l’intervention sociale d’aide à la personne et de l’intervention sociale de groupe dans le cadre d’une approche globale des personnes et de leur situation. Son approche pédagogique va se décliner en trois démarches : faire à la place de la personne, faire avec ou faire faire ».

■■ Familiale en lien avec le secteur de la famille, très investi des professionnels, et en référence à la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), premier et actuel prescripteur pour ces professionnels en matière d’actions en faveur des familles.

La mission de travailleur social est réaffirmée et ses fonctions sont élargies.Le TISF, en tant que travailleur social, participe à la mise en œuvre des politiques d’action sociale et de la politique familiale dans le cadre d’une action sociale de proximité, qui recouvre :

« toute action, toute relation dirigée vers des individus, des familles ou des groupes, à domicile et à partir du domicile » (réflexion issue d’un groupe de travail de la DAS, mai 1998).« Si le lieu principal d’intervention du TISF est le domicile, celui­ci doit être compris au sens large de lieu habituel de vie, tels que peuvent l’être les établissements ou services sociaux ou médico­sociaux (foyers de l’enfance ou résidences pour personnes âgées par exemple). Dans ce cadre, les compétences des TISF doivent permettre d’améliorer la qualité de la prise en charge des résidents  » (circulaire DAS du 23 septembre 1999).

Ses fonctions s’organisent selon des objectifs définis préalablement dans un projet d’intervention. Leur réalisation repose sur la construction et le développement d’une relation d’aide, dans le lieu de vie de la personne aidée et son environnement immédiat, pour reconquérir une autonomie, donner ou redonner un sens aux événements de la vie quotidienne, en s’appuyant sur son histoire et les valeurs culturelles qu’elle a reçues.

La réforme situe le TISF avec des compétences d’une intervention sociale préventive, réparatrice à travers des activités d’aide à la vie quotidienne et à l’éducation des enfants.Le ménager devient un support pour intervenir à domicile, ce n’est plus une fin en soi. Nous le verrons à travers les témoignages de professionnels, il s’agit de la clé d’entrée , un support de médiation pour mettre en place une relation de confiance avec la famille.

La réforme de 1999 tient compte de l’extension du public concerné et des champs d’application. Les interventions des TISF concernent les familles, les enfants, les personnes isolées qui vivent une situation sociale complexe ou à risque, ou qui rencontrent des difficultés de santé perturbant la vie quotidienne à domicile, voire qui présentent des pathologies lourdes.

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26 • La profession de technicien de l’intervention sociale et familiale (TISF)

Les nouvelles politiques de maintien à domicile mises en place depuis 2002, notamment à travers l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), la réforme du diplôme d’État d’auxiliaire de vie sociale (AVS), vont amener à un questionnement sur la place des TISF dans les services d’aide à domicile.

Une étude de l’Association nationale des TISF (ANTISF) de 2005 relative à l’évolution de la profession confirme que, dans le cadre du développement de ses activités, le TISF est amené aussi à travailler auprès et avec des personnes âgées, des personnes en situation de handicap (dans un objectif d’inclusion conformément à la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées), des personnes sans résidence stable, en hébergement provisoire ou vivant en structure d’accueil, et cela quel que soit leur âge.Son intervention peut également concerner des groupes de personnes (adultes, enfants), pour des actions collectives à forte dimension éducative.

b. La réforme de 2006La réforme du diplôme d’État fait passer la formation de quatre domaines de compétences (et de formation) à six domaines de compétences, avec des possibilités d’allègement et de dispenses dans certains domaines pour les travailleurs sociaux qui souhaitent préparer ou valider le diplôme de TISF. Elle permet également l’accès à ce diplôme par la validation des acquis de l’expérience, comme nous le verrons dans la partie suivante. Ultérieurement, la loi du 5 mars 2007 de rénovation de la protection de l’enfance réitère la place des TISF dans des missions de protection de l’enfance.

Comme nous avons pu le décrire à travers son histoire, les moments clés de la profession de TISF sont marqués par la création du titre de travailleuse familiale, la reconnaissance d’un statut de travailleur social, la création d’un diplôme d’État de TISF et une mise en conformité par rapport à l’ensemble des diplômes de travail social.

Ce sont des acquis pour la profession aujourd’hui.

Une profession qui a encore connu des ajustements par l’application du Plan d’action en faveur du travail social et du développement social présenté en Conseil des ministres le 21 octobre 2015. Même si les niveaux IV n’ont pas été précisement abordés dans ce plan et dans le rapport Neuville, ces derniers s’appuient sur les recommandations faites dans le rapport de Mme Bourguignon et les États généraux du travail social. Il a été ainsi proposé d’instaurer un socle commun de compétences pour les diplômes gradés Licence, et d’ajuster les référentiels des diplômes, socle commun sur lequel les TISF peuvent également se référer.

C’est une occasion supplémentaire pour ce métier de TISF de renforcer les compétences qui, aujourd’hui, semblent être reconnues par les employeurs, les financeurs et les bénéficiaires, et de gommer les disparités qui existent encore en fonction des régions, notamment en ce qui concerne le recrutement et l’attractivité du métier.

Nous sommes confrontés au paradoxe suivant : des difficultés de recrutement d’étudiants alors que nous sommes sollicités par les employeurs qui sont à la recherche de professionels diplômés.

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