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Pour célébrer les 50 ans de la Bossa Nova, « BD BOSSA », la nouvelle collection des éditions Nocturne, raconte son histoire. Le premier volume de cette collection, Soirée à Copacabana, met en scène les pre- miers pas de la Bossa Nova. Marcus Wagner, l’un des meilleurs dessinateurs brésiliens vivant à Rio, a mené une recherche historique approfondie pour nous proposer un scénario original mettant en scène les principaux personnages de la Bossa. Une bande-son accompagne la BD. Ainsi, des enregistrements rarissimes, souvent introuvables en France, accompa- gnent le récit de cette soirée à Copacabana à l’issue de laquelle est née la fameuse Bossa Nova. Soirée à Copacabana, BD Nocturne, un livre de 43 pages + 2 CD http://www.nocturne.fr Sortie : 15 novembre 2008 Pour en savoir plus et télécharger extraits et documents de travail : http://bdbossa.blogspot.com/ Contact presse : Éditions Nocturne : Michel Pilot – [email protected] Brésil : Marcus Wagner – [email protected]

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Pour célébrer les 50 ans de la Bossa Nova,« BD BOSSA », la nouvelle collection des éditions Nocturne, raconte son histoire.Le premier volume de cette collection, Soirée à Copacabana, met en scène les pre-miers pas de la Bossa Nova.

Marcus Wagner, l’un des meilleurs dessinateurs brésiliens vivant à Rio, a mené unerecherche historique approfondie pour nous proposer un scénario original mettanten scène les principaux personnages de la Bossa. Une bande-son accompagne laBD. Ainsi, des enregistrements rarissimes, souvent introuvables en France, accompa-gnent le récit de cette soirée à Copacabana à l’issue de laquelle est née la fameuseBossa Nova.

Soirée à Copacabana, BD Nocturne, un l ivre de 43 pages + 2 CDhttp://www.nocturne.frSortie : 15 novembre 2008

Pour en savoir plus et télécharger extraits et documents de travail :http://bdbossa.blogspot.com/

Contact presse :Éditions Nocturne : Michel Pilot – [email protected]ésil : Marcus Wagner – [email protected]

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Le projet

« Je veux redevenir carioca, sorti r dans le coin avec comme unique programme de n’en avoir aucun. »

Vinicius de Moraes, poète diplomate (1913-1980)

Dans le contexte des années 1950, époque de la Bossa Nova, Vinicius de Moraes etTom Jobim deviennent des personnages de bande dessinée. Les trois albums de lacollection « BD BOSSA » qui paraîtront en 2008 et 2009 racontent l’histoire des person-nages qui vécurent cette époque, la plus brillante de la culture brésilienne. L’auteur,le dessinateur carioca Marcus Wagner, y retrace la vie à Copacabana dans les an-nées 1950. Ses lieux de rendez-vous nocturnes, reconstitués à partir de photographieset de témoignages, sont aussi traités comme les protagonistes de l’histoire.

MAYSA VINICIUS

RUBEM BRAGA

SÉRGIO PORTO

PAULO M. CAMPOS

CAYMMI

TOM JOBIM

JOÃO GILBERTO

JOHNNY ALFBADEN POWELL

ANT. MARIA

ELIZETE CARDOSO

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L’histoire

De la fumée du piano-bar à la mer : l’éclosion de la Bossa Nova

Tout comme Paris dans les années 1920 et New York dans les années 1970, Rio fut àson sommet dans les années 1950.

Le 14 août 1955, une terrible tragédie eut lieu à Rio de Janeiro, qui introduisit unchangement radical dans la vie de bohème de la ville : un des plus importantscabarets de Rio prit feu. L’incendie fut dramatique, de nombreuses personnespérirent. Marcus Wagner a choisi de raconter le début de l’histoire de la Bossa Novaavec cette nuit.

La deuxième moitié des années 1950 fut une période fondamentale pour l’éclosionde la culture brésilienne. En musique, il y eut la Bossa Nova ; en football, la premièrecoupe du monde remportée par les Brésiliens, en 1958 ; et en politique, le présidentJucelino Kubitchek, homme d’État sensible aux arts brésiliens, fut le plus grand entre-preneur que le Brésil ait jamais connu. En ce temps-là, les favelas et la violence nerégnaient pas et les rues de Copacabana étaient, comme jamais, le point de ren-contre d’une nouvelle société en éclosion.

À Rio, la haute société sortait dans le quartier de Copacabana et plus particulière-ment au Vogue, cabaret d’anthologie où l’on croisait aussi des artistes, des intel-lectuels, des politiciens, des sambistes, des playboys internationaux, des actricesd’Hollywood et des vedettes de revue, bref, des gens d’origines les plus diverses. Lesplus grands musiciens de l’époque s’y produisaient, le Voque était vraiment l’épicen-tre de la vie sociale et culturelle de la capitale.

Le 14 août 1955, un samedi, le journaliste Antônio Maria recoit un coup de téléphonede Vinicius de Moraes, diplomate vivant alors à Paris, de passage à Rio. À partir decette rencontre entre ces deux grands amis, le lecteur parcourt les bars et lescabarets les plus connus de Copacabana.

Au cours de cette nuit à Rio, le lecteur rencontre les personnages les plus brillants dela scène culturelle brésilienne, Sérgio Porto, Dorival Caymmi, Paulo Mendes Campos,Rubem Braga, tous des intellectuels cariocas qui, à travers leurs œuvres et leur stylede vie, définirent l’« être » carioca. Leurs biographies sont détaillées au début du livre.Entre conversations et traits d’esprits qui se transforment en aphorisme, le lecteur as-siste à plusieurs représentations qui se déroulaient dans ces cabarets. Dolores Duranchante accompagnée du jeune Tom Jobim au piano, Elizeth Cardoso se présenteau Vogue avec Moacir Silva au saxophone.Avant que la Bossa n’envahisse la plage, la musique qui dominait était la Fossa (ex-pression portugaise qui signifie avoir le moral à zéro), Rio vivait son instant d’existen-tialisme, la peau blanche et l’âme noire dictaient la mode dans la capitale tropicale.

La génération qui a créé la Bossa Nova fut la première à naître en fréquentant laplage (vingt ans auparavant, les bains de mers étaient réglementés par la loi).Pour la Bossa Nova, la mer et la nature furent une infinie source d’inspiration. La col-lection « BD BOSSA » présente la vie à Rio durant cette infiltration de la mer dansl’imaginaire carioca.

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L’auteur

Interview de Marcus Wagner

Marcus Wagner est né à Rio de Janeiro et vit à Copacabana . Il fait partie de la bo-hème carioca et vit dans un milieu d’artistes contemporains. Ses passions : la plage,la musique, la fête et Rio de Janeiro qui est, selon lui, la ville la plus séductrice dumonde. Il a illustré de nombreux livres au Brésil et est également graphiste. À ce titreil a réalisé de nombreuses couvertures de CD. En France, il a participé à l’ouvrageBrasilia Ventura Ventis, publié en 2005 aux Éditions Les Requins Marteaux.

Vous vivez dans un mil ieu d'artistes contemporains, vous êtes vous-mêmeun dessinateur reconnu au Brési l , un homme de votre époque et même,pourrait-on dire, de l 'avant-garde : pourquoi avoir choisi ce courant mu-sical né au mil ieu du siècle passé ?Parce qu’avant tout j’aime l’esprit carioca [carioca = de Rio], je considèrel’irrévérence et la fantaisie comme des valeurs fondamentales. Je crois que nousvivons dans un monde asphyxié par un excès de réalité. Avec les reality-show, aucinéma, dans les journaux et même dans la musique, le réalisme a gagné une im-portance pathologique, qui asphyxie jusqu’à la vie elle-même. Mais cela n’a pastoujours été ainsi, je crois que le Rio de ces années-là est parfait pour contrebalancerl’état présent de l’âme humaine. Aujourd’hui, même si Rio résiste à cette tendancemondiale, la mode du « docufiction » conditionne la production contemporaine,ainsi on a vu La Cité de Dieu, Troupe d’élite, etc. L’industrie cinématographique afait de la favela un archétype mondial, mettant en relation Rio uniquement avec lamisère et la violence alors que la vocation de cette ville est intrinsèquement tournéevers la joie et le contact humain. Ce sont des valeurs rares dans le reste du monde etc’est pour cela que je trouve qu’il faudrait les mettre plus en valeur. C’est une desseules villes où l’immigration vient attirée par la qualité de vie et non pour des causeséconomiques.

On dit souvent que chaque génération rejette la précédente, vous sem-blez au contraire vouer une grande admiration à cette génération de laBossa Nova. Pourquoi ? Votre admiration vous semble-t-elle partagée parvotre génération ?Internet a apporté une liberté d’accès à différentes cultures indépendamment deleur origine géographique et de leur époque. Grâce à l’information diffusée sur In-ternet, les nouvelles générations ont accès à l’histoire des précédentes qui ont ainsiperdu leur hégémonie culturelle. Si elles ont perdu leur hégémonie, pourquoi les «tuer » ?Avec Internet, la culture s’est totalement dissociée de son origine géographique etelle s’est démocratisée. Autrefois, c’était banal de rencontrer des personnes, dansle monde entier, influencées par le style français, anglais ou américain. À présent,tout le monde peut s’identifier à une autre culture du monde accessible sur Internet.Je connais beaucoup de Français qui se considèrent « parioca » (contraction deparisien et carioca).

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Aujourd’hui, la nouveauté ce n’est plus de créer quelque chose d’absolument nou-veau dans le contenu, mais plutôt la façon dont nous gérons la culture. Tout estaccessible sur Internet, il n’y a plus le filtre des éditeurs de musique ou de livres. Cha-cun peut faire ses choix et s’identifier à des formes culturelles de son choix.

J’identifie la génération qui a participé à la Bossa Nova à l’expression la plus pure del’identité carioca. De fait, ces intellectuels aidèrent à définir cet esprit dans leurs œu-vres et aussi par leur style de vie. Malheureusement, dans les années 1960, nous avonssouffert d’un coup d’État militaire qui a changé la culture dans notre pays. La généra-tion qui a précédé la mienne est un peu victime de la division causée par la présencede la dictature. Seuls le bien et le mal existaient ; ou vous étiez avec la droite ou vousétiez avec la gauche, et la gauche était bien marginale. Actuellement, cettegauche est au pouvoir et c’est elle qui raconte l’Histoire. La musique qui se faisait du-rant la dictature, pour la combattre, est hyper valorisée ; certes elle a de la valeur,mais ce fut une rupture à l’intérieur de ce qui se faisait à ce moment-là et qui futavortée car on disait que ça n’avait pas de contenu politique de résistance. En faitil y avait un contenu politique beaucoup plus profond, mais peut-être trop sophis-tiqué. Je crois qu’avec le temps et les moyens de communication que nous avonsaujourd’hui, nous pouvons « re-raconter » l’histoire à partir d’autres points de vuesmoins compromis. La réalité est plus complexe que ce que nous imaginons et un nou-veau regard porté sur les choses m’intéresse toujours.

La BD est rariss ime au Brési l . Comment l’avez-vous découverte ? Pourquoine pas publier au Brési l ? Alors que la plupart des BD des autres collec-t ions des édit ions Nocturne i l lustrent une biographie ou un historique,vous avez chois i de nous raconter une histoire, une nuit de fête dans leRio des années 1950. Pourquoi ce part i pris ?Je suis fasciné par la réalisation de la BD, je peux rester vingt heures assis à dessinersans voir le temps passer. J’ai découvert ses possibilités artistiques à travers les revuesFrigidaire et L’Écho des Savanes, et des travaux publiés dans les années 1980. J’en aiune petite collection. Au Brésil, la BD était vue seulement comme réservée aux en-fants. Aujourd’hui, cela commence à changer, nous avons de nouveaux auteurs,mais généralement ils publient à l’étranger.J’étais avec un ami lorsque j’ai vu pour la première fois la collection « BD Jazz » deséditions Nocturne. J’ai toujours travaillé indirectement avec la musique en faisant descouvertures de CD. Je suis un graphiste passionné de musique. J’ai trouvé que c’étaitune grande opportunité pour réunir mes intérêts : la BD, l’Histoire, la musique et lafête. (En 2005, dans un ouvrage publié aux Éditions des Requins Marteaux, j’ai racontéune autre histoire qui se passe pendant une fête.) La fête est un rituel que je prendstrès au sérieux, j’aime beaucoup une phrase qui définit le carioca : « Pour un carioca,le superflu est fondamental. »