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B.B.O.G.M«
BUREAD DE RECHERCHES
GEOLOGIQUES, OEQPHYSIQUES
& MINIERES
74, rue da la Fédération
PARIS I5ème
Département "Géologie"
ALIMENTATION EN EAU POTABLE
DE LA COMMUNE DE BROUCK (Moselle)
par
M* GUILLAUME
Paris, le 8 Mai 1957
ALIMENTATION EN EAU POTABLE
DE LA COMMUNE DE BBOUGK (Moselle)
Rapport complémentaire
Pana un rapport antérieur » nous avons exposé les possibilités d'ali-
meartatioa en eau potable du Syndicat de Niederrisse — Obervisae - Moraeratroff
— Narbefontaine —Hailing — et Brouck, à partir d'un forage au Grès vosgien«
Ce forage, situé dans le Talion du Muhlenbaeh, à 1 ton environ au Sud —
Sud-Est de Niederrisse a fourni à l'essai de pompage final des résultats
très satisfaisants (Prof. 260 m« , N» Statique - 96 m., débit de 30m^/h.
pour un rabattement de 20 m«)« Toutefois, à la demande des Services du Génie
Bural, nous étudierons plus en détail, dans ce rapport complémentaire la pos-
sibilité d'alimenter séparément la commune de Brouok, soit par captage de
source, soit par forage ou puits peu profond, à la "Dolomie inférieure de
la Lettenkohle"« Cette commune se trouve en effet quelque peu excentrée par
rapport aux autres communes à alimenter, avec des besoins propres que l'on
peut estimer à 10-15m /Jour seulement, pour une population d'environ 80 ha-
bitants«
(l) U. GUILLAUME - Recherche d'eau potable pour les Communes de Niedvrvisae -Obervisse - Uomerstroff - Narbefontuine —Hailing et Brouok (Moselle)A. 638 - 16/6/1954 B.R.G.Q.Ll.
- 2 -
1°/ RESSOURCES EN EAU DE LA COMÜKB.
Lors de ma visite des lieux le 6/12/1956, en compagnie de U. CEBFP,
maire de Brouck, j'ai pu faire le recensement des ressources en eau de la
commune*
Celles-ci se réduisent, sur le territoire même de la Commune, à deux
sources peu importantes {Sources 1 et 2) dont l'une (source l) tarît complè-
tement en été et l'autre (source 2), qui alimente un abreuvoir, baisse con-
sidérablement« Cette dernière est en outre) plus que suspecte du point de
vue bactériologique«
On peut y ajouter quelques puits privés, situés dans le village même,
profonds de 8 à 10 m«, qui semblent relativement bien alimenté», mais dont,
les eaux sont a priori également très suspeotes« Ce sont entre autres t
(Puits Albert) exécuté en 1953, profondeur 9 à 10 m.U.E. h - 5,80 m. / sol (le 6/12/56).
- Pulta 2 (Puits Cerff), puits très ancien, profondeur 10 m*H.E. - 4,80 m. /sol (le 6/12/56) le puits était alors pompé depuis8 heures environ au régime de 4 à 5m3/jour pour refroidir un alambio«
gaita 3 (Puita Vingert), exécuté en 1956 - profondeur - 8,30m./eolN.B. - 5,90 m. (le 6/12/56) - Les conditions bactériologiques sontus yeu
. moina défavorables pour ce dernier puit» que pour le» deux autres«
Ces puits semblent avoir rencontré l'eau au même niveau géologique, dans
des assises dolomitiques« intercalées dans des marne» gris-verdâtre
En dehors du territoire de la oommune, dans un rayon de 1.000 à I.5OO m«,
j'ai pu également observer 1
a) Commune de Variée
2 sources déjà captées pour l'A.E.P, de Varias«
- 3 -
Souroe (3) » Tourtelbronn 1 (Brée—Born !)
Source (4) « Tourtelbronn 2 (Kluoke-Born t)
b) Commute de Banaay
— Sources (5) et (6) en contrebas du point ooté" + 327,3 sur la earte
au 20.000°, respectivement aux cotes + (307) et + 315» Souroes voisinea
sommairement oaptéea dans un herbage et d'un débit très faible — certaine—
ment 3èches en été«
— Puits 4 • Bans un herbage à la cot« + 315, à 300 m» environ à l'Est. -
Nord-Est de la Source (6) profondeur 4m« débit faible«
c) Commune de Morlange
Souroe A — Source du ruisseau de Brouck, à 1*100 m« au Sud-Ouest du
clocher de Brouck, à la cote + 288 environ^
d) Commune de Marange - Z on dränge
Source B - (Kouviase), à 9OO m« à l'Est du clocher de Brouck, à la li-
mite même des deux communes, à la cote + 308 (émergence principale)« Dana oe
secteur, de très nombreuses sources secondaires également, çai oonatituest
une zone marécageuse nettement localisée«
Ces deux dernières sources sont de loin les plus importantes et lea
seules auxquelles on pourrait faire appel pour alimenter Brouok«
Les autres souroes et puits ne sont cités que pour mémoire«
Je ne possède pas de renseignements sur la souroe A, mais son débit, le
jour de ma visite des lieux« était de l'ordre de 1 l»/sec« au moins« Cette
source affleure à une rupture de pente mais chemine à faible distance de la
- A -
surface sur une assez grande distance, jalonnée ici ou là par des entonnoirs
de dissolution»
La Source B (voir croquis ci-contre) avait également un débit de l'ordre
de 1 l./sec« le 6/12/56. Elle emerge légèrement en contrehaut du fond du
•allem.
Une analyse chimique effectuée sur prélèvement du 13/3/57 (même débit)
a fourni les résultats suivants t
(Analyse effectuée par le laboratoire du B.H.G.O.M.)
- Résistivité à 18° 1500
- Bésidu sec 462,5 mg/l.
- Dureté totale 43e français
- SO4 40 mg/l.
-Cl 6,2 mg/l.
- Ca 9o,0 rag/1.
- Ug 49,2
Malgré une dureté relativement élevé« cette eau est d'une qualité chimi-
que très acceptable«
2°/ CONSTITUTION GEOLOGIQUE DE LA REGION, ORIGINE DES EAUX
Les formations géologiques qui constituent le sous-sol de la région de
Brouck appartiennent au Muschelkalk supérieur et à la Lettenkohle*
On peut y distinguer, du bas vers le haut t
Muschelkalk supérieur
(partie supérieure)
"Couches à Ceratites"« Elles tirent leur nom d'une ammonite (Ceratites
Nodosus) très abondante vers la base de la formation. Epaisses de 40 à
- 5 -
50 m* ellas aeprésentent sous forme d'alternanoea de maraes grises (p«a
épaisses vers la base, mais atteignant 4 à 6 m« dans le sommet), et de tañes
oaloaires ou dolomitique« peu épais (5 à 20 om*)
Au sonunet de la formation toutefois, un bano oaloaire (<m dolomitique)
très développé et riche en fossiles (Terebratula vulgaris), épai» de 4 à
5 nu dans la région, porte le nom de "Calcaire à Térébratulea*» C'est un
niveau aquifère classique en surfaoe» II est surmonté par quelques mètre«
(5 à í m«)de marnes dures, à oassures conchoïdalee, gris-verdÄtre ¡ aveo
intercalationsde rognons dura à terebratule» qui marquent le passage à la
formation supérieure à laquelle elles sont parfois rattachées»
Lettenkohle
"Dolomie inférieure" épaisse de 10m. environ» Elle est formée de bancs
de dolomie compact» et fissurée, avec intercalations de marnea à la base et
au sommet« Dans la région elle présente à certains niveaux un faciès calcaire
local « "Calcaire de Servigny". Elle a ainsi été exploitée en carrières à
proximité même de Brouek comme pierre de construction«
harnea bariolées" épaisses de 20 m# environ, ce sont des marnes rouges
et vertes, les teintes rouges étant localisées dans le sommet de la forma-
tion. Elles renferment (dans leur partie moyenne notamment) des intercala-
tions dolomitiques de 20 à 30 cm, qui peuvent très localement constituer
un niveau aquifère secondaire»
"Dolomie limite" épaisse de 3 à 4 m« (parfois moins), c'est une dolonie
massive ou vacuolaire avec une forte teneur en magnésie«
- 6 -
Noua retiendrons de cette coupe géologique» que la formation aquifère la
plus importante correspond à la "Solomie inférieure" de la Lettenkohle« Elle
peut parfois être "renforcée" par le "Calcaire à Térébratules"» liais ces deux
formations renferment le plus souvent deux niveaux aquiferes dîstinots*
Les niveaux aquifèrea des Marnes bariolées sont tout à fait localisés et
secondaires«
Enfin la "Dolomie limite", très peu développée, n'offre également qu'ex-
ceptionnellement un horizon aquifère«
Disposition dea aasisea
Sans la région de Brouck la Lettenkohle affleure largement« Ceci est dû
à 1'existence de nombreuses failles qui ont abaissé la formation au contact
des "Couches à Cératitea"« Celles-ci offrent, en effet, de par leur ossature
calcaire résistante, (calcaire à Térébratulea) une remarquable surface struc-
turale dans toute la région avoisinante , au-dessus de laquelle les forma-
tions plus tendres de la Lettenkohle sont le plus souvent "lessivées" par
1'erosiona Elles ne subsistent ainsi qu'à la faveur des enfoncements localisé»
au voisinage des failles*
Le plongement d'ensemble des assises est dirigé vers l'Ouest — Nord-Ouest^
Cependant, à cause des nombreuses failles il est localement très varaible»
Sans la région de Brouck, la Lettenkohle apparaît ainsi en oalottes avec un
plongeaient selon les pentes de la topographie« On a représenté, sur oarte au
20.000°, les variations de ce plongement, sous forme de courbes de niveaux de
la base des Argiles bariolée».
(l) "Plateau du Muschelkalk supérieur".
- 7 -
II résulte de cette disposition que les formations aquifères sont
pratiquement ea tout point "suspendue»11 3ur les versants, et qu'il n'apparaît
pas possible (sauf à la hauteur de Zondrange) qu'une nappe aquifère quelcon-
que puisse ae mettre en oharge par refoulement« On est donc réduit pour la
recherche de l'eau à utiliser les sources existantes à proximité de la Coaaa*-
ne, la recherohe par forage amenant à s'éloigner considérablement, ea direc-
tion de Zondränge«
Origine des Eaux
Sources 1 - 2 - 5 - 6 et Puits 1 - 2 - 3 - 4 « . Niveau aquifère secondaire
des argiles bariolées« Ce niveau aquifère est tout à fait exceptionnel dans
les puits PI - 2 et 3« Ceci est dû à la grande extension des affleurements
de ces argiles à l'est de Brouck. (La source 6 pourrait provenir également
de la "Dolomie limite11 aprèa un trajet sous les formations superficielles
de la pente). Ces sources et puits sont insuffisants et suspecta
Sources 3 et 4 (Sources déjà captées pour Variae) • niveau aquifère
du "Calcaire à Térébrutule3n«
Source A (Source du Ruisseau de Brouck) Elle émerge au niveau du "Calcaire
à Térébratulea**, à la rupture de pente correspondant à l'affleurement de
cette formation» Toutefois le bassin versant de la source peut être recherché*
dans le Vallon à l'Est et au Nord-Est ( bas fond marécageux) qui correspond
aux affleurements de la "Dolomie inférieure de la Lettenkohle"» Les eaux
drainées par cette formation sont reprises par le "Calca Ire" et cheminent à
faible profondeur sur une distance de 150 à 200 m* jusqu'à 1'émergea»*»
- 8 -
II serait utile de faire des jaugeages du débit de cette 3ourc© en
période sèche. A priori elle pourrait marquer une chute importante en été«
Le captage de cette source entraînerait de toute façon une tranchée de
oapt.age assez longue en terrain dur.
Source B (Kouvisse)
Source de la Dolomie inférieure de la Lettenkohle. Il est curieux de
noter que cette source émerge dans la partie supérieure de la formation, peu
en dessous de la base des argiles bariolées. En quelque aorte "par le dosw#
Cette disposition n'est pas sans precedents» Elle correspond le plus souvent
à une nappe qui émerge en charge d'une formation aquifère relativement peu
épaisse, comprise entre deux formations imperméables, et dont le plongemfint,
à l'émergence, est sensiblement selon la pente de la topographie» La mise
en charge se fait alors "par accumulation" et non "par refoulement*1 (voir
Schéma ci-dessous)»
300^
&ooA
N.W. O.E.
PC +Z00
Auz ar<jdes barioléesMU1* éolomie. inlençure.
Moz Calcaire, aTere br<3 tules
- 9 -
Le basais versant est à rechercher à 500/1.000 mètres au Nord - Nord-
Ouest de la Source dans le Tallos du ruisseau de Varize où les affleurements
sont bies développés«
II a1est pas impossible également que la formation aquifère qui donne
naissance à cette source soit réalimentée latéralement au contaot des failles
par des eaux en provenance des "Couches à Cératites".
Quoi qu'il en soit on peut tabler sur une assez grande régularité du dé-
bit de cette source«
Conclusions
Bien que la Source B (Source Kouvisae) ne soit pas sur le territoire de
la commune de Brouck. il est recommandé de procéder à son oaptage pour alimen-
ter la localité*
Cette source présente de bonnes garanties, aussi bien pour la pérennité
du débit en période sèche que pour la qualité bactériologique de l'eau*
On devra néanmoins faire procéder à une analyse bactériologique«
En ce qui conoerne le captuge, celui-ci sera estimé suffisamment protégé
avec une couverture de terrains superficiel» ou en place d'une épaisseur
d'au moins trois mètres«
II est probable.que J A captage de la source ne nécessitera pas de tran-
chée très longue, oelle—ci ne devant pas tarder à s'enfoncer assez profon-
dément sous la couverture des argiles bariolées« II est même possible que le
oaptage soit réalisable sur place, l'eau imergeant par le fond«
En tous cas, il n'est pas nécessaire de prévoir autour du captage un pé-
rimètre de protection d• un rayon supérieur à 25 m«
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Sous la réserve d'une analyse bactériologique satisfaisante, d'une
couverture superficielle non inférieure à 3 m« et d'un périmètre de proteo—
tion dans un rayon de 25 m«» la Commune de Brouck pourra donc, du point de
vue géologique, ftre autorisée à capter la source Kouvisse« pour son alimen-
tation en eau potable«
II est souhaitable qu'une telle solution puisse intervenir, avec l'ao-
oord de la Commune de liarange — Zondrange, car la localité de Brouck ne dis-
pose pas sur son territoire d'autre possibilité ni en source», ni même par
forage« II est d'ailleurs à noter que la Commune ne prélèverait qu'une partie
seulement du débit de la source, le surplus étant restitué au ruisseau de
Zondrange, lequel est par ailleurs bien réalimenté plus en aval par des
sources secondaires plus diffuses«
Paris, le 8 Mai 1957
M. GUILLAUMEIngenieur-QéologueCollaborateur—Adjoint
au Service de la Carte Géologiquede la France«
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'"*. Limite des affleurements/' de Letten koh le.
+ Puits o Source