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M a r c e l L A P E R R U Q U E

2ème Edition

Revue, Corrigée, Augmentée

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E n c o u v e r t u r e :

S c u l p t u r e d e M a r i e - C l a i r e VINCENT

Tous droits de traduction, de reproduction et d 'adaptat ion réservés pour tous les pays

y compris l'U.R.S.S. Copyright c 1991 by Editions OPERA,

28, rue des Frères Goncourt 44000 Nantes I.S.B.N. 2 - 9 0 8 0 6 8 - 0 8 - 7 -

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A m a m è r e , in m e m o r i a m .

A m a c o m p a g n e , p o u r l ' a ide e t l es e n c o u r a g e m e n t s qu 'e l le m ' a a p p o r t é s .

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Chez le m ê m e Ed i t eu r

Col lect ion SATOR

C o u p l e et Alchimie ( tome I) "Révélat ion d e s Mys tè res d e l 'Homme" A n d r é B O U G U E N E C

E n t r e t i e n avec l ' H o m m e A n d r é B O U G U E N E C

Hors Col lect ion

J o u r n a l de la Fin d e s T e m p s J o a n a IONA(E) o u Le N o u v e a u T e s t a m e n t de J e a n

R e n n e s le C h â t e a u Den i s BOUDAILLE

"Clé d u Mér id ien Magique"

Mar ie J a ë l l Hélène KIENNER

"Prob lèmes d ' E s t h é t i q u e et

de Pédagogie mus ica l e"

Tous ces ouvrages sont diffusés par Dervy Livres

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L'AUTEUR

Marce l L A P E R R U Q U E

Etudie l 'hébreu et l 'araméen à l 'Institut Catholique de Toulouse, puis travaille quat re a n s s u r les manusc r i t s de la Mer Morte.

Etudie l'égyptien hiéroglyphique classique avec le Profes- seur Sa in te -Fa re -Garno t du Collège de France, et après sa disparition, avec le Professeur Leclant lui aussi , du Collège de France et Membre de l'Institut.

Première édition en 1976, d 'un ouvrage ayan t pour titre : "De l'Egypte Ancienne à la Bible".

Nombreuses conférences et projections d a n s les lycées, collèges et foyers ruraux.

Conférences publiques dans le cadre d'activités culturelles.

Membre, depuis sa création en 1976, de l'Association Inter- nationale des Egyptologues.

Organisation et accompagnement de voyages en Egypte depuis 1975.

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I N T R O D U C T I O N

Lorsqu'on se penche sur les anciennes traditions, on se rend compte qu'elles ont des points communs dans le domaine de la pensée ou de l'action, que ce soit sur le plan matériel, métaphy- sique, ou intellectuel.

Existe-t-il une source commune, un fil conducteur qui nous mènerait à une origine commune ? A notre niveau de con- naissance, science, philosophie et religion peuvent difficilement l'affirmer ou le démontrer.

Dans cet ensemble de courants traditionnels, la Bible, fondement de la tradition hébraïque, semble se rapprocher des croyances, des pensées, et des coutumes égyptiennes anciennes. C'est ce rapprochement qui a été tenté dans cet ouvrage. Ce dernier ne peut prétendre être exhaustif car chaque découverte archéologique ou littéraire, chaque traduction, apporte de nou- velles précisions, de nouvelles connaissances. Ces «nouveautés» viennent souvent confirmer, quelquefois infirmer, l'acquis précé- dent.

Nos savants archéologues ont déjà accumulé du travail pour plusieurs générations. A notre époque, tout va très vite et on fait beaucoup plus de découvertes qu'on n'a la possibilité de les traduire ou de la classer.

Peut-être certains lecteurs seront-ils déçus de ne pas trouver de romanesque dans cet ouvrage car le sujet s'y prêtre très bien. Mais l'un de nos plus éminents egyptologues faisait récem- ment remarquer que l'Egypte ancienne est déjà tellement mer- veilleuse par elle-même qu'il est inutile d'en ajouter. Ceci est aussi vrai pour les pays bibliques et les traditions anciennes en général.

Pour clore cette brève introduction, nous devons ici remer- cier nos maîtres en langues hébraïque et égyptienne qui ont eu la patience de nous instruire dans la connaissance de ces langues.

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Le Livre des Morts servant de référence est celui traduit par le Professeur Paul Barguet qui est une traduction stricte la plus sérieuse connue actuellement (Editions du Cerf).

Les citations bibliques sont extraites de la Bible du Rabbinat Français qui serre de plus près le texte original hébreu.

Il peut arriver que les traductions, dans ce livre, ne corres- pondent pas exactement au texte des diverses Bibles en français.

Ainsi, pour Bene Aelohim, les traductions peuvent donner : «race divine», pour Reshet : «piège», «embûche», etc... Le sens donné dans le présent ouvrage est celui du mot hébreu strict : pour Bene Aelohim, on conserve le mot tel quel ou l'on traduit par «Fils d'Aelohim» ; pour Reshet : «filet», etc...

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C h a p i t r e I

G é n é r a l i t é s

Si on considère les anciennes civilisations, on s'aperçoit que deux d'entre elles apportent une sécurité aux chercheurs , quel que soit le b u t de leur recherche, par leur ancienneté et les marques profondes laissées pa r leur sagesse et leur conna i s - sance : celle de l'Egypte et celle de la Mésopotamie. Ces deux pays é tant les deux plus grandes puissances du Moyen-Orient ne pouvaient éviter de s'affronter pour exercer leur suprémat ie su r tous les petits états qui se trouvaient entre elles (1).

L'archéologie de ces deux pays nous offre près de 4 000 a n s d'histoire. La langue, la littérature, les a r t s sont les p lus anciens connus à ce jour. Encore faut-i l considérer que l'aînée, l'Egypte, possédait déjà il y a 5 000 ans des ruines majes tueuses de temples déjà antiques. Mais en Egypte et en Mésopotamie, le long de la côte syrienne et su r les rives du Jourdain , u n certain nombre de peuples nomades sont soumis a u x aléas des conditions cl imati- ques ou des pillages, provoquant de graves famines.

En fait, les relations entre l'Egypte et les au t res pays sémitiques ne furent qu 'un échange constant, chacun d o n n a n t à l 'autre et recevant de lui malgré les guerres qui les opposèrent.

Une période d'échange Importante sera lorsque les descen- dan t s de Joseph vivront en Egypte pendan t quat re siècles, j u s - qu 'au moment où Moïse les conduira loin de la vallée du Nil, vers la Terre promise, environ 1 200 avant J . -C . Les premiers textes bibliques seront rédigés six siècles plus tard. Israël recevra encore u n renouveau de culture égyptienne à travers la Grèce lorsque les Ptolémées occuperont le trône des Pharaons. Le contact avec la

Mésopotamie se fit cer tainement au départ par des échanges

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commerciaux entre les rives du Jourda in et celles de l 'Euphrate, ou simplement par le vagabondage des tr ibus nomades. Mais c'est lorsque, après l'invasion de Canaan, les Hébreux furent déportés en Babylonie, vers 580 avant J . - C que se firent d ' importants échanges avec les aut res peuples sémitiques.

C'est pendant cette période, au coeur de la civilisation assyrienne, qu 'une partie de la Bible fut rédigée. Il est évident qu'ici encore l'influence étrangère se fit sentir. Pendant leur séjour en Egypte et en Mésopotamie, les Hébreux prat iquèrent leur propre culte, conservant leurs coutumes. Mais toute croyance religieuse adopte ou rejette des rites, des principes, des religions avec lesquelles elle peut être en contact. En a u c u n cas elle ne peut rester indifférente. Les Hébreux ont auss i assimilé certaines

choses et ont réagi contre d'autres.

D'autre part, Abraham étant originaire d'Ur en Chaldée, (Gen., 11, 31) où ses ancêtres «servaient d 'autres dieux» (Jos., 24, 2), on peut penser qu'il a apporté dans le peuple hébreu u n souvenir des premiers dieux qu'il avait servis. Ce souvenir a pu se perpétuer parallèlement à la religion de Yahweh, la religion officielle.

De plus, lors de la captivité à Babylone, Esdras, qui était très bien considéré par le Roi (Esdras, 7, 6) a pu avoir connaissance des textes sacrés babyloniens. Comme on lui attribue, avec quelque raison, semble-t- i l , la fixation du canon de l'Ancien Testament, il est possible qu'il ait contribué à unir les courants de pensée hébreu et chaldéen.

Il n 'en demeure pas moins que, loin de se laisser absorber, Israël renforça son caractère personnel à tel point que lorsqu'il rejoignit son pays après chaque déportation ou exode, il fut chaque fois plus nationaliste qu 'auparavant .

Une différence fondamentale entre les deux traditions égyp- tienne et hébraïque est que la première paraî t être née en Egypte même, alors que la tradition juive a été fortement influencée par les civilisations qui sont entrées en contact avec elle, sur tou t l'Egypte et l'Assyrie où les Hébreux vécurent longtemps.

L'empreinte égyptienne était si profonde que lorsque les

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Hébreux part irent de la Vallée du Nil, Moïse et Aaron leur con - seillèrent de ne vivre ni comme les Egyptiens qu'ils quittèrent, ni comme les Cananéens avec qui ils allaient vivre (Lev. 18.3). Ce qui n'était que des tribus éparses devait devenir u n peuple et acquérir sa propre personnalité. Le séjour de 40 a n s au désert paraî t fait pour que toute la génération marquée par le contact égyptien soit éteinte. Moïse lu i -même voit la Terre promise de loin mais n'y rentre pas.

En dehors des faits précis qui peuvent être groupés sous u n e même rubrique, u n certain nombre de similitudes de pensée ou d'action se retrouvent éparses au gré des pages feuilletées, qu'elles soient d'origine palestinienne ou égyptienne (2).

Il est indiscutable que des liens assez étroits un issen t ces deux peuples. Cela est naturel , car u n groupe minoritaire établi dans u n pays pendant plusieurs siècles emprunte peu à peu des u s et cou tumes et par nécessité une part du langage du peuple d'accueil. Cela est encore plus vrai lorsque le pays d'asile a une culture, u n e organisation de beaucoup supérieure à celle des étrangers. Cependant, il est certain que pendant leur séjour en Egypte les Hébreux conservèrent leurs cou tumes propres et affirmèrent leur originalité.

Les origines des peuples hébreu et égyptien n'offrent j u squ ' à ce jour aucune certitude. D'après les bas-rel iefs des temples d'Egypte (et des tombes de Ben i -Hassan en particulier) il est visible que leur physique était assez différent, bien qu ' appar t enan t tous deux à la race chamito-sémit ique.

A l 'époque où l'Egypte était en plein épanouissement , il apparaî t que les Hébreux n'avaient aucune civilisation propre. Essentiellement nomades (Gen., 47, 3), vivant d'abord de l'élevage et plus tard de l'agriculture, la division et les luttes entre les c lans ont empêché une unité qui aurai t pu servir la grandeur de la nation.

Plus tard après la conquête de la Terre promise, au nord le royaume d'Israël, au sud, le royaume de J u d a s , se livrent u n e lutte acharnée pour la suprématie nationale. C'est à David que revient

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l 'honneur d'avoir constitué la première organisation rationnelle des tr ibus soumises à u n pouvoir central, chacun d'elles conser - vant cependant ses coutumes et ses at tr ibutions propres.

De même, en Egypte, avant Ménès (3 000 environ avant notre ère) le pays était divisé en Haute-Egypte, du Soudan jusqu 'à Memphis, et Basse-Egypte, de Memphis Jusqu 'à la mer Méditer- ranée ; chaque Egypte, sous l 'autorité d 'un roi, était el le-même divisée en «nomes» ou en provinces. Comme chez les Hébreux, les deux rois se livrent des combats acharnés pour essayer d'acquérir la suprématie su r son voisin. Le pharaon Ménès est le premier qui réunit les deux Egypte sous la même couronne.

L'hégémonie du peuple d'Israël, que David et Salomon se sont efforcés de réaliser, l'Egypte l'avait résolue politiquement d'abord, religieusement ensuite, vingt siècles plus tôt.

Sur la protohistoire égyptienne, on ne sait rien de certain. On a l 'impression que soudain, u n e civilisation éblouissante surgit, at teignant dès l'origine une extraordinaire maturité. Il apparaî t qu'il n 'en fut pas de même du peuple hébreu. Son évolution fut plus tardive, plus lente, les t r ibus nomades ne s 'étant fixées qu 'après les «quarante ans» de vie au désert, pendant l'exode.

Dans les textes antiques, le peuple hébreu n 'est mentionné qu 'à une époque tardive, et encore très rarement , et s a n s préci- sion. Cela vient de ce que, pour plusieurs raisons, il ne joua presque a u c u n rôle politique. Ceci contraste avec le fait que la Bible a eu une grande influence et laissé des marques profondes dans les mystiques issues du Judaïsme antique.

Il ne faut pas oublier qu 'Abraham s'exila en Egypte sous la XIIè Dynastie, c ' es t -à -d i re environ 2 000 avant notre ère, et qu'il y trouva plus de dix siècles de civilisation. Dans le nord de l'Egypte, su r le plateau de Saqqarah, séparé d'Héliopolis par le Nil, depuis mille ans déjà le Sphinx veille aux confins du désert au pied des pyramides. Lorsque, sous la XIIIè Dynastie, Jacob et s a famille viennent retrouver Joseph Installé à la cour de Pharaon, et s'établir à Gessen (Gen., 47, 1, 4, 6), ils sont u n e grande famille, à peine soixante-dix personnes (Ex;, 1, 5). Le premier rassemble- ment des Hébreux en tribus, et non plus en familles ou en clans,

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s'effectue pendant le séjour en Egypte. Jacob ou Israël (Gen., 35, 10), au moment de sa mort, prophétise et décrit ce que seront ses douze enfants (Gen., 49). Entre la mort de Jacob et l'Exode, les douze fils de Jacob deviennent les douze tr ibus d'Israël.

En fait, on peut penser que c'est grâce aux Egyptiens que le peuple d'Israël est né. S'ils étaient restés d a n s leur pays, en lutte constante avec les habi tan ts des bords de l 'Euphrate, quand ce n'était pas entre eux-mêmes , il eut été difficile, s inon impossible aux Hébreux de donner naissance au «Peuple élu». Il fallait que cet ensemble de clans familiaux puisse trouver u n chef capable d' imposer à tous son autorité. Moïse est le seul qui ait pu réaliser cet exploit. Pour cela, il est vraisemblable qu'il a profité de l'expérience égyptienne, l'Egypte ayant eu le même problème à résoudre vingt siècles plus tôt.

C'est auss i pendant ce séjour en Egypte que le peuple passe du culte ancestral des Théraphim au culte d 'un dieu plus impersonnel, Yahweh, Instauré par Moïse su r les indications de l'Eternel lu i -même (Ex., 6, 6). Ici encore, se retrouve l'influence égyptienne.

De plus, en Egypte, il était fréquent que le roi épouse une Asiatique. Cette dernière, venant avec sa suite, apportai t avec elle les us, cou tumes et croyances de son pays. Cette habi tude explique en partie la grande tolérance manifestée par les Egyptiens pour le culte rendu au Dieu d'Israël (Gen., 12, 16).

Cependant, il y a une différence fondamentale entre les deux religions ; alors que chez les Hébreux les textes sacrés sont fortement personnalisés (Moïse est l 'auteur de la Bible), en Egypte c'est exactement le contraire et les livres religieux ont été c o m m u - niqués aux hommes sans qu'il y ait en général d'intermédiaire h u m a i n connu. Souvent même, les rédacteurs sont inconnus (textes des pyramides, textes des sarcophages, etc...).

Un autre point commun aux deux traditions est la façon dont se sont consti tués les textes sacrés. En Egypte, les différents livres, «Livre des Morts(3)», «Livre des Portes», «Livre des Respira- tions», etc... sont une synthèse des diverses croyances, pa r conséquent des différents cultes pratiqués dans chaque nome ou à des époques différentes. De même, les savants ont admis que les textes du Pentateuque sont u n mélange de trois codes : - le Code Sacerdotal, rédigé vers la fin du VIè siècle avant J . -C . , - le Code Yahwiste, rédigé vers le VIIIè siècle avant J . -C . , le p lus

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ancien texte originaire du royaume du Nord, - le Code Aelohiste, de même époque que le précédent, originaire du royaume du Sud.

Ces trois codes sont d 'auteurs anonymes et paraissent être la rédaction de traditions orales plus anciennes que l'époque des copistes. On verra au chapitre traitant de la langue et de la littérature que parfois il existe une assez grande similitude de textes.

Sur le plan religieux, on constate un certain nombre de concordances. On ne peut en conclure pour cela que l'une des deux religions a influencé l 'autre puisque ces faits existent dans presque toutes les traditions. Mais il y a quand même une façon semblable d'exprimer les mêmes vérités. La similitude de rites entre plusieurs religions n'est pas toujours u n emprunt des unes aux autres. Il peut se produire que le cheminement intellectuel, affectif, religieux, de peuples passant par des expériences identi- ques aboutisse à des résultats ou conclusions identiques.

Un rite commun aux deux traditions, comme à la plupart des peuples de l'Antiquité, est celui de l'offrande des prémices. Une différence fondamentale entre les religions hébraïque et égyp- tienne réside dans le fait que, dans la vallée du Nil, l'offrande est u n repas préparé et servi pour alimenter le dieu. La préparation et le sacrifice des an imaux se faisaient comme dans le monde profane, s ans cérémonie, et hors de la présence divine. Chez les Hébreux, l'offrande est sur tout propitiatoire. Elle a pour but de rendre Dieu favorable, que ce soit pour obtenir une faveur ou pour faire pardonner une faute.

Les Sémites sacrifiaient l'animal sur l'autel et l 'arrosaient de

son sang. Le sang de l'animal contenant l'âme (Lév., 17, 11) l'offrande était ainsi complète puisque d'une part on offrait le corps du sacrifice et d 'autre part son âme. Il paraît vraisemblable, d 'après le texte biblique ci-dessus, que dans ce genre de sacrifice le corps de l 'animal serve d'expiation pour le corps des fidèles et le sang pour leur âme.

En Egypte, l'offrande des prémices ne se pratiquait pas seulement au temple. Pendant la moisson, on trouve entre les tas de blé de petits autels sur lesquels on remerciait les dieux pour l 'abondance de la récolte. Ces rites s 'adressaient en particulier à Min, dieu de la fertilité, et Renenoutet, déesse à tête de serpent et divinité de la moisson. L'offrande de la première gerbe se faisait le

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onzième jour du premier mois de la saison Shemou. Une s ta tue ithyphallique de Min était, entre au t res rites, placée s u r u n reposoir. Le prêtre Imykhet («l'accompagnateur»), présentai t au roi une faucille en cuivre doré. Sa Majesté coupait la gerbe et offrait les prémices au dieu pendant qu 'une chan teuse (peut-êt re la reine) accompagnai t le rite. Rien ne prouve ju squ ' à ce jour, qu 'en Egypte l'offrande des prémices des a n i m a u x se soit prat iquée (4).

Les prémices étaient de deux sortes en Israël : a) Prémices des fruits nature ls (Bikkurim, en hébreu),

limités à sept fruits : froment, orge, vigne, figuier, grenadier, olivier, miel (Deut. 8, 8) (Talmud, traité Bikkurim 1, 2) ;

b) les fruits préparés (Terumah, en hébreu), comprenan t tous les produits tirés des fruits du sol, sur tou t : la farine, l'huile, le vin nouveau, la toison des brebis, et, en général, tous les produits de la terre ou des arbres (5).

Les prémices appar tenaient aux prêtres et aux lévites. Chez les Hébreux, on avait l 'habitude d'offrir les prémices

sur les collines (surtout en Judée). Le sacrifice au moment des moissons est attesté dans la Bible par u n sacrifice humain . David, pour conjurer la famine attr ibuée aux fautes de Saül, donne a u x Gabaonites sept des fils de Saül. Ils furent p e n d u s «sur la montagne devant Yahweh» a u x premiers jours de la moisson (II Sam., 21, 1, 9). Les os des pendus furent recueillis pour être enterrés (II Sam., 21, 13, 14). Le sacrifice s 'avéra efficace pu isque Dieu fut apaisé (II Sam., 11, 14). Par suite d 'un curieux concours de circonstances, cinq cents ans avant David, le pha raon Amenhotep II se trouvant dans cette même contrée (vers 1450 avant J . -C.) avait fait mettre à mort sept princes. Leurs os furent emmenés en Egypte pour servir d'exemple à ceux qui aura ien t pu entrer en rébellion.

L'offrande des prémices des troupeaux, d a n s la Bible, r e - monte à Abel qui, le premier, offrit les p remiers -nés de son élevage (Gen., 4, 4). Caïn fit une offrande mais il n 'est pas précisé si ce fut sa première récolte (Gen., 4, 3). Lorsque Yahweh dicte sa loi il recommande le don des prémices (Deut., 26, 2) (6).

Chez les Sémites, on avait l 'habitude de donner en sacrifice les enfants p remiers -nés à Baal et à Tanit (7). Les rédacteurs de la Bible ont auss i noté des sacrifices d 'enfants à Moloc (Lév., 18, 21) contre lesquels certains sages s'élèvent vigoureusement (Lev., 20, 2). Le Roi Salomon, devenu vieux, se laisse convaincre pas ses

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femmes et après avoir adoré d 'autres dieux étrangers fait élever sur la montagne u n autel à Moloc (I Rois, 11,7). Le roi Josias, pour neutraliser cette coutume barbare, souille le lieu où se prat i - quaient ces sacrifices pour le rendre inutilisable (II Rois, 23, 10). Yahweh annonce, par la voix de Jérémie, des représailles pour ceux qui auron t pratiqué ces rites (Jér., 32, 35 à 37) (8). Cette offrande des premiers-nés hommes et an imaux est demandée par Yahweh à Moïse, à Succoth, dès la sortie d'Egypte, en même temps que sont données les lois sur la célébration de la Pâque (Ex., 13, 2).

Cette offrande des aînés des hommes aurai t pour origine la dixième plaie d'Egypte au cours de laquelle les premiers-nés des Egyptiens, hommes et animaux, furent tués par l'Eternel (Ex., 1 2 , 29) alors que les aînés des Hébreux fûrent épargnés par Yahweh qui n 'entra pas dans les maisons marquées du sang de l 'agneau su r la porte (Ex., 12, 22, 23). Ces enfants devaient alors appartenir de droit à Dieu (Ex., 13, 15).

On peut penser que les Egyptiens furent les premiers à prat iquer la circoncision dès la plus haute Antiquité. Le premier circoncis, en Egypte, est le dieu Ré lui-même. «C'est le sang qui coula du phallus de Ré quand il entreprit de se circoncire lui- même. Alors, il en résulta les dieux devanciers de Ré, Hou et Sia, qui accompagnent mon Père Atoum au cours de chaque jour». (Livre des Morts ch. 17) (9). A l'époque gréco-romaine, ce rite est réservé aux seuls prêtres. Cette opération est représentée su r les m u r s du mas taba d 'Ankhmaher à Saqqarah (VIè Dynastie). De rares textes précisent que cette pratique se situait au moment de la puberté.

Chez les Hébreux, la première circoncision est pratiquée par Abraham su r l'ordre d'Aelohim (Gen. 17, 23). Or, l'époque du patriarche se situe aux environs de la XIIè Dynastie égyptienne, alors que la plus ancienne représentation de l'opération su r les bas-reliefs de l'époque Memphite remonte à plus de trois siècles auparavant . Aelohim précise à Abraham que le rite doit être appliqué le huitième jour après la naissance sur tout enfant mâle (Gen., 17, 12, Lév., 12,3). Il convient de préciser que ceci se passai t après le séjour du patriarche et de sa famille en Egypte.

Tous les enfants étaient circoncis à la sortie d'Egypte au

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moment de l'exode (Jos. 5, 5). Mais, pendant le séjour de qua ran t e a n s au désert sous la conduite de Moïse, j u squ ' à extermination des hommes ayant vécu en Egypte (Jos. 5, 6), le rite n 'avait pas été pratiqué, on ne sait pour quelle raison (Jos., 5, 5). Su r l'ordre de Yahweh, J o s u é opère tous les enfants (Jos., 5, 2, 3).

La raison de la circoncision est très différente chez les deux peuples. Alors que chez les Hébreux elle est u n rite d'alliance (Gen., 17, 9 à 11), pour les Egyptiens c'est u n e simple mesure hygiénique.

Sur les rives du Nil, le culte du t au reau Apis et de la vache sacrée était national. Il est évident que les Hébreux furent plus ou moins sensibilisés par la religion égyptienne. A tel point que pendan t le séjour de Moïse su r le Sinaï pour recevoir les «tables de la Loi» (ou «tables du témoignage»), le peuple d'Israël, voyant que son chef tardait à redescendre, demande à Aaron de fabriquer u n dieu visible, u n dieu qui marche devant eux (Ex., 32, 1). C'est donc Aaron, le frère de Moïse, qui est lévite (c 'es t -à-dire prêtre) (Ex., 4, 14), qui va fabriquer l'idole demandée. Après avoir recueilli les bijoux des hommes et des femmes, Aaron fond l u i -même u n veau d'or selon la technique égyptienne (Ex., 32, 1 à 4), et, comme on l 'aurait fait su r les rives du Nil, dresse u n autel devant le dieu. Mais en associant le culte de Yahweh au culte du «veau d'or» (Ex., 32, 5), Aaron démontre que l 'osmose des deux civilisations s 'est cer tainement produite en Egypte. Il faut auss i noter que Aaron, qui fabriqua l'idole, ne fut pas puni mais que le peuple seul a été sanct ionné (Ex., 32, 35) par Moïse su r l'ordre de l'Eternel.

Deux au t res veaux d'or, moins connus , seront érigés pa r Jéroboam, l 'un à Dan, l 'autre à Bethel (I Rois, 12, 28, II Chron., 11, 15 et 13, 8). La présentat ion des faux-dieux aux fidèles a été faite en termes identiques, mot pour mot, aux paroles prononcées par Aaron : «Israël, voici ton dieu qui t'a fait sortir du pays d'Egypte» (Ex., 32, 4, I Rois, 12, 28).

On sait que le culte solaire forme la toile de fond de la religion égyptienne depuis l 'époque archaïque jusqu 'à l 'effondrement de la civilisation. Atoum, Amon, Ré, Kheper, etc..., sont a u t a n t d ' a s - pects du dieu Soleil. Même pendant l'hérésie amarnienne, si on rejette les dieux ances t raux officiels, on conserve le très ancien

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culte d'Héliopolis (10), celui du disque solaire Aton. Le principal dieu est Rê qui est auss i originaire d'Héliopolis. Dans la ti tulature royale, depuis la deuxième Dynastie jusqu 'à la fin de la civilisation égyptienne, Pharaon est toujours déclaré «fils de Rê». Le premier rival de Rê fut Amon de Thèbes, mais il ne parvint j amais à éliminer son prédécesseur (11).

Les Hébreux avaient connu en Egypte le culte solaire de la vallée du Nil. En Chaldée, ils connaîtront le dieu Shamash , aut re hiérophanie solaire. En Canaan, leurs ancêtres adoraient le dieu Baal souvent représenté coiffé d 'un diadème rayonnant . Malgré la r igueur du culte de Yahweh ils étaient ainsi psychologiquement prêts à prat iquer e u x - m ê m e s ces cultes étrangers s'ils en avaient l'occasion.

Les traces solaires sont relativement importantes dans la Bible. Ainsi, la limite septentrionale de la tribu de J u d a s passai t par la fontaine de E n - S h e m e s h (12), c ' es t -à -d i re «la fontaine du soleil» (Jos., 15, 7 et 18, 17). L'héritage de la tribu de Dan comprenant I r -Shemesh, «la ville du soleil» (Jos., 19, 41). Ber th-Shemesh , «la ville ou la résidence du soleil», appartenai t à la tribu de Nephtali (Jos., 19, 38). Jérémie prophét isant prédit la destruction des s ta tues solaires de Be th -Shemesh sûrement

importées d'Egypte (Jér., 43, 13). Le roi Josias, lorsqu'il purifia le temple des dieux étrangers, fit enlever les chevaux consacrés au Soleil et brûler les chars du Soleil (II Rois, 23, 11).

Sous le roi Salomon, devant l'autel du Temple, «vingt cinq hommes.. . se prosternent vers l'Orient devant le soleil» (Ez. 8, 16).

Mais c'est Baal, le dieu solaire de leurs ancêtres cananéens , qui eu t le plus de faveur auprès des Hébreux et fut adopté avant l'arrivée en terre promise. Dès leur installation en Canaan , le culte de Baal fut pratiqué au grand jour malgré les interdictions formelles des prêtres de Yahweh. Pendant u n temps, sous les rois, le culte de l'Eternel éclipsa celui de Baal sans toutefois le suppr i - mer complètement. Mais après la séparation des tribus, sous Achab, le culte de Baal reprit la suprématie. Seuls sept mille hommes des Hébreux ne se laissèrent pas pervertir (I Rois, 19, 18). Le dieu avait à ce moment quat re cent c inquante prophètes à son service, sa parèdre Astarté en ayant quatre cents (I Rois, 18, 19, 22). Les s ta tues de Baal et d'Astarté envahirent même Jérusa lem (II Rois, 11, 18) ; ces cultes ne furent définitivement effacés qu 'au moment du retour de la captivité à Babylone.

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Les offrandes à Baal et Astarté (ou Baalath) se prat iquaient dans les temples qui leur était dédiés ou su r des autels dressés en plein air, mais toujours su r des hau teurs naturel les ou artificiel- les, les bamôt (Jér., 19, 5 - 32, 35, I Rois, 18, 20, Jug., 6, 25, II Chron., 34, 4, etc...). On offrait auss i des victimes humaines , en particulier des enfants (Jér., 19, 5) (13).

Yahweh interdit le culte du soleil dès l'époque de Moïse (Deut., 17, 2, 3). Dans le Lévitique, l'Eternel prévient les enfants d'Israël qu'il détruira leurs s ta tues consacrées au soleil (Lév., 26, 30). A son tour, le roi Jos ias s'éleva contre ces rites (II Rois, 23, 5, 11, II Chron, 14, 4 - 34, 4, 7) et l 'ampleur de son action est certainement proportionnelle à celle de l'idolâtrie (II Rois, 23, 11, 20). Isaïe (Is., 27, 9) et Ezéchiel (Ezéch., 6, 4) réprouvèrent auss i ces habitudes.

Le nom hébreu des s ta tues solaires que fit abattre Jos ias (II Chron., 34, 4) est hammanim. Ce nom vient de l 'araméen H a m m a qui signifie «soleil». Ces h a m m a n i m étaient placé a u - d e s s u s de l'autel consacré à Baal. Dans la Bible, plusieurs villes ont des noms issus de celui de Baal : Baal Berit (Jug., 8, 33 - 9, 4), Baal Gad (Jos., 11, 17 - 13, 5), Baal Peor (Nom., 23, 3, Deut., 4, 3) qui devint Beelphegor, Baal Tsephon (Ex., 14, 2, Osée, 9, 10, Nom., 33, 7), Baal Zebuh (II Rois, 1, 2) qui devint Beelzebuh ou Belzebuth, Baalath, parèdre de Baal (Jos., 19, 45), Baalath Beer (Jos., 19, 8), etc... (14).

Un autre nom poétique pour le soleil est Hérès (Juges 14, 18, Job., 9, 7).

On le trouve aussi pour indiquer des lieux : Har-Hérès, «La Montagne du soleil» (Juges 1, 35). La «Montée du soleil» (Juges., 8, 13). Une région se nomme Timnat-Hérès, «La part du soleil» (Juges., 2, 9).

Au début de la création, Aelohim donne l'ordre à Adam, créé mâle et femelle, de se multiplier, de remplir la terre (Gen., 1, 28). Dans les lois édictées par Yahweh à Moïse il est dit, paradoxale- ment, que toute femme qui met u n enfant mâle au monde sera impure pendant sept jours et devra se purifier pendant t rente- trois jours (Lév., 12, 2, 4). Pour la naissance d 'une fille, l ' impureté de la mère durera une semaine et la purification soixante-six jours (Lév., 12, 15) (15). Dans le papyrus égyptien Westcar, il est conté comment Reddjedet, fille d 'un prêtre de Rê, après avoir mis

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au monde trois garçons (futures pharaons), avec l'aide de trois déesses « se purifia par une purification de quatorze jours» (16).

Le s ta tu t de la femme égyptienne est tout à fait différent de celui de la Bible. Ce s ta tu t est exceptionnel pour l'époque. Socia- lement, elle était juridiquement égale de l'homme. Elle était protégée par des contrats de mariage ou des coutumes rarement contournables. Aucun droit religieux ne s'oppose au divorce. En cas de séparation, elle récupère sa dot et une partie de la communauté . Cette part était plus importante si le mari divorçait pour se remarier. La femme pouvait demander le divorce. Le mari avait les mêmes droits. Dans la Bible, seul l 'homme peut d e m a n - der le divorce, s ans aucune compensation pour la femme.

Plusieurs femmes ont règné sur l'Egypte, dont la célèbre et exceptionnelle Hatshepsout, qui fit de l'Egypte u n pays prospère, en paix, permet tant à son successeur, Toutmosis III, de devenir u n grand conquérant.

Aucune reine n 'a accédé au trône dans la Bible.

Les femmes avaient accès au sacerdoce. Elles pouvaient être grandes prêtresses, épouses divines, etc... Cela est absolument exclu dans la Bible. Seuls les enfants mâles de la Tribu de Levi seront prêtres (Nombres 3 ,5 à 15). Les fils de Moïse furent comptés dans la Tribu de Levi (I Chro. 23,14). Jéroboam rompit avec la tradition en n o m m a n t des prêtres n 'é tant pas de la Tribu de Levi (I Rois 12, 31).

Quand Amnon, fils du roi David, veut violer sa soeur Thamar, celle-ci l'envoie au roi pour lui demander son accord et ajoute : «Il ne refusera pas de m'unir à toi» (II Sam., 13, 13). C'est donc que l'inceste était légal puisque soumis à l'accord du roi.

Les filles de Loth, ne trouvant pas d 'homme pour se marier, enivrent leur père et s 'unissent à lui, l'aînée une nuit, la cadette une autre nuit. Le fils de la première sera père des Moabites, et celui de la cadette ancêtre des Ammonites (Gen., 19, 31 à 38).

Tout ceci a été possible malgré l'interdiction contradic- toires : «on ne doit pas découvrir la nudité de sa soeur ou de sa

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demie-soeur. . . ou de la femme de son frère» (Lev., 18, 9, 16 Deut., 27, 22).

Contrairement à Israël, la reine égyptienne officie f réquem- ment avec le roi ; parfois seule.

La polygamie, très courante d a n s l'Ancien Testament, est rare parmi le peuple d'Egypte (17). Elle était su r tou t prat iquée dans la famille royale (18).

On a beaucoup écrit, et pas que des vérités, su r l'inceste. En Egypte, le mariage entre frère et soeur, ou demie-soeur , était parfois pratiqué, et seulement d a n s la famille royale, pour raison de régularité dynastique. Dans la Bible, l'inceste est fréquent.

Le Loi du Lévirat oblige le frère à épouser la veuve de son frère (Deut., 25, 5). Le premier enfant qui na î t ra portera le nom de l'époux défunt. Mais le frère peut refuser d 'épouser la veuve, ce qui est très mal vu (Deut., 25, 7 à 10).

Sarah est demie-soeur d 'Abraham, mais pas de la m ê m e mère (Gen., 20, 12).

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On sait, par l'Ancien Testament, que les Hébreux ont vécu quatre cents ans en Egypte jusqu 'au moment où ils sont part is pour l'Exode vers la Terre Promise.

Le premier Hébreu arrivé dans la Vallée du Nil, il y a environ mille ans, est Abraham, le père des religions juive, m u s u l m a n e et chrétienne. Trois cent cinquante ans plus tard, Joseph et sa famille vont, à leur tour, s'installer en Egypte pour quatre siècles.

Pendant ce séjour, quels vont être les rapports entre les Egyptiens et les Hébreux ?

Si les descendants de Joseph ont vécu en Egypte, les Egyptiens avaient des relations commerciales très bien organisées avec les peuples du bassin méditerranéen.

Quelle a été l'influence de la brillante civilisation égyptienne su r les Hébreux, leur nation naissante, leur langue, leurs rites, leur organisation sociale...?

L'Ancien Testament a - t - i l conservé des traces de la

civilisation égyptienne dans ses textes officiels ?

De l'Egypte Ancienne à la Bible répond objectivement à ces questions.

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