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Table des matières

Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Chapitre 1La puissance du merci : être bien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

Chapitre 2Être reconnaissant pour une bonne vie :

les clés d’une vie de gratitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

Chapitre 3La gratitude en tant que pratique spirituelle . . . . . . . . . . . . . . 51

Chapitre 4La gratitude dans la vie quotidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65

Chapitre 5Rester reconnaissant dans les périodes difficiles . . . . . . . . . . . 87

Chapitre 6La capacité de la gratitude à changer le monde . . . . . . . . . . . . 105

Chapitre 7Trouver la grâce et la sagesse dans les adieux . . . . . . . . . . . . . . 125

Chapitre 8Inspiration et transpiration font partie de la gratitude . . . . . . 139

Chapitre 9La gratitude en période de transition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157

Chapitre 10Mettre la gratitude en marche : des outils de gratitude . . . . . . 177

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Introduct ion

Imaginez-vous en train de vivre comme si chaque jour était un pré-

sent. Imaginez-vous que, partout où vous allez, les gens sourient et

disent merci, et que, de votre côté, vous êtes rempli de joie et de gra-

titude du lever au coucher, que votre cœur est plein de joie, que votre

esprit est calme et tranquille. Imaginez tout simplement un monde

sans contestations, un monde où tous sont heureux et reconnaissants

d’être là où ils sont.

Vous êtes fatigué d’errer avec un trou au cœur ? Vous avez

besoin de plus de stimulation ?

Des études montrent – et les experts disent – que la gratitude

est un élément clé du bonheur personnel. Les gens qui sont recon-

naissants pour des éléments précis de leur passé, qui célèbrent les

triomphes au lieu de se complaire dans les pertes ou les déceptions

amères, ont tendance à être plus satisfaits dans le présent. Dans

son ouvrage très populaire intitulé Le Secret, Rhonda Byrne dit :

« De tout ce que j’ai lu et tout ce que j’ai expérimenté dans ma

propre vie en me fiant au Secret, la puissance de la gratitude arrive

au- dessus de tout. Si vous devez faire une seule chose à partir de

ce livre, utilisez la gratitude jusqu’à ce qu’elle devienne votre façon

de vivre. »

Cultiver un réflexe de gratitude va bien au-delà de dire merci

lors de fêtes ou quand vous recevez un présent.

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Lorsque nous pratiquons la gratitude au quotidien, nous avons

le potentiel de transformer notre réalité. Et lorsque nous disons

merci pour un bien inattendu, nous mettons en marche une éner-

gie vitale pour créer tout ce qui est bon.

L’intérêt autour de la puissance de la gratitude est éminem-

ment positif. Récemment, Jeffrey Zaslow, chroniqueur au Wall

Street Journal, a suggéré qu’il y avait peut-être un aspect positif à la

période économique difficile qui a suivi la chute des marchés en

2008 : une diminution de l’envie de se plaindre. « Les gens qui ont

encore un emploi, disait-il, trouvent toutes sortes de raisons pour

être reconnaissants. Il semble déplacé de s’attendre à une hausse

salariale au moment où le voisin est au chômage. Les propriétaires

ne sont pas heureux de voir diminuer la valeur de leurs maisons,

mais ils sont soulagés d’éviter la saisie. »

En effet, en cette période de malheurs économiques, la grati-

tude fuse de partout. Ouvrez la télé. On entend un conseiller en

carrières à l’émission The Today Show proposer aux gens à la recher-

che d’un emploi d’ajouter le mot merci dans leur trousse à outils,

précisant que la clé pour se distinguer des masses est l’envoi d’une

note de remerciement. Ou encore cliquez sur Facebook, ce réseau

social en ligne fort populaire, et communiquez avec les groupes de

gratitude, où des centaines de personnes chaque jour se branchent

afin de dire merci pour toutes sortes de choses, depuis le soleil qui

se lève à la création d’un parc de chiens dans le voisinage. Ainsi,

Cathy, de Greenville (Caroline du Sud), écrit : « Je suis reconnais-

sante pour un parc où j’amène mes chiens et où j’ai pu ramasser

beaucoup de caca et de détritus ce matin. » Quant à Mary de

Philadelphie, elle dit : « Je suis tellement reconnaissante pour la

belle neige dehors. »

La gratitude permet à nos bateaux de flotter et nous incite à

faire toutes sortes de choses inspirées par la joie. La gratitude peut

nous aider à transformer nos peurs en courage, notre colère en

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pardon, notre isolement en appartenance et la douleur de l’autre

en guérison. Dire merci tous les jours, ça crée des sentiments

d’amour, de compassion et d’espoir.

La gratitude améliore notre santé. Les experts nous confirment

que dire merci nous rend plus heureux et plus résilients, cimente

nos relations et réduit notre stress. Lorsque nous disons merci,

nous nous relions aux flots de la vie et sommes moins seuls dans

nos combats et nos peurs. « Rendre grâce à tout ce qui est, pour la

simple raison que ça existe, voilà ce qui fait de nous des êtres

humains », nous dit David Streindl-Rast dans Gratefulness, the Heart

of Prayer : An Approach to Life in Fullness.

Là où la gratitude domine, les récriminations s’effacent. Le

printemps dernier, un révérend, de Kansas City (Missouri), a lancé

un organisme sans but lucratif dans le but de mettre fin aux récri-

minations. Le révérend Will Bowen a créé A Complaint Free World

Inc. en distribuant quelque six millions de bracelets violets portant

le nom de l’organisme. Lorsqu’une personne se plaint, on lui

demande de changer le bracelet de poignet. L’objectif est de passer

vingt et un jours sans changer de poignet.

Être reconnaissant envers les temps difficiles ? Et comment ! lance

le révérend Bowen, qui croit qu’une économie chancelante peut tout

à fait être le déclencheur dont on a besoin pour réévaluer sa vie.

« Quand tout va bien, dit-il, les gens tiennent pour acquis ce qu’ils

possèdent et ils se plaignent à propos de ce qu’ils n’ont pas. Par contre,

en temps difficiles les gens deviennent plus reconnaissants. »

En réalité, l’art de vivre – car, c’est ce dont il s’agit quand nous

parlons de gratitude – ne vient pas naturellement à la plupart des

gens. Nous devons travailler volontairement afin d’augmenter

l’intensité, la durée et la fréquence des sentiments positifs et

gratifiants.

Aux fins du présent ouvrage, nous avons interrogé des dou-

zaines de personnes qui nous ont dévoilé le secret pour cultiver

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la gratitude dans nos vies. En plus des histoires stimulantes d’in-

dividus qui se concentrent sur une stratégie de la gratitude afin

de parvenir à une vie prospère, nous avons inclus des exercices

ici et là pour vous aider à démarrer ou tout simplement pour

vous rappeler de prendre le temps d’identifier les bienfaits de

votre vie.

À titre de guides dans ce que nous appelons une vie de grati-

tude, nous vous transportons dans le cœur et l’esprit de gens qui

ont tiré profit de la gratitude dans leurs vies. Certains y sont par-

venus à la suite d’un moment de découverte ; d’autres, après des

années de formation ; d’autres, enfin, par simple accident.

Nous espérons que ces histoires incroyables seront une source

d’inspiration. Parfois, tout ce qu’il faut, c’est une personne sage

pour ouvrir la voie. Nous pouvons acquérir beaucoup de sagesse

en écoutant les gens qui reviennent de loin. À coup sûr, ils nous

montrent à apprécier ce que nous tenons pour acquis.

Nous sommes reconnaissants envers ces gens qui nous ont fait

part de leurs histoires. Ils viennent de tous les milieux, avec des

histoires entièrement différentes à raconter ; pourtant, ils ont tous

trouvé un degré de joie et de paix dans leur vie.

Dans la Rome antique, Cicéron a dit : « La gratitude est non

seulement la plus grande des vertus, mais elle est la mère de toutes

les autres. » Ce n’est pas nouveau de prôner l’expression de la gra-

titude. Mais, dans ce vingt et unième siècle où la vitesse prédo-

mine, il est nécessaire de rappeler à nouveau qu’il faut entrer en

communication avec la vie bien avant que cette vie ne parvienne

à sa destination finale.

Avec reconnaissance,

Nina et Mary Beth

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CHAPITRE 1

La puissance du merci : être bien

Ne croyez pas être déloyal envers votre douleur en étant joyeux.

– Pir Vilayat Inayat Khan

Nous vivons dans une période à la fois progressiste et délicate où

la plupart des gens ignorent comment ils aborderont ce qui est

à l’horizon.

Cependant, la promesse de la nouveauté est à l’horizon ; c’est

donc l’occasion idéale de revoir comment nous envisageons notre

vie et l’esprit avec lequel nous ferons face aux cahots sur le chemin.

Nous avons découvert que, où que vous soyez, de tous les

outils nécessaires au combat contre la dépression, l’anxiété, le

négativisme ainsi que les maladies physiques ou affectives, la gra-

titude apparaît comme la méthode la plus efficace et la plus facile.

Tout comme pour maîtriser l’art d’écrire ou d’étudier comme élève

à l’école, nous avons besoin de nous exercer à exprimer notre gra-

titude envers la vie.

De plus en plus de nos jours, plusieurs parmi nous découvrent

la puissance salutaire de la gratitude. Ça nous permet de transfor-

mer des défis en occasions favorables. Les réseaux sociaux d’Inter-

net et les blogues bourdonnent autour du concept de gratitude

comme guérisseuse. L’humanité entière en vient à reconnaître qu’il

est impossible d’être à la fois reconnaissant et détestable (furieux,

triste ou découragé).

La gratitude favorise la guérison, l’harmonie, la paix et la joie.

Elle exhorte au pardon, à la patience et à la bonne volonté. C’est

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le chemin qui favorise l’occasion d’agir sur le bien dans nos vies.

La science soutient cette idée. Sonja Lyubomirsky, professeur de

psychologie de l’Université de la Californie, à Riverside, affirme

que nous devons faire de la gratitude un exercice quotidien qui, en

retour, apporte des propriétés guérisseuses dans nos vies.

D’autres experts en conviennent.

Ainsi, Robert Emmons, professeur de psychologie à l’Univer-

sité de la Californie, à Davis, nous dit que pratiquer la gratitude

c’est comme faire de l’exercice. Servez-vous-en et vous ne perdrez

jamais le tour, même dans des moments difficiles comme c’est le

cas pour beaucoup de gens ces temps-ci.

Lyubomirsky et Emmons tombent tous deux d’accord : ceux

qui arborent une expression de gratitude courent moins de risques

de contracter des problèmes de santé, y compris la dépression et

l’hypertension.

Pratiquer la gratitude de façon systématique change les gens

en modifiant les cerveaux qui sont « branchés sur le négativisme,

qui s’attardent aux lacunes et aux omissions, nous dit Emmons.

Lorsque vous manifestez un sentiment, vous l’amplifiez. Lorsque

vous exprimez de la colère, vous devenez plus colérique ; lorsque

vous exprimez de la gratitude, vous devenez plus reconnaissant. »

La gratitude : la clé pour se débarrasser de la dépendance

En disant merci, Timothy Miller a trouvé le chemin vers lui-même

et vers ce qui est le plus important dans sa vie.

La gratitude est la volonté de penser à tout ce qu’on a pour être heureux,

chaque jour, chaque minute, tout en évitant, lorsque c’est possible,

de croire qu’on a besoin ou qu’on mérite d’autres faveurs.

– Timothy Miller

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Souvent, le combat pour se débarrasser d’une dépendance produit le

chaos dans les vies de ceux qui nous entourent. Même si vous n’avez

jamais été touché par la dévastation d’un être cher en proie à la dépen-

dance à l’alcool, aux drogues illégales ou aux médicaments sur ordon-

nance, vous savez sans doute que les utilisateurs de substances remplacent

une dépendance par une autre. Ça peut être la nourriture, le magasi-

nage, le jeu ou une autre drogue. Après avoir combattu ses démons et

avoir vécu le traumatisme de la désintoxication, la clé pour aller de

l’avant réside dans les appuis et les aides – une nouvelle approche pour

prévenir la rechute et pour redémarrer une nouvelle vie de sobriété.

Dans l’histoire qui suit, Alan Kaufman, auteur de Jew Boy, biogra-

phie saluée par la critique, et du roman Matches, décrit sa descente aux

enfers et sa victoire sur l’alcoolisme. Kaufman, dont l’ouvrage The

Outlaw Bible of American Poetry a fait la une du New York Times

Book Review, et dont la poésie a contribué à l’émergence du mouvement

de poésie-performance « Spoken Word », nous décrit comment il s’est

tourné vers la gratitude pour trouver la voie de la guérison. En décou-

vrant ce qui lui était salutaire dans la vie, il s’est retrouvé lui-même en

se tenant loin de la dépendance.

Alan Kaufman avoue que, la plupart des matins, il ne saute pas du

lit avec joie. Au contraire, il a plutôt tendance à se réveiller grin-

cheux. En tant qu’alcoolique en rémission, il sait que plusieurs

alcooliques ont un penchant pour le négativisme et s’apitoient sur

leur sort. Ainsi donc, lorsqu’Alan se réveille, il doit faire un effort

conscient pour alléger et améliorer son humeur et repousser la

tristesse. Il met délibérément en œuvre une stratégie habituelle-

ment recommandée à ceux qui remontent la pente : il se concentre

sur ce qui est le plus salutaire dans sa vie.

Et cet outil indispensable, c’est de dire merci. « Si nous fréquen-

tons l’amertume, c’est mortel, dit-il. La gratitude est la bouée de

ma vie. »

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Aujourd’hui, même s’il ne saute pas du lit, il est au moins

reconnaissant de se lever en un seul morceau. Lorsqu’il s’est pré-

senté en désintoxication il y a près de 20 ans, ce romancier acclamé

et éditeur primé errait dans les rues.

Dans le Bronx où il a été élevé, Alan a vu deux amis chers et

trois cousins mourir de surdose d’héroïne. Et l’alcoolisme était

chose courante dans sa famille. Prêt à tout pour échapper à ce qui

semblait être son destin, il s’est inscrit au collège et s’est concentré

sur son rêve de devenir écrivain. Cependant, la boisson et l’écriture

étaient inséparables pour lui ; c’était une marque d’honneur que

de boire, et de boire en abondance. Malgré tout, Alan a réussi à

suivre le cours de création littéraire de l’Université Columbia, qui

a donné de nombreux auteurs très connus, et à occuper deux pos-

tes de cadre pour des organismes sans but lucratif.

Il se souvient de cette époque où il travaillait très fort et faisait

constamment la fête. Un jour, lors d’une fête de la faculté à

Columbia, Alan a rencontré une personne qui ne buvait pas. « Cet

individu sobre est venu vers moi et m’a dit qu’il avait entendu dire

que j’étais un bon écrivain, se rappelle Alan. J’étais complètement

ivre, mais je me souviens qu’il a pointé mon verre de whiskey et

m’a dit : “Cela t’en empêchera.” »

Alan a fait fi du messager. Il est plutôt tombé dans une spirale vers

le bas pendant cette période stressante de sa vie. Il publiait des maga-

zines, faisait des campagnes de financement pour des fondations et

vivait une incertitude effroyable à propos de la santé de sa fille.

« J’étais terrifié pour la première fois de ma vie, dit Alan. Le

stress de cette période a produit un éclatement. » Et il ajoute : « Je

ne pouvais m’arrêter. Je jurais de ne plus boire, mais je me retrou-

vais inconscient dans l’embrasure des portes à 4 heures du matin.

C’était comme si un ouragan m’avait balayé pendant trois mois. »

Il utilisait toutes sortes d’excuses pour s’en sortir. Ainsi,

lorsqu’il croisait un drogué en train de manger dans une benne à

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ordures, il se consolait en se disant : Au moins, je n’ai pas à aller

jusque-là. La semaine suivante, lorsqu’il se trouvait à faire de même,

il se disait : Au moins, je ne traîne pas dans les rues. Une semaine plus

tard, il se réveillait dans la rue, il pensait : Au moins, je ne suis pas

dans le caniveau.

Sa conjointe et sa fille l’ont quitté et ont déménagé hors du pays.

Il a perdu un premier emploi, puis le second. Ses chèques de chô-

mage épuisés, il n’avait plus d’endroit où crécher et dormait dans la

rue. Par contre, il ne cessait pas de se conforter. Je suis comme George

Orwell… Dans la dèche à Paris et à Londres*, se disait-il.

Puis, un jour, il donna un coup de fil un ami à qui il n’avait pas

parlé depuis l’université et lui déballa son histoire. Ce dernier

demanda à sa femme d’écouter la conversation ; elle dit à Alan de

sauter dans un taxi et de venir les joindre à leur maison de Brooklyn,

où ils l’attendraient sur le pas de la porte. « Cet ami était un scéna-

riste et sa femme, enceinte de cinq mois, était une alcoolique repen-

tie qui ne buvait plus depuis cinq ans, se rappelle Alan. Elle m’a

demandé : “As-tu déjà songé à la possibilité d’arrêter de boire ?” »

Cette seule question incita Alan à faire de l’introspection pour

la première fois de sa vie.

« Une partie de moi cherchait à tout perdre, dit-il. J’avais perdu

toutes mes illusions. Je n’étais plus un cadre dynamique, un parent,

un écrivain. Et, une fois mon identité dépouillée à l’os, je n’ai pas

aperçu une vérité très lumineuse, mais je me suis rendu compte

que je voulais me suicider. C’était un véritable tourment d’être

moi, et le médicament que j’utilisais pour être bien dans ma peau,

c’était l’alcool.

Il participa à sa première rencontre de désintoxication et la

lumière jaillit.

* Livre 1984.

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« Les gens avaient l’air heureux, ils avaient une apparence

saine », dit-il. Ils parlaient de la boisson comme je ne l’avais jamais

entendu auparavant. Ces gens avaient été des buveurs autodestruc-

teurs et ils avaient réalisé qu’ils ne pourraient plus vivre s’ils conti-

nuaient à boire. L’alcool avait été leur meilleur ami et ce meilleur

ami les avait trahis.

Après une semaine de rencontres remplies de frissons et d’hal-

lucinations, Alan a découvert la possibilité d’une transformation.

Il décida de déménager à San Francisco. Un ami lui prêta de l’ar-

gent, dont il se servit pour acheter un billet d’autobus Greyhound.

Il mit ses quelques possessions dans un sac à ordures et se dirigea

vers le terminus du centre-ville de Manhattan.

Un moment d’inspiration« J’étais appuyé contre une colonne et j’ai remarqué une femme

âgée d’environ 80 ans, appuyée contre une autre colonne et avec

un sac semblable au mien. Nous venions d’écraser nos mégots sur

le sol. Je me souviens avoir pensé que, même si j’étais un diplômé

d’une grande université, il n’y avait aucune différence entre elle et

moi. J’ai ressenti une immense poussée d’amour et un sentiment

de gratitude. J’étais parvenu au même niveau que le commun des

mortels et ça me libérait de plusieurs façons. C’était le début de ma

guérison. »

« Après cela, je poursuivis ma cure, ce qui m’a valu beaucoup

de cadeaux, y compris une vie à la mesure de ce que je suis », ajoute

Alan. Il a commencé à explorer des voies spirituelles et à trouver

des vérités dont il avait entendu parler pendant sa cure. Par exem-

ple, un vieux proverbe hassidique nous dit : « Vous devez être recon-

naissant pour tout ce qui vous arrive, même la douleur. » Ce

proverbe nous suggère que nous ne pouvons pas imaginer notre

voie vers une action juste, mais que nous pouvons diriger cette voie

vers une pensée juste. « Alors, si vous ne vous sentez pas prêt à faire

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un geste utile, mais que vous le faites quand même, vous ressentirez

de la gratitude à un certain moment », nous explique Alan.

Selon Alan, la plupart des gens pensent qu’il faut d’abord être

reconnaissant pour faire un geste utile, mais c’est souvent le

contraire. « Si vous agissez de manière ordonnée, vous passerez de

l’apitoiement sur votre sort à l’amour de l’humanité. La gratitude

est le chemin le plus court vers l’amour. »

La gratitude lui a sauvé la vie et il ne cesse de le répéter, deux

décennies plus tard.

Exercice de gratitudeAlan fait de la méditation quotidienne pour entrer en communi-

cation avec une puissance supérieure. Quand il s’y adonne, il se

demande qui a besoin d’une faveur. Il s’imagine intérieurement en

train d’envoyer une faveur à des gens pour les aider à relever leurs

défis.

La gratitude comme puissant guérisseur

Levez-vous à l’aube avec des ailes au cœur et dites merci pour une

autre journée d’amour.

– Khalil Gibran

Dan Reich vit pour grandir. Sans aucun doute, il a relevé des défis phy-

siques extrêmes, déterminé à surmonter ce que les médecins lui avaient

décrit comme une tumeur maligne au cerveau.

Au cours des sept dernières années, Dan a démontré une détermi-

nation positive, une grâce et une émotion qui ont infusé à sa démarche

dans la maladie de l’espoir et de la gratitude pour chaque journée de la

vie. Il croit que la puissance de la gratitude envers cet incroyable don de

la vie a sauvé la sienne.

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Dan nous rappelle combien il est important de s’occuper de sa vie

à la fois physique et affective et de découvrir ce pour quoi nous

devons être reconnaissants. En agissant de la sorte, nous faisons

éclore notre plein potentiel de guérison.

Les yeux fixes, la neurologue croisa le regard de Dan Reich, ne

laissant paraître aucune émotion en lui révélant qu’il avait six mois à

vivre. On venait de lui diagnostiquer une tumeur maligne du cerveau.

« Quelles sont mes chances de rétablissement complet ? »

demanda Dan.

« Je ne parlerais pas de rétablissement complet », répliqua la

médecin. C’est à ce moment que le reste de la vie de Dan com-

mença.

C’était il y a sept ans. Depuis son retour à la santé, il parle d’un

sentiment d’avoir vécu dans un état de grâce et d’avoir reçu le

cadeau d’une seconde chance de vie.

« Je me souviens d’avoir ressenti un calme inattendu après le

diagnostic et d’avoir accepté mon sort sans crainte, colère ou amer-

tume, rappelle Dan. Au moment où j’imaginais la fin, j’ai trouvé

du plaisir à des choses que je tenais pour acquis : une baignade

dans la piscine par une chaude journée, une promenade près de

China Camp Park, et j’ai commencé à ressentir une profonde gra-

titude pour chaque nouveau jour que j’avais le privilège de vivre. »

Dan a subi une opération en vue d’enlever la tumeur et il a dû

suivre plusieurs traitements. Il s’en est remis à des thérapies alter-

natives lorsque la tumeur est réapparue, mais il subissait toujours

des crises quotidiennes. On lui conseilla de voir un guérisseur

qigong, sorte d’art énergétique, installé près de chez lui dans Marin

County (Californie).

« La première fois que j’ai travaillé avec Donald Rubbo, j’ai subi

une crise, qui m’est apparue comme un signe positif, raconte Dan.

Il m’a enseigné la méditation quotidienne et des exercices de mou-

vements, et il m’a trouvé un monastère où je psalmodiais en tibé-

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tain pour mon bien-être. Le jour de chant, je devais libérer mon

esprit de pensées négatives, et je me tenais dans un endroit positif

toute la journée. Lorsque je m’endormais le soir, je ressentais une

sensation de frémissement agréable envahir tout mon corps. Cinq

jours après cette séance de chant, je n’avais plus de crises et je sen-

tais augmenter le niveau d’énergie. »

Dan était surtout reconnaissant de pouvoir célébrer son ving-

tième anniversaire de mariage avec Ellen, neuf mois après son dia-

gnostic. Il a commencé à faire de longues promenades, et il fut

bientôt en mesure de reprendre la course. Un test de dépistage du

cancer a montré que son corps combattait avec succès la tumeur,

et un test d’imagerie par résonance magnétique a fait voir que cette

tumeur rapetissait. Sa gratitude envers cette épreuve se muta en

une joie d’être de retour à la santé.

« Après six mois sans crises, j’étais à nouveau en mesure de

conduire ma voiture, et j’ai soudain ressenti une poussée de grati-

tude envers quelque chose que j’avais toujours tenu pour acquis,

dit-il. Le test suivant d’imagerie par résonance magnétique a

confirmé la stabilisation de la tumeur et les crises qui l’accompa-

gnaient étaient dorénavant chose du passé. Non seulement avais-je

eu très peu de temps à souffrir, mais j’avais la chance de jouir de

la même qualité de vie qu’avant le diagnostic, sauf que cette jouis-

sance était beaucoup plus profonde qu’auparavant. On m’avait

redonné ma vie avec, en prime, plus de cadeaux de gratitude et

d’occasions. »

Au cours des années qui suivirent, Dan a continué de manifes-

ter une profonde gratitude pour de nombreuses choses qu’il n’avait

pas eu le plaisir d’essayer : enregistrer un CD, participer à un mara-

thon au profit de la National Brain Tumor Foundation, assister à

la cérémonie de remise des diplômes de ses enfants, à son tren-

tième anniversaire de mariage célébré en Afrique et à toutes sortes

d’autres choses, même les plus petites.

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