Tableau de la Chapelle des Carmes de Vidigueira-Alentejo (Portugal): Pré- sentation de l'Enfant Jésus au Temple. La convergence oculaire du vieillard Siméon lorsqu'il prophétise est nette- ment visible: ses yeux sont révulsés et dirigés vers le milieu du front.

DOCTEUR FRANCIS LEFEBURE

EXPERIENCES INITIATIQUES

TOME I LA VOIE SENSORIELLE

(4 FIGURES, I HORS-TEXTE)

«OMNIUM LITTÉRAIRE» P A R I S 72 , AVENUE DES CHAMPS-ÉLYSÉES

DU MEME AUTEUR

LA VIE SUR LES ASTRES (Théorie mécaniste de la reproduction). — Ed. Le François.

L'EXPLOSION ATOMIQUE mise à la portée des enfants de 10 à 15 ans. — Ed. du Beffroi.

LA RESPIRATION RYTHMIQUE ET LA CONCENTRA. TION, thèse de médecine. — 2 édition complétée. — Ed. Aryana.

LES HOMOLOGIES ou LA LUMIERE SECRETE DE L'ASIE DEVANT LA SCIENCE MODERNE. — Ed. Aryana.

Articles dans la Revue « INITIATION ET SCIENCE » : « Le développement de la clairvoyance » (fasc. 17). «La concentration sur les chacras » (fasc. 18). « Le dédoublement, comment le provoquer » (fasc. 17). « Les preuves expérimentales des sciences occultes »

( fasc. 19-20).

Article dans la Revue « L'HEURE D'ETRE » (Septembre 1954) : « Le son cosmique ».

Le Docteur Lefebure collabore en outre à la Revue « Spiritualisme moderne », à Liège, ainsi qu'à de nom- breuses autres revues spiritualistes.

Tous droits réservés pour tous pays. Copyright by « Omnium Littéraire », Paris 1954.

Le présent ouvrage est divisé en trois volumes :

Tome I : La Voie sensorielle, Tome II : Visions et Dédoublements, Tome III : Résurrection du passé.

Les Croix formant les vignettes de la couverture et de la dernière page ont été découvertes à la chapelle des Car- mes de Vidigueira (Portugal), construite par la famille de Vasco de Gama. Ces Croix paraissent être des symboles de l'analogie du microcosme et du macrocosme. Elles se- ront étudiées dans le III volume.

INTRODUCTION

L'essor du Yoga

J'ai décidé de décrire et de rendre publiques certaines expériences psychiques que j'ai faites principalement de- puis ma rencontre avec mon Maître Arthème Galip.

J'ai fait certaines expériences avant cette période. Elles ne rentrent pas, sauf exception, dans le cadre de cette étude ; de même, en sont exclus certains états de cons- cience qui m'ont paru trop difficilement descriptibles.

EXTENSION DU YOGA EN OCCIDENT Mon récit n'est absolument en rien romancé. Je me

suis efforcé de présenter les choses aussi objectivement et simplement que possible, comme j'ai été habitué dans ma jeunesse à rédiger des observations de malades com- plexes. En celà, je pense être dans la ligne de la marche du temps : observer, décrire, étudier les états supra-nor- maux d'illumination et d'éveil dans le sommeil, les sou- venirs de vies passées, les béatitudes nées de la concen- tration, mais chercher à raisonner à leur sujet avec la lo-

gique et la précision qu'on réserve habituellement aux sciences naturelles. Voilà un des chemins principaux par lequel notre époque réalisera la synthèse entre l'Orient et l'Occident.

Pourquoi ai-je décidé la divulgation d'expériences si intimes et si étranges que beaucoup seront choqués de ces descriptions ? A un extrême, ceux qui en sont encore à la mode de 1900 en matière de conceptions philosophi- ques penseront que je délire ; à l'autre extrême, certains occultistes me reprocheront amèrement d'avoir divulgué des choses qui, normalement, doivent rester cachées.

Pour faire comprendre les motifs qui m'ont amené à décrire par le menu certaines de mes expériences supra- normales, je vais user d'une comparaison, imparfaite d'ailleurs, qui, cependant, met bien en relief l'importance de l'enjeu.

COINCIDENCES QUI ONT PERMIS LA DECOUVERTE DE LA RADIO-ACTIVITE

L'ère atomique, dont les bouleversements actuels ne forment que les prémices, s'est ouverte par un phéno- mène Imperceptible qui a résulté d'une double coïncidence extraordinaire : d'une part il a fallu que, absolument par hasard, fût oublié, dans un tiroir, un débris de minerai d'uranium posé sur une plaque photographique. Réflé- chissons combien étaient minimes, à l'époque, les chances d'une telle rencontre dans un tiroir : la photographie n'existait pas depuis tellement longtemps ; et le minerai d'uranium, n'ayant pas alors spécialement attiré l'atten- tion, ne se trouvait pas dans tant d'armoires et de tiroirs. Ainsi donc, cette première juxtaposition qui dura quelques mois aurait pu ne se produire que des dizaines, voire des centaines d'années plus tard. Cette première et extraordi- naire coïncidence a changé la marche du monde.

Mais, à elle seule, elle eût été sans conséquences : il a

fallu une deuxième coïncidence pour que naisse l'ère ato- mique. Par extraordinaire, un véritable savant se trou- vait là. Si une laborantine était passée avant lui, elle au- rait peut-être jeté le papier photographique parce qu'il était gâché, et la marche du monde eût été tout autre. Bec- querel ayant découvert un voile sur ce papier sensible vou- lut en rechercher la cause. Il se rendit auprès d'un collè- gue qui ne saisit pas l'importance de cette observation. Mais le vrai savant n'eut de cesse qu'il n'eût prouvé la radioactivité de certains minerais.

Dès ce fait acquis, il était désormais certain que l'on saurait un jour extraire l'élément radioactif du minerai, parce que, le monde savant étant alerté dans son ensem- ble, plusieurs s'attelleraient à ce travail. Si les Curie ne l'avaient fait, d'autres l'auraient réalisé à leur place, car il était logique que l'intelligence collective attribuât la plus haute importance et consacrât de multiples recher- ches à ces rayonnements spontanés de la matière.

Mais la marche du monde eût été tout autre si l'intel- ligence individuelle d'un homme n'avait su exploiter un hasard, s'il s'était contenté de jeter au panier une plaque voilée. Nul ne peut dire combien de siècles il aurait alors fallu pour parvenir à provoquer des explosions atomiques. Or cet exemple pourrait être appliqué à beaucoup de dé- couvertes fondamentales, mais aussi à toutes celles qui n'ont pas eu lieu parce que la coïncidence ne s'est pas trouvée. Cela prouve, comme le disait si justement Berg- son, que l'évolution de la science et, par conséquent, de l'histoire aurait pu être tout autre.

COINCIDENCES NECESSAIRES POUR LA NAISSANCE D'UN OCCULTISME SCIENTIFIQUE

Or, j'estime — et il faudra le recul du temps pour pou- voir porter un jugement sur cette affirmation — j'estime avoir bénéficié d'un hasard au moins aussi important que

celui dont le tiroir de Becquerel a été le théâtre. Mais je n'ai pas la prétention d'être un Becquerel, c'est pourquoi je sollicite des concours pour que l'on m'aide à l'exploiter. J'estime que ce hasard m'a fait rencontrer, à dix-huit ans, une des meilleures méthodes initiatiques : j'entends un ensemble de procédés susceptibles de provoquer la sépa- ration consciente du corps et de l'âme, la perception des mondes où l'homme se trouve après la mort, celle de la lumière, du son et du souffle qui inondent ces mondes ; d'obtenir des preuves objectives de ces phénomènes tels que manifestations du double à distance, lecture de pen- sées ou visions prophétiques. Enfin par une longue pra- tique, cette méthode permet de retrouver le fil de notre être éternel et d'acquérir des certitudes sur nos activités du- rant les existences précédentes.

PREUVES OBJECTIVES A LA PORTEE DE TOUS

On me répondra peut-être : « Tout cela n'est que ba- livernes ». J'affirme catégoriquement que pratiquer cette méthode environ trois heures par jour, pendant trois ans conduit, à coup sûr, à des preuves objectives absolument convaincantes et. de plus, à des états de conscience supra- normaux, dont on comprend alors qu'ils sont plus impor- tants que les preuves pour savants. Je comprends très bien que l'on ne me croie pas lorsque j'émets ces affirmations. Mais, soutenir le contraire sans avoir fait soi-même l'ex- périence, c'est faire preuve d'une absence totale d'esprit scientifique et même de l'impartialité la plus rudimentaire.

Certains répondent alors : « Faites-moi une expérience probante, et je pratiquerai votre méthode. Mais, ainsi posé, le problème reste insoluble. L'occultiste rétorque : « Faites-moi une rente, pour que je puisse passer ma vie à cet entraînement ; après quarante ans d'efforts, je serai un fleuve de miracles, et je pourrai vous en faire à vo- lonté ».

Mais jamais, sans doute, autant qu'actuellement, la vie matérielle n'a été aussi éloignée des conditions néces- saires à l'éclosion des phénomènes occultes. Car ils récla- ment avant tout de la paix, de la tranquillité, de la so- litude.

L'occultiste réplique encore : « Illusion de croire que la preuve convainct ; en remerciement de toutes les gué- risons qu'il avait faites, Jésus fut crucifié ! ».

Celui qui demande une preuve, si on la lui donne, en voudra une deuxième, puis encore et toujours une autre, car c'est sa tournure d'esprit. Mais même convaincu, il ne se donnera pas la peine d'entrer dans le sentier de l'expé- rience intérieure ; or cela seulement ferait de lui un « ruis- seau de miracles » qui en entraînerait d'autres dans son cours. Puis, celui qui a eu une preuve, qui même en a eu dix, s'il survient un échec, sortira souvent furieux, en claquant la porte.

L'occultiste règle sa conduite d'après cet exemple : des paysans connaissaient l'existence des pierres tombées du ciel bien avant les astronomes parce que, dans leurs champs, ils étaient dans de bonnes conditions pour les observer. Mais les savants, confortablement installés en- tre quatre murs et sous un toit, ne risquaient pas de re- cevoir ces pierres sur la figure. Ils ont longtemps nié leur existence.

Celui qui pratique une méthode initiatique adaptée à la vie moderne se place dans les conditions nécessaires pour observer de temps à autre un phénomène métapsy- chique. Mais dans les conditions de vie actuelle, de même qu'il ne peut faire tomber les étoiles filantes sous le nez du savant, de même, il ne peut provoquer, à coup sûr, une preuve d'apparence miraculeuse de la science surnaturelle.

Il y a pourtant une différence : si le paysan pouvait augmenter le nombre des aérolithes, toutes les mai- sons s'écrouleraient alors sous leur bombardement.

C'est pourquoi l'occultiste dit : « Ne vous retournez

pas pour celui qui veut d'abord la preuve, ne perdez pas pour lui un temps précieux. Mais aidez celui qui pratique, encouragez-le surtout, perfectionnez les méthodes afin que beaucoup entrent sur le sentier de la pratique quotidienne pour en tirer des bénéfices physiques, intellectuels et mo- raux d'abord, puis, des états de conscience supranor- maux... et dès que le nombre d'humains cheminant sur le sentier secret sera suffisant, le monde croulera sous les preuves.

Car si cet entraînement est salutaire pour l'ensemble des facultés de l'homme, le nombre s'accroîtra sans cesse de ceux qui travailleront à leur perfectionnement grâce à cette baguette magique. Un peu d'introspection suffit pour en saisir les extraordinaires et multiples effets. Ce nombre d'adeptes croissant régulièrement sera, à lui seul, un phénomène, un miracle étonnant qui attirera l'atten- tion du monde savant. Lorsqu'il verra que nombre de personnes équilibrées, instruites et actives s'adonnent à ces pratiques et leur attribuent un supplément d'énergie créatrice en tout domaine, alors, penaud et résigné, le scientifique sera contraint d'attaquer, par ses laboratoires et ses appareils, l'analyse des méthodes du Yoga et en par- ticulier de la nôtre. Tels doivent être nos rapports avec la science pure : c'est à elle de venir à nous, car Dieu est au centre du monde et ceux qui cheminent vers lui n'ont pas à retourner en arrière.

Toutefois, pour que vienne ce temps, il faut que la mé- thode soit applicable par tous les sujets intelligents, même par ceux que la fortune n'a pas favorisés et qui n'ont pu faire d'études scientifiques ; par tous ceux également dont les charges de famille et professionnelles monopolisent tout leur temps de telle sorte qu'ils n'en peuvent consacrer à la méditation. De plus, les sympathisants qui n'osent se lancer dans des exercices actifs et énergiques, comme ceux que nous avons donnés dans « Homologies », doivent avoir aussi une pâture à leur portée ; c'est pourquoi nous

avons voulu décrire, dans cet ouvrage, les expériences aux- quelles conduisent les exercices, en les racontant aussi simplement qu'un voyage. Mais nous avons aussi voulu faire précéder ce récit d'une sorte de méthode simplifiée, si accessible et naturelle que les plus timorés ne verront aucun obstacle à l'essayer.

Enfin, par des précisions et des éclaircissements sur la très vieille méthode du « japa continuel » nous met- tons au pied du mur ceux qui prétendent que, seul, le manque de temps les empêche de pratiquer. Car le japa continuel permet, même à l'homme d'affaires le plus oc- cupé comme à l'ouvrier le plus fatigué par un travail ma- nuel, de consacrer tout ou partie de sa journée à la re- cherche de la lumière divine.

Les adeptes de la méthode complète forment l'arma- ture du mouvement. Mais pour un seul d'entre eux, il y en aura, sans doute, des milliers de la méthode simplifiée. Et tous se mêleront à la vie du monde comme le levain à la pâte.

Certes, je ne prétends pas qu'après trois ans d'entraî- nement à raison de trois heures par jour, l'adepte de la méthode totale, lui-même, sera transformé en un « fleuve de miracles ». Mais certains adversaires, respectables parce qu'impartiaux, de l'occultisme, comme Marcel Bol et Jean Rostand, ont écrit qu'un seul fait métapsychique bien éta- bli suffirait à justifier qu'on consacrât sa vie à cette science. Or, je garantis qu'il viendra non pas un, mais plu- sieurs faits absolument convaincants dans la durée de pra- tique que je donne. Certes, ils ne viendront pas, au début, au jour et à l'heure exigés. De même que les météorites tombent sur la terre quand il plaît à Dieu, par le tru- chement de la gravitation ; de même que le poisson mord après une longue attente patiente du pêcheur ; de même les expériences métapsychiques surviennent d'une façon inattendue, imprévisible, mais certaine, chez ceux qui pratiquent régulièrement le Yoga, et plus spécialement

la méthode que j'ai reçue pour mission de divulguer et si possible de populariser. L'expérimentateur ayant provo- qué lui-même les preuves sera bien certain de n'avoir pas été victime d'une supercherie.

Trois mois après avoir commencé l'application de cette méthode, j'étais vu à distance par un de mes amis, en un lieu, où, en même temps, j'avais l'impression subjective d'être transporté en esprit.

On pourrait y voir l'effet d'un don personnel, ou la conséquence de la commotion psychique donnée par le maître. Mais, en 1942, un de mes amis, Roger Benammou, également après quelques mois de pratique, se projetait dans un lieu qu'il ne connaissait pas, en observait les dé- tails spécifiques et les vérifiait par la suite.

CROISSANCE DU MOUVEMENT EN PROGRESSION GEOMETRIQUE

Depuis la publication de la méthode dans « Homolo- gies » je reçois un nombre progressivement croissant de lettres de lecteurs qui, l'ayant appliquée correctement, ont obtenu des résultats analogues. Bien souvent, chaque adepte qui réussit une telle expérience nous amène plu- sieurs sympathisants, parmi lesquels se trouve souvent un nouveau pratiquant.

Même en tenant compte de la difficulté que rencontre toujours toute idée neuve à percer, il est certain mainte- nant que le nombre d'Adeptes croîtra ainsi en progres- sion géométrique. Et si, parmi ceux-ci, quelques-uns font des travaux qui mettent encore davantage la méthode à la portée de tous, la courbe de croissance pourra devenir rapidement exponentielle. La transformation complète, radicale, de notre civilisation sera quasi instantanée : la science et la religion auront été réunies par l'initiation, l'Occident et l'Orient communiant par la synthèse de la logique et de la contemplation.

Il est vrai que la comparaison avec l'uranium de Bec- querel n'est pas parfaitement exacte : il n'existait rien de connu au sujet de la radioactivité avant Becquerel. Par contre, les phénomènes initiatiques ont été signalés de tous temps dans l'histoire, qu'on y accordât ou non cré- dit. Mais ce que j'affirme — et ici, ce sont les occultistes qui pourraient se choquer de cette affirmation — c'est que j'ai eu la chance inouïe de rencontrer une des meilleures méthodes initiatiques qui soit divulguée à notre époque car à elle seule, elle suffit à donner un nombre infini de preuves pourvu que l'on persévère sur sa pratique. Je m'en suis assuré par de minutieuses comparaisons avec toutes les autres méthodes connues actuellement. Mes col- laborateurs et moi-même avons fait de très nombreux es- sais et je reçois un nombre croissant de témoignages at- testant ce fait. Il arrive même que quelques semaines de sa pratique suffisent à entraîner une conviction absolue basée sur des expériences subjectives et objectives.

Je ne doute pas que, dans l'avenir, des laboratoires soient consacrés un peu partout à l'étude des phénomènes initiatiques. On parviendra certainement alors à mettre au point des méthodes initiatiques qui seront plus par- faites que celle qui m'a été transmise. On réussira à con- naître les exercices les mieux adaptés à chaque but. Déjà maintenant nous commençons à soupçonner la direction que doivent prendre les recherches afin de découvrir des exercices bien plus rapidement probants. Mais, telle qu'elle est, la méthode que m'a transmise Arthème Galip est lar- gement suffisante pour faire éclater le monde, à sa ma- nière. Il ne s'agira pas, alors, de cette destruction totale dont nous sommes menacés, par les conséquences de la rencontre, dans un tiroir, d'un caillou et d'une plaque pho- tographique, mais de la destruction définitive du matéria- lisme, dans une explosion de lumière astrale qui prou- vera à tous, humbles ou savants, croyants ou mécréants, que l'autre monde est à la portée de nos mains et de notre

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