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Douleurs, 2005, 6, 2 110 ACTUALITÉS LES BRÈVES DE « DOULEURS » Brefs échos des congrès et des sociétés savantes, notes de lecture des revues spécialisées à l’usage des cliniciens, cette rubrique est ouverte à tous. La revue Douleurs encourage tous ses lecteurs à lui faire parvenir des informations brèves issues de leurs lectures, de leurs rencontres, de leurs expériences, de leurs travaux, de leurs voyages ou de leurs navi- gations sur le web, à l’adresse suivante : [email protected] Une référence bibliographique pour ceux qui souhaitent en savoir plus, un court commentaire critique seront bien- venus. Decompression and Transposition of the Pudendal Nerve in Pudendal Neuralgia: Randomized Controlled Trial and Long-Term Evaluation Roger R, Labat JJ, Bensignor M, Glemain P, Deschamps C, Raoul S, Hamel O. Eur Urol 2005:47:403-8. La névralgie pudendale est un syndrome canalaire. Cet article présente l’expérience diagnostique et thérapeutique pour 400 patients opérés souffrant de névralgie pudendale pris en charge par l’équipe pluridisciplinaire de Nantes depuis 1987. L’étude repose sur le suivi de deux groupes de patients opé- rés ou non et l’évaluation à 3 mois, 12 mois et 4 ans. Le diagnostique de névralgie pudendale repose sur un dia- gnostique clinique (type de douleur en fonction de la posi- tion, de la résistance aux antalgiques…) Cette étude inclus des patients douloureux depuis plus d’un an ayant des EVA supérieures à 7 sur 10 avec un bloc anesthésique positif (c’est à dire une réduction de la dou- leur temporaire après infiltration au niveau de l’épine scia- tique ou du canal d’Alcock). La procédure chirurgicale de libération canalaire et de transposition du nerf pudendal est décrite. À partir du suivi de juin 1994 à juillet 1997 de 181 patients en consultation multidisciplinaire, une étude prospective randomisée sur 32 patients a été réalisée montrant un inté- rêt certain pour la chirurgie dans un contexte de prise en charge multidisciplinaire avec une évaluation des thérapeu- tiques effectuées avant décision chirurgicale. Il en ressort l’intérêt d’une évaluation rigoureuse avant de proposer la chirurgie à des patients ayant un par- cours souvent difficile. Dans ce cas, la chirurgie de décompression est clairement un traitement à proposer en cas de résistance aux autres prises en charges. De plus cette étude incite à la plus grande prudence quant au diagnostic de douleur dite idiopathique ou psycholo- gique. Recommandations de l’association européenne d’urologie pour la prise en charge des douleurs pelviennes Fall M, Baranowski AP, Fowler CJ, Lepinard V, Malone-Lee JG, Messelink EJ, Oberpenning F, Osborne JL, Schumacher S. Eur Urol 2004;46:681-9. Recommandations effectuées par un groupe de travail euro- péen sur la base d’une revue de la littérature issue de Medline, dans le but d’améliorer le diagnostic, le traitement et le suivi des patients atteints de douleurs pelviennes chro- niques. Une abondante et utile révision de la taxonomie permet de faire la part des choses entre les différents syndromes en se servant d’une part des recommandations de l’ICS (interna- tionnal continence society) et d’autre part de la classifica- tion par « axes » proposée par l’IASP. Cette révision permet de faire émerger la notion de syn- drome douloureux pelvien. Concept plus large mais sou- vent plus exact, tant il est vrai que nombres de diagnostics de prostatodynies, cystites interstitielles et autres ne répondent pas aux critères respectifs qui les définissent. On peut espérer d’une meilleure approche nosologique, une meilleure compréhension, un traitement plus adapté et des comparaisons thérapeutiques plus fiables. Le cas de la prostatite chronique amicrobienne ou prostato- dynie est exemplaire. De physiopathologie exacte incon- nue, de diagnostic purement symptomatique (les examens complémentaires permettant d’éliminer d’autres étiolo- gies), rarement en relation avec une pathologie isolée de la prostate. Il lui est préféré le terme plus long mais moins directif de « prostatite chronique associée à un syndrome douloureux pelvien ». En ce qui concerne la cystite interstitielle dont il est rappelé les critères positifs et d’exclusions, l’accent est mis sur la multitude des hypothèses physiopathologiques. Sur le coût économique (100 millions de dollars par an aux USA). Là encore on retrouve la notion de complexité avec la fré- quence des pathologies associées à la cystite interstitielle :

Decompression and transposition of the pudendal nerve in pudendal neuralgia: randomized controlled trial and long-term evaluation

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Page 1: Decompression and transposition of the pudendal nerve in pudendal neuralgia: randomized controlled trial and long-term evaluation

Douleurs, 2005, 6, 2

110

A C T U A L I T É S L E S B R È V E S D E « D O U L E U R S »

Brefs échos des congrès et des sociétés savantes, notes de lecture des revues spécialisées à l’usage des cliniciens, cetterubrique est ouverte à tous. La revue Douleurs encourage tous ses lecteurs à lui faire parvenir des informations brèvesissues de leurs lectures, de leurs rencontres, de leurs expériences, de leurs travaux, de leurs voyages ou de leurs navi-gations sur le web, à l’adresse suivante :

[email protected]

Une référence bibliographique pour ceux qui souhaitent en savoir plus, un court commentaire critique seront bien-venus.

Decompression and Transposition of the Pudendal Nerve in Pudendal Neuralgia:Randomized Controlled Trial and Long-Term Evaluation

Roger R, Labat JJ, Bensignor M, Glemain P, Deschamps C, Raoul S,Hamel O. Eur Urol 2005:47:403-8.

La névralgie pudendale est un syndrome canalaire. Cet articleprésente l’expérience diagnostique et thérapeutique pour400 patients opérés souffrant de névralgie pudendale prisen charge par l’équipe pluridisciplinaire de Nantes depuis1987.

L’étude repose sur le suivi de deux groupes de patients opé-rés ou non et l’évaluation à 3 mois, 12 mois et 4 ans.

Le diagnostique de névralgie pudendale repose sur un dia-gnostique clinique (type de douleur en fonction de la posi-tion, de la résistance aux antalgiques…)

Cette étude inclus des patients douloureux depuis plusd’un an ayant des EVA supérieures à 7 sur 10 avec un blocanesthésique positif (c’est à dire une réduction de la dou-leur temporaire après infiltration au niveau de l’épine scia-tique ou du canal d’Alcock).

La procédure chirurgicale de libération canalaire et detransposition du nerf pudendal est décrite.

À partir du suivi de juin 1994 à juillet 1997 de 181 patientsen consultation multidisciplinaire, une étude prospectiverandomisée sur 32 patients a été réalisée montrant un inté-rêt certain pour la chirurgie dans un contexte de prise encharge multidisciplinaire avec une évaluation des thérapeu-tiques effectuées avant décision chirurgicale.

Il en ressort l’intérêt d’une évaluation rigoureuse avantde proposer la chirurgie à des patients ayant un par-cours souvent difficile. Dans ce cas, la chirurgie dedécompression est clairement un traitement à proposeren cas de résistance aux autres prises en charges. Deplus cette étude incite à la plus grande prudence quantau diagnostic de douleur dite idiopathique ou psycholo-gique.

Recommandations de l’association européenne d’urologie pour la prise en chargedes douleurs pelviennes

Fall M, Baranowski AP, Fowler CJ, Lepinard V, Malone-Lee JG,Messelink EJ, Oberpenning F, Osborne JL, Schumacher S. Eur Urol2004;46:681-9.

Recommandations effectuées par un groupe de travail euro-péen sur la base d’une revue de la littérature issue deMedline, dans le but d’améliorer le diagnostic, le traitementet le suivi des patients atteints de douleurs pelviennes chro-niques.

Une abondante et utile révision de la taxonomie permet defaire la part des choses entre les différents syndromes en seservant d’une part des recommandations de l’ICS (interna-tionnal continence society) et d’autre part de la classifica-tion par « axes » proposée par l’IASP.

Cette révision permet de faire émerger la notion de syn-drome douloureux pelvien. Concept plus large mais sou-vent plus exact, tant il est vrai que nombres de diagnosticsde prostatodynies, cystites interstitielles et autres nerépondent pas aux critères respectifs qui les définissent.

On peut espérer d’une meilleure approche nosologique,une meilleure compréhension, un traitement plus adapté etdes comparaisons thérapeutiques plus fiables.

Le cas de la prostatite chronique amicrobienne ou prostato-dynie est exemplaire. De physiopathologie exacte incon-nue, de diagnostic purement symptomatique (les examenscomplémentaires permettant d’éliminer d’autres étiolo-gies), rarement en relation avec une pathologie isolée de laprostate. Il lui est préféré le terme plus long mais moinsdirectif de « prostatite chronique associée à un syndromedouloureux pelvien ».

En ce qui concerne la cystite interstitielle dont il est rappeléles critères positifs et d’exclusions, l’accent est mis sur lamultitude des hypothèses physiopathologiques. Sur le coûtéconomique (100 millions de dollars par an aux USA). Làencore on retrouve la notion de complexité avec la fré-quence des pathologies associées à la cystite interstitielle :