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LES ÉCO PME - JEUDI 20 FÉVRIER 2014 PME 19 La CGEM procédera ce jeudi à la signature d'une convention avec l’ambassade des Pays-Bas au Maroc dans le cadre du programme Matra Sud pour le financement du lancement du projet de l’Observatoire marocain de la TPME. p.22-23 La TPME aura enfin son Observatoire DÉCRYPTAGE Les Reco’ de l’UMA p.21 INTERVIEW Boualem M’rakech, président de la Confédération algérienne du patronat et expert aux Nations Unies p.24 MANAGEMENT & RH L’e-commerce est mieux réglementé... p.25

DÉCRYPTAGE La TPME aura p.21 enfin son Boualem … · pour le financement des PME du Maroc, de la part de la banque allemande, KfW. LES ÉCO PME - JEUDI 20 FÉVRIER 2014 Décryptage

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LES ÉCO PME - JEUDI 20 FÉVRIER 2014

PME

19

● La CGEM procédera ce jeudi à la signature d'une conventionavec l’ambassade des Pays-Bas au Maroc dans le cadre duprogramme Matra Sud pour le financement du lancement duprojet de l’Observatoire marocain de la TPME. p.22-23

La TPME auraenfin sonObservatoire

DÉCRYPTAGE

Les Reco’ de l’UMA p.21

INTERVIEW

Boualem M’rakech, présidentde la Confédération algériennedu patronat et expertaux Nations Unies p.24

MANAGEMENT & RH

L’e-commerce est mieuxréglementé... p.25

Page 2: DÉCRYPTAGE La TPME aura p.21 enfin son Boualem … · pour le financement des PME du Maroc, de la part de la banque allemande, KfW. LES ÉCO PME - JEUDI 20 FÉVRIER 2014 Décryptage

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Actualité

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«Le patronat n’atten-dra pas le déblo-cage des relationspolitiques entre

certains pays du Maghreb pouragir». C’est ce que nombre depatrons se sont accordés à direlors du 3e Forum des entrepre-neurs maghrébins qui s’est tenuen début de semaine à Marra-kech. La mobilisation des diffé-rents patronats des pays mem-bres de l’UMA laisse entendreune volonté de «collaborer»…économiquement. Ce rappro-chement est d’ordre écono-mique et reste pour beaucouptributaire d’une volonté poli-tique. Le rêve d'une monnaiecommune, de l’ouverture desfrontières, d'une coopération fi-nancière sont avant tout desdécisions politiques qui ne peu-vent être prises que par les po-litiques. C’est sur ce point quedevra être évalué la force depersuasion et de propositiondes différents patronats surleurs hommes politiques. Laconstruction d’une union éco-nomique d’un Maghreb arabepeut être assimilée à une partiede carte où le joker gagnant setrouve être les pouvoirs publicsdes pays membres. Force estde constater qu’une union éco-nomique reste tributaire desdécisions des hautes sphèrespolitiques. Une approche enconcertation est plus que né-cessaire. Celle-ci devra s’effec-tuer sur un plan national dansles pays membres respectifsavant même d’adopter une ap-proche globale, qui risqueraitbien de cantonner ces initia-tives patronales louables, maisdifficilement «concrétisables»pour demeurer des vœuxpieux. ●

Vœux pieux

Houda [email protected]

BILLETUn financement allemand pourles PME marocainesFinéa, filiale de la CDG, vient d’annoncer l’acquisition d’un finance-ment de 200 millions d'euros dédié aux petites et moyennes en-treprises (PME) du Maroc. Le contrat de financement a été actécette semaine en présence d'Anass Houir Alami, directeur généralde la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), d'Ulrich Schröder, pré-sident du directoire de la banque allemande KfW, et de Saïd Laftit,secrétaire général de la CDG. Cette convention s’inscrit dans lecadre de l’accord de partenariat établi entre la CDG et la KFW, pre-mière banque allemande de développement, le tout dans le cadredu mémorandum d’entente signé entre les deux institutions da-tant de mai 2013, explique t-on auprès de la CDG. Il est à préciserque ce financement, assorti de la garantie de la CDG, devra appor-ter des ressources financières supplémentaires à la place bancairesuivant un référentiel bien défini et des conditions dites «avanta-geuses» afin de soutenir l’accès des PME au financement de leursinvestissements et trésorerie.

Réunion des affaires sousl’égide de la BERDLa BERD organise un forum annuel «Réunion des affaires», qui auralieu le mercredi 14 et jeudi 15 mai 2014 à Varsovie (Pologne). Cetévènement sera placé sur le thème de l’évolution de l'économie etsera l’occasion de réunir les experts économiques, afin d'examinerles perspectives de la région de la BERD, du Maroc à la Mongolie.La conférence sera également l'occasion de rencontrer les princi-paux décideurs, des experts et des représentants d'entreprises dela région de la BERD et au-delà. Les orateurs confirmés à ce stadecomprennent notamment le Premier ministre polonais DonaldTusk et le commissaire européen Štefan Füle. Les prévisions éco-nomiques pour la région seront également présentées.

Top chrono pour le Golf FoodLe salon annuel et international de l’agro-industrie se tiendra au World Trade Center de Dubaï,du 23 au 27 février 2014. L’évènement comptera un certain nombre de compétitions clés del'industrie récompensant le talent, l'innovation et le leadership du secteur . Il s'agit notammentde l' Emirates International Salon Culinaire 2014 - un concours annuel approuvé par l'EmiratesCulinary Guild et l'Association mondiale des sociétés de chefs cuisiniers, une galerie de l'in-novation soulignant les principaux produits F & B qui lui ont valu lr GULFOOD Awards, et lespectacle du Barista Bonanza, en partenariat avec le Spécialité Coffee Association of Europe).1.500 chefs professionnels participent dans 25 catégories avec plus de 1.600 membres dans70 pays, qui opèrent par le biais des sections locales dans 35 pays différents.

Et de deux pour la CDG ! La Caisse de dépôt et de gestion poursuit sa mobili-sation en faveur des PME. Avec l’appui financier alle-mand (cité ci-dessus), la CDG et l’Instituto de CréditoOficial signent aussi un accord-cadre de coopéra-tion en marge de la réunion du Club des investis-seurs de long terme (LTIC), un accord-cadre de coo-pération entre les deux institutions. «Ce partenariatmet en place un cadre de collaboration entre lesdeux institutions dans le domaines du financement,du co-financement et de garantie de projets d’inves-tissements communs, notamment pour les PME-PMIet pour les projets d’infrastructure». Il s’agit égale-ment d’opérer un échange permanent d’informa-tions et d’expertise entre les deux institutions. À tra-vers ce partenariat, la CDG et l’ICO, institutionfinancière espagnole rattachée au ministère del'Économie et de la compétitivité fondée en 1971,s’engagent à promouvoir les activités économiquesà même de contribuer au renforcement des rela-tions économiques entre le Maroc et l’Espagne.

200 millionsd’euros,c'est le financement que vientd'acquérir Finéa, filiale CDG,pour le financement des PME duMaroc, de la part de la banqueallemande, KfW.

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Décryptage21

notent la nécessite d’adopter unetoute nouvelle gouvernance, qui fe-rait émerger des zones logistiquesintégrées. À titre indicatif, il n’existeà ce jour aucune liaison entre leport de Tanger-Med et la Libye. Lesdifférents intervenants citent à cetitre l’exemple allemand, qui s’estbasé sur le renforcement de laforce industrielle allemande, par lamaîtrise de la logistique, tout en ti-rant profit des conventions interna-

tionales. C’est sur ce point que laprincipale recommandation aconvergé. Selon les experts inter-nationaux présents : «Les pays duMaghreb n’appliquent pas ou n’uti-lisent pas les instruments règle-mentaires internationaux. Plus en-core, une annonce a été faite,donnant plus de visibilité surd’éventuelles réformes des circuitslogistiques. Le projet novateur de lacréation d’autoroutes intra-maghré-

Le tomber de rideau sur le3e forum des entrepre-neurs maghrébins aurapermis de dresser les prio-

rités d’une construction écono-mique maghrébine au service del’investissement des entreprisesdans les différents pays membresde l’UMA. En disséquant les diffé-rents volets sur lesquels un travailconsidérable devra être fait, les par-ticipants à la manifestation notentla nécessité de revoir ou plutôt derelancer le processus déjà entaméde l’intégration financière maghré-bine. «Le rêve de voir s’établir l’UMAà tous les niveaux est louable. Ce-pendant, l’intervention desbanques et du secteur privé est uneforce qui a des limites, ce qui se ma-nifeste par les différents blocagesque connaît aujourd’hui l’intégrationfinancière dans la région», note ElHadi Chaibinou, directeur généraldu GPBM. Cette limite, les profes-sionnels de la finance la matériali-sent par la difficulté de délivranced’agréments dans les différentspays du Maghreb, en l’absenced’harmonisation des règlementa-tions bancaires. Plus encore, lesblocages s’étendent à la logistique.Ce canard boiteux des échangesintra-maghrébins a été analysé parles professionnels du secteur, qui

bines devrait être discuté en octo-bre prochain et devrait débouchersur une version améliorée et plus«soft» du projet. Tout ceci devraprendre en ligne de compte la né-cessite d’utiliser les instruments in-ternationaux existants, sans vouloirà tout prix créer dans un premiertemps une règlementation propreà la région. Dans une suite logiqueet en parlant de règlementation,celle relative aux contrôles doua-niers a également fait l’objet de mul-tiples réflexions. Les opérateurs al-gériens notent de ce fait que «ladouane algérienne est une institu-tion en perte de vitesse, ceci sanscompter le fait que de nombreuxaccords sont vidés de leur subs-tance». Il s’agit logiquement de re-voir le système de listes négativesqui rend inapplicables certains ac-cords, ceci en envisageant égale-ment une harmonisation du modede délivrance des certificats d’ori-gine. Enfin, pour assurer une coo-pération effective entre opérateursmaghrébins, les différentes écono-mies devront s’attarder sur un voletsocio-économique stratégique, àsavoir le marché de l’emploi. La si-tuation commune dans laquelle setrouvent les différents pays a orientéle débat sur les différents pro-blèmes de formation et de mobilitédes travailleurs. Les recommanda-tion convergent donc vers la néces-sité d’harmoniser les compétencesdans le cadre d’une approche sec-torielle et régionale, notammentdans les secteurs du BTP ou encoredu tourisme. Ce sont là autant decomplémentarités qui jouent en fa-veur d’une harmonisation deséchanges intra-maghrébins, que lanouvelle feuille de route devra pren-dre en ligne de compte. ●

Les Reco’ de l’UMA● En disséquant les différents volets sur lesquels un travail considérable devraêtre fait, les participants au 3e Forum des entrepreneurs maghrébins ont notéla nécessité de revoir ou plutôt de relancer certains processus qui présententun blocage total. Parmi les principaux volets discutés, on compte l'intégrationfinancière, la logistique, la convergence douanière ou encore les ressourceshumaines.

●●●

Les différentesanalyses lais-sent entendreune complé-mentarité quidevra êtrerenforcée parune harmonisa-tion des règle-mentations etdes normes.

● Le 3e forum des entrepreneurs maghrébins, qui a baissé ses rideaux mardi dernier àMarrakech, aura permis de dresser les priorités d’une construction économique maghrébineau service de l’investissement des entreprises dans les différents pays membres de l’UMA.

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L’analyse de la semaine

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vés pour défendre les besoinsréels de ce tissu entrepreneurialafin d’en garantir le développe-ment dans les meilleures condi-tions. Plus encore, il s’inscritdans le cadre d’une stratégie na-tionale de la TPE au cœur denombreuses stratégies institu-tionnelles.

Le réveil du patronatLa Confédération générale desentreprises marocaines (CGEM)a longtemps été pointée dudoigt par les TPE qui lui repro-chait la centralisation de ses ac-tions au profit des grandesstructures du tissu économique.Ces dernières années, cette der-nière tente de rompre aveccette idée reçue en prenant«l’engagement de mobiliser sesgroupes de travail, ses fédéra-tions et ses commissions au ser-vice du développement de laTPME». C’est dans ce sens quece nouvel observatoire devraservir d’indicateur à même depermettre aux TPE d’avoir unmeilleur accès aux marchés ou

Le compte à rebours acommencé pour l’Obser-vatoire national desTPME. Sa date de lance-

ment a été clairement annon-cée pour le courant de cetteannée avec la signature d’uncertain nombre d’accords visantà assurer son financement.Cette instance aura pour mis-sion de «centraliser toutes lesdonnées et information ayant at-trait à l’environnement des TPM,aussi bien sur le plan nationalque régional». Plus encore, l’Ob-servatoire devra remplir unefonction centrale revendiquéedepuis quelques années déjàpar le tissu entrepreneurial, à sa-voir l’établissement d’indica-teurs quantitatifs et qualitatifssur les conditions d’accès au fi-nancement de ces structures. Ildevra également donner des in-formations bien précises sur lesdifférents impacts des méca-nismes d’accompagnement dela TPME. Tout ceci a pour viséede mobiliser un certain nombred’acteurs institutionnels et pri-

encore d’accéder au finance-ment. À travers cette prise enmain des problématiques despetites structures, le patronatsouligne : «Les liens multiplesavec la PME et la grande entre-prise que présente la TPE en tantque maillage qui permet de den-sifier le tissu économique et d'as-surer sa flexibilité et son immu-nité». Reste à élucider laquestion de l’informel qui s’invitepresque systématiquementdans les débats. La réalité faitqu’aujourd’hui un grand nombrede TPE marocaines évoluentdans le secteur informel et nesont donc pas répertoriées. Ils’agit là d’un des principauxpoints de blocage que devrarencontrer cet observatoire à sacréation. Il s'agira d'ajouter à sesmissions la détection des trèspetites entreprises informellesafin que ce dernier puisse être àmême de trouver, avec la parti-cipation des principales institu-tions et associations qui le com-posent, une solution tangible àcette donnée, laquelle fait dés-ormais partie intégrante du pay-sage économique national.C’est aussi dans ce sens que l’or-ganisation du travail de cettestructure, à travers sa dimensionrégionale, permettra de réaliserun travail de fond dans chaquerégion via la «mise en place desstructures d'intervention dé-diées à la TPE, dotées de res-sources financières adéquates,de compétences professionnali-sées et orientées performanceet résultats pour développer laconfiance chez la TPE, servir sesintérêts et susciter son adhé-sion», explique-t-on auprès de laCGEM. De quoi tracer les pré-mices d’une action concrètepour le développement de cetissu entrepreneurial stratégiquepour l’économie nationale. ●

● La CGEM procédera aujourd'hui jeudi à la signature d'une convention avec l’ambassade des Pays-Bas au Maroc dans le cadre du programme Matra Sud pourle financement du lancement du projet de l’Observatoire marocain de la TPME.

La TPME aura enfinson Observatoire

● L’Observatoire est une bonne nouvelle pour les TPE qui ont toujours reproché à la CGEM deles négliger.

●●●

La résolution dela question del’informel seraau centre despréoccupa-tions. En effet,un grand nombre de TPEévoluent dansce secteur et ne sont pasrépertoriées.

Saad Hamoumi, président de la CommissionPME à la CGEM

Q/R

Les ÉCO : Quels sont les enjeuxde l’Observatoire de la TPME ?Sâad Hamoumi : Les enjeux del'Observatoire marocain de laTPME sont comme suit : il doitcontribuer à produire des informa-tions macro-économiques et desétudes sectorielles et généralespartagées et validées par tous lesorganismes publics et privés maro-cains. Les données statistiques re-latives à l'activité économique auMaroc devront y figurer de façonfiable, être actualisées et exhaus-tives. Il aura aussi un rôle centralisa-teur de véhicule de l'information.

Quel est aujourd'hui l'étatd'avancement de sa mise enplace, ce dernier étant prévupour début 2014 ?Un premier travail a permis dedresser une cartographie de l'exis-tant avec les forces et faiblessesconcernant la disponibilité de l'in-formation économique et sa fiabi-lité. Ce travail a été réalisé grâce àun partenariat public-privé pilotépar un cabinet de conseils inter-national spécialisé dans les obser-vatoires économiques.

Comment se déclinera-t-il et quelles seront ses prérogatives ?L'Observatoire sera lancé en 2014et commencera avant la fin decette année à produire des livra-bles qui donneront une informa-tion sur l'activité économique auMaroc. Nous allons bien entenduavec l'aide de tous les partenairespublics et privés privilégier le dé-veloppement économique régio-nal et en suivre l'accomplissement.La TPE sera au centre de nospréoccupations et tous les acteurséconomiques seront mis à contri-bution afin de réussir ensemblecet important projet structurantpour notre économie. ●

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L’analyse de la semaine23

● C’est la question que de nombreux chefs d'entreprises se posent aujourd’hui.La nouvelle de la mise en place de l’Observatoire national de la TPME est en soiun signal fort adressé à ce tissu entrepreneurial qui a besoin d'actions de soutienconcrètes. Les observations de l’institution permettront de sonder les besoins,de les qualifier et quantifier. Reste à savoir comment seront résolus lesdysfonctionnements à terme.

Des missions illimitées ?

ment formés, ce qui plombe leschances de ces structures defaire preuve d’innovation, sansoublier la persistante probléma-tique du financement sur laquelledevra plancher l’observatoire enraison de sa constitution.

Le sigle TPME joint généra-lement -et presque natu-rellement- la TPE et la PME.En lançant un Observa-

toire national de la TPME, la ré-flexion s’est inscrite dans cette in-tention de traiter les difficultés dela PME et de la TPE de la mêmemanière. Cependant, il faut rap-peler que les TPE sont difficile-ment quantifiables. Au-delà desavancées réalisées, l’OCDE, dansson rapport évaluant les poli-tiques de soutien du tissu desTPME au Maroc publié l’été der-nier, avait noté que ces structuressouffraient encore de certainsdysfonctionnements, à commen-cer par «le manque de donnéespour identifier le nombre desstructures actives». Les donnéesdisponibles à ce jour sont datéesde 2003, d’où la mise en œuvred’un Observatoire des PME. Resteaujourd’hui à savoir comments’articulera, concrètement, ce tra-vail de suivi et de sondage au re-gard de la forte présence,comme souligné précédem-ment, de l’informel et des micro-entreprises dans cette catégoried’unités de production. Cette ca-tégorie compte également unedomination de travailleurs faible-

Les banques au cœur de «l’observation»Les institution financières serontobservatrices dans le cadre del’Observatoire national de laTPME, mais également observéespar ce même tissu entrepreneu-

rial. Les attentes de ce dernier enmatière de financement se fontde plus en plus pressantes, et lesdifférents programmes de sou-tien de l'État ne sont pas, à ce jour,à même de répondre à tous lesbesoins en financement desTPME. Les banques manquentaujourd’hui de liquidité, mais laquestion est de savoir jusqu’où lerôle de cet observatoire permettrad’améliorer les conditions et lespossibilités de financement de ce

tissu économique. La présencedu GPBM laisse entendre unecontribution active dans le travaild’évaluation et de suivi qui sera ef-fectué, sans pour autant donnerde visibilité sur les actionsconcrètes qui seront menées.Dans cette même logique, la miseen place d’un observatoire pourdéterminer des indicateurs précisde la situation des TPME est en soiune première solution aux mauxde ce tissu, mais nombre d’entre-prises interrogées restent dansl’attente d’avoir plus de détails surle fonctionnement concret decette nouvelle institution, ainsique sur sa marge de manœuvre,pour solutionner les dysfonction-nements, jusque-là criants. ●

Financement,formation, fiscalité...l’Observatoire devraêtre un outild’accompagnementefficace.

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Interview

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Les ÉCO : Sur quels secteursle Maroc et l’Algérie peuventcollaborer ? Boualem M'rakech : L’éventaildes secteurs est très large. Il y a4 ans et c’est toujours valable au-jourd’hui, nous avons adoptéune approche sectorielle pour ci-bler avec nos entreprises ce quenous voulions faire. Dans l’agroa-limentaire, il y a énormémentd’opportunités de collaborationentre le Maroc et l’Algérie. Le pa-tronat algérien a commanditétoute une équipe qui a identifiéles secteurs porteurs dans uneapproche ciblée. Cette étudenous a permis de voir qu’il y avaitde nombreuses complémentari-tés sectorielles, contrairement àl’Europe où nous assistons à uneconcurrence acharnée. Au-jourd’hui, il y a une nouvelle di-mension. Chacun des pays denotre région a besoin de l’autre.Les alliances peuvent se faire àpartir des intérêts communs. Ilsuffit que nous nous mettions àtable et que nous identifiions lesopérations à réaliser. Nous avonspris 3 ans de retard dans notrerégion à cause des évènementsqui se sont déroulés.

N’y a-t-il pas des obstaclesd’ordre réglementaire quifreinent aujourd’hui les in-vestissements des entre-prises dans les deux pays ?

rope où des pays étaient mêmeen conflits armés. Nous nesommes pas dans un conflitarmé. Nous sommes dans unesituation malheureuse et réelle,mais les opérateurs n’ont pas àsubir une telle situation.

Y aura-t-il des accordsconcrets qui pourraient êtresignés entre les patronatsalgérien et marocain pourfaciliter les échanges écono-miques et commerciaux ? Nous allons commencer dans uncadre probablement régional,mais aujourd’hui certains opéra-teurs marocains prennent déjà lesdevants. Des PME marocaines ontdéjà, à l’occasion de ce forum,calé des rendez-vous à Alger la se-maine prochaine pour concluredes marchés, notamment dansl’immobilier. J’ai eu connaissanced’au moins 6 ou 7 conclusionsd’options d’accords. Ce qui est ensoit très encourageant. ●

Vous savez comment réagi unopérateur qui a principalementbesoin d’un retour sur investisse-ment. Partant de là, nous avonstrouvé qu’il existe ce que l’on ap-pelle une zone de libre échangearabe. Dans ce cadre, chaquepays a envoyé une liste négative,mais le traité existe. Le vrai pro-blème est de savoir répondre auxquestions suivantes : Que de-vient notre sous-région ? Com-ment peut-elle faire mieux queça? Comment faire une priorisa-tion au sein de cette sous-région?Dans le cas précis du marché al-gérien, il faut savoir que c’est leterrain le plus vierge dans le sensoù il est le plus adapté pour créerun véritable élan de partage. L’Al-gérie est un pays à construiredans une situation favorable surle plan financier et qui, malgré les500 MMUSD engagés, n’a pas puavec le système économiquemondial dégager un tissu indus-triel approprié. Les pouvoirs pu-

blics ont estimé qu’il fallait revoirla donne. L’absence de tissu in-dustriel en Algérie chiffe l’impor-tation à 60 MMUSD par an, c’esténorme. C’est tout l’enjeu au seinde l’UMA.

Notre patronat tente dans undialogue avec le gouverne-ment de débloquer certainsaspects qui freinent l’inves-tissement des opérateursdans les pays du Maghreb.Qu’est-ce que le vôtre fait deson côté pour mettre fin à ceclivage ? Laissons les politiques faire de lapolitique. Pourquoi devons-nousattendre que la frontière terrestresoit ouverte pour échanger. Sa-chant que le flux se fait par lavoie maritime. Soyons réalistes. Ily a un fait indéniable, qui n’estpas éternel donc créons ensem-ble ce qui peut être créé à courtterme. Ces regroupements sesont fait ailleurs, comme en Eu-

«Créons ce qui peut êtrecréé à court terme»

BOUALEMM’RAKECHPrésident de la Confédération algériennedu patronat et expert aux Nations Unies

● À l’occasion du forum des entrepreneurs maghrébins, des PMEmarocaines ont calé des rendez-vous à Alger la semaine prochainepour décrocher des contrats, notamment dans l’immobilier. Pourdire que les opérateurs économiques n'ont pas à subir les effetsdes conflits politiques.

Le Maroc, premier client arabe de l’Algérie

Les dernières statistiques algériennes placent le Maroc en tête de liste des clients arabes de l’Algérie. Selon le cen-tre national de l'informatique des statistiques des douanes algérien(CNIS), le Maroc reste en effet le premier clientarabe de l’Algérie, absorbant 1,07 milliard de dollars des ventes algériennes à l’étranger, suivi de la Tunisie avec 1milliard de dollars, l’Égypte (876,51 millions de dollars), de l’Irak (78,32 millions de dollars) et de la Mauritanie (61,07millions de dollars). Du côté des fournisseurs, la première place revient à l’Arabie saoudite qui a expédié vers l’Al-gérie, en 2012, des marchandises d’une valeur de près de 467,2 millions de dollars, suivie de la Tunisie (407,75 mil-lions de dollars), de l’Égypte (380,56 millions de dollars) et loin derrière le Maroc avec 281,77 millions de dollars.

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Management & RH25

L’e-commerce estmieux réglementé...● L’activité du e-commerce est désormais mieuxencadrée par tout un arsenal juridique. Ce qui motiveles utilisateurs.

● L’élan qu’a pris le secteur du e-commerceau Maroc a été accompagné par la floraisonde nouveaux métiers.

L e problème de laconfiance des Marocainsen l'e-Commerce neconcerne pas seulement

leur réticence quant à l’accom-plissement de la transaction ou laqualité des produits, mais il tientaussi au volet juridique. En effet,plusieurs études effectuées ontattribué le manque de confiancedes consommateurs marocainsdans les achats sur internet aucadre juridique jugé «risqué» ou«incomplet». Toutefois, ces avisdemeurent partagés. Parmi lesopérateurs du secteur, certainsestiment que le cadre juridiquesur lequel s’adossent jusqu’à pré-sent les transactions du e-Com-merce est très adapté. C’est lecas, par exemple, de MatthieuMalan, le directeur général de (li-vremoi.ma), qui soutient qu’en lamatière, «le Code du commerceest déjà très complet et clair». Cetavis est néanmoins nuancé parcelui de Ken Azran, le patron de(shoppeos.ma), lequel admet quecertains points restent encore àdéfinir, mais que «Nous avonsdéjà avancé par rapport aux an-nées précédentes et nous nousaméliorons progressivement». Leplus important pour nous, sou-tient Azran, est la protection duconsommateur, qui est couvertde manière globale au niveau duCode de commerce. Un avis re-

joint d’ailleurs par la fondatrice de(freya.ma), Ihsane Himmi, quiajoute que «nous faisonsconfiance au législateur pour ac-croître la confiance des consom-mateurs dans le système et clari-fier les obligations desopérateurs». Pour autant, et endépit de quelques lacunes àcombler en matière de sécurisa-tion des paiements par cartesbancaires, cela ne serait plusqu’une question de temps à encroire les professionnels,puisqu’un travail est mené entreles opérateurs et le Centre moné-tique interbancaire en vue d’amé-liorer le cadre juridique lié à cevolet. Au niveau du ministère detutelle, le satisfecit est bien réel.«Nous pensons que le Maroc estdevenu le pays le plus mûr au seinde la région dans ce domaine etceci dans la perspective de figurerparmi les pays développés àl’échelle internationale», souligneainsi Badr Boubker, le directeur del’économie numérique. Plusieursefforts ont en effet été fournis enmatière de renforcement de l’ar-senal législatif encadrant le com-merce électronique, et ceci enligne avec les orientations géné-rales de la stratégie Maroc Nume-ric, du Code du Commerce etdes lois consacrant la protectiondu consommateur et la protec-tion des données personnelles.●

Responsable web marketing Mission : Décliner la stratégiemarketing/communication del’entreprise ou du client sur lesnouveaux médias via l’ensembledes leviers e-marketing (SEO,SEM, partenariats, e-CRM, affilia-tion, co-registration, emailing,display, etc.)

Responsable fidélisation/MDMission : Mettre en place des pro-grammes de relation avec lesclients et plus largement avecl’internaute via un dispositif de re-crutement et de fidélisation

Traffic ManagerMission : Assurer la programma-tion, la gestion et l’optimisation descampagnes publicitaires onlineauprès des régies web, agencesmédia et agences d’affiliation.

Community ManagerMission : développer et gérer lacommunauté ou les communau-tés des internautes en relation avecla marque de l’entreprise ou duclient sur les plateformes sociales(facebook, twitter, viadeo, etc.)

Concepteur rédacteurMission : Assurer la création deconcepts et messages publici-taires pour les campagnes web-marketing des annonceurs.

Consultant ergonomeMission : Concevoir desconcepts ergonomiques et desinterfaces web répondant auxbesoins de la cible, du client etdes exigences d’usabilité.

Consultant éditorialMission : Mettre en place desstratégies éditoriales et accom-pagner les annonceurs dans larédaction de leurs contenus web.

Chef de projetMission : Veiller au bon déroule-ment des projets web qu’il a encharge, à travers le pilotage desressources, la priorisation destâches et la gestion de la relationavec le client.

SEO managerMission : Optimiser le positionne-ment et l’indexation d’un site In-ternet sur les moteurs de re-cherche.

SEM managerMission : Définir, mettre en placeet optimiser la stratégie de réfé-rencement via les liens promo-tionnels et/ou sponsorisés

Consultant webMission : Décliner la stratégie et lepositionnement commercial duclient sur le support Internet. ●

...Et les RHs’adaptent