Une nouvelle légende

Je marchais dans la forêt. Elle était magnifique. Du vert plus ou moins foncé, des arbres et des plantes m’entouraient. Je rentrais en fac d’histoire. Connaitre l’Histoire avec un H majuscule, savoir ce que l’Humanité a créé, m’ont toujours attiré. Mais aujourd’hui j’aimerai me spécialiser dans les mythes et légendes. C’est tellement fascinant. C’est pour cela que je me retrouve dans cette merveilleuse forêt enchanteresse. Pour le moment, je parcourais les sentiers-battus et essayer de trouver un dolmen. Les petits lutins, fées et compagnies ne s’étaient pas montrés. Dommage, ça aurait été chouette. Enfin, vue toutes les versions qui existent, il vaut mieux les voir dans les bouquins. Je continuais encore et toujours, et j’aperçois des pierres au loin. Oh un dolmen !

- Il était tempsJe sortais mon appareil photo de mon sac à dos. Qu’est-ce qu’il était lourd ! Je n’aurais pas dû apporter le gros objectif. Je prenais des photos. Click ! Click ! Click ! Je frissonnais, une mauvaise sensation s’emparait de moi. Brrr que je n’aimais pas ça. Après, avoir remis mon reflex dans le sac, je me rendais compte du silence absolu. Je n’aimais vraiment pas ça. La lumière avait diminué. Je levais la tête et je voyais le soleil décliné. Mince ! Combien de temps j’ai passé à prendre des photos ?! Je touchais une dernière fois le dolmen et sombrai dans l’inconscience. Le noir absolu.

Je me réveillais et le noir m’envahit. Il faisait nuit. Combien de temps j’étais dans la syncope ? Des heures au moins. Je regardais mon téléphone portable et il m’indiqua 20h30. Ah oui, quelques heures. Les personnes qui protègent l’endroit devaient me chercher. Je regardais encore une fois mon portable et aucun réseau.

- Génial ! dis-je ironiquement.Une fois les fesses dépoussiérées, je reprenais le chemin pour aller dans ma voiture. Sauf, que le chemin avait disparu mais un autre était là. Bizarre. Je le prenais donc. Ca faisait une heure que j’étais en train de pester comme une furie car je ne trouvais pas le bout. Finalement, je tombais sur des maisons. Un village ! Cependant, il y a quelque chose qui me chiffonnait. Les maisons étaient bâties en bois et des torches étaient disposées par ci par là. J’avançais doucement, doucement. Mes yeux s’étaient habitués au noir mais je tombais comme une feuille par terre. Aïe !

- Punaise, sur quoi j’étais tombé ? Je regardais en plissant les yeux et j’apercevais un bout de bois. Je suis une vraie empotée. J’expirais pour de bon et je me remettais en selle, enfin sur les pieds. Je reprenais la route. J’entendais des bruits de conversion un tout petit peu. Je me dirigeais vers le son. Les lumières étaient plus forts dans cette maison. Je levais la tête, regardais autour. Sur le haut de la porte était marqué : auberge. Il devrait m’aider ! Je rentrais. J’entendais un brouhaha énorme puis le silence absolu. Je faisais une sacrée rentrée. Dire, que je ne voulais pas me faire remarquer. Raté, ma grande !

- Bonjour, je cherche le parking. Je n’ai pas vu l’heure.Ils me regardaient comme si j’étais une hallucination. Une dame venait vers moi et ce n’était pas bon signe. Elle avait les sourcils foncés et portait une sorte de robe du moyen âge. Une robe du Moyen Age ?! J’écarquillais les yeux. J’étais tombée dans une représentation médiévale ? Elle commençait à me parler mais je ne comprenais strictement rien. Puis, comme si une bulle avait éclaté, la langue qu’elle parlait, prenait sens.

- Je ne veux pas de catin dans mon auberge. Oust !

Qui dit encore catin de nos jours ?! Je regardais mon short et mon débardeur. Pour une fois, qu’il faisait beau en Bretagne.

- Hein ? Je ne suis pas une péripatéticienne. Je cherche seulement le parking et l’entrée de la forêt pour retourner à ma voiture.

- Regardez comment vous êtes habillé, jeune fille ! - En short, rien de grave madame.

Comme un déclic se produisait dans ma tête, j’examinais la pièce. Beaucoup d’hommes étaient installés à des tables. Certains étaient habillés comme les paysans de l’époque, d’autres en armures, comme les chevaliers d’autrefois. Je commençais à trembler, ça m’apprendra à lire de l’imaginaire.

- Nous sommes en quelle année ?- En plus d’être une courtisane, tu ne sais rien.

Cette dame soufflait un bon coup puis dit d’un air désolé :- En l’an 400, ma petite.

Ma bouche se referma d’un coup sec. Mes yeux sortirent de leurs orbites. Non, non ce n’est pas possible. On me faisait une blague là. Mais plus je regardais, plus je voyais la vérité. J’étais au Moyen Age et en short ! Ils avaient jamais vu des jambes on dirait. Je me sentais mal à l’aise, des hommes me regardaient avec une envie à faire peur. Pervers ! Je ne savais pas quoi faire. J’entendais une chaise bougeait, un homme se levait et j’étais en train de flipper. Avec tout ce que j’avais lu ou plutôt entendu des conditions des femmes de cette époque, rien de m’inspirait confiance. Il était grand, un sourire aux lèvres et plutôt beau gosse. S’il n’avait pas un regard sadique, j’aurai été attiré par lui. D’autres hommes au fond se levèrent comme un seul homme. Ceux en armures que j’avais repérées.

- Désolé, madame, ce sont les seuls vêtements que j’ai. Mais je ne quittais pas des yeux ces hommes. Ils avaient un aura autour d’eux qui m’attirait, surtout un en particulier. Il était sacrément charmant. Brun aux yeux bleus. Mmmh mais comment ça se fait que j’arrivais à voir la couleur de ses yeux. J’étais myope. Etrange. C’était lui qui parla :

- Martine, n’envoyiez pas cette jeune femme dehors. Il fait nuit. Nous lui payons le repas.Il avait une voix grave.

- C’est votre jour de chance. Allez-vous assoir, ma petite, je vais vous servir à manger. Vous êtes bien maigre.

- Merci madame.Je n’arrivais plus à réfléchir. Mon cerveau restait bloqué à l’an 400. Le premier homme qui s’était levé, me poussa vers sa table. J’essayais de m’arracher à sa poigne mais hélas, il était trop fort pour moi. Monsieur voix grave était là devant moi alors que quelques secondes juste avant il était à sa table.

- Je vous le déconseille.- Ce n’est pas vos affaires.- Justement si !

L’homme Pervers tomba comme une feuille. Comment il était tombé ? Personne ne l’avait touché ! Un mystère de plus…

- Venez à notre table, en faisant un geste avec sa main. Ne vous inquiétez pas.Beh si justement ! Je reprenais son expression. Il me mettait une main derrière le dos et m’emmenait vers sa tête ou devrais-je dire leur table. Ils étaient trois assis autour de cette table.

- Messieurs, veillez faire de la place, je vous prie. Ils rigolèrent de bon cœur. Comment j’arrivais à décrypter leur sentiment ?! Pourquoi rigolaient-ils d’ailleurs ?

- Ma dame, je m’appelle Gauvin.- Lancelot, avec un hochement de tête.- Et moi, Perceval.

Gauvin ? Lancelot ? Perceval ? Une tension montait en moi à toute vitesse. Non, non ce n’est pas eux. - Bienvenue dans notre monde ! disait celui au prénom inconnu. Le reste de mes hommes son

dehors.Je n’avais vu personne pourtant. Je commençais à m’inquiéter sérieusement avec une boule au ventre. Le stress montait aussi. Mes yeux fixaient devant moi et je les abaissais pour mieux les voir. Il savait. Oui, ils savaient tous. Leurs yeux disaient des tas de choses. Ils connaissaient mon secret. Ils y avaient pensé. Comment est-ce possible ?

- Mangez, c’est chaud. On va vous emmener dans notre royaume. Excusez ma maladresse, quel est votre nom ?

- Pardon, c’est ma faute. Je m’appelle Guenièvre mais vous pouvez m’appeler Gwen.Il sourit.

- Je me présente, Arthur. Mon monde venait de changer. Une légende était née. Personne n’a jamais su la vérité, seuls les plus proches savaient d’où venait la reine. L’histoire de Camelot a été déformée au fil des siècles. Aujourd’hui, la magie a disparu mais reviendra-t-elle ? Qui sait ?