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Economie Approfondie / Module 1 / Microéconomie I / Chapitre 3 – Elasticités et prix 1 ECONOMIE APPROFONDIE Module 1 – Microéconomie 1 Chapitre 3 – Elasticités et prix Objectifs Comprendre comment consommateurs et producteurs réagissent à des variations de prix. Etudier la nature des interventions réglementaires en matière de prix et de quantités (traité dans le chapitre précédent). 1 – La notion d’élasticité : définition et mesure Document 1 – Le concept d’élasticité Le concept d’élasticité peut-être utilisé pour mesurer les conséquences d’une variation d’une grandeur A sur une grandeur B où A est la cause et B la conséquence. L’élasticité de B par rapport à A se calcule de la manière suivante : variation relative de B / variation relative de B. L’élasticité permet de mesurer les conséquences sur B d’une variation de A ; autrement dit, elle permet de déterminer la réaction de B quand A évolue. Le signe de l’élasticité (+ ou -) indique le sens de la variation (s’il est positif, B varie dans le même sens que A, et s’il est négatif, B varie dans le sens inverse de A) et la valeur absolue de l’élasticité, l’intensité de la relation entre A et B. 1.1 – Elasticité-prix de la demande et élasticité prix de l’offre 1.1.1 – L’élasticité-prix de la demande Activité 1 – Définir et mesurer l’élasticité-prix de la demande Lorsqu’on calcule une élasticité prix de la demande, on cherche à savoir comment réagit la ……………........ d’un bien lorsque le ……………….. de ce bien évolue. La loi de la demande stipule que la demande est une fonction ………………….. du prix . De ce fait, l’élasticité prix de la demande présente dans la quasi-totalité des cas une valeur …………………. . L’élasticité prix de la demande s’obtient comme suit : !"#$%&'&%é !"#$ !" !" !"#$%!" = !"#$"%$&' !" % !" . !"#$"%$&' !" % !" Q1 => Imaginons que le prix de la salade passe de 1à 1,5. Cette hausse du prix se traduit par une baisse de la demande qui passe de 100 salades à 80 salades. Calculez l’élasticité prix de la demande de salade et interprétez le résultat que vous avez obtenu. ………………………………………………………………………………………………………………………………... ………………………………………………………………………………………………………………………………... ………………………………………………………………………………………………………………………………... ………………………………………………………………………………………………………………………………... ………………………………………………………………………………………………………………………………... ………………………………………………………………………………………………………………………………... Q2 => Supposons que l’élasticité-prix de la salade est constante, que se passerait-il si le prix de la salade baissait de 10 % ? ………………………………………………………………………………………………………………………………... ………………………………………………………………………………………………………………………………... ………………………………………………………………………………………………………………………………... Activité 2 – Les déterminants de l’élasticité-prix de la demande La disponibilité des biens substituables, le caractère indispensable ou superflu du bien, et la part du revenu d’un consommateur dépensée dans le bien sont les éléments principaux qui déterminent l’élasticité-prix de la demande. Caractéristiques du bien Elasticité prix de la demande : forte ou faible ? Exemple Bien sans substitut Bien avec substitut Bien indispensable Bien superflu Bien dont la dépense représente une faible part du revenu Bien dont la dépense représente une forte part du revenu Economie Approfondie / Module 1 / Microéconomie I / Chapitre 3 – Elasticités et prix 2 Activité 3 – La distinction de l’élasticité prix de la demande de court terme et de long terme Une bonne illustration de l’effet du temps sur l’élasticité de la demande est la situation des années 1970 dans les pays riches, à l’époque des chocs pétroliers et de la forte augmentation du prix du pétrole. Au début, la consommation diminua très peu parce qu’il n’y avait pas de substituts proches de l’essence et parce que les gens n’avaient pas d’autres choix que d’utiliser leur voiture pour mener à bien leurs tâches quotidiennes. Avec le temps cependant, les gens changèrent leurs habitudes dans les pays concernés, de sorte qu’ils purent réduire progressivement leur consommation de carburant. Le résultat fut une diminution continue de la consommation de carburant dans la décennie suivante, même si le prix du carburant arrêta d’augmenter, confirmant que l’élasticité-prix de la demande de carburant à long terme était effectivement bien plus élevée que l’élasticité à court terme. Paul Krugman, Microéconomie, De Boeck, 2009 p.279-280 Q3 => Complétez le texte à trous : « En général, l’élasticité-prix de la demande tend à ……………….. quand les consommateurs ont davantage de temps pour s’adapter à une modification du prix. Ceci signifie que l’élasticité-prix de la demande à ……………………. est souvent plus élevée que l’élasticité à …………………………. . Q4 => En recourant à l’histoire de la France, expliquez la phrase soulignée. Activité 4 – Demande parfaitement élastique et demande parfaitement inélastique : deux cas extrêmes de l’élasticité-prix de la demande La demande est parfaitement inélastique quand la quantité demandée ne répond pas du tout à la variation de prix. (…) La demande est parfaitement élastique quand toute augmentation de prix entraînera une chute de la quantité demandée vers zéro. Paul Krugman, Microéconomie, De Boeck, 2009 p.270-271 Q5 => Quelle valeur prend l’élasticité-prix de la demande quand la demande est parfaitement élastique ? et quand la demande est parfaitement inélastique ? Q6 => Représentez dans les graphiques ci-dessous ces deux types de demande : 1.1.2 – L’élasticité-prix de l’offre Activité 5 – Définir et mesurer l’élasticité-prix de l’offre Lorsqu’on calcule une élasticité prix de l’offre, on cherche à savoir comment réagit l’ ……………........ d’un bien lorsque le ……………….. de ce bien évolue. La loi de l’offre stipule que l’offre est une fonction ………………….. du prix. De ce fait, l’élasticité prix de l’offre présente dans la quasi-totalité des cas une valeur absolue …………………. . L’élasticité prix de la demande s’obtient comme suit : !"#$%&'&%é !"#$ !" !!""#$ = !"#$"%$&' !" % !" . !"#$"%$&' !" % !" Activité 6 – Les déterminants de l’élasticité prix de l’offre L’élasticité-prix de l’offre tend à être élevée quand les inputs sont facilement disponibles et peuvent être déplacés d’une production à une autre à un coût relativement faible. Elle tend à être faible quand les inputs sont difficiles à obtenir et ne peuvent être déplacés d’une production à une autre qu’à un coût relativement élevé. Paul Krugman, Microéconomie, De Boeck, 2009 p.290 Demande parfaitement inélastique Demande parfaitement élastique

Demande parfaitement inélastique Demande parfaitement ... · Q5 => Quelle valeur prend l’élasticité-prix de la demande quand la demande est parfaitement élastique ? et quand

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Economie Approfondie / Module 1 / Microéconomie I / Chapitre 3 – Elasticités et prix 1

ECONOMIE APPROFONDIE Module 1 – Microéconomie 1

Chapitre 3 – Elasticités et prix

Objectifs Comprendre comment consommateurs et producteurs réagissent à des variations de prix. Etudier la nature des interventions réglementaires en matière de prix et de quantités (traité dans le chapitre précédent).

1 – La notion d’élasticité : définition et mesure

Document 1 – Le concept d’élasticité Le concept d’élasticité peut-être utilisé pour mesurer les conséquences d’une variation d’une grandeur A sur une grandeur B où A est la cause et B la conséquence. L’élasticité de B par rapport à A se calcule de la manière suivante : variation relative de B / variation relative de B. L’élasticité permet de mesurer les conséquences sur B d’une variation de A ; autrement dit, elle permet de déterminer la réaction de B quand A évolue. Le signe de l’élasticité (+ ou -) indique le sens de la variation (s’il est positif, B varie dans le même sens que A, et s’il est négatif, B varie dans le sens inverse de A) et la valeur absolue de l’élasticité, l’intensité de la relation entre A et B.

1.1 – Elasticité-prix de la demande et élasticité prix de l’offre

1.1.1 – L’élasticité-prix de la demande

Activité 1 – Définir et mesurer l’élasticité-prix de la demande Lorsqu’on calcule une élasticité prix de la demande, on cherche à savoir comment réagit la ……………........ d’un bien lorsque le ……………….. de ce bien évolue. La loi de la demande stipule que la demande est une fonction ………………….. du prix . De ce fait, l’élasticité prix de la demande présente dans la quasi-totalité des cas une valeur …………………. . L’élasticité prix de la demande s’obtient comme suit :

!"#$%&'&%é !"#$ !" !" !"#$%!" = !"#$"%$&' !" % !"……………………………… .!"#$"%$&' !" % !"………………

Q1 => Imaginons que le prix de la salade passe de 1€ à 1,5€. Cette hausse du prix se traduit par une baisse de la demande qui passe de 100 salades à 80 salades. Calculez l’élasticité prix de la demande de salade et interprétez le résultat que vous avez obtenu. ………………………………………………………………………………………………………………………………... ………………………………………………………………………………………………………………………………... ………………………………………………………………………………………………………………………………... ………………………………………………………………………………………………………………………………... ………………………………………………………………………………………………………………………………... ………………………………………………………………………………………………………………………………... Q2 => Supposons que l’élasticité-prix de la salade est constante, que se passerait-il si le prix de la salade baissait de 10 % ? ………………………………………………………………………………………………………………………………... ………………………………………………………………………………………………………………………………... ………………………………………………………………………………………………………………………………...

Activité 2 – Les déterminants de l’élasticité-prix de la demande La disponibilité des biens substituables, le caractère indispensable ou superflu du bien, et la part du revenu d’un consommateur dépensée dans le bien sont les éléments principaux qui déterminent l’élasticité-prix de la demande.

Caractéristiques du bien Elasticité prix de la demande : forte ou faible ?

Exemple

Bien sans substitut Bien avec substitut Bien indispensable Bien superflu Bien dont la dépense représente une faible part du revenu

Bien dont la dépense représente une forte part du revenu

Economie Approfondie / Module 1 / Microéconomie I / Chapitre 3 – Elasticités et prix 2

Activité 3 – La distinction de l’élasticité prix de la demande de court terme et de long terme Une bonne illustration de l’effet du temps sur l’élasticité de la demande est la situation des années 1970 dans les pays riches, à l’époque des chocs pétroliers et de la forte augmentation du prix du pétrole. Au début, la consommation diminua très peu parce qu’il n’y avait pas de substituts proches de l’essence et parce que les gens n’avaient pas d’autres choix que d’utiliser leur voiture pour mener à bien leurs tâches quotidiennes. Avec le temps cependant, les gens changèrent leurs habitudes dans les pays concernés, de sorte qu’ils purent réduire progressivement leur consommation de carburant. Le résultat fut une diminution continue de la consommation de carburant dans la décennie suivante, même si le prix du carburant arrêta d’augmenter, confirmant que l’élasticité-prix de la demande de carburant à long terme était effectivement bien plus élevée que l’élasticité à court terme.

Paul Krugman, Microéconomie, De Boeck, 2009 p.279-280

Q3 => Complétez le texte à trous : « En général, l’élasticité-prix de la demande tend à ……………….. quand les consommateurs ont davantage de temps pour s’adapter à une modification du prix. Ceci signifie que l’élasticité-prix de la demande à ……………………. est souvent plus élevée que l’élasticité à …………………………. .

Q4 => En recourant à l’histoire de la France, expliquez la phrase soulignée.

Activité 4 – Demande parfaitement élastique et demande parfaitement inélastique : deux cas extrêmes de l’élasticité-prix de la demande

La demande est parfaitement inélastique quand la quantité demandée ne répond pas du tout à la variation de prix. (…) La demande est parfaitement élastique quand toute augmentation de prix entraînera une chute de la quantité demandée vers zéro.

Paul Krugman, Microéconomie, De Boeck, 2009 p.270-271

Q5 => Quelle valeur prend l’élasticité-prix de la demande quand la demande est parfaitement élastique ? et quand la demande est parfaitement inélastique ? Q6 => Représentez dans les graphiques ci-dessous ces deux types de demande :

1.1.2 – L’élasticité-prix de l’offre

Activité 5 – Définir et mesurer l’élasticité-prix de l’offre Lorsqu’on calcule une élasticité prix de l’offre, on cherche à savoir comment réagit l’ ……………........ d’un bien lorsque le ……………….. de ce bien évolue. La loi de l’offre stipule que l’offre est une fonction ………………….. du prix. De ce fait, l’élasticité prix de l’offre présente dans la quasi-totalité des cas une valeur absolue …………………. . L’élasticité prix de la demande s’obtient comme suit :

!"#$%&'&%é !"#$ !" !′!""#$ = !"#$"%$&' !" % !"……………………………… .!"#$"%$&' !" % !"………………

Activité 6 – Les déterminants de l’élasticité prix de l’offre L’élasticité-prix de l’offre tend à être élevée quand les inputs sont facilement disponibles et peuvent être déplacés d’une production à une autre à un coût relativement faible. Elle tend à être faible quand les inputs sont difficiles à obtenir et ne peuvent être déplacés d’une production à une autre qu’à un coût relativement élevé.

Paul Krugman, Microéconomie, De Boeck, 2009 p.290

Demande parfaitement inélastique Demande parfaitement élastique

Economie Approfondie / Module 1 / Microéconomie I / Chapitre 3 – Elasticités et prix 3

Elasticité prix de la demande : forte ou faible ?

Exemple

Bien pour lequel les inputs sont facilement disponibles Bien pour lequel les inputs sont difficilement disponibles Circulation des inputs d’un secteur à l’autre coûteuse Circulation des inputs d’un secteur à l’autre peu coûteuse

Activité 7 – La distinction de l’élasticité-prix de l’offre de court terme et de long terme

Beaucoup d’activités (…) ont des élasticités-prix de l’offre très élevées : elles peuvent être étendues à loisir (…) parce que les inputs nécessaires pour étendre l’activité sont facilement disponibles. En revanche, l’élasticité-prix de l’offre est habituellement substantiellement moins que parfaitement élastique pour les biens qui impliquent des ressources naturelles limitées (…). (…) Mais avec suffisamment de temps, les producteurs sont souvent capables de changer significativement le montant produit en réponse à une variation de prix, même si la production implique une ressource naturelle limitée. Prenez comme exemple les effets d’une explosion du prix des vaccins (…). Si les prix devaient monter à 90 $ par vaccin pour rester au même niveau pendant plusieurs années, il y aurait très certainement une augmentation substantielle de la production de vaccins contre la grippe. Les producteurs finiraient par réagir en augmentant la taille de leur usines de production, en embauchant davantage de techniciens de laboratoire, etc. Mais augmenter de manière significative des capacités de production dans ce domaine prend des années, et non pas des semaines ou des mois. Pour cette raison, les économistes distinguent souvent l’élasticité de l’offre à court terme, qui concerne des périodes de quelques semaines ou quelques mois, et l’élasticité de l’offre à long terme, qui fait référence à plusieurs années. Dans la plupart des secteurs, l’élasticité de l’offre à long terme est plus élevée que l’élasticité de l’offre à court terme.

Paul Krugman, Microéconomie, De Boeck, 2009 p.290-291

Q7 => Expliquez pourquoi l’élasticité de l’offre à long terme est plus importante que l’élasticité de l’offre à court terme en vous basant sur l’exemple de l’immobilier.

Activité 8 – Offre parfaitement élastique et offre parfaitement inélastique : deux cas extrêmes de l’élasticité-prix

de l’offre L’offre est parfaitement inélastique quand la quantité offerte ne répond pas du tout à la variation de prix. (…) L’offre est parfaitement élastique quand même une petite augmentation ou réduction de prix entraîne des variations très importantes de la quantité offerte.

Paul Krugman, Microéconomie, De Boeck, 2009 p.288-289

Q8 => Quelle valeur prend l’élasticité-prix de l’offre quand l’offre est parfaitement élastique ? et quand l’offre est parfaitement inélastique ? Q9 => Représentez dans les graphiques ci-dessous ces deux types d’offre :

1.2 – Elasticité-prix croisée de la demande d’un bien X par rapport à un bien Y

Document 2 – L’élasticité-prix croisée de la demande La demande d’un bien est souvent affectée par les pris d’autres biens qui peuvent être substituables ou complémentaires. (…) Une modification du prix d’un tel bien déplace la courbe de demande du bien initial reflétant une modification de la quantité demandée pour tout prix donné. L’ampleur d’un tel effet « croisé » sur la demande peut être

Offre parfaitement inélastique Offre parfaitement élastique

Economie Approfondie / Module 1 / Microéconomie I / Chapitre 3 – Elasticités et prix 4

mesuré par l’élasticité croisée de la demande, définie comme le ratio du pourcentage de variation de la quantité demandée du bien X et du pourcentage de variation du prix du bien Y

Paul Krugman, Microéconomie, De Boeck, 2009 p.282

Q10 => Complétez la formule de l’élasticité-prix croisée de la demande d’un bien X par rapport à un bien Y :

!"#$%&'&%é − !"#$ !"#$%é! !" !" !"#$%!" = !"#$"%$&' !" % !"……………………………… .!"#$"%$&' !" % !"………………

Q11 => Que mesure l’élasticité-prix croisée de la demande ? Q12 => Rappelez les définitions d’un bien substituable et d’un bien complémentaire Q13 => Complétez le texte qui suit : « Quand deux biens sont …………….. comme les hot-dogs et les croque-monsieur, l’élasticité-prix croisée de la demande est …………… : une augmentation du prix des hot-dogs augmente la demande de croque-monsieurs. Si les biens sont des substituts proches, l’élasticité-prix croisée sera ………………….. et …………………… ; s’ils ne sont pas des substituts proches, l’élasticité-prix croisée sera …………….. et ……………….. . Donc quand l’élasticité prix croisée de la demande est ………………….., elle mesure le degré de …………………………. entre les deux biens.

Q14 => Complétez le texte qui suit : « Quand les deux biens sont ……………………., comme les croque-monsieurs et le jambon, l’élasticité-prix croisée est ………………… : une augmentation du prix des croque-monsieurs diminue la demande de jambon. De même que pour les biens substituables, l’ampleur de l’élasticité-prix croisée de la demande entre deux biens …………………. indique le degré de ……………………….. entre ces deux biens : si l’élasticité-prix croisée est légèrement inférieure à zéro, les deux biens sont faiblement …………………………. ; si elle est fortement négative, ils sont étroitement ………………………………. .

Q15 => Que signifie une élasticité-prix croisée égale à zéro ?

1.3 – Elasticité-revenu de la demande

Document 3 – Définir l’élasticité-revenu de la demande L’élasticité-revenu de la demande est une mesure de la manière dont la demande d’un bien est affectée par les variations de revenu des consommateurs. Elle permet de déterminer si la demande d’un bien varie dans le même sens que le revenu mais aussi de mesurer l’intensité de la réaction de la demande à des variations de revenu. Q15 => Complétez la formule de l’élasticité-revenu de la demande

!"#$%&'&%é !"#"$% !" !" !"#$%!" = !"#$"%$&' !" % !"……………………………… .!"#$"%$&' !" % !"………………

Q16 => Que signifie une élasticité-revenu de la demande égale à 2 ? Dans ce cas, que se passerait-il si le revenu des consommateurs diminuait de 30 % ? 2 – Une classification des biens en fonction de leurs élasticités

2.1 – Une classification des biens en fonction de leur élasticité-revenu

Document 4 – Biens normaux/biens inférieurs ; biens de luxe/biens nécessaires Lorsque l’élasticité de la demande au revenu est positive, la consommation du bien varie dans le même sens que le revenu et le bien est dit normal. Les biens normaux représentent la très grande majorité des biens ; on les trouve dans tous les domaines de la consommation. En revanche, lorsque l’élasticité est négative, le bien est dit inférieur car il est inférieur à d’autres au goût des consommateurs. Les biens inférieurs sont peu nombreux comparés aux biens normaux ; ils connaissent le paradoxe d’une variation de leurs quantités demandées en sens inverse de la variation du revenu. En effet, dès que son revenu s’élève au dessus du nécessaire, le consommateur détourne sa consommation vers des biens plus chers qu’il apprécie plus. Le pain et le vin ordinaires en France constituent actuellement en France des biens inférieurs pour de larges catégories de consommateurs. (…) Dans un panier de deux biens, lorsqu’un bien A est relativement plus cher et plus apprécié qu’un bien B, il doit avoir une élasticité de sa demande au revenu relativement plus forte puisqu’à toute hausse de son revenu, le consommateur sera tenté de partiellement substituer A à B. C’est ainsi que les biens de luxe ont une élasticité-revenu supérieure à 1 alors que les biens de 1ère nécessité – appelés encore biens nécessaires – ont une élasticité de leur demande au revenu dont la valeur est inférieure à 1. Plus précisément, les biens nécessaires dont l’élasticité-revenu est comprise entre 1 et 0 sont des biens nécessaires normaux et ceux dont l’élasticité est inférieure à 0, donc négative, son des biens nécessaires inférieurs. Les biens de luxe voient leur consommation croître plus vite que les revenus : leur part augmente dans le budget des ménages ; les biens normaux nécessaires, voient aussi leur consommation croître avec les revenus mais moins vite que ces revenus : leurs dépenses augmentent mais leur part dans le budget diminue. Quant aux bien inférieurs, leurs consommation ont tendance à baisser avec l’élévation du niveau de vie des consommateurs concernés.

Marc Montoussé et alii, Microéconomie, collection Grand Amphi, Bréal, 2007

Economie Approfondie / Module 1 / Microéconomie I / Chapitre 3 – Elasticités et prix 5

Q17 => En vous aidant du texte, complétez le tableau qui suit : Biens ………………………………………….. (-∞ < eRD < 1) eRD > 1 eRD < 0 0 < eRD < 1

Bien ……………………. Bien ………………………… Bien ………………………… La demande du bien …………….. quand le revenu augmente

La demande du bien ……………… avec le revenu mais …………….. que proportionnellement

La demande du bien ……………… avec le revenu mais …………….. que proportionnellement

Leur part ……………….. dans le budget des ménages quand le revenu augmente

Leur part ……………….. dans le budget des ménages quand le revenu augmente

Leur part ……………….. dans le budget des ménages quand le revenu augmente

Exemple : Exemple : Exemple : 2.2 – Une classification des biens en fonction de leur élasticité-prix

Document 5 – Elasticité-prix, biens typiques et biens atypiques L’élasticité-prix est négative pour la plupart des biens ou biens typiques : les quantités demandées augmentent quand le prix du bien baisse. Pour les biens atypiques comme les biens « Giffen » et « Veblen », l’élasticité-prix est positive : les quantités demandées augmentent quand le prix augmente, mais pour des raisons différentes. Document 6 – Les biens « Veblen » Dans Théorie de la classe de loisir publiée en 1989, Thorstein Veblen s’intéresse plus particulièrement à la consommation de la grande bourgeoisie américaine. Leur seul souci, écrit-il, est de se distinguer des autres. Et pour cela, la référence est un prix cher. Plus le prix augmente, plus on va donc consommer. Cela s’adresse bien sûr aux biens de luxe. Par voie de généralisation, on dira que les biens supérieurs, dont l’élasticité prix de la demande est positive, sont des biens de Veblen.

Henri-Louis Védie, Macroéconomie en 24 fiches, Dunod, 2011

Document 7 – Les biens « Giffen » Robert Giffen était un économiste écossais (…) né en 1837 et décédé en 1910. Lors d’une famine en Irlande, il avait observé un paradoxe. Alors que le prix de la nourriture de base, comme le pain et les pommes de terre, avait augmenté suite à la pénurie, les familles irlandaises s’étaient mises à consommer plus de ces biens. La raison est que les ressources des ménages étaient limitées et qu’une portion importante allait à l’achat de pommes de terre (ndlr : bien inférieur). Lorsque le prix des pommes de terre était faible, les ménages pouvaient consommer un peu de pommes de terre et d’autres biens (viandes, lait, œuf …). Mais lorsque le prix des pommes de terre augmentait, les ressources disponibles pour d’autres aliments devenaient plus limitées et les ménages devaient substituer viande, lait, … à des pommes de terre, bien que leur prix ait augmenté.

Etienne Wassmer, Principes de microéconomie, Pearson, 2010 p.118

Q18 => Remplissez le tableau qui suit en vous aidant des documents 5 à 8 ainsi que de vos connaissances du chapitre précédent : Biens typiques (ou

ordinaires) Bien atypiques

Valeur de l’élasticité prix de la demande

Evolution de la demande quand le prix du bien augmente

Bien typiques Biens « Giffen » « Bien Veblen »

Explication de la valeur de l’élasticité prix de la

demande pour ce type de bien

Economie Approfondie / Module 1 / Microéconomie I / Chapitre 3 – Elasticités et prix 6

3 – Quelle est l’utilité du concept d’élasticité ?

3.1 – Les « lois d’Engel » se fondent sur l’élasticité-revenu de la demande de différents types de biens

Document 8 – Les lois d’Engel Ernst Engel, auteur prussien du 19ème siècle, s’est penché sur les différences de composition des dépenses de consommation des ménages pris dans deux milieux opposés, bourgeois et ouvriers. Les constats qu’il a tirés en 1857 des résultats de son étude comparative a été appelé « lois d’Engel » pour souligner leur caractère implacable, comme quand on parle de « loi » à propos de la gravité. En particulier, les dépenses pour se nourrir étaient beaucoup plus importantes, en proportion, dans les ménages ouvriers que dans les ménages bourgeois. C’est assez compréhensible car ce sont des dépenses contraintes et elles représentent à l’époque la plus grande part de la consommation des ménages modestes, contrairement aux riches, pour qui elles n’en représentaient qu’une petite part. Le fait que les dépenses d’alimentation voient leur part diminuer dans les dépenses lorsque le revenu augmente – les dépenses augmentant quand même mais moins vite que le revenu (erd : élasticité revenu de la demande comprise entre 0 et 1) – est considérée comme la première loi d’Engel. Elle a été complétée par deux autres lois, moins bien observées depuis. On peut résumer l’ensemble des lois en disant qu’avec l’élévation du niveau de vie les dépenses consacrées à la satisfaction des besoins « primaires » - correspondant à des besoins physiologiques tels que se nourrir, s’habiller, se loger… - représentant une part plus faible du total des dépenses des ménages, et vice versa pour les dépenses destinées à satisfaire des besoins « secondaires » - ceux qu’Engel qualifiait alors de dépenses de « luxe » (avec une erd > 0). Et ce qu’Engel avait constaté entre des ménages aux revenus inégaux peut être étendu aux évolutions historiques. La structure du budget de consommation des ménages vue à travers le poids des coefficients budgétaires1 a effectivement beaucoup évolué avec l’élévation du niveau de vie. Le document ci-dessus l’illustre clairement pour la France sur le dernier demi-siècle.

Coefficients budgétaires par poste (France – 1960-2007)

Ces « lois d’Engel » - qui sont parmi les plus solides de l’économie – semblent effectivement validées dans les grandes lignes par ces statistiques. C’est particulièrement vrai pour la première loi sur l’alimentation, et ce le serait encore plus si l’on excluait des chiffres les repas pris à l’extérieur (5 % des dépenses en 2007), en augmentation sur la période. De même, la baisse du coefficient budgétaire de l’habillement est cohérente avec ces lois si l’on considère qu’il s’agit là de besoins primaires. Et, surtout, l’augmentation de l’ensemble des autres postes budgétaires illustre bien la montée des dépenses visant à accroître les dépenses moins « physiologiques », qu’il s’agisse de « communication », de « loisirs », de « transport », etc. Entre 1960 et 2007 la part des « biens » (y compris énergie et produits alimentaires à domicile) est passé de plus des deux tiers des dépenses des ménages à la moitié – la part des services passant dans le même temps d’un tiers à la moitié. Et la tendance est encore plus nette si l’on adopte une vision élargie de la consommation en prenant en compte les services fournis gratuitement par les administrations publiques et les associations : l’éducation, la sécurité intérieure, les services municipaux, les activités culturelles et sportives… Ce que l’Insee appelle alors la « consommation effective » est alors composée de plus de 60 % de services lorsqu’on inclut ces services collectifs.

1 Un coefficient budgétaire est calculé en faisant le rapport entre les dépenses d’un certain type, par exemple celles de l’alimentation, et le total des dépenses de consommation des ménages. C’est en fait la part en % d’un poste de consommation dans budget total.

Economie Approfondie / Module 1 / Microéconomie I / Chapitre 3 – Elasticités et prix 7

32 – Différentes situations dans lesquelles il est utile de mobiliser le concept d’élasticité-prix

Activité 9 – Représenter graphiquement des élasticité-prix (de la demande)

1er cas : Elasticité faible/forte/nulle (rayez les mentions inutiles à partir de l’exemple). Quand le prix est de 2 euros, la demande est de 10 produits ; quand le prix passe à 8 euros, la demande n’est plus que de huit produits. Tracez la droite de demande en bleu dans le graphique ci-dessous.

ð Quand l’élasticité est ………………… , la droite de demande est …………………… .

2ème cas : Elasticité faible/forte/nulle (rayez les mentions inutiles à partir de l’exemple). Quand le prix est de 2 euros, la demande est de 10 produits ; quand le prix passe à 8 euros, la demande n’est plus que de un produit. Tracez la droite de demande en noir dans le graphique ci-dessous.

ð Quand l’élasticité est ………………… , la droite de demande est …………………… .

3ème cas : Elasticité faible/forte/nulle (rayez les mentions inutiles à partir de l’exemple). Quand le prix est de 2 euros, la demande est de 10 produits ; quand le prix passe à 8 euros, la demande reste à 10 produits. Tracez la droite de demande en rouge dans le graphique ci-dessous.

ð Quand l’élasticité est ………………… , la droite de demande est …………………… . 3.2.1 – Les variations des prix et des quantités échangées sur un marché dépendent des élasticités-prix de l’offre et de la demande

Activité 10 – Elasticité-prix, chocs d’offre et de demande et modalité de l’ajustement (plutôt en prix ou plutôt en

quantité) Graphique Elasticité-prix de la

demande (forte ou faible)

Elasticité prix de l’offre (forte ou

faible)

Choc d’offre ou de demande ? Positif ou

négatif ?

Modalité de l’ajustement

n°1

n°2

n°3

n°4

Economie Approfondie / Module 1 / Microéconomie I / Chapitre 3 – Elasticités et prix 8

Synthèse :

• Lorsqu’un choc de demande se produit alors que l’offre est faiblement élastique aux prix, l’ajustement se fait surtout en ……………. Et peu en ………………. (inversement si la demande est fortement élastique aux prix) ;

• Lorsqu’un choc d’offre se produit alors que la demande est fortement élastique aux prix, l’ajustement se fait surtout en ………….. et peu en ……………………….. (inversement si l’offre et peu élastique aux prix)

3.2.2 – L’élasticité prix permet à l’entreprise de prévoir l’effet d’une évolution du prix sur la recette totale

Activité 11 – Déterminer l’effet sur la recette totale d’une hausse du prix en tenant compte des élasticités Excepté dans les rares cas de biens ayant une demande parfaitement élastique ou parfaitement inélastique, quand un vendeur augmente le prix d’un bien, deux effets contraires se manifestent :

• un effet prix : après une augmentation de prix, chaque unité est vendue à un prix plus élevé, ce qui tend à augmenter la recette ;

• un effet quantité : après une augmentation de prix, moins d’unités sont vendues, ce qui tend à diminuer la recette. Mais quel est alors l’effet ultime sur la recette totale : va-t-elle augmenter ou diminuer ? La réponse est que, en général, l’effet peut être une augmentation ou une diminution de celle-ci. Si l’effet prix, qui tend à augmenter la recette totale, est le plus fort des deux effets, alors la recette totale augmente. Si l’effet quantité, qui tend à réduire la recette totale, est le plus fort, alors la recette totale diminue. Et si la force des deux effets est exactement la même, la recette totale n’est pas modifiée par l’augmentation du prix. L’élasticité-prix de la demande nous dit ce qu’il se passe en termes de recette totale quand le prix varie : son niveau détermine lequel des deux effets est le plus fort. (…)

Paul Krugman, Microéconomie, De Boeck, 2009 p.275-277

Q19 => En vous aidant du texte et du tableau, complétez le texte à trous qui suit : • Si la demande d’un bien est élastique (epD > 1), une augmentation du prix …………….. la recette totale. Dans ce

cas, l’effet ………………. st plus fort que l’effet ……………………… . • Si la demande d’un bien est inélastique (epD < 1), une augmentation du prix …………….. la recette totale. Dans

ce cas, l’effet ………………. Est plus fort que l’effet ……………………… . • Si la demande d’un bien est d’élasticité unitaire (epD = 1), une augmentation du prix …………….. la recette

totale. Dans ce cas, l’effet quantité ……………………. Exactement l’effet prix.

Economie Approfondie / Module 1 / Microéconomie I / Chapitre 3 – Elasticités et prix 9

3.2.3 – La valeur des élasticité-prix permet de prévoir les effets des politiques publiques

a) Elasticité prix et incidence fiscale

Activité 12 – Celui qui doit verser l’impôt est-il celui qui le paye réellement et totalement ? Soit le marché des chambres d’hôtels dans une ville quelconque. L’équilibre de marché dans cette ville est atteint pour un prix de 80 € par nuit et 10 000 chambres d’hôtel sont ainsi louées chaque nuit (point E sur le graphique). Imaginons que les pouvoirs publics applique un impôt de 40 € par nuit d’hôtel vendue. Ce sont les offreurs qui doivent verser cette somme à la municipalité.

Paul Krugman, Microéconomie, De Boeck,

2009 p.304-305

Q20 => Expliquez pourquoi la courbe d’offre se déplace vers la gauche. Q21 => Quelle est désormais la quantité de nuitée qui est échangée dans cette ville ? A quel prix ? Q22 => Quel est le prix que perçoivent les hôteliers une fois qu’ils ont reversé la taxe à la municipalité ? Comparez le au prix perçu avant l’instauration de la taxe. Q23 => Quel est le prix payé par les consommateurs une fois que la taxe a été mise en oeuvre ? Comparez le au prix payé avant l’instauration de la taxe. Q24 => Est-ce que sont les offreurs (qui sont ceux ciblés par la taxe) qui supportent (payent effectivement) la totalité de la taxe ?

Activité 13 – Quand un impôt est payé principalement par les consommateurs ! Nous venons de voir que l’incidence d’un impôt ne dépend pas du fait de savoir qui le verse (paye) officiellement à l’Etat. (…) L’incidence d’un impôt est le plus souvent inégalement répartie entre les consommateurs et les producteurs : un groupe supporte davantage le poids de la taxe que l’autre. Qu’est-ce qui détermine la répartition du poids d’un impôt indirect entre les consommateurs et les producteurs ? La réponse dépend du profil des courbes d’offre et de demande. Plus spécifiquement, l’incidence d’un impôt indirect dépend de l’élasticité prix de l’offre et de l’élasticité-prix de la demande. Examinons cela à partir d’un exemple où les consommateurs paient l’essentiel d’un impôt indirect, avant de voir un cas où les producteurs paient l’essentiel de la taxe.

Paul Krugman, Microéconomie, De Boeck, 2009 p.308-309

Q25 => Dans cet exemple : quelles est l’élasticité-prix de la demande ? Quelle est l’élasticité-prix de l’offre ? Q26 => Quel est l’effet de l’introduction de la taxe sur les quantités échangées ? Q27 => Comment se répartit le poids de l’impôt entre les consommateurs et les producteurs ? Q28 => Quand l’offre est ……………………………. et la demande ………………………………………, un impôt indirect est essentiellement payé par les consommateurs (même si l’on est dans le cas où ce sont les producteurs qui versent l’impôt à l’Etat). Q29 => Trouvez des exemples de bien pour lesquels le poids de la taxe est réparti de cette manière.

Economie Approfondie / Module 1 / Microéconomie I / Chapitre 3 – Elasticités et prix 10

Activité 14 – Quand un impôt est payé principalement par les producteurs !

Paul Krugman, Microéconomie, De Boeck, 2009 p.310

Q30 => Dans cet exemple : quelles est l’élasticité-prix de la demande ? Quelle est l’élasticité-prix de l’offre ? Q31 => Quel est l’effet de l’introduction de la taxe sur les quantités échangées ? Q32 => Comment se répartit le poids de l’impôt entre les consommateurs et les producteurs ? Q28 => Quand l’offre est ……………………………. et la demande ………………………………………, un impôt indirect est essentiellement payé par les producteurs (même si l’on est dans le cas où ce sont les consommateurs qui versent l’impôt à l’Etat). Document 9 – Qui paye les cotisations sociales ? Toute personne qui travaille pour un employeur reçoit une fiche de paye sur laquelle figure non seulement l’argent perçu, mais également ce qui est versé sous forme de cotisations sociales. Il s’agit de l’argent prélevé sur le salaire pour financer les dépenses de sécurité sociale telles que les dépenses de santé et de retraite. Aux Etats-Unis, ai moment de rédiger cet ouvrage, la plupart des travailleurs américaines payaient 7,65 % de leur revenu sous forme de cotisations sociales. Mais ce n’est que la moitié, car les employeurs doivent également payer un montant équivalent. Que penser de ces cotisations sociales ? Sont-elles vraiment partagées également entre les travailleurs et les employeurs ? (…) Nous savons que l’incidence d’une taxe ne dépend pas réellement du fait de savoir qui signe le chèque pour la payer. Presque tous les économistes sont d’accord pour dire que les cotisations sociales sont une taxe sur les travailleurs, et non pas sur leurs employeurs. La raison de cette conclusion repose sur la comparaison des élasticités-prix de l’offre de travail de la part des ménages et de la demande de travail par les firmes. Les résultats suggèrent que l’élasticité-prix de la demande de travail est assez élevée, d’un montant minimum de 3. Autrement dit, une augmentation des salaires moyens de 1 % entraînerait au moins une diminution de 3 % du nombre d’heures de travail demandées. L’élasticité-prix de l’offre de travail est par contre généralement considérée comme très faible. La raison est que même si une réduction de salaire réduit l’incitation à travailler davantage d’heures, elle rend également les gens plus pauvres et moins capables de s’accorder des loisirs. La force de ce deuxième effet se voit dans les données : le nombre d’heures que les gens sont disposés à travailler diminue très peu – ou pas du tout – quand le salaire horaire diminue. Notre règle générale sur l’incidence d’une taxe dit que quand l’élasticité-prix de la demande est beaucoup plus élevée que l’élasticité-prix de l’offre, le poids d’un impôt indirect est supporté principalement par les offreurs de travail, autrement dit les travailleurs – même si sur le papier la moitié de la taxe est payée par les employeurs. Autrement dit, les cotisations sont largement supportées par les travailleurs sous forme de salaires plus faibles que par les employeurs sous forme de profits plus faibles Cette conclusion nous apprend quelque chose d’important sur le système de taxation américain : les cotisations sociales pèsent davantage sur la plupart des familles que l’impôt sur le revenu pourtant davantage honni. Les cotisations représentent 15,3 % des salaires jusqu’à 102 000 € par an (notez que 7,65 % + 7,65 % = 15,3 %). C’est-à-dire que la grande majorité des travailleurs paient 15,3 % de leur salaire en cotisation. Mais seule une minorité de familles américaines paient plus de 15 % de leurs revenus en impôt sur le revenu. D’après certaines estimations, les cotisations sociales sont la principale ponction sur le revenu de plus de 70 % des familles.

Paul Krugman, Microéconomie, De Boeck, 2009 p.310

Economie Approfondie / Module 1 / Microéconomie I / Chapitre 3 – Elasticités et prix 11

b) Elasticités prix, recette fiscale et perte sèche entraînée par la taxe

Document 10 – Taxe, recette fiscale et perte sèche

Paul Krugman, Microéconomie, De Boeck, 2009 p.320

Q29 => Avant la mise en oeuvre de la taxe, quel est le prix d’équilibre et quelle est la quantité d’équilibre ? Q30 => Après l’imposition de la taxe, quelle est la nouvelle quantité échangée ? Quel est le prix supporté par le consommateur ? Quel est le prix dont bénéficie réellement le producteur ? Q31 => Que représente l’aire A ? Quelle est la différence avec l’aire B ? Q32 => Que représente l’aire C ? Quelle est la différence avec l’aire F ? Q33 => Comment calculer la recette fiscale permise par la taxe ? Q34 => Rappeler la définition de la perte sèche et situez la dans le graphique.

Activité 14 – Elasticités et perte sèche d’une taxe

Economie Approfondie / Module 1 / Microéconomie I / Chapitre 3 – Elasticités et prix 12

1er cas : Demande élastique vs demande peu élastique On constate que l’élasticité prix de l’offre est …………………. dans les graphiques (a) et (b) mais que l’élasticité prix de la demande est plus ………….. dans le graphique (a). De ce fait, l’application de la taxe induit dans le graphique (a) une …………………… relativement importante de la quantité échangée et par voie de conséquence une …………………….. relativement importante. Dans le graphique (b), puisque la demande est ………………………. aux prix, l’application de la taxe se traduit par une ………………….. diminution des quantités échangées et par voie de conséquence une …………………………. relativement faible. 2ème cas : offre élastique vs offre peu élastique On constate que l’élasticité prix de la demande est …………………. dans les graphiques (c) et (d) mais que l’élasticité prix de l’offre est plus ………….. dans le graphique (c). De ce fait, l’application de la taxe induit dans le graphique (c) une …………………… relativement importante de la quantité échangée et par voie de conséquence une …………………….. relativement importante. Dans le graphique (d), puisque l’offre est ………………………. aux prix, l’application de la taxe se traduit par une ………………….. diminution des quantités échangées et par voie de conséquence une …………………………. relativement faible.

c) L’efficacité des politiques publiques dépend des élasticités-prix

Activité 15 – Efficacité d’une taxe environnementale sur le carburant

Imaginons que le gouvernement décide de mettre en oeuvre une taxe sur le carburant. Q35 => Représentez dans le graphique ci-dessous l’effet de cette taxe sur un territoire dans lequel la majorité de la population vit dans des zones rurales reculées et travaille en ville. Q36 => Cette taxe permettra-t-elle de réduire significativement les émissions de CO2 ? Pourquoi ? Q37 => Quelle mesure complémentaire faudrait-il mettre en oeuvre pour rendre cette taxe efficace ?

Activité 16 – Efficacité d’une subvention environnementale Imaginons que le gouvernement décide de subventionner les acheteurs de véhicules électriques. On suppose que la

demande de véhicule électrique est fortement élastique au prix mais que l’offre, elle, est relativement rigide. Q38 => Représentez l’effet de cette subvention dans le graphique ci-dessous : Q39 => Que pouvez-vous dire au sujet de l’efficacité de cette politique ?