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D6pistage du c olorectal :
a
Dkpistage du CCR par Hemoccult IF en 2003, mais dans 8 5 IO dbpartements-pilotes (sur 24 ayant d6jS fait savoir qu’ils y sont pr&s), a annonce le Pr Jean Faivre (CHU de Dijon)...
\
A cette occasion”‘, il rappelait que pour
etre rentable (sur le plan epidemiolo-
Celui-ci a montre enfin comment, depuis des
an&es, des adversaires du test Hemoccult II’,
malgre etudes et travaux internationaux conver-
gents quant a son utilite en tant que test de de-
pistage, ont reussi a faire reporter son institution.
gique), le depistage par analyse des selles sur
3 jours consecutifs tous les 2 ans doit porter
sur plus de 50 O/o de la population-cible (50-
74 ans). On peut en esperer une reduction
d’au moins 30 % de la mortalite par CCR@‘.
Un Plan Cancer en retard
Les senateurs se sont recemment penches sur
le plan gouvernemental de lutte contre le can-
cer (1.02.2000) : selon nombre d’experts, il est
tres en retard. Ce regard critique a suscite un
epais rapport de la Commission des affaires
sociales du Senat.
Les senateurs ont entendu divers acteurs de
la lutte anti-cancer, y compris Bernard Kouchner,
ministre delegue a la Sante, qui a admis que
I’argent Iui manque (le cout des 35 h) pour fai-
re une vraie politique de Sante car << /a sanfe,
ce n’est ni a droite ni a gauche JJ.
Le report constant de I’organisation du depis-
tage national du cancer cola-rectal (CCR) a
suscite les remarques de l’un des * audit& *, le
Pr Jean-Pierre Bader, gastro-enterologue.
Pour Iui, le blocage viendrait plus de la Securi-
te sociale que du ministere ou de la Direction ge-
n&ale de la Sante. C’est d’autant plus curieux
que sur quelque 1,2 million de coloscopies de
1‘ depistage * annuelles (3 000 a 4 000 Flexa-
men), 60 O/o seraient inutiles, selon le Pr Bader.
~A~~ dans les selles
Est-ce pour cette raison qu’un echo.mediatique
excessif a ete don& le mois dernier a I’evalua-
tion preliminaire d’un nouveau test de depista-
ge du CCR par recherche d’ADN dans les
selles ? C’est des Etats-Unis, pays producteur
du plus grand nombre d’etudes sur I’utilite de I’He
moccult II@‘, quest venue cette etude, qui ne re-
met pas en cause la recherche du sang dans les
selles bien qu’ opposee au test ADN dans les
commentaires. Ace propos, d’ailleurs, Bernard
Kouchner soulignait recemment, en reponse a un
senateur, qu’cc il existe effectivement une autre
generation de tests, bases sur la recherche de
I’ADN des cellules tumorales, mais il sont en
tours d’evaluation et il n’est pas possible a ce
jour de savoir s ‘ils rempliront tous les criteres
requis pour dtre utilises dans un depistage de
masse J.
Cette etude de faisabilite biologique multicen-
trique”‘, incluant des cliniciens suedois, a eva-
lue la sensibilite de la recherche des mutations
du gene APC dans I’ADN de cellules epithe-
liales coliques isolees des selles. Le gene APC
mute est implique dans I’adenome colique sur
La tust Humoumdt II’ est constffi dun papier reactif impregne de gaiac, fuaM dona rts plqwtle &en&e. II comporte une spatule, qui set-t au patient e prelever uu fru#u& de solles qu’il 4ale sur le papier. le pouvoir peroxydasique de l’hemofilobine aut utflfsu 8u laboratoire pour r&&n 88 prtfsence occulte dans les selles, obtenue en versant mu f%abanMon quolques fiouttes dune solution alcoolique d’eau oxyfilnie. Une reaction positive
d’Mmo#lotine) se traduit par une coloration bleue ou blewverf en moins de 30 sec. kads r&m oor&u#ws dofvent #tre analysCs pour donner une conclusion objective. b W da P #6n&atfon n’impose plus de rkfilme sans viande prialable du fait de sa sensibilitl. Eu rwaudru fl impose d’exclure : l l’aaphfno, Ios &meats riches en peroxydase (radis, navets, saumon, ananas, banane) : lisqusIkfauxpoGtifs, l tS Uitamine C, SOUCCB de faux n@tffs.
Source : Prevention & Biologie
8 Revue Franpise des Laboratoires, mars 2002, No 341
polype (adenomatous polyposis cold. Toutes
les mutations APC ont ete recherchees par
PCR digitale dans les selles de 46 patients vo-
lontaires (programmes pour chirurgie) por-teurs
d’un cancer confirme par coloscopie et non fa-
milial. On a identifie des mutations chez 26 pa-
tients, soit 57 O/o. En revanche, cette recherche
etait negative chez des sujets-temoins sans
cancer. Qu’il s’agisse de I’Hemoccult II’ ou de
la recherche d’ADN fecal, le but commun est
de developper les tests de depistage les morns
invasifs, par rapport au lavement baryte et a la
coloscopie, comme le soulignent d’ailleurs les
experimentateurs americano-suedois. On en
revient a la biologie, qui peut etre utilisee de fa-
con precoce, sachant que les techniques inva-
sives sont necessaires au diagnostic. Deux re-
marques cependant.
o D’une part, le test ADN est complexe et co&
teux (pres de 2 300 euros, soit plus de 15
000 F) et pour I’instant on ne le concoit pas
en depistage de masse de cancers debutants
ou de pre-cancers.
e D’autre part, I’Hemoccult II*, test de routine
depuis longtemps, peut etre vendu environ 4
euros (un peu plus de 26 F), sa realisation est
simple et peut done etre rep&e deux fois
dans I’annee. Seul probleme : son acceptabi-
lite par la population-cible, celle-ci devant pre-
parer ses echantillons de selles pour le
LABM-lecteur...
Comme le disait le Pr J. Faivre, le depistage in-
dividuel (test propose en cabinet medical), li-
mite a des sujets volontaires, est ethiquement
condamnable, car il laisse de tote une forte
partie de la population et conduit a <f sur-tes-
ter ‘) certains individus et a multiplier les exa-
mens inutiles : les contraintes economiques im-
posent des choix...
J.-M. M.
13’NEJM 346 (31/01/2002) 31 l-320; Lancet 359 (2/02/2002) 404-406.