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1 2 3 Le partage de l'héritage a été légiféré et son détail nous est transmis au travers du Coran et de la Sunna. Ceci nous dispense d'établir un testament écrit puisque tout est mentionné dans les textes. Toutefois, si l'on souhaite léguer une partie de nos biens à une tierce personne (autre que celles destinées de facto à l'héritage) il nous est demandé de recourir au testament écrit. A ce propos, le Très Haut a dit : « On vous a prescrit, quand la mort est proche de l'un de vous et s'il laisse des biens, de faire un testament en règle en faveur de ses père et mère et de ses plus proches. C’est un devoir pour les pieux. » (Coran, 2 : 180) Le Prophète Mohammed recommande lui-même à tous les Croyants de rédiger leur testament avant leur mort en vue non seulement de léguer leurs biens, mais surtout afin de s’acquitter de leurs dettes ou de telle charge ou responsabilité qu’ils auraient dû assumer de leur vivant. D'après Ibn Omar , le Prophète a dit : « Il n'appartient pas à un musulman qui a des choses à recommander de passer deux nuits sans que son testament soit auprès de lui ». Ibn Omar a dit: " depuis que j'ai entendu cela de la bouche de l'envoyé d'Allah je n'ai plus passé une seule nuit sans avoir avec moi mon testament. » (Rapporté par Al-Boukhari et Muslim) trois types de testament (wasiya) 1) Le testament obligatoire : l'exécution d'un testament est une obligation incombant à tous les droits qu'il a envers autrui ainsi que ceux qui lui sont dus, qui soit endetté, dépositaire, ou qui a des droits à faire valoir, de peur de mourir et de vouer à la perte les biens d'autrui, ou un dépôt, ou bien de manquer de réparer un tort et d’avoir à assumer la responsabilité le Jour du Jugement Dernier. Le testament en ce cas, s'avère obligatoire, pour garder ses biens et prouver son honnêteté et pour éviter toute dispute, après son décès, entre ses héritiers et les ayants droit, conformément à ce qu'a dit le Prophète dans le hadith de Ibn Omar ci-dessus 2) Le testament recommandé : Il s'agit de la wasiya (testament) dans laquelle un musulman veut léguer après sa mort une partie de ses biens pour un acte de piété (la charité envers les pauvres et les besogneux ou dans les diverses voies du bien, la construction des mosquées et les œuvres de charité, comme l'a rapporté Khâlid ibn `Obayd As-Salmî , que le Prophète a dit : « En vérité, Allah vous a laissé disposer du tiers de votre patrimoine, avant de rendre l'âme pour faire augmenter vos œuvres pies » (Rapporté par Ibn Majah et qualifie de bon par Al-Albani) Ou le fait de désigner le tiers de sa fortune après sa mort à un proche qui ne soit pas du nombre des héritiers légitimes ou à quelqu'un d'autre. Sa`d ibn Abî Waqqâs rapporte : « Le Prophète vint me visiter tandis que j'étais malade à la Mecque. - La pensée de mourir dans le pays duquel il s'était émigré lui faisait horreur-. Il me dit : Qu'Allah fasse miséricorde au fils de `Afrâ'! -Je dis : O Envoyé d'Allah, pourrais-je disposer par testament de toute ma fortune? Non,», dit-il. De la moitié ?, repris-je. Non. Du tiers? Du tiers, soit; et le tiers, c'est beaucoup. Certes, si tu laisses tes héritiers riches, cela vaut mieux que si tu les laisses misérables, tendant la main aux gens. » Telle est la version de Bokhari. Selon une variante de Bokhari également : « Je dis : O Envoyé d'Allah, je veux disposer par testament de toute ma fortune, mais j'ai une fille. Pourrais-je donc faire don de la moitié de ma fortune ? Repris-je. La moitié, c'est beaucoup. Du tiers, donc? Du tiers, soit ; et le tiers, c'est beaucoup (ou c'est énorme). » (Rapporté par Al-Boukhari et Muslim) Le Prophète recommanda aux gens et les autorisa à octroyer sur testament le tiers de leur fortune. D’autre part, la valeur de cette wasiya ne peut dépasser le tiers des biens de la personne. D'après Imran Ibn Husayn : « un homme a libéré 6 esclaves lui appartenant au moment de sa mort et il n'avait pas d'autres biens qu’eux. Lorsque cela est parvenu au Prophète il s'est énervé et a dit: « J'ai certes pensé à ne pas prier sur lui ». Puis il a appelé les esclaves, il les a divisé en trois groupes puis a tiré au sort entre eux. Il a alors libéré deux esclaves et en a gardé quatre en tant que tel. » (Rapporté par An-Nasai et authentifié par Al-Albani ) 3) Le testament interdite : Il peut prendre diverses formes : de porter préjudice à un héritier, léguer à une personne qui a déjà un droit dans l'héritage, faire une wasiya pour déshériter une personne ayant un droit dans l'héritage, faire une wasiya en disant qu'on doit de l'argent à quelqu'un avec qui on s'est arrangé pour qu'il redonne la somme à un des enfants ou à une des épouses... D'après Abou Oumama Al Bahili , le Prophète a dit : « Certes Allah a donné à chacun son droit ainsi il n'y a pas de wasiya en faveur d'un héritier». (Rapporté par Ibn Maja et authentifié par Al-Albani) Il est important d’attirer l’attention sur le fait qu’il n’est pas permis de faire des donations à certains de ses enfants et d’en priver d’autres ni de donner aux uns plus que ce qui est donné à d’autres. Car il faut les traiter sur le même pied d’égalité, en vertu du hadith de Nou’man ibn Bachir selon lequel « son père l’avait emmené auprès du Prophète après lui avoir fait un don, dans le but de le

Depliant 39 Le Testament Wasiya en Islam

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Page 1: Depliant 39 Le Testament Wasiya en Islam

1 2 3

Le partage de l'héritage a été légiféré et son détail nous

est transmis au travers du Coran et de la Sunna. Ceci nous

dispense d'établir un testament écrit puisque tout est

mentionné dans les textes.

Toutefois, si l'on souhaite léguer une partie de nos biens à

une tierce personne (autre que celles destinées de facto à

l'héritage) il nous est demandé de recourir au testament

écrit.

A ce propos, le Très Haut a dit : « On vous a prescrit,

quand la mort est proche de l'un de vous et s'il laisse des

biens, de faire un testament en règle en faveur de ses

père et mère et de ses plus proches. C’est un devoir pour

les pieux. » (Coran, 2 : 180)

Le Prophète Mohammed recommande lui-même à tous

les Croyants de rédiger leur testament avant leur mort en

vue non seulement de léguer leurs biens, mais surtout afin

de s’acquitter de leurs dettes ou de telle charge ou

responsabilité qu’ils auraient dû assumer de leur vivant.

D'après Ibn Omar , le Prophète a dit : « Il n'appartient

pas à un musulman qui a des choses à recommander de

passer deux nuits sans que son testament soit auprès de lui

». Ibn Omar a dit: " depuis que j'ai entendu cela de la

bouche de l'envoyé d'Allah je n'ai plus passé une seule nuit

sans avoir avec moi mon testament. » (Rapporté par Al-Boukhari

et Muslim)

trois types de testament (wasiya)

1) Le testament obligatoire :

l'exécution d'un testament est une obligation incombant à

tous les droits qu'il a envers autrui ainsi que ceux qui lui

sont dus, qui soit endetté, dépositaire, ou qui a des droits

à faire valoir, de peur de mourir et de vouer à la perte les

biens d'autrui, ou un dépôt, ou bien de manquer de

réparer un tort et d’avoir à assumer la responsabilité le

Jour du Jugement Dernier.

Le testament en ce cas, s'avère obligatoire, pour garder

ses biens et prouver son honnêteté et pour éviter toute

dispute, après son décès, entre ses héritiers et les ayants

droit, conformément à ce qu'a dit le Prophète dans le

hadith de Ibn Omar ci-dessus

2) Le testament recommandé :

Il s'agit de la wasiya (testament) dans laquelle un

musulman veut léguer après sa mort une partie de ses

biens pour un acte de piété (la charité envers les pauvres

et les besogneux ou dans les diverses voies du bien, la

construction des mosquées et les œuvres de charité,

comme l'a rapporté Khâlid ibn `Obayd As-Salmî , que le

Prophète a dit : « En vérité, Allah vous a laissé

disposer du tiers de votre patrimoine, avant de rendre

l'âme pour faire augmenter vos œuvres pies » (Rapporté par Ibn

Majah et qualifie de bon par Al-Albani)

Ou le fait de désigner le tiers de sa fortune après sa mort à

un proche qui ne soit pas du nombre des héritiers

légitimes ou à quelqu'un d'autre.

Sa`d ibn Abî Waqqâs rapporte : « Le Prophète vint

me visiter tandis que j'étais malade à la Mecque. - La

pensée de mourir dans le pays duquel il s'était émigré lui

faisait horreur-. Il me dit : Qu'Allah fasse miséricorde au

fils de `Afrâ'! -Je dis : O Envoyé d'Allah, pourrais-je

disposer par testament de toute ma fortune? Non,», dit-il.

De la moitié ?, repris-je. Non. Du tiers? Du tiers, soit; et

le tiers, c'est beaucoup. Certes, si tu laisses tes héritiers

riches, cela vaut mieux que si tu les laisses misérables,

tendant la main aux gens. » Telle est la version de Bokhari.

Selon une variante de Bokhari également : « Je dis : O

Envoyé d'Allah, je veux disposer par testament de toute ma

fortune, mais j'ai une fille. Pourrais-je donc faire don de la

moitié de ma fortune ? Repris-je. La moitié, c'est

beaucoup. Du tiers, donc? Du tiers, soit ; et le tiers, c'est

beaucoup (ou c'est énorme). » (Rapporté par Al-Boukhari et Muslim)

Le Prophète recommanda aux gens et les autorisa à

octroyer sur testament le tiers de leur fortune.

D’autre part, la valeur de cette wasiya ne peut dépasser

le tiers des biens de la personne.

D'après Imran Ibn Husayn : « un homme a libéré 6

esclaves lui appartenant au moment de sa mort et il n'avait

pas d'autres biens qu’eux. Lorsque cela est parvenu au

Prophète il s'est énervé et a dit: « J'ai certes pensé à ne

pas prier sur lui ». Puis il a appelé les esclaves, il les a

divisé en trois groupes puis a tiré au sort entre eux. Il a

alors libéré deux esclaves et en a gardé quatre en tant que

tel. » (Rapporté par An-Nasai et authentifié par Al-Albani )

3) Le testament interdite :

Il peut prendre diverses formes : de porter préjudice à un

héritier, léguer à une personne qui a déjà un droit dans

l'héritage, faire une wasiya pour déshériter une personne

ayant un droit dans l'héritage, faire une wasiya en disant

qu'on doit de l'argent à quelqu'un avec qui on s'est

arrangé pour qu'il redonne la somme à un des enfants ou

à une des épouses...

D'après Abou Oumama Al Bahili , le Prophète a dit : «

Certes Allah a donné à chacun son droit ainsi il n'y a pas

de wasiya en faveur d'un héritier». (Rapporté par Ibn Maja et

authentifié par Al-Albani)

Il est important d’attirer l’attention sur le fait qu’il n’est

pas permis de faire des donations à certains de ses

enfants et d’en priver d’autres ni de donner aux uns plus

que ce qui est donné à d’autres. Car il faut les traiter sur le

même pied d’égalité, en vertu du hadith de Nou’man ibn

Bachir selon lequel « son père l’avait emmené auprès

du Prophète après lui avoir fait un don, dans le but de le

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faire attester par le Prophète Celui-ci lui a dit : En as-tu

fait de même pour tous tes enfants ? Non Récupère-le. Et

puis il ajoute : Craignez Allah et traitez vos enfants de

façon équitable » (Rapporté par Al-Boukhari).

Quand le testament est-il applicable ?

Le testament n’est exécutable qu’après la mort de son

auteur, et celui-ci peut y revenir ou le diminuer ou le

modifier.

Omar ibn Al-Khattab a dit : " Le testateur est libre de

changer à son gré son testament. "

Le testament ne sera mis en exécution qu'après

acquittement des dettes du défunt. Selon Ali Ibn Abi Talib

, le Prophète a jugé que la dette précède le

testament, et vous lisez ceci (dans le Coran) : « ceci après

un bien qu’il a légué dans son testament ou une dette ».

» (Rapportė par At Tirmidhi)

L’exécution d’un testament est très important. Allah, le

Puissant et Majestueux l’a mis en relief et l’a mentionné

avant les autres (prescriptions). Une menace très dure a

été proférée à l’endroit de celui qui le modifie : « … Et

quiconque désobéit à Allah et à son messager, et

transgresse Ses ordres, Il le fera entrer au Feu pour y

demeurer éternellement. Et celui-là aura un châtiment

avilissant. » (Coran, 4 :14).

Le testament peut être écrit de la façon suivante : « Je suis

untel fils d'untel, ou fille d'untel, j'informe que j'atteste

qu'il n'y a point de divinité en dehors d'Allah, Seul, sans

associé, et que Muhammad est Son serviteur et Messager,

qu'Eissâ (Jésus) est le serviteur d'Allah et Son Messager et

Sa parole transmise à Maryam, que le Paradis existe, que

l'Enfer existe, que l'Heure arrivera sans nul doute, et

qu'Allah ressuscitera les morts.

Je recommande à ma famille et à mes proches de

craindre Allah, d'avoir un bon comportement les uns

envers les autres, d'obéir à Allah et Son Messager, de se

recommander mutuellement la vérité et la patience.

Je leur recommande à l'instar d'Ibrâhîm et Yacqûb, quand

ils s'adressèrent à leurs fils : « Ô mes fils, certes Allah

vous a choisi la religion : ne mourrez point, donc,

autrement qu'en Soumis ! (à Allah). »[La vache verset

132]

Puis, il rappelle ce qu'il donne de son argent (à une tierce personne n'ayant pas droit à la succession), ne dépassant pas un tiers de sa fortune, clarifie ses dépenses légitimes, et nomme la personne qui se chargera de tout.

De même, il est préférable d'avoir deux témoins et de faire certifier son testament par une personne de science ; il ne doit pas se contenter de l'écrire, pour éviter toute falsification. Et c'est Allah Qui accorde le succès. Allah dit : « Ô Croyants ! Lorsque la mort se présente à l'un de vous, au moment du testament, prenez à témoin deux hommes intègres parmi vous... » (Sourate 5, v.106) Anas a dit : « Ils (les Compagnons du Prophète

écrivaient dans leur testament : « Bismillahi Ar.Rahmani

Ar.Rahim [Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le

Très Miséricordieux] Ceci est ce que teste untel fils

d’untel. J’atteste qu’il n’y a de vraie divinité digne d’être

adorée qu’Allah, Seul sans ne rien Lui associer et que

Muhammad est Son Prophète et Son Envoyé, Son Esclave

et Son Envoyé, que l’heure arrivera, point de doute dans

cela, et qu’Allah ressuscitera ce qu’il y a dans les tombes.

Je conseille à ceux que je laisse derrière moi parmi les

membres de ma famille de craindre Allah et de se

réconcilier entre eux, d’obéir à Allah et à Son Envoyé s’ils

sont croyants. Je leur ordonne ce qu’a ordonné Ibrahîm à

ses enfants ainsi que Ya’qoûb : « O mes enfants ! Allah a

choisi pour vous la religion : ne mourez qu’en étant

Musulman ». (Athar sahîh rapporté par Al Bayhaqî dans

ses sunans.)

Au nom d’Allah, l’Infiniment Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Le testament

(wasiya)

en Islam

Abou Maryam licencié à l’université islamique de Médine

Email : dé[email protected]

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Dépliant islamique n° 39