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http://www.burkina-ntic.org Trimestriel d'information du rèseau LIEN Burkina / Local Information and Exchange Network N°009 Déc. 2006 Institut International pour la Communication et le Développement Les femmes de Zabré ouvrent leur centre multimédia Au pays Dogon en 2 CV La femme peut s’imposer Le Ministre des NTIC prend la parole Le Burkina Faso De Génève à Tunis Institut International pour la Communication et le Développement

 · Depuis quelques années, le monde des NTIC s’intéresse à la connectivité. La bataille des octets, des kiloctects, des méga octets fait rage. Hier, avoir une connexion avec

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http://www.burkina-ntic.org

Trimestriel d'information du rèseau LIEN Burkina / Local Information and Exchange Network N°009 Déc. 2006

Institut International pour la Communication

et le Développement

Les femmes de Zabré ouvrent leur centre multimédia

Au pays Dogon en 2 CV

La femme peut s’imposer

Le Ministre des NTIC prend la parole

Le Burkina FasoDe Génève à Tunis

Institut International pour la Communication

et le Développement

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EDITORIAL

WWW.burkina-ntic.orgP. 2 Bulletin N°010 Burkina NTIC

Bulletin

Burkina-NTIC N°09Récépissé n°1721/MIJ/CA-GI/OUA/P.F

Juillet 2003

Directeur de Publication

Sylvestre OUEDRAOGO

RédactionOuédraogo Roukiatou

Ramata SOREThéodore SOMDA

Sylvestre OUEDRAOGO

CollaborateursZCPGTPFIABIICD

IABERYam Pukri

Song TaabaClub arrobase

l’oeil des Jeunes

PAO

ContactOuédraogo Sylvestre,

Coordonnateur programmeLIEN tel. : 70 25 04 49

Zio Amélie, Administration tel. : 70 23 37 86

Théodore Somda, Gestionsite web Burkina NTIC

tel. : 70 26 92 00http://www.Burkina-ntic

09 BP 1170 Ouagadougou [email protected]

Programme LIEN S/C Association Yam Pukrisis derrière la SONAPOST

de 1200 logements

Depuis quelques années, le monde des NTIC s’intéresseà la connectivité. La bataille des octets, des kiloctects,des méga octets fait rage. Hier, avoir une connexion avecseulement quelques dizaines d’octets était une chosemerveilleuse. Aujourd’hui, il faut avoir des centaines, voirdes mégaoctets pour arriver à travailler et surtoutéchanger certaines données avec d’autres personnesdans le monde.

La technologie de plus en plus sophistiquée : ADSL WIFI,WIMAX, VSAT, CPL, la libéralisation croissante dusecteur redessine continuellement le paysage de laconnectivité dans les pays développés et même en voiede développement.

On ne peut plus compter le nombre de sociétés auBurkina qui se créent et qui tentent, chacune à son niveaude grignoter quelques parts de marché. Imaginons quecette bataille se poursuive et que les prix baissent jusqu’àce que le commun des mortels puisse avoir accès, ce quine sera pas possible avec la cherté du coût del’électricité, l’un des plus chers au monde.

Il va nous rester quoi maintenant ? On utilisera l’Internet comme les radios FM et autretélévisions. Et alors ? Et alors, on consommera davantage desproduits du net et vu notre faible production numérique,on dormira sur la natte des autres. La prochaine batailleje crois sera les services sur le web et nous devronsutiliser notre imagination pour proposer des services quirépondent aux besoins de nos populations. Un jeuneTunisien avant la fête du Ramadan a eu la géniale idée devendre des cyber moutons : il a écoulé tout son stock enquelques jours, performance que beaucoup d’autresvendeurs réels n’ont pas pu faire Evitons donc les motsfaciles tels que : çà ne marchera jamais et osonsessayer.l’avenir appartient à ceux qui osent et qui se lèvent tôt.

B-NTIC

L’avenir appartient à ceux qui osent et qui se lèvent tôt.

www.oeil-des-jeunes.org

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ACTUALITES

WWW.burkina-ntic.org Bulletin N°010 Burkina NTIC P. 3

Les enseignants sont des vecteursde stéréotypes. Ils véhiculent plus

ou moins consciemment des préjugéssur le genre. Dans leur relation avecles élèves, la même attitude estprésente. Aux garçons, la réflexion, larecherche, la découverte. Aux filles,l’acquiescement. Ces dernières n’ontdonc pas l’opportunité de faire valoirleurs idées et d’exposer leur créativité.Le comble, c’est que les enseignantsne sont pas souvent conscients de leurinfluence sur les élèves. Or pour cesderniers, l’enseignant est uneréférence, une ouverture et unerencontre avec le monde scientifiqueou universitaire. L’enseignant ensomme est un modèle. Au BurkinaFaso, dans les lycées, collèges,universités et autres écoles deformations, il n’y a presque pas de

femmes, formatrices ou enseignantesen informatique. Cette faible présencede la femme-enseignante eninformatique renforce lesreprésentations sur les matières ditesmasculines ou féminines. Pour lesélèves et étudiants, la référence est lapersonne de même sexe qu’ils ont enface d’eux. L’absence de modèlesféminins conduit donc à uneconclusion. Pas de place pour lafemme en informatique.

Une socialisation différenciée. Descontraintes structurelles empêchentsouvent les femmes de se familiariseravec l’informatique. Les ordinateurssont très chers. Le faible pouvoiréconomique des femmes ne leurpermette d’en posséder. Lorsqu’il y aordinateur à domicile, c’est le plus

souvent l’homme qui s’en sert. C’estlui qui occupe la fonctionprofessionnelle valorisée etconsidérée comme essentielle. Lesfemmes manquent de temps.Nombreuses ont celles qui ont undouble emploi. Elles sontfonctionnaires et se doiventquotidiennement d’assurer les tâchesdomestiques, faire les courses, leménage, préparer les repas...Conséquence : elles sont presque lesdernières à se familiariser avecl’ordinateur. La socialisation est la cause du gouffrequi existe entre les domaines choisispar les filles et les garçons. Il existedes normes sociales selon lesquellesgarçons et filles doivent se comporter.Les stéréotypes de genre deviennentdes normes. Les petites filles doiventêtre douces et aimer les poupées. Lespetits garçons doivent avoir un goûtpour les jeux de construction et untempérament actif. Ces attentesdeviennent une pression. Les enfantsfinissent par se conformer auxstéréotypes. On punit l’enfant qui n’agitpas comme espéré ou on lui offre leslivres et les jouets qui correspondent àl’idée qu’on se fait de ses goûts innés.Le petit garçon observe et imite lesadultes du même sexe que lui. Etcomme prévu, les filles en viennent àpréférer la littérature à l’informatique età se sentir démunies face à un PC.On imagine souvent que l’informaticienest un homme, peu soucieux de sonapparence physique. Les filles sont engénéral encouragées dès leur plusjeune âge à valoriser leur apparence.Le métier d’informaticien est donc enporte-à-faux avec ce qui est attendudes jeunes femmes. S’orienter verscette filière constitue unetransgression de leur appartenancesexuelle. Les stéréotypes construisentune représentation simplifiée de laréalité. Dans la mesure où la réalité estplus complexe que ce qu’en disent lesstéréotypes, des erreurs fatales en

La femme peut s’imposer par ladéconstruction des stéréotypes

Dans la société, le rapport des filles à l’informatique part desexpériences positives ou négatives. Leurs intérêts se façonnent en

fonction des stéréotypes véhiculés par l’enseignement.

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ACTUALITES

WWW.burkina-ntic.orgP. 4 Bulletin N°010 Burkina NTIC

découlent. Ils influencent lesperformances des groupes qu’ilsstigmatisent.Au Burkina Faso, les fillesreprésentent moins de 1% desétudiants dans les formationssupérieures en informatique. Or lesnouvelles technologies deviennentomniprésentes dans la vie, aussi bienau travail qu’à domicile. Ce faiblepourcentage confirme une réalité. Lesfemmes sont utilisatrices d’un objet.Elles utilisent l’ordinateur sans lemaîtriser, le comprendre au travers deson interface, de ses logiciels. Lesfemmes peuvent s’épanouir et êtreautonome dans ce créneauprofessionnel en pleine expansion.Un modèle féminin pour s’identifier.Avant même de quitter le domicilefamilial pour l’école, les filles sont déjàmal parties dans l’aventureinformatique. La socialisation, vial’imposition de normes sociales, leséloigne de la technologie en général,et de l’ordinateur en particulier.L’implication et l’appropriation de latechnologie par la femme peuvent sefaire par la valorisation d’un modèleféminin. Cette image doit êtreressentie et ressortie positivement (lesfilles dans des rôles actifs, derrière lesordinateurs !) aux travers de supportsvisuels. Présenter des modèles deréussir est un encouragement à plusd’implication des filles dans ledomaine. Plus il y a aura de filles dansles filières technologiques etscientifiques, moins le statut deminorité jouera. Et plus les stéréotypesseront battus en brèche par la réalité.

Appropriation des NTIC, Un tiers dechance en moins pour les femmesburkinabè. Les femmes ont globalement un tiersde chances en moins que les hommesde bénéficier des avantages de lasociété africaine de l’information, telleest l’opinion de Sylvestre Ouédraogo,responsable de l’association YamPukri et auteur d’une étude sur lafracture numérique de genre au

Burkina Faso.L’accès, l’usage et la maîtrise del’ordinateur, de l’Internet et dutéléphone portable ont été considéréscomme critères de mensurations de ladisparité du genre. Les femmes, moinsque les hommes maîtrisent l’usage deces technologies. La fracturenumérique du genre est une réalitéinquiétante au Burkina Faso, constateSylvestre Ouédraogo. Puis depoursuivre, Seules les populationsjeunes et scolarisées en cyclesecondaire semblent échapper auxdisparités de genre.

Certes, la fracture numérique est réelleentre le Nord et le Sud. Au Burkina, cefossé est visible entre les campagneset les villes. Toute ou presque latotalité des infrastructures se trouventdans la capitale politiqueOuagadougou. Pire, la fracture estcriante entre les citoyens d’une mêmeville. A Ouagadougou, plus de 90%des femmes travaillent dans le secteurdes NTIC. Elles sont secrétaires enbureautique, informatique, Gérantesde cyber ou télécentres, ou agentsd’agences de téléphonies...Quant aux femmes des milieux ruraux,elles possèdent de nombreusescompétences en matière d’artisanat etde culture agricoles. Mêmeanalphabètes, certaines d’entre-ellessont au parfum des avantages liés àl’utilisation des NTIC. Ne disposantpas d’infrastructures et n’ayant pasreçu de formation concernantl’utilisation des NTIC, ces femmes nepeuvent s’en servir. Pourtant, les NTICpeuvent faciliter les échanges deconnaissance et d’expériences, jouerun rôle dans l’organisation de leursactivités. Actrices de changement etde progrès, elle, avec les NTIC,peuvent promouvoir leur visibilité enmettant en exergue leur compétence.Au Burkina Faso, l’accès aux NTICdoit être perçu au même titre quel’accès à l’eau potable, aux soins desanté, à l’éducation et à l’emploi, pourles femmes. Avec une accessibilité

aux NTIC, le genre féminin participeraréellement au développement durabledu Burkina Faso. Les NTIC ne doiventplus être considérées comme unpasse-temps de luxe pour les plusnantis. Elles doivent êtreappréhendées comme untransformateur positif de la qualité dela vie des collectivités pauvres etmarginalisées.

Mieux, les femmes doiventcommencer à exploiter les NTIC entant qu’outil de renforcement descapacités et de développementhumain. Pour ce faire, la création dansdes villes et dans les milieux ruraux,des centres d’accès aux NTIC doiventse faire. Dans ces lieux, elles serontformées à l’utilisation de l’informatiqueet l’Internet. Ces lieux doiventvéhiculer les informations sanitaires,agricoles, économiques. Laconnaissance, par exemple, des prixdes produits agricoles et artisanauxsur les marchés urbains, et la mise enréseau avec des associations surs dumonde favoriseront les échangesd’expériences, de partage deconnaissance et du savoir faire.

La technologie constitue un outild’émancipation pour les femmes. LesNations Unies placent désormaisl’accès aux technologies del’information, après la lutte contre lapauvreté, l’exclusion et la violence, aucoeur du devenir de la conditionféminine. Aussi bien l’émancipationdes femmes du Burkina que de cellesde toute l’Afrique dépend desdécideurs politiques, de la sociétécivile et du secteur privé. Une prise encompte du statut de la femme, pourune société de partage et deconnaissance plus juste et plusinclusive, réduira les disparités degenre.

Ramata Soré

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REPORTAGE

J’avais déjà effectué de nombreuxdéplacements en 2CV : Ouaga-Bamako, Ouaga Sikasso,

Ouaga-Bobo. Ma 2CV, bien qu’aupoint ne me satisfait pas encore. Il memanquait que d’installer un frigo à bordpour avoir de la bière fraiche, unordinateur et une antenne satellitairepour que la 2cv devienne un cybervéhicule original aussi équipé que lesvoitures de guerre américaine. Çà, cesera une autre histoire parce que j’aipu acquérir une autre 2Cv et je vaisbien travailler sur celle là afin del’intégrer un ordinateur à bord.Pratique pour aller sur la toile, écouterla musique et pour prendre des notes.

Le Toguna au pays DogonComme il fallait joindre l’utile àl’agréable, je me suis intéresséégalement par le phénomène des TICau cours de notre traversée : une amienéerlandaise en vacances, un ami,Alfred, familier de la brousse africaineet un as du volant et moi-mêmeformions l’équipe. Nous partîmes lematin du 16 janvier en passant parOuahigouya, ville située à 181 km deOuaga. Après une courte halte, nouscontinuâmes vers la frontière, voyagessans encombres avec seulement de lapoussière s’engouffrant dans lavoiture. Nous traversâmes la frontièreet nous nous engageâmes pourjoindre Bankass, une grande ville dansla localité. On y trouve quelquesauberges avec un décor propre dupays dogon, les maisons en argiles etles fameux hangars Toguna qui ainspiré le réseau Togunet. Le Togunaest un hangar très bas et ses pilierssont sculptés dans du bois avec toutessortes de représentations. C’est ceque l’on appelle arbre à Palabresouvent. On échange des questions

du village sous la Toguna. Elle estexpressément faite très basse, ce quirend incommode la station debout. Ilest donc interdit de s’énerver sous laToguna. En général, un homme énervése lève par précipitation et invectiveune ou plusieurs personnes. C’est làque le Toguna le remet à l’ordre d’unemanière naturelle. En effet la tête dumalheureux qui se fâche va cogner leplafond du hangar et il se ressaisiratrès vite et reprendra la station assise,attitude plus sage ;

Le pays Dogon virtuel et le paysdogon réelPourquoi visiter le pays dogon ?, je nepose moi-même cette question parcequ’ayant une connexion Internetpermanente au bureau, j’ai découvertpleins d’informations sur des sites websur le Mali et précisément le paysdogon. Je voulais même constater etexpérimenter au lieu de m’en tenir auweb, mais les informations sur le webfurent très précieuses parce que j’aiappris beaucoup de choses que monvoyage ne m’a pas permis dedécouvrir. En effet, les guides, rodés etfatigués par les multiples visites etpassages des touristes ont maintenantacquis l’art de répondre comme desperroquets à une question. Ils

racontent et répondent pourémerveiller le touriste, pour ne pas lechoquer et pour ne pas dérangerl’ordre des villages. Je ne me suis pasintéressé par des telles informations,je préfère donc faire ma propre étudedocumentaire et la compléter avecmes propres observations visuelles.Le net est irremplaçable pour cela. Enrevanche, la maitrise de l’anglais parles guides m’a épaté ; Au Burkina, ilest rare de trouver un guide quis’exprime en anglais. Les guidesappartiennent à une association ets’entendent pour travailler enharmonie dans la zone. On évite doncles problèmes dans les villages(paiements des droits de visite,sécurité dans les zonestouristiques...). Des rotations sonteffectuées entre les guides quand unclient arrive, ce qui facilite encore letravail.A Bancass, il existe seulementquelques lignes téléphoniques. Leréseau mobile n’est pas encore passépar là. Les jeunes et surtout, lesnombreux guides attendent de piedferme l’arrivée du téléphone portable.Mode ou nécessité, les deux sontinséparables. On a pris la route pourdormir dans un village en bas de la

Pays Dogon en 2CV

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Lundi 16 janvier au 22 janvier 2006, nous avons pris la route pour visiterune partie du Mali et du Burkina Faso : le pays dogon, Mopti et Djennéétaient notre destination au Mali. Au Burkina, nous visons seulement BoboDioulasso et ses environs, un périple de 1200 Km en 2CV.

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ACTUALITES

falaise (Endé). La piste, trèssablonneuse et défoncée est presqueimpraticable et le guide fut étonné quela 2CV arrive à avancer dans desendroits où des 4x4 ont démissionné !Un garçon de 12 ans environ de Endéme dit alors que la 2Cv a un moteur de4x4 très puissant sous son capot etc’est pour cela il arrive à rouler dansses endroits.

Attention au Tsunami dans le paysdogon !La falaise est jalonnée de nombreuxvillages dogons sur des dizaines dekilomètres. La zone est visitée par denombreux touristes tous les jours,certains campant près de la falaise,d’autres organisant des randonnées.Je vis quelques plaques de l’UNESCOet de certaines sociétés américainesdont je ne citerai pas le nom affichéessur des roches. Je ne sais même pasce qu’ils viennent foutre ici. Enregardant la falaise et des dizaines detouristes qui y grimpent pour découvrirles anciennes habitations dogons, jeme dis que nous avons la chance quele Tsunami ne vienne pas ici, et leséboulements ?

Aucun moyen de communicationmoderne n’existe ici, en dehors decertains touristes nantis qui ont destéléphones satellitaires !, me confie leguide Seydou. Si une personne estmalade, ou blessée, il faut se taperdes kilomètres pour aller chercher uneaide à Bancass avec la route que vousconnaissez, la radio est le seul canalutilisé pour diffuser les informations. Sipar exemple votre b?uf est égaré,vous allez à la radio de Bancass faireun communiqué. Mêmes lescommissions se font à travers la radio,mais il faut se déplacer sur deskilomètres pour joindre la radio toutd’abord... Je lui demandai alors : routeou téléphone tu choisis quoi ici. Jepréfère la route d’abord, me confesset-il.Pour moi, le pays dogon et surtout lazone touristique devrait posséder unsystème d’alerte pour aider lespersonnes en difficultés. En montantsur le plateau, nous avons rencontréune touriste en difficulté. Il a fallu queson guide nous donne un messageafin que l’on le transmette àBandiagara pour qu’une voiture vienneles chercher : nous sommes au

21ième siècle ailleurs et à l’âge de lapréhistoire ici.Arrivée à Bandiagara, j’ai pu fairequelques appels téléphoniques dansun télé centre sans encombre, maisfaites gaffes : regardez le compteuravant de téléphoner, sinon, vouspouvez avoir des surprisesdésagréables. En effet, j’ai trouvéqu’une personne avait déjà utilisé letéléphone et un crédit était déjà portésur l’appareil. J’ai donc demandé à ceque l’on remette le compteur à zéro.

Après un court arrêt à Bandiagara, (çàme rappelle ma leçon d’histoire àl’école primaire : le célèbre SoundiataKéita a disparu dans les falaises deBandiagara...), nous primes la routepour Mopti, une traversée de plus de100 Kilomètres. Nous arrivâmes àMopti dans la soirée et y passâmes lanuit. Contrairement à Sévaré qui a vitegrossie et devenue une ville moderne,Mopti est restée plus ou moinsauthentique, espace oblige. Coincéentre les nombreux bras du fleuveNiger, la ville ne peut pas s’étendre. Labelle mosquée de la ville qui étaithabillée en ciment est en réfection :on a ôté sa robe de ciment pour laisserson enveloppe en enduit argileuse.L’UNESCO appui les travaux ; Ondécida alors de continuer à Djenné,après avoir fait une petite balade enpirogue pour visiter quelques villagessitués sur des ilots de terre. Sur cesmorceaux de terre, l’activité quidomine est la pratique de la pêche. Lepoisson est fumé et revendu danstoute la région jusqu’au Burkina Faso.Petit, je connaissais les fameuxpoissons de Mopti parce que j’étais àOuahigouya situé sur la route dupoisson.

Le CLIC de DjennéNous arrivâmes à Djenné dans lasoirée. Le bac venait de démarrer et la2CV y grimpa sans encombre. Aprèsavoir roulé sur des pentes de 18%, ce

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ACTUALITES

suite de la page 6Pays Dogon en 2CV

n’est pas un petit bac à moteurpouvant prendre 3 voitures qui vontl’impressionner. Djenné est une villequi n’est plus à présenter. Fondée 250ans avant Jésus Christ, Djenné,Classé patrimoine mondial parl’UNESCO, la ville est construite enbanco et on fait tout pour préserver lariche architecture traditionnelle. Lesmaisons ont au plafond une dalled’argile renforcée avec du bois derônier, ce qui la rend thermiquementstable et agréable à vivre à l’intérieur.Les toilettes sont au premier étage.Certaines maisons ont 2 niveaux. Lesmodifications du style de vie dues aumodernisme ne facilitent pas leschoses.

Nous fîmes un tour d’honneur dans lapetite ville, ballade agrémentée par lescris des enfants, heureux de voir une2CV. Ils l’appellent en rigolant, lavoiture grenouille ! En bamanan !, AuBurkina, c’est la Baby, aux Pays Bas,la vilaine voiture, une heure aprèsnotre arrivée, tout le monde savait quedes hôtes particuliers étaient arrivésdans une voiture rare et plutôt bizarre.Un panneau d’affichage public attiramon attention : centre localed’information et de communication(CLIC), je décidai aussitôt d’y faire untour parce qu’effectuant un travailsimilaire au Burkina.

Nous fumes bien accueilli avec lagérante, Mme Assetou Koumaré,femme du Maire et l’on eut uneexcellente conversation avecMonsieur Levy Dougnon, Président duComité Consultatif du Centre locald’Information et de Communication

Mme Assetou Koumaré,Gestionnaire CLIC de Djenné“Tout d’abord, on avait la radio Jamanaet on est venu greffer le CLIC quiexiste dans 10 villes au Mali. Le CLICpossède 8 ordinateurs connectés àl’Internet par VSAT. Un des grandsproblèmes est le coût de location de laVSAT. Nous n’avons pas assez declients pour rentabiliser notreinvestissement. La ville est petite et lapopulation pauvre. Les clients fortunéssont seulement les touristes, maisnous faisons des efforts pourintéresser les élèves et les étudiantsaux TIC”.

Des formations sont organisées à leurintention. Des tarifs préférentiels sontaussi proposés pour ce public, nous ditla gérante. Elle accepte de noushéberger dans la nouvelle maison deson mari qui était le maire de la ville.Nous passâmes donc une nuitagréable en leur compagnie.

Le CLIC de Djenné a essayé de

redistribuer sa connexion à certainesorganisations dans la ville, mais lesfrais d’investissements sont élevés.J’en ai discuté avec Mr FrançoisLaureys de l’IICD qui m’a dit que lesjeunes de Réonet (IDC)(http://www.reoafrique.com) à Bamakoavaient réussi avec quelques bricolespas chères à ventiler leur connexiondans un rayon de plus de 5 km.Vivement qu’ils viennent aider le CLICde Djenné à le faire parce que cela lespermettra de rentabiliser leurconnexion.Nous avons également échangéautour de partenariats éventuels entrele CLIC de Djenné, Togunet (mali-tic),et Burkina-ntic.orgJ’étais impressionné par la simplicitédes installations de la radio locale etsa fonctionnalité. On sent une grandeappropriation des gestionnaires dansle fonctionnement de la radio.Vivement que l’on vienne les souteniravec du matériel numérique pourmieux gérer les émissions effectuées.

Après ce court séjour à Djenné, nousavons pris la route pour BoboDioulasso, une traversée de plus de400 Km. La 2CV ne trouva pas deproblèmes pour nous accompagnerdans cette nouvelle aventure. Nousarrivâmes à Bobo Dioulasso vers 22haprès une crevaison du pneu arrièregauche qui nous a fait perdre 2 heuressur la route ! A Bobo, on a croisé MrFrançois Laureys qui, aussi est venupar la route de Bamako à Sikasso etpar la suite à Bobo. On travaillaensemble sur le projet communicationde l’Union Nationale des Producteursde Coton dont le siège est à Bobo. MrLaureys lui même a possédé une 2Cvdans sa jeunesse et a voulu tenter unefois encore un voyage en 2CV. Onarriva à caser sa grosse valise dans ladeuche et on prit la route lesurlendemain pour remonter surOuagadougou.

Sylvestre Ouédraogo

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ENTRETIEN

WWW.burkina-ntic.orgP. 8 Bulletin N°010 Burkina NTIC

Joachim Tankoano : Sur le plantechnique, les Nouvelles Technologiesl’Information et de la Communication» permettent d’utiliser le même supportphysique pour transportersimultanément et indifféremment lesdonnées, la voix et l’image. Ellespermettent aussi de démultiplier lescapacités de ces supports, qu’ilssoient filaires ou non filaires, aveccomme principale incidence la baissedu coût de la communication, puis debanaliser les équipements terminauxcomme le téléphone, le téléviseur etl’ordinateur afin qu’ils permettentd’accéder aux mêmes types deservices. Dans les années à venir,elles seront utilisées également pourinterconnecter à des systèmesintelligents une grande variétéd’équipements utilitaires ou mobiles.Sur le plan des usages ces «Nouvelles Technologies » ont permisun bond prodigieux de l’offre enmatière de services detélécommunications et d’audiovisuel,avec comme principale conséquence,l’accélération du processus demondialisation. Elles sont aussi etsurtout à l’origine d’une révolutiondans le monde de l’éducation et danscelui du travail. Cette révolution qui estdevenue le trait distinctif des sociétésmodernes permet notamment dedémultiplier les canaux d’accès àl’éducation et à l’apprentissage,d’introduire plus d’efficacité et detransparence dans la gestion, defaciliter l’existence des citoyens et desentreprises en leur permettantd’accéder à tout moment et en touslieux à des services de meilleurequalité, adaptés à leurs besoins. Sicette nouvelle révolution est bienmaîtrisée par les pays endéveloppement, elle peut devenir unvéritable accélérateur de la réduction

de la pauvreté.

Quelles sont les forces et lesfaiblesses de la politique nationaledu Burkina Faso dans le domainedes NTIC ?

Joachim Tankoano : Comme dans laplupart des pays en développement, leBurkina Faso avait jusqu’ici despolitiques de promotion distinctes pourl’informatique, les télécommunicationset l’audiovisuel. De ce fait, le cadrepolitique et institutionnel, le cadreréglementaire et les programmes dedéveloppement mis en place ena p p l i c a t i o n d e c e s p o l i t i q u e smanquaient de cohérence et surtoutn’avaient pas été conçus dans laperspective d’aider notre pays à faireface aux nouveaux défis que soulèventla société de l’information. L ’ i n f o r m a t i q u e , l e stélécommunications et l’audiovisuelétaient certes perçus comme des

secteurs importants mais l’impactpossible et attendu sur I’améliorationdu bien-être des burkinabé, lié auxnouvelles possibilités qu’offrent leurconvergence, n’avait pas encore étéclarifié et pris en compte comme II sedoit dans la hiérarchie des priorités dedéveloppement de notre pays. Unforum national de réflexion et dev a l i d a t i o n d e l a s t r a t é g i ed’opérat ionnal isat ion du plan dedéveloppement de l’infrastructuren a t i o n a l e d ’ i n f o r m a t i o n e t d ecommunication s’est tenu en avril2004.

Comment est-on arrivé à cettestratégie et quels sont les objectifspoursuivis ? Joachim Tankoano : L’élaborationd’une stratégie pour entrer de plain-pied dans la société de l’informations’est révélée dans tous les pays qui

Le nouveau ministre des NTIC s’exprime

suite page 9

Le Ministre des télécommunications et des TIC, M. JoachimTankoano, auparavant Délégué Général à l’Informatique, apporte iciquelques éclairages sur la définition, les enjeux et l’état des NTICdans notre pays.

Inyerview de Monsieur Joachim TANKOANO sur les NTIC au Burkinajeudi 12 janvier 2006

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ENTRETIEN

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ont entrepris cet exercice comme unprocessus long et complexe. Il s’agiten effet de pouvoir réglersimultanément plusieurs problèmes detaille en plaçant le mieux-être descitoyens et le meilleur fonctionnementdes entreprises et de l’appareil d’Etatau centre, afin de créer unenvironnement favorable à la bonnegouvernance et au développementdurable. Ces problèmes, concernentnotamment le développement del’expertise locale dans le domaine desNTIC, la création d’un environnementfavorable aux investissements pour ledéveloppement d’une infrastructure debase adaptée et économiquementaccessible, la mise en confiance desindividus, d’entreprises et del’administration dans l’utilisation desNTIC, la nécessité de faire travaillerensemble tous les acteurs de lasociété (public, privé et société civile)sur des normes et des processuscommuns pouvant permettre d’offrirdes services intégrés, p1us facilesd’accès, adaptés aux besoins despopulations et en adéquation avec lespriorités de développement. Pour cequi concerne notre pays, avantd’aborder ces questions de mise en?uvre concrète, il est apparu opportunde commencer par une sensibilisationet une mobilisation politique à trèslarge échelle en faveur de la promotiondes NTIC en se fondant d’une part surla mise en évidence, pour chaqueobjectif du Cadre Stratégique de Luttecontre la Pauvreté, des aspects denotre développement économique etsocial qui peuvent être impulsés grâceau potentiel de ces technologies etd’autre part, sur les grandes lignes dela stratégie à mettre en oeuvre pourassurer leur promotion. Le forumd’avril qui a réuni près de 730participants a été le couronnement dece premier exercice. Parmi les étapesqui ont précédées le forum, on peutciter entre autres : le Conseil decabinet qui s’est tenu le 12 février2002 afin d’examiner les résultats àmi-parcours ; le symposium de haut

niveau organisé les 28 février et 1ermars 2002 sur instruction de S.E.M lePrésident du Faso afin de créer unesynergie positive entre les différentesparties prenantes à la promotion de lasociété de l’information ; la mise enplace par le Ministre de l’Economie etdu Développement d’un groupe deréflexion et de plaidoyer de hautniveau composé de plus de 80membres, afin de prolonger les débatsinitiés au cours de ce symposium et deparvenir à une vision partagée de lasociété et de l’économie del’information et du savoir ; l’examendu document de stratégie au cours detrois (3) ateliers qui se sont tenus avecles principaux acteurs impliqués dansla révision du Cadre Stratégique deL u t t e c o n t r e l a P a u v r e t é , l e sreprésentants du secteur privé et lesreprésentants de la société civile, afind’améliorer son contenu; la réuniontenue afin de recueillir les observationsdes représentants des partenaires audéveloppement ; La réunion de travailqui s’est tenue avec les cadres duMinistère des Postes etTélécommunications qui a égalementaxé le thème de son CASEM tenu endécembre 2003 sur la promotion desNTIC ; la 1ère session de 2003 duConseil Economique et Social qui s’esttenu sur le thème « Evaluation de lapolitique nationale des NTIC, état deslieux et perspectives » afin d’examinerentre autres ce document de stratégie; le Conseil de Cabinet qui s’est tenu le10 février 2004 avec comme objectifsde parvenir à une appropriation decette stratégie par les membres duGouvernement concernés, avant lavalidation de cette stratégie par leforum national. L’objectif globalpoursuivi est d’édifier les politiques dedéveloppement destélécommunications, de l’informatiqueet des médias de communicationtraditionnels dans un seul cadre deréférence afin de permettre la mise en?uvre d’une stratégie intégrée, globaleet cohérente pouvant permettre deparvenir plus rapidement à une

généralisation de l’utilisation destechnologies de l’information et de lacommunication, porteuse dedéveloppement..

Quelle est la prochaine étape de ceprocessus ? Joachim Tankoano : La prochaineétape sera, conformément à ce qui aété arrêté clans la stratégie définiepour la promotion des NTIC, de mettreen place les six comités sectoriels quiauront pour missions de poursuivre leprocessus par l’élaboration de plansd’actions pouvant conduire : (1) audéveloppement d’une administrationélectronique, (2) à l’introduction destechnologies de l’information dans lesystème éducatif national, (3) à lapromotion des services électroniquesdans le domaine de la santé et de laprotection sociale, (4) à la promotiondes services électroniques pour ledéveloppement du monde rural, (5) audéveloppement du commerceélectronique et (6) à la création d’unenvironnement propice audéveloppement de la société del’information et des emplois à traversle développement de l’expertise locale,la mise en place du cadre juridique dela société de l’information, ledéveloppement des infrastructures debase et la mise en oeuvre du plannational de communication pour ledéveloppement. Ces comités quiregrouperont en leur sein desreprésentants du secteur public, dusecteur privé, de la société civile etdes partenaires au développementseront des organes spécialisés desCommissions de suivi et de mise enoeuvre du CSLP. A titre d’exemple, lecomité sectoriel pour ledéveloppement de l’administrationélectronique sera un organe spécialiséde la Commission du CSLP chargéede la gouvernance, des réformesinstitutionnelles et de ladécentralisation. Ceci permettra defaire de la promotion des NTIC un

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levier pour la réduction de la pauvreté.Il est prévu que ces six comités semettent au travail dès à présent. Lecouronnement de ce 2ème exercicesera la tenue d’une table rondesectorielle des bailleurs de fonds pourla mobilisation des ressourcesnécessaires à l’exécution des plansd’actions qui seront élaborés.

Quel est l’état des lieux, la situationen matière de NTIC aujourd’hui auBurkina Faso ?

Joachim Tankoano : Notre pays esten train de rattraper progressivementson retard au niveau desinfrastructures de base traditionnelles.De 0,65 téléphones pour 100 habitantsen 1998, nous sommes passéaujourd’hui à plus de 3 téléphonespour 100 habitants. Cette progressiona été rendue possible grâce àl’adoption de la téléphonie mobile et àl’ouverture de ce segment à laconcurrence. En outre, le projetd’extension et de renforcement de lacouverture télévisuelle en coursd’exécution permettra dans un avenirtrès proche, d’étendre à 80% le tauxde couverture géographique de latélévision nationale et à 90% son tauxde couverture démographique. Pource qui concerne l’informatique,l’utilisation de l’outil informatique pourintroduire plus d’efficacité, de rigueuret de transparence dans les processusde gestion est aujourd’hui une réalitétant dans les grandes administrationsde l’Etat que dans les grandesentreprises publiques et privées. Laconnexion internationale à Internet quiétait au départ, en 1997, à 64 kilobitspar seconde vient de passer à 32mégabits par seconde. En outre, laprésence de notre pays sur la toilecommence elle aussi à êtreperceptible. Notre raccordement à lafibre sous marine et l’ouverturecomplète du secteur destélécommunications à la concurrenceà partir de fin 2005 contribueront sansaucun doute à accélérer encore plus le

développement du secteur. Enfin, ilfaut aussi retenir que notre pays estbien avancé en matière de réflexionsur la démarche à suivre pour mettreles NTIC au service d’undéveloppement global et durable.

En quoi les NTIC peuvent-ellesrenforcer le développement denotre pays ?

Joachim Tankoano : Comme vous lesavez, les mentalités rétrogrades etl’ignorance figurent parmi les premiersobstacles au développement de notrepays. On ne peut certes pas se nourrirde NTIC ou se soigner avec les NTIC,mais on peut utiliser les NTIC pourchanger les mentalités de façonpositive et pour faire en sorte que lespopulations les plus défavorisées aientplus facilement accès aux informationset aux connaissances dont elles ontbesoin pour lutter efficacement contrel’adversité de la nature, améliorer leurproductivité, gérer leurs affaires oupour se maintenir en bonne santé. Ense rendant dans le télécentrecommunautaire polyvalent de salocalité, un producteur rural devraitêtre en mesure d’obtenir dans salangue des informations utiles sur lemeilleur moment d’entreprendre telleou telle activité agricole. d’obtenir uneexplication détaillée relative à la miseen oeuvre d’une nouvelle techniqueculturale, de connaître les prix dumarché, de rechercher des acheteursou d’obtenir toutes les informationsdont il a besoin sur une maladie ou surune plante médicinale. Pour que celasoit possible, il suffit que l’Etat décided’édifier une infrastructure nationaled’information et de communication aumême titre que les infrastructurestraditionnelles, je veux parler desroutes, des barrages, etc.) et fondeses politiques de promotion dudéveloppement sur cetteinfrastructure. Le prototype desystème qui pourrait permettre d’offrirdans ce contexte de tels services adéjà été mis au point par la Délégation

Générale à l’Informatique et estfonctionnel. On peut aussi utiliser unetelle infrastructure pour donner à lanotion de bonne gouvernance un toutautre contenu en amenant lesdifférentes structures del’administration centrale etdécentralisée et les grandesentreprises publiques et privées àtravailler ensemble de façontransparente, en s’appuyant sur desnormes et processus communs quipermettent de simplifier les servicesofferts aux citoyens et aux entreprises,de mettre en ligne ces services afin deles rendre accessibles 24 heures sur24 et 7 jours sur 7. Ceci aurait l’avantage de réduireconsidérablement les coûts defonctionnement et d’éliminer les coûtsindirects liés à la lenteur desprocédures et aux pratiques illicites.Un opérateur économique pourraitainsi créer son entreprise en quelquesminutes, payer ses impôts, sesfactures de téléphone ou d’électricitéet verser les cotisations sociales deses employés sans avoir à sedéplacer, stocker en formatélectronique, dans un espacesécurisé, les papiers de son entrepriseafin de pouvoir répondreélectroniquement aux appels d’offres,sortir en quelques minutes sesmarchandises de douanes, signer descontrats électroniques ou suivrel’évolution du traitement du règlementdes factures qu’il a émises pour sesclients. L’apport de ces technologiesdans le domaine de l’éducation peutaussi être considérable. Déjà,quelques jeunes burkinabé sont entrain de suivre des formationsuniversitaires en France à partir de laDélégation Générale à l’Informatiqueet du Campus NumériqueFrancophone de l’Université deOuagadougou. Ces étudiants sontrégulièrement inscrits à des formationsde maîtrise et de DESS dans desuniversités de renommée et ont accès

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à leurs cours et aux tuteurs quiaccompagnent leurs processusd’apprentissage via Internet. Lesexamens que ces étudiants passentsont rigoureusement les mêmes queceux proposés aux étudiants desuniversités où ils sont inscrits, ce quileur permettra de recevoir les mêmesdiplômes que ces étudiants sansaucun signe dIstinctif. Il est plus facilede créer les conditions pouvantpermettre à la majorité des burkinabéd’avoir accès aux services d’éducationde cette façon que de construire unnombre important d’universités quenous aurons du mal à doter enpersonnel enseignant qualifié enquantité suffisante. Avec quelquesuniversités nationales bien pourvuesqui collaborent pour la mise en lignedes formations, nos étudiantspourraient depuis leur localitéd’origine, donc tout en bénéficiant desavantages considérables de la vie enfamille, avoir la possibilité de suivre lesformations de leur choix dans cesuniversités ou dans d’autresuniversités à travers le monde. Toutceci constitue des possibilitésnouvelles que nous pouvons exploiterjudicieusement pour accélérer leprocessus de développement de notrepays. Au-delà de ces quelquesexemples de possibilités qui meviennent à l’esprit, la chose la plusimportante à retenir est que les NTICfont partie des innovationstechnologiques majeures commel’imprimerie, la machine à vapeur oul’électricité qui ont marqué l’évolutionde l’humanité. Tous les pays dumonde, qu’ils soient développés ou envoie de développement aspirent à lesmettre au service de l’accélération deleur développement. Une étudemenée cette année en Europe montreque les administrations qui ont surepenser leur organisation avec uneinfrastructure en réseau et desapplications basées sur Internet ontamélioré de 3 à 7 fois leur productivité.L’inégalité d’accès aux avantages deces technologies aggravera de ce fait

inévitablement les fractureséconomiques, sociales et culturellesactuelles. Le rythme dedéveloppement des pays comme lenotre qui ne parviendront pas àsolutionner leurs problèmes ens’appuyant sur ces technologiesaccentuera très rapidement le retardqu’ils ont pris sur les autres pays. C’estpourquoi il a été retenu dans laDéclaration du Millénaire de faire ensorte que les avantages de cestechnologies soient accordés à tous.

Au plan sous-régional, à quelniveau se situe le Burkina Faso enmatière de NTIC et qu’est-ce quiexplique cette situation ?

Joachim Tankoano : A l’occasion de

la 1ère phase du Sommet Mondial surla Société de l’Information qui s’esttenue à Genève en décembre 2003,l’Union International desTélécommunications a publié pour la1ère fois un indice d’accès numériquequi mesure, dans les pays retenus, lapossibilité globale qui est donnée auxparticuliers d’avoir accès auxtechnologies de l’information et de lacommunication et de les utiliser. Pourcalculer cet indice, cinq catégories devariables ont été retenues. Cescatégories concernent : (1)l’infrastructure - à savoir le nombre detéléphones pour 100 habitants, (2)l’accessibilité économique - à savoir leprix de l’accès à l’Internet enpourcentage du revenu national brutpar habitant, (3) l’ éducation - à savoir

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le taux d’alphabétisation des adultes etde scolarisation aux niveaux primaire,secondaire et supérieur confondus (4)la qualité - à savoir la largeur de bandede l’accès à Internet à l’internationalen nombre de bits par habitant et lenombre d’abonnés au large bandepour 100 habitants, (5) l’utilisation - àsavoir le nombre d’utilisateurs del’Internet pour 100 habitants. Parrapport à ces critères, notre pays a étéclassé 177ème sur 178. Comme vouspouvez le constater, ces critères inclusceux relatifs à l’éducation où il estreconnu que notre pays est très enretard. Lorsque l’on fait abstraction dece critère, le classement du Burkinadevient acceptable. Bien que ce soitce critère qui explique en grande partienotre mauvais classement, il faut aussireconnaître que, comparativement auxpays qui nous entourent, les efforts depromotion du secteur sont contraintspour le moment par le taux élevé destaxes fiscales appliquées auxéquipements informatiques àl’importation et par la réglementationdu secteur qui est défavorable auxinitiatives privées relatives audéveloppement de l’Internet.

La cyberdélinquance est-elle unphénomène de plus en plus courantdans le monde et au Burkina Fasoet comment l’utilisateur des NTlCpeut-il assurer sa sécurité face à cephénomène ?

Joachim Tankoano : Internet est debase un espace totalement ouvert. Lesmillions d"ordinateurs qui sontinterconnectés via ce réseau à traversle monde communiquent librement et àtrès faible coût. C’est ce qui fait laforce de ce réseau mondial mais aussison point faible. Tout le monde peutcommuniquer avec tout le mondepratiquement sans frais dès lors qu’onest en possession de l’adresseélectronique de l’autre. Tout le mondepeut aussi mettre en ligne descontenus textuels ou multimédia detoute sorte, voire des transactions qui

réalisent des opérations complexesaccessibles à tout le monde dès lorsqu’on dispose d’un ordinateurconnecté au réseau ou qu"on a accèsaux services d’un fournisseur d’accèsà Internet. Ces possibilités permettentaux honnêtes gens de communiquerplus facilement, plus rapidement, plusfréquemment et à moindre coût. Ellespermettent aussi aux entreprises etaux administrations à travers le mondede bâtir des systèmes qui inter opèrentafin d’offrir des services de toute sorte,accessibles en tout lieu, 24 heures sur24, 7 jours sur 7. Aujourd’hui, surInternet, vous pouvez ainsi acheter etpayer des futilités comme des fleursou des choses sérieuses comme destracteurs ou des remorques et suivrepas à pas le processus de livraisonjusqu’à votre domicile. On retrouve surce réseau, des servicesgouvernementaux, des institutionsfinancières, des organes de presse (ycompris les radios et les télévisions),des agences de voyage, des vendeursde produits de toute sorte, des offresde formation en ligne, des cabinets deconsultation en ligne, etc., qui parfoisn’ont aucune adresse géographique.Ces usages positifs du réseau sedéveloppent à côté d’autres usagesplutôt répréhensibles. Les escrocs etles criminels trouvent en effetégalement en ce réseau les moyensde renforcer leur capacité et nemanquent pas pour cela d’ingéniosité.Le fait de pouvoir camoufler assezfacilement le point de départ d’unmessage est fréquemment exploiterpar les criminels pour agir en touteimpunité. C est notamment le cas desescrocs qui n’arrêtent pas d’envoyerdes messages de détresse tousazimuts à propos de fonds importantsen déshérence afin de pouvoir appâterleurs victimes. C’est également le casdes trafiquants et des terroristes quipeuvent coopérer plus facilement sansse faire repérer ou procéder plusfacilement à des blanchimentsd’argent. Les adeptes de la diffusiondes messages haineux ou qui portent

atteinte à la morale et à la dignitéhumaine comme ceux relatifs à lapédophilies ont eux aussimalheureusement compris très vite lesavantages qu’ils pouvaient tirer desfacilitées qu’offre le réseau pour ladiffusion à très large échelle del’information. En outre, le caractèretrès ouvert du réseau est trèsfréquemment exploité à des finscriminelles multiformes par lesspécialistes pour inonder le réseau devirus, provoquer des dégâtsimportants au niveau des systèmesinformatiques, accéder à desinformations confidentielles ouexécuter des opérations de façonillicite. En somme, Internet estcomparable à une ville où cohabitentd’une part des honnêtes gens et despersonnes mal intentionnées ou demoralité douteuse et d’autre part desespaces publics et des espacesprivés. Pour assurer la sécurité surInternet, il faut comme dans une villedéfinir le code de conduite que lescybercitoyens doivent respecter,spécialiser des policiers, desgendarmes et des juges dans letraitement des infractions à ce code deconduite. En d’autres termes, il fautdéfinir le cadre juridique de la sociétéde l’information et veiller à sonrespect. Comme dans une ville, sivous êtes le propriétaire d’un espaceprivé, ces dispositions à elles toutesseules ne suffisent pas pour garantir laprotection de vos biens, surtout s’ilsont une valeur très importante. Il vousfaut, en plus, en fonction de ce critère,prendre des mesures de protection enprévoyant des portes plus ou moinsblindées et des coffres forts, desgardiens pour filtrer les visiteurs, unsystème d’alarme pour alerter la policeen cas de tentative de violation deszones de haute sécurité oud’agression et éventuellement unvéhicule blindé pour assurer letransfert de fonds avec votre banque.Pour employer des termes plus

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techniques, il vous faut protéger votreréseau d’entreprise à l’aide d’un pare-feu capable de filtrer le trafic entrant etsortant en fonction des règles desécurité que vous avez définies, dedétecteurs d’intrusion capables dedétecter automatiquement lescomportements suspects de vosvisiteurs et d’antivirus capables dedétecter les virus incrustés dans lesmessages que vous recevez. Il vousfaut aussi assurer le cryptage desdonnées critiques que vous échangezavec vos partenaires afin qu’en casd’interception, ces données nepuissent pas être déchiffrées. Commedans une ville, il n’y a jamais desécurité à 100%. Plus on veut tendrevers une sécurité maximale, plus il fautinvestir en moyens de protection. Pourl’utilisateur ordinaire qui n’a pas dedonnées critiques à protéger,l’utilisation d’un bon antivirusrégulièrement mis à jour et le respectde quelques règles de prudencecomme éviter d’ouvrir les messagesen provenance d’inconnus, deconsulter des sites peurecommandables ou de téléchargerdes programmes occultes peuventêtre suffisants pour se prémunir descybercriminels. La lutte contre lacybercriminalité relève à la fois dujudiciaire, du technique et del’éducation des cybercitoyens.

Les nouvelles technologies del’information et de lacommunication évoluent trèsrapidement, quelles sont lesdernières évolutions dans cedomaine ?

Joachim Tankoano : Il est difficile derépondre à une question de ce type enquelques mots, surtout en utilisant destermes accessibles à tout le monde.Aussi je vais me contenter de parlerd’une évolution qui me paraît positiveet d’une autre qui me paraît être unenouvelle menace. Pour ce quiconcerne l’évolution positive, je

retiendrai les avancées dans ledomaine des réseaux sans fil et desnouvelles normes XML pour lareprésentation et les échanges decontenus. Ces avancées permettrontle développement de nouvelles formesd’interactions entre les systèmes desentreprises et donc plus d’intégrationmais aussi l’explosion de l’Internet desmobiles. Sur ce dernier point, il fautnoter que nous vivons actuellementl’ère de l’Internet des Pc. Internet metpour le moment en réseauessentiellement ce qu’on appellecommunément les ordinateurspersonnels. Dans un avenir trèsproche, il ne fait plus de doute que ceréseau sera aussi largement utilisépour l’interconnexion d’équipementsmobiles de toute sorte (comme lestéléphones portables, les ordinateursde paume, les voitures, etc.) à dessystèmes intelligents. Un touristepourra par exemple, depuis unrestaurant de Ouagadougou où ilprend un repas, répondre, à partir deson téléphone portable, à quelqu’unqui sonne à la porte de sonappartement à Paris ettélécommander s’il le veut, l’ouverturede cette porte tout comme un élèvepourra accéder à son cartableélectronique à partir de son ordinateurde paume quelque soit sa positiongéographique dans une ville. Pour cequi concerne la menace, il s’agit del’apparition en juin dernier du premiervirus conçu pour infecter lestéléphones portables équipé de l’OSSybian. Ce virus qui s’appelle « Cabir» est capable d’envoyer une copie delui-même à un autre téléphone dont lenuméro est enregistré dans le posteinfecté, heureusement sans autreaction nocive pour le moment.

Quel genre de relation la DELGIentretient-elle avec les organismeset structures qui s’occupent desNTIC au Burkina Faso ?

Joachim Tankoano : La DELGI a été

créée pour appuyer la politique duGouvernement en matière depromotion de l’outil informatique.L’évolution technologique de cesdernières années aidant, la DELGI atrès vite compris qu’elle ne devaitpas focaliser ses efforts de promotionque sur les applicationsclassiques de l’informatique,mais qu’elle devait aussi travaillerà faire en sorte que les télécomm-

unications et l’audiovisuel facilitent lamise en place de ces applications. E n o u t r e , c e t t e é v o l u t i o nc o m m a n d e q u e l e stélécommunications et l’audiovisuels’informatisent et deviennent aussiprogressivement des applicationsinformatiques à part entière. Ceci aamené la DELGI à se tourner vers lesa c t e u r s d u s e c t e u r d e stélécommunications et du secteur del’audiovisuel qui contribuentaujourd’hui à la promotion des NTIC.Dans le même esprit, la DELGI s’estfortement tournée aussi vers leMinistère qui a en charge l’économieafin que la promotion des NTIC puisseêtre appréhendée comme unequestion centrale du développementdurable. Tout ceci s’est traduitconcrètement par une collaborationtrès étroite avec ces acteurs dansl’élaboration du plan dedéveloppement de !infrastructurenationale d’information et decommunication et de sa stratégied ’ o p é r a t i o n n a l i s a t i o n . C e t t ecollaboration s’est révélée fructueuseet doit se poursuivre en se renforçant.Elle doit permettre d"amener aussi lesacteurs sectoriels parmi les acteursincontournables de la promotion desNTIC.

Interview réalisée par IDOGO Mamadou

(source www.lefaso.net)

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FORUM JEUNES

Cette rencontre réunissait les jeunesde 12 à 18 ans de six pays. Il s’agit duSénégal, d’Haïti, de Suisse, de laColombie, de la France et du BurkinaFaso. Quarante- cinq (45) jeunesvenant du lycée Philippe ZindaKaboré, du Lycée Gyrovy, lycéeBogodogo et bien d’autres ont pris partà la rencontre. Trois animatrices ont suivi et encadréles jeunes durant leur séance detravail. Les jeunes qui ne savaient pasutiliser l’ordinateur ont bénéficié d’uneinitiation et d’un suivi rapproché de cesanimatrices.

Ils ont pendant ces deux mois et demipartager via Internet entre jeunes dedivers horizons leur vision et leurcompréhension du sport et ses enjeux

dans le monde. Le forum « La voixdes jeunes » a été pour les jeunesburkinabés une excellente occasiond’exprimer leurs points de vues et defaire savoir aux gens ce qu’ilspensaient du sport et sa pratique engénéral. Avec la rédaction destémoignages, j’ai amélioré monexpression écrite. J’ai aussi apprisbeaucoup de choses sur le sport. Jeconnais maintenant les différentssports pratiqués au Burkina Faso. J’aiaussi demandé à mes parents dem’inscrire à un club de taekwondo.Pendant le forum j’ai apprisl’importance de ce sport. Ce sportpermet d’être discipliné et de sedéfendre en cas de problème affirmeTassembédo Guéfarou 12 ans lycéeWend-Manégré.

Cet événement a également offert auxparticipants et participantes uneoccasion de nouer des liens avec desjeunes d’autres pays et d’autrescontinents. J’ai pendant le foruméchangé avec Elodie. Elle habite enFrance. Elle aime la natation commemoi. Nous avons décidé d’échangernos mail pour pouvoir continuer à nousécrire, nous confie Soré Alimata17ans.

Ce fut également une occasion pourbeaucoup d’entre eux de sefamiliariser à l’ordinateur et surtout àl’Internet. Pendant la préparation duforum, nous avons reçu dans le cyberde Yam Net Plus trois jeunes garçons.Il s’agit de Gouba Aboubacar 13ans,Barry Amadé 12 ans, OuangrawaSerges 13ans ; tous élèves au lycéeGyrovy Major. Ce jour là, de retour dulycée ils ont décidé de passer serenseigner sur ce qu’Internet. Nous lesavons alors invité à s’inscrire au forum.Quand le forum a démarré ils ont reçuune initiation à l’informatique. Aprèsles 4 premières séances ces 3 enfantsnous ont impressionné par leurmaîtrise du clavier. Ils sont arrivés àtaper leurs textes, à faire la correctionautomatique. Ils ont aussi avec l’appuides animatrices ouvert des boitesEmail témoigne, une animatrice duforum. Dans l’ensemble, les participants etparticipantes se sont dits satisfaits etsatisfaites du forum, et ils étaientd’avis que cet événement avaitrépondu à leurs attentes. Ils ontmentionné que le forum aurait dû, àleur avis, durer plus longtemps.

Roukiattou ouédraogo, B-NTIC

Les jeunes burkinabésur l’Internet

Du 1er novembre 2005 au 26 janvier 2006 l’association Yam pukri avecl’appui de l’ONG Terre des Hommes Genève a organisé pour la sixièmeannée consécutive, un forum d’échange et de discussion « la voix desjeunes ». Cette année le thème était « le sport et ses enjeux ».

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Centre de Formation Continue en Nouvelles Technologies

Formations programme Elite 3è, 4è année Sciences Economiques et sociales

Module 1Passeport de base en informatique etnavigateur web 15H :

Objectif: initier toute personne intéressée etn’ayant pas au préalable faite une formationclassique en informatique et l’Internet

Contenu de la formation:Introduction au système d’exploitation Windows,traitement de texte, Excel, initiation à l’Internet

Profil: étudiants, travailleurs desONG/associations…

Coût de la formation 7500 FCFA (étudiants),15.000 Fcfa (Autres)

Module 2Analyse économique et marketing parordinateur pour étudiants en Sciences(20heurs).

Objectifs:-Apprendre à concevoir des fiches d’enquêtes

analysables à l’ordinateur-Saisir des données d’enquête statistique etapprendre à les introduire dans l’ordinateur pourles analyser ;-Arriver à traiter des données quantitatives etqualitatives (statistique descriptive, régressions,

croissements de variables, corrélation,tableaux divers…)-Créer des bases de

données/questionnaires intelligents et facilesà utiliserAu terme de la formation, l’étudiant pourraeffectuer avec plus de facilités ses travauxde mémoire et ses exercices appliqués.

Profil: étudiants en sciences économiques /sociologie, droit, pharmacie,médecine… ), travailleurs des ONG /associations…

Contenu de la formationInitiation au tableur avec ExcelSaisie, traitement et analyse de données statistiqueavec SPSS, V11NB : avoir des connaissances de base eninformatique, (statistique).

Coût de la formation : 10.000FCFA, (35.000 Fcfa,

Autres).

Module 3 Montage et évaluation de projet par ordinateurpour étudiants en Sciences économiques etsocial ( 20 heures ).

Objectifs:-Apprendre à utiliser le logiciel Excel pour fairedes calculs économiques et financiers.

-Apprendre faire des graphiques et à lesinterpréter.

-Apprendre à faire des régressions de variables-Apprendre à faire des simulations de calcul pourdes montages financiers de projets (évolution descharges, des produits, mise en œuvre du compted’exploitation, VAN, TRI…Au terme de la formation, l’étudiant pourra effectueravec plus de facilités ses travaux de mémoire etses exercices appliqués.

Profil: étudiants en sciences économiques / sociologie, droit,pharmacie,médecine… ),travailleurs des ONG /associations…

Contenu de la formationInitiation au tableur avec ExcelNB : avoir des connaissances de base en informatique et en économie(statistique).

Coût de la formation : 10.000 FCFA( étudiants ) ( 35.000 Fcfa, autres )

Lieu de la Formation :YamNet, située derrière SONAPOST 1200 logements et, Yam NET Plus, , 2rues àdroite avant le virage de la PETROFA ( Ouaga Inter ), bâtiment à 2 étages avant le mur de L’aéroport.