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Dernières techniques de modélisation et de réalité virtuelle appliquées aux sciences de l’Antiquité, à l’archéologie antique et médiévale Institut Ausonius - CNRS - Bordeaux Voyage de presse le 8 septembre 2005 ©CNRS Photothèque Contact presse : Muriel Ilous Tél : 01 44 96 43 09, fax : 01 44 96 49 93, mél : [email protected] Contact communication de l’Institut Ausonius : Pierre-Yves Saillant Tel : 05 57 12 15 00, mél : [email protected] Contact communication du département des Sciences de l’homme et de la société : Armelle Toulemonde Tél : 01 44 96 40 21, mél : [email protected]

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Dernières techniques de modélisation et de réalité virtuelle appliquées aux sciences de l’Antiquité, à l’archéologie antique et médiévale

Institut Ausonius - CNRS - Bordeaux

Voyage de presse le 8 septembre 2005

©CNRS Photothèque

Contact presse : Muriel Ilous Tél : 01 44 96 43 09, fax : 01 44 96 49 93, mél : [email protected] Contact communication de l’Institut Ausonius : Pierre-Yves Saillant Tel : 05 57 12 15 00, mél : [email protected] Contact communication du département des Sciences de l’homme et de la société : Armelle Toulemonde Tél : 01 44 96 40 21, mél : [email protected]

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Dernières techniques de modélisation et de réalité virtuelle appliquées aux sciences de l’Antiquité, à l’archéologie antique et médiévale

Institut Ausonius - CNRS - Bordeaux

Voyage de presse le 8 septembre 2005

Sommaire

- Programme de la journée

- L’Institut Ausonius - CNRS - L’Archéopôle d’Aquitaine

Historique Projet pédagogique

- Archéovision, plate-forme technologique 3D du CNRS - Ausonius

- Le sphinx et le robot - Les activités de recherche du laboratoire :

Xanthos : une mission archéologique face aux défis de la technologie

Le site de Barzan (Charente-Maritime) Le site de « La Chapelle » à Jau-Dignac et Loirac

- Biographies des chercheurs de l’Institut

- Article du journal du CNRS de janvier 2005 « Trois mille ans d’histoire en 3D »

- L’Institut Ausonius en images

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Dernières techniques de modélisation et de réalité virtuelle appliquées aux sciences de l’Antiquité, à l’archéologie antique et médiévale

Institut Ausonius - CNRS - Bordeaux

Voyage de presse le 8 septembre 2005 Quelques jours avant l’édition 2005 des journées du patrimoine, le CNRS vous invite à plonger au coeur d’un laboratoire qui utilise les techniques les plus modernes de modélisation et de réalité virtuelle en archéologie. A partir de fouilles entreprises dans le Médoc, en Charente, en Espagne, dans le sud-ouest de la Turquie ou en Italie, les chercheurs réalisent des modèles 3D de monuments disparus comme le Circus Maximus de Rome. Programme de la journée 7H25 : Départ de Paris, gare Montparnasse 10h24 : Arrivée à Bordeaux

11H00 : Arrivée à la Maison de l’Archéologie, Université Michel de Montaigne Bordeaux 3

11H15 : Accueil par Raymond Descat, directeur de l’Institut Ausonius 11H30 : Présentation de la plate-forme technologique 3D par son responsable, Robert

Vergnieux

12H15 : Déjeuner

14H00 : Interventions de : Jacques des Courtils, chef de la mission archéologique de Xanthos (Turquie) Alain Bouet, responsable du chantier-école de Barzan (France)

Isabelle Cartron-Kawe, responsable du chantier-école de « La Chapelle » à Jau-Dignac et Loirac (France)

15H00 : Visite et présentation de l'Archéopôle par Pierre-Yves Saillant, coordinateur du programme muséographique de l’Archéopôle

15H45 : Temps libre pour rencontrer les chercheurs

17h27 : Départ de Bordeaux 20h25 : Arrivée à Paris

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L’Institut Ausonius - CNRS Créé en 1996, l’Institut Ausonius est une unité mixte de recherche du CNRS et de l’Université Michel de Montaigne, Bordeaux 3. Avec le Centre de recherche en physique appliquée à l'archéologie (CRP2A), il constitue la Maison de l'Archéologie de l’université Michel de Montaigne Bordeaux 3, qui a ouvert ses portes en 1992. Sur 2000m2, cette structure rassemble ainsi les centres de recherches travaillant dans les domaines de l'archéologie, de l'histoire de l'Antiquité et du Moyen-Âge. Le nom de l’Institut est un clin d’œil à l’écrivain latin Ausonius, né vers 309 et mort vers 390 à Bordeaux après y avoir enseigné pendant 30 ans.

©CNRS Photothèque

Hall d’entrée de l’Institut Ausonius L'Institut Ausonius est devenu l'une des toutes premières formations nationales et représente aujourd'hui un véritable pôle européen dans le domaine des sciences de l'Antiquité, de l'archéologie antique et médiévale. Ses équipes sont présentes sur l’arc atlantique des rivages de l’Aquitaine, d’Espagne et du Portugal et autour du bassin méditerranéen en Italie, Croatie, Grèce, Turquie, Syrie et Tunisie. Grâce au soutien du département des Sciences de l’homme et de la société du CNRS et à celui de la région Aquitaine, Ausonius développe une politique originale qui privilégie trois axes principaux : - Les relations internationales qui se sont largement multipliées, notamment au travers d’échanges avec les Universités de Russie et d’Ukraine. - Les collaborations avec les entreprises dans les domaines de l’informatique et de la réalité virtuelle. - Enfin, la valorisation de la recherche et la diffusion de l’information scientifique et technique à travers des expositions interactives itinérantes. Ausonius s’est engagé depuis dix ans à développer une cellule de valorisation qui présente les résultats de la recherche en archéologie. L’Institut a su développer des partenariats avec des institutions et des entreprises de haute technologie afin de valoriser et d’accentuer la visibilité des sciences de l’Antiquité et du Moyen-âge jusqu’à l’époque Moderne, ainsi que des sciences des matériaux (physique, chimie, géologie…) pour l’étude et la préservation du patrimoine culturel régional et international.

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L’Archéopôle d’Aquitaine

Historique L’équipe d’Ausonius a créé un espace qui regroupe des laboratoires de recherche de l’Institut et des surfaces ouvertes au grand public : l’Archéopôle, situé à proximité de la Maison de l’Archéologie. Ausonius-Archéopôle s’inscrit dans le droit-fil des grandes structures nationales et régionales de diffusion de l’Information scientifique et technique (IST). Il est membre du conseil d’administration de l’AMCSTI (Association des Musées et Centres pour le développement de la Culture Scientifique, Technique et Industriel). L’inauguration officielle de l’Archéopôle le 9 septembre 2005, sera un prélude aux 22èmes journées européennes du patrimoine. L’Archéopôle ouvrira ses portes au public le 17 septembre 2005.

Projet pédagogique L’Archéopôle est destiné à servir de zone de contact entre le public, la recherche en archéologie et l’industrie de l’image 3D. C’est le premier laboratoire de recherche dans les disciplines de l’Antiquité à disposer des moyens de faire découvrir la recherche « en train de se faire ». Il offrira un accès direct aux procédures de recherche et à leurs résultats : - Il favorisera la transmission des connaissances et le transfert de technologies issues de la recherche appliqués à de nombreux partenariats industriels. - Il permettra de sensibiliser le grand public, comme les élèves du second degré et leurs enseignants, à la démarche, aux méthodes et aux techniques de l’archéologie, de favoriser la lecture et la compréhension historique du monde qui les entoure et d’offrir une approche citoyenne pour la protection du patrimoine en proposant des modes pédagogiques, interactifs, ludiques directement issus des données scientifiques. La recherche en sciences humaines et sociales est entrée dans une phase d’appropriation des nouvelles technologies. L’archéologie n’échappe pas à la règle et intègre maintenant dans ses usages la production d’images de synthèse et l’utilisation de la réalité virtuelle. L’approche visuelle en trois dimensions des données archéologiques devient pertinente pour la communauté des chercheurs et les pistes technologiques multiples s’ouvrent au fur et à mesure qu’avancent les possibilités informatiques. Outre les espaces de recherche consacrés aux missions archéologiques internationales ou nationales, le bâtiment disposera de deux composantes fondamentales : un espace d’interprétation et une salle de réalité virtuelle. L’espace d’interprétation Conçu comme une salle d’exposition polyvalente, l’espace d’interprétation offre sur 300m2 les ressources technologiques et la surface nécessaire pour la création et la mise en place d’une exposition permanente, scénographiée et évolutive, illustrant la variété des activités de l’Institut Ausonius et de ses programmes. Il permet aussi d’accueillir des expositions temporaires conçues par Ausonius ou par l’un de ses nombreux partenaires en particulier les autres laboratoires du pôle d’excellence bordelais. En illustrant, de ce fait, les interactions qui existent entre les équipes de recherches et l’industrie de la modélisation 3D, l’Archéopôle rendra compte du dynamisme de l’archéologie régionale, nationale et internationale.

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L’atelier d’exploration Cet espace offre le contact physique avec l’objet archéologique, le public interagit directement avec lui. 3 des 4 thèmes d’excellence y seront abordés : la céramologie, la numismatique et l’épigraphie. La céramologie La céramothèque proposera une initiation à la lecture des objets de terre cuite. Tri d’objets, conformation, dessin, modélisation, scanographie auront pour but de replacer l’objet archéologique dans le contexte de ceux qui l’ont fabriqué, utilisé, détruit. L’analyse de sa structure révèlera son mode de production et l’origine des matériaux qui le constitue, son âge et par conséquent celui de la zone dans lequel il a été découvert. Enfin, le contexte socio-économique, les relations et les échanges qui l’ont fait se retrouver là. Les chercheurs proposeront d’explorer le destin d’un vase depuis sa fabrication jusqu’à l’usage parfois ultime de ses débris (ostracon). La numismatique En observant nos monnaies contemporaines, les chercheurs amèneront le public à réfléchir sur la symbolique des représentations et la lecture que l’on peut en faire. Quel message délivrent-elles ? Que nous apportent les formules écrites sur leurs flancs ? Après une présentation des types de monnayages antiques, ils proposeront de procéder à la frappe de monnaie et d’évoquer la métallurgie de leurs constituants. L’épigraphie Étude des inscriptions gravées ou peintes, l’épigraphie est une discipline de l’histoire que révèle souvent l’archéologie. Il sera proposé au public : d’aiguiser son regard sur une stèle, de déchiffrer son message, d’extraire avec un estampage papier, les signes graphiques sur un bloc antique ou de procéder à un estampage avec un laser ; de comprendre l’importance de l’écrit public dans la vie des anciens, de construire des parallèles avec nos pratiques contemporaines (publicité, tags…) ; enfin, de replacer dans le contexte d’une connaissance globale la rédaction des corpus d’inscriptions afin d’en comprendre l’intérêt.

L’espace de documentation Une collection d’ouvrages adaptés au jeune public sera constituée. Une base informatique des meilleurs sites consacrés à l’archéologie sera consultable sur place et par Internet. La salle de réalité virtuelle : Archéovision Archéovision, premier espace de ce type dédié à l’archéologie en Europe, constitue un ensemble complet d’intégration des données 3D dans les processus de recherche en archéologie. Il dispose d’une part, d’outils pour l’acquisition et la modélisation des volumes et d’autre part, d’interface de manipulation et de visualisation dynamique des volumes. Un plateau technique pouvant recevoir une douzaine de chercheurs se situe au pied de trois écrans de 4 m de base sur 3 m de haut. L’écran central est destiné à la visualisation 3D (possibilité de stéréoscopie) alors que les écrans latéraux sont destinés à la consultation en ligne des bases de données associées. Adossées à ce plateau technique, une centaine de places permettent de recevoir des visiteurs lors de la tenue de séminaire ou bien lors de séances destinées au grand public. Sur ce triple dispositif d’écrans, les visiteurs pourront suivre l’avancement des différents programmes de recherche. Contact Archéopôle : Pierre-Yves Saillant Coordinateur du programme muséographique Tel : 05 57 12 15 00, mél : [email protected]

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Archéovision, plate-forme technologique 3D du CNRS – Ausonius Devant l’engouement du public et des scientifiques pour l’utilisation de modèles 3D en archéologie, de nombreux acteurs, des plus divers, s’approprient la production de telles données (images de synthèse, modèles 3D interactifs ou bien réalité virtuelle). Les objectifs scientifiques sont parfois négligés face aux contraintes de production (délais courts, date d’une manifestation, créneau de diffusion TV, délais d’édition, etc). Il était donc urgent de proposer des méthodes ou des orientations de productions respectant la déontologie scientifique sans nuire à la production de tels modèles 3D. Dans un même souci, les chercheurs de l’Institut ont constaté qu’un grand nombre de modèles 3D correspondant à des sites archéologiques qui avaient été réalisés dans les années 1996 et 1999 ont presque tous disparu et ne sont plus accessibles. Il est donc très important de conserver ce type de données. D’autre part, les programmes de recherche, qui mettent en jeu un modèle 3D, ont également de grandes difficultés à maintenir consultables ces données car elles demandent des compétences pluridisciplinaires (informatique – modélisation 3D – base de données archéologiques). Les formats et logiciels progressent et, pour un chercheur isolé, il est quasiment impossible d’avoir l’éventail des compétences nécessaires permettant de savoir faire évoluer les modèles 3D et les pérenniser. La plate-forme technologique 3D d’Ausonius se propose de devenir le conservatoire national des données 3D en archéologie. L’équipe est déjà intervenue sur près de 50 projets impliquant l’utilisation de la 3D, soit par un partenariat direct soit par le biais d’expertises. Les chercheurs ont ainsi exploré l’usage des données 3D en archéologie depuis le scanner 3D de silex taillé ou céramique à la modélisation de l’atelier C3 des usines Renault de l’Ile Séguin en passant par le modèle 3D du château de Michel de Montaigne, du Circus Maximus de Rome ainsi que des oeuvres d’art de l’Artothèque du Conseil général de Gironde. La réussite d’une telle entreprise repose sur la crédibilité des chercheurs face aux collègues producteurs d’images 3D et au public. Leur intention est d’associer la conservation des modèles 3D (archivage et pérennisation) avec la mise en place progressive d’un “label” scientifique accompagnant la production d’images 3D en archéologie. Cette action conjuguée doit permettre de faire progressivement émerger une norme pour les modèles 3D en archéologie. Le label scientifique reposera sur des critères que le modèle 3D devra respecter. Les modèles archivés dans le cadre de la plate-forme 3D seront également évalués par rapport aux paramètres du label. L’ouverture au public de la plate-forme technologique 3D du CNRS. L’Archéopôle d’Aquitaine, avec la salle de réalité virtuelle (3D interactif), permet de recevoir un large public. Cette salle est principalement destinée aux équipes de recherche pour les séminaires de restitution archéologique 3D. Cependant des procédures automatisées seront à la disposition du public autorisant ainsi la consultation de dossiers de recherches en archéologie développés dans le cadre de la plate-forme technologique 3D. Contact : Robert Vergnieux Responsable de la plate-forme technologique 3D du CNRS Tél : 05 57 12 46 48, mél : [email protected]

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Le sphinx et le robot

2005©Philippe PLAILLY/EURELIOS

Le Sphinx de Naxos, installé dans le hall d'entrée de l'Archéopôle

L’équipe de l’Institut Ausonius souhaitait concevoir un élément à la symbolique forte, une marque, un emblème qui serait la signature de l’Archéopôle. Leur choix s’est porté vers ce que la technologie la plus ambitieuse laissait entrevoir fin 2002 : reproduire une œuvre de grande dimension dans son matériau d’origine. Après plusieurs essais validés début 2003 il était permis d’envisager de reproduire pour la première fois au monde, une statue antique issue d’un modèle numérique obtenu par scanographie laser de l’original. La statue retenue est le sphinx des Naxiens, le chapiteau et les deux derniers tambours de sa colonne (4,5 m). Le choix de cette oeuvre majeure du VIe siècle avant J.C., offrande monumentale de l’île de Naxos au sanctuaire de Delphes, repose sur plusieurs aspects relatifs à l’œuvre elle-même : - Le sphinx, gardien de la Cité, veilla sur le sanctuaire de Delphes durant dix siècles. Cette longévité est un gage d’avenir ! Il est aussi l’expression symbolique de la connaissance et du destin la plus connue du public (mythe d’Oedipe). - Juchée sur sa colonne, cette statue a été conçue comme une œuvre d’extérieur, ce qui correspondait pour l’Archéopôle, à la volonté de créer un signal fort visible depuis la station du tramway. Toutefois, afin d‘assurer sa protection, il a finalement été décidé de l’installer dans le patio du hall d’entrée du nouveau bâtiment. - Enfin, la nature de son matériau, le marbre, correspond à un savoir-faire déjà éprouvé par les outils de coupes du robot. Ce projet a fait naître un partenariat industriel associant Ausonius et la Société SNBR. Cette dernière, spécialisée dans la restauration de monuments historiques, dispose d’un effectif de 50 personnes dont 8 tailleurs de pierre et 2 compagnons. Elle développe une nouvelle technologie informatique qui autorise le pilotage d’un robot « 6 axes » de grande dimension permettant le façonnage d’objets en pierres. Ces objets sont obtenus grâces à l’acquisition préalable de leur volumétrie par scanographie laser ou sont directement issus d’un modèle numérique quand l’oeuvre originale a disparu. La première étape fut la réalisation du modèle numérique 3 D. Les récentes olympiades rendaient très difficile l’accès au site de Delphes dont les travaux de restauration du musée interdisaient l’accès au sphinx original. Les chercheurs connaissaient l’existence d’un moulage exécuté dans les

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années qui suivirent sa découverte durant la « grande fouille » de Delphes entre 1892 et 1902. Ce dernier fut offert en 1901 au musée des moulages de l’Université Louis Lumière de Lyon après avoir été exposé dans le pavillon français de l’Exposition Universelle de 1900 à Paris. C’est donc à partir de cette réplique en plâtre moulée sur l’originale que l’équipe de la plate-forme technologique 3D Archéovision a pris « l’empreinte » numérique du sphinx. De nombreuses manipulations électroniques furent rendues nécessaires en raison du poids extraordinaire des fichiers, 20 Giga de données ! Il fallait les alléger pour permettre au logiciel du robot de « digérer » les informations. Plusieurs séries de tests furent nécessaires pour parvenir à une définition optimale conjuguant habilement nécessités techniques et rigueur du rendu final. Après validation, un essai en grandeur nature fut alors mis en chantier le 7 février 2005 afin de s’assurer de toutes les étapes de fabrication avant de découper le bloc de marbre définitif. Cette opération a permis d’éviter bien des erreurs de programmation…

2005©Philippe PLAILLY/EURELIOS

Dans le hall d'usinage de la SNBR à Saint-Savine dans l'Aube le robot de conception italienne, sculpte le numéro 1 du Sphinx de Naxos dans un bloc de marbre de Carrare qui pèse au départ près de 6 tonnes. Après

trois mois de travail, le poids sera réduit à moins de deux tonnes. Cette technologie permet d’espérer rendre leur intégrité à des monuments partiellement détruits ou de reproduire fidèlement, en grandeur réelle, des œuvres disparues ou celles dont la préservation nécessite de les retirer du milieu naturel. Cette réalisation pionnière place l’Institut Ausonius - Archéopôle à l’avant-garde dans le domaine international de la restauration des monuments antiques. Cette réalisation à été rendue possible grâce au soutient des Fonds européens pour le développement de l’économie régionale (FEDER) Aquitaine objectif 2. La singularité de cette entreprise a séduit la Société de production « Idées Originales » qui, en coproduction avec France 3 et le CNRS Images, a décidé de réaliser un film de 52 minutes relatant cette aventure. Ce dernier sera prêt à être diffusé début octobre 2005. Contact « Idées Originales » : Carole Mangold, tél : 06 15 49 65 86, [email protected] (Les deux photos de ce document sont libres de droit.)

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Les activités de recherche du laboratoire Xanthos : une mission archéologique face aux défis de la technologie La mission française de Xanthos (Turquie) est dirigée depuis 1996 par Jacques des Courtils, chercheur à l’Institut Ausonius. En 2000, la découverte d’un ensemble monumental datant de l’époque romaine et situé en plein centre de la ville antique a fourni aux archéologues l’occasion de réfléchir sur la possibilité d’utiliser les méthodes les plus récentes d’étude et de reconstitution des édifices appuyées sur les nouvelles technologies. Le problème qui se posait était simple : comment analyser et reconstituer des bâtiments dont l’investigation archéologique ne donne qu’une connaissance incomplète du fait de leur destruction systématique ? Cette réflexion – et les travaux qui en ont découlé – a conduit la mission a faire appel aux chercheurs de la plate-forme technologique 3D du centre Ausonius. Les méthodes traditionnelles de fouille, de collecte des informations et de traitement des données architecturales ne sauraient être abandonnées : elles seules sont susceptibles de fournir les données de base servant au travail de reconstitution archéologique et historique. Sur ces bases – et en maintenant constamment une exigence critique de validation scientifique des hypothèses envisagées – les chercheurs ont pris comme banc d’essai un arc honorifique (improprement appelé arc de triomphe) découvert à l’entrée de la place centrale de la ville de Xanthos qui s’était écroulé à la fin de l’Antiquité, du fait d’un tremblement de terre. Il en restait une centaine de blocs effondrés. Ils ont été inventoriés, photographiés et dessinés, puis traités en 3D afin de parvenir à la reconstitution en images numériques de l’aspect original du monument. Quelques enseignements peuvent être tirés de cette première expérience (encore en cours) : - La 3D fournit une excellente maniabilité pour la reconstitution architecturale : au lieu de reprendre à la main des séries de dessins en les corrigeant, il est incomparablement plus simple de les déplacer et de les combiner sur un écran d’ordinateur. Sans parler de la difficulté qu’il y aurait à faire le même travail sur le terrain, à 2000 km de Bordeaux et en manipulant des blocs d’une tonne chacun jusqu’à ce qu’on ait retrouvé la place originelle de chacun d’eux ! - La souplesse du travail sur les hypothèses de restitution – une fois dépassée la longue phase d’enregistrement des données – permet d’élargir la recherche aux rapports entre l’édifice et son entourage urbanistique, en abordant les problèmes d’urbanisme, de perspective, d’implantation des monuments et en incluant l’évolution dans le temps (destructions et reconstructions successives). Dans ces recherches, où l’impact visuel des édifices dans le cadre urbain est évidemment une donnée fondamentale, la 3D fournit la possibilité d’analyser les hypothèses des chercheurs en les visualisant au fur et à mesure que la réflexion avance. - Dès lors, le travail de recherche se trouve doté d’un moyen nouveau qui en accroît les possibilités : on peut, à l’instar des SIG (Systèmes d’information géographique), enrichir les

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données graphiques d’une BD archéologique immédiatement accessible, fournissant notamment les éléments factuels qui fondent les hypothèses présentées (données de fouilles, analyse du matériel, comparaisons architecturales avec des monuments analogues…). Cette expérience, qui a associé archéologues et informaticiens, s’est donc avérée très positive : elle sera poursuivie et amplifiée.

© CNRS Ausonius Dypilone et portique. Restitution 3D intégrée dans son environnement

Contact chercheur : Jacques des Courtils Tél : 05 57 12 21 72, mél : [email protected]

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Le site de Barzan (Charente-Maritime) Le site de Barzan se trouve en bordure de l’estuaire de la Gironde, au sud de Royan. Il s’agit du port de la ville de Saintes, alors capitale de l’Aquitaine antique. L’agglomération a de tout temps été connue et des travaux archéologiques ont été poursuivis, plus ou moins sporadiquement, depuis 1921. En 1997, elle a été choisie pour devenir le chantier-école gallo-romain de l’Université Bordeaux 3. Des fouilles s’y déroulent chaque été, rassemblant une quarantaine d’étudiants venus de Bordeaux et d’ailleurs. Les travaux ont permis la mise au jour, l’étude et la publication1 d’un bâtiment thermal de plan semi-symétrique dont la particularité était son mode d’alimentation en eau par un puits et une machine élévatrice d’eau en bois qui a été retrouvée effondrée au fond du cuvelage. Plus de 1500 pièces de bois (complètes ou fragmentaires) ont été découvertes. Leur modélisation permet de les manipuler sans dommage et de faciliter leur remontage virtuel, afin de tester et de valider les différentes hypothèses concernant sa structure et son fonctionnement. À l’ouest des thermes, un quartier d’habitations est également en cours de dégagement. On peut ainsi saisir l’évolution des techniques de construction qui font appel, dans un premier temps, à la terre et au bois -dans la tradition protohistorique - avant l’introduction de la pierre. Le quartier se monumentalise progressivement, les bâtiments publics – notamment des latrines - étant construits en bordure d’un des grands axes de l’agglomération, tandis que les maisons sont rejetées en arrière. La dernière zone prise en compte est celle des entrepôts mis en évidence par la photographie aérienne depuis 1975 et qui font la spécificité du site. Il s’agit d’un vaste monument de plus de 3000 m2. Autour d’une cour centrale, se développent des cellules. La caractéristique de ce bâtiment, que l’on peut comparer par sa superficie avec les bâtiments d’Ostie ou avec les grands entrepôts de Saint-Romain-en-Gal, est la présence de plusieurs caves disposées dans la cour centrale. L’agglomération antique livre ainsi au fil des ans un peu de son mystère et permet de révéler l’évolution, la monumentalisation, la vie d’une agglomération de l’Aquitaine antique.

©CNRS Ausonius / Y. Leclerc

Thermes de Barzan : Restitution 3D du Tepidarium. Contact chercheur : Alain Bouet Tél : 05 57 12 44 55, mél : [email protected]

1 A. Bouet dir, Thermae Gallicae, Les thermes deBarzan et les thermes des provinces gauloises, Aquitania-Ausonius, 2003.

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Le site de « La Chapelle » à Jau-Dignac et Loirac Depuis l’été 2001, une fouille programmée est menée sur le site de « La Chapelle » à Jau-Dignac et Loirac dans le Médoc, en collaboration avec le laboratoire d’anthropologie de l’Université de Bordeaux 1. Il s’agit d’un « chantier-école » sur lequel sont accueillis chaque année une vingtaine de fouilleurs des universités bordelaises venant accomplir un stage pratique d’archéologie funéraire et d’anthropologie de terrain. Ces interventions ont permis d’identifier les fonctions des différentes occupations qui se sont succédées entre l’Antiquité et l’époque moderne sur le site. Rappelons que ce dernier occupe le rebord surélevé d’un ancien îlot de la rive gauche de l’estuaire de la Gironde, un point topographique remarquable, qui explique sans doute son occupation historique de tout temps. Dans l’état actuel des recherches, la butte est d’abord occupée par un temple antique de plan centré, à galerie périphérique, de type fanum. Sa fondation remonte peut-être au Ier siècle après J.-C. et il semble fréquenté jusqu’à la fin du IVe siècle. C’est fort probablement après un hiatus d’occupation que les ruines du temple ont été réaménagées à la fin du VIe siècle ou au début du siècle suivant. La cella du temple est transformée pour servir de chapelle à une famille aristocratique. Pour le moment, aucune fondation d’autel n’a été mise au jour mais le prolongement de la cella carrée par un chevet quadrangulaire suggère l’identification avec un lieu de culte chrétien. A l’intérieur, six sarcophages en calcaire ont été placés le long des murs nord et sud. En dépit de l’état de conservation du matériel osseux et des nombreux bouleversements ayant affecté certaines de ces structures, les observations archéo-anthropologiques ont permis de restituer, au moins pour quatre d’entre eux, le dépôt primaire d’individus inhumés avec de riches parures dont la typologie générale renvoie à un faciès du VIIe siècle. Les premières données biologiques concernant l’âge et le sexe des individus révèle un « recrutement » très spécialisé pour cette phase chronologique avec notamment une absence de sujets immatures en dessous de quinze ans. L’homogénéité et la particularité de ces inhumations (localisation, typologie des structures, matériel funéraire, fonctionnement) incitent à identifier ici un espace funéraire « privé », conçu pour une riche famille de l’aristocratie. Onze autres sarcophages ont jusqu’ici été mis au jour à l’extérieur, ainsi que trois sépultures en pleine terre ou en coffrage de bois, localisées au nord de l’édifice. La chapelle mérovingienne est abandonnée à la fin du haut Moyen Age. C’est seulement plusieurs siècles après qu’une chapelle médiévale a été édifiée, à peu près au même emplacement. Il n’en subsiste que peu de traces puisque l’ensemble des matériaux a été prélevé à la fin du XVIIIe siècle lorsque la chapelle Saint-Siméon a été désaffectée.

©CNRS - Ausonius

Bague en or, III e - IV e siècle, provenant de la sépulture d’une jeune femme de la fin du VII e siècle.

Contact chercheur : Isabelle Cartron-Kawe Tél : 05 57 12 15 10, mél : [email protected]

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Les chercheurs de l’Institut Ausonius

Raymond Descat dirige l’Institut Ausonius depuis l’année 2000. Il est spécialisé dans l’économie du monde antique. Il est à l’origine du Groupe de recherche (GDR) sur « Les marchés dans le monde antique : espaces, pratiques, institutions » qui analyse l’origine et le fonctionnement du marché dans l’antiquité gréco-romaine et les compare avec les autres formes de marchés dans les sociétés antiques à l’extérieur de la Méditerranée, en particulier en Inde. Il mène des fouilles de prospection archéologique en Carie (actuelle Turquie) à l’est de la ville de Bodrum.

Tél : 05 57 12 44 56, mél : [email protected]

Robert Vergnieux est entré en 1983 au CNRS en tant que directeur adjoint de la Mission Franco-égyptienne des temples de Karnak. Sur place, il organise l’informatisation des données thébaines du règne d’Akhénaton qui lui permettront d’obtenir en 1992 à l’Université Lyon 2 un doctorat d’état en égyptologie. Après deux années passées à la direction des études et recherche d’EDF pour se confronter aux

méthodes industrielles de recherche, il rejoint la Maison de l’archéologie de l’Université Bordeaux 3. Actuel directeur de la plate-forme technologique 3D du CNRS, qu’il a créée, Robert Vergnieux intervient avec son équipe sur les aspects 3D de nombreux programmes de recherche sur l’Antiquité et le Moyen-Age. La salle de réalité virtuelle dédiée à l’archéologie construite dans le nouvel Archéopôle d’Ausonius constitue un élément fondateur d’un réseau international (USA, Egypte, Chine). Il se préoccupe maintenant de la sauvegarde et de l’archivage des données 3D sur le patrimoine. Son "combat" actuel : mettre en place une structure d'état qui puisse progressivement élaborer un "label scientifique" pour les images de restitution 3D issues des laboratoires de recherche. Ceci parallèlement à la mise en place d'un service d'archivage et de pérennisation des données 3D élaborées dans le monde de la culture (archéologie, art, muséographie etc). Tél : 05 57 12 46 48, mél : [email protected]

Jacques des Courtils, est un ancien membre de l'Ecole française d'Athènes. Il a fouillé en Grèce (Thasos, Argos), puis en Turquie où il participe depuis 1984 à la mission de fouille de Xanthos-Létôon, dont il a pris la direction en 1996. Il est également professeur d'archéologie grecque à l'université de Bordeaux. La mission de Xanthos-Létôon est la plus grande mission archéologique française en Turquie. Jacques des Courtils se consacre plus particulièrement à ses aspects architecturaux, l'architecture grecque étant sa spécialité. Ses recherches prennent une

tournure particulière dans le cadre bordelais, en raison de la présence de la plateforme 3D : il y élabore des restitutions 3D des édifices que la fouille met au jour. Ce travail est encore embryonnaire mais appelé à se développer en suivant les progrès de la technologie. Tél : 05 57 12 21 72, mél : [email protected]

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Alain Bouet travaille sur la ville antique, son organisation et ses centres monumentaux. Depuis 1998, il dirige le chantier-école gallo-romain de l’Université de Bordeaux 3, qui accueille chaque année plusieurs dizaines d’étudiants. Il se situe à Barzan (Charente-Maritime), agglomération secondaire de l’Aquitaine antique et seul grand port sur l’Atlantique au sud de Nantes.

Tél : 05 57 12 44 55, mél : [email protected]

Isabelle Cartron-Kawe est depuis 2000 maître de conférences en histoire et archéologie du Moyen-Age à l’Université de Bordeaux 3. Depuis 1990, elle dirige des chantiers de fouilles archéologiques. Elle a réalisé des opérations en Provence, dans la Vallée du Rhône, en Normandie et maintenant en Aquitaine. Ses recherches portent sur l’Antiquité tardive et le haut Moyen-Age, une période de transition, de transformations sociales et culturelles, ainsi que sur l’archéologie des espaces et des rites funéraires. Depuis 2002, elle est associée à l’anthropologue Dominique Castex (Chargée de recherches CNRS, Laboratoire d’anthropologie des

populations du passé, Université Bordeaux 1) comme porteur d’un projet de recherche intitulé « Gestion sociale des espaces funéraires ». Inscrit dans le programme quadriennal de la Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine, il privilégie une approche interdisciplinaire associant l’histoire, l’archéologie et l’anthropologie biologique pour la compréhension de l’organisation sociale des nécropoles. Depuis 2001, toujours en association avec D. Castex, elle dirige un « chantier-école » dans le Médoc, à Jau-Dignac et Loirac. Il s’agit d’un temple antique installé sur une île du bord de l’estuaire de la Gironde, transformé au début du Moyen-Age en un petit édifice funéraire pour une riche famille de l’aristocratie. D’autres recherches sur le culte des saints et les nécropoles urbaines, comme Saint-Seurin de Bordeaux, sont également entreprises. Tél : 05 57 12 15 10, mél : [email protected]

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Le journal du CNRS n° 180 janvier 2005

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Travaillant dans les domaines del’archéologie, des sciences de l’Antiquitéet du Moyen Âge, l’institut Ausonius1

est passé maître dans la modélisation de la réalité virtuelle et des « objetsdisparus », tels que le Circus Maximus de Rome. Visite au cœur d’un centre de recherche où cohabitent histoireancienne et haute technologie.

ARCHÉOLOGIE

Trois mille ans d’histoire en 3

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Quand on frappe à la porte de son bureaude l’institut Ausonius, logé dans la maisonde l’Archéologie, à Pessac, la poignée de

main chaleureuse dont vous gratifie RaymondDescat, le maître des lieux, tranche avec le froidbrumeux qui engourdit, ce matin de fin novem-bre, la banlieue bordelaise. Débordé mais débor-dant d’énergie, l’homme résume au quart detour l’idée qui a présidé à la création, en 1996,de ce vaisseau de pierre aux allures de soucoupevolante posé à quelques encablures de l’univer-sité Michel de Montaigne Bordeaux 3 : « Regrou-per des équipes de recherche jusqu’alors dispersées ettravaillant sur l’histoire ancienne – essentiellementromaine – de la péninsule Ibérique, l’histoire grecqueet l’occupation médiévale des sols. » Le nom de bap-tême de la jeune unité mixte de recherche? Un« clin d’œil » à l’écrivain latin Ausonius, né (vers309) et mort (vers 390) à Bordeaux, après y avoirenseigné durant trente ans. « Ce poète de l’époquetardo-antique avait le profil idéal pour nous servir de

parrain ! » Première activité inscrite au cahierdes charges de l’institut Ausonius : des campa-gnes archéologiques menées tant en France qu’àl’étranger, et courant désormais du deuxièmemillénaire avant notre ère aux XIIIe-XIVe siècles.« Nos archéologues pilotent actuellement une dou-zaine de programmes de prospections, comme à Bar-zan – près de l’estuaire de la Gironde, pour y étudierle secteur thermal situé au cœur de l’agglomération –,à Labitolosa – une ville hispano-romaine de la chaînepyrénéenne, pour comprendre jusqu’à quel point lacivilisation romaine a pénétré au cœur du massifmontagneux –, en Syrie, en Turquie, en Tunisie et enCroatie. » Bref, qu’il s’agisse de sites urbains oud’établissements ruraux, Ausonius « couvre toutle champ des sciences de l’Antiquité et du Moyen Âge ».Indépendants de ces fouilles ou en lien directavec elles, fonctionnent des « programmes »dévolus, notamment, à l’étude « de la politique etde l’économie antiques » et à la confection, contrevents et marées, d’un atlas historique des …

1 Séminaire consacré au CircusMaximus de Rome, dans les mursdu Labri (Laboratoire bordelais de recherche en informatique). Ce centre de réalité virtuelle estdoté d’un écran stéréoscopiquede 10 m x 2,50 m.

2 L’informatique règne enmaître à Ausonius. Au premierplan, un ingénieur d’étudesspécialiste de la programmationen 3D. Dans le fond, des objetsarchéologiques en train d’êtrescannés au laser 3D.

3 Séance de scanner 3D sur un moulage du sphinx de Delphes, avant qu’un robot de la société SNBR, de Troyes, ne le « resculpte ».

4 Grâce à l’acquisition 3D, leschercheurs peuvent désormaisvisualiser dans les moindresdétails un objet (comme ici unélément d’une chaîne à godets),et le manipuler virtuellement sans l’endommager. © Ausonius/Archéovision.

5 En cours de fouilles, le puitsdu secteur thermal de Barzan(Charente-Maritime), un siteoccupé entre la fin du Ier siècleav. J.-C. et la deuxième moitié du IIIe siècle apr. J.-C.

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villes de France, au 1/2500. Sans oublier, futu-riste en diable et scellant les épousailles de l’éru-dition et du virtuel, la réalisation de maquettesnumériques tridimensionnelles d’« objets dispa-rus » aussi illustres que le Circus Maximus deRome ou le « château » de Montaigne, célèbrepour ses poutres incrustées de citations grecqueset détruit en 1850. Aux commandes de cetteplate-forme technologique 3D, où officient maindans la main historiens, philologues, architecteset informaticiens spécialistes de l’image de syn-thèse : Robert Vergnieux, ravi de vous faire visi-ter, souris laser à la main, le plus grand édificede spectacles de l’Antiquité. « En nous appuyantsur toute la documentation existante (iconographie,textes, vestiges archéologiques…), nous élaborons unepremière maquette 3D du monument, une espèce de“squelette” que nous soumettons à l’expertise desmeilleurs connaisseurs du site. Ensuite, de séminaireen séminaire, en proposant des hypothèses de resti-tution quand il manque des “bouts”, nous affinons lanumérisation de l’édifice », jusqu’à obtenir un pro-duit fini garanti 100 % fidèle aux dernières acqui-sitions scientifiques et modifiable à volonté.Autre – toute fraîche – prouesse à l’actif del’équipe bordelaise : la numérisation d’un mou-lage du sphinx de Delphes, puis, en partenariatavec la société SNBR de Troyes, la taille robotiséede la merveille dans du grès. « Nous allons pro-chainement la faire tailler dans le marbre d’origine,ce qui constituera une première mondiale ! », jubileRobert Vergnieux. Rien n’empêchant d’imagi-

ner qu’à l’avenir, le procédé serve à repeupler lessites antiques – privés de leurs plus belles piècesou soucieux de les mettre à l’abri – de « copies »aussi vraies que nature… Lesté d’un service depublication prolifique (Ausonius Éditions) et dela bibliothèque « la plus fournie en Europe s’agissantde la péninsule Ibérique », Ausonius attend un heu-reux événement : la naissance de l’Archéopôle,1000 mètres carrés – uniques en France – des-tinés à servir de zone de contact entre le publicet l’univers de l’archéologie. Ce bâtiment héber-gera « un hall d’expositions, des ateliers de céramo-logie, de numismatique et d’épigraphie, une salle deréalité virtuelle (l’Archéovision) dotée de 100 placeset un centre de documentation, le tout permettantde voir la recherche “en train de se faire” », s’enthou-siasme, moustaches gasconnes et débit de pas-sionné, Pierre-Yves Saillant, chargé de la com-munication et de la valorisation de la recherche.Inauguration prévue en septembre 2005.

Philippe Testard-Vaillant

1. L’institut Ausonius est un centre de recherche communau CNRS et à l’université Michel de Montaigne Bordeaux 3.

CONTACTSRaymond [email protected] [email protected] [email protected]

6 Une aquarelle reconstituantla ville de Carthage à la fin du IIe siècle apr. J.-C.

7 Restitution tridimensionnellede la bibliothèque de Michel de Montaigne, avec son écritoireet ses poutres couvertesd’inscriptions grecques. Fin dufin : les livres disposés dans labibliothèque sont conformes auxoriginaux conservés à Bordeaux!

8 Modèle restitué du châteaude Montaigne au XIXe siècle,avant l’incendie qui le ravagea en1885. La 3D permet aussi dereconstituer le paysage naturelqui environnait la demeure del’auteur des Essais.

9 La salle d’expositionpolyvalente (300 m2) du futurArchéopôle d’Aquitaine. Samission : rendre compte, auprèsdu grand public, de la variété desactivités de l’institut Ausonius etde ses multiples programmes.

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L’Institut Ausonius en images

MENTIONS OBLIGATOIRES : Photographe : LEBEDINSKY, Christophe / © CNRS Photothèque

Légende : Scannographie 3D de l’estampage papier d’une inscription antique Objectifs de la recherche et éventuelles applications : Amélioration de lecture de l’estampage, facilité de manipulation, duplication et conservation.

Légende : Clusters graphiques permettant la visualisation en temps réel (réalité virtuelle) de restitution en 3D de sites archéologiques (ici : la Tour de Vésone à Périgueux). Objectifs de la recherche et éventuelles applications : Elaboration du modèle 3D au cœur des programmes de recherche sur la restitution des édifices antiques. Possibilité d’utilisation pour la valorisation sur les sites archéologiques.

Légende : Cluster graphique permettant la visualisation en temps réel (réalité virtuelle) de restitutions en 3D issues des programmes de recherches en archéologie. Ce cluster équipe maintenant l’Odéon de l’Archéopôle d’Aquitaine.

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Légende : Scannographie 3D de l’estampage papier d’une inscription antique. Passage de la raie laser sur l’estampage. Objectifs de la recherche et éventuelles applications : Amélioration de lecture de l’estampage, facilité de manipulation, duplication et conservation.

Légende : Essais et tests de taille de pierre à l’aide d’un robot à partir de fichiers numériques issus de la scannographie 3D – Partenariat entre l’Institut Ausonius (Plate-forme Technologique 3D) et la société SNBR. Objectifs de la recherche et éventuelles applications : Elaboration de copies en pierre de la statuaire antique pour la valorisation des sites archéologiques.

Légende : Interface de réglage du scanner 3D pour la numérisation 3D des estampages de papier. Objectifs de la recherche et éventuelles applications : Amélioration de lecture de l’estampage, facilité de manipulation, duplication et conservation.

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Légende : Etudes et restauration de mobilier archéologique dans le laboratoire de céramologie de l’Archéopôle.

Légende : Entrée de la Maison de l’Archéologie de Pessac.

Légende : Intérieur de la bibliothèque de recherche d’Ausonius vue depuis l’étage. Les alvéoles thématiques contiennent 40 000 ouvrages.

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Un reportage photo sur l’histoire du Sphinx de Naxos a été réalisé par Eurelios. Deux photos sont libres de droit pour la presse :

Copyright : 2005©Philippe PLAILLY/EURELIOS

Le Sphinx de Naxos, installé dans le hall d'entrée

de l'Archéopôle

Dans le hall d'usinage de la SNBR à Saint-Savine dans l'Aube, le robot de conception italienne sculpte le numéro 1 du Sphinx de Naxos dans un bloc de marbre de Carrare qui pèse au départ près de 6 tonnes.

Après trois mois de travail, le poids sera réduit à moins de deux tonnes. Pour toutes les autres photos : EURELIOS, photographic press agency Science, Medicine, Environment Tel : +33 1 49 29 49 99 Fax : +33 1 49 29 49 98 www.eurelios.com [email protected] : pour les demandes d'images à la Photothèque [email protected] : pour les envois d'images à la Photothèque [email protected] : pour les courriers à Philippe Plailly [email protected] : pour tout autre courrier