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1 La réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), et principale- ment du CO 2 (dioxyde de carbone), est au cœur de la lutte contre le ré- chauffement climatique. Dans le cadre des lois « Grenelle », la France s’est fixé comme objectif de diminuer de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 et de les diviser par quatre d'ici 2050 par rapport à celles de 1990. Tous les secteurs et tous les acteurs écono- miques sont concernés. Des mesu- res ont déjà été prises comme la mise en place du bonus/malus pour les automobiles, les crédits d’impôts pour les énergies renouvelables ou de nouvelles normes obligeant les constructeurs à bâtir des logements plus économes (Réglementation Thermique 2012). Ces objectifs se- ront d’autant plus difficiles à at- teindre que des mouvements contraires viennent freiner les ré- ductions d’émissions de gaz à effet de serre : l’augmentation de la popu- lation, son étalement sur le territoire, les changements de mode de vie… D’après Lig’air, association agréée pour la surveillance de la qualité de l’air en région Centre, les principaux secteurs émetteurs de CO 2 sont le transport routier (39,1 %), l’industrie (24,1 %) et le secteur résidentiel (21,4 %). Les ménages, par leurs déplacements et leurs logements, sont à l’origine d’un tiers de ces Des leviers possibles pour réduire les émissions de CO 2 liées aux logements et aux déplacements en région Centre Les émissions de CO 2 liées au chauffage des résidences principales et aux déplacements journaliers sont importantes en région Centre du fait de l'étalement de la population et de la proximité de l'Île-de-France. Si certains phénomènes comme l’augmentation de la population et la périurbanisation accentuent ces émissions, des réductions sont possibles, particulièrement sur certains territoires. Elles passent par un meilleur équilibre des modes de déplacements au profit des transports en commun, du vélo ou de la marche, et par d’importants travaux de rénovation des logements. Juin 2012 n° 180 photo : www.blog-norsoleil ; gerbeaud.com 0,55 0,60 0,65 0,70 0,75 0,80 0,85 4,10 4,30 4,50 4,70 4,90 5,10 5,30 5,50 5,70 Moyenne France de province Moyenne France de province Émissions liées aux déplacements par navetteur Émissions liées au chauffage par résidence principale tonnes par an Centre Picardie Lorraine Basse-Normandie Haute-Normandie Bourgogne Corse PACA Languedoc-Roussillon Rhône-Alpes Limousin Auvergne Midi-Pyrénées Bretagne Poitou- Charentes Aquitaine Alsace Nord-Pas-de-Calais Franche-Comté Champagne-Ardenne Pays de la Loire Positionnement des régions selon les émissions de CO 2 par navetteur et par logement Sources : Insee, RP 2007 et 2008 ; méthodologie Anah (annulation de l'effet climat) ; SOeS ; Certu

Des leviers possibles pour réduire les émissions de CO2 ...€¦ · gement. Les déplacements domicile-travail et domicile-études ne repré-sentent que 25 % des trajets des français

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Page 1: Des leviers possibles pour réduire les émissions de CO2 ...€¦ · gement. Les déplacements domicile-travail et domicile-études ne repré-sentent que 25 % des trajets des français

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La réduction des émissions de gaz àeffet de serre (GES), et principale-ment du CO2 (dioxyde de carbone),est au cœur de la lutte contre le ré-chauffement climatique. Dans lecadre des lois « Grenelle », laFrance s’est fixé comme objectif dediminuer de 20 % ses émissions degaz à effet de serre d’ici 2020 et deles diviser par quatre d'ici 2050 parrapport à celles de 1990. Tous lessecteurs et tous les acteurs écono-miques sont concernés. Des mesu-res ont déjà été prises comme lamise en place du bonus/malus pourles automobiles, les crédits d’impôtspour les énergies renouvelables oude nouvelles normes obligeant lesconstructeurs à bâtir des logementsplus économes (RéglementationThermique 2012). Ces objectifs se-ront d’autant plus difficiles à at-te indre que des mouvementscontraires viennent freiner les ré-ductions d’émissions de gaz à effetde serre : l’augmentation de la popu-lation, son étalement sur le territoire,les changements de mode de vie…D’après Lig’air, association agréée

pour la surveillance de la qualité del’air en région Centre, les principauxsecteurs émetteurs de CO2 sont letransport routier (39,1 %), l’industrie

(24,1 %) et le secteur résidentiel(21,4 %). Les ménages, par leursdéplacements et leurs logements,sont à l’origine d’un tiers de ces

Des leviers possibles pour réduire les émissionsde CO2 liées aux logements et aux déplacements

en région CentreLes émissions de CO2 liées au chauffage des résidences principales etaux déplacements journaliers sont importantes en région Centre du faitde l'étalement de la population et de la proximité de l'Île-de-France. Sicertains phénomènes comme l’augmentation de la population et lapériurbanisation accentuent ces émissions, des réductions sontpossibles, particulièrement sur certains territoires. Elles passent par unmeilleur équilibre des modes de déplacements au profit des transportsen commun, du vélo ou de la marche, et par d’importants travaux derénovation des logements.

Juin 2012

n° 180

photo : www.blog-norsoleil ; gerbeaud.com

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Moyenne France de province

Moyenne France de province

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Émissions liées au chauffage par résidence principale

tonnes par an

Centre

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Basse-Normandie

Haute-Normandie

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Corse PACA

Languedoc-Roussillon

Rhône-AlpesLimousin

Auvergne

Midi-Pyrénées

Bretagne

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Aquitaine

Alsace

Nord-Pas-de-Calais

Franche-Comté

Champagne-ArdennePays de la Loire

Positionnement des régions selon les émissions de CO2par navetteur et par logement

Sources : Insee, RP 2007 et 2008 ; méthodologie Anah (annulation de l'effet climat) ; SOeS ; Certu

Page 2: Des leviers possibles pour réduire les émissions de CO2 ...€¦ · gement. Les déplacements domicile-travail et domicile-études ne repré-sentent que 25 % des trajets des français

émissions. Le chauffage est le prin-cipal poste d’émission de CO2 du lo-gement. Les déplacements domicile-travail et domicile-études ne repré-sentent que 25 % des trajets desfrançais et 33 % des émissions as-sociées, mais les mesures prisespour les atténuer peuvent bénéficieraux autres types de déplacements.Cette étude a pour objectif d’analy-ser les effets de ces deux postes surles émissions de CO2 et d’identifierdes leviers d’actions pour les réduireconformément aux axes de la stra-tégie régionale.

Davantage d’émissions deCO2 dans le Centre qu’auniveau national

La région Centre compte 1,07 mil-lion d’actifs en emploi et d’étudiants,qui émettent 0,83 million de tonnesde CO2 en se rendant sur leur lieu detravail ou d’études. Le chauffagedes 1,1 million de résidences princi-pales de la région génère 5,8 mil-lions de tonnes de CO2.

Le Centre se positionne parmi les ré-gions les plus émettrices de CO2 re-lat ivement à son nombre de

navetteurs et de rési-dences principales.En effet, pour aller tra-vailler ou étudier, un na-vetteur de la régionémet en moyenne770 kg de CO2 par an,soit 15 % de plus quecelui de province. LeCentre se place ainsi enavant-dernière positiondevant la Picardie. Ceclassement résulte prin-cipalement de distancesparcourues supérieuresde 20 % à celles de pro-vince (24 km contre20 km). La proximité del’Île-de-France et la péri-urbanisation plus mar-quée en sont des fac-teurs explicatifs.Le chauffage d’un loge-ment génère en moyen-ne 5,3 tonnes de CO2

par an, soit 9,3 % deplus que pour l ’en-semble des régions deprovince. Le climat, un peu moins fa-vorable que la moyenne française,explique en grande partie cet écart.

À climat identique, l’écart ne seraitque de 2,1 %. Il résulte principale-ment des caractéristiques du parc

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Les déterminants des émissions de CO2 des navettes pendulaires et des logements en région Centre

La voiture est de loin le mode de transport le plus utilisé (78 %des déplacements) et l’un des plus émissifs.

Le bus est le troisième mode de transport le plus utilisé aprèsla voiture et la marche et le deuxième en termes d’émissionsde CO2. Ses émissions comparées au nombre de navetteursqui l’utilisent laissent penser que les bus sont souvent faible-ment remplis, réduisant leur efficacité, particulièrement dansles zones peu denses. Ce constat, également souvent fait auniveau national, encourage une réflexion sur l’augmentationdes taux d’occupation.

Les logements les plus émissifs sont les logements individuelsconstruits avant 1975 qui utilisent le fioul. Alors qu’ils repré-sentent seulement 12 % du parc, ils génèrent plus de 25 % desémissions de CO2 de la région Centre. Les premières lois ther-miques sur les constructions ont eu un impact important surles performances énergétiques et donc sur les émissions deCO2, puisqu’un logement construit avant 1975 émet un peuplus de 75 kg par an et par m² contre 38 kg pour un logementbâti après cette date. Le fioul est le mode de chauffage le plusémetteur. Avec 1 kWh de fioul sont émis 300 g de CO2, contre250 g pour le gaz et 180 g pour l’électricité.

Répartition des émissions de CO2et des résidences principales

Déplacements pendulaires : des émissionsde CO2 majoritaires dans les villes

Sources : Insee, RP 2007 ; SOeS ; Certu

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0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Marche

Vélo

Moto

Voiture

Bus

Tramway

Train

Émissions de CONavetteurs

%

9 % des navettes

2

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Déplacements doux : 11 % des navettes

2

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2

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1

Répartition des émissions de CO2 et des fluxde navetteurs par mode de transport

Sources : Insee, RP 2007 ; SOeS ; Certu

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Collectifsaprès1975

Collectifsavant1975

Individuelsaprès1975

Boiset autres

Électricité Fioul Gaz

Logements Émissions de CO

Individuels avant 1975 répartispar mode de chauffage principal

%

2

Sources : Insee, RP2008 ; méthodologie Anah

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de logements. Ceux construits avant1975, deux fois plus émissifs que lesplus récents, sont un peu plus nom-breux en région Centre (59 % contre57 %). De même, la part des loge-ments individuels, qui émettent da-vantage de CO2 que les collectifs, yest plus importante (72 % contre63 %).

Des émissions accentuéespar la périurbanisation

À l’instar des autres régions, lesémissions de CO2 sont concentréesdans les grandes aires urbaines oùrésident 68 % de la population. Deuxtiers du CO2 émis par le chauffage etles déplacements dans le Centre enémanent. Rapportées à la popula-tion, les émissions sont particulière-ment importantes en périphérie(couronnes et espaces multipolari-sés) et moins dans les pôles ur-bains, qui concentrent davantage delogements collectifs et de courtesnavettes.

La croissance démographique et lapression immobilière ont favorisé lapériurbanisation. De plus en plus deménages préfèrent échapper au coûtélevé du logement urbain pour aller

s’installer en périphérie et trouverune meilleure qualité de vie. Cettepériurbanisation est plus marquée enrégion Centre car elle a disposé dèsles années 60-70 d’un espace dispo-nible plus vaste. Aujourd’hui,42 % des habitants vivent enpériphérie des pôles alorsqu’en province ils ne sont que34 %. Cette périurbanisationrenforce les émissions deCO2. En effet, les habitantsdes zones périphériquesémettent par logement 23 %de CO2 de plus que ceux despôles urbains, et par navetteur60 % de plus pour leurs trajetspendulaires. Habiter en péri-phérie implique des déplace-ments plus longs pourrejoindre les pôles d’emploi oud’études, souvent situés àproximité des villes-centres(30 km contre 19 km pour lespôles urbains).Ces navetteurs utilisent plussouvent la voiture, l’un desmodes de transport les pluspolluants, faute d’autres solu-tions. Les logements des zo-nes périphériques, principa-lement de l’habitat individuel(90 % contre 52 % pour les

pôles urbains), sont plus grands(102 m² contre 83 m² dans les pô-les). Cela implique des surfaces àchauffer plus importantes, donc da-vantage d’émissions de CO2. Lapart des logements fortement émis-sifs (> 80 kg CO2/m²/an) est plusélevée en périphérie (18 % contre12 %).

Caractéristiques des émissions de CO2 selon les catégoriesd'aires urbaines en région Centre

Navette Logement

Émissionsde CO2 par

navetteur(kg)

Part destransports

encommun

(%)

Distanceparcourue

parpersonne(km/jour)

Part duvolumetotal de

CO2 émis(%)

Émissionsde CO2 par

logement(t)

Part deslogements

enétiquette*

G (%)

Part duvolumetotal de

CO2 émis(%)

Grandesaires urbaines 730 10,5 23 68,0 5,1 13,2 65,9

grands pôles 590 12,6 19 34,6 4,7 11,3 39,4

couronnesdes grands pôles 962 6,8 29 33,4 6,0 16,8 26,5

Communesmultipolarisées 1 022 5,2 31 6,7 5,8 18,8 5,8

Moyennesaires urbaines 690 4,1 21 5,6 5,2 14,5 7,0

moyens pôles 633 4,5 19 3,8 5,0 13,7 5,3

couronne desmoyens pôles 862 2,9 25 1,8 5,7 17,5 1,7

Petites aires urbaines 770 4,5 23 4,3 5,4 17,6 5,5

petits pôles 760 4,6 23 4,0 5,4 17,5 5,2

couronnedes petits pôles 832 1,8 25 0,3 5,3 18,1 0,3

Autres communesmultipolarisées 1 019 3,5 30 10,2 5,7 20,0 9,4

Communes isolées 894 2,8 27 5,2 5,4 21,1 6,4

Centre 773 8,6 24 100,0 5,3 14,9 100,0

Pôles 607 11,3 19 42,4 4,8 12,2 49,9

Périphérie 976 5,8 30 52,4 5,9 17,8 43,7*Fortes émissions (cf encadré page 7)Sources : Insee, RP 2007 et 2008 ; méthodologie Anah (annulation de l'effet climat) ; SOeS ; Certu

Les aires urbaines 2010

Grands pôlesCouronne des grands pôlesCommunes multipolariséesMoyens pôlesCouronne des moyens pôles

Petits pôlesCouronne des petits pôlesAutres communes multipolariséesCommunes isolées

Source : Insee, RP 2008

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Des logements plus émissifsdans les territoires ruraux

Sources : Insee, RP 2008 ; méthodologie Anah

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Outre la distinction pôle-périphérie,tous les territoires de la région Centrene sont pas égaux vis-à-vis desémissions de CO2.Par exemple, en Beauce, territoireagricole et rural, les logements sontbeaucoup plus émissifs. Cela s’ex-plique par une présence plus impor-tante de maisons ancienneschauffées au fioul. En revanche, leslogements des espaces plus urbainsd'Indre-et-Loire et du Loiret sontmoins émissifs. Dans le sud régional,et particulièrement dans l’Indre, lesémissions par logement sont plus fai-bles.C’est dans l’Eure-et-Loir que la plusgrande quantité de CO2 est émise parnavetteur (910 kg par an). En effet, uneforte proportion d’actifs travaille enÎle-de-France, près d’un sur quatre. Àun degré moindre, le nord du Loiret estdans une situation analogue.

Des progrès nécessaires etpossibles pour atteindre lesobjectifs

La région Centre, dans le Schémarégional du climat, de l’air et de l’é-nergie (SRCAE) en cours d’élabora-tion, s’est fixé comme objectif deréduire les émissions de gaz à effetde serre d’ici 2020 entre 38 % et43 % dans le secteur du bâtiment etentre 20 % et 40 % dans celui destransports. Une des pistes de réduc-tion des déplacements automobilesconsisterait à favoriser une urbani-

sation économe en espace et inté-grant les problématiques de qualitéde l'air. La densification du tissu ur-bain existant permettrait un dévelop-pement de l'offre de transport encommun et le développement del'urbanisation serait à privilégierdans les secteurs proches des des-sertes en transport en commun.D’autres leviers peuvent être action-nés, tant au niveau des déplace-ments (développer les transports encommun, les modes « doux » telsque le vélo ou la marche, les véhicu-les moins polluants…) que des loge-ments (travaux de rénovation,nouvelles normes de construc-tion…). Toutefois, des effets structu-rels forts peuvent contrarier cesobjectifs : la hausse attendue de lapopulation, les choix de vie à la péri-phérie des villes, la décohabitation...Ils devront être pris en compte dansla conduite des actions mises enœuvre pour atteindre les objectifsfixés.

Concernant les déplacements, ré-duire le nombre de navetteurs ou lesdistances parcourues s’avèrecomplexe même si des mesurespeuvent être prises pour favoriser lerapprochement des lieux d’habitationet de travail, ainsi que le covoiturage,le télétravail, voire l’autopartage. Enparticulier, la promotion des plans dedéplacement d’entreprise est un le-vier d’action. D’après le scénariocentral des projections démographi-ques, le nombre d’actifs en région

Centre pourrait baisser de 2,4 % d’ici2020, engendrant une diminution dunombre de navetteurs et donc desémissions de CO2, mais dans desproportions trop faibles au regard del’objectif de diminution de 20 % duGrenelle 2020. De plus, cette ten-dance pourrait facilement s’inverseren cas de maintien de l’emploi etd’apport de main-d’œuvre extérieure.En outre, la périurbanisation a allongéles navettes pendulaires de 18 %entre 1999 et 2008.Pour atteindre les objectifs du Gre-nelle, il est donc nécessaire derendre les navettes moins émissives.

La voiture, principal vecteurd’émissions de CO2

Aujourd’hui, 89 % des émissions deCO2 liées aux déplacements journa-liers sont dues aux trajets en voiture.De plus, le parc de voitures particuliè-res est en augmentation (+ 5 % de1999 à 2009 en région Centre). Lesprincipaux axes d’amélioration consis-tent donc à rendre le parc automobilemoins émissif et à remplacer la voiturepar d’autres modes de transport plussobres. En 2008, la mise en place dudispositif de bonus/malus a incité lesménages à acheter les voitures lesmoins émissives, faisant passer leurpart dans l’ensemble des immatricula-tions de voitures neuves de 14 % en2003 à 45 % en 2009. La prime à lacasse a également eu pour effet d’ac-célérer le remplacement des véhiculesles plus anciens et les plus polluants

4 4

Disposer de connaissances homogènes et partagées pour éclairer les prises de décisions

En s’inscrivant dans la prolongation de la publication « les ménages de la région Centre doivent poursuivre leurs efforts en faveurde l’environnement », cette étude renforce le dispositif de connaissances concernant les interactions entre les modes de vie desménages et la qualité de l’environnement. En chauffant leurs logements et en se déplaçant quotidiennement vers leur lieu de travailou d’études, les ménages se trouvent être des acteurs directs des émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, cette approche com-plète celle, plus classique, qui s’effectue à partir des secteurs économiques, telle qu’elle a été développée dans le projet de Sché-ma régional climat air énergie.

L’exploitation de modèles nationaux d’estimations des émissions de CO2 mis en place par l’Insee et qui intègrent des élémentsde la méthode bilan carbone de l’Ademe, facilite une comparaison. Ces modèles statistiques homogènes représentent une valeurajoutée par rapport à un ensemble de diagnostics qui prennent en compte tout ou partie des divers éléments de méthode du bilancarbone. Il est ainsi possible de comparer les émissions des logements et celles des déplacements « pendulaires » entre des terri-toires, quelle que soit l’échelle retenue, et de pouvoir à terme constater, avec les futurs résultats du recensement de population,leur réduction ou non.

La diffusion d’éléments chiffrés adossée à la publication apporte des informations de contexte particulièrement utiles à l’élabora-tion des Plans climat énergie territoriaux (PCET) à mettre en place de façon obligatoire par les collectivités territoriales de plus de50 000 habitants. La connaissance de l’influence des ménages sur les émissions de GES contribuera à la définition des mesures àprendre dans les champs de compétence logement et transports collectifs des collectivités pour réduire les émissions afférentes.

Enfin les modèles développés par l'Insee, associés à l'expertise de la DREAL, permettent de démontrer l'efficacité de différentsscénarios pour atteindre les cibles de diminution des émissions de CO2, qu'elles soient régionales ou nationales.

DREAL Centre

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au profit de plus récents et plus effica-ces en termes d’émissions de dioxydede carbone. L’obligation de l’em-ployeur de rembourser la moitié ducoût de l’abonnement aux transportspublics ou aux services publics de lo-cation de vélos à l’ensemble des sala-riés constitue une incitation àprivilégier des modes de déplace-ments plus vertueux au détriment de lavoiture.

D’autres solutions peuvent être trou-vées sur le territoire, notamment enréduisant la part des déplacementsautomobiles.Sur les trajets les plus longs, au-delàde 50 km pour se rendre sur son lieude travail ou d’études, un navetteursur trois utilise les transports en com-mun : principalement le train en di-rection de l’Île-de-France et sur l’axeligérien, et dans une moindre mesurele bus. Ces parcours concernent 7 %des navetteurs mais 30 % des émis-sions de CO2. Sur ces distances, lerecours aux transports en communest important dans le Centre puisquece dernier se classe au troisièmerang des régions de province les plusutilisatrices, derrière la Picardie et laCorse.Toutefois, le développement de nou-velles lignes de transports collectifs(bus, TER), sur les lignes les plus en-gorgées, permettrait de réduire lapart de la voiture et donc les émis-sions de CO2 sur ces trajets.

Un navetteur sur deux parcourtentre 5 et 50 km pour se rendre surson lieu de travail ou d’études, cu-mulant 60 % des émissions de CO2

en raison d’un recours à la voiturepresque systématique. Une part im-portante de ces trajets concerne les

habitants de la périphériedes grandes villes. Augmen-ter fortement l’utilisation destransports collectifs paraîtdifficile du fait d’un habitatdispersé et radiaire. La pluri-modalité pourrait être encou-ragée et facilitée : parkingsdes gares agrandis, liaisonsbus/train, parcs relais, pistescyclables sécurisées en di-rection des gares, transportà la demande, rabattementsur les lignes ferroviaires...

Les trajets de moins de 5 kmaller concernent 43 % desnavetteurs, et même s'ilsn'émettent que 10 % du CO2,

les actions réalisées profiteront éga-lement aux plus éloignés, qui utili-sent le train ou laissent leur voiture àl’entrée de l’agglomération. Ellesserviront aussi à tous les déplace-ments du quotidien pour une grandepartie de la population. L’utilisationde la voiture reste encore importantesur ces petits trajets : deux navettessur trois. Les modes de transportdoux concernent un quart des navet-tes tandis que les transports en com-mun (bus de ville, tramway…)seulement 8 % . Les marges de pro-grès sont donc importantes.

En région Centre, les déplacementsinternes aux grandes villes sont lesplus coûteux en termes de CO2.Pourtant, les citadins délaissent unpeu plus la voiture au profit des au-tres modes de trans-port. Ainsi, à Tours etOrléans, seulement44 % des navetteursprennent leur véhi-cule pour se déplacerau sein de leur ville.En comparaison avecdes communes detaille similaire, l’em-preinte carbone deTours et d’Orléansest assez bonne. Unactif ou étudiant rési-dant et travaillant àTours émet enmoyenne 90 g deCO2 par km contre84 g à Orléans. En ef-fet, les Orléanais em-pruntent davantageles transports encommun que les Tou-rangeaux (23 %contre 16 %), quicompensent en utili-

sant plus la marche et le vélo (40 %,soit 7 points de plus que les Orléa-nais), l’implantation de l’universitéen centre-ville favorisant ce modede déplacement.Si Tours et Orléans avaient la mêmepart de transport en commun (26 %)et de mode doux (42 %) que Nancy,référence en la matière, leurs émis-sions de CO2 se réduiraient notable-ment. Ainsi, grâce au transfert de lavoiture vers les transports en com-mun elles baisseraient de 10 % àTours et de 5 % à Orléans. Un re-cours accru aux modes doux, au dé-triment de l'automobile, conduirait àune diminution des émissions de 4 %à Tours et de 21 % à Orléans.

La présence d’un tramway sembleavoir un effet positif sur l’efficacitécarbone des villes. Actuellement,une hausse de l’utilisation des trans-ports en commun serait ainsi plus ef-ficace à Orléans qu’à Tours, carbénéficiant en partie au tramway,moins émissif que le bus. Cette effi-cacité augmentera dans ces deuxvilles grâce à la mise en serviced’une ligne de tramway en 2013 àTours et d’une deuxième ligne cetteannée à Orléans. De même, les liai-sons disposant de réseaux ferrésfréquentés (Blois-Tours, Orléans-Tours) ont un plus fort potentiel deréduction d’émissions de CO2 si lesusagers utilisent un peu moins la voi-ture.

Un meilleur bilan carbone pour les « villes tram »

Émissions de CO2 liées aux déplacementspendulaires internes à la ville

(communes de 100 000 à 150 000 habitants)

60

70

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120

130

5 10 15 20 25 30

Part des transports collectifs (en % des navetteurs)

Perpignan

Dijon

Besançon

Mulhouse

Nancy

Caen

Le Mans

NîmesLimoges

Brest

Amiens

Aix-en-Provence

Metz

Clermont-Ferrand

Rouen

Émissions de CO2 (en g/km)

Orléans

Tours

Villes tram

Lecture : les actifs résidant et travaillant à Tours émettent en moyenne 90grammes de CO2 par personne et 16 % d'entre eux utilisent les transportsen commun.* Lyon et Villeurbanne étant limitrophes, cette dernière a été exclue du comparatif.Sources : Insee, RP 2007 ; SOeS ; Certu

0

20

40

60

80

100

Moins de 5 De 5 à 50 De 50 à 200

Transports en communMoto et voitureModes doux

Distance au lieu de travail ou d'études (km)

%

Sources : Insee, RP 2007 ; SOeS ; Certu

Fort recours aux transports en communpour les trajets de 50 à 200 km aller

Page 6: Des leviers possibles pour réduire les émissions de CO2 ...€¦ · gement. Les déplacements domicile-travail et domicile-études ne repré-sentent que 25 % des trajets des français

Le chauffage des logements :premier poste d'émissions deCO2 des ménages

Le logement est un poste importantd’émission de CO2, le premier pourles ménages : sept fois plus de rejetspour leur chauffage que pour leursdéplacements pendulaires. Sousl’effet conjugué de l’augmentationde la population et de la poursuite duphénomène de décohabitation, lenombre de ménages, et donc de lo-gements, pourrait augmenter en ré-gion Centre de 10,5 % selon unscénario central d’ici 2020 et de26 % d’ici 2050. Les surfaces àchauffer pourraient continuer decroître, les ménages s’installant deplus en plus en périphérie des villesoù les logements sont plus grands.Ceci sera un frein important à la ré-duction des émissions de CO2. Àtitre d’exemple, entre 1999 et 2008,le nombre de logements a progres-sé de 9,7 % et leur surface moyennede 7,6 %, générant plus de 15 % deCO2 supplémentaire.

L’effort à conduire sur le parc de bâti-ments doit donc être drastique. Desactions sont menées depuis quel-ques années dans la constructionneuve pour réaliser des gains éner-gétiques et donc d’émissions deCO2. L’adoption de nouvelles normesde construction, RéglementationThermique 2012 et « Zéro énergie »en 2020, a pour objectif de réduire laconsommation d’énergie et donc leCO2 rejeté par les futures habitations.Toutefois, cela ne concerne qu’une

faible partie du parc de logementspuisque celui-ci se renouvelle de 1 %chaque année. Les nouvelles cons-tructions répondent davantage à lademande croissante qu’au rempla-cement des logements les plus an-ciens et les plus émetteurs. Desgains doivent dès lors être réalisésdans les logements existants : enpremier lieu, par l’isolation, mais éga-lement grâce au remplacement deséquipements de chauffage et au re-cours aux énergies renouvelables.Les dispositifs incitatifs mis en placepar l’État (crédit d’impôt développe-ment durable, éco-prêt à taux zéro,aides de l’Anah) concourent à cesobjectifs.

Enfin, les ménages, en adoptant uncomportement plus économe pourleur chauffage, peuvent égalementfaire baisser leur consommationénergétique et donc diminuer lesémissions de CO2 : utiliser un ther-mostat programmable pour chaufferpendant les heures de présence,davantage dans les pièces à vivre etmoins dans les chambres etc. Cesmesures pourraient permettre deréaliser des économies substantiel-les. Par exemple, réduire la tempéra-ture de son logement à 19°C au lieude 20°C fait économiser en moyenne7 % d’énergie, soit un gain en régionCentre de 350 à 580 kg par an et parlogement selon que l'on se chauffe àl'électricité ou au fioul.

Une nécessité de réaliserde « bons » travaux sur lesrésidences principalespour atteindre les objectifs

En continuant sur les tendancespassées, recul du fioul au profit d’au-tres modes de chauffage, destruc-tion de quelques logements anciens,à surface moyenne constante et in-tégration des nouvelles normes deconstruction pour les logementsneufs, le volume de CO2 dû auchauffage des logements diminue-rait de 3 % d’ici 2020 et de 15 % d’ici

6 6

Lois relatives à la performanceénergétique

Les premières lois en France impo-sant une performance minimale dulogement du point de vue de laconsommation énergétique datentdes années 1975. À compter du1er janvier 2013, toutes les habita-tions neuves devront obligatoire-ment afficher une performanceénergétique de niveau BBC, c’est-à-dire consommant moins de 50 kWhd’énergie primaire par mètre carré etpar an (Réglementation Thermique2012).La directive du 19 mai 2010 sur laperformance énergétique des bâti-ments prévoit que les bâtimentsconstruits après 2020 devront ap-procher le « Zéro énergie »,(consommation d’énergie « quasi-ment nulle » ; norme « Nearly zeroenergy ») grâce aux énergies re-nouvelables et locales et/ou à l’utili-sation de meilleures techniquesd’isolation (maison passive, etc.).

Il existe également un label BBCpour la rénovation : le label BBC ré-novat ion 2009, exigeant uneconsommation annuelle d’énergieprimaire inférieure à 80 kWh/m².

< A

B6 à 10

C11 à 20

D21 à 35

E36 à 55

F56 à 80

G> 80

Faibles émissions de GES

Fortes émissions de GES

- 5 5

6

3

20

34

17

15

%

kg CO /m²/anéq 2

100

Répartition des résidencesprincipales par étiquette climat

(région Centre)

Sources : Insee, RP 2008 ; méthodologie Anah

Caractéristiques des principaux flux

Liaisons les plus émissivesen région Centre

Masse de CO2

(t/an)

Nombre d'étudiantset d'actifs en emploi

Baisse potentiellede CO2*

(%)

Tours (intra) 5 059 49 067 5,0Orléans (intra) 4 652 35 975 8,5Bourges (intra) 4 061 22 368 3,8Joué-lès-Tours/Tours 2 668 7 468 3,6Bourges/Vierzon 2 078 1 080 3,3Blois (intra) 2 041 14 270 4,0Chambray-lès-Tours/Tours 1 986 3 876 3,4Châteauroux (intra) 1 972 13 935 4,0Orléans/Tours 1 958 537 3,9Olivet/Orléans 1 878 6 622 4,9Orléans/Saint-Jean-de-Braye 1 762 4 991 3,5Orléans/Saran 1 642 4 080 3,4Blois/Tours 1 530 744 3,9Fleury-les-Aubrais/Orléans 1 515 5 482 1,6Saint-Avertin/Tours 1 461 3 656 3,5

*Dans l'hypothèse d'une hausse de 5 points de la part des transports en commun au détriment de la voitureSources : Insee, RP2007 ; SOeS ; Certu

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7

2050. Pour respecter les engage-ments pris dans les lois « Grenelle »et au niveau régional dans le projetde SRCAE, il est donc nécessaired’agir significativement sur le parcde logements existant, en le réno-vant ou en favorisant la destructiondes logements les plus émetteurs.Pour cela, plusieurs actions sont en-visageables.Concentrer les rénovations sur leslogements les plus émissifs declasse G ( plus de 80 kg/m2/an), pourlesquels les gains potentiels sont lesplus importants, paraît constituer unaxe d’intervention prioritaire. Il s’agità 80 % d’appartements et de mai-sons construits avant 1975, chauffés

au fioul ou à l’électricité. Celaconcerne près de 15 % des résiden-ces principales, soit 163 500 loge-ments. Pour autant, intervenir surces logements avec des travaux dits« moyens » (cf. encadré Travaux)ne permettrait de réduire les émis-sions de CO2 de la région Centreque de 14 %, bien en deçà de l’ob-jectif régional moyen de 40 % pour2020. Même avec des travaux dits« bons », qui cumulent des rénova-tions au niveau de l’isolation et duchauffage, seul l’objectif Grenelle2020 serait atteint. Pour atteindrecelui du projet de SRCAE à l'horizon2020, il faudrait étendre les travaux« bons » aux logements appartenant

à la classe F (>55 kg/m2/an). Mais cescénario ne suffit pas à atteindrel'objectif Grenelle 2050.

Un scénario plus volontar isteconsisterait à répartir l’effort de ré-novation sur l’ensemble des loge-ments existants, avec des travauxde plus ou moins grande ampleurselon la performance actuelle dubâti. Des travaux « insuffisants » neréduiraient toutefois que de 7 % lesémissions de CO2. En cas de tra-vaux « moyens », la diminution se-ra i t a lors de 59 %, résul tatcompatible avec les objectifs du pro-jet de SRCAE pour 2020 mais insuf-fisant à l’horizon 2050. Seuls de« bons » travaux permettraient d’at-teindre l’objectif de la loi « Grenelle2050 » en baissant les émissions dedioxyde de carbone de 83%. Cescénario est très ambitieux car il im-plique une mobilisation extrême-ment forte de tous les ménages etbailleurs. Ces réflexions pourraientconduire à soutenir, en premier lieu,une rénovation de qualité des loge-ments les plus émissifs (de classe Fet G) et à poursuivre l’effort au-delàde 2020 sur le reste du parc.

Le prix de l’énergie :un facteur déterminant

Si la nécessité de rénover leslogements est un fait établi, l’ampleurde la tâche est importante et l’aspectfinancier est un élément déterminant.Il peut être difficile d’évaluer le mon-tant des travaux à réaliser, on peutnéanmoins affirmer que la facturesera élevée compte tenu du nombreconséquent de travaux pour at-teindre les objectifs du Grenelle. Tou-tefois, ces travaux, en plus dediminuer les émissions de gaz à effetserre, permettront aux ménages deréduire leur facture énergétique, cequi constituera leur première sourcede motivation pour les accomplir. Lesménages aux faibles revenus serontles plus défavorisés, ne disposantpas des ressources nécessairespour faire de « bons » travaux.

De même, pour les déplacements, leprix de l’essence joue un rôle impor-tant. Dès à présent, l’augmentationdes tarifs à la pompe influe sur lesdéplacements des ménages. Cesderniers hésitent davantage à utiliserleur voiture et adoptent une conduiteplus économe afin de réduire leurfacture. Les scénarios 2030 del’Agence internationale de l’énergie

Logements> à 55 kg/m²/an (F+G)

Logements les plus émissifs> 80 kg/m²/an (G)

0

Grenelle 202020 % national

Grenelle 205075 % national

Projet SRCAEdu Centre

38 à 43 % en 2020

Travaux insuffisants : 3 %

Travaux moyens : 18 %

Travaux bons : 26 %

Ensembledes logements

70

60

50

40

30

20

10

Travaux insuffisants : 4 %Travaux insuffisants : 7 %

Travaux moyens : 31 %

Travaux moyens : 59 %

Travaux bons : 46 %

Travaux bons : 83 %80

90Diminution du volume de CO émis (%)2

Diminution du volume de CO2 des logementsselon plusieurs scénarios

Note de lecture : pour l'ensemble des logements, des travaux " bons " permettraient de diminuer de83 % les émissions de CO2.

Travaux « bons » :

- l’isolation complète d’au moins une paroi (toiture, murs ou sol),

- la rénovation des fenêtres avec pose de double vitrage minimum,

- le changement pour une chaudière basse température ou à condensation ou pour une

pompe à chaleur.

Travaux « moyens » :

- l’isolation d’une paroi minimum ou le changement de fenêtre avec pose de double vitrage à

isolation renforcée mais l’installation de chauffage reste vétuste,

- une pompe à chaleur ou une chaudière basse température ou à condensation est installée

mais l’isolation n’a pas été traitée.

Travaux « insuffisants » :

- une nouvelle toiture ou des travaux importants sur la charpente mais sans pose d’isolant,

- un changement de chaudière pour une chaudière standard (ni basse température ni à

condensation),

- un changement de convecteurs électriques avec pose de convecteurs électriques standards

ou à accumulation fonctionnant par effet Joule (pas de pompe à chaleur),

- l’installation de chauffe-eau solaire sans changer ni chaudière ni isolation.

Sources : Insee, RP 2008 ; méthodologie Anah

Page 8: Des leviers possibles pour réduire les émissions de CO2 ...€¦ · gement. Les déplacements domicile-travail et domicile-études ne repré-sentent que 25 % des trajets des français

(AIE) prévoient un baril de pétroleentre 200 et 300 dollars, contre envi-ron 100 dollars aujourd’hui. Le litred’essence pourrait dépasser deux euros.

L’inflation énergétique fragiliserait unnombre croissant de ménages dé-pendants de l’automobile. La hausseprévisible du prix de l’énergie doit in-

citer à trouver d’urgence des solu-tions d’économie allant de pair avecune baisse des émissions.�

8 8

Directeur de la publicationDominique Perrin

Coordination des étudesOlivier Aguer

Équipe de projetChrystel ScribeBenjamin MéreauPascal Connin

Contribution de la DREAL CentrePascale Festoc, Olivier Greiner,Benoît Lecureux, Murielle Lethrosne,Didier Moreau, Florence Naizot

Rédaction en chefPhilippe CalatayudDanielle Malody

Maquettiste / WebmestreChristian Leguay / Yves Dupuis

Relations médiasMartine BlouinHortense Robert

Institut national de la statistique et des études économiquesDirection régionale du Centre131 rue du faubourg Bannier

45034 Orléans Cedex 1Tél : 02 38 69 52 52 - Fax : 02 38 69 52 00

www.insee.fr/centre

Exemplaire non destiné à la vente - ISSN n° 0986-976X - © Insee 2012

Pour en savoir plus

Projet de « Schéma régional du climat de l’air et de l’énergie », Préfecture de la région Centre, Région

Centre.

« Les ménages de la région Centre doivent poursuivre leurs efforts en faveur de l'environnement »,

Insee Centre Info n°178, mars 2012.

« Les aires urbaines de la région Centre s’étendent et se densifient peu », Insee Centre Info n°173, oc-

tobre 2011.

« Modélisation des performances énergétiques du parc de logements - État énergétique du parc en

2008, modèle prospectif à l’horizon 2050 », Agence nationale de l’habitat (Anah), février 2008.

« Pour une prospective de l’amélioration de la performance énergétique du parc de logements lorrains »,

Économie lorraine n°223-224, juin 2010.

« Un habitant de pôle urbain émet deux fois moins de CO2 que la moyenne pour se rendre à son lieu de

travail ou d’études », Insee Première n°1357, juin 2011.

« Le bonus/malus écologique : éléments d’évaluation », Insee Analyses n°3, janvier 2012.

Pour comprendre ces résultats

Définitions

Navetteur : un navetteur est un actif en emploi

ou un étudiant qui se déplace d'une commune à

une autre pour aller travailler ou étudier. Les étu-

diants rentrant dans le champ de cette étude ont

entre 16 et 29 ans, au minimum le baccalauréat

et poursuivent des études.

Déplacement pendulaire : déplacement jour-

nalier entre le lieu de domicile et le lieu de tra-

vail ou d'études.

Gaz à effet de serre (GES) : les principauxgaz responsables de l’effet de serre, dont lesémissions sont encadrées par le protocole deKyoto, sont le dioxyde de carbone (CO2), le

méthane (CH4), l’oxyde nitreux (N2O), et les gazfluorés (HFC, PFC et SF6). Les émissions de cessix gaz sont en général pondérées par leurs po-tentiels de réchauffement global (PRG) et expri-mées en équivalents CO2 pour donner un totald’émissions en équivalent CO2. La publication netraite que du CO2 qui représente 70 % du PRG(Citepa)..

Méthodologie

Estimation des émissions de CO2 dues aux

déplacements des actifs et des étudiants

L’estimation du CO2 émis est le fruit d’une

collaboration de l’Insee avec le SOeS du mi-

nistère chargé de l'Écologie. Les sources uti-

lisées sont le recensement de la population

2007, complété par les déclarations annuel-

les de données sociales 2006 (pour calculer

les distances moyennes travail-domicile des

actifs résidant et travaillant dans la même

commune), le fichier central des automobiles

(structure du parc automobile par commune),

l’enquête nationale transports et déplace-

ments 2008 (nombre d’allers-retours quoti-

diens et modes de transport des étudiants),

les enquêtes « Ménages Déplacements » et

la base des transports en commun du Certu

(phase de traitement des transports en com-

mun dans les grandes communes). Les

émissions de CO2 sont estimées à partir de

ces sources par une modélisation mathéma-

tique (Copert 4) ainsi que par la méthodo-

logie " Bilan Carbone " de l'Ademe.

Estimation des émissions de CO2 dues auchauffage des résidences principales

Le calcul des émissions de CO2 des résiden-

ces principales nécessite d’estimer la

consommation en énergie primaire requise

pour les chauffer. Un facteur de conversion,

différent selon l’énergie utilisée, permet de

passer de cette consommation à l’émission

de CO2 : 1 kwh de fioul équivaut à 300 g de

CO2, pour le gaz à 250 g, pour l'électricité à 180 g et

pour le bois et autres à 13 g de CO2.

La méthode employée est basée sur les travaux de M.

Julien Marchal, ingénieur du corps des Ponts et

Chaussées, dont les résultats ont été publiés par

l’Agence nationale de l’habitat (Anah) en février-mars

2008 sous le titre « Modélisation des performances

énergétiques du parc de logements - État énergé-

tique du parc en 2008, modèle prospectif à l’horizon

2050 ».

Les surfaces des logements, réparties par classe

de taille, sont issues du recensement de la popula-

tion et estimées par la valeur centrale de chaque

classe.

Seules les résidences principales sont retenues

dans cette étude.