16
JOURNAL DE LA RÉSISTANCE BRETONNE Organe de 1' Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance Comités du Morbihan - Côtes d'Armor 127 Rédaction - Administration - Publicité - 140, Cité Salvador-Allende - 56100 LORIENT Abonnement : 1 an : 8 Euros - carte de soutien annuelle : 16 Euros QUATRIÈME TRIMESTRE 2003 DES RELAIS DE LA MÉMOIRE SÉLECTIFS Dans un courrier intitulé "Mémoire et Solidarité" l'Offce National des Anciens Combattants et Victimes de guerre (O.N.A.C. du Morbihan) portait à la connaissance des Associations, la décision du Ministère des Anciens Combattants d'organiser dans chaque département un évènement médiatisé réunissant la jeunesse et le monde combattant. L'histoire de la Résistance, intérieure et extérieure a été choisie comme thème fédérateur. Cet évènenement qui a pris pour nom "Les Relais de la Mémoire" s'est déroulé le 18 Juin dernier, sans grand succès ... L'A.N.A.C.R. du Morbihan, association pluraliste la plus représentative, tant au niveau départemental que national regrette profondément que ces "Chemins de la Mémoire" aient pris un caractère sélectif. l - Notre président départemental n'a pas été invité à la réunion préparatoire ni associé à l'évènement. 2 - Les lieux de mémoire choisis se sont limités à Saint-Marcel, Plumelec, Sérent ... , oubliés le mémorial de Port-Louis (70 fusillés), Penthièvre (59 fusillés), Bubry, Kervemen, Pluméliau 52 résistants sont morts pour la France . Priziac, Bieuzy-les-Eaux, Berné, Baud, Le Faouët, Hennebont, Lorient, Locminé, Guémené, Colpo, et les dizaines de lieux de mémoire répertoriés, dans l'excellent Jivre de notre ami René Le Guénic, "Mémorial du Morbihan". N'oublions pas les fronts de Lorient, de la Vilaine, de la Laïta ... Il est évident que les élèves qui ont participé à cette journée du 18 Juin n'auront eu qu'une vue très restrictive de la Résistance dans notre département et en Bretagne. C'est fort regrettable ... L 'A.N.A.C.R. du Morbihan Le mémorial de Port-Louis -Le 23 Mai de chaque année, les Résistants et leurs amis se recueillent à l'initiative de la Municipalité et de l'A.N.A.C.R.

DES RELAIS DE LA MÉMOIRE SÉLECTIFSRédaction -Administration -Publicité -140, Cité Salvador-Allende -56100 LORIENT Abonnement : 1 an : 8 Euros -carte de soutien annuelle : 16 Euros

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: DES RELAIS DE LA MÉMOIRE SÉLECTIFSRédaction -Administration -Publicité -140, Cité Salvador-Allende -56100 LORIENT Abonnement : 1 an : 8 Euros -carte de soutien annuelle : 16 Euros

JOURNAL DE LA RÉSISTANCE BRETONNE Organe de 1' Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance

Comités du Morbihan - Côtes d'Armor 127 Rédaction - Administration - Publicité - 140, Cité Salvador-Allende - 56100 LORIENT

Abonnement : 1 an : 8 Euros - carte de soutien annuelle : 16 Euros

QUATRIÈME TRIMESTRE 2003

DES RELAIS DE LA MÉMOIRE SÉLECTIFS

Dans un courrier intitulé "Mémoire et Solidarité" l'Offce National des Anciens Combattants et Victimes de guerre (O.N.A.C. du Morbihan) portait à la connaissance des Associations, la décision du Ministère des Anciens Combattants d'organiser dans chaque département un évènement médiatisé réunissant la jeunesse et le monde combattant.

L'histoire de la Résistance, intérieure et extérieure a été choisie comme thème fédérateur. Cet évènenement qui a pris pour nom "Les Relais de la Mémoire" s'est déroulé le 18 Juin dernier, sans grand succès ...

L'A.N.A.C.R. du Morbihan, association pluraliste la plus représentative, tant au niveau départemental que national regrette profondément que ces "Chemins de la Mémoire" aient pris un caractère sélectif.

l - Notre président départemental n'a pas été invité à la réunion préparatoire ni associé à l'évènement.

2 - Les lieux de mémoire choisis se sont limités à Saint-Marcel, Plumelec, Sérent ... , oubliés le mémorial de Port-Louis (70 fusillés), Penthièvre (59 fusillés), Bubry, Kervemen, Pluméliau où 52 résistants sont morts pour la France .

Priziac, Bieuzy-les-Eaux, Berné, Baud, Le Faouët, Hennebont, Lorient, Locminé, Guémené, Colpo, et les dizaines de lieux de mémoire répertoriés, dans l'excellent Jivre de notre ami René Le Guénic, "Mémorial du Morbihan".

N'oublions pas les fronts de Lorient, de la Vilaine, de la Laïta ... Il est évident que les élèves qui ont participé à cette journée du 18

Juin n'auront eu qu'une vue très restrictive de la Résistance dans notre département et en Bretagne. C'est fort regrettable ...

L 'A.N.A.C.R. du Morbihan

Le mémorial de Port-Louis -Le 23 Mai de chaque année, les Résistants et leurs amis se recueillent à l'initiative de la Municipalité et de l'A.N.A.C.R.

Page 2: DES RELAIS DE LA MÉMOIRE SÉLECTIFSRédaction -Administration -Publicité -140, Cité Salvador-Allende -56100 LORIENT Abonnement : 1 an : 8 Euros -carte de soutien annuelle : 16 Euros

r

1

INSULTES ENVERS LES MORTS POUR LA FRANCE DRAPEAUX OUTRAGÉS A BUBRY, VANNES, THEIX,

PLUMELEC-LOCMINÉ ET LANGUIDIC DRAPEAUX OUTRAGES DANS LE MORBIHAN

Après l'outrage commis au monument de Kéryacunff en Bubry le 26 Juillet dernier, drapeaux lacérés, rubans tricolores des gerbes arrachés, d'autres actes ignobles ont été commis dans le département.

A la veille du 1er Novembre des drapeaux avaient été arrachés et brûlés à Erdeven, la semaine suivante, d'autres drapeaux avaient été outragés à Theix, Plumelec, Locminé et Languidic ...

Au mois de Novembre, seize drapeaux ont été arrachés de lem socle, dans un cimetière de Vannes à Boismoreau ...

Actes inadmissibles, véritables insultes envers les morts pour la France.

L' A.N.A.C.R. du Morbihan exprime son indignation et demande aux pouvoirs publics de mettre tout en oeuvre pour identifier les coupables et les déférer devant la justice ...

Nostalgiques du vichysme et de l'occupation nazie ou vandales? ...

A Vannes un militant breton du groupuscule Bemdez a été interpell é et placé en garde à vue pendant 48 heures. Le juge-d ' instruction 1-'a placé sous contrôle judiciaire. La plus grande fermeté s'impose envers les profanateurs de notre emblème national et ceux qui les soutiennent. Soyons vigilants ! J.M.

Notre cliché : La stèle de Kériacu11jf ...

LANESTER : DISTINCTION Lors de la cérémonie commémorative du 11 Novembre 1918 au

monument aux morts de Lanester, notre ami André Rivalain, fidèle adhérent de I' A.N.A.C.R. a été décoré de le Croix du Co mbattant Volontaire et de la Croix du Combattant 1939-1945.

Nos vives félicitations à André.

A.N.A.C.R. PAYS DE LORIENT L'assemblée générale du Comité du Pays de Lorient aura lieu le

dimanche 4 Avril salle N°2, cité Salvador Allendé à Lorient.

Prenez date et ... inscrivez-vous à la permanence du samedi matin au cours du mois de Mars.

- Pour le car et pour le repas ...

SOUTIEN A AMI-ENTENDS-TU DONS ET COMPLEMENTS :

M. Pierre Lemoine Saint-Nazaire, 30 euros - M. J.-P. Gleize Bourras, Theis, 20 euros, Mme Annick Ollier Langeac, 20 euros -M. Robert Harnay Monrecourt, 50 euros - Maurice Quélo Lorient, 16 euros - Louis Conpanec Ploemeur, 50 euros - Mme Madeleine Marca Auray, 12 euros - Raymond Le Bellec Trégunc, 20 euros -Marcel Lamour Guern, 20 euros - Jean Lamour, Dim Le Palestel , 20 euros - Mylène Gaudion Le Havre, 15 euros.

Merci aux généreux donateurs.

NÉCROLOGIE

Pierre JARNO Maire Honoraire de CAMORS

Pierre JARNO nous a quitté à l'âge de 90 ans. Résistant de la première heure , il fut maire de camors de 1971 à 1 989.

Incorporé en Octobre 1934 au 137e RI de Quimper, Pierre .Jarno a terminé sa carrière militaire comme capitaine d'administration du service de santé. Il a été fait prisonnier le 18 juin 1940, et s'est évadé cinq fois d'Allemagne. Repris quatre fois, il a connu neuf mois de camp de concentration , dont Rawa-Ruska. Il participa activement à la Résistance.

Notre ami était titulaire de nombreuses décorations : officier de la Légion d'Honneur, officier dans !'Ordre National du Mérite, Croix de Guerre, Croix du Combattant Volontaire de la Résistance, Médaille des Évadés ... Son activité au service de ses concitoyens fut importante.

A sa famille, l'A.N.A.C.R. présente ses sincères condoléances.

NE TOUCHEZ PAS AU 8 MAI Le 8 mai doit rester cette journée d'unité nationale lors de

laquelle se rassemblent les Français, indépendamment de leur âge, de leurs origines, de leurs convictions politiques , philosophiques ou religieuses, pour dire leur attachement à la liberté, à l'indépendance nationale; aux valeurs humanistes.

Page 3: DES RELAIS DE LA MÉMOIRE SÉLECTIFSRédaction -Administration -Publicité -140, Cité Salvador-Allende -56100 LORIENT Abonnement : 1 an : 8 Euros -carte de soutien annuelle : 16 Euros

LA RÉSISTANCE A LOCMAL O JEAN L E BRIS •••

Jean Le Bris est né le 16 Juill et 19 16. Au début de l'occupati on allemande, il est ouvrier agricole chez M. Joseph Oliviero, à Coët­Rivallai n en Séglien .

Très vite, il entre dans la Résistance aux F.T.P. , où il seii sous les ordres du capitaine "Albert" dans la Compagnie "Marseillaise". Dans cette compagnie se trouvaient deux autre Locmalois, Louis Le Nestour et Lou is Kermabon.

Je ne vous décrirai pas les dangers courns par ces braves au cours de nombreux coups de main auxquels ils paiiicipèrent contre les troupes allemandes, et ce au mépris de leur vie, pendant cette période tragique.

Je me bornerai à retracer en quelques mots le courage et le sang fro id déployés par Jean Le Bris le 26 Avril 1944.

Le 26 Avril 1944, il y a cinquante ans, à la suite d'une dénonciation, les allemands firent itrnption au petit jour dans la cour de fenne de M. Oliviero, ferme qui servait de dépôt d' armes aux maquisards.

Jea n Le Bri s e t Oliv iero , so n fi ls et deux parents furent faits prisonn iers.

Après un intetTogatoire sonmrnire pour essayer de faire avouer aux priso nni ers où se trouvaient les autre "terroristes '', comm e il s les appelaient, et les arn1es (qu ' ils ne trouvèrent heureusement pas), et ce, ma lgré qu ' il s aient frapp é sauvage ment Jean Le Bri s et ses compagnons, il s s' apprêtaient à les exécuter et avaient l'intention ensuite d ' incendier la fern1e.

C'est alors que Jean Le Bris eut une idée de génie. Se tournant vers l' officier allemand, il lui déclara qu ' il savait où se trouvaient les autres maq uisards. Cette déclaration eut pour effet de modifier les intentions des Al lemands.

Aussitôt, tous furent embarqués dans le camion militaire ; la fam ille Oliviero à l' arrière, enchaînés deux par deux et surveil lés par quatre soldats allemands aimés; Jean Le Bris dans la cabine, entre l'officier et le chauffeur, placé là pour indiquer le chemin à suivre pour retrouver les maquisards.

Le convoi prit la directi on de Locmalo. Pendant ce trajet, la matière grise de Jean Le Bris travaillait vite, car il n'était pas question pour lui de mener les allemands vers ses camarades du maquis .

Son but était bel et bien de tout tente r pour s'évader, lu i et si possible la famille Oliviero.

Tout le long du chemin , il réussit à desserrer légèrement les liens qui lu i mai ntenaient les poignets.

En passant à côté du lavoir de Kerfontaine, il eut d 'abord l'idée de se précipiter sur le volant pour fa ire culbuter le véhicule dans le fossé,

mais jugeant cela trop risqué, il abandonna ce projet. An ivé au bourg, il fit stopper le camion à hauteur de la maison de M.

Audic, sellier, et annonça à l'officier que les maquisards se trouvaient dans ce secteur.

Profitant que l'officier descendait du véhicule, Jean Le Bris se libérant complètement de ses liens, bondit hors du véhicule, proj eta violemment l' officier à terre, contourna rapidement le camion, traversa la rue, et, tel un zèbre, sauta le mur de l 'ancien cimetière, essuyant trois rafales de mitraillette qui , par miracle, lui passèrent par dessus la tête.

Après une fu ite éperdu e et ma intes péripétie s résultant de la pours uite dont il fut l'obj et pendant plusieurs heures, (i l fut même blessé par balle de fu sil mi tra illeur en traversant la prairie du Cozlen), il échappa miraculeusement aux allemands.

Jean Le Bris repr it la maqu is e t continua la guérill a co ntre l'occupant. Il fail lit encore être pri s à Rozulaire chez Louis Kermabon, mais durent tous deux leur salut à un brave algérien qui les prévint à temps.

B lessé grièvement accidente ll ement le 10 Juillet 1944 à Saint­Thuriau, par un camarade qui nettoyait une arme, il fut transporté par ses compagnons de maquis à l' hôpital de Pontivy où il fut admi s grâce à la complicité de sympathisants employés dans cet établissement. Des policiers nazis, qui passaient tous les jours à l'hôpital s'apprêtaient à interroger Jean Le Bris, et, hélas, son sort ne faisait plus aucun doute, lorsque le médecin all emand qui se trouvait à son chevet affirma aux po liciers que cet homme all ait mourir et qu ' il n 'était pas en état de répondre aux questions qu 'on lui poserait.

Cela lui sauva la v ie. Par miracle, Jean Le Bris survéc u à ses blessures. Libéré pe u de temps après , du fait de la re tra ite des all emands, il finit par se rétablir complètement. Empl oyé comme facteur à Guémené, il mouru t le 26 Mars 1956, épuisé et éprouvé par tout ce qu'il avait enduré pendant le maquis.

Jean Le Bris, que bea ucoup ont connu , était un garçon di scret, modeste, ne parlant que très ra rement des dangers qu ' il avait courus, estimant que c'était le devoir de tout français de se dévouer pour la libération de son pays.

Aussi ce n'était que lui rendre un juste hommage que d'accéder au dés ir fo rmulé par un grand nombre de ses compagnons de maquis, par beaucoup d' autres qui l' ont bien connu, et avec l'accord des membres de sa famille qui ont bien voulu que son nom soit donné à une rue de notre petite cité.

Hommage rendu par le Maire lors de l 'inauguration.

GEORGES BAUDOUX FUSILLÉ A QUISTINIC A L'AGE DE 20 ANS Georges Baudoux n'avait pas vingt ans lorsqu ' il s' est engagé dans la Résistance, il se trouvai t à Qui stinic avec

son groupe le 29 Novembre 1944, lorsque un fo rt contingent all emand a encerclé le bourg. Voici la lettre du Maire de Quistinic adressé au papa du jeune patriote mort pour la France ... "Monsieur . En réponse à votre lellre du 29 Novembre, voici les renseignements que vous demandez. Au momenl de la

rafle, votre fils se trouvait au milieu avec les parachutistes. Survint la rafl.e allemande, il voulut comme ses camarades se sauver, mais les allemands encouragés par le succès qu'ils avaient déjà obtenu en abattant récemment 19 patriotes, dont une jeune fi lle, n'hésitèrent pas. A coups de crosses de fi1sils et de mitraillettes, il tabassèrent votre fi ls comme ses camarades, les achevant d 'une balle dans la tête près d 'une ferme, à proximité d'un village dénommé Le Roch.

La Croix Rouge de Baudet, la Croix Rouge de Quistinic ont fa it le nécessaire pour l'inhumation et comme vous avez pu le constater lors de votre visite sur la tombe de votre fils, que les tombes des patriotes sont hien entretenues par des mains p ieuses et des fa milles de patriotes.

Quistinic a payé un lourd tribu à la cause frança ise et ceux qui sont tombés ne seront j amais oubliés".

Q uistinic, le 7 Décembre 1944- Le Maire

- 1 -

Page 4: DES RELAIS DE LA MÉMOIRE SÉLECTIFSRédaction -Administration -Publicité -140, Cité Salvador-Allende -56100 LORIENT Abonnement : 1 an : 8 Euros -carte de soutien annuelle : 16 Euros

TÉMOIGNAGE ÉCRIT AU CAMP DE DACHAU PAR M. EMILE THEPAUT

Documents remis par Mme THEPAUT ET SES ENFANTS à la mairie de Locmiquélic pour un bulletin municipal spécial libération.

"LES PETITS PAPIERS" Né à Locmiquélic le 10 Septembre 1924, Emile Thépaut, ajusteur-tourneur à I ' Arsenal, fût arrêté par les allemands le 17 Avril 1944 à Guenin. D 'abord transféré au Fort de Penthièvre, puis à Vannes, il fût déporté le 1er Juillet 1944 au Camp de concentration de Dachau, d'où il ramena, di ssimulé dans ses vêtements, cet émouvant témoignage écrit sur des "petits papiers" racontant les derniers jours de sa captivité et la libération du camp le 30 Avril 1945. De retour à Locmiquélic en Juin 1945, il décéda le 1er Octobre 1954 des suites de son

internement.

v · ,-'· . ...11/ . · / · /\~:,..,..,..~,;} ~ /t{ ·4-.vt..' ""'k.~< ·.,

~~ .,,----__...--,, . . I • ( .· 0 . ~- / ;

ô Ji,- ,,,.."'~ 01._...-.__...__ Z S ./ u &~).-:.:._

4E"- @72 . . -. .{) ( . /

- . ·~x;~ '!) -~- (J . ]:~- .• 1 (zcA,.vt:, ·, 0·'--"-"' &v?/· c-1.-u-,~

' Ol !:; . 0 i \ ~ /(,~y;) .... \

Kommando Munich 8 Mars au 25 Avril 45 Bloc 6. Réveil tous les jours à 5 heures.

Jeudi 26 Avril 45 - Pas de travail - Réveil - Grasse matinée - Bruits courants. Dans le camp rassemblement à 17 heure s pour évacuation - 17 , rassemblement avec couverture et tou s bagages. Restons dan s l'incertain pendant 2 heures . Les

Russes et les Allemands s' en vont. Le camp se vide. · Vendredi 27 Avril 45 -Matin, toujours pas d 'appel - 13 heures , rassemblement pour toutes nationalités restantes. - Va t' -on partir ? Non ! - Sommes répartis par nationalités dans les blocs. - C'est le désordre !

Les alliés ne sont pas loin et font marche. - 20 h. - Une batterie allemande de 97 DCA placée derrière le camp à 500 mètres ouvre le feu à son tour. Les obus passent au-dessus de nous. Assis sur nos paillasses, nous attendons.

Cl) ~G'Vv· ~- 90~_; : 0 ;;. ,-_ . . f-/ · -- I çvv-·Y~ . tf~ ~ )f'._!J~ p~~-~~- 70-..JL- <>~\:/ -~-~~"-: ......

t"h.~ ~ /?Ov'Vf ~ .. - .,g~y·GL ,c,Jv.--~ .

. 1Y~q_oN- v~~~ -· \· ··. /.-~~~-- ~0"~:-k_~_--· . ... ~

.b/>.eb_,ol"' ~ 11.- ~ . .. • . {z~ ·tWi- . ~M.,;._=~· .

- ~tt:;;t~· ~ Q~ ; t:i. . --~ .. ;._, . " . . . . . .~~., ....... ~°'- · . · .~~- . ... · ~ ...

. .... . . . ·~· -... ~n . ~

· .. ::·'.'. \:.: ·<:~-- vy ._· "~ . . ..

Les chars alliés répondent et font marche, l'une après l ' autre les pièces sautent.

Dimanche au soir toujours -2 obus sur le camp juif - quatre tués, plusieurs blessés dont des fetmnes - On s'endort tout habillé.

Dimanche 29 Avril 1945 - Tous les SS sont partis. La joie est immense, nous ne partirons plus, et le canon approche toujours rapidement. - Les soupes sont plus épaisses. - Les rayés se sauvent comme ils veulent. L' impatience est grande. Soir - Une batterie de campagne allemande se replie à cent mètres du camp et tire.

Lundi 30 Avril 1945 Le canon est maintenant plus à l'Est, environ 2 lan. Nous voyons les tirs d ' artillerie , d'épais nuages de fumée annonçant des munitions ou des maisons qui brûlent.

Mardi Ier Mai 1945 Nuit calme. Au loin dans la direction de Munich, le canon, à intervalles assez long, gronde toujours. Au camp un comité international est formé. C' est toujours le désordre. Des rayés sortent du camp et font la rafle de nouniture dans les environs . Après-midi: Nous fêtons le 1er Mai par tous les moyens possibles.

NOS CLICHÉS : Emile THEPA UT. Deux des "Petits papiers" .

. 2 -

Page 5: DES RELAIS DE LA MÉMOIRE SÉLECTIFSRédaction -Administration -Publicité -140, Cité Salvador-Allende -56100 LORIENT Abonnement : 1 an : 8 Euros -carte de soutien annuelle : 16 Euros

[

NOS CAMARADES DISPARUS

+ GOURIN : Pierre ROBIC N otre ami Pierre Robic , fid èle adhérent du Comi té de Gour in de

L-\S .A.C.R., vient de nous quitter à l 'âge de 8 1 ans.

Engagé volonta ire dans la Résistance le 1er \la i 1944, Pierre a participé à de nombreuses a rions contre l ' occupant, sabotages, gué rill as , parachutages ... Avec la compagnie Pierre Pichon il combat sur le front de l'Atlantique, intégré au -Rme bata illon Rangers du 7 décembre 1944 au 16 jui n 1945. A près la cap itul ation sans o ndi1io ns de l 'A llemagne na z ie, notre ompagno n d ' armes es t versé au 4 1ème R.l.

jusqu·au LO octob re 1945, date de sa démobilisation.

Pie r re é ta it ti tulaire de la C ro ix du Combananr.

+QUIBERON: Jean-Louis LE CORRE La sect ion de la Presqu ' îl e de Quiberon vient de perdre un très ancien

adhérent de !' A.N.A.C.R.

Hospita li sé à la maison de retraite de Pluvign ier, où Ange Le Gue1rnec et Claude Hinterbe1·ger lui avaient récemment rendu visite, Jean-Louis Le Corre est décédé dans sa 76ème année.

Une délégation conduite par le Colonel Le Guyader, Ange Le Quennec, Henri Raze et le drapeau a conduit notre camarade jusqu 'à sa dernière demeure, le cimetière de Quiberon.

En des mots émouvants, le Colonel Le Guyader retraça le passé de résistant de Jean-Loui s.

Tl éta it possesseur de la Carte et de la Médai ll e du Combattant.

• Célestin JACOB La section A.N.A.C.R. de Quiberon à nouveau en deuil.

Célestin Jacob , dit "Tintin" est décédé brutalement fin novembre. 11 était titulaire de la Médaille Militaire, de la Croix de Guerre 39/45, de la Croix du Combattant et de la Médaille des Blessés. Il ava it appartenu au 2ème batai llon, qui l'avait conduit de Saint-Marcel au front de Lorient et après son engagement dans les Fusilliers Marins au front de Saint-Nazaire.

Tintin, un des plus anciens adhérent de l'A.N.A.C.R. a été conduit jusqu'à sa de rn ière demeure par une forte dé légat ion de la sec tion A .N .A .C.R. de la Presqu ' île de Qui beron.

+ GUER-COËTQUIDAN Pierre LE BELLOUARD PieITe nous a quitté subitement le 2 Octobre

2003. 11 était le plus jeune au maqu is de Pa ingrain en Guer.

Tl participa au x sabotages des vo ies de chemin de fer dans la région de Ploërmel Guer­Coëtqu idan, à la libération du pa ys puis naturellement au camp de Coëtqui dan pri s de force où 3.000 allemands environ éta ient présents dan s ce camp et les a le ntours, ensuite à la libération de Nantes, s' engagea pour la durée de la guerre et continua sous les ordres du Capitaine Jean Le Tallec sur le front de Lo ri e nt 9è me Bataillon et ! 9ème Dragon, partic ipant ainsi également à la libération de la poche. Pierre a exercé son métier de cordonnier-bourrelier à Plumergat.

Pierre, Président des Anciens combattants et de diverses associations dans son pays d' adoption, était aussi un fidè le adhérent à l'A.N.A.C.R. de son pays natal de Réminiac. Depuis sa création en 1968, il assistait à toutes les manifestations patriotiques avec sa section.

Ses obsèques ont été célébrées le 5 Octobre 2003 en l'église de Plumergat, un e foule immense l 'accompagnait pour un dernier hommage, hommage éga lement à rendre à son épouse Mme Bellouard qui a tant oeuvré aux côtés de son mari dans l'exercice de ses fonctions .

L' A.N.A.C.R. et son drapeau du pays de Guer-Coëtquidan était portés par un ancien camarade de combat.

Il était titulaire de la Cro ix du Combattant, de la Croix des Engagés Volontai res 1939/ 1945 avec barrette libération, du titre de Reconnaissance de la Nation, de la Médaille de Combattant Volontaire de la Résistance.

+LANESTER: André LE GUYADER André, notre adhérent fidèle de l' A.N.A.C.R.

nous a quitté à l'âge de 84 ans.

Ardent patriote, il a combattu avec courage contre l'occupant au sein du 7ème bata illon dans les secteurs de Plouay, Inguin ie l, Henn ebont, Languidic.

NOS SINCÈRES CONDOLÉANCES AUX FAMILLES

LE CINÉMA DANS LA RÉSISTANCE : ROBERT LYNEN Après son succès dans le film "Poil de carotte" de Julien Duvivier. en 1933,

alors qu ' il n' avait que 12 ans, toute une vie de star s 'offrait à ce jeune comédien. Des contrats mirobolants, venant de tous les pays du monde, lui é taient proposés.

Il eut un rô le important dans "L 'homme du jour'', toujours de Duvivier, a\·ec pour partenaire Maurice Cheva li er, Alerme, Elvire Popesco, Margueri te De\·al. .. . il tourna auss i en 1936, dans "La belle éq uipe".

Ensui te ce fut "Mollenard" avec Harry Baur, Albert Préjean, Pierre Renoir, Dalio . ...

Puis des engagements pour des productions étrangères ; mais il n ' aimait pas ce quïl fa isai t, il se trou vait mauvai s. Pourtant il est devenu une vedette imernationale (en 1939).

La guerre fut déclarée. Robert Lynen éta it jeune, simple, gai, turbu lent, plein de fougue. Il refusa

10 - les contrats magnifiques qu 'on lui proposa it et voulut s ' engager. Mais il n·a,·ait que l ans !

Ce fut très vite la défaite, alors il s'engagea d' une autre manière. Ayant fa it la connaissance de quelques adolescents aussi enthousiastes que

lui. il s 'installa au château de Foncreuse (près de Cassis) une propriété que des amis anglais mis en résidence surve illée lui avaient confiée. Là, il parvient à prendre contact avec Londres et, avec ses camarades, il réuss it à mettre sur pied un réseau de renseignements.

- 3 -

Tl ne s'occupai t plus de cinéma, il se consacrait enti èrement à la tâche qu ' il venai t de se fi xer : tout faire pour libérer la France des envahisseurs. L'argent fil ait vite . C'est presque démuni qu'i l s 'en est allé un jour, le 7 février 1943 , jusqu ' à Marsei lle pour transmett re des renseignements captés par rad io. Lorsqu ' il re vint avec une camarade, son ami Robert Ve rnon , resté dans la propriété, n'était plus là! lis l'appelèrent, pensant qu ' il était dans le parc. C'est alors qu ' une qu inzaine de S.S·., venus d'on ne sait où, se précipitèrent sur eux.

Robert Vernon avait été arrêté. Maintenant c'était au tour de Robert Lynen et de sa compagne. Il fut d' abord incarcéré à Marseille, puis à Fresnes et ensuite en Allemagne où il fut condamné à mort et mis en forteresse à Brushsal, avec 14 de ses camarades. li s ont été fu s i li és à Karlsruhe et jetés dans une fosse commune.

Après la guerre , leurs corps furent exhumés et mis dans des sépu ltures individuelles au cours d' une cérémon ie où l'année française leur a rendu les honneurs.

"Robert était un si bon gosse !" di sa ient ses amis. Qui se souvient aujourd'hui de Robert Lynen ? Robert Lynen ? Plus qu 'une vedette : une pure figure de la jeunesse ...

passion ... courage ... abnégation ... il avait 22 ans, il a tout sacrifié pour la France.

Il est dans une tombe ... en Al lemagne.

Page 6: DES RELAIS DE LA MÉMOIRE SÉLECTIFSRédaction -Administration -Publicité -140, Cité Salvador-Allende -56100 LORIENT Abonnement : 1 an : 8 Euros -carte de soutien annuelle : 16 Euros

,

l 27 AVRIL 1944

LA RAFLE DE PLUMELIAU J'avais des copains, c'étai t mes amis. lis sont parti s un matin , un jour du mois

d' Avri l , vendus par quelques sa lauds, des tarés hystériques au service de la Gestapo.

Ce 27 Avril , le bourg est cerné. Dès cinq heures du matin, tous rassemblés par groupes de 8 - 10 sur les marches de la chapelle de la congrégation, aujourd'hui disparue, gardés par des S.S. casqués et annés.

Cette compagnie de soldats allemands, a occupé le bourg de Pluméliau dès le 18 Avril, après la mort de Jim et Michel, nos 2 commandants des F.T.P. tués près de l 'étang de la Boulaye le 14 Avri l dans l ' après midi , revenant en voiture de Naizin via Remungol.

Ces S.S. avaient foui llé toutes les maisons pour trouver les hommes qui y habitaient. Puis, lorsque le nombre atteignait 8 -10, les soldats, mitraillette en main, les guidaienl à l 'école des soeurs, route de Remungol où nous étions parqués dans la cour, des hommes seulement, nous étions cent cinquante, peut-être deux cent.

li y ava it des jeunes de 16 à 22 ans. Ils s'appelaient Eugène - Henri - Mathurin -André - Jean et Louis. li y ava it aussi le recteur .J oachim Dréanic. li y avait aussi le directeur de l 'éco le publique Monsieur Joseph Ropert, grand blessé de la guerre 14/18 et d'autres j eunes et moins jeunes.

Dans la cour de l'éco le, alors que les plus suspects de résistance contre Vichy et l 'occupant allemand, sont ran gés face aux préau , quand soudain trois hi tlériens braquent une mitrailleuse dans leur dos sous les ordres gutluraux d ' un feldwebel hystérique.

Ce cinglé borgne S.S. qui ne sait que brai ller commande d'armer la mitrai lleuse direction les suspects. Quand soudain plus un bruit.Tous au milieu de la cour nous attendions la détonation. A lors monsieur Ropert, le directeur d' école, s'écroule. Lui, le grand blessé de 14-1 8, il a cru que tour allait se terminer. Nous étions sous la terreur d'une bande de fous.

Puis, encadré par quatre officiers et sous-offi c iers, arri ve notre chef de compagnie, Henri Donias, Cie Poulmarch, nom d' un des fusill és de Châteaubriant, les mains menotées dans le dos. li a été arrêté chez ses parents à Moustoir Remungol. li es t en ves te et culotte de che va l-ba s-sabots de bois. Parmi nou s c ' est l 'effondrement.

Puis c'est Mathurin Le Tutour, il v ient d' être nommé adjoint au responsable départemental aux effectifs, il a 20 ans. C' est l'appel dans la cour par ce borgne S.S . qui cherche : Onno - Culaud - Doré - Gallic - Le Touze dit Gaston - Cravier - Jegado - Hemon et d'autres noms plusieurs foi s répétés par cet affreux Gestapiste. Il n 'y a que des membres du groupe F.T.P. dénoncés, et cela c'est beaucoup trop.

Vers les 14 heures, sans boire ni manger, c' est le départ en camionnette pour les suspects, dans un camion rouge à bestiaux pour les autres. Route direction Locminé, siège du S.D. Gestapo. AJTi vé à la hauteur de Keranevet d'où on voit le beau clocher de Pluméliau, Eugène Morvan aura cette parole rappo11ée par Monsieur Ropert " .le me demande combi en d'entre nous le reverron s".

Plusieurs d'entre eux passeront des nuits al longés sur le parquet des classes de l 'école publique de Locminé, siège de la sécurité du Reich S.D. Gestapo. D'autres iront à la prison de Vannes. D 'autres plus chanceux seront envoyés travailler dans les gares de Vannes ou d'Auray, sous la garde des soldats allemands.

Plusieurs s' évaderont et rej oindront le maquis. Quelques uns connaîtront les prisons de Vannes et de Fresnes et aussi le Fort de Penthièvre, dont Léon Tanguy, Julien Lorho, A lfred Guil lermie, Désiré Le Moing, Eugène Franger. Pour les moins chanceux, ce sera la citadel le de Port-Louis où seront retrouvés plus tard au mois de Mai 1945, 69 corps de résistants + une femme, ce qui fera 70 victimes.

Que de tortures ont subis Eugène Morvan, Mathurin Le Tutour, Henri Donias, Georges Corvec, Roger et José Justum. li s ava ient 20,21 et 22 ans. Ces j eunes meneurs de la résistance locale, tous fidèles à leur sennent, mourront à l 'aube de leur vie d'homme.

Tel Jean Moul in, envoyé spécial du Général de Gaulle en France occupée -arrêtés, marty ri sés, ces jeunes qui nous connai ssaient tous, sont morts sans avoi r dénoncés leurs camarades.Puisque après leur arrestation, ceux -ci n' ont jamais eu d'ennui.

Nous demandons que ces Héros ne tombent pas dans !'oubli car ils sont morts pour la LIBERTÉ et pour la FRANCE, pour que les jeunes d 'aujourd 'hui vivent libres et heureux dans leur pays.

Léon QUILLERÉ

LES AMIS DE LA RÉSISTANCE MORBIHAN Réunion du comité départemental du samedi 18 octobre 2003 à Lanester Activité depuis la dernière réunion : Une grande part de l'activité se résume

dans les cérémonies du souvenir organisées conjointement avec l'A.N.A.C.R .. Le point fort de ces cérémonies a été sans nul doute, la cérémonie

départementale du 60ème anniversaire de la création du C.N.R. Autres activités : Participation aux réunions du comité départemental de

l'A.N.A.C.R .. Concours de la Résistance et de la Déportation (comité de liaison, choix de sujets ,

jury; remise des prix). Participation aux instances officielles de l'O.N.A.C. départemental. Fonctionnement du comité départemental : Mise en place d'un bureau du comité départemental : Afin de faire face aux nombreuses tâches courantes, le com ité décide de

constituer une équipe restreinte (bureau du comité départemental) qui se réunira au local du siège de l'association en fonction de l'actualité et des problèmes. Il sera constitué de Robert David, Michel Fabbri , Eliane Bruche, Florence Le Guelanff, Marlène Chalme, Patrick Le Mignant.

Permanence A.N.A.C.R. le samedi matin à Lorient : Un calendrier sera établi pour assurer la permanence des amis, notamment à la

période de la reprise des cartes. Les réunions nationales : Réunion de la direction nationale des Amis de la Résistance (A.N.A.C.R.) le

10 Septembre 2003 à Paris. Réunion du bureau national A.N.A.C.R. : Paris le 24 Septembre 2003 Analyse de la situation des effectifs résistants : érosion inévitable Analyse de la journée du 27 Mai : Bi lan très positif à Paris et dans les

départements. Notre action sera plus incisive encore auprès de tous les comités et auprès de toutes les autorités.

Menaces sur le 8 Mai : Rappel de la réaction immédiate de l'A.N .A.C.R. devant une mesure injustifiable qui aurait encouragé les disciples de Hitler et de Pétain.

L'A.N.A.C.R. et le 19 Mars 1962: Le BN soutient la F.N.A.C.A. pour la reconnaissance de la journée du 19 mars et confirme que comme les années précédentes, l'A.N.A.C.R. sera représentée aux cérémonies dédiées, le 19 mars, aux soldats tués en Algérie, la date du 19 mars étant la seule justifiable. .

Le congrès national : Il sera convoqué les 5,6,7 novembre 2004 à Grenoble. Effectifs : Le comité départemental du Morbihan, comptait au 31 .08.2003, 207 adhérents

(cartes payées) soit une augmentation de 22 adhérents par rapport à 2002 (9352 au plan national).

-4-

Projet : En 2004 , les Amis de la Résistance s 'adresseront aux conseils municipaux sensibilisés par la Résistance pour une adhésion, soit personnelle , soit collective.

Le recrutement de nouveaux "amis" est impératif, il doit être le souci majeur de chacun.

Les finances : Robert David donne lecture de la situation financière au 31.08.2003. Celle-ci est

toujours positive. Cotisations et abonnements 2004 Pour 2004, le montant de la cot isation est inchangé : 10 euros - le timbre

(facultatif) 3 euros - Journal de la Résistance (France d'Abord) 11 euros - Pour le Morbihan, abonnement à la revue "Ami-Entends-Tu" 7 euros.

"Ami-Entends-Tu" : L'abonnement à la revue est normalement de 8 euros, comme les années précédentes, le comité départemental, à l'unanimité, décide de prendre en compte une partie de cet abonnement. Pour 2004, l'abonnement sera donc de 7 euros.

Stage national de formation Pour assurer la relève des responsables départementaux, la direction des Amis

organisera pendant le week:end de l'ascension (du vendredi 21 au dimanche 23 Mai 2004) à Saint-Denis, un stage national suivant le programme présenté au comité départemental (40 participants au maximum)

Prise en charge financière par les comités départementaux. Les candidats éventuels doivent se faire connaître dès que possible auprès du

président départemental. La communication Internet devient une réalité journalière y compris dans notre association. Un groupe de travail sur ce sujet est constitué : R. David, M. Fabbri, Florence Le

Guelanff, R. Le Maout. Projet d'Assemblée Générale Départementale La prochaine A.G. devrait se tenir au courant du 1er trimestre 2004. Projet de recherche historique Dans le cadre de la mise en place de l'association nationale des Amis de la

Résistance (A.N.A.C.R.), (actions de recherches historiques), Robert David et Michel Fabbri, présentent un projet de lettre des Amis de la Résistance. Après sa mise au point, cette lettre sera ad ressée à chaque membre du comité , ainsi qu'aux responsables départementaux de l'A.N.A.C.R.

Elle devrait être diffusée à tous les "Amis" bien entendu, mais elle devrait surtout servir de support au recrutement de nouveaux amis.

Pour Je Comité Départemental : Robert DAVID

Page 7: DES RELAIS DE LA MÉMOIRE SÉLECTIFSRédaction -Administration -Publicité -140, Cité Salvador-Allende -56100 LORIENT Abonnement : 1 an : 8 Euros -carte de soutien annuelle : 16 Euros

60 ANS APRES ! RETROUVAILLES , DE DEUX RESISTANTS

Saint-:\azaire 29 Octobre 2003

Deux résistants qui avaient combattu ensemble dans le !\lorbihan, se sont retrouvés près de 60 ans après. Pierre Lemoine 86 ans et Am1and Guégan 83 ans. membres de l'A.N .A.C.R. ne s'étaient pas re vus depuis la libération en 19-15.

La rencontre a eu lieu à Sa int-Naza ire. Les di zaines d"annèes écoulées n 'ont pas effacé les souvenirs toujours auss i vivaces.

Les retrouvailles des deux octogénaires furent émou\'antes et chaleureuses. Pierre Lemoine a évoqué ses souvenirs pour "Ami-Emends-Tu·· : ··A l'époque j'ava is 28 ans et j 'ava is du mal à supporter les casques

allemands. Etant traqué pour idées pol itiques, j ' ai quitté Autun pour le Croizic. Le lendemain du débarquement allié en Normandie, avec un copain. voyageant dans un fourgon à bestiaux, nous sommes venus tenter de rrou\·er un maquis dans 1 ~lorbihan . Ce fut laborieux. Un boucher, M. Counel de Vannes nous guida pour renrrer au maquis à Bodségalo-Colpo, sous les ordres du Capitaine Gaspard - lerBataillon Hervé.

Quelques jours plus tard, nous recevions un parachutage d'am1es . Ayant déjà fait mon service militaire, me voilà chef de groupe.

Première action avec cinq autres cama rades l 'attaque d·un ca mion allemand sur la route de Locminé et plusieurs autres actions conrre l'occupant à Colpo et La Chapelle Neuve. Notre activité ne passait pas inaperçue et un jour, l'anaqu de notre camp par les allemands. Après un début de panique. le repli se fit dans l'ordre et si j 'a i bonne mémoire, un jeune qui était du secteur, nous guida pour échapper à ! 'ennemi qui allait nous encercler.

Par la suite, à une quinzaine, nous sommes descendus sur Bieuzy-Lanvaut, pui Trélecan-Pluvigner avec le Capitai ne !'Hermier. Les chauffeurs de camions furent rués au cours d ' une attaque, sauf le jeune Penvin de Vannes.

Quelques jours plus tard, nous sommes venus chercher un camion et une ll'action" de l ' arsenal garés à l ' école de Languidic . L 'essence était stockée du côté du Blavet (Château de Kerret). Au retour, un camion allemand nous prit en chass .

Le 12 Ju illet, nous avions décimé une patrouille d ' une dizaine d ' allemands, roulant à vé lo sur la roule Lambel-Malachape. Dans le nombre. un jeu ne polonais de 19 ans qui avait eu la chance de ne pas avoir tiré (canon roui llé) , il fut gardé prisonnier.

Franço is, le polonais combattit auprès de nous ensuite. Le 24 Juill et, nous allions chercher du ravitaillement. Au nombre de 6,

roulant à byciclette en file indienne, vers l 0 heures du soir ; nous nous trouvons nez à nez avec une patrouille ennemie. A. Guégan et A. Baya qui roula ient en rête fu rent pris pour cible. Armand riposta un moment et réussit à sauter derrière un petit tal us en pierres. Nous avons pu nous échapper mais quelle émotion' C'est l'a rrivée d'un camion allemand venant de Landévant qui fit diversion. Ouf!".

Pierre Lemoine évoque la libération de Meucon, de Vannes : la chasse aux allemands se poursuit ... puis c 'est le siège devant la forteresse de la poche de Lorient, le front de la Vi laine ...

Avec tristesse, Pierre rappelle la mort de Richard Darzal et Guichard de Langu idic au cours d ' un dur combat. " En outre, 10 rés istants ont été blessés do nt notre Capitaine L'Hermicr''. Que lques j o urs plus tard. le Lieutenant Rousseau di sparaissait ... Enfin la libération ...

"Quel bonheur, dix décennies après de retrouver mon ami Armand en ce 29 Octobre 2003" .

L'accolade 60 ans après .

- 5 -

SAINT-TUGDUAL

JOSEPH LE DOUARON A L'HONNEUR

Le 85ème anniversaire de !'Armistice du 11 Novembre 1918 a été célébré avec éc lat devant le monument aux morts de Saint-Tugdual , accue ill ante commune du pays Pourleth dont de nombreux jeunes habitants ont participé à la Résistance.

Nombreuse affluence émue et recueillie ... L' hommage solennel aux morts pour la France et le dépôt des gerbes par les

autori tés locales, ont été marqués par la remise de décorations à un résistant de la première heure, notre ami Joseph Le Douaron, président du comité cantonal de 1' A.N.A.C.R. Son chef direct, le Lieutenant F.F.I., Alfred Fouillen lui a remis la Médaille du Combattant Volontaire de la Résistance, la Croix du Combattant et la Médaille de la Reconnaissance de la Nation.Joseph Le Douaron est né le 13 Mars 1921. Réfractaire au Service du travail obligatoire, il se réfugia à Langoëlan avant de rejoindre la Compagnie la Marseillaise du Capitaine Albert. Joseph Le Douaron s'y distingua par son engagement de tous les instants. li pa1iic ipa à de nombreuses actions menées par la Résistance et combattit sur les fronts de Lorient et de Saint-Nazaire. Joseph sera démobilisé en 1947 avec le grade de Sergent.

Nous adressons nos chaleureuses fé lici tations à notre ami "Jo" qui contribue au rayonnement de !' A.N .A.C.R. afin que la flamme de la Résistance ne s'éteigne jamais. ·

L'INSTITUT FRANÇAIS DE LA MER REND HOMMAGE

AUX 70 FUSILLES DE PORT-LOUIS Les 23 et 24 Octobre 2003 , l ' Institut de la Mer organisait à Lorient

ses XXIIème Journées Nationa les de la Mer et de nombreu s e s personnalités c iv iles et militaires, françaises et é trangères, avaient répondu à l'invitation de Monsieur Jean Morin - Président fondateur de l ' Instinn Français de la M er , et de Monsieur Francis Vallat - Président de l ' T.F .M .

A l ' issue de ces " Journées"; les organisateurs locaux, conduits par Monsieur Gustave Viala - Président du C omité I.F.M . de Bretagne-Sud avaient programmé une v isite de la rade de Lorient, du Musée de la Marine et du M usée de la Compagnie des Indes. ·

Lors de la v isite de la C itadelle de Port-Louis, Roland Lavenant, trésorier de l ' I.F.M. - Ancien Combattant de la Résistance et Président de la section C.V.R. de Baud, ava it, avec ses compagnons de rés is tance : Léon Quilleré (Président de l' A.N.A.C.R.) et Lucien Duclos (Vice­P résident des C.V.R. de Pluméliau) organisé une cérémonie au mémorial de Port-Loui s .

C'est l ' Amiral Jean-Noël Turcat qui présida cette cérémonie, puis avec deux Ancien s Rés is tants, déposa la gerbe sur la plaque du m ém orial. Enfin, à l'in v itation de Roland Lavenant, une minute de silence a été observée par tous les invités présents.

On n otera que lors du dîner de gala à la gare maritime , une délégation d ' Anciens Résistants du Morbihan, conduite par Monsieur Jean L e Bec - Maire de P luméliau, avaient répondu à l 'invitation de Monsieur Gustave Viala et était présente pour le vin d'honneur.

Page 8: DES RELAIS DE LA MÉMOIRE SÉLECTIFSRédaction -Administration -Publicité -140, Cité Salvador-Allende -56100 LORIENT Abonnement : 1 an : 8 Euros -carte de soutien annuelle : 16 Euros

CONSEIL NATIONAL DE L' A.N.A.C.R. POUR UNE JOURNÉE NATIONALE DE LA RÉSISTANCE LE 27 MAI

- TRANSMISSION DE LA MÉMOIRE

Conseil National A.N.A.C.R. - Paris le 19 Novembre 2003

En ouvrant la réunion, Robert Chambeiron, Prés ident d é légu é de l'A.N.A.C.R., salue les nouveaux é lus au congrès de Nevers. Depuis ce congrès, il déplore la disparition de trop nombreux camarades membres du Conseil National, un instant de recueillement est observé à l' intention de ceux-ci .

Puis, le prés ident rappelle le rôle du conseil national, organisme consultatif et non décisif, se tenant tous les deux ans. Ce conseil doit être un lieu de réflexion et d'échanges d'expériences permettant de renforcer l'audience de l'association.

Etat actuel de l'association Charles Fournier Bocquet secrétaire général, fait part de la situation de

l'effectif résistants à la fin Octobre ( 14885) ce qui permet de penser qu'au 31.12.2003, cet effectif atteindra les 15.000 adhérents. "Nous sommes encore 15.000 tant d'années après la libération", dit-il, rappelant le dur combat des résistants contre le nazisme et ses collaborateurs.

Ces militants ne baissent pas les bras, ils agissent pour la transmission de la mémoire auprès de la jeunesse (l'actualité le montre).

Si certains comités locaux, voir départementaux, rencontrent, du fait de l'âge ou de la maladie, de sérieuses difficultés de fonctionnement (voir même de disparition) ; il s doivent trouver solidarité et aide précieuse auprès des "Amis de la Résistance".

Les autres associations de résistants nous envient, mais sont loin de nous atteindre tant en effectifs qu'en activités. Ces 15.000 rési stants, par leurs représentants, oeuvrent à longueur d'années :

- en commiss ions CYR où l'action de l'A.N.A.C.R. est primordiale - à l'U.F.A.C., avec ses prises de position - par la lutte contre les négationnistes et les profanateurs - par son journal qui vient d'être reconnu par la commission paritaire - par un bon fonctionnement du centre de Penne d' Agenais - par une journée nationale de la Résistance Fonctionnement : Toute la gestion de l'association est désormais entre

les mains d'experts comptables. L'augmentation des dépenses amènera impérativement la révision · des cotisations et des recettes au congrès de Grenoble.

En matière d'audience de l'association, Charles Fournier Bocquet rappelle au conseil que l'A.N.A.C.R. compte trois présidents titulaires de la Grand Croix de la Légion d'Honneur, plus haute distinction de l'état, (Henri Ro i Tanguy, Pierre Sudreau, Robert Chambeiron) distinctions toutes attribuées au titre de la Résistance, rappelant la fidélité totale et active des résistants de to us mouvements et de toutes opinions, (opposition au pétainisme et leurs collaborateurs) le secrétaire général, en conclusion, fait part aux résistants du point essentiel des préoccupations de la direction nationale, c'est à dire :

- le maintien dans l'A.N.A.C.R., des résistants frappés par l'âge, voir la maladie

- que la victoire d'une ampleur considérable de la libération du pays, est un élément pour continuer à lutter.

Journée nationale de la Résistance : " Nous avons fa it beauco up d'efforts, mais nous n 'avons pas obtenu ce que nous demandions". Les argume nts d es pouvoirs publics restent les mêmes aux organisation s concernées par le problème de se mettre d'accord entre elles (on a vu ce qu ' il en a été de la F.N.A.C.A.). Ces organisations qui reçoivent des pouvoirs publics, un accueil favorable, se sont mis au travers de notre route. Pour autant, l'A.N.A.C.R. ne baissera pas les bras ; le combat est de longue haleine, (rappel de celui de la forclusion). L'association continuera à mener le travail nécessaire en direction des camarades ·non A.N.A.C.R.

2004 sera pour les pouvoirs pub lics, une année de grands anniversaires. Ils prévoient la mise en place d'une commission ou groupe de travail national pou r l'organisation des manifestations. L'A.N.A.C.R. se do it de se sentir conce rnée par ces projets où nous avons notre mot à dire.

Anniversaire de la signature du programme du CNR ( 15 Mars). Dès maintenant, l'A.N.A.C.R. doit se préparer à la grande journée du 15 Mars en rappelant le rôle militaire des résistants dans la libération et en donnant une très large amp leur aux cérémonies commémoratives.

60ème anniversaire de la Victoire le 8 Mai. Cet anniversaire est important et capital (rappel du projet de la supression du 8 Mai et de la réaction immédiate de l'A.N.A.C.R.). Cette réaction a reçu des réponses très encourageantes de nombreuses associations (Fondation de la France li bre , Union fédérale, F.N.A.C.A ... . ) Les pouvoirs publics sont contraints d e reconnaître qu e nous existons.

- 6 -

A.N.A.C.R. et Amis de la Résistance, devront être présents sur tous les terrains (rappeler la mémoire dont nous sommes comptables).

Jacques Varin rappelle la bataille menée par les Amis de la Résistance pour une journée nationale de la Résistance. Il annonce le projet de réalisation d'une publication comportant tous les entretiens avec Robert Chambeiron, secrétaire général adjoint du CNR, témoignage nécessaire à la connaissance et à la réflexion historiques.

Charles Fournier Bocquet évoque le rappel historique du 27 Mai, conférant le pouvoir unique de la direction à De Gaulle. Il est important de mentionner ce qui s'est passé entre la libération et la victoire.

LE MONDE COMBATTANT Jacques Weiller précise qu 'en 2020, il y aura encore 2 millions d 'anciens

combattants.

Des menaces planent cependant sur les organismes de droit à réparation (avenir de l'O.N.A.C., diminution du budget des AC, moins 3, 12% pour 2004, diminution des moyens).

L'A.N.A.C.R. exige le maintien des organismes, avec des moyens conséquents de fonctionnement.

Points positifs : - Indemnisation des orphelins des victimes de la barbarie nazie.

- La décristalisation

Par contre, la revalorisation de la retraite du combattant a reçu un refus du ministre, prétextant une aggravation de la charge publique.

Droits des résistants : Il existe de nombreuses demandes de cartes de CYR (être vigilants dans les commissions départementales).

LE CONGRES DE 2004 Il aura lieu à Grenoble les 5,6 et 7 Novembre 2004. Martine Peters, présidente départementale des Amis de la Résistance de

l' Isère et membre de la direction nationale des Amis, fait part des travaux d'approche de l'organisation de ce congrès.

Ce rapport permet de penser que le congrès devrait être une réuss ite.

LES AMIS DE LA RESISTANCE Jacques Var in , secrétaire de !'Association Nationa le des Amis de la

Résistance fait part au conseil du développement des "Amis" depuis le dernier conseil national en décembre 200 1.

Les Amis de la Résistance doivent être la principale force de la transm ission de la mémoire.

Ils sont présents et organisés dans plus de la mo itié des départements et comptent des adhérents dans 82 des 95 départements.

Jacques Varin rappell e les réunions des diverses instances qui ont débattu de la transmission des valeurs de la Résistance dans le monde contemporain, du pluralisme de l'association.

Création de !' Association Nationale des Amis de la Résistance (A.N.A.C.R.)

Elle a lieu les 26 et 27 Avri l 2003 à Paris. Ses statuts ont été publiés dans le Journal de la Résistance de Juillet-Août. Cette création ouvre des structures nouve lles:

Au plan national : partenariat avec l'O.N.A.C., avec les ministères concernés (AC .. ; E.N.)

Les effectifs. Ils seront de 10.300 au 31.12.2003. C'est encore insuffisant pour mener à bien les objectifs. Une AN.A.CR. toujours active plus une association des Amis de la Résistance sont les garants des valeurs de la Résistance, de l'exemple de la Résistance, du combat contre les fascistes et les négation nistes .

CONNAISSANCE DE LA RESISTANCE Jean Thouvenin : La commission nationale doit avoir comme soucis :

1 - La bataille de la mémoire

2 - Prise en main et solutions des problèmes de la Résistance (combler les manques de repères chronologiques).

Sortie prochaine d'un ouvrage " Repères pour aborder la Résistance".

Concours de la Résistance et de la Déportation : évolution favorab le du fonctio nnement du jury nationa l.

Concours 2003 : Très bonne participation ( 1573 établissements) 5258 é lèves en plus.

Concours 2004 - Sujet : "Les Français libres"-

Pour les délégations du Morbihan et des Côtes d'Armor Robert DAVID.

Page 9: DES RELAIS DE LA MÉMOIRE SÉLECTIFSRédaction -Administration -Publicité -140, Cité Salvador-Allende -56100 LORIENT Abonnement : 1 an : 8 Euros -carte de soutien annuelle : 16 Euros

1

COTES D'ARMOR ni Pe_rmanence le Mercredi de 9 h 30 à 11 h 30 - 8, rue François Menez - 22000 Sa int-Brieuc - Tél. 02 96 78 26 46

INAUGURATION D'UNE RUE JEAN LE PORCHOU A BÉGARD

L 'année 2003 aura vu l' inauguration à Bégard de la Rue Jean Le Porchou, âme de la Résistance Bégarroise.

Lors de la manifestation organisée avec l'aide de la municipa lité, prés idée par M. Noël Bernard , Pierrot Martin président du Comité départementa l des Am is de la Résistance a rendu un vibrant hommage à ce résistant de la première heure.

" Ancien mutin de la Mer Noire, Le Porchou fera 3 ans de bagne en Afrique du Nord après s'être "querellé" avec un quartier maître" .

"Dès l' arrivée des allemands dans la comm une. il entra en Rés istance, refusant d' ouvrir son magasin à un officier Teuton. Il refusera de sef\·ir ]"occupant durant toute la guene, donnant priorité aux Bégarrois et surtout aux plus démunis d'entre eux.

Toutes les consignes du Général de Gau lle données par la BBC recevront un accueil positif de Jean Le Porchou qui s'évertua (et réuss it) à les faire appliq uer.

Tl fut l'objet d' une surve illance pai1iculière de la gendarmerie (il habitait en face) et de la fameuse SPAC. De nombreuses fois dénoncé aux autorités en tant que Gaulliste. comm uniste, anti-péta iniste, il dut son sa lut à deux gendarmes patriotes (surtout l'un d ' entre eux) qui détournai ent les procès verbaux de délateurs. Dès 1941-1942 , il rassemb la autour de lui des é léments sürs et édita un journal ··Le Pilori" qui connut Llll

franc succès auprès de la population . Les premières actions furent les mêmes que celles des autres résistants : destruction

de poteaux électriques, téléphoniques , des affiches, badigeonnage des murs, etc ... Après les parachutages, les attentats au plastic contre les infra structures ennemi es, les maisons des collabos et les sabotages des vo ies ferrées sur la ligne Paris Brest (q ui passe à quelques kilomètres de la commune) se multiplièrent.

La Compagnie Porchou créée début 1944, put enfin combattre après avoir été armée et lors de son premier combat, elle mit hors d'état de nu ire un convoi allemand qui laissa 3 véhicules et 25 morts sur le terrain.

Après avoir participé à la libération du Trégor (Lannion. Tréguier, Lézardrieux. Paimpol), la Cie se retrouva sur le front de Lorient jusqu' au 9 \lai 1945 .

Président du Comité Cantonal de libération, Jean Le Porchou retourna très vite à la vie civi le refusant toutes décorations , écoeuré par les comportements des politiques et de bien d 'autres!

Tous ceux qui furent ses compagnons ont gardé pour lui une profonde admiration. Son charisme, son honnêteté, sa volonté, ses compétences en firen t un chef respecté de tou s. Il fut auss i l ' honneur de notre pays quand tant d" autres se couchaient devant l' ennemi.

Le conseil municipal de Bégard lui rendait un vibrant hommage le 9 Mai 1945. " Hommage rendu par M. C lech (nouveau maire) ) la Cie FTPF commandée par le Capitaine Le Porchou, organisa teur et âme de la Résistance à Bégard".

Le président honoraire de I ' A.N.A.C.R. François Kerlogot. lieutenant de la Cie bras droit et fidèle compagnon lui rendit également un chaleureux et émouvant hommage. avec beaucoup d 'émotion.

Une trentaine de drapeaux venant de tous les comités du Trégor, avec leurs présidents qui ava ient combattu avec Le Porchou, honoraient de leur présence la cérémonie, ainsi que les associations d'anciens combattants, Union fédérale. F .N.A.CA., Cols Bleus , CYR

-7 -

de Bégard. E ta ie nt éga lem ent présents : M m e Pa sto ! adjo inte, Mrs Lagadou, Bourdon adjoints, de très nombreux conse illers municipaux, Y. Garrec consei ller généra l, les Cdts de gendannerie de Guingamp et de Bégard_

L' harmonie municipale de Guingamp - Bégard et son chef Yannick Lautrou interprétèrent le Chant des Pat1isans, la Marse illa ise et un hy mne patriotique dura nt le dévo ilement de la plaque.

Plus de cent personnes assistaient à cette inauguration qui se termina par un vin d 'honneur offert par la mairie de Bégard.

Vo11ette Le Porc/1011 (Mme Briand), ses deux fils et <feux de ses petits~fils vie1111e11t de dévoiler la plaque rendant hommage

à leur grand-père et arrière grand-père.

Michel Lagadou adjoint, François Kerlogot bras droit de Porc/wu, le doyen (90 am), Thomas Hillion Président de l'A.N.A.C.R. 22, Mme Vonette Briand (fille de Porchou), Noël Bern ars maire, Pierre Martin Président des Amis des Côtes d'Armor, à l'origille de cette inauguration ; Mme Nicole Pasto/ (en partie cachée) culjoùzte au maire.

Page 10: DES RELAIS DE LA MÉMOIRE SÉLECTIFSRédaction -Administration -Publicité -140, Cité Salvador-Allende -56100 LORIENT Abonnement : 1 an : 8 Euros -carte de soutien annuelle : 16 Euros

, ROGER BARBE FUSILLE LE 4 OCTOBRE 1941

Dès les premières semaines de l'occupation allemande en Juillet 1940, Roger Barbe de Lannion et Maurice Robert de Pont-L' Abbé (29) organisent un groupe de Résistance.

Le groupe entreprend des sabotages au camp de Servel et dans la périphérie de Lannion. Dénoncé, le groupe entier est arrêté le 28 Décembre 1940 par la Gestapo. Condamné à mort en Avril 1941, avec ses compagnons, Roger Barbe est fusillé à Rennes le 4 Octobre 1941 , Maurice Robert au Mont Valérien le 15 Décembre 1941.

Les autres membres du groupe Eugène Le Bell, Madame Le Naire, Hyacinthe Thetiot, Jean Jolivet, Le Querrec, Pierre Le Roux et Lucien Brout furent déportés.

Be~anntmac~un~ Der Gelegenheitsarheiter

J{oger BARBET ist durch feldgeric htlid1es Urteil vom

i2.4.1941 wegen Spionage zum Tode verurteilt.

Das Urteil ist am 4 Okto­ber 1941 vollstreckt.

lk1· l\0111111a111\i1·1·1·1Hlt· «;1'lh'1·al nntl lkf1·lll~hali1•r

i111 l .nl'lg·a11 \\·, . .,.tfranl\!·1ddi.

AVIS Le manœuvre Roger

BARBET, condamnè à mort pour espionnage le 12-4-41 par la Cour Martiale, a été fusillé le 4 Octobre 1941.

Le (~1·11<'•1·al n1111111a111l:ml l' .\,·ial io11

da us ( '( hwsl 111.· la Fra1w1·.

Les affiches placardées par les occupants.

RÉSISTANT DÈS JUILLET 1940

Roger est arrêté le 28 Décembre 1940.

L'ASSOCIATION DES AMIS DE LA RÉSISTANCE OFFICIELLEMENT RECONNUE

L' Association Nationale des Amis de la Résistance (A.N.A.C.R.)

Attendue depuis de nombreuses années, l'association nationale des Amis de la Résistance a vu le jour le 27 Avril 2003. Les responsabilités de présidente, secrétaire général et trésorier ont été attribuées lors de cette réunion. Le vice-président, les secrétaires et la trésorière adjointe ont été désignés le 24 Juin lors de la première réunion de la Direction Nationale.

Le président d'honneur était évidemment Robert Chambeiron.

Les statuts déposés à la Préfecture de Police de Pari s ont paru dans "France D'abord" N° 11501151 Juillet - Aoüt 2003 .

Notre photo : Le bm·eau national

De gauche à droite (au premier rang) Monique Jouanlanne (Rhône) membre · Robert David(Morbihan) membre - Sylvie Daems (Nord) membre -Pierre Martin (Côtes d'Armor) vice-prés ident - Simone Mariolle (Saône et Loire) présidente - Jean-Paul Bedoin (Dordogne) membre - Christiane Tardiff (Essonne) trésorière adjointe.

Deuxième rang :

Robert Foreau-Fenicr (Aisne) trésorier - Guy Deschamps (Eure) membre -Colette Ga idry (Hte Saône) membre - Jacques Varin (Paris) secrétaire général -Bruno Cassanas (Hérault) membre - Martine Pctcrs (Isère) secrétaire nationale -

. 8 .

Jean-Paul Riffault (Paris) membre.

Troisième rang (à la porte) :

Mireille Monnier-Lovie (Drôme) secrétaire nationale. Manquent : Brigitte Moreno (Lot et Garonne) membre - Bernard Delaunay (Corrèze) membre -Michel Colas (Seine Saint-Denis) membre.

Page 11: DES RELAIS DE LA MÉMOIRE SÉLECTIFSRédaction -Administration -Publicité -140, Cité Salvador-Allende -56100 LORIENT Abonnement : 1 an : 8 Euros -carte de soutien annuelle : 16 Euros

•O'-.

PAIMPOL TOUJOURS AUTANT D'ÉMOTION DEVANT LE MONUMENT DE PENVERN

La cérémonie commémorative de la libérati on de Paimpol s' est &roulée le dimanche 16 Aoüt au monument aux morts de Penvern

ré-ence d'une nombreuse assistance.

Voici 59 ans, les maquisards appuyés par les chars de la Task­Force A du Gé néral Earn est donnaient l 'assaut à la garni son allemande de Paimpol. Un assaut mené au caITefour de Plounez par de volontaires du Corps Franc Marceau, commandés par Joj o Ol litrau lt. C'est alors que le groupe se trouva it à hauteur d 'un mon te-pa ille barrant la route que celui c i explosa, tuant huit patriotes et blessant leur chef.

Désiré Camus, Prés ident Départemental des Méda illés de la Résistance, rappela que la libération de Pa impol ne fut pas une acti on épisodique. La Résistance, dans la région , commença dès Juin 40 avec les départs vers 1 ' Angleterre de marins-pêcheurs, de marins de commerce, d 'élèves de l'école d 'Hydrograph ie. Ce fment ensuite les premiers sabotages effectués par des membres de !'O.S. (organisation spéciale), les différents réseaux de renseignements, la mise en place dès l'hiver 1942-1943 des premiers jalons du "Front National pour la libération de la France" avec la créati on des premiers groupes d'action des F.T.P.

Evoquant le "Devoir de mémoire" l'orateur dénonça le pati i-pris de la fam e use plaquette "Parcours de mém oire", édi tée par l'O.N.A.C. des Côtes d ' Armor et qui occulte totalement ! ' action des F.T.P. dans le département. Une plaquette qui crée "officiellement deux catégories de morts de la Résistance : les offic iels et les anonymes voués ad vitam eternam à la clandestinité ... "

Après que la chorale Ave! Mor eut interprété "La Marseillaise"

,

et " Le Chant de s Parti sans ", Thom as H illion , Pré sident Dépa1iementa l de ! ' A.N.A.C.R. et Désiré Camus procédèrent à la remise de médailles de la Reconnaissance de la Nation . Seize personn es fure nt a ins i ho norées : A nnick Damard-Le Guen, Thérèse Darraud-Le Floch, Cécile Pichon-Février, Lucienne Le Perf-Le Flem , Roger V iaut, Jean Floury, Jean Berthelot, Yves Cottain, Eugène Conan, Françoi s Conan, Jean Bernard, Bernad Goe, André Le Goff, Joseph Le Grand, Louis Le Grand, Jean Le Bouedec.

Compte-rendu et photos Luc JAUME

BEGA R D - SAINT-LAURE NT Chaque année l' A.N.A.C.R., les Amis de la Résistance,

le s municip alité s de Bégard et de St-Laurent commémorent le massacre par les nazis de 6 Résistants à Kergoula en St-Laurent et l' assassinat de Louis Stéphan âgé de 15 ans par un officier de la Wehrmacht à Bégard. Ces deux drames eurent lieu les 6 et 5 Août 1944.

Pierre Martin, Président des Amis de la Résistance des Côtes d 'A rmor rendant un hommage aux six résistants assassinés à St-Laurent, e11 présence de M. Chesnot maire de la co111m1111e à droite et Yves Le Pichourer, trésorier de

l 'A.N.A.C.R. de Bégard, ancien résistant.

- 9 -

Pierre Martin président départemental des Amis de la Résistance et responsable du Comité de l' A.N.A.C.R. de Bégard, à l' origine de ces deux manifestations, a rappelé le sens de ces cérémonies et un appel au devoir du souvenir. "Combat de chaque jour et rien n 'est jamais acquis".

La preuve une plaquette vient de sortir dans les Côtes d ' Armor, ignorant les 13.000 FTP des Côtes du Nord! Editée par l'O.N.A.C. et la préfecture du département , ce dépliant est un affront à la Résistance.

"Une mémoire sélective ouvrant des chemins de mémoire en larges avenues pour certains et en sentiers sans issue pour d'autres". Désiré Camus.

Les Résistants F.T.P. , de la F.N.D.l.R.P., des F.F.L., des SAS , de l ' U.N.A. D. I.F; les Amis de la Rési s tance A.N.A.C.R., le comité d' étude de la Résistance populaire dans les Côtes du Nord ont protesté et rejettent ce dépliant partisan, diffamatoire et exigent son retrait.

Une entrevue avec le plus haut représentant de l'Etat dans les Côtes d ' Armor permettrait de clarifier et d' assainir la situation.

Page 12: DES RELAIS DE LA MÉMOIRE SÉLECTIFSRédaction -Administration -Publicité -140, Cité Salvador-Allende -56100 LORIENT Abonnement : 1 an : 8 Euros -carte de soutien annuelle : 16 Euros

CREAC'H-MAOUT

HOMMAGE AUX VICTIMES DE LA BARBARIE ALLEMANDE Le 5 Août 1944, de jeunes résistants de l'Armor­

Pleubian font prisonniers les allemands du sémaphore de Creac'h-Maoût. Ceux-ci sont traités avec humanité et internés à la mairie. A l' aube du 7 Août, les allemands de la garnison de l'ile-à -Bois ( 1) donnent l'assaut au sémaphore, appuyés par des tirs de mortiers . Sou s un déluge de mitraille, quelques patriotes parviennent à fuir à travers un champ de mines. Vingt et un autres, capturés, seront torturés avant d'être exécutés.

Rappelons que la veille, des éléments de cette même garnison de l'ile-à-Bois avaient massacrés trois personnes au Corpont sur la commune de Lanmodez où une cérémonie a lieu chaque année, précédant celle de Creac'h-Maoût.

Ce 7 Août 2003, devant le monument érigé, au pied des ruines du sémaphore et entou ré d'une trentaine de porte-drapeaux, 150 personnes s'étaient rassemblées.

Loïc Mahé, maire de Pleubian fit l'historique de cette tragique journée du 7 Août 1944, assurant "qu'en cet instant, nos pensées allaient aux disparus mais aussi à toutes ces familles meurtries à jamais dans leur coeur".

Thomas Hillion, Président Départemental de I' A.N.A.C.R., rappela la nécessité de poursuivre le combat contre les falsificateurs, les négationistes, les nostalgiques du fascisme. Evoquant les nombre ux Francs-Tireurs et Partisans du département tomb és sous la torture ou en déportation, il dénonça l'inju re qu i leur est faite par la plaquette concoctée par la Commission Mémoire mise en place sous la présidence de Madame le Préfet des Côtes d'Armor.

Il lança un appel pour que le 27 Mai soit reconn u

comme journée nationale de la Résistance et de la Déportation (c'est en effet le 27 Mai 1943 que fut créé le Conseil National de la Résistance qui assura la légitimité du Général de Gaulle vis à vis des alliés anglo-américains.

A l'issue de l'intervention de Thomas Hillion, Georges Meudal, président local de I' A.N.A.C.R. a remis la médaille de la Reconnaissance de la Nation à Auguste Le Forestier et François Hellequin de Pleudaniel, Jean Kérambrun de Kerbors et Yves Meudal de Pleub ian . Luc JAUME.

(1 ) Ces soldats étaient des hommes de la Wermacht et non des S.S. -Le tribunal militaire de Paris prononça à leur encontre un non-lieu le 27 Août 1951 - Scandaleux !

Devant le monument entouré de drapeaux.

Les Cahiers de la Résistance N°10-11 sont disponibles au siège de l'A.N.A.C.R.

8, rue François Menez - St Brieuc, le mercredi matin.

- 10-

Page 13: DES RELAIS DE LA MÉMOIRE SÉLECTIFSRédaction -Administration -Publicité -140, Cité Salvador-Allende -56100 LORIENT Abonnement : 1 an : 8 Euros -carte de soutien annuelle : 16 Euros

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE "' DES AMIS DE LA RESISTANCE

Le samedi 27 Septembre 2003 à Ploufragan salle G ri molet, environ 60 personnes ont participé à 1 assemblée générale des Amis de la Résistance des Côtes d'Armor. Pierre Martin, président de l'association, a o uvert les débats par une allocution très riche, démontrant l'utilité de l'association pour le devoir de mémoire. "Nous accueillons chaleureusement tous ceux qui veulent mener la lutte contre le fascisme et s'engager dans la transmission de la mémoire du combat et des valeurs démocratiques, patriotiques et humanistes de la Résistance - Ces valeurs sont le fondement même de la République". Pierre Klein président de l'association pour la mémoire des déportés a rappelé l'inhumain "L'enfer existe, les déportés l'ont vu".

Lionel Aulanier est alors intervenu sur le contenu d'une plaquette de mémoire éditée par l'O.N.A.C. (22).

L'indignation des Amis de la Résistance

Réunis en assemblée générale à Ploufragan, les Amis de la Résistance ont dénoncé la "mémoire sélective" d'une plaquette présentant la Résistance dans le département ... sans les FTP.

Les Amis de la Résistance, association regroupant la Fédération Nationale des Déportés Internés Résistants et Patriotes, l'association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (A.N.A.C.R.) et les parachutistes S.A.S., s'est réunie en assemblée générale le samedi dernier à Ploufragan en présence de nombreuses personnalités civiles et militaires, dont Jean Le Jeune, président honoraire de l'A.N.A.C.R. et le colonel Jean­Louis Dozier délégué militaire départemental. Ceux-ci ont tenu à exprimer l'indignation que leur inspire la lecture d'une plaquette intitulée "Parcours de mémoire". Editée cet été pa r l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre(O.N .A .C. ) , elle présente quatre parcours de découverte qui, en différents endroits du département, sont censés rendre hommage à la Résistance.

M EMOIRE SELECTIVE

Motif de la colère des Amis de la Résistance : elle gomme du combat libérateur la part très active prise par les F.T.P.F. (Francs-tireurs et partisans) constituant de 75 à 80% des 12 à 15 .000 membres des F.F.I. (Forces Françaises de l'intérieur) çlgs Côtes du Nord recensés par l'universitaire et historien Christian Bougeard dans son livre "Histoire de la Résistance en Bretagne". Ils déplorent également que la commission de l'O.N.A.C., mise en place par le Préfet en octobre 2002 pour la réalisation de cette plaquette, n'ait consulté les associations que de façon très superficielle, les invitant à indiquer par courrier les trois ou quatre sites qu'elles jugeaient importants pour la mémoire départementale.

- li -

Après avoir répondu, l'A.N.A.C.R. n'a pu que constater "l'oubli" des F.T.P.F. Elle dénonce "une mémoire sélective" et se demande s'il n'y aurait pas deux catégories de morts ... "Les mauvais étaient bien évidemment les F.T.P.F., les terroristes comme les appelaient les Allemands".

Ayant entendu l'argument de la commission selon lequel "les parcours de la mémoire, ce n'est pas un catalogue", l'A.N.A.C.R. estime cependant que cela ne peut justifier la mise à l'écart de certains faits avérés et connus de tous ceux qui se sont intéressés, même superficiellement, à l'histoire de l'occupation. Ils rejettent donc la validité de cette plaquette qu'ils jugent partisane et diffamatoire et exigent l'interdiction de sa diffusion prévue dans les établissements scolaires, les offices de tourisme et autres lieux publics.

Janine Tardive!, maire de Ploufragan, accueillant l'assemblée générale dans sa commune, a déclaré : "Je partage votre indignation et je compte beaucoup sur l'honnêteté intellectuelle des enseignants pour rétablir la vérité historique auprès de leurs élèves". Jean Derian, vice-président du conseil général, a pour sa part attiré l'attention de Mme le Préfet "sur une plaquette au contenu injuste quand on sait toutes les actions que les FTP ont mené dans le département pour résister et libérer notre région de l'occupant nazi et au regard des pertes importantes qu'ils ont subies", conclut-il dans un courrier dont copie a été adressée au président du conseil général , qui a pour partie financé cette plaquette.

" VEILLEURS DE L'HUMANITE"

Réun is sous le drapeau du Conseil National de la Rés istance (CNR) de Jean Moulin, les Amis de la Résistance entendent demeurer les "veilleurs de l'hum a ni té" e t ont aussi profité de leur assemblée générale pour réitérer leur souhait de voir le 27 Mai, jour an niversaire de le création du C NR, être déclaré Journée Nationale de la Résistance (non chômée, mais prétexte à des actions pédagogiques) .

D'autre part, la nouvelle livraison des C ahiers de la Résist ance ne devrait plus tarder : elle sera constituée de quatre fascicules et deux CD-Rom recevant toutes les stèles, plaques , monuments des Côtes- d'Armor, posés ou gravés à la mémoire de tous les résistants et déportés morts au combat, fusillés ou décédés en déportation. Ses concept eu rs souhaitent qu'ils soient largement diffusés dans les ét ablissements scolaires et autres lieux publics avec "serait-ce insensé, dira l'un d'eux, l'aide du conseil général".

A l'issue de cette émouvante assemblée générale, des gerbes ont été déposées au monument des fusillés et au monument aux morts, avant un vin d'honneur offert par la municipalité.

Page 14: DES RELAIS DE LA MÉMOIRE SÉLECTIFSRédaction -Administration -Publicité -140, Cité Salvador-Allende -56100 LORIENT Abonnement : 1 an : 8 Euros -carte de soutien annuelle : 16 Euros

-INAUGURATION DE LA CLOCHE AUX MILLE NOMS

DU MONT VALÉRIEN EN PRÉSENCE DES AUTORITÉS DE L'ÉTAT

L'HOMMAGE DE ROBERT BADINTER - 20 Septembre 2003 -

C'est une cérémonie exemplaire qui nous rassemb le ici . Soixante ans après que tant de héros soient tombés dans cette enceinte sacrée, devant ce beau monu m ent conçu par Pasca l Convert, qu i commémore leur sacrifice ...

Au Mont Valérien, consacré par le Généra l de Gaulle au souvenir et à l a g lo i re de la France combattan t e, là même où, pendant la nui t de l'occupation, furent fusillés le p lus grand nombre de Résistants, leurs noms n'étaient nul le part insc rits. Aucun édifice, aucune stèle , aucune plaque, ne rappelaient le nom de ceux q ui étaient mort s ici , pour la France et pour la Liberté .. .

Ce devoir de mémoi re en v ers les héros qu i tombèrent ici se doublait d'un devoir de solidari t é envers ceux qu'i l s laissaient derrière eux. Le s ho mmes fu si l l és ici - car l es femmes d e la Résistance, leu rs camarades de combat, f urent, le plus souvent déportées en Al lemag ne, pour y mourir décapitées dans une p r ison ou épuisées dan s un camp de concentration - ces hommes-là ava ient une co m pagne, des enfants, des pa re r-its. Dans leu rs dernières lett res - da ns leurs u lt imes messages -sont to uj o urs confo ndus l'a mour de la pa trie et l'amou r des êtres chéris.

Demeure enf in le devoir de véri té. A lire la long ue l iste des no m s de ceux qui fu rent fusi ll és i c i , l'histoire de ces temps crue ls prend corps sous nos yeux. Un même idéal, la France et la Liberté, a réu ni en ce lieu, en un même tragique destin, des hommes

venus d'horizon divers. Combattants des F.T.P. ou de l'Armée Secrète, gaullistes ou communistes, ceux-ci en grand n-Qmbre, professeurs ou ouvriers, Français ou étrangers, chrétiens ou juifs, nombreux eux auss i, t ous se sont retrouvés là, dans la chapelle d ésaffectée, avant d'aller à la mort dans cette clairière.

La liberté était leur cause, ! 'Egalité leur cond ition, la Frat ern it é leu r refuge. Je crois que rien ne témoigne mieux de l'amour de la France et de la République, que cette communauté de destins

TROIS LYCÉENS DE SAINT-BRIEUC

Tout comme il est symbolique que, le 21 Févrie r 1944, à t rois heures de l 'ap rès -m id i, qu e lq ues minutes avant l'exécution de Manouchian, chef de la M.0.1., et de vingt-deux de ses cam ara des, aient été f usillés dans la cla ir ière, tro is lycéens de Saint-Brieuc qu i n'avaient pas vingt ans et dont je dis les noms : Yves Salaun, Pierre Le Co rn ec, Georges Geoffroy.

Des fusillés d u Mont Valér ien, ce rtaines lettres, écrites quelques heu res avant leur exécution, nous so nt parvenues. A les li re, il s no us para iss en t s i proches et si semb la bles. A cette heure u ltime, ce qu 'il s disent tou s, c'est un message d'amou r : am our de leu rs comp ag nes , de leurs pa re nts, de leu rs enfants ; amour de la France si fortement exp rimé par Ce lest i no A lfonso, v ing t -h u it ans, i m mi gré espagnol, ancien des brigades internationa les, F.T. P. : " A ujourd'hui, à tro is heures, je serai exécuté. Je ne suis qu'un solda t qui meurt pour la France".

A insi, lorsque viendront ici les enfants des éco les, au long d es années à v eni r, ré j ouissons-no us qu'i ls li sen t, sur le bronze de la c loch e du M ont Valérien, ces n o m s si divers aux réso nances mult iples. Je sou haite q ue les derniè res lett res conservées de ces héros leu r soie nt , ic i , accessibles. Ainsi leurs messages ne seront pas pe rdus dans la nuit de l'anonymat.

DIX DÉCEMBRE 2003

60ème Anniversaire de la rafle au Lycée A. Le

Bruz - 21 élèvesfi1re11t arrêtés, 3.fusillés, 10

déportés.

La très belle statue qui leur est consacrée.

Page 15: DES RELAIS DE LA MÉMOIRE SÉLECTIFSRédaction -Administration -Publicité -140, Cité Salvador-Allende -56100 LORIENT Abonnement : 1 an : 8 Euros -carte de soutien annuelle : 16 Euros

NE CHERCHEZ PLUS ~ c~ rie voire hgàfi

LORIE:1\JT LARMOR-PLAGE PLOEMEUR QUÉV EN LORIENT LARMOR-PLAGE PLOEMEUR Q UÉVEN LORIENT LARMOR· PLAGE PLOEMEU R QUÉVEN LORIENT LARMOR-PLAGE PLOE MEUR QUÉVEN LORIENT LARMOR-PLAGE P LOEMEUR QUÉVEN LORIENT LARMOR-PLA GE PLOEMEUR QUÉVEN LORIENT LARMOR­PLAGE PLOH-4r· JR QUÉVEN LORIENT LARM OR-PLA'"'~ ,EUR QUÉVEN LORIENT L r.r· ~\\\O'C\ )EMEUR QUÉVEN, LORIE \jo\te 9~ '3\(\t oû \ : PLOEMEUR QUEVEN. L

~ \ett ecr-.ef' AGE PLOEMEUR QUEV e\ sO ?J.99?>~ de(\\··· '-PLAGE PLOEMEUR Q ~o\te ~ a~e~ .. ~!OR-PLAGE PLOEMEU ~oûS . ..1nlENT LARMOR-PLAGE PLO

_. l../UÉVEN LORIENT LARMOR- PLAGE f·LOEMEUR QUÉVEN LORIENT LARMOR-PL AGE PLOEMEUR QUÉVEN LORIENT LARMO

21, rue Jules Legrand - 561 OO LORIENT Téléphone 02 97 64 22 70

"AMI ENTENDS-TU" • Rédaction -Maq uettes· Photos : )L•a n MAlllC • Trésorerie - Administ rati on : Denis GRENIER • Fichier - Routage : Armand GUEGAN

Tél. 02 97 86 11 26 Z.A. La Vraie Croix Fax 02 97 86 11 28 56270 PLŒMEUR

S.A. EVENO Christian - ---Z.I. du GailleC----56270 PLOEMEUR - Tel. 02 97 37 48 63

TOUTES ISOLATIONS INTERIEUR/EXTERIEUR

FONCIA ATLANTIQUE

Cabinets Lorientais associés :

Claude GREHAIGNE - SOGICOP

13-15, rue Auguste-Nayel 56325 LORIENT cedex

Tél. 02 97 21 26 75

Le Chêne d' Antan Hervé DUCLOS Maître Artisan Cuisinier

TRAITEUR

Kermarec - 56240 BERNÉ Tél. 02 97 34 23 60

ONNO Salaisons Siège Social, Services Commerciaux :

Z.I. Trehonin 56300 LE SOURN Tél. 02 97 25 83 83

<;;;; ONNO

oretagne

Usines: Le Sourn (Morbihan). Saint-Méen-le-Grand (Ille -e t-Vilaine).

Directeur de la Publication: Etienne CARDIET - Siège: 140, Cité Salvador Allende - 561 OO LORIENT Dépôt légal 1er Trimestre 19ï8 - Périodique inscri t à la CPPAP sous le n ' 773 D 73,AC -

Page 16: DES RELAIS DE LA MÉMOIRE SÉLECTIFSRédaction -Administration -Publicité -140, Cité Salvador-Allende -56100 LORIENT Abonnement : 1 an : 8 Euros -carte de soutien annuelle : 16 Euros

<;;l{;er>

9'tm> t'f?8t?tter>

.3'/teuM INTER FLORA

G. POIOSlllNSllU

12, place Arsace-Lorraine

LORIENT

S.A.R.L. Suce.

Tél. 02 97 21 05 56

AUBEQCE DE KEQNOUQô Rond-Point - 56700 KERVIGNAC

RESTAURANT - BAR (5 SafLes pour groupes)

Cadre agréable et fleuri - Parkingprivé Cuisine traditionnelle

Tél. 02 97- 812609 - Fax 02 97 81 11 53

Site INTERNET : http: / /www.auberge-de-kernours.com

SARL JAVOT et Fi ls Halles de Merville LORIENT

''Crêperie des HaUes '' SAINTE-GENEVIEVE

56650 INZINZAC-LOCHRIST Tél. 02 97 36 06 76

Ets LE ORIAN MENUISERIE P.V.C. - ALU - MIXTE

Neuf et Rénovation

Vérandas :·sAS ·Fenêtres · Portes fenêtres - Stores Volets roulants - Persiennes - Portes de garage - Portails

Tél. 02 97 05 12 33 - Fax 02 97 80 16 66 Kerlaen - Route de I' Aéroport - QUEVEN - LORIENT

Transports GOULIAS Frères LOCATION PELLETEUSES ET CHARGEURS

Rue Gérard Phi lipe - LANESTER - Tél. 02 97 76 16 54

LE QELAI~ DE ~TQA~BOUQG SAINT-MAQC - 56380 GUEQ

Grandes Salles pour : MARIAGES - BANQUETS

SÉMINAIRES - RÉUNIONS

-------- Tél. 02 97 22 02 07

E ''AUX ARMÉES RÉUNIES'' R

A <Iflfi~!lFff lbJwllff@[lj]

AMicles pour militaires Vêtements ae chasse Médailles - Décorations (Expéditions) et de pêche i\RMURERIE Coutellerie

Cadeaux Remises au adhérents de L'A.N.A.C.R.

13, Rue Fénelon T 'I 02

LORI ENT - e. 97211019

Sur le Blavet, dans un site tour ist ique de Bretag ne

HOTEL DE LA VALLÉE CAF É - RESTAURANT - BAR

CONFORT TERRASSE

Bernard OUILLERE

56 SAINT-NICOLAS-DES-EAUX- Tél. 02 97 51 81 04

0 g~a

ltNERCtE DE TOUS

LES PROJETS

BRISSON ASSURANCES

TOUTES BRANCHES

PARTICULIERS - ENTREPRISES - PLACEMENTS

34, rue Lazare Carnot - LORIENT Tél. 02 97 21 07 71 - Télécopie 02 97 21 99 21

l.L.G. Lanester · Œ 02 97 76 16 20

_,