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Hippolyte AFFOGNON, IITA-Bénin 08 B.P. 0932, Tri Postal, Cotonou Adresse électronique: [email protected] Dansou KOSSOU, FSA-UNB B.P. 526, Cotonou, Bénin Adresse électronique: [email protected] Albert BELL, GTZ Projet: Lutte Intégrée contre le Grand Capucin du Maïs Protection des stocks dans la petite exploitation Section 4556 Postfach 5180 65726 Eschborn, Allemagne Adresse électronique: [email protected] (I/TZ/0400/0,5) Publié par: Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH B. P. 51 80 65726 Eschborn, Allemagne www.layout - T.Finkemeier Développement Participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin Expérience du Projet Pilote de Lutte Intégrée contre le Grand Capucin du Maïs dans le Système Post-Récolte des Paysans Auteurs: Hippolyte AFFOGNON Dansou KOSSOU Albert BELL Eschborn, Avril 2000 Financé par: Le Ministère fédérale de la Coopération économique et du Développement

Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

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Page 1: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

Hippolyte AFFOGNON, IITA-Bénin

08 B.P. 0932, Tri Postal, Cotonou

Adresse électronique: [email protected]

Dansou KOSSOU, FSA-UNB

B.P. 526, Cotonou, Bénin

Adresse électronique: [email protected]

Albert BELL, GTZ

Projet: Lutte Intégrée contre le Grand Capucin du Maïs

Protection des stocks dans la petite exploitation

Section 4556

Postfach 5180

65726 Eschborn, Allemagne

Adresse électronique: [email protected]

(I/TZ/0400/0,5)

Publié par: Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH

B. P. 51 80

65726 Eschborn, Allemagne

www.layout - T.Finkemeier

Développement Participatif de

Technologies Post-Récolte au Bénin

Expérience du Projet Pilote de Lutte Intégrée contre le

Grand Capucin du Maïs dans le Système Post-Récolte des

Paysans

Auteurs: Hippolyte AFFOGNON

Dansou KOSSOU Albert BELL

Eschborn, Avril 2000

Financé par: Le Ministère fédérale de la Coopération économique et du

Développement

Page 2: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

Sommaire

Avant-Propos

Remerciements

Abréviations

1 Introduction

2 Approche Participative

2.1 Approche et procédures dans le secteur post-récolte

2.2 Evolution et analyse des actions

2.2.1 L’établissement d’une équité fondamentale entre chercheur et paysan

2.2.2 Le changement institutionnel vers un développement plus autonome des communautés

rurales

2.2.3 La mise en œuvre du processus "Down to Top" par le développement de l’influence

3 Approche Méthodologique

3.1 Aspects Organisationnels

3.1.1 Composition de l’équipe d’exécution

3.1.2 Identification des sites d’intervention

3.1.3 Collecte d’informations secondaires et état des lieux

3.2 Aspects formation

3.2.1 Formation dans le domaine post-récolte

3.2.2 Ateliers de formation au Développement Participatif de Technologies (PTD)

3.2.2.1 Premier module de formation

3.2.2.1.1 Exploration de la demande en technologies de protection du maïs après récolte

3.2.2.1.2 Mise en œuvre des actions pour la résolution des problèmes

3.2.2.2 Deuxième module de formation

3.2.2.3 Troisième module de formation

4 Résultats et acquis

4.1 Zone Mono

4.2 Zone Borgou

Page 3: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

4.3 Synthèse des acquis

5 Evaluation de l’impact des résultats sur le stockage et la conservation du maïs après

récolte en zone rurale

5.1 Estimation des pertes

5.2 Gains en maïs

5.3 Traitement des stocks de maïs

5.3.1 Nature des traitements

5.3.2 Coûts de traitement des stocks de maïs

5.4 Estimation de la Plus-value

5.5 Durée de stockage

5.6 Achat et vente de maïs

5.6.1 Achat de maïs

5.6.2 Vente de maïs

6 Diffusion des acquis

7 Aspects Genre

8 Conclusions et recommandations

Annexe:Plan de réalisation du projet

Bibliographie et autres ouvrages recommandés

Page 4: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

Avant-Propos

La question est de savoir si nous devons compte tenu des réalités socio-économiques de nos pays en développement persister dans le sens de l’introduction des technologies développées dans les stations de recherche ou de développer les innovations compatibles avec nos réalités du milieu rural et en fonction des besoins et capacités des paysans.

Pour répondre de façon méthodique à cette interrogation dans le secteur post-récolte où le maïs est soumis aux attaques du Grand Capucin du Maïs et autres ravageurs associés dans les greniers ruraux, la Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH a initié en 1995 au Bénin un projet pilote de développement de technologies de protection intégrée du maïs dans les greniers ruraux suivant une démarche participative.

Le développement participatif de technologies de protection intégrée des stocks en zone rurale au Bénin est un processus qui permet aux paysans ensemble avec les chercheurs et vulgarisateurs d’analyser les problèmes, d’identifier les solutions à tester, de mettre en place les expérimentations et de les évaluer afin de trouver les solutions adéquates, adaptées aux conditions du milieu rural. Ainsi il est alors important de prendre en compte les évaluations paysannes pour assurer la validation et garantir l’appropriation par les groupes cibles des résultats obtenus.

Jusqu’à un passé très récent, avant les travaux de Pantenius, il n’existait pas de méthode universelle d’estimation des pertes en post-récolte. L’estimation des pertes est de toute évidence une opération difficile. Les difficultés que présente cette opération pour les chercheurs résident dans l’hétérogénéité et la diversité qui caractérisent les systèmes post-récolte. Ces difficultés se retrouvent également au niveau des paysans qui le plus souvent ne prennent pas en compte les prélèvements continuels pour l’autoconsommation et les dons lors de l’estimation des pertes à la fin de la période de stockage.

Pendant longtemps, nous avons avancé dans le secteur post-récolte des pertes importantes dues aux déprédateurs des récoltes sans toutefois procéder à des calculs précis. Depuis le début des années quatre-vingt, la plupart des chercheurs ont de plus en plus tendance à critiquer l’importance présumée des pertes après la récolte qu’ils jugent généralement très élevée et exagérée.

Dans une étude réalisée en 1988, Pantenius a examiné les pertes de stockage subies par du maïs stocké dans des greniers traditionnels. Le chiffre de 30% de perte qui en est ressorti, n’est qu’une indication relative qui se rapporte à la quantité du maïs restée dans le grenier pendant le dernier mois de stockage. Comme le montre le tableau suivant, les pertes globales enregistrées sur toute la période de stockage et affectant également la quantité totale se réduisent à 17 % environ de la quantité stockée.

Page 5: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

Progression des pertes au cours du stockage

Durée de stockage

en mois

Quantité stockée

(kg)

Prélèvements

(kg)

Pertes au stockage

(%)

Pertes au stockage

(kg)

Mise en stock 100 - - -

1 90 10 2,0 0,2

2 80 10 4,0 0,4

3 60 20 8,6 1,7

4 40 20 18,9 3,8

5 20 20 25,0 5,0

6 0 20 30,1 6,0

Total - 100 - 17,1

Dans les zones rurales du Bénin, les paysans cultivent et stockent dans leur majorité le maïs pour l’autoconsommation et ont en général des pertes comme mentionnées dans le tableau. Cependant ceux qui stockent de petites quantités qui ne durent que trois à quatre mois n’enregistrent prèsque pas de perte. Mais ceux qui stockent pendant plus de six mois ou ceux qui subissent de très graves attaques des insectes peuvent se retrouver parfois avec des niveaux de perte dépassant 30%.

Les auteurs du présent document, veulent attirer l’attention des lecteurs sur la méthodologie de collecte des données qui ont abouti aux résultats et chiffres consignés dans la rubrique "Evaluation de l’impact des résultats sur le stockage et la conservation du maïs après récolte en zone rurale". Les dégâts et pertes estimés par les paysans sont obtenus à partir de questionnaire qui prend en compte les quantités de maïs récoltées, les prélèvements pour la consommation, les dons et les semences. La différence entre la quantité de produit récoltée et le total des prélèvements permet d’estimer la perte approximative subie par le paysan pendant toute la durée de stockage. Souvent les estimations des paysans sont basées sur les pertes constatées à la fin de la période de stockage, ce qui entraine sans nulle doute une surestimation des pertes réelles. Mais malgré les difficultés d’estimation des pertes par les paysans, la variabilité des résultats obtenus au sein des paysans dans chaque localité au cours de nos enquêtes n’est pas considérable.

Compte tenu de tout ce qui précède, les pertes exposées dans le présent document et qui sont issues des estimations plus ou moins subjectives des paysans, peuvent être considérées dans une certaine mesure comme trop élevées.

Les résultats générés par ce projet laissent paraître les capacités qu’incarnent les producteurs et productrices ruraux dans la résolution conjointe des problèmes, surtout s’ils se sentent écoutés, concernés et impliqués dans la recherche des alternatives visant à répondre à leurs préoccupations. La collaboration entre les producteurs, les chercheurs et les autres acteurs de développement concernés, constitue la clef de voûte de la réussite des activités ayant abouti aux acquis présentés dans ce document.

Il s’agit d’une contribution par la voie participative vers la résolution des problèmes post-récolte des produits vivriers.

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Cet ouvrage s’adresse en priorité aux chercheurs, aux vulgarisateurs et aux techniciens d’organisation non gouvernementales chargés d’assister les populations rurales dans leurs projets de développement. Il peut être utilisé par les enseignants des écoles supérieures d’agriculture ou par les professeurs d’université afin d’intégrer le concept de développement participatif de technologies à leur programme de formation.

Les activités et résultats obtenus dans le cadre de ce projet font partie des efforts déployés par les gourvernements allemand et béninois pour mettre en place les priorités de développement et promouvoir le processus de concrétisation de certaines dispositions majeures contenues dans l’Agenda 21, à savoir:

prévention des situations de crise sécurité alimentaire réduction de la pauvreté création de revenus dans les zones rurales promotion de la femme support aux initiatives d’auto-assistance renforcement du rôle des familles rurales et promotion d’une agriculture durable.

Les auteurs.

Page 7: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

Remerciements

Les résultats consignés dans ce document sont l’œuvre d’une équipe d’agronomes. Les membres de l’équipe sont les ingénieurs dont les noms suivent:

Dr. KOSSOU Dansou

M. KOUTON Tiburce

M. DJOSSOU Félicien

M. MOUMOUNI Ibrahim

Mme. ADANGUIDI ZOUNON Thérèse

Mme. ACAKPO ACACHA Hortensia

La coordination est assurée par M. Hippolyte AFFOGNON rattaché à l’Institut Internationale d’Agriculture Tropicale (IITA), Station du Bénin.

Le sens d’orientation et de gestion de M. Matthias ZWEIGERT, Chef de l’Unité de Transfert de Technologies et des stages à l’IITA et celui de M. Albert BELL, Responsable et Coordinateur du projet GTZ de Lutte Intégrée contre le Grand Capucin du Maïs et Protection des stocks dans la petite exploitation résidant en Allemagne ont contribué très positivement à l’exécution des diverses tâches.

Nous témoignons notre gratitude à Dr. Mamadou Camara pour sa contribution pour l’évaluation des activités de développement de technologies réalisées par l’équipe du projet.

Toute l’équipe reste particulièrement reconnaissante aux paysans et paysannes et à tous ceux qui ont d’une manière ou d’une autre apporté leur énergie et contribution au développement des innovations.

Enfin, que Dr. Roch MONGBO de de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université Nationale du Bénin et Dr. Anne FLOQUET du Programme Spécial de Recherche SFB 308 de l’Université de Hohenheim en Allemagne soient remerciés pour leur apport appréciable dans le cadre de la formation des membres de l’équipe du projet.

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Abréviations

BMZ Ministère Fédéral Allemand de la Coopération Economique et du Développement

CARDER Centre d’Action Régional pour le Développement Rural

FSA Faculté des Sciences Agronomiques

GTZ Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit GmbH (Coopération Technique Allemande)

IITA Institut International d’Agriculture Tropicale

INRAB Institut National de Recherche Agronomique du Bénin

SPV Service de Protection des Végétaux

UNB Université Nationale du Bénin

MARP Méthodes Actives de Recherche Participative

PTD Développement Participatif de Technologies

RRA Rapid Rural Appraisal

FCFA Franc Communauté Francaise de l’Afrique (1FF = 100 FCFA)

CE Concentré Emulsifiable

mn Minute

PP Poudre pour Poudrage

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1. Introduction

L’agriculture est la charpente dorsale de l’économie, donc le socle pour le développement des pays africains qui, dans leur majorité, comptent plus de 75 % de populations rurales (Kossou et al, 1996). C’est une activité créatrice de biens matériels et de services, mobilisant l’agriculteur autour de techniques spécifiques adaptées aux matières et aux conditions du milieu (Aho et Kossou 1997). L’objectif final en est la satisfaction des besoins du producteur, de celle de sa famille et de la société. La plante qui constitue l’un des moyens de production, fournit en particulier des grains qui constituent des réserves non négligeables d’énergie indispensables à l’alimentation de la population. Or, en terme de quantité et de qualité, les diverses formules proposées semblent ne pas tenir compte des conditions réelles de l’environnement, c’est ainsi qu’entre deux récoltes, l’autosuffisance des communautés aussi bien rurales qu’urbaines se réalise de plus en plus difficilement.

Selon les mêmes auteurs, seule la réalisation de conditions objectives du décollage économique et la capacité des populations de ces pays à gérer les acquis technologiques appropriés sont susceptibles de leur conférer l’aptitude à résoudre de façon adéquate les graves problèmes de sécurité alimentaire. Aussi, le rôle et la place du système post-récolte étaient-ils stigmatisés pour atteindre l’autosuffisance alimentaire.

De 1950 jusqu’aux années 1980 voire 1990, une synthèse des explications et des mesures est faite pour apprécier les échecs enregistrés (IITA, 1983; 1984; Jouve, 1984; Huijsman et Koudokpon, 1994; Aho et Kossou, 1997).

Plusieurs tentatives du point de vue méthodes ou approches sont mises en jeu pour aborder les problèmes sous plusieurs angles; la phase production (pré-récolte) ayant retenu plus les efforts dont l’objectif final est la collaboration entre la recherche, la vulgarisation et les agriculteurs.

Mais, celle-ci n’a pas été facile à cause des vues divergentes des différents acteurs appartenant à des structures dont les fonctions souffrent d’une certaine rigidité.

Pour résoudre les problèmes auxquels font face les paysans des pays en développement et pour lesquels l’acteur venu du milieu extérieur apprécie souvent mal, le concept conventionnel de collecte des données ou de recherche en milieu contrôlé a évolué vers le milieu réel avec des variantes qui, aujourd’hui, font accroître la participation des paysans depuis l’identification des besoins de recherche, la mise en œuvre ou l’exécution des activités, la conception et l’évaluation des programmes jusqu’à la valorisation et la diffusion des connaissances.

Ce type d’approche participative qui a pris son origine dans le "Farming System Research" et avec l’implication intense des paysans aux activités, aboutit à la méthode "On-Farm-Research"; ce que certains auteurs identifient à la recherche en milieu réel.

La stratégie de Jiggins citée par Johan et Peter (1989) consiste à parvenir à une sorte de participation comparative, approche dans laquelle prédomine une équité fondamentale entre chercheurs et paysans. La méthode de diagnostic rapide étant

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un processus qui permet de s’informer au sujet des conditions rurales de façon intensive, expéditive et itérative.

Dans tous les cas, ces méthodes de diagnostic rapide et participatif ont généré un ensemble d’approches générales qui s’imprègnent mieux au secteur post-récolte.

Au Bénin, sous l’initiative et le financement de la Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH, un Projet pilote de "Lutte Intégrée contre le Grand Capucin du Maïs et Insectes Associés dans les Greniers Ruraux" est engagé en 1995 avec une démarche participative de développement de technologies de protection intégrée du maïs en grenier en zone rurale dans le Mono (Zone Sud) et le Borgou (Zone Nord). Si l’on se réfère à la définition formulée lors d’un atelier organisé en Inde en 1989, "le développement participatif de technologies est l’élaboration des technologies répondant aux conditions locales, élaborées de concert avec les paysans. Cette approche associe les besoins formulés et les capacités et compétences des paysans à ceux des chercheurs et des vulgarisateurs, conseillers des "spécialistés techniques". L’exécution des activités du Projet est réalisée par l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) et la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l’Université Nationale du Bénin avec la collaboration du Service de la Protection des Végétaux (SPV) et de la Cellule Nationale Post-Récolte devenue un sous-programme Post-Récolte du Laboratoire de Technologies Agricoles et Alimentaires de l’Institut National de Recherches Agronomiques du Bénin (INRAB).

Sur la base de l’expérience acquise et des résultats obtenus, cet ouvrage retrace le cheminement de la démarche lorsqu’il s’agit d’un secteur aussi sensible que celui du post-récolte, présente l’exécution des activités, les innovations générées, l’évaluation et les stratégies de diffusion de celles-ci.

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2. Approche Participative

2.1 Approche et procédures dans le secteur post-récolte

Tout acteur impliqué dans le développement rural peut tirer profit des techniques de l’approche participative pour aborder l’examen, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des technologies à développer en réponse aux besoins exprimés par les paysans et les communautés rurales.

Différentes approches peuvent être choisies ou adaptées aux diverses préoccupations du milieu. Ainsi, il est apparu dans le cadre de la résolution des problèmes inhérents au Prostephanus truncatus (Horn) (Coléoptère Bostrichidae) et autres insectes associés dans les greniers ruraux au Bénin que la démarche adoptée associe les paysans à l’ensemble du processus allant de la définition et de l’analyse des problèmes à résoudre jusqu’à la diffusion des résultats testés. L’élément central est la nécessité d’apprendre directement des membres du milieu rural. En effet, ils disposent déjà des savoirs et des savoir-faire ayant fait leur preuve depuis des générations. Alors, se pose la question de comment imprimer un changement dans la technologie endogène existante dans une direction souhaitée par les divers utilisateurs ?

Le système de stockage et de conservation des denrées en milieu rural est l’une des composantes des problèmes auxquels font face les paysans. Il s’agit d’un environnement où les écarts socio-économiques, politiques et techniques ne sont pas aussi facilement et rapidement perceptibles par les acteurs extérieurs au système. Aussi, la collecte de l’information doit-elle être centrée sur des attitudes appropriées comme du genre:

le paysan a des raisons bien fondées en n’adoptant pas telle ou telle autre innovation;

le paysan maîtrise bien son environnement de travail;

l’établissement d’une équité fondamentale entre les différents acteurs du développement rural;

le partage biunivoque des savoirs aussi bien scientifiques qu’endogènes;

les méthodes traditionnelles sont autant valables que les méthodes dites modernes;

les données d’appréciation des différents acteurs ont même poids, etc.

Dans l’ensemble des techniques mises en œuvre pour collecter les données dans l’environnement rural, certaines sont fondées sur des enquêtes associées à des questionnaires structurés ou non structurés avec plus ou moins leurs insuffisances.

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En effet, les données générées par les types structurés sont souvent quantitatives et soumises à des analyses statistiques, par contre celles de ces données qui échappent à la logique du tableau sont ignorées et dans ces cas peuvent influencer de façon significative les activités à planifier dans l’exécution du projet. Les données de types non structurés semblent paraître mieux s’accommoder au secteur post-récolte. Il suffit, pour s’en convaincre, de passer en revue les maillons de la chaîne dans le cas spécifique du maïs, depuis la phase de séchage sur pieds jusqu’à la consommation au sein d’un village, pour se rendre compte de la diversité dans les préoccupations des paysans face aux problèmes post-récolte.

2.2 Evolution et analyse des actions

Depuis les années 1960 et bien avant ces périodes, le Dahomey, devenu Bénin, a été le théâtre d’innombrables activités visant à l’amélioration des systèmes de stockage et de conservation du maïs. Mais, les faits sont là qui réflètent qu’en milieu réel, les changements auxquels sont parvenus ces actions sont encore maigres. Cette situation traduit d’une part, les conséquences des activités menées qui, pendant longtemps, n’ont pas fait de façon spécifique le discernement entre les problèmes pré- et post-récolte, les fonds alloués aux aspects post-récolte étant noyés dans ceux de production et d’autre part, la non adoption des innovations mises au point par les bénéficiaires que sont les paysans. La cause de ces échecs analysée fait apparaître une certaine incompatibilité entre les besoins réels des communautés rurales et les prétendues innovations proposées.

Ajoutées à cela, dans le secteur post-récolte, des actions sont identifiées et menées avec une cohérence supposée valable en dehors des objectifs et des critères de décisions des paysans tout genre confondu.

Il apparaît sans aucun doute que devant la complexité des objectifs et des critères de décision des groupes cibles constituant une communauté rurale donnée, la seule logique du chercheur ne suffit plus pour le développement des technologies.

Par conséquent, il faut accroître la participation des paysans non seulement au niveau de l’identification des besoins, mais aussi dans la conception, l’exécution, l’évaluation des programmes et la vulgarisation des acquis.

Mais, la réussite de cette participation suscite une diversité conjuguée de changements:

2.2.1 L’établissement d’une équité fondamentale entre chercheur et paysan

Le scientifique doit reconnaître que les connaissances endogènes sont aussi valables que les siennes et leur accorder les mêmes degrés d’importance. Il s’agit là d’un changement de comportement, de motivation qui est à intégrer à l’éducation et à la formation du chercheur. Ce processus peut être catalysé par des ateliers et des séminaires organisés autour des thèmes qui mettent l’accent sur l’équité entre chercheur et paysan. C’est ce schéma qu’il est souhaitable que tout projet de développement participatif de technologies adopte avec un couplage direct des activités sur le terrain.

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2.2.2 Le changement institutionnel vers un développement plus

autonome des communautés rurales

Le système "Top-down" qui confère à notre recherche un caractère plus administratif, voire bureaucratique doit, de plus en plus, faire place à une approche participative intégrant tous les acteurs du développement de façon à rendre complémentaires les activités menées sur le terrain où la même communauté en est bénéficiaire.

Il est alors préférable de faire rassembler autour d’une équipe de projet de développement participatif de technologies, les membres de diverses organisations (institutions gouvernementales de recherche, de vulgarisation, des organisations non gouvernementales, des paysans, etc.) pour les opérations de diagnostic en vue d’identifier les actions d’expérimentation. C’est une tentative pragmatique de remédier aux faiblesses du "système de connaissance et d’information post-récolte" où plusieurs organisations et projets interviennent sans échanges d’informations. Car, il serait illusoire de travailler dans une approche participative avec les paysans si les autres acteurs intervenant sur le terrain agissaient dans une démarche contraire. L’idée qui doit animer l’équipe chargée de la mise en œuvre du développement participatif de technologies post-récolte est d’amener les autres acteurs à aborder de façon progressive la résolution des problèmes de manière participative. Ce changement s’impose à l’administration dont les agents malgré leur bonne volonté, ne peuvent pas de façon effective mettre en pratique le processus. C’est probablement l’une des raisons qui milite en faveur de l’intégration des Organisations Non Gouvernementales (ONG) dans le processus, comme éléments facilitateurs.

2.2.3 La mise en œuvre du processus "Down to Top" par le

développement de l’influence

Pendant longtemps, la recherche agricole s’est consacrée aux cultures de rente alors que l’expérimentation est perçue au niveau endogène de façon intégrée. L’approche participative donne aux paysans les atouts de canaliser leurs problèmes vers les institutions de recherche et de ce fait, ils influencent les programmes de recherche.

En effet, les opérations de sensibilisation et de formation révèlent, entre autres, la force des groupements dans la formulation et le soutien de leurs doléances en matière de préoccupations de recherche et de demande en innovation. Il est évident que le chercheur qui est sur le terrain est mieux à même de déceler les priorités des paysans, de les intégrer aux siennes et d’en discuter avec d’autres chercheurs ou acteurs avant la prise de décision pour les alternatives à tester.

A titre indicatif, signalons les cas où l’équipe du projet se trouve confrontée à des besoins annexes exprimés par les paysans. Quelles attitudes adoptées?

Des échanges de vue sur le sujet, qualifié d’innovations complexes ont conduits à l’adoption d’une attitude réceptive devant ces sollicitations qui peuvent parfois avoir des interactions avec les technologies en développement. L’équipe ne doit donc pas rester indifférente devant ces besoins exprimés par les paysans, mais rechercher des acteurs (ONG etc.) et indicateurs lui permettant d’induire des motifs de satisfaction.

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3. Approche Méthodologique

3.1 Aspects Organisationnels

3.1.1 Composition de l’équipe d’exécution

Le personnel d’un projet de développement participatif de technologie devrait se composer de spécialistes relevant de différentes disciplines dont le choix doit tenir compte du domaine d’intervention. Il est souhaitable que l’équipe soit en forte majorité constituée de spécialistes nationaux avec au besoin des appuis ponctuels d’experts externes de court terme.

Dans le cadre de notre expérience la conduite des activités de terrain est confiée à un groupe de quatre ingénieurs agronomes constitués en binôme dont un phytotechnicien spécialiste de la protection des stocks et un socio-économiste pour chacune des deux zones d’intervention du projet. L’équipe de terrain est sous la supervision directe d’un chercheur confirmé dans le secteur post-récolte de la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l’Université Nationale du Bénin. Les activités de coordination au niveau du projet sont assurées par un ingénieur agronome rattaché à l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA), Station du Bénin.

3.1.2 Identification des sites d’intervention

Avec la rareté de plus en plus accentuée des ressources financières disponibles, les projets de développement participatif de technologies devraient se concentrer sur les zones problématiques et restreindre leurs interventions à un nombre limité de villages.

La concertation et la coopération avec les institutions internationales et nationales de recherche et de vulgarisation étant très importantes dans un processus de développement de technologie, les deux zones d’intervention du projet sont choisies de commun accord avec les responsables des Centres d’Action Régionale pour le Développement Rural qui sont les représentants du Ministère de Développement Rural dans les départements du pays. Il s’agit de sites particulièrement infestés par le Grand Capucin du maïs et présentant des situations contrastées (fig. 1):

Le secteur de Klouékanmè-Toviklin est une zone humide située dans le département du Mono au Sud Bénin où règnent deux saisons de pluies et deux saisons sèches. Il est caractérisé par des micro-exploitations atteignant à peine l’autosuffisance alimentaire.

Le secteur de Banikoara est une zone sèche située dans le département du Borgou au Nord du Bénin. Il est caractérisé par une saison de pluies et une saison sèche avec une production abondante du coton et du maïs.

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Sites du projet

Fig. 1: Carte du Bénin avec les sites du Mono et du Borgou

3.1.3 Collecte d’informations secondaires et état des lieux

La collecte d’informations secondaires consiste à réunir des données qui existent déjà. Souvent ces informations facilitent une bonne compréhension de la problématique et préparent le chercheur au processus d’exploration de la demande en innovations au niveau des paysans.

Avant la mise en place de l’équipe de terrain, des visites et des enquêtes sont réalisées dans les structures ou services menant des activités dans le secteur post-récolte ou des activités similaires pour s’informer de leurs objectifs, des actions dans le domaine de stockage et de conservation des denrées agricoles au niveau rural et des approches d’exécution mise en œuvre pour la résolution des problèmes. Dans ce cadre, diverses institutions, les organisations non gouvernementales, les structures étatiques, les centres de recherche, de formation et d’encadrement, les bibliothèques ont été consultés. L’objectif prioritaire que poursuit l’équipe de développement participatif de technologies post-récolte en empruntant une telle démarche dans le processus est d’éviter toute interférence avec d’autres activités sur

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le terrain dont les effets seront préjudiciables aux actions du projet et d’établir de bons rapports avec les acteurs déjà présents.

Par la suite une approche d’enquêtes rapides couplée d’informations monographiques centrées sur le secteur post-récolte a permis de faire l’état des lieux au niveau des villages des deux secteurs. Il ressort des observations que les paysans de Banikoara au nord contrairement à leurs homologues du Mono au sud, conservent dans leur majorité le maïs en épis despathés. Cette forme de stockage en épis stables dans les deux zones favorise malheureusement les attaques du ravageur Prostephanus truncatus. Devant cette situation, les paysans font usage d’insecticides prohibés insecticides destinés à la protection cotonnière et non à celle des denrées alimentaires stockées.

Ces exercices préliminaires situés en amont de toute intervention permettent aux membres de l’équipe de terrain d’entrer en contact avec les populations et les autres acteurs de développement opérant dans les zones d’intervention.

3.2 Aspects formation

3.2.1 Formation dans le domaine post-récolte

Une démarche de développement participatif de technologie nécessite une maîtrise parfaite des aspects techniques du domaine auquel elle doit être appliquée. Ainsi une formation récyclage en post-récolte permet de fournir aux agents de l’équipe de terrain, les atouts techniques des composantes de la chaîne post-récolte. Les objectifs visés par une telle formation sont de:

Favoriser la mise en œuvre des actions de protection et de développement à caractère participatif des communautés rurales des sites concernés.

Préciser l’importance du système post-récolte pour un développement global et soutenu.

Mettre l’accent sur le concept d’approche systémique dans la résolution des problèmes.

Rappeler les éléments techniques et pratiques à l’identification des sources d’infestation et des contraintes préjudiciables à la bonne conservation.

Aider à l’analyse et à l’intégration des connaissances endogènes en vue d’aboutir à des formules d’une protection et de gestion des stocks tout en sauvegardant l’environnement et promouvoir l’effet genre.

Expliquer les possibilités de lutte biologique dans le domaine de la protection des stocks surtout dans le cas particulier de l’utilisation de l’insecte utile Teretriosoma nigrescens contre le Grand Capucin du Maïs Prostephanus

Page 17: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

truncatus.

Les différents thèmes de formation abordés sont:

Le système alimentaire post-récolte, nécessité d’une maîtrise de la liaison entre les opérations de production et de post-production.

Les différents maillons de la chaîne post-récolte: analyse et inter-relation, les contraintes et les sources d’inefficacité du système de production responsables des problèmes post-récolte.

Physiologie des produits stockés: les facteurs abiotiques.

Les facteurs biotiques et leurs effets.

Les formes et les structures de stockage, analyse des structures aérées et non aérées.

La prévention de pertes et lutte contre les ravageurs.

Les méthodes d’expérimentation en système post-récolte.

L’identification des insectes majeurs associés au Prostephanus truncatus.

La lutte biologique.

Dans un processus de développement de technologies, la coopération entre les institutions nationales et internationales ne devrait pas se limiter à un simple échange d’informations. Ainsi la formation théorique dispensée aux agents à la Faculté des Sciences Agronomiques est complétée par des séances pratiques à l’Institut International d’Agriculture Tropicale.

3.2.2 Ateliers de formation au Développement Participatif de Technologies (PTD)

Le processus de Développement Participatif de Technologies dans le domaine de la protection intégrée des denrées au Bénin est un processus nouveau qui demande une certaine formation pour l’équipe en charge de l’appliquer. Ainsi une série de trois modules de formation est conçue pour permettre à l’équipe d’acquérir les éléments qui l’engagent dans le développement de technologies en collaboration avec les paysans. La finalité du cycle de formation est de préparer l’équipe à ses nouvelles activités en combinant réflexion critique sur les pratiques antérieures, la capacité à

Page 18: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

développer un processus de développement participatif de technologies et apprentissage de savoirs et de savoir-faire indispensables.

3.2.2.1 Premier module de formation

Le premier module de formation conduit dans la zone humide et réalisé en deux parties intimement liées a démarré par une introduction à la démarche de développement participatif de technologies et a abouti à un diagnostic en vraie grandeur permettant une planification d’actions.

L’analyse par les participants de leurs propres expériences faisant état de l’inadéquation fréquente des technologies proposées aux producteurs pour la protection des stocks et les réflexions remises dans un contexte plus large, permettent une discussion critique sur le transfert de technologies et l’émergence d’une démarche de développement participatif de technologies. L’analyse des facteurs agronomiques et socio-économiques de la non-adoption des innovations fait apparaître la pertinence de la démarche de diagnostic concerté (RRA ou MARP) pour identifier ou explorer la demande ou les besoins en matière de technologies.

Le premier module de la formation accompagne progressivement le diagnostic réalisé. Les présentations des formateurs ont permis aux participants de préparer chaque étape du diagnostic ou d’analyser les résultats de l’étape qui vient de s’achever. La préparation du diagnostic s’appuie sur les informations et connaissances pertinentes déjà disponibles tant au niveau des personnes ressources qu’au niveau des participants eux-mêmes.

Généralement le démarrage du diagnostic soulève les questions du premier contact (gestion d’une assemblée villageoise), de la conduite d’entretiens sur les principales activités économiques de différentes personnes interrogées en groupe ou individuellement et de l’intérêt d’une identification des savoirs et savoir-faire locaux comme porte d’entrée pour analyser les systèmes post-récolte.

Dès le deuxième jour du diagnostic, il faut différencier les descriptions selon les producteurs afin de cerner de façon pertinente l’hétérogénéité des préoccupations en matière de post-récolte. D’où l’importance des démarches de stratification. En parallèle, l’investigation sur le thème des savoirs se poursuit avec une identification de l’évolution des connaissances et des pratiques post-récolte sur plusieurs années. Cette investigation débouche sur l’identification des innovations actuellement testées dans le village par les paysans. Les jours suivants du diagnostic sont consacrés à l’analyse des problèmes, d’abord entre chercheurs et ensuite avec les paysans et paysannes. Les différentes causes des problèmes identifiés sont également analysées et traduites en préoccupations de recherche formulées en options ou traduites en des thèmes d’actions concrètes comme les formations et les sensibilisations sur les pratiques de bonne protection des denrées alimentaires.

Le quatrième jour de diagnostic est consacré à la restitution à l’ensemble du village des problèmes identifiés et analysés puis des solutions expérimentales proposées. Cette restitution doit être soigneusement préparée, avec confection des figurines permettant une visualisation des analyses et des essais.

Page 19: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

3.2.2.1.1 Exploration de la demande en technologies de protection du

maïs après récolte

L’exploration de la demande en technologie est l’élément de base dont dépend la réussite d’un processus de développement participatif de technologie. Ainsi il est indispensable de prendre les précautions nécessaires afin que la démarche se dirige dans une bonne direction. Il s’agit principalement d’identifier les problèmes liés à la protection des stocks de maïs et les principales causes qui en sont la base.

Zone Mono

Le problème principal (fig. 2) évoqué par les paysans en ce qui concerne le stockage, la conservation et la gestion des récoltes de maïs se résume à:

Comment faire durer les stocks jusqu’aux récoltes suivantes?

L’analyse conjointe paysans et membres de l’équipe de diagnostic a permis d’identifier les causes dont celles relatives au système post-récolte ont été traduites en préoccupation de recherche.

Fig. 2: Arbre à problèmes du Mono

Page 20: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

Zone Borgou

Dans le Borgou, les informations collectées au cours du diagnostic par les observations directes, les interviews de groupe et interviews individuels ont débouché sur l’identification du problème central (fig. 3) qui se traduit par:

Pertes très élevées du maïs après récolte suite à l’attaque du Grand Capucin du Maïs Prostephanus truncatus.

Fig. 3: Arbre à problèmes du Borgou

Eu égard à des informations secondaires disponibles, il apparaît donc clairement que la plupart des demandes en matière d’innovations exprimées par les paysans ne nécessitent pas de recherche supplémentaire, mais seulement un meilleur accès à l’information disponible dans les stations de recherche ou dans les services de vulgarisation.

3.2.2.1.2 Mise en œuvre des actions pour la résolution des problèmes

Dans les deux sites d’intervention du projet, deux séries d’actions se dégagent des diagnostics et sont complémentaires, il s’agit des actions de sensibilisation et de formation et des actions d’expérimentation qui tiennent compte des spécificités écologiques et socio-culturelles de chaque localité.

Page 21: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

Zone Mono

Les activités de sensibilisation et de formation sont orientées vers les bonnes pratiques et méthodes non chimiques de conservation, compte tenu de l’urgence du problème d’utilisation abusive et à grande échelle de produits chimiques prohibés (insecticides destinés à la protection de la culture de coton) pour la conservation des denrées alimentaires. Ainsi les différentes pratiques sont cernées dans leur ensemble depuis le séchage jusqu’au suivi régulier du produit stocké pendant toute la durée de la période de stockage avec des moyens simples d’échantillonnage pour la détection des premiers signes d’infestation. Les différents thèmes abordés lors des sensibilisations et des formations sont les suivants:

le danger que constitue le Grand Capucin du Maïs Prostephanus truncatus pour les stocks de maïs,

la reconnaissance des principaux ravageurs dont Prostephanus truncatus et Sitophilus sp,

la reconnaissance de Teretriosoma nigrescens, ennemi naturel de Prostephanus truncatus,

le choix approprié de variété à spathes longues bien serrées et étanches,

la récolte de maïs en temps opportun,

le triage des épis avant la mise en stock,

l’hygiène des structures de stockage,

les méthodes de traitement des stocks avec les produits locaux et les produits chimiques recommandés,

l’inspection régulière des stocks.

Un série de diffusions d’émissions radio locale permet de renforcer les thèmes développés lors des campagnes de sensibilisations et de formations. Ces émissions radio couvrent plusieurs villages des différents secteurs d'intervention.

Tableau 1: Emissions radio dans le Mono Titres/ sujets Date

d'enregistrement

Durée de l'émissio

n

Nombre de

diffusion

Acteurs de l'émission

Zones de diffusion

Groupes Cibles

Page 22: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

Problèmes causés par les insectes dans les stocks de maïs

16.06.97 30 mn 2 Paysans PTD et Agent PTD

Klouékamnè Toviklin

Lalo Aplahoué Djakotomè

Producteurs Commerçant Agents de vulgarisation

Importance des dégâts et description des insectes (reconnaissance)

06.07.97 30 mn 4 Paysans PTD et Agent PTD

" "

Les précautions à prendre avant la mise en stock

27.07.97 30 mn 4 Paysans PTD et Agent PTD

" "

La mise en stock et la bonne utilisation des insecticides

24.08.97 30 mn 2 Paysans PTD et Agent PTD

" "

Restitution des résultats des expérimentations PTD

07.09.97 45 mn 6 Paysans Expérimentateurs et Agent

PTD

" "

Les pratiques pour une bonne conservation des récoltes de maïs

29.07.98 1 heure 12 Paysans PTD Paysans non PTD et Agent

PTD

" "

A fin de vérifier l’efficacité des différents thèmes développés lors des campagnes de sensibilisation et de formation pour une bonne protection intégrée des stocks, il a été procédé à l’installation des greniers tests au niveau des paysans expérimentateurs. Les différents traitements installés associent les bonnes pratiques et le traitement soit avec les produits naturels locaux (la cendre, les feuilles et les graines de neem, le sel de cuisine...) soit avec le mélange Deltaméthrine + Pirimiphos méthyl en formulation CE. L’idée de base d’incorporer les insecticides synthétiques aux traitements révèle du double souci de satisfaire aux exigences des paysans producteurs d’une part et de les amener progressivement à abandonner l’utilisation des insecticides prohibés pour la protection des denrées stockées d’autre part. Tous ces différents traitements sont comparés aux témoins constitués de greniers ayant respecté les bonnes pratiques sans aucun traitement.

Zone Borgou

Suite au diagnostic participatif rapide qui a permis d’identifier le problème le plus important lié au stockage et la conservation du maïs dans cette zone du pays, les premières activités engagées sur le terrain sont celles relatives à une conception de stratégies de protection intégrée des stocks contre le Grand Capucin du Maïs et autres insectes associés. Contrairement aux structures de stockage tressées du Mono, celles prises en compte dans le Borgou sont les greniers secco, les greniers

Page 23: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

en terre et les magasins avec le maïs stocké sous forme épis despathé forme la plus répandue, sous forme grain et parfois même sous la forme d’épis non despathé.

La stratégie de mise en œuvre des actions est similaire à celle utilisée dans le Mono. Les essais expérimentaux sont utilisés comme outils pédagogiques pour renforcer les thèmes abordés lors des sensibilisations et formations. Les thèmes abordés sont également les mêmes avec quelques variantes liées aux avantages et désavantages des diverses formes de stockage avec les différentes structures adéquates. Tout au long de la période de stockage, les greniers expérimentaux sont les points de rencontre des différents groupes de paysans pour les animations et les démonstrations. Les différents traitements expérimentés dans la zone nord se résument à:

épis despathé traité au Deltaméthrine + Pirimiphos méthyl en formulation poudre (Sofagrain)

épis despathé traité aux produits naturels locaux en poudre

épis en spathe traité aux produits naturels locaux liquides

forme grain traitée au Deltaméthrine + Pirimiphos méthyl en formulation poudre (Sofagrain)

Les produits naturel locaux les plus utilisés sont: une herbe locale appelée Bounanbahou et le caïlcédrat (Khaya senegalensis) utilisé sous plusieurs formes (écorce séchée et pilée, décoction des feuilles et de l’écorce...)

Des émissions radio rurale (Tab. 2) réalisées conjointement avec les paysans sont diffusées pour couvrir tout le secteur de Banikoara et permettent ainsi d’atteindre un nombre plus important de paysans.

Tableau 2: Emissions radio dans le Borgou Titres/sujet Date

d'enregistrement

Durée de l'émissio

n

Nombre de

Diffusion

Acteurs de l'émission

Région/ Zone

Groupe cible

1996

1997

Importance des dégâts et description des différents insectes des stocks (Reconnaissance)

18/01/96 30 mn 4 2 Paysans + agent PTD

Banikoara

(Borgou)

Producteurs et au- tres stockeurs de maïs et

de cossettes

Les précautions à prendre avant le stockage du maïs

28/01/96 30 mn 4 2 Agent PTD + animateur

radio

" "

Les différents 08/02/96 30 mn 4 2 Agent PTD + " Paysans +

Page 24: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

produits de conservation et les méthodes d'utilisation

animateur radio

agents de vulgarisatio

n du CARDER

La bonne utilisation des pesticides

29/02/96 30 mn 2 2 Agent PTD + animateur

radio

" "

Sensibilisation sur grenier en terre amélioré

02/04/96 30 mn 3 2 " " "

Cérémonie de réception des greniers en terre

25/04/96 30 mn 2 Paysans + agent PTD + animateur

radio

" Paysans stockeurs de maïs

Restitution et validation des résultats d’expérimentation

13/10/97 1 heure 2 " " Tous stockeurs de maïs

L'utilisation de pièges à phéromone en vue d'un piégeage participatif + principes de la lutte biologique

15/03/97 30 mn 2 Agent PTD + animateur

radio

Banikoara

Paysans et agents de

vulgarisation du

CARDER

Protection intégrée des stocks de maïs + sensibilisation sur grenier amélioré en terre (Peulh)

15/11/97 1 heure 3 Agro-éleveurs,

animateurs radio,

agent PTD

" Agro-éleveurs

peulh

Protection intégrée des stocks + résultats expérimentation PTD

05/10/98 1 heure Diffusées du 05/10

au 31/12/98

Paysans producteurs,

paysans vulgarisateur

s, agent PTD

" Paysans, agents du

CARDER + commercant

s.

Enfin dans les deux régions nord et sud une activité de piégeage participatif avec les pièges à phéromone est instaurée pour introduire auprès des paysans producteurs, le concept de lutte biologique comme méthode complémentaire permettant de contribuer à mieux combattre le Grand Capucin du Maïs Prostephanus truncatus.

Parmi les différents critères de suivi évaluation appliqués, la classification visuelle des épis: épis sans dégât correspondant à la classe 0 à épis fortement attaqué correspondant à la classe 5 qui prend en compte les approches de jugement utilisées par les paysans a permis d’aboutir au concept d’amélioration de la chaîne de stockage avec ou sans utilisation de produits phytosanitaires. Ce concept a pour fondement la détermination d’un seuil d’attaque qui oblige le paysan à prendre la décision de changement de la forme épis non déspathé à la forme grain. Mais l’unanimité n’a pas pu être réalisée autour d’un seuil unique bien précis pour le déstockage.

Page 25: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

3.2.2.2 Deuxième module de formation

Le deuxième module de la formation en développement participatif de technologies est planifié et exécuté quelques temps (9 mois) après le lancement des activités. Ce module est articulé autour d’une auto-évaluation assistée des réalisations. Il apporte des éléments de résolution des problèmes rencontrés et permet, dans le cas échéant, de réorienter certaines activités ou de mettre en pratique des activités prévues mais jusqu’à présent non mises en œuvre.

L’évaluation, qu’elle soit interne ou externe, pêche souvent par des excès dans la critique ou au contraire dans l’autosatisfaction. Le travail d’évaluation à mi-parcours par une équipe de développement de technologies elle-même mais avec l’assistance de personnes du métier qui suivent de près ou de loin le programme ainsi qu’avec des personnes extérieures à la profession permet une plus grande objectivité et la remise en question d’affirmations hâtives ou superficielles.

L’auto-évaluation à mi-parcours a permis de constater un glissement progressif des activités de développement participatif de technologies vers des actions qui tendent vers la vulgarisation. Les conséquences d’un tel glissement ne sont pas uniquement sémantiques. La façon dont les groupes cibles perçoivent l’équipe de recherche et le travail à faire peuvent être largement marqués par cette situation et il est à craindre que la qualité de leurs propres observations critiques sur les technologies testées n’en pâtisse. Les paysans font généralement peser sur les externes leurs attentes d’une solution miracle dès que l’intervenant se présente comme ayant des solutions, ils se mettent en position d’élèves et non d’observateurs ou d’acteurs critiques. Ce qui pose une fois encore le problème d’établissement d’une équité entre chercheur et paysan.

3.2.2.3 Troisième module de formation

Un troisième module de formation organisé vers la fin des activités de sensibilisation, de formation et de mise à l’essai des différentes pratiques de bonne protection des stocks de maïs en zone rurale, a permis, en tenant compte de la spécificité du processus de développement participatif de technologies dans le domaine post-récolte d’identifier les considérations méthodologiques d’évaluation socio-économique et le degré de perception et de l’appropriation de la démarche par les différents acteurs impliqués dans le processus.

Plusieurs indicateurs ont été identifiés en vue de l’évaluation des effets socio-économiques des résultats de l’approche. Ainsi le niveau de perte, la durée de conservation, la réduction des dépenses liées à l’achat de maïs et la plus-value générée par l’adoption de la nouvelle technologie apparaissent comme des indicateurs pertinents. En ce qui concerne l’effet genre, l’implication des différentes composantes du ménage (chef de ménage, les femmes et les enfants) dans les travaux supplémentaires liés à l’adoption de la nouvelle technologie de stockage et la répartition de la plus value générée doivent être prises en compte dans l’évaluation des résultats.

D’autres indicateurs tels que la réduction de l’intoxication, la différentiation sociale etc... n’ont pas pu être pris en compte malgré leur pertinence du fait de la difficulté à

Page 26: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

collecter les informations les concernant. Il faut donc mettre en place un système de suivi permanent qui collecte les informations permettant d’apprécier les différents indicateurs jugés pertinents. Il est alors recommandé que les évaluateurs potentiels d’une démarche participative de développement de technologies doivent appréhender la pertinence des indicateurs d’évaluation et tenir compte de la sensibilité des paysans vis-à-vis des problèmes de stockage et de gestion des stocks.

Page 27: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

4. Résultats et acquis

4.1 Zone Mono

La synthèse des résultats issus des activités de sensibilisation, de formation et d’expérimentation a permis d’apprécier un certain nombre de facteurs qui inf luencent le comportement du produit en stockage. La bonne pratique des différentes composantes de la chaîne de stockage n’implique pas nécessairement l’utilisation des produits chimiques. Les diverses pratiques testées ont révélé des habitudes au niveau des différents groupes cibles. Ainsi les femmes productrices semblent ne pas péférer l’utilisation des produits chimiques sur les stocks destinés à la consommation familiale. le mélange Deltaméthrine + Pirimiphos méthyl en formulation CE peut d’une manière efficace remplacé les "insecticides coton" pour le traitement des stocks de long terme et enfin certains groupes cibles ont choisi de continuer avec les pratiques endogènes comme l’utilisation des plantes naturelles comme les feuilles et les graines de neem, la cendre ou le sel de cuisine pour le traitement des épis non despathés. Dans tous les cas, le suivi périodique des stocks permet au paysan de prendre une décision de destockage basée sur un seuil d’attaque qu’il apprécie lui même.

Les différents acquis ont permis d’élaborer des alternatives de protection intégrée du maïs en stockage axées sur les types de stocks dans la zone à pluviométrie bimodale que constitue le site du Mono. Elles peuvent être adaptées à d’autres zones de conditions similaires où le maïs est stocké majoritairement par les paysans sous forme d’épis non despathés. Ces alternatives (Fig. 4) incarnent les préoccupations réelles des paysans et se décomposent comme suit:

Stocks de subsistance ou de consommation dont la technologie de protection contre le Grand Capucin et autres insectes associés identifiée et mise en exécution de façon satisfaisante avec les paysans a abouti à deux approches:

o Approche intégrée sous-tendue par l’utilisation des produits locaux naturels de protection,

o Approche intégrée faisant abstraction de l’utilisation des produits de protection quels qu’ils soient.

Stocks de vente combinant la forme épis non despathés et l’application du mélange Deltaméthrine + Pirimiphos méthyl en formulation CE. Par suivi régulier du stock, le producteur avec un seuil d’attaque des épis, apprécie lui même l’opportunité du déstockage. Il s’offre à lui selon la loi du marché la possibilité de procéder après égrenage à la vente du maïs grain ou d’appliquer un produit chimique en formulation poudre et prolonger ainsi la durée de stockage jusqu’à la période propice de vente où les prix sont plus rémunérateurs.

Stocks de vente dont la stratégie de stockage repose sur le passage de la forme épis non despathés à la forme grain avec une économie dans

Page 28: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

l’utilisation des insecticides synthétiques. Dans une première phase le maïs en épis non despathés est stocké et conservé sans apport de produits chimiques synthétiques mais avec ou sans application de produits locaux naturels. Un suivi régulier du stock permet au paysan d’apprécier le seuil d’attaque le conduisant à une décision de déstockage. Le maïs est alors égrené, nettoyé et traité aux produits chimiques en formulation poudre. Il peut être alors conservé jusqu’à l’opportunité d’une occasion de vente plus intéressante.

Fig. 4: Alternatives de protection du maïs en zone rurale au Sud du Bénin

Page 29: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

4.2 Zone Borgou

Les résultats des activités d’expérimentation renforcés par les sensibilisations et les formations ont permis dans la zone nord caractérisée par un climat unimodal de formuler et de valider avec les paysans des alternatives qui prennent en compte les différentes formes de stockage. Suivant les trois formes de stockage les différentes alternatives se présentent comme suit:

Protection du maïs en épis non despathés: la récolte est stockée avec application de produits naturels locaux sous forme liquide (décoction des feuilles et des graines du neem, décoction des feuilles et des écorces du caïlcédrat Khaya senegalensis). Lorsque les opérations de suivi périodiques amènent à la décision de déstockage suite à un seuil d’attaque approuvé et accepté par le paysan, les épis sont alors despathés, égrenés et les grains sont vannés et traités par un produit chimique en poudre et conservés dans des structures adéquates.

Stratégie de protection du maïs en épis despathés: les épis sont traités aux produits locaux en poudre par exemple écorce de caïlcédrat (Khaya senegalensis) séchée et pilée ou aux produits chimiques en formulation poudre. Le suivi périodique du stock conduit selon l’appréciation du degré des attaques à la décision de déstockage.

Protection du maïs stocké sous forme égrenée: les grains bien séchés et vannés sont traités aux produits chimiques en formulation poudre avant d’être stockés dans des structures adéquates.

Ces trois alternatives présentées à la Figure (5) intègrent les aspirations des paysans de la zone nord où les activités de récolte de la culture de coton entrent en interférence avec celles du maïs.

Page 30: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

Fig. 5: Alternatives de protection du maïs en zone rurale au Nord du Bénin

4.3 Synthèse des acquis

Globalement, l’approche participative de développement de technologie mise en œuvre pour contrer les attaques du Grand Capucin du maïs et autres insectes associés dans les structures de stockage en milieu rural a permis:

De prolonger la durée de conservation du maïs chez le paysan favorisant ainsi la disponibilité des grains pour l’autoconsommation et ou pour la vente de produit de meilleur qualité selon les opportunités.

De minimiser l’attaque des épis depuis le champ par les insectes, les oiseaux

Page 31: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

et les rongeurs.

De réduire les pertes générées par les récoltes tardives, cependant que cette notion de récolte à bonne date mérite d’être mieux intégrée aux récoltes d’autres cultures, surtout celles du coton dans le nord du pays.

D’introduire le concept de suivi régulier des stocks afin de déceler la période convenable de déstockage pour le changement de forme de conservation permettant une réduction des pertes.

De permettre l’abandon progressif de l’utilisation des insecticides prohibés pour le traitement des denrées stockées et de rationaliser l’application des produits insecticides.

l’inspection régulière des stocks.

De réduire les risques d’intoxication par les produits prohibés et les effets négatifs sur l’environnement.

l’inspection régulière des stocks.

D’avoir un impact positif sur la vie des membres du ménage.

L’utilisation de produits chimiques synthétiques de protection du maïs stocké est à éviter dans la mesure du possible et doit être strictement limitée aux cas ou un tel traitement se justifie pleinement.

Page 32: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

5. Evaluation de l’impact des résultats sur le stockage et la conservation du maïs après récolte en zone rurale

Le chapitre suivant présente une première évaluation de l’impact des résultats de développement participatif de technologies sur le système de stockage, de conservation et de gestion du maïs après récolte au niveau de trois groupes de paysans dans les deux zones d’action du projet.

Le premier groupe est constitué de paysans pratiquant avec l’équipe PTD sur le terrain des méthodes et mesures élaborées et adoptées, d’où leur désignation "Paysans PTD-Expérimentateurs".

Le second groupe de paysans est également assisté par la même équipe de terrain dans la conduite des mesures post-récolte, mais ce groupe ne pratique pas d’expérimentations avec ladite équipe, d’où la dénomination "Paysans PTD Non-Expérimentateurs".

Enfin, le dernier groupe représente les paysans n’ayant aucun suivi direct de l’équipe PTD mais ils sont situés dans les zones couvertes par les émissions radio.

Toutes les données mentionnées dans ce chapitre sont issues des estimations des paysans qui sont soumis individuellement à un questionnaire élaboré à cet effet. Au total, cent vingt (120) paysans furent consultés pour cette enquête d’évaluation, soit soixante (60) dans chaque département à raison de vingt (20) par groupe de paysans.

5.1 Estimation des pertes

Les niveaux de pertes causées au maïs par les ravageurs sont estimés par les paysans eux-mêmes sur toute la durée du stockage à savoir 8 à 12 mois après la récolte. Les pertes s’expriment par la portion du maïs fortement attaquée par les ravageurs et rendue impropre pour la consommation et la vente.

Fig. 6: Comparaison des estimations faites par les différents groupes de paysans sur les pertes (%) causées aux stocks de maïs au cours de la saison

avant les activités PTD et la saison 1996/97 dans le département du Mono.

Page 33: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

Comme le montre la figure 6, les estimations concernant les pertes causées par les ravageurs se situent, au niveau des trois groupes de paysans, aux environs des 30% (28,33-33,45%) (soit 30 Kg sur 100 Kg de maïs) avant le début des travaux PTD, c’est à dire il y a environ 3 ans. Mais actuellement, lorsque les Paysans-PTD (Expérimentateurs et Non-Expérimentateurs) ne déclarent que des pertes presque négligeables de l’ordre de 2 à 3%, les estimations de ces chiffres chez les Paysans Non-PTD demeurent presque inchangées, à savoir en moyenne 28,45% il y a environ 3 ans contre 30,3 % pendant la saison 1996/97 comme le montre le Tab. 3a.

Tab. 3: Valeurs moyennes des estimations des pertes des différents groupes de paysans avant le début des activités PTD et la saison 1996/97.

3a) Département du Mono Paysans PTD-

Expérimentateurs

Paysans PTD-Non-Expérimentateurs

Paysans Non-PTD

avant actuel avant actuel avant actuel

Pertes (%) 33,45 2,14 28.33 3,2 28,45 30,3

Ecart Type 4,94 0,60 4,17 1,39 4,56 4,90

Min. 10 1 1 0 2 3

Max. 90 10 55 25 70 90

Département du Borgou

Les estimations des Paysans-PTD dans le Borgou permettent de constater les mêmes tendances de réduction considérable des pertes avec l’appui de l’équipe du projet PTD au cours des deux dernières années de suivi. Bien que ces pertes soient légèrement inférieures par rapport à ceux du Mono, les Paysans-PTD du Nord-Bénin déclarent également n’avoir enregistré pendant la saison de stockage 1996/97 que des pertes presque négligeables comme le note la figure 7. Ainsi, avant les activités du projet PTD, les Paysans-PTD estimaient les pertes en moyenne entre 23,25 et 29,5%, tandis que ces chiffres ne s’élèvent actuellement que de 1 à 2,5% pour toute la durée de stockage du maïs. Quant aux Paysans Non-PTD, ils estiment également avoir enregistré une nette amélioration de la situation, ce qui explique le niveau faible de perte d’environ 10,8% en 1996/97 contre 27,1% il y a trois ans (Tab. 3.b).

Page 34: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

Fig. 7: Comparaison des estimations faites par les différents groupes de paysans sur les pertes (%) causées aux stocks de maïs au cours de la saison avant les activités

PTD et la saison 1996/97 dans le département du Borgou

3b) Département du Borgou Paysans PTD-

Expérimentateurs

Paysans PTD-Non-

Expérimentateurs

Paysans Non-PTD

avant actuel avant actuel avant actuel

Pertes (%) 29,5 1 23,25 2,5 27,1 10,8

Ecart Type 5,04 0,0 3,92 0,97 4,28 4,79

Min. 1 1 1 1 1 1

Max. 75 1 50 20 60 90

Les estimations des pertes par les paysans, surtout pour la période avant le début des activités PTD il y a environ 3 ans sont similaires aux chiffres que d’autres chercheurs font référence lors des attaques de P. truncatus. Ainsi, PANTENUIS (1987) mentionne des pertes sur les stocks de maïs allant à 30,2% après une période de 6 mois dues aux attaques du Grand Capucin du Maïs dans la région maritime du Togo alors que ces pertes n’étaient que de 7,1% en l’absence de ce ravageur. ALBERT (1992) fait également mention de niveau de pertes allant à 30,8% après 8 mois de stockage lors d’une infestation élevée de P. truncatus au sud du Togo. Lors de leurs essais sur l’effet du triage des épis de maïs sur les attaques de P. truncatus au sud-ouest du Bénin, BORGEMEISTER et al. (1994) font état des chiffres de pertes causées au maïs non trié allant de 20 à 40% après 6 à 8 mois de stockage. De ce fait les chiffres moyens de 30% de pertes estimés par les paysans avant le début des activités PTD se situent dans la marge de ceux exprimés par les résultats des travaux cités ci-dessus.

Par contre les chiffres actuels sur les pertes estimés à 30,3% par les Paysans Non-PTD dans le département du Mono peuvent être considérés comme un peu surestimés. L’équipe PTD à Houédogli, un village de Klouékanmè-Toviklin révèle des valeurs maximum de pertes de 20,25% dans des greniers sans aucun traitement après environ 6 mois de stockage. D’autres résultats sur les pertes enregistrées à Dogbo, une autre localité de ce département, ne donnent que des chiffres de 8,14% après 8 mois de stockage.

Les pertes de 20,25% enregistrées après six (6) mois de stockage étaient dues à une infestation de P. truncatus, S. zeamais et d’autres ravageurs secondaires. Ainsi le nombre de P. truncatus s’élevait à environ 2 par épi tandis qu’on notait près de 15 individus de S. zeamais par épi. Par contre à Dogbo où le pertes n’étaient que de 8,14% seul S. zeamais était présent. Aucun individu de P. truncatus ne fut détecté dans les greniers inspectés. Cela explique que ces pertes sont en particulier dues à S. zeamais en l’absence de P. truncatus.

En considérant ces deux exemples on peut retenir que la valeur moyenne de 30,3% de pertes estimée par les Paysans Non-PTD est un peu surestimée mais que cette valeur peut être bien atteinte lorsque le stock de maïs est attaqué par le complexe S. zeamais et P. truncatus.

Page 35: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

5.2 Gains en maïs

Le calcul des gains en maïs est fait par la soustraction des valeurs des pertes estimées par les paysans au cours de la saison avant le début des activités PTD et la saison 1996/97.

Mono

Les gains ainsi déduits des données sur les pertes laissent conclure, comme le montre la figure 8, que les Paysans-PTD dans le département du Mono arrivent à gagner des quantités de maïs entre 25 et 30 kg sur chaque 100 kg de maïs, tandis que chez les Paysans Non-PTD on note une légère détérioration de la situation. Bien que cette différence concernant les pertes entre les deux périodes ne soit pas très notable chez ce dernier groupe de paysans (soit un manquant actuel d’environ 2 Kg sur 100 Kg), elle souligne cependant un écart considérable par rapport aux groupes de Paysans-PTD.

Fig. 8: Comparaison des gains en maïs des différents groupes de paysans au cours de la saison avant les activités PTD et la saison 1996/97 dans le département du

Mono.

Mais, en considérant les résultats des calculs de pertes effectués par l’équipe PTD pour la saison 1996/97 les Paysans Non-PTD accusent actuellement un gain en maïs de 8 Kg environ sur 100 Kg, car les chiffres sur ces pertes s’élèvent à 20,25% contre 28,45% il y a trois (3) ans.

Borgou

Comme laissent constater les estimations sur les pertes, les Paysans-PTD mentionnent comme leurs homologues du Mono des gains en maïs allant environ à 30 Kg sur 100 Kg à cause de la réduction des attaques par les ravageurs des stocks. Les Paysans non suivis par l’équipe PTD accusent également une amélioration de leur situation, leurs gains ne dépassent pas cependant en moyenne 17 Kg sur 100 Kg de maïs (Fig. 9).

Page 36: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

Fig. 9: Comparaison des gains en maïs des différents groupes de paysans au cours de la saison avant les activités PTD et la saison 1996/97 dans le département du

Borgou.

D’une manière générale, l’amélioration de la situation chez les Paysans-PTD dans le Mono ainsi que dans le Borgou, qui se manifeste par la réduction notable des pertes causées par les attaques des ravageurs tout au long de la période de stockage du maïs, est principalement due à l’application de certaines mesures de base pour une bonne protection du maïs, à savoir: la récolte du maïs en temps opportun, le triage des épis, l’hygiène des greniers, mais également le traitement des stocks de maïs à l’aide des produits recommandés et appropriés.

Bien que la plupart des mesures de base ci-dessus citées ne nécessitent que des efforts physiques supplémentaires tels que le triage minutieux des épis avant leur mise en stock, le traitement des stocks quant à lui peut entraîner un apport monétaire pouvant diminuer ou même compromettre économiquement les gains en maïs.

5.3 Traitement des stocks de maïs

Parmi toutes les mesures de protection ci-dessus adoptées par les Paysans-PTD, le traitement des stocks de maïs présente non seulement un problème délicat de part sa nature, mais c’est également une mesure qui est très souvent accompagnée de dépenses pour l’acquisition des produits de conservation.

5.3.1 Nature des traitements

Mono

Le Tableau 4 montre la nature du traitement des stocks de maïs par les différents groupes de paysans dans le département du Mono. Avant le début des activités PTD, 80% des Paysans-Expérimentateurs et jusqu’à 95% des Paysans Non-PTD n’utilisent que des insecticides destinés au traitement du coton afin de protéger le maïs contre les ravageurs des stocks. Ces insecticides, communément appelés "insecticides coton", sont utilisés à différentes doses et parfois en mélange avec d’autres produits locaux, telles que les feuilles de neem (Azadirachta indica Juss (Meliaceae)) ou de la cendre de bois.

Page 37: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

Tab. 4: Pourcentage des différents groupes de paysans dans le Mono portant sur la nature du traitement du maïs (produits de traitement utilisés) avant le début du projet PTD et actuellement

(1996/97). Les chiffres entre parenthèses indiquent le nombre total sur 20 paysans. N=60 paysans. Paysans PTD-

Expérimentateurs

Paysans PTD-Non-Expérimentateurs

Paysans Non-PTD

avant actuel avant actuel avant actuel

Pyrimiphos-méthyl+ Deltaméthrine (CE)

0 80%(16) 0 45% (9) 0 0

Feuilles de neem 0 5%(1) 25% (5) 15% (3) 0 0

Sel de cuisine 0 15%(3) 0 20% (4) 0 0

Cendre de bois 0 0 5% (1) 0 0 0

Déchet de pile de torche

10% (2) 0 0 0 0 0

Insecticides coton 85% (17) 0 55% (11) 15% (3) 95% (19)

95% (19)

Néant (sans traitement)

5% (1) 0 15% (3) 5% (1) 5% (1) 5% (1)

Deux (2) ans après les activités du projet, lorsque encore 95% des Paysans Non-PTD continuent avec l’utilisation des "insecticides coton", près de 80% des Paysans PTD-Expérimentateurs utilisent déjà les insecticides chimiques recommandés pour le traitement des épis de maïs en spathe, à savoir le mélange "Pyrimiphos-méthyl" et "Deltaméthrine" en CE. Dans ce groupe de paysans l’emploi des "insecticides coton" est réduit actuellement à 0%. Quant aux Paysans PTD-Non-Expérimentateurs l’emploi des "insecticides coton" a également connu une régression. Mais jusqu’à présent 15% de ces paysans continuent avec l’utilisation de ces produits destinés normalement au traitement du coton. Le traitement avec le mélange "Pyrimiphos-méthyl" et "Deltaméthrine" en CE est cependant pratiqué par 45% de ces paysans. Il faut aussi souligner que près de 35% de ces paysans suivis par le projet PTD utilisent des produits locaux, tels que le sel de cuisine ou de la cendre de bois pour la conservation du maïs.

Borgou

D’après les renseignements recueillis auprès des paysans dans cette région du Nord du Bénin, le maïs ne connaissait pas d’attaques notables avant l’avènement de P. truncatus et ne nécessitait pas un traitement particulier. C’est ainsi qu’environ 85% des paysans touchés par cette enquête affirmèrent n’avoir pas l’habitude de traiter leur maïs, même avant le début des activités du projet PTD. Quelques paysans, dont le maïs fut sérieusement attaqué, surtout par l’introduction de P. truncatus, affirment cependant avoir fait recours à des produits locaux, telle que la cendre de bois, l’écorce de caïlcédrat ou des herbes indigènes, destinées couramment contre les bruches pour la conservation du niébé.

Par contre lors de la saison de stockage 1996/97, 95% des Paysans PTD-Expérimentateurs et 65% des paysans suivis par le projet utilisaient déjà "le Sofagrain", un insecticide binaire constitué de "Pyrimiphos-méthyl" et "Deltaméthrine" mais sous forme de poudre qui est recommandé pour lutter contre Sitophilus sp. et P. truncatus lorsque le maïs est stocké sous forme d’épis despathé ou égrené. Même

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chez les Paysans Non-PTD, 40% affirment avoir traité leur maïs avec cet insecticide pour sa conservation. Les produits locaux, telle que la cendre ou l’écorce de caïlcédrat et les herbes locales restent utilisés seulement par quelques paysans, dont les stocks de maïs n’ont jusque là pas été sérieusement attaqués par des ravageurs tel que P. truncatus. Néanmoins lorsque tous les Paysans PTD-Expérimentateurs traitent actuellement leur maïs, 20% des Paysans Non-Expérimentateurs et jusqu’à 45% des Paysans Non-PTD ne font usage d’aucun produit pour conserver leur maïs.

Tab. 5: Pourcentage des différents groupes de paysans dans le Borgou portant sur la nature du traitement du maïs (produits de traitement utilisés) avant le début du projet PTD et actuellement

(1996/97). Les chiffres entre parenthèses indiquent le nombre total sur 20 paysans. N=60 paysans. Paysans PTD-

Expérimentateurs

Paysans PTD-Non-Expérimentateurs

Paysans Non-PTD

avant actuel avant actuel avant actuel

Pyrimiphos-méthyl+ Deltaméthrine (Sofagrain)

0 95% (19) 0 65% (13) 0 40% (8)

Ecorce de caïlcédrat

0 5% (1) 5% (1) 5% (1) 0 5% (1)

Herbes locales "Bourabassou"

5% (1) 0 15% (3) 5% (1) 15% (3) 10% (2)

Cendre de bois 0 0 0 5% (1) 0 0

Insecticides coton 10% (2) 0 0 0 0 0

Néant (sans traitement)

85% (17) 0 75% (15) 20% (4) 85% (17)

45% (9)

5.3.2 Coûts de traitement des stocks de maïs

Mono

La Figure 9 présente les coûts de traitement issus surtout de l’emploi des insecticides chimiques chez les différents groupes de paysans. Ces coûts sont calculés sur la base du traitement d’une tonne de maïs.

Actuellement les Paysans Non-PTD dépensent avec l’utilisation des "insecticides coton" deux fois plus (environ 4500 FCFA pour le traitement d’une tonne de maïs) que les Paysans PTD-Expérimentateurs (environ 1900 FCFA) qui emploient des produits appropriés et recommandés.

Le niveau faible des coûts de traitement chez les Paysans PTD-Non-Expérimentateurs s’explique surtout par l’utilisation des produits locaux, tels que les feuilles de neem, de la cendre de bois et le sel de cuisine. Actuellement 35% de ces paysans utilisent ces produits locaux contre 30% avant le début du projet. A cela s’ajoutent 5% des paysans qui ne traitent pas du tout leur maïs.

Page 39: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

Fig. 10: Comparaison des coûts de traitement des stocks des différents groupes de paysans au cours de la saison avant les activités PTD et la saison 1996/97 dans le

département du Mono

Borgou

Sur les soixante (60) paysans questionnés dans le Borgou, seulement quatre (4) paysans (3 Paysans-Expérimentateurs et 1 Paysan suivi) ont mentionné qu’ils traitaient leur maïs avant le début des activités du projet PTD, ce qui explique les frais de traitement inexistants ou négligeables. Mais actuellement, les Paysans PTD-Expérimentateurs qui effectuent le traitement de leurs stocks de maïs avec le "Sofagrain" dépensent en moyenne environ 1500 FCFA pour une tonne. Ces coûts sont en moyenne de l’ordre de 900 FCFA chez les paysans suivis et seulement environ 570 FCFA chez les Paysans Non-PTD, comme le montre la Figure 11. Il faut noter que les produits chimiques de traitement utilisés par les Paysans Non-PTD dans le Borgou furent exclusivement du "Sofagrain" et ces paysans affirment avoir reçu ces informations chez leurs homologues du projet. Ces coûts de traitement mentionnés par les paysans montrent très bien le problème de non respect des doses recommandées pour l’utilisation des produits chimiques.

Page 40: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

Fig. 11: Comparaison des coûts de traitement des stocks des différents groupes de paysans au cours de la saison avant les activités PTD et la saison 1996/97 dans le

département du Borgou.

5.4 Estimation de la Plus-value

En ce qui concerne l’estimation de la Plus-value, c’est à dire les gains des différents groupes de paysans issus de l’adoption des mesures de base de conservation élaborées par l’équipe PTD en concert avec lesdits groupes cibles, des paramètres tels que les coûts occasionnés par le traitement du maïs, le prolongement de la durée des stocks, dû à la réduction des attaques des ravageurs ainsi que l’achat et/ou la vente du maïs avant les prochaines récoltes, furent examinés. Pour tous les calculs des données, les valeurs des paramètres estimées par les paysans au cours de la saison avant le début des activités PTD furent confrontées avec celles de la saison 1996/97.

Alors que la durée des stocks et l’achat et/ou la vente du maïs sont liés à d’autres données comme par exemple la quantité de maïs récolté ainsi que des événements socio-culturels, tels que les cérémonies familiales et autres contraintes financières, les coûts du traitement constituent cependant un paramètre réel qui est en relation directe avec la réduction des pertes en maïs et par conséquent des gains qui en sont déduits. Les Tab. 6a, b et c présentent respectivement dans le Mono et le Borgou les gains, les coûts du traitement et par déduction, les valeurs de la Plus-value chez les différents groupes de paysans. Toutes les données sont calculées pour une tonne de maïs à raison de 100 FCFA pour un kilogramme de maïs. Comme les gains, les valeurs pour les coûts de traitement mentionnées constituent la différence entre la saison avant le début des activités du projet PTD et la saison 1996/97.

Comme le montre le Tableau 6a, l’utilisation des "insecticides coton" par les paysans ne s’est pas montrée seulement moins efficace pour la réduction des pertes, mais elle engendre également des coûts encore plus élevés que le traitement avec le mélange "Pyrimiphos-méthyl" et "Deltaméthrine" et autres produits locaux. Ainsi, les Paysans PTD du Mono dépensent actuellement moins d’argent qu’avant pour traiter leurs stocks de maïs. Ce "gain" sur les coûts de traitement s’élève à environ 970 FCFA (2880,12 FCFA avant contre 1909,97 FCFA en 1996/97) chez les Paysans Expérimentateurs et dépasse même 1000 FCFA (1989,58 FCFA avant contre 931,07 FCFA) chez les paysans suivis. D’après les estimations des Paysans Non-PTD eux-mêmes ils notent des coûts encore plus élevés qu’avant, ce qui a pour cause principale l’augmentation de la quantité "d’insecticide coton" utilisé (Tab. 6a). En considérant que la valeur moyenne des pertes actuelles estimées à 30,3% par les paysans eux-mêmes est nettement surestimée et en prenant le niveau de pertes actuelles de 20,25% issues des calculs de l’équipe PTD en place on aboutit également à une amélioration de la situation des paysans non suivis par le projet. Ainsi ces paysans réalisent eux aussi des gains monétaires d’environ 820 FCFA sur une tonne de maïs et une Plus-value de 302,95 FCFA après déduction des coûts de traitement.

Tab. 6a: Estimation de la Plus-value basée sur les gains monétaires et la différence sur les coûts du traitement pour une tonne de maïs chez les différents groupes de paysans dans le département du Mono. (*Calculs basés sur 30,3% de pertes actuelles estimées par les Paysans Non-PTD).

Page 41: Développement participatif de Technologies Post-Récolte au Bénin

gain en maïs (kg/tonne)

gain monétaire

(FCFA/tonne)

coût de traitement

(FCFA/tonne)

Plus-value (FCFA/tonne)

Paysans PTD-Expérimentateurs

+313,1 +31310 +970,15 +32280,15

Paysans PTD-Non-Expérimentateurs

+251,3 +25130 +1058,51 +26188,51

Paysans Non-PTD* -18,5 -1850 -517,05 -2367,05

En tenant compte de tous ces diverses différences entre la période avant et après les activités du projet PTD les Paysans Expérimentateurs parviennent actuellement à réaliser globalement sur une tonne de maïs une Plus-value d’environ 32280 FCFA et les paysans suivis 26188 FCFA et cela après avoir correctement traité leur maïs. Leurs homologues non suivis mentionnent des surplus de dépenses de 2367 FCFA selon leurs propres estimations mais un bénéfice de 302,95 FCFA après la correction du niveau des pertes calculées par l’équipe PTD (Tab. 6c).

Tab. 6b: Estimation de la Plus-value basée sur les gains monétaires et la différence sur les coûts du traitement pour une tonne de maïs chez les différents groupes de paysans dans le département du Mono. (* Calculs basés sur le niveau actuel de pertes de 20.25% calculés par l’équipe PTD). gain en maïs

(kg/tonne) gain

monétaire (FCFA/tonne)

coût de traitement

(FCFA/tonne)

Plus-value (FCFA/tonne)

Paysans PTD-Expérimentateurs

+313,1 +31310 +970,15 +32280,15

Paysans PTD-Non-Expérimentateurs

+251,3 +25130 +1058,51 +26188,51

Paysans Non-PTD* +8,2 +820 -517,05 +302,95

Ces valeurs des Plus-values estimées dans le département du Mono expriment d’une manière globale la situation monétaire des différents groupes de paysans avant et après le début du projet PTD. Il en sera de même pour le cas du département du Borgou (Tab. 6c). Les valeurs de Plus-values ainsi estimées incluent les gains dus non seulement à l’adoption des mesures PTD mais également à d’autres activités, telles que la lutte biologique, qui d’une manière générale contribue à la réduction de la pression parasitaire particulièrement de P. truncatus.

Dans le Borgou, étant donné que les paysans ne traitaient pas leur maïs, car ne connaissant pas de pertes surtout dus à P. truncatus au cours du stockage, l’adoption du traitement avec les produits de conservation engendre actuellement des dépenses réelles pour ces paysans. C’est ainsi que les Paysans Expérimentateurs dépensent actuellement 1529,23 FCFA (contre 114,98 FCFA avant) et les paysans suivis 903,96 FCFA (contre 4,17 FCFA avant) soit respectivement des dépenses nettes de 1414,25 FCFA et 899,79 FCFA pour le traitement d’une tonne de maïs comme l’indique le Tableau 6c.

Quelques paysans non suivis déclarent avoir reçu des paysans travaillant avec le projet des informations sur les mesures de conservation du maïs et dépensent actuellement également près de 571,60 FCFA pour l’achat des produits de traitement

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à savoir le "Sofagrain". Ces derniers ne mentionnent aucun frais de traitement avant le début des activités du projet PTD il y a trois (3) ans.

Malgré ces dépenses supplémentaires investies pour la bonne protection du maïs, les Paysans Expérimentateurs réalisent une Plus-value d’environ 27085 FCFA et les paysans suivis 19850 FCFA sur une tonne. Dans cette région du nord du Bénin, même les paysans non suivis directe-ment par le projet accusent des Plus-values s’élevant en moyenne à 15788 FCFA sur une tonne de maïs.

Tab. 6c: Estimation de la Plus-value basée sur les gains monétaires et la différence sur les coûts du traitement pour une tonne de maïs chez les différents groupes de paysans dans le département du Borgou.

gain en maïs (kg/tonne)

gain monétaire

(FCFA/tonne)

coût de traitement

(FCFA/tonne)

Plus-value (FCFA/tonne)

Paysans PTD-Expérimentateurs

+285 +28500 -1414,25 +27085,75

Paysans PTD-Non-Expérimentateurs

+207,5 +20750 -899,79 +19850,21

Paysans Non-PTD +163,6 +16360 -571,60 +15788,4

La base principale pour tous les calculs précédents de la Plus-value fut la comparaison des chiffres estimés par les différents groupes de paysans avant et après le début des activités du projet PTD. Ainsi, les valeurs de la Plus-value donnent l’impression de n’être générées que par la simple adoption des mesures PTD. En prenant les Paysans Non-PTD comme témoins, on peut cependant noter une amélioration générale de la situation des pertes surtout lorsqu’on considère la correction des estimations faites par les Paysans Non-PTD du Mono sur le niveau des pertes actuelles (20,25 au lieu de 30,3%). Dans le département du Borgou les pertes actuelles s’élèvent à 10,8% contre 27,1% il y a trois (3) ans.

Plus-value réelle générée par les activités PTD

Pour avoir une perception réelle de l’apport de l’adoption des mesures PTD sur les gains des Paysans PTD et partant des valeurs des Plus-values qui en sont générées les niveaux de pertes actuelles des Paysans Non-PTD sont considérés comme des témoins. Cela veut dire que les Paysans-PTD mentionneraient également les mêmes niveaux de pertes s’ils n’adoptaient pas les mesures de base de protection du projet.

Ainsi, les Tableaux 6d et 6e montrent les gains ainsi que les valeurs des Plus-values des Paysans PTD attribuables à l’adoption des mesures du projet PTD de protection du maïs.

Après déduction des coûts de traitement des gains, les Paysans PTD du département du Mono réalisent ainsi sur une tonne de maïs une Plus-value de l’ordre de 16200 FCFA (16200,03 FCFA pour les Paysans-Expérimentateurs et 16118,93 FCFA pour les Paysans PTD-Non-Expérimentateurs) (Tab. 6d).

Tab. 6d: Calculs de la Plus-value corrigée basés sur les estimations des différents groupes de paysans dans le département du Mono. Les témoins proviennent des calculs de pertes de l’équipe PTD.

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Paysans PTD-Expérimentateurs

Paysans PTD Non- Expérimentateurs.

Paysans Non-PTD

Pertes (%) témoins 20,25 20,25 20,25

Pertes (%) actuels 2,14 3,2 20,25

Gains (maïs) Kg/100 Kg

18,11 17,05 --

Gains (FCFA/tonne) 18110 17050 --

Coûts traitement (FCFA/tonne)

1909,97 931,07 --

Plus-Value (FCFA/tonne)

16200,03 16118,93 --

Quant à leurs homologues du Borgou la Plus-value est de 8270,77 FCFA pour les Paysans Expérimentateurs et de 7396,04 FCFA pour les paysans qui sont seulement suivis par le projet comme le montre le Tableau 6e.

Tab. 6e: Calculs de la Plus-value basés sur les estimations des différents groupes de paysans dans le département du Borgou. Les témoins sont des estimations des paysans.

Paysans PTD-Expérimentateurs

Paysans PTD Non-Expérimentateurs.

Paysans Non-PTD

Pertes (%) témoins 10,8 10,8 10,8

Pertes (%) actuelles 1 2,5 10,8

Gains (maïs) Kg/100 Kg

9,8 8,3 --

Gains (FCFA/tonne) 9800 8300 --

Coûts traitement (FCFA/tonne)

1529,23 903,96 --

Plus-Value (FCFA/tonne)

8270,77 7396,04 --

5.5 Durée de stockage

La durée du stockage dépend en particulier du volume de la récolte et des contraintes, telles que les besoins financiers et les cérémonies familiales. Mais depuis l’avènement du Grand Capucin de maïs, les attaques de ce dernier et d’autres ravageurs associés ou tout simplement les craintes d’attaques peuvent également influencer le processus de déstockage.

Mono

Dans le Mono par exemple, bien que la durée de stockage à travers les différents groupes de paysans ne soit pas rigoureusement homogène même avant le début des activités du projet, on peut cependant constater sur la Figure 12 que les paysans qui sont suivis par le projet parviennent à prolonger actuellement la durée de stockage de 2 à 2,5 mois, tandis que leurs homologues sans suivi ne dénotent presque pas de différence notable entre les deux périodes.

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Fig. 12: Durée de stockage du maïs chez les différents groupes de paysans avant le début du projet PTD et actuellement dans le département du Mono

Borgou

Dans le Borgou, ce prolongement de la durée de stockage atteint également un peu moins de 3 mois chez les Paysans Expérimentateurs, ce qui est assez important. Mais dans cette région du Bénin, la faible pression parasitaire pendant ces dernières années de même que l’assistance indirecte du projet PTD à ces paysans à travers leurs homologues qui sont suivis, font que la durée de stockage chez ces Paysans Non-PTD s’est également assez prolongée de presque 2,5 mois. Beaucoup de ces paysans affirment que c’est surtout la diminution des craintes d’attaques des ravageurs, due à la faible pression parasitaire et les conseils de leurs homologues du projet, qui les motivent maintenant à ne pas vite déstocker, bien qu’il existe toujours des foyers isolés d’infestation souvent très sévère des greniers par le Grand Capucin du maïs dans cette région.

Fig. 13: Durée de stockage du maïs chez les différents groupes de paysans avant le début du projet PTD et actuellement dans le département du Borgou

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5.6 Achat et vente de maïs

5.6.1 Achat de maïs

L’achat du maïs par les paysans au cours de l’année est certainement lié dans beaucoup de cas à l’insuffisance du volume de la récolte pour assurer l’autosuffisance alimentaire et autres besoins familiaux. Au cours d’attaques sérieuses par les ravageurs des stocks, bon nombre de paysans se voient contraints, malgré des récoltes abondantes à acheter du maïs pour combler les pertes perpétrées par ces ravageurs.

L’année avant le début des activités du projet PTD, les paysans du Mono affirment avoir acheté en moyenne entre 75 Kg et 120 Kg de maïs pour leur propre consommation, comme l’indique la Figure 14. Actuellement, c’est à dire trois ans après le début du projet PTD, lorsque l’achat du maïs chez les Paysans-Expérimentateurs s’avère presque négligeable (3,7 Kg contre 75 Kg avant) et que les paysans suivis par le projet n’achètent que 56,75 Kg (contre 120,3 Kg avant), les paysans Non-PTD achètent 93,5 Kg (contre 78 Kg avant).

Fig. 14: Achat de maïs (Kg) par les différents groupes de paysans avant le début du projet PTD et actuellement dans le département du Mono.

Dans le Borgou, bien que tous les groupes de paysans affirmèrent avoir également acheté du maïs il y a trois ans, les quantités achetées sont nettement inférieures à celles de leurs homologues du Mono (Fig. 15). Ces quantités variaient en moyenne entre 15 Kg et 55 Kg. Actuellement, seuls les paysans non suivis confirmèrent avoir encore acheté du maïs au cours de la saison 1996/97, bien que ce volume n’était que de 15 Kg (contre 30 Kg avant).

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Fig. 15: Achat de maïs (Kg) par les différents groupes de paysans avant et après le début du projet PTD dans le département du Borgou

La réduction de l’achat du maïs, surtout lorsqu’elle a pour cause la bonne conservation de la quantité récoltée, constitue pour les paysans des gains indirects.

Ainsi, cette réduction de l’achat du maïs témoigne une fois de plus l’impact de la diminution des dégâts. En prenant toujours 100 FCFA pour un kilogramme de maïs, les Paysans-Expérimentateurs du Mono accusent une réduction des dépenses d’environ 7130 FCFA, les paysans suivis 6355 FCFA, car ils achètent respectivement en moyenne 71,3 Kg et 63,55 Kg de maïs de moins qu’avant le début du projet. Par contre les paysans non suivis achètent actuellement environ 15,5 Kg de plus qu’il y a trois (3) ans, d’où un supplément de dépenses actuelles de 1550 FCFA.

Contrairement à leurs homologues du Mono, même les paysans non suivis par le projet dans le Borgou achètent actuellement moins de maïs qu’avant. Ce "gain indirect" s’élève à environ 1500 FCFA pour ce groupe de paysans tandis qu’il est de l’ordre de 5500 FCFA pour les Paysans PTD Non-Expérimentateurs. Il est seulement de 1500 FCFA pour les Paysans PTD-Expérimentateurs.

5.6.2 Vente de maïs

Les Figures 16 et 17 donnent respectivement une impression des quantités de maïs vendues par les différents groupes de paysans dans le Mono et le Borgou.

Etant donné que les quantités de maïs vendues constituent des fractions comprises dans les gains en maïs qui furent déjà estimés plus haut, les recettes issues de ces ventes sont alors déjà inclues dans les valeurs de la Plus-value calculées .

En considérant les quantités de maïs vendues par les paysans dans le Borgou avant et actuellement, on peut constater que ces paysans ne choisissaient de vendre leur maïs qu’en cas d’attaque des ravageurs. D’autres vendaient simplement par craintes d’attaques. Etant donné que dans cette région du Nord du Bénin la vente du coton contribue plus largement aux revenus des paysans, cela explique cette régression des quantités de maïs vendu, surtout chez les Paysans PTD malgré les gains actuels

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de maïs. Cela se reflète une fois de plus dans les durées assez courtes de stockage du maïs avant les activités PTD.

Il faut cependant retenir que lorsque bon nombre de paysans non suivis vendent leur maïs parce qu’ils sont souvent obligés de déstocker à cause des attaques des ravageurs, les Paysans-PTD ne se sentent plus soumis à ces sortes de contrainte. La vente de maïs chez les Paysans-PTD est principalement occasionnée par les événements socio-culturels (cérémonies traditionnelles) et autres besoins financiers.

Mono

Fig. 16: Vente de maïs (Kg) par les différents groupes de paysans avant le début du projet PTD et actuellement dans le département du Mono.

Borgou

Fig. 17: Vente de maïs (Kg) par les différents groupes de paysans avant le début du projet PTD et actuellement dans le département du Borgou.

D’une manière générale, la plus grande majorité des paysans dans le Mono, et particulièrement dans le Borgou affirment que leur maïs est principalement destiné à la consommation familiale. Même en temps de bonne récolte, la vente de maïs reste occasionnellement liée à des événe-ments socio-culturels, tels le baptême, le mariage, les cérémonies funéraires, ainsi que des gestes de solidarité, pour lesquels

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le maïs est donné sous forme de "dons". Outre ces contraintes socio-culturelles, les recettes issues de la vente de maïs peuvent être destinées au financement de la main d’oeuvre pour les travaux champêtres et pour l’extension de la superficie des champs par l’acquisition ou la location de nouvelles parcelles. L’achat du bétail avec la Plus-value est également une forme courante surtout chez les paysans du Borgou.

Mais tout cela ne doit pas faire oublier que jusqu’à présent les paysans produisent du maïs tout d’abord pour leur propre autosuffisance alimentaire, comme l’ont souligné plus de 90% d’entre eux. L’obtention de cette autosuffisance alimentaire peut être d’une manière considérée comme une participation au partage de la Plus-value, d’où un bénéfice pour toute la famille paysanne. Les paysans, plus particulièrement ceux qui appliquent actuellement l’ensemble des mesures de base pour mieux conserver le maïs après la récolte, déploient des efforts supplémentaires surtout pour le triage des épis par exemple en associant la main d’oeuvre familiale. Ces paysans affirment que toute la famille profite en conséquence du gain en maïs lorsque l’autosuffisance alimentaire est assurée. Avec les recettes issues de la vente du maïs, d’autres besoins financiers tels que le paiement de la scolarité des enfants ainsi que les frais de santé de toute la famille peuvent être plus ou moins assurés.

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6. Diffusion des acquis

Le développement participatif de technologies post-récolte est un processus aboutissant à de nouveaux contenus de la vulgarisation ou à la validation des acquis de la recherche pour la vulgarisation. Mais la méthode s’applique à une zone géographique limitée. Les résultats ne sont transférables que si les problèmes identifiés lors de l’exploration de la demande en innovations dans les milieux réceptifs sont identiques et conformes aux réalités socio-économiques des zones où les technologies ont été développées. Le rôle de la vulgarisation consistera à créer et à maintenir un cadre pour rendre possible l’échange nécessaire entre les différentes régions afin de garantir une diffusion satisfaisante. De plus, les radios rurales locales constituent un des supports et ont un rôle important à jouer. De même les méthodes de type "Formation des Formateurs" ou "Echanges d’expériences entre paysans ou organisations paysannes" permettent de diffuser les résultats probablement de manière beaucoup plus efficace que les voies classiques de vulgarisation.

Pour développer des compétences de vulgarisation conformément à l’approche décrite ci-dessus, il est préférable de s’appuyer sur l’expérience et le savoir-faire des Organisations Non Gouvernementales au niveau local et utiliser les paysans eux mêmes comme agents de vulgarisation sans négliger l’apport des agents des services étatiques de vulgarisation.

L’approche de développement participatif de technologies de protection intégrée du maïs en zone rurale est une approche, qui dans la localité où elle est mise en œuvre associe les paysans, les chercheurs, les vulgarisateurs, les organisations non gouvernementales et autres acteurs concernés par les problèmes de stockage et de conservation du maïs après récolte. Ainsi il est apparu dans la démarche que tous les bénéficiaires et autres acteurs peuvent stimuler le processus de diffusion des acquis et lui conférer une bonne direction.

Dans le Mono comme le Borgou, suite aux séances de restitution, les paysans ont saisi volontairement l’occasion pour affirmer le rôle de courroie de transmission qu’ils peuvent jouer dans la diffusion des acquis générés par le projet. C’est ainsi qu’apparaît la possibilité de faire diffuser les innovations à partir du rayon local grace aux paysans expérimentateurs vers les paysans des villages avoisinants. Pour étendre la zone de vulagarisation et léguer le contenu technique à d’autres agents de développement sur le terrain, des organisations non gouvernementales et les agents de base des services nationaux de vulgarisation sont mis à contribution pour la diffusion des acquis techniques générés par le processus de développement participatif de technologies.

Les différents instruments utilisés sont:

les visites inter-paysannes

les ateliers de travail regroupant les paysans, les chercheurs et les agents de vulgarisation.

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l’apprentissage de paysan à paysan

les émissions radios qui permettent de couvrir tout le secteur et même les villages des secteurs avoisinants.

Une évalution réalisée dans les deux zones révèle que les agents de vulgarisation représentent la principale source d’information des paysans. La radio rurale lorsqu’elle existe dans la localité semble être la deuxième source importante d‘information

% de paysans obtenant des informations de différentes sources

Localités Nombre de paysans enquêtés

Agents de vulgarisation

Radio Autres

Mono 90 71 68 17

Kandi 50 92 Pas de radio 22

Banikoara 50 92 62 40

La campagne de vulgarisation organisée sur deux campagnes avec l’aide de 30 Paysans vulgarisateurs et de deux ONG au cours de la deuxième campagne a permis de toucher un total de 29 956 paysans et paysannes répartis dans les deux zones d’intervention de la façon suivante:

Zones d’intervention Nombre de paysans vulgaisateurs

Nombre de paysans touchés

Mono 15 20 958

Borgou 15 8998

Total 30 29 956

Le processus de Développement Participatif de Technologies dans le domaine de la protection intégrée du maïs au Bénin est un processus nouveau. Cette approche qui permet aux paysans ensemble avec les chercheurs et vulgarisateurs d’analyser les problèmes, d’identifier les solutions à tester, de mettre en place les expérimentations et de les évaluer afin de trouver les solutions adéquates, adaptées aux conditions du milieu rural a été transférée et adaptée aux conditions locales à Sunyani au Ghana par le projet GTZ (Sedentary Farming System). La réalisation des activités sur le terrain pour le processus appliqué à l’ensemble du système post-récolte, a été confiée à l’ONG CMA (Christian Mothers Association) sous la supervision des responsables du projet.

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7. Aspects Genre

L’analyse du rôle de la femme et de l’homme dans le système post-récolte a permis de dégager que, dans les deux zones (nord et sud) d’intervention du projet, les deux sexes interviennent à tous les niveaux de la chaîne depuis la récolte jusqu’à la consommation en passant par le transport, le stockage, la transformation et la commercialisation. La plus grande implication des femmes du sud par rapport a celles du nord dans certaines opérations tels que la construction des greniers est due au fait que les femmes du sud peuvent être propriétaires des champs de maïs et par conséquent disposent de leur propre grenier ce qui n’est pas le cas dans la plupart des ménages de la zone du septentrion.

Au niveau des deux zones, la transformation est entièrement un domaine réservé aux femmes et une part importante de leur revenu provient de la vente des produits transformés.

La mobilisation des femmes au cours des activités de diagnostics, d’expérimentation et d’évaluation des alternatives de protection intégrée des stocks a été plus ou moins parfaite dans le sud. Au cours des formations et sensibilisations des groupes mixtes peuvent être facilement réunis alors qu’au nord certains tabous sociaux ont conduit à la réalisation des formations et sensibilisations par groupes de femmes exclusivement.

En matière de la protection des stocks les différentes alternatives développées peuvent être appliquées par l’ensemble du groupe cible sans distinction de sexe. Chaque groupe choisit la technologie qui s’adapte et correspond le mieux à sa situation.

L’implication des femmes dans la diffusion des innovations par le canal des paysans vulgarisateurs a été très limitée. Dans le nord il n’a pas été du tout possible de disposer des femmes pour la vulgarisation. La seule femme engagée dans le sud, après une campagne d’activités a finale-ment décliné l’offre. La charge de travail dans le ménage a été la principale cause du retrait mais d’autres facteurs sociaux ont également contribué à cette situation. La mise à disposition d’une râpeuse dans un groupement au sud où les femmes sont très impliquées dans le processus de développement de technologies de protection intégrée du maïs a permis d’alléger la pénibilité des opérations de transformation du manioc en gari et de réduire le temps alloué à cette activité. Ainsi la femme dispose plus de temps pour s’occuper d’autres opérations de la chaîne de stockage tels que le triage.

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8. Conclusions et recommandations

En matière de développement participatif de technologies, la plupart des demandes en innovations exprimées par les paysans ne nécessitent généralement pas de recherche supplémentaire, mais simplement un meilleur accès à l’innovation existante dans les stations de recherche ou dans les services de vulgarisation.

Le développement participatif de technologies de protection du maïs en zone rurale après la récolte est un processus de longue haleine devant s’étendre sur un minimum de deux campagnes de stockage surtout que la démarche est appliquée à un domaine très sensible lié à la sécurité alimentaire de la communauté rurale. Le paysan n’est pas disposé à prendre des risques pouvant compromettre la disponibilité alimentaire jusqu’à la récolte suivante. Il faut alors absolument tenir compte de l’intérêt légitime des paysans pour les avantages immédiats qu’ils peuvent tirer d’une quelconque technologie. De plus la vulgarisation agricole a tenté de valoriser les nouvelles pratiques dites modernes aux dépens des pratiques endogènes. Il en est résulté une perte de confiance et une destruction de quelques pratiques traditionnelles en faveur de certaines mesures telles que l’utilisation des produits insecticides prohibés qui sont ancrées dans l’habitude des paysans.

Le seuil de dégât entraînant le déstockage chez les paysans utilisant ou non des produits chimiques en vue d’un changement de la forme de stockage est un paramètre qui est loin d’être uniforme pour une communauté villageoise car il dépend des considérations économiques et socio-culturelles de chaque individu. La comparaison des différents seuil avec les pertes correspondantes permet de justifier au niveau du paysan l’opportunité réelle d’un déstockage. Il est alors très important de traduire cette situation en grandeur économique pour expliquer l’amélioration de revenu de stockage obtenue par la mise en œuvre de la technologie.

Le processus est itérative avec une démarche évolutive impliquant un apprentissage pour tous les acteurs. Tout processus de mutation qui appelle un changement de comportement traverse plusieurs phases, chacune mettant un accent sur des problèmes différents. Il est alors primordial d’avoir progressivement à disposition une panoplie de solutions associant des mesures produisant des effets aux avantages tangibles à court terme pour le paysan. Cette démarche ne doit pas signifier que l’on renonce aux objectifs qu’il convient d’atteindre dans le cadre du projet.

Le développement participatif de technologies post-récolte est un processus aboutissant à de nouveaux contenus de la vulgarisation ou à la validation des acquis de la recherche pour la vulgarisation. Il sert alors de relais entre les chercheurs, les vulgarisateurs et les paysans.

Une évaluation interne réalisée à la fin du projet par l’équipe et qui prend en compte les différentes activités, a permis de tirer les conclusions suivantes:

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Formation Post-récolte

Résultats acquis Points forts Points faibles Amélioration

Actualisation des connaissances sur le système post-récolte du maïs:

Formation moderne et adaptée

Aspects transformation transport et commercialisation pas bien approfondis

Accorder la même importance à tous les maillons importants de la chaîne Post-récolte

Reconnaissance des principaux insectes et des rongeurs

Faire appel à plusieurs spécialistes pour la formation post-récolte

Reconnaissance des dégâts

Augmenter le temps de la formation post-récolte.

Mesures de prévention et de lutte

Transport Transformation Commercialisatio

n

Formation PTD

Résultats acquis Points forts Points faibles Amélioration

Maîtrise des instruments de diagnostic

Formation donnée par des spécialistes

Retard dans l'exécution du deuxième

Veiller à la programmation et à l'exécution dans le

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et d'élaboration de protocole d'essai.

module temps des modules

Maîtrise de l'élaboration des instruments de suivi et d'évaluation des essais.

Participation de plusieurs institutions pour échanges

Maîtrise des instruments d'évaluation socio-économique

Formation modulaire

Choix des sites

Résultats acquis Points forts Points faibles Amélioration

Sites bien choisis.

Sites problématiques contrastés et représentatifs

Difficultés liées au réseau de communication

Associer d'autres critères pour le choix des sites: Téléphone, Fax, communication

Diagnostics

Résultats acquis Points forts Points faibles Amélioration

Problèmes identifiés pertinents pour les familles

Diagnostic thématique post-récolte maïs

Diagnostic limité au stockage conservation du maïs

Elargir le diagnostic à tous les maillons important

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rurales. s du système post-récolte du maïs et à d'autres cultures.

Participation des paysans à l'identification des problèmes

Tenir compte de l'aspect genre dans le diagnostic.

Expérimentations

Résultats acquis

Points forts Points faibles Amélioration

Mise au point de différentes alternatives adaptées pour la protection du maïs en stock.

Participation entière des paysans dans les expérimentations

Expérimentations sur produits naturels locaux non approfondies par manque de temps.

Améliorer la conception et la mise au point des protocoles d'essai.

Prise en compte des connaissances endogènes dans les expérimentations.

Les

Prendre en compte les produits naturels locaux dès la première année.

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principaux greniers des paysans sont les unités expérimentales.

Vulgarisation

Résultats acquis Points forts Points faibles Amélioration

Formation Agents Polyvalents de Vulgarisation (APV). 90 Agents du CARDER formés

Informations disponibles au niveau d'agents de vulgarisation permanents sur le terrain.

Pas d'activités de vulgarisation sans soutien financier.

Créer des motivations pour les agents de vulgarisation.

Formation Animateurs-ONG 18 Animateurs d'ONG formés

Création d'expertise post-récolte au niveau des ONG.

Prise en compte des problèmes post-récolte dans le travail des ONG.

Meilleur engagement des animateurs d'ONG dans le travail.

Faire bénéficier la formation à un plus grand nombre d'animateurs d'ONG.

Sensibiliser les ONG à la recherche de financement pour les activités post-récolte.

Sensibiliser beaucoup d'ONG à élargir leurs activités au domaine post-récolte.

Emission-radio: 16 Emissions

Les émissions radio permettent de

L'émission radio seule ne permet

Améliorer la conception des

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réalisées Environ 80 diffusions.

Les paysans sont très contents des émissions.

Acquisition par les paysans des connaissances.

80% environ des paysans sont touchés par les émissions.

toucher une grande partie de la masse paysanne.

Réalisation des émissions avec la participation des paysans.

Emissions réalisées dans la langue locale dominante du milieu.

Diffusuion des thèmes appropriés au moment opportun.

pas l'appropriation des connaissances.

émissions. Etaler les

diffusions dans le temps pendant toute l'année et suivant les thèmes.

Paysans Vulgarisateurs: 31 paysans vulgarisateurs formés. Les paysans vulgarisateurs sont des sources d'informations permanentes dans leur milieu. Moyen efficace de vulgarisation

Facilitation des contacts de l'équipe du projet avec les paysans.

Renforcement de la capacité de diffusion des connaissances.

Très important pour la durabilité des connaissances sur le terrain.

Difficultés de compréhension des fiches techniques par les paysans vulgarisateurs analphabètes.

Insuffisance de récyclage des paysans vulgarisateurs.

Chercher des paysans vulgarisateurs disponibles.

Organiser régulièrement les récyclages pour les paysans vulgarisateurs.

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Collaboration avec l'IITA

Résultats acquis Points forts Points faibles

Amélioration

Communication facile.

Très bonne infrastructure pour la coordination du projet.

L'image de marque de L'IITA a profité au projet.

Autonomie accordée au coordinateur par la supervision.

L'interaction avec les autres projets et collaborateurs de l'IITA a été positive.

Appui administratif et financier favorables.

Collaboration avec la FSA

Résultats acquis Points forts Points faibles

Amélioration

Concept PTD intégré au curriculum de formation en PV/FSA/UNB

Existence d'expertise appropriée.

Intensifier la collaboration.

Présentation aux étudiants sous forme de séminaires de l'étude. de cas: PTD au Bénin.

Mettre à disposition la documentation au niveau de la bibliothèque: Fiches Techniques, et manuel descriptif de l'approche.

Contribution à la formation et

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à la constitution de l'équipe du projet.

Collaboration avec les institutions étatiques

Résultats acquis Points forts Points faibles Amélioration

Bonne connaissance du projet.

Existence d'expertise appropriée.

Faible sollicitation des institutions étatiques par le projet.

Solliciter davantage les institutions étatiques dans l'exécution des tâches du projet

8 agents des services étatiques formés à l'approche PTD.

Echange d'expériences favorable.

Amélioration du niveau de connaissances en post-récolte des Agents Polyvalents de Vulgarisation

Facilitation du travail sur le terrain.

Indépendance de l'équipe du projet

Résultats acquis Points forts Points faibles Amélioration

Liberté d'exécution des activités du projet.

Structure du projet favorable à l'indépendance.

.

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Acquisition d'aptitude à travailler sans supervision.

Bon engagement de l'équipe du projet.

Gestion du projet

Résultats acquis Points forts Points faibles Amélioration

Bonne gestion du projet.

Ambiance collégiale de travail.

Manque d'infrastructure sur le terrain (Bureau).

Ne plus inclure les allocations de sécurité sociale dans le salaire des agents mais chercher une formule permettant une inscription des agents à la sécurité sociale.

Renforcement de la capacité de gestion du coordinateur.

Existence d'une atmosphère de confiance.

Bas niveau des salaires des agents

Améliorer le niveau des salaires

Bon engagement du coordinateur à résoudre les problèmes des agents.

Insuffisance de réunions de concertation

Améliorer la fréquence des réunions de concertation

Mauvaise organisation des congés

Inclure dans les contrats un

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des agents pendant les deux premières années du projet

article relatif aux congés et veiller à leur bonne organisation.

Structure du projet

Résultats acquis Points forts Points faibles Amélioration

Structure à conseiller.

Structure flexible.

Double rôle de supervision et de conseiller joué par la même personne au niveau de la FSA

Séparer les rôles.

Activités annexes

Résultats acquis Points forts Points faibles Amélioration

Une râpeuse est fonctionnelle à Houédogli.

Assurance d'un suivi par une ONG après projet.

Courte durée de suivi de la râpeuse par le projet.

Améliorer le mode de gestion de la râpeuse.

Diminution de la pénibilité du travail pour les femmes.

Existence d'un groupement de femmes organisé.

Amélioration de la qualité du gari

Augmentation de revenus des familles

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rurales.

Installation d'une découpeuse-éminceuse de cossettes de manioc à Okéwo à Savè.

Nécessité d'un suivi plus long pour appréciation

18 greniers en terre améliorés construits dans la zone de Banikoara.

Expertise de construction de grenier disponible.

Insuffisance du nombre de constructeurs dans la région.

Former davantage de constructeurs.

4 constructeurs de greniers améliorés formés à Banikoara.

Adoption progressive de la technologie.

Coût de construction relativement élevé.

Introduction d'une nouvelle technologie appréciée.

Milieu écologique favorable pour l'utilisation du grenier.

Amélioration du stockage-conservation du maïs grain.

Conditions socio-économiques favorables.

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Bibliographie et autres ouvrages recommandés

Affognon H., Bell A., Schneider H. & Borgemeister C., 1996: Summary of the recommandations of the West-African Regional Workshop on Larger Grain Borer Prostephanus truncatus, Cotonou, Republic of Benin 2 - 6. October 1995. In: Farell, G., Greathead, A. H., Hill, M. G., & Kibata, G. N. (eds.): Management of Farm Storage Pest in East and Central Africa. Proceedings of the East and Central African Storage Pest Management Workshop 14-19 April 1996 Naivasha, Kenya. International Institute of Biological Control, Ascot, UK, pp. 125-128.

Aho N., Kousou D., 1997: Précis d’Agriculture Tropicale: Bases et Eléments d’Application. Cotonou, Editions du Flamboyant; 464 pp.

Bell A., 1992: Aspects économiques de la protection des stocks- l’exemple du maïs dans le sud du Togo. GTZ-Projekt für Nacherntefragen, Hamburg, République Fédérale d’Allemagne, 150pp.

Ashby J. A., 1990: Evaluating technology with farmers IPRA, CIAT, Cali , Colombia.

Anonyme, 1995: Rapport sur l’Atelier de formation pour le Développement Participatif de Technologies Post-récolte au Bénin, Lokossa, 04 au 16 Septembre 1995.17p.

Anonyme, 1996: Rapport du deuxième module de formation sur le Développement

Participatif de Technologies Post-récolte au Bénin, Lokossa, 25 au 29 Juin 1996. 15p.

Anonyme, 1996: Développement Participatif de Technologies Post-récolte au Bénin

du projet GTZ "Lutte Intégrée contre le Grand Capucin du Maïs et Insectes Associés dans les Greniers Ruraux". Rapport de la Période de Juillet 1995-Décembre 1996; 39p.

Anonyme, 1997: Rapport du troisième module de formation sur le Développement Participatif de Technologies Post-récolte au Bénin, Lokossa, 15 au 18 Avril 1997. 31p.

Anonyme, 1997: Développement Participatif de Technologies Post-récolte au Bénin

du projet GTZ "Lutte Intégrée contre le Grand Capucin du Maïs et Insectes Associés dans les Greniers Ruraux". Rapport de la Période de Janvier 1997-Décembre 1997.

Borgemeister C., Adda C., Djomamou B., Degbey P., Agbaka A., Djossou F., Meikle W.G. & Markham R.H., 1994: The effect of maize cob selection and the impact of field infestation on stored maize losses by larger grain borer (Prostephanus truncatus [Horn] Col., Bostrichidae) and associated storage pest. 906-909, in : Highley, E., Wright, E.J., Banks H,.J. & Champ, B.R. (Eds.) Stored product Protection. Proceedings of the 6th International Working Conférence on Stored product Protection. CAB International, Wallingford, UK.

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Byerlee D., Herse de Polanco E., 1986: Farmers’ stepwise adoption of

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CIMMYT, 1980: Planning technologies appropriate to farmers: concepts and

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ILEIA, 1992: Learning for participatory technology development: a training guide.

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Kossou D., Affognon H., Zweigert M., Bell A., 1996: Développement Participatif de Technologies Post-récolte - Expérience du Projet GTZ de Lutte Intégrée contre le Grand Capucin du Maïs et autres insectes associés dans les greniers ruraux au Bénin. Communication au Séminaire International sur Enquêtes Rapides, Enquêtes Participatives: La recherche agricole à l’épreuve des savoirs paysans. ICRA, Cotonou, Républic du Bénin; 20-26 Octobre 1996; 11 pp.

Meikle W.G., Adda C., Azoma K., Borgemeister C., Degbey P., Djomamou B. & Markham R.H., 1997: The effect of Maize Variety on the Density of Prostephanus truncatus (Coleoptera: Bostrichidae) and Sitophilus zeamais (Coleoptera: Curculionidae) in Post-harvest Stores in Benin Republic. Journal of Stored Products Research (in press).

Pantenius C.U., 1987: Verlustanalyse in kleinbaeurlichen Maislagerungssystemeen

der Tropen, dargestellt am Beispiel von Togo. Dissertation, Kiel 249pp

Plarre R., Wohlgemuth R. & Harnisch R., 1993: Effectiveness of Insecticides as

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Werner J., 1996: Développement participatif d’innovation agricoles: Procédures et méthodes de la recherche en milieu paysan CTA, GTZ, Eschborn; 256 pp.

D’autres informations pratiques sur la gestion des systèmes post-récolte sont également disponibles sur Internet aux adresses suivantes:

http://www.gtz.de/post_harvest et http://www.fao.org/inpho