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devenue un genre musical extrêmement populaire aux USA ... · James P. Johnson et, surtout, le joyeux Fats Waller (Alligator Crawl). Music and lifestyle année 20 Jelly Roll Morton

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Le jazz est un genre musical créé, fin du 19ème-début du 20ème siècle, dans les États du Sud des États-Unis, par la communauté Afro-américaine, fraîchement libérée de ses chaînes suite à l’abolition de l’esclavage. Bien que le courant se diffusa rapidement, les spécialistes s’accordent pour citer la Nouvelle-Orléans comme berceau du jazz, tandis que le terme jazz, qualifiant ce genre musical, apparaissait bien plus tard, en 1915 à Chicago. Les musiciens Afro-américains ne trouvant de l’emploi que dans des lieux de divertissement pas toujours très reluisants, le jazz originel était une musique essentiellement populaire, qui fut même considérée durant tout un temps comme étant indécente par les élites bien pensantes. Par la suite, je jazz est progressivement devenue un genre musical extrêmement populaire aux USA comme en Europe, à travers le Swing, pour ensuite évoluer vers un style beaucoup moins accessible avec le Bebop, qui remisa le jazz dans le rang des musiques étiquetées comme étant « élitistes ». Cependant, le jazz n’en avait pas fini avec ses évolutions et mutations. Le Cool Jazz venait apporter une alternative plus mélodique aux rythmes nerveux du Bebop, qui répliquait ensuite avec le Hard Bop, mélange de Bop et de rhythm’n’blues. S’en suivit toute une série de courants alternatifs, comme le Free Jazz, le Latin Jazz, Le Jazz Fusion et bien d’autres encore, qui associent pour la plupart le Jazz avec d’autres courants majeurs, comme le rock, preuve tangible que le Jazz est une musique qui a marqué de son empreinte le 20ème siècle, et continue d’influencer la musique en ce début de 21ème siècle.Cette musique, née dans les quartiers chauds de la Nouvelle-Orléans, est devenue l’un des courants musicaux majeurs du 20ème siècle.

Une brève histoire du Jazz

En 1808, la traite négrière prend fin aux USA et personne ne devine à cet instant que le débat sur l’esclavage mènera le pays tout droit vers une guerre civile fratricide qui débouchera sur la victoire des États abolitionnistes du Nord, en 1865. Durant ces siècles de servitude, les esclaves, arrachés à leur Afrique natale, chercheront des moyens pour survivre dans ces conditions de vie inhumaine. Dieu et la musique seront leurs seuls réconforts, ces deux éléments étant même souvent intimement liés. La tradition musicale tribale de l’Afrique de l’ouest sera l’un des seuls bagages qu’ils emporteront avec eux durant leur périlleuse traversée de l’Atlantique. Cette tradition musicale inspirera notamment les work songs (chansons entonnées durant le travail des esclaves) et le negro spiritual, qui donnera naissance plus tard au gospel, ainsi que le blues.

Guerre de Sécession (1861-1865) Deux sociétés s’opposaient aux États-Unis. La prospérité du Sud reposait principalement sur la culture et l’exportation du coton. Il lui fallait l’esclavage et le libre-échange. Le Nord, lui, déjà industrialisé, était massivement protectionniste et abolitionniste.

Work song Gospel Blues, Robert Johnson

Cependant, cette tradition musicale se mélangera avec les influences européennes, qui sont désormais le quotidien des esclaves, l’Afrique n’étant plus qu’un lointain souvenir après toutes ces années de déportation, tandis que le prosélytisme protestant accomplit son œuvre d’assimilation culturelle. Suivant le débat abolitionniste et, plus tard, l’abolition tout court, les Afro-américain commencent à apprendre à jouer des instruments du Vieux Continent, notamment du violon.Après l’Abolition en 1865, des opportunités d’emploi s’ouvrent pour les musiciens Afro-américains, mais la vie restait particulièrement dure, la ségrégation prenant le relais de l’esclavage, tandis que le tristement célèbre Ku Klux Klan naissait. Les affranchis Afro-américains ne trouvent alors de l’embauche que dans l’industrie du divertissement populaire, voire de bas étage : les minstrels show (spectacles à relents racistes présentant le Noir comme un bouffon), les cabarets, bars, clubs et maisons closes. Les musiciens Noirs commencent à s’associer et à former des fanfares. C’est dans ce contexte des quartiers chauds de la Nouvelle-Orléans que naissait le ragtime, une musique syncopée qui allait rythmer les nuits des danseurs louisianais d’abord, pour ensuite se répandre dans tous les USA et donner naissance au Jazz.

Ragtime minstrel showKu Klux Klan

Comme expliqué dans l’article sur les origines du Jazz, c’est à Storyville, le quartier chaud de la Nouvelle-Orléans, que le jazz est né, ainsi que de par les fanfares, officiant pour les manifestations officielles, comme les parades, les funérailles ou les mariages, souvent composées par des musiciens Afro-américains autodidactes. C’est ainsi que les instruments de ces orchestres, cuivres et percussions pour les fanfares, contrebasses, pianos et batteries pour les groupes de clubs, deviendront les instruments de base du New Orleans / Dixieland, le premier style de Jazz. Dans ce jazz de la Nouvelle-Orléans, la trompette fournit le fil conducteur en jouant la mélodie ou des variations de celle-ci, alors que les autres cuivres improvisent autour de cette ligne mélodique, tandis que les instruments à cordes passent dans la section rythmique.

Une ordonnance datée du 6 juillet 1897 rédigée par le conseiller municipal Alderman Sidney Story définit les règles relatives à la prostitution à La Nouvelle Orléans, afin d'en fixer les limites et de mieux la contrôler. C'est ainsi que naît le quartier du « District », bientôt surnommé Storyville, d'après le patronyme du conseiller municipal Story. L'ordonnance est abrogée en 1917 avec l'entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale et le quartier réhabilité dans les années 1930.

New Orleans

Le Dixieland ou Dixie est le surnom qu'a reçu le territoire couvert par les anciens États confédérés d'Amérique et les États esclavagistes restés fidèles à l'Union (Virginie-Occidentale, Kentucky, et Missouri).Ce nom provient de l'ancien billet de dix dollars (dixie) qui circulait alors en Louisiane française. Ces états étaient situés au sud de la Mason-Dixon Line qui déterminait la limite légale de l'esclavage.Durant la guerre de Sécession (1861-1865), ce fut le surnom affectif des États confédérés.Actuellement, on désigne sous ce nom les États du Sud.Le Dixieland désigne également la musique de style New Orleans (Jazz Nouvelle-Orléans) lorsqu'elle est jouée par des musiciens blancs, suivant le modèle des musiciens noirs, pionniers de ce genre. New Orleans et Dixieland sont donc la face noire et blanche d'une même musique. En 1917, c'est ironiquement un orchestre blanc, l'Original Dixieland Jass Band (ODJB), qui réalise le premier enregistrement de la musique emblématique des noirs de la Nouvelle Orléans."

Dixieland

En 1914, alors que l’insouciance règne sur Storyville et sa musique endiablée, la première guerre mondiale vient troubler le jeu. Tout d’abord, elle coïncida avec la fermeture de Storyville par la Navy, ce qui contraint bon nombre de musiciens à chercher de l’embauche ailleurs : C’est la première grande migration. La Nouvelle-Orléans était amputée d’une bonne partie de ses musiciens mais ces derniers allaient se disséminer dans les grandes ville des Etats-Unis.

Entre 1910 et 1930, la population afro-américaine s'accrut d'environ 40 % dans les États du Nord, principalement dans les grandes villes. Des villes comme Chicago, Détroit, New York et Cleveland connurent quelques-unes des plus fortes hausses dans la première partie du siècle.

Le principal facteur de la migration était le climat raciste dans le Sud et la violence généralisée qui se manifestait par des lynchages. Dans le Nord, on pouvait trouver de meilleures écoles et les hommes adultes avaient le droit de vote. L'essor des industries montrait qu'il y avait possibilité de trouver des emplois.

Les Afro-Américains partaient pour échapper à la discrimination et à la ségrégation raciale des constitutions de la fin du XIXe siècle et des lois Jim Crow.

La Première Guerre mondiale et la Loi d'immigration Johnson-Reed de 1924 mirent brutalement un terme à l'afflux d'immigrants européens vers les centres industriels qui apparaissaient au Nord-Est et dans le Middle West, ce qui provoqua une pénurie de main-d'œuvre dans les usines.

Dans le chapitre précédent, nous avons expliqué les facteurs qui ont contribués à exporter le Jazz au-delà des frontières du Dixieland. Par nécessité, ou pas opportunisme, les musiciens néo-orléanais se disséminent à travers les États-Unis, Chicago et New-York deviennent de nouvelles capitales du jazz.A la fin de la première guerre mondiale, les USA sont désormais en plein essor économique. L’émergence des médias, comme la radio, le développement des transports remodèlent la réalité socio-économique des États-Unis Chicago étant la plus accessible des villes et ayant des emplois à fournir, c’est celle-ci qui accueillera le plus de musiciens de jazz néo-orléanais. De leur présence en force allait naître le Chicago Dixieland, sous l’impulsion, entre autres, des Louis Armstrong avec ses Hot Five, ou encore Jelly Roll Morton et ses Red Hot Chili Peppers.

De 1924 à 1930 s’élabora aussi le style dit Chicago : c’était en fait la musique de jeunes Blancs épris du style Nouvelle-Orléans s’efforçant de le recréer tout en le décantant. A partir des années 30, le Nouvelle-Orléans tomba dans l’oubli. Quant à l’école de New York on lui doit les pianistes au jeu stride (main gauche ambulante, marquant les temps pairs dans la basse et les temps impairs dans le medium), Willie Smith the Lion, James P. Johnson et, surtout, le joyeux Fats Waller (Alligator Crawl).

Music and lifestyle année 20

Jelly Roll Morton and the RHCP

Dans les années 20 un vent de folie légère souffle sur une Amérique dont le mur du puritanisme laisse entrevoir quelques fissures. La prohibition est alors instaurée, une tentative vaine de colmater les brèches ; elle sera abandonnée en 1933, après 13 années de vaches grasses pour le crime organisé. En effet, beaucoup d’Américains sont prêts à enfreindre la loi pour pouvoir boire de l’alcool, et la mafia se fait un plaisir de fournir l’approvisionnement. La prohibition favorise ainsi l’expansion du jazz. Les speakeasy (de l’anglais speak easy, parler à voix basse), des bars clandestins un peu chics, fleurissent ici et là. Sous les apparences d’un restaurant ou d’un concert de… jazz, les clients viennent y satisfaire leur passion pour les boissons alcoolisées. Les descentes de police sont fréquentes, mais souvent annoncées à l’avance, corruption oblige. Ce phénomène contribuera à la réputation sulfureuse du jazz, qui est considéré par une certaine élite bien pensante comme étant immoral. Il fut même qualifié par un enseignant de Princetown comme n’étant « pas de la musique, il s’agit tout au plus d’une irritation de l’ouïe, une stimulation des cordes des passions physiques ». Cela n’empêchera pas le jazz d’être la musique en vogue des 2 décennies qui suivront !

Singin The Blues - Bix Beiderbecke - Chicago

Fats Waller - All That Meat And No Potatoes - New-York

Édictée par le 18e amendement de la Constitution américaine, la prohibition aux États-Unis signe l'interdiction de fabriquer, transporter, importer, exporter et vendre de l'alcool. Mise en place le 29 janvier 1919, cette mesure avait pour objectif de réduire les délits et la corruption.À la fin de la première guerre mondiale, les États-Unis s'engagent dans une ère de modernisation et découvrent la société de consommation. L'âge d'or américain se caractérise par une croissance importante, par un développement de l'industrie et une immigration grandissante. De nombreux Irlandais et Écossais foulent le sol américain, et avec eux leur savoir-faire en matière de distillation. L'alcool se répand alors sur le territoire. Très vite, le courant conservateur, très actif, dénonce les effets des boissons alcoolisées sur le comportement des hommesLe lobby conservateur s'organise et parvient à faire interdire l'alcool dans 32 États. Le mouvement est largement soutenu par les pasteurs qui souhaitent « moraliser » la société.La prohibition aux États-Unis, qui dura de 1919 à 1933, fut le point de départ d'un vaste marché de contrebande dirigé par une mafia italo-américaine naissante. C'est ainsi que des noms célèbres tels qu'Al Capone bâtirent des fortunes colossales.

La plus grave crise économique du xxe siècle, qui, provoquée par le krach boursier de Wall Street aux États-Unis le 24 octobre 1929, se propagea au monde entier, l'entraînant dans une décennie de récession marquée une augmentation massive du chômage et de la misère, mais également par de profondes transformations sociales et politiques.

La crise modifie les mentalités : Elle entraîne la remise en cause du libéralisme économique et politique et la recherche de solutions neuves. Ces solutions sont modérées dans les démocraties, aux États-Unis ou en France, où la mode est à la planification ; mais, en Allemagne, les chômeurs fournissent des adhérents au nazisme. La crise, ainsi, devient l’une des causes principales de la Seconde Guerre mondiale.

Les années 30, malgré la terrible crise de 1929 dont les Etats-Unis mettront des années à en sortir, est la décennie qui consacre pleinement le jazz en tant que musique à part entière. Cette reconnaissance se fait à travers le swing (ou hot jazz ; c’est la BBC qui inventa le terme swing, hot jazz étant un terme qui pouvait être interprété de différentes façons…), style de jazz qui se caractérise par une section rythmique composée de percussions et de contrebasse, sur lesquels cuivres et autres instruments à vents s’expriment. Les performances se déroulant dans des lieux de plus en plus grands (la fin de la prohibition, en 33, fait sortir le jazz de la semi-clandestinité), la seule solution, à l’époque, consiste à ajouter de plus en plus de musiciens. On attribue à Fletcher Henderson d’être le premier à avoir configuré son groupe pour jouer le swing.

Fletcher Henderson- Variety Stomp

C’est ainsi que le nombre de musiciens explose, les orchestres de jazz swing comptent régulièrement plus de 20 membres ; on est bien loin des trios ou quartets de Jazz ! Malgré cette augmentation des musiciens, le swing donne l’opportunité aux solistes de s’exprimer, de la même manière qu’Armstrong mettait l’orchestre Jazz au service du soliste avec ses Hot Five. C’est également la période à laquelle les orchestres de jazz se mettent à la mixité raciale : des Noirs rejoignent des orchestres Blancs et inversement. C’est l’ère des Big-bands.

Duke Ellington - It don't mean a thing (1943)Glenn Miller '' In The Mood'' (1941)

Le swing n’est pas tant une évolution du Dixieland, mais plutôt le fruit de la rencontre entre les jazzmen avec les grands orchestres, les seuls à pouvoir leur fournir de l’emploi, car pour les petits groupes style Dixieland, les temps sont durs. Certains n’hésitent pas à s’agrandir pour rejoindre le rang des « big bands ». Les bastions du Jazz sont désormais Chicago, New-York et Kansas City, tandis que des ensembles de Jazz, ayant leurs spécificités musicales, commencent à voir le jour en Europe, notamment en France, bien qu’il soit interdit en Allemagne et en Union soviétique, pour des raisons politiques. C’est d’ailleurs le guitariste belge Django Reinhardt qui popularisa le jazz manouche, un style de jazz sans percussions ni cuivres, mélange d’influences de musique gitane (guitares, violons), du bal musette et du swing.

Django Reinhardt performing live 1945

Les similitudes entre la première et la seconde guerre mondiale sont frappantes : les deux conflits mondiaux donneront un coup de fouet à l’économie et au développement des USA. Si la première guerre mondiale avait propulsé les USA du rang d’ancienne colonie isolée au rang des puissances sur lesquelles il fallait compter, la seconde guerre mondiale sera tout simplement l’avènement des Etats-Unis en tant que superpuissance mondiale. A la fin de la guerre, une ère de renouveau s’ouvre, une période d’opportunités et de changements… auquel le jazz n’échappera pas.

Durant les années 1930, les États-Unis suivent une politique isolationniste. Autant sur le plan diplomatique qu'économique, le pays se referme sur ses frontières. Il n'est donc pas question pour le Congrès américain de s'engager dans la guerre auprès des Alliés, malgré la volonté du président Roosevelt. Cependant, en mars 1941, la loi dit prêt-bail favorise l'exportation de matériel à destination du Royaume-Uni et de l'URSS. Mais il faut attendre l'attaque-surprise du port de Pearl Harbor par l'aviation japonaise, le 7 décembre 1941, pour que les États-Unis déclarent, dès le lendemain, la guerre au Japon et aux puissances de l'Axe.

Comme nous l’avons expliqué, les ensembles de jazz swing sont composés d’un grand nombre de musiciens. Il devient très difficile pour ces groupes de faire leurs tournées dans ce contexte de guerre, surtout que leurs membres n’échappent pas à la mobilisation. Les préoccupations de la nation sont également tournées vers l’effort de guerre, ce qui résulte en un gros coup de frein à main pour le swing.Cette période est également un tournant pour le jazz. Après le succès commercial du swing, qui remplit les salles de concerts, monopolise les ondes hertziennes et vend des disques par millions, le jazz va subir sa mutation la plus distinctive ; il est d’ailleurs intéressant de noter que ce changement intervient pendant une période marquée par un traumatisme national, l’attaque de Pearl Harbour par les Japonais et l’entrée en guerre forcée des Etats-Unis. La seconde guerre mondiale est donc le tournant qui transforme le jazz en musique festive, dédiée à la danse, en musique de musiciens, qui donne l’opportunité au jeu d’étaler sa virtuosité, d’expérimenter, de laisser libre cours à sa créativité et à son imagination : le bebop est né. Evolution ou révolution, les avis divergent ; la vérité se situe probablement entre les deux.

S’il est difficile pour le profane de faire le lien entre le swing et le bebop, il existe pourtant bel et bien. Le bebop est amorcé par les solistes virtuoses des groupes de jazz swing qui explorent de nouvelles harmonies et font exploser les conventions du swing. L’improvisation, déjà existante dans le swing, prend une place prépondérante dans le bebop, tandis que les possibilités de fantaisies musicales deviennent beaucoup plus nombreuses avec le bop, chose difficile à réaliser avec un grand orchestre de jazz dont l’objectif est de faire danser la foule. Les rythmes s’accélèrent, la musique devient nerveuse, plus syncopée et donc moins accessible. Bien sûr, le bebop est incompris par une large frange du public. Il s’agit d’une musique qui s’adresse principalement aux connaisseurs, avec les impacts commerciaux que l’on peut deviner. Même parmi les musiciens de jazz, des voix s’élèvent pour dénoncer le bop.

Charlie Parker & Dizzy Gillespie - Hot house

Le bebop marque un retour aux sources concernant le type de formation : c’en est fini des grands ensembles jazz d’une dizaine, voire plus, de musiciens : le Quintet devient la norme. Les figures emblématiques du bebop sont Dizzy Gillespie et Charlie Parker. On peut voir en Charlie Parker le révolutionnaire, le virtuose héroïque à la créativité torturée faisant exploser le carcan du swing, tandis que Dizzy Gillespie est plutôt un évolutionniste. Portant une affection à la période des big bands dont il fit partie, il fait en sorte d’adopter une position de compromis, entre l’art et la fonction originelle du jazz, son aspect festif. Ces 2 figures emblématiques amorcent ainsi, de par leur style et leur personnalité distincte, les 2 évolutions majeures qui suivront la période du jazz bebop.

La guerre a fait baisser le chômage par la mobilisation de millions d'Américains et a sorti le pays de la Grande Dépression des années 30.Cependant, l'inflation provoque d'importantes grèves en 1946, ce qui fait craindre l'agitation sociale et la montée du communisme. En 1947, le Congrès majoritairement républicain adopte la Loi Taft-Hartley qui limite le droit syndical et de grève. Le Maccarthysme montre l'angoisse de la subversion intérieure dans le contexte de la guerre froide. La situation des Afro-Américains s'améliore lentement : leur intégration sociale progresse grâce à l'armée (700 000 Afro-Américains dans l'Armée en 1944). La guerre a plutôt tendance à souder la nation, même si des émeutes raciales éclatent en 1943. Roosevelt prend des mesures pour limiter les discriminations dans l'administration fédérale. En 1942, le Congress of Racial Equality est fondé pour lutter contre la discrimination dans les bâtiments publics du Nord du pays. La Grande migration commencée dans l'Entre-Deux Guerres se poursuit : plusieurs milliers de Afro-Américains quittent le Sud pour travailler dans les métropoles californiennes.

Dizzy Gillespie - Bebop

Certains prétendent que le bebop n’a jamais été accepté par certains musiciens, et que le cool jazz fut la réponse imaginée afin de le contrer. Si l’on observe la réalité, cela ne semble pas être tout à fait exact. En fait, le cool jazz est difficile à définir, car il reprend une grande variété de styles. Lorsqu’on examine attentivement l’histoire du jazz, on peut retrouver certains de ses éléments dès 1920, chez un artiste comme Bix Beiderbecke, ou encore Lester Young dans les années 30, auquel on peut créditer l’invention du cool jazz, lorsqu’il jouait déjà de la sorte en pleine période swing. Il se caractérise surtout par un phrasé peu accentué, un son feutré… bref, par une approche beaucoup plus calme et apaisante que le bebop et son phrasé nerveux.

Chet Baker - Almost blue

Le manifeste du cool jazz est l’album de Miles Davis, « Birth of the Cool » (la naissance du Cool), enregistré en 1949, auquel Gerry Mullingan, Gil Evans, et bien d’autres collaborèrent. Le Cool jazz nait à New-York, mais c’est cependant à la côte ouest des Etats-Unis et la Californie qu’il sera le plus fortement associé, étant le fruit de l’arrivée à New-York de musiciens californiens, essentiellement Blancs, venant se mêler aux musiciens bebop new-yorkais, en majorité Noirs. Alors que le jazz était aux origines une musique Afro-américaine, les Blancs dominent ce courant, ce qui conférera au cool jazz des caractéristiques de la musique européenne.

Miles Davis - Boplicity

Un extrait musical pour illustrer une facette du Cool Jazz, avec le magnifique Take Five de Dave Brubeck, écrit en 1959 :La famille des instruments utilisée pour jouer ce style de jazz s’agrandit : la flûte, le cor etc. Ces éléments attestent des spécificités de la musique classique, donc occidentale, que le jazz absorbe. La section rythmique passe au second plan ; elle doit être ressentie, plutôt qu’entendue, une approche spécifique à la musique classique. C’est ainsi que la batterie disparaît des groupes de jazz « cool jazz west coast ».Le cool Jazz donnera naissance plus tard à d’autres courants et styles, comme la bossa nova brésilienne, mélange de cool jazz et de samba.

Dave Brubeck - Take Five

Le Black Power, le "Pouvoir Noir", est l'un des principaux mouvements politiques des Noirs d'Amérique. Il cherche avant tout à donner à la communauté noire d'Amérique des pouvoirs politiques indépendants de ceux des Blancs.C'est dans les années 1955-1956 que naquirent les mouvements destinés à faire respecter l'abolition de la ségrégation. Au début, ces mouvements étaient pacifiques, mais bientôt les Noirs vinrent à se convaincre que, pour obtenir une véritable égalité avec les Blancs, il était nécessaire d'opposer la violence à la violence.Le mouvement se scinda alors en deux courants principaux, l'un pacifique, l'autre prêt à la violence. Le premier était inspiré et dirigé par le pasteur Martin Luther King (protestant), qui fut assassiné en 1968 et le second, un autre grand chef de mouvement noir, Malcolm X(musulman), qui fut assassiné pendant un congrès au mois de février 1965 à New York. La figure de Malcolm X présente une importance particulière, car il symbolise la tradition entre le mouvement pacifiste, basé sur la légalité, et la naissance du Black Power proprement dit.Le Black Power excluait, entre autres, toute possibilité d'une alliance avec les Blancs non racistes tant que les Noirs n'auraient pas conquis par eux-mêmes des positions par l’usage de la force.

The Black Power Movement

Le principal fondateur et théoricien du Black Power fut Stokely Carmichael, qui faisait partie du S.N.C.C., une organisation d'étudiants non-violents. Le gouvernement américain mit tout en œuvre pour faire échec aux nouvelles tentatives du mouvement noir. La communauté noire, surtout celle des "ghettos" des grandes métropoles du Nord, serra les coudes autour de ses chefs et se regroupa pour d'imposantes manifestations de masse (de 1963 à 1968) qui attirèrent l'attention du monde entier sur le problème des Noirs américains.

En 1966, le mouvement du Black Power a donné naissance au mouvement du Black Panther Party (mouvement ou parti des Panthères Noires) dont les principaux dirigeants sont actuellement Huey P. Newton et Bobby Seale. Les Panthères Noires forment un parti inspiré par l'idéologie marxiste et se proposent de lutter en faveur du socialisme aux Etats-Unis. A l'heure actuelle, la plupart de ses dirigeants se trouvent en prison.

Une vie : Martin Luther King

Très rapidement (quelques années après), un autre courant fait son apparition. Tout comme le cool Jazz était apparu afin d’offrir une alternative plus douce au bebop, celui-ci ne s’en laisse pas compter et « contre-attaque » avec le hard bop. On explique souvent ce courant par la naissance du « Black is beautiful », ce mouvement qui veut rendre au peuple Afro-américain la fierté de ses origines et la confiance en ses capacités. Vu que le bop était considéré comme étant « une musique de Noirs » et le cool Jazz une « musique de Blancs », un repli identitaire serait la raison de l’émergence du hard bop. Si cela a pu jouer un rôle, l’explication est peut-être un peu trop simpliste, tout comme on schématise en disant que cool Jazz est un mélange de musique européenne et de jazz, tandis que le hard bop est un mix de jazz et de musique africaine. Même si ces définitions permettent, en gros, de saisir les différences entre les 2 styles, il ne s’agit que de descriptions grossières. En effet, cela serait oublier que le jazz originel consacre déjà le mariage de la tradition musicale africaine et européenne !

De plus, mettre en opposition le cool Jazz et le hard bop n’a pas beaucoup de sens, quand on sait que Miles Davis, ainsi que d’autres, ont joué un rôle prépondérant dans les 2 styles. Le Miles Davis, précurseur du hard bop, ne renie sûrement pas son côté cool Jazz. Toute l’histoire du jazz en atteste : il s’agit d’incessantes évolutions et d’expérimentations. Certains éléments sont conservés, d’autres rejetés, mais la musique conserve toujours un dénominateur commun ; les méthodes de constructions changent, mais les fondations restent les mêmes.Un représentant emblématique du style hard bop : Art Blakey et les Jazz Messengers.

Moanin' - Art Blakey & the Jazz Messengers

Le hard bop est également initié par des musiciens jouant du jazz et du rythm and blues, style musical en plein essor durant les années 50. Le gospel (dont l’ancêtre est le negro spiritual qui était déjà à la base du jazz originel) et le blues influencent également le hard bop, tout particulièrement dans la manière d’utiliser le piano et le saxophone. Il s’agit d’un style extrêmement technique, qui demande une grande virtuosité.

McCoy Tyner - Blues On The Corner

Rompant avec leur isolationnisme traditionnel, les États-Unis s'engagent dans un système d'alliances qui fait d'eux les garants de la sécurité européenne face à la menace soviétique.C'est le début de la guerre froide. Les États-Unis et leurs alliés s'organisent au sein de l'OTAN. Le modèle culturel américain gagne également l'Europe sous la forme de films et de notes de musique qui accompagnent l'argent du plan Marshall.La première grande crise de l'ère de l'hégémonie américaine est déclenchée par l'entrée des troupes de Corée du Nord en Corée du Sud en 1953.Les années de la guerre de Corée sont marquées aux États-Unis par une véritable «chasse aux sorcières» anti-communniste, orchestrée par le sénateur MacCarthy. La défaite relative de la guerre de Corée met également fin à l'ère démocrate inaugurée par le président Roosevelt en 1932 : en 1952, le républicain Eisenhower est élu président.En 1962, lors de la crise des fusées à Cuba, les Soviétiques cèdent devant l'ultimatum posé par Kennedy qui a fait craindre au monde une guerre nucléaire entre les deux Grands.

Le jazz modal est un genre qui modifie les règles musicales, alors en vigueur dans la musique occidentale. Sans rentrer dans trop de détails qui demandent des connaissances musicales approfondies, la musique occidentale, jusqu’au Moyen-âge, était modale, tandis qu’elle deviendra par la suite tonale, c'est-à-dire respectant des règles harmoniques. De ce changement des règles musicales s’ensuit une plus grande liberté de mouvement pour le musicien, vu qu’il ne doit plus se conformer au respect des grilles qui imposent certains accords et, donc, une limitation du nombre de ceux-ci. Ce type de jazz met donc l’accent sur la mélodie, plutôt que sur l’harmonie. Traversant les styles, c’est encore Miles Davis qui enregistre l’album de jazz modal le plus populaire, tandis que John Coltrane et Herbie Hancock sont également de généreux contributeurs du genre.

Miles Davis - So What

Le jazz ne cesse d’évoluer, de se transformer et ces changements ne sont pas prêts de s’arrêter. Sa dernière évolution est le free Jazz, qui prend le pari de faire exploser les règles établies du jazz. Si le hard bop permettait de longues improvisations, celles-ci étaient toujours effectuées sur une ligne rythmique à la structure connue et prévisible, en respectant une grille harmonique. Le jazz modal bouleversa ces règles, mais pas assez pour certains musiciens de jazz. La règle est qu’il n’y a pas de règles, notamment au niveau du tempo. Cependant, bien que les groupes de jazz soient affranchis de ces règles, ils continuent à les suivre, la plupart du temps. C’est pour cette raison que cela reste du jazz, malgré les polémiques alimentées par les traditionalistes du jazz. Car ne pas avoir de règle, c’est aussi permettre de suivre des règles ! Les figures de proue de ce mouvement, le New Thing (nouveau truc), qui n’aura de succès que dans les cercles restreints des amateurs de jazz, sont Ornette Coleman, John Coltrane et Cecil Taylor.

Ornette Coleman Trio - Faces and Places

Nous sommes désormais dans les années 60, décennie durant laquelle la musique latine va à son tour influencer le jazz et donner naissance à un nouveau courant, le latin jazz. Il y avait déjà eu, bien auparavant, des associations entre le jazz et la musique cubaine, notamment entre Dizzy Gillespie et Chano Pozo, dès les années 40. On distingue 3 branches majeures de ce courant : la branche brésilienne, comprenant entre autre la bossa nova, la branche cubaine, avec notamment le cubop, ainsi que la branche portoricaine.Les spécificités du latin jazz sont bien entendu l’utilisation des percussions latines dans la ligne rythmique : congas, güiros, les timbales cubaines, claves et autres instruments typiquement latinos

"The Girl from Ipanema" Astrud Gilberto, João Gilberto and Stan Getz

Chucho Valdes & Archie Shepp Afro-cuban project

Autre musique majeure de cette période, le blues ne pouvait que rencontrer un jour ou l’autre le jazz. De cette rencontre entre le hard bop et le blues naît le soul jazz, qui sera également influencé par le gospel et le rythm and blues. Ce style met l’accent sur le groove tandis que l’improvisation fait un pas en arrière. Ces ensembles de jazz évoluent habituellement en trio, composé d’un orgue Hammond, d’un saxophoniste ténor ainsi que d’un batteur.The Sidewinder de Lee Morgan, un classique du répertoire soul jazzDe part son caractère groovy, on peut considérer le soul jazz comme étant une passerelle entre le hard bop et le jazz funk à venir.

Lee Morgan - The Sidewinder Jimmy Smith Quartet - The Cat

L'assassinat de Kennedy en 1963 à Dallas inaugure l'entrée dans une période plus troublée pour les États-Unis. Malgré l'appel à une lutte non-violente pour les droits civiques lancé par le pasteur noir Martin Luther King, des émeutes secouent les ghettos noirs. Le président Johnson signe le Civil Rights Act (loi sur les droits civiques) qui met fin à la ségrégation raciale, mais Luther King est assassiné, de même que Malcom X, le leader des Black Muslims, un mouvement plus violent.Les États-Unis s'engagent dans le plus long conflit armé de leur histoire, qui sera aussi leur première défaite depuis 1815 : la guerre du Vietnam. Des incidents dans le golfe du Tonkin fournissent un prétexte au président Johnson pour lancer les premières attaques contre le Nord-Vietnam communiste. En 1975, le Nord-Vietnam envahit le Sud-Vietnam, signe de la défaite militaire, politique et morale des États-Unis.Les années 1960 sont néanmoins une période de forte croissance économique pour les États-Unis et celle d'un exploit technique sans précédent : le 16 juillet 1969, l'Américain Neil Armstrong est le premier homme à poser le pied sur la lune.

Nous sommes désormais à la fin des années 60, période durant laquelle le rock dicte sa loi. Il s’agit d’une autre période, mais comme le jazz en son temps, le rock traîne derrière lui une réputation sulfureuse. C’est lorsqu’il commence à gagner en légitimité intellectuelle grâce aux Bob Dylan et autres John Lennon qu’à lieu la rencontre avec le jazz. Pour les groupes de jazz, il s’agit d’une opportunité de sortir d’une approche strictement avant-gardiste, ainsi que d’explorer de nouveaux horizons artistiques.Miles Davis, encore lui, fut l’un des premiers à faire le premier pas vers le rock, avec son album Bitches Brew sorti en 1970. L’accueil fut mitigé, le son étant révolutionnaire. Une fois la surprise passée, ce fut la consécration, Bitches Brew devenant même le premier disque d’Or de Miles Davis.

Miles Davis - Bitches Brew

Fat Time

Tout comme pour d’autres évolutions du jazz, des voix s’élevèrent parmi les conservateurs pour dénoncer le mix des 2 genres. Qu’à cela ne tienne, d’autres jazzistes majeurs rejoignent le mouvement, comme Herbie Hancock, Frank Zappa, Gary Burton etc.

FRANK ZAPPA COSMIK DEBRIS

Avec le funk, le jazz a l’opportunité de renouer avec la fonction de ses origines : la danse. Le funk fournit la ligne rythmique, élaborée sur boîtes à rythmes et autres instruments électroniques comme les synthétiseurs analogiques. L’omniprésent Miles Davis a aidé à façonner ce style de jazz, tout comme Herbie Hancock, James Brown ou encore Kool and the Gang. Cette rencontre a pour effet de faire renouer le jazz avec un certain succès populaire, tout en nourrissant un paradoxe : celui d’être « trop commercial » pour les fans de jazz pur et dur, et d’être trop complexe pour le grand public ! Bien qu’étant plus populaire que les autres styles de jazz (mis à part le swing), ses titres ne se hissent jamais tout en haut des hit-parades.

Herbie Hancock HeadHunters 1974 - Chameleon

L'affaire du Watergate vient porter le coup de grâce à des États-Unis en pleine crise de scepticisme. Traumatisés par le carnage du Vietnam, les Américains laissent l'URSS marquer des points et l'Iran de l'ayatollah Khomeyni retenir leurs diplomates en otage pendant plus d'un an.Les deux chocs pétroliers affectent fortement l'économie américaine. L'heure n'est plus à la « grande société » du président Johnson, soucieux de justice sociale, mais à l'individualisme.

ECM (Edition of Contemporary Music) est un label créé en 1969 à Munich, par l'ancien contrebassiste allemand Manfred Eicher.Les enregistrements qu’il a produits apportent de nouveaux éléments au Jazz, si bien qu’on peut parler d’un "Style ECM"Les musiciens emblématiques du style sont américains (les pianistes Keith Jarrett, Chick Corea, Paul Bley et Art Lande, les guitaristes Pat Metheny, John Abercrombie et Ralph Towner, le vibraphoniste Gary Burton, le batteur Paul Motian, le bassiste Charlie Haden) mais aussi européens (le saxophoniste Jan Garbarek, le batteur Jon Christensen, le guitariste Terje Rypdal, et les bassistes Eberhard Weber et Dave Holland).Leur musique, si elle est jugée "froide" par certains, est considérée par d’autres comme la forme la plus évoluée du Jazz, réunissant le meilleur du Post-Bop, de la World music et des influences classiques européennes.

Keith Jarrett - One For MajidEberhard Weber - Touch

Produit de la scène londonienne de la fin des années 1980, l'Acid Jazz est un croisement entre jazz hard bop, funk et hip hop. Son rythme marqué, à grand renfort de percussions, en fait une musique vivante qui ne va pas sans rappeler le jazz afro-cubain, mais son groove puissant l'associe par ailleurs au funk, au hip hop et à la dance music.De nombreux groupes estampillés Acid Jazz sont apparus jusqu'au début des années 90. Certains se distinguent par leurs performances live comme Stereo MC's, James Taylor Quartet, the Brand New Heavies, Groove Collective, Me'shell, Galliano, ou Jamiroquai, d'autres enregistrent exclusivement en studio comme Palm Skin Productions, Mondo Grosso, Outside, ou United Future Organization.Certains puristes ne considèrent pas l'acid jazz comme un style jazz à part entière, car le recours au sampling en fait une musique figée, où l'improvisation n'a plus sa place.

Vibraphonic - Heavy Vibes

L'élection à la présidence du républicain Ronald Reagan change le cap de la politique intérieure comme de l'étrangère. « America is back », proclame le président, qui durcit le ton face à l'expansionnisme de l'URSS, apportant notamment une aide logistique aux Afghans en lutte contre les troupes soviétiques.Son vice-président George Herbert Walker Bush est élu président au moment où l'effondrement de l'URSS peut faire croire en « la fin de l'Histoire » et la mise en place d'un monde unipolaire, dominé par la seule puissance américaine. Une puissance qui s'incarne tant dans Hollywood et Microsoft que dans le Pentagone et le bureau ovale.

A la fin du 20ème siècle, beaucoup de musiciens scandinaves et français, estimant que l'expression américaine traditionnelle de jazz était reléguée au passé, ont commencé à créer un nouveau style surnommé "Européen".Comme avec l'Acid Jazz, les européens veulent revenir au jazz en tant que musique de danse.On combine donc instruments acoustiques et électroniques pour obtenir une variété populaire de jazz contemporain.Quelques musiciens représentatifs de ce mouvement :le pianiste norvégien Bugge Wesseltoft, le trompetiste Nils Petter Molvaer, les pianistes français Martial Solal et Laurent de Wilde et le saxophoniste Julien Lourau.

Laurent de Wilde - The present

Esbjorn Svensson Trio - Elevation of Love

Le terme Nu-Jazz est apparu à la fin des années 90 pour désigner un jazz mutant, mariant les harmonies et instrumentations jazz à la musique électronique.Les frontières de ce style sont floues : on y associe St Germain (fr), Fila Brazillia, The Cinematic Orchestra (uk) , Jazzanova (allemand), Bugge Wesseltoft, Jaga Jazzist, Nils Petter Molvær (norvégiens), etc.Egalement appelé jazz électronique ou electro-jazz, le Nu-jazz va plus loin dans le territoire de l'électronique que son proche cousin l'Acid Jazz, qui reste plus proche du Soul et du rhythm and blues.

St. Germain - Rose Rouge

Bugge Wesseltoft - Film Ing

Dans les courants les plus récents, on peut citer le smooth jazz, style difficile à définir tant les influences sont nombreuses : pop, rock et funk. Pour résumer, on peut dire qu’il s’agit d’un mix entre la musique moderne, essentiellement électronique, et la virtuosité du Jazz. Certains morceaux de Sting sont classés dans ce genre.L’acid jazz, nu jazz et le jazz rap mélangent tout ce qui se fait en musique électronique avec le jazz. Dans les exemples connus en francophonie, on peut citer St-Germain et sa house jazzy. Bon nombre de morceaux de ces genres sont du domaine de l’expérimental.

Principaux musiciens :

Lil Armstrong (piano) Louis Armstrong (cornet, trompette, chant) Buster Bailey (clarinette) Sidney Bechet (saxophone soprano, clarinette) Bix Beiderbecke (cornet) Wilbur De Paris (tromboniste, chef d'orchestre) Tommy Ladnier (trompette) King Oliver (cornet) Kid Ory (trombone) Jack Teagarden (trombone) Pierre Schirrer (saxophones, flûtes, clarinettes)

Pricipaux musiciens :

Count Basie (piano, direction d'orchestre) Barney Bigard (clarinette) Cab Calloway (chant) Harry Carney (sax baryton) Benny Carter (sax alto) Roy Eldridge (trompette) Duke Ellington (piano, direction d'orchestre) Benny Goodman (clarinette) Coleman Hawkins (sax ténor) Johnny Hodges (sax alto et soprano) Willis Jackson (sax ténor) Illinois Jacquet (sax ténor) Jo Jones (batterie) Glenn Miller (trombone) Jelly Roll Morton (piano, chef d'orchestre) Ray Nance (trompette et violon) Django Reinhardt (guitare) Hal Singer (sax ténor) Johnny Smith (guitare) Rex Stewart (trompette) Chick Webb (batterie) Ben Webster (sax ténor) Cootie Williams (trompette) Mary Lou Williams (piano) Teddy Wilson (piano) Lester Young (sax ténor)

Principaux musiciens :

Pepper Adams (sax baryton) Mose Allison (piano) Benny Bailey (trompette) Ray Brown (contrebasse) Kenny Clarke (batteur) Sonny Criss (sax alto) Miles Davis (trompette) Dizzy Gillespie (trompette) Al Haig (piano) Milt Jackson (vibraphone) Jay Jay Johnson (Trombone) John Lewis (piano) Dodo Marmarosa (piano) Thelonious Monk (piano) Charlie Parker (sax alto) Bud Powell (piano) Max Roach (batteur) Sonny Stitt (sax alto) Kai Winding (trombone) Pierre Schirrer (saxophones, clarinettes, flûtes)

Principaux musiciens :

Chet Baker (trompette) Harry Babasin (contrebasse) Al Cohn (sax ténor) Miles Davis (trompette) Paul Desmond (sax alt) Bill Evans (piano) Stan Getz (sax ténor) Chico Hamilton Woody Herman (sax alto, clarinette) Richie Kamuca (sax ténor) Stan Kenton (piano) Lee Konitz (sax alto, sax soprano) Shelly Manne (batterie) Warne Marsh (sax ténor) Gerry Mulligan (saxophoniste baryton) Art Pepper (sax alto, clarinette, sax ténor) Frank Rosolino (trombone) Bud Shank (flûte, sax alto) Zoot Sims (sax ténor, sax soprano) Johnny Smith (guitare) Lennie Tristano (piano) Pierre Schirrer (saxophones, clarinettes, flûtes)

Principaux musiciens :

Julian Cannonball Adderley (sax alto) Nat Adderley (trompette, cornet) George Adams (sax ténor, sax soprano, flute, vocal) Monty Alexander (piano) Art Blakey (batterie) John Coltrane (sax ténor, sax soprano) Benny Golson (sax ténor) Grant Green (guitariste) Hank Mobley (sax ténor) Wes Montgomery (guitariste) Lee Morgan (trompette) Sonny Rollins (sax ténor) Horace Silver (piano) McCoy Tyner (piano)

Principaux musiciens :

John Coltrane (sax ténor, sax soprano) Miles Davis (trompette) Eric Dolphy (saxophone alto, flûte traversière, clarinette) Jimmy Garrison (contrebasse) Elvin Jones (batterie) Abdullah Ibrahim dit Dollar Brand (piano) McCoy Tyner (piano)

Principaux musiciens :

Albert Ayler (saxo ténor) Donald Ayler (trompette) Carla Bley (piano) Paul Bley (piano) Ornette Coleman (sax alto, trompette, violon) John Coltrane (sax ténor, sax soprano) Eric Dolphy (saxophone alto, flûte traversière, clarinette) Jimmy Giuffre (clarinette, flute, saxophone) Roland Kirk (saxophones, flûtes, clarinettes) Pharoah Sanders (sax ténor, sax soprano) Archie Shepp (sax ténor, sax soprano, chant) Wayne Shorter (saxophone) Sonny Simmons (saxophone, cor anglais) Sun Ra (piano) Cecil Taylor (piano)

Principaux musiciens :

Pat Metheny Billy Cobham Miles Davis Marcus Miller Jaco Pastorius Joe Zawinul Tony Levin Larry Coryell

Principaux musiciens :

Buena Vista Social Club Cal Tjader Gato Barbieri Dizzy Gillespie Chico O'Farrill