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Déconstruire l'abandon des clients
Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de
microfinance des caisses villageoises
Alison Burgon Bardsley,1 Bobbi Gray,2 et Megan Gash2
Septembre 2015
1Consultante indépendante 2Freedom from Hunger
Nuage de mots créé en utilisant des mots issus des entretiens « histoires d'impact »
menés avec d'anciens clients de services de microfinance.
Mexique, 2009 et 2012
Remerciements Nous tenons à remercier les partenaires de Freedom from Hunger qui ont participé à la collecte des histoires
d'impact des clients au cours des dernières années. Ce rapport a été rendu possible par notre volonté
commune d'en savoir plus sur les clients auxquels nous proposons nos services. Les auteurs tiennent aussi à
exprimer leur gratitude à Travis J. Lybbert, de l'Université de Californie, dont la perspicacité et les conseils
avisés ont aidé à guider cette analyse. Nous tenons également à remercier les personnes qui ont relu les
différentes versions de ce rapport. Amelia Kuklewicz, Gabriela Salvador, Kathleen Stack, Matilde Olazabal,
Brent Farrar et Julie Uejio de Freedom from Hunger ; Anne Hastings du Microfinance CEO's Working
Group ; Frances Sinha de EDA Rural Systems/MCRIL ; Caitlin Scott de Friendship Bridge au Guatemala ;
Daniella Hawkins de la Microloan Foundation au Malawi, Anton Simanowitz, consultant indépendant,
Annike Thierry, traductrice, et Jessica Wall-Delgado, gestionnaire du projet de traduction.
Table des matières
Résumé analytique .............................................................................................................................................................. i
Introduction ........................................................................................................................................................................ 1
Contexte .............................................................................................................................................................................. 2
Comprendre ce qui motive l'abandon des clients ................................................................................................. 2
Définition et mesure de l'abandon des clients ....................................................................................................... 2
Améliorer la pérennité financière par la fidélisation des clients ........................................................................ 3
Améliorer l'impact social de l'institution financière par la fidélisation des clients ......................................... 5
Données et méthodes ...................................................................................................................................................... 6
Analyse et résultats ........................................................................................................................................................... 8
Analyse des raisons de l'abandon : Une chaîne complexe d'événements ........................................................ 8
Dix facteurs contribuant couramment à l'abandon ............................................................................................ 10
Dix causes profondes de l'abandon ........................................................................................................................ 12
Analyse de corrélation des facteurs contribuant à l'abandon des clients ...................................................... 13
Analyse typologique avec les facteurs contribuant à l'abandon des clients ................................................... 15
Matière à débat ................................................................................................................................................................ 17
Conclusion ......................................................................................................................................................................... 22
ANNEXE ........................................................................................................................................................................... 23
Notes de fin ...................................................................................................................................................................... 25
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises i
Résumé analytique
Pourquoi faut-il étudier les raisons pour lesquelles les participants quittent les services de
microfinance ? Des informations claires sur les facteurs qui contribuent à l'abandon des clients
peuvent constituer un point de départ pour un examen approfondi des objectifs et des méthodes de
mesure de la fidélisation des clients. La compréhension de ces facteurs peut améliorer l'expérience
des clients grâce à l'innovation et à la conception flexible des produits, et renforcer la fidélisation des
clients par rapport à l'organisation, ce qui permettra à terme d'améliorer les résultats, tant en terme
d'impact social que de pérennité financière.
Cependant, les méthodes de collecte de données sur la fidélisation des clients varient selon les
acteurs du secteur et les mesures manquent de cohérence. La plupart des outils ne racontent qu'une
partie de l'histoire et ne permettent pas de découvrir les raisons réelles et complexes derrière la
décision d'abandon. Si les raisons qui motivent la décision d'abandon des clients étaient comprises
en profondeur, les praticiens pourraient proposer de meilleures options pour aider les pauvres à
gérer les causes sous-jacentes de l'échec (et du succès) auxquelles ils sont confrontés quand ils
participent aux services de microfinance. Cet article présente les histoires et les raisons de l'abandon
de 59 clients de caisses villageoises dans sept pays et auprès de sept institutions de microfinance
(IMF) qui ont été interrogés en utilisant la méthodologie des « histoires d'impact » de Freedom from
Hunger.
Au cours d'entretiens ouverts, il a été demandé aux clients d'expliquer pourquoi ils avaient
abandonné un programme de microfinance. Un client qui avait abandonné le programme a été défini
comme un client qui n'empruntait plus d'argent auprès de l'IMF. Les résultats de ces entretiens
qualitatifs, ou « histoires d'impact », ont révélé que c'était le plus souvent une série d'événements qui
avait abouti à la décision de quitter le programme plutôt qu'une cause unique d'abandon. De toutes
les raisons mentionnées pour l'abandon, on a observé que les chocs de santé, la faillite de l'entreprise
et les problèmes de groupe étaient à la fois les principaux facteurs contributifs et les causes
profondes du départ des clients.
L'étude a pu observer que certaines combinaisons de raisons avaient tendance à se produire
ensemble. Par exemple, des clients ayant subi un choc de santé signalaient fréquemment également
une faillite de leur entreprise et un défaut de remboursement de leur prêt. S'ils mentionnaient des
problèmes relationnels, soit avec d'autres membres du groupe soit avec leur agent, ils mentionnaient
fréquemment aussi un refus de prêt.
Une compréhension des facteurs contribuant le plus couramment à l'abandon, à savoir la santé, la
faillite de l'entreprise et les problèmes de groupe, peut aider les institutions à anticiper et répondre
aux besoins des clients avant leur abandon. Il peut s'agir d'une volonté plus affirmée de renforcer la
solidarité de la méthodologie des caisses villageoises et le développement de produits et services qui
aident à prévenir les causes profondes de l'abandon, comme des services qui aident à atténuer les
effets des urgences de santé, à éviter la faillite de l'entreprise par les services d'éducation ou
d'accompagnement, ou le développement de politiques et procédures souples pour soutenir les
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises ii
clients après la survenue d'un choc.
En se concentrant sur le dernier maillon de la chaîne d'événements aboutissant à l'abandon, on
risque une erreur de diagnostic sur les raisons de l'abandon, ce qui peut conduire à des interventions
inappropriées. Les efforts déployés pour atténuer la seule faillite de l'entreprise, alors que cette
dernière est la conséquence d'une urgence de santé, peuvent aboutir à une déception même quand
les efforts visant à atténuer l'échec de l'entreprise sont louables. Par conséquent, on risque de
manquer des opportunités de faire de petits efforts de façon anticipée, plutôt que des efforts
importants plus tard, pour améliorer la fidélisation des clients.
En conclusion, la méthodologie des histoires d'impact de Freedom from Hunger permet de révéler
d'importants résultats pour comprendre toute l'histoire qui se cache derrière l'abandon d'un client,
des histoires qui influent à la fois sur la pérennité financière et l'impact social d'une institution
financière et invite à mener des études complémentaires pour comprendre plus efficacement
l'abandon des clients dans le secteur de la microfinance.
Les histoires racontées par les anciens clients ont tout autant d'impact que celles des clients actifs en
termes de développement produit et de compréhension et de prise en compte des besoins des clients
dans les efforts visant à améliorer les conditions de vie des populations, et ne devraient donc pas être
négligées, mal interprétées, sous-estimées ou omises.
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 1
Introduction
Pourquoi faut-il étudier les raisons pour lesquelles les participants quittent les services de
microfinance ? L'expérience des clients actifs de services de microfinance peut être suivie grâce à de
nombreux indicateurs de performance différents, et elle continue d'être façonnée à mesure de la
progression des normes, de la transparence financière et de la responsabilisation en matière de
performances dans le secteur. Cependant, qu'en est-il des clients qui abandonnent ? Qu'ils partent
par choix ou non, les anciens clients de la microfinance ont une histoire importante à raconter que le
secteur a eu du mal à comprendre pleinement. Cette histoire se trouve à la frontière périlleuse entre
inclusion financière et marginalisation financière.
Le secteur de la microfinance a bénéficié d'une multiplication des études rigoureuses sur l'évaluation
d'impact au cours des dernières années qui a apporté des éclairages précieux sur les avantages et les
limites de la participation aux services de microcrédit. Les études aléatoires actuelles sont axées sur
les participants actifs dans des services de microcrédit, et elles ont souvent des résultats très divers.
Plus récemment, les sept évaluations par essais contrôlés randomisés (ECR) publiées dans l'American
Economic Journal : Applied Economicsi ont fait apparaître des résultats inquiétants selon lesquels le
microcrédit fonctionne pour certaines personnes mais ne permet généralement pas de transformer la
vie des gens par un accroissement significatif des revenus. Les études indiquent également que le
microcrédit n'a pas d'effets importants sur la santé, l'autonomisation des femmes ou l'éducation des
enfants.ii
À l'inverse, d'autres études suggèrent que l'impact positif constaté à partir des sept ECR pourrait en
fait être sous-estimé.iii En outre, une autre étude récente, publiée en 2014 par la Banque mondiale,
iva réalisé le suivi de participants à des services de microcrédit sur une durée de 20 ans au
Bangladesh. Cette étude a montré que le microcrédit accroît les dépenses personnelles, les biens des
ménages, l'offre de travail et l'éducation des enfants.
Si les études mentionnées ci-dessus ne sont pas considérées comme directement comparables, étant
donné les différentes méthodologies de recherche et périodes de collecte de données utilisées, elles
viennent alimenter le débat dans le secteur sur le réel potentiel de transformation associé à la
participation à des services de microcrédit, en particulier, et participation a des services de
microfinance au sens large . Parallèlement, quels résultats obtiendrait-on si l'on examinait les raisons
pour lesquelles les gens n’arrivent pas à bien utiliser les services de microfinance ?
Même si l'on prend en compte les difficultés de la collecte des données et les questions non résolues
quant à la façon de mesurer correctement ce qui constitue vraiment une transformation, le secteur
continue à faire des progrès dans ses efforts visant à mieux comprendre le rôle du crédit et des
produits financiers élargis pour les pauvres. Cela étant dit, il reste toujours des lacunes importantes à
combler pour comprendre pourquoi les clients quittent les programmes.
Des informations claires sur les facteurs profonds contribuant à l'abandon des clients peuvent
constituer un point de départ pour un examen approfondi des objectifs et des méthodes de mesure
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 2
de la fidélisation des clients ; elles peuvent aider à améliorer l'expérience des clients grâce à
l'innovation et à la conception flexible des produits, et renforcer la fidélisation des clients par
rapport à l'organisation, ce qui permet à terme d'améliorer les résultats, tant en matière d'impact
social que de pérennité financière.
Pour présenter une vue d'ensemble de l'abandon des clients, il faut regarder au-delà des taux de
fidélisation ou d'abandon des clients et créer des approches permettant de découvrir les causes
réelles de cet abandon. Les méthodes de collecte de données sur la fidélisation des clients varient
selon les acteurs du secteur et les mesures manquent de cohérence. En outre, les outils quantitatifs
ne racontent qu'une partie de l'histoire et ne permettent pas de découvrir les raisons réelles et
complexes derrière la décision d'abandon. Si les raisons qui motivent l'abandon des clients étaient
bien comprises, les praticiens pourraient examiner de plus près les facteurs sous-jacents de succès et
d'échec auxquels les pauvres sont confrontés dans leur participation aux services de microfinance.
Contexte
Comprendre ce qui motive l'abandon des clients
Il y a une absence de consensus dans le secteur de la microfinance sur la façon de définir et de
mesurer la fidélisation des clients ou son contraire, l'abandon des clients. Il est souvent superflu de
comparer les taux de fidélisation et d'abandon entre différentes institutions car la détermination de
ce qui constitue un « client fidélisé » par rapport à un client qui a quitté ou abandonné le programme
est différente pour chaque institution (les mots « départ de client » et « abandon de client » sont
souvent utilisés de façon interchangeable), tout comme l'est la méthode de calcul du taux de
fidélisation ou du taux d'abandon. Ces différentes approches tiennent surtout à la diversité des
périodes concernées par le remboursement et le renouvellement des prêts ainsi que de la
participation des clients, ou à l'absence de participation des clients à d'autres produits ou services
offerts par l'institution de microfinance (IMF). De plus, la détermination d'une formule appropriée
pour calculer le taux d'abandon dépend largement du niveau de détail du système d'information de
gestion (SIG) établi par l'IMF.
Une compréhension globale des dimensions du problème est nécessaire si l'on veut aller au cœur de
l'enjeu de l'abandon des clients. La partie suivante analysera les difficultés rencontrées dans la
définition et la mesure de l'abandon des clients et la façon dont cette situation influence la pérennité
financière et la mission d'impact social de l'IMF.
Définition et mesure de l'abandon des clients
La première étape dans l'élaboration d'une définition satisfaisante de l'abandon des clients est de
définir ce qui constitue un client actif.v Ceci fait intervenir l'examen de facteurs comme le temps qui
s'est écoulé depuis qu'un prêt a été pris ou qu'une transaction a été conclue, si le client « fait une
pause » (clients qui interrompent leur participation, pendant une période souvent appelée « période
d'interruption », entre deux cycles de prêt), si les comptes d'épargne des clients sont devenus
« dormants » et relativement inactifs, et si un client est parvenu à un « point de décision »vi quant à
savoir s'il reste actif ou quitte le programme, parmi d'autres considérations spécifiques à chaque
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 3
institution. Une liste de définitions de l'abandon des clients actuellement utilisées par le secteur peut
être consultée dans l'Annexe à la fin de ce rapport.
La mesure de la fidélisation des clients est représentée par un pourcentage appelé le taux de
fidélisation des clients (ou son contraire, le taux d'abandon des clients). C'est l'un des 11 indicateurs
de performances sociales transmis par les IFM à MIX Market. En outre, c'est l'un des indicateurs de
protection des clients de la Campagne SMART, une des Normes universelles du Groupe de travail
sur les performances sociales (Social Performance Task Force - SPTF) pour la gestion des
performances sociales et une mesure des résultats pour les organisations de microfinance favorables
aux pauvres de Truelift.
Bien qu'il soit considéré comme un indicateur de performance clé, en raison de l'absence de normes
du secteur pour la définition, la collecte et la mesure des données sur l'abandon des clients, le taux de
fidélisation des clients ne figure pas parmi les indicateurs de performances standard générés et
transmis de façon régulière par les IMF au travers de la base de données MIX. viiIl y a autant de
formules pour mesurer la fidélisation des clients que de façons de la définir. Comme indiqué
précédemment, la formule appropriée pour une IMF dépend fortement des caractéristiques
spécifiques de l'institution et de la puissance de son SIG. Le détail des avantages et des
inconvénients des formules les plus couramment utilisées dépasse le cadre de ce rapport, mais les
formules les plus couramment employées dans le secteur sont indiquées dans l'Annexe.
L'objectif de ce rapport n'est pas de
déterminer si un client doit être
considéré comme ayant abandonné ou
de défendre les mérites d'une formule
ou d'un indicateur par rapport à un
autre, mais de découvrir les raisons
pour lesquelles les clients quittent
l'IMF. Les clients dont les données sont
présentées dans le présent rapport
avaient clairement arrêté leur participation aux services de l'IMF quand Freedom from Hunger a
mené ses entretiens d'impact deux ou trois ans après l'entretien initial (voir Données et Méthodes
plus bas dans ce rapport).
Améliorer la pérennité financière par la fidélisation des clients
À mesure que le secteur continue de se développer à un rythme soutenu, ce qui accroît le niveau de
concurrence sur le marché, une plus grande attention a été accordée aux normes du secteur pour la
protection des clients et des performances sociales. La fidélisation des clients est essentielle dans le
contexte actuel de plus en plus concurrentiel pour les prêteurs à la fois dans une perspective de
pérennité financière et en termes de réalisation des objectifs d'impact social.
Malgré l'absence de consensus sur la façon de définir, de collecter et de mesurer la fidélisation des
clients, il y a un large consensus sur l'importance de l'amélioration de cette fidélisation pour la
L'abandon de clients dans ce rapport est simplement
défini comme la situation des clients qui n'empruntent
plus et n'ont pas renouvelé leur adhésion ou leur statut
de client au moment de l'entretien de suivi. Cet
entretien a généralement été mené deux ou trois ans
après la collecte des premières histoires d'impact pour
l'IMF.
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 4
stabilité financière de l'institution. La Figure 1 résume les impacts de l'amélioration de la fidélisation
des clients sur la stabilité financière de l'IMF à partir de plusieurs études sur la fidélisation des
clientsviii réalisées au cours des dix dernières années. Comme l'indique cette figure, une amélioration
de la fidélisation des clients peut réduire les coûts, les risques liés au prêt et la saturation du marché
tout en améliorant le moral du personnel, l'image publique de l'IMF, donner la preuve de la
satisfaction des clients et renforcer la pérennité financière globale de l'IMF.
Figure 1. Impact de l'amélioration de la fidélisation des clients sur la stabilité financière de
l'institution financière
Les études citées par Epstein et Yuthasix et Pawlak et Matul, x montrent en particulier que :
les clients qui abandonnent avant cinq ans peuvent entraîner des coûts accrus car il faut parfois
jusqu'à cinq cycles de prêt pour qu'une IMF atteigne son seuil de rentabilité et
une augmentation de 5 % du taux de fidélisation des clients aboutit à une augmentation des
bénéfices située entre 25 et 80 %.
Selon une étude citée par Hachemi dans une note thématique du CGAP en 2007, la Small Enterprise
Foundation en Afrique du Sud a mis en place un système de suivi au niveau des clients pour mieux
comprendre les raisons de l'abandon des clients. Après une période de trois ans pendant laquelle les
taux d'abandon ont été réduits, elle a constaté une augmentation des retours sur investissement et
une diminution des pertes.xi
Amélioration de la
fidélisation des clients
Indicateur important de la satisfaction des
clients
Une plus grande
pérennité financière
Réduction des coûts
institutionnels
Réduction des risques liés au
prêt
Une plus grande
productivité et moral du personnel
Réduction de la saturation du
marché
Une meilleure image publique
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 5
Améliorer l'impact social de l'institution financière par la fidélisation des clients
Malgré des efforts croissants visant à mesurer les impacts des programmes de microfinance, le
secteur comprend mieux les motifs des clients qui restent que ceux des clients qui abandonnent.
Comme ce sont les clients qui abandonnent qui n'ont pas obtenu ou conservé la valeur de leur
participation aux services de microfinance, une IMF en apprendrait probablement plus sur
l'amélioration de ses produits et services auprès d'eux qu'auprès de ceux qui sont restés actifs.
Souvent, les clients qui abandonnent le programme donnent le feed-back le plus honnête, ce qui
peut permettre de révéler les insuffisances dans l'expérience globale des clients.
Le traitement éthique des clients englobe la compréhension des raisons de leur abandon, que ce soit
pour des raisons négatives ou positives. Le fait de disposer d'une compréhension approfondie de ces
raisons permet aux IMF de déterminer quelle part de la responsabilité revient à l'institution et quelle
part revient au client.
Figure 2. Trouver un juste équilibre entre la responsabilité de l'institution et de celle du client
Une compréhension réfléchie des raisons pour lesquelles les gens abandonnent les services, associée
à des efforts visant à utiliser ces informations dans la conception des produits et des politiques
institutionnelles peut renforcer la conservation des clients et la fidélité par rapport à l'organisation et,
à terme, aider l'IMF à réaliser sa mission sociale. Des recommandations sur la façon d'élaborer et de
mettre en œuvre une enquête sur l'abandon des clients peuvent être trouvées dans un document
récemment publié par la Campagnes SMART et intitulé « Collecting and Using Exit Survey Data »
(Décembre 2014)xii, qui comprend des exemples d'enquêtes précis et explique comment appliquer les
données d'enquête pour améliorer la conception des produits et les opérations.
Ce document montre que pour comprendre pleinement l'abandon des clients, il est nécessaire d'aller
au-delà des taux quantitatifs de fidélisation des clients. Par exemple, on peut recourir à un système
Responsabilité du client pour l'abandon
Responsabilité de l'IMF pour l'abandon
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 6
de suivi de l'abandon des clients qui est accompagné d'entretiens approfondis avec eux. Quelle que
soit l'outil appliqué, l'IMF doit s'assurer de la bonne compréhension de la totalité des raisons de
l'abandon des clients et de la façon dont ces raisons s'enchaînent éventuellement, afin d'aider les
institutions à mieux prévoir et répondre aux besoins des clients, ce qui permet de renforcer la
pérennité financière et l'impact social de l'institution.
Données et méthodes
Depuis 2007, Freedom from Hunger a élaboré et testé une méthodologie d’« histoires d’impact »
visant à découvrir les expériences de clients qui sont représentatifs de l’ensemble de la clientèle d’une
IMF ou même de plusieurs institutions, qu'il s'agisse d’un grand succès ou d'un échec total, ou d'un
quelconque résultat intermédiaire. Les étapes clés consistent d’abord à sélectionner aléatoirement des
clients pour la collecte d’histoires, puis à collecter ces histoires avec un processus d’entretien
systématique mais ouvert, permettant aux clients de raconter leur histoire avec le niveau de détail
qu’ils sont prêts à partager. Les inconvénients sont que nous dépendons de la bonne volonté et de la
sincérité des clients (une difficulté qui est aussi commune à d’autres entretiens plus structurés) et de
la capacité à extraire des informations utiles de façon systématique et sans préjugés à partir
d’histoires complexes. En outre, il n’a pas été possible de mettre en œuvre pour toutes les histoires
la capacité de les segmenter en se basant sur les différences entre zones rurales et urbaines,
différentes classes d’âge, niveaux de pauvreté, durées d’adhésion et autres variables, souvent
considérées comme utiles pour comprendre les caractéristiques des clients. Cette analyse n’a donc
pas été incluse ici.
L'objectif de la méthodologie des histoires d'impact est d'interroger des personnes qui ont tout
récemment adhéré à un programme de microfinance (celles qui sont dans leur premier ou deuxième
cycle de prêt) puis d'interroger à nouveau ces mêmes personnes environ trois ans plus tard (qu’elles
participent toujours ou non au programme) pour découvrir ce qui s’est produit dans leur vie pendant
la période intermédiaire. Cette méthode fournit une histoire d’impact « longitudinale » (avant et
après). Cela nous donne une histoire rétrospective de l'impact et la possibilité de tester rapidement la
capacité à extraire des informations utiles de l’histoire pour voir ce qu’on peut apprendre sur
l’impact.
Plus précisément, ces histoires d'impact aident à évaluer l'impact du programme Crédit avec Éducation,
dans lequel des femmes de communautés rurales très pauvres se réunissent dans des groupes
(souvent appelés caisses villageoises) pour bénéficier auprès d’une IMF d'opportunités combinées de
prêts et d’épargne, ainsi que recevoir une valeur ajoutée sous la forme d’une éducation sur
l’amélioration de leur entreprise et de la santé de leur famille. Certains programmes de Crédit avec
Éducation offrent aussi un accès à des services de protection de la santé, comme des liens avec des
prestataires de santé, des produits de santé et des services financiers axés sur la santé.
Jusqu'à présent, Freedom from Hunger a collecté plus de 700 histoires d'impact de clients auprès de
25 partenaires locaux situés dans dix pays d'Amérique latine, d'Asie du Sud et d'Afrique sub-
saharienne. Six pays ont été visités une deuxième fois après un intervalle de trois ou quatre ans pour
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 7
interroger à nouveau les participants aux histoires d'impact. La collecte d'informations précieuses
issues de ces entretiens se poursuit à mesure que d'autres partenaires participent au processus de
collecte d'histoires d'impact pour la première fois.
Pour les besoins de cette analyse, un sous-ensemble de la collecte globale d'histoires d'impact a été
analysé pour se concentrer sur les facteurs contribuant à l'abandon des clients. Les clients de ce sous-
ensemble partagent une caractéristique commune : ils étaient tous devenus d'« anciens clients »
(après avoir abandonné/qui ne prenaient plus de prêt) de l'IMF à la date à laquelle le deuxième
entretien d'impact a été mené. Comme indiqué précédemment, cette définition ne correspond pas
aux niveaux d'abandon quantitatifs qui sont utilisés par les institutions pour suivre la fidélisation des
clients d'un cycle de prêt à l'autre ou d'une période de six ou douze mois à la suivante. L'abandon
pris en considération ici est probablement un peu plus « strict », dans la mesure où ces personnes ont
quitté le programme et ne seraient pas comptabilisées comme « en interruption entre deux cycles »,
même si elles pourraient probablement réadhérer à l'IMF par la suite. L'objectif de l'analyse de ce
sous-ensemble d'histoires d'impact qui reflètent l'expérience des anciens clients est d'acquérir une
compréhension des raisons profondes de l'abandon.
Une tentative a été faite de créer un très petit échantillon de données d'anciens clients comprenant
des clients qui ont participé à la fois à un entretien initial d'histoire d'impact et à un entretien de suivi
trois ans plus tard. Bien que ces circonstances idéales représentent la majorité des données, des
événements inattendus ont obligé à apporter des adaptations au processus de collecte de données
sur le terrain. Des décisions ont dû être prises sur le terrain quand les clients n'ont pu être trouvés
pour un entretien de suivi, ou dans certains cas, ont refusé d'être interrogés. Dans d'autres cas, il a
été possible d'interroger un nouveau sous-ensemble d'anciens clients pour la première fois pour
l'entretien sur l'impact (ce qui signifie qu'il n'y a pas d'entretien pour eux en tant que clients actifs,
seulement en tant qu'anciens clients).
Le Tableau 1 précise les histoires d'impact incluses dans cette analyse par pays et le type d'entretiens
disponibles. Dans le cas des entretiens de suivi, on a profité de la possibilité sur le terrain
d'interroger des participants volontaires qui étaient aussi d'anciens clients mais pour qui un entretien
initial n'avait pas été collecté.
Tableau 1. Types des entretiens d'histoires d'impact utilisés dans cette analyse
Pays Entretiens initiaux et
de suivi
Entretien de suivi
uniquement
Total des Histoires
d'abandon
Bolivie 1 1
Équateur 10 10
Pérou 12 1 13
Mexique 12 8 20
Philippines 10 10
Inde 5 5
Total des Histoires d'abandon
39 20 59
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 8
Le délai pour la collecte des entretiens avec les clients varie selon le partenaire, car au fil du temps
d'autres partenaires ont choisi de participer au processus d'entretien sur les histoires d'impact. Le
tableau ci-dessous montre les années au cours desquelles les histoires d'impact initiales et de suivi
ont été collectées.
Tableau 2. Calendrier de la collecte des histoires d'impact
Pays Entretiens initiaux collectés Entretiens de suivi collectés
Bolivie 2009 2012
Équateur 2010 2013
Pérou 2008 2011
Mexique 2009 2012
Philippines 2014
Inde 2009 2013
Bien que les échantillons fournis ici ne soient pas complètement représentatifs du nombre total de
clients qui ont abandonné, étant donné la sélection aléatoire des cohortes initiales de clients
interrogés et suivis et la sélection aléatoire des clients ayant abandonné pour les entretiens initiaux,
on peut dire avec certitude que les données sont suffisamment significatives et pertinentes pour être
considérées comme les raisons de l'abandon des clients.
Analyse et résultats
Pour générer des données numériques sur l'abandon, une analyse inductive généralexiii a été menée
sur les 59 histoires d'impact d'anciens clients en vue d’évaluer les raisons de leur abandon. Toutes les
raisons contribuant à l'abandon qui ont été indiquées par les anciens clients ont été enregistrées et
décomptées pour déterminer si des thèmes ou des constantes communes se dégageaient du groupe.
L'histoire de chaque ancien client a également été analysée pour déterminer s'il était possible
d'identifier l'une des causes profondes des événements ayant conduit à l'abandon. Dans certains cas,
la situation était très claire et dans d'autres, il a fallu prendre des décisions fondées sur des
appréciations personnelles. Dans certaines de ces situations, les entretiens initiaux et de suivi ont été
utilisés pour mieux comprendre la cause profonde de l'abandon. Dans les cas où la cause profonde
de l'abandon n'était pas claire, une catégorie « incertaine » a été attribuée.
Analyse des raisons de l'abandon : Une chaîne complexe d'événements
La tendance la plus courante constatée dans la collection d'histoires d'impact d'anciens clients était
qu'il était rare qu'un seul événement ait contribué à l'abandon. Dans la plupart des cas, l'histoire
d'impact a révélé une chaîne complexe d'événements qui ont conduit à l'abandon du client. Meri,
une ancienne cliente péruvienne, raconte une histoire sur la façon dont ses revenus et son entreprise
ont abouti à un échec à cause d'une maladie.
Meri
L'adhésion de Meri à une IMF lui offrait la possibilité de générer plus de bénéfices avec son entreprise. Et
pendant 15 ans, elle a profité des fruits de son travail, jusqu'à ce qu'une complication de santé sans précédent
vienne tout changer. Après avoir eu son cinquième enfant, Meri a eu des problèmes de santé au niveau de
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 9
l'utérus. Son état de santé précaire l'a laissée dans une situation où elle ne pouvait plus travailler. Selon le
médecin, un trajet en bus de huit heures pour se rendre à Lima sur un terrain très accidenté aurait aggravé
son état de santé. Meri ne pouvait donc plus voyager. Avant d'avoir ce problème de santé, elle utilisait l'argent
d'une IMF pour investir et payer le transport. Elle utilisait ses bénéfices pour acheter de la nourriture et pour
l'éducation et la santé de ses enfants. Cependant, après ses complications de santé, elle s'est endettée auprès de
l'hôpital et de son IMF. Son entreprise et ses bénéfices ont été gelés et elle n'a pas d'autre source de revenus en
dehors des maigres recettes gagnées par son mari sur le marché en cirant les chaussures des gens.
Meri était consciente de ce qu'elle devait et ses dettes semblaient présentes dans tous les aspects de sa vie. Dans
le même temps, sa santé est en danger. « J'ai encore des problèmes. Je les sens chaque jour au fond de moi.
Mais je ne peux rien faire. Une consultation coûte 15 soles et l'échographie encore 30 soles de plus. J'ai
l'impression que mon stress s'accumule dans mon estomac. Et chaque jour je ressens cette douleur, comme si
l'anxiété prenait le pas sur mes capacités. »
L'histoire de Meri, malheureusement typique des histoires d'impact d'anciens clients, dévoile bien
plus que le seul problème du défaut de remboursement de prêt comme cause d'abandon. La
compréhension approfondie de l'expérience de Meri et d'autres participantes comme elle, offre aux
praticiens l'occasion de réfléchir à des solutions pour éventuellement offrir un soutien avant que la
chaîne d'événements ne conduise à l'abandon du client. La Figure 3 ci-dessous illustre la série
d'événements qui ont conduit Meri à décrocher, ce qui était une situation courante pour beaucoup
des clients interrogés.
Figure 3. Un exemple de l'effet de spirale des événements conduisant à l'abandon des clients
Dans le cas de Meri, si l'institution financière tenait seulement compte du défaut de remboursement
comme raison de l'abandon, elle manquerait l'opportunité de proposer un soutien avant que les
conditions deviennent un cercle vicieux ou pire, appliquerait des interventions inadaptées à la cause
profonde.
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 10
Dix facteurs contribuant couramment à l'abandon
Quand tous les facteurs que le client a présentés comme ceux qui ont conduit à sa décision
d'abandonner ont été pris en compte, dix facteurs contribuant couramment à l'abandon se sont
dégagés des 59 histoires d'impact. Ces dix facteurs contribuant à l'abandon sont : 1. Faillite de
l'entreprise ; 2. Problèmes de groupe ; 3. Chocs de santé ; 4. Problèmes avec l'agent ; 5. Refus de
prêt ; 6 Défaut de remboursement ou remboursement tardif, 7. Insatisfaction par rapport aux
politiques sur les prêts ; 8. Plus besoin de prêt ; 9. Émigration et 10. Cause incertaine. Si certains
anciens clients ont mentionné une cause unique d'abandon, comme « Plus besoin d'un prêt », la
plupart ont cité plusieurs facteurs contributifs. Dans d'autres cas encore, il était difficile de
comprendre pourquoi le client avait abandonné et ces cas ont donc été classés dans la catégorie
« Cause incertaine ».
Les « problèmes de groupe » correspondaient à des descriptions de conflits et de désaccords entre
les membres du groupe ; aux conséquences de l'insolvabilité d'un ou plusieurs membres, et au choix
par le groupe de se dissoudre. Les « problèmes avec l'agent » portaient sur les façons dont les clients
considéraient que les agents de terrain les avaient maltraités ; n'avaient pas répondu à leurs besoins,
etc. L'« insatisfaction par rapport aux politiques de prêts » porte sur l'insatisfaction par rapport à la
conception du produit et aux politiques traitant de ces questions, comme les horaires de réunions,
les taux d'intérêt, les tailles de prêts, etc.
La catégorie « Plus besoin de prêt » représente seulement les clients qui sont parvenus à la
conclusion qu'ils n'ont plus besoin de prêt pour la réussite de leur entreprise et/ou considéraient que
les investissements antérieurs dans les prêts suffisaient à répondre à leurs besoins ; cette catégorie ne
doit pas être confondue avec la décision de quitter le programme en cas de défaut de
remboursement, ou avec les membres à qui le groupe a demandé de partir, ou qui ne pouvaient
rembourser leurs prêts antérieurs dans les délais.
Les résultats enregistrés, présentés dans la Figure 4, sont classés en fonction de la fréquence (de la
moins élevée à la plus élevée) des facteurs contributifs.
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 11
Figure 4. Dix facteurs contribuant à l'abandon des clients
Les résultats indiquent que la faillite de l'entreprise et les problèmes de groupe arrivent ex aequo parmi les
facteurs les plus souvent mentionnés dans ceux qui ont contribué à l'abandon du client. Le deuxième facteur
le plus fréquemment mentionné était celui des chocs de santé.
Une étude de 2005 préparée par le Civil Society Human and Institutional Development Programme (CHIP)
qui s'appuyait sur des entretiens avec des clients, des discussions en groupes cibles et des enquêtes, a
constaté que 63 % des emprunteurs abandonnaient en raison de problèmes liés au produit de prêt,
au personnel de l'organisation ou à des facteurs liés au groupe.xivUne autre étude basée sur des
enquêtes a trouvé des disparités entre les raisons d'abandon données par les répondants à l'enquête
et celles données par les agents de crédit. Les emprunteurs ont le plus souvent cité des conflits avec
la banque fiduciaire ou l'agent de crédit comme raison de l'abandon (48 % des cas) alors que les
agents de crédit ont le plus souvent signalé qu'un défaut de remboursement de prêt était la raison de
l'abandon (90 % des cas).
Bien que les questions d'abandon puissent être complexes, Esther, une cliente du Mexique explique
comment un simple changement dans la méthode de collecte de l'argent peut conduire à un abandon
et éventuellement à une exclusion financière.
Esther
Le taux d'intérêt est passé de 3,5 à 4,2 % en l'espace de trois ans. Cela, cumulé avec le changement qui
obligeait à déposer son argent dans les banques et non plus pendant les réunions des caisses villageoises, l'a
amenée à arrêter de travailler avec une IMF. « Ils m'ont dit que le taux d'intérêt avait augmenté... et que le
coût du trajet est supérieur aux intérêts obtenus ! », a-t-elle expliqué en riant. « Nous sommes dans une
communauté, Larrianzar (la ville la plus proche) est une ville et (à Larrianzar), il n'y a toujours rien, il n'y
a pas de service de crédit et il n'y a pas de banque, seulement des magasins ! »
0 5 10 15 20 25
Faillite de l’entreprise
Problèmes de groupe
Chocs de santé
Problèmes avec l'agent
Refus de prêt
Défaut de remboursement …
Insatisfaction par rapport aux …
Plus besoin de prêt
Émigration
Cause incertaine
10 facteurs contribuant à l'abandon des clients
Bolivie Équateur Pérou Mexique Philippines Inde
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 12
Quand l'IMF a modifié sa politique de dépôt, « Nous avons dû nous rendre jusqu'à San Cristobal pour
faire des dépôts. Je voyageais avec deux ou trois personnes. Pour trois personnes, le coût du trajet était trop
coûteux. Quand il y avait 30 personnes dans le groupe, j'apportais 30 000 pesos et cela me faisait peur [de
voyager seule] », explique Esther. « Le trajet jusqu'à San Cristobal pour faire ses dépôts est trop cher, les
agents de terrain ne se déplacent plus avec de l'argent. Ils nous ont dit (qu'ils avaient changé de politique)
parce qu'ils avaient été agressés... c'est comme ça... Je ne pouvais plus payer les intérêts, sans même parler du
voyage. » Elle a ressorti son relevé de compte défraîchi pour montrer ses bons antécédents en matière de crédit
et les raisons pour lesquelles elle a décidé de ne pas poursuivre avec l'IMF. « Certaines personnes ne voulaient
plus continuer, donc nous avons tous dû arrêter. »
Dix causes profondes de l'abandon
La compréhension des facteurs contribuant à l'abandon est plus significative si une seule cause
profonde est extraite de l'histoire de chaque client pour identifier la cause unique la plus courante qui
déclenche une série d'événements aboutissant à l'abandon du client. Une tentative a été faite pour
atteindre cet objectif avec chacun des 59 anciens clients en utilisant les dix catégories établies plus
tôt. Dans certains cas, la cause était très claire, en particulier dans les cas d'émigration et dans ceux
où un prêt n'était plus nécessaire. Trois cas ont été classés comme « incertains », car il n'a pas été
possible d'identifier une cause profonde. Dans d'autres cas où de nombreux facteurs avaient
contribué à l'abandon, des décisions fondées sur des appréciations personnelles pour identifier un
événement déclencheur unique qui a à terme abouti à l'abandon. La Figure 5 montre que les trois
premiers facteurs contribuant à l'abandon des clients restent les trois premières causes profondes de
l'abandon mais diffèrent en fréquence et en ordre. Les chocs de santé apparaissent maintenant
comme la première cause profonde de l'abandon, suivie de près par les problèmes de groupe et la
faillite de l'entreprise.
Figure 5. Dix premières causes profondes de l'abandon
0 2 4 6 8 10 12 14
Chocs de santé
Problèmes de groupe
Faillite de l’entreprise
Plus besoin de prêt
Problèmes avec l'agent
Insatisfaction par rapport aux politiques sur les …
Émigration
Défaut de remboursement ou remboursement …
Cause incertaine
Refus de prêt
Bolivie Équateur Pérou Mexique Philippines Inde
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 13
La figure montre également que certaines des causes profondes varient selon le pays ; les clients en
Équateur ont plus mentionné la santé comme cause profonde, mais la dynamique de groupe semble
la cause la plus courante pour les clients au Mexique.
L'extrait suivant est tiré du témoignage de Magdalena, une cliente du Mexique, qui explique le détail
des conflits au sein de son groupe, qui l'ont conduite à quitter involontairement le programme.
Magdalena
Magdalena me parle de la fin de sa participation en tant que cliente d'une IMF. Il y a huit mois, la femme
qui dépose leurs paiements à la banque a « quitté la ville » et leur argent « a été perdu ». C'était une
menteuse, elle nous a volé notre argent », explique Magdalena. Son groupe a arrêté de travailler avec l'IMF
parce que « [le groupe] n'a pas réussi (à rembourser) et que l'IMF n'a pas bien réagi (à leur situation en tant
qu'emprunteurs défaillants). » Elle a demandé un autre prêt après cet incident, mais l'agent de crédit n'est
jamais revenu voir son groupe.
Analyse de corrélation des facteurs contribuant à l'abandon des clients
Une analyse de corrélation statistique a été effectuée afin de déterminer s'il existait une relation entre
deux des facteurs contribuant à l'abandon (en dehors des trois cas dans lesquels les raisons de
l'abandon n'étaient pas claires). Une analyse de corrélation statistique, à ne pas confondre avec une
démonstration de causalité, détermine si un changement d'une variable s'accompagne d'un
changement dans une autre variable. Une corrélation positive, un nombre compris entre 0 (pas de
corrélation) et 1 (corrélation positive parfaite), indique que les deux variables augmentent ou
diminuent ensemble. Une corrélation négative, un nombre compris entre 0 (pas de corrélation) et -1
(corrélation négative parfaite), indique que les deux variables évoluent dans des directions opposées.
En se basant sur une analyse de corrélation réalisée sur les facteurs contribuant à l'abandon (excluant
la catégorie Cause incertaine),3 il est apparu que deux relations présentaient la corrélation positive la
plus forte : 1. Les problèmes avec l'agent et les problèmes de groupe, et 2. Les chocs de santé et les
défauts de remboursement.
Le graphique suivant illustre la corrélation entre les problèmes avec l'agent et d'autres facteurs
courants contribuant à l'abandon. La relation entre les problèmes avec l'agent et les problèmes de
groupe représentait la relation la plus fortement corrélée de tous les facteurs d'abandon.
3
Pour cette analyse et l'analyse typologique qui suit, les trois cas pour lesquels la raison unique d'abandon a été classée comme « Incertaine »
ont été exclus. Comme il était difficile de savoir pourquoi ces trois clients avaient abandonné, l'inclusion de cette catégorie dans l'analyse des relations entre les raisons de l'abandon aurait été illogique. Par conséquent, au lieu d'examiner dix facteurs comme dans l'analyse précédente,
seuls neuf ont été inclus ici.
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 14
Figure 6. Raisons de l'abandon conditionnées par les problèmes avec l'agent
Il est à noter que les catégories Refus de prêt, Plus besoin de prêt et Défaut de remboursement présentent aussi une corrélation positive avec les Problèmes avec l'agent mais n'indiquent pas une corrélation forte.
Alors qu'est-ce que cela signifie ? Bien que ce type d'analyse ne prouve pas la causalité, elle montre
que les facteurs contributifs « Problèmes avec l'agent » et « Problèmes de groupe » présentent une
corrélation positive ; c'est-à-dire que quand le nombre de Problèmes avec l'agent augmente ou
baisse, le nombre de Problèmes de groupe a tendance à aller dans le même sens et vice versa. Cela
signifie que quand un ancien client mentionnait que son groupe avait été dissous ou qu'il y avait un
conflit de groupe, il avait aussi tendance à mentionner que son groupe avait des problèmes avec
l'agent.
La deuxième relation présentant la plus forte corrélation entre les facteurs contribuant à l'abandon
était celle entre les Chocs de santé et les Défauts de remboursement.
-0.3
-0.2
-0.1
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 15
Figure 7. Raisons de l'abandon conditionnées par les chocs de santé
Les résultats montrent que les catégories Chocs de santé et Défauts de remboursement présentent
une corrélation positive ; c'est-à-dire que quand le nombre de chocs de santé augmente ou baisse, le
nombre de défauts de remboursement a tendance à évoluer dans le même sens et vice versa. Cela
signifie que quand un client mentionnait avoir subi un choc de santé, il mentionnait aussi souvent un
défaut de remboursement de son prêt.
Il est à noter que la catégorie Chocs de santé présente aussi une corrélation positive avec la faillite de
l'entreprise. Encore une fois, cela signifie que quand la catégorie Chocs de santé augmente ou baisse,
la catégorie Faillite de l'entreprise va dans le même sens et vice versa. Cela signifie que quand un
client mentionnait avoir subi un choc de santé, il mentionnait aussi souvent une faillite de
l'entreprise.
Analyse typologique avec les facteurs contribuant à l'abandon des clients
Une analyse typologique K-Means a été effectuée sur les 59 histoires d'anciens clients et les facteurs
contribuant à l'abandon décrits plus haut (ici encore, la catégorie Cause incertaine a été exclue de
l'analyse). Ce type d'analyse organisationnelle offre un moyen de générer une structure au sein d'un
ensemble de données dans laquelle les données sont classées sous la forme de groupes
statistiquement optimaux avec des caractéristiques similaires. Dans le cas de cette analyse, l'analyse
typologique k-means offre une solution pour générer des groupes statistiquement optimaux ou des
groupes d'anciens clients qui présentent les facteurs d'abandon les plus courants. Ce type d'analyse
offre une vision quantitative de résultats auxquels on pourrait parvenir intuitivement, mais qui sont
générés en utilisant une analyse statistique.
En se basant sur l'analyse k-means, quatre groupes ont été identifiés statistiquement. Les tendances
ont été examinées au sein de chacun de ces groupes et les résultats sont caractérisés et comparés
-0.3
-0.2
-0.1
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 16
dans le Tableau 3 (du plus grand au plus petit groupe).
Tableau 3. Résultats de l'analyse typologique
Description des tendances dans le groupe
Nombre
d'anciens
clients
Nombre
moyen de
facteurs par
ancien client
1. Groupe Raison unique. Ce groupe était le plus grand et
correspond aux clients qui ont généralement mentionné une
raison unique pour leur abandon. Quand une raison était
donnée, les principales raisons indiquées pour l'abandon étaient
la faillite de l'entreprise et l'émigration.
23 1,13
2. Groupe Chocs de santé Tous les participants ont mentionné
des chocs de santé combinés à une ou plusieurs autres raisons,
principalement la faillite de l'entreprise, le défaut de
remboursement et le refus de prêt. Les catégories Problèmes
avec l'agent, Problèmes de groupe et Plus besoin de prêt ont
aussi été mentionnées.
18 2,60
3. Groupe Relations et Politiques. La plupart des clients ont
mentionné deux ou plusieurs raisons, dominées par les
problèmes de groupe, les problèmes avec l'agent et le refus de
prêt. En outre, les catégories Plus besoin de prêt, Défaut de
remboursement et Faillite de l'entreprise ont aussi été
mentionnées.
13 2,38
4. Groupe Problèmes de groupe. Tous les participants ont
mentionné des problèmes de groupe plus une ou plusieurs raisons, notamment l'insatisfaction par rapport aux politiques de
prêt, la faillite de l'entreprise et des problèmes avec l'agent.
5 2,60
Total 59 2,08
La Figure 8 offre une représentation graphique des résultats de l'analyse typologique qui illustre les
caractéristiques de chaque groupe. Par exemple, sur l'ensemble de 23 clients du Groupe 1, une
moyenne légèrement supérieure à une raison a été donnée pour l'abandon des clients. Ces raisons
généralement uniques pour l'abandon comprenaient, par ordre de fréquence, les catégories Faillite de
l'entreprise, Émigration, Insatisfaction par rapport aux politiques de prêt, Plus besoin de prêt,
Problèmes de groupe, Refus de prêt et Problèmes avec l'Agent. Cela signifie que les 36 clients
restants (sur les 59 clients évalués) avaient des histoires dans lesquelles au moins deux facteurs
avaient déterminé la raison de leur abandon.
Dans le Groupe 2, l'ensemble des 18 clients ont mentionné des Chocs de santé comme raison de
leur abandon et au moins, en moyenne, un ou plusieurs autres facteurs : Faillite de l'entreprise,
Défaut de remboursement, Refus de prêt, Problèmes de groupe, Problèmes avec l'Agent et Plus
besoin de prêt.
Dans le Groupe 3, 13 clients ont mentionné au moins deux facteurs liés soit à des relations avec
leurs groupes ou leurs agents et le refus de prêt. Ces clients ont aussi mentionné les catégories Plus
besoin de prêt, Défaut de remboursement et Faillite de l'entreprise.
Dans le Groupe 4, l'ensemble des cinq clients avaient mentionné les problèmes de groupe comme
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 17
facteur d'abandon, plus un ou plusieurs autres facteurs, parmi lesquels l'insatisfaction par rapport aux
politiques de prêt, la faillite de l'entreprise et les problèmes avec l'agent.
Ces groupes révèlent qu'il y a quatre expériences principales partagées par les clients : une expérience
est déterminée par la santé, une par des problèmes de groupe, un groupe de clients seulement avait
une raison unique d'abandon, et une était liée à des problèmes de relations avec le groupe ou avec
l'agent. Les groupes montrent aussi ce qui est commun à propos de ces expériences : tous les
groupes évoquent la faillite de l'entreprise dans le cadre de leur expérience commune.
Figure 8. Résultats de l'analyse typologique
Matière à débat
Quand il a été demandé aux anciens clients dans le cadre d'entretiens ouverts pour quelles raisons ils
avaient abandonné un programme de microfinance, les histoires d'impact qui en ont résulté ont
Plus besoin
de prêt
Faillite de
l’entreprise
Problèmes
avec l'agent Refus de
prêt
Problèmes
de groupe
Défaut de
rembourse-ment
Groupe 2. 100 % ont rencontré des
problèmes de santé et a mentionné au
moins 1 raison supplémentaire (n=18)
Plus besoin de
prêt
Faillite de
l’entreprise
Chocs de santé
Problèmes
avec l'agent
Refus de prêt
Problèmes de
groupe
Défaut de
rembourse-
ment
Groupe 3. Relations et politiques (n=13)
Faillite de
l’entreprise
Problèmes
avec l'agent
Insatisfaction
par rapport
aux politiques
sur les prêts
Groupe 4. 100 % ont rencontré des problèmes de groupe et a mentionné au
moins 1 raison supplémentaire (n=5)
Plus besoin de
prêt
Faillite de
l’entreprise Problèmes
avec l'agent
Insatisfaction
par rapport
aux politiques
sur les prêts
Refus de prêt
Problèmes de
groupe
Émigration
Défaut de
rembourse-
ment
Groupe 1. Raison unique pour l'abandon (n = 23)
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 18
révélé qu'il était rare qu'il y ait une cause unique pour leur abandon. C'était souvent une série
d'événements qui avait conduit un client à abandonner. De toutes les raisons mentionnées, ce
sont la faillite de l’entreprise, les problèmes de groupe et les chocs de santé qui sont apparus
comme les principaux facteurs contributifs et les principales causes profondes conduisant à
l'abandon des clients.
Une analyse de corrélation a trouvé des relations positives entre les principaux facteurs contributifs
et les principales causes profondes d'abandon. Cette étude a révélé que quand les anciens clients
mentionnaient des problèmes avec leur agent de terrain, ils indiquaient aussi fréquemment que leurs
groupes avaient des problèmes et souvent qu'ils avaient été dissous. Quand ils mentionnaient un
choc de santé, un défaut de remboursement et une faillite de l'entreprise apparaissaient également
fréquemment dans leur histoire.
En outre, l'analyse typologique k-means a démontré d'un point de vue statistique des relations
supplémentaires entre les facteurs contribuant à l'abandon d'un programme de microfinance. La
faillite de l'entreprise représentait une proportion importante des expériences des quatre groupes. Si
le plus grand groupe était composé de participants ayant seulement mentionné une raison unique
pour leur abandon, les autres groupes représentent des clients pour lesquels au moins deux ou trois
facteurs ont contribué à leur départ, ce qui représente plus de 60 % des témoignages. Le plus grand
groupe d'expériences communes était celui des personnes ayant subi un choc de santé.
Dans la mesure où l'abandon volontaire ou involontaire n'est pas défini par un événement isolé, une
compréhension de la dynamique de l'abandon, en particulier en termes de santé, de faillite de
l'entreprise et de conflits de groupe (qui figurent tous parmi les principales causes d'abandon) peut
aider les institutions à anticiper et répondre aux besoins des clients avant leur abandon. Cela peut
avoir une influence sur la façon d'intégrer des questions relatives aux raisons de l'abandon dans les
entretiens de départ des clients, mais aussi dont les institutions peuvent accepter qu'il s'agit de
raisons très courantes dans l'abandon des clients.
En outre, la prévalence des problèmes de groupe indiqués comme raison d'abandon semble
suggérer, pour les acteurs fournissant des services bancaires villageois, que la structure du groupe
peut être à la fois source de succès et d'échec. Les services bancaires villageois dépendent fortement
de l'autonomisation des membres des groupes dans la prise de décisions et de la croissance du
capital social entre ses membres. Toutefois, on ne peut considérer qu'il s'agit de quelque chose qui se
passe naturellement. Lorsque les groupes sont confrontés à l'insolvabilité d'un membre, les membres
peuvent tous être forcés d'abandonner ou certains membres peuvent être incités à quitter le groupe.
Des investissements intentionnels réalisés par les IMF pour aider à renforcer la solidarité du groupe
seraient importants pour surmonter ce risque d'abandon.
Le développement de produits et services qui aident à prévenir les causes profondes de l'abandon,
comme des services qui aident à atténuer les effets des urgences de santé, à éviter la faillite de
l'entreprise, ou à concevoir des politiques et procédures souples qui soutiennent un client après la
survenue d'un choc, sont des approches qui permettent aux institutions d'intervenir avant le
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 19
déclenchement des événements conduisant à l'abandon. Par exemple, si l'on prend l'exemple de Meri
cité plus haut, une IMF pourrait imaginer une série de produits, services, politiques et procédures
avec des facteurs atténuants qui auraient pu éviter son abandon.
Figure 9. Un exemple du cercle vicieux des événements conduisant à l'abandon des clients, avec des
interventions possibles
La Campagne SMART a publié « What Happens to Microfinance Clients Who Default? » (janvier 2015)xv
qui examine comment les praticiens travaillent avec les clients qui ont eu un défaut de
remboursement qui, bien sûr, entraînerait probablement l'abandon ultérieur du client. Plusieurs des
conclusions de l'étude soulignent la nécessité d'une meilleure compréhension des besoins des clients
et de leurs vulnérabilités spécifiques pour gérer efficacement les défauts de remboursement.
L'étude a révélé que les praticiens ne font pas toujours la distinction entre défauts de
remboursement volontaires et involontaires, ce qui empêche les institutions d'appliquer des
stratégies de gestion qui pourraient aider à garder des clients par ailleurs solides qui ont eu un défaut
de paiement à la suite d'un choc de santé ou d'un autre événement imprévu. L'étude suggère
également que, bien que la plupart des répondants représentant des IMF aient proposé des options
de restructuration aux clients ayant eu un défaut de paiement, il reste des questions sur le moment
où ces options ont été proposées.
Enfin, l'étude a révélé que seulement 52 % des répondants participant à l'étude ont réalisé des
enquêtes de départ avec des clients ayant eu des défauts de remboursement. Ceci représente bien sûr
une occasion manquée de collecter des informations précieuses qui peuvent être appliquées à la
conception des produits et à l'amélioration des performances de l'organisation.
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 20
Bien que les taux de fidélisation ou d'abandon des clients ainsi que les meilleures pratiques pour
comprendre les raisons du départ des clients constituent des avantages bien compris pour les
performances financières et sociales d'une institution, ce rapport plaide en faveur d'une attention
particulière à la façon dont nous cherchons à comprendre les raisons de l'abandon des
clients. En se concentrant sur le dernier maillon de la chaîne d'événements aboutissant à
l'abandon, on risque une erreur de diagnostic sur les raisons de l'abandon, ce qui peut
conduire à appliquer des interventions inappropriées ou à des occasions manquées de faire
des petits efforts rapidement plutôt que des efforts importants plus tard pour améliorer la
fidélisation des clients.
Par exemple, dans le cas de Meri, si la faillite de l'entreprise était perçue comme la cause profonde de
son abandon, une IMF pourrait par erreur essayer d'améliorer ses pratiques commerciales ou
supposer qu'elle était simplement confrontée à une trop forte concurrence, alors que la faillite de
l'entreprise n'est que la conséquence d'un problème antérieur. Dans le cas de Meri, le fait d'avoir par
exemple accès à un produit de microassurance-santé aurait pu atténuer son niveau initial de
surendettement causé par l'accroissement de ses frais de santé.
En outre, si l'on ne reconnaît pas que la faillite de l'entreprise constitue un fil rouge dans toutes les
histoires d'abandon, on risque d'ignorer à quel point il est important de s'assurer que les prêts
villageois aux microentreprises utilisent l'éducation à la gestion d'entreprise et l'accompagnement des
clients, pour garantir que ces derniers progressent avec des services financiers conçus pour les aider
à développer et à pérenniser leurs entreprises.
Les taux de fidélisation ou d'abandon des clients sont des « indicateurs différés », tout comme les
données collectées dans les enquêtes en cas d'abandon des clients. Comme l'a souligné Anton
Simanowitz dans son étude sur l'abandon des clients de la Small Enterprise Foundation (SEF) en
Afrique du Sudxvi, « il est facile de trouver une raison superficielle pour l'abandon des clients, plutôt
que de développer une compréhension réelle des causes sous-jacentes. » La compréhension et
l'appréciation des principales raisons pour lesquelles les clients ont tendance à abandonner peuvent
donner à l'institution financière une occasion de créer des processus et de développer des produits et
services qui atténueront les risques d'abandon des clients, avant que cet abandon devienne un
problème. Comme pour les résultats trouvés ici, Simanowitz dans son étude pour SEF a conclu que
des raisons personnelles (principalement définies comme un décès dans la famille ou une maladie), la
faillite de l'entreprise, les problèmes avec le groupe et les problèmes avec les procédures de SEF
étaient les principales causes d'abandon. SEF a adopté une approche visant à développer des
processus de collecte de données pour comprendre l'abandon avant qu'il se produise et a développé
une série d'actions pour atténuer les causes principales d'abandon afin qu'elles ne conduisent pas
réellement à un abandon. Ces actions sont présentées dans le rapport indiqué ici.
Cette analyse semble indiquer que les chocs de santé et les faillites d'entreprise étaient les principales
causes profondes de l'abandon dans les différents contextes. Cela représente à la fois une
opportunité et un défi car les IMF ne considèrent pas toutes qu'elles ont pour mission d'améliorer la
santé des clients ou de développer leur entreprise, et ce ne sont pas là forcément des changements
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 21
« faciles ». Ils semblent toutefois importants pour le succès des clients et des institutions elles-
mêmes.
Comme on l'a montré, les clients peuvent réellement abandonner pour des raisons positives, en
particulier quand le seul service financier permettant d'adhérer à une institution est un microcrédit.
Certains clients découvrent qu'ils n'ont plus besoin de microcrédit pour la bonne gestion de leur
entreprise. Si ce rapport n'examine pas ce que cela signifie pour l'inclusion financière sur le long
terme, il souligne un point essentiel sur l'importance des autres services financiers. Par exemple,
l'épargne et d'autres produits financiers hors crédit pourraient servir de point de départ pour
déterminer l'inclusion financière, puisqu'un client quittant une institution principalement
axée sur le microcrédit peut (même pour des raisons positives) se retrouver sans aucun
service financier.
Enfin, nous avons également montré qu'il est important de comprendre l'abandon des clients afin
que de multiples acteurs puissent comprendre quelle part de responsabilité dans l'abandon
des clients incombe à l'institution financière et quelle part au client. Si les personnes qui
critiquent le microcrédit insistent souvent sur ses conséquences négatives, ce document présente des
données qui suggèrent que les institutions ont la possibilité d'atténuer les conséquences d'une
situation de crise pour le client par le biais de politiques, procédures et pratiques centrées sur le
client. Cependant, certaines causes profondes de l'abandon des clients ne sont peut-être pas
entièrement évitables, en particulier lorsqu'il s'agit d'un choc de santé.
Alors que les IMF peuvent développer avec succès des produits et des services conçus pour atténuer
les risques de santé et que Freedom from Hunger a travaillé avec de nombreux programmes de santé
réussis animés par des IMF, des systèmes de santé, même s'ils ne sont pas pleinement opérationnels,
des systèmes d'assurance et des réseaux de soutien social peuvent entièrement prévenir les
conséquences d'une urgence de santé importante. Par exemple, si l'assurance-maladie peut aider à
couvrir les coûts du traitement du cancer et si les hôpitaux peuvent le traiter pendant une certaine
période, ils ne peuvent pas nécessairement entièrement protéger un ménage financièrement quand le
principal soutien économique du foyer ou soutien de famille ne peut plus générer de revenus, que ce
soit à court ou long terme. Ce fardeau peut ne pas être complètement évitable, comme le montre
l'histoire de Lilia :
Lilia
Lilia, qui vit en Équateur, a d'abord rejoint une IMF quand elle a quitté un poste salarié parce qu'elle ne
gagnait pas assez d'argent pour subvenir aux besoins de sa famille. Elle a commencé une entreprise de
distribution de sodas avec les fonds de son prêt. Sa mère vivait avec elle à l'époque et elle contribuait
financièrement au ménage jusqu'à ce qu'elle soit atteinte du cancer. La réduction des faibles revenus de sa
mère, associée aux coûts accrus du traitement, a détruit la fragile solvabilité de la famille. Quand elle a été
interrogée à nouveau trois ans plus tard, elle n'était plus cliente de l'IMF. Sa famille avait des difficultés pour
subvenir à ses besoins alimentaires, sans même parler de garder un régime alimentaire sain. Sa mère était
toujours malade et venait récemment de se casser la jambe. Comme l'a dit Lilia, « la maladie de ma mère a
changé ma vie ». Elle a pu faire face à la maladie de sa mère avec l'aide de sa famille, en particulier son
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 22
mari, qui aide financièrement à couvrir les dépenses pour sa mère. Lilia n'a pas de travail et ne peut pas
travailler tant qu'elle assume les soins de sa mère. « En ce moment je n'ai pas d'emploi mais j'appréciais
vraiment mon travail précédent parce que c'était ma propre entreprise. » A cette époque, l'IMF l'avait aidée
en lui proposant des prêts pour qu'elle puisse acheter plus de produits à vendre. En tant que membre de
l'IMF, Lilia se sentait bien et heureuse de faire partie de l'institution, car l’IMF l’aidait vraiment à
répondre à ses besoins. À l'heure actuelle, Lilia ne possède pas de prêts ou d'épargne. « La maladie de ma
mère nous a laissés sans argent. Lilia aimerait retourner à la fondation, non seulement pour les prêts, mais
aussi pour la formation des séances d'apprentissage. « J'espère juste que ma famille sera toujours en bonne
santé, et que ma mère va guérir de sa maladie. »
Dans ce cas, même les IMF qui fournissent une gamme de services de santé sont limitées dans ce
qu'elles peuvent faire pour pleinement protéger les ménages contre les chocs de santé et les dépenses
de santé catastrophiques, mais elles peuvent atténuer certains risques (comme ceux présentés à la
Figure 9 ci-dessus) et traiter certains problèmes de façon à ce que la majorité des clients en
bénéficient.
Conclusion
Les données collectées auprès de 59 anciens clients de sept pays d'Amérique latine, d'Asie du Sud et
d'Afrique subsaharienne révèlent des conclusions importantes pour comprendre les raisons de
l'abandon des clients, à la fois pour l'influence que cela peut avoir sur le résultat financier et social
pour une institution financière, mais aussi pour comprendre toute l'histoire conduisant au départ
d'un client. La compréhension des raisons de l'abandon d'un client peut aider les institutions à
anticiper ces causes d'abandon dans la conception de leurs produits et services ainsi que de leurs
politiques, procédures et dans la façon dont elles évaluent les raisons d'abandon des clients.
Ce document suggère également que les méthodes utilisées pour comprendre l'abandon des clients
peuvent exiger des modifications pour cerner précisément les raisons de l'abandon. Bien que la
méthodologie des histoires d'impact ait été utilisée pour analyser les raisons d'abandon, de
nombreuses institutions financières utilisent des méthodes différentes pour interroger les clients qui
ont abandonné. Ce document ne vise pas à fournir une méthode recommandée, mais plutôt à
engager une conversation en gardant cet objectif à l'esprit : trouver des méthodologies plus efficaces,
au-delà de la simple compréhension de l'abandon, mais aussi partager des témoignages sur les
difficultés et les opportunités liées à l'utilisation des données sur l'abandon des clients.
Ce document a montré que les anciens clients doivent être pris en compte avec autant d'importance
que les clients actifs pour ce qui concerne l'élaboration des produits et services, pour répondre aux
besoins des clients et améliorer leurs conditions de vie. Leurs témoignages ne doivent pas être
négligés, mal interprétés, sous-estimés ou omis.
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 23
ANNEXE
Définitions et formules couramment utilisées pour le taux d'abandon des clientsxvii
M-CRIL (Adapted Schreiner Formula)
« Un client qui abandonne est un client qui n'a pas eu de transaction significative avec l'IMF au cours des
six derniers mois. »
Dr =
X0+NC-X1
X0+NC
MIX Market (utilisé par True Lift, SPTF)xviii
Dr = 1-
X1
X0+NC
Formule du point de décision Waterfield
« Un client qui abandonne est un client qui avait un point de décision et a décidé
de ne pas rester. »
Dr = 1-
X1 - Cs
X0+NC-Cs
CGAP/Waterfield
« Un client qui abandonne est défini comme un client qui n'a pas pris de prêt de suivi au cours du
nombre de jours « y » qui suivent.
Dr = 1-
FS
TS
Ajusté en tenant compte des clients en
période d'interruption
Dr = 1-
FS (avant « y » jours)
TS
ACCION — « ancienne formule »
Dr =
X0+NC-X1
X0
Ajusté en tenant compte des clients
en période d'interruption
Dr =
X0+NC+R-X1
X0
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 24
Légende
Dr = Taux d'abandon
X0 = Nombre total de clients au début de la période
X1 = Nombre total de clients à la fin de la période
NC =
Nouveaux clients - tous ceux qui ont adhéré pendant la
période
FS =
Nombre de renouvellement de prêts réalisés au cours de la
période de référence
TS =
Nombre de prêts remboursés (services clôturés) pendant la
période de référence
FSY =
Nombre de renouvellement de prêts réalisés au cours des
« y » jours depuis le dernier remboursement au cours de la
période de référence
Cs =
Clients avec le même (prêt se poursuivant pendant la
période)
R =
Nombre de clients réguliers qui sont revenus dans le
programme après une interruption entre le début et la fin de
la période analysée.
Approches courantes mentionnées par Givewell :
1 « La Small Enterprise Foundation définit son taux d'abandon comme le nombre de clients qui ont
terminé le remboursement d'un prêt au cours des six mois précédant une date donnée et qui n'ont pas
pris de prêt par la suite pendant cette période ou pendant le mois suivant la fin de la période de six
mois, divisé par le nombre total de clients qui ont terminé un prêt au cours des six mois précédant la
fin de la période. »
2
« Chamroeun définit son taux d'abandon en termes de prêts, plutôt que de clients, et utilise une
période de 12 mois. Il calcule ce taux comme le « nombre de prêts pris par des clients qui avaient
antérieurement eu un prêt, divisé par le nombre de prêts clôturés au cours des 12 derniers mois. »
Comme ce taux est mesuré en termes de prêts (un client pouvant en avoir plus d'un par an), cela
conduira à un taux d'abandon plus faible que si les clients étaient l'unité d'analyse. » (Cette formule est
la formule CGAP/Waterfield indiquée plus haut).
3
« Une autre formule que nous avons pu voir utilisée est : 1 - [(Clients à la fin de la période)/(Clients au
début)+(Clients ajoutés pendant la période)]. Les clients dont les prêts n'arrivent pas à échéance
pendant la période et qui n'arrivent donc pas à un « point de décision » d'abandonner ou non le
programme, sont inclus à la fois dans le numérateur et le dénominateur de la formule, ce qui réduit le
taux d'abandon, en particulier pour les courtes périodes. » (Cette formule est la formule de Mix Market
mentionnée plus haut).
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 25
Notes de fin
iLes sept études sont publiées dans l'American Economic Journal : Applied Economics, vol 7(1). <https://www.aeaweb.org/articles.php?doi=10.1257/app.7.1>
ii J-PAL et IPA Policy Bulletin. 2015. « Where Credit is Due ». Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab et Innovations for Poverty Action.
iii Wydick, Bruce. 11 février 2015. « Six Randomized Evaluations of Microcredit : Comment. » Université de San Francisco.
iv Khandker, Shahidur R. et Samad, Hussain A. Mars 2014. « Dynamic Effects of Microcredit in Bangladesh. » Document de travail de recherche politique 6821 de la Banque mondiale. Groupe de recherche sur le développement, équipe agriculture et développement rural.
v Pawlak, Katarzyna et Matul, Michal. Avril 2004. « Client Desertion in Microfinance : How to Diagnose it Successfully ? » Microfinance Center. Imp-Act et The SEEP Network.
vi Waterfield, Chuck. 2006. « The Challenges of Measuring Client Retention. » The Practioner Learning Program, Putting Client Assessment to Work, Technical Note #2. The SEEP Network.
vii Epstein, Marc J. et Yuthas, Kristi. Mars 2013. « Rural Microfinance Retention : Evidence from Malawi », Journal of Development Entrepreneurship. Vol. 18, No. 1. World Scientific Publishing Company. | Micro-Credit Ratings International Limited, Gurgaon, India (M-CRIL). 2007. « Estimating Client Exit Rate ». Technical Note 1, Rev. | Pakistan Poverty Alleviation Fund, « Client Attrition in Microfinance : Experience and Practice », Research and Discussion Series. | Waterfield, Chuck. 2006. « The Challenges of Measuring Client Retention. » The Practioner Learning Program, Putting Client Assessment to Work, Technical Note #2. The SEEP Network.
viii Epstein, Marc J. et Yuthas, Kristi. Mars 2013. « Rural Microfinance Retention : Evidence from Malawi », Journal of Development Entrepreneurship. Vol. 18, No. 1. World Scientific Publishing Company. | Micro-Credit Ratings International Limited, Gurgaon, India (M-CRIL). 2007. « Estimating Client Exit Rate ». Technical Note 1, Rev. | Pakistan Poverty Alleviation Fund, « Client Attrition in Microfinance : Experience and Practice », Research and Discussion Series. | Waterfield, Chuck. 2006. « The Challenges of Measuring Client Retention. » The Practioner Learning Program, Putting Client Assessment to Work, Technical Note #2. The SEEP Network.
ix Voir note vii.
x Voir note v.
xi Consultative Group to Assist the Poor, CGAP, CGAP. Mai 2007. « Beyond Good Intentions : Measuring the Social Performance of Microfinance Institutions. » Focus Note no. 41.
xii Wardle, Leah. Décembre 2014. « Collecting and Using Exit Survey Data, A Tool for Financial Institutions, Version 1. » Campagne SMART.
xiii Thomas, D. (2006). « A General Inductive Approach for Analyzing Qualitative Evaluation Data. » American Journal of Evaluation. 27; 237. <http://aje.sagepub.com/cgi/content/abstract/27/2/237>
xiv Civil Society Human and Institutional Development Programme (CHIP). (Décembre 2005). Research Brief. « The Causes of the High Rate of Drop-out Amongst Micro-Finance Borrowers. »
« Déconstruire l'abandon des clients : Dévoiler les raisons liées à l'attrition des clients des services de microfinance des caisses villageoises 26
xv Solli, J. Janvier 2015. « What Happens to Microfinance Clients Who Default ? An Exploratory Study of Microfinance Practices. » Campagne SMART.
xvi Simanowitz, A. 2000. « Client Exit Surveys : A Tool for Understanding Client Drop-Out. » Journal of Microfinance. Vol. 2, No 1. Provo, UT : Université Brigham Young.
xvii Micro-Credit Ratings International Limited, Gurgaon, Inde (M-CRIL). 2007. « Estimating Client Exit Rate. » Technical Note 1, Rev. | Waterfield, Chuck. 2006. « The Challenges of Measuring Client Retention. » The Practioner Learning Program, Putting Client Assessment to Work, Technical Note #2. The SEEP Network. | Pawlak, Katarzyna et Matul, Michal. Avril 2004. « Client Desertion in Microfinance : How to Diagnose it Successfully ? » Microfinance Center. Imp-Act et The SEEP Network.
xviii Le taux de fidélisation MixMarket est défini comme : « Emprunteurs actifs à la fin de la période/total des emprunteurs actifs au début de la période + nouveaux emprunteurs ajoutés pendant la période. » En utilisant le CRECER comme exemple (ou une autre IMF), cette définition peut être consultée sur <http://reports.mixmarket.org/mfi/crecer>. La case « performances sociales » (social performance) doit être cochée. Sous taux de fidélisation (retention rate), un « i » apparaît et quand il est sélectionné, la définition du taux de fidélisation apparaît.