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ÉCHANGES NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2012 70 VOICI UNE SéLECTION DE LIVRES QUI ONT RETENU L’ATTENTION DE LA RéDACTION. N’HéSITEZ PAS à NOUS SIGNALER VOTRE PROPRE SéLECTION. > La gouvernance essentielle Stéphane Solotareff Ellébore – 176 p. – 18 € > La crise des dettes souveraines Anton Brender, Florence Pisani et Emile Gagna La Découverte – 128 p. – 10 € > Le Business model du low cost Michel Santi et Véronique Nguyen APM - Eyrolles – 360 p. – 26 € > La France un pays sous influences Claude Revel Vuibert – 272 p. – 21 € > Agir sur l’e-réputation de l’entreprise Benjamin Rosoor Eyrolles – 152 p. – 20 € > La mondialisation Pierre-Noël Giraud Sciences Humaines – 167 p. – 10,20 € VIENNENT DE PARAîTRE L’ auteur retrace l’évolu- tion de l’Europe, et no- tamment les conditions de l’intégration de cer- tains pays, apparemment mal préparés pour cette opération. Ceci concerne évidemment la Grèce qui, dans les années 2000, empruntait sur les mar- chés avec des taux d’intérêt égaux à ceux de l’Allemagne, tout en dépensant sans comp- ter. Pour lui, il faut organiser une sortie de la Grèce de la zone euro. Cette crise financière est une lutte entre les détenteurs de rentes, qui défendent les rende- ments de leurs capitaux et les salariés qui voient les revenus de leur travail laminés : en effet, il faut rester compétitif en com- primant toutes les composantes des coûts du travail. Ce sont les jeunes qui sont les plus touchés par cette crise : entrée dans le monde du tra- vail difficile et souvent avec des contrats précaires. Malgré un pessimisme assez marqué tout au long de ses propos, l’auteur pense que la défense de la zone euro est essentielle pour pouvoir exer- cer une influence sur la scène mondiale : encore faut-il mettre en œuvre les réformes nécessaires. Fayard – 211 p. – 11,90 Renzo Borsato Qui va payer la crise ? François Lenglet L’ origine de la crise serait-elle non pas cette fameuse crise des sub- primes dont on parle depuis quelques années, mais plutôt l’ac- cumulation des excès des États ? Les au- teurs sont persuadés que c’est l’interven- tion de la puissance publique qui a abouti à la déconnection de la finance et de l’économie. Après avoir expliqué ce qu’est la monnaie, l’origine des en- grenages inflationnistes et les attributs régaliens des différents États, ils racon- tent comment la monétarisation s’est implantée jusqu’à l’impression des billets de banque et l’apanage de battre monnaie. Désormais, les masses moné- taires virtuelles dérèglent le fonctionne- ment des économies, tant elles sont devenues gigantesques. Comment alors régler les problèmes ? Comment revenir au XXI e siècle à un équilibre serein alors que l’étalon-or a été abandonné en 1971 ? La monnaie est un bien d’échange dont la valeur faciale est plus importante que la vraie valeur du métal qui la constitue, sans parler de la monnaie papier dont l’inflation a secoué toutes les économies. Et les États en ont profité, créant de plus en plus de substituts à leurs besoins ga- lopants. Le besoin de monnaie fiduciaire a déséquilibré l’équilibre dynamique entre création de richesses et émis- sion de monnaie. La stabilité moné- taire face à l’envolée des dettes pu- bliques n’a pas résisté. Les banques centrales et l’État-providence sont à la base d’une certaine conception de la monnaie, construite sur le principe de la planche à billets. Mais quel est donc l’impact de la création monétaire ? À qui profitent le mythe et le crime ? L’ouvrage met aussi en relief la faillite de la réglementation ban- caire, le côté pernicieux du ratio Cooke, et la profonde difficulté du Comité de Bâle à asseoir les écono- mies sur un monde bancaire parfai- tement contrôlé. L’euro est un chef- d’œuvre de monnaie artificielle, et les États de l’Euroland se sont en- gouffrés dans ces possibilités d’ac- croissement de leurs déficits publics sans état d’âme. Comment sortir de la crise ? Quelles sont les solutions qui permettraient aux dif- férents pays de ne pas dépenser plus que ce qu’ils gagnent ? Un livre qui révèle un mal-être planétaire dont chacun peut désormais mesurer l’ampleur. La monnaie, histoire d’une imposture Philippe Simonnot et Charles Le Lien Perrin – 276 p. – 19,90 LA FAILLITE DE LA RÉGLEMENTATION BANCAIRE À qui profite le mythe ? Bénédicte Merle LU POUR VOUS

Dfcg echanges dec 2012

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Voici une

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de liVres qui

ont retenu

l’attention de

la rédaction.

n’hésitez pas à

nous signaler

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sélection.

> la gouvernance essentiellestéphane solotareffEllébore – 176 p. – 18 €

> la crise des dettes souverainesanton brender, Florence Pisani et emile gagnaLa Découverte – 128 p. – 10 €

> le Business model du low costmichel santi et véronique nguyenAPM - Eyrolles – 360 p. – 26 €

> la France un pays sous influencesclaude revelVuibert – 272 p. – 21 €

> agir sur l’e-réputation de l’entreprisebenjamin rosoorEyrolles – 152 p. – 20 €

> la mondialisationPierre-noël giraudSciences Humaines – 167 p. – 10,20 €

Viennentde paraître

L’auteur retrace l’évolu-tion de l’Europe, et no-tamment les conditions de l’intégration de cer-

tains pays, apparemment mal préparés pour cette opération. Ceci concerne évidemment la Grèce qui, dans les années 2000, empruntait sur les mar-chés avec des taux d’intérêt égaux à ceux de l’Allemagne, tout en dépensant sans comp-ter. Pour lui, il faut organiser une sortie de la Grèce de la zone euro.

Cette crise financière est une lutte entre les détenteurs de rentes, qui défendent les rende-ments de leurs capitaux et les salariés qui voient les revenus de leur travail laminés : en effet, il faut rester compétitif en com-primant toutes les composantes des coûts du travail.Ce sont les jeunes qui sont les plus touchés par cette crise : entrée dans le monde du tra-vail difficile et souvent avec des contrats précaires.Malgré un pessimisme assez

marqué tout au long de ses propos, l’auteur pense que la défense de la zone euro est essentielle pour pouvoir exer-cer une influence sur la scène mondiale : encore faut-il mettre en œuvre les réformes nécessaires.

Fayard – 211 p. – 11,90 €renzo Borsato

qui va payer la crise ?François Lenglet

L’origine de la crise serait-elle non pas cette fameuse crise des sub-primes dont on parle depuis quelques années, mais plutôt l’ac-

cumulation des excès des États ? Les au-teurs sont persuadés que c’est l’interven-tion de la puissance publique qui a abouti à la déconnection de la finance et de l’économie. Après avoir expliqué ce qu’est la monnaie, l’origine des en-grenages inflationnistes et les attributs régaliens des différents États, ils racon-tent comment la monétarisation s’est implantée jusqu’à l’impression des billets de banque et l’apanage de battre monnaie. Désormais, les masses moné-taires virtuelles dérèglent le fonctionne-ment des économies, tant elles sont devenues gigantesques.Comment alors régler les problèmes ? Comment revenir au XXIe siècle à un équilibre serein alors que l’étalon-or a été abandonné en 1971 ?La monnaie est un bien d’échange dont la valeur faciale est plus importante que la vraie valeur du métal qui la constitue, sans parler de la monnaie papier dont l’inflation a secoué toutes les économies. Et les États en ont profité, créant de plus en plus de substituts à leurs besoins ga-lopants. Le besoin de monnaie fiduciaire a déséquilibré l’équilibre dynamique

entre création de richesses et émis-sion de monnaie. La stabilité moné-taire face à l’envolée des dettes pu-bliques n’a pas résisté. Les banques centrales et l’État-providence sont à la base d’une certaine conception de la monnaie, construite sur le principe de la planche à billets.Mais quel est donc l’impact de la création monétaire ? À qui profitent le mythe et le crime ?L’ouvrage met aussi en relief la faillite de la réglementation ban-caire, le côté pernicieux du ratio Cooke, et la profonde difficulté du Comité de Bâle à asseoir les écono-mies sur un monde bancaire parfai-tement contrôlé. L’euro est un chef-d’œuvre de monnaie artificielle, et les États de l’Euroland se sont en-gouffrés dans ces possibilités d’ac-

croissement de leurs déficits publics sans état d’âme.Comment sortir de la crise ? Quelles sont les solutions qui permettraient aux dif-férents pays de ne pas dépenser plus que ce qu’ils gagnent ? Un livre qui révèle un mal-être planétaire dont chacun peut désormais mesurer l’ampleur.

la monnaie, histoire d’une imposturePhilippe simonnot et charles Le Lien

Perrin – 276 p. – 19,90 €

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À qui profite le mythe ?Bénédicte Merle

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l’énergie durable, pas que du vent !David J.C. MacKay

Dans un monde en crois-sance permanente, où les besoins énergétiques sont de plus en plus im-

portants, chacun sait qu’il existe des solutions pour pal-lier les futurs manquements de pétrole ou d’uranium.Cet ouvrage aborde l’en-semble des interrogations, sachant que le changement climatique est devenu une constante. Chaque domaine est étudié, détaillé via l’apport de chiffres et une analyse technique, avec objectivité et sincérité : la voiture, le vent, le solaire, les marées ou la géothermie pour n’en citer que quelques-uns. À noter aussi l’importance du cha-pitre 3, pour tout comprendre techniquement et du suivant

qui regroupe toutes les don-nées utiles.Quelles sont les solutions qui s’imposeront aux générations futures ? Quelle énergie est la plus abondante ? Comment répondre aux besoins de tous ? Quels sont les programmes énergétiques dans le monde ? La taxe carbone est-elle la pa-nacée ? Un livre très complet, excellemment bien docu-menté qui ne peut que contri-buer à un meilleur apprentis-sage des problématiques de l’énergie durable.Pour comprendre réellement tous les enjeux, sans langue de bois.

De Boeck – 460 p. 35 – €

nicole Matusinec

la méthode uVaMichel Gervais, Olivier de La Villarmois et Yves Levant

Les méthodes de calcul de coûts sont un sujet de ré-flexion important, et dans ce domaine, la méthode

UVA semble être la plus conceptualisée. Après avoir précisé son origine et les prin-cipes fondamentaux, les au-teurs expliquent de façon détaillée les bases concep-tuelles et les principes direc-teurs de la méthode. Une deuxième partie est consacrée à la mise en œuvre et à l’uti-lisation de méthode, souli-gnant les conditions de la fiabilité des coûts dans le sys-tème des équivalences. Une bonne maîtrise de la compo-sante technique apparaît de fait indispensable, un des élé-ments clé de la validité de la méthode étant l’informatisa-tion. Enf in, plusieurs

exemples d’application sont exposés. Face à l’évolution permanente des marchés et l’importance croissante des services dans le cadre des ventes, la méthode UVA offre la possibilité de connaître le détail de tous les coûts. Elle affine l’analyse en allant au-delà du résultat par produit et en permettant la détermi-nation d’un résultat par vente.Une méthode applicable aux groupes comme aux PME, qu’il faut connaître, voire mettre en place pour assurer une vision claire de l’équipe de direction sur les décisions à prendre.

Economica – 240 p. – 33 €

georges couvois

améliorer l’information financière en iFrsÉric Tort et Lionel Escaffre

L’information financière est de plus en plus im-portante, allant souvent au-delà des outils de pré-

sentation qui sont proposés par les sociétés. L’utilisation des normes IFRS est un gage de transparence accrue, et l’analyse des options comp-tables devient nécessaire pour permettre une restitution claire et précise.Au-delà du cadre conceptuel et des normes de consolida-tion, l’ouvrage introduit à la comptabilité créative. Il re-prend les différentes options liées à la transition en IFRS, jusqu’à aborder le sujet des estimations et des jugements de la direction, sans oublier l’importance des diligences de l’auditeur et le rôle de l’AMF.

Les incidences vont de la struc-ture de haut de bilan, à la performance de l’Ebitda, sans oublier le niveau de cash. D’autres points sont analysés : juste valeur des immeubles de placement, opérations de LBO, acquisitions et goodwill.L’intérêt est de montrer que la comptabilité n’est pas une science exacte, et que l’analyse des états financiers est tribu-taire des options comptables. Tout jugement implique une part de subjectivité dont les professionnels du chiffre ne peuvent s’affranchir.Un livre qui va au-delà de toutes les idées reçues.

Dunod – 224 p. – 27 €

daniel rouger

Une banque n’est pas une entreprise comme les autres car elle participe à la gestion de la mon-

naie. Ce livre est à l’interface du cours d’économie et d’une théorie renouvelée. Il est tou-jours ardu de rendre intelli-gible et claire la question de la croissance économique et de ses agrégats. L’auteur cherche à montrer par un che-minement historique le lien causal, empirique et théo-rique des modèles de crois-sance endogène et du résidu de Solow entre les banques, le PIB. et les variations de la croissance économique.Deux mots clés : la corrélation et la causalité. L’ouvrage dé-taille les caractéristiques et les séquences annonciatrices des

crises financières et en pro-pose une piste de prévention : la « skewness » annonciateur du dégonflement de bulle et de crise systémique. Il passe également en revue les nou-veaux paradigmes macroéco-nomiques et les formes et modèles qui les sous-tendent.L’intuition et l’expertise dues à l’expérience perdraient-elles irrémédiablement du terrain face aux dévoreurs de chiffres ? Pas de jeux de mots qui tour-nent sur eux-mêmes et pas de place ici pour la paresse men-tale.

Dunod – 218 p. – 29 €

Freddi godet des Marais

économie bancaire et croissance économiquePascal de Lima