Dialectologie Et Geographie Linguistique Dans Les Pays de Langues Celtiques

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    DIALECTOLOGIE ET GOGRAPHIE LINGUISTIQUE

    DANS LES PAYS DE LANGUES CELTIQUES

    LES LANGUES CELTIQUES

    Les mots celte et celtique sont fortement connots en franais. Au XVIIIme sicle les Celtomanes allaient jusqu' affirmer l'origine gauloise du franais qui selon l'Encyclopdie1 .n'est rien autre chose que le gaulois des vieux Druides. Le discrdit jet sur ces thories aprs la chute de l'Acadmie Celtique en 1814 a laiss une trace durable dans les esprits. Ceci explique l'affirmation de Renan (1864) dans un article o il exprimait le souhait de voir se crer une chaire de langues et de littratures celtiques Paris sur le mode le des chaires de langues et littratures germaniques qui existaient dans toutes les universits allemandes: Erreur ! Source du renvoi introuvable. ou le javanais; elles n'ont jamais t reprsentes dans notre haut enseignement. Cet ostracisme envers le celtique a laiss le champ libre toutes les lucubrations les plus fumeuses, un fatras de publications obscurantistes, dont l'aura sotrique est une garantie de succs, comme Robert Ambelain Les traditions celtiques: doctrine initiatique de l'Occident (Saint-Jean de Braye, 1977).

    C'est pourquoi il faut bien insister sur le fait que le mot 'celtique' est d'abord et avant tout une notion linguistique: The term Keltic... applies properly to language and to language only. The extension of it so as to designate people Kelts is justified when and only whenit is restricted to themeaning Keltic speaking at that period which it is known the people who are designated Keltic Erreur ! Source du renvoi introuvable.Keltic were actually Keltic-speaking. In any other usage the term is misleading if not meaningless crit Joshua Whatmough (1944). Cette affirmation est ritre par Ellis Evans (1979) pour qui the linguistic criterion is basic Erreur ! Source du renvoi introuvable..

    On a longtemps dout de l'appartenance du celtique la famille indo-europenne, surtout en raison de l'existence des mutations consonantiques initiales. C'est Franz Bopp (1818) qui le premier a dmontr cette parent, tandis que le premier ouvrage scientifique dans le domaine est la Grammatica Celtica de Zeuss (1853).

    On a parl celtique un moment ou un autre en Europe centrale, dans les rgions alpines et danubiennes, dans les Balkans, dans la pninsule ibrique, en Gaule transalpine et cisalpine (France, Italie du nord, Allemagne du sud, Suisse), dans les les britanniques et mme chez les Galates d'Asie Mineure (Weisgerber 1931-b) sur le territoire de l'actuelle Turquie.

    Le terme de celtique continental Erreur ! Source du renvoi introuvable. a t avanc pour la premire fois par Leo Weisgerber (1931-a), pour distinguer les langues mortes anciennes du celtique insulaire constitu de

    1. Tome XIX, page 576, article Langue.

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    langues encore vivantes. La dcouverte d'inscriptions indites vient enrichir notre connaissance des langues celtiques continentales. On en a trouv en Italie, en France et particulirement en Espagne, o les inscriptions de Botorrita en 1970 prouvent la prsence trs ancienne du Celtibre dans la pninsule ibrique.

    L'extinction prcoce du celtique continental est sujet de dbat entre spcialistes: Hubschmied (1938) par exemple a affirm que le celtique a pu survivre dans certaines valles suisses jusqu'au XIIme sicle. Plusieurs celtisants admettent maintenant la parent entre gaulois et brittonique. Plus rcemment, s'appuyant sur des arguments diffrents, Franois Falc'hun (1962, 1982) et Lon Fleuriot (1980) admettent que le breton continue en partie le gaulois armoricain.

    L'originalit des langues celtiques au sein de la famille indo-europenne consiste en un groupe complexe de traits dont les plus marquants sont la chute du p indo-europen (irlandais iasg 'poisson'), la prsence d'un suffixe i long au gnitif singulier des racines en o, le maintien d'un lment r dans le passif des verbe impersonnels, l'agglutination des pronoms personnels aux prpositions (dites prpositions conjugues en breton), et surtout la prsence de mutations consonantiques synchroniques qui font qu'on oppose en breton ti 'maison', e di Erreur ! Source du renvoi introuvable. et he zi Erreur ! Source du renvoi introuvable. ou en irlandais bealach 'chemin', a bhealach 'son chemin ( lui)', a mbalach 'leur chemin'.

    Notre sujet nous amne bien entendu ne parler que des langues encore vivantes, bien que les diffrences dialectales au sein du celtique continental soient un sujet d'tude et de controverse trs vif entre spcialistes. Une bonne prsentation des langues des les britanniques est signaler (Trudgill 1984), ainsi que deux excellents ouvrages comprenant galement des articles sur le breton (Price 1992; Ball 1993). On distingue deux groupes trs diffrents au sein des langues celtiques: d'une part, les langues galiques ou goidliques, de l'autre les langues brittoniques. Les premires, composes de l'irlandais, du galique d'Ecosse et du mannois ont conserv la labio-vlaire sourde K

    W sous la forme d'un Q; les aFutres, qui comprennent le gallois, le cornique et le breton

    l'ont fait voluer en P. D'o leurs noms de celtique en Q et de celtique en P (anglais Q-Celtic et P-Celtic). Ainsi dans les parlers actuels oppose-t-on l'irlandais et le galique ceathair au gallois pedwar ou au breton pevar 'quatre'.

    LA SITUATION DIALECTALE

    Erreur ! Source du renvoi introuvable. Voil ce qu'crivait le linguiste norvgien Marstrander (1940). Le temps a prouv qu'il voyait juste. De nos jours, le lent recul quantitatif s'est transform en brusque changement qualitatif. Des socits vivant une situation diglossique deviennent en une gnration monolingues. Entendons-nous: notre propos concerne uniquement les parlers hrits. L'apprentissage et l'usage par les jeunes gnrations dceltises de formes standardises de ces langues est une tout autre histoire.

    Le galique en gnral L'irlandais a la plus ancienne littrature vernaculaire d'Europe. Des Irlandais ont essaim sans doute ds le IVme sicle de notre re vers l'Ecosse dont le nom actuel, en anglais Scotland, drive du nom latin des Irlandais, Scotti. Les deux langues sont donc, non seulement apparentes, mais ont constitu jusqu'au XVIIme sicle un

    2. Erreur ! Source du renvoi introuvable..

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    continuum dialectal allant du Nord des Hbrides jusqu'au sud de l'Irlande, ciment depuis le XIIme sicle par une seule et mme langue littraire, l'irlandais classique. A aucun moment le galique n'a t la seule langue parle en Ecosse: le picte, dont certains pensent qu'il s'agissait d'une langue prindoeuropenne, pourrait avoir subsist un temps; des parlers brittoniques ont aussi longtemps survcu; le norvgien ou norn des les du nord a t en usage jusqu'au XVIIme sicle; les Hbrides ont vcu une longue priode de bilinguisme galique-norvgien; enfin l'inglis appel de nos jours scots ou lalland, a succd au galique et au franais comme langue du pouvoir cossais avant d'tre supplant dans ce rle par l'anglais du sud.

    l'irlandais

    L'accession de l'irlandais au statut de langue officielle au moment de l'indpendance n'a fait que freiner le processus d'abandon entam cause de la politique coloniale des XVIIme et du XVIIIme sicles qui avait chass l'irlandais du sommet de la socit. La Grande Famine (1846-48) puis la grande vague d'migration qu'elle a entran ont amen le peuple adopter d'urgence l'anglais comme langue de survie. Les terres de langue irlandaise - appeles gaeltachta - se sont contractes de faon spectaculaire pour se restreindre des zones misrables et isoles de l'extrme ouest, celles-l mmes qui jouissent maintenant de la faveur des touristes. Une plantation de locuteurs irlandais dans le riche comt de Meath en 1934 par la volont de De Valera a amen la cration d'un minuscule gaeltacht. Si la langue est connue comme langue seconde par beaucoup d'Irlandais, le nombre de ses locuteurs natifs - nous entendons par l derniers maillons d'une chane de transmission orale sculaire ininterrompue - va en disparaissant: depuis peut-tre une vingtaine d'annes, presque tous les habitants des gaeltachta lvent leurs enfants en anglais (Hindley 1990).

    Il subsiste probablement moins de 10 000 locuteurs natifs. Cependant, plus d'un million de personnes ont une certaine connaissance de la langue grce l'enseignement, malgr - ou peut-tre grce - l'abandon de son caractre obligatoire depuis 1973.

    On distingue actuellement trois zones dialectales en irlandais, bien qu'il n'existe videmment pas de correspondance directe entre province et dialecte:

    - irlandais du sud (province de Munster); - irlandais de l'ouest (province de Connacht, rgion du Connemara en particulier); - irlandais du nord province de l'Ulster, comt de Donegal).

    le galique d'Ecosse

    Le mme phnomne de recul s'est produit en Ecosse o la langue, qui tait encore parle dans une grande partie des Hautes Terres (Highlands) au XIXme sicle, a presque disparu de la grande terre pour se maintenir dans les les Hbrides. L aussi la pauvret, la ncessit d'migrer occasionne par la politique des Clearances, ont amen les locuteurs changer dlibrment de langue. L'adoption du galique comme langue liturgique au XIXme sicle par les Protestants lui a cependant donn un prestige qui n'a pas d'quivalent en Irlande, o l'Eglise catholique a trs tt adopt l'anglais. Consquence inattendue de l'migration, le galique d'Ecosse s'est transmis jusqu' nos jours dans l'le de Nouvelle Ecosse (Nova Scotia), au Canada. L aussi, cependant, la transmission a cess, et les derniers locuteurs natifs sont dsormais gs.

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    Il subsisterait selon le recensement de 1981 environ 80.000 locuteurs du galique. La situation a sans doute volu, et les recensements ne permettent pas de faire le dpart entre natifs et apprenants.

    La situation dialectale du galique en Ecosse est complexe et assez mal connue. Certains spcialistes penchent pour une division bipartite nord-sud, d'autres pour une tripartition dialectale nord-centre-sud.

    le mannois

    Les derniers locuteurs natifs de la troisime langue galique, le mannois, galement affili l'irlandais, ont disparu au milieu du XXme sicle. Tous les locuteurs actuels ont appris la langue comme langue seconde.

    le gallois

    La langue galloise (Humphreys 1980), bien qu'interdite dans la vie officielle partir du XVIme sicle, a acquis l'occasion de la Rforme un statut tout particulier grce la traduction de la Bible en gallois par William Morgan en 1588. A la fin du XVIIme sicle se dveloppa un large mouvement d'alphabtisation centr sur l'apprentissage de la lecture de la bible galloise. Ces coles itinrantes (circulating schools) qui durent cesser leurs activits en 1779, furent remplaces dix ans plus tard par les coles du dimanche, lies l'expansion du Non-Conformisme au XIXme sicle. Le rle de ces coles trs populaires, qui utilisaient exclusivement le gallois, est primordial. Des missionnaires gallois ont essay d'vangliser la Bretagne en breton suivant les mmes principes sans beaucoup de succs.

    Le dveloppement industriel du Pays de Galles au cours du XIXme sicle provoque un fort dveloppement urbain qui sera favorable dans un premier temps au gallois avant finalement de se retourner contre lui.

    Un puissant particularisme dbouche la fin du XIXme sicle sur la cration d'une universit galloise, d'un muse national et d'une bibliothque nationale. Des mouvements de dfense de la langue galloise vont aboutir l'introduction de la langue dans les coles et les mdias, tandis que le Welsh Language Act de 1967 permet son utilisation devant les tribunaux et dans les documents officiels. Cela n'empche pas la langue de continuer reculer dans la pratique quotidienne, mais sa situation est cependant diffrente de celle des autres langues celtiques en raison de son utilisation par diverses couches sociales (Aitchison 1985). Il y aurait actuellement 500 000 locuteurs du gallois.

    La division dialectale nord-sud est trs marque et reflte les difficults de circulation entre les deux zones dans ce pays montagneux.

    Le cornique

    Le cornique est sorti de l'usage la fin du XVIIIme sicle. C'tait la langue la plus proche du breton. Une centaine d'enthousiastes tentent de nos jours de la ressuciter.

    le breton

    La Bretagne tire son nom des migrants venus de l'le de Bretagne la fin de l'Empire romain puis, dans un deuxime temps, au moment des invasions irlandaise et anglo-saxonne dans l'Ile de Bretagne.

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    La limite orientale de la langue bretonne est reste relativement stable depuis trois sicles. Elle dessine une ligne en S allant de l'ouest de Saint-Brieuc Plouha (Ctes-d'Armor) pour atteindre l'Atlantique l'est de Vannes (Morbihan). La Basse-Bretagne3 ou Bretagne bretonnante couvre la totalit du dpartement du Finistre ainsi que la partie orientale du Morbihan et des Ctes-d'Armor. Sa population est d'environ 1 000 000 d'habitants. Contrairement l'usage qui prvaut en Grande Bretagne et en Irlande, on ne dispose en France d'aucun recensement officiel sur la situation linguistique. On estime aujourd'hui le nombre des Bretonnants actifs 250 000 (Broudic 1995). Cependant, la transmission naturelle de la langue bretonne s'est brutalement interrompue dans les annes 1950-1960, c'est--dire depuis l'entre de l'agriculture bretonne dans l'conomie de march.

    On divisait traditionnellement le breton en quatre dialectes, calqus sur les vchs d'Ancien Rgime (Lon, Trgor, Cornouaille, Vannetais). Les travaux du chanoine Falc'hun ont montr que la situation tait en ralit la suivante. Les parlers des Osismes, au nord et l'est s'opposaient avant l'arrive des bretons ceux des Vntes. Les parlers des migrants Bretons d'outre-Manche, sans doute peu loigns de ceux d'Armorique, ont fortement marqu les parlers du nord, ceux du sud restant plus proche des dialectes armoricains. Cette bipartition primitive a t rompue sous l'influence de Carhaix, important noeud routier pendant la priode gallo-romaine. Un dialecte intermdiaire, novateur, s'est avanc vers la cte nordest et vers la cte sud-ouest, laissant sur les franges des parlers plus archaques. Les vissicitudes de l'histoire ont fait que, paradoxalement, ces parlers ont servi de point de dpart l'laboration des deux standards ecclsiastiques bretons, le lonais et le vannetais.

    LES MONOGRAPHIES DIALECTALES

    irlandais

    Le premier ouvrage faisant la synthse des connaissances sur la variation dialectale en irlandais moderne et en galique d'Ecosse est Irish Dialects Past and Present (O' RAHILLY 1932), traitant la question d'un point de vue historique. Plus prs de nous, il faut signaler l'excellente prsentation des dialectes (O' Cuv 1951), ainsi qu'une introduction plus globale la langue irlandaise (O' CUV 1969).

    En 1890, un article de Ward sur l'irlandais du Donegal, paru dans la revue Irisleabhar na Gaeghilge (Revue de la langue irlandaise), contient une incitation d'autres travaux du mme type. Depuis l'ouvrage de sur les parlers des les d'Aran (finck 1899), les monographies locales, principalement phontiques, se sont succdes : sur les parlers du Connacht l'ouest (De bhaldraithe 1945), (De Brca 1952), (De Bhaldraithe 1953), (Hamilton 1967), (Mac An Fhailigh 1968), (Stockman 1974); de l'Ulster4 au nord (Quiggin 1906), (Sommerfelt 1922 et 1929), (Holmer 1940 et 1942), (Wagner 1959), (Evans 1969a et 1969b5), (O' Dochartaigh 1972 et 1987), (Hamilton 1967); du Munster au sud (Sjoestedt 1931), (O' Cuv 1944), (Breatnach 1947).

    3. L'adjectif Erreur ! Source du renvoi introuvable. fait rfrence l'loignement du chef-lieu et non au relief: la Basse-Bretagne est

    topographiquement plus leve que la haute Bretagne. 4. L'Ulster historique comprend 9 comts, dont 6 seulement font partie du Royaume Uni.

    5. Ses informateurs taient les derniers locuteurs de la paroisse, gs de 75 91 ans en 1960.

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    Un certain nombre de textes sont parus dans la revue de folklore Baloideas (Folklore) sous la plume de O' Tuathaill utilisant une graphie irlandaise modifie pour reprsenter les particularits dialectales du Tyrone et de Gleann Gaibhleann, prcdes d'une bonne introduction sur la phontique et accompagns de notes sur les particularits dialectales des parlers en question. C'est l une faon possible de rendre accessible des textes que la notation en caractres phontiques rend plus difficiles d'accs. Le travail sur Achill (Stockman 1974) est dans cette veine.

    Les donnes de l'atlas de Wagner dont nous parlerons plus bas ont t rutilises (Stockman et Wagner 1965) dans une monographie sur un des points d'enqute en Tyrone (Ulster).

    O' Baoill a ajout comme supplment au volume 4 de l'atlas de Wagner des transcriptions d'enregistrements raliss en 1931 par le professeur Wilhelm Dgen de la Preussische Staatsbibliothek de Berlin de parlers actuellement sortis de l'usage.

    galique d'Ecosse

    Les premires tudes scientifiques sont parues dans les pays scandinaves (Borgstrom 1937), (Holmer 1937), (Oftedal 1956). Ensuite paratront quelques monographies: (Holmer 1940, 1942, 1957 et 1962); (Mac Gill-Fhinnein, 1966). Les plus rcentes sont (Dorian 1978) et (O' Murch 1989). L'ouvrage de Ternes (Ternes 1973) est la fois une excellente description phonologique, la troisime sur un parler galique, et un travail thorique d'un grand intrt. L'auteur y explique sa mthode et les raisonnements qui l'ont conduit tablir le systme phonologique de la localit. C'est propos de ses travaux en Ecosse sur un dialecte du nord-ouest en voie de disparition (Dorian 1965) que l'amricaine Nancy Dorian va mettre en circulation la notion de 'mort des langues' (language death) qu'elle illustrera dans plusieurs articles (Dorian 1973,1976, 1978).

    gallois

    Il existe une ancienne bibliographie des travaux sur les dialectes gallois (Jones 1933-34) Il semble qu'au Pays-de-Galles l'intrt pour les parlers populaires n'ait jamais t trs dvelopp. Bien plus, la lecture quotidienne de la Bible a tabli un lien entre langue et sacr rendant peu propice le champ des tudes dialectales. Il existe un excellent dictionnaire dialectal, en notation phontique, d'un parler du nord du Pays-de-Galles (Fynes-Clinton 1913). Une description dialectale a t faite par l'universel Sommerfelt (Sommerfelt 1925). De nombreux travaux de matrise (M.A.) ont t raliss l'universit de Londres ds 1951 et, partir de 1965, l'universit de Cardiff (Welsh Language Research Unit, maintenant disparue) sous l'impulsion de Ceinwen Thomas. Ils n'ont malheureusement pas t publis.

    le breton

    Les travaux de dialectologie bretonne (Le D 1985, 1988) - entendons par l l'observation et la description des varits locales de la langue - sont annoncs par l'opuscule de Jacques Le Brigant (LE Brigant 1779) qui contient une traduction de la Parabole de l'Enfant Prodigue en breton. Ce fut d'ailleurs la premire utilisation d'une traduction de ce texte comme spcimen de langue au lieu de celle de l'Oraison dominicale qui servait de base aux

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    collections s'inspirant des Mithridates d'Adelung. En 18086 paratra une version lonaise du mme texte, qui servira galement de base un des rares tmoignages dont nous disposons sur le breton du Bourg-de-Batz en Loire-Atlantique (Bureau 1876), dont l'un des mrites est d'avoir utilis un alphabet phontique pour rendre compte de faon scientifique des particularits locales. C'est Emile Ernault qui le premier attira l'attention des spcialistes sur l'intrt des parlers vivants: Lhonneur de la science franaise exige quelle prenne sur la science trangre une pacifique revanche. Cest en France et non en Allemagne que se parle un rejeton des langues celtiques; et il na jamais t tudi sur place un point de vue scientifique.Erreur ! Source du renvoi introuvable. Le Allemands nous ont donn une grammaire compare des langues celtiques, crite avec gnie: c'est bien le moins que nous leur donnions une grammaire compare des dialectes bretons, labore avec zle et conscience. Ayons donc le courage de constater les faits qui sont notre porte, si nous avons la faiblesse de laisser nos voisins le privilge de les claircir et de les expliquer en grand. (Ernault 1877, 102). Lui-mme avait tudi le parler de Sarzeau (Ernault 1878), et publia par la suite de nombreuses observations personnelles, sans cependant les intgrer dans un plan d'ensemble. Joseph Loth fit de mme en parpillant ses observations dans des articles varis, des notes, des corrections (Loth 1886, 1893). Joseph Loth tait convaincu de l'importance de l'tude sur place .des parlers vivants et de la notation la plus exacte possible des sons: Tout le monde le reconnat, sauf un certain nombre de linguistes, qui prfrent toujours tourner dans le mme cercle, que la connaissance exacte et prcise des sons dune langueencore vivante doit tre lefondement mme de toutes les recherchesErreur ! Source du renvoi introuvable. concernant la vie et l'histoire de cette langue. Ce qui a paralys jusqu'ici l'tude des dialectes celtiques vivants, c'est l'absence de tout systme de transcription scientifique et fixe de leurs sons. Les savants, qui n'ont pu les tudier dans le pays mme, ont t exposs ainsi de grandes erreurs. crivait-il dans un court article exposant les principes d'un Alphabet phontique (Loth 1896-a) adapt de celui de l'abb Rousselot dans le Bulletin de la Socit des Patois de France et appliqu immdiatement la transcription d'une Chanson Bretonne (Loth 1896-b). Dom Malgorn utilisera cet alphabet pour noter une liste de mots et d'expressions d'Ouessant, son le natale (Malgorn 1910), ainsi que Thibault pour son tude du parler de Clgurec (Thibault 1914). La premire tude dialectologique dans le domaine breton tirant partie de la phontique exprimentale fut publie par le futur auteur de l'Atlas Linguistique de la Basse-Bretagne (Le Roux 1897). Parmi les articles de quelque importance qui parurent dans les annes suivantes sur les parlers bretons, citons celui sur Botsorhel (Le Gall, 1904). Chacun de ces deux chercheurs se fait le descripteur de son propre parler et son propre sujet d'observation, comme le fera plus tard l'abb Falc'hun (1938 et 1951).

    Le travail le plus fouill de notre poque sur la phontique d'un parler breton est la thse de doctorat d'Etat d'Andr Bothorel (1982) portant sur le parler d'Argol. Professeur l'Institut de Phontique de Strasbourg, ce Bretonnant de Cast a su mettre en oeuvre les moyens les plus modernes de la phontique exprimentale pour analyser ses donnes.

    Il fallut attendre 1921 pour que part une monographie d'un parler breton rpondant aux normes de la science internationale de l'poque: ce fut l'oeuvre du Norvgien Alf Sommerfelt (1921). Il fut le premier d'une srie de

    6. Mmoires de l'Acadmie Celtique II, 1808. (118- 131).

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    linguistes trangers qui jusqu' nos jours contribuent de manire importante - sinon majeure - au dveloppement de ce champ de recherches. Sommerfelt rsida Plouezoc'h pendant quatre mois en 1917, puis Saint-Pol-de-Lon pendant les vacances de l't et. de l'automne 1918 et en septembre 1919. Pour la premire fois, un auteur nous fournit un certain nombre de renseignements sur ses informateurs.

    Quarante annes s'coulrent avant que ne ft publi la seconde description d'un dialecte breton (Jackson 1961). En 1962 paraissait une tude sur le breton de Plouezoc'h (Sommerfelt 1962), et en 1969 une monographie sur Plouharnel (Hammer 1969). La thse d'un universitaire allemand, Elmar Ternes, sur le breton de Groix (Ternes 1970) constitue le travail de recherche le plus complet publi jusqu'ici sur un parler breton, aujourd'hui pratiquement disparu. Dans sa monumentale synthse sur l'histoire phontique de la langue bretonne, Kenneth Jackson fait la constatation suivante: Erreur ! Source du renvoi introuvable.e research necessary for this has yet to be done, and one would ]ike to recommend this very strongly to young active Breton scholars as by far the most useful thing they could do to advance the study of the language. (Jackson 1967, 15). Cependant, les travaux de chercheurs trangers sur les parlers bretons vivants continuent paratre: Wolfgang Dressler, universitaire autrichien, effectue partir de 1968 huit sjours en Bretagne - dans le Trgor et dans le Pays bigouden - au cours desquels il procde de nombreux enregistrements de la langue parle dans des contextes sociolinguistiques varis dans le but d'appliquer au breton pour la premire fois les mthodes de la linguistique gnrative (Dressler 1972, 1974, 1975, 1980). Humphrey Ll. Humphreys de l'Universit de Lampeter (Pays-de-Galles) prsente un travail sur la phontique du breton de Bothoa (Saint-Nicolas-du-Pelem) (Humphreys 1972), dont les rsultats ont t incorpors dans sa thse de doctorat d'Etat (Humphreys 1995) soutenue Brest en 1982. De 1976 1981 furent publies les recherches d'un irlandais sur The Breton of Gumn-sur- Scorff (Mackenna 1976). La thse de troisime cycle de Jean-Marie Ploneis dcrivant son parler natal de Berrien est le premier travail de ce type ralis par un Breton. Elle est aussi la premire tre publie (PLONEIS 1983). Plusieurs thses de doctorat d'Etat de dialectologie bretonne, toutes indites, ont t soutenues en Bretagne ces dernires annes: citons Denis (1977) sur Douarnenez, Le D (1978) sur Plougrescant, Plourin (1982) sur les parlers de Langonnet et Saint-Servais, Favereau (1984) sur le parler de Poullaouen.

    Par ailleurs, l'urgence de l'exploration des parlers de la Bretagne mentionne par l'article d'Emile Ernault est de plus en plus le mot d'ordre dont il faudrait que tous ceux qui s'intressent au breton s'imprgnent: il est souvent trop tard pour recueillir les derniers vestiges de certains parlers priphriques, tandis que d'autres ne sont sauvs de l'oubli que par d'heureux hasards tel celui qui a voulu que Ternes s'intresst au breton de Groix.

    LA GEOGRAPHIE LINGUISTIQUE

    irlandais

    Le projet d'un atlas de la langue irlandaise est annonc ds 1948 (Wagner 1948), et la mthode expose l'anne mme de la parution du premier volume (Wagner 1958-a). Un autre article mthodologique paratra en 1972 (MacLennan 1972).

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    Wagner utilise la mthode de l'Atlas Linguistique de la France (ALF) de son compatriote suisse Gilliron et de l'Atlas linguistique de l'Italie et de la Suisse du sud (AIS). Faisant beaucoup appel la trduction dans ses enqutes, il a aussi adopt le principe de Gilliron consistant accepter la premire rponse. Le premier volume de l'atlas est paru en 1958 sous le titre de Linguistic Atlas and Survey of Irish Dialects. Il contient 300 cartes linguistiques de l'Irlande et de l'le de Man. Bien que l'enqute ait t faite en 7 points en Ecosse, ceux-ci ne figurent pas sur la carte. Les volumes suivants paraissent respectivement en 1964 (volume 2 The Dialects of Munster, en 1966 (volume 3 The Dialects of Connaught) et 1969 (volume 4 The Dialects of Ulster). Il utilise une transcription phontique impressionniste, en adversaire dclar de la phonologie. Il n'y a pas d'index. Wagner a cr en Irlande une cole de jeunes chercheurs intresss par la dialectologie. Un excellent ouvrage utilisant les donnes de l'atlas est paru (O' Dochairtaigh 1987).

    galique d'Ecosse

    Deux chantiers parallles dans le sein du Linguistic Survey of Scotland fonctionnent ou ont fonctionn en Ecosse, l'un pour les dialectes scots, l'autre pour le galique. Ce dernier a t inspir par le professeur Kenneth Jackson, dont le questionnaire tait bas avant tout sur la grammaire historique. Les recherches se sont drouls sur une longue priode, et le galique est dsormais teint dans plusieurs des points d'enqute. C. O' Dochartaigh a mis au point la mthode de publication informatise de l'atlas du galique d'Ecosse, qui ne parat pas sous la forme de cartes, mais de listes.

    gallois

    Les Gallois, comme les Anglais, n'ont gure pris d'intrt la gographie linguistique. Arwyn Watkins voyait dj en 1955 que there is still a grave danger that unless a thorough dialect enquiry is made immediately, a wealth of linguistic material will be lost for ever. The influence of the literary language (which has always been great) is likely to be greater still in the future, because the revival in Welsh is being inspired through the medium of the standard language (Watkins 1955, 32-33). .. The strengthening of the spoken standard at the expense of the dialects is perhaps the best policy to adopt for the languages fight for survival, but it is also one of the reasons why the University College of Wales at Aberystwyth is proceeding at once with Erreur ! Source du renvoi introuvable.a dialect survey. En ralit, cette entreprise a t ralise par Alan Thomas, qui a men partir de 1962 une enqute qu'il qualifie lui-mme d'exprimentale inspire par le Linguistic Survey of Scotland (McIntosh 1952) (partie scots) base:

    1- sur la distribution postale du questionnaire dans un rseau limit de points, 2- sur l'usage d'un questionnaire bilingue.

    Il a travaill sur 180 points d'enqute, dont la distribution tient compte de la rpartition gographique et des rseaux de communication, y compris du rseau routier du XVIIme sicle.

    Les informateurs devaient donner les mots locaux courants, ceux qui taient locaux mais moins frquents, en ajoutant des commentaires. Etant donn la mthode d'enqute, on ne demandait rien concernant la phontique. Les rsultats surprenants on fait l'objet de vrifications. Les questions, trs gnrales et classiques (corps humain, temps etc.) sont arranges en blocs de notions smantiquement lis (Thomas 1973). Alan Thomas a mis au point une mthode d'analyse des donnes de l'atlas au moyen de l'informatique (Thomas 1980). De nos jours, sous sa direction, le Board of Celtic Studies a nomm deux enquteurs (research assistants)

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    pour travailler dans le sous-comit de dialectologie. Utilisant un questionnaire de 750 items concernant la phonologie et la morphologie, ils ont dj (en septembre 1992) enqut dans 50 localits du sud. Etant donn l'tat des dialectes, il s'agit selon les propres termes de Thomas d'un travail de sauvetage (rescue work).

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    breton

    L'Atlas linguistique de la Basse-Bretagne

    L'ALBB est l'oeuvre d'un seul homme, Pierre Le Roux, qui a assum la fois le rle de linguiste et celui d'enquteur. Bretonnant de naissance, c'tait un celtisant averti. Il succda Joseph Loth en 1911 comme charg d'enseignement de celtique, et termina sa carrire dans la chaire de celtique de l'Universit de Rennes. Son atlas avait comme finalit de combler l'espace gographique que n'avait pas couvert l'Atlas linguistique de la France de Gilliron et Edmont. Il fit les enqutes de 1911, 1912, 1913, puis les termina en 1919 et 1920.

    Dans cette entreprise pionnire, il s'inspira des rares travaux sur les dialectes bretons mentionns plus haut, d'une enqute par correspondance ralise par Joseph Loth, et surtout d'enqutes auprs de 'soldats bretons' effectuant leur service militaire Rennes. Il est regrettable qu'en dehors de l'avant-propos trs laconique nous ne disposions d'aucun texte de Le Roux commentant son travail d'enquteur dans une Basse-Bretagne encore largement bretonnante. Rien ne subsiste non plus de ses carnets d'enqute, de ses brouillons de cartes ni mme du questionnaire. il ne retient comme Gilliron qu'un seul informateur par commune, sur lequel il ne donne que des informations trs succinctes. Il avoue trs modestement n'avoir voulu raliser qu'une prospection des parlers bretons. La publication s'est tendue sur prs de 40 annes. Pour des raisons d'conomie, Le Roux s'est vu contraint, rompant ainsi avec les principes de Gilliron, de faire figurer plus d'un fait par carte, par exemple le singulier et le pluriel d'un nom. C'est ainsi que le quatrime fascicule renferme 152 formes diffrentes pour 100 cartes. Premier atlas concernant une langue celtique, l'ALBB a t exploit de faon magistrale par le professeur Falc'hun, qui a boulevers les clichs traditionnels sur les dialectes bretons (Falc'hun 1951-b).

    Le nouvel Atlas linguistique de la Basse-Bretagne

    A la suite de discussions avec F. Falc'hun, j'ai mis en chantier un Nouvel Atlas Linguistique de la Basse-Bretagne (Le D 1972). Ce projet, dont je pensais qu'il pouvait tre ralis en peu d'annes, est en voie d'achvement. Le rseau dfinitif comporte 188 points d'enqutes, et le questionnaire porte sur des donnes simples, facilement comparables. Dans chaque lieu, on a conserv un informateur bien reprsentatif. Cela a parfois t trs difficile, tant donn le recul important de la pratique du breton. Les enqutes, faites par moi et des collaborateurs bnvoles, sont intgralement enregistres, et je dpouille moi-mme l'intgralit des bandes. Les erreurs invitables seront donc, je l'espre, toujours les mmes, et les enregistrements seront toujours disponibles pour permettre aux chercheurs d'effectuer des vrifications et des corrections. La publication entre dans le cadre des Atlas Linguistiques de la France par rgions au sein du GdR 9 du CNRS. Les moyens en personnel manquent pour aller plus loin selon les mmes principes comme je l'avais envisag au dbut. Un projet nouveau est en cours, selon des principes nouveaux, adapts aux circonstances: un rseau restreint, un enquteur par point; des cartes smantiques ( symboles) et non des cartes comprenant les faits bruts.

    Un autre projet, considr comme un sous-produit de la partie celtique de l'Atlas Linguarum Europae, a t envisag au cours d'une runion Glencolmcille (Irlande) entre des reprsentants des chercheurs en dialectologie des diffrents pays celtiques. Il s'agit de l'tablissement d'un atlas linguistique celtique. C'est un projet peu

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    ambitieux, faute de moyens, qui ne prvoit pas de nouvelles enqutes, mais uniquement l'exploitation des travaux dj publis.

    POUR CONCLURE

    Les langues celtiques parles sont en dclin. On s'aperoit en parcourant un tel bilan de la recherche qu'elles ont intress les trangers, ou en tous cas des chercheurs non-natifs, plus que leurs locuteurs eux-mmes, pour des raisons faciles comprendre. Langues de pauvres, ceux qui en ont hrit ont cherch d'abord et avant tout se perfectionner dans la langue dominante - anglais ou franais. Ce n'est que par un long dtour que certain de leurs locuteurs sont devenus celtisants. Il en est d'ailleurs de mme en ce qui concerne la littrature dans la priode moderne. Quelles que soient les chances de succs des divers mouvements de dfense ou de renaissance de ces langue si originales par leur structure et leur anciennet, il est impratif de conserver le plus possible de traces de leur usage tel qu'il survit au bout d'une chane de transmission sculaire. Le projet d'archives sonores des langues celtiques parles, sous le patronage de l'UNESCO, a t mis en chantier il y a une dizaine d'annes. Il se poursuit lentement, sans moyens propres, tandis que beaucoup de parlers originaux sortent de l'usage. Il s'agit vraiment de sauver des biens culturels en pril, et on ne peut que souhaiter que des circonstances favorables viennent donner une nouvelle impulsion cette entreprise.

    Jean Le D Universit de Bretagne Occidentale

    Brest

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    BIBLIOGRAPHIE

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