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Economie approfondie 1 Chapitre introductif
Introduc)on à l’analyse économique
C. Rod
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1
Quel est le statut de la science économique ?
• Que vaut le discours d’un économiste relatif à l’explication de la crise de la zone euro depuis 2009 vis-‐à-‐vis du discours du Premier ministre français ou de Pierre Gattaz, Président du Medef ?
• Quelle est la différence entre une « expertise » économique proposée par un dirigeant syndical, un dirigeant politique et un économiste professionnel ?
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Quel est le statut de la science économique ?
Philippe Aghion Université de Harvard, Boston
EU Ecole d’économie de Paris (PSE)
Site professionnel : hQp://scholar.harvard.edu/
aghion
Nuihau Laurey Vice-‐Président de la PF
Ministre des finances, du budget et des énergies
Olivier Kressmann Président du MEDEF de PF
Une sec)on locale de la CGT en PF
Quel est le statut de la science économique ?
• Plusieurs arguments sont récurrents dans le débat public considérant que l’économie n’est pas une science :
ü Argument n°1 : « dans les vraies sciences (les « sciences dures »), les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, ce n’est pas le cas dans les sciences humaines ».
ü Argument n°2 : « les vraies sciences sont prédic<ves, les sciences sociales ne le sont pas ».
ü Argument n°3 : « dans les vraies sciences, tous les scien<fiques sont d’accord entre eux (il y a consensus) alors que dans les sciences humaines, des opinions s’opposent ».
Ø En toute rigueur, aucun de ces arguments n’est recevable.
C. Rod
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Plan du chapitre • Une réflexion autour du statut du discours scien)fique : • Quelle différence entre un discours scien)fique et un discours qui ne l’est pas ?
• Existe-‐t-‐il une spécificité des sciences sociales par rapport aux autres sciences ?
• Une réflexion sur le statut de la science économique • En quoi l’économie peut-‐elle prétendre au statut de science ? • Quel est l’objet d’étude de la science économique ? • Apprendre à raisonner « en économiste »
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1. Qu’est ce qu’une science ?
1.1. L’importance de la réflexion épistémologique
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Jean Piaget (1896-‐1980) • Psychologue, biologiste et épistémologue suisse.
• Bibliographie sélective : • Logique et connaissance scienti.ique (1967)
• L’épistémologie est « l’étude du passage des états de moindre connaissance aux états de connaissances plus poussées ».
La querelle des Universaux
Bernard de Clairvaux (1091-‐1153)
Pierre Abelard (1079-‐1142)
1) Les universaux sont les essences qui désignent les choses matérielles
2) Les universaux ont une existence réelle distincte des objets qu’ils désignent 3) Les Universaux appartiennent
au monde des Idées (au monde de Dieu).
1) Les Universaux sont les noms par lesquels les hommes désignent ce qu’ils observent
2) Les Universaux n’ont pas d’existence réelle distincte des objets qu’ils désignent
3) Le monde des Idées est une construction intellectuelle
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Une illustration de la querelle des Universaux : la règle du rasoir d’Occam • « On ne doit pas admettre plus d’entités que ce qui est absolument nécessaire ».
• « Les essences ne doivent pas ê t r e mu l t i p l i é e s s a u f nécessité»
• Ex emp l e d ’ a pp l i c a t i o n ultérieure :
• Pierre-‐Simon de Laplace. M é c a n i q u e c é l e s t e (1799-‐1825)
Guillaume d’Occam (vers 1295-‐vers 1349)
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Dé]inition à inscrire au répertoire !
Epistémologie
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1. Qu’est ce qu’une science ?
1.1. L’importance de la réflexion épistémologique 1.2. Karl Popper : conjecture et réfuta)on
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Karl Popper (1902-‐1994) • Philosophe autrichien • Bibliographie principale : • La logique de la découverte scien<fique (1934)
• « Des observa*ons et plus encore des énoncés d’observa*ons et des énoncés de résultats d’observa*ons sont toujours des interpréta*ons de faits observés; ce sont des interpréta*ons faites à la lumière de théories ».
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Le principe de réfutabilité de Popper Conjecture initiale :
Les cygnes sont des animaux blancs
Procédure de corroboration empirique : « n » observations sur le lac d’Attersee
Validation temporaire de l’hypothèse : Les cygnes sont des animaux blancs
« N + 1 » observations : Il existe des cygnes noirs sur le lac Léman
Réfutation de la conjecture
Reformulation de la conjecture : Les cygnes sont des animaux
blancs ou noirs
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Popper : conjecture et réfutation
• Une proposi)on scien)fique n’est donc pas une proposi)on vraie mais une proposi5on réfutable et non encore réfutée (on dit également « scien)fiquement valide »)
• La proposi)on doit être soumise à des tests de corrobora5on empirique. Elle est supposée valide tant que ces tests ne l’infirment pas.
• Popper montre qu’il est impossible de fonder en raison une proposi)on générale à par)r d’une démarche induc)ve
• L’induc)visme est une procédure « spontanée » qui ne résiste pas à l’examen épistémologique Ø « On fait de la science avec des faits comme on fait une maison avec des pierres ; mais une accumula<on de faits n’est pas plus une science qu’un tas de pierres n’est une maison ». Henri Poincaré (physicien français, 1854-‐1912).
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Dé]inition à inscrire au répertoire !
Réfuta)onnisme
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Deux grands principes épistémologiques pour guider les
chercheurs selon Popper
Principe n°1 : Le scep)cisme épistémologique
Principe n°2 : La per)nence des tests
empiriques
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• La réflexion épistémologique de Popper présente une très forte portée heuris5que.
• Pour autant, elle a conduit à des débats et des nuances au cours du XXème siècle. Deux illustra)ons :
① Lakatos et Kuhn : cri)ques et prolongements
Popper : conjecture et réfutation
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Deux critiques à la théorie épistémologique de Popper
Imre Lakatos (1922-‐1974)
Thomas Kuhn (1922-‐1996)
Les scien)fiques développent des stratégies
immunisatrices
Un programme de recherche est caractérisé par :
a) Une heuris)que posi)ve ; b) Une heuris)que néga)ve
La science alterne des périodes de science
normale et de révolu5on scien5fique
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• La réflexion épistémologique de Popper présente une très forte portée heuris5que.
• Pour autant, elle a conduit à des débats et des nuances au cours du XXème siècle. Deux illustra)ons :
① Lakatos et Kuhn : cri)ques et prolongements ② La place singulière des mathéma)ques dans les disciplines
scien)fiques Ø La proposi)on « tous les points d’un cercle euclidien sont équidistants du centre » n’est pas réfutable !
Popper : conjecture et réfutation
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Les deux catégories de sciences selon G.-‐G. Granger
Disciplines scienti]iques
Sciences formelles
Mathématiques : Algèbre, Géométrie,
…
Sciences de l’empirie ou
Sciences empirico-‐formelles
Sciences de la Nature et sciences de la Société :
Physique Vulcanologie Sociologie Économie
...
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1. Qu’est ce qu’une science ?
1.1. L’importance de la réflexion épistémologique 1.2. Karl Popper : conjecture et réfuta)on 1.3. Gaston Bachelard : pour une épistémologie concordataire
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Gaston Bachelard (1884-‐1962)
• Physicien et épistémologue français.
• Bibliographie sélec)ve : • La forma<on de l’esprit scien<fique (1938)
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G. Bachelard : une épistémologie concordataire
• Avec les travaux de K. Popper : risque d’accorder trop d’importance aux hypothèses et aux concepts aux dépens de l’empirie
• D’autres auteurs meQent l’accent sur l’importance de l’expérience et de l’observa)on au risque d’une dérive induc5viste
• Les travaux de Bachelard conduisent à une convergence entre les deux approches : épistémologie concordataire
• Pour Bachelard : Ø Le vecteur épistémologique va du ra)onnel au réel
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Les caractéristiques de la démarche scienti]ique selon Bachelard :
1. La démarche scien5fique implique une rupture avec l’opinion première que l’on a sur le réel
Ø « La science dans son besoin d’achèvement comme dans son principe, s’oppose absolument à l’opinion. S’il lui arrive, sur un point par<culier, de légi<mer l’opinion, c’est pour d’autres raisons que celles qui fondent l’opinion; de sorte que l’opinion a, en droit, toujours tort. ». G. Bachelard, document 5.
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Les caractéristiques de la démarche scienti]ique selon Bachelard :
2. La démarche scien5fique implique de commencer par poser un problème
Ø « Toute connaissance est une réponse à une ques<on » (G. Bachelard).
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Les caractéristiques de la démarche scienti]ique selon Bachelard :
3. Les disciplines scienti9iques construisent leur objet d’étude : c’est le point de vue qui crée l’objet et non l’inverse
Ø « Ce ne sont pas les choses du monde qui se laissent ranger dans des tiroirs distincts, ce sont les opérations intellectuelles qu’on leur applique ». A. Testart, 1991.
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Les caractéristiques de la démarche scienti]ique selon Bachelard :
4. Les théories scienti9iques conduisent à une simpli9ication du réel
Ø « Le recours à la théorie permet de remplacer le visible compliqué par de l’invisible simple ». J. Perrin (physicien français)
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Les caractéristiques de la démarche scienti]ique selon Bachelard :
5. Les savoirs scienti9iques sont cumulatifs
Ø Nous sommes des nains juchés sur des épaules de géants (Bernard de Chartres – vers 1130 – 1160) C.
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Les caractéristiques de la démarche scienti]ique selon Bachelard :
6. Les sciences se construisent autour de théories
Ø « Dans la formation de l’esprit scienti.ique, le premier obstacle, c’est
l’expérience première, c’est l’expérience placée avant et au dessus de la critique qui, elle, est nécessairement un élément intégrant de l’esprit scienti.ique ». G. Bachelard : La formation de l’esprit scienti]ique (1938), Vrin, 1983 (p. 23) – Document 5
Ø « Le vecteur épistémologique va du rationnel au réel » (G. Bachelard) Ø « On fait de la science avec des faits comme on fait une maison avec des
pierres ; mais une accumula<on de faits n’est pas plus une science qu’un tas de pierres n’est une maison ». Henri Poincaré (physicien français, 1854-‐1912).
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Théorie scienti]ique : schéma de synthèse
Concepts Problème scien)fique : Hypothèses
Résultats théoriques
Raisonnement déduc)f
Modèle scien)fique
Processus de corrobora)on empirique :
observa5on et/ou expérience
N’infirme pas…
Validité scien)fique provisoire
Infirme…
Rejet de la théorie
Modifica)on des hypothèses et reformula)on du problème
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Une remarque importante
o La recherche de la vérité est le but ul)me de la démarche scien)fique mais cela ne peut être un objec)f aQeignable.
Ø L’objec)vité n’est donc jamais donnée. Elle cons)tue un idéal que l’on cherche à aQeindre, en évitant le piège de l’objec)visme, au prix d’un effort incessant d’objec)va)on.
Ø A la suite de N. Elias (1897-‐1990), on peut affirmer que le chercheur en sciences sociales doit se situer en permanence entre « engagement » et « distancia)on ».
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1. Qu’est ce qu’une science ?
1.1. L’importance de la réflexion épistémologique 1.2. Karl Popper : conjecture et réfuta)on 1.3. Gaston Bachelard : pour une épistémologie concordataire 1.4. Définir les sciences
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Qu’est ce qu’une science ? Science :
Discipline qui est le fruit d’une histoire ; Elle se dote d’un ensemble de concepts et de théories
Elle répond à un double principe
Principe de cohérence interne du raisonnement
Principe de corrobora)on empirique
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Dé]inition à inscrire au répertoire !
Science
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Sciences de la nature et sciences de la société : quelles différences ?
• Des points communs : 1. Une similitude de démarche : produc)on de modèles et
corrobora)on empirique (observa)on et/ou expérience) 2. Une similitude dans l’objec)va)on : dis)nguer les
jugements de faits et les jugements de valeurs
• Des différences : 1. Une transforma)on du monde sensible plus rapide dans les
sciences sociales 2. Le principe de réflexivité des sciences sociales
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Le principe de ré]lexivité des sciences sociales : deux exemples
J.-‐M Keynes : les « esprits animaux »
P. Bourdieu : les inégalités scolaires
!
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Le principe de réflexivité des sciences sociales
Fait économique « A »
Théorie scienti]ique visant à expliquer le fait économique « A »
Progression dans la « l’intelligence de l’économique »
Modi]ication du comportement des
agents économiques
Modi]ication du fait économique
« A »
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2. L’économie à l’épreuve de l’épistémologie
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Quelques questions introductives
① Le principe de réfutabilité est-‐il applicable à l’économie ?
② Peut-‐on parler de révolu)on scien)fique en économie ?
③ Quelle est la spécificité du raisonnement de l’économiste par rapport au raisonnement des autres scien)fiques (physicien, sociologue, historien, etc.) ?
④ Comment définir la science économique ?
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2. L’économie à l’épreuve de l’épistémologie
2.1. Le statut scien)fique de l’économie : une histoire ancienne è Voir cours d’ESH1 !
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Aristote, philosophe grec (384 av. JC – 322 av. JC)
• Les sciences de l’homme se structurent en trois ensembles :
1. La s c i ence de l ’ a c)v i té intellectuelle : l’éthique
2. La science de la vie dans la cité (des affaires de la cité) : la poli5que ;
3. La science de l’ac)vité en famille : l’économique
Ø L’économique (de oïkos : la maison) est la science de la vie familiale (la bonne ges)on des affaires domes)ques).
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Aristote, philosophe grec (384 av. JC – 322 av. JC)
• Au sein de « l’économique », iden)fica)on d’une science de la créa)on de richesses :
Ø La chréma5s5que • Dis)nc)on entre la « bonne
c h r ém a ) s ) q u e » e t l a « mauvaise chréma)s)que »
Ø Condamna)on du prêt à i n té rê t s , des ac)v i tés salar iées, des ac)vités spécula)ves
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Jusqu’à la ]in du Moyen-‐âge : domination de la pensée aristotélicienne
• Scolas5que : pensée qui vise à concilier les apports de la philosophie grecque avec la théologie chré)enne • Averroès (1126-‐1198) • Thomas d’Aquin (1225-‐1274)
Ø Enrichissement personnel, prêt à intérêt spécula)on : vive condamna)on morale
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Le XVème siècle : l’entrée dans la modernité • Dynamique économique inédite en Europe : • Marchande : développement du commerce et des cités portuaires (Gênes, Venise,
Amsterdam, etc.) • Financière : les génois « inventent » la comptabilité en par)e double et la
spécula)on
• Dynamique poli5que inédite en Europe : • Cons)tu)on progressive des Etats na5onaux et affaiblissement de la féodalité • Découverte de nouveaux territoires (Nouveau monde après 1492)
• Dynamique culturelle et intellectuelle : • Progrès scien)fiques • Renouvellement philosophique (T. More, Machiavel) • Renouvellement ar)s)que et liQéraire (Ronsard, Rabelais, Montaigne, etc.)
• Fin de la pensée scolas)que à tout le moins sur le plan économique : ce n’est plus dans le cadre familial qu’il est légi)me de penser les ac)vités de créa)on de richesses mais dans celui de la na)on.
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Les principaux représentants de la doctrine mercantiliste
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Mercan)lisme
Jean Bodin (1529-‐1596)
Antoine De Montchres5en
(1575-‐1621)
John Locke (1632-‐1704)
William PeYy (1623-‐1687)
Les six livres de la République, 1576
Traité d’économie politique, 1616
Les deux traités du gouvernement civil,
1690
Essai d’arithmé)que poli)que (1676)
45
Les deux principaux apports de la doctrine mercantiliste
1. Une sécularisa5on de la pensée économique : l’économie n’est plus pensée comme une applica)on possible de la morale divine
2. L’économie est dorénavant abordée sous l’angle : a. de l’enrichissement des marchands et de la Na5on ; b. de la puissance de l’État
§ Deux termes clés dans la doctrine mercan)liste : la cité et l’économie familiale.
§ Les ques)ons économiques deviennent un problème public et pas seulement privé comme dans la pensée aristotélicienne.
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Jean-‐Baptiste Colbert (1619-‐1683)
• Jean-‐Bap5ste Colbert entre, à la mort de son protecteur Mazarin, au service du roi de France Louis XIV
• Remarquable ges)onnaire, il développe le commerce e t l ' i n d u s t r i e p a r d ' i m p o r t a n t e s interven)ons de l'État
• Son nom reste aQaché à c e Q e p o l i ) q u e : l e colber)sme
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Le mercantilisme et l’éloge du commerce
• Le mercan)lisme fait l’éloge du commerce et de l’ac)vité marchande : rupture avec la méfiance que l’on retrouve dans la pensée médiévale • Objec)f de Colbert : convaincre le Roi que l’enrichissement des marchands sert l’intérêt du souverain • Le commerce permet d’azrer les métaux précieux : il faut favoriser les exporta)ons et limiter les importa)ons • Le commerce interna)onal est un perçu comme un jeu à somme nulle Ø Montchres)en écrit par exemple que “nous faisons autant de pertes que l’étranger fait de gains”.
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Le mercantilisme et l’Etat
• L e s m e r c a n ) l i s t e s s o n t d e s p r é c u r s e u r s d e l’interven5onnisme
1. L’Etat doit d’abord favoriser le commerce extérieur : • réglementa)on favorable aux exporta)ons • Réglementa)on défavorable aux importa)ons
• Exemples : • en France, sous l’influence de Richelieu puis de Colbert : mise en place de tarifs protec)onnistes, soit sur certains biens comme le tex)le, soit sur le commerce mari)me (sous Louis XIII et surtout sous Louis XIV à par)r de 1643)
• L’Etat espagnol interdit au XVIème siècle les sor)es de métal précieux (bullionisme) : source probable du déclin de l’économie espagnole à long terme !
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Le mercantilisme et l’Etat
• L e s m e r c a n ) l i s t e s s o n t d e s p r é c u r s e u r s d e l’interven5onnisme
2. L’Etat peut favoriser le développement de l’industrie na)onale, pour les produc)ons les plus rentables ou les plus coûteuses • « la seule véritable richesse provient du travail industriel des sujets du monarque » (Colbert)
• Exemple : l’Etat sous Colbert favorise la créa)on de plus de 400 manufactures après une enquête sur les besoins du Pays (la première !) • La manufacture de tapisseries de Beauvais en 1664 : le but affiché est de contrer les manufactures de tapisseries dans les Flandres
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Les physiocrates
• Médecin et économiste français • Intellectuel proche du Roi Louis XV
• Quesnay est l’un des fondateurs de l’école physiocrate
• Bibliographie sélec)ve : • Le tableau économique (1758) Ø Première représenta)on schéma)que de l’économie na)onale
François Quesnay (1694-‐1774)
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Physiocra5e : le gouvernement de la nature Programme de réflexion :
1) analyse de la circula)on des richesses au sein de la na)on (circuit économique) 2) La promo)on du libéralisme économique
François Quesnay (1694-‐1774)
« La terre est un don gratuit de la nature »
Victor Rique5 Marquis de Mirabeau (1715-‐1789)
Pierre Samuel Dupont de Nemours (1739-‐1817)
Anne Robert Jacques Turgot Baron de l’Aune (1727-‐1781)
Les physiocrates et le circuit économique
• Il existe un primat de l’agriculture dans la produc)on na)onale
• Les richesses sont produites, répar)es et u)lisées entre trois classes : • La classe produc5ve : les agriculteurs • La classe stérile : les ar)sans, les manufacturiers et les marchands
• La classe des propriétaires : le Souverain et la noblesse, le Clergé, les propriétaires fonciers
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Les physiocrates et la promo)on du libéralisme économique
Pierre le Pesant de Boisguilbert (1646-‐1714)
John Law (1671-‐1729)
Jean-‐claude Marie Vincent, Marquis de Gournay
(1712-‐1759)
Promo)on du libre commerce du grain :
La liberté du commerce du grain favoriserait l’enrichissement na5onal en élargissant la taille des marchés
Jean-‐Claude Marie Vincent, Marquis de Gournay (1712-‐1759)
• Négociant prospère, i l é t a i t d e v enu inspecteur royal des manufactures et m i n i s t r e d u commerce. • Sa pensée a été popularisée par son ami Anne-‐Robert Turgot.
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« Laissez faire les hommes, l a i s s e z p a s s e r l e s marchandises »
Anne Robert Jacques Turgot, Baron de l’Aune (1727-‐1781) • Il essaie de meQre en place s o u s l e r é g i m e monarchique une poli)que fondée sur la raison et le libéralisme économique.
• Il supprime les fron)ères intérieures du royaume de France afin d'établir la liberté de commerce et d'industrie.
• Bibliographie sélec)ve : • E loge de V incent de Gournay (1759).
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Anne Robert Jacques Turgot, Baron de l’Aune (1759)
• « Ces statuts sans nombre sont dictés par l'esprit de monopole, dont tout l'objet est de décourager l'industrie, de concentrer le commerce dans le plus pe<t nombre de mains possibles par la mul<plica<on des formalités et des frais, par l ' a s su jeSssement à des appren<ssages e t des compagnonnages de dix ans, pour des mé<ers qu'on peut savoir en dix jours, par l'exclusion de ceux qui ne sont pas fils de maîtres, de ceux qui sont nés hors de certaines limites, par la défense d'employer les femmes à la fabrica<on des étoffes, etc. ».
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L’école classique en économie
Jean-‐Bap5ste Say (1767-‐1832)
Adam Smith (1723-‐1790)
David Ricardo (1772-‐1823)
Recherches sur la nature et les causes de la richesse des na*ons (1776)
Traité d’économie poli*que (1803)
Des principes de l’économie poli*que et de l’impôt
(1817)
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La recherche d’un objet d’étude pour l’économie
1. A. Smith : Enrichir le peuple et le souverain
Ø « L’économie poli<que, considérée comme une branche des connaissances des législateurs et de l’homme d’Etat, se propose deux objets dis<ncts : le premier, de procurer au peuple un revenu ou une subsistance abondante (…) ; le second, de fournir à l’Etat ou à la communauté un revenu suffisant pour le service public : elle se propose d’enrichir à la fois le peuple et le souverain ! » (Recherches sur la nature et les causes de la richesse des na<ons, 1776).
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La recherche d’un objet d’étude pour l’économie
2. J.-‐B. Say : l’économie poli)que comme science des richesses
Ø l’économie poli)que est la science qui « enseigne comment se forment, se distribuent et se consomment les richesses qui sa<sfont aux besoins des sociétés. » (Traité d’économie poli<que, 1803).
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Comment dé]inir les richesses ? -‐ Version 1 -‐
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Produits
Richesses
Ressources
La recherche d’un objet d’étude pour l’économie
3. D. Ricardo : dis)nc)on entre « la science » et « l’art ».
Ø M. Zouboulakis : « une approche objec<ve des phénomènes sociaux, un type par<culier de construc<on d’un objet économique autonome à l’intérieur du champ social, et une méthode de recherche en trois étapes qui combine l’explica<on déduc<ve avec des modes induc<fs, pour l’établissement des hypothèses et la vérifica<on des résultats. » (La science économique à la recherche de ses fondements, 1993).
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L’école néoclassique et la naissance de la science économique
• La révolu)on marginaliste • L’économie est la science de l’échange marchand • Les produits n’ont pas de valeur intrinsèque : leur valeur est fondée sur l’échange duquel naît un prix
• Est économique tout (et seulement) ce qui peut se traduire par un prix
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Comment dé]inir les richesses ? -‐ Version 2 -‐
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Produits marchands
Produits
Richesses
Ressources
Lionel Robbins (1898-‐1984)
• « L’économie est la science qui étudie le comportement humain en tant que rela<on entre des fins et des moyens rares à usages alterna<fs ».
• La nature et la significa*on de la science économique, 1932.
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Dé]inition à inscrire au répertoire !
Produc)on
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2. L’économie à l’épreuve de l’épistémologie
2.1. Le statut scien)fique de l’économie : une histoire ancienne 2.2. La science économique aujourd’hui : quel objet ? Quelles méthodes ?
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Les concepts clés de la science économique 1. Arbitrage
• « Les choix font intervenir à chaque fois des arbitrages -‐ obtenir plus d’une chose implique d’en avoir moins d'une autre. La rareté oblige à faire des arbitrages. La rareté occupe une place centrale en économie ; c’est parce que les ressources sont rares que les choix ont de l’importance ». (…)
• Tous les économistes sont d’accord pour reconnaître le rôle déterminant de la rareté. Ce[e idée se résume comme suit : il n’existe pas de repas gratuit (« there is no free lunch »). Avoir plus d'une chose implique de renoncer à une autre. Du fait de la rareté, les arbitrages sont des réalités permanentes de la vie.
J. S5glitz, C. Walsh (document 9).
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Dé]inition à inscrire au répertoire !
Arbitrage Rareté
Coût d’opportunité
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• Le coût d’opportunité : un cas pratique • Vous venez de gagner un billet gratuit pour un concert de Lady Gaga. Vous hésitez car Bruce Springsteen joue au même moment et le ticket d'entrée coûte $40. En temps normal, vous auriez été prêt à débourser $50 pour voir Springsteen. Sur la base de ces informations, quel est pour vous le coût d'opportunité du choix de Lady Gaga ?
• Propositions de réponse : • A. $0 • B. $10 • C. $40 • D. $50
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Les concepts clés de la science économique 1. Arbitrage
• Réponse : • Le coût d'opportunité d'une ac)vité est la valeur de la meilleure op)on à laquelle l'individu doit renoncer pour exercer l'ac)vité en ques)on.
• Le coût d'opportunité du concert de Lady Gaga = l'u)lité du concert de Springsteen -‐ le coût du billet :
50 -‐ 40 = 10 $ • En allant voir Lady Gaga, l'individu renonce à 10 $.
Ø Cela revient à dire que l'individu renoncera effec)vement à aller voir Springsteen si l'u)lité du concert de Lady Gaga est supérieure à 10 $.
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Les concepts clés de la science économique 1. Arbitrage
• « C'est une chose de dire que nous sommes tous confrontés à des arbitrages quand nous devons faire des choix. Mais c'en est une autre de comprendre comment les individus et les entreprises effectuent ces choix et comment ces derniers sont suscep*bles de changer avec les circonstances économiques.
• Les économistes étudient les choix en se focalisant sur les incita<ons. Pour un économiste, les incita*ons se définissent comme les avantages (y compris les réduc*ons de coût) qui font pencher un décideur en faveur d'une op*on par*culière. Parmi les nombreux facteurs qui peuvent influer sur les incita<ons, les prix font par<e des plus importants ».
J. S5glitz, C. Walsh (document 9).
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Les concepts clés de la science économique 2. Incitation
Dé]inition à inscrire au répertoire !
Incita)on
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Les concepts clés de la science économique 2. Incitation
Incita)ons
Comportements et arbitrages conformes
au contrat
Efficacité du système économique
Poli<que fiscale et réglementaire Exemple :
Taxa)on sur les ac)vité polluantes : « Principe du pollueur-‐payeur »
Disposi<f contractuel : Exemple :
Bonus-‐malus en assurance automobile
Mécanisme des prix rela<fs sur un marché Exemple :
La baisse des prix de vente d’un produit vieillissant incite les firmes à innover
• « Les avantages procurés par l'échange ont été compris bien avant l'appari<on des sociétés industrielles modernes. Les sociétés cô<ères, par exemple, ont très tôt échangé les ressources de leur ac<vité de pêche contre la viande et les fourrures des sociétés situées à l'intérieur des terres. CeRe viande et ces fourrures avaient pour elles une valeur supérieure à celle du poisson qu’elles donnaient en échange. (…) Chaque groupe sortait gagnant de ces échanges volontaires. Dans les sociétés modernes, des millions d'échanges ont lieu. Très peu de personnes produisent elles-‐mêmes tous les biens et services qu'elles veulent consommer ».
J. S5glitz, C. Walsh (document 9).
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Les concepts clés de la science économique 3. Echange
• Echange : L’échange désigne l’acte économique abou)ssant à la cession d’un bien ou d’un service entre deux agents économiques, ceQe cession étant assor)e d’une contrepar)e. L’échange peut-‐être monétaire ou non monétaire (on parle alors de troc) ; il peut également s’agir d’un don.
• Droit de propriété : le droit de propriété sur un ac)f se définit à par)r de 3 aQributs : le droit de disposer de cet ac)f (usus) ; le droit d’en )rer un revenu (fructus) ; le droit de le céder de manière défini)ve à un )ers (abusus). On dis)ngue plusieurs types de droits de propriété : a) la propriété privée : (individuelle ou sociétaire) qui confère un droit exclusif sur les ac)fs ; b) la propriété publique (c’est l’Etat ou les autres administra)ons qui exerce alors le droit de propriété) ; c) la propriété commune (l’usage de l’ac)f est géré au moyen de décisions collec)ves).
Ø L’échange se traduit par un transfert de droit de propriété
• Echange marchand : Un échange marchand est un échange qui se réalise sur un marché et qui donne lieu au paiement d’un prix. Les échanges marchands permeQent d’assurer la coordina)on des décisions des agents économiques individuels qui prennent leurs décisions d’alloca)on des ressources produc)ves indépendamment les uns des autres : on parle de régula)on par le marché.
Ø Gain à l’échange : Il y a gain à l’échange lorsque les individus peuvent obtenir davantage de ce qu’ils désirent par l’échange que s’ils essayaient d’être autosuffisants. CeQe augmenta)on est due à la spécialisa)on.
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Les concepts clés de la science économique 3. Echange
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Diversité des sociétés humaines
Diversité des systèmes économiques :
Produc)on, répar))on et usages des richesses
Diversité des formes d’échanges
Echanges non marchands Echanges marchands
Les concepts clés de la science économique 4. Echange marchand
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Des exemples d’échanges marchands à travers le
temps et l’espace
Maurice Godelier : Les Baruya de Papouasie
Nouvelle-‐Guinée
Les concepts clés de la science économique 4. Echange marchand
Maurice Godelier (né en 1934)
• Anthropologue français. • Il est l’auteur de travaux pionniers sur les sociétés tr ibales de Micronésie et de Papouasie-‐Nouvelle Guinée.
• Bibliographie sélective : • La Production des grands hommes (1982) ;
• L'Idéel et le matériel : pensée, économies, sociétés (1984) ;
• L'Énigme du don (1996) ; • Au fondement des sociétés humaines (2007) ;
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La Papouasie Nouvelle-‐Guinée
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• L’étude de Godelier montre que la monnaie de sel est à plusieurs titres fondamentale pour la société Baruya :
a. elle constitue le moyen essentiel par lequel la société organise et légitime la répartition du pouvoir : elle structure la chefferie, identi]ie et classe les groupes de parenté ;
b. elle participe aux activités rituelles (mariages, deuil) ; c. elle permet le règlement des con9lits et des différends ; d. elle revêt un caractère sacré et rend possible une communication avec les esprits. ➠ Le sel permet de régler les échanges marchands entre les tribus, il permet de régler les échanges symboliques au sein de la tribu. ➠ Les échanges marchands n’existent pas au sein de la tribu des Baruya, ils existent entre cette tribu et d’autres tribus limitrophes
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Les concepts clés de la science économique 4. Echange marchand
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Des exemples d’échanges marchands à travers le
temps et l’espace
Maurice Godelier : Les Baruya de Papouasie
Nouvelle-‐Guinée
La cité de Gênes au XIIIème siècle
!
Les concepts clés de la science économique 4. Echange marchand
Gênes au XIIIème siècle
• Genuensis, ergo mercator ! Génois, donc marchands ! • Gênes : Une communauté d’aventuriers et de marchands qui, dès le XIIème siècle, créent une chaîne de comptoirs le long des grands axes commerciaux méditerranéens, servant ainsi d’intermédiaires entre l’Orient et l’Occident.
• Les Génois construisent à partir du XIème siècle une vaste 9lotte avec laquelle ils participent à diverses guerres mais qui leur permet également de développer le commerce maritime. A partir de 1261, Michel VIII Paléologue, empereur de Constantinople, attribut aux Génois le monopole du commerce en mer Noire. Gênes contrôle alors la route des épices ce qui la conduit jusqu’en Inde et en Chine.
• Coté Occident, Gênes étend son pouvoir sur les cols de l’Apennin et construit un Etat de terre ferme s’étendant de Porte-‐Venere à Monaco. Elle obtient des privilèges commerciaux en Afrique du Nord, en Espagne ainsi que dans les villes de Provence (Aigues-‐Mortes) et du Languedoc.
• A la ]in du XIIIème siècle, elle établit des liaisons maritimes directes entre l’Italie, les Flandres et l’Angleterre. Les Rois de France, les souverains portugais et aragonais font appel aux Génois : leur science nautique, la qualité de leur ]lotte, leur habilité en affaires n’ont pas d’égales en Occident.
Ø Dès cette époque, Gênes construit son système économique autour du marché et du commerce.
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Des exemples d’échanges marchands à travers le
temps et l’espace
Maurice Godelier : Les Baruya de Papouasie Nouvelle-‐
Guinée
La cité de Gênes au XIIIème siècle
Les marchés contemporains : Salons de l’automobile, marchés financiers, marchés de l’art, etc.
Les concepts clés de la science économique 4. Echange marchand
• Un marché : • Un lieu physique ou abstrait • Un lieu d’échange de marchandises • Un lieu où s’expriment une offre et une demande • Un lieu qui conduit à la forma)on d’un prix permeQant de réguler les échanges
Ø Lorsque certaines condi)ons sont respectées, ce prix est un prix d’équilibre
Ø Lorsque le marché occupe une place importante dans la régula)on du système économique, on parle d’économie de marché
Ø AQen)on à ne pas confondre : économie de marché et capitalisme !
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Qu’est ce qu’un marché ?
Dé]inition à inscrire au répertoire !
Marché
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• « Pour faire des choix éclairés il faut disposer d'informa*on. Il est en effet bien difficile de comparer les avantages et les coûts si l'on ne sait pas quel est leur montant respec<f ! Une entreprise qui envisage d'acheter un nouveau logiciel doit non seulement connaître les coûts des différentes op<ons possibles mais aussi les capacités et les limites de chaque op<on. Sous de nombreux aspects, l’informa*on ne diffère pas des autres biens et services. Les entreprises et les individus désirent acquérir de l’informa<on et des ins<tu<ons spécialisées se sont développées pour leur en vendre.
• (…) Mais, sous d'autres aspects, l’informa*on diffère de façon fondamentale des autres biens. Si un vendeur de voitures peut vous laisser essayer le modèle de votre choix avant l’achat, un vendeur d'informa<on ne peut pas faire la même chose. En effet, dès que vous avez pris connaissance d'une informa<on, vous n'avez plus aucune incita<on à l’acheter. De plus, à la différence d'une bouteille de soda ou d'un croissant, l'informa<on peut être partagée gratuitement ».
J. S5glitz, C. Walsh (document 9).
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Les concepts clés de la science économique 5. Information
• « L’informa<on, ou son absence, joue un rôle central dans la détermina<on de la forme des marchés et dans la capacité des marchés privés à assurer une u<lisa<on efficace des ressources rares de l’économie ».
J. S5glitz, C. Walsh (document 9).
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Les concepts clés de la science économique 5. Information
• L’économie de marché ne détermine pas seulement quels biens doivent être produits. Elle fixe aussi les quan<tés à produire et pour qui. De nombreuses personnes es<ment que le marché distribue les biens entre les ménages de manière discutable ; « Tout en reconnaissant l'efficacité du capitalisme pour produire de la richesse, on reste mal à l'aise quant à la façon dont ce même marché distribue dans certains cas ceQe richesse et quant aux effets d'une concurrence sauvage sur la société » (A. Greenspan, 2000).
J. S5glitz, C. Walsh (document 9).
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Les concepts clés de la science économique 6. Distribution
• « Les revenus diffèrent ne[ement selon les professions. Certains groupes d'individus, notamment ceux qui n'ont aucune qualifica<on valorisée par le marché, reçoivent un revenu tellement faible qu'ils ne peuvent ni se nourrir ni éduquer leurs enfants sans aide. L'État fournit de l’assistance sous forme de mesures visant à réduire l’inégalité des revenus. Les mesures qui amor<ssent l’impact des marchés sur la distribu<on risquent d'émousser les incita<ons économiques. Tandis que les presta<ons sociales cons<tuent un filet de protec<on essen<el pour les personnes pauvres, les impôts ou les co<sa<ons nécessaires pour les financer peuvent dissuader les contribuables de travailler ou d'épargner ».
J. S5glitz, C. Walsh (document 9).
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Les concepts clés de la science économique 6. Distribution
Les concepts clés de la science économique
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Les concepts clés de la science économique
1. Arbitrage
2. Incita)on
3. Echange
4. Informa)on
5. Distribu)on
Rareté Coût d’opportunité
Réglementa)on Prix rela)fs
Echange marchand
Echange non marchand
Marché
Bien collec)f Externalité
Poli)que redistribu)ve
Revenu de transfert
Richesse
Dé]inition à inscrire au répertoire !
Richesse
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Un exemple de modèle sur le raisonnement de l’économiste : P. A. Samuelson
• Toute société doit nécessairement répondre aux trois problèmes économiques fondamentaux suivants :
① Que produire ? Ü Quels types de richesses, en quelle quan)té ?
② Comment produire ? Ü Quelles techniques u)liser, quelle combinaison des facteurs de produc)on ?
③ Pour qui produire ? Ü Quelles modalités de distribu)on de la produc)on ? Quelle répar))on des revenus ?
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Paul. A. Samuelson (1915-‐2009)
• Économiste américain. Il ob)ent le prix Nobel d’économie en 1970. Il a notamment enseigné au M I T (Ma s s a c h u s s e t s Ins)tute of Technology).
• Bibliographie principale : • L e s f o n d em e n t s d e l ’ana lyse économique (1947).
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C. Rod
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D’après Begg, Fischer, Dornbush. Microéconomie. Ediscience international, 1989.
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La loi des rendements décroissants
• Loi des rendements décroissants : Établie par les économistes classiques (notamment D. Ricardo en 1817) concerne l’évolu)on de la produc)vité des facteurs de produc)on.
• S’agissant du facteur travail, elle s)pule que chaque travailleur supplémentaire contribue à augmenter la produc5on totale de richesses mais d’une quan5té inférieure à la contribu5on du travailleur précédent (la produc5vité marginale est décroissante).
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Deux questions, l’une positive, l’autre normative, se posent :
1) Comment faire pour que l’économie se situe au niveau de la FPP ? (autrement dit comment faire pour être efficient dans l’u)lisa)on des ressources rares ?)
2) Comment expliquer que d’un pays à l’autre ou, d’une époque à l’autre, le point B soit préféré au point D par exemple ?
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Dé]inition à inscrire au répertoire !
Science économique
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En guise de conclusion A. Les trois grands marchés
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Entreprises
Ménages
Offre de biens et de services
Demande de service de travail
Demande de service financiers
Offre de service de travail
Demande de biens et de services
Offre de service financiers
Marché des produits (biens et services) Marché du travail Marché des capitaux
En guise de conclusion B. Microéconomie et macroéconomie
• Les économistes ont deux façons différentes d'analyser l’économie. L'étude détaillée des décisions des entreprises et des ménages, ainsi que celle des prix et de la produc)on dans des secteurs par)culiers s’appelle la microéconomie. La microéconomie s'intéresse au comportement des unités de base de l'économie : entreprises, ménages et individus (« micro ›› signifiant «pe)t ›› en grec).
• La macroéconomie (du terme grec « macro ››, qui signifie « grand ») s’intéresse au comportement de l'économie dans son ensemble. Elle étudie notamment le comportement de grands agrégats tels que les taux de chômage, l'infla)on, la croissance économique et la balance commerciale. Ces indicateurs agrégés ne disent rien de ce que fait une entreprise ou un ménage par)culier. Ils nous informent sur ce qui se passe au total, ou en moyenne.
J. S5glitz, C. Walsh (document 9)
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102
Fonc)onnement du système économique
Régula)on de l’emploi
Ac)vité économique na)onale
Rela)ons économiques interna)onales
Taux de change
Taux de chômage PIB Solde du commerce extérieur
En guise de conclusion B. Microéconomie et macroéconomie
MACROECONOMIE
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103
Etude du comportement des agents économiques et de leurs
interac)ons
Comportement du consommateur
Comportement du producteur
Interac)ons des comportements sur les
marchés
Arbitrages Maximisa)on de l’u)lité Contrainte budgétaire
…
Arbitrages Maximisa)on du profit Contrainte de coûts
…
Fonc)on de demande Fonc)on d’offre Prix de marché
Equilibre / Déséquilibre
En guise de conclusion B. Microéconomie et macroéconomie
MICROECONOMIE