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PREVENTION M6d Mal Infect. 1997 ; 27 : 1021-24 Diarrh6e aiguE chez les enfants de moins de 5 ans Cotonou. Connaissances, attitudes et pratiques des parents* L. FOURN**, Th. ZOHOUN**, E.B. FAYOMI**, J. FLENON** et B.J. KONAYEL** RESUME La diarrhde aiguE chez les enfants demeure un probl6me de sant6 publique au Bdnin et sa pr6vention n6cessite un changement de comportement des parents. La pr6sente 6tude vise ~ 6valuer les connaissances, attitudes et pratiques des parents face ~ la diarrhde aigu6. Ainsi avons-nous men6 une enquate trans- versale aupr6s de 400 parents (200 pbres et mbres) recrut6s al6atoirement ~t Cotonou. Un questionnaire initialement pr6test6 a servi ~ recueillir les donn6es durant les visites domicili~res. L'analyse des donndes indique une incidence de diarrh6e de 28 % dans les quinze jours pr6c6dant l'enqu&e et 2,6 6pisodes dian'hdiques par an et par enfant. Le niveau de formation et d'information des p~res est sup6rieur h celui des m6res. Aussi les p6res semblent-ils avoir plus de connaissances sur la diarrhde aigu6 et sur son traitement ~ domicile que les m~res (p < 0,01). Bien que certaines m~res sachent prdparer la solution sucr6e salde, elles n'en utilisent pas pour autant lors de la diarrh6e de leurs enfants. La pr6- sence du sucre (interdit alimentaire pour les enfants diarrh6iques) dans la solution justifierait ce comportement. Les auteurs ont sugg6r6 ~ la fin l'encouragement de la scolarisation des filles, l'implication des p6res ~ la prise en charge des enfants diarrhdiques ~ domicile et le renforcement de la sensibilisation des femmes. Mots-cl~s : Diarrhde aigu~ - Enfants - Enqu~te des pratiques - Parents - Bdnin. La diarrhde, d6nominateur commun des maladies infectieuses et de la malnutrition, constitue l'un des handicaps au ddve- loppement des pays africains de par la mortalit6 61ev6e des enfants qu'elle occasionne (1). Sa prise en charge prdcoce ainsi que sa pr6vention par les parents ne paraissent pas sou- vent spontan6es en zone p6riurbaine de Cotonou, si bien que son incidence croit (2) malgr6 les efforts de sensibilisation du personnel de sant6. Le comportement humain tient une place importante dans la lutte antidiarrh6ique chez les enfants de moins de 5 ans, mais les 6tudes ant6rieures (3, 4) se sont uniquement concentrdes sur le comportement des m6res tan- dis que les p6res n'ont jamais fait l'objet d'6tude darts ce domaine. C'est pourquoi, le pr6sent travail se propose d'dva- luer les connaissances, attitudes et pratiques des parents (m6res et p6res) des enfants de moins de 5 ansen vue du ren- forcement du programme de sensibilisation visant la r6duc- tion de l'incidence des diarrhdes aiguEs ~ Cotonou. CADRE ET METHODE DE TRAVAIL L'6tude s'est d6roul6e h Agla, un quartier p6riurbai.n de la ville de Cotonou (capitale 6conomique du B6nin). I1 s'agit d'une zone non lotie qui pr6sente des habitations anarchi- * Regu le 16.12.96. Acceptation d6finitive le 9.6.97. ** Unit6 d'Enseignement et de Recherche en Sant6 publique, Facult6 des Sciences de la Sant6 de Cotonou, BP 188, Cotonou, R6publique du B6nin. quement implant6es et des mar6cages sur plus des 2/5 de sa supperficie. La nappe phr6atique se trouve a fleur le sol (0,30 m) de sorte que le risque de pollution de l'eau des puits traditionnels est tr~s 61ev6. Les habitants de ce quarrier, au hombre de 24 541, sont cosmopolites et vivent dans un envi- ronnement physique peu salubre, d6pourvu d'adduction d'eau potable et faiblement couvert de latrines. Les d6f6cations se font volontiers en pleine nature. Une infime partie des habi- tants va acheter de l'eau saine (15 FCFA le seau de 20 litres) qui se trouve souvent pollu6e lorsque les femmes y mettent des branchages de feuilles pour 6viter son balancement lots du transport ~t domicile. C'est dans ce quartier que nous avons men6 une enqu6te CAP (connaissances, attitudes et pratiques) aupr6s des parents (p6res et m6res) du 3 mars au 15 mai 1996. Nous avons d6termin6 la taille de l'6chantillon de l'6tude, N = 400 parents, en consid6rant la pr6valence nationale (p = 10 %) de la diarrh6e chez les enfants de moins de cinq ans et en appliquant la formule de Schwartz (5). A partir de la liste des m6nages, nous avons s61ectionn6 les parents (200 pbres et 200 m~res) ~t 1' aide de la table des nombres au hasard. Leur interrogatoire a lieu en fin d'apr6s-midi dans les maisons. Ainsi, avons-nous interrog6 s6par6ment les mbres et les p6res sur les nouveaux cas de diarrh6e survenus chez les enfants sur les 15 derniers jours prdcddant l'enqu~te. Les informations sur les caract6ristiques des femmes, sur leurs connaissances, attitudes et pratiques ont 6t6 collect6es durant l'enquate. Un 1021

Diarrhée aiguë chez les enfants de moins de 5 ans à Cotonou. Connaissances, attitudes et pratiques des parents

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Page 1: Diarrhée aiguë chez les enfants de moins de 5 ans à Cotonou. Connaissances, attitudes et pratiques des parents

P R E V E N T I O N M6d Mal Infect. 1997 ; 27 : 1021-24

Diarrh6e aiguE chez les enfants de moins de 5 ans Cotonou. Connaissances, attitudes et pratiques des parents*

L. F O U R N * * , Th . Z O H O U N * * , E . B . F A Y O M I * * , J. F L E N O N * * et B . J . K O N A Y E L * *

RESUME La diarrhde aiguE chez les enfants demeure un probl6me de sant6 publique au Bdnin et sa pr6vention n6cessite un changement de comportement des parents. La pr6sente 6tude vise ~ 6valuer les

connaissances, attitudes et pratiques des parents face ~ la diarrhde aigu6. Ainsi avons-nous men6 une enquate trans- versale aupr6s de 400 parents (200 pbres et mbres) recrut6s al6atoirement ~t Cotonou. Un questionnaire initialement pr6test6 a servi ~ recueillir les donn6es durant les visites domicili~res. L'analyse des donndes indique une incidence de diarrh6e de 28 % dans les quinze jours pr6c6dant l'enqu&e et 2,6 6pisodes dian'hdiques par an et par enfant. Le niveau de formation et d'information des p~res est sup6rieur h celui des m6res. Aussi les p6res semblent-ils avoir plus de connaissances sur la diarrhde aigu6 et sur son traitement ~ domicile que les m~res (p < 0,01). Bien que certaines m~res sachent prdparer la solution sucr6e salde, elles n'en utilisent pas pour autant lors de la diarrh6e de leurs enfants. La pr6- sence du sucre (interdit alimentaire pour les enfants diarrh6iques) dans la solution justifierait ce comportement. Les auteurs ont sugg6r6 ~ la fin l 'encouragement de la scolarisation des filles, l 'implication des p6res ~ la prise en charge des enfants diarrhdiques ~ domicile et le renforcement de la sensibilisation des femmes.

Mots-cl~s : Diarrhde aigu~ - Enfants - Enqu~te des pratiques - Parents - Bdnin.

La diarrhde, d6nominateur commun des maladies infectieuses et de la malnutrition, constitue l 'un des handicaps au ddve- loppement des pays africains de par la mortalit6 61ev6e des enfants qu'elle occasionne (1). Sa prise en charge prdcoce ainsi que sa pr6vention par les parents ne paraissent pas sou- vent spontan6es en zone p6riurbaine de Cotonou, si bien que son incidence croit (2) malgr6 les efforts de sensibilisation du personnel de sant6. Le comportement humain tient une place importante dans la lutte antidiarrh6ique chez les enfants de moins de 5 ans, mais les 6tudes ant6rieures (3, 4) se sont uniquement concentrdes sur le comportement des m6res tan- dis que les p6res n 'ont jamais fait l 'objet d'6tude darts ce domaine. C'est pourquoi, le pr6sent travail se propose d'dva- luer les connaissances, attitudes et pratiques des parents (m6res et p6res) des enfants de moins de 5 ansen vue du ren- forcement du programme de sensibilisation visant la r6duc- tion de l 'incidence des diarrhdes aiguEs ~ Cotonou.

CADRE ET M E T H O D E DE TRAVAIL

L'6tude s 'est d6roul6e h Agla, un quartier p6riurbai.n de la ville de Cotonou (capitale 6conomique du B6nin). I1 s'agit d 'une zone non lotie qui pr6sente des habitations anarchi-

* Regu le 16.12.96. Acceptation d6finitive le 9.6.97. ** Unit6 d'Enseignement et de Recherche en Sant6 publique, Facult6 des Sciences de la Sant6 de Cotonou, BP 188, Cotonou, R6publique du B6nin.

quement implant6es et des mar6cages sur plus des 2/5 de sa supperficie. La nappe phr6atique se trouve a fleur le sol (0,30 m) de sorte que le risque de pollution de l 'eau des puits traditionnels est tr~s 61ev6. Les habitants de ce quarrier, au hombre de 24 541, sont cosmopolites et vivent dans un envi- ronnement physique peu salubre, d6pourvu d'adduction d'eau potable et faiblement couvert de latrines. Les d6f6cations se font volontiers en pleine nature. Une infime partie des habi- tants va acheter de l 'eau saine (15 FCFA le seau de 20 litres) qui se trouve souvent pollu6e lorsque les femmes y mettent des branchages de feuilles pour 6viter son balancement lots du transport ~t domicile.

C 'es t dans ce quartier que nous avons men6 une enqu6te CAP (connaissances, attitudes et pratiques) aupr6s des parents (p6res et m6res) du 3 mars au 15 mai 1996. Nous avons d6termin6 la taille de l '6chanti l lon de l '6tude, N = 400 parents, en consid6rant la pr6valence nationale (p = 10 %) de la diarrh6e chez les enfants de moins de cinq ans et en appliquant la formule de Schwartz (5). A partir de la liste des m6nages, nous avons s61ectionn6 les parents (200 pbres et 200 m~res) ~t 1' aide de la table des nombres au hasard. Leur interrogatoire a lieu en fin d'apr6s-midi dans les maisons. Ainsi, avons-nous interrog6 s6par6ment les mbres et les p6res sur les nouveaux cas de diarrh6e survenus chez les enfants sur les 15 derniers jours prdcddant l'enqu~te. Les informations sur les caract6ristiques des femmes, sur leurs connaissances, attitudes et pratiques ont 6t6 collect6es durant l 'enquate. Un

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questionnaire structural prdalablement 6tabli et pr6test6 a 6t6 utilis6 pour cette collecte. Les donn6es recueillies sont ddpouilldes et analysdes. En nous basant sur les statistiques des ann6es prdc6dentes, nous avons estim6 suivant le procdd6 suggdr6 par I 'OMS (6), le nombre d'dpisodes diarrh6iques annuels par enfant (tableau I).

TABLEAU I : Caract6ristiques d6mographiques des parents

Caractdristiques M&res (%) P6res (%)

Age (ans) < 20 1,5 0 20-24 14,5 0,5 24-29 35 11,5 29-34 26 28 34-39 21 46,5

_> 39 2,5 13,5

Scolarit6 absente 49 13,5 primaire 33 38 secondaire 18 42 supdrieure 0 6,5

Profession commergants 35 1 artisans 16,5 60 mdnag0res 47 0 agents salarids 1,5 39

TABLEAU II : Connaissances des m~res et des p~res sur la diarrh6e

Parents M6res POres p Connaissances (%) (%)

Reconnaissance - des selles 97 94 NS - de la gravit6 98 90 NS

Cause dentition 30,5 13,5 aliments 33 32,5 < 0,01 malpropret6 36,5 53,5

Rdhydratation orale solution sucrde sal6e 45 26,5 sachet de sel 1 22,5 < 0,01 eau potable 54 50,5

Prdparation correcte de la SSS* 45 26,5 < 0,05

Sources d'information radio-tdldvision 56,5 78,4 agents de sant6 27,5 8,0 < 0,01 voisins et amis 16 13,6

SSS : solution sucr6e salde; NS : non significatif.

RESULTATS

Sur les 337 enfants fig6s de moins de 5 ans recens6s lors de l'enquate, 28 % ont pr6sent6 de la diarrh6e les 15 derniers jours prdcddant l'enqu~te. Cette diarrh6e a frapp6 sans dis- crimination les enfants, mais de fagon plus fr6quente chez les moins de 3 arts (70 %). Le nombre d'6pisodes diarrh6iques est estim6 annuellement h 2,6 pax enfant. Les parents interro- g6s sont ~gds de 18 h 44 ans et exercent pour la plupart une profession libdrale.

Connaissances des parents de la diarrh6e

L'analyse des donn6es recueillies montre que la presque tota- lit6 des parents (99 % des mores et 94 % des p6res) recon- naissent la diarrh6e par la fr6quence d'6mission (3 selles et plus) et la consistance (liquide'ou p~teuse) des selles. Selon eux, la gravit6 de la diarrh6e s'exprime par la faiblesse et la maigreur des enfants, sympt6mes qui illustrent la d6shydra- tation. Par ailleurs, environ 66 % des m6res contre 46 % des pores avancent que la dentition et la mauvaise alimentation constituent les causes de la diarrh6e; la malpropret6 et les microbes sont 6voqu6s par les autres. Face h cette situation, un p6re sur quatre reconnaSt la n6cessit6 de donner la solution sucr6e sal6e aux enfants contre environ trois m6res sur sept. En revanche seul 1 % des mores d6clarent connaStre les sachets de sel de r6hydratation contre 22 % des pores. Cepen- dant, 45 % d'entre elles savent pr6parer correctement la solu- tion sucr6e sal6e contrairement ~ plus d'un pbre sur quatre. Les sources d'information sont les moyens andiovisuels (78 % des p~res et 57 % des m~res), les agents sanitaires (8 % et 27 %) puis les voisins et amis (tableau II).

Attitudes et pratiques des parents

Presque tous les parents (99 %) per~oivent la diarrh6e comme une "maladie" grave que l'on peut n6anmoins pr6venir. Les m~res pensent que la solution sucr6e sa16e est susceptible d'aggraver la diarrh6e. Pour elles, un enfant diarrh6ique ne doit pas consommer du sucre. En ce qui concerne la pr6ven- tion de la diarrh6e, les mesurs d'hygi0ne sont avanc6es par 77 % des pores et 52 % des mores (p < 0,01). Les autres parents pensent plut6t ~ l'utilisation de m6dicaments ou d'infusions de feuilles. Par contre, deux femmes sur cinq et moins d'un pore sur cinq d6clarent ignorer l'existence de mesure de pr6vention contre la diarrh6e aigu~ des enfants comme l'illustre le tableau III.

En pr6sence de la diarrh6e aigu~ chez l'enfant, curieusement ancune mOre n 'a d6clar6 qu'il faille donner de la solution sucr6e sa16e pr6par6e ~ domicile ~ l'enfant. Plus de la moiti6 (51%) des m6res ont d6clar6 le recours au centre de sant6 comme premier itin6raire th6rapeutique, 47 % l'autom6dica- tion et les autres pr6f6rent aller chez les tradi-praticiens (2 %). Pax contre, pros de la moiti6 des p~res sont pour l'ufilisation domicile de la solution sucr6e sal6e avant le recours au centre de sant6. De plus, un p6re sur trois conseille plut6t ~ son conjoint le recours imm6diat au centre de sant6. Environ 11% des pbres ont 6voqu6 l'autom6dication en cas de diar- rh6e aigu~ chez les enfants. Cependant, pour les sachets de

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TABLEAU IlI: Attitudes et pratiques des parents face h la d i a r rh& aigu~

Parents M6res P~res p Attitudes/Pratiques (%) (%)

Attitudes Gravit6 pergue 98,5 99 NS

Solution sucrde sal6e , avantageuse 83,5 77 sans int6r& 4 3,5 NS ne sait pas 12,5 19,5

Pr6vention possible 59,5 83,5 < 0,05

Moyens pr6ventifs hygiene 52 77,5 m6dicaments/infusion 8 3,5 < 0,01 ne sait pas 40 19

Usage biberons dangereux 82,5 87,5 NS bon 17,5 12,5

Pratiques Donnent SSS ~ domicile 0 48,5 < 0,01

Recourent au centre de sant6 51 33,5 < 0,05

Autom6dication 47 11,5 < 0,05

Tradi-praticiens 2 4,5 < 0,01

Utilisent sachets de sel 48,5 55,5 NS

NS : non significatif.

sel, environ une femme sur deux d6clare en faire usage en cas de diarrh6e aigu~ sur conseil de leur conjoint.

COMMENTAIRE

I1 ressort de la pr6sente 6tude que l'incidence des diarrh6es aigu~s chez les enfants de moins de 5 ans dans le quartier Agla reste 61ev6e. De plus, le nombre d'6pisodes diarrh6iques par enfant ~t par an de 2,6 est similaire ~ celui estim6 au niveau national (2,2 6pisodes) par les 6tudes ant6rieures (7). Parmi les parents interrog6s, les p6res sont plus scolaris6s et mieux inform6s que les m~res qui ont la responsabilit6 des soins des enfants ~t domicile. Par ailleurs, l 'enqu&e montre que la quasi-totalit6 des parents reconnaissent les diarrh6es et leurs complications; ce constat corrobore les r6sultats des travaux ant6rieurs (3, 8). Cependant, 1' avis des parents diff6re

sur les causes 6voqu6es; les m~res soutiennent que la denti- tion et la mauvalse alimentation provoquent la diarrhde aigu6 chez l'enfant alors que les p6res sont plus nombreux ~t 6vo- quer le r61e de la malpropret6 des enfants et des microbes. Aussi, plusieurs m~res soutiennent qu'il faut donner ~t boire de l 'eau en faible quantit6 aux enfants diarrh6iques contrai- rement h leur conjoint qui insistent sur la quantit6 addquate de liquide h donner. Cette divergence peut s'expliquer par la diff6rence de niveau de scolarit6 et d'information entre les p6res et les m~res. Plus de p6res que de m~res sont inform6s de la conduite ~ tenir g domicile face ~ un enfant diarrh6ique par la radio et la t616vision; cela montre une amdlioration dans le domaine de l'information contrairement aux rdsultats des 6tudes ant6rieures (8). En fait, l'intensification des mes- sages radiodiffus6s ainsi que les publicit6s t616visuelles sur les sachets de sel ont supplant6 les actions des agents de sant6 dans la sensibilisation des parents. N6anmoins, cette &ude montre que les m6res 6coutent moins les 6missions radio-t616vis6es du fait qu'aux heures de ces 6missions et publicit6s sur les sachets de sel, la plupart d'entre elles se trouvent ~ la cuisine en train de pr6parer le repas familial.

Bien que les m6res sachent pr6parer correctement la solution sucr6e sal6e, elles n'en utilisent gu~re pour leurs enfants ~t cause du sucre (interdit alimentaire pour tes enfants diar- rh6iques) qui intervient dans la pr6paration. Ce comporte- ment souligne la rh6torique entre les connaissances et la pratique dont il faut tenir compte dans la lutte antidiarrh6ique (9, 10). Malgr6 les efforts de sensibilisation sur la prise en charge pr6coce des diarrh6es ~t domicile, plus de m6res que de p6res pr6f~rent recourir au centre de sant6 ou ~ 1' autom6- dication probablement par manque de confiance darts l'effi- cacit6 du traitement domiciliaire.

Au terme de cette &ude, il apparak que la sensibilisation des m~res n6cessite le renforcement des messages 6clair6s qui doivent tenir compte de l'attitude et des comportements iden- tifi6s. L'encouragement de la scolarisation des filles est un atout pour l'efficacit6 du dialogue entre le personnel socio- sanitaire et les m6res et pour la compr6hension des mes- sages. L'implication effective des p6res ~ la prise en charge pr6coce et g la pr6vention des diarrh6es chez les enfants au c6t6 de leur conjoint serait un atout suppl6mentaire pour rdduire l'incidence des diarrh6es aigu~s. Aussi, l'organisation rdp6t6e des s6ances de ddmonstration sur la pr6paration de la solution domiciliaire et l'explication du r61e des ingr6dients (le sucre en particulier), au profit des parents (m6res et p6res) devra-t-elle contribuer 6galement au renforcement du pro- gramme de sensibilisation de la lutte antidiarrh6ique au B6nin.

SUMMARY ACUTE DIARRHEA IN CHILDREN UNDER 5 YEARS OF AGE IN COTONOU. PARENTAL BEHAVIOR

Acute diarrhea in children is still a public health problem in Benin and its prevention requires a change in parental behavior. This study assesses parental knowledge, attitude, and practice when confronted to acute diarrhea in children, The population studied lives in the Cotonou suburds. Data was collected from 400 parents (200 m~hers and 200 fathers) randomly recruited. Data analyses indicated a diarrhea incidence of 28 % in the two week preceding the

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survey, and 2.6 annual diarrhea episodes per child. Fathers were more trained and informed than mothers (p < 0.05). Consequently, fathers knew more about diarrhea and oral therapy than mothers (p < 0.01). Only few among the mothers who knew how to prepare glucose-and salt solution, used this therapy at home. This may be due to the fact that sugar, one of the solution's components, is forbidden for child suffering from diarrhea. The authors took advantage of this study to stress the need for a better schooling of girls and for an improvement of women's health education. Finally, the implication of fathers in oral therapy appeared as an asset in preventing dehydration.

Key-words: Diarrhea - Children - KABP survey - Parents - Benin.

REFERENCES

1. MINISTERE DE LA SANTE - Rapport annuel des activitds des for- mations sanitaires. Statistiques sanitaires, MSP/SNIGS Cotonou, 1994, 100 p.

2. FOURN L. - Diarrhre aiguE et d6shydratation de l 'enfant : physiopa- thologie et rEhydratation. Ed., MEPS/UNICEF Cotonou, 1988, 20 p.

3. MINISTERE DE LA SANTE - Lutte contre les maladies diarrhdiques : rdsultats d 'une enqu~te nationale. Bull Inform Epidrmiol Cotouou. 1993; 3 : 4-8.

4. ANAGONOU S.Y., KOUMAKPAI S., JOSSE R., MASSOUGBODJI A., SADELER B.C., MARTET G. - Gastro-entrrite 5 rotavirus en prdiatrie hospitalirre au Centre national hospitalo-universitaire de Coto- nou (Brnin). Mrd Trop. 1993 ; 1 : 105-6.

5. SCHWARTZ D. - "Mrthodes statistiques h l 'usage des mrdecins et des biologistes". Edition Flammarion mrdecine-sciences, Paris, 1981.

6. OMS - "Les maladies diarrhriques. Manuel pour la planification et l ' rvaluat ion des programmes nationaux de lutte eontre les maladies diarrhdiques". WHO/CDD/SER/81.5 REv. 1, Genrve, 1984 : 40-1.

7. M1NISTERE DE LA SANTE - Les maladies diarrhriques et nous. Bull Inform Epidrmiol Cotonou. 1993; 1 : 12-9.

8. FOURN L., ZOHOUN Th. - Enqu~te d 'rvaluation de la campagne 6ducative sur la thErapie de r~hydratation orale au B~nin. Afrique Mdd. 1989; 28 : 479-482.

9. INTERNATIONAL STUDY GROUP ON REDUCED-OSMOLA- RITY ORS SOLUTION - Multicentre evaluation of reduced osmolarity oral rehydration salts solution. Lancet. 1995; 345 : 282-5.

10. AVERY M.E., SNYDER J.D. - Oral therapy for acute diarrhoea: the underused simple solution. N Engl J Med. 1990; 323 : 891-4.

CONFERENCE DE PRESSE Mrd Mal Infect. 1997 ; 27 : 1

Op6ration "Grande marque" :un an aprrs Au cours d 'une confdrence de presse, les laboratoires SmithKline Beecham ont prrsent6 le bilan d 'une oprration lancre en octobre 1995 : la baisse de tarif d 'un produit phare, le Clamoxyl ® (amoxicilline). Le laboratoire a, en effet, align6 le prix de son antibiotique, le Clamoxyl ®, forme par forme sur celui de l'amoxicilline, tout en maintenant la totalit6 des services attachrs ~ ce produit. Cette baisse de prix se montait ?~ environ 30 % des prix en vigueur au premier janvier 1996. I1 s' agissait pour le labo- ratoire de contribuer ?~ la maitrise des drpenses de sant6, de prrserver la place de l 'amoxicilline au sein de la classe des anti- biotiques, de poursuivre la recherche scientifique et clinique sur une molrcule qui semble encore tr~s prometteuse et de continuer ~ assurer la formation et l ' information mrdicales. Enfin, il semblait ndcessaire, dans un contexte de restrictions budgrtaires de cesser une guerre des prix dont le prescripteur risquait de devenir 1' otage et qui 6tait nuisible g la relation de confiance entre mrdecin et malade. SmithKline Beecham avait annonc6 que sa ddcision de baisser les prix du Clamoxyl ® entra~nerait une 6conomie de 150 millions de francs pour la Srcurit6 Sociale drs la premiere annre : ce chiffre s'est en fait mont6 ~t 240 millions de francs. Cette 6conomie reprdsente environ 0,4 % du montant total des remboursements de mrdica- ments par la Srcurit6 Sociale.

Parallrlement, la part de march6 des amoxicillines au sein des antibiotiques est passde de 25,9 % ~ 26,7 %. Cette progression a 6t6 obtenue par des gains significatifs darts les indications 61ectives de l 'amoxicilline : par exemple la bronchite aigu6 et l 'angine aigu6. La part de march6 de Clamoxyl ® est passre de 8,8 % ~t 14, 4 % des prescriptions totales d'antibiotiques. Clamoxyl ® a conserv6 le mame chiffre d' affaires qu 'avant 1' alignement de son prix. La rdpartition des prescriptions entre Clamoxyl ® et les autres amoxicillines est revenue ~t 55/45 en faveur de Clamoxyl ®.

Clamoxyl ® propose toujours la gamme la plus complrte, pour tousles ages (enfants comme adultes) et toutes les indications thrrapeutiques pour l'amoxicilline. Ainsi, un nouveau conditionnement, sprcifiquement adapt6 au traitement de l'ulc6re par H. pylori, a 6t6 mis 5 la disposition des praticiens cette annre. Tousles services qu'offre une grande marque qu'il s'agisse de formation et d'information mddicales, de recherches ou d'dtudes cliniques ont 6t6 maintenus. Par exemple, des 6tudes cliniques ont permis de mettre au point des traitements raccourcis de 1' angine streptococcique chez l'adulte comme chez l 'enfant : ces deux indications sont en attente d'Autorisation de Mise sur le March&

SmithKline Beecham- 6, esplanade Charles-de-Gaulle - F-92731 Nanterre Cedex.

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