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NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE INVITÉ 16 SPORT 24 ÉCONOMIE 11 DOSSIER 4 CULTURE 28 SOCIÉTÉ 18 POLITIQUE 8 USA AFRIQUE OBAMA RENFORCE LES LIENS LOUIS DIAKITÉ D’ALINK TELECOM ACCUSE ALY TOURÉ PLAIDE POUR LA CONVERGENCE 2020 MACKY SALL LE NEPAD IS BACK COUPE DU MONDE 2014 L'ALLEMAGNE GAGNE LA BELLE ROSALIE MATONDO LE PRONAR DANS LA DIVERSIFICATION MALI QUEL BILAN LA RÉFÉRENCE AFRO-CARIBÉENNE DIASPORAS news N°54 JUILLET-AOÛT 2014

Diasporas news n°54 juillet août 2014

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La référence Afrique-Caraïbes Le 1er Gratuit

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Ne pas jeter sur la voie publique

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Diasporasnews

N°54 juillet-Août 2014

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Dès son accession à la Maison Blanche en novembre 2008, le premier Président noir des Etats-Unis a fait rêver plus d’un sur le

continent africain. D’aucuns se prenaient à rêver que Barack Obama dont le père biologique est kenyan accorderait une attention singulière aux problèmes des Africains. Hélas, au terme de son premier mandat, la déception a été grande. De 2008 à 2012, on retiendra de son bilan en faveur du continent son projet Young Afri-can Leaders Initiative (YALI) pour donner de l’espoir aux jeunes africains. Une désillusion qui a fait dire à certaines personnes qu’Obama a fait moins bien que son prédécesseur démocrate. En effet, c’est sous la mandature de Bill Clinton que le Congrès américain a adop-té en 2000 la loi sur l’Agoa (African Growth and Opportunity). Un acte significatif qui a boosté les échanges commerciaux avec l’Afrique en offrant un accès libre de droits de douane de certains produits sur le marché américain. Quatorze années après son lancement, ce deal commercial est dénoncé à cause de ses insuffisances. Selon Thierry Latreille, économiste au département de la recherche à l’Afd « Les bénéfices de l’AGOA restent limités et surtout captés par les importateurs américains. De surcroît, la liste des pays éligibles à l’Agoa pouvant être modifiée chaque année et les avantages sur les catégo-ries de produits étant définis sur des échéances courtes, il y a peu de chance pour que l’accord permette en fait le développement de nouveaux avantages comparatifs. » En tout état de cause, l’on s’attendait à ce que l’administration Obama se penche sur les limites de l’Agoa et y apporte les correctifs nécessaires pour qu’il ne se concentre pas essentiellement sur les produits pétroliers et soit restreinte à quelques partenaires commerciaux.Sous le feu des critiques, Obama semble vouloir rattraper son retard avec l’Afrique sous sa seconde mandature. Depuis 2012, il n’a de cesse de multiplier les actes de bonne intention. D’ailleurs, son adminis-tration s’efforce à renforcer les institutions démocratiques, à stimuler la croissance et

les investissements, à donner la priorité à la paix et la sécurité, et à promouvoir le développement. Même si les résultats ne sont pas encore au rendez-vous, tous ces gestes sont bien perçus sur le continent. L’autre acte remarquable posé par Barack Obama est incontestablement celui de l’engagement de la Maison Blanche aux côtés des pays africains confrontés au problème du terrorisme. Depuis 2007, Washington a mis en place des bases aériennes sur le continent pour épier tous les mouvements islamistes ou rebelles à l'aide de drones. Le but étant de faire barrage à l’implantation d’Al-Qaïda et ses thuriféraires en Afrique, notamment au Mali avec les djihadistes, en Somalie avec les Shebab et le Nigeria avec Boko Haram.Le tout premier Sommet Etats-Unis et l’Afrique qui va se tenir les 5 et 6 août prochains à Washington, est un signal fort adressé à l’Afrique depuis sa réélection à la Maison Blanche. A l’évidence, Barack Obama veut resserrer les liens « intrin-sèques » avec le continent. Sans aucun doute, ce sommet va permettre de remettre au beau fixe les relations bila-térales et de passer en revue la coopéra-tion tous azimuts avec l’Afrique dans un contexte où des pays émergents comme la Chine, l’Inde et le Brésil rivalisent d’ini-tiatives sur le continent. Les sujets écono-miques, de sécurité et de défense seront très certainement au cœur des discussions avec les 47 chefs d’Etat et de gouverne-ment invités. Au plan de l’organisation, tout est mis en œuvre de telle sorte qu’il n’y ait pas la moindre ratée. Obama, lui-même, y veille au grain. Car, ce Sommet doit être celui qui doit lui permettre de rentrer suffisamment dans l’histoire de l’Afrique. Une rencontre qui devrait « renforcer les liens avec l'une des régions les plus dynamiques…faire progresser les objectifs de l'adminis-tration en matière de commerce et d'in-vestissement en Afrique [et] mettre en évidence l'engagement des États-Unis envers la sécurité de l'Afrique, le déve-loppement de la démocratie et de ses habitants. »Rendez-vous est donc pris au mois de septembre pour en faire le décryptage.

Clément Yao

Diasporas News

N°54 juillet-Août 2014

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dito

Obama se rachète avec l'Afrique

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4Diasporas News N°54 juillet-août 2014

dossier

le nePAD : le retour politique et médiatique ? De tous les parrains du NEPAD, seul Abdelaziz Boutefilka est encore aujourd’hui aux affaires. Leur progéniture a-t-elle pris son envol ? Paradoxe : le cœur du système - l’Agence de Planification et de

Coordination – est basé à Midrand en Afrique du Sud ; tandis que la tête politique est gérée par l’UA à Addis-Abeba.

Tenez, le NEPAD est de retour ! Oui, c’était le 15 juin dernier à Dakar. Le président de la Répu-blique Macky Sall a ressorti du

fond d’une calebasse poussiéreuse, aujourd’hui oubliée, la vieille marotte du début du 21ème siècle : le New Partnership for Africa’s Development. En version francisée, cet acronyme devient « Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique ». Plusieurs chefs d’Etat voisins Goodluck Jonathan (Nigéria), Boni Yayi (Bénin) et Ibrahim Boubacar Keita (Mali) ainsi que la présidente de la Commission de l’UA madame Nkosazana Dlamini-Zuma, ont

participé à ce mini-sommet. Hommage a été rendu, à Abdoulaye Wade absent, par son successeur qui lui a d’ailleurs adressé préalablement une invita-tion. Gorgui (le vieux) n’a pas mordu à l’hameçon et a diplomatiquement décliné la main tendue qui flairait bon la récupération politique. L’heure n’est pas encore à la réconciliation entre les deux adversaires de la dernière élec-tion présidentielle.

Lors de sa création en 2001, la philoso-phie qui anima cette institution est la

réalisation de projets structurants pour permettre l’émergence de l’Afrique. Au terme de cette rencontre dakaroise, une quinzaine de projets prioritaires ont été identifiés, parmi 51 issus des études de faisabilité élaborés par le Programme de Développement des Infrastructures en Afrique (PIDA). Il s’agit généralement de vastes chan-tiers transfrontaliers susceptibles de créer une dynamique régionale dans des domaines aussi variés que l’élec-tricité, le transport, l’énergie. On citera ainsi, au nombre de projets éligibles : la modernisation du réseau ferroviaire Dakar-Bamako, la construction d’un gazoduc entre le Nigéria et l’Algérie ; un pont reliant en voiture et en train Brazzaville et Kinshasa ; ou encore l’ex-tension du port de Dar-es-Salam.

Le chef d’Etat sénégalais a été élu président du Comité d’orientation des chefs d’Etats et de gouvernement du NEPAD, en marge du 20ème sommet de l’UA d’Addis-Abeba en janvier 2013. Il connaît ce dossier pour avoir été l’émi-nence-grise et même premier ministre d’un des pères fondateurs du NEPAD Abdoulaye Wade. Une fois élu à la tête dudit Comité, Macky Sall s’était enga-gé auprès de ses pairs à inverser la tendance. En d’autres termes, l’usine à gaz que fut le NEPAD n’a jamais pu sortir

un projet de terre et serait donc resté un slogan ou un concept. Mobiliser les fonds, en diversifiant les sources de finance-ment auprès du G20 et des nouveaux pays émer-gents comme les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ; telle était la nouvelle orientation souhaitée. En tant que premier respon-sable du Comité d’orien-

tation, Macky Sall était donc tenu de faire un rapport d’étape auprès de ses

homologues. De là à penser que cette réunion de Dakar deux semaines avant le dernier Sommet de l’UA de Malabo (Guinée-Equatoriale) n’était que pure coïncidence ?

Le NEPAD et ensuite ?50 ans après sa décolonisation, le conti-nent africain semble toujours fasciné par une quête perpétuelle d’indépen-dance absolue, jamais acquise ! La naissance du NEPAD en 2001 n’a été que le dernier avatar de cette volonté farouche d’émancipation. Il est l’abou-tissement d’une aspiration de plusieurs

Macky Sall

Abdoulaye WADE et Macky Sall

Photo de famille NEPAD

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5N°54 juillet-août 2014 Diasporas News

dossier

chefs d’Etat pour un développement endogène c’est-à-dire pour et par les africains. Faut-il en appeler aux mânes d’un des pères du panafricanisme,

Kwame Nkrumah ? Le premier prési-dent du Ghana fut un visionnaire qui a milité pour la création des Etats-Unis d’Afrique. Il a ainsi organisé la première conférence des chefs d’Etat en 1958 à Accra dans le but justement de les convaincre de la nécessité de s’unir. Il s’agissait de dépasser les frontières tracées au cordeau, à la fin du 19ème siècle, par des colonisateurs soucieux de préserver leurs acquis. En 1958, au moment du changement de statut de l’Afrique Equatoriale Française (AEF), Barthélémy Boganda de l’Oubangui-Chari proposa, mais en vain, à ses voisins l’idée d’une unification. Il était conscient que les territoires pris indivi-duellement ne seront pas économique-ment ni démographiquement viables.Bref, l’héritage de cette vision de Nkru-mah est l’avènement de l’OUA qui est, à ce jour, notre plus petit dénomina-teur commun. Au fil des décennies, le contexte mondial évolue. L’idée de cette communauté de destin prônée par Kwame Nkrumah a germé pendant la période de guerre froide ; il a été diabolisé par la communauté inter-nationale, taxé de réactionnaire dont l’objectif était de soumettre l’Afrique au communisme. Ce n’est que 20 ans après leur indépendance, que le continent africain prend conscience progressivement de ses dérives : les coups d’Etat, les régimes autocratiques et les dettes structurelles faramineuses vis-à-vis des bailleurs internationaux. C’est ainsi que durant plus d’une décennie vers les années 1990, les diri-geants africains ont proposé, plusieurs solutions pour s’en affranchir. On citera, entre autres, l’Africa’s Priority

Program for Economic Recovery (APPER) transformé en Program of Action for Afri-ca’s Economic Recovery and Development (PAAERD) ; le Cadre Africain de Référence pour les Programmes d’Ajustement Struc-turel (CARPAS) ou The United Nations New Agenda for the Development of Africa in the 1990’s. La liste n’est pas exhaustive ! Celui qui restera dans les annales est sans doute le Plan d’Actions de Lagos de 1980 ou PAL. Il était censé incarner l’Afrique du renouveau, bâti sur un développement socio-écono-mique, la coopération et l’intégration régio-nale. La dépendance financière internatio-nale des Etats a eu raison de cet ambitieux programme ; ils sont tous passés sous les fourches caudines des Institutions Finan-cières Internationales (IFI). La portion amère des différents Plans d’Ajustement Structurels et les restrictions budgétaires imposées par le FMI et la Banque Mondiale ont fini par torpiller le PAL.

La décennie 1990 a été marquée par la chute du mur de Berlin et l’avènement de la mondialisation. Chaque leader charis-matique africain se devait de proposer Sa solution pour qu’enfin le continent africain puisse s’émanciper : Olusegun Obasanjo a imposé son Traité d’Abuja en 1991. Il s’agit de créer une Communauté Economique Africaine (AEC). Hosni Moubarak a pondu

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Kwame Nkrumah

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dossier

le Plan du Caire en 1995. L’Afrique du sud prôna sa Renaissance africaine ; le président sud-africain Thabo Mbéki a alors présenté au Sommet de Davos en 2001 son Millenium African Renais-sance program (MARP). Tandis que le président Abdoulaye Wade soumettait à ses homologues son Plan Oméga. Le président Abdelaziz Boutefilka tenta un dernier coup de poker pour essayer de ramasser toute la mise. Il a en effet essayé de fusionner toutes ces initia-tives lors d’un sommet des chefs d’Etat à Alger. Grâce à cet activisme débridé, ils sont devenus les interlocuteurs privi-légiés des pays industrialisés, accueillis sur un strapontin à chaque sommet du G8 de l’époque. S’ils avaient obtenu gain de cause, nos ardoises du service de la dette auraient été totalement apurées. Car leurs pairs leur ont confié un mandat pour plaider en faveur de l’annulation de la dette de l’Afrique auprès de ses créanciers à l’orée de l’an 2000. Quant au franc-tireur colo-nel Kadhafi, il voulait carrément lancer une OPA sur l’OUA ; plusieurs chefs d’Etat étaient devenus ses obligés et lui vouaient une reconnaissance éternelle grâce aux pétrodollars qu’il distribuait à tire-larigot. Cette rivalité entre les différents chefs d’Etat a fait le jeu des Nations-Unies et des pays industrialisés qui ne voient pas d’un très bon œil cette initiative de coopération sans leur consentement ou leur contrôle. D’ailleurs, la Commission Economique des Nations-Unies pour l’Afrique (UNECA) a présenté parallè-lement son Compact for African Reco-very (CAR).Les présidents Thabo Mbéki et Abdou-laye Wade pensaient avoir gagné la partie lorsqu’ils ont réussi à fusionner leurs plans dans une version complète intitulée New African Initiative (NAI), en laissant sur le bord de la route le CAR des Nations-Unies. Oui mais, quinze de nos dirigeants épris d’indépen-dance devaient encore aller à Canos-sa c’est-à-dire soumettre la fameuse proposition continentale au Sommet du G8 à Gênes en 2001. L’exigence des bailleurs de fonds (G8, OCDE, UE, FMI, Banque Mondiale) aura eu raison de notre grand dessein continental : l’ultime glissement sémantique et un droit de regard en contrepartie du financement de vos projets. Le mot « partenariat » devra donc figurer sur cette nouvelle institution : d’où le nom définitif de Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD).

Quel bilan peut-on dresser du NEPAD ?Avec une décennie de recul, force est de constater que ce fut un programme irréaliste. D’abord, les préalables à la réalisation des différents projets n’ont jamais été totalement respec-tés. Il s’agissait d’assurer la paix et le respect de la démocratie, de la bonne gouvernance politique et des droits de l’Homme. Vaste programme ! Ensuite, chaque chef d’Etat poussait son projet ; c’était digne d’un inventaire à la Prévert : réduction de la fracture numé-rique, lancement d’une agriculture intensive, des routes transfrontalières, construction de gazoducs… Ce qui a provoqué une mauvaise hiérarchisation des propositions. On avait mis les char-rues avant les bœufs. Au sommet du G8 de Monterrey en 2002, notre délégation de chefs d’Etat a sollicité 12 milliards $ par an d’aide supplémentaire pour pouvoir mettre en chantier les diffé-rents projets. Pour atteindre ces objec-tifs l’estimation des moyens financiers à débloquer avoisinait les 60 milliards $ chaque année ; soit quatre fois le montant des Aides Publiques au Déve-loppement (ADP) et les Investissements Directs à l’Etranger (IDE : les capitaux privés investis). Pour le financement des projets, chaque pays membres de l’UA devait, en théorie, s’acquitter de sa contribution fixée à 2%. Sollici-ter l’épargne publique par l’émission d’obligation d’Etat pour des projets hors des frontières alors que nos pays ont du mal à équilibrer leur budget… Encore une fois, l’Afrique s’est conten-tée d’un recours au financement addi-tionnel innovant en provenance des pays occidentaux et des bailleurs de fonds.

Le président Jacques Chirac voulait ponctionner quelques $ sur les billets d’avion ; les pays industrialisés ont accepté de verser entre 0,3 et 1% de leur richesse au titre de l’aide au déve-loppement…Finalement cette volonté farouche d’émancipation a accentué notre dépendance financière internatio-nale. Pour toute velléité de proposi-tion africaine d’affranchissement, les organisations multilatérales trouvent toujours une réponse pour l’annihiler. L’avènement du NEPAD était contem-porain de l’Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD). Ce slogan promettait de réduire la pauvreté de moitié l’horizon de 2015. Et pour quel

résultat ? Aujourd’hui, le NEPAD II a affiché une nouvelle orientation quant à la diversification de ses sources de financement – fonds souverains, BRICS, partenariats public et privé –. Et hop, le Système des Nations-Unies nous sort de son chapeau le programme de développement post-2015, pour une date de péremption à 2030. Outre le financement, la dimension géopolitique à moyen terme doit être mieux appréhendée pour ces genres d’investissement. Aujourd’hui, le cadre régional des programmes est-il encore pertinent face à la montée de l’insécu-rité et du terrorisme, de la radicalisa-tion de l’islamisme qui fragilisent les Etats ? Un exemple : le West African Pipeline Project (WAPP), le fameux gazoduc censé approvisionner les pays limitrophes – le Bénin, le Togo, le Ghana – à partir du Nigéria n’est toujours pas exploitable à ce jour. Initié en 1982, ce projet de 1.000 km de tuyau a déjà englouti 500 millions $. Prévu rentrer en fonction pour 2005 en véhi-culant 120 millions m3 de gaz, le WAPP aurait facilité la fourniture d’électricité se traduisant par la baisse des prix de l’énergie. Conséquence : la perte de pouvoir d’achat des ménages et l’absence d’implantation d’industries provoquées par ce retard obèrerait de 2% par an la croissance de chaque pays sur-cité.Faute d’intégration économique, la tendance des pays est le repli sur soi. L’Ethiopie est entrain de construire son barrage de la Renaissance sur le Nil bleu : 5.250 mégawatts pour 4,7 milliards $. Tout comme la RDC et son complexe industriel pharaonique « INGA » : barrage hydroélectrique de 3 mégawatts et autres projets dérivés estimés à 12 milliards $.

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8Diasporas News N°54 juillet-août 2014

poLitique

mali Jeu de poker-menteur Quoi de positif au Mali depuis un an ? Peut-être, la dissolution de la junte du capitaine Amadou Sanogo. Quant aux projets de développement et les accords

de réconciliation entre gouvernement et indépendantistes touaregs : Statu quo !!! Et les djihadistes ? Un moment affaiblis, mais jamais totalement éradiqués.

Le 18 juin 2013, le gouverne-ment malien de transition et les représentants des mouvements rebelles touaregs - MNLA, HCUA,

MAA - ont signé un accord préliminaire de cessez-le-feu. Un an après, force est de constater que la paix et la concorde nationale sont restées lettre morte. Avec un peu de recul, il est évident que le processus ne pouvait que se solder par un échec tant les positions de chaque partie sont irréconciliables ; mais les raisons de cet échec incombent égale-ment à la duplicité de certains média-teurs.Plus de 50 ans de conflits entre maliens et touaregs pouvaient-ils se négocier en dix jours et se résumer dans un document fragile de 25 articles ? Ce préaccord devait être complété par un autre processus, nommé « accord défi-nitif et global », après l’instauration d’un nouvel ordre constitutionnel. Le texte stipule, en effet, que le nouveau gouvernement issu des urnes doit ouvrir des pourparlers avec les mouve-ments touaregs au plus tard 60 jours après sa formation. Avant cette date, pour préserver l’unité territoriale, gage d’une légitimité de l’élection présiden-tielle, il a été convenu que : d’une part, des bureaux de vote seront ouverts mêmes dans les régions contrôlées par les miliciens touaregs du Nord Mali ; d’autre part, les mouvements armés seront cantonnés dans des casernes en attendant leur désarmement et leur insertion après les élections présiden-tielles.

La communauté internationale et la France en particulier avaient un agen-da très serré : enclencher un processus électoral pour remettre de l’ordre dans les institutions ; ensuite organiser les élections présidentielles selon la date

arrêtée du 28 juillet 2013 et ce sur l’en-semble du territoire, y compris Kidal, capitale historique et symbolique des touaregs. Pourquoi une telle précipita-tion ? La France estimait que sa mission c’est-à-dire mettre hors d’état de nuire les djihadistes - AQMI, MUJAO et Ansar Dine - était accomplie. Car cette inter-vention militaire lui revenait à plus d’un million d’€uro/jour ; donc onéreuse pour un pays en déficit budgétaire chronique. Les autorités politiques fran-çaises redoutent un enlisement dans la mesure où un maintien prolongé des troupes serait mal perçue par son opinion publique, toujours sensible à la mort éventuelle d’un soldat.

La diplomatie française a donc manœu-vré en coulisses pour que la communau-té internationale puisse prendre rapi-dement le relais. Sur le volet sécuritaire, il lui fallait : persuader les membres du Conseil de Sécurité de l’ONU de

Le président du Faso a accordé une audience aux responsables de groupes armés du Nord-Mali

voter une résolution, indispensable au déploiement de casques bleus de la MINUSMA ; ensuite, pouvoir accom-pagner le processus politique par un volet économique. Ainsi fut organisée à Bruxelles la conférence des donateurs (les bailleurs de fonds, l’Union Euro-péenne, les pays industrialisés) au mois de mai 2013. L’objectif était trouver un complément de deux milliards d’€uros pour relancer le développement économique du Mali ; le reste étant financé par les ressources propres du pays. Le malithon – Ensemble pour le Renouveau du Mali - a tellement bien marché qu’il a permis de récolter 3,285 milliards d’€uros [de promesse] !

IBK, fin de l’état de grâce ? Placé sur orbite par la France via son adhésion à l’Internationale Socialisme, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) le prési-dent de la République fraichement élu, rentra officiellement en fonction en

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9N°54 juillet-août 2014 Diasporas News

poLitique

septembre 2013. Il annonça, dans l’eu-phorie de la victoire, une rupture avec les pratiques archaïques de la classe politique. Il se choisit comme premier ministre Oumar Tatam Ly ; un banquier de la BCEAO sans expérience politique, chargé de son programme écono-mique durant la campagne électorale.

Il lui confie donc la relance écono-mique et la réalisation des projets de développement ; un signal positif en direction des Partenaires Techniques et Financiers (PTF). Pour le reste, comme il l’a déclaré dans son discours d’inves-titure. Il veut « réconcilier les cœurs et les esprits, rétablir une vraie fraterni-té entre nous afin que chacun dans sa différence, puisse jouer harmonieu-sement sa partition dans la sympho-nie nationale. ».Pourtant les mois passent et la reprise des pourparlers avec les groupes armés touaregs, stipulés dans les préaccords de Ouagadougou, tardent à se mettre en place. Chaque partie se renvoie la balle : les représentants des touaregs réclament d’abord la libéra-tion de prisonniers détenus à Bamako, le respect de cessez-le-feu, la fin des arrestations arbitraires. Tandis que le gouvernement exige préalablement un cantonnement et un désarmement des milices touaregs du Nord, avant d’engager des négociations sur le statut territorial du Nord-Mali. Une visite d’une délégation du Conseil de Sécurité de l’ONU, au mois de février, a permis d’exercer une pression sur les autorités maliennes pour qu’enfin les discussions reprennent. Il était question à l’époque que la MINUSMA construise une trentaine de sites de cantonne-ment ; dont huit, rien que dans la région de Kidal.

I.B.K.

La mauvaise volonté du gouverne-ment malien à poursuivre le dialogue s’explique également par la suscep-tibilité d’IBK envers le Burkina-Faso. Depuis l’insurrection touareg de 2012, le président Blaise Compaoré a été mandaté, par les pays membres de la CEDEAO, pour la médiation du conflit entre les rebelles touaregs et Bamako. Cette dernière a toujours mis en doute la neutralité de Ouagadougou, lors des rounds de négociation. Aujourd’hui, l’Algérie revient dans le jeu en s’attirant les bonnes grâces des représentants touaregs. L’his-toire bégaye et cette réapparition de la diplomatie algérienne rappelle le soulèvement indépendantiste de Menaka de mai 2006. IBK, président

de l’Assemblée Nationale de l’époque dénonça l’accord de paix signé – entre le gouvernement et les rebelles - à Alger en juillet de la même année. D’après ce dernier, ce texte était anti-constitutionnel et portait le spectre d’une partition du Mali. Celui qui a dit « Non ! » en 2006, aujourd’hui à la tête de la République a-t-il changé d’avis ? Qui plus est ce double intercession - Ouagadougou et Alger –, sans concer-tation, risque davantage de ruiner les efforts déployés pour la recherche d’une solution durable au Mali.

Au bout de sept mois, IBK se sépare de son premier ministre en avril dernier. L’orthodoxie financière d’Oumar Tatam Ly aurait entravé les pratiques klep-tocrates des proches du président de la République et de lui-même. La gymnastique budgétaire était devenue périlleuse pour cet ancien banquier respectueux des règles : défendre des

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10Diasporas News N°54 juillet-août 2014

poLitique

projets de développement et solliciter leur financement auprès des PTF ; tout en étant obligé de décaisser de l’argent public pour les dépenses somptueuses de son patron semble incompatible. En effet, le chef de gouvernement avait voulu lancé un audit auprès du ministère de la Défense sur la fourniture d’équi-pements aux Forces Armées Maliennes (FAMA). Il s’agit d’un marché de gré à gré de 69 milliards CFA (environ 105 millions €uros), sans appel d’offre, attri-bué à Sidi Mohamed Kagnassy, fils de milliardaire nommé, en janvier dernier, Conseiller spécial du président de la République.

« En tant que Président de la Répu-blique, je veillerai à la bonne gestion des deniers publics. Je mettrai en place les mécanismes appropriés pour assurer la transparence et l’effi-cacité de la dépense publique ». Cette promesse faite au peuple malien, lors du discours d’investiture d’IBK, n’a pas résisté longtemps à la tentation de celui qui est déjà réputé pour être un bon vivant. Citons entre autres la rénovation du palais de Koulouba ; la grosse berline d’un million d’€uros, aujourd’hui, sous-traite aux yeux du peuple dans un garage dans la banlieue de Bamako. Sans parler de l’acquisition de l’avion présidentiel estimé 30 millions d’€uros.

Avant de s’y engager, il aurait dû prendre conseil auprès de Marc Rava-lomanana, l’ancien président malgache. Celui-ci s’est fait épingler par le FMI en 2008 pour la même raison et sanction-ner par la suspension temporaire ou durable des programmes de cette insti-tution. Le gel des subventions finan-cières internationales provoquées par ce genre de dépense publique inconsi-dérée porte toujours davantage préju-dice à la population qu’aux dirigeants. Mais de gros nuages semblent encore s’amonceler au-dessus de la tête d’IBK. Il est dans le collimateur de la justice française pour ses liens avérés avec le très sulfureux homme d’affaires Michel Tomi. Il est propriétaire de plusieurs sociétés mais surtout du réseau de casi-nos – monopole détenu par les corses - en Afrique. Il a été entendu récem-ment par la police judiciaire de son pays pour une affaire de blanchiment d’argent en provenance du continent. Il aurait « arrosé » plusieurs chefs d’Etat du continent dont IBK qui a indûment profité de ses largesses.

L’humiliation de Kidal Voici donc Moussa Mara nommé premier ministre à la place Oumar Tatam Ly au mois d’avril dernier. Jeune député ambitieux de 39 ans, il a été parmi les pléthores de candidat à la dernière élection présidentielle de l’année dernière. Il a soutenu IBK - en ralliant son score de 1,5% - au second tour. Magnanime, le Prince lui offre en guise de récompense un portefeuille ministériel – urbanisme et politique de la ville -.

Son premier fait d’arme fut une visite de reconquête du Nord au mois de mai dernier. Est-ce- par bravade ou par calcul politique, ourdi au plus haut sommet de l’Exécutif ? Alors qu’au-jourd’hui, la sécurité de déplacement n’est même pas garantie au-delà de Mopti, le chef de gouvernement a

bravé les recommandations de son ministre de la Défense et les officiers de la MINUSMA. Il a maintenu son déplacement à Kidal.

Sa tentative de restauration de l’autori-té centrale se transforma en fiasco. Des fonctionnaires et des soldats maliens ont laissé leur vie lorsque des milices touaregs ont assiégé le gouvernorat de Kidal, lieu symbolique de la souverai-neté de l’Etat. Et le premier ministre a été obligé de se mettre sous la protec-tion de la MINUSMA. Pour laver cet affront, la FAMA envoya quelques jours après des renforts pour écraser ce fief des touaregs. Face à la puissance de feu adverse, les soldats maliens prirent une rouste et subirent de lourde perte.

Cette petite escarmouche s’acheva par un cessez-le-feu signé, sous l’égide du chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, président en exercice de l’Union Africaine.

De cet épisode, plusieurs leçons pour-raient être tirées quant à l’avenir du Mali. IBK a dû faire beaucoup de concessions et avoue désormais que « ce n’est que par le dialogue que l’on peut résoudre cette crise avec nos frères ». Même si le jeune premier ministre est devenu, aux yeux du citoyen de base, un homme politique courageux qui ne recule pas devant l’ennemi de l’intérieur. Les groupes armés touaregs sont mainte-nant en position de force pour négocier face au gouvernement malien.

Quant à l’armée malienne, aura-t-elle la prétention de défendre, un jour, ses frontières ? Près de 3.000 soldats sont passés par le cycle de formation de l’European Union Training Mission (EUTM), un programme estimé à 25 millions €uros. Mais la communauté internationale et la France garderont le contrôle sur le réarmement de la FAMA, afin d’empêcher toute tentative de vengeance contre les touaregs.

Quant à François Hollande, le libéra-teur, affublé d’un affectueux « papa » Hollande lors de sa visite à Tombouctou en 2013, sa cote de popularité auprès des maliens a fondu sous le soleil du Sahel. Les militaires de l’opération Serval, présents à Kidal au moment de la tournée du premier ministre Moussa Mara, auraient laissé faire les miliciens touaregs sans protéger les autorités offi-cielles. La population exaspérée, mani-feste de plus en plus ouvertement son hostilité contre les soldats français et les casques bleus. Les soldats maliens faits prisonniers et libérés après la trêve témoignèrent de la présence à Kidal de nombreux djihadistes parmi les combattants. Les pertes subies par la MINUSMA, déployée au Nord-Mali, sont la preuve irréfutable d’une résurgence des groupes terroristes qui gardent encore une capacité de nuisance. L’opération Serval s’est temporaire-ment redéployée vers le Nord ; ce qui retarde la mise en place du dispositif sur la bande sahélo-sahélienne : 3.000 soldats français pour surveiller les fron-tières du Mali, du Niger et du Tchad.

alex ZaKa

Moussa Mara

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économie

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la côte d’ivoire participe activement à la deuxième édition de la conférence mondiale sur le cacao à AmsterdamUne importante délégation de la Côte d’Ivoire conduite par Monsieur Jean-Louis Billon, Ministre du Commerce, de l’Artisanat et des PME, et composée du Ministre Lambert Kouassi Konan (PCA du Conseil Café-Cacao), de Mme Massandjé TOURE Litsé (DG du Conseil Café-Cacao), ainsi que de Monsieur Aly TOURE (Représentant Permanent de la Cote d’Ivoire auprès des OIPB), a pris part à la deuxième édition de la Conférence Mondiale sur le Cacao.

En effet, ce sont près de 1400 participants en provenance de 55 différents pays qui se sont réunis, du 09 au 13 juin 2014,

au Rai Exhibition Centre d’Amsterdam, pour examiner les progrès réalisés depuis l’adoption de l’Agenda Global du Cacao lors de la Première Confé-rence Mondiale sur le Cacao qui a eu lieu en novembre 2012, à Abidjan.La cérémonie d’ouverture a été marquée par plusieurs allocutions dont celles de Madame Sharon Dijksma, Ministre de l’Agriculture des Pays-Bas, de Monsieur Jean-Louis Billon, et du Directeur Exécutif de l’Organisation Internationale du Cacao qui a propo-sé une nouvelle méthode permettant d’augmenter les revenus des produc-teurs.Les délégués ont été entretenus par une centaine d’intervenants et pane-listes au cours des séances plénières et groupes de travail ayant trait à des sujets aussi variés que l’amélioration de la productivité, la protection des diverses variétés de cacao, la gestion du déficit de l’offre, la promotion de la consommation du cacao dans les marches émergents, les questions de sécurité alimentaire et la distribution équitable des ressources générées tout au long de la chaîne de valeur.L’on retiendra que le panel consacré à l’éradication des pires formes de travail avait pour modérateur Monsieur Richard Quest, journaliste économique à la chaîne d’information internatio-nal CNN, et auteur d’un documentaire récent sur cette question.

A l’issue d’une semaine riche en expo-sés et débats, la deuxième conférence mondiale a recommandé que les participants à la chaîne de valeur du cacao poursuivent leurs efforts pour une économie cacaoyère durable à travers notamment la mise en œuvre des dispositions de l’Agenda Global du Cacao qui seront évalués à l’aune d’in-dicateurs de performance appropriés.La Conférence a reconnu qu’une plus grande collaboration et meilleure coor-dination entre les différents acteurs sont seules à même d’aboutir à des résultats probants. Elle a, à cet effet, salué la création, en mai 2014, du parte-nariat CocoaAction qui lie les douze compagnies présentes dans l’industrie du cacao et du chocolat.En outre, le mandat de la Commission consultative sur l’économie cacaoyère

mondiale a été réaffirmé, conformé-ment aux dispositions de l’Accord International sur le Cacao de 2010, eu égard à son rôle prépondérant de think tank. Toutes les recommandations de la deuxième Conférence Mondiale ont été consignées dans la Déclaration d’Amsterdam sur le Cacao.Enfin, il convient de noter que la Côte d’Ivoire a été primée pour la mise en place de sa Plateforme de Partenariat Public Privé dans la filière Café-Cacao, qui constitue un modèle de référence pour l’ensemble des pays producteurs de cacao.La troisième édition de la conférence mondiale se tiendra à Punta Cana, en République Dominicaine, en mars 2016.

ServiCe de CommuniCation de la rPPB à londreS

M. Aly Touré et Mme Massandjé Touré Litsé

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12Diasporas News N°54 juillet-août 2014

économie

fracture numérique nord-Sud M. Louis Diakité, Président Directeur Général du Groupe Alink Telecom, accuse Face au fossé numérique qui se creuse entre le Nord et le Sud, le Président Directeur Général du Groupe Alink Telecom, M. Louis Diakité, s’insurge contre les pratiques de prédation des grands groupes occidentaux en Afrique.

Nord dans l'usage et l'accès aux techno-logies de l'information et de la commu-nication (Tic). Qu’est-ce qui freine l’émergence de l’Afrique dans les Ntics ? Pour le Prési-dent Directeur Général Groupe Alink Telecom, l’explication se trouve dans la vente du patrimoine du continent à des intérêts extérieurs. « Sous la houlette de la Banque Mondiale et ses principes de bonne gouvernance, s’insurge-t-il, les pays africains ont vendu dans les années 90 leur patrimoine Ntic à des sociétés internationales européennes ou américaines, hypothéquant de fait l’héritage des générations futures. »

M. Diakité relève que contrairement à l’Opa sur l’Afrique, les occidentaux ont protégé leurs biens les plus précieux. « Il est difficile d’imaginer, fait-il remarquer, même aujourd’hui dans

un monde plus libéral que les Etats français et américains acceptent de vendre respectivement France Tele-com et AT&T à des intérêts extérieurs à leur pays. »Une situation qui n’est pas sans consé-quence. « Les monopoles d’Etats, fait-il savoir, ont été remplacés par des monopoles privés qui ont freiné la croissance du continent africain dans le domaine des Ntics en neutralisant à la base tout ce qui aurait pu leurs faire concurrence. »

Le conférencier a cité comme exemple la 3G, la révolution technologique qui a permis à tout le monde d’avoir accès aux abonnés d’un opérateur Mobile via l’internet. Selon lui, « mis à part certains pays comme l’Afrique du Sud, l’accès était jalousement gardé par les opérateurs Mobiles africains à

La conférence annuelle de Afri-can Business Lawyers’ Club (Ablc) organisée en partenariat avec le Medef, le mercredi 25

juin dernier au siège du patronat fran-çais à Paris, a tenu toutes ses promesses comme lors de l’édition précédente. Un succès à mettre à l’actif du savoir-faire de Mme Marilia Mayaki, présidente de cette dynamique association qui réunit depuis 2011 des jeunes profession-nels du droit animés par la volonté de promouvoir, auprès d’investisseurs et de praticiens intéressés par l’Afrique, la pratique des affaires en Afrique.

Intervenant à la table ronde sur « Les Ntics en Afrique : levier d’émergence pour de nouvelles opportunités d’af-faires », M. Louis Diakité n’y est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer les inégalités entre pays du Sud et pays du

Table ronde

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économie

capitaux étrangers au continent. » Poursuivant dans la même veine, le patron du Groupe Alink Telecom a dénoncé la fuite de cerveaux. « Sous couvert de prime à l’innovation, peste-t-il, les entreprises occidentales orga-nisent des concours pour sélectionner nos meilleurs cerveaux et s’appro-prier les droits intellectuels de leurs applications. »

Dans sa diatribe, M. Diakité a fait obser-ver que la disparité entre le Nord et le Sud s’observe également sur le prix du Mégabit Internet. Celui-ci est toujours supérieur à 100 euros/Mb/mois dans plus de 98% des pays sur le continent alors qu’il est inférieur à 2 euros/Mb/mois en France. Et, ce n’est pas tout. Le Taux de pénétration de l’internet Haut Débit en Afrique est inférieur à 10% pour cause de non attractivité des prix. C’est une des explications de la faible pénétration du Haut Débit en Afrique.Dans cette affaire, les pouvoirs publics ont leur part de responsabilité. Pour le conférencier, « le manque de régula-teurs forts trop souvent influencés par les pouvoirs politiques et les opéra-teurs dominants qui représentent une manne financière non négligeable, empêchent encore l’émergence, la créativité et l’éclosion de nombreuses sociétés. » En dépeignant cette situation jugée révoltante, le conférencier a admis que cette Opa n’a pas eu que des consé-quences négatives. Hormis la floraison

des écoles de formations en informa-tiques, « l’appropriation des Technolo-gies ont permis aux Africains de faire un grand pas dans l’ère numérique. Malgré un contexte difficile, nous avons connu l’émergence de quelques sociétés qui se sont développées dans les maigres espaces que leurs lais-saient les dominants. »

La société nigérienne « Glo » ou « MainOne » qui compte parmi les premières à posséder leur propre câble sous-marin en est un bel exemple. C’est également le cas des Mpesa, le système de paiement mobile, dévelop-pés au Kenya qui est utilisé en Angle-terre par Vodafone pour ses applica-tions de Mobile Money.Pragmatique sur la question de la frac-ture numérique, M. Diakité a fait des recommandations pour remédier à la déplaisante situation. Il conseille que l’Afrique rattrape, tout d’abord, son grand retard en matière d’infrastruc-tures. Il s’agit d’un marché qui devrait représenter plusieurs centaines de milliards de dollars. « Nous devons, indique-t-il, développer les applica-tions qui nous permettront de gérer notre environnement. Nous avons besoin des Ntics pour rattraper le retard de nos économies, selon la Banque Mondiale, 10% d’investisse-ment dans les Tics représentent 0,7% de croissance du PIB. »

Clément Yao

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M. Louis Diakité

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14Diasporas News N°54 juillet-août 2014

chasse

33ème gAme fAir : le burkina faso à l'honneur Le plus grand salon de la chasse et de la faune en France, plus connu sous le nom de Game Fair, a pour sa 33ème édition fait honneur au Burkina Faso en tant

que pays invité. Résumé.

Domaine national de Chambord dans le Loir-et-Cher. C'est en ce lieu de la France rurale et sur une surface de 14000 m2 réser-

vées aux stands que des passionnés de la chasse, de la faune et de la nature de plusieurs pays se sont réunis pendant 3 jours les 13, 14, 15 juin dernier. Le Burki-na Faso, pays de l'Afrique de l'Ouest, pour cette 33ème édition, a été l'invité de marque avec une forte et importante délégation conduite par le Ministre de l'Environnement et du Développement Durable, Dr Salifou OUEDRAOGO.

Une présence visible par le « Village du Burkina Faso » d'une part et d'autre part remarquable par la qualité des divers acteurs de la faune et chasse, du tourisme, des artisans réunis pour la promotion du pays. Le nombreux public n'a pas tari d'éloges pour ce dépaysement et cet exotisme mis à leur portée par l'organisation. Symbole de cet aspect exotique, la reconstitution d'un biotope de la faune burkinabè avec des animaux empaillés et surtout la présence d'une compagnie de chas-seurs traditionnels communément appelés Dozos conduite par le chef Ali Konaté. Ils ont été l'attraction majeure de ce village non seulement par leurs chants et autres mélopées mais aussi par les coups de fusil tonitruant, spec-taculaires et surprenant distillés par intervalles dont eux seuls gardent le secret. Avec des habits bigarrés, fait d'amulettes, de petits miroirs et autres motifs de leur cosmogonie. Les Dozos ont été une curiosité pour les visiteurs. Ils ont expliqué les valeurs inhérentes à leur confrérie qui selon le chef Ali est « ouverte à tout homme sans distinc-tion de race, de nationalité ».

Cette conception fait écho à la pensée du Ministre Salifou OUEDRAOGO qui s'exprimait à juste titre en ses termes au cours d'une conférence de presse

: « Nous devons être des pionniers pour faire connaître notre pays. Souvent nous avons des potentialités que nous sous-estimons ou nous sous évaluons. Donc lorsqu'on a l'occasion de venir dans un cadre ouvert, inter-

national, il nous faut mettre au devant ces aspects positifs parce que ce

sont des secteurs les prometteurs ou productifs pour les années à venir ». La présence du Burkina Faso n'est pas le fruit du hasard. Elle est née de la volonté d'opérateurs économiques qui promeuvent depuis 15 ans « Le pays

des hommes intègres » dans le circuit international de la chasse du petit ou

L’entrée du village

Visite du village par le ministre et sa délégation

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15N°54 juillet-août 2014 Diasporas News

chasse

gros gibier (chasse sportive), du tourisme écologique. Répon-dant aux préoccupations des journalistes, M. OUEDRAOGO a mis en exergue la politique environnementale en vigueur qui fait de son pays une destination privilégiée. Ce sont entre autres « la position stratégique du pays entre des zones de désert, sahel et forêt » « la présence des 2/3 des éléphants » « la faune sauvage, la protection des espèces en danger », « la gestion participative des aires protégées » et surtout « l'implication de l’État au plus haut niveau, des communautés locales et des concessionnaires privés » dans la lutte contre le braconnage. Personnellement, le Chef de l'Etat burkinabè S.E.M. Blaise Compaoré a œuvré à la création d'une zone éco-touristique et de tourisme cynégétique à Pama dans le centre nord du pays. Les recettes issues de l'économie de la chasse sont estimées entre « 3 et 4 milliards de Fcfa par an » (1€ = 655,957 Fcfa). Et cela devra être croissant pour les populations locales et riveraines dans le cadre d'une gestion rationnelle et efficiente, a souhaité le responsable en chef de l'Ecologie.Pour la circonstance et cet événement, le Ministre de l'Environne-ment M. Salifou OUEDRAOGO était entouré de plusieurs person-nalités dont S.E.M. Eric TIARE, Ambassadeur du Burkina Faso en France, du Directeur de cabinet M. Abdoulaye KAMBOU, du Direc-teur général de la forêt et de la faune, du Directeur de la chasse M. KAFANDO et du Directeur de la Zone éco-touristique prési-dentielle de Pama. Ainsi l'occasion de ce Game Fair numéro 33 a été belle pour hisser le drapeau du Burkina Faso sur la terre de Chambord avec honneur et fierté à travers des produits et services artisanaux, touristiques issus de son savoir-faire.

Boni Félix nianGoran

Envoyé spécial à Chambord

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16Diasporas News N°54 juillet-août 2014

invité du mois

Dr rosalie mAtOnDO« Le PRONAR s’inscrit dans la stratégie de diversification économique »

La Coordinatrice du PRONAR au Ministère de l'Economie Forestière et du Développement Durable du Congo Brazza s’est exprimée à l’occasion du Forum International Green Business de Pointe-Noire.

Diasporas-News : Comment définiriez-vous le PRONAR ?Rosalie MATONDO : Le Programme National d’Afforesta-tion et de Reboisement (PRONAR) a été lancé le 6 novembre 2011 sous le très haut patronage de son Excellence Monsieur le Président de la Répu-blique. La mission qui lui est assignée

est la création d’un Million d’hectares de plantations forestières et agro-fores-tières à usages multiples à l’horizon 2020 sur tout le territoire national. Le PRONAR s’inscrit dans la stratégie de diversification économique à travers le développement des nouvelles filières économiques et industrielles basée sur la mise en valeur des plantations

forestières, la production du bois et des produits forestiers non ligneux pour la satisfaction des besoins natio-naux en bois d’œuvre, en bois de feu, en charbon de bois, en bois de service, en bois d’industrie, la création des milliers d’emplois et autres. Ainsi, ce programme contribue à la lutte contre la pauvreté, à la lutte contre le réchauf-

Mme Rosalie MATONDO

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17N°54 juillet-août 2014 Diasporas News

invité du mois

fement climatique et à l’émergence d’une économie verte.

D-N : Quels en sont les objec-tifs ?R.M. : Le Programme a pour objectifs de (i) promouvoir les nouvelles filières économiques et industrielles basées sur les activités forestières (Economie

verte, crédits carbone) ; (ii) de produire des produits forestiers ligneux et non ligneux (bois d’œuvre, bois énergie, bois de service et bois d’industrie, etc.) ; (iii) de développer des petites entreprises forestières en milieu rural ; de contribuer à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (emplois verts, économie rurale et la lutte contre la pauvreté) ; (iv) de créer des puits de carbone et contribuer à la lutte contre le réchauffement clima-tique.

D-N : Quels sont les parte-naires que vous visez dans le cadre du PRONAR ?R.M. : Les partenaires du PRONAR sont divers. Il s’agit de tous les acteurs intéressés par la filière plantation et industries de bois de plantation à savoir:• lesindustrielsprivésoudesinvestis-seurs ; • les structures publiques tel que leService National de Reboisement et • les promoteurs locaux : Paysans,Collectivités Locales, ONG, Associa-tions, confessions religieuses.

D-N : Quelles sont les filières qui peuvent être dévelop-pées à travers le PRONAR ?R.M. : Plusieurs filières peuvent se développer à partir de cette initiative et les avantages à tirer de ce programme pour les différents investisseurs consti-tuent de véritables opportunités d’af-

faires. Nous pouvons citer :• La production des plants (promo-teurs des pépinières)• Laproductiondeboisénergie:• Boisdechauffeetcharbondeboispour les ménages du Congo• Pelletsougranulésboispour l’ex-portation en Europe• Biomasse pour la production del’énergie électrique (cogénération)• Laproductiondeboisdetrituration(pâte à papier, fibre textile)• La production des Panneaux defibres (MDF, HDF, plaquage, etc)• Laproductiondeboisdeservices(poteaux de ligne, gaulettes, perches)• La production des produits fores-tiers non ligneux à forte valeur ajoutée (huiles essentielles, résines, gommes et autres)• Les puits de carbone pour lescrédits carboneToutes ces filières constituent des opportunités de diversification de notre économie et de montage d’af-faires.

D-N : Comment faire pour devenir un partenaire du PRONAR ? Quelles en sont les démarches ?R.M. : Les procédures de demande de partenariat avec le PRONAR dans la mise en œuvre des différents projets ainsi énumérés ont été simplifiées et inscrites dans le canevas d’appui aux partenaires du PRONAR. En effet, ce canevas indique que l’appui aux différents partenaires se fait en cinq étapes principales à savoir : la trans-mission d’une lettre d’intention adres-sée à Monsieur le Ministre de l’Econo-mie forestière et du Développement durable ou à Madame la Coordon-natrice ; la transmission et l’étude du dossier de partenariat ; la signature de la convention de partenariat et la réalisation de l’étude d’impact envi-ronnemental.

D-N : Une invite à l’endroit des partenaires ?R.M. : L’avenir de l’industrie du bois appartiendra à ceux qui auront pu se garantir une bonne part de leur approvisionnement sous forme de bois plantés, produits massivement aux portes des usines dans des plan-tations à croissance rapide. Rejoignez-nous dans cette merveilleuse aven-ture de sauvegarde des écosystèmes

Coura Sène

Table ronde

Soci

été

Afrique du SudCommémoration des 20 ans de

liberté

Le 27 Juin, l’Ambassade d’Afrique du Sud en France a commé-moré les 20 années de liberté de la nation arc-en-ciel depuis

l’élection multiraciale à la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Ile-de-France. Cette cérémonie a été l’occasion pour S.E.Mme l’Ambassadeur Dola-na MSIMANG, de rendre hommage à Nelson Mandela. Elle est égale-

ment revenue sur les progrès qui ont été réalisés en termes d’éducation, d’infrastructures, d’amélioration des conditions de vie depuis d’accession de l’ANC au pouvoir.

d.n.

S.E.Mme l’Ambassadeur Dolana MSIMANG

levée verre

Danse Zoulou

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18Diasporas News N°54 juillet-août 2014

société

289 l’an dernier, a fait environ 23 morts. Des morts pour la plupart enregistrées dans la commune d’Attécoubé qui regorge plusieurs quartiers précaires. En effet, selon le maire de la commune Danho Paulin Claude, ces morts sont survenues à la suite de glissements de terrains du fait de la forte pluie.

Des quartiers précaires à détruire… Plus question de parlementer à l’heure où les morts se comptent à chaque pluie. Après les incidents malheureux qui sont survenus dans la commune d’Attécoubé, le maire a aussitôt convo-qué un conseil municipal de toute

urgence le 10 juin dernier. Conseil au cours duquel des mesures draconiennes ont été prises. Notam-ment la destruc-tion des 7 quartiers précaires que compte cette commune. Pour cette année, le maire a annoncé qu’il serait sans pitié comparé aux années précé-dentes. L’application

de cette mesure se fera bien entendu avec la force publique pour éviter une éventuelle opposition des popula-tions qui en dépit des risques que cela comportent n’entendent pas quitter ces « habitations de la mort ». Avant la démolition donc de ces logis jugés

à haut risque, le maire et son équipe comptent procéder par étape c'est-à-dire décoiffer les maisons et ensuite faire des trous dans les murs de sorte à les rendre inhabitables.

Le soutien du gouvernement…Après le décompte macabre, le gouvernement s’est rendu au chevet des familles des victimes de ces inon-dations pour exprimer sa compas-sion et apporter son soutien. Soutien qui s’est traduit par un don en espèce d’une valeur d’un million à chacune des familles des 23 victimes dans les quartiers de Boribana, Mossikro, Gobe-let et riviera. Outre ce soutien financier comme c’est le cas en Afrique en cas d’incident malheureux, des mesures ont été prises par le gouvernement. Ces mesures concernent notamment le sauvetage des personnes sinistrées, la prise en charge médicale des bles-sés, la prise en charge des frais funé-raires, le curage et drainage des cani-veaux dans le District d’Abidjan, et le financement du déguerpissement des populations vivant dans des zones à risque ainsi que l’assistance aux sinis-trés et aux victimes. Pour y arriver, le gouvernement a décidé d’associer les forces républicaines de Côte d’Ivoire. Cette saison des pluies à en croire la Sodexam devrait s’abattre sur la Côte d’Ivoire jusqu’à la fin du mois de juillet.

Hermann djea

Les saisons des pluies, la Côte d’Ivoire en a connues. Mais celle de 2014 restera gravée aussi bien dans les annales que dans

les mémoires. Tant elle aura causé de nombreux dégâts. Depuis le début du mois de juin, ce sont de fortes pluies qui s’abattent sur la capitale écono-mique empêchant les populations de vaquer normalement et sereinement à leurs occupations. Et comme si cela ne suffisait pas, ce sont leurs biens immo-biliers et même leurs véhicules qui en pâtissent. Pis de nombreuses pertes en vies humaines sont enregistrées à travers le district d’Abidjan. Le scéna-rio n’est pas du tout reluisant. En effet, ces pluies n’ont rien épar-gné. Ce sont des maisons inondées dans plusieurs communes notamment à Cocody au quartier palme-raie où la hauteur de l’eau avoisine 2 à 3 mètres. Partout dans la commune ce sont des inondations, les grands carrefours sont imprati-cables parce qu’inondés. Le mythique carrefour de l’indenié dans la même commune n’en parlons pas. Il a renoué avec son habitation alors que les autorités croyaient l’avoir dompté. Abobo, Yopougon, Koumassi… pareil.A ces inondations s’ajoutent les pertes en vies humaines. En l’espace de deux semaines la forte intensité de pluie estimée à 684 millimètres d’eau contre

côte d’ivoire Pluies diluviennes : plusieurs morts et des maisons inondées à Abidjan La capitale économique Abidjan connait une des pires

saisons des pluies de son histoire. Avec de fortes pluies qui causent la désolation au sein des populations.

Indénié OscarCarrefour des deux plateaux Orca

Danho Paulin Claude

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collectivités et coopération décentralisée L’Afrique à l’école française Le 5e Forum de l’action internationale des collectivités tenu les 3 et 4 juillet derniers au Palais des Congrès Porte-Maillot à Paris, a été l’occasion pour les représentants africains d’apprendre les nouveaux outils du codéveloppement

Cette année, l’Afrique était représentée par une douzaine de pays. Entre autres, le Came-roun, la Côte d’Ivoire, le Mali

et le Sénégal, partenaires privilégiés de ce forum, comptaient parmi les 37 pays étrangers officiellement invités. Ce rendez-vous annuel incontournable qui rassemble les acteurs publics fran-çais de la coopération décentralisée et partenaires étrangers, a encore montré que les pouvoirs publics doivent davan-tage accorder une autonomie plus accrue aux autorités locales pour une meilleure gouvernance et des résultats plus concrets en matière de dévelop-pement. Mme Annick Girardin, secrétaire d’État française au Développement et à la Francophonie, présente à l’ouverture de ce Forum, a fait partager l’expé-rience française en rappelant la loi rela-tive à la politique de développement mise en œuvre dans son pays. Une politique consistant à renforcer les capacités des autorités locales. Autre-ment, à leur donner un peu plus de pouvoirs pour agir librement avec le moins de contraintes administratives possibles. Selon la Commission euro-péenne qui encourage l’autonomie des territoires, «l’approche territoriale

du développement est décrite comme un processus dynamique à long terme

allant de la base vers le sommet et s’appuyant sur de multiples acteurs et secteurs, dans le cadre duquel plusieurs institutions et intervenants locaux collaborent pour définir des priorités, planifier et mettre en œuvre des stratégies de développement. » Face aux nombreux problèmes admi-nistratifs et financiers qui se posent à l’Afrique, des opinions se sont expri-mées sur la question. C’est le cas du ministre d’Etat, ministre de l’Inté-rieur ivoirien, M. Hamed Bakayoko. Il conseille que le continent s’inspire du modèle français. «Ce Forum est un rendez-vous important du donner et du recevoir. Nous pensons que la décen-tralisation doit être un moyen pour toucher directement les populations et accélérer le processus de déve-loppement de nos régions. Ce Forum est l’occasion pour nous de revoir nos visions de la décentralisation, de l’adapter. Aujourd’hui, nous avons besoin de redéfinir les paradigmes de la coopération entre la France et la Côte d’Ivoire » a-t-il d’emblée indiqué.

Lui emboîtant le pas, l’ancien Premier-ministre ivoirien, M. Jeannot Ahoussou Kouadio, président en exercice de l’As-semblée des Régions de Côte d’Ivoire

M. Hamed Bakayoko

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(Arci), a déclaré que la décentralisation est une chance pour nos régions. Selon lui, les problèmes de moyens financiers auxquels sont confrontés les régions africaines peuvent être surmontés et compensés par la coopération décen-tralisée. D’où l’enjeu de ce Forum et l’impor-tance d’être présent à Paris pour prendre part à cette rencontre qui « fédère les collectivités locales, les représentants de l’État, l’Agence Fran-çaise de Développement, le monde

associatif, les bailleurs de fonds, les bureaux d’études et entreprises concernés et les associations d’élus locaux. »D’un point de vue général, les discus-sions sur des questions d’actualité qui ont savamment enrichi les tables rondes ont été très instructives pour les participants. Notamment, la question de la bonne gouvernance pour parve-nir à un développement durable et à des résultats équitables lorsque celle-ci crée les conditions nécessaires à des

processus de développement inclusifs, réactifs et efficaces.

Quant aux opportunités offertes à ce Forum de Paris, sans nul doute qu’elles étaient très nombreuses. Pour ceux qui sont arrivés dans la capitale française avec des projets bien ficelés dans la valise, à l’instar du maire de Treichville – commune abidjanaise – M. François Albert Amichia, ils ne sont pas repar-tis déçus. Des bailleurs de fonds fran-çais et européens étaient à l’affut pour débusquer des marchés probants et porteurs. Pour les organisateurs, Cités Unies France (Cuf) et Media Contact Services, le bilan de la 5e édition est plus que positif. Un succès, à n’en croire les initiatives annoncées, qui commence à faire des émules en Afrique et ailleurs.A l’instar de Paris, Abidjan organise, elle aussi, son premier «Forum inter-national pour le développement et l’équipement des collectivités territo-riales » au mois de décembre prochain au Palais des Congrès de Sofitel Ivoire. Un événement que les autorités ivoi-riennes définissent comme le «rendez-vous des professionnels de l’équipe-ment des villes, de l’aménagement des territoires et de la gestion des services publics. » La capitale économique ivoi-rienne devrait enregistrer à la fin de l’année, près de 4 000 décideurs dont 3 000 responsables publics. Soit 1 700 ivoiriens, 500 en provenance d’Afrique subsaharienne et 800 des autres conti-nents.

Clément Yao

La salle

M. Jeannot Ahoussou Kouadio

M. François Albert Amichia

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le porte-parole de convergence 2020 à Paris Le road-map d’Aly Touré continue : le 15 avril à Londres et quatre jours plus tard à Abidjan. Vînt le tour de Paris, où réside une forte communauté ivoirienne, pour accueillir le co-fondateur de « Convergence 2020 » : une plate-forme de dialogues pour tous les ivoiriens dans toute leur diversité et leur sensibilité.Le discours C’était donc le 27 juin dernier au Press-Club de France, devant un parterre de personnalités de la société civile et face aux journalistes, que le porte-parole à l’étranger de ce nouveau mouvement a développé ses idées. La base de sa réflexion est la suivante : « quelle que soit la Nation qui a connu une guerre et secouée par une crise politique profonde, s’est imposée aux diri-geants une nécessité vitale de relance socio-économique, dans la paix et la sécurité ». Or, la Côte d’Ivoire a été traversée par une décennie de crises politiques d’une violence inouïe : du coup d’Etat 1999 jusqu’à la contestation postélectorale de 2011 avec ses 3.000 morts ; sans oublier la mutinerie de l’armée en 2002 et la partition en deux du pays qui s’en suivît !D’après Aly Touré, plus qu’une recons-truction, la Côte d’Ivoire a besoin d’un changement en profondeur ; donc d’une refondation. Et celle-ci passe par une convergence c’est-à-dire tendre vers un même but. De prime abord, l’idée paraît séduisante car la meilleure façon d’y parvenir serait d’accompa-gner le gouvernement actuel dans ce vaste chantier ; de telle sorte que la Côte d’Ivoire puisse intégrer le club des pays émergents d’ici 5 ans. Quel citoyen, de n’importe quelle sensibi-lité politique, n’adhérerait pas au déve-loppement de son pays ? Mais d’ici-là, il faudra tout de même lever l’hypo-thèque de la crise politique entre pro-Gbagbo et pro-Ouattara. D’autant que 2020 coïncidera avec la fin du second et dernier mandat du président Alas-sane Ouattara. Eviter une nouvelle crise politique majeure ; telle est la prin-cipale raison d’être de Convergence 2020. Quel sort sera réservé aux déte-nus de la Haye, les prisonniers poli-tiques ? Aujourd’hui, personne n’est en mesure de prédire les conséquences Aly Touré

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des verdicts qu’auront à prononcer les juges de la Cour Pénale Internationale.

La méthodeLe lancement officiel de ce mouve-ment en août ou septembre prochain à Abidjan pourra donner davantage d’indication sur les réelles intentions des fondateurs de Convergence 2020. En effet, leurs stratégies semblent assez floues, pour l’instant. Rappelons que le même Aly Touré a déjà testé cette idée d’ouverture auprès de la diaspora, le 5 avril dernier à Neuilly-sur-Seine. Le Représentant permanent de la Côte d’Ivoire auprès des organisations internationales des produits de base à Londres avait alors coiffé sa casquette de Chargé des militants de la diaspora au sein de Rassemblent Des Républi-cains (RDR), l’écurie du Président Alas-sane Ouattara.Lors du point de presse du mois de juin dernier, Abel Naki, Président-fondateur du CRI panafricain, se consi-dérant comme un pro-Gbagbo non-négociable, a accepté – sous certaines conditions - la main tendue d’Aly Touré. Il a laissé entendre que des préalables doivent être satisfaits pour une conver-gence des deux camps adverses vers

Le professeur Franklin Nyamsi, présent au moment de cette conférence de presse, invite chaque citoyen ou chaque entité à un travail d’introspec-tion afin de tirer les leçons du passé.

Il fait une analyse historique et struc-turelle de la crise. Selon lui, « la Côte d’Ivoire fut l’incarnation même de la convergence grâce à l’apport d’une douzaine de pays pour le dévelop-pement de son économie au lende-main de son indépendance ». Cet élan de panafricanisme a été freiné par le ralentissement de l’économie mondiale des années 1990 qui n’a pas épargné le pays. Surgissent alors le début des problèmes fonciers et les questions de nationalité ou d’ivoirité. Aujourd’hui, dit-il, la Côte d’Ivoire doit s’entendre sur un « minimum néces-saire commun » c’est-à-dire l’emploi des jeunes, la sécurité, la justice. Après son exposé, en guise de conclusion, il a prononcé la phrase suivante : « laissons Aly touré lancer son mouvement ! »Une fois lancée, quelle légitimité aura Convergence 2020 ? Elle sera jugée sur son bilan socio-économique ou son nombre d’adhérents de tout bord politique ou encore sa contribution en tant que think-tank ? Se transformera-t-elle en parti politique pour enfin obte-nir l’onction du peuple ? Tout dépend du véritable dessein de son fondateur voire de ceux qui tireraient les ficelles en coulisses.

alex ZaKa

un pays émergent, au sens économique du terme. Tandis que Raymond Zap Krasso, Représentant France de COJEP, un pro-Blé Goudé pur sucre, a évoqué son amitié de longue date avec le fondateur de Convergence 2020, pour venir l’écouter. Dialoguer au sein d’une

plateforme d’idées à 6.000 km de la Côte d’Ivoire reste un objectif raison-nable à très court terme. Quant à le transposer à l’échelle d’un pays ?

Les rancœurs tenaces et les ressen-timents, d’un côté comme de l’autre, rendront cette tâche plus ardue. Là où la Commission Dialogue Vérité et Récon-ciliation (CDVR), présidée par l’ancien premier ministre Charles Konan Banny a quasiment échoué - même si les centres d’écoutes seront encore prolon-gés d’une année - Convergence 2020 peut-elle réussir ? Sinon, sera-t-elle en mesure de se substituer ou au minimum compléter les actions du Programme National de Cohésion Sociale (PNCS) ? Lancé en mai 2013 avec un budget conséquent de 7 milliards FCFA (10,6 millions €uros environ), cette nouvelle institution est censée assurer le volet socio-économique de la réconcilia-tion. D’ailleurs, la BAD vient de signer récemment un engagement de 46 millions $ en faveur de la PNCS pour faciliter l’inclusion et de la cohésion sociale.

Abel Naki

Zap Krasso

Franklin Nyamsi

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sport

Belle mais capricieuse, la Coupe du monde de football a livré son verdict. Leçons d’un Mondial plein de surprises et de promesses, mais riche aussi en désillusions cruelles.

fait sombrer le peuple "auriverde" dans le tragi-comique. Par la faute de ces Allemands qui leur ont infligé leur plus lourde défaite depuis 94 ans. Éliminés sans gloire (7-1) en demies-finales, les Brésiliens n’ont pas réussi à évacuer la pression qu’ils se sont mise eux-mêmes, parfois inutilement. Et le pitoyable spec-tacle livré en match de classement contre la Hollande, achevait de convaincre que l’équipe de Felipao Scolari ne méritait rien.L’absence de Neymar, quoi que préjudi-ciable ne saurait à elle seule expliquer ce cataclysme. Les Brésiliens ont perdu de leur génie. À trop "européaniser" leur jeu, ils ont oublié leur spontanéité et leur légèreté, en somme, tout ce qui faisait le charme de ce football si chatoyant. Le hic, c’est qu’en voulant imiter les Euro-péens parce que les Brésiliens vont de plus en plus jeunes en Europe, ils n’ont pas eu l’efficacité des sélections du Vieux-Continent. Une leçon d’efficacité que les Allemands et les Néerlandais leur ont donnée.Dix buts encaissés en deux matches, un jeu insipide, et un coach incapable de changer sa structure de jeu, le Brésil fut pathétique. Cette quatrième place est peut-être même ce qui pouvait arriver de mieux à cette sélection complète-ment surcotée. Elle aurait dû déjà être sortie en 8èmes de finales face au Chili. Sa qualification aux tirs au but était en

Le football est un sport qui se joue à 11, mais à la fin c’est toujours l’Allemagne qui gagne. Cette phrase Gary Lineker est symp-

tomatique. Quelle finale Allemagne-Argentine ! Ce match à lui seul résume la belle Coupe du monde que nous avons vécue. L’opposition entre la rigueur alle-mande et une Argentine qui a joué par à-coups, ne remettant son salut qu’au génie de Lionel Messi a donné un grand match. Le hic, c’est que Messi n’a pas été le Messie attendu. Il a erré sur le terrain comme une âme en peine, incapable de mettre en danger les Allemands. Et il aurait été dommage que ce match finisse aux tirs au but.Joachim Löw a gagné la bataille en faisant entrer Mario Göetze, l’homme providentiel, dans la prolongation, qui a donné une victoire logique à la Manns-chaft. Quant à Sabella, il a sorti son joueur le plus dangereux en la personne du Parisien Lavezzi. Et cela a fait toute la différence. L’Allemagne a pour elle toutes les statistiques depuis 19 partici-pations. Si elle attendait ce titre depuis 24 ans, notons qu’elle avait atteint 9 fois les demi-finales en 18 participations. Un quatrième titre pour l’Allemagne et une étiquette de loser à jamais bannie du palmarès de son coach. Et que dire de Manuel Neuer, véritable muraille infranchissable ? L’Allemagne mérite amplement son titre. Et il n’y aura eu que le Ghana et l’Algérie (les Africains) pour les Bousculer !

Le Brésil surcotéQui aurait pu imaginer le Brésil ne rempor-tant pas "sa" Coupe du monde ? Cette compé-tition censée redonner le sourire à un peuple meurtri par la crise économique, et qui n’en voulait pas du tout, a

soi un petit miracle. Mais le Christ du Corcovado ne pouvait pas faire gagner cette équipe peu méritante où Neymar n’était que l’arbre cachant la forêt de sa médiocrité.

Spray pour coups-francs et Gold Line TechnologyUne des nouveautés de ce Mondial aura été l’apparition du spray pour faire respecter les 9,15m entre le mur et le ballon sur les coups-francs indirects. Une trouvaille qui a énormément aidé les arbitres quand on sait que les direc-teurs de jeu ont de plus en plus de mal à

mettre les murs à bonne distance. D’ail-leurs quelques tricheurs se sont genti-ment fait rappeler à l’ordre. Ce procédé devrait être généralisé dans tous les championnats importants de football.Quant à la Gold Line Technology, elle a permis de valider un but de la France contre le Honduras, un but qui prêtait à discussion. En attendant peut-être l’en-trée de la vidéo dans le football, cette technologie réduirait les risques d’er-reur des arbitres. Pas toujours évident de savoir si le ballon a vraiment franchi la ligne de but ou non sur certaines actions. Plusieurs fédérations sont aussi intéres-sées par ce procédé.

L’Afrique, championne du ridiculeCeux qui attendaient monts et merveilles de la Cote d’Ivoire et du Cameroun en sont pour leurs frais. Les Ivoiriens

coupe du monde 2014 : L’Allemagne au bout du suspense

équipe Allemande

L'équipe du Brésil

Spray pour coups-francs

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sport

incapables de jouer comme une équipe, ne sont pas sortis d’un groupe largement à leur portée. L’excès d’individualisme des uns a rivalisé avec la mauvaise foi des autres. Les « pros » Drogba qui ne jouent pas avec les « pros »Touré et vice-versa, et le pauvre Gervihno au milieu de cette pétaudière qui n’avait d’équipe que le nom.

Résultat, une sortie sans gloire pour des Éléphants la trompe entre les pattes.Les Camerounais, eux, ont poussé le ridicule entamé lors de la préparation jusque pendant le tournoi. Ils ont même touché le fond avec un Assou-Ekoto qui assène un coup de tête à son parte-naire Benjamin Moukandjo au cours d’un match. Ne voulant pas être en reste, Alexandre Song se fait expulser à la 39ème mn du match contre la Croatie pour un coup de coude volontaire et sans motif sur Mario Mandzukic.Le capitaine Samuel Éto’o n’a pas surna-gé, lui qui a été incapable, sur et en dehors du terrain, de diriger ses jeunes lions indisciplinés mais domptés. Il n’a pas été non plus exempt de reproche dans son attitude personnelle. Mais lorsqu’on a vu des dirigeants came-rounais se faire prendre en photo avec Neymar à la mi-temps de Brésil-Came-roun, on a compris que le "tourisme foot-ballistique" existait.Le Ghana qui nous avait habitués à mieux, a sombré aussi dans le ridicule pour une question de primes. L’état a même été obligé de mettre de l’argent en espèces dans un avion pour payer les primes de joueurs, de la main à la main. Car, tout professionnels qu’ils soient, certains n’avaient pas de compte bancaire tandis que d’autres doutaient de l’honnêteté de leurs dirigeants. Pire Kevin-Prince Boateng et Sulley Muntari, les plus célèbres Black stars, ont préféré se battre contre leurs coéqui-piers au lieu de le faire contre leurs adversaires. Heureusement, le Nigeria et l’Algérie ont quelque peu débroussaillé la forêt de l’inconsistance africaine.

Une France prometteuseL’équipe de France de Didier Deschamps a réussi une chose dans ce Mondial : effacer le traumatisme de Knysna et réconcilier les Français avec leur sélection. Ce qui n’est pas rien. Sortis de leur groupe avec 2 victoires et 1 nul, les Bleus ont battu le Nigeria en 8èmes de finales. Même s’ils ont perdu en quarts contre leur bête noire, l’Alle-magne, les Français ont laissé entrevoir

de belles dispositions dans l’optique de l’Euro 2016 que l’Hexagone accueillera.Benzema est devenu un vrai leader. L’attaquant du Real Madrid a pris une nouvelle dimension, et sera le fer-de-lance des Bleus à l’Euro. Avec les Pogba, Matuidi, Varane, Digne ou Griezmann, cette génération écrira sans nul doute de belles pages du football français. D’au-tant plus que ces joueurs auront pris de la "bouteille" dans deux ans.L’Amérique, continent séduisantEst-ce la proximité géographique avec le Brésil ou tout simplement le talent ? Toujours est-il que les équipes du conti-nent américain ont séduit la planète football. Les USA, la Colombie, le Costa-Rica, le Mexique, le Chili, et à un degré moindre l’Equateur et le Honduras, ont proposé un excellent jeu tout en vitesse et en dextérité. Ces sélections ont appor-té de la variété, de la couleur et de la fraî-cheur.Ellesontjoué‟àlabrésilienne‟alors que l’équipe de Scolari balbutiait son football.Si la grinta, l’émulation et le courage de ces équipes est à saluer, on ne saurait oublier les pépites qui ont illuminé ce Mondial comme James Rodrigues, Bryan Ruiz, Guillermo Ochoa, Enner Valencia, Tim Howard, et bien d’autres. Ces joueurs ont, si besoin en était, démontré l’univer-salité du football. Il y a un tel nivellement de valeurs que la notion de "petite équipe" parait quelque peu désuète.

Espagne, grandeur et déca-dence Lorsque le Néerlandais Arjen Robben chronométré à 37 km/h prit de vitesse tout le repli défensif espagnol, se joua de Sergio Ramos pour battre un Iker Casillas complètement perdu, au cours d’Espagne-Pays- Bas on comprit que le déclin de la Roja était bien entamé. L’Es-pagne, championne en titre, est passée à côté de cette Coupe du monde. Les adeptes de la "toca" (jeu à une touche de balle) ont véritablement déjoué.Une attaque inefficace avec un Diego Costa insuffisamment remis de sa bles-

sure, un milieu trop lent avec un Xabi Alonso dépassé, et une défense à la rue, l’Espagne a sombré corps et biens. S’en remet-tra-t-elle ? Son jeu devenu trop prévisible peut-il encore lui permettre de briller au plus haut niveau, Vicente Del Bosque est–il encore l’homme de la situation ? Autant de ques-

tions auxquelles il va falloir trouver des réponses. Et rapidement !

maliCK daHo

L'équipe de France

lA DictAtUre De lA PetiteSSe

« Si on se qualifie pour le second tour, on aura réussi notre Coupe du monde. Si on atteint les quarts, ce sera la cerise sur le gâteau, le Graal ! » Voici les commentaires des dirigeants, joueurs et entraîneurs des sélections africaines engagées dans ce mondial qui vient de s’achever. Diantre ! Aucun d’entre eux ne se voyait remporter ce Mondial. Tout simplement parce qu’on a tellement appris aux Africains à penser petit qu’ils en sont réduits à être des éter-nels « losers ». Et ils se sont convaincus eux-mêmes de n’être que des perdants, c’est-à-dire, la cinquième roue du carrosse.

Pourtant il suffit de voir les effectifs de ces équipes nationales. Les footeux africains évoluent dans les plus grands champion-nats au monde. Mieux, ils font partie des meilleurs à leurs postes de jeu. Mais quel manque d’ambition criard !Certes, ambition n’est pas prétention, et ce n’est pas prétentieux de dire que les Africains ont les moyens de gagner la Coupe du monde. C’est possible, mais pas avec la mentalité actuelle. Au fond, au nom de quoi les Africains devraient-ils toujours être les derniers de la classe ? Au nom de quoi devraient-ils être des faire-valoir pour les autres s’ils ne sont la cinquième roue du carrosse ?Y en a marre de cette dictature mentale de la petitesse. Sinon comment peut-on expliquer que le continent africain soit le plus riche au monde et que les Africains à contrario, soient aussi pauvres ? Il serait bon d’arrêter de croire que c’est toujours de la faute des autres. Reconnaissons nos turpitudes. Cela nous aiderait, du moins je l’espère, à changer notre mentalité. Et devenir ainsi des vainqueurs.

m.d.

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basket-ballJoueur discret souvent effacé au profit du collectif, Boris Diaw (31 ans) réalise sa meilleure saison NBA. Le Franco-Sénégalais, vient de remporter le titre NBA avec les San Antonio Spurs.

n’auraient eu aucun sens si nous avions perdu. Gagner le titre NBA, en plus avec mon copain Tony Parker, quel bonheur ! »Le jeu de Diaw ressemble à sa person-nalité. Toujours le cœur sur la main, il n'hésite jamais à aider ceux qui sont dans le besoin. C'est la raison pour laquelle depuis 2004, il est le grand parrain du tournoi de La Mie Câline Basket Go. Il crée en 2010 sa propre marque de vêtements appelée UKIND, une marque éco-responsable influen-cée par les cultures urbaines, le sport et la nature. Une partie des fonds levés par la marque est reversée à son asso-ciation caritative Babac'Ards.Par le biais de Babac'Ards, Diaw orga-nise chaque année des camps de basket-ball au Sénégal et soutient des projets de développement, dont la création d'une structure pour les basketteuses de 13 à 18 ans à Dakar. Il a rejoint One Million Dollar Film pour la production du long métrage

Qu’il est loin le temps où Boris Diaw, seul sous le panier, refusa de prendre un tir, et fit une passe à un de ses parte-

naires des Hawks d’Atlanta placé plus loin du panier. C’était les débuts mala-droits, un peu patauds de ce nouvel arrivant en NBA. En 2003-2004 le natif de Cormeilles en Parisis, d'un père Sénégalais et d'une mère Française, a dû se demander ce qu’il faisait aux USA. Son attitude trop collective déton-nait dans une ligue où les statistiques personnelles influencent le niveau du contrat. Une ligue ou le "moi" dominait le "nous".

Dix ans après, il n’a pas vraiment chan-gé, du moins au niveau de l’état d’esprit. Diaw reste le même joueur atypique qui continue de penser au collectif au lieu de jouer pour « sa gueule ». Sauf qu’il est diablement efficace depuis qu’il a signé chez les San Antonio Spurs. Pour sa deuxième année dans le Texas le joueur atypique est devenu indis-pensable au bon fonctionnement de la machine huilée des Spurs. La clef de l’énigme, selon Frédéric Schweickert, spécialiste de la NBA sur l’Equipe 21 et BeIN Sports, c’est que : « Diaw est un joueur collectif ; et il a la chance de jouer aujourd’hui dans une équipe où le collectif est mis en avant. Le jeu des Spurs donne la possibilité à tout le monde de briller. » Résultat, il a pris une part importante dans la victoire finale de son club. Il a scoré des points importants, et a limité l'impact offensif de la star du Heat de Miami, LeBron James par une excellente défense.« Babac » shoote plus, score plus en effet. Pourtant il ne cherche jamais à se mettre en avant. Tant que l’équipe gagne, il est heureux. Il est toujours aussi créatif, toujours aussi collectif. « Mes performances personnelles

Nola Circus comme coproducteur, avec notamment Bacary Sagna et dix autres champions. Une production indépen-dante qui produit des films et consacre une partie des recettes aux associa-tions caritatives qu'il aide. Connu pour sa générosité, il offre à Noël 2013 une montre haut de gamme à tous les joueurs et au staff de l'équipe de France après la médaille d'or obtenue au Championnat d'Europe.Si beaucoup de Français ont soutenu les Spurs pendant les finales NBA, c'était bien sûr pour TP, mais surtout pour Diaw. Tout le monde voulait voir le fils d'Issa Diaw et Elisabeth Riffiod triompher. Son grand cœur, son amour pour l'Afrique méritaient cette récompense suprême qu'est la bague de champion de la NBA. Comme quoi, on peut être bon sans en faire des tonnes, et en pensant aux autres. N'est-ce pas là tout le sens des valeurs que les Africains, où qu'ils vivent, devraient conserver ?

maliCK daHo

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cuLture

A cœur ouvertLa nouvelle vie de N’guessan Pélagie « Atoto la revenante » « ATOTO la revenante » c’est son nom, personnage de la série télévisée ivoirienne « Faut pas fâcher », Madame N’guessan Pélagie, actrice de cinéma de nationalité ivoirienne nous parle de sa nouvelle vie.

Après avoir joué pendant plusieurs années comme actrice dans la série télévi-sée de la radio télévision Ivoi-

rienne (RTI), madame N’guessan Péla-gie vit depuis treize ans en Italie. Elle n’a rien perdu de sa grande qualité d’humoriste, néanmoins l’actrice que nous avons rencontrée à Rome semble avoir fait une nouvelle mutation. A cœur ouvert elle a accepté de nous parler de sa nouvelle vie et de ses projets.

Diasporas-News : Madame, depuis quand vivez-vous en Italie et quelle est votre histoire ? N’guessan Pélagie : Je vous remer-cie. Je me nomme N’guessan Pélagie, comédienne de profession et originaire de la Côte d’Ivoire. Je vis en Italie depuis plus de treize ans, précisément à Florence dans la Toscane. J’ai dû quitter mon pays pour des raisons familiales. Ce n’était pas facile de faire la navette puisque mon mari résidait ici. Aujourd’hui je crois que j’ai fait le bon choix.

D-N : Madame, le cinéma et vous ?N P : Ah ! Le cinéma et moi ? Il y a bien longtemps que j’ai quitté la scène, mais ce n’est pas que j’ai abandonné le cinéma. Vous savez en Europe ici, c’est une autre réalité, donc il me fallait le temps. En réalité aujourd’hui je me suis plutôt orientée dans le social. Je gère avec mon époux une organisation sociale internationale qui a son siège à Florence. Nous intervenons dans sept pays de l’Afrique occidentale, mais nos actions sont plus axées sur la Côte d’Ivoire en raison de la crise politique qu’a connue ce pays. Nos actions vont à l’endroit des personnes assez désa-vantageuses de la société. Vous savez en Afrique, je le dis avec beaucoup d’amertume, il y a des personnes qui n’arrivent pas à trouver à boire et à

manger pendant une journée entière. Une famille sur trois vit avec moins d’un dollar par jour. Notre organisation essaie d’aller vers ces personnes pour leur apporter le mini-mum vital.

D-N : C’est vrai que vous vous êtes éloi-gnée du cinéma ; comment jugez-vous le cinéma Africain aujourd’hui et dans votre pays d’origine en particulier ?N P : Je pense que le cinéma Africain en général est en pleine évolution. C’est peut être parce qu’il y a plus de moyens aujourd’hui qu’à notre temps. En Côte d’Ivoire la production cinématogra-phique a beaucoup évolué et cela est encourageant pour la jeune génération. Aujourd’hui ce n’est pas que j’ai donné dos au cinéma, je me suis juste éloignée même si je m’occupe d’autres choses pour le moment. Ne dit-on pas qu’il faut reculer pour mieux sauter ?

D-N : Avez-vous donc l’intention de revenir au cinéma ? N P : Bien attendu, je compte revenir au cinéma. Je vous ai à peine dit que je me suis juste éloi-gnée. Vous savez le cinéma m’a appris beaucoup de choses et m’a beaucoup donné, c’est aussi une partie de ma vie. Depuis quelques temps je prépare un grand projet, qui va signer mon grand retour. Je me réserve pour le moment de faire des déclarations, le moment viendra.

D-N : Avez-vous un dernier message à nos lecteurs ? N P : Je voudrais d’abord vous remer-cier et souhaiter qu’une paix durable revienne dans mon pays, la Côte d’Ivoire pour que les ivoiriens dans leur ensemble se retrouvent comme autrefois.

entretien réaliSé Par rene Kouame (italie)

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29N°54 juillet-août 2014 Diasporas News

cuLture

les vertus miraculeuses du miel Hello, la famille, savez-vous que le miel a des vertus surprenantes pour la peau ? Le miel a de nombreuses vertus et prend soin de la peau du visage et du corps. Grâce à ses nombreuses propriétés, il agit sur les couches inférieures et superficielles de l’épiderme.

Son action énergétique profite aux cellules jeunes, en favori-sant multiplication cellulaire. Par exemple pour effacer vos

rides, tartinez votre visage de miel ! Vous ne me croyez pas ? Essayez car les antioxydants du miel , protègent du vieillissement cutané et aident le corps à éliminer les radicaux libres.Le miel est aussi un antibiotique natu-rel, il peut s’utiliser pour traiter les boutons. Il est aussi un nettoyant natu-

rel pour la peau , voici pourquoi les femmes gardent jalousement un pot de miel dans leur salle de bains et l’utilisent régulièrement pour soins de beauté.

Voici une liste de masques à faire une fois par semaine par exemple avec le miel selon l’objectif que vous voulez atteindre, faites votre choix :Je précise qu’il faut appliquer ces masques sur une peau parfaitement nettoyée et laissez agir 10 à 15 min avant de rincer à l’eau tiède. Masque purifiant miel et citron : ce masque affine le grain de peau et

rééquilibre son niveau en huiles natu-relles. Mélangez 1 cuillère à café de miel et quelques gouttes de jus de citron.

Masque nourrissant miel et argile : ce soin nourrit et nettoie la peau. Mélan-gez 3 cuillères à café d’argile pour 1 cuillère à café de miel.

Masque nourrissant miel et œufs : pour les peaux sèches ou déshydratées sans éclat. Mélangez 1 cuillère à café de miel avec 1 œuf.

Masque hydratant miel et lait : mélan-gez 2 cuillères à soupe de miel avec cuillère à café de lait. Pour le corps, je vous recommande un gommage au miel et au sucre : Mélangez une cuillère à soupe de miel liquide avec une cuillère à café de sucre en poudre. Frottez légèrement, ce gommage exfoliant est très efficace, il convient parfaitement pour le corps avant si vous voulez une épilation, vous pouvez aussi l’utiliser. Votre peau sera plus éclatante, plus douce et rajeunie. Elle n’est pas belle la vie ? Essayez les filles !

Ce qu’on ne sait pas Le miel guérit de la gueule de bois et ça c’est pour les fans des night clubs.Le miel est une source très concentrée de fructose, une forme de sucre qui

accélère l'oxydation de l'alcool dans le foie. Boire du miel, le matin, après une nuit arrosée aide votre corps à élimi-ner l'alcool qui reste dans votre orga-nisme… En gros, au milieu de nos escarpins, notre trousse de maquillage et notre dressing, l’idéal serait d’avoir un bon pot de miel quelque part, car il va nous servir à coup sûr et ça ne peut que nous faire du bien.On se retrouve le mois de septembre pour d’autres astuces encore plus croustillantes.

nina KramoKo

santé - beauté

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30Diasporas News N°54 juillet-août 2014

horoscope

BÉLIERVoici un mois qui devrait vous plaire. Beau-coup de planètes vous seront favorables, et surtout, à partir du 17, Jupiter va cesser de vous mettre les bâtons dans les roues et vous dispenser ses bienfaits.

TAUREAUEn vacances ou encore à la maison, vous ne passerez pas inaperçu en juillet. Vous aurez de l'éloquence, vous saurez faire passer vos idées et beaucoup de personnes accourront vers vous. D'une vitalité sans égale, vous donnerez énormément à votre travail ou bien à vos projets.

GÉMEAUXVoici un mois durant lequel beaucoup de domaines vont vous sourire. Vous aurez probablement le sentiment d'un renouveau et d'une libération, face à la lourdeur des mois qui viennent de s'écouler. Vos amours seront plus légères.

CANCERDurant la première quinzaine, vous aurez très nettement envie de faire du ménage dans votre vie. Il sera hors de question que vous partiez en vacances en laissant du désordre, tant physique que dans vos affaires.

INGREDIENTS 1-POuR LES

BROCHETTES DE BœuF

500 g de filet de bœuf,

1cube de bouillon, sel,

poivre, 3 gousses

d’ail, 1 échalote, 1 botte

de persil, 1 piment rouge,

½ cuil. à café de paprika

doux, 1 cuil à café de

concentré de tomates, 1

cuil. à café de moutarde,

10 cl d’huile d’arachide

2-POuR LES

BROCHETTES DE POuLET

3 cuisses de poulet

fermier, 100g de caca-

huètes grillées salées, 3

gousses d’ail, 1 botte de

coriandre fraîche, 1 citron

vert, sel, poivre,

1 piment vert, 1 cube de

bouillon, ½ cuil. à café

de curry en poudre, 10 cl

d’huile d’arachide

PRÉPARATIONDécoupez la viande en cubes moyens et réguliers, mettez-la dans un saladier, salez, poivrez. Réservez.

Lavez le persil. Épluchez l’échalote et les gousses d’ail. Lavez le piment rouge puis fendez-le en deux. Réunissez tous les ingrédients ainsi que le cube de bouillon puis mixez-les jusqu’à l’obtention d’une purée. Ajoutez le paprika, le concentré de tomates, la moutarde puis l’huile en dernier.Versez ce mélange sur la viande, remuez

bien, couvrez, puis laissez mariner 2h à température ambiante ou au frais.

Désossez, coupez puis lavez les cuisses de poulet avec du vinaigre en gardant la peau. Mettez-les dans un saladier, salez, poivrez. Réservez. Concassez les arachides. Réservez dans un petit bol.

Préparez la mari-nade pour le poulet (en mixant les ingrédients cf. liste 2- en ajoutant le jus de citron vert à la fin, l’huile puis saupoudrez avec les arachides.

Laissez mariner là aussi 2h.

Préparez le barbecue.Piquez la viande et le poulet séparé-ment sur de petites brochettes et saisis-sez-les vivement sur le barbecue chaud. Laissez cuire 8 à10 minutes, en retour-nant de temps en temps. Servez chaud avec l’accompagne-ment de votre choix.

DE VOUS à MOICe type de cuisson se retrouve dans de nombreux pays, seuls changent les épices. Le piment est facul-tatif

Bon appétit. Danielle EBENGOU

Gastronomie : AFRICAN GRILL

mois de Juillet Août 2014LIONVoici un mois durant lequel les amis seront à l'honneur. Attendez-vous à recevoir une multitude d'invitations qui vous feront toutes plus plaisir les unes que les autres. Vous aurez l'impression de rayonner au milieu de tout le monde, voire d'être magnétique.

VIERGE Voici un mois de transition dans votre vie. Le passage en Lion de Jupiter (le 17) vous donnera envie de vous occuper de vous avant toute chose. Vous aurez, dès ce mois de juillet, le besoin de répondre à vos propres demandes et de vous écouter. BALANCEVoici un mois durant lequel il faudra s'accro-cher pour vous suivre. Vous serez rempli d'énergie, voire de nervosité, et vous ne supporterez en aucun cas les personnes de votre entourage qui pourraient vous ralentir.

SCORPIONVoici un mois de juillet dont vous préférerez certainement la seconde moitié. En effet, durant la première, vous serez sans doute plus affairé à trouver des solutions à votre quotidien, et notamment, à tout ce qui a trait aux finances.

SAGITTAIREVoici un mois qui vous verra avoir de nouvelles envies, de nouvelles attentes. Vous aurez le sentiment de vous éveil-ler à nouveau à la vie et de sortir de votre coquille après un long sommeil.

CAPRICORNELa famille occupera une bonne partie de ce mois de juillet (jusqu'au 17). Vous veillerez sur elle et sur son bien-être, et elle vous le rendra en présence et en amour. Il y a de beaux moments et de grandes réunions familiales qui vous attendent.

VERSEAULes astres vous gâtent une bonne partie du mois, notamment en ce qui concerne vos amours, la famille et votre énergie. Vous placerez ces domaines au centre de vos préoccupations et aurez probablement des envies de lointain en famille.

POISSONSVoici un mois durant lequel vous aurez envie de vous occuper de vous, de vous reposer et de prendre du bon temps. Malheureusement, durant les deux premières semaines, votre famille ne sera pas de cet avis.

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Ne pas jeter sur la voie publique

DR ASSA NIAKATÉSES CONSEILS SANTÉ AUX VOYAGEURS

MADIBASES DERNIERS

INSTANTS ?

À L'ÈRE DU TEMPS

LA RÉFÉRENCE AFRO-CARIBÉENNE

InvIté 19 PeoPle 24

SPort 16DoSSIer 4

Culture 26eConomIe 22

Société 18PolItIque 6

Diasporasnews

N°43 JUILLET-AOÛT 2013

ELIAQUIM MANGALA MADAGASCARNAUFRAGE DE LA GRANDE ÎLE

FOOTBALL-PEOPLE

TOGOENFIN DES ÉLECTIONSLÉGISLATIVES

BARACK OBAMASON SOMMET ÉTATS-UNISAFRIQUE

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