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INVITÉ 16 BEAUTÉ 24 SPORT 24 MONDE 8 DOSSIER 4 CULTURE 28 SOCIÉTÉ 18 POLITIQUE 10 TNT EN AFRIQUE SA FACE CACHÉE ANNA-VALERIE GYSELINCK BÂTIR SA MAISON EN 8 SEMAINES THIERRY HOT CHANGER LES CLICHÉS SUR L’AFRIQUE ELMA TAYLOR SES PRESTATIONS DE SERVICES SOULEYMANE KOLY ADIEU L’ARTISTE ! HERVÉ RENARD CHEZ LES ÉLÉPHANTS ANGOLA LA RECONNAISSANCE INTERNATIONALE LA RÉFÉRENCE AFRO-CARIBÉENNE DIASPORAS news N°55 SEPTEMBRE 2014

Diasporas news n°55 septembre 2014

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Le magazine de référence - Angola: Sur la voie de la reconnaissance internationale - Thierry HOT: "Changer les clichés sur l'Afrique" - Sommet USA-Afrique: Décriptage - Elma TAYLOR « Faciliter l’installation temporaire des étrangers en France et en Europe dans les meilleures conditions »

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Ne pas jeter sur la voie publique

InvIté 16 Beauté 24 Sport 24Monde 8doSSIer 4 Culture 28SoCIété 18polItIque 10

TNT eN Afrique SA fACe CACHée

ANNA-VAlerie GySeliNCk bâTir SA mAiSoN eN 8

SemAiNeS

THierry HoTCHANGer leS CliCHéS Sur l’Afrique

elmA TAylorSeS

preSTATioNS de SerViCeS

SouleymANe koly Adieu

l’ArTiSTe !

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ANGolA lA reCoNNAiSSANCe iNTerNATioNAleLa référence afro-caribéenne

Diasporasnews

N°55 Septembre 2014

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SAMEDI 20 SEPTEMBRE À 16H30 1ère invitée d’Acoustic, Angélique Kidjo

revient fêter le 500ème numéro de l’émission

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La Guinée d’où la fièvre est partie en début d’année et ses voisins – le Libéria et la Sierra Léone – sont désormais catalogués comme « le

triangle de la mort » à cause des nombreux cas de décès dus au virus Ebola.

A ce jour, le décompte macabre établi par l’OMS fait état de plus de 2000 décès. La peur irraisonnée voire excessive à l'épidé-mie de fièvre hémorragique Ebola se géné-ralise en Afrique de l’ouest et dans le reste du monde à telle enseigne que les pays voisins « au triangle de la mort » se bunkérisent. Les frontières terrestres sont fermées pour empêcher tout déplacement de biens et de personnes. L’espace aérien n’y échappe pas non plus. Les vols à destination et en prove-nance des pays les plus touchés par l’épi-démie sont également suspendus jusqu’à nouvel ordre. Comme si cela ne suffisait pas, mêmes les relations sociales de bon voisinage, person-nelles ou professionnelles, sont soupçon-nées de favoriser la propagation du virus. Des réunions et des matches de football sont délocalisés. La peur est présente partout. Le niveau de vigilance est à son paroxysme. Les autorités sanitaires multiplient les messages d’alerte. Il est par exemple déconseillé de se serrer les mains et de faire des acco-lades. Les médias sont mis à contribution à la campagne d’information et de sensibilisa-tion, dès fois, de façon disproportionnée par rapport à la réalité.

Ironie du sort, le premier malade testé positif au virus Ebola, signalé récemment au Séné-gal, premier pays à se barricader, se trouve être un étudiant guinéen. A plusieurs kilo-mètres de là, au Nigéria notamment, l’épouse du médecin décédé des suites de la fièvre Ebola à Port Harcourt a, elle aussi, succombé à la maladie. Preuve qu’aucun pays n’est à l’abri du fléau. Toutes ces mesures qui tentent d’isoler le « triangle de la mort » ne sont pas du tout du goût des autorités de ces pays. Elles dénon-cent le manque criard de solidarité des voisins et « une mauvaise campagne » à leur encontre de nature à créer la psychose géné-rale alors que la situation épidémiologique au virus ne serait pas aussi alarmante. C’est ce message que le ministre des Affaires étrangères de Guinée, pays qui paie le plus lourd tribut de l’épidémie, est venu porter aux médias occidentaux et à la communau-

té internationale à Paris. Selon M. Lounceny Fall, il n’y a pas de quoi s’apeurer, la Guinée reste une destination conseillée. Pour rassu-rer les investisseurs et les tours opérateurs, le chef de la diplomatie guinéenne a donné quelques assurances. L’épidémie serait « totalement maîtrisée » et les cas de malades signalés seraient complè-tement isolés. Au nombre de ces mesures arrêtées, il a cité entre autres l’installation de dispositifs de lavage de mains, la distribution de guides de bonnes pratiques de préven-tion contre la maladie et une campagne de sensibilisation à outrance via des supports visuels et sonores.

En Guinée, au Libéria comme en Sierra Leone, c’est le même état d’esprit de consternation qui prévaut. Ces pays se sentent abandon-nés par leurs voisins voire par les Africains de façon générale. Seule la communauté internationale se mobilise pour leur venir en aide comme le démontre le nombre de volontaires humanitaires non africains qui se bousculent à leurs portes. Comment qualifier alors l’indifférence inso-lente affichée par l’Union Africaine et les organisations sous-régionales ? Loin s’en faut, la solidarité agissante n’est toujours pas au rendez-vous. Excepté la Commu-nauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui continue d’essuyer des critiques acerbes pour sa réaction tardive. Les ministres de Santé des 15 Etats ont lancé « un vibrant appel aux compagnies aériennes pour qu'elles reprennent leurs vols sur les pays touchés par Ebola pour un approvision-nement en produits et matériels médicaux et toute autre assistance pour contenir la propa-gation actuelle de cette maladie mortelle. » A l’évidence, si rien n’est fait, le nombre de victimes risque de décupler dans les mois à venir. Tous les regards sont donc tournés vers le vaccin expérimental. Ce remède miracu-leux arrivera-t-il à endiguer l’épidémie ? Sûrement, d’autant plus que les deux méde-cins américains contaminés par le virus sont totalement guéris après en avoir reçu des doses. Une bonne nouvelle qui nourrit d’ail-leurs tous les espoirs en Afrique. Cependant une chose est certaine, tous les scientifiques sont unanimes, le virus Ebola, vieux de plusieurs millénaires, ne sera jamais éradiqué de la surface de la terre. De quoi donner vraiment froid dans le dos.

Clément Yao

Diasporas News

N°55 Septembre 2014 DiaSporaS-NewS

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hermaNN DJea

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dito

Vlan ! L’Ebola crée la panique

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4Diasporas News N°55 septembre 2014

dossier

la TNT en Afrique le guet-apens numérique Une porte sur le progrès s’ouvre. Tous les pays africains auront bientôt la possibilité de recevoir des images

en HD. Mais à quel prix ? Car ce changement de norme télévisuelle, peut-être source de richesse ou de danger.

Conformément à l ’accord approuvé par les 193 pays membres et autres institutions adhérentes de l’Union Interna-

tionale des Télécommunications (UIT), le continent africain basculera le 17 juin 2015 de la télévision analogique vers la télévision numérique ! Toutefois une période transitoire de 5 ans, permettra aux pays retardataires de se conformer à la nouvelle norme internationale ; les deux systèmes cohabiteront ainsi pendant cinq ans. Donc, au plus tard le 17 juin 2020, la télévision analogique sera définitivement mise au rencard ! En aparté, l’UIT est une agence des Nations-Unies, chargée de réglemen-ter les normes dans le domaine des télécommunications. Son vaste champ de compétence englobe aussi bien la gestion des orbites de satellites que les télécommunications dans le cadre des navigations aéronautiques ou maritimes en passant par l’internet à haut débit. A ce titre, elle est l’instance de régulation internationale qui est en charge de la distribution des fréquences pour la radio-télé diffusion.Cette migration numérique a été amorcée dans les pays industrialisés au début des années 2000. La remise aux normes du continent africain a été scellée lors des Conférences Régio-nales des Radiocommunications de Genève en 2006. Le dit-accord portant la référence barbare de GE-06 stipule, en substance, que « l’Afrique devrait cesser de diffuser dans la bande UHF en 2015 et celle de la VHF en 2020 ». Ces spectres de hautes fréquences comprises entre 174-230 MHz et 470-862 MHz avaient été établis en 1961 par les Accords dits de Stockholm ; sans doute pour préparer l’avènement de la télévision en couleurs ! Compte tenu des évolutions technologiques et l’avè-nement des NTIC, il s’est avéré dès les années 1990 que cette répartition inter-nationale des fréquences montrait ses limites quant à une meilleure efficacité

de la télévision numérique terrestre. Concrètement, cette transition assurera une meilleure qualité d’image (HD) et un meilleur son. Mais elle doit surtout offrir une multiplication des chaînes de télévision tout en utilisant moins de fréquences. En d’autres termes, les réceptions de chaînes hertziennes ne seront plus possibles. L’inconvénient majeur de la télévision numérique est la loi du « tout-ou-rien ». En cas d’in-tempéries, le signal analogique vous permet encore de recevoir des images floutées ; auquel cas, avec un peu de patience, il est toujours possible de réorienter l’antenne intérieure ou de grimper sur le toit pour bricoler votre antenne râteau. Tandis qu’avec la TNT, le signal diminue d’intensité à mesure que vous vous éloignez de l’émetteur. Dans les grandes villes ou les zones périurbaines, une antenne indoor ou un « râteau » suffira. Entre 20 et 50 km, une antenne sur le toit pourra encore faire l’affaire ; mais au-delà, il est indis-pensable de coupler l’antenne avec un amplificateur. La TNT peut également être diffusé via le satellite (réception par antenne parabolique) ou les fibres optiques (internet). Pour cela, l’usager doit absolument passer par un opéra-teur en s’acquittant d’un abonnement.

Du côté de la réception, les postes de téléviseur fabri-qués après 1981 disposent

obligatoirement d’une prise péritel à l’arrière. Comment recycler ces équipements de presque 30 ans d’âge ? Il faudra toutefois installer un déco-deur appelé adaptateur numérique MPEG4. Pour les postes de téléviseur récents (après 2008), normalement le décodeur TNT est intégré et offre une image HD. Pour les plus démunis, seule solution possible : aller se faire inviter chez son tonton-ministre pour suivre les exploits d’Usain Bolt lors des prochains Jeux Olympiques de Rio en 2016 et surtout pour la revanche des Super Eagles du Ghana face à la Mannschaft allemande lors de la coupe du monde de 2022 au Qatar. Mais des petits malins ne manqueront pas d’exploiter ce nouveau filon ; à l’instar des vidéo-clubs des années 1990, des maquis ou des TNT-clubs proposeront sans doute quelques évènements planétaires moyennant finance !

Le nerf de la guerre ? Indéniablement, une innovation tech-nologique est source de progrès. En Afrique, tous les pays ne sont pas égaux devant la TNT. Plusieurs pays ont déjà entamé leur transition : l’île Maurice, l’Afrique du Sud, les pays du Maghreb.

Téléviseurs à la vente

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5N°55 septembre 2014 Diasporas News

dossier

Le Gabon, le Kenya ou le Rwanda sont également en bonne voie. Pour le reste du continent, chaque pays y va à son rythme en fonction de ses moyens financiers. Les pays à vocation touris-tique ont tout intérêt à fournir l’effort pour intégrer, selon les recommanda-tions de l’UIT, cette nouvelle norme afin de s’aligner sur les standards interna-tionaux et les exigences de l’homo-connecticus.Mais à voir de plus près, la transition « vendue » comme un progrès à long terme se révèle être un casse-tête pour la plupart des pays africains, sur le très court terme. Au bas mot, cette migration reviendrait entre 200 à 300 millions €uros pour un gouvernement ; une dépense supplémentaire avec les difficultés récurrentes pour boucler un budget de fonctionnement annuel. En Afrique, le taux d’équipement ou de pénétration de la télévision dans les foyers oscille entre 25 et 35% ; et il s’agit surtout d’un phénomène urbain. En parallèle, le taux d’électrification peine à atteindre 40%. Du côté des consommateurs, cette rupture techno-logique risque d’engendrer un coût supplémentaire pour le renouvelle-ment du parc de téléviseur ; sinon il faudra quand même rajouter l’acquisi-tion de l’adaptateur TNT aux environs de 30 €uros. Un business en perspec-tive pour les concessionnaires !

Est-ce vraiment la priorité du moment ? Le dilemme est là car pour l’UIT, aucune mesure coercitive ne peut être prise à l’encontre d’un pays réfractaire aux changements ; car il ne s’agit que d’une recommandation. Mais comme toutes les normes ou l’adhésion à une organi-sation internationale comme l’OMC ou l’ACP, elle contraint le pays signataire au risque de s’isoler. La modification des normes devient alors un piège c’est-à-dire une manière insidieuse de vous précipiter dans la mondialisa-tion au détriment d’un développement économique endogène.

La planète entière n’évolue pas au même rythme. Oui, la décision a été prise en 2006, mais l’Afrique a d’autres priorités et doit d’abord satisfaire ses besoins les plus élémentaires comme l’autosuffisance alimentaire, l’accès pour tous à la santé et à l’éducation. Même les Etats-Unis, première puis-sance économique du monde et chantre du libéralisme, ont enfreint la règle du

laissez-faire. En 2009, le gouvernement fédéral américain a fait voter une loi – déblocage de crédits - pour subven-tionner l’acquisition par les citoyens d’un appareil numérique. Malgré cela, la rupture du signal analogique a été différée de quelques mois. D’ailleurs des mécanismes de subventions ont été mises en place par les institutions financières internationales comme la Banque Mondiale, pour la zone sub-saharienne. L’autre solution préconi-sée par les instances internationales aux pays d’Afrique serait de vendre aux enchères leurs fréquences, comme pour les GSM. Les dites-fréquences sont effectivement le patrimoine de l’Etat. Les recettes compenseront-elles les coûts d’installation des émetteurs ?L’UIT considère que la diffusion de la TNT sur un territoire lui confère un dividende numérique : libération de fréquences, meilleure qualité d’images, plus de chaînes de télévision. L’argu-ment pousse même jusqu’à imaginer qu’il serait susceptible de réduire la fracture numérique grâce à l’utilisation du réseau TNT pour déployer l’Internet mobile (LTE) dans les zones rurales. Quoiqu’il arrive, si le gouvernement n’est pas en mesure de densifier par ses propres moyens les émetteurs, sur son territoire, il devra laisser entrer des opérateurs internationaux de télécom-munications.

Quel modèle économique permettrait de rentabiliser la TNT en Afrique sub-saha-rienne ? Même en France, la publicité n’arrive pas à viabiliser la pléthore de chaînes de télévisions créées par l’arrivée de la TNT. En Europe, les stations de radio avancent avec une prudence de sioux pour lancer leur radio numérique terrestre à cause de la superposition de plusieurs technologies : la radio en streaming via internet.En termes de contenu, l’Afrique n’a pas encore suffisamment de stocks d’émis-sions ou de système d’archivage, indis-pensables à la survie de plusieurs canaux de diffusion. Il y aura quelques exceptions mais la solution de faci-lité voudrait que nous passions des accords de partenariat avec les filiales de chaînes audiovisuelles occidentales qui n’hésiteront pas à nous fourguer leurs navets et toutes les émissions libres de droit chez eux. Actuellement, leur cheval de Troie s’affaire à prodi-guer des conseils et de l’assistance

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6Diasporas News N°55 septembre 2014

dossier

technique mais aussi d’apporter des solutions clé-en-main à tous les gouver-nements en vue de la date fatidique du 17 juin 2015.Cette transition numérique recouvre non seulement un enjeu économique mais la dimension politique et socié-tale rentre également en ligne de compte. Sans un cadre législatif rigou-reux, la TNT pourrait tuer dans l’œuf la création culturelle d’un pays. Sans une réglementation de l’importation d’équipements, l’anarchie risque de s’instaurer au niveau des distribu-teurs et des revendeurs…. Un outil de communication reste toujours à double tranchant. La bouffée d’air démocra-tique emmenée par l’avènement de la radio FM en Afrique n’a pas masquée ses effets pervers. Donc les dérives sont possibles. Et l’octroi de fréquences audiovisuelles serait susceptible d’être détourné à d’autres fins. Un passe-droit numérique permettra de démultiplier des petites stations régionales desti-nées à améliorer l’image d’un homme politique ou d’un potentat local.

L’embuscade numériqueIl y a encore deux décennies, nul n’au-rait parié sur l’éclatant succès de la téléphonie mobile en Afrique. Le prix

de l’équipement est abordable, qui plus est, facile d’utilisation dans ce continent où la culture de l’oralité prédomine. Les statistiques s’affolent : progression de 30% du nombre de connexions – mieux que l’Amérique latine - ; près de 700

millions d’utilisateurs. Ce qui génère un chiffre d’affaires de 60 milliards $. Malgré un coût de communication encore très cher, les applications sont nombreuses : le transfert de fonds sécurisé, le négoce aux poissons avec des variations de cours en temps réel au Kenya et au Sénégal, des agricul-teurs sud-africains qui orientent leurs produits en fonction de la demande d’un marché local plutôt qu’un autre…

Par définition les Nouvelles Technolo-gies de l’Information et de la Commu-nication (NTIC) permettent la transmis-sion et l’utilisation de la voix, de l’image, et des données. La priorité est-elle de pouvoir ramener de l’image jusqu’à Kandreho (Madagascar) ou à Elig-Mfomo (Cameroun) c’est-à-dire au fin fond du pays? L’accès à internet est et sera une ouverture sur le monde pour les jeunes africains. Pour l’instant, 10% de la population ont accès à internet.

Que ce soit la fibre optique ou le satel-lite, et maintenant les émetteurs numé-riques, connecter le milliard d’africains au monde n’est pas une sinécure. Il faut d’énormes capitaux qu’il serait difficile pour nos gouvernements de préemp-ter leur patrimoine numérique. Tirer les tuyaux de fibre revient à 20.000 €uros par kilomètre. Alors qu’installer des stations VSAT pour satellite coûte 5.000 €uros ; mais ensuite l’abonne-

ment mensuel avoisine les 2.000 €uros. La totalité du continent est désormais « branchée » via les câbles sous-marins. Quant au déploiement des réseaux sur le territoire avec une vaste superficie - comme la RDC avec une dispersion

en termes de densité de population – relève d’une mission de longue haleine.« Relier tous les villages africains », ce fut le rêve qui a failli se réaliser en 2007 ? Il s’agit de RASCOM : projet panafricain réunissant 46 pays africains, voulant s’affranchir des monopoles des opéra-teurs de télécommunications interna-tionaux. Un rêve qui s’est transformé en chimère : lancé de la base de Kourou, le satellite n’avait jamais atteint son orbite à cause d’une fuite d’hélium ; alors qu’il devait connecter quelques 130.00 villages les plus reculés, fournir du haut débit dans les grandes agglomé-rations. Echaudés par cet échec de 500 millions $, plusieurs Etats rechignent à renouveler l’opération. D’autant plus que le sponsor principal Mouammar Kadhafi (caché derrière des acteurs privés et publics libyens) n’est plus de ce monde ! Pourtant, la seule solution pour les Etats africains serait de monter un consortium, le fameux partenariat public-privé, pour espérer toucher son dividende numérique. Face à la puissance financière des opérateurs de téléphonie et des gestionnaires d’infrastructures (câbliers, lanceur de satellites), nos gouvernements seront obligés d’accepter toutes leurs condi-tions. D’autant que d’autres acteurs pointent leur nez devant ce milliard de consommateurs potentiels. Google (O3B, pour les 3 milliards d’habitants pas encore connectés) et autres Face-

book ont déjà lancé leurs propres réseaux de satellites pour introduire les 3 milliards d’habitants marginalisés dans le monde du consumérisme.

alex ZaKa

Antenne-télé

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7N°55 septembre 2014 Diasporas News

la 14e session du partenariat pour les forêts du bassin du Congo se

tiendra début octobre à brazzaville.Brazzaville abritera du 6 au 11 octobre 2014, la 14e session du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC).

publi-

com

muniq

Le PFBC a été lancé il y a 12 ans à Johannesburg, le 2 septembre 2002, par le Président Denis Sassou-Nguesso et le Secrétaire d’État américain, Colin Powell. C’est une plateforme qui travaille pour

améliorer la communication et la coordination entre les membres et assurer des synergies entre les projets, programmes, et politiques respectifs dans le soutien du plan de convergence de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC). Cette alliance fonctionne sur la base d’une sorte de présidence tournante appelée facilitation. Depuis mai 2013, les États-Unis d’Amérique assument, pour la seconde fois, la facilitation du partenariat pour une période de 2 ans aux côtés du Président en exer-cice de la COMIFAC. La Facilitation américaine s’est donné pour objectif de promouvoir le leadership africain en vue de faire face aux menaces critiques qui pèsent sur les forêts et la biodiversité du Bassin du Congo, dans le but ultime de faire avancer la conservation et l’utilisation durable des écosystèmes forestiers de la sous-région. Ce partenariat est constitué des différentes institutions engagées dans la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale et regroupe 75 membres d’horizons différents : gouvernements des pays membres de la COMIFAC (Burundi, Cameroun, Centrafrique, Gabon, Guinée Équatoriale, République Démocratique du Congo, République du Congo, Sao Tomé et principe, Rwanda et Tchad ; d’autres pays tels que l’Afrique du Sud, l’Allemagne, la Belgique, Canada, l’Espagne, les Etats Unis d’Amérique, la France, le Japon, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et l’Union Européenne ; les ONG sous-régionales et internationales, les organisations professionnelles de bois et les sociétés forestières.Cette session du PFBC a pour thème « Opportunités et défis : climat et utilisation des terres dans le Bassin du Congo ». La réunion du partenariat se tiendra du 8 au 9 octobre 2014 à Brazzaville. Elle sera suivie d’un segment de haut niveau, du 10 au 11 octobre 2014.Du 6 au 7 octobre, se tiendront trois ateliers régionaux parallèles, relatifs au renforcement des capacités des points focaux climat/ REDD, de la société civile et des négociateurs climat /REDD d’Afrique centrale.Le segment de haut niveau réunira les Ministres en charge des forêts/environnement de l’espace COMIFAC et les

partenaires techniques et financiers du PFBC, parmi lesquels : la Banque Mondiale (BM), la Banque Africaine de Développement (BAD), la FAO, le PNUD, le PNUE, l’OIBT/ ITTO et bien d’autres. La Facilitation américaine envisage « Un avenir dans lequel les populations d’Afrique Centrale jouissent d’une excellente qualité de vie, où les écosystèmes riches en biodiversité sont en sécurité, où ces poumons verts de la planète continuent à jouer leur rôle au niveau local, régional et global dans la stabilisation du climat mondial ».Bien plus, les États-Unis et l’ensemble des membres du PFBC souhaitent voir le partenariat croître, prospérer et développer le dialogue et la coopération. Le gouvernement congolais s’est engagé à assurer, avec tous les partenaires, le succès de cette rencontre internationale et souhaite qu’elle se penche avec responsabilité sur les moyens de mise en œuvre du plan de convergence sous-régional qui sera soumis au Conseil des Ministres et l’année prochaine au sommet des Chefs d’État et de Gouvernement de la COMIFAC.

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8Diasporas News N°55 septembre 2014

Monde

On retrouve dans les 95% de ses promesses celles portées, à haute voix, par la France et l’Europe. Des idées particulièrement triviales qui font dire à de nombreux observateurs qu’Obama a fait du plagiat. Décryptons ensemble certaines des propositions de Washington déjà entendues au Sommet de l’Elysée pour la Paix et la Sécurité en Afrique tenu à Paris les 6 et 7 décembre 2013, et au Sommet de Union Européenne – Afrique en avril 2014.

Sur la politique de coopération sécu-ritaire des États-Unis en Afrique par exemple, Obama veut lancer une « Initiative pour la sécurité et la gouver-nance » pour former et renforcer les forces armées natio-nales à l’effet de lutter efficacement contre le terrorisme. Il a aussi annoncé « la mise sur pied de la force africaine

Lors de son intervention, le prési-dent américain a d’emblée reconnu que « son pays avait pris du retard, notamment par

rapport à la Chine, dans sa relation avec l'Afrique. » Mais en réalité, il n’y a pas que le pays de Xi Jinping qui a distancé les Etats-Unis d’Amérique sur le continent. Il y a aussi l’Europe et notamment la France. La seule excuse, c’est que ses prédé-cesseurs n’ont pas tracé les sillons d’une politique étrangère offensive et solide vis-à-vis de l’Afrique à l’excep-tion de l’African Growth and Oppor-tunity Act qui donne un accès libre de certains produits africains sur les marchés américains sans droits de douane. L’Agoa reste donc le seul héri-tage significatif qui profite aux pays dits respectueux des principes de l’écono-mie libérale.Face aux inquiétudes des dirigeants africains sur les moyens à mettre en œuvre pour se doter d'une capacité de défense efficace, Obama n’est pas allé chercher très loin les solutions.

de réaction rapide aux crises », un vœu pieux de l’Union africaine pour renfor-cer la Capacité africaine de réponse immédiate aux crises (Caric). Sauf que toutes ces idées sont la reprise conforme des conclusions des travaux des chefs d’Etat et de Gouvernement arrêtées à Paris le 7 décembre 2013.

Rappelons que le président français et ses pairs africains avaient décidé au palais de l’Elysée de « développer les capacités africaines de réaction aux

crises » d’une part. Et d’autre part, « la France s’est enga-gée à soutenir les efforts de l’Union afri-caine pour parvenir à une pleine capa-cité opérationnelle de la Force africaine en attente et de sa

Capacité de déploiement rapide à l’horizon 2015, ainsi que la Capacité africaine de réponse immédiate aux crises (Caric), telle que décidée par

décryptage du Sommet uSA – Afrique : quand obama s’inspire de la françafrique Très attendu à ce tout premier sommet Usa-Afrique par ses homologues africains sur les épineuses questions de politique étrangère, d’économie, de sécurité et de changement climatique, Barack Obama n’a pas surpris par des idées innovatrices et originales.

Photo de famille des Chefs d’Etat et de Gouvernements au Sommet USA-Afrique 2014

Obama veut Lancer une

« InItIatIve pOur La sécurIté et La gOuvernance »

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9N°55 septembre 2014 Diasporas News

Monde

le Sommet de l’Union africaine en mai 2013. » Cette même résolution a été reprise à Bruxelles les 2 et 3 avril derniers. A la lecture, on retrouve la même quintessence des propositions. A l’évidence, pour rendre la lutte contre le terrorisme et la prévention des crises en Afrique plus efficace, le bon sens recommande que les efforts soient mutualisés. Sans orgueil, Barack Obama aurait dû annoncer le soutien et l’appui de son pays aux propositions françaises et européennes sur la ques-tion de la sécurité et de la paix sur le continent.

Autre idée qui fait désordre, c’est l’ini-tiative américaine pour la sécurité et la gouvernance qui cible et s’appuie sur des pays africains notamment sahéliens déjà sélectionnés par la France pour faire partie de l’opération Barhane. Ici

également, les Etats-Unis auraient pu bâtir une stratégie commune avec la France qui reste, après tout, un allié sûr avec lequel ils ont déjà mené des opérations militaires communes notam-ment en Libye et en Afghanistan. Hormis ces quelques remarques, l’in-tention affichée par Barack Obama est à saluer. N’a-t-il pas promis de débloquer près de 65 millions de dollars sur la première année pour la formation et le renforcement des forces armées natio-nales africaines et 110 autres millions de dollars pour la Caric ? Sur le volet politique et économique,

il n’y a rien à dire. Le président améri-cain n’a pas transigé sur ses positions. Il a mis en garde les chefs d’Etat afri-cains tentés de se maintenir au pouvoir en tripatouillant leurs constitutions. Déclaration qui a fait grincer les dents

dans le camp de certains dirigeants adeptes de la longévité au pouvoir. Il a également réaffirmé les engagements de son pays aux côtés de l’Afrique en matière de développement et de créa-tion d’emploi pour un montant de 33 milliards de dollars. Quant à son plan Power Africa, il devrait faire profiter à 60 millions de ménages africains l’ac-cès à l'électricité pour un montant de 26 milliards de dollars.Même si ce Sommet Usa-Afrique s’ap-parente, aussi bien sur la forme que le fond, aux traditionnels sommets France-Afriques, les dirigeants du

continent sont prêts à renouveler le rendez-vous. Barack Obama, lui-même, a promis que cette rencontre avait vocation à devenir périodique.

Clément Yao

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et s’engager pour la construction de son pays. « J’invite les jeunes à adhérer au programme de développement de la Côte d’Ivoire tel que concocté par le président de la République. C’est donc une opportunité historique qui s’offre à vous » a-t-il invité.

Convergence 2020 à différen-cier de la CDVRSi dans certains esprits, « Convergence 2020 » vient se substituer à la Commis-sion dialogue, vérité et réconciliation (DCVR) pour le porte-parole, c’est une équivoque qu’il importe de lever. Il est vrai explique Aly Touré que cette plateforme est apolitique et regroupe tous les ivoiriens sans différence, elle demeure cet espace d’échange en vue du développement de la Côte d’Ivoire.

Il soutient en effet que cette plateforme ne viendra pas faire le travail qui a été confié à la commission que dirige le président Charles Konan Banny, celle de réconcilier les ivoiriens. Conver-gence est plutôt une plateforme qui vise l’atteinte de l’émergence à l’horizon 2020 , donc elle vient soutenir toutes les actions allant dans ce sens et notam-ment celles entreprises par le chef de l’Etat Alassane Ouattara. Par consé-quent, le porte-parole de Convergence 2020 et son équipe restent cependant à la disposition de la CDVR si besoin en était pour lui prêter main forte. En Côte d’Ivoire, la plateforme sera dirigée par Mohamed Haïdara.

Hermann Djea

Côte d’ivoire : Convergence 2020 précède l’émergence à l’horizon 2020 !Le concept d’émergence est désormais un refrain à la bouche des ivoiriens pour suivre la démarche du chef de l’Etat Alassane Ouattara à l’horizon 2020. Pour y arriver des fils du pays sont à pied d’œuvre au nombre desquels, l’ambassadeur Aly Touré.

Né sur les bords de la Tamise, le concept de Convergence 2020 a été exporté sur les bords de la lagune Ebrié par son

concepteur Aly Touré. Au cours d’une conférence de presse le 18 août dernier, l’ambassadeur a présenté aux ivoiriens son produit. Un produit qu’il différencie à dessein d’une plateforme politique. Mais en revanche, Convergence 2020, se veut une plateforme entièrement dédiée au dialogue en vue de préparer l’émergence annoncée par le chef de l’Etat. C’est dans cette optique que le porte-parole de « convergence 2020 » a battu le rappel des troupes. Des troupes qu’il veut apolitiques et qui partagent un même esprit, celui de voir la mère patrie prendre son envol au plan économique. « Je ne cherche pas des militants de partis politiques, mais des ivoiriens de tous bords » précise-t-il. En initiant cette rencontre, le porte-parole de Convergence 2020 a expliqué qu’il a brisé les éventuelles barrières qui pourraient empêcher les uns ou les autres à y adhérer. C’est en cela qu’il explique qu’au niveau de l’hexagone la tête de la plateforme a été confiée à un partisan de Laurent Gbagbo. Eux qu’on disait réfractaires à toute forme de développement. A ce jour, la réali-té est autre. D’où son appel à tous les ivoiriens à faire siens ce projet qui n’a d’autre objectif que de propulser davantage la Côte d’Ivoire sur l’échi-quier international. Pour l’atteinte de ses objectifs, l’ambassadeur Aly Touré n’a eu d’autre message que celui de se laisser guider par la devise de la Côte d’Ivoire « Union -Discipline- Travail ». Un appel a également été lancé à la jeunesse qui en Côte d’Ivoire a été utili-sée comme vivier pour la destruction du pays durant cette dernière décen-nie. L’heure a sonné pour cette jeunesse de prendre conscience de la situation

Aly Touré, le Porte-parole de Convergence 2020

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parfois dans des régions très isolées. Que dire de la capitale Luanda et sa concentration humaine de 5 millions d’âmes ? Etre capable d’avoir le nombre exact d’une population est également un gage d’un processus de démocra-tisation en bonne voie. « Gouverner, c’est prévoir » ! Et pourtant la démo-graphie est une science exacte dont nos gouvernants perçoivent souvent mal la portée ; ne serait-est-ce que l’observation d’une pyramide des âges est riche d’enseignements sur l’évolu-tion dynamique d’une population. Car chaque politique économique, sanitaire et éducative, bref, un plan de dévelop-pement socioéconomique à moyen et long terme sera biaisé sans une projec-tion exacte de la population. Bien qu’il

Vue de la ville de Luanda

Angola : la voie de la reconnaissance internationale L’Angola voit-elle enfin la lumière au fond du tunnel ? Des siècles d’occupation portugaise, suivis de presque

trois décennies (27 ans) d’une lutte fratricide au moment de son indépendance. En plein essor économique, le monde entier lorgne désormais sur ses ressources naturelles ; sans doute, un moment propice pour asseoir une reconnaissance internationale ?

Au mois de mai dernier, une décennie après la fin de la guerre civile en 2002, les hérauts des décombres

macabres ont été remplacés par des agents recenseurs pour le premier recensement général de la population depuis l’indépendance du pays en 1975. La dernière en date a eu lieu en 1970 c’est-à-dire du temps de l’occu-pation portugaise ; la population était alors estimée à 5,6 millions d’habitants. Cette enquête grandeur nature est à la fois un défi organisationnel et politique. Ses résultats permettront de réduire la marge d’erreur sur l’estimation à la louche actuelle de 21 millions d’ango-lais. Des milliers d’agents ont sillonné le territoire pendant trois semaines ;

s’agisse d’une recommandation de la Commission de Statistiques de l’ONU, inscrite dans le cadre du « Programme Mondial de Recensement Général de 2010 », l’Angola tenait, par ce biais sa volonté de reconstruction du pays.

La marche vers l’émancipationCe recensement revêt également tout un symbole pour l’Angola. Elle est en train d’écrire une nouvelle page de son histoire contemporaine. Une page très longue qui remonte très loin dans le temps : à l’arrivée des premiers explo-rateurs portugais sur les rives occiden-tales du royaume du Kongo vers 1480. Dès le XVIIème, des millions d’esclaves ont été enrôlés de force au bord des

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négriers pour servir de main d’œuvre Outre-Atlantique. L’industrie sucrière des Caraïbes et de l’Amérique Latine, et beaucoup plus tard les champs de coton du sud des Etats-Unis, ont pros-péré grâce aux hommes venus du continent africain. Un siècle plus tard, les puissances maritimes espagnoles et portugaises furent contestées par leurs rivaux européens. Ces derniers ont passé un deal avec le Portugal en 1786 : la reconnaissance des droits de celui-ci sur les principautés de Cabinda – actuelle 18ème province de l’Angola - en échange de la liberté de commerce et de trafic des esclaves des autres puissances. C’était le début de la vaste conquête coloniale du continent africain, devenu réserve de matières premières et de mains-d’œuvre néces-saires à la révolution industrielle occi-dentale. La configuration de la colonie lusophone a failli en devenir autrement et peut-être changer le sort de l’Angola avec. C’était lors de la conférence de Berlin en 1885, moment de partage de l’Afrique par les puissances euro-péennes. Le Portugal a revendiqué auprès de ses coreligionnaires la jonc-tion de ses deux colonies : angolaise et mozambicaine. Il était prêt à lâcher du lest sur certaines de ses possessions à l’Ouest pour obtenir une partie du Zimbabwe et de la Zambie actuelle.

Les mouvements nationalistesMais la pénétration vers l’intérieur de la colonie s’est heurtée contre la résis-tance des populations autochtones. Le Portugal mît plus de deux décennies avant de pouvoir contrôler l’ensemble du territoire vers les années 1920. L’instauration d’un régime totalitaire en métropole par Salazar en 1933 marqua de facto un durcissement de la répression dans les colonies. Au lende-main de la 2nde Guerre Mondiale, les mouvements d’indépendance dans les colonies anglaises et françaises ont eu indirectement des répercussions au sein des possessions lusophones. L’Angola obtînt ainsi le statut de province d’Outre-mer. Mais la défaite française de Dien-Bien-Phu, la nationa-lisation du canal de Suez imposée par Nasser au grand dam de la France et de la Grande-Bretagne et surtout la confé-rence des non-alignés de Bandung en 1954 ont exacerbé la conscience nationaliste angolaise. Les principaux mouvements indépendantistes virent le jour en 1956 : le Mouvement Populaire

de la Libération de l’Angola (MPLA) fut cofondé en 1956 par Viriato da Cruz et Mario Pinto de Andrade ; et l’Union des Peuples du Nord Angolais (UPNA plus tard UPA. En 1961 et par rico-chet, les vagues d’indépendance des anciennes colonies françaises voisines, ont fini par déclencher la guerre d’in-dépendance. Elle sera symbolisée par l’attaque de la prison de Luanda par le MPLA et des jacqueries contre les propriétaires terriens portugais. Bilan : plus de 20.000 morts, côté portugais. Mais la puissance coloniale maintient la répression sur l’Angola pour ce qui lui reste de poumon vital, pendant encore 14 ans. L’effort de guerre revenait à plus de 30% du budget annuel du Portugal.

Le début de la guerre civile Lorsque la révolution des Œillets, en 1974, a fini par faire courber l’échine de la dictature en métropole, les colo-nies lusophones accédèrent enfin à l’indépendance et non sans heurts. Les accords signés à Alvor le 15 Janvier 1975, n’ont pas tenu plus d’un an. L’An-gola connût une double proclamation d’indépendance le 11 novembre 1975 : l’une à Luanda par le MPLA et l’autre à Huambo par l’Union Nationale pour l’Indépendance Totale de l’Angola (UNITA) de Jonas Savimbi et le Front de Libération National Angolais (FLNA) – anciennement UPNA - de Holden Roberto. Cette guerre civile restera jusqu’en 1991, le théâtre de l’affronte-ment idéologique du monde bipolaire : les Etats-Unis et leurs alliés, du côté de l’UNITA ; l’URSS, avec le Cuba qui soutinrent le MPLA. Le renversement de la situation sur le terrain militaire et la reconnaissance de l’OUA ont confé-ré plus de légitimité au pouvoir du MPLA par rapport aux autres mouve-ments. Leader charismatique du MPLA, Agostinho Neto est devenu le premier président de la République angolaise. Malgré tout, il a dû son accession à deux fortes personnalités au sein de son mouvement, devenus piliers du nouveau régime. Nito Alves et José Eduardo dos Santos. Le premier fut le principal artisan de la victoire contre les factions rivales, avec le renfort des contingents cubains. En toute logique, il devînt le ministre de l’Intérieur. Tandis que le second, après ses faits d’armes dans les maquis de l’enclave de Cabin-da, fût chargé de la diplomatie. Il sillon-na la planète pour la reconnaissance de l’Angola. José Eduardo dos Santos, à la tête de

l’Etat, après la mort d’Agostinho Neto, il fut élu en 2012 pour un mandat de 5 ans. A la chute de l’URSS en 1991, l’in-génieur en pétrole, formé à Bakou et marié à une femme d’origine russe a tôt fait d’abandonner ses oripeaux de marxiste-léniniste. L’Angola n’a pas eu trop mal à virer sa cuti. Le Président est également considéré comme un homme pragmatique par les personnalités occidentales rencon-trées lors de ses pérégrinations diplo-matiques. Rappelons surtout qu’il a d’abord été chef de la région mili-taire au Cabinda pendant la guerre d’indépendance. Or, les premières exploitations de pétrole ont vu le jour dans cette enclave dès 1957. Elle reste encore aujourd’hui une zone très riche en hydrocarbure même après la décou-verte des gisements off-shore.

La diversification économique Le pétrole a été le fer de lance de l’éco-nomie de l’Angola, sortie exsangue de plus de deux décennies de guerre civile en 2002. Ses réserves d’hydrocar-bure seraient estimées à 12,7 milliards de barils. Les cinq premières années de paix ont été suivies d’une crois-sance fulgurante de l’ordre de 14,5% par an. Après une période de récession due à la crise des subprimes en 2008,

la reprise tend à se confirmer depuis deux ans. La maîtrise de l’inflation en contrepartie d’un coup de pouce de 1,4 milliard $ fourni par le FMI. Conscientes de la dépendance de son économie vis-à-vis du pétrole, les auto-rités cherchent à diversifier ses sources de revenu. En effet, 80% des recettes de l’Etat ou l’équivalent de 45% de son PIB proviennent toujours du pétrole. La Sonangol, la deuxième plus grande entreprise africaine, joue aujourd’hui un rôle prépondérant soit comme

« IL est temps de changer Les règLes du jeu

mOndIaL ; L’afrIque devraIt avOIr sOn

membre permanent au seIn du cOnseIL

de sécurIté des natIOns-unIes »

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producteur, soit comme concession-naire. Elle a pour mission d’atteindre une production de 2 millions de baril/jour d’ici un an ; une capacité qui lui permettra de devenir la 1ère puis-sance pétrolière du continent, devant le Nigeria. Pour cela, un plan décennal d’investissement de 8,8 milliards $ a été annoncé en 2013 par Francisco de Lemos, CEO de la Sonangol. En même temps, l’Angola a créé un fonds souve-rain de 5 milliards $, depuis 2012 – Europe, Asie, Amérique latine, Afrique. La Chine, comme dans la majorité des pays africains, demeure aujourd’hui, le premier partenaire économique de l’Angola : les échanges commerciaux entre les deux pays tournent autour de 40 milliards $. Les diatribes des pays occidentaux contre la présence chinoise ne se justifient que par leur manque de réactivité.Malgré cela, les Etats-Unis essayent maintenant de rattraper leur retard. Et sur la troisième marche du podium se trouve l’ancienne puissance coloniale.Certes, la coopération chinoise était mue, elle aussi, par la sécurisation de son approvisionnement de pétrole – 40% de la production angolaise - pour soutenir une croissance effrénée et nourrir 1,2 milliard d’habitants. Elle a surtout anticipé les opportunités d’in-vestissement au moment de la recons-truction de l’Angola en ruine. Il fallait remettre en marche l’écono-mie par la réhabilitation des milliers de kilomètres de réseaux routiers et ferro-viaires. Cette année, le gouvernement s’attaque au vaste chantier de l’électri-

fication avec un objectif de doublement du taux d’électrification en 2025 ; un programme ambitieux pour atteindre un taux de 60%, lorsqu’aujourd’hui il est de 33%. En d’autres termes, il faudra passer 2.850 km à 15.600 km de ligne de transmission.

Le principal défi de l’Angola: être capable de diversifier son partena-riat, mais également rechercher des secteurs d’activités générateurs de revenus pour éviter une trop pétro-dépendance. Le gouvernement exigeait dans le code des investisse-ments que « chaque société étrangère est tenue d’embaucher et de former un quota de salariés autochtones ». A l’heure actuelle, le pays manque cruel-lement d’ingénieurs ; mais les fonctions de responsabilité dans la pétrochimie restent toujours l’apanage du person-nel étranger plus qualifié. Les filiales de compagnies pétrolières ont plus ou moins respecté la règle du jeu établie notamment dans le domaine finan-cier où ils sont obligés de faire tout les paiements pour le marché ango-lais en Kwanza, la devise locale ; mais il existe une dualité entre l’impératif d’une production de très court terme et la formation qui s’étend sur plusieurs années.Reste que les dividendes du pétrole n’irriguent pas toutes les couches de la société angolaise. Faute d’une meil-leure redistribution des recettes, il existe une disparité de niveau de vie entre la capitale Luanda et les zones rurales très reculées.

La voie de la reconnaissance internationale Cet essor économique, qui fait l’objet de convoitise universelle, pourrait-il donner une forme de reconnais-sance internationale à l’Angola ? Les médias se focalisent trop souvent sur les luttes d’influence entre les améri-cains et les chinois. Comme au mois de mai dernier, lorsque l’escale luan-daise du Secrétaire d’Etat John Kerry a précédé de seulement trois jours la visite du Premier ministre Li Keqiang. Les ballets diplomatiques se succèdent à Cidade Alta, le palais présidentiel où José Eduardo dos Santos préside aux destinées de l’Angola. Luanda devient une « étape obligée » pour les dignitaires du monde entier. Au fil des années, l’Angola est devenue une puissance régionale dont l’avis et le soutien comptent dans la résolution des problèmes géopolitiques. Cette forme de reconnaissance ne souffre d’aucune contestation depuis que des contin-gents angolais ont participé à la 2nde guerre de la RDC en 1998, provoquée par la chute de Mobutu. Aujourd’hui, la diplomatie angolaise est très active en Centrafrique. Luanda a alloué 10 millions $ à Bangui à la suite de la visite de la prési-dente Catherine Samba-Panza, en mars dernier. Madame Samba-Panza est retournée en août pour parler du contexte et des évaluations de la situa-tion en RCA. La situation en RCA était également un des sujets de la visite de Dos Santos à Paris en avril, au cours de laquelle il a parlé en privé avec Fran-çois Hollande avant de se rendre au Vatican pour un rendez-vous avec le Pape François. Tout récemment encore, le 21 juillet dernier, le président du Conseil l’italien Matteo Renzi a été reçu en audience. Outre l’intérêt bien compris de chacun dans l’exploitation des ressources natu-relles angolaises. La diplomatie ango-laise serait bien inspirée de profiter de cet aura pour peser sur l’échiquier international. Sinon, le premier ministre italien ne se serait pas permis de la déclaration suivante : « il est temps de changer les règles du jeu mondial ; l’Afrique devrait avoir son membre permanent au sein du Conseil de sécurité des Nations-Unies ». Et ce dernier est prêt à soutenir la candida-ture de l’Angola à ce poste.

alex ZaKa

Les Présidents José Eduardo Dos Santos et François Hollande

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15N°55 septembre 2014 Diasporas News

poLitiqueMois de pascaL boua

Les enfants d’Abraham continuent

de s’entretuerMardi 26 août 2014, au 50 ème jour du conflit entre le Hamas et Israël un accord pour un cessez-le-feu permanent a été annoncé par les deux camps, ainsi que

par l’Egypte, arbitre des négociations. Comme de nombreux observateurs, je reste sceptique et je me demande si c’est la fin d’une guerre.

Cet accord de trêve, qualifié de « permanent » par les Palestiniens et d’« illimité » par les Israéliens, prévoit un allègement du blocus de la bande de Gaza mis en place par Israël en 2006, la principale exigence des Pales-tiniens depuis le début de la médiation.L'ouverture immédiate des points de passage entre Israël et l'enclave pales-tinienne pour « l'entrée rapide de l'aide humanitaire, des secours et des moyens de reconstruction » a été annoncée par le ministère égyptien des Affaires étrangères. Le texte accorde également aux Palestiniens le droit de pêcher en mer « jusqu'à six milles marins », au lieu de trois actuellement, et assure « la poursuite des négociations indirectes [au Caire] sur les autres sujets dans un délai d'un mois ».

Le dernier cessez-le-feu, instauré moins de deux semaines auparavant, avait duré seulement neuf jours. Si celui-ci tient bon, il mettra fin à cinquante jours de conflit. Depuis le 8 juillet dernier, 2

143 Palestiniens ont été tués, dont un quart d'enfants, et 69 Israéliens, dont 64 soldats.

Est-ce vraiment la fin des tueries entre le descendants d’Ismaël (les palesti-niens) et les descendant d’Isaac (les israéliens) ? Tous descendent du même patriarche Abraham.

En effet, l’accord de paix me paraît fragile. Quelques heures seulement avant l’annonce des résultats des négo-ciations, des roquettes palestiniennes s'abattaient sur l'Etat hébreu tandis que les drones israéliens poursuivaient encore leurs raids meurtriers, tuant dix Palestiniens.

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Soudan Du Sud : entre duplicité, mauvaise

foi, massacres et déplacements massifs

de populationsLe président sud-soudanais Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, qui s’affrontent depuis mi-décembre, ont signé lundi 25 août 2014 un nouvel engagement à cesser les hostilités, les

précédents étant restés lettre morte. Réunis à Addis Abeba capitale de l’Ethiopie, les dirigeants de l’Autorité intergouvernementale pour le déve-loppement (Igad), organisation est-

Après le rituel de la trêve estivale qui caractérise l’activité en France, je vous invite à nouveau à porter avec moi le regard sur quelques faits saillants de l’actualité du mois écoulé.

africaine qui assure la médiation dans le conflit, ont par ailleurs donné un nouveau délai de 45 jours aux parties pour former un gouvernement de tran-sition. La précédente date-limite fixée pour sa formation avait expiré le 11 août, sans résultat.

Les chefs d’Etat et de gouvernement « déplorent les multiples violations des accords signés par les parties à ce jour, et condamne particulièrement les viola-tions délibérées de l’accord de cessa-tion des hostilités du 23 janvier 2014 qui a exacerbé la crise humanitaire actuelle au Soudan du Sud ». Sur le terrain, les combats se poursuivent, même s’ils ont baissé d’intensité en raison de la saison des pluies qui limitent les mouvements de troupes et de matériels.

La violation récurrente des différents accords de cessation des hostilités va-t-elle enfin s’arrêter ? Il est permis d’en douter quand on connaît la personna-lité des deux principaux protagonistes et la lutte à mort qui les oppose.

Le conflit au Soudan du Sud a éclaté le 15 décembre 2013. Des dizaines de milliers de personnes, ont été tuées

dans les combats, les massacres et atro-cités sur des bases ethniques qui les accompagnent, et plus de 1,5 million chassées de chez elles.

Salvar Kiir et Riek Machar

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16Diasporas News N°55 septembre 2014

invité du Mois

le premier rebranding Africa forum « une opportunité unique pour replacer l’afrique au centre de bruxelles »Rendez-vous le plus important sur l'émergence en Afrique, le Rebranding Africa Forum aura lieu, le 18 octobre 2014, à Bruxelles, en Belgique. A un mois de l'événement, Thierry HOT, CEO de Notre Afrik, fait le point sur les enjeux de ce forum qui sera désormais annuel. Entretien...Diasporas-News : Ce n’est pas vraiment la première fois qu’une telle rencontre s’organise autour de l’émer-gence et du développement de l’Afrique. Mais c’est une première pour le magazine mensuel panafricain Notre Afrik d’en être l’organisateur principal. Alors que peut-on attendre de ce Rebranding Africa Forum du 18 octobre 2014 à Bruxelles ?Thierry HOT : Il faut d’abord noter que le Rebranding Africa Forum, qui a pour ambition d’être un évènement annuel, constituera désormais un rendez-vous majeur pour le continent, un cadre où, ainsi que nous l’avons indi-qué, « se pensent les profondes trans-formations dont l’Afrique a aujourd’hui besoin afin de faire peau neuve et atti-rer les partenaires indispensables pour relever le défi du développement ». Notre souhait est donc que ce forum annuel serve désormais de creuset de référence pour le nouvel envol de l’Afrique, définitivement émancipée, maître de son destin, avec une feuille de route pertinente et fiable, conçue par des Africains pour l’Afrique. Le continent pourra ainsi disposer d’un socle pour réaliser l’émergence. Non pas simplement cette émergence poli-tique brandie à bout de programmes infrastructurels, mais surtout une plateforme adéquate pour réinventer demain grâce à un nouvel état d’esprit qui conduit plus sûrement à un déve-loppement autogéré et auto-entretenu.Pour cette première édition, les six panels retenus s’intéresseront à l’em-ploi, au secteur privé, à l’intégration régionale, aux femmes dans les proces-sus de développement, aux médias… Nous ferons en sorte que les idées,

propositions et directives générées par les débats soient consultables et applicables. Au regard de la qualité des participants, qui sont des person-nalités et des experts de haut niveau dans leurs domaines, je ne doute pas qu’on pourra ainsi mettre des données et stratégies pertinentes au service des Etats, des institutions, des entreprises et des personnes œuvrant dans le sens du développement de l’Afrique.

D-N : « L’émergence de l’Afrique, à quel prix ? » Une interrogation qui se justi-fie. Tandis que les discours politiques sur l'émergence deviennent inaudibles pour les Africains, tous les experts s’ac-cordent à dire que l’Afrique est la « nouvelle frontière ». Comment cela s’explique-t-il ?T.H : C’est vrai que bien souvent on a le sentiment que notre continent évolue en dents de scie et qu’il n’y a pas de cohérence entre les discours et la réalité. N’ou-blions pas pendant longtemps, et même jusqu’à aujourd’hui, l’Afrique est plutôt dessinée sous les seuls prismes occi-dentaux, qui ne parlent abondam-ment de ce continent que pour mieux en souligner les faiblesses, le misérabilisme, les crises diverses… Ne nous voilons pas la face, il ne s’agit pas de dénier ou d’occulter ces problèmes-là, qui sont réels. Mais il existe aussi une Afrique des valeurs, une Afrique qui avance et qui gagne ! Le tout, désormais, est de mettre en cohérence les énormes potentialités du continent avec les désirs d’émergence

des pouvoirs publics, les aspirations légitimes des populations à une éman-cipation véritable, et au mieux-être.C’est du reste pourquoi en lançant le magazine panafricain Notre Afrik en juillet 2010, au moment où on commé-morait ci et là le cinquantenaire des indépendances d’un bon nombre de pays africains, nous avons placé notre présence et notre action médiatique autour d’une réflexion prospective autour de notre continent, avec comme slogan : « Pour un nouveau départ, 50 ans après… » Ce nouveau départ commence, de notre point de vue, par un toilettage de l’image du conti-nent. On peut aisément le constater aujourd’hui, le continent a enregis-tré de grands progrès ces dernières années, résistant admirablement aux coups et aux contrecoups de la grave crise financière et économique qui a ébranlé le monde fin 2011, là où les pays européens se sont effondrés.C’est donc en droite ligne de son leit-motiv que le magazine Notre Afrik, en

observateur averti de la scène politique et socioéconomique continentale, s’appuie sur le levier de sa position de leader de la presse pana-fricaine en Belgique pour organiser, dans la capitale européenne,

des concertations majeures sur l’émergence de l’Afrique. Aussi, cette première édition s’attachera-t-elle à clarifier, dans une démarche péda-gogique, la notion d’émergence, au cœur de presque toutes les stratégies de développement sur le continent. Que doit-on entendre par émergence ? Quelles sont les exigences minimales pour la promouvoir ? Quelles sont les

" L’afrIque est pLutôt dessInée

sOus Les seuLs prIsmes OccIdentaux "

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17N°55 septembre 2014 Diasporas News

invité du Mois

conditions y arriver ? Et dans quelles mesures les populations pourront se l’approprier, la vivre et en profiter ?

D-N : Dans l'imaginaire populaire, l'Afrique est le foyer des conflits meurtriers. Les élections antidémocratiques, les droits de l'homme bafoués, les pandémies, la mauvaise gouvernance, etc., en sont les causes. Cette rencontre de Bruxelles constitue-t-elle le forum qui mettra fin à ces vilains sentiments pour mener vers l'émergence et le développement durable ?T.H : Nous ne prétendons pas disposer

de, ni dispenser, la science infuse ! Le Rebranding Africa Forum n’est pas une baguette magique qui trans-formera comme par enchantement les maux du conti-nent en merveilles,

les citrouilles en belles carrosses ! La rencontre de Bruxelles veut poser sans complaisance le diagnostic de la marche de l’Afrique aujourd’hui. Cet état des lieux devrait déboucher sur une feuille de route responsable susceptible de piloter les changements nécessaires pour un nouveau départ : changement d’image de soi, de regard des autres, changement et/ou affine-ment des stratégies, construction plus efficiente de partenariats gagnant-

gagnant, etc. D-N : Certes l'Afrique conti-nue de pâtir de son image d'antan ce qui est loin d’en-courager les investisseurs et partenaires dont elle a besoin pour accélérer son émergence. Mais le forum de Bruxelles est une oppor-tunité pour battre en brèche tous ces clichés qui dévalo-risent le continent. Quelle est votre analyse ?T.H : La vocation du Rebranding Afri-ca Forum est de poser plus concrète-ment les vrais problèmes de l’Afrique, dans une posture à la fois pédagogique et prospective. En s’appuyant sur une pluralité de regards pertinents pour dégager, dans l’enrichissement des expériences de tous, des stratégies effi-caces pour changer l’image du conti-nent, nous arriverons, je l’espère, à faire de petits pas dans la bonne direction. Ainsi que je l’ai indiqué tantôt, nous n’avons pas la prétention de produire des miracles, mais la conviction de mettre en action notre volonté d’ame-ner le continent, par la force de propo-sitions pertinentes et de stratégies mieux pensées et plus coordonnées, sur les chemins de sa renaissance.

C’est à nous de faire en sorte de chan-ger les clichés en changeant notre image pour changer le regard des autres. Pour moi, le Rebranding Africa Forum constitue incontestablement « une opportunité unique pour repla-cer l’Afrique au centre de Bruxelles, capitale de l’Europe et siège des insti-tutions européennes ».

D-N : Au sortir de ce forum dédié au continent africain, quelle conclusion mettrez-vous en avant ?T.H : Attendons de voir quelles réso-lutions sortiront de cette première édition. L’un de nos engagements principaux à l’issue de ce Forum sera l’édition d’un Guide de l’Émergence à destination de toutes les institutions en charge du développement.Pour le reste, j’en suis convaincu, il faut travailler sur la durée et inscrire durablement ce rendez-vous dans les cœurs et les esprits afin de dessiner les contours d’une nouvelle Afrique, de la véritable Afrique émergente !

Faustin Dali

" IL faut InscrIre durabLement

ce rendez-vOus dans Les cœurs et Les esprIts "

Thierry HOT, CEO de Notre Afrik

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société

elma TAylor « faciliter l’installation temporaire des étrangers en france et en europe dans les meilleures conditions » Des reportages audiovisuels nous montrent souvent des services de conciergerie pour les stars, disponibles 24h/24 et 7 jours sur 7. Le créneau est porteur et accessible à toutes bourses. TTS s’y est engouffrée et compte bien y faire son trou.Diasporas-News : Depuis combien de temps existe Taylor Travel Services (TTS) ?Elma AYLOR : TAYLOR TRAVEL SERVICES (TTS) est une agence pres-tataire de services, créée en octobre 2011. J’en suis la fondatrice et la direc-trice. Notre siège est situé au 26 rue de l’Étoile à Paris 17ème.

D-N : Succinctement, pouvez-vous décrire votre activité ?E.T : TAYLOR TRAVEL SERVICES est une agence spécialisée dans la pres-tation de services à destination d’une population en provenance de l’étran-ger, notamment d’Afrique et qui est confrontée à des besoins de plusieurs ordres. Notre activité a pour objet :- la Recherche et la souscription d’une assurance santé,- la Recherche et l’inscription dans un établissement scolaire ou universitaire,- la recherche d’un hôpital ou d’un hébergement,- Enfin toutes les démarches et formali-tés administratives.

D-N : Quelle était l’origine du concept ou aviez-vous travaillé dans le secteur auparavant ?E.T : Nous avons constaté que nombreux sont ceux qui désirent que les démarches soient facilitées pour trouver le service adéquat en matière de santé, d’éducation et des loisirs. Nous sommes à l’écoute et apportons des solutions à la complexité et à la lourdeur administrative auxquelles sont souvent confrontées les personnes venant d’ailleurs. Moi même, j'ai une longue expérience dans ce domaine avant Taylor Travel Services.

D-N : Quel est votre cœur de cible ?

E.T : Nous avons une clientèle assez large mais plus particulièrement étrangère. Nous travaillons déjà avec certaines ambassades et grandes insti-tutions, ainsi que les touristes. Comme vous savez, notre rôle est de faciliter l’accès au meilleur système de santé et d’éducation dont les ressortissants de ces pays ou les travailleurs pourraient avoir besoin.

D-N : Quel est votre secteur géographique : l’Ile-de-France ou toutes les villes de l’Hexagone voire l’Europe ?E.T : Notre secteur géographique s’étend sur toute la France voire l’Eu-rope car nous avons signé des accords de partenariat avec des entités qui proposent une offre de services dont ont besoin nos clients.[C’est à dire pouvez-vous intercéder pour un de vos clients, dans une ville de province ?]Bien entendu ! Notre slogan « MY TAYLOR CAN DO IT » (Taylor peut le faire). Nous sommes là non seulement pour rassurer mais aussi pour offrir le meilleur service à tous ceux qui font appel à notre savoir-faire tout en respectant les règles éthiques.

D-N : Etes-vous seule sur le créneau du marché conti-nental ? Le cas échéant, vos concurrents sont-ils basés en France ou en Afrique ?E.T : Nous ne sommes pas seuls bien évidemment. Je ne donnerai pas plus de précisions. Par ailleurs, notre offre présente une certaine originalité qui nous distingue de la concurrence. Nous avons un excellent rapport qualité/prix qui cadre parfaitement avec notre engagement et notre priorité à rassurer, accompagner et redonner le sourire à notre clientèle qui découvre souvent cet environnement pour la première fois.

D-N : Le marché africain est-il une niche ?E.T : Absolument. Les Africains voyagent de plus en plus. Le monde est devenu un village. Et cette tendance s’accélère. Tous les discours tournent autour du dévelop-pement de l’Afrique avec l’annonce de taux de croissance pouvant faire pâlir certains pays. Ce rythme s’accompagne de l’augmentation des besoins mais les infrastructures ne suivent pas. Il y a un réel besoin avec l’augmentation des classes moyennes. De plus en plus de personnes viennent étudier, se soigner ou passer des vacances en Europe.L’Agence Taylor Travel Service est née

Elma Taylor, Directrice de Taylor Travel Services (TTS)

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il y a juste trois ans mais nous ressentons cette croissance. Dans notre offre-loisir, nous organisons des excursions qui permettent de découvrir le patrimoine français à travers la visite de grandes villes. Cette offre est également un outil d’intégration car donne aux résidents et non-résidents la possibilité de vivre des moments inoubliables.[Car des prestataires de services de notoriété mondiale ont déjà investi votre créneau : quelle est votre valeur ajoutée ?]TTS propose des prestations à la carte et s’adapte au besoin du client, comme un coiffeur visagiste. Cela est juste un exemple. TTS est souple.

D-N : Concrètement, à combien revient l’assu-rance « santé » [permettant une prise en charge médicale à 100%]E.T : Si on se réfère au système sanitaire de la France où TTS est présent, c’est une chance car en plus d’être bien encadré, c’est un des meilleurs au monde. TTS a conçu un package «SANTE» présentant un meilleur rapport qualité/prix. Pour en savoir plus, il faudra nous consulter directement car chaque demande est spécifique.

D-N : Côté « Etudiant », l’accompagnement pour l’obtention de titre de séjour est-il compris dans la prestation de TTS ?E.T : TTS a conçu un package « ETUDIANT » qui comprend la recherche et l’admission dans un établissement scolaire ou universitaire ainsi que les démarches administratives et les formalités. Cette étape est primordiale. Nous ne représentons pas les autorités pour la délivrance des titres de séjour mais notre savoir-faire contribue énormément à mettre toutes les chances du côté des clients qui nous font confiance en faisant appel à nos services.

D-N : Question ouverte ou message à faire passer ?E.T : Notre mission est de faciliter l’installation temporaire des étrangers en France et en Europe dans les meilleures conditions. Ce métier est avant tout une passion et notre plus belle récom-pense est la satisfaction des attentes de nos clients.

lamine tHiam

© Crédit Photo : Hady Photo

Pour toute information : TAYLOR TRAVEL SERVICES - 26 rue de l’Etoile 75017 Paris

Tél: +331 84 16 90 56 - Fax: +331 84 16 90 82 - www.taylor-travel.com

N°5

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L 14585 - 533 - F: 2,50 € - RD

France : 2,50 € - Afrique Avion : 1500 FCFA - Afrique Surface (Sénégal, Côte d’Ivoire, Cameroun, Gabon) : 1250 FCFA - A l l e m a g n e : 2,50 € - B e l g i q u e : 3 € - E s p a g n e , I t a l i e , P o r t u g a l : 2,50 € - Suisse : 4,50 FS - Canada : 3,95 $ CAN - Etats-Unis : 3,95 $ -Antilles, Guyane: 3 € - Mayotte, La Réunion : 3 €

DOSSIER SPÉCIALMAQUILLAGEMODEAfrican Fashion ReceptionFashion Week Haute Couture

MODEAfrican Fashion ReceptionFashion Week Haute Couture

KERRY WASHINGTONScandaleusement douée

JOCELYNE BÉROARDSon single avec Bob Sinclar

TOUT SAVOIR SUR LA PRÉMATURITÉ

HOMMES DU MOISGérard Akueson Mokobé, Mason Ewing

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Rencontres d’ArlesUn nouveau regard sur l’AfriqueRencontres d’ArlesUn nouveau regard sur l’Afrique

NOÉMIE LENOIR Sur tous les fronts

KEN BUGUL«Les prochains siècles seront spirituels»KEN BUGUL«Les prochains siècles seront spirituels»

LE NUMÉRO DE SEPTEMBREvient de paraître

RENDEZ-VOUS AVEC NOÉMIE LENOIR - KERRY WASHINGTON - LISETTE MIBO - ASA -

GRACE WALLACE - MOKOBÉ - SADO ALI WARSAME - MARIÈME FAYE SALL - CHANTAL KAMBIWA - LOUISE MUSHIKIWABO - KEN BUGUL -

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news

Elma Taylor en compagnie de son assistante Céline

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endroits où on ne devrait pas construire. Juste vous dire que les problèmes commencent par le non respect des règles d’urbanisation. Je dirai que nos produits sont plus solides et résistent plus à ces intempéries. Tous les maté-riaux utilisés sont armés et vibrés en béton. Cela veut dire que le dosage du ciment est parfaitement respecté.

D-N : Décrivez-nous le procédé de construction de vos ouvragesAVG : On démarre par une mise à niveau du terrain, on implante les poteaux avec une première plaque et la suite ne consiste qu’en un remplissage puis des joints qui sont insérés entre les plaques pour l’étanchéité du mur. Des fourches en métal sont intégrées sur les poteaux qui vont servir à la charpente pour la toiture. Une toiture qui bien évidemment est laissée au choix du client en fonction de son budget. Les plaques, il faut le préciser sont réali-sées au préalable avec un bon dosage.

D-N : Quel type de construction faites-vous ?AVG : Pour l’instant nous nous limitons aux maisons basses. Les immeubles sont à l’étude et très bientôt nous verrons dans quelles mesures nous lancer dans ce projet.

D-N : Qu’est ce qui fait la particularité de votre technique ?AVG : Dans vos maisons tradition-nelles en brique, seules les briques sont utilisées pour le remplissage, il n’y a aucune armature à l’intérieur. Or avec nos constructions, on commence

Anna-Valerie Gyselinck : « nous bâtissons des maisons en 8 semaines et à moindre coût » Anna-valerie Gyselinck, est à la Direction commerciale de Structa-Ci. Créée en 2011, cette entreprise est spécialisée dans la construction de maisons en béton armé. Une méthode révolutionnaire, par laquelle, elle se propose de loger les populations vivant en Côte d’ivoire en un temps record et surtout à un coût moindre. Anna-valerie Gyselinck, a accordé un entretien au magazine Diasporas-News à son siège à Bingerville à la périphérie de la capitale économique Abidjan.Diasporas-News : Dans quel secteur d’activité exercez-vous ?Anna-Valérie Gyselinck : Ma société se nomme structa-ci. On est dans le bâtiment. Précisément la fabri-cation des éléments en béton armé pour la construction de clôtures préfa-briquées, de maisons pour habitation, des cliniques ou des écoles rurales qui auront une longue durée de vie et à des prix abordables.

D-N : Vous parlez de bâtir des maisons en 8 semaines. Comment cela est-il possible ?AVG : Simplement parce que le tout est préfabriqué donc on n’a pas besoin des attentes, par exemple avec les constructions classiques, on a besoin de briques et même de faire une fonda-tion. Il faut attendre que le béton coulé sèche avant de monter les murs. Ce qui nécessairement prend énormément de temps. Or avec nos modules, tout est pré-séché et il nous faut les installer presque comme des « lego ». Donc il est évident que cela se fera en un temps moins long.

D-N : Vos constructions comparées à celles auxquelles sont habituées les populations en Côte d’Ivoire, lesquelles offrent plus de garantie en ces temps où les inondations sont récurrentes ?AVG : Déjà quand il y a une inonda-tion, ce n’est pas une bonne condition pour bâtir une maison. Normalement dans les règles des cadastres, il y a des

avec un mur bien solide, tout est armé. On utilise des plaques composées d’un ferraillage de 3 fers N°6 sur une plaque de 5cm, les poteaux ont 4 fers N°8 à l’intérieur et tout au long. Première différence. Avec la vibration du béton, la densité des murs change complè-tement, ce qui change également les données calorifiques.

C'est-à-dire qu’on aura moins de chaleur à l’intérieur de la maison. Aussi pour une maison traditionnelle, aura-t-on à saigner les murs pour l’installation des câbles électriques alors que chez nous, il y a une ouverture tout au long du poteau. Il s’agit tout simplement de percer au niveau de l’interrupteur ou de la prise électrique, insérer le câble dans le poteau et le récupérer à l’en-droit voulu avant de tirer la chape. Le câble est protégé par un entourage de béton.

D-N : A combien peut-on estimer le coût d’une maison chez Structa-CI ?AVG : Une maison brute je dirais par exemple trois pièces, c'est-à-dire deux chambres et un salon, il faut prévoir entre 5 et 6 millions. Le prix de la maison est fonction des finitions souhai-tées par le client.

D-N : Quelles réalisations avez-vous à votre actif ?AVG : En ce moment Structa-Ci a réali-sé des clôtures et surtout des classes d’une école primaire dans le nord du pays près de Niakara…

D-N : Envisagez-vous de vous lancer dans les promotions

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immobilières à l’instar de nombre de société implantée en Côte d’Ivoire ?AVG : Pas vraiment mais ça reste en projet. Pour l’instant nous nous conten-tons de bâtir les constructions lorsqu’un particulier nous contacte. Mais, il est évident que certaines opportunités se présenteront à nous mais ce qui serait dommage c’est que les prix de nos constructions connaîtront une augmen-tation si nous devons nous lier à un promoteur immobilier. L’objectif pour nous c’est d’offrir à toutes les popula-tions quelque soit leur statut de s’offrir un toit et à moindre coût.

D-N : Votre technique ne se heurte t-elle pas à celle de vos confrères qui nous le savons utilisent des méthodes traditionnelles de construction ?AVG : Ça va forcément arriver mais pour l’instant nous n’avons aucun problème véritable. A nos débuts, des architectes sont venus nous voir. Certains ont manifesté un intérêt tandis que d’autres n'ont rien exprimé. Certai-nement que la concurrence se fera. Mais ce qui importe pour nous c’est qu’au final le client reparte satisfait.

D-N : Plusieurs promoteurs ont eu à gruger leurs clients. Comment Structa-CI compte rétablir le capital confiance ?AVG : Nous rassurons surtout nos parents de la diaspora. Eux qui ont souvent été grugés. Nous les rassurons de ce que Structa-CI prend en charge la construction de leur terrain. Avec Struc-ta-ci, il n’y a pas d’apport initial à payer et surtout à des prix très élevés avant de se voir livrer la maison plusieurs années après. Le client en fonction du plan de la maison aura un détail des matériaux de construction à utiliser et l’intérêt que sa maison lui soit livrée dans le délai indiqué. Il a la possibilité de faire un suivi. Le contact se fera soit par téléphone ou encore par message électronique.

D-N : Un appel aux lecteurs ?AVG : Nous invitons tous les ivoiriens à s’intéresser à notre entreprise qui les logera ne serait-ce qu’en 8 semaines et à un coût très modéré.

Hermann Djea

Anna-Valerie Gyselinck

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Mode

Astuces- Jouer sur les teintes pour affiner discrètement ses traits, c'est tout l'intérêt du contouring. Le principe : souligner et appuyer les creux de son

visage afin de les faire ressortir. Ainsi, on struc-ture ses traits, on fait ressortir ses pommettes, on crée l'illusion d'un front plus petit, d'une mâchoire mieux dessinée, d'un ovale parfait.- pour cacher un double menton, on applique la poudre le long de la ligne de la mâchoire et juste en dessous du menton.

les astuces maquillage pour affiner son visage : le contouringvous vous êtes toujours demandé comment affiner ce visage, ces joues rondes sans passer par le bistouri ? Eh bien cette semaine, j’ai la réponse à cette question pour vous : Le contouring. Grâce à ces astuces, vous créerez l’illusion d’avoir un visage plus fin et tout le monde sera bluffé dans votre entourage, croyez-moi !

Pour affiner votre visageVotre séance de maquillage se déroulera en deux étapes.Commencez par maquiller vos yeux. Ici, votre objectif est de leur conférer un aspect en amande. Pour obtenir ce résultat, prolongez votre eye-liner au-delà du coin externe de l’œil. Allongez ensuite vos sourcils. La couleur de votre crayon ou de votre fard à paupières sera assortie à celle de vos cheveux.

La seconde étape consiste à affiner la forme générale de votre visage : Prenez alors un fond de teint clair et un fond de teint plus foncé. Appliquez le premier sur les zones creuses afin de leur donner plus de rondeurs et le second sur les zones rebondies afin de minimiser leur aspect saillant.Si vous trouvez vos joues trop rondes, étalez une couche de votre fond de teint plus foncé sous les pommettes et de part et d’autre de votre nez. Vous pouvez également en appliquer au ras du front.

Pour affiner le nez et la boucheL’astuce consiste à utili-ser une ombre claire à l’extrémité du nez. Etalez ensuite un fond de teint de couleur plus foncée tout autour. Afin que le résul-tat soit homogène, appli-quez le même fond de teint entre vos sourcils, de part et d’autre de l’arête et de haut en bas vers les narines.Quant à votre bouche, afin d’équilibrer le tout, elle sera maquillée de sorte à uniformiser la taille de vos lèvres. Pour cela, faites appel à un crayon contour de lèvres autour de la lèvre la plus fine en faisant en sorte de dépas-ser légèrement.

Les règles d’or : - Avec un pinceau large et plat, lissez votre teint grâce à un fond de teint liquide couvrant. Appliquez-le uniformément sur votre visage afin de plaquer le teint.

- Diffusez la lumière en triangle à l'aide d'un pinceau illumineur, sous les yeux et tout autour de la bouche pour la rendre plus pulpeuse.

- Allongez le visage en créant un semblant d'ovale à l'aide d'un blush. Créez une ombre diagonale juste sous l'os de la pommette puis légèrement au-dessus du sourcil.

- Pour parfaire ce maquillage très féminin et allonger le visage, appliquez un gloss un peu rouge et créez de la hauteur avec un trait de crayon à sourcils.Essayez, vous me donnerez des nouvelles, c’est magique !On se retrouve le mois prochain pour d’autres astuces !

beauté

Avant Après

nina KramoKo

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23N°55 septembre 2014 Diasporas News

Modebeauté

Côte d’ivoireelodie SeA nouvelle égérie « doVe »Le concours de beauté Miss Dove initié par le groupe UNiLEvER pour la recherche d’une égérie en Côte d’ivoire a tenu ses promesses.

Agée de 30 ans, cette jeune dame assis-tante de direction de profession est de teint noir avec une taille de 1,72 mètre soutenue par un poids de 70 kg. Avec elle, deux autres beautés notamment Fangangnoumani Malié Lydie, élue 1ère dauphine. Agée de 40 ans, elle est gestionnaire de fraude, de teint noir de forme généreuse. Elle pèse 97 Kg avec une taille de 1,63 mètre. Elle est secondée par Gnango Carine candi-date au brassard N°7. A en croire le jury, le choix du trio gagnant n’était pas aisé d’autant plus que les candidates se valaient tant par la beauté que par la démarche. A la différence de nombreux concours de beauté, Miss Dove a consa-cré deux passages des candidates. Un premier en tenue de ville puis un second en pagne africain. Un choix voulu par l’initiateur du concours : le groupe UNILEVER. En effet de l’avis de Christelle Amon représentant le direc-teur général, ce concours devra consa-

être âgée d’au moins 18 ans, avoir une peau naturelle, noire, claire ou blanche, être mince ou avec des rondeurs. Tels étaient les

critères du concours de beauté Miss « DOVE » qui s’est exporté sur les bords de la lagune ébrié à la recherche d’une égérie. Le samedi 2 août dernier qui consacrait la finale de ce concours, 10 charmantes demoiselles étaient en lice. Parmi elles, il ne fallait qu’en retenir 3, concours oblige. Cette nuit là donc, c’est la candidate au brassard N°1 qui a séduit aussi bien le public que le jury. Le jury dont la présidence était conduite par le styliste de renom Pathé Ouédraogo plus connu sous le pseudo de Pathé’O a jugé que celle qui devait porter l’image de la marque DOVE en Côte d’Ivoire soit Elodie SEA.

crer « l’égérie, celle qui va porter une année durant la marque DOVE, un produit UNILEVER ». L’objectif étant de montrer que les femmes ont toutes de la valeur mais principalement celles qui optent pour le « naturel ». L’égérie DOVE 2014 bénéficiera pour ce faire d’un voyage sur la France, un shooting photo et plusieurs autres lots essentiellement constitués de produits de la marque DOVE. Aussi faut-il rappeler que cette édition du concours Miss DOVE s’est faite sous le parrainage artistique d’un styliste de renom Elie Kuame qui a gratifié le public d’un superbe défilé, extrait de sa collection « My roots ». Rendez-vous est donc pris pour la prochaine édition de ce concours de beauté qui célèbre la femme naturelle, qui, à n’en point douter suscitera plus d’engouement.

Hermann Djea

Elodie SEA, Miss Dove Côte d’Ivoire 2014

Malié Lydie, 1ère Dauphine, Elodie SEA, Miss Dove Côte d’Ivoire 2014 et Gnango Carine, 2ème Dauphine

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24Diasporas News N°55 septembre 2014

cuLture

le groupe X-mAleyA opte pour un style afro popIls s'appellent Auguste, Roger et Haïs, membres du mythique groupe camerounais X-MALEYA .Ce sont des amis d'enfance, qui partagent le même amour de la musique. Les deux premiers sont camerounais et le dernier, est métis: franco-américano-camerounais.

ils ont su mettre ensemble leurs talents et compétences pour conquérir la scène musicale avec un mélange subtil de chants en français, en anglais et en

bassa (une langue du Cameroun), le tout sur fond de hip pop, de rythmes, et de sonorités bantoues. Depuis la sortie de leur premier album " EXIL " en 2006, qui marque l'entrée du groupe sur la scène musicale camerounaise, Auguste, Roger et Haïs volent de succès en succès. Notamment le titre « Bouge », un opus très enlevé et envoûtant qui fait les choux gras de la presse et qui fait la notoriété du groupe au Cameroun, voire en Afrique. Ce premier album riche et varié : un mélange de mélodies, de sonorités et de rythmes ethniques et de hop fait connaître X-MALEYA sur la scène musicale internatio-nale.En 2009, le deuxième album intitulé « X-MALEYA » hisse le groupe au sommet de son art. Il bat tous les records de vente au Cameroun. En Afrique le refrain du titre phare « Yélélé » passe en boucle sur toutes les télévisions et radios. Il sera même repris par le rappeur Pit Baccardi. Cet album ne laisse personne indifférent à l'image des morceaux « Hard's up » et « Amoudja » qui sont des chefs-d’œuvre.Avec son troisième album « TOUS ENSEMBLE » en 2011, le groupe signe son retour. Bénéficiant de l'apport du rappeur producteur Pit Baccardi et du musicien Passi sur les titres « Son me » et « Ndolo2 » l'album connaît un franc succès. Riche de mélodies et de rythmes, il propulse au hit-parade des ventes X-MALEYA, qui ne perd toutefois pas de vue sa propre marque de fabrique : musique d'ambiance.L'album porte aussi la griffe rythmique et enlevée du titre « Tchokolo » et de la dexté-rité du piano-voix 'Bisai'. Dans ce titre qui est une reprise du premier album, on apprécie la mélodie mettant en exergue l'amour d'un père et d'une mère pour leur enfant, chantée par Roger et Auguste. Que d'émotions et de frissons !La sortie du quatrième album ''REVOLU-TION'' en 2013, consacre la carrière musi-cale de X-MALEYA. C'est l'année de toutes

les récompenses reçues tant au Cameroun qu'en Afrique. Notamment le prix du meilleur artiste africain aux traces Urban Music Awards 2013.Et durant plusieurs semaines les titres ''Bouge'' et '' Mon ex'' sont restés au Top 10 Trace Africa et premiers au classement. Reste cet album a vu la brillante participa-tion d'illustres musiciens africains tels J.Martins et Chidinma. Toutefois, Auguste, Roger et Haïs ont su incarner avec talent et compétences une musique afro pop. Au final, lentement mais sûrement X-MALEYA, opte pour un style afro pop.

Faustin Dali

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Adieu l’artiste ! Souleymane kolyPropulseur de la culture africaine, il était à la fois metteur en scène, chorégraphe, pédagogue, dramaturge. Il s’en est allé, vendredi 1er

août, dans son pays natal qu’il chérissait tant, la Guinée. Précisément à Conakry dans le quartier Lambadji commune de Ratoma à la suite d’une crise cardiaque à l’âge de 69 ans.

il était le fondateur de l’ensemble KOTEBA, une école où plusieurs jeunes aux talents panoramiques ont suivi avec brio leurs forma-

tions artistique et théâtrale, dans les règles de l’art. L’ensemble KOTEBA a pour quartier général Abidjan, en Côte d’Ivoire, où Souleymane Koly passa plus de 40 ans.Il est né le 18 août 1944 à Nzérékoré, en

Guinée forestière, à la frontière avec la Côte d'Ivoire. Dans les années 1960, il part en France, où il étudia la sociolo-gie. En 1971, il s'installe à Abidjan, où, trois ans plus tard, il fonde l'ensemble Kotèba qui devient un lieu culturel où les jeunes africaines caressent l’espoir d’être dans une école d’art dans l’op-tique de professionnaliser leurs talents. Comme par enchantement, la troupe tourne dans toute l'Afrique et l’Europe. En 1993, Souleymane Koly et Kotèba présentent Funérailles tropicales au Festival d'Avignon, qui met en scène

Athanase Forfait Kabako, président à vie, un chef d'Etat qui a du mal à passer de vie à trépas. Sans oublier le succès salvateur des trois (3) "Gos du Kotéba".

Dans la fièvre des préparatifs des 40 ans de Koteba, la mort, l’insondable, frappe à sa porte. Cette fois-ci, il n’aura pas la main heureuse de nous lire son dernier discours qu’il avait rédigé. Quelques

mots qu’il devrait lire en décembre prochain, mais hélas l’homme propose et Dieu dispose. Une allocution, comme le relatait ses écrits, démontrant la grandeur et l’organisation de Souley-mane Koly Morceau choisi : « Nous avons eu beaucoup d’argent, c’est vrai ! Nous avons eu beaucoup d’ar-gent. Mais, plutôt que de construire des villas, nous avons construit des hommes et des femmes. C’est à mon avis l’œuvre la plus intelligente, celle de construire des hommes et des femmes. La plupart de ceux et celles

qui ont été formés au Koteba brillent aujourd’hui à travers le monde ».

Des extraits qui affecteront à jamais notre mémoire. Un fait marquant au cours de l’exposition du corps au palais du peuple de Conakry, il s’agit des phrases prononcées par la fille du défunt Saran Koly. « Si la Guinée devrait se relever, c’est par la culture qu’elle

devrait le faire ». On ne peut pas laisser tomber la culture. Ça on n’est pas d’ac-cord. On ne peut pas faire des discours aujourd’hui, pour les oublier demain. On veut des actes, car il (Souleymane Koly, Ndlr) faisait du théâtre vivant, des spectacles vivants. Il est encore vivant parmi nous et c’est sa vie que nous allons tous célébrer’’, affirme t-elle. L’artiste émérite Souleymane Kourou-ma Koly repose à Nzérékoré dans son village Adieu l’Artiste

Kamagaté mamaDou

Souleymane Koly

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26Diasporas News N°55 septembre 2014

sport

un renard chez les éléphantsUn mois après sa nomination comme sélectionneur de la Côte d’Ivoire, Hervé Renard va déjà devoir montrer une première mouture du chantier qu’il doit réaliser. Mais qui est le nouveau dompteur des pachydermes ? Portrait.

il n’a pas encore le pedigree de son père spirituel Claude Leroy. Mais ils ont une chose en commun, le goût de l’aventure et un amour invétéré

pour l’Afrique. Hervé Renard avait la possibilité de rester en France après son départ du FC Sochaux qu’il n’a pas réussi à maintenir en Ligue 1 malgré un bilan très flatteur. Les propositions ne manquaient pas. Mais l’Afrique colle à la peau de cet homme surnommé « le nègre blanc » ou le « sorcier blanc » depuis ses deux passages au sein de la sélection zambienne.Footballeur moyen, Hervé Renard a joué à l'AS Cannes (1983-1990), club avec lequel il aura eu l’honneur de disputer un match de première division sous les ordres de Jean Fernandez. Peu exposé, le défenseur n’a pas l’occasion de se mettre en valeur. Il comprend alors que, bien que grand fan de foot, ce n’est pas sur le terrain qu’il sera le mieux, mais sur un banc de touche. Le jeune Renard est attiré par la tactique, les mises en place stratégiques des veilles de match le captivent. C’est donc tout naturelle-ment qu’il va passer ses diplômes pour devenir entraîneur. Il entraîne alors le club qu'il a quitté quelques années auparavant : le SC Draguignan. Durant deux saisons, il fait progresser l’équipe, passant de la DH au CFA. En 2001, une rencontre va changer sa vie et son destin. Il devient l’adjoint de Claude « le globe-trotter » Leroy, vain-queur de la CAN 1988 avec le Came-roun. Leroy, en quête d'un adjoint, le contacte pour un périple asiatique qui va les mener de la Chine au Vietnam. Renard et Leroy travailleront encore ensemble au Cambridge United, pensionnaire de la 4e division anglaise. Puis leurs chemins se séparent. Mais pas pour longtemps. Après un retour en France, à Cherbourg, Hervé Renard retrouve encore son mentor Claude Leroy à la tête du Ghana en 2007-2008.C’est à partir du 7 mai 2008 que le parcours en solo de Coach Renard commence. Il est nommé à la tête de l'équipe de Zambie. Amateur de cultures et de langues étrangères, il réussit une

intégration parfaite dans la société zambienne. Au contraire des autres sélectionneurs européens de pays africains, qui vivent dans l’Hexagone, et ne rejoignent leurs sélections que lors des regroupements d’avant-match, Renard choisit de vivre en Zambie. La population apprécie. Elle qui est sous le choc du crash aérien qui a décimé la sélection nationale en avril 1993 voit en Renard une sorte de messie. Et il réussira l'exploit d'atteindre les quarts de finale de la CAN 2010. Une première depuis quatorze ans.Mais Renard n’est pas content de l’or-

ganisation du football zambien. Il veut quelque chose de plus professionnel, plus pointu dans la recherche de la performance et aussi dans l’organisa-tion structurelle de sa fédération. Ce qu’il n’obtient pas. Il décide donc de partir entrainer en Angola en 2010. Son contrat n’est pas respecté, il n’est pas payé. Cap sur l’Algérie où il s’engage à l’USM.

Bwalya, miraculé et précur-seurHervé Renard est un sentimental. Son passage en Zambie l’a profondément

Hervé Renard

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27N°55 septembre 2014 Diasporas News

sport

la mort d’Albert ébossé : honte aux supporters meurtriers !« Si vous aviez gagné, il ne serait pas mort. » Une phrase terrible, effroyable, tenue par un supporter de la Jeunesse Sportive de Kabylie, à un partenaire du défunt footbal-leur camerounais qui venait d’apprendre la mort de son coéquipier.

Une phrase qui en dit long sur le comportement et l’attitude de ces pseudo supporters qui refusent le verdict d’un

match ; une phrase qui laisse croire à la préméditation d’un acte aussi crimi-nel que lâche ; mais qui surtout, montre toute la sauvagerie de ces personnes qui n’ont hélas pas compris que la défaite fait partie du football.Depuis plus de 15 ans, le football est devenu une affaire de vie ou de mort en Algérie. Les rivalités régionales et même religieuses se sont transportées dans les stades Les joueurs rentrent sur le terrain avec le trouillomètre à zéro, les entraîneurs sont obligés de démé-nager leur famille, les jours de derbies comme ce fut le cas de ce funeste JSK-USMA du samedi 23 août dernier. Sans compter une partie de la presse algé-rienne qui souffle sur les braises de la haine et de la division. Honteux !

Le pire, ce n’est même pas qu’Albert Ébossé, qui a été atteint mortelle-ment à la tête par un parpaing, ait mal joué, il a été un des meilleurs de son équipe. Le pire c’est qu’il a été visé directement, lui qui a eu le tort d’avoir une couleur de peau différente de la couleur locale, et ça, c’est inac-ceptable ! Que valent ces compensa-tions financières que le club et la fédé-ration vont verser à sa famille devant une perte si cruelle ? Si ce drame avait touché un joueur algérien, qu’aurait été la réaction des instances diri-geantes de ce sport si populaire ?Albert Ébossé, meilleur buteur du championnat avec 17 buts la saison dernière, est allé en Algérie pour ce qui devait être un transit pour lui. Il

Hom

mag

e

envisageait une poursuite de carrière en Europe, et était même en contact avec l’AS Nancy et le FC Sochaux. Par la faute d’inconscients, ce transit restera un termi-nus.Á sa petite fille, seulement âgée d’un an, à son épouse, et à sa famille Diaspo-ras- News Magazine transmet ses plus profondes condoléances !

maliCK DaHo

marqué. Et lorsque l’icône du football de ce pays, Kalusha Bwalya devient président de la fédération, il entreprend d’organiser différemment le football de son pays. Bwalya est le seul joueur zambien de 1993 à ne pas avoir péri dans le crash. Alors professionnel au Pays-Bas, il devait rejoindre sa sélection par un vol différent et c’est sans doute ce qui l’a sauvé d’une mort certaine. Quand Bwalya contacte Renard pour revenir en Zambie, ce dernier y voit un symbole. Il est resté attaché à ce pays et à son histoire. « Mister Fox » (monsieur le renard), un autre de ses surnoms, revient prendre les Chipo-lopolos en 2011. Un an après, et à la surprise générale, la Zambie remporte la CAN 2012 en battant en finale, ironie du sort, la Côte d’Ivoire par 8 tirs au but à 7 (0-0). Bonheur immense, liesse populaire pour ce pays qui gagne la toute première CAN de son histoire. L’homme à la chemise blanche imma-culée, devenu à son tour un demi-dieu, quitte la Zambie avec le sentiment du devoir accompli.

Attendu au tournant C’est donc lui qui se retrouve à la tête des Eléphants de Côte d’Ivoire après un Mondial décevant. Capable d’être très proche de ses joueurs, il n’hésite pas à leur rentrer dedans lorsqu’il le faut. À 46 ans, ce technicien qui a beaucoup appris de Claude Leroy, est un vrai passionné de l’Afrique. Mais cela suffira-t-il pour soigner les maux d’une sélection ivoirienne malade de ses stars ? Pourra-t-il guérir ce grand malade qui, sur le papier, ferait peur à n’importe quelle sélection de niveau mondial, mais dont les turpitudes poli-tico-mystico-religieuses en ont fait un géant aux pieds d’argile ? Pourra-t-il gérer les egos surdimensionnés des joueurs ?Même si les objectifs fixés par le prési-dent de la fédération ivoirienne, Augus-tin Sidy Diallo, visent le moyen terme, Hervé Renard n’est pas dupe. Il se sait attendu au tournant. Il devra convaincre dès les éliminatoires de la CAN qui commencent en septembre. Autant dire que le temps lui est donc compté. Et ce ne sont pas les péripéties qui ont entou-ré la retraite internationale de Didier Drogba qui lui faciliteront la tâche. Pour le Renard au pays des Eléphants, gagner, c’est maintenant !

maliCK DaHo

Albert Ébossé

Page 28: Diasporas news n°55 septembre 2014

28Diasporas News N°55 septembre 2014

sport

diplofoot première éditionLa première édition du « Diplofoot » tournoi de football inter-ambassades s’est déroulée le 06 Juillet 2014 au TEP Jean Pierre Willmile. Malgré une météo défavorable, les inconditionnels du football se sont tout de même donné rendez-vous sur l’avenue du maréchal Bruix pour soutenir les différentes équipes participantes.

Pour cette première édition, 11 équipes avaient répondu à l’appel de l’association Sport Culture Média et Diplomatie

(SCMD) l’organisateur de l’événe-ment en collaboration avec l’Office du Mouvement Sportif (OMS16) sous le patronage de la mairie du 16ème arron-dissement de Paris. Ont répondu ainsi présents les équipes des ambassades de la Croatie, du Sénégal, des Etats Unis, du Royaume Uni, de l’Algérie, de la Tunisie, de la Pologne, de la Russie ainsi que des organisations internatio-nales : la Banque Mondiale, l’OCDE, l’UNESCO et bien entendu une équipe des élus de la mairie.Parmi les spectateurs et acteurs, on pouvait noter la présence des ambas-sadeurs tels S.E.M Paul BADJI de la République du Sénégal, de S.E.M Adel Fekih de la Tunisie ainsi que de S.E.M Ivo Goldstein de la Croatie sans oublier plusieurs membres du corps diplo-matique accrédités à paris. Le tournoi comme l’a rappelé le président de la SCMD, M. Chris Momo vise entre autre à renforcer les liens entre les membres de la communauté diplomatique, mais aussi avec les autorités locales et le grand public en général. Durant cette première édition qui

aura tenu toutes ses promesses, les rencontres ont duré environ 20 minutes et ont donné lieu à des parties très disputées mais toujours dans un esprit de fair play, - très caractéristique chez les diplomates - et qui aura permis malgré la pluie et la pelouse glissante de ne pas déplorer de blessés durant la compétition. Le tournoi aura aussi mis en exergue la présence d’équipes

mixtes ou des vaillantes diplomates ont pu rivaliser avec leurs collègues hommes, confortant ainsi l’image de football comme sport universel.Les trophées ont été remis par les représentants de la Mairie du 16ème. L’adjoint au Maire du 16ème arrondisse-ment en charge de la jeunesse et des sports M. Yves Hervouet Desforges a tenu à remercier les organisateurs ainsi que les nombreux volontaires et autres associations partenaires qui ont œuvré à la réussite du tournoi et n’a pas manqué de rappeler l’impor-tance que son arrondissement accorde à la vie diplomatique et pour cause, 80 ambassades y sont implantées, un véritable record à Paris. Les différents participants ont été conviés à un cock-tail à la fin du tournoi. A noter que ce tournoi aura bénéficié du support de sponsors tels Euro group, déménage-ment international, de la compagnie Air France ainsi que de la PGA holding. Le rendez-vous a d’ores et déjà été pris pour l’année prochaine en mi-juin pour la deuxième édition du diplofoot 2015.

CHristian DiDier momo

Équipe mixte de diplomates

Remise de Trophée

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Page 30: Diasporas news n°55 septembre 2014

30Diasporas News N°55 septembre 2014

horoscope

BÉLIERUranus continue à programmer

du changement dans votre vie.

Cette rentrée n'y fera pas excep-

tion. Au niveau relationnel, elle

sera placée sous tension. Que

ce soit dans votre couple ou dans

le domaine professionnel, vous

aurez à gérer des rapports de

force, tout en surveillant votre

langage qui pourrait bien dépas-

ser votre pensée.

TAUREAUÀ vous de jouer ! Cette rentrée

sera la vôtre ! Avec le Soleil et

Vénus qui transiteront dans

votre secteur de la créativité, ce

sera le moment de prendre des

initiatives, de faire agir vos rela-

tions. Vous devrez faire face aux

dissonances de la conjonction

Saturne/Mars qui engendrera

retards, blocages et résistances

de la part de vos interlocuteurs.

GÉMEAUXD'un naturel doué pour la

communicat ion, vous le

serez plus que jamais grâce à

Mercure, votre planète, bien

située en Balance. Votre rentrée

sera relationnelle avant tout !

Vous soignerez vos contacts,

étendrez vos réseaux, pratique-

rez la diplomatie et l'humour.

CANCERUne rentrée au top ! La première

quinzaine vous offrira une éner-

gie constructive, assez inhabi-

tuelle pour que vous ayez envie

de vous investir à fond dans tout

ce que vous entreprendrez.

Mars et Saturne vous placeront

en position de force.

LIONEncouragé par Jupiter, soutenu

par Mercure et boosté par

Uranus, votre rentrée ne vous

laissera pas une minute de répit.

Aucune importance, vous adorez

cela ! Être au coeur de l'action,

constater que vos initiatives

portent leurs fruits, ce climat

ne pourra que vous combler.

En revanche, côté finances, les

astres tirent le signal d'alarme !

VIERGE Un mois actif ! Vous démontrerez

votre savoir-faire et serez d'une

efficacité redoutable. Redoubler

de concentration sera votre seul

effort à fournir afin de résister

à l'opposition de Neptune qui

s'amusera à fausser votre juge-

ment, à troubler votre réflexion.

Ne dévoilez rien de vos projets

et encore moins de votre vie

privée !

BALANCEVous passerez tout le mois en

compagnie de Mercure, asso-

ciée à Jupiter et, dès le 13, à Mars.

Autant dire que vous ne serez

pas en manque d'atouts ! Côté

travail, vous ne risquez pas de

passer à côté.

SCORPIONCommencer une rentrée avec

Mars dans son signe, c'est sûr : ça

décoiffe ! Sans parler de Saturne,

qui prolonge son séjour dans

vos murs. Chargé, votre mois

de septembre vous obligera à

respecter une organisation de

premier ministre.

SAGITTAIRELa rentrée, ce n'est vraiment pas

le moment d'être fatigué, hors

course, et encore moins sur les

rotules. Les carrés du Soleil et

de Vénus vous obligeront à faire

appel à votre nature battante.

N'oubliez pas que vous êtes un

signe de feu ! Par ailleurs, la

protection de Jupiter en Lion vous

assure une immunité totale !

CAPRICORNEVous n'aurez pas trop à vous

plaindre de cette rentrée !

Durant la plus grande partie du

mois, le Soleil et Vénus seront

à vos côtés. Ces planètes vous

éviteront d'être déstabilisé par le

carré mercurien qui entraînera

des retards ou des complica-

tions dans vos tâches. Les négo-

ciations ne seront pas faciles à

mener, mais vous aurez de quoi

argumenter.

VERSEAUVous n'aurez pas trop à vous

plaindre de cette rentrée !

Durant la plus grande partie du

mois, le Soleil et Vénus seront

à vos côtés. Ces planètes vous

éviteront d'être déstabilisé par le

carré mercurien qui entraînera

des retards ou des complica-

tions dans vos tâches. Les négo-

ciations ne seront pas faciles à

mener, mais vous aurez de quoi

argumenter.

POISSONSUn Mars puissant en Scorpion

vous soutiendra jusqu'au 13

septembre. Vous pourriez voir

vos activités se multiplier, vos

attributions devenir plus impor-

tantes. La deuxième quinzaine

vous laissera en compagnie

de Neptune, dans votre signe,

qui risquera de vous rendre

plus confus. Une concentration

irrégulière et des difficultés de

raisonnement provoqueront des

erreurs dans l'exécution de vos

tâches. Par ailleurs, quelques

accrocs relationnels jetteront

une ombre sur vos échanges.

Soyez vigilant !

INGREDIENTS1-Pour les brochettes de bœuf

500 g de filet de bœuf, 1cube de

bouillon, sel, poivre, 3 gousses

d’ail, 1 échalote, 1 botte de persil,

1 piment rouge, ½ cuil. à café

de paprika doux, 1 cuil à café de

concentré de tomates, 1 cuil. à

café de moutarde, 10 cl d’huile

d’arachide

2-Pour les brochettes de poulet

3 cuisses de poulet fermier, 100g

de cacahuètes grillées salées, 3

gousses d’ail, 1 botte de coriandre

fraîche, 1 citron vert, sel, poivre, 1

piment vert, 1 cube de bouillon, ½

cuil. à café de curry en poudre, 10

cl d’huile d’arachide

PRÉPARATIONDécoupez la viande en cubes moyens et réguliers, mettez-la dans un saladier, salez, poivrez. Réservez.

Lavez le persil. Épluchez l’écha-lote et les gousses d’ail. Lavez le piment rouge puis fendez-le en deux. Réunissez tous les ingrédients ainsi que le cube de bouillon puis mixez-les jusqu’à l’obtention d’une purée. Ajoutez le paprika, le concentré de tomates, la moutarde puis l’huile en dernier.Versez ce mélange sur la viande, remuez bien, couvrez, puis lais-sez mariner 2h à température ambiante ou au frais.

Désossez, coupez puis lavez les cuisses de poulet avec du vinaigre en gardant la peau. Mettez-les dans un saladier, salez, poivrez. Réservez. Concassez les arachides. Réser-

vez dans un petit bol. Préparez la marinade pour le poulet (en mixant les ingrédients cf. liste 2) en ajoutant le jus de citron vert à la fin, l’huile puis saupoudrez avec les arachides. Laissez mariner là aussi 2h.

Préparez le barbecue.Piquez la viande et le poulet sépa-rément sur de petites brochettes et saisissez-les vivement sur le barbecue chaud. Laissez cuire 8 à10 minutes, en retournant de temps en temps. Servez chaud avec l’accompagnement de votre choix.

De vous à moiCe type de cuisson se retrouve dans de nombreux pays, seuls changent les épices. Le piment est facultatif

Bon appétit. Danielle EBENGOU plus selon le nombre de convives)

Gastronomie : AFRICAN GRILL PRÉPARATION : 30 minutes – Marinade : 2h Cuisson : 8 à 10 minutes (pour 4 personnes et plus selon le nombre de convives)

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Sep

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bre

Page 31: Diasporas news n°55 septembre 2014

Ne pas jeter sur la voie publique

DR ASSA NIAKATÉSES CONSEILS SANTÉ AUX VOYAGEURS

MADIBASES DERNIERS

INSTANTS ?

À L'ÈRE DU TEMPS

LA RÉFÉRENCE AFRO-CARIBÉENNE

InvIté 19 PeoPle 24

SPort 16DoSSIer 4

Culture 26eConomIe 22

Société 18PolItIque 6

Diasporasnews

N°43 JUILLET-AOÛT 2013

ELIAQUIM MANGALA MADAGASCARNAUFRAGE DE LA GRANDE ÎLE

FOOTBALL-PEOPLE

TOGOENFIN DES ÉLECTIONSLÉGISLATIVES

BARACK OBAMASON SOMMET ÉTATS-UNISAFRIQUE

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N°5

LA RéFéRENCE AFRO-CARIBéENNE

"SoYEz... DIASPoRAS-NEwS"

Page 32: Diasporas news n°55 septembre 2014

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