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PREMIÈRE LECTURE | Isaïe 52, 7-10 D e tous les prophètes, c’est chez Isaïe que l’on trouve employés le plus grand nombre de fois les mots évangile et évangéliste. La « bonne nou- velle » surgit au moment où s’est amorcé le retour des exilés à Jérusalem, déportés parmi « les loin- tains de la terre ». Concrètement, on parle encore des « ruines de Jérusalem », mais on célèbre sur- tout le retour du Seigneur à Sion et la consolation qu’il apporte à son peuple. Le porteur de « bonne nouvelle » n’est pas un marginal, car c’est toute la communauté des « guetteurs », c’est-à-dire des prophètes, qui élève la voix pour témoigner du retour du Seigneur à Sion. DEUXIÈME LECTURE | Hébreux 1, 1-6 C ette introduction solennelle à une lettre qui l’est tout autant, et qui se distingue par son recours à un langage sacerdotal et sacrificiel, n’est pas sans rappeler l’élévation du prologue de Jean. L’auteur présente une synthèse christologique des plus originales, sans employer toutefois le mot « Christ » ni le nom de Jésus. Il célèbre plutôt le Fils, le premier-né. Ce Fils est la parole prophétique ultime, définitive : « parole puissante » par qui Dieu « a créé les mondes ». Comme dans le livre de la Sagesse (7, 25-26), il est « rayonnement de la gloire de Dieu, expression parfaite de son être ». L’auteur nous invite donc à une pure contemplation de ce Fils et de son rôle « dans le monde à venir ». PSAUME | Psaume 97 L e psaume célèbre la royauté du Dieu d’Israël en évoquant d’abord son intervention merveil- leuse, puissante et salvatrice au temps de l’Exode. C’est à lui que revient le mérite de la victoire sur Pharaon, signe de sa justice, de son amour et de sa fidélité envers son peuple. L’exhortation initiale « Chantez au Seigneur un chant nouveau » ainsi que l’invitation lancée à « la terre tout entière » de joindre sa voix aux chants d’acclamation rejoignent les perspectives d’Isaïe. Un « chant nouveau » s’impose, en effet, devant les nouvelles prouesses accomplies par Dieu pour consoler son peuple de retour d’exil. ÉVANGILE | Jean 1, 1-18 J ean n’a pas de récit de l’enfance de Jésus. Il a plu- tôt opté pour une perspective toute en hauteur, loin en amont. Il nous parle du « Verbe, auprès de Dieu » et de son rôle dans la création du monde : « En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. » L’élévation du regard de Jean ne l’a tou- tefois pas empêché de nommer ce que signifie la présence de Jésus dans le monde : « Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous. » C’est sa façon à lui de dire que Jésus est l’Emmanuel : Dieu- avec-nous, Dieu-parmi-nous. Par sa seule présence, Jésus dissipe les ténèbres du monde, nous fait voir « la gloire qu’il tient de son Père », et nous donne « le pouvoir de devenir enfants de Dieu ». Dieu vient habiter parmi nous Dieu n’a jamais cessé d’intervenir en faveur de son peuple et de lui être présent. Il intervient encore et toujours, mais cette fois d’une façon exceptionnelle et définitive : son propre Fils, le Verbe de Dieu, vient habiter parmi nous. CLéS DE LECTURE 54 Les Cahiers Prions en Église n°253

Dieu vient habiter parmi nous - La Croix · 2018. 3. 7. · 54 Les Cahiers Prions en Église Les Cahiers Prions en Église n°253Les Cahiers Prions en Église 55 Première lecture

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Page 1: Dieu vient habiter parmi nous - La Croix · 2018. 3. 7. · 54 Les Cahiers Prions en Église Les Cahiers Prions en Église n°253Les Cahiers Prions en Église 55 Première lecture

54 Les Cahiers Prions en Église n°253 Les Cahiers Prions en Église n°253 55

Première lecture | Isaïe 52, 7-10

De tous les prophètes, c’est chez Isaïe que l’on trouve employés le plus grand nombre de fois

les mots évangile et évangéliste. La « bonne nou-velle » surgit au moment où s’est amorcé le retour des exilés à Jérusalem, déportés parmi « les loin-tains de la terre ». Concrètement, on parle encore des « ruines de Jérusalem », mais on célèbre sur-tout le retour du Seigneur à Sion et la consolation qu’il apporte à son peuple. Le porteur de « bonne nouvelle » n’est pas un marginal, car c’est toute la communauté des « guetteurs », c’est-à-dire des prophètes, qui élève la voix pour témoigner du retour du Seigneur à Sion.

Deuxième lecture | Hébreux 1, 1-6

Cette introduction solennelle à une lettre qui l’est tout autant, et qui se distingue par son

recours à un langage sacerdotal et sacrificiel, n’est pas sans rappeler l’élévation du prologue de Jean. L’auteur présente une synthèse christologique des plus originales, sans employer toutefois le mot « Christ » ni le nom de Jésus. Il célèbre plutôt le Fils, le premier-né. Ce Fils est la parole prophétique ultime, définitive : « parole puissante » par qui Dieu « a créé les mondes ». Comme dans le livre de la Sagesse (7, 25-26), il est « rayonnement de la gloire de Dieu, expression parfaite de son être ». L’auteur nous invite donc à une pure contemplation de ce Fils et de son rôle « dans le monde à venir ».

Psaume | Psaume 97

Le psaume célèbre la royauté du Dieu d’Israël en évoquant d’abord son intervention merveil-

leuse, puissante et salvatrice au temps de l’Exode. C’est à lui que revient le mérite de la victoire sur Pharaon, signe de sa justice, de son amour et de sa fidélité envers son peuple. L’exhortation initiale « Chantez au Seigneur un chant nouveau » ainsi que l’invitation lancée à « la terre tout entière » de joindre sa voix aux chants d’acclamation rejoignent les perspectives d’Isaïe. Un « chant nouveau » s’impose, en effet, devant les nouvelles prouesses accomplies par Dieu pour consoler son peuple de retour d’exil.

Évangile | Jean 1, 1-18

Jean n’a pas de récit de l’enfance de Jésus. Il a plu-tôt opté pour une perspective toute en hauteur,

loin en amont. Il nous parle du « Verbe, auprès de Dieu » et de son rôle dans la création du monde : « En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. » L’élévation du regard de Jean ne l’a tou-tefois pas empêché de nommer ce que signifie la présence de Jésus dans le monde : « Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous. » C’est sa façon à lui de dire que Jésus est l’Emmanuel : Dieu-avec-nous, Dieu-parmi-nous. Par sa seule présence, Jésus dissipe les ténèbres du monde, nous fait voir « la gloire qu’il tient de son Père », et nous donne « le pouvoir de devenir enfants de Dieu ».

Dieu vient habiter parmi nousDieu n’a jamais cessé d’intervenir en faveur de son peuple et de lui être présent. Il intervient encore et toujours, mais cette fois d’une façon exceptionnelle et définitive : son propre Fils, le Verbe de Dieu, vient habiter parmi nous.

clés de lecture

54 Les Cahiers Prions en Église n°253