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« J’AI PEUR D’OUBLIER »
Pitch : Fabienne (Clémentine Celarié), une belle femme de 45 ans, mère de famille et chef d’entreprise, découvre avec bouleversement qu’elle est atteinte d’un Alzheimer précoce et galopant. En quittant sa maison, un matin, oubliant d’où elle vient et où elle va, Fabienne fait la rencontre d’un homme – un marginal – (Daniel Russo), avec lequel elle prend la route pour un road-‐movie de 48h et une nuit. En parallèle, sa famille, en proie à une vive inquiétude, part à la recherche d’un adulte vulnérable porté disparu.
FICHE TECHNIQUE Format : Unitaire contemporain 90’ Genre : Mélo -‐ road-‐movie Auteur : Catherine Ramberg Réalisateur : Elisabeth Rappeneau Producteur : Jean-‐Benoît Gillig
Diffuseur : Librement adapté du livre témoignage de Fabienne Piel J’ai peur d’oublier
(Michel Lafon) Novellisation du scénario aux éditions Michel Lafon
Casting : Clémentine CELARIE (Fabienne), Daniel RUSSO (Paul), Patrick CATALIFO (Patrick), Geneviève FONTANEL (mère de Fabienne), Juliet LEMONNIER (Harmonie), Hugo BRUNSWICK (Bruno)
Diffusé le 21 septembre à 20h35 sur France 2
à l’occasion de la Journée mondiale Alzheimer
RESUME Fabienne, une belle femme de 45 ans, mariée à Patrick et mère de deux enfants, est atteinte d’un Alzheimer précoce. Le jour de son anniversaire, devant l’avancée inexorable de sa maladie, elle décide de fuir et d’en finir. Fabienne quitte précipitamment son domicile et se rend au centre commercial où elle a l’habitude d’aller. Elle y croise Paul, un petit voleur. Débute alors pour eux un étrange road-‐trip qui les mènera à travers la Camargue. Quand sa famille réalise qu’elle a disparue, l’angoisse s’installe… Où a t’elle bien pu partir ? Il faut faire très vite pour retrouver sa trace, et la protéger d’elle-‐même ou des dangers qu’elle encourt seule à l’extérieur... Cette recherche oblige la famille à faire le point sur leur histoire. Bruno, l’ainé issu du premier mariage de Fabienne, et qui a maintenant quitté la maison, réalise à quel point ses violentes disputes avec son beau-‐père ont pu affecter Fabienne. Patrick va culpabiliser, lui qui avait promis d’être toujours là à ses côtés… Sa fille, Harmony, 17 ans, se reproche, elle, d’avoir parfois été dure envers sa mère, ne sachant pas toujours comment accepter la maladie. Quant à la mère de Fabienne, elle se remémore son passé douloureux, soumise à un mari violent, aujourd’hui décédé, et auquel Fabienne a toujours tenu tête. Durant leur périple, Fabienne se confie à Paul, lui dévoilant sa détresse. Paul, au départ, voit surtout l’intérêt qu’il peut tirer de la vulnérabilité de Fabienne. Mais il est finalement conquis par sa personnalité si touchante, elle qui lutte constamment entre passé et présent pour se souvenir, simplement, de qui elle est. Ce voyage les conduit jusqu’à Pont Saint Esprit, lieu fétiche de l’enfance de Fabienne. Alors que celle-‐ci s’enfonce dans la Camargue en pleine nuit, sa famille retrouve sa trace. Fabienne, qui est remontée dans le temps jusqu’à son enfance, revit l’épisode traumatisant de ses 13 ans où l’un de ses voisins avait tenté de la violer. La police finit par la retrouver et les rancœurs et non-‐dits du passé laissent la place au bonheur des retrouvailles et au pardon. Le cœur du sujet qui nous passionne -‐ notre propre regard sur la différence -‐ est amené avec force : à travers la disparition et le périple de Fabienne, atteinte de cette terrible maladie d’Alzheimer, c’est toute une famille qui est amenée à se questionner, avec fracas et émotion et à poser un regard sur leur rapport à l’être aimé, malade. Vont alors ressurgir les rancœurs, les non-‐dits, ou les sentiments de culpabilité, avant que tous ne finissent par se retrouver, unis dans l’accompagnement.
C O N TA C T P R E S S E L É O N I S P R O D U C T I O N
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Interview de Clémentine Célarié
« Je veux que mon métier serve à quelque chose »
Adapté du roman éponyme de Fabienne Piel, J’ai peur d’oublier raconte l’histoire vraie d’une femme de tête qui souffre de la maladie d’Alzheimer. En interprétant ce personnage, Clémentine Célarié a été confrontée à « un océan d’émotions ». « Tout ce que j’attends d’un rôle », confie-t-elle. « C’est très particulier de savoir que le personnage que vous interprétez existe. Fabienne Piel vit avec Alzheimer. Elle a eu le courage de le raconter dans un livre. Fait rare puisque, généralement, la perte de
mémoire empêche les patients atteints de cette affection d’en parler. Le film est tiré de ce récit où elle narre les premiers troubles et symptômes, la découverte de son mal et la dégénérescence. Elle décrit, par exemple, la mémoire qui part comme une vague qui ne reviendra peut-être pas. Il faut un immense courage pour écrire sur sa maladie. Une maladie dure, violente et affreuse. Fabienne est quelqu’un de fort, une femme de caractère, ce qui rend d’autant plus intéressante sa description de son état. Nous avons en commun une forte personnalité. »
Outre son livre, qu’est-ce qui vous a aidée à entrer dans le personnage ? J’ai regardé une émission sur les femmes malades d’Alzheimer, des mères de famille entre 40 et 50 ans. Fabienne Piel en faisait partie. Je l’ai vue bouger, parler. J’ai vu sa coquetterie, sa féminité, sa force. Son côté femme libre aussi. Ça m’a beaucoup aidée. L’avez-vous rencontrée avant le film ? Non, je le souhaitais mais la production n’y tenait pas. Je comprends. Fabienne et moi étant des émotives, elle craignait qu’un lien très fort, étouffant, s’installe entre nous, me poussant d’une certaine manière à copier Fabienne. Mais j’avais son récit, J’ai peur d’oublier, comme livre de chevet. C’était ma bible. Je lisais et relisais les passages où elle analyse ses états et ses impressions. La façon dont Fabienne dépeint sa maladie est pour moi un océan d’émotions. Elle offre ses états d’âme, parfois monstrueux, la violence et la richesse de ses sentiments… Tout ce que j’attends d’un rôle. C’est-à-dire… Ici, c’est un voyage dans les âges ; il n’y a ni frein, ni logique, il y a des ruptures. Je refuse de plus en plus les personnages limités. Je ne fais pas un métier pour être salariée. Je veux jouer des situations et des sentiments forts. Ce rôle a été un événement pour moi. Aviez-vous des craintes quand on vous a proposé le rôle ? Que ce soit racoleur. Mais une fois que j’ai lu le scénario et vu Babou (Elisabeth Rappeneau, ndlr), quelqu’un d’élégant et sensible, c’était fini. Je déteste le pathos. Je déteste que l’on se serve du malheur des gens pour faire de l’audimat. J’aime la pudeur, l’élégance et la force avec lesquelles le livre et le scénario (de Catherine Ramberg, ndlr) ont été écrits. Jamais Fabienne Piel ne s’apitoie sur elle-même. Ce qu’elle décrit est tellement violent qu’Elisabeth Rappeneau et moi-même, nous ne devions pas polir le propos, ni le rendre doucereux. Je voulais que sa vérité soit retranscrite avec le maximum de
profondeur et de justesse. Que ce soit aussi fort que l’était la réalité. Connaissant Elisabeth Rappeneau, je n’avais rien à craindre ; elle est d’une grande exigence. Les partenaires étaient bien sûr aussi très importants puisque si l’un sonnait faux, c’était foutu. Or, Daniel Russo, que je connais bien, est un immense acteur, un homme d’une grande humanité. Patrick Catalifo est fantastique. Sa vérité est d’une violence incroyable. Travailler avec de tels partenaires est essentiel pour moi qui aime m’impliquer à fond. Qu’est-ce qui vous tracassait avec ce rôle ? Je m’inquiétais toujours d’en faire trop. De la façon dont Fabienne Piel aurait réagi. Je craignais qu’elle se sente dépossédée. Mais quelque temps après le tournage, elle est venue à Avignon où je donnais un concert avec mes fils. C’était extrêmement émouvant. Nous nous sommes tutoyées immédiatement ; nous avions toutes les deux l’impression de nous connaître, elle par la télévision, moi par son livre. Comme si j’avais vécu dans sa peau pendant un mois. Elle m’a demandé de parrainer son association. Et ? Aujourd’hui, l’heure est à la solidarité et à l’écoute, au non-jugement et à la non-exclusion. Je veux que mon métier soit de plus en plus un passeur, qu’il serve à quelque chose. Depuis le tournage, je me sens extrêmement concernée par la maladie. C’est la façon dont Fabienne a parlé d’Alzheimer et non l’affection en elle-même qui touche et qui a été passionnant à jouer. Les personnages qui se battent pour quelque chose sont toujours magnifiques et, encore davantage, lorsqu’il s’agit d’un combat intérieur. Fabienne se bat contre une partie d’elle-même. Quand on joue un tel personnage, on se sent redevable. On a envie de dire merci. Propos recueillis par Céline Boidin-Lounis / France 2
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