Upload
garecgo-fall-gueye
View
213
Download
1
Embed Size (px)
DESCRIPTION
D ISCOURS D ’ OUVERTURE DE M ONSIEUR LE M INISTRE D ’E TAT , M INISTRE DE L ’E CONOMIE ET DES F INANCES 1
Citation preview
1
FORUM DE L’ADMINISTRATEUR
MERIDIEN PRESIDENT
MARDI 23 MAI 2006
DISCOURS D’OUVERTURE DE MONSIEUR LE MINISTRE D’ETAT,
MINISTRE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES
2
Monsieur le Président de l’Institut Sénégalais des Administrateurs,
Mesdames, Messieurs les administrateurs,
Mesdames, Messieurs les invités
C’est une joie pour moi de me retrouver parmi vous à l’occasion du
premier Forum de l’administrateur organisé par l’Institut Sénégalais des
Administrateurs, première association du genre créée en Afrique
francophone regroupant aussi bien des administrateurs du secteur privé
que ceux du secteur public.
S’il en était besoin, voilà une évocation factuelle du partenariat Public-
privé.
Je tiens à remercier du fond du cœur les organisateurs qui ont tant œuvré
pour rendre cette manifestation possible.
Le thème du gouvernement d’entreprise n’est pas nouveau, me direz-
vous, mais les récents événements dans le monde nous imposent de
continuer à féconder des réflexions dans ce domaine.
Un autre fait tout aussi important est l’émergence d’un besoin impérieux
de bonne gouvernance dans tous les secteurs et par tous les acteurs de
l’économie.
3
L’Institut Sénégalais des Administrateurs a fait preuve d’une forte
volonté pour ce qui est de faire face à ces défis, mais une tâche difficile
se présente à eux, qui consiste à passer du stade des voeux à celui des
actions concrètes.
En plusieurs décennies, on en est venu à mieux comprendre ce qui aide
les entreprises à fonctionner d’une manière effective et à assurer leur
croissance économique et financière. Dans les milieux de la haute
finance, on a une expression pour cela. C’est ce qu’on appelle la bonne
gouvernance. C’est pour l’essentiel, la conjugaison d’organes transparents
et responsables, de solides qualifications et compétences des
administrateurs et dirigeants, et d’une volonté fondamentale de faire ce
qui est juste. C’est tout cela qui permet à une entreprise d’atteindre ses
objectifs et de pérenniser ainsi de manière effective ses activités au profit
de tous les agents économiques.
De plus, les rôles et responsabilités des parties prenantes doivent être
clairement définis et délimités. Ainsi, le Conseil d’administration doit être
responsable dans le contrôle des actions du management et de leur
adéquation avec la politique définie par lui.
Pour ce faire, il est indispensable de s’assurer que les membres du
Conseil d’administration sont qualifiés pour le travail et ont une claire
compréhension de leur rôle dans le gouvernement d’entreprise.
Bien entendu, ils doivent être capables de donner des opinions
indépendantes.
4
Un conseil d’administration composé d’administrateurs compétents,
conscients de leur rôle et responsabilité est un gage important d’un bon
gouvernement d’entreprise.
Mais les événements récents aussi bien dans notre pays que dans le
monde, montrent tout ce que l’économie peut avoir de précaire quand
les organes qui font de l’entreprise une entité à la fois performante,
transparente et responsable sont systématiquement affaiblis.
Ce que révèlent les récents événements, c’est que un bon gouvernement
d’entreprise suppose le respect des droits des actionnaires notamment de
disposer d’une information fiable et exhaustive sur la marche de la
société, d’avoir son mot à dire. Ce qui naturellement est le fondement
d’une relation de confiance postulat de base du gouvernement
d’entreprise.
Il s’agira principalement de « contrôler » les pouvoirs des dirigeants. La
gouvernance d’entreprise annonce une nouvelle ère pour les actionnaires.
Ces principes fondamentaux de la bonne gouvernance d’entreprise
renvoie à :
D’une part, à une éthique du comportement des dirigeants
En effet, le gouvernement d’entreprise postule une relation de
confiance entre les dirigeants et les différentes parties prenantes.
5
En contrepartie de cette confiance, les dirigeants et
administrateurs ont un devoir de bien gérer. Ce devoir comprend
une obligation de diligence consistant pour les dirigeants à agir
avec bonne foi, compétence et attention dans l’exécution de
leurs fonctions. A ce devoir de diligence s’ajoute une obligation
de loyauté qui leur interdit de créer des conflits d’intérêts. Tout
cela implique une conformité totale aux lois et règlements en
vigueur.
D’autre part, à la nécessité de créer des structures de contrôle
supplémentaires dans l’entreprise
Il s’agit généralement de comités (Comité d’audit - Comité de
gestion des risques- Comité de sélection - Comité de
rémunération - Comité d’éthique etc.) qui assistent l’organe
dirigeant dans l’exécution de sa mission.
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
Aujourd’hui, l’un des principaux éléments qui menacent le
développement des entreprises dans bien des pays, et dans le notre aussi,
je crois, est le manque de transparence. C’est lui qui affaiblit les systèmes
fondamentaux, qui fausse le jeu des marchés et qui encourage les
individus à consacrer leurs talents et leurs énergies à des fins contraires à
l’intérêt social.
6
À terme, c’est toute l’économie qui en paiera le prix, sous forme de
revenus moins élevés, d’un taux de chômage élevé, d’un moindre volume
d’investissement. C’est une leçon que nous devrons retenir.
Face à cela, nous avons entrepris d’intensifier nos efforts en matière de
gouvernance. Notre démarche cible aussi la gouvernance publique que la
gouvernance privée. Nous nous efforçons d’élargir sensiblement la
portée de nos efforts tant au niveau de l’administration qu’au niveau du
secteur privé afin qu’ils reçoivent l’appui dont ils besoin pour assurer les
missions dans un environnement marqué par la transparence. Il faudra,
pour ce faire, acquérir des compétences spécialisées dans le domaine du
gouvernement d’entreprise et fournir à nos représentants l’appui de
spécialistes du gouvernement d’entreprise. Je demanderai aux agents de
mon ministère en charge de ces aspects de formuler une stratégie pour
mobiliser tous les instruments de l’Etat pour renforcer le bon
gouvernement d’entreprise.
Monsieur le Président de l’ISA, Mesdames, Messieurs,
Sachez que tout ce qui peut garantir la compétitivité de la Place de Dakar
et permettre à nos entreprises de mener des stratégies autonomes de
développement, constitue pour moi une priorité.
Certes, nos premières réflexions nous mènent à l’administrateur, terme
qui désigne tout d’abord une personne chargée de l’administration d’un
bien ou d’un patrimoine. Il renvoie aux qualités d’un individu ou au titre
de certains fonctionnaires ou membres du conseil d’administration qui
doivent veiller sur des biens en bon père de famille.
7
Lorsque l’administrateur gère tout spécialement les affaires sociales d’une
société, il a la charge de mandataire social des devoirs, de contrôle, de
surveillance et des obligations nombreuses.
Il supporte ainsi une obligation de prudence et de diligence, à savoir qu’il
doit remplir ses fonctions et agir dans l’intérêt de la société, respecter les
lois, les règlements, les statuts, les décisions du conseil et de l’assemblée
générale. Il doit être un personnage actif, c’est-à-dire présent aux
conseils, ses absences doivent rester exceptionnelles ou en tout cas
motivées.
Au demeurant, comment l’administrateur doit-il exercer sa fonction dans
ces périodes de crises particulièrement délicates pour le management de
l’entreprise cible qui doit défendre sa stratégie, l’intérêt des actionnaires
mais qui peut aussi être soupçonné d’être exagérément préoccupé de ses
intérêts personnels.
Pour apporter une réponse à cela, la notion d’administrateur indépendant
a été agitée. Le terme d’indépendant signifie que ces administrateurs sont
libres de toute dépendance, et tout particulièrement de celle du
management et de l’actionnaire majoritaire qui sont en cause.
Ils doivent répondre aux attentes des investisseurs qui veulent être
rassurés et mieux informés.
8
Mesdames, Messieurs,
L’intérêt d’un sujet tel que celui de l’administrateur indépendant réside
donc dans le fait de se demander si la qualité d’« indépendant » engendre
bien des conséquences juridiques, formant un statut, adaptées à la
mission de cet administrateur et aux particularités de la société anonyme
sénégalaise.
C’est à cette réflexion que je vous invite en souhaitant plein succès à vos
travaux et en déclarant ouvert le premier forum de l’administrateur.