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Document de la Banque mondiale TRADUCTION NON OFFICIELLE DU TEXTE ANGLAIS Rapport n° : PAD444 DOCUMENT D’ÉVALUATION DE PROJET SUR UN FINANCEMENT AU TITRE DU PARTENARIAT MONDIAL POUR L’ÉDUCATION D’UN MONTANT DE 84,2 MILLIONS DE DOLLARS À LA RÉPUBLIQUE DU NIGER RELATIFS À UN PROJET D’APPUI À UNE ÉDUCATION DE QUALITÉ 2 juillet, 2014 Unité : Education, Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale Département pays : Afrique de l’Ouest 3 Région : Afrique Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

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Document de la Banque mondiale

TRADUCTION NON OFFICIELLE

DU TEXTE ANGLAIS

Rapport n° : PAD444

DOCUMENT D’ÉVALUATION DE PROJET

SUR UN

FINANCEMENT AU TITRE DU PARTENARIAT MONDIAL POUR L’ÉDUCATION D’UN MONTANT DE 84,2 MILLIONS DE DOLLARS

À LA

RÉPUBLIQUE DU NIGER

RELATIFS À UN

PROJET D’APPUI À UNE ÉDUCATION DE QUALITÉ

2 juillet, 2014

Unité : Education, Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale Département pays : Afrique de l’Ouest 3 Région : Afrique

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TAUX DE CHANGE

(Taux en vigueur au 31 mai, 2014)

Unité monétaire = FCFA

481.9 FCFA = 1 dollar EUR 1 = 1. 36115 dollar

EXERCICE

1er Janvier – 31 décembre

SIGLES ET ABRÉVIATIONS

AFD Agence française de développement APE Association de parents et enseignants BAD Banque africaine de développement CC Comité de coordination CD Compte désigné CGDES Comité de gestion décentralisée des établissements scolaires CGES Cadre de gestion environnementale et sociale CP Comité de pilotage CPRP Cadre de politique de réinstallation des populations CPS Stratégie de partenariat-pays CRP Comité régional de passation des marchés CSR Rapport sur la situation du pays DAF Direction administrative et financière DC Développement communautaire DCIP Direction des curricula et des innovations pédagogiques DEB I Direction de l’éducation de base I DEP Direction des études et de la programmation DFIC Direction de la formation initiale et continue DGFC Direction générale de la formation et des curricula DIES Direction des infrastructures et équipements scolaires DMP Direction des marchés publics DPSF Direction de la promotion de la scolarisation des filles DREP Directions Régionales de l’Enseignement Primaire DRES Directions Régionales des Enseignements Secondaires DRFM Direction des Ressources Financières et Matérielles DS Direction de la statistique EDP Examen des dépenses publiques EGRA Évaluation de l’initiation à la lecture ELAN École et langues nationales en Afrique ENI Ecole Normale d’Instituteur EPT Éducation pour tous

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ERA Ecoles Rurales Alternatives ES Entité de supervision FC Formation continue FCFA CFA Franc d’Afrique de l’Ouest FI Formation initiale FMR Rapport de la gestion financière FMS Spécialiste de la gestion financière FMU Unité de gestion financière FTI Initiative pour la mise en œuvre accélérée de l’EPT GF Gestion financière GLPE Groupe local des partenaires de l’éducation PME Partenariat mondial pour l’éducation ICR Rapport de fin d’exécution et de résultats IDA Association internationale de développement IDH Indice de développement humain IFR Rapport financier intérimaire INS Institut national de statistiques IPF Financement d’un projet d’investissement ISC Institution supérieure de contrôle JICA Agence japonaise de coopération internationale LE Lettre d’entente LPE Lettre de politique éducative MEN Ministère de l’Éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la

Promotion des langues nationales MEP Ministère de l’Enseignement primaire, de l’Alphabétisation, de la

Promotion des langues nationales, et de l’Éducation civique (Ministère de l’Enseignement primaire)

MEPT Ministère des enseignements professionnels et techniques MES Ministère des enseignements secondaires MESRI Ministère de l’enseignements supérieur, de la Recherche et de l’Innovation MExP Manuel d’exécution du projet MOD Maître d’ouvrage délégué NIGETP Agence nigérienne d’exécution des travaux d’intérêt public ODM Objectifs de développement pour le Millénaire ODP Objectif de développement du projet ONG Organisation non gouvernementale OSC Organisation de la société civile ORAF Operational Risk Assessment Framework PAA Plan d’action annuel PAD Document d’évaluation de projet PADEB Projet d’appui au développement de l’éducation de base (P061209)

(approuvé en 2003, clôturé en 2009) PAEB Projet d’appui à l’éducation de base (P115436) (approuvé en 2009, clôturé

en 2012) PAEQ Projet d’appui a une éducation de qualité PASEC Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN

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PCN Note conceptuelle de projet PD Partenaire de développement PDDE Programme décennal de développement de l’éducation PDES Plan de développement économique et social PIB Produit intérieur brut PIP Principaux indicateurs de performance PME Partenariat Mondial pour l’Education PNUD Programme des Nations Unies pour le développement PP Plan de passation des marchés PSEF Programme sectoriel de l’éducation et de la formation RESEN Rapport d’état du système éducatif nigérien SG Secrétaire général SIG Subvention à l’amélioration des écoles SIGE Système informatique de gestion de l’éducation SOE État des dépenses SWAp Approche sectorielle TBS Taux brut de scolarisation UE Union européenne UEMOA Union économique et monétaire ouest-africaine UNESCO Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’enfance

Vice-président régional : Makhtar Diop Directeur des opérations : Paul Noumba Um

Directeur sectoriel : Tawhid Nawaz Chef sectoriel : Peter N. Materu

Chef d’équipe de projet : Kirsten Majgaard

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NIGER Projet d’appui à une éducation de qualité

TABLE DES MATIÈRES

Page

I. CONTEXTE STRATÉGIQUE .........................................................................................1

A. Contexte du pays ........................................................................................................... 1

B. Contexte sectoriel et institutionnel................................................................................ 2

C. Objectifs de plus hauts niveau auxquels contribue le projet ....................................... 11

II. OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DU PROJET ..................................................12

A. ODP............................................................................................................................. 12

Bénéficiaires du projet ...................................................................................................... 12

Indicateurs de résultats au niveau de l’ODP ..................................................................... 13

III. DESCRIPTION DU PROJET ........................................................................................13

A. Composantes du projet ................................................................................................ 14

B. Financement du projet................................................................................................. 20

Instrument de prêt ............................................................................................................. 20

Coût et financement du projet ........................................................................................... 21

IV. MISE EN ŒUVRE ..........................................................................................................23

A. Dispositifs de partenariat ............................................................................................ 23

B. Dispositions institutionnelles et modalités de mise en œuvre .................................... 24

C. Suivi et évaluation des résultats .................................................................................. 26

D. Soutenabilité ............................................................................................................... 27

V. PRINCIPAUX RISQUES ET MESURES D’ATTÉNUATION ..................................27

A. Tableau récapitulatif de la notation des risques .......................................................... 27

B. Explications sur la notation du risque ......................................................................... 27

VI. SYNTHÈSE DE L’ÉVALUATION PRÉALABLE ......................................................28

A. Analyses économique et financière ............................................................................ 28

B. Aspects techniques ...................................................................................................... 29

C. Gestion financière ....................................................................................................... 30

D. Passation des marchés ................................................................................................. 32

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E. Aspects sociaux (y compris les mesures de sauvegarde) ............................................ 35

F. Aspects environnementaux (y compris les mesures de sauvegarde) .......................... 36

Annexe 1: Cadre de Résultats et Suivi .......................................................................................38

Annexe 2: Description détaillée du projet .................................................................................46

Annexe 3: Modalités de mise en œuvre ......................................................................................63

Annexe 4: Cadre d’évaluation des risques opérationnels (ORAF) .........................................82

Annexe 5: Plan d’appui à la mise en œuvre ...............................................................................86

Annexe 6: Analyse économique et financière ............................................................................90

Annexe 7: Dispositifs de partenariat et sectoriels .....................................................................98

Carte ..........................................................................................................................................101

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FICHE RÉCAPITULATIVE DU DOCUMENT D’ÉVALUATION DE PROJET

Niger

Niger - PME - Projet d’appui à une éducation de qualité (P132405)

DOCUMENT D’ÉVALUATION DE PROJET .

AFRIQUE

AFTEW

Rapport No : PAD444 .

Informations de base

N° d’identification du projet : Catégorie d’EE Chef d’équipe du projet

P132405 B - Évaluation partielle Kirsten Majgaard

Instrument de prêt Fragile et/ou capacités insuffisantes [ ]

Financement d’un projet d’investissement

Intermédiaires financiers [ ]

Série de projets [ ]

Date de début d’exécution du projet Date de fin d’exécution du projet

3-juillet-2014 30-sep-2018

Date d’entrée en vigueur prévue Date de clôture prévue

05-sep-2014 30-sep-2018

Opération conjointe d’IFC et la Banque mondiale

Non

Chef sectoriel Directeur sectoriel : Directeur des opérations Vice-président régional

Peter Nicolas Materu Tawhid Nawaz Paul Noumba Um Makhtar Diop .

Emprunteur : République du Niger

Entité responsable : Ministère de l’Enseignement Primaire, de l’Alphabétisation, de la Promotion des Langues Nationales, et de l’Education Civique

Contact : Dr. Abouzeidi Dan Maza Titre : Secrétaire General, MEP

N° de tél. : 22720722677 Courriel [email protected]

Entité responsable : Ministère des Enseignements Secondaires

Contact : Elhadji BOUBE Mamane Titre : Secrétaire General, MES

N° de tél. : 22720722555 Courriel [email protected]

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Autorité d’approbation

Autorité d’approbation

Décision du Vice-président régional

veuillez préciser : Il s'agit d'une subvention du Partenariat mondial pour l'éducation qui est approuvé par le vice-président de la région Afrique. .

Financement du projet (millions de dollars)

[ ] Prêt [ X ] Don [ ] Garantie

[ ] Crédit [ ] Don de l’IDA

[ ] Autres

Coût total du projet : 100,00 Financement total de la Banque :

0,00

Déficit de financement : 0,00 .

Source de financement Montant

Emprunteur 0,00

France – Agence française de développement 15,80

Partenariat Mondial pour l’Education 84,20

Total 100,00 .

Décaissements prévus (millions de dollars)

Exercice 2015 2016 2017 2018 2019 0000 0000 0000 0000

Annuel 15,00 23,00 23,00 22,00 1,20 0,00 0,00 0,00 0,00

Montant cumulé

15,00 38,00 61,00 83,00 84,20 0,00 0,00 0,00 0,00

.

Objectif(s) de développement du projet envisagé(s)

L'objectif du projet est d'élargir l'accès à la scolarisation, d'accroître le taux de rétention des élèves à l’école et d'améliorer la qualité du cadre d'enseignement et d’apprentissage au niveau de l'éducation de base dans la République du Niger.

.

Composantes

Intitulé de la composante Coût (millions de dollars)

Élargissement de l'accès équitable à la scolarisation et rétention des élèves à l’école

55,00

Amélioration de la qualité de l'enseignement et de l'apprentissage

23,00

Renforcement des capacités de gestion 18,00

Dépenses imprévues 4,00 .

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Données institutionnelles

Conseil sectoriel

Éducation .

Secteurs / Changement climatique

Secteur (maximum 5 ; le pourcentage total doit être égal à 100)

Secteur principal Secteur % Avantages connexes liés à l’adaptation %

Avantages connexes liés à l’atténuation %

Éducation Enseignement primaire 80

Éducation Enseignement secondaire

20

Total 100

Je certifie qu’aucune information sur les avantages connexes liés à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation de ses effets n’est applicable à ce projet. .

Thèmes

Thème (maximum 5 ; le pourcentage total doit être égal à 100)

Thème principal Thème %

Developpement Social/Genre/Inclusion Genre 7

Développement humain Éducation pour tous 85

Développement humain Nutrition et securité alimentaire 8

Total 100 .

Respect des directives

Politique

Le projet diffère-t-il de la CAS quant au fond ou à d’autres aspects importants ?

Oui [ ] Non [ X ]

.

Le projet nécessite-t-il des exceptions aux politiques de la Banque ? Oui [ ] Non [ X ]

La Direction de la Banque les a-t-elle approuvées ? Oui [ ] Non [ ]

L’approbation d’une exception est-elle demandée au Conseil ? Oui [ ] Non [ X ]

Le projet satisfait-il aux critères régionaux de préparation à l’exécution ? Oui [ X ] Non [ ] .

Politiques de sauvegarde déclenchées par le projet Oui Non

Évaluation environnementale PO/PB 4.01 X

Habitats naturels PO/PB 4.04 X

Forêts PO/PB 4.36 X

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Lutte antiparasitaire PO 4.09 X

Patrimoine culturel physique PO/PB 4.11 X

Populations autochtones PO/PB 4.10 X

Réinstallation involontaire PO/PB 4.12 X

Sécurité des barrages PO/PB 4.37 X

Projets relatifs aux eaux internationales PO/PB 7.50 X

Projets conduits dans des zones en litige PO/PB 7.60 X .

Clauses juridiques

Nom Récurrent Échéance Fréquence

Logiciel de Comptabilité 05-Dec-2014

Description de la clause

Le Bénéficiaire veille à ce que : au plus tard trois (3) mois après la Date d'Entrée en Vigueur, le MEP fasse acquisition d'un logiciel de comptabilité « multi-projets » et « multi-sites » jugé acceptable par la Banque mondiale.

Nom Récurrent Échéance Fréquence

Auditeur Externe 05-Jan-2015

Description de la clause

Le Bénéficiaire veille à ce que : au plus tard quatre (4) mois après la Date d'Entrée en Vigueur, le MEP ait recruté conformément à la Section III de l'Annexe 2, aux fins de l'exécution de l'audit visé au paragraphe 3 ci-dessus, un auditeur externe indépendant dont les termes de référence, les qualifications et l'expérience sont jugés satisfaisants par la Banque mondiale.

Nom Récurrent Échéance Fréquence

Organisme d'Appui à l'Exécution 05-Jan-2015

Description de la clause

Le Bénéficiaire recrute, au plus tard quatre (4) mois après la Date d'Entrée en Vigueur, en conserve par la suite, un Organisme d'Appui à l'Exécution pour apporter un soutien à long terme à l'exécution du Projet, notamment au titre des aspects fiduciaires et du renforcement des capacités, sous la direction du MEP et du MES.

Nom Récurrent Échéance Fréquence

Plan d’Action et Budget Annuel pour la première année d’exécution

05-Oct-2014

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Description de la clause

Le Bénéficiaire communique à la Banque mondiale le plan d’action et budget annuel du Projet pour la première année d’exécution au plus tard un (1) mois après la Date d’Entrée en Vigueur.

Nom Récurrent Échéance Fréquence

Equipes régionales du MEP 05-Oct-2014

Description de la clause

À l'échelon régional, le Bénéficiaire i) assure la coordination des activités du Projet relevant du MEP par l'intermédiaire des directions régionales du MEP et des équipes régionales du Projet sous la direction du Directeur Régional ; ii) nomme, au plus tard un (1) mois après la Date d’Entrée Vigueur, au sein de chaque équipe régionale du Projet : A) un responsable des questions relatives à l'éducation des filles; et B) un responsable des CGDES.

Nom Récurrent Échéance Fréquence

Comptables regionales, responsables en passation des marchés regionales, et spécialistes des travaux publics regionales, du MEP

05-Dec-2014

Description de la clause

À l'échelon régional, le Bénéficiaire nomme ou recrute au sein de chaque équipe régionale du Projet où cela est nécessaire pour le Projet tel que convenu avec la Banque mondiale, au plus tard trois (3) mois après la Date d’Entrée en Vigueur : A) un comptable ; B) un responsable en passation des marchés; et C) un spécialiste des travaux publics, tous étant recrutés ou nommés sur la base de termes de références, de qualifications et d’une expérience jugés satisfaisants par la Banque mondiale.

Nom Récurrent Échéance Fréquence

Réglementations applicables àux subventions et bourses

05-Dec-2014

Description de la clause

Au plus tard trois (3) mois après la Date d’Entrée en Vigueur, le Bénéficiaire adopte une réglementation dont la forme et le fond sont jugés satisfaisants par la Banque mondiale, directement applicable à chaque Subvention à l’Amélioration de la Gestion Décentralisée des Écoles (la « Réglementation sur les Subventions ») et une réglementation dont la forme et le fond sont jugés satisfaisants par la Banque mondiale directement applicable à chaque Bourse d’Études (la « Réglementation sur les Bourses d’Études »).

Nom Récurrent Échéance Fréquence

Comités de Coordination 05-Oct-2014

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Description de la clause

Le Bénéficiaire établit, au plus tard un (1) mois après la Date d’Entrée en Vigueur, et maintient en place par la suite tout au long de l’exécution du Projet, deux Comités de Coordination au sein du MEP et du MES, respectivement, dont la composition et les termes de référence sont jugés satisfaisants par la Banque mondiale.

Nom Récurrent Échéance Fréquence

Auditeur Technique pour les Bourses d’Etudes

05-Mar-2015

Description de la clause

Le Bénéficiaire veille à ce qu’au plus tard six (6) mois après la Date d'Entrée en Vigueur, le MES ait recruté, conformément aux dispositions de la Section III de la présente Annexe et selon des termes de référence jugés acceptables par la Banque mondiale, des auditeurs pour l'audit technique exigé en vertu de la Sous-Composante 1.2(b)(ii) du Projet (bourses d’etudes).

Nom Récurrent Échéance Fréquence

Equipe Fiduciaire du MES 05-Nov-2014

Description de la clause

Au plus tard deux (2) mois après la Date d’Entrée en Vigueur, le MES recrute un spécialiste en gestion financière et un spécialiste en passation des marchés pour l’Équipe Fiduciaire du MES, chacun sur la base de termes de référence, de qualifications et d’une expérience acceptables par la Banque mondiale et conformément aux dispositions de la Section III de la présente Annexe.

Nom Récurrent Échéance Fréquence

Coordinateur de Projet du MES 05-Nov-2014

Description de la clause

Le Bénéficiaire : recrute ou nomme au plus tard deux (2) mois après la Date d’Entrée en Vigueur, un coordinateur des activités du Projet relevant du MES chargé de coordonner et administrer au quotidien, de faciliter la communication et les relations entre les différents acteurs participant à la mise en œuvre des activités du Projet relevant du MES, sur la base de termes de référence, de qualifications et d’une expérience acceptables par la Banque mondiale.

.

Conditions

Financement Nom Type

PME Lettre d’Entente Entrée en Vigueur

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Description de la condition

La Lettre d’Entente, dont la forme et le fond sont jugés acceptables par la Banque mondiale, a été signée et remise par toutes les parties.

Financement Nom Type

PME Comité de Pilotage Entrée en Vigueur

Description de la condition

Le Comité de Pilotage du Projet a été établi conformément à la Section I.A.1 de l'Annexe 2 à l'Accord.

Financement Nom Type

PME Manuels du Projet Entrée en Vigueur Effectiveness

Description de la condition

Le Bénéficiaire a adopté, par l'intermédiaire du MEP et du MES, les Manuels du Projet dont la forme et le fond sont jugés acceptables par la Banque mondiale.

Financement Nom Type

PME Coordinateur et Equipe Fiduciaire du MEP Entrée en Vigueur

Description de la condition

Par l'intermédiaire du MEP, le Bénéficiaire a : i) recruté un coordinateur des activités du Projet relevant de l’autorité du MEP et ii) recruté, un spécialiste en gestion financière et un spécialiste en passation des marchés pour l'équipe fiduciaire à court terme du MEP (l'Équipe Fiduciaire du MEP), conformément à la Section I.A.2(a) de l'Annexe 2 au présent Accord et aux « Directives : Sélection et Emploi de Consultants par les Emprunteurs de la Banque mondiale dans le cadre des Prêts de la BIRD et des Crédits et Dons de l’IDA », en date de janvier 2011 (« Directives pour l’Emploi des Consultants »).

Financement Nom Type

PME Coordinateur et Equipe Fiduciaire du MES Décaissement

Description de la condition

Aucune somme ne peut être retirée au titre de la Catégorie (2), tant que la Banque mondiale n’a pas reçu de pièces justificatives, dont elle juge la forme et le fond satisfaisants, confirmant que le MES a recruté un coordonnateur des activités du projet relevant du MES, conformément aux dispositions de la Section I.A.3(a)(ii) de l’Annexe 2 au présent Accord, ainsi qu’un spécialiste en gestion financière et un spécialiste en passation des marchés conformément aux dispositions de la Section I.A.2(b) de l’Annexe 2 au présent Accord.

Financement Nom Type

PME Contrat de Maîtrise d’ouvrage déléguée Décaissement

Description de la condition

Aucune somme ne peut être retirée au titre de la Catégorie (4), tant que la Banque mondiale n’a pas reçu de pièces justificatives, dont elle juge la forme et le fond satisfaisants, confirmant que le Bénéficiaire est partie à un Contrat de Maîtrise d’ouvrage déléguée conformément aux dispositions de la Section I.C.1 de l’Annexe 2 au présent Accord.

Financement Nom Type

PME Réglementation sur les Subventions Décaissement

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Description de la condition

Aucune somme ne peut être retirée au titre de la Catégorie (5), tant que la Banque mondiale n’a pas reçu de pièces justificatives, dont elle juge la forme et le fond satisfaisants, confirmant que le Bénéficiaire, par l’intermédiaire du MEP, a préparé et adopté la Réglementation sur les Subventions, conformément aux dispositions de la Section I.C.3 de l’Annexe 2 au présent Accord.

Financement Nom Type

PME Réglementation sur les Bourses d’Études Décaissement

Description de la condition

Aucune somme ne peut être retirée au titre de la Catégorie (6), tant que la Banque mondiale n’a pas reçu de pièces justificatives, dont elle juge la forme et le fond satisfaisants, confirmant que le Bénéficiaire, par l’intermédiaire du MES, a préparé et adopté la Réglementation sur les Bourses d’Études, conformément aux dispositions de la Section I.C.3 de l’Annexe 2 au présent Accord.

Composition de l’équipe

Personnel de la Banque

Nom Titre Domaine de compétence

Unité

Irajen Appasamy Chargé des opérations senior

Opérations AFTEW

Begnadehi Claude Bationo

Chargé des opérations senior

Operations AFMBF

Hélène Bertaud Conseiller juridique senior

Questions juridiques LEGAM

Wolfgang M. T. Chadab Chargé des finances senior

Finance CTRLA

Boubou Cisse Economiste senior du développement humain

Ancien Chef d’équipe de projet (TTL)

AFTEW

Ruxandra Costache Conseil juridique Questions juridiques LEGAM

Emanuela Di Gropello Chef sectoriel Éducation AFTHD

Maimouna Mbow Fam Spécialiste senior de la gestion financière

Gestion financière AFTMW

Pierre Joseph Kamano Spécialiste senior de l’éducation

Éducation AFTEW

Jean Charles Amon Kra Analyste senior de gestion financière

Gestion financière AFTMW

Melissa C. Landesz Chargé des opérations Opérations AFTSG

Kirsten Majgaard Économiste de l’éducation

Chef d’équipe de projet (TTL)

AFTEW

Beth Wanjeri Mwangi Analyste de la gestion des ressources

Gestion financière SDNRM

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Koyalta Ndordji Analyste d’informatique Analyste d’informatique AFRIT

Celestin Adjalou Niamien

Analyste senior de gestion financière

Gestion financière AFTMW

Serigne Bassirou Niang Consultant Génie civil AFTEW

Ibrahim Salaou Barmou Temporaire à long terme Appui aux programmes AFMNE

Ibrah Rahamane Sanoussi

Spécialiste senior de la passation des marchés

Passation de marchés AFTPW

Leopold Remi Sarr Economiste Senior Éducation SASED

Juliana C. Victor-Ahuchogu

Spécialiste senior du suivi-évaluation

Suivi et évaluation AFTDE

Souleymane Zerbo Consultant Infrastructure AFTEW

Andre Zombre Consultant à long terme Passation de marchés AFTPW

Personnel hors Banque

Nom Titre Ville

Christiane Alzouma Mamosso

Consultant safeguards Niamey

Quentin Lebegue Agence Française de Développement Paris

Cynthia Mela Agence Française de Développement Niamey

Claire Galante Agence Française de Développement Paris .

Situation géographique

Pays Première division administrative

Localité Prévision

Résultat Observations

Niger Zinder Zinder X

Niger Tahoua Tahoua X

Niger Maradi Maradi X

Niger Dosso Région de Dosso X

Niger Diffa Diffa X

Niger Agadez Agadez X

Niger Tillabéri Région de Tillabéry X

Niger Niamey Niamey X

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1

I. CONTEXTE STRATÉGIQUE

A. Contexte du pays

1. Le Niger est un vaste pays enclavé dont les trois quarts du territoire sont constitué de désert. Le Niger est situé dans le centre-ouest du continent africain, entre le Mali, l’Algérie, la Libye, le Tchad, le Nigeria, le Bénin et le Burkina Faso. Le pays a une population d’environ 17,2 millions d’habitants, qui croît rapidement au rythme de 3,9 % par an (2012). La mortalité infantile au Niger a commencé à diminuer, mais le taux de fécondité reste très élevé. La majorité de la population est concentrée sur un tiers du territoire, principalement dans les régions du sud et de l’ouest du pays. La majorité de la population vit dans les zones rurales (82 %) et la moitié de la population est âgée de moins de 15 ans. La population jeune et la forte croissance démographique devrait exercer une pression considérable sur le système éducatif nigérien d’ici 2020. 2. Le Niger est un pays pauvre doté d’une base limitée de ressources naturelles et humaines. Il se classe au 186e rang sur 187 pays dans l’indice 2012 du développement humain du PNUD, avec un produit intérieur brut (PIB) par habitant de 769 dollars en parité du pouvoir d’achat (PPA) en 2012, soit l’un des plus bas au monde. Le Niger reste relativement fragile et continue d’être touché par plusieurs conditions météorologiques défavorables et d’autres facteurs, qui représentent de réels obstacles à son développement harmonieux (48,5 % de sa population vit en dessous du seuil de pauvreté) : (a) les conditions météorologiques défavorables conduisent à des sécheresses récurrentes du nord-ouest et de l’ouest où des famines successives et une augmentation de la vulnérabilité ont été enregistrées des années durant. Cette insécurité affecte à la fois l’offre et la demande d’éducation et limite les acquis potentiels de l’apprentissage ; (b) l’instabilité dans les pays de la sous-région et dans la bande soudano-sahélienne affecte les zones frontalières (exposition à des incidents violents : conflits et terrorisme) et sape les efforts de développement déployés par le gouvernement. Néanmoins, si elle est bien gérée, l’exploitation des importantes ressources minérales et pétrolières du Niger pourrait offrir des opportunités économiques importantes. 3. La croissance économique est très instable en raison de la dépendance à l’égard de l’agriculture pluviale. L’agriculture et l’élevage, qui contribuent respectivement environ 28 % et 11 % du PIB, fournissent des moyens de subsistance à la majorité de la population. La forte dépendance à l’égard de l’agriculture contribue aux fluctuations de la croissance économique du Niger. Entre 2008 et 2012, la croissance annuelle du PIB du Niger a été aussi faible que -1 % en 2009 et aurait atteint jusqu’à 11 % en 2012. La croissance annuelle moyenne a été de 6,5 % au cours de cette période. Bien que la gestion macro-économique globale est solide, l'économie du Niger reste très vulnérable à la variabilité climatique, les chocs climatiques à l'agriculture et à l'élevage, et à l'évolution de la demande mondiale pour ses exportations d'uranium. En 2013 la croissance économique a ralenti à 3,6 % en raison de l'insuffisance des pluies, après une récolte agricole exceptionnelle et le début de la production de pétrole en 2012. Les perspectives pour 2014 prévoit un rebond de la croissance du PIB aux tendances à long terme, les recettes fiscales et les exportations, et continué confinement en déficit budgétaire global. Malgré la croissance économique globale, l’incidence sur la réduction de la pauvreté a été faible. Cela est dû à la répartition inéquitable des revenus, la majorité de la population étant vivant de l’agriculture, secteur qui a enregistré la croissance la plus modeste. L’année 2013 a vu une expansion des

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activités miniers et des services. L’uranium est la principale exportation du Niger et a représenté, en 2012, 43 % des exportations. Le pays possède également des réserves considérables de pétrole et la production, le raffinage et l’exportation de pétrole devraient augmenter et peuvent soutenir un développement économique plus stable. Aujourd’hui, le pétrole contribue environ 5 % du PIB, alors que le secteur minier (principalement l’uranium) contribue environ 3 %. 4. À l’heure actuelle, les efforts de développement économique à court terme peuvent être entravés par des chocs externes. Les conflits dans les pays voisins posent des défis sécuritaires, économiques et humanitaires au Niger et exposent le pays a des risques macro-économiques importants. Le pays est confronté à une augmentation des problèmes de sécurité à ses frontières dus à diverses menaces externes, à commencer la l’insécurité en Libye et les répercussions de la crise au Mali, qui détournent l’attention et les ressources du développement. Ces conflits sont à l’origine d’un retour important de travailleurs migrants et de réfugiés, ainsi que de la perturbation des échanges commerciaux et des investissements. En outre, la crise au Mali contribue à élever le niveau d’insécurité en raison de la prolifération d’armes lourdes dans la sous-région, qui quant à elle augmente les menaces existantes des activités d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), le développement du trafic de drogue à travers le Sahara, et les insurrections périodiques par des groupes rebelles dans le nord du pays. 5. Les dépenses publiques ont augmenté d’environ 20 % du PIB en 2005 à quelque 24,9 % du PIB en 2012, selon les estimations. Toutefois, le niveau des dépenses reste modeste par rapport à d’autres pays en développement, et le faible niveau du revenu du pays entraîne de faibles dépenses publiques par habitant, ce qui limite la capacité du gouvernement à financer le développement et la réduction de la pauvreté. Le Gouvernement a adopté un Plan de Developpement Economique et Social 2012-2015 (PDES) qui décrit un programme de dépenses publiques ambitieux pour favoriser la croissance inclusive durable et d’ameliorer la prestation de services publics. Les dépenses d’éducation, et en particulier dans l’enseignement primaire, constituent une partie importante de ces dépenses. Au regard des chocs qui ont frappé le Niger, on peut dire que l’économie dans son ensemble a été bien gérée. 6. L’aide au développement sous forme de dons et de crédits concessionnels contribue à environ 30 % du budget du Niger. Le flux d’aide vers le Niger soutient la comparaison avec les flux vers d’autres pays en développement lorsqu’il est mesuré en pourcentage du PIB, mais, mesuré par habitant, le niveau de l’aide est relativement faible, s’établissant à 30 dollars. Durant les années de crise alimentaire, l’aide augmente au plus haut point, ce qui traduit d’importants apports d’aide humanitaire et autres formes d’assistance en rapport avec la crise. Ces dernières années, les flux d’aide étrangère ont été marqués par une baisse durant la période de crise politique, mais à la suite de la stabilisation politique et la mise en place d’un nouveau régime, les flux d’aide devraient retrouver leur niveau d’avant la crise. Les principaux bailleurs de fonds fournissant un appui budgétaire sont l’Association internationale de développement (IDA), l’Union européenne (UE), l’Agence française de développement (AFD, France), et la Banque africaine de développement (BAD).

B. Contexte sectoriel et institutionnel

7. Le système éducatif au Niger comprend trois années d’études pré-primaires, six années d’études primaires, quatre années de premier cycle du secondaire et trois années de

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second cycle du secondaire. Dans son cadre de politique, le gouvernement considère l’enseignement primaire et le premier cycle du secondaire comme étant l’éducation de base (Base I et II). L’objectif est de fournir un accès universel à ce niveau et de s’assurer que les diplômés de l’éducation de base acquièrent les aptitudes requises pour devenir des membres productifs de la société. Seulement l’enseignement primaire est obligatoire et l’âge officielle d’inscription à ce cycle d’études est de sept ans. La majorité des élèves inscrits dans le système éducatif formel le sont dans l’enseignement primaire, qui en 2012 représentait près de 80 % de l’ensemble des effectifs. Environ 5 % étaient inscrits dans le préscolaire, 11 % au premier cycle du secondaire ; et seulement 4 % au second cycle du secondaire, dans l’enseignement technique, et dans le supérieur. 8. L’éducation de base est, pour la plupart, assurée par le secteur public. Le secteur public assure la plus grande part des services d’éducation au Niger. Seulement 3,8 % des effectifs du primaire se trouvaient dans les écoles privées en 2011, alors que le nombre était plus élevé pour l’enseignement secondaire, à 18 %. Le Ministère de l’Enseignement Primaire, de l’Alphabétisation, de la Promotion des Langues Nationales, et de l’Éducation Civique (MEP) est responsable de l’enseignement préscolaire, de l’enseignement primaire (public et privé), et de l’alphabétisation et l’éducation non formelle (alphabétisation, écoles coraniques), le Ministère des Enseignements Secondaires (MES) s’occupe de l’enseignement secondaire général tandis que le Ministère des Enseignements Professionnels et Techniques (MEPT) s’occupe de la formation technique et professionnelle (établissements publics et privés), et le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) se charge de l’enseignement universitaire. Chaque ministère dispose, dans chacune des huit régions du pays, d’une délégation régionale qui gère les questions liées au secteur relevant de leur compétence. 9. Le système éducatif du Niger se heurte à un certain nombre de difficultés. Un taux élevé de croissance démographique, de faibles taux d’inscription initiale, et la non-rétention dans le système constituent quelques-uns des facteurs qui empêchent le Niger de parvenir à l’universalisation et l’achèvement des études primaires. En particulier, le Niger fait face à des défis pour élargir l’accès et augmenter les taux d’achèvement des études au sein des groupes vulnérables, notamment les filles dans les zones rurales, les enfants dans les zones nomades, et les enfants handicapés. Les autres problèmes cruciaux incluent la piètre qualité de l’apprentissage et de la gestion du système éducatif. Outre ces problèmes structurels, le secteur de l’éducation se ressent de la vulnérabilité du pays à des chocs climatiques fréquents. Les inondations d’août 2012 ont affecté plus de 500 000 personnes, dont au moins 176 000 ont perdu leur habitation, avec des impacts négatifs graves sur les services d’éducation et l’endommagement des infrastructures d’éducation. 10. Malgré l’augmentation significative des taux de scolarisation, le taux brut de scolarisation dans le primaire au Niger est encore faible par rapport à d’autres pays d’Afrique subsaharienne. La mise en œuvre du Programme décennal de développement du secteur de l’éducation (PDDE) pour la période allant de 2003 à 2013, a donné lieu à une augmentation de la scolarisation à tous les niveaux de l’éducation. Au cours de la dernière décennie, le taux brut de scolarisation (TBS) dans l’enseignement primaire a plus que doublé, de 36 % en 2001 à 76 % en 2011. Cette croissance importante a été soutenue par une plus grande priorité accordée à l’enseignement primaire dans le budget, une initiative de grande envergure de

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construction et de réhabilitation des écoles, et le recrutement d’enseignants. Cependant, malgré cette énorme amélioration, les taux de scolarisation sont encore très faibles par rapport à d’autres pays de la région, du fait d’une conjugaison du faible niveau d’accès initial pour les populations vulnérables (qui trahit d’importantes inégalités dans le système) et d’un faible niveau de rétention en général. 11. L’accès à l’école est encore très inéquitable au Niger et est symptomatique des contraintes pesant tant sur la demande que sur l’offre. La scolarisation des enfants issus de ménages pauvres dans l’enseignement primaire a augmenté rapidement au cours de la dernière décennie, mais les disparités restent encore très prononcées dans le primaire. La scolarisation dans le primaire est en général plus faible dans les zones rurales qu’en milieu urbain, et une analyse basée sur des enquêtes menées auprès des ménages1 montre que la distance du ménage par rapport à l’école la plus proche a un impact négatif majeur sur l’accès des enfants à l’école en milieu rural. Cette constatation donne à penser que l’offre (pas assez d’écoles) peut expliquer en partie le manque de scolarisation dans les zones rurales. Toutefois, l’analyse souligne également qu’une explication cruciale au défaut de scolarisation est à chercher du côté de la demande, en particulier pour les filles et les enfants issus de ménages pauvres. L’élargissement du système de l’enseignement primaire et l’amélioration significative des effectifs ont entraîné une augmentation de la scolarisation des filles dans le cycle primaire. Ceci étant, des disparités subsistent, et en 2011, le ratio de scolarisation des filles par rapport aux garçons dans l’enseignement primaire était de 83,7 %, et les taux d’abandon sont plus élevés pour les filles. L’inégalité des sexes dans l’accès à l’éducation est plus prononcée dans les zones rurales que dans les zones urbaines, et le problème est particulièrement grave chez les filles pauvres vivant en milieu rural. 12. Les taux de rétention sont aussi relativement faibles au Niger, ce qui indique un manque d’efficacité dans le système, dans l’ensemble, et plus particulièrement pour les groupes vulnérables. Le Rapport d’Etat du Système Educatif Nigérien (RESEN 2010) estime le taux de rétention dans l’enseignement primaire à 66,8 % en 2008/2009, calculé sur la base de la méthode pseudo-longitudinale2. Ainsi, à l’état de fonctionnement actuel du système, environ sept enfants sur dix qui entrent dans le primaire achèvent le cycle. Le RESEN (2010) calcule un rendement de 78,8 % pour l’enseignement primaire au Niger, ce qui signifie que 21,2 % des ressources allouées sont gaspillées. Il existe de très fortes différences entre les enfants des zones rurales et ceux des zones urbaines, ainsi qu’entre enfants de familles pauvres et enfants issus de familles à revenu élevé, en ce qui concerne les taux de rétention, qui sont beaucoup plus faibles pour les élèves des zones rurales et pour ceux issus de familles à faible revenu, ce qui indique sur la pertinence des obstacles pesant sur l’offre comme sur la demande comme explication des niveaux de rétention. Du côté de l’offre, la distance plus longue à parcourir les élèves pour se rendre à l’école en milieu rural, les écoles incomplètes et le ratio d'encadrement plus élevé dans les zones rurales qui affectent la qualité de l’éducation font qu’il est plus difficile de maintenir 1 Le RESEN 2010 est un rapport préparé par le gouvernement du Niger avec l'appui de la Banque mondiale, qui a servi de base pour la préparation du nouveau Programme Sectoriel de l’Education et de la Formation (PSEF). Les données fournies dans ces documents sont en grande partie du RESEN 2010. 2 La méthode pseudo-longitudinale évalue les progrès d'une cohorte donnée d'élèves à travers le cycle d'éducation en procédant à une reconstruction (hypothétique) d'un organigramme d'une rétention de la cohorte dans le système. Elle compare les non-redoublants réels dans une classe donnée dans l'année t au nombre de non-redoublants dans la classe précédente dans l'année t-1.

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les enfants dans le système de l’enseignement primaire en milieu rural que dans les zones urbaines. Le Niger est un des pays d'Afrique subsaharienne avec le plus faible taux d'achèvement du cycle primaire. 13. Le faible taux de rétention s’accompagne de la faible qualité des résultats d’apprentissage, qui suggère par ailleurs la nécessité d’améliorer le rapport coût-efficacité dans le système de l’enseignement primaire. Les résultats d’apprentissage dans le primaire au Niger sont faibles, même par rapport à d’autres pays de la région. Selon les plus récents scores du test du Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC), le Niger se classe au plus bas de l’échelle dans la région lorsqu’on combine les scores des élèves aux tests de français et de mathématiques. Pour autant, les coûts unitaires de l’enseignement primaire au Niger sont relativement élevés (21% du PIB par habitant en 2010), ce qui confirme le faible rendement dans l’emploi des ressources financières et humaines. À l’évidence, il est peu probable que la situation s’améliore simplement parce qu’on aura alloué des ressources supplémentaires, car celle amélioration exige de relever l’efficacité interne et la qualité globale du système de l’enseignement primaire. 14. Les causes de l’insuffisance de la qualité de l’enseignement sont multiples. L’accès au matériel d’apprentissage et aux manuels scolaires appropriés est problématique dans de nombreuses écoles primaires. La disponibilité des manuels et guides de l’enseignant est un élément important dans les résultats d’apprentissage. Au Niger, près de 20 % des écoles primaires n’ont pas accès aux manuels scolaires, et 30 % n’ont pas accès aux livres de mathématiques. En général, la disponibilité et la qualité des matériels d’apprentissage varient considérablement dans les écoles, ce qui suggère que le problème de la disponibilité des manuels scolaires n’est pas seulement celui de la disponibilité globale, mais aussi celui de la répartition inéquitable des matériels d’apprentissage entre les écoles. 15. La qualité de l’éducation est également affectée par la répartition inégale des enseignants entre les écoles et l’insuffisance du temps d’enseignement. Les taux d’encadrement dans les écoles primaires varient considérablement. Le nombre moyen d’élèves par enseignant était de 39 en 2011, mais l’importante variation de ce taux signifie que de nombreuses écoles se situent bien au-dessus de cette moyenne. Ainsi, bien que le Niger dispose d’un des taux d’encadrement les plus favorables dans la région, les inefficacités dans la distribution peuvent limiter l’impact positif de ce ratio sur l’apprentissage. Une plus grande équité dans la répartition des enseignants dans les écoles pourrait améliorer la qualité de l’apprentissage sans augmenter les coûts de façon significative. En outre, il convient de mieux gérer les enseignants au Niger en termes de respect du calendrier scolaire, de contrôle des absences et de meilleure utilisation des heures de classe. Le nombre d’heures de classe est limité par des taux élevés d’absentéisme des enseignants, ce s’établit à plus de 18 jours au cours d’une année scolaire pour près d’un tiers des enseignants (RESEN 2010). Ces deux problèmes soulignent la nécessité de déployer plus efficacement les enseignants et de les responsabiliser davantage à l’égard de l’école et de la collectivité. Outre la pénurie de manuels scolaires et d’enseignants dans de nombreuses écoles, les équipements de base tels que les installations sanitaires, l’accès à l’eau potable et l’électricité font également défaut à la majorité des écoles primaires au Niger, ce qui réduit encore plus la qualité et l’équité de l’éducation.

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16. Plus important encore, la piètre qualité de l’éducation est davantage aggravée par des méthodes d’enseignement qui laissent à désirer. Le programme scolaire suivi actuellement au Niger privilégie excessivement le contenu et l’apprentissage par cœur par rapport à l’acquisition d’aptitudes qu’on attend des apprenants, comme la capacité à lire, les aptitudes en mathématiques, la capacité à résoudre un problème, etc. Et l’effet négatif sur la qualité de l’apprentissage est encore plus exacerbé par la méconnaisse des matières par de nombreux enseignants (en particulier les enseignants contractuels) et souvent par leur manque incompétence pédagogique. 17. Bien des problèmes d’accès, d’efficacité interne et de qualité trahissent une gestion inefficace. L’efficacité de la gestion demande à être améliorée pour augmenter la qualité de l’éducation et parvenir à une plus grande efficacité interne et à l’équité dans le système éducatif. La grande variation de la disponibilité des ressources humaines et matérielles entre les établissements scolaires suggère un manque d’instruments et de systèmes pour gérer l’allocation des ressources. La variabilité de la répartition des enseignants a augmenté entre 2000 et 2010, donnant lieu à une plus dispersion plus importante du nombre d’élèves par enseignant. Dans le système actuel, les écoles ne paient pas les salaires des enseignants, et ont donc intérêt à signaler une insuffisance d’enseignants et sont peu motivées à utiliser les ressources en enseignants efficacement. Les enseignants sont généralement peu comptables à l’égard des écoles et des collectivités, ce qui explique le taux élevé d’absentéisme. Dans l’ensemble, la faible part des dépenses régionales dans les dépenses totales suggère un degré élevé de centralisation des prestations de services d’éducation, qui se traduit par une faible influence des régions et des écoles sur les décisions cruciales concernant le secteur de l’éducation. 18. L’enseignement secondaire est caractérisé par un faible niveau d’accès et d’efficacité. Malgré une croissance du taux brut de scolarisation dans le cycle secondaire, en 2011, ce taux était de 14,4 %, ce qui plaçait le Niger bien en dessous de la moyenne de la région, qui était de 40,4 %. La demande au niveau de l’enseignement secondaire devrait croître dans les prochaines années, étant donné que la scolarisation et l’achèvement des études à ce cycle devraient s’améliorer davantage, augmentant ainsi la pression exercée sur les capacités d’accueil des nouveaux élèves. Au Niger, la production de diplômés du secondaire est également freinée par un taux de rétention très faible de 33,7 % au premier cycle du secondaire. Toutefois, pour les élèves qui terminent leurs études du premier cycle du secondaire et s’inscrivent au cycle au-dessus, les chances d’obtenir leur diplôme sont nettement supérieures, le taux de rétention y étant de 73,4 % en 2010. En outre, l’efficacité du second cycle du secondaire est très faible au Niger en raison des taux élevés de redoublement dans ce cycle. Le RESEN (2010) calcule un indice d’efficacité de 49,5 % pour le premier cycle du secondaire en 2009. La performance est meilleure pour le second cycle du secondaire avec un indice d’efficacité de 73,3 % en 2009. Le faible niveau d’accès et de rétention dans le premier cycle du secondaire est dû à une combinaison de contraintes pesant sur l’offre et sur la demande. Les disparités interrégionales sont grandes au Niger, et les jeunes de Niamey et Agadez ont beaucoup plus de chances de participer à l’enseignement secondaire que les jeunes de Tahoua ou de Tillabéri. L’inégalité des sexes devient particulièrement prononcée dans l’enseignement secondaire. Contexte financier et institutionnel

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19. Les dépenses globales de l’éducation ont augmenté, et leur niveau est comparable à celles des autres pays de la région. L’éducation est principalement financée par les ressources propres de l’État, et au cours de la dernière décennie, les dépenses d’éducation ont augmenté à la fois en termes de dépenses réelles et de part relative de l’ensemble des dépenses publiques. En 2011, les dépenses publiques d’éducation sont été estimées à 3,2 % du PIB et 23 % des dépenses publiques totales, ce qui place le Niger au-dessus de la médiane par rapport à d’autres pays de la région. Parce que le niveau des dépenses d’éducation est déjà relativement élevé, il reste peu d’espace budgétaire pour augmenter les ressources allouées au secteur, et il en résulte la nécessité d’une plus grande efficacité pour créer de l’espace pour de nouveaux investissements importants dans le secteur. Entre autres choses, il est possible d’obtenir plus d’efficacité en réduisant les taux de redoublement et d’abandon, en redéployant les enseignants affectés à des tâches administratives à l’enseignement actif, et en augmentant la charge d’enseignement hebdomadaire efficacement pour l’aligner avec d’autres pays (notamment en réduisant l’absentéisme des enseignants). 20. La plus grande part du budget de l’éducation au Niger va à l’enseignement primaire. Sur les dépenses publiques totales d’éducation, 60 % sont allés à l’enseignement primaire en 2010, 25 % à l’enseignement secondaire, et 12 % à l’enseignement supérieur, alors que l’éducation non formelle a reçu les 3 % restants. Le fait que l’enseignement primaire soit privilégié dans le budget au Niger place ce dernier parmi les pays ayant la plus grande part du budget de l’éducation consacrée à l’enseignement primaire. Pour les trois départements ministériels en charge de l’éducation (c.-à-d. MEN, MESSRT, MFPE), les salaires représentent la plus grande partie du budget de l’éducation, évinçant d’autres dépenses récurrentes telles que les matériels d’apprentissage, la formation et le soutien pédagogique. Le nombre d’employés dans le secteur de l’éducation a plus que doublé durant sur la période 2006-2010 pour prendre en compte à la fois l’augmentation de la population en âge scolaire et l’augmentation des taux de scolarisation. 21. Le manque d’efficacité est symptomatique de la faiblesse des capacités institutionnelles et des incitations pour obtenir des résultats. Comme en témoigne le manque d’efficacité dans l’allocation et l’utilisation des ressources humaines, le système a des capacités limitées pour la planification et la gestion du personnel, la supervision des enseignants, ainsi que le suivi et l’évaluation. En outre, les rôles, les fonctions et les responsabilités ne sont pas très bien équilibrés entre les niveaux central, régional et local, et le secteur manque de capacités managériales et techniques haut niveau pour donner une orientation stratégique et opérationnelle claire. Aucune mesure d’incitation n’est en place pour motiver les employés, et la composition des ressources humaines dans le secteur et le déploiement des compétences à des niveaux différents du secteur demandent à être améliorés gagner en efficacité. Enfin, les ressources physiques font sérieusement défaut, qu’il s’agisse de bâtiments et d’installations pour des meubles, de matériel de bureau et de matériel de communication. 22. Un défi et une opportunité institutionnels majeurs représentent une l’évolution vers une plus grande décentralisation. Le succès de ce changement dépendra essentiellement de l’aptitude du gouvernement, avec l’appui des partenaires, à renforcer les capacités à tous les niveaux de gestion. En outre, il sera essentiel de définir une répartition claire et fonctionnelle du travail entre les autorités centrales, régionales, locales et scolaires, et d’établir des procédures qui

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assurent une bonne performance et la responsabilité à tous les niveaux. Un élément clé du programme de réformes est donc d’assurer un déploiement approprié des ressources humaines et une répartition efficace des ressources dans les écoles, un processus budgétaire renforcé pour assurer des liens étroits entre les ressources et les objectifs de résultats, et un suivi-évaluation amélioré. 23. Un défi institutionnel supplémentaire est la division récente du Ministère de l'Education Nationale. Effectif en Août 2013 le premier cycle du secondaire (l'enseignement de Base II) a été séparé du cycle de l'enseignement primaire (Base I) et mis sous la responsabilité d'un nouveau ministère de l'enseignement secondaire (MES). Alors que les deux ministères, MEP et MES, continuent à poursuivre la transition vers un cycle d'éducation de base, cette séparation crée une segmentation institutionnelle qui doit être pris en compte dans la mise en œuvre des interventions qui couvrent les deux cycles primaire et premier cycle du secondaire. Stratégie du gouvernement 24. Dans son discours d’investiture prononcé en avril 2011, le président de la République a souligné l’importance de l’investissement dans l’accès à l’éducation et a pris l’engagement d’allouer 25 % du budget de l’État à l’éducation sur les cinq prochaines années et d’élargir l’accès à l’éducation post-primaire. Conformément à ces priorités et à la lumière des conclusions du Rapport d’état de l’éducation nationale et de l’étude récente sur les compétences pour la croissance3, le Gouvernement nigérien vient de finaliser et d’approuver une nouvelle stratégie globale pour le secteur de l’éducation, pour période 2014-2024, baptisé Programme sectoriel de l’éducation et de la formation (PSEF), dans le prolongement du PDDE couvrant la période allant de 2003 à 2013. Le PSEF énonce les objectifs suivants pour l’enseignement primaire : (1) améliorer l’accès à l’éducation de base en augmentant l’offre de services éducatifs, donnant lieu à une plus large couverture géographique des services d’éducation; (2) améliorer la qualité de l’enseignement; et (3) améliorer la gouvernance sous-secteur. Au même temps, l’objectif est d’évoluer autant que possible vers l’enseignement primaire universel d’ici 2024, objectif qui nécessitera à la fois une augmentation de l’accès à l’éducation et l’amélioration des niveaux de rétention des élèves dans le système éducatif. Contrairement au plan sectoriel antérieur (PDDE), le PSEF ne concerne pas que l’éducation de base (préscolaire, primaire et éducation non formelle), mais aussi tous les niveaux de l’enseignement post-primaire (secondaire, EFTP/des compétences enseignement supérieur). La Banque mondiale a soutenu ce processus dans le cadre du Groupe local des partenaires de l’éducation (GLPE), dirigé par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

3 World Bank (2012): Improving Education and Developing Skills for Economic Growth in Niger.

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25. Le gouvernement a lancé et prévoit de lancer plusieurs autres réformes importantes dans un certain nombre de sous-secteurs de l’éducation à travers les plans et les stratégies mentionnées ci-dessus, notamment : (i) instauration du cycle de l’éducation de base comprenant six années d’enseignement primaire et quatre années de premier cycle du secondaire ; (ii) introduction d’écoles alternatives du premier cycle du secondaire dans les zones rurales éloignées (collèges ruraux) ; (iii) réforme de la gestion des enseignants dans le primaire et le secondaire ; et (iv) réajustement des programmes et méthodes d’enseignement dans les écoles secondaires en tenant compte de la nouvelle structure de l’éducation de base. La réforme de la gestion des enseignants inclut des changements apportés au statut des enseignants. Le recrutement d’enseignants contractuels est maintenu, mais la proportion des enseignants fonctionnaires passe des 11 % actuels à 36 % d’ici 2020, pour améliorer les perspectives de carrière et les incitations pour les enseignants. Une fois les diagnostics réalisés, le gouvernement envisage également de prendre des mesures visant à rendre la répartition des enseignants plus transparente et équitable. La charge d’enseignement passera de 16,5 heures/semaine à 21 heures dans le premier cycle du secondaire et de 13,5 heures/semaine à 18 heures dans le second cycle du secondaire pour augmenter le temps d’instruction et, à terme, améliorer l’apprentissage. En outre, l’objectif est de réduire la part des salaires hors enseignants dans la masse salariale totale à 25 % en 2020 (contre 44 % en 2010). Collaboration entre les bailleurs de fonds 26. Le système éducatif du Niger a reçu une aide considérable de la part des partenaires de développement en appui aux efforts déployés par le gouvernement. À la lumière des enseignements tirés de la mise en œuvre du PDDE et de l’avènement de la PSEF, un certain nombre d’opérations sont proposées afin de mieux coordonner, éviter les doubles emplois, et renforcer les synergies dans les investissements. En intervenant dans ce cadre programmatique général, chaque partenaire cible les aspects qui correspondent à ses priorités stratégiques. Le GLPE est dirigé par la Coopération Suisse (depuis Octobre 2013) et se réunit régulièrement, les partenaires donateurs se réunissant au moins une fois et souvent deux fois par mois pour discuter de questions d’intérêt ou pour partager des informations sur les programmes en cours. À compter de 2011, les secrétaires généraux des Ministères en charge de l’éducation étaient invités à participer à ces réunions de donateurs, et l’ont fait assez régulièrement. Les bailleurs de fonds participent également à la supervision et aux missions d’examen conjointes, y compris des visites de terrain, et se sont accordés sur un format commun des rapports sur l’état d’avancement des programmes (un rapport interne d’exécution des programmes ainsi qu’une analyse économique et financière externe réalisée chaque année) de même que sur une matrice d’indicateurs commune. Les principaux partenaires de développement actifs dans le secteur sont l’AFD, l’Union européenne (UE), l’UNICEF, l’UNESCO, le Programme alimentaire mondial (PAM), l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), la Coopération suisse, la Coopération allemande (KfW, GTZ), la Banque africaine de développement (BAD), la Coopération luxembourgeoise (LuxDev), la Banque mondiale et plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) internationales telles que Plan International, World Vision et OXFAM. La plupart des partenaires de développement apportent un appui à l’éducation de base, mais certains projets soutenus par les partenaires appuient le second cycle du secondaire, l'enseignement supérieur, et l’enseignement technique et professionnelle. La Banque mondiale

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finance actuellement un projet sur le développement des compétences / l’enseignement technique et professionnelle, approuvé en 2013. Préparation et approbation du plan sectoriel du gouvernement 27. Le Gouvernement a élaboré une Lettre de politique éducative (LPE) approuvée par les partenaires de développement et ratifié par le gouvernement au cours d’un conseil des ministres tenu le 1er juin 2012. S’appuyant sur cette LPE, le gouvernement a lancé la préparation d’un plan de développement stratégique global du secteur de l’éducation pour la période 2014-2024 et un plan de mise en œuvre à court terme (2014-2016) pour chaque sous-secteur soutenu par un cadre de dépenses à moyen terme (CDMT), qui est basé sur un modèle de simulation et le calcul des coûts des plans d’action. Tous ces documents ont été rédigés, évalués et approuvés. 28. Au cours de la préparation du projet, la note conceptuelle de projet (PCN) et le document d’évaluation de projet (PAD) ont déjà été largement examinés avec tous les partenaires. Ces documents ont également été examinés à trois réunions extraordinaires du Groupe local des partenaires de l’éducation tenues le 26 juin 2012 (pour la note conceptuelle), et le 26 avril 2013 et le 28 juin 2013. Les réunions ont approuvé l’orientation et l’approche du projet. Cette équipe comprend l’UNICEF (donateur présent dans le pays et chef de file jusqu’en octobre 2013) et l’AFD, avec des contributions des Fonds et Programmes des Nations Unies et de plusieurs organisations non gouvernementales, ainsi que des organisations de la société civile (OSC). 29. Un cadre de partenariat (Cadre Partenarial) entre le Gouvernement et les partenaires de développement a été validé et signé le 19 Juillet 2013. Le Cadre prévoit l'organisation des revues annuelles conjointes du secteur et la poursuite de l’objectif consistant à converger vers une un système commun de supervision et de gestion des ressources qui soit conforme aux lignes directrices du PME et aux règles de la Banque mondiale. Justification de la demande de financement du PME et de la participation de la Banque mondiale 30. La demande de financement au titre du Fonds du PME en vue de cofinancer le programme se base sur le PSEF. Le Plan définit des priorités à court terme à prendre pour améliorer le système éducatif du Niger. Il est impulsé par la nécessité pour le pays d’atteindre les OMD, en particulier ceux relatifs à l’enseignement primaire universel. Il se fonde également sur la nécessité d’accroître la capacité du gouvernement à assurer la gouvernance du secteur et d’aider à combler le déficit de financement qui nécessite des ressources extérieures complémentaires au-delà de celles déjà mobilisées par le les partenaires de développement. Le Fonds du PME complètera ainsi les ressources actuelles fournies par différents canaux pour combler le déficit de financement existant au cours des quatre prochaines années. 31. Il s’agit là d’une première demande de financement qui permettra de répondre aux besoins urgents à court terme. Les besoins de financement estimés pour la mise en œuvre du PSEF au cours de la période 2014-2017 se chiffrent à environ 1,631 millions de dollars et le déficit de financement pour la même période pour l’enseignement primaire est estimé à 168 millions de dollars. Les dons de 84,2 millions de dollars du PME et environ 15,8 millions de

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dollars de l’AFD, dont 80 % affectés à l’enseignement primaire, résorberont plus de 50 % du déficit à ce niveau. Les contributions estimées des autres bailleurs de fonds sur la même période s’élèvent à environ 45 millions de dollars. Le gouvernement travaille en collaboration avec tous les partenaires de développement pour poursuivre les efforts en vue de mobiliser des ressources supplémentaires pour financer le PSEF. Le gouvernement s’est également engagé à augmenter la part des dépenses d’éducation dans le budget national, des 21,7 % actuels à 28 % en 2016, en profitant de la hausse attendue des revenus du secteur des industries extractives. 32. Le gouvernement et le GLPE ont décidé que la Banque mondiale serait l’Entité de Supervision (ES) du Fonds du PME. Cette décision a été prise sur la base de la reconnaissance par le GLPE et du gouvernement de l’expérience de la Banque dans le secteur de l’éducation au Niger et, plus largement, de son expérience dans l’appui aux programmes EPT/FTI dans de nombreux pays, dont les enseignements peuvent être utiles pour le Niger. Dans ce rôle, la Banque mondiale a travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement, le GLPE et d’autres parties prenantes lors de la préparation du projet, et elle continuera à assurer une collaboration étroite avec tous les partenaires lors de la mise en œuvre, sous la direction du bailleur de fonds chef de file (Coopération Suisse). 33. La Banque mondiale a une longue tradition de dialogue sur les politiques et d’appui au secteur de l’éducation au Niger. Elle a soutenu des projets d’éducation et a réalisé, en collaboration avec le gouvernement, une série d’études analytiques destinées à étayer le dialogue sur les politiques dans le secteur.

C. Objectifs de plus hauts niveau auxquels contribue le projet

34. Le projet contribue à la promotion de la prospérité partagée et la réduction de l'extrême pauvreté au Niger en contribuant directement à la réalisation de deux OMD : l’assurance de l’éducation primaire universelle et la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Le projet soutient la nouvelle stratégie de réduction de la pauvreté – le Plan de développement économique et social (PDES) 2012-2015 – qui fait du développement des ressources humaines et l’accès aux services sociaux de base comme une priorité, et met l’accent sur la participation accrue de la société civile à la lutte contre les problèmes sociaux. Il soutient également la mise en œuvre de la première phase (2014-2016) du PSEF (2014-2024) approuvé par les membres du GLPE, et dans l’optique d’atteindre les objectifs suivants : (a) accroître l’accès à l’enseignement primaire ; (b) améliorer les résultats d’apprentissage ; et (c) améliorer la gestion du système. Les composantes décrites dans cette opération serviront de mécanisme de réalisation de ces objectifs fixés par le gouvernement et approuvés par le groupe de bailleurs de fonds locaux. 35. En outre, le projet cadre avec les objectifs et l’approche de l’actuelle Stratégie de partenariat-pays de la Banque mondiale (2013-2016), qui soutient le PDES du Niger, en privilégiant largement la réduction de la vulnérabilité (Pilier 2 de la Stratégie), et il correspond également à l’objectif de la Stratégie de la Banque pour le secteur de l’éducation à l’horizon 2020 entre trouvant un équilibre entre la fourniture de moyens essentiels (bâtiments scolaires, manuels et enseignants formés) et les activités qui contribuent à renforcer la responsabilisation au sein du système éducatif (stratégie de construction à faible coût d’écoles, décentralisation du processus de prise de décision, recours à des accords sur les résultats).

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36. Enfin, l’opération envisagée répond aux trois orientations stratégiques du PME (c’est-à-dire éducation des filles, éducation de qualité et résultats d’apprentissage, et États fragiles), avec des interventions qui mettent l’accent sur une éducation de qualité et favorisent la scolarisation des filles. En outre, l’élément de « fragilité » est dominant parmi les critères de sélection des zones où les interventions seront menées.

II. OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DU PROJET

A. ODP

37. L'objectif du projet est d'élargir l'accès à la scolarisation, d'accroître le taux de rétention des élèves à l’école et d'améliorer la qualité du cadre d'enseignement et d’apprentissage au niveau de l'éducation de base dans la République du Niger.

Bénéficiaires du projet 38. Les bénéficiaires directs du projet sont les élèves et les enseignants du primaire et du premier cycle du secondaire au Niger, le personnel du MEP et du MES aux niveaux central et décentralisé, ainsi que les parents. La majorité de ces bénéficiaires résident dans les régions/collectivités locales les plus déshéritées du pays, conformément à la politique du gouvernement visant à mobiliser un soutien et des ressources en vue de réduire la pauvreté. Les zones ciblées par les composantes et les interventions du projet seront sélectionnées au cours de la mise en œuvre selon des critères objectifs, et en tenant compte de la situation sécuritaire et des zones d’intervention des autres partenaires de développement. Les différentes composantes du projet peuvent cibler diverses zones géographiques, mais toutes privilégieront les populations pauvres et les zones rurales. 39. Premièrement, près de 65 % des écoles, et environ 2,1 millions d’élèves (dont 85 % fréquentent des établissements primaires et 15 % le premier cycle du secondaire) devraient tirer profit du projet. De ce fait, les principaux bénéficiaires seront les élèves du primaire et du premier cycle du secondaire qui, dans le cadre du projet, profiteront d’un meilleur accès à des salles de classe plus proches de leur domicile, de meilleurs équipements et de nouveaux manuels scolaires, d’enseignants plus qualifiés et d’un plus grand nombre d’heures de cours. Ces améliorations de la qualité de l’enseignement peuvent permettre à ces élèves, en particulier aux filles, de prétendre à des revenus plus élevés dans le futur, et d’améliorer leurs conditions sociales. Ces améliorations contribueront également à les protéger des maux sociaux associés aux mauvais traitements et à l’exposition à des conduites à risque sur le plan sanitaire. L’éducation des filles peut également contribuer à améliorer les résultats socio-économiques de leurs enfants et les inciter à fonder des familles moins grandes (réduisant de ce fait le taux de fécondité). 40. Deuxièmement, les enseignants du primaire et du premier cycle du secondaire (dont 40 % sont de sexe féminin) devraient tirer profit d’une meilleure formation et de conditions d’apprentissage améliorées. Les enseignants et autres personnels administratifs et pédagogiques bénéficieront d’un niveau plus élevé de formation, de meilleures conditions de travail, de revenus plus élevés et d’une plus grande sécurité de l’emploi. Enfin, les parents et les

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communautés bénéficieront d’une réduction des frais scolaires grâce à la fourniture accrue de manuels scolaires gratuits, et pour les écoles primaires, de bourses couvrant les frais de fonctionnement des établissements, et de cantines scolaires.

Indicateurs de résultats au niveau de l’ODP 41. Le projet proposé utilisera les indicateurs spécifiques mentionnés ci-dessous pour assurer le suivi de la réalisation de l’ODP (voir le cadre de résultats complet dans l’Annexe 1). Objectif Indicateur

Améliorer l’accès et la rétention scolaire au niveau de l’éducation de base

1. Taux d’achèvement de l’enseignement primaire 2. Augmenter l’indice de parité entre filles et garçons

dans l’enseignement primaire (base I) dans les zones ciblées par le Projet

3. Augmenter l’indice de parité entre filles et garçons au premier cycle de l’enseignement secondaire (base II) dans les zones ciblées par le Projet

Améliorer la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage au niveau de l’éducation de base

4. Système d’évaluation des apprentissages au niveau de l’enseignement primaire est opérationnel

5. Utilité du système d’évaluation des apprentissages 6. Des outils et des matériaux appropriés pour améliorer

la lecture dans les premières années de l’école sont adoptés par le MEP

Tous objectifs 7. Bénéficiaires directs du projet, dont pourcentage des

femmes

III. DESCRIPTION DU PROJET

42. Le projet proposé repose sur le Programme sectoriel de l’éducation et de la formation (PSEF 2014-2024), récemment finalisé, ainsi que sur le Rapport d’état du système éducatif nigérien 2010 (RESEN 2010), et l’Examen conjoint annuel du secteur de l’éducation nationale de juillet 2012. Il s’appuie aussi sur les enseignements tirés du Projet de mise en œuvre accélérée du Programme EPT dans l’enseignement primaire (EFA/FTI Basic Education Project) au Niger, clôturé le 31 mai 2012. Ce projet est élaboré dans le cadre d’un programme plus vaste d’appui de bailleurs de fonds au secteur de l’éducation du Niger. 43. Le projet financera un programme de réformes ambitieux axé sur trois grands piliers : i) Élargissement de l’accès équitable à la scolarisation et rétention des élèves à l’école, en mettant l’accent sur les infrastructures scolaires, l’éducation des filles et les cantines scolaires ; ii) Amélioration de la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage, grâce à des intrants pédagogiques et des compétences d’enseignant/d’enseignement plus importants et de meilleure qualité, en privilégiant les résultats de l’apprentissage ; et iii) Renforcement des capacités de gestion, en privilégiant l’amélioration des capacité institutionnelles et les incitations aux niveaux du ministère, du système et de l’établissement scolaire.

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44. Le projet soutiendra plus spécifiquement la première phase (2014-2016) du PSEF du Niger (2014-2024). Par conséquent, les paragraphes suivants ne présenteront pas le PSEF dans sa totalité, mais uniquement les activités directement financées par le fonds commun (don du PME d’un montant de 84,2 millions $EU, et don de l’AFD d’environ 15,8 millions $EU). De même, la description ci-dessous ne détaille pas toutes les stratégies adoptées par le gouvernement pour la mise en œuvre des activités du PSEF, énoncées dans la Lettre de politique éducative (LPE), comme mentionné ci-dessus, et évaluées au cours du processus d’adhésion du Niger au PME. De même, la description suivante ne détaille pas l’évaluation technique des activités du PSEF, qui peut être disponible sur demande. La conception du projet a été élaborée autour des trois composantes décrites ci-après. Les coûts indiqués sont des coûts de base ; ils n’incluent donc pas les fonds de réserve pour les dépenses imprévues (4 millions $EU). A. Composantes du projet Composante 1: Élargissement de l'accès équitable à la scolarisation et rétention des élèves à l’école (coût de base estimé : 55 millions $EU) 45. L’objectif principal de cette composante est d’élargir l’accès équitable à l’éducation de base et la rétention des élèves à l’école en s’attaquant aux obstacles qui entravent la scolarisation, tant du côté de la demande que de l’offre. Cette composante consistera notamment à remplacer les salles de classe inadaptées, à construire des installations connexes et à stimuler la demande dans les zones les plus exposées à l’insécurité alimentaire, en privilégiant celles dont le taux brut de scolarisation est inférieur à la moyenne nationale. Une attention particulière sera accordée aux questions de genre. Plus particulièrement, le projet financera : (i) la construction et l’équipement de près de 1 600 salles de classe et autres infrastructures scolaires importantes (latrines, points d’eau, construction de puits, etc.), le cas échéant ; (ii) des mesures incitatives destinées à promouvoir l’éducation des filles tant dans le primaire que dans le premier cycle du secondaire ; et (iii) stimulera la demande et améliorera l’état nutritionnel et sanitaire des élèves par le biais de programmes de restauration et d’hygiène scolaires. Cette composante se divise en trois sous-composantes : 1.1: Amélioration des infrastructures scolaires ; 1.2: Promotion de l’accès des filles à l’école ; et 1.3: Programme de restauration et hygiène scolaires. Le gouvernement recherche d’autres financements pour construire de nouvelles salles de classe, ce qui porterait au total le nombre de salles de classe supplémentaires à 2 000. 46. Sous-composante 1.1 : Amélioration des infrastructures scolaires (40 millions $EU). Cette sous-composante vise à améliorer l’accès à une éducation de base pour près de 75 000 enfants supplémentaires – dont au moins 70 % seront issus des zones rurales –, parmi lesquels 20 à 30 % proviendront de quartiers enregistrant les taux de scolarisation les plus bas. Cette sous-composante comprendra : (a) (i) la construction de quelque 1 245 salles de classe dans le primaire, équipées de bancs pour les élèves et de pupitres pour les enseignants, de latrines et de points d’eau, le cas échéant ; et (ii) la construction et l’équipement de quelque 330 salles de classe pour les élèves du premier cycle de l’enseignement secondaire, et de latrines ; et (b) le renforcement des capacités du gouvernement pour la supervision des travaux de construction des écoles. Ces constructions seront destinées aux écoles primaires (Base I) et aux établissements du premier cycle du secondaire (Base II), la priorité étant accordée aux écoles privées de structures

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permanentes, et à l’accueil des élèves pendant les saisons où les huttes de paille (structures temporaires) ne peuvent être utilisées. Les zones où les indicateurs d’accès sont les plus faibles seront privilégiées. L’accent sera mis sur les zones prioritaires recensées par les autorités et convenues avec les partenaires de développement. Le choix des localités sera dicté à la fois par le besoin et la demande. Les salles de classe seront adaptées aux personnes handicapées ou nécessitant une attention spécifique afin de faciliter leur scolarisation, et seront équipées de latrines. Au moins 150 des 1 650 salles de classe construites constitueront des écoles rurales alternatives (petits établissements multigrades, mieux adaptés aux zones les plus reculées). Le projet pourrait également financer la construction de latrines dans les écoles qui n’en disposent pas ou dont le nombre est insuffisant. Cette mesure devrait favoriser la scolarisation/rétention des élèves, en particulier des filles. 47. Sous-composante 1.2 : Promotion de l’accès des filles à l’école (6 millions $EU). Cette sous-composante vise à réduire les disparités entre les sexes dans l’accès à l’éducation en soutenant des mesures incitatives destinées à promouvoir l’accès des filles à l’enseignement primaire et au premier cycle du secondaire dans les zones ciblées, en particulier des activités de sensibilisation, des tutorats et des bourses d’études pour les filles. Le projet financerait la poursuite des activités menées avec succès dans le cadre du précédent projet administré par la Banque mondiale, en mettant l’accent sur les zones où la résistance à la scolarisation des filles est plus forte, et où les taux de scolarisation sont très faibles Il est prévu que 51 500 filles bénéficient de cette sous-composante et que l’accès et la rétention des filles s’améliorent dans les zones ciblées. 48. En complément de la promotion de la scolarisation des filles grâce à la construction de salles de classe et de latrines, avec l’appui de la sous-composante axée sur les infrastructures, cette sous-composante permettra : (a) au niveau de l’enseignement primaire : de poursuivre les campagnes d’information en vue de sensibiliser et d’accroître la prise de conscience des avantages que représente l’éducation des filles, avec l’appui des unités décentralisées du MEP, des CGDES (comités de gestion décentralisée des établissements scolaires), et des ONG ; (ii) organiser une formation pour les mères de fillettes et d’adolescentes, principalement dans le domaine de l’alphabétisation fonctionnelle et financière, afin de les sensibiliser à l’importance de l’éducation pour les filles, et renforcer les capacités de ces dernières à générer des revenus, réduisant ainsi la nécessité pour elles de travailler à la maison. Le groupe cible sera mobilisé à travers les associations de mères éducatrices ; (iii) concevoir et mettre en œuvre des programmes de tutorat pour les élèves les moins performants dans certaines écoles des zones ciblées, dans le but d’améliorer les taux de rétention et de réduire les abandons scolaires ; (iv) accorder des gratifications aux élèves prometteurs à l’échelon régional au cours de « cérémonies publiques de fin d’études », pour récompenser les filles ayant obtenu les meilleurs résultats scolaires, sous la forme d’incitations non financières (un prix d’encouragement constitué de fournitures scolaires ou autres articles nécessaires à l’école, d’un montant de 20 $EU environ par fille) ; 49. De plus, la sous-composante financera : (b) pour le premier cycle de l’enseignement secondaire : (i) des campagnes d’information et autres activités de sensibilisation afin d’accroître la prise de conscience sur l’importance du premier cycle de l’enseignement secondaire pour les filles ; et (ii) l’octroi de bourses d’études aux filles éligibles scolarisées dans le premier cycle du secondaire afin de promouvoir la scolarisation et la rétention des filles. Le projet : (iii) appuiera

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également une évaluation de l’impact des différentes formules afin de déterminer leur rapport coût-efficacité. 50. Sous-composante 1.3 : Programme d’alimentation scolaire et hygiène scolaires (9 millions $EU). Cette sous-composante vise à stimuler la demande d’éducation et la rétention à l’école, à réduire la prévalence des carences nutritionnelles, et à favoriser la santé des élèves en encourageant de bonnes pratiques nutritionnelles et d’hygiène scolaires, et en fournissant de la nourriture, dans les écoles primaires. La priorité sera accordée aux zones où : (i) les taux de scolarisation sont les plus faibles (principalement dans les régions les plus pauvres et les zones rurales, qui coïncident avec celles où la scolarisation des filles est la plus faible) ; (ii) les bâtiments scolaires sont inachevés et/ou détruits. 51. La situation sanitaire des enfants s’est considérablement détériorée suite aux sécheresses et aux inondations récurrentes, en particulier dans les zones touchées. Pour résoudre ces problèmes, la sous-composante propose de : (i) soutenir l’élargissement des programmes de restauration scolaire (cantines) dans les zones souffrant de pénurie alimentaire aiguë et/ou exposées à des catastrophes naturelles ou aux conséquences de certaines crises (conflits) ; (ii) soutenir des activités en vue d’améliorer la santé et l’hygiène en milieu scolaire, y compris le déparasitage, le cas échéant ; et (iii) organiser des activités de formation/sensibilisation à l’attention des enseignants et du personnel administratif essentiel des écoles sur la santé, l’hygiène, les questions nutritionnelles et l’élaboration d’une politique nutritionnelle à l’école. Outre l’impact positif probable de ces interventions sur l’état de santé des enfants, la fréquentation scolaire et les capacités d’apprentissage devraient augmenter et permettre de réduire les redoublements et les abandons. Composante 2: Amélioration de la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage (coût de base estimé : 23 millions $EU) 52. Le principal objectif de cette composante est d’améliorer la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage, en soutenant : (a) une fourniture accrue de matériels d’enseignement et d’apprentissage, et une révision des programmes scolaires ; (b) la formation initiale et continue des enseignants ; et (c) de meilleurs outils pour mesurer et améliorer les acquis scolaires. La Composante 2 est divisée en trois sous-composantes : 2.1: Moyens pédagogiques ; 2.2: Formation des enseignants ; et 2.3: Résultats d’apprentissage. 53. Sous-composante 2.1 : Moyens pédagogiques (8 millions $EU). Cette sous-composante vise à soutenir une meilleure qualité de l’enseignement et de l’apprentissage grâce à la fourniture de matériels d’enseignement et d’apprentissage et un appui à la révision des programmes et manuels scolaires de l’enseignement primaire. Le programme relatif aux manuels scolaires doit fournir des manuels à l’attention des élèves et des guides de l’enseignant dans des matières de base (mathématiques, lecture, sciences), dans les établissements du primaire et du premier cycle du secondaire. Les financements étant insuffisants pour couvrir tous les niveaux, des complémentarités seront recherchées avec la distribution de manuels financés par d’autres sources, dont une opération récente financée par l’AFD.

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54. Les principales activités financées par cette sous-composante comprennent : (a) pour l’enseignement primaire : (i) la réimpression ou l’acquisition de manuels scolaires pour les élèves et de guides de l’enseignant ; (iii) l’appui à la révision en cours des programmes et manuels scolaires du premier cycle de l’enseignement primaire ; (iv) l’impression de matériels pour les interventions sur l’initiation à la lecture prévues dans le cadre de la sous-composante 2.3 ; et (b) pour le premier cycle de l’enseignement secondaire : (i) la réimpression ou l’acquisition de manuels destinés aux élèves, et de guides de l’enseignant ; et (ii) la fourniture de certains matériels pédagogiques. Les matériels pédagogiques incluront principalement des guides de l’enseignant et des matériels d’apprentissage pour les élèves afin de soutenir un meilleur enseignement et apprentissage dans les matières fondamentales. L’aide envisagée pour les manuels scolaires comprend deux volets : i) l’acquisition et la distribution, dès la conception du projet, de manuels scolaires en utilisant les éditions actuelles pour compenser les pénuries dans les écoles ; et ii) la conception de nouveaux manuels alignés sur les nouveaux programmes en cours de finalisation, protégés par des droits d’auteur nationaux pour les impressions ultérieures. L’impression de ces nouveaux manuels devrait être limitée tant que les nouveaux programmes n’ont pas été testés. 55. Le financement de la révision des programmes scolaires visera l’élaboration de meilleurs programmes et méthodes d’enseignement des mathématiques et de la langue (lecture et écriture) et le développement d’aptitudes transversales (résolution de problèmes, capacité de raisonnement, aptitudes à la communication). La révision des programmes et manuels scolaires s’appuiera sur une partie des premiers enseignements tirés des interventions sur l’initiation à la lecture mises en place dans le cadre de la Sous-composante 2.3. Ces interventions mettent l’accent sur des pratiques appropriées de l’initiation à la lecture dans les langues locales durant les premières années de scolarisation, et s’appuient sur les expériences, les matériels et les outils élaborés dans le cadre d’autres projets pilotes, dans le pays et à l’extérieur. La révision s’effectuera classe par classe sur une période de dix ans, et de nouvelles éditions des manuels seront imprimées à la suite de chaque révision. Au cours de ce processus, les manuels existants seront réimprimés et distribués en vue de garantir la poursuite de l’enseignement/apprentissage durant la période de révision. 56. Sous-composante 2.2 : Formation des enseignants (11 millions $EU). Cette sous-composante favorisera une meilleure qualité de l’enseignement et de l’apprentissage grâce à une meilleure formation initiale et continue des enseignants. Elle permettra d’augmenter le nombre d’enseignants contractuels formés dans les zones cibles du projet et d’aider tous les professeurs à acquérir les compétences et les pratiques pédagogiques fondamentales, en mettant l’accent sur la maîtrise du sujet et des méthodes d’enseignement plus pratiques. Près de 3 500 enseignants contractuels bénéficieront d’une formation continue financée par le projet et 800 formateurs d’enseignants seront formés. 57. La sous-composante soutiendra : (a) au niveau de l’enseignement primaire : (i) l’élargissement des capacités des écoles de formation des enseignants par la construction et l’équipement de trois nouvelles écoles normales d’instituteurs (ENI) à Tessaoua (région de Maradi), Doutchi (région de Dosso), et Magaria (région de Zinder) ; (ii) une formation de meilleure qualité grâce à la formation de formateurs dans les trois nouvelles ENI et d’autres établissements de formation ; (iii) la dispense d’une formation continue pour les enseignants

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contractuels ; (iv) l’élaboration et l’adaptation de modules de formation et de guides de l’enseignant sur les méthodes d’enseignement de la lecture dans le premier cycle de l’enseignement primaire, dans le cadre des interventions sur l’initiation à la lecture prévues dans la Sous-composante 2.3 ; (v) des études sur les compétences, la formation et la gestion des enseignants ; et (b) au niveau du premier cycle de l’enseignement secondaire : (i) la formation d’enseignants contractuels. S’agissant de la formation des formateurs, l’accent sera mis à la fois sur la formation initiale (FI) et la formation continue (FC) pour améliorer la capacité des formateurs grâce à une formation pratique axée sur la salle de classe, afin de les aider à transférer des aptitudes et des pratiques de base bien définies dans tous les domaines de l’enseignement, à commencer par l’initiation à la lecture et aux mathématiques dans le primaire. 58. Sous-composante 2.3 : Résultats d’apprentissage (4 millions $EU). Cette sous-composante vise à soutenir une meilleure qualité de l’enseignement et de l’apprentissage grâce à de meilleurs outils, pour mesurer et améliorer les acquis pédagogiques, en mettant l’accent sur l’aptitude à lire et à écrire, et donc l’enseignement primaire. Un appui à l’initiation au calcul peut être apporté, mais l’objectif principal est d’abord l’initiation à la lecture et l’écriture. Cette sous-composante comprendra un appui à : (i) l’amélioration du système national d’évaluation des acquis pour un meilleur suivi-évaluation des résultats de l’apprentissage dans l’enseignement primaire ; et (ii) l’élaboration et la mise en œuvre d’interventions sur l’initiation à la lecture dans les trois premières années du primaire. Composante 3 : Renforcement des capacités de gestion (coût de base estimé : 18 millions $EU) 59. La Composante 3 appuiera une utilisation plus efficace des ressources afin d’élargir l’accès et améliorer la qualité grâce au développement des capacités de gestion et institutionnelles et de meilleures incitations au niveau de l’administration centrale, des administrations locales, des écoles et du projet dans plusieurs zones critiques. La Composante 3 se divise en trois sous-composantes : 3.1: Renforcement des capacités des ministères en charge de l’éducation de base ; 3.2: Gestion du système éducatif centralisé et décentralisé ; et 3.3: Gestion et coordination du projet. 60. Sous-composante 3.1 : Renforcement des capacités des ministères en charge de l’éducation de base (6 millions $EU). Cette sous-composante renforcera la capacité du MEP et du MES à gérer et coordonner plus efficacement les deux niveaux de l’éducation de base en soutenant une série d’activités de renforcement institutionnel. Des synergies seront créées entre les programmes financés par les différents partenaires qui soutiennent l’amélioration de la gestion pédagogique et administrative des deux ministères pour assurer un renforcement progressif et durable des capacités. 61. Le MEP a réalisé un examen organisationnel complet en 2013 (en complément des analyses institutionnelles entreprises lors de la préparation du PSEF), et recevra un appui complet résultant de cet examen pour renforcer ses capacités et sa performance institutionnelles. Les capacités du MES seront également renforcées, et le projet financera un examen organisationnel supplémentaire du MES au cours de la première année de mise en œuvre.

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62. La sous-composante soutiendra, pour le MEP : (i) la fourniture d’une assistance technique (AT) pour renforcer les capacités institutionnelles ; (ii) l’élaboration et la mise en œuvre, dans la mesure du possible, d’un programme de perfectionnement professionnel pour l’ensemble du personnel concerné du MEP, fondé sur les résultats de l’examen organisationnel ; (iii) l’élaboration et l’application d’une stratégie de gestion des ressources humaines et de développement du ministère avant la fin de la première année du projet, qui sera mise en œuvre à partir de la seconde année ; et (iv) la mise à niveau et la réhabilitation de certains bureaux et équipements du MEP ; et pour le MES : (i) un examen organisationnel et un renforcement de ses capacités à exécuter ses activités ; et (ii) la fourniture d’équipements. 63. Sous-composante 3.2 : Gestion du système éducatif centralisé et décentralisé (10 millions $EU). Cette sous-composante appuiera les initiatives gouvernementales visant à renforcer les capacités de planification, de gestion et de suivi, et les mesures prises pour inciter l’administration centrale, les services décentralisés, les écoles et les collectivités à mettre en œuvre de manière efficace et rentable des programmes d’études au niveau du primaire et du premier cycle du secondaire, ce à l’échelle du système. 64. Plus précisément, la sous-composante appuiera le développement des capacités pour (a) l’enseignement primaire, grâce au soutien à : (i) la gestion et la planification du secteur de l’éducation ; (ii) la planification et la gestion des écoles, y compris la formation du personnel et des CGDES ; (iii) le financement des écoles, notamment en soutenant un cadre institutionnel pour les subventions à l’amélioration des écoles (SAE) ; (iv) l’introduction de ces subventions dans un nombre limité d’écoles gérées par les CGDES ; (v) l’appui au système informatique de gestion de l’éducation (SIGE), notamment la collecte de données et des enquêtes scolaires ; et (vi) des études relatives à la planification, la gestion et le financement du système éducatif ; et (b) pour le premier cycle du secondaire, grâce au soutien : (i) à la planification et la gestion du secteur de l’éducation, y compris des études ; (ii) la planification et la gestion des écoles, y compris la formation des CGDES ; et (iii) un renforcement du SIGE, y compris la collecte de données et des enquêtes scolaires. 65. La planification sectorielle inclura l’appui à des politiques d’affectation des enseignants plus efficaces. Le développement des capacités de planification, gestion et financement des écoles ciblera les établissements et les collectivités, deux catégories essentielles à la prestation efficace des services d’éducation. L’amélioration de la planification et de la gestion des écoles passera par la mise en place de capacités et de procédures pour mesurer et améliorer l’efficacité et la performance de l’école. La sous-composante contribuera à mettre en place un système de planification et de suivi de la qualité, de l’assiduité et des résultats. Tous les établissements scolaires pourront y prendre part et devront réaliser des auto-évaluations et des plans de développement, et participer également aux enquêtes scolaires ; le personnel sera formé à l’utilisation de ces nouveaux instruments et à un fonctionnement efficace dans cet environnement décentralisé. Une meilleure gestion des écoles entraînera également le renforcement des CGDES, qui joueront un rôle important dans la gestion des programmes de restauration scolaire. 66. S’agissant du financement des écoles, l’accent sera mis sur l’établissement d’un cadre institutionnel durable pour un système concurrentiel de SAE destiné à encourager la qualité de l’apprentissage, la performance des enseignants, l’assiduité et/ou les acquis. En outre, les SAE

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peuvent aussi aider à investir dans des catégories de dépenses non récurrentes, telles que le financement de la formation initiale des enseignants et autres personnels. Cette activité permettra d’élaborer des processus d’approbation, de suivi et évaluation des SAE, et de mettre en place et former des conseils régionaux de l’éducation et les CGDES. La gestion des SAE sera contrôlée de manière séquentielle avec l’aide d’organisations non gouvernementales ou d’autres agents indépendants. 67. Sous-composante 3.3 : Gestion et coordination du projet (2 millions $EU). Cette sous-composante appuiera la coordination et le S&E du projet, afin de faciliter la mise en œuvre de ce dernier. Elle visera à assurer la mise en œuvre efficace du projet proposé grâce à des mécanismes efficaces de coordination, des pratiques appropriées de gestion financière et de passation des marchés, et un suivi-évaluation efficace des résultats du projet aux niveaux national et infranational. Plus précisément, un appui sera fourni à la gestion et la coordination du projet grâce au financement de services de consultants, coûts opérationnels, équipements et formation, y compris, pour (a) le MEP : (i) les réunions du Comité de pilotage du projet et les examens sectoriels annuels ; (ii) les audits techniques et financiers ; (iii) le recrutement du personnel, selon les besoins, notamment pour la coordination du projet, la gestion financière et la passation de marchés ; (iv) la formation des acteurs chargés de la mise en œuvre, y compris de la passation des marchés et du S&E ; et (v) les coûts opérationnels ; et (b) pour le MES : (i) les audits techniques et financiers ; (ii) le recrutement du personnel du projet, selon les besoins, y compris pour la coordination du projet, la gestion financière et la passation des marchés ; et (iii) la formation des acteurs responsables de la mise en œuvre. Dépenses imprévues (4 millions $EU). Les fonds de réserve pour les dépenses imprévues du projet pour les trois composantes s’élèvent à 4,0 millions $EU. B. Financement du projet

Instrument de prêt 68. L’instrument de prêt retenu est un don du PME consenti sous la forme d’un financement d’un projet d’investissement (IPF). Dans la mesure où le risque-pays reste élevé selon les évaluations de gestion financière et de passation des marchés, l’équipe estime que l’IPF est l’instrument indiqué pour cette opération, car la situation du pays et les interventions proposées nécessitent des financements dédiés et un appui et une supervision sur le terrain. 69. Le don du PME fera partie d’un fonds commun comprenant également un don de l’AFD. Le fonds commun financera les activités décrites dans ce document de projet. Cette décision s’explique par le fait qu’elle permet d’améliorer l’efficacité de l’appui apporté par les donateurs au PSEF, tout en réduisant les coûts de transaction pour le gouvernement, conformément à la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide adoptée en 2005. L’opération décrite ci-dessus couvre la totalité des activités financées par le fonds commun, dénommées ci-après « le projet ». 70. Le recours à un appui budgétaire sectoriel ou à une approche sectorielle (SWAP) a été envisagé, mais il ne semble pas approprié à ce stade, car il y a des problèmes majeurs sur la gouvernance et les modalités fiduciaires dans le secteur ; et trop peu de bailleurs de fonds

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interviennent dans le secteur de l’éducation au Niger pour le justifier. En outre, la profondeur des connaissances et les analyses pour soutenir le développement d’un programme à l’échelle sectorielle pour les enseignements secondaire et tertiaire font défaut. Compte tenu des importantes externalités positives associées à l’éducation de base, le gouvernement et les bailleurs de fonds ont décidé de procéder d’abord à l’élaboration d’un projet/fonds commun d’éducation de base, puis, lors de sa mise en œuvre, à des analyses pour le programme de travail relatif à l’enseignement secondaire et tertiaire. Coût et financement du projet 71. Le coût total des activités décrites dans ce document de projet, et appelées à être financées par le fonds commun, s’élève à 100 millions $EU. Le tableau suivant indique les coûts pour chaque composante. Le financement comprend un don de 84,2 millions $EU du PME et un don d’environ 15,8 millions $EU de l’AFD (jusqu’à un maximum de 12 millions EUR). Le don du PME, administré par la Banque mondiale, financera 84,2 % des activités du projet. Si d’autres partenaires décident de contribuer au fonds commun durant la période du projet, l’éventail des activités sera élargi en fonction des financements additionnels mis à disposition.

Composantes du projet

Coûts du projet/Financement

total (millions de

dollars)

Financement du PME

(millions de dollars)

Financement de l’AFD

(millions de dollars)

% du financement

du PME dans le cout total

1. Élargissement de l'accès équitable à la scolarisation et rétention des élèves à l’école 2. Amélioration de la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage 3. Renforcement des capacités de gestion Dépenses imprévues

55,0

23,0

18,0

4,0

84,2 15,8 84,2%

Coût total 100,0

C. Prise en compte des enseignements tirés de l’expérience dans la conception du projet 72. L’expérience et les enseignements tirés des premières phases du programme EPT-FTI et de projets antérieurs de l’IDA (Projet d’éducation de base au Niger, 2004 ; Réformes sociales et des politiques au Niger 1, 2006) sont pris en compte dans la conception du projet et incluent les aspects suivants :

• Accorder une attention à la durabilité des interventions. Un nombre important d’activités financées dans le cadre du premier cycle d’aide de l’Initiative pour la mise en œuvre accélérée de l’EPT ont été incorporées dans le budget et la stratégie de l’État, y compris

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les allocations versées aux enseignants, la formation initiale et continue des enseignants, l’exploitation et l’entretien, y compris une part importante des coûts des coûts des véhicules. Cette démarche a permis de faire en sorte que les projets pilotes couronnés de succès dans le cadre du programme FTI et d’autres programmes des bailleurs de fonds aient pu bénéficier directement d’un accroissement des crédits budgétaires alloués à l’éducation.

• Au lieu de se contenter d’augmenter le nombre de places pour la formation initiale pour combler les pénuries d’enseignants, il faudrait également accorder une attention soutenue à la qualité des programmes de formation des enseignants. Le projet sera focalisé non seulement sur le niveau des recrues, mais aussi sur l’apport d’un appui aux enseignants dans leurs salles de classe afin de s’assurer qu’ils traduisent leur formation en une pratique améliorée. Toute intervention couronnée de succès au Niger devrait comprendre des mesures visant à aider le gouvernement à s’attaquer à la question du recrutement, de l’affectation, de la gestion et du paiement des salaires des enseignants. L’expérience montre que la fourniture d’intrants de l’éducation tels que de nouvelles salles de classe, des manuels et des enseignants ne suffit pas pour améliorer le niveau de l’enseignement dans les salles de classe, d’où la nécessité de mettre l’accent sur le plan de carrière et les incitations à l’intention des enseignants.

• Les interventions visant à améliorer la scolarisation des filles requièrent un ensemble de mesures qui prennent en compte les contraintes sociales et les infrastructures de base. Un accent fort sera mis sur la conception du projet par rapport aux contraintes sociales et physiques qui pèsent sur l’accès des filles à l’éducation, en s’appuyant sur les groupes des femmes et la formation de ces dernières à l’utilisation des nouvelles installations.

• La coordination efficace des bailleurs de fonds est essentielle pour fournir au gouvernement des programmes d’aide complémentaires, assurant une approche cohérente et systémique de la réforme et maintenant l’accent sur la nécessité de renforcer les résultats scolaires. Pour promouvoir la coordination des bailleurs de fonds, le projet a été conçu conjointement par le gouvernement et les partenaires. Un accord sera également conclu entre le gouvernement et tous les bailleurs de fonds dans le cadre du Fonds commun sur les modalités de gestion fiduciaire pertinentes afin d’éviter la répétition de désaccords et la perturbation de la mise en œuvre du PDDE et du PAEB.

• L’internalisation des modalités de mise en œuvre du projet dans les structures gouvernementales renforce la capacité des ministères d’exécution et l’adhésion aux réformes et devrait contribuer à l’obtention de résultats durables. Le projet sera mis en œuvre par le MEP avec de l’assistance technique intégrée au ministère en vue de répondre aux besoins en compétences à court terme. Pendant que les capacités de gestion fiduciaire seront renforcées, les financements du Fonds commun ne seront pas acheminés par les comptes du gouvernement.

• Une approche innovante doit être adoptée pour construire des écoles dans les zones difficiles d’accès et les zones rurales, car il s’est avéré, au cours de la mise en œuvre de la dernière initiative FTI, qu’il est extrêmement difficile d’amener les entrepreneurs à soumissionner pour des projets à réaliser dans des collectivités éloignées.

• Les collectivités ont besoin de formation et d’encadrement étendus pour pouvoir mettre en œuvre des projets autogérés, et la communication entre le gouvernement et les collectivités doit être bonne pour que ces systèmes fonctionnent parfaitement. La conception du projet prend en compte la nécessité de directives détaillées sur la manière

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de mettre en œuvre les différentes modalités de gestion de la construction, et elle englobe la préparation de manuels pour chaque approche, et la formation du personnel de l’administration centrale et locale et des communautés à leur utilisation.

• L’achat et la distribution de manuels scolaires doivent être planifiés en détail. Lors de l’exécution du fonds commun précédent, l’achat de manuels scolaires a été retardé par un stockage prolongé dans les entrepôts. La plus récente achat et distribution en 2013 de 3,5 millions de manuels scolaires avec un financement de l’AFD, a été largement couronnés de succès en dépit de l’énorme travail logistique nécessitant plus d’une centaine camions de matériels, dont certains se rendaient dans les zones les plus reculées du pays. UNICEF était responsable de l’achat et de la distribution et a mis en place des centres de distribution à travers le pays pour recevoir les matériels, qui sont ensuite été livrés sur place à chaque école.

• Compte tenu de la courte durée du projet qui est de quatre ans, les indicateurs de produit plutôt que les indicateurs de réalisation seront utilisés pour mesurer le succès de la mise en œuvre. Ces indicateurs seront ensuite évalués par rapport à la mesure dans laquelle ils contribuent à atteindre les objectifs convenus du programme sectoriel.

IV. MISE EN ŒUVRE

73. Conformément au nouveau paysage institutionnel, le MEP et le MES seront les deux ministères responsables de la mise en œuvre, à savoir le MEP pour les activités liées à l’enseignement primaire (Base I), et le MES pour les activités liées au premier cycle de l’enseignement secondaire (Base II). La mise en œuvre sera réalisée par les unités techniques compétentes du MEP et du MES aux niveaux central et décentralisé. Une agence d’appui à maîtrise d’ouvrage (AMO) et d’autres appuis techniques seront recrutés pour soutenir les ministères dans certaines tâches. Pour le MEP et le MES, une partie de la construction des infrastructures scolaires sera déléguée à des maîtres d’ouvrages délégués (MOD), sélectionnés de manière concurrentielle.

A. Dispositifs de partenariat

74. Le groupe des partenaires de l’éducation (GPLE) au Niger est dirigé par un bailleur de fonds chef de file – charge assumée par l’UNICEF avant d’être récemment transférée à la Coopération suisse – qui fait office de point focal du groupe. Le Cadre partenarial signé en juillet 2013 les engage à s’employer à coordonner leur appui au PSEF. Cette démarche contribue à éliminer la duplication des efforts et à rationaliser les activités des bailleurs de fonds pour les rendre aussi rentables que possible. En outre, pour promouvoir une plus grande harmonisation, l’AFD a proposé de combiner son financement avec celui du PME dans un fonds commun, géré par le gouvernement. Le fonds commun sera ouvert à tous les partenaires souhaitant utiliser ce mode de financement. Contrairement au fonds commun du PDDE, le fonds envisagé sera géré comme un compte de projet désigné, et donc plus sécurisé. Les procédures de passation des marchés et de gestion financière de la Banque mondiale s’appliqueront au fonds commun. Dans le même temps, les bailleurs de fonds continueront à améliorer le système de gestion des finances publiques du Niger et les procédures nationales, afin que les futures contributions du PME et/ou d’autres partenaires soient plus rigoureusement alignées sur les procédures et les systèmes nationaux (dans le droit fil de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide). Les éléments clés des modalités de mise en œuvre sont décrits ci-dessous.

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75. Son mode de fonctionnement sera précisé dans une Lettre d’entente (LE) entre les contributeurs au fonds et le gouvernement nigérien. La lettre prévoira des rapports d’avancement semestriels, des examens annuels conjoints avec le gouvernement, des audits indépendants (financiers, techniques, et de passation des marchés) couvrant la totalité du financement du fonds commun, en tenant compte des modalités de passation des marchés, de gestion financière et des dispositions institutionnelles convenues conjointement. Les principes de fonctionnement du fonds commun proposé sont décrits dans l’Annexe 7. B. Dispositions institutionnelles et modalités de mise en œuvre

76. Le MEP et le MES seront chargés de la mise en œuvre de leurs parts respectives du projet, notamment des tâches fiduciaires, à travers leurs différentes directions et services au niveau central et décentralisé. Le MEP et le MES coordonneront toutes les activités réalisées par leurs départements respectifs ou par le biais de maîtres d’ouvrage délégués. À cet égard, le MEP et le MES recruteront et évalueront les fournisseurs de services (entreprises, fournisseurs, consultants, etc.) et signeront tous les accords avec les organismes de co-exécution (maîtres d’ouvrages délégués) et superviseront leurs activités. Le Secrétaire général et son équipe assureront la coordination et la cohérence des activités et la liaison avec les partenaires. 77. La supervision du projet sera assurée par le Comité de pilotage (CP) du projet, composé, au minimum, de représentants du ministère du Plan, du MEP, du MES et du bailleur de fonds chef de file dans le secteur de l’éducation. Le CP assurera le pilotage du projet, en particulier : (i) l’orientation stratégique de la mise en œuvre et la synergie avec d’autres activités et programmes existants ou envisagés ; (ii) la supervision de la mise en œuvre du projet et l’approbation des plans d’action annuels et budgets ; (iii) l’examen et l’approbation des rapports d’avancement du projet ; et (iv) l’évaluation des réalisations du projet. Le CP devra être en place avant l’entrée en vigueur. 78. Au niveau technique, (i) deux coordinateurs de projet seront nommés ou recrutés à plein temps, respectivement par le MEP et le MES, et, sous la supervision directe du Secrétaire général du MEP et du MES, ils assureront la coordination et l’administration quotidienne du projet et faciliteront la communication et la liaison entre les différents participants à la mise en œuvre du projet ; (ii) deux équipes fiduciaires employées à court terme, comprenant en un premier temps des experts principaux en gestion financière et en passation de marchés, auxquels un comptable se joindra ultérieurement, seront recrutés pour appuyer respectivement la DRFM et la DMP du MEP et du MES dans la gestion des aspects fiduciaires au stade du lancement du projet ; et (iii) une assistance technique sous la forme d’une agence d’appui à maîtrise d’ouvrage sera engagée pour fournir un appui/une assistance technique à long terme pour la mise en œuvre du projet et des réformes clés, y compris pour appuyer les fonctions fiduciaires liées à la gestion du Don pour toute la durée du projet, sous la direction du MEP et du MES, en remplaçant les équipes fiduciaires de court terme quand la transition est achevée. 79. En outre, un Comité de coordination (CC) sera désigné dans chaque ministère pour coordonner techniquement et superviser la mise en œuvre du PAA et fournir des conseils et des recommandations au Comité de pilotage (CP). Ils seront chargés, entre autres, des tâches suivantes : (i) assurer la consolidation des différents plans de travail dans un Plan d’action annuel

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budgétisé qui devra être soumis à l’approbation du CP ; (ii) assurer la cohérence entre le PAA et le plan sectoriel de l’éducation (PSEF) ; (iii) valider les termes de référence pour les études, les consultations, etc., assurer leur conformité avec les objectifs du projet ; et (iv) superviser la mise en œuvre du PAA, contrôler la conformité des activités planifiées, programmées et mises en œuvre. Les Comités de coordination (CC) seront composés du Secrétaire général, du Directeur des études et de la programmation, du Directeur des ressources financières et matérielles, du Directeur des marchés publics, du Directeur des statistiques du MEP, du coordinateur de projet, des directeurs des unités de mise en œuvre principales, et d’autres représentants que le MEP et le MES jugeront nécessaires. 80. La mise en œuvre d’une partie du programme de construction sera déléguée aux maîtres d’ouvrages délégués (MOD). Les travaux de construction et de réhabilitation dans les zones urbaines, et la construction de salles de classe dans le premier cycle du secondaire pourraient être le plus appropriés pour la délégation aux MOD. D’autres aspects de la construction de l’école seront gérés soit directement par le MEP et le MES, par les collectivités territoriales, ou par les communautés ou les conseils locaux sur une base expérimentale. La Direction des études et de la programmation (DEP), en coordination avec la Direction des infrastructures et équipements scolaires (DIES) et d’autres unités concernées, sera responsable de la planification et de la programmation globales des activités relevant de cette sous-composante à travers : (i) la préparation et la mise à jour du programme de construction ; (ii) la création d’une base de données contenant des informations mises à jour sur les besoins, les effectifs, les coûts unitaires et l’espace requis ; et (iii) l’établissement des conditions et critères de sélection des sites. La mise en œuvre des activités de la composante liée à la qualité sera principalement assurée par les ministères, directement par le biais de leurs différents services. La direction chargée de la formation et des programmes scolaires, en particulier la Direction de la formation initiale et continue (DFIC) du MEP, sera responsable de la coordination et de la gestion des activités de formation des enseignants, de la révision des programmes et de l’élaboration de modules de formation. La DFIC a acquis de l’expérience dans la gestion de grande envergure des activités de formation des enseignants et met actuellement en œuvre des programmes de formation des enseignants financés par l’UNICEF et la Coopération suisse. Le projet financera l’assistance technique pour renforcer la capacité de la DFIC dans la gestion des activités de formation des enseignants. Deux manuels de projet devront être prêts avant l’entrée en vigueur : un Manuel de procédures administratives, comptables et financières et un Manuel d’exécution du projet (MExP) devront être préparés par le gouvernement et approuvés par la banque. Des règlements spécifiques pour les deux types de dons devront être préparés et approuvés par la Banque au plus tard trois mois avant l’entrée en vigueur. 81. Conformément à son mandat habituel, le Secrétaire général du MEP ou du MES assurera la coordination technique globale de la mise en œuvre du projet/fonds commun. Dans chaque ministère, une équipe de coordination légère composée du Coordinateur de projet et de deux à trois membres de haut niveau du personnel l’assistera dans sa tâche, qui consistera dans le suivi régulier de la mise en œuvre des plans convenus des activités, la fourniture d’une assistance technique à diverses unités techniques, le cas échéant, la liaison efficace avec les partenaires de développement du secteur et les rapports périodiques sur l’avancement de la mise en œuvre. L’AMO peut également soutenir ces tâches.

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82. Au niveau régional, le MEP : (i) assurera la coordination du projet par l’intermédiaire de ses directions régionales et des équipes régionales du projet sous la direction du directeur régional ; (ii) nommera, au plus tard un mois après l’entrée en vigueur, au sein de cette équipe, entre autres : (a) le point focal de l’éducation des filles ; (b) le point focal des CGDES ; et (c) d’autres spécialistes, selon les besoins et comme convenu avec la Banque mondiale ; et (iii) recrutera ou nommera au sein de l’équipe régionale du projet, selon les besoins et en accord avec la Banque mondiale, au plus tard trois mois après l’entrée en vigueur : (a) un comptable ; (b) un responsable de la passation des marchés ; et (c) un spécialiste des travaux publics, recrutés selon des termes de référence jugés satisfaisants par la Banque mondiale. Ces équipes seront le point de contact pour la mise en œuvre du projet dans leurs régions respectives. Au niveau régional, le MES assurera la coordination de sa part des activités du projet dans des conditions jugées acceptables par la Banque mondiale, et comme décrit dans le MExP. C. Suivi et évaluation des résultats

83. Le projet/fonds commun appuiera la mise en place de systèmes et de processus de suivi-évaluation en étroite collaboration avec les principaux partenaires de développement du secteur de l’éducation. Sous la direction du Secrétaire général du MEP et du MES, la responsabilité des activités de S&E sera partagée entre les principales directions techniques du MEP et du MES (sous la houlette des DEP et de leur division des statistiques), et les Directeurs régionaux de l’éducation alimenteront le processus avec les informations et les données sur le terrain. Un rapport d’avancement sera préparé deux fois par an pour fournir des informations sur l’état de mise en œuvre et les résultats du programme et des données actualisées sur les indicateurs de performance. Les évaluations d’impact, l’analyse des incidences et l’enquête sur la prestation de services seront réalisées périodiquement afin de mieux mesurer l’impact du programme sur les bénéficiaires, ainsi que l’efficience et l’efficacité de la prestation de services. Des missions conjointes d’appui à la mise en œuvre seront effectuées avec les principaux bailleurs de fonds, autant que possible. 84. Les activités du projet seront suivies et présentées dans l’Examen annuel du secteur de l’éducation nationale. L’évaluation indépendante, financée conjointement par des bailleurs de fonds, deviendra partie intégrante de la préparation de l’examen annuel envisagé. Le Groupe local des partenaires de l’éducation continuera à jouer un rôle clé dans la coordination et la collaboration.

85. Le MEP et le MES continueront à améliorer le système de S&E existant afin de répondre aux exigences de suivi-évaluation. Le projet prendra des mesures, au titre de la Composante 3, pour développer les capacités aux niveaux central, régional et local (écoles), afin de remplir des fonctions de suivi de base. Les indicateurs retenus pour ce projet seront suivis régulièrement avec les Directions de la planification et des statistiques pour assurer leur exactitude, sécurité et rapidité. Toutes les mesures politiques nécessaires seront prises par la haute direction pour prendre en compte les tendances inquiétantes relevées dans la collecte des données. Un examen à mi-parcours (MTR) sera effectué pour évaluer les progrès d’ensemble dans la mise en œuvre du projet, actualiser le cadre de résultats, examiner la répartition des ressources entre les composantes, réévaluer les risques et proposer des mesures correctives pour réaliser les objectifs de développement.

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D. Soutenabilité 86. La soutenabilité de ce projet est garantie par son lien étroit avec le Programme sectoriel de l’éducation et de la formation (PSEF), et donc avec les politiques du secteur de l’éducation, un engagement démontré par le gouvernement en faveur de la réduction de la pauvreté et de la réalisation des OMD liés à l’éducation, et l’appropriation du processus du PME par le gouvernement. Le gouvernement met en œuvre le projet avec son propre personnel et considère à juste titre le PME comme partie intégrante de ses propres activités. Enfin, le projet a été préparé sur une base technique solide, notamment un cadre financier préparé et approuvé par le gouvernement et le groupe local des bailleurs de fonds.

V. PRINCIPAUX RISQUES ET MESURES D’ATTÉNUATION

87. Le projet proposé est conçu en tenant compte de l’insuffisance des capacités sur le terrain et de l’environnement politique. La mise en œuvre du projet utilise dans la mesure du possible des mécanismes existants et le renforcement des capacités là où nécessaire afin de réduire les risques susceptibles d’entraver la réussite du projet. En raison de la situation sécuritaire, le projet a été conçu avec une certaine flexibilité dans le ciblage des investissements dans des zones spécifiques du territoire nigérien. Les avantages potentiels de l’opération dépassent les risques et justifient l’assistance du PME pour la mise en œuvre d’activités cruciales avec d’autres partenaires de développement, tout en soutenant des mesures d’atténuation des risques afin d’optimiser la mise en œuvre du projet en temps opportun. Le tableau ci-dessous récapitule les risques importants et leur notation. L’évaluation exhaustive des risques (ORAF) fait l’objet de l’Annexe 4.

A. Tableau récapitulatif de la notation des risques

Catégorie de risque Note

Risque lié aux parties prenantes Modéré

Risque lie a l’Agence d’exécution

- Capacité Substantiel

- Gouvernance Substantiel

Risque lié au projet

- Conception Modéré

- Aspects sociaux et environnementaux Faible

- Programme et bailleurs de fonds Modéré

- Suivi de l’execution et durabilité Substantiel

Risque global lié à la mise en œuvre Substantiel

B. Explications sur la notation du risque

88. Le risque global lié à la mise en œuvre du projet est jugé « Substantiel ». Le projet pourrait être exposé à des risques liés aux délais d’exécution, à la soutenabilité ou à l’impact sur

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les bénéficiaires visés. Toutefois, les risques identifiés sont gérables et les mesures d’atténuation ont été mises en place. 89. Les principaux risques sont liés aux organismes d’exécution, ce qui pourrait conduire à ralentir la mise en œuvre. L’ORAF constate que l’insuffisance des capacités de gestion et de mise en œuvre du MEP et du MES – notamment pour les aspects fiduciaires –, du S&E et de la gestion de projet, constitue un risque potentiel pour la mise en œuvre du projet. Par ailleurs, certaines réformes envisagées par le PSEF (que le projet pourrait soutenir) restent relativement complexes au vu du contexte. Pour atténuer ces risques, une entreprise chargée de l’assistance technique sera recrutée pour renforcer les capacités de mise en œuvre, et deux coordinateurs de projet seront recrutés pour renforcer la capacité de coordination. En outre, une assistance technique spécifique sera fournie pour appuyer les activités de construction des écoles.

VI. SYNTHÈSE DE L’ÉVALUATION PRÉALABLE

A. Analyses économique et financière

90. Une analyse économique et financière du projet a été réalisée et une synthèse figure à l’annexe 6. Lorsque cela était possible, les coûts et les avantages ont été évalués d’un point de vue quantitatif, ce qui a donné lieu la valeur actuelle nette (VAN) et le taux de rendement interne (TRI) rapportés dans le tableau 1 ci-dessous. Les coûts incluent les coûts d’investissement, les coûts récurrents et les coûts d’opportunité, le cas échéant. Les avantages sont mesurés en termes d’élargissement de l’accès et d’amélioration de la qualité. Le scénario de base et les scénarios de rechange ont été ont étudiés, et sur une base conservatrice dans tous les cas. Les interventions présentent beaucoup d’autres avantages attendus qui n’ont pas pu être quantifiés et sont rapportés à l’annexe 6. 91. Le tableau 1 présente la VAN de la composante 1 selon différents scénarios. Au-delà de l’impact sur l’accès, l’amélioration de la qualité de l’apprentissage découlant de la construction de salles de classe est susceptible d’entraîner des taux de réussite plus élevés et par la suite éventuellement une productivité et des revenus plus élevés pour les élèves diplômés, dont la modélisation indique une augmentation de 5 % des salaires réels et une augmentation des taux de réussite de 5 à 10 %. La VAN des différents scénarios varie de 46,8 millions de dollars à 241,4 millions de dollars, et le TRI varie entre 11 et 12 %, ce qui indique un effet positif constant de l’investissement dans tous les scénarios.

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Tableau 1 VAN du projet en fonction des taux de réussite et des salaires (millions de dollars - prix de 2012)

Taux d’actualisation de 5 % Taux d’actualisation de 8 % Taux de réussite Scénarios salariaux

Réel + 5 % + 10 % Résultat + 5 % + 10%

Baisse des salaires

de 5 % 177,7 192,4 207,2 46,8 53,6 60,4

Réel 193,2 208,7 224,3 54,0 61,1 68,2 Augmentation des

salaires de 5 % 208,7 225,0 241,4 61,1 68,6 76,0

Remarque : Réel renvoie aux paramètres basés sur les données les plus récentes, qui sont utilisées dans le scénario de base. Source : Calculs de l’auteur.

92. S’il est très difficile de quantifier les gains globaux du projet liés à l’amélioration des résultats de l’apprentissage, notamment en raison des différents groupes cibles, de légères améliorations supplémentaires, de l’ordre de 5 à 10 %, des taux de réussite et par la suite de la productivité et des revenus ont été modélisés et comparés au coût global des sous-composantes 1.1, 1.2, 2.1 et 2.2, ce a donné un TRI global compris entre 10 et 12 %. 93. Les dépenses totales liées au projet s’élèvent à 100 millions de dollars (fonds commun). L’impact financier se chiffre à 9,4 % à 14,8 % des dépenses publiques totales d’éducation au cours des années couvertes par le projet et autour de 2,3 % après la mise en œuvre du projet. En comparaison au budget global consacré à l’éducation, l’impact budgétaire est limité après la mise en œuvre du projet. L’impact budgétaire primaire après la mise en œuvre du projet découle des coûts liés à l’expansion du système de l’enseignement primaire et du premier cycle du secondaire, c’est-à-dire les coûts récurrents associés au nombre supplémentaire d’élèves accueillis et les coûts d’entretien des établissements. L’impact budgétaire directement imputable au projet ne concerne que les coûts du programme dans la mesure où ils sont additionnels aux dépenses récurrentes qui auraient été exécutées en l’absence du projet. Les autres sous-composantes liées à l’accès, telles que celle portant sur l’alimentation scolaire, les activités ciblant l’éducation des filles, et les subventions accordées aux écoles n’ont pas un effet budgétaire direct, étant donné que le gouvernement peut choisir de mettre fin à ces programmes. Enfin, l’impact budgétaire des composantes relatives à l’enseignement et de l’apprentissage et au renforcement de la gestion du système est minime.

B. Aspects techniques

94. Le projet vise à aider le gouvernement nigérien à mettre en œuvre la première phase (et plus) de son nouveau Programme sectoriel de l’éducation et de la formation (PSEF), qui doit être financé par le gouvernement et les bailleurs de fonds. Le PSEF a été évalué par un groupe d’experts indépendants, qui l’ont jugé bien préparé et solidement conçu au niveau technique. Les activités du PSEF sont liées aux résultats d’une étude sectorielle exhaustive (Rapport sur l’état du secteur de l’éducation nationale préparé en 2010), qui a souligné les points forts et les

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faiblesses du système éducatif. Les questions prioritaires identifiées englobent l’accès limité et inéquitable à l’enseignement primaire, dû principalement à des contraintes pesant sur l’offre, à la mauvaise qualité et au peu d’efficacité interne (taux élevés de redoublement et d’abandon scolaire), au manque de ressources allouées au niveau de l’école, et aux faibles capacités institutionnelles pour assurer la cohérence dans l’affectation des enseignants. 95. Compte tenu de l’importance du programme de réduction de la pauvreté du pays et de l’insuffisance des capacités de mise en œuvre, le projet se concentrera sur des questions essentielles et créera des synergies fortes avec d’autres bailleurs de fonds. Il s’attaquera aux questions de l’accès, de l’équité et de la qualité de l’éducation afin de jeter les bases de progrès accélérés dans le futur. Il mettra également l’accent sur le développement des capacités dans l’espoir de créer les conditions d’une participation efficace du secteur à un éventuel processus d’appui budgétaire. La conception des activités innovantes (par exemple le modèle d’école rurale, le programme de tutorat pour les filles et l’initiation précoce à la lecture dans le primaire) s’est appuyée sur des travaux analytiques et des bonnes pratiques dans la région. Leur mise en œuvre avec d’autres composantes sera conforme aux normes et indicateurs de suivi acceptables. 96. Les principes suivants ont guidé la conception technique du projet : (i) l’alignement et le cofinancement concertés de la stratégie du gouvernement, y compris l’harmonisation des partenaires de développement ; (ii) un appui ciblé (quartiers défavorisés) pour répondre aux problèmes d’équité ; (iii) un appui aux niveaux décentralisés de l’éducation – en rapprochant les ressources des bénéficiaires ; et (iv) un renforcement des capacités de gestion du MEP pour assurer une prestation de services qualitative. C. Gestion financière

97. Les départements fiduciaires (DRFM) du MEP et du MES seront responsables de la gestion financière du projet. Une agence d’appui à maîtrise d’ouvrage sera recrutée pour appuyer les DRFM dans le traitement des tâches fiduciaires et le renforcement des capacités au sein des deux ministères. Une partie de la construction de l’infrastructure de l’éducation sera exécutée par des maîtres d’ouvrage délégués (MOD). Des contrats de gestion déléguée seront signés entre le MEP ou le MES, selon le cas, et les agences sélectionnées. Les contrats clarifieront les rôles et les responsabilités de chacun, décriront la gestion financière et les modalités de décaissement, détailleront les plans d’action et budgets qui couvrent les réalisations et les résultats à atteindre sur une période de quatre ans. Les activités de restauration scolaire seront mises en œuvre grâce à un effort conjoint des DREP et des collectivités. Des dispositions spécifiques seront décrites dans le MExP pour assurer une prestation de services adéquate des programmes de restauration et d’hygiène scolaires. 98. La performance de la gestion financière de la DRFM de la MEP dans la mise en œuvre du dernier projet (PAEB, P115436) a été jugée modérément satisfaisante. Les opinions d'audit pour les trois derniers audits financiers ont été assorties de réserves en raison de faiblesses dans l'environnement de contrôle interne et de faibles capacités. Cependant, le Rapport de fin d’exécution et d’évaluation des résultats a indiqué que les résultats du ministère ont été globalement satisfaisants en matière de procédures de gestion fiduciaire. Le MES est une jeune institution qui manque d’expérience dans la gestion financière externe.

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99. En raison des contraintes de capacité de gestion financière et afin de ne pas retarder la mise en œuvre des activités, le plan d’action suivant a été convenu : avant l’entrée en vigueur du projet : (i) le MEP nommera un spécialiste en gestion financière compétent et expérimenté, entièrement dédié à ce projet, qui soutiendra les tâches de GF, et (ii) le MEP et le MES actualiseront conjointement le manuel de procédures administratives, comptables et financières pour intégrer les activités du projet en vertu des accords financiers proposés, et clarifieront les rôles et responsabilités de toutes les parties prenantes. Selon les clauses juridiques, les DRFM (i) dans les trois mois suivant l’entrée en vigueur du projet, et avant le décaissement au MES, nommeront un spécialiste en GF expérimenté pour le MES ; (ii) dans les trois mois suivant l’entrée en vigueur, feront l’acquisition d’un logiciel de comptabilité « multiprojet » et « multisite » qui sera installé dans les deux ministères pour assurer l’enregistrement en temps opportun des informations financières, et la production en temps opportun des états financiers trimestriels et annuels, y compris un mécanisme de suivi des dépenses pour chaque bailleur de fonds ; (iii) dans les quatre mois suivant l’entrée en vigueur, nommeront une agence d’appui à maîtrise d’ouvrage pour soutenir la coordination du projet, les activités fiduciaires et mettre en œuvre des mécanismes de transfert aux unités décentralisées ; (iv) au plus tard quatre mois après l’entrée en vigueur, nommeront un auditeur externe ; et (v) au plus tard six mois après l’entrée en vigueur, nommeront un auditeur technique pour les bourses d’études. De plus amples détails sont fournis dans l’Annexe 3. 100. Les activités du projet seront financées conjointement, et les fonds seront décaissés dans des proportions convenues à l’avance avec chaque partenaire de financement. Avant le transfert des fonds aux MOD, le MEP/MES doit signer les contrats de gestion déléguée avec les MOD. Pour les activités de restauration scolaire, avant le transfert des fonds, le MEP doit mettre en place officiellement les arrangements avec les DREP et les collectivités en vue de leur mise en œuvre. Mesures anti-corruption

101. La corruption est un problème reconnu dans le secteur public au Niger, et plus particulièrement dans les opérations décentralisées. Les mesures suivantes sont intégrées à la conception du projet afin de minimiser les risques susmentionnés :

• Contrôle interne : l’Agence d’appui à maîtrise d’ouvrage appuiera la DRFM pour renforcer son système de contrôle interne et ses capacités grâce à une formation sur l’élaboration de programmes de travail, sur la base de l’évaluation des risques et l’adoption d’une approche basée sur les risques afin d’effectuer régulièrement des audits a posteriori ;

• Revue opérationnelle : Pour les bourses d’études, des audits techniques réguliers seront nécessaires pour s’assurer qu’elles sont mises en œuvre efficacement et conformément au règlement sur les subventions. Un audit technique de la construction et de l’équipement des écoles sera effectué à mi-parcours pour compléter l’audit financier annuel ;

• Diffusion de l’information : Pour accroître la transparence dans la diffusion de l’information, le nombre de livres reçus par chaque école sera officialisé sur les ondes radio et dans les journaux locaux, et affiché publiquement dans les écoles pour assurer la prestation de services ; et

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• Vérifications physiques : Des visites de terrain seront organisées régulièrement pour recueillir des informations et suivre les progrès de la mise en œuvre des différentes composantes.

102. Le risque global de la gestion financière du projet est jugé « Substantiel ». Il est considéré que la gestion financière du projet répondra aux exigences minimales de la Banque sous l’OP/BP 10.00 une fois que les mesures d’atténuation auront été mises en œuvre. D. Passation des marchés

103. Les bailleurs du fonds commun ont convenu que la passation des marchés de travaux, de fournitures et de services de consultants du projet sera effectuée conformément aux « Directives : Passation de marchés financés par des prêts de la BIRD et des crédits de l’IDA » en date de janvier 2011; « Directives : Sélection et emploi de consultants par les emprunteurs de la Banque mondiale », en date de janvier 2011; et les dispositions stipulées dans l’Accord de don. Les dossiers types d’appel d’offres et les formulaires d’évaluation types de la Banque seront utilisés le cas échéant. Les procédures et autres détails liés aux activités de passation de marchés seront inclus dans le Manuel du projet et la Lettre d’entente. De plus amples détails sont fournis dans l’Annexe 3. 104. Toutes les entités intervenant dans la passation des marchés, ainsi que les soumissionnaires, fournisseurs et sous-traitants devront observer les normes d’éthique les plus strictes lors de la passation des marchés et l’exécution des contrats financés dans le cadre du projet, conformément aux « « Directives pour la prévention et la lutte contre la fraude et la corruption dans le cadre des projets financés par des prêts de la BIRD et des crédits et dons de l’IDA », plus connues sous le nom de « Directives pour la lutte contre la corruption de 2006 », et actualisées en 2011.

105. Les activités de passation de marchés seront effectuées par : le MEP et le MES, pour leur part respective du projet, par le biais de leurs organes centraux et régionaux dédiés, sous la coordination du Secrétaire général (SG), notamment :

a) La Direction des marchés publics (DMP) au niveau central ;

b) Les Directions régionales de l’enseignement primaire (DREP) et les Directions régionales de l’enseignement secondaire (DRES), selon le cas, aux niveaux régionaux ; et

c) La participation des communautés au processus de passation des marchés par le biais d’associations telles que les CGDES et les associations de parents-enseignants (APE) pour des activités impliquant la participation des collectivités, conformément aux dispositions du paragraphe 3.19 des « Directives Passation des marchés » et détaillées dans le MExP. La participation des collectivités au processus de passation des marchés sera supervisée par la DREP/DRES ;

106. La DMP, la DREP et la DRES bénéficieront au besoin de l’appui des comités de passation des marchés, conformément aux procédures de la Banque mondiale.

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107. La DMP, la DREP et la DRES, sous la coordination générale du SG du MEP ou du MES, le cas échéant, seront responsables de toute la passation de marchés liés au projet et réaliseront les activités suivantes en étroite collaboration avec les bénéficiaires concernés : (i) préparation des dossiers d’appel d’offres, projets de demandes de propositions (RFP), rapports d’évaluation, contrats en conformité avec les procédures de la Banque mondiale, et (ii) recherche et obtention de l’approbation des organismes nationaux puis de l’IDA pour les documents de passation de marchés le cas échéant.

108. En outre, les DMP seront responsables de la supervision de la passation des marchés en collaboration avec tous les bénéficiaires. Ces activités comprendront : i) la préparation et l’actualisation du plan de passation des marchés, ii) le suivi de la mise en œuvre des activités de passation de marchés, et iii) l’élaboration de rapports de passation de marchés. 109. Toutes les demandes relatives à la passation de marchés seront envoyées par l’équipe de coordination du MEP ou du MES, le cas échéant, à tous les contributeurs au fonds commun. La Banque mondiale examinera les documents de passation de marchés et enverra l’avis de non-objection au nom de tous les bailleurs du fonds commun. 110. Le recrutement de l’agence d’appui à maîtrise d’ouvrage sera effectué sous la responsabilité du MEP avec le concours de représentants du MES durant tout le processus, notamment le comité d’évaluation et d’attribution, avec la possibilité de signer deux contrats séparés avec chaque ministère. 111. Sur le plan de passation de marchés et le recrutement de l'AMO, la Banque mondiale donnera son avis de non-objection après avoir pris une décision commune avec les autres bailleurs du fonds commun. 112. Une évaluation de la capacité des organismes d’exécution à mener les activités de passation de marchés dans le cadre du projet a été réalisée durant la préparation du projet, et finalisée durant la phase d’évaluation. L’évaluation a passé en revue l’organigramme de la mise en œuvre du projet, les capacités de passation de marchés des organismes (expérience de la passation de marchés, personnel chargé de la passation de marchés, outils, y compris les manuels, rapports de passation des marchés, classement de dossiers, utilisation de logiciels, etc.) et les interactions entre les différents organismes participant au projet. 113. L’évaluation a révélé les éléments suivants :

• Le MEP, aux niveaux régional et central, a mis en œuvre par le passé des projets administrés par la Banque mondiale, notamment le PAEB (P115436) et le PADEB (P061209), clôturés respectivement en 2012 et 2009, mais la mobilité du personnel, et le transfert insuffisant des compétences des consultants au personnel permanent ont limité le renforcement de capacités appropriées aux niveaux central et régional. Le système de classement des dossiers de passation de marchés n’est pas approprié. Les outils acceptables (manuels, logiciels de suivi) employés par les projets précédents existent, mais ils doivent être actualisés.

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• Le MES est une jeune structure issue d’autres ministères. Créé il y a moins d’un an, il débute son expérience avec les partenaires financiers bien qu’il dispose d’un personnel déjà expérimenté dans des activités similaires financées par le projet, à différents postes de l’administration publique ;

• Le MEP et le MES sont constitués de plusieurs directions techniques, une Direction des ressources financières et matérielles (DRFM), et une Direction des marchés publics (DMP) ; les directions techniques disposent d’un personnel doté d’un savoir-faire suffisant pour fournir des intrants techniques dans les documents de passation des marchés, sauf pour les constructions de génie civil. Le personnel de la Direction des marchés publics dans les deux ministères possède des compétences limitées en matière de passation de marchés en général, et une expérience limitée des procédures de la Banque mondiale ; et

• Le MES ne dispose pas d’outils et de système de classement appropriés pour la passation de marchés (manuel, logiciel de suivi).

114. Le risque global associé à la passation de marchés dans le cadre du projet est jugé Substantiel au vu des faibles capacités des organismes d’exécution. Le risque clé identifié est que le personnel responsable de la passation des marchés puisse ne pas disposer d’une expérience suffisante des procédures de la Banque. Cela peut engendrer des infractions aux règles de la passation de marchés et/ou une interprétation rigide des procédures de la Banque, susceptibles de ralentir la prise de décisions en matière de passation des marchés, ou nuire à la réputation de la Banque et du projet, et retarder la réalisation des ODP. 115. Les mesures d’atténuation des risques examinées et convenues avec les organismes concernés sont les suivantes :

• En raison des contraintes de capacités de passation des marchés, et afin de ne pas retarder la mise en œuvre des activités, le projet recrutera deux spécialistes en passation de marchés compétents et expérimentés pour soutenir les DMP des deux ministères dans le cadre de l’équipe fiduciaire à court terme (pour le MEP, avant l’entrée en vigueur, et pour le MES, au plus tard deux mois après l’entrée en vigueur). Les spécialistes en passation de marchés doivent être entièrement dédiés à ce projet et appuyer les DMP sur toutes les activités de passation des marchés du projet.

• Le MEP recrutera au plus tard 4 mois après l’entrée en vigueur une agence d’appui à

maîtrise d’ouvrage pour soutenir les activités de passation de marchés aux niveaux central et régional dans les deux ministères (MEP et MES).

• Des maîtres d’ouvrage délégués seront recrutés de manière concurrentielle le cas

échéant pour mettre en œuvre les activités liées aux infrastructures, y compris la passation de marchés, dans le cas des deux ministères.

• Une entreprise de génie-conseil internationale sera recrutée, entre autres, pour

appuyer les niveaux central et régional sur les aspects techniques de la passation de marchés pour les travaux de génie civil, pour le MEP et le MES.

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• Un manuel de procédures administratives, financières et comptables sera préparé pour

définir le rôle de chaque membre de l’équipe associé au processus de passation de marchés du projet, et le délai maximum pour chaque stade de ce processus, notamment pour l’examen, le système d’approbation et la signature des contrats.

• Un Manuel d’exécution du projet (MExP) détaillant les procédures simplifiées à

travers la participation communautaire aux activités de passation des marchés sera élaboré et approuvé par la Banque.

• Un atelier sera organisé au démarrage du projet pour former tous les acteurs clés de la

passation de marchés aux procédures et politiques de la Banque mondiale.

• Un système approprié de classement sera mis en place pour les dossiers du projet au MEP et au MES. Le projet financera les équipements appropriés, et l’agence d’appui à maîtrise d’ouvrage soutiendra ces organismes pour assurer la conformité avec le manuel de classement des dossiers de marchés de la Banque mondiale.

116. Le risque résiduel est jugé « Modéré ». E. Aspects sociaux (y compris les mesures de sauvegarde)

117. Le contexte du projet est très favorable, sachant qu’il est conçu dans le cadre du PSEF du Niger en collaboration avec les partenaires de développement. La préparation du projet a été participative et s’est appuyée sur les informations et la coopération d’un ensemble complet de parties prenantes, y compris les collectivités ciblées et les zones défavorisées. Les visites de terrain effectuées lors de la préparation ont montré que toutes les interventions proposées bénéficient d’un soutien fort, non seulement au niveau des autorités régionales et locales de l’éducation, mais aussi et surtout au niveau des directeurs d’écoles, enseignants, élèves et parents, qui sont les bénéficiaires directs du projet. 118. Le projet souligne l'importance de la réduction des disparités entre les sexes dans l'accès à l'éducation de base, et de l'élargissement de l'accès dans les zones rurales et éloignées. Des facteurs culturels, économiques, sociaux et liés aux infrastructures influencent la décision des familles de retirer leurs enfants de l’école, ou la décision des filles d’abandonner l’école. Ces facteurs comprennent notamment des pressions exercées sur les filles pour se marier tôt, la pauvreté et le manque d’installations adaptées aux filles, les transports scolaires et les enseignants de sexe féminin. Le projet contribuera à répondre à ces contraintes à travers les interventions suivantes : (i) financement de l’élargissement de l’accès (réhabilitation des écoles et nouvelles salles de classe) ; (ii) formation, certification et recrutement d’institutrices supplémentaires ; et (iii) fourniture d’un appui au renforcement des capacités dans les bureaux régionaux et départementaux ciblés. Le choix du site et l’amélioration de l’environnement scolaire seront soutenus par une approche participative de la collectivité concernée. 119. Le renforcement des comités de gestion scolaires constitue un effort concret et important, qui devrait permettre aux parents de s’exprimer et de s’autonomiser, et contribuer à une

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utilisation plus efficiente et efficace des ressources au niveau des écoles, y compris des subventions directes aux écoles financées par le projet. 120. Dans la mesure où les lieux des futures installations éducatives ne sont pas encore connus à ce jour, un Cadre de politique de réinstallation des populations (CPRP) a été préparé et divulgué au Niger et à l’Infoshop de la Banque le 1er octobre 2013. Il sera encore diffusé durant la mise en œuvre. Le CPRP décrit les principes, politiques et procédures à suivre au cas où des investissements futurs portant sur une acquisition de terres pourraient conduire à une perte des moyens de subsistance des personnes affectées. Dans ce cas, un plan d'action de réinstallation (PAR) sera préparé et mis en œuvre. Il comprendra une définition de mécanismes de réinstallation, ainsi que des procédures d’identification des personnes affectées, de consultations et de gestion des conflits/plaintes, et un plan de suivi et évaluation contenant des indicateurs pertinents, dont le but est d’assurer que toutes les personnes affectées sont dédommagées, déplacées et rétablies dans leurs droits, le cas échéant. F. Aspects environnementaux (y compris les mesures de sauvegarde)

121. En raison de la construction d'écoles et du fait que l’emplacement des futures installations éducatives n’est toujours pas connu à ce jour, un Cadre de gestion environnementale et sociale (CGES) a été préparé pour répondre aux impacts négatifs potentiels, environnements et sociaux. Le CGES a été divulgué au Niger et à l’Infoshop de la Banque le 1er octobre 2013, et sera ultérieurement divulgué aux parties prenantes durant la mise en œuvre. Toutes les activités seront menées dans le contexte du cadre politique et juridique de la gestion environnementale au Niger. Ce cadre comprend le Plan national de l’environnement pour un développement durable (PNEDD) de 2000, et le Code de l’environnement en date du 29 décembre 1998, qui constitue le cadre juridique de la gestion environnementale. 122. Le CGES décrit un processus d’examen environnemental et social, couvrant notamment les responsabilités institutionnelles pour l’évaluation, l’examen, la validation et la mise en œuvre des mesures d’atténuation et de suivi, pour les investissements futurs. Ce processus d’examen comprend : (i) un formulaire d’évaluation environnementale et sociale pour déterminer les impacts environnementaux et sociaux négatifs potentiels et enregistrer le résultat des consultations ; (ii) une liste de contrôle environnemental et social des mesures d’atténuation génériques à adapter à l’investissement spécifique ; (iii) un résumé des politiques de sauvegarde de la Banque ; (iv) un Plan de gestion environnementale et sociale (PGES), y compris les indicateurs de suivi environnemental et les activités de renforcement des capacités ; (v) les lignes directrices environnementales pour les entrepreneurs ; et (vi) les termes de référence génériques d’évaluation de l’impact environnemental. 123. Les risques potentiels associés aux constructions scolaires envisagées englobent : (i) le déplacement potentiel de l’activité économique; (ii) les problèmes d’hygiène et d’assainissement liés à la construction de latrines ; (iii) l’élimination des déchets de matériaux de construction ; (iv) la perte de sites naturels et de biodiversité ; et (v) le mauvais état des équipements ou des constructions entraînant des problèmes de sécurité pour les utilisateurs. 124. L’impact est susceptible d’être mineur pour les raisons suivantes : (i) les écoles construites dans le cadre du programme seront de petite taille, et le terrain sur lequel elles seront

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implantées sera choisi par les collectivités ; (ii) le programme de construction bénéficie de l’expérience du projet PACII de développement communautaire, au titre duquel un cadre de gestion des risques environnementaux et sociaux a été établi pour la construction d’écoles ; et (iii) les spécifications techniques et les normes de construction des écoles ont déjà été élaborées par les autorités. Par ailleurs, (iv) la Direction des infrastructures et équipements scolaires (DIES), qui jouera un rôle essentiel pour garantir la conformité avec le Cadre de gestion environnementale et sociale (CGES), sera renforcée aux niveaux central et régional grâce au recrutement de l’assistance technique et du renforcement des capacités nécessaires, au recrutement et à l’affectation d’ingénieurs de génie civil pour la supervision des travaux dans les régions, et les prestations de formation.

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Annexe 1: Cadre de Résultats et Suivi .

Pays: Niger

Nom du Projet : Niger - PME – Project d’Appui a une Education de Qualité (P132405) .

Cadre de Résultants .

Objectifs de Développement du Projet .

Formulation des Objectifs du Projet

L'objectif du projet est d'élargir l'accès à la scolarisation, d'accroître le taux de rétention des élèves à l’école et d'améliorer la qualité du cadre d'enseignement et d’apprentissage au niveau de l'éducation de base dans la République du Niger.

Ces résultats sont au niveau

Projet

.

Indicateurs des Objectifs de Développement du Projet

Valeurs cumulées des cibles Source de Données/

Responsabilité pour la Collecte de Données

Indicateur

Indicateur de

base

Unité de mesure

Ligne de base

AN1 AN2 AN3 AN4 Cible Finale

Fréquence

Méthodologie

Taux d’achèvement du primaire

Pourcentage 54.60 55.60 56.60 57.60 58.60 58.60 Annuel

Statistiques Annuelles du MEP

Direction en charge des statistiques au sein du MEP

Augmentation de l’indice de parité genre au niveau du primaire (Base I) dans les zones cibles (moyenne)

Nombre 0.00 0.00 0.01 0.02 0.03 0.03 Annuel Statistiques Annuelles du MEP

Direction en charge des statistiques au sein du MEP

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Augmentation de l’indice de parité genre au niveau du Base II dans les zones cibles (moyenne)

Nombre 0.00 0.00 0.01 0.02 0.03 0.03 Annuel Statistiques Annuelles du MES

Direction en charge des statistiques au sein du MES

Système d’évaluation de l’enseignement au niveau du primaire

Oui/Non Non Non Non Oui Oui Oui Annuel Rapports d’avancement du Projet

Département chargé du suivi-évaluation de la qualité académique (DESQ) du MEP

Utilité du système de l'évaluation des apprentissages (Indicateur complémentaire)

Nombre 2.00 2.00 2.00 3.00 3.00 3.00 Annuel Rapports d’avancement du Projet

Département chargé du suivi-évaluation de la qualité académique (DESQ) du MEP

Des outils et des matériaux appropriées pour améliorer la lecture dans les premières années du primaires sont adoptées par le MEP

Oui/Non Non Non Oui Oui Oui Oui Annuel

Rapports d’avancement du Projet et Rapport Indépendant d’Evaluation

Direction générale en charge de curricula de formation de MEP

Bénéficiaires directs du projet

Nombre 0 450,000 1,000,000 1,550,000 2,100,000 2,100,000 2 fois par an

Rapports d’avancement du projet et données statistiques annuelles du MEP et

Directions charges des statistiques du MEP et MES, Direction Générale chargée des

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MES curricula de la formation (DGFIC), CP/CGDES

Bénéficiaires femmes (Indicateur complémentaire)

Pourcentage 45 45 46 47 47 47

2 fois par an

Idem Idem

.

Indicateurs de Résultats Intermédiaires

Valeurs cumulées des cibles Source de Données/

Responsabilité pour la Collecte de Données

Indicateur

Indicateur de

base

Unité de mesure

Ligne de base

AN1 AN2 AN3 AN4 Cible Finale

Fréquence

Méthodologie

Data Collection

Nombre de salles de classe supplémentaires construit ou réhabilité au niveau primaire (Base I) résultant des interventions du projet

Nombre 0 250 850 1000 1245 1245 2 fois par an

Rapports d’avancement du Projet

Direction de Infrastructure et équipement Scolaire (DIES) of MEP

Nombre de salles de classe supplémentaires construit ou réhabilité au niveau

Nombre 0 50 165 250 330 330 2 fois par an

Rapports d’avancement du Projet

MES

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secondaire (Base II) résultant des interventions du projet

Effectif total d’élèves dans l'enseignement primaire (toutes les écoles)

Nombre 2,050,656 2,100,000 2,200,000 2,300,000 2,400,000 2,400,000 Annuel

Statistiques Annuelles du MEP

Direction en charge des statistiques au sein du MES

Filles, garçons, parents et enseignants atteint par 1(B) sur la promotion de l'éducation des filles

Nombre 0 10,000 30,000 70,000 100,000 100,000 2 fois par an

Rapports d’avancement du Projet

Directions en charge de la promotion de la scolarisation des filles au MEP and MES

Les élèves atteints grâce à des programmes d'alimentation scolaire

Nombre 0 30,000 50,000 70,000 90,000 90,000 2 fois par an

Rapports d’avancement du Projet

Direction en charge des Ressources Financières et Matérielles (DRFM)

Curriculum revu pour le premier cycle du primaire est réalisé

Oui/Non Non Oui Oui Oui Oui Oui Annuel

Rapports d’avancement du Projet

Direction Générale en charge des curricula de formation (DGFIC) du MEP

Enseignants contractuels formés résultant du projet

Nombre 0 800 1600 2500 3500 3500

2 fois par an

Rapports d’avancement du Projet

DGFIC/DGFEC (MEP et MES)

Proportion d'enseignants des 3 premières années formés

Pourcentage

0 5 25 50 75 75 2 fois par an

Rapport d’avancement du projet

DGFIC/DIFC

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pour enseigner la lecture précoce et l'évaluation simple

Les formateurs d'enseignants, les inspecteurs et les conseillers pédagogiques formés à travers le projet

Nombre 0 200 400 600 800 800 2 fois par an

Rapport d’avancement du projet

DGFC / DIFC et la Direction de l'Enseignement en langues nationales (DFLN) / Direction générale de la promotion des langues nationales (DGPLN)

Évaluation de la lecture de la classe 2 et/ou 3 et les résultats largement diffusées

Oui/Non Non Non Non Oui Oui Oui Une fois

Rapport d’évaluation, Rapport d’avancement du projet

Département chargé du suivi-évaluation de la qualité académique (DESQ) du MEP

Stratégie de gestion des ressources humaines élaboré et mis en œuvre

Oui/Non Non Non Oui Oui Oui Oui Annuel

Rapport indépendant d’évaluation

Direction en charge de la gestion de ressources humaines (DRH) du MEP

Revue institutionelle du MES élaboré

Oui/Non Non Non Oui Oui Oui Oui Une fois

Rapport d’avancement du projet

MES

Nombre de comités de gestion des écoles (CGDES)

Nombre 0 1,000 2,000 2,800 2,800 2,800 Annuel

Rapport d’avancement du projet

CP/CGDES du MEP et MES

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renforcée à travers le projet

Revues sectorielles régulières pendant la mise en œuvre du projet

Nombre 0 1 2 3 4 4 Annuel

Rapport d’avancement du projet

Secrétariat General et Direction des Etudes et de la Programmation du MEP

.

Indicateurs des objectifs de développement du projet

Indicateur Description (définition de l’indicateur, etc.)

Taux d’achèvement du primaire Effectifs en dernière classe (niveau 6) du primaire, hors redoublants, divisés par la population d’âge adéquat pour ce niveau (11 ans) – sur la base des données démographiques révisées après le recensement 2012.

Augmentation de l’indice de parité genre de l’enseignement primaire dans les zones cibles du projet (moyenne)

Proportion garçons-filles du taux brut de scolarisation dans le primaire, dans les zones cibles des interventions sur l’éducation des filles financées par le projet.

Augmentation de l’indice de parité genre dans le premier cycle du secondaire dans les zones cibles du projet (moyenne)

Proportion garçons-filles du taux brut de scolarisation dans le premier cycle du secondaire, dans les zones cibles des interventions sur l’éducation des filles financées par le projet.

Système d’évaluation des apprentissages au niveau de l’enseignement primaire

Les CEP doivent fournir des informations sur cet indicateur même si leur projet ne finance pas des travaux d’évaluation. Cet indicateur permet de définir si les éléments de base d’un système d’évaluation de l’apprentissage existent dans l’enseignement primaire, et la mesure dans laquelle cette évaluation peut fournir des informations utiles pour les politiques et les pratiques éducatives. Pour calculer la valeur de base de cet indicateur et sa valeur supplémentaire, se référer à la note d’orientation.

Utilité du système d’évaluation des apprentissages Lire la note d’orientation pour cet indicateur afin de déterminer l’utilité du système d’évaluation.

Des outils et matériaux appropriés pour améliorer la lecture dans les premières classes du primaire sont adoptés par le MEP

Des outils nationaux d’amélioration de la lecture utilisant les langues nationales ont été élaborés pour le niveau 1 (lecture de base), niveau 2 (consolidation des compétences de lecture), et niveau 3 (lecture globale), et validés par la mise en œuvre expérimentale dans les écoles et la formation des enseignants.

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Bénéficiaires directs du projet Les bénéficiaires directs du projet sont les personnes et les groupes qui tirent directement des bénéfices d’une intervention (par exemple, des enfants qui bénéficient d’un programme d’immunisation ; des familles qui bénéficient d’un nouvel accès à l’eau courante). Noter que cet indicateur nécessite des informations supplémentaires. Valeur supplémentaire : bénéficiaires de sexe féminin (pourcentage). Sur la base de l’évaluation et de la définition des bénéficiaires directs du projet, préciser quelle proportion de bénéficiaires directs du projet est de sexe féminin. Cet indicateur est calculé en pourcentage.

Bénéficiaires de sexe féminin Sur la base de l’évaluation et de la définition des bénéficiaires directs du projet, préciser le pourcentage de bénéficiaires directs du projet de sexe féminin.

.

Indicateurs de résultats intermédiaires

Indicateur Description (définition de l’indicateur, etc.)

Nombre de salles de classe supplémentaires construites ou réhabilitées dans l’enseignement primaire résultant des interventions du projet.

Cet indicateur mesure le nombre de classes supplémentaires construites ou réhabilitées dans l’enseignement primaire grâce au programme financé par la Banque. Dans la plupart des cas, il est prévu que la valeur de base de cet indicateur soit zéro (« 0 »). La valeur de base peut ne pas être zéro, par exemple pour une opération de financement supplémentaire. Cet indicateur sera utilisé pour calculer le « déclin de la pénurie de salles de classe dans l’enseignement primaire ». Les CEP devraient rendre compte de la progression de cet indicateur uniquement s’il est pertinent pour le projet, c’est-à-dire, si le projet vise à réduire la pénurie de salles de classe dans l’enseignement primaire. Prière de se rendre sur la base de données EdStats pour visualiser la pénurie de salles de classe dans le primaire par pays.

Nombre de salles de classe supplémentaires construites ou réhabilitées dans le premier cycle du secondaire résultant des interventions du projet

Nombre de salles de classe supplémentaires construites pour le premier cycle du secondaire.

Effectif total des élèves dans l’enseignement primaire (toutes les écoles)

Effectif total, privé et public, basé sur des données statistiques annuelles,

Filles, garçons, parents et enseignants concernés par la Sous-composante 1.2 sur la promotion de l’éducation des filles

Nombre de bénéficiaires de la Sous-composante 1.2.

Nombre d’élèves concernés par les programmes de restauration scolaire

Nombre d’élèves bénéficiant des programmes de restauration scolaire avec l’appui du projet.

La révision des programmes d’études du premier cycle Suivi des progrès dans le processus d’examen des programmes scolaires.

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du primaire est achevée

Enseignants contractuels formés grâce au projet Nombre d’enseignants contractuels bénéficiant d’une formation complète (initiale) avec l’appui du projet.

Proportion d’enseignants des trois premiers niveaux formés pour l’initiation à la lecture et l’évaluation simple

Nombre d’enseignants formés divisé par le nombre total d’enseignants éligibles, écoles publiques seulement.

Formateurs d’enseignants, inspecteurs et conseillers pédagogiques formés grâce au projet

Nombre de formateurs d’enseignants, inspecteurs, et conseillers pédagogiques scolaires formés grâce à l’appui du projet.

Évaluation de la lecture courante dans les niveaux 2 et 3 et large diffusion des résultats

Indique si une évaluation nationale de la lecture courante a été réalisée.

Élaboration et mise en œuvre d’une stratégie de gestion des ressources humaines

Indique si la stratégie de gestion des ressources humaines est élaborée et mise en œuvre.

Nombre de comités de gestion des écoles (CGDES) renforcés grâce au projet

Nombre de CGDES ayant bénéficié d’un soutien au renforcement des capacités et/ou de subventions scolaires.

Examens réguliers du secteur de l’éducation réalisés pendant la mise en œuvre du projet

Mesure si les examens du secteur de l’éducation sont menés régulièrement tout au long du projet (avec ou sans financement du projet).

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Annexe 2: Description détaillée du projet

1. Le projet proposé repose sur le Programme sectoriel de l’éducation et de la formation (PSEF 2014-2024), récemment finalisé, ainsi que sur le Rapport sur l’état du système éducatif nigérien 2010 (RESEN 2010), et l’Examen conjoint annuel du secteur de l’éducation nationale de juillet 2012. Il s’appuie aussi sur les enseignements tirés du Projet de mise en œuvre accélérée du Programme EPT dans l’enseignement primaire au Niger (EFA/FTI Basic Education Project), clôturé le 31 mai 2012. Ce projet est élaboré dans le cadre d’un programme plus vaste d’appui de bailleurs de fonds au secteur de l’éducation du Niger. En tant que source de financement, il soutient les aspects qui complètent les dépenses publiques et d’autres sources de financement du secteur. Malgré le budget élevé de l’éducation, les investissements ne sont pas suffisamment adéquats et efficaces pour préserver un système d’éducation de qualité, dynamique et équitable. Les dépenses salariales, par exemple, supplantent l’investissement dans les matériels d’apprentissage, les infrastructures et le soutien pédagogique. Dans le même temps, l’accent n’a pas été suffisamment mis sur des facteurs essentiels pour l’amélioration de l’équité, de la qualité et de l’efficacité du système, tels que l’accès des filles à l’éducation, la santé des élèves, les résultats d’apprentissage et la gestion des enseignants et des écoles. Le projet s’attaquera à ces contraintes en soutenant un programme de réforme ambitieux axé sur trois grands axes : 1) Élargissement de l’accès équitable et rétention des élèves au niveau de l’éducation de base, avec un accent particulier sur les infrastructures scolaires, l’éducation des filles et la restauration scolaire ; 2) Amélioration de la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage, grâce à des intrants pédagogiques et des compétences d’enseignant/d’enseignement plus importants et de meilleure qualité, en privilégiant les résultats d’apprentissage ; et 3) Renforcement des capacités de gestion, en privilégiant l’amélioration des capacités institutionnelles et les incitations au niveau du ministère, du système et de l’école. 2. Le projet soutiendra plus spécifiquement la première phase (2014-2016) du PSEF du Niger (2014-2024). Par conséquent, les paragraphes suivants ne présenteront pas le PSEF dans sa totalité, mais uniquement les activités directement financées par le don du Partenariat mondial pour l’éducation (PME) et les fonds de l’Agence française de développement (AFD) (fonds commun). De même, la description ci-dessous ne détaille pas toutes les stratégies adoptées par le gouvernement pour la mise en œuvre des activités du PSEF, qui ont été évaluées au cours du processus d’adhésion du Niger au PME. En outre, la description suivante ne détaille pas l’évaluation technique des activités du PSEF, qui peut être disponible sur demande. 3. Dans sa conception, le projet s’articule autour des trois composantes suivantes. Les coûts indiqués ci-dessous sont des coûts de base, qui n’incluent donc pas les fonds de réserve pour les dépenses imprévues (4 millions $EU). Composante 1: Élargissement de l'accès équitable à la scolarisation et rétention des élèves à l’école (coût de base estimé : 55 millions $EU) 4. Contexte : L’accès des élèves à l’éducation de base et leur rétention à l’école sont freinés par des facteurs liés à l’offre et la demande. Du côté de l’offre, le nombre insuffisant de salles de classe et leur piètre qualité sont à souligner. Cette situation a un impact négatif sur la scolarisation dans les zones rurales, les bidonvilles urbains, plus particulièrement pour les filles.

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Environ un cinquième (21 %) des écoles primaires ne sont pas capables d’offrir six niveaux de scolarité en raison de la pénurie de salles de classe ; 46 % des salles de classe sont des abris provisoires4; et 34 % des classes dans les zones urbaines accueillent plus de 60 élèves. En outre, de nombreuses écoles ne disposent pas du mobilier et des équipements de base (latrines et eau) nécessaires : seules 15 % d’entre elles sont équipées de latrines. Il est indispensable de prendre des mesures pour augmenter aussi bien la quantité que la qualité de ces salles de classe. Le remplacement des abris par des salles de classe standard, par exemple, permettra non seulement d’accroître la capacité d’accueil des élèves, mais aussi d’augmenter leur durabilité durant la saison des pluies, ce qui aura un impact considérable sur le temps passé par les élèves à l’école, et par conséquent sur les résultats scolaires. 5. En outre, du côté de la demande, il existe toujours des contraintes liées aux épisodes récurrents de sécheresse et de famine dans certaines zones, et aux coûts d’opportunité, particulièrement élevés pour les filles. Pour ce second point, des contraintes spécifiques jouent souvent en défaveur de la scolarisation des filles – longues distances entre le domicile familial et l’école, absence de suivi scolaire, confirmation des stéréotypes dans les programmes et les manuels scolaires, et attitude et comportement des enseignants généralement préjudiciables à la scolarisation des filles, préférence accordée aux garçons pour l’attribution de fournitures scolaires, etc. La plupart de ces contraintes ont des conséquences néfastes sur la scolarisation des filles : elles diminuent la demande de scolarisation pour ces dernières et doivent par conséquent être prises en compte. 6. Objectifs : Cette composante a pour principal objectif d’élargir l’accès équitable à l’éducation de base en s’attaquant aux obstacles à la scolarisation, tant du côté de la demande que de l’offre. Elle consistera notamment à remplacer les salles de classe inappropriées, à construire des installations connexes et à stimuler la demande dans les zones les plus exposées à l’insécurité alimentaire, en mettant l’accent sur les zones affichant des taux bruts de scolarisation inférieurs à la moyenne nationale. Une attention particulière sera accordée à la question de l’égalité des sexes. Plus particulièrement, le projet appuiera : (i) la construction et l’équipement de près de 1 600 salles de classe5 et autres infrastructures scolaires importantes (notamment latrines, points d’eau, construction de puits, etc.), le cas échéant ; (ii) des mesures incitatives pour promouvoir l’éducation des filles tant dans le primaire que dans le premier cycle du secondaire ; et (iii) des cantines scolaires et des programmes sanitaires pour les élèves visant à stimuler la demande et à renforcer l’état nutritionnel et la santé des élèves. La composante est divisée en trois sous-composantes : 1.1 : Amélioration des infrastructures scolaires ; 1.2 : Promotion de l’accès des filles à l’école ; and 1.3 : Programme de restauration et hygiène scolaires. Le gouvernement recherche d’autres financements pour construire de nouvelles salles de classe durant la période du projet, ce qui porterait au total à 2 000 le nombre de nouvelles classes. 7. Sous-composante 1.1 : Amélioration des infrastructures scolaires (40 millions $EU). Cette sous-composante vise à fournir une éducation de base à près de 75 000 enfants

4 Construits avec de la paille ou du banco et devant être reconstruits chaque année. 5 Une estimation détaillée des coûts des infrastructures réalisée peu avant les négociations a démontré que le projet pouvait financer près de 1 575 salles de classe, au prix courant et au taux de change $EU/FCFA, en tenant compte de l’inflation sur la période du projet.

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supplémentaires, dont au moins 70 % seront issus de zones rurales, parmi lesquels 20 à 30 % proviendront de quartiers affichant les taux de scolarisation les plus bas. Elle comprendra : (a) (i) la construction d’environ 1 245 salles de classe du primaire équipées de bancs pour les élèves et de pupitres pour les enseignants, de latrines et de points d’eau, le cas échéant6, et (ii) la construction et l’équipement de près de 330 salles de classe du premier cycle du secondaire, y compris des latrines ; et (b) le renforcement des capacités du gouvernement pour la supervision de la construction des écoles. Ces constructions seront fournies à des écoles primaires (Base I) et à des établissements du premier cycle du secondaire (Base II), en privilégiant les écoles démunies de structures permanentes, afin d’accueillir des élèves durant la saison où les huttes de paille (structures temporaires) ne peuvent être utilisées. Les zones affichant les taux de scolarisation les plus faibles seront privilégiées. L’accent sera mis sur les zones prioritaires recensées par les autorités et convenues avec les partenaires de développement. Le choix des localités sera dicté par le besoin et la demande. Les salles de classe seront adaptées aux besoins des handicapés et autres besoins spécifiques, et seront équipées de latrines en tenant compte des différences entre les sexes. Au moins 150 des 1 600 salles de classe construites constitueront des écoles rurales alternatives (petits établissements multigrades mieux adaptés aux zones les plus reculées). Les fonds alloués s’élèvent à 28,5 millions $EU pour l’enseignement primaire et 10,5 millions $EU pour le premier cycle de l’enseignement secondaire. 8. Le projet pourrait également financer la construction de latrines dans des écoles qui en sont démunies ou dont le nombre est insuffisant. Grâce à cette mesure, la scolarisation/rétention dans les écoles devrait augmenter, en particulier pour les filles. 9. Mise en œuvre : La sous-composante couvrira les huit régions du pays. Pour faciliter la mise en œuvre de ce programme de construction massive, cette sous-composante sera divisée en deux phases réparties comme suit : près de 1 000 salles de classe seront construites dans une première phase couvrant 18-24 mois environ, et environ 650 salles de classe dans une deuxième phase, qui se concentrera sur l’expérimentation des approches de gestion de la construction. Cette approche donnera également une impulsion forte dès le départ et permettra de prendre en compte des retards éventuels. Pour faciliter la mise en œuvre, il a été recommandé d’étaler les travaux de construction sur deux phases et de concentrer les travaux de chaque année dans une région pour assurer une supervision et un suivi appropriés (identifier des zones de 10 à 15 sites géographiquement proches). Les enseignements tirés de la mise en œuvre du programme de construction dans le cadre du projet PAEB sont pris en compte dans ce nouveau projet. Le programme de construction appliquera les normes existantes pour la construction, la conception et les spécifications standard des salles de classe. Pour assurer l’exécution efficace du programme de construction des écoles primaires, le gouvernement a décidé d’utiliser une combinaison de plusieurs approches, y compris la supervision directe par le MEP, les maîtres d’ouvrage délégués (choisis de manière concurrentielle), des ONG par voie d’appels d’offres spécifiques, les collectivités territoriales, et la participation des communautés et communes locales à titre expérimental7. Le recours aux communautés et collectivités territoriales présente

6 L’aménagement d’un point d’eau dans une école, quelle qu’en soit la nature (puits, branchement à une fontaine ou un système public de distribution d’eau, etc.) ne dépassera pas 10 % du coût du projet de construction. Pour les latrines, la norme retenue sera un bloc de trois latrines pour un bloc de trois salles de classe. 7 Selon le PSEF, cette approche est susceptible d’être adoptée à grande échelle dans les années à venir.

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notamment l’avantage d’aider à développer les capacités locales, à promouvoir l’appropriation des écoles, et à injecter des ressources supplémentaires au niveau local. 10. Pour la construction de salles de classe pour le primaire, le cadre actuel du MEP peut être utilisé s’il est amélioré. Dans ce cadre, les appels d’offres et la supervision seront directement gérés par les directions régionales de l’enseignement primaire (DREP), qui sont actuellement pourvues d’un ingénieur senior en génie civil et de trois ingénieurs juniors. La supervision sur le terrain (au moins deux visites de sites par semaine) sera effectuée par des bureaux d’études techniques. Considérant l’envergure du programme de construction et les difficultés de mise en œuvre observées les années précédentes, un MOD ou plus sera également mobilisé pour éviter de grever les ressources des ministères de l’Éducation (qui mettront en œuvre simultanément le programme de construction financé par le budget national), et de mobiliser toutes les ressources techniques disponibles. Dans la première phase de construction, le MES recrutera un MOD pour la construction de toutes les salles de classe du premier cycle de l’enseignement secondaire. 11. Des accords sur la maîtrise d’ouvrage du projet seront signés entre le MEP ou le MES, selon le cas, et l’un des maîtres d’ouvrage délégués, et préciseront les obligations de chaque partie. Les MOD auront le pouvoir de mettre en œuvre leur programme d’activités de manière appropriée (par exemple, ils recevront des plans de paiement échelonnés). Le MEP et le MES, par le biais de leur Direction des infrastructures et équipements scolaires, superviseront tous les travaux, et se chargeront d’assurer la qualité. En outre, des bureaux d’études techniques locaux seront engagés pour préparer l’évaluation des soumissions et apprécier l’évolution des travaux de construction, et apporter un appui technique au besoin. La NIGETIP est le seul organisme reconnu actuellement au Niger pour la fourniture de ces services, mais le projet encouragera la participation d’autres entités privées, nationales ou régionales, au moyen d’appels d’offres8. 12. Compte tenu des capacités estimées, la répartition entre les différentes formules peut être la suivante : 40 % pour la maîtrise d’ouvrage directe assurée par le MEP (par le biais des DREP), 40 % pour la maîtrise d’ouvrage déléguée à des entités privées, 15 % pour la maîtrise d’ouvrage déléguée à des ONG et 5 % pour la maîtrise d’ouvrage locale ou communautaire. Dans la première année, la priorité sera donnée à des solutions simples et bien connues (maîtrise d’ouvrage directe par le MEP et maîtrise d’ouvrage déléguée pour le MEP et le MES) pour un lancement rapide du programme. Des approches plus innovantes (construction par des acteurs locaux et communautaires) seront appliquées dans des zones cibles et en quantité limitée à partir de la deuxième année, à la suite des travaux préparatoires de la première année. 13. Le projet pourrait également financer des études sur des plans et des méthodes de construction, en vue de rationaliser les approches et de réduire les coûts, permettant ainsi au pays de relever les grands défis du PSEF concernant la construction d’écoles (atteindre un objectif de

8 Un décret portant sur la supervision de la maîtrise d'ouvrage des projets publics pourrait bientôt être signé par le chef de l'État. Ce décret devrait reconnaître et régir le recours à la maîtrise d'ouvrage déléguée des projets, ce qui favoriserait le développement d'un marché de la maîtrise d'ouvrage déléguée (MOD). Ce décret facilitera considérablement le recours aux MOD et, ce faisant, la mise en œuvre du programme de financement et du PSEF dans son ensemble. La signature de ce décret sera incluse dans les engagements spécifiques de l'assistance de l'AFD. Elle est également une condition préalable au décaissement des fonds du prochain appui budgétaire de la Banque mondiale. Entre-temps, l'utilisation de MOD est autorisée en vertu des Directives de passation des marchés de la Banque mondiale ; la signature n'est donc pas une condition préalable pour le projet.

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6 000 salles de classe par an). Le projet établira un manuel détaillé de réalisation des travaux de construction dans le cadre du développement communautaire (DCC), qui précisera les modalités de mise en œuvre et les responsabilités aux niveaux local, régional et national, et pour lequel un expert technique sera recruté. Cette approche sera fondée sur les expériences concluantes des interventions menées par des ONG au Niger. Il est possible d’élaborer le manuel de réalisation des travaux de construction avant le lancement des activités du projet en utilisant les fonds du groupe local de bailleurs de fonds. Pour garantir la coordination et la mise en œuvre globales des activités de construction des écoles, des experts techniques qualifiés (architectes et/ou ingénieurs) et des cabinets d’études seront recrutés pour assurer la supervision et le contrôle en étroite collaboration avec l’unité en charge de la construction des écoles au sein du MEP. Le projet favorisera l’utilisation de technologies de construction traditionnelles dans ces zones, avec des améliorations destinées à accroître la durabilité des bâtiments. Pour garantir le succès de la formule du DCC, les collectivités recevront une formation et un appui intensifs, dont, entre autres, des manuels précisant les normes de construction à respecter et la gestion et la responsabilité dans l’utilisation des ressources. Des ressources/experts locaux seront intégrés aux équipes de construction pour aider à promouvoir une combinaison optimale de méthodes traditionnelles et améliorées. 14. Bien que les objectifs de construction semblent ambitieux au vu des expériences précédentes, ils restent réalisables en raison de diverses mesures intégrées à la conception du projet. Les frais généraux de la gestion du programme de construction ont été réduits grâce à des mesures plus efficaces de contrôle, contrairement aux mesures prises par certains organismes très présents sur le terrain, et au recours à des petites et moyennes entreprises dont les frais généraux sont peu élevés. La période de construction sera également réduite grâce à la préparation des documents de passation de marches, qui seront utilisés pour les quatre années à la fois au début du projet, afin de ne pas répéter le processus chaque année. La supervision par la DIES en collaboration avec les structures déconcentrées/décentralisées et des bureaux d’études techniques permettrait d’améliorer le rythme et la qualité des travaux de construction par rapport aux expériences passées. 15. Dès le lancement du programme, un bureau d’études techniques sera recruté pour aider le MEP et le MES à s’acquitter de son rôle de maître d’ouvrage à travers la supervision générale du programme de construction (assistance à la supervision des travaux par la maîtrise d’ouvrage directe, assistance au suivi pour les maîtres d’ouvrage délégués), le renforcement des capacités de tous les acteurs du secteur et la préparation de nouvelles approches de mise en œuvre (plan et procédure de fonctionnement). 16. La DEP9, en coordination avec la DIES10 et la DEBI11, sera responsable de la planification et la programmation globales des activités relevant de cette sous-composante à travers : (i) la préparation et la mise à jour du programme de construction ; (ii) l’établissement d’une base de données comportant des informations actualisées sur les besoins, les effectifs, les coûts unitaires, et l’espace requis ; et (iii) l’établissement des conditions et critères de sélection des sites.

9 Direction des études et de la programmation. 10 Direction des infrastructures et équipements scolaires. 11 Direction de l’éducation de Base I.

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17. Compte-tenu des difficultés rencontrées dans l’emploi des ressources du projet précédent pour la mise en œuvre du programme de construction, le MEP et le MES s’assureront que les organismes publics centraux et locaux, ainsi que les entreprises et les particuliers sous contrat, disposent du personnel et des équipements requis pour une mise en œuvre satisfaisante. Les coûts de ces éléments seraient maîtrisés en ciblant de façon séquentielle des régions spécifiques et inclus dans le financement du projet. 18. Sous-composante 1.2 : Promotion de l’accès des filles à l’école (6 millions $EU). Cette sous-composante vise à réduire les disparités entre les sexes dans l’accès à l’éducation en soutenant des mesures incitatives destinées à promouvoir l’accès des filles à l’enseignement primaire et au premier cycle du secondaire dans les zones ciblées, en particulier des activités de sensibilisation, des tutorats et des bourses d’études pour les filles. Le projet financerait la poursuite des activités couronnées de succès dans le cadre du projet précédent administré par la Banque mondiale, en mettant l’accent sur les zones où la résistance à la scolarisation des filles est plus forte, et où les taux de scolarisation sont très faibles Il est prévu que 51 500 filles bénéficient de cette sous-composante et que l’accès et la rétention des filles à l’école s’améliorent dans les zones ciblées. 19. En complément de la promotion de la scolarisation des filles grâce à la construction de salles de classe et de latrines, avec l’appui de la sous-composante axée sur les infrastructures, cette sous-composante permettra : (a) au niveau de l’enseignement primaire : de poursuivre les campagnes d’information en vue de sensibiliser et d’accroître la prise de conscience des avantages que représente l’éducation des filles, avec l’appui des unités décentralisées du MEP, des CGDES (comités de gestion décentralisée des établissements scolaires), et des ONG ; (ii) organiser une formation pour les mères de fillettes et d’adolescentes, principalement dans le domaine de l’alphabétisation fonctionnelle et financière, afin de les sensibiliser à l’importance de l’éducation pour les filles, et renforcer les capacités de ces dernières à générer des revenus, réduisant ainsi la nécessité pour elles de travailler à la maison. Le groupe cible sera mobilisé à travers les associations de mères éducatrices ; (iii) concevoir et mettre en œuvre des programmes de tutorat pour les élèves les moins performants dans certaines écoles des zones ciblées dans le but d’améliorer les taux de rétention et de réduire les abandons scolaires ; (iv) accorder des gratifications aux élèves prometteurs à l’échelon régional au cours de « cérémonies publiques de fin d’études », pour récompenser les filles ayant obtenu les meilleurs résultats scolaires, sous la forme d’incitations non financières (un « prix d’encouragement » constitué de fournitures scolaires ou autres articles nécessaires à l’école, d’un montant de 20 $EU environ par fille). 20. De plus, la sous-composante financera : (b) pour le premier cycle de l’enseignement secondaire : (i) des campagnes d’information et autres activités de sensibilisation afin d’accroître la prise de conscience sur l’importance du premier cycle de l’enseignement secondaire pour les filles ; et (ii) l’octroi de bourses d’études aux filles éligibles scolarisées dans le premier cycle du secondaire afin de promouvoir la scolarisation et la rétention des filles. Le projet : (iii) appuiera également une évaluation de l’impact des différentes formules afin de déterminer leur rapport coût-efficacité. Les fonds alloués pour ces deux niveaux s’élèvent à 4,2 millions $EU pour l’enseignement primaire et 1,8 million $EU pour le premier cycle de l’enseignement secondaire.

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21. Mise en œuvre : Ces activités nécessiteront un engagement politique fort au niveau central, mais seront principalement mises en œuvre par des acteurs locaux (parents, enseignants, CGDES, services déconcentrés, ONG). Leur exécution sera coordonnée par la Direction de la promotion de la scolarisation des filles (DPSF) du MEP, avec la cellule chargée de la scolarisation des filles du MES, mais elle interviendrait principalement au niveau régional. Un appui serait fourni à la DPSF pour renforcer sa capacité à remplir efficacement son rôle de contrôle de l’exécution et de l’évaluation du programme. Cet appui consisterait en une formation (IEC, S&E, gestion financière) et la mise en place d’une base de données. Le programme de tutorat sera mis en œuvre d’après les conseils des enseignants et avec l’appui des populations locales, en vue d’encourager les meilleurs élèves à aider les filles qui en ont besoin, en particulier dans le domaine des mathématiques et de la lecture. Sont envisagées les trois approches suivantes : (i) mise en place d’un programme de tutorat par les pairs, sous la supervision des enseignants, où les meilleurs élèves aideront leurs camarades qui en ont besoin ; (ii) dispense par les enseignants de cours particuliers aux élèves ayant des besoins spécifiques ; et (iii) dispense de cours de rattrapage pendant les vacances scolaires. Des associations de parents et enseignants (APE) seraient formées pour aider à gérer les programmes de tutorat. Les membres des APE concernées seraient formés à la lecture et l’écriture, puis à l’organisation et la gestion du programme, y compris la gestion d’activités génératrices de revenus. Ces APE suivraient la participation des élèves au moyen de visites régulières à domicile, au cours desquelles elles transmettraient des messages sur l’importance de l’éducation des filles. Dans le même temps, ces mères auraient accès à des activités génératrices de revenus, financées dans le cadre du projet. Les bourses d'études pour une partie des filles scolarisées dans le premier cycle du secondaire seront gérées par les CGDES, qui pourront être renforcés dans le cadre de la Composante 3. Des règlements spécifiques sur les subventions seront préparés pour chaque type de subvention financée par le projet, et comprendront, entre autres, les critères d’éligibilité des bénéficiaires. Les CGDES géreront et rendront compte des fonds conformément à ces règlements et au cadre de financement des écoles appuyé par la Composante 3. Des audits techniques devront être réalisés deux fois par an, et cibler un sous-ensemble de CGDES pour vérifier que les bourses d’études sont mises en œuvre efficacement et conformément à ces règlements. 22. Sous-composante 1.3 : Programme de restauration et hygiène scolaires (9 millions $EU). Cette sous-composante vise à stimuler la demande d’éducation et la rétention à l’école, à réduire la prévalence des carences nutritionnelles, et à favoriser la santé des élèves en encourageant de bonnes pratiques nutritionnelles et d’hygiène scolaires, et en fournissant de la nourriture, dans les écoles primaires. Le programme ciblera les quartiers touchés par des sécheresses sévères et récurrentes, et de ce fait par une crise alimentaire, et par les récentes inondations. La priorité sera accordée aux zones où : (i) les taux de scolarisation sont les plus faibles (principalement dans les régions les plus pauvres et les zones rurales, qui coïncident avec celles où la scolarisation des filles est la plus faible) ; (ii) les bâtiments scolaires sont inachevés et/ou détruits. 23. La situation sanitaire des enfants s’est considérablement détériorée suite aux sécheresses et aux inondations récurrentes, en particulier dans les zones touchées. Pour s’attaquer à ces problèmes, la sous-composante propose de : (i) soutenir l’élargissement des programmes de restauration scolaire (cantines) dans les zones souffrant de pénurie alimentaire aiguë et/ou exposées à des catastrophes naturelles ou aux conséquences de certaines crises (conflits) Les

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cantines sont un facteur majeur de la scolarisation, notamment parmi les populations affichant les taux les plus bas de scolarisation (filles, populations vivant dans des zones reculées, populations nomades, etc.). L’opération complètera les activités de restauration scolaire que le PAM met en œuvre depuis plusieurs années déjà, en vue d’atteindre environ 240 000 enfants sur une période de quatre ans (nombre cumulatif) ; (ii) soutenir des activités en vue d’améliorer la santé et l’hygiène en milieu scolaire, y compris le déparasitage, le cas échéant ; et (iii) organiser des activités de formation/sensibilisation des enseignants et du personnel administratif essentiel des écoles sur la santé, l’hygiène, les questions nutritionnelles et l’élaboration d’une politique nutritionnelle à l’école. Outre l’impact positif probable de ces interventions sur l’état de santé des enfants, la fréquentation scolaire et les capacités d’apprentissage devraient augmenter et permettre de réduire les redoublements et les abandons. 24. Mise en œuvre : Les activités de restauration scolaire seront mises en œuvre grâce à l’effort conjoint du MEP et des collectivités. Des céréales et autres intrants seront fournis localement par les DREP et distribués aux collectivités/écoles participantes. Le programme ciblera les enfants dans les communes non couvertes par les autres partenaires, notamment le PAM et Plan Niger. Environ 30 000 enfants seront concernés en 2014, 50 000 en 2015, 70 000 en 2016 et 90 000 en 2017. Le financement du projet couvrira tous les coûts associés au programme de nutrition, y compris l’achat de produits alimentaires et leur transport vers les différentes localités, la construction et l’équipement de magasins alimentaires et de cuisines, et les coûts opérationnels du programme. Pour promouvoir l’appropriation et réduire les coûts pour le secteur public, le programme sera exécuté en grande partie par les collectivités, qui apporteront également des contributions en nature. Le déparasitage en milieu scolaire peut être pertinent dans les zones non couvertes par d’autres programmes de déparasitage. Composante 2 : Amélioration de la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage (coût de base estimé : 23 millions $EU) 25. Contexte : Le système éducatif en général et le sous-secteur de l’éducation de base en particulier souffrent de certaines insuffisances, notamment : (i) le peu d’accent mis sur l’acquisition d’aptitudes attendues des apprenants ; (ii) les programmes inadéquats, auxquels s’ajoute l’insuffisance de manuels scolaires et de matériel didactique ; et (iii) les connaissances limitées et les piètres méthodes pédagogiques des enseignants. Cette deuxième composante visera à lever certaines de ces contraintes et aider à améliorer la qualité de l’enseignement et des résultats d’apprentissage au Niger. 26. Objectifs : Le principal objectif de cette composante est d’améliorer la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage, en soutenant : (a) la fourniture accrue de matériels d’enseignement et d’apprentissage et le soutien à un examen des programmes scolaires ; (b) la formation initiale et continue des enseignants ; et (c) de meilleurs outils pour mesurer et améliorer les résultats de l’apprentissage. La Composante 2 est divisée en trois sous-composantes : 2.1: Moyens pédagogiques ; 2.2: Formation des enseignants ; et 2.3: Résultats d’apprentissage. 27. Sous-composante 2.1 : Moyens pédagogiques (8 millions $EU). Cette sous-composante vise à soutenir une meilleure qualité de l’enseignement et de l’apprentissage grâce à la fourniture

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de matériels d’enseignement et d’apprentissage pour le primaire et le premier cycle du secondaire et au soutien à la révision des programmes et manuels scolaires de l’éducation primaire. Le programme relatif aux manuels scolaires doit fournir des manuels à l’attention des élèves et des guides de l’enseignant dans des matières de base (mathématiques, lecture, sciences), dans les établissements du primaire et du premier cycle du secondaire. Les financements étant insuffisants pour couvrir tous les niveaux, des complémentarités seront recherchées avec la distribution de manuels financés par d’autres sources, dont une opération récente financée par l’AFD. 28. Les principales activités financées par cette sous-composante comprennent : (a) pour l’enseignement primaire : (i) la réimpression ou l’acquisition de manuels scolaires et de guides de l’enseignant ; (ii) la fourniture de matériels pédagogiques sélectionnés ; (iii) l’appui à la révision en cours des programmes et manuels scolaires du premier cycle de l’enseignement primaire ; (iv) l’impression de matériels pour les interventions sur l’initiation à la lecture prévues dans le cadre de la Sous-composante 2.3 ; et (b) pour le premier cycle de l’enseignement secondaire : (i) la réimpression ou l’acquisition de manuels destinés aux élèves et de guides de l’enseignant ; et (ii) la fourniture de certains matériels pédagogiques. Les matériels pédagogiques incluront principalement des guides de l’enseignant et des matériels d’apprentissage pour les élèves afin de soutenir un meilleur enseignement et apprentissage dans les matières de base. L’aide envisagée pour les manuels scolaires comprend deux volets : i) l’acquisition et la distribution, dès la conception du projet, de manuels scolaires en utilisant les éditions actuelles pour compenser les pénuries dans les écoles ; et ii) la conception de nouveaux manuels alignés sur les nouveaux programmes en cours de finalisation, protégés par des droits d’auteur nationaux pour les impressions ultérieures. L’impression de ces nouveaux manuels devrait être limitée tant que les nouveaux programmes n’ont pas été testés. Les fonds alloués pour les deux niveaux s’élèvent à 5,5 millions $EU pour l’enseignement primaire et 2,5 millions $EU pour le premier cycle du secondaire. 29. Le financement de la révision des programmes scolaires visera l’élaboration de meilleurs programmes et méthodes d’enseignement des mathématiques et de la langue (lecture et écriture) et le développement d’aptitudes transversales (résolution de problèmes, capacité de raisonnement, aptitudes à la communication). La révision des programmes et manuels scolaires s’appuiera sur une partie des premiers enseignements tirés des interventions sur l’initiation à la lecture mises en place dans le cadre de la Sous-composante 2.3. Ces interventions mettent l’accent sur des pratiques appropriées de l’initiation à la lecture dans les langues locales durant les premières années de scolarisation, et s’appuient sur les expériences, les matériels et les outils élaborés dans le cadre d’autres projets pilotes, dans le pays et à l’extérieur. L’objectif de la révision des programmes scolaires est l’amélioration et l’enrichissement des programmes actuels dans les zones mentionnées ci-dessus. La révision s’effectuera classe par classe sur une période de dix ans, et de nouvelles éditions des manuels seront imprimées après chaque révision. Au cours de ce processus, les manuels existants seront réimprimés et distribués pour garantir la poursuite de l’enseignement/apprentissage durant la période de révision. Sur la base de la feuille de route présentée aux partenaires par le gouvernement, la mise en œuvre de la réforme des programmes scolaires sera susceptible de matérialiser uniquement la seconde phase du PSEF, 2016-2020 (c’est-à-dire après la clôture du projet proposé).

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30. Mise en œuvre : Cette sous-composante sera exécutée par la Direction des curricula et des innovations pédagogiques (DCIP) du MEP, en coordination avec la Direction administrative et financière (DAF) (en particulier pour la préparation des documents d’appel d’offres), et la cellule responsable des manuels scolaires du MES (pour la prise de décisions et la préparation des documents d’appel d’offres liés aux manuels scolaires et aux matériels d’enseignement et d’apprentissage du premier cycle du secondaire). Des manuels existent déjà pour le cycle primaire et peuvent être facilement réimprimés, alors que les manuels du premier cycle du secondaire sont plus coûteux. La DCIP sera responsable de la sélection des matériels d’enseignement et d’apprentissage pour l’enseignement primaire à partir d’une liste approuvée d’articles admissibles (ou élaborés dans le cadre de la Sous-composante 2.2 pour les guides de l’enseignant sur l’initiation à la lecture dans le primaire). La DAF serait responsable de l’achat des manuels et matériels à acquérir et des modalités de livraison. Pour régler les questions de distribution, tous les matériels seraient empaquetés pour chaque école et livrés à cette dernière. Le nombre de manuels à livrer à chaque école sera calculé par la DCIP, en collaboration avec la DEP. Le nombre de livres à recevoir par chaque école sera officialisé dans les journaux locaux et à la radio et affiché dans les écoles. Le CGDES réceptionnera les manuels pour chaque école. Pour vérifier si les matériels d’apprentissage achetés et parvenant effectivement aux écoles sont utilisés efficacement dans les salles de classe, un audit technique sera réalisé au début du projet, puis à la fin de la deuxième année de mise en œuvre. Les régions et établissements scolaires pauvres seront prioritaires dans la distribution. La sous-composante soutiendra également l’élaboration de nouveaux manuels scolaires pour le primaire et leur expérimentation dans le cadre de la révision des programmes scolaires. Les activités spécifiques liées à l’élaboration des nouveaux manuels sont énumérées dans le Plan pour le secteur de l’éducation et dans le plan d’action pour la préparation des nouveaux programmes scolaires 31. Sous-composante 2.2 : Formation des enseignants (11 millions $EU). Cette sous-composante favorisera une meilleure qualité de l’enseignement et de l’apprentissage grâce à une meilleure formation initiale et continue des enseignants. Elle permettra d’augmenter le nombre d’enseignants contractuels formés dans les zones cibles du projet et d’aider tous les professeurs à acquérir les compétences et les pratiques pédagogiques fondamentales, en mettant l’accent sur la maîtrise du sujet et des méthodes d’enseignement plus pratiques. Près de 3 500 enseignants contractuels bénéficieront d’une formation continue financée par le projet et 800 formateurs d’enseignants seront formés. 32. La sous-composante soutiendra : (a) au niveau de l’enseignement primaire : (i) l’élargissement des capacités des écoles de formation des enseignants par la construction et l’équipement de trois nouvelles écoles normales d’instituteurs (ENI) à Tessaoua (région de Maradi), Doutchi (région de Dosso), et Magaria (région de Zinder) ; (ii) une formation de meilleure qualité des professeurs grâce à la formation de formateurs dans les trois nouvelles ENI et d’autres établissements de formation ; (iii) la dispense d’une formation continue pour les enseignants contractuels ; (iv) l’élaboration ou l’adaptation de modules de formation et de guides de l’enseignant sur les méthodes d’enseignement de la lecture dans le premier cycle de l’enseignement primaire, dans le cadre des interventions sur l’initiation à la lecture prévues dans la Sous-composante 2.3; (v) des études sur les compétences, la formation et la gestion des enseignants ; et (b) au niveau du premier cycle de l’enseignement secondaire : (i) la formation d’enseignants contractuels. S’agissant de la formation des formateurs, l’accent sera mis à la fois

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sur la formation initiale (FI) et la formation continue (FC) pour améliorer la capacité des formateurs grâce à une formation pratique axée sur la salle de classe, afin de les aider à transférer des aptitudes et des pratiques de base bien définies dans tous les domaines de l’enseignement, à commencer par l’initiation à la lecture et aux mathématiques dans le primaire. 33. Mise en œuvre : Le détail des mesures de mise en œuvre de cette sous-composante sera inclus dans le MExP. Dans l’ensemble, les responsabilités en matière de formation devraient être partagées comme suit : (i) la Direction générale de la formation et des curricula (DGFC), par le biais de son Département de la formation (c.-à-d. la DFIC et la DCIP), aura la responsabilité de fixer les normes et de contrôler leur application, proposera des critères d’accréditation des activités de formation, élaborera les programmes de formation et évaluera les résultats et la mise en œuvre ; et (ii) la DRH et la DRFM seront chargées de déterminer les besoins en formation, aux fins de la planification et l’organisation des stratégies de réalisation des formations et de la passation des marchés de prestation de services de formation avec les différentes institutions concernées. Il est prévu d’évaluer les formateurs d’enseignants et d’améliorer leurs capacités à travers une assistance technique internationale. Outre la transmission d’autres compétences, les capacités des formateurs en FC en matière de suivi et d’accompagnement des enseignants dans les salles de classe seront améliorées par le recours au système de coaching du pays. Des modules de formation des formateurs en FI et FC sur les méthodes d’enseignement de la lecture dans les langues nationales et en français seront élaborés ou adaptés, dans le cadre des interventions sur l’initiation à la lecture de la Sous-composante 2.3 et d’autres initiatives expérimentales sur la lecture mises en œuvre à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Les enseignants contractuels seront formés au moyen d’une combinaison de sessions organisées dans les écoles et en dehors, de formation à l’enseignement de l’initiation à la lecture, aux mathématiques et au français oral dans certaines zones géographiques, combinant des modules existants et nouveaux, des guides pédagogiques et des plans de cours des enseignants (imprimés, achetés et/ou distribués à travers la Sous-composante 2.1), et intégrant, dans la mesure du possible, les enseignements tirés des interventions sur l’initiation à la lecture. La formation continue des enseignants sera coordonnée avec les autres partenaires du secteur (à savoir l’UNICEF, la Coopération suisse, LuxDev, l’UNESCO, l’OIF et l’AUF), avec pour but de : (i) mettre en place, sur le long terme, des cours de recyclage et des cours de rattrapage pour les enseignants rencontrant le plus de difficultés ; et (ii) renforcer les capacités de formation des enseignants. 34. Sous-composante 2.3 : Résultats d’apprentissage (4 millions $EU). Cette sous-composante vise à soutenir une meilleure qualité de l’enseignement et de l’apprentissage grâce à de meilleurs outils, pour mesurer et améliorer les acquis pédagogiques, en mettant l’accent sur l’aptitude à lire et à écrire, et donc l’enseignement primaire. Un appui à l’initiation au calcul peut être apporté, mais l’objectif principal est d’abord l’initiation à la lecture et l’écriture. Cette sous-composante comprendra un appui à : (i) l’amélioration du système national d’évaluation des acquis pour un meilleur suivi-évaluation des résultats de l’apprentissage dans l’enseignement primaire ; et (ii) l’élaboration et la mise en œuvre d’interventions sur l’initiation à la lecture dans les trois premières années du primaire. 35. Évaluation des résultats d’apprentissage : La Direction de l’évaluation et du suivi de la qualité (DESQ) au sein du MEP est responsable de l’organisation des examens et concours

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nationaux et une autre direction est chargée de l’évaluation de l’apprentissage. La Direction des examens et concours gère le processus d’administration et de surveillance des examens à l’échelle nationale, et procède à quelques analyses de résultats des examens, utilisées pour améliorer l’efficacité du système. L’unité chargée d’évaluer les acquis scolaires dispose de peu de ressources humaines et financières, ce qui l’empêche de mener des évaluations régulières. Cela signifie que les acquis scolaires ne sont pas évalués et que le Niger utilise actuellement des évaluations comparatives internationales épisodiques telles que celles réalisées par le PASEC, qui aident à renforcer les capacités nationales, bien que de façon irrégulière. Il est donc urgent que le pays adopte un système national doté de la structure, des mécanismes et du personnel adéquats pour réaliser des évaluations régulières des acquis scolaires, et que les résultats de ces évaluations soient utilisés à bon escient pour améliorer l’efficience et l’efficacité du système éducatif (amélioration des méthodes didactiques et du contenu des enseignements, formation des enseignants, évaluation des acquis, gestion du système, etc.). 36. Cette première activité vise à doter le secteur d’un système d’évaluation des acquis par le renforcement de la structure existante et l’instauration d’une évaluation régulière des acquis de l’apprentissage dans l’éducation de base, dans le but de donner aux décideurs et aux techniciens des informations pertinentes et fiables sur le niveau des élèves. Ces informations seront utiles pour : (i) élaborer des programmes de formation des enseignants avec des contenus plus adaptés ; (ii) améliorer le contenu des programmes scolaires et des méthodes d’enseignement ; et (iii) mieux identifier les changements nécessaires pour améliorer les acquis de l’apprentissage. Le système de suivi et évaluation de l’apprentissage permettra de mesurer systématiquement la qualité de l’apprentissage en administrant à un échantillon représentatif d’élèves au niveau national des tests d’aptitude au calcul et à la lecture et à l’écriture comparables au niveau international et basés sur les programmes scolaires nationaux, y compris l’aptitude à lire et écrire dans les premières années de l’école primaire. Au terme du projet, le MEP procèdera à une évaluation nationale de l’apprentissage au niveau du CP, du CE et du CM (formation sur différents aspects : élaboration d’éléments, création d’une banque d’éléments, tests et échantillonnage, codage, saisie et traitement de données, analyse et publication/diffusion, etc.). 37. Interventions d’amélioration de l’initiation à la lecture : En rapport avec ce qui précède et dans le droit fil du déploiement du bilinguisme proposé par le PSEF et l’initiative ELAN prise par le PME et l’OIF avec l’aide de l’AFD, le projet financera le développement et la mise en œuvre d’un ensemble d’interventions portant principalement sur l’enseignement de la lecture durant les trois premières années du primaire. L’objectif est de permettre aux enfants de la troisième année du primaire de lire correctement et de comprendre des textes simples. Ce résultat sera basé sur une modification des programmes scolaires, de nouveaux matériels pédagogiques et la formation des enseignants à l’utilisation de nouvelles méthodes d’enseignement, c’est-à-dire à travers la mise en œuvre de toutes les Sous-composantes 2.1-2.3. De plus amples précisions sont attendues du MEP et des instances de l’initiative ELAN/EGRA concernant cette sous-composante. Il sera important de s’assurer que ces interventions s’alignent sur la réforme des programmes scolaires en cours, tout en l’appuyant.12 Les interventions sur la lecture (aisance et compréhension) cibleront les niveaux 1, 2 et 3 du primaire, car les élèves de la troisième année du primaire devraient pouvoir lire couramment et comprendre un texte simple selon une

12 Cette réforme sera également soutenue par l’aide apportée à l’expérimentation des nouveaux programmes scolaires dans les premières années de l’école primaire et à la préparation de leur déploiement.

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méthodologie clairement définie pour l’enseignement bilingue dans les trois premières années de l’enseignement primaire. Durant ces trois premières années, la langue nationale sera aussi bien la langue d’enseignement qu’une matière enseignée. Parallèlement, le français oral sera introduit dans la première année, et le français écrit dans la deuxième année et se poursuivra dans la troisième année. Dès la quatrième année, l’enseignement sera dispensé à la fois dans la langue nationale et en français, les deux constituant également des matières de l’emploi du temps. L’objectif pour les élèves de la première année est d’apprendre les mécanismes de décodage élémentaires (au terme de ce niveau de l’enseignement, 80 % des élèves doivent pouvoir dire les sons des lettres et décoder des mots simples) ; pour les élèves de la deuxième année, il s’agit de consolider les aptitudes à la lecture (capacité à lire environ 45 mots par minute d’un petit texte, pour vérifier l’aisance dans cet exercice) ; les élèves de la troisième année quant à eux devraient pouvoir lire couramment et comprendre de petits textes. Environ 80 % des élèves devraient atteindre les normes minimales de lecture convenues. Les objectifs de résultat ci-dessus seront atteints grâce à la préparation des matériels d’enseignement-apprentissage, la formation des formateurs et des enseignants, l’encadrement des enseignants, des évaluations périodiques administrées par les enseignants dans leurs classes, et des objectifs communs. Les résultats seront évalués dans le but d’appliquer à une plus grande échelle la nouvelle approche (qui sera intégrée à la réforme des programmes scolaires et au système national de l’évaluation des acquis et l’apprentissage). 38. Plus précisément, les principales activités des interventions de l’initiation à la lecture seront les suivantes : (i) élaboration/adaptation de l’approche élémentaire de l’enseignement/apprentissage de la lecture en français et dans les langues nationales (niveaux 1, 2 et 3) ; (ii) élaboration d’un cours sur l’enseignement du français oral ; (iii) formation d’un échantillon de formateurs et enseignants de FI et FC à la méthode élémentaire d’enseignement de la lecture et du français oral (pour le niveau 1), et appui apporté à ces formateurs et enseignants à travers un système de coaching ; (iv) élaboration de matériels supplémentaires de lecture pour les niveaux 1 et 2, y compris des méthodes d’enseignement pragmatique de la lecture ; (v) élaboration de matériels pédagogiques pour les enseignants (plans de cours simplifiés et détaillés : ce qu’il faut faire en classe, étape par étape (environ six étapes en une heure de didactique) pour les niveaux 1 et 2, et conception de modules pratiques de formation des enseignants à l’enseignement de la lecture courante et de la compréhension ; (vi) fourniture à certaines écoles (nombre exact à déterminer) d’outils de formation à l’enseignement de l’initiation à la lecture ; (vii) outils simplifiés d’évaluation pour des évaluations internes et externes, notamment des évaluations périodiques rapides administrées par les enseignants à leurs classes (une fois par mois) et une évaluation externe simple de l’acquisition des aptitudes à la lecture à partir de la fin de la première année du primaire13. Des activités similaires à celles de la lecture pourraient aussi être conçues pour l’initiation aux mathématiques. 39. Mise en œuvre : La Division de l’évaluation des apprentissages au sein du MEP coordonnera l’évaluation des résultats d’apprentissage. Elle sera renforcée au cours de la mise en œuvre du projet, grâce à la fourniture de formations, d’équipements et de financements opérationnels pour assurer la mise en œuvre harmonieuse de cette activité. La mise en place de

13 Les enseignants disposeront de formulaires très simples (1 page) pour évaluer périodiquement les progrès des élèves (une fois par mois) et fournir un soutien supplémentaire à ceux qui sont en difficulté. Le même formulaire peut être utilisé à la fin de la première année pour suivre les progrès (évaluation a posteriori).

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ce système tiendra compte de l’expérience au sein du MEP et des capacités existantes, et veillera à renforcer ces capacités par l’établissement d’un partenariat avec une structure dotée d’une expérience internationale dans l’appui à la mise en œuvre de systèmes d’évaluation et à l’évaluation des enseignements. Les interventions sur l’initiation à la lecture seront coordonnées par la Direction générale de la promotion des langues nationales (DGPLN) et la Division de l’évaluation des apprentissages. Elles feront le point sur les enseignements tirés des programmes et projets pilotes sur l’enseignement de la lecture dans les langues nationales, évalués avec l’appui du gouvernement et des ONG, et exploiteront les outils intégrés dans l’Évaluation de l’initiation à la lecture (EGRA).14 Les examens sur les langues nationales porteront dans un premier temps sur 5 des 10 langues nationales ayant fait l’objet de projets expérimentaux d’envergure. Les langues nationales utilisées dans les écoles seront fonction de la carte linguistique du pays. La mise en œuvre du programme sera basée sur un ensemble d’interventions, dont la disponibilité d’enseignants qualifiés, de manuels et de matériels didactiques et autres mécanismes de soutien. L’accent sera mis sur le renforcement des capacités d’une équipe du MEP à gérer les interventions d’initiation à la lecture. Composante 3: Renforcement des capacités de gestion (coût de base estimé : 18 millions $EU) 40. Contexte: Si les coûts unitaires de l’enseignement primaire au Niger correspondent globalement à ceux d’autres pays de la région, les résultats d’apprentissage, les niveaux d’instruction et les taux de rétention comptent parmi les plus bas, indiquant des inefficacités importantes dans l’emploi et l’affectation des ressources financières et humaines. Ces inefficacités sont symptomatiques du manque de capacités techniques et managériales de haut niveau à donner une orientation stratégique et opérationnelle claire au secteur ; de l’insuffisance des capacités de planification, de gestion et de supervision et autre suivi-évaluation global du personnel ; des faibles capacités de gestion et de planification des écoles. Ces facteurs sont aggravés par le manque de liens entre les ressources et les résultats (manque d’incitation au résultat). À travers sa troisième composante, le programme s’efforcera de s’attaquer à certaines de ces contraintes. Avec l’appui des organisations nationales (tant au niveau central que régional), le projet aidera à renforcer leurs capacités. L’assistance à la maîtrise d’ouvrage qui sera fournie visera le double objectif de soutenir la mise en œuvre du projet et de renforcer les capacités des parties prenantes. 41. Objectifs : La Composante 3 appuiera une utilisation plus efficace des ressources afin d’améliorer l’accès et la qualité, grâce au développement des capacités de gestion et institutionnelles, et à de meilleures incitations dans plusieurs domaines cruciaux, au niveau de l’administration centrale, des administrations locales, des écoles et du projet. Cette composante se subdivise en trois sous-composantes : (A) Renforcement des capacités des ministères en charge de l’éducation de base ; (B) Gestion du système éducatif centralisé et décentralisé ; et (C) Gestion et coordination du projet. 42. Sous-composante 3.1 : Renforcement des capacités des ministères en charge de l’éducation de base (6 millions $EU). Cette sous-composante renforcera la capacité du MEP et

14 L’EGRA a été mise en œuvre ces dernières années dans plusieurs pays voisins, y compris dans des langues également utilisées au Niger.

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du MES à gérer et coordonner plus efficacement les deux niveaux de l’éducation de base en soutenant une série d’activités de renforcement institutionnel. Elle renforcera les capacités organisationnelles du MEP et du MES aux niveaux central et décentralisé grâce à la mise en œuvre de nouveaux outils, à la refonte de la répartition des tâches, à la fourniture d’équipements et/ou à l’organisation de sessions de formation. Des synergies seront créées entre les programmes financés par les différents partenaires qui soutiennent l’amélioration de la gestion pédagogique et administrative des deux ministères pour assurer un renforcement progressif et durable des capacités. 43. Le MEP a réalisé un examen organisationnel global (qui complètera les analyses institutionnelles menées durant la préparation du PSEF), et recevra un appui complet fondé sur cet examen pour renforcer ses capacités institutionnelles et ses performances. Les tâches exécutées dans le cadre de cet examen étaient les suivantes : (a) analyse des fonctions des divisions/unités existantes et redéfinition de leurs rôles, et évaluation des besoins en ressources (par exemple, compétences, budget, formation et locaux); (b) évaluation de la nécessité d’ériger certaines unités/cellules en divisions (par exemple, le Système informatique de gestion de l’éducation/SIGE) et la Cellule de gestion financière/CGF), et ou évaluation de la nécessité de créer de nouvelles unités/cellules ; (c) examen des moyens de renforcer la Division S&E de la DEP, en collaboration avec le SIGE ; (d) examen de la structure de la Division formation de la DEP et des moyens de confier plus de responsabilités et de pouvoir de décision à cette division dans le cadre de la formation des directeurs d’écoles, de la formation des enseignants et du perfectionnement professionnel des enseignants, y compris des instituteurs du primaire ; et (e) définition des fonctions et activités déléguées/décentralisées aux échelons locaux. Les capacités du MES seront également renforcées, et le projet financera aussi un examen organisationnel du MES au cours de la première année de mise en œuvre. 44. Cette sous-composante appuiera, pour le MEP : (i) la fourniture d’une assistance technique pour renforcer ses capacités institutionnelles ; (ii) l’élaboration et la mise en œuvre dans la mesure du possible d’un programme de perfectionnement professionnel pour les personnels du MEP concernés, fondé sur les résultats de l’examen organisationnel ; (iii) l’élaboration d’une stratégie de gestion des ressources humaines et de développement du ministère avant la fin de la première année du projet, laquelle serait mise en œuvre à partir de la deuxième année ; et (iv) la remise à niveau et la réhabilitation de certains bureaux et équipements du MEP ; et pour le MES : (i) un examen organisationnel et une amélioration de ses capacités à mener ses activités ; et (ii) la fourniture d’un équipement. Les fonds alloués pour cette composante sont de 4,8 millions $EU pour le MEP et de 1,2 million $EU pour le MES. 45. Mise en œuvre : La responsabilité de la mise en œuvre de cette sous-composante incombera directement aux structures centrales de gestion des ministères dirigées par les SG. Le renforcement des capacités se fera essentiellement grâce au recrutement d’une agence d’appui à maîtrise d’ouvrage qui renforcera les capacités des ministères en charge de l’éducation de base et soutiendra la mise en œuvre du projet, y compris les réformes envisagées dans la Composante 3. D’autres prestations d’assistance technique et études peuvent être financées, de même que la formation et l’équipement, etc.

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46. Sous-composante 3.2 : Gestion du système éducatif centralisé et décentralisé (10 millions $EU). Cette sous-composante appuiera les initiatives gouvernementales visant à renforcer les capacités de planification, de gestion et de suivi, et les mesures prises pour inciter l’administration centrale, les services décentralisés, les écoles et les collectivités à mettre en œuvre de manière efficace et rentable des programmes d’études au niveau du primaire et du premier cycle du secondaire, ce à l’échelle du système. 47. Plus précisément, cette sous-composante appuiera le développement des capacités pour (a) l’enseignement primaire grâce au soutien à : (i) la planification et la gestion du secteur de l’éducation ; (ii) la planification et la gestion des écoles, y compris la formation du personnel et des CGDES ; (iii) le financement des écoles, notamment en soutenant un cadre institutionnel pour les subventions à l’amélioration des écoles (SAE) ; (iv) l’introduction de ces subventions dans un nombre limité d’écoles gérées par les CGDES; (v) l’appui au SIGE, notamment la collecte de données et des enquêtes scolaires ; et (vi) des études relatives à la planification, la gestion et le financement du système éducatif ; et (b) pour le premier cycle de l’enseignement secondaire, grâce au soutien à : (i) la planification et la gestion du secteur de l’éducation, y compris des études ; (ii) la planification et la gestion des écoles, y compris la formation des CGDES, et (iii) un renforcement du SIGE, y compris la collecte de données et des enquêtes scolaires. Les fonds alloués à cette sous-composante s’élèvent à 7,8 millions $EU pour l’enseignement primaire et 2,2 millions $EU pour le premier cycle du secondaire. 48. La planification sectorielle inclura l’appui à des politiques d’affectation des enseignants plus efficaces. Le développement des capacités de planification, gestion et financement des écoles ciblera les établissements et les collectivités, deux catégories essentielles à la prestation efficace des services d’éducation. L’amélioration de la planification et de la gestion des écoles passera par la mise en place de capacités et de procédures pour mesurer et améliorer l’efficacité et la performance de l’école. La sous-composante contribuera à mettre en place un système de planification et de suivi de la qualité, de l’assiduité et des acquis. Tous les établissements scolaires pourront y prendre part et devront réaliser des auto-évaluations et des plans de développement, et participer également aux enquêtes scolaires ; le personnel sera formé à l’utilisation de ces nouveaux instruments et à un fonctionnement efficace dans cet environnement décentralisé. Une meilleure gestion des écoles passera également par le renforcement des CGDES, qui joueront un rôle important dans la gestion des programmes de restauration scolaire. 49. S’agissant du financement des écoles, l’accent sera mis sur l’établissement d’un cadre institutionnel durable pour un système concurrentiel de SAE destiné à encourager la qualité de l’apprentissage, la performance des enseignants, l’assiduité et/ou les acquis. En outre, les SAE peuvent aussi aider à investir dans des catégories de dépenses non récurrentes, telles que le financement de la formation initiale des enseignants et autres personnels. Cette activité permettra d’élaborer des processus d’approbation, de suivi et évaluation des SAE, et de mettre en place et former des conseils régionaux de l’éducation et les CGDES. La gestion des SAE sera suivie sur la base de sondages avec l’aide d’organisations non gouvernementales ou d’autres agents indépendants.

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50. Mise en œuvre : Cette sous-composante sera coordonnée par la Direction des études et de la programmation (DEP). Les SAE s’appuieront sur l’expérience des projets pilotes de subventions de certaines écoles, notamment sur l’expérience de la JICA qui a donné de bons résultats, les subventions ayant été utilisées pour favoriser l’assiduité des enseignants. Les subventions seront versées directement aux comités scolaires locaux depuis le compte du projet. Ces comités existent dans la plupart des écoles primaires publiques et comprennent des représentants des autorités locales, des associations de parents d’élèves, des associations d’enseignants et le directeur d’école. Pour bénéficier de ces subventions, les comités scolaires locaux devront soumettre à la DREP une demande assortie d’un plan d’action budgétisé pour régler les problèmes spécifiques au niveau de l’école. Le plan d’action sera axé sur des objectifs et des résultats clairs. Des critères seront établis et publiés pour la sélection des bénéficiaires signataires de la convention sur les subventions avec le MEP. Des lignes directrices et des procédures seront élaborées dans un règlement des subventions spécifique pour les SAE. Pour permettre aux comités scolaires de préparer des plans d’action et de gérer les subventions, des ONG locales seront recrutées pour les former et les aider. 51. Sous-composante 3.3 : Gestion et coordination du projet (2 millions $EU). Cette sous-composante appuiera la coordination et le S&E du projet, afin de faciliter sa mise en œuvre. Elle visera à assurer la mise en œuvre efficace du projet proposé grâce à des mécanismes efficaces de coordination, des pratiques appropriées de gestion financière et de passation des marchés, et un suivi-évaluation efficace des résultats du projet aux niveaux national et infranational. Plus précisément, un appui sera fourni à la gestion et la coordination du projet grâce au financement de services de consultants, coûts opérationnels, équipements et formation, y compris, pour (a) le MEP : (i) les réunions du Comité de pilotage du projet et les examens sectoriels annuels ; (ii) les audits techniques et financiers ; (iii) le recrutement du personnel du projet, selon les besoins, notamment pour la coordination du projet, la gestion financière et la passation de marchés ; (iv) la formation des acteurs chargés de la mise en œuvre, y compris de la passation des marchés et du S&E ; et (v) les coûts opérationnels ; et (b) pour le MES: (i) les audits techniques et financiers ; (ii) le recrutement du personnel du projet, selon les besoins, y compris pour la coordination du projet, la gestion financière et la passation des marchés ; et (iii) la formation des acteurs chargés de la mise en œuvre. Les fonds alloués à cette sous-composante s’élèvent à 1,4 million $EU pour le MEP et 0,6 million $EU pour le MES. 52. Dépenses imprévues (4 millions $EU). Les fonds de réserve pour les dépenses imprévues pour les trois composantes s’élèvent à 4,0 millions $EU (3,3 millions $EU pour le MEP et 0,7 million $EU pour le MES).

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Annexe 3: Modalités de mise en œuvre

1. Bénéficiaire et organismes d’exécution. Le bénéficiaire est la République du Niger, représentée par le ministère du Plan, de l’Aménagement du territoire et du Développement communautaire, en tant qu’organisme responsable des obligations financières et juridiques du gouvernement nigérien. Le ministère de l’Enseignement primaire, de l’Alphabétisation, de la Promotion des langues nationales et de l’Éducation civique (MEP) et le ministère des Enseignements secondaires (MES) seront les institutions gouvernementales chargées de la mise en œuvre globale du projet, y compris la coordination des activités, la gestion financière et la passation des marchés, l’élaboration des rapports, le suivi-évaluation. Le MEP mettra en œuvre les activités liées à l’enseignement primaire (Base I), et le MES les activités liées au premier cycle de l’enseignement secondaire (Base II). Un Plan d’action annuel (PAA) budgétisé commun à toutes les activités du projet devant être mises en œuvre au cours de l’année sera adopté avant la fin de l’année précédente. Les différents services et direction du MEP et du MES aux niveaux central et décentralisé participeront directement à la mise en œuvre des activités relevant de leurs fonctions respectives. La supervision du programme sera assurée par le Comité de pilotage (CP). En outre, deux comités de coordination (CC), deux coordinateurs de projet (pour le MEP et le MES), et une agence d’appui à maîtrise d’ouvrage (AMO) seront mis en place, comme spécifié ci-dessous. 2. Responsabilités de la mise en œuvre du projet. Toutes les modalités de mise en œuvre du projet s’appuient sur des systèmes gouvernementaux existants, dans la mesure du possible, même si certains de ces systèmes seront renforcés par le biais du projet pour améliorer leur efficacité. Des mécanismes détaillés de mise en œuvre du projet seront fournis dans le Manuel d’exécution du projet (MExP), qui sera finalisé avant l’entrée en vigueur. La responsabilité de la construction sera partiellement déléguée aux maîtres d’ouvrage délégués (MOD), qui seront sélectionnés de manière concurrentielle, et chargés de : (i) indiquer leur intérêt dans la participation aux activités de génie civil, (ii) signer des accords avec le MEP ou le MES dans lesquels ils s’engagent à construire des infrastructures scolaires dans le respect des normes, plans et devis ; et (iii) soumettre au MEP/MES des demandes de paiement pour les coûts de construction. Selon les accords signés, le MEP/MES s’engagera à financer 100 pour cent des coûts de construction, à condition que les projets soient réalisés conformément aux plans et devis du MExP. 3. Groupe local des partenaires de l’éducation (GLPE). Le projet est appuyé par les partenaires de développement intervenant dans le secteur de l’éducation du Niger (GLPE), notamment l’UNICEF, la JICA, USAID, la Banque mondiale, l’UE, la GIZ, la KFW, le PAM, les ONG et les OSC. Le GLPE assurera la supervision externe au nom du Partenariat mondial pour l’éducation. Il sera également chargé de l’harmonisation entre les autres activités financées par les partenaires de développement et celles de la mise en œuvre du projet. Le groupe des partenaires de développement a collaboré à la préparation de ce dossier de demande de financement présenté au PME, à la sollicitation de la Banque mondiale pour faire office d’entité de supervision, et à l’harmonisation des engagements et projets planifiés avec l’opération envisagée. L’UNICEF a été le chef de file des organismes donateurs, chargé de représenter l’ensemble des bailleurs de fonds qui ont contribué et de mener le dialogue sur les politiques avec le MEN (nom du ministère de l’Éducation de base avant la réorganisation) jusqu’en octobre

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2013. La Coopération suisse ayant désormais pris les commandes, le GLPE continuera à jouer un rôle clé dans la supervision de la mise en œuvre du projet au moyen de missions conjointes, réunions mensuelles régulières, et de responsabilités spécifiques décrites dans une Lettre d’entente. 4. Le MEP, et dans une certaine mesure le MES, disposent d’un mandat pour formuler et mettre en œuvre la politique du secteur de l’éducation par rapport à l’objectif de l’éducation pour tous. Les deux ministères assureront la supervision technique et fiduciaire du projet et veilleront à ce que les processus clés de formulation de politiques, de planification, de suivi et évaluation du secteur soient en harmonie avec la conception du projet. 5. Manuels de projet. Deux manuels de projet, notamment le Manuel de procédures administratives, comptables et financières et le Manuel d’exécution du projet (MExP), devront être prêts et jugés satisfaisants par la Banque avant l’entrée en vigueur. Ces manuels énoncent toutes les étapes opérationnelles et procédurales de la mise en œuvre du projet, y compris la description détaillée des rôles et responsabilités des unités de mise en œuvre, l’examen et l’approbation des plans annuels des localités, les flux de fonds et les modalités de présentation des rapports opérationnels et financiers, les procédures de passation de marchés et de décaissement, les formats standard des rapports trimestriels et annuels et les procédures d’amendement. 6. Règlement des subventions scolaires. Des règlements spécifiques seront préparés pour la gestion des deux types de subventions financées par le projet, les subventions à l’amélioration des écoles et les bourses d’études. Ils doivent être prêts au plus tard trois mois avant l’entrée en vigueur et constituent également les conditions de décaissement des catégories de décaissement respectives. 7. Supervision du projet. Un comité de pilotage intergouvernemental (CP) assurera la supervision du projet, et comprendra, au minimum, des représentants du ministère du Plan, du MEP et du MES, et le chef de file des PTF dans le secteur de l’éducation. Le Comité de pilotage devra être mis en place avant l’entrée en vigueur. Il assurera : (i) la supervision et l’orientation stratégique de la mise en œuvre du projet et la coordination avec d’autres activités et programmes partiellement communs, existants ou envisagés ; (ii) la supervision de la mise en œuvre du projet et l’approbation des plans d’action annuels et des budgets ; (iii) l’examen et l’approbation des rapports d’avancement du projet ; et (iv) l’évaluation des résultats du projet. Les fonctions et la composition du CP seront définies par décret gouvernemental. Au niveau local, la mise en œuvre des subventions aux écoles et autres activités scolaires sera supervisée par les CGDES concernés, ou des associations de parents-enseignants au cas où les CGDES ne sont pas fonctionnels. 8. Un Comité de coordination (CC) sera également constitué dans chaque ministère. Les CC seront composés du Secrétaire général, du Directeur des études et de la programmation, du DRFM, du Directeur des marchés publics, Directeur des statistiques, du Coordinateur de projet, des directeurs des unités de mise en œuvre principales, et d’autres représentants que les ministres

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du MEP et du MES jugeront utiles.15 Les CC serviront de secrétariats techniques du projet par rapport au Comité de pilotage. Leur rôle principal consistera à coordonner et superviser techniquement la mise en œuvre du PAA, et à fournir des conseils et des recommandations au Comité de pilotage. Ils seront chargés, entre autres, de : (i) assurer la consolidation des différents plans de travail dans un Plan d’action annuel budgétisé qui sera soumis à l’approbation du CP, (ii) assurer la cohérence du PAA avec le plan sectoriel de l’éducation (PSEF) ; (iii) valider les termes de référence des études, des consultations, etc., et s’assurer de leur conformité avec les objectifs du projet ; et (iv) superviser la mise en œuvre du PAA, assurer le suivi de la conformité avec les activités planifiées, programmées et mises en œuvre. Un PAA consolidé sera préparé avant le début de chaque année, sauf pour la première année d’exécution du projet où le PAA doit être prêt au plus tard un mois avant l’entrée en vigueur. 9. Au niveau technique, (i) deux coordinateurs de projet à temps plein seront nommés ou recrutés par le MEP et le MES, avant l’entrée en vigueur du projet pour le MEP, et au plus tard deux mois avant l’entrée en vigueur pour le MES, et, sous la supervision directe des Secrétaires généraux, assureront la coordination et l’administration quotidiennes du projet et faciliteront la communication et la liaison entre les différents participants à la mise en œuvre du projet ; (ii) une équipe fiduciaire à court terme, composée en un premier temps de consultants expérimentés dans la gestion financière et la passation de marchés, puis d’un comptable, sera recrutée pour appuyer le DRFM et la DMP du MEP et du MES dans le traitement des aspects fiduciaires durant le lancement du projet ; et (iii) une assistance technique sous la forme d’une agence d’appui à maîtrise d’ouvrage (AMO) sera engagée pour fournir une assistance/un appui technique à long terme à la mise en œuvre du projet et des réformes clés pendant la durée du projet, sous la direction du MEP et du MES, en remplaçant l’équipe fiduciaire à court terme une fois le passage de relais achevé. 10. Le MEP et le MES nommeront, avant ou peu après l’entrée en vigueur, des spécialistes/directeurs pour participer à une équipe de coordination légère, comprenant également le Coordinateur de projet, qui appuiera le SG de chaque ministère dans la gestion et la coordination globales du projet. Le MEP et le MES établiront ensuite formellement, avant ou peu après l’entrée en vigueur, les CC, dont la composition a été décrite précédemment. Les équipes de coordination du projet du MEP et du MES travailleront en étroite collaboration avec le SG du MEP et du MES, et les CC du projet, et rendront compte ensemble de la mise en œuvre du projet à la Banque mondiale. 11. Au niveau régional, le MEP : (i) assurera la coordination des activités de projet du MEP par l’intermédiaire des directions régionales, et des équipes régionales du projet sous la direction du Directeur régional ; (ii) nommera, au plus tard un (1) mois après l’entrée en vigueur, au sein de l’équipe régionale du projet : (A) le point focal pour les questions relatives à l’éducation des filles ; et (B) le point focal pour les CGDES ; et (iii) nommera ou recrutera au sein de cette équipe, selon les besoins, pour le projet et comme convenu avec la Banque mondiale, au plus tard trois (3) mois après l’entrée en vigueur : (A) un comptable ; (B) un responsable de la passation des marchés ; et (C) un spécialiste des travaux publics, tous recrutés selon des termes

15 Pour la supervision du PSEF, chaque ministère disposera d’un comité de coordination composé du Secrétaire général, du DEP, du DRFM et du Directeur des statistiques, de sorte que les CC du projet seront une version élargie des CC du PSEF.

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de référence jugés satisfaisants par la Banque mondiale. Cette équipe sera le point de contact pour la mise en œuvre du projet dans sa région. Au niveau régional, le MES assurera la coordination des activités de projet du MEP de façon jugée acceptable par la Banque mondiale, et comme décrit dans le Manuel d’exécution du projet. 12. L’agence d’appui à maîtrise d’ouvrage (AMO) aura pour double objectif de soutenir la mise en œuvre du projet et de renforcer les capacités du MEP et du MES. Cette modalité a été choisie compte tenu de la capacité limitée du MEP et du MES à mettre en œuvre tous les aspects de ce vaste programme, dont les aspects fiduciaires. Pour ce faire, l’AMO sera intégrée à l’organisation actuelle du MEP et du MES, se focalisera sur plusieurs fonctions clés et appuiera les Secrétariats généraux dans la mise en œuvre du projet. De plus, l’AMO aidera le MEP et le MES à définir la portée des réformes structurelles prévues dans le PSEF et à les mettre en œuvre. Le projet de termes de référence pour l’AMO, préparé dans le cadre de l’étude institutionnelle financée par l’UE et publiée en août 2013, sera affiné. L’AMO accomplira plus spécifiquement les tâches suivantes : (i) appui à la coordination du projet ; (ii) appui à la gestion financière et la passation des marchés ; (iii) appui à la budgétisation, la planification, la programmation et l’établissement de rapports ; (iv) appui au suivi et à l’évaluation ; et (iv) activités de conseil technique liées aux réformes de la gestion des ressources humaines et potentiellement d’autres activités appuyées par le projet, en particulier celles soutenues par la Composante 3. Elle ne couvrira pas l’assistance technique en génie civil (soutien au programme de construction d’écoles), qui sera abordée dans un cadre spécial, comme prévu dans la Sous-composante 1.1, compte tenu des compétences spécifiques requises. Il est prévu d’utiliser une seule entreprise, et de prévoir deux contrats séparés avec les deux ministères, afin de fournir cet appui pour augmenter la cohérence et la coordination entre les différents experts. L'utilisation d'une AMO n'exclut pas le recours à d'autres experts au cours du projet, selon différentes modalités, pour répondre aux besoins découlant des objectifs du projet en particulier, et du PSEF en général. Les principaux défis de la gestion de l'AMO consisteront à éviter la substitution et la mise à l'écart ou la duplication. Pour atténuer ce risque, l’AMO travaillera sous la direction du MEP et du MES, et assumera un rôle strict d’appui ou de consultation ; l’appui à la mise en œuvre du projet et au renforcement des capacités se fera par un groupe d’experts intégrés dans l’organisation du ministère, dont la DRFM, en soutien au personnel existant ; l'accent sera mis sur la formation des fonctionnaires réguliers, qui leur permettra de prendre en charge toutes les responsabilités à la fin du projet. Le MEP et le MES devront aussi évaluer fréquemment l’AMO dans le cadre d’un mécanisme de suivi mis au point avec l’AMO après trois à six mois de service. Cette période permettra une première évaluation et la définition des domaines clés de l’AMO. Selon les discussions tenues lors de l’évaluation du projet, le lancement du processus de recrutement de l’AMO débutera au début de l’année 2014, avant la signature ou l’entrée en vigueur du Don. De plus, il a été demandé au MEP et au MES de mettre en place une commission pour évaluer les propositions techniques. Le recrutement de l’AMO doit avoir lieu au plus tard quatre mois avant l’entrée en vigueur (clause juridique). 13. Des revues annuelles conjointes auxquelles participeront tous les partenaires de développement du secteur de l’éducation et les organismes gouvernementaux concernés seront organisées par le gouvernement, conformément au Cadre de partenariat. Au cours de ces revues, l’un des points à examiner sera l’état d’avancement des activités du projet. Des rapports annuels

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seront établis pour présenter les réalisations, les défis, les enseignements tirés et la marche à suivre, y compris toute recommandation sur des ajustements à opérer. 14. Les modalités de mise en œuvre de chaque sous-composante sont détaillées à l’Annexe 2 ci-dessus. Compte tenu de l’envergure du programme de construction des écoles, et de la capacité limitée du MEP et du MES à mettre en œuvre tous les aspects de ce programme, la mise en œuvre de certaines parties du programme sera déléguée aux maîtres d’ouvrage délégués (MOD). Ces derniers rendront compte au MEP et au MES et produiront régulièrement des rapports de mise en œuvre. Ils seront par ailleurs soumis à une vérification annuelle dans le cadre de l’audit annuel du projet. La DIES sera renforcée par l’assistance technique d’un bureau d’études international doté d’une expérience de la planification, la gestion et le suivi de programmes de construction d’écoles. Avec l’appui de ce bureau, la DIES fournira un appui technique et des conseils au MEP et au MES sur les programmes de construction d’écoles. 15. La mise en œuvre des activités de la composante de qualité sera pour l’essentiel assurée par le MEP et le MES, par le biais de leurs différentes directions techniques. Les activités de formation seront gérées au niveau central par la DGFC, et au niveau local par la DREP/DRES, avec l’appui des services d’inspection. La DGFC du MEP possède une expérience de la gestion d’activités de formation des enseignants de grande envergure, et elle met actuellement en œuvre des programmes de formation d’enseignants financés par l’UNICEF et l’UNESCO. Le projet financera l’assistance technique destinée à renforcer les capacités de la DGFC en matière de gestion d’activités de formation d’enseignants. Gestion financière, décaissements et passation des marchés Gestion financière Modalités institutionnelles et de mise en œuvre

16. Les départements fiduciaires (DRFM) du MEP et du MES seront responsables de la gestion financière de la mise en œuvre globale du projet. Une agence d’appui à maîtrise d’ouvrage sera recrutée pour appuyer les DRFM dans le traitement des tâches fiduciaires et dans le renforcement des capacités au sein des deux ministères. Les activités de construction des infrastructures de l’éducation seront exécutées par des agences d’appui à la maîtrise d’ouvrage sélectionnées sur un mode concurrentiel, auxquelles sera déléguée la responsabilité de la mise en œuvre. Des contrats de gestion déléguée seront signés entre le MEP ou le MES, selon le cas, et des organismes de construction afin de clarifier les rôles et les responsabilités, décrire les modalités de gestion financière et de décaissements, préciser les plans d’action et budgets couvrant les outputs et les résultats à atteindre sur une période de trois ans. Les activités de restauration scolaire seront mises en œuvre grâce à un effort conjoint des DREP et des collectivités. Des dispositions spécifiques seront décrites dans le MExP pour garantir la prestation de services adéquate des programmes de restauration et d’hygiène scolaires. Modalités de gestion financière 17. Élaboration des budgets : Le processus budgétaire sera clairement défini dans le manuel actualisé de procédures administratives, comptables et financières. Les activités à financer seront

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clairement identifiées et intégrées dans le PAA du projet, préparé et consolidé par le MEP et le MES au niveau central avec les intrants des entités régionales, et approuvé par le CP avant le début de l’année. Les modifications apportées au PAA devront être également approuvées par le CP et recevoir l’avis de non-objection de la Banque. 18. Comptabilité : Le manuel de procédures administratives, comptables et financières sera actualisé et détaillera et documentera les politiques et procédures comptables au niveau du MEP et du MES, ainsi que les responsabilités de tous les acteurs concernés. Un logiciel de comptabilité « multiprojet » et « multisite », installé dans chaque ministère, sera acquis et configuré pour faciliter le traitement des informations financières et préparer les états financiers intérimaires trimestriels ainsi que les états financiers annuels. Le personnel spécialisé dans la gestion financière sera également formé afin d’assurer une utilisation optimale du logiciel. Une documentation détaillée sur la gestion financière sera préservée dans les dossiers du projet pour les organismes d’exécution. 19. Dotation en personnel : Sous la supervision du Directeur des ressources financières et matérielles du MEP et du MES, l’équipe GF assignée au projet dans chaque ministère sera composée des membres suivants : (i) un spécialiste principal en gestion financière (ii) un comptable ; (iii) un contrôleur financier ; et (iv) pour le MEP : des comptables régionaux dans chacune des huit régions. L’agence d’appui à maîtrise d’ouvrage pourra fournir des experts pour remplir certains de ces rôles en étroite coordination avec le personnel régulier, et d’autres rôles peuvent être remplis directement par le personnel régulier du gouvernement ou du personnel recruté. L’AMO formera le personnel de gestion financière au sein des DRFM afin de renforcer les capacités requises à mi-parcours, de manière à transférer progressivement toutes les responsabilités aux équipes de DRFM dans les deux ministères. Avant l’entrée en vigueur et jusqu’à la mise en place de l’AMO, une équipe fiduciaire à court terme sera recrutée par le MEP et le MES avec des fonds du projet pour renforcer les capacités au niveau central afin que les activités initiales du projet puissent être lancées, y compris l’attribution des deux contrats d’assistance technique importants (agence d’appui à maîtrise d’ouvrage et bureau international d’études techniques). Les équipes GF aux niveaux central et régional assumeront la responsabilité de la collecte et du contrôle des factures, de la tenue des livres de compte, du traitement des données financières, des paiements aux fournisseurs et aux prestataires de services. Les équipes de gestion financière du MEP et du MES au niveau central seront chargées du suivi des budgets approuvés et de la préparation des rapports financiers intermédiaires trimestriels et des rapports financiers annuels pour les audits annuels. 20. Contrôles internes et audit interne : Le Comité de pilotage du projet veillera à ce que le personnel requis au MEP et au MES soit en place et qu’il soit en nombre suffisant pour assurer les contrôles internes, la préparation, l’approbation et l’enregistrement adéquats des transactions, ainsi que la séparation des tâches. Les procédures de contrôle interne seront détaillées dans le manuel de procédures et renforcées par l’agence d’appui à maîtrise d’ouvrage. 21. Pour compléter le système de gestion financière, et dans le cadre de l’utilisation des systèmes nationaux, le projet s’appuiera sur le contrôleur financier affecté par le ministère des Finances. Le contrôleur financier assurera le contrôle ex ante des transactions au niveau central. L’équipe de la Direction de l’inspection financière du ministère des Finances sera formée à

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l’audit interne selon une approche basée sur les risques, et assurera la fonction d’audit interne du projet. Elle effectuera des examens a posteriori et délivrera des rapports d'audit bisannuels. 22. Rapports financiers: Le ministère de l’Enseignement primaire sera responsable du processus global d’établissement des rapports sur la mise en œuvre des activités du projet. Le format des rapports sera spécifié dans le manuel de procédures administratives, financières et comptables. Les rapports financiers intérimaires trimestriels seront communiqués par les organismes à la Banque au plus tard 45 jours après la fin de chaque trimestre. Les états financiers annuels seront préparés par l’équipe de gestion financière au sein de chaque ministère, approuvés par le Comité de pilotage du projet, et soumis à des audits externes annuels. Le rapport financier intérimaire couvrira les aspects suivants de la gestion financière :

(i) Sources et emploi des fonds par source de financement ; (ii) Emploi des fonds par activité/composante du projet, en fournissant des comparaisons

avec les budgets pour la période du rapport, et cumulatives pour la durée de vie du projet ;

(iii) Dépenses et trésorerie prévisionnelles du semestre suivant ; (iv) États des rapprochements bancaires pour le Compte désigné ; (v) États des rapprochements bancaires pour les comptes de transaction indiquant les

soldes disponibles à la fin de chaque trimestre considéré. Une note expliquant les raisons des variations et donnant des informations sur l’état de la passation de marchés sera également jointe aux IFR. 23. Flux de fonds et modalités de décaissement : Les activités du projet seront financées dans le cadre d’un mécanisme de cofinancement conjoint avec d’autres bailleurs de fonds (initialement, l’AFD seule), par le biais duquel les fonds seront décaissés dans les proportions convenues au préalable avec chaque partenaire financier. Deux comptes désignés (CD), sur lesquels les bailleurs de fonds respectifs déposeront les fonds, seront ouverts dans une banque commerciale jugée acceptable par la Banque et l’AFD au Niamey (Niger). Le Compte désigné A sera géré par le MEP et le Compte désigné B sera sous la responsabilité du MES. Les termes et conditions de ces comptes désignés seront communiqués à la Banque sur demande et tous les revenus de fonds inemployés sur ces comptes seront indiqués dans les IFR et les comptes annuels du projet. Ces CD seront gérés selon les procédures de décaissement décrites dans la lettre de décaissement et les modalités du fonds commun. Les procédures détaillées de décaissement seront également énoncées dans le manuel actualisé de procédures administratives, financières et comptables. 24. Des sous-comptes de projet peuvent être ouverts au niveau régional selon des termes et des conditions jugées acceptables par l’IDA. Les mécanismes de transfert et dispositifs d’appui aux unités décentralisées pour le suivi de l’utilisation des fonds seront spécifiés dans des directives, et récapitulés dans le manuel de procédures du projet. Plus précisément, la reconstitution de chaque sous-compte ouvert au niveau régional sera faite sur la base de deux documents : un relevé des dépenses (RDD) indiquant les dépenses effectuées, classées par catégorie ou composante du projet, et (ii) un rapport de synthèse indiquant le montant total reçu, les dépenses effectuées, classées par catégorie et composante du projet, et les prévisions des

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dépenses pour les trois (3) mois suivants. La différence entre les prévisions des dépenses des trois mois suivants et le solde de trésorerie à la clôture du compte bancaire constituera le montant à transférer au sous-compte ouvert au niveau régional. 25. Les MOD ouvriront des comptes bancaires afin de gérer séparément les fonds reçus du projet. Ces comptes seront gérés selon les procédures de décaissement décrites dans le Manuel de procédures administratives, comptables et financières et les modalités fiduciaires incluses dans les contrats de gestion déléguée convenus. 26. Méthodes de décaissement : Sur la base de l'évaluation des risques, en particulier en ce qui concerne la faiblesse de la capacité de gestion financière, le projet utilisera, au moins durant les 18 premiers mois, des procédures de décaissement à base de transactions, à savoir des Relevés de dépenses (RDD). Par la suite, l’option d’un décaissement contre la soumission de rapports financiers intérimaires trimestriels non audités (ou procédures de décaissement à base de rapports) pourra être envisagée, dès que le projet répondra aux critères requis, notamment la qualité et la ponctualité des IFR soumis à la Banque et la performance globale de la gestion financière. Le processus d'élaboration des IFR sera défini dans le manuel de procédures. 27. Le premier décaissement au Compte désigné couvrira environ quatre mois de dépenses. Les décaissements ultérieurs seront basés sur les RDD accompagnés des demandes de retrait, des relevés et des rapprochements bancaires. La documentation à l’appui pour les demandes de paiement direct doit inclure des documents fournissant la preuve des dépenses éligibles (copies des factures de réception, factures des fournisseurs). 28. Le montant minimum pour un paiement direct ou un engagement spécial est de 20 pour cent de l’avance apportée au compte désigné.

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Figure 1: Flux de fonds pour le fonds commun. 29. Le tableau ci-dessous indique les catégories de dépenses autorisées pouvant être financées par le Don du PME, les montants du don alloué à chaque catégorie, et le pourcentage de dépenses autorisées devant être financées dans chaque catégorie.

Catégorie Montant du Crédit Alloué (exprimé en

USD)

% de Dépenses Financé (Taxes comprises)

1) Fournitures, travaux, services autres que des services de consultants, services de consultants, Dépenses de Formation et Coûts d’Opération au titre des Sous-Composantes suivantes du Projet : 1.1(b), 1.2(a), 1.3, 2.1(a), 2.2(a), 2.3, 3.1(a), 3.2(a) (mais à l’exclusion de la Sous- Composante 3.2(a)(iv)) et 3.3(a).

39.700.000 100 % durant le premier Exercice puis, par la suite, un pourcentage des

dépenses au titre des Plans d'Action et Budgets Annuels, tel que déterminé par

la Banque mondiale pour chaque Exercice

2) Fournitures, travaux, services autres que des services de consultants, services de consultants, Dépenses de Formation et

6.900.000 100 % durant le premier Exercice puis, par la suite, un pourcentage des

dépenses au titre des Plans d'Action et

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Coûts d’Opération des Sous-Composantes suivantes du Projet : 1.2(b) (mais à l’exclusion de la Sous-Composante 1.2(b)(ii)), 2.1(b), 2.2(b), 3.1(b), 3.2(b) et 3.3(b).

Budgets Annuels, tel que déterminé par la Banque mondiale pour chaque

Exercice

3) Travaux, fournitures, services autres que des services de consultants et services de consultants relevant de la Sous-Composante 1.1 (a)(i) du Projet

25.400.000 100 % durant le premier Exercice puis, par la suite, un pourcentage des

dépenses au titre des Plans d'Action et Budgets Annuels, tel que déterminé par

la Banque mondiale pour chaque Exercice

4) Travaux, fournitures, services autres que des services de consultants et services de consultants relevant de la Sous-Composante 1.1 (a)(ii) du Projet

9.200.000 100 % durant le premier Exercice puis, par la suite, un pourcentage des

dépenses au titre des Plans d'Action et Budgets Annuels, tel que déterminé par

la Banque mondiale pour chaque Exercice

5) Subventions à l’Amélioration de la Gestion Décentralisée des Écoles au titre de la Composante 3.2(a)(iv) du Projet

2.000.000 100 % durant le premier Exercice puis, par la suite, un pourcentage des

dépenses au titre des Plans d'Action et Budgets Annuels, tel que déterminé par

la Banque mondiale pour chaque Exercice

6) Bourses d’Études au titre de la Sous-Composante 1.2(b) (ii) du Projet

1.000.000 100 % durant le premier Exercice puis, par la suite, un pourcentage des

dépenses au titre des Plans d'Action et Budgets Annuels, tel que déterminé par

la Banque mondiale pour chaque Exercice

MONTANT TOTAL 84.200.000

30. Le tableau ci-dessous indique les conditions de décaissement applicables aux catégories de décaissements répertoriées ci-dessus.

Catégorie de décaissement

Organisme d’exécution

Condition de décaissement

(2) MES Le MES a recruté un coordinateur de projet du MES ainsi qu’un spécialiste en gestion financière et un spécialiste en passation des marchés

(4) MES Le Bénéficiaire a conclu un accord de maîtrise d’ouvrage déléguée

(5) MEP Le Bénéficiaire, par l’intermédiaire du MEP, a préparé et adopté le Règlement sur les subventions à l’amélioration des écoles

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(6) MES Le Bénéficiaire, par l’intermédiaire du MES, a préparé et adopté le Règlement sur les bourses d’études

31. Audits externes : Les états financiers annuels du projet préparés par les deux ministères ainsi que le système de contrôle interne au niveau central et régional seront soumis à un audit annuel réalisé par un cabinet d’audit indépendant, compétent et de renom. Les auditeurs fourniront une opinion séparée sur les états financiers du projet préparés par les organismes d’exécution (MEP et MES), conformément à des normes d’audit jugées acceptables par la Banque. Les rapports d’audit seront communiqués à la Banque au plus tard six mois après la fin de chaque exercice fiscal. Les auditeurs fourniront également une lettre de gestion précisant l’état des systèmes de contrôle interne aux niveaux central et régional du MEP et du MES. Conformément à la politique d’accès à l’information de la Banque, les rapports d’audit seront mis à la disposition du public. Plan d’action pour la gestion financière

Action Délai Responsable

1 Recruter un spécialiste en GF expérimenté pour l’équipe fiduciaire à court terme, qui sera entièrement dédié au projet (dans chaque ministère)

Avant l’entrée en vigueur pour le MEP (condition de mise en vigueur), et au plus tard 2 mois après l’entrée en vigueur et avant le décaissement pour le MES (condition de décaissement)

DRFM /MEP+MES

2 Actualiser et adopter le manuel de gestion financière, y compris les contrôles internes, les procédures budgétaires, gestion des biens, et rôles et responsabilités des parties prenantes

Avant l’entrée en vigueur (condition de mise en vigueur)

DRFM/MEP+MES

3 Désigner un comptable pour les équipes fiduciaires à court terme, entièrement dédié au projet (dans chaque ministère)

Selon les besoins du projet

DRFM/MEP+MES

4 Acquérir un logiciel comptable « multiprojet » et « multisite » à installer dans les deux ministères

Au plus tard trois mois après l’entrée en vigueur (clause juridique)

DRFM/MEP

5 Désigner une agence d’appui à maîtrise d’ouvrage

Au plus tard quatre mois après l’entrée en vigueur (clause juridique)

MEP+MES

6 Désigner un auditeur externe (pour auditer les comptes du MEP et du MES)

Au plus tard quatre mois après l’entrée en vigueur (clause juridique)

DRFM/MEP

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Exigences juridiques en matière de gestion financière

32. Le Bénéficiaire devra établir et maintenir un système de gestion financière, y compris des dossiers, des comptes et la préparation des états financiers associés, conformément aux normes comptables jugées acceptables par la Banque. Les états financiers seront vérifiés conformément aux normes internationales d’audit. Les états financiers audités pour chaque période devront être fournis à la Banque au plus tard six (6) mois après la fin de l’exercice fiscal du gouvernement. Le Bénéficiaire devra préparer et fournir à la Banque, au plus tard 45 jours après la fin de chaque trimestre, les rapports financiers intérimaires non audités du projet, dont le fond et la forme seront jugés satisfaisants par la Banque. Le Bénéficiaire respectera toutes les règles et procédures requises pour les retraits des Comptes désignés du projet. Plan d’appui à la mise en œuvre

33. Sur la base des résultats de l’évaluation des risques de gestion financière, le plan d’appui à la mise en œuvre suivant est proposé. Ce plan a pour objectif d’assurer que le projet maintient un système de gestion financière satisfaisant tout au long de la vie du projet.

Activité de gestion financière Régularité Examen des rapports Examen des rapports financiers intérimaires Trimestriellement

Examen des rapports d’audit du projet Annuellement

Examen d’autres informations pertinentes telles que les rapports intérimaires des systèmes de contrôle interne

En continu dès leur mise à disposition

Visites sur le terrain Examen du fonctionnement global du système de gestion financière

Deux fois par an pour le MEP+MES (Mission d’appui à la mise en œuvre)

Suivi des mesures prises sur les questions mises en évidence dans les rapports d’audit, les lettres de gestion des auditeurs, l’audit interne et autres rapports.

Quand nécessaire

Conclusion de l’évaluation

34. L’évaluation a permis de conclure que les modalités de gestion financière satisferont aux exigences minimales de la Banque sous l’OP/BP10.00 après la mise en œuvre des mesures d’atténuation. Le risque résiduel global est jugé Substantiel.

Passation des marchés Modalités de passation des marchés

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35. Les bailleurs du fonds commun ont convenu que la passation des marchés de travaux de génie civil, fournitures et services de consultants du projet se fera conformément aux « Directives : Passation des marchés financés par des prêts de la BIRD et des crédits de l’IDA » en date de janvier 2011; aux « Directives : Sélection et emploi de consultants par les emprunteurs de la Banque mondiale », en date de janvier 2011; et aux dispositions énoncées dans l’Accord de don. Les dossiers types d’appel d’offres et les formulaires d’évaluation types de la Banque mondiale seront utilisés le cas échéant. Les procédures et autres détails relevant des activités de passation des marchés seront inclus dans les manuels du projet et la Lettre d’entente. 36. Tous les organismes intervenant dans la passation des marchés, ainsi que les soumissionnaires, fournisseurs et sous-traitants, devront respecter les normes d’éthique les plus strictes lors de la passation et l’exécution des marchés et contrats financés dans le cadre du projet, conformément aux « Directives pour la prévention et la lutte contre la fraude et la corruption dans le cadre des projets financés par des prêts de la BIRD et des crédits et dons de l’IDA » de la Banque mondiale, encore appelées « Directives pour la lutte contre la corruption de 2006 », et révisées en 2011. 37. Passation des marchés de travaux : Les travaux pour lesquels des marchés sont passés au titre du projet incluent, sans s’y limiter, la construction et la réhabilitation de salles de classe et de latrines. 38. Passation des marchés de fournitures : Les fournitures pour lesquelles des marchés sont passés au titre du projet incluent, sans s’y limiter, les véhicules, le matériel informatique et le matériel de bureau, les matériels d’apprentissage et les manuels scolaires. 39. Sélection de consultants : Les services de consultants pour lesquels des contrats peuvent être passés dans le cadre du projet incluent, sans s’y limiter, l’agence d’appui à maîtrise d’ouvrage, les maîtres d’ouvrages délégués pour la construction des écoles, la supervision des travaux de génie civil, l’audit financier, les consultants individuels pour des études spécifiques ; 40. Une liste restreinte de services de consultants dont le coût est estimé à moins de 200 000 $EU pour la supervision des travaux de génie civil, et moins de 100 000 $EU pour d’autres missions de consultation, serait utilisée conformément aux dispositions des Directives Passation des marchés, après obtention préalable de la non-objection de l’IDA. 41. Conditions applicables aux appels d’offres nationaux. Les contrats de travaux, de fournitures et de services autres que les services de consultants utiliseront des procédures d’appels d’offres nationaux (AON), conformément aux procédures nationales, en utilisant des dossiers types d’appel d’offres jugés acceptables par l’IDA et sous réserve des conditions supplémentaires suivantes :

• Conformément au paragraphe 1.16 (e) des Directives sur la passation des marchés, chaque dossier d’appel d’offres et marché financé par le produit du financement doit prévoir des dispositions requérant que (a) les soumissionnaires, fournisseurs, entrepreneurs et leurs sous-traitants, représentants, personnel, consultants, prestataires de services, ou fournisseurs autorisent la Banque, à sa demande, à examiner tous les

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comptes, pièces comptables, relevés et autres documents relatifs à la soumission des offres et à l’exécution du marché, et à les soumettre pour vérification à des auditeurs désignés par la Banque ; et (b) la violation délibérée et substantielle de cette disposition pourra être considérée comme une manœuvre obstructive, telle que définie au paragraphe 1.16 (a)(v) des Directives Passation des marchés.

• Les avis d’appel d’offres seront publiés dans les journaux nationaux à grand tirage.

• L’évaluation des offres, la qualification des soumissionnaires et les critères d’attribution des marchés devront être clairement indiqués dans les dossiers d’appel d’offres.

• Les soumissionnaires disposeront d’un délai de réponse suffisant (au moins quatre semaines) pour soumettre leur offre à compter de la date de lancement de l’appel d’offres ou de la date de disponibilité des dossiers d’appel d’offres, la date la plus tardive étant retenue.

• Toutes les entreprises éligibles, y compris les soumissionnaires étrangers, seront autorisées à participer. • Aucune préférence nationale ne sera accordée aux entrepreneurs nationaux ou à des fournitures fabriquées dans le pays.

• L’attribution sera prononcée en faveur de l’offre la moins élevée, sous réserve de la qualification du soumissionnaire.

• Les frais exigés pour les documents d’appel d’offres devront être raisonnables et ne correspondre qu’au coût de leur impression et de leur transmission aux soumissionnaires éventuels, et ne seront pas élevés au point de décourager les candidatures de soumissionnaires qualifiés.

42. Publicité : Un Avis général de passation de marchés sera préparé par le Bénéficiaire et publié dans la revue en ligne des Nations Unies Development Business online (UNDB online) après l’approbation du Conseil, afin d’annoncer les principales missions de consultation et tout appel d’offres international (AOI). L’Avis général de passation de marchés couvrira tous les AOI pour les contrats de travaux, fournitures, services autres que les services de consultants, et tous les contrats majeurs de consultants (c’est-à-dire ceux dont le coût est estimé à 200 000 $EU ou plus). En outre, un avis spécifique de passation de marchés est requis pour tous les travaux et fournitures à passer par AOI, et doit être publié sur UNDB online. Les appels à manifestation d’intérêt (AMI) pour des services de consultants dont le coût est estimé à plus de 200 000 $EU devront être publiés sur UNDB online. Un AMI doit être publié dans le Journal officiel, un journal national, ou un portail électronique en accès libre pour tous les cabinets de consultants, indépendamment du montant du contrat. Dans le cas d’un appel d’offres international, un avis spécifique de passation de marchés sera publié dans le Journal officiel, un journal national ou un portail électronique en accès libre. Les avis d’attribution seront également publiés dans UNDB, conformément aux Directives Passation des marchés de la Banque (par. 2.60) et aux Directives Sélection et emploi de consultants (par. 2.28).

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Obligations et responsabilités en matière de passation des marchés 43. Les activités de passation des marchés seront effectuées par le MEP et le MES, pour leur part respective du projet, par le biais de leurs organes dédiés centraux et régionaux, sous la coordination du Secrétaire général (SG), notamment :

d) La Direction des marchés publics (DMP) au niveau central ;

e) Les Directions régionales de l’enseignement primaire (DREP) et les Directions régionales de l’enseignement secondaire (DRES), selon le cas, aux niveaux régionaux ; et

f) La participation communautaire à la passation des marchés par le biais d’associations telles que les CGDES et les associations parents-enseignants (APE) pour des activités impliquant la participation des communautés, conformément aux dispositions du paragraphe 3.19 des « Directives Passation des marchés » et détaillées dans le MExP. La participation des communautés au processus de passation des marchés sera supervisée par la DREP/DRES ;

44. La DMP, les DREP et DRES bénéficieront au besoin de l’appui des comités de passation des marchés, dans le respect des procédures de la Banque mondiale. 45. Sous la coordination globale du SG du MEP ou du MES, selon le cas, la DMP, les DREP et DRES seront chargées de l’ensemble des marchés liés au projet et réaliseront les activités suivantes en étroite collaboration avec les bénéficiaires respectifs : (i) préparation des dossiers d’appel d’offres, projets de demandes de propositions (RFP), rapports d’évaluation, contrats conformes aux procédures de la Banque mondiale, et (iv) recherche et obtention de l’approbation par les organismes nationaux et l’IDA des documents de passation des marchés le cas échéant. 46. En outre, les DMP seront responsables de la supervision de la passation de marchés en collaboration avec tous les bénéficiaires, ces activités comprenant : i) la préparation et mise à jour du plan de passation des marchés, ii) le suivi et la mise en œuvre des activités de passation des marchés, et iii) l’élaboration des rapports de passation de marchés. 47. Toutes les demandes relatives à la passation de marchés seront envoyées par l’équipe de coordination du MEP ou du MES, le cas échéant, à tous les contributeurs au fonds commun. La Banque mondiale passera en revue les documents de passation de marchés et fournira l’avis de non-objection au nom de tous les bailleurs du fonds commun. 48. Le recrutement de l’organisme d’exécution se fera sous la responsabilité du MEP, avec la participation des représentants du MES au processus complet, notamment l’évaluation et la commission d’attribution, avec la possibilité de signer deux contrats séparés avec chaque ministère. 49. Sur le plan de passation des marchés et le recrutement de l’agence d’appui à maîtrise d’ouvrage, la Banque mondiale publiera un avis de non-objection uniquement après avoir pris une décision conjointe avec les autres bailleurs du fonds commun.

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Évaluation des capacités et mesures correctives

50. Une évaluation de la capacité des organismes d’exécution à mener les activités de passation des marchés dans le cadre du projet a été réalisée pendant la préparation du projet et finalisée durant la phase d’évaluation. L’évaluation a examiné l’organigramme de la mise en œuvre du projet, les capacités de passation de marchés des organismes (expérience de la passation de marchés, personnel chargé de la passation de marchés, les outils y compris les manuels, les rapports de passation des marchés, le classement des dossiers, utilisation de logiciels, etc.) et les interactions entre les différents organismes participant au projet. 51. L’évaluation a révélé les éléments suivants :

• Le MEP, aux niveaux central et régional, a mis en œuvre dans le passé des projets gérés par la Banque mondiale, notamment le PAEB et le PADEB, clôturés respectivement en 2012 et 2009, mais la mobilité du personnel, et le transfert insuffisant des compétences des consultants au personnel permanent ont limité le renforcement de capacités appropriées en matière de passation de marchés aux échelons central et régional. Le classement des dossiers de passation de marchés est inapproprié. Des outils acceptables (manuels, logiciels de suivi) utilisés par les projets précédents existent toujours, mais nécessitent une mise à jour.

• Le MES est une jeune structure issue d’autres ministères. Créé il y a moins d’un an, il débute son expérience avec les partenaires financiers bien qu’il dispose d’un personnel déjà expérimenté dans des activités similaires financées par le projet, à différents postes de l’administration publique ;

• Le MEP et le MES sont constitués de plusieurs directions techniques, une Direction des ressources financières et matérielles (DRFM), et une Direction des marchés publics (DMP) ; les directions techniques disposent d’un personnel doté d’un savoir-faire suffisant pour fournir des intrants techniques dans les documents de passation de marchés, sauf pour les constructions de génie civil. Le personnel de la Direction des marchés publics dans les deux ministères possède des compétences limitées en matière de passation de marchés en général, et une expérience limitée des procédures de la Banque mondiale ; et

• Le MES ne dispose pas d’outils et de système de classement appropriés pour la passation de marchés (manuel, logiciel de suivi).

52. Le risque global associé à la passation de marchés dans le cadre du projet est jugé Substantiel au vu des faibles capacités des organismes d’exécution. Le risque clé identifié est que le personnel responsable de la passation de marchés puisse ne pas disposer d’une expérience suffisante des procédures de la Banque. Cela peut engendrer des infractions aux règles de la passation de marchés et/ou une interprétation rigide des procédures de la Banque, qui pourraient ralentir la prise de décisions en matière de passation des marchés, ou nuire à la réputation de la Banque et du projet, et retarder la réalisation des ODP.

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53. Les mesures d’atténuation des risques ont été discutées et convenues avec les organismes concernés. Elles comprennent :

• En raison des contraintes de capacités de passation des marchés, et afin de ne pas retarder la mise en œuvre des activités, le projet recrutera deux spécialistes en passation de marchés compétents et expérimentés pour soutenir les DMP des deux ministères dans le cadre de l’équipe fiduciaire à court terme (pour le MEP, avant l’entrée en vigueur, et pour le MES, au plus tard deux mois après l’entrée en vigueur). Les spécialistes en passation de marchés doivent être entièrement dédiés à ce projet et appuyer les DMP sur toutes les activités de passation des marchés du projet.

• Le MEP recrutera au plus tard 4 mois après l’entrée en vigueur une agence d’appui à

maîtrise d’ouvrage pour soutenir les activités de passation de marchés aux niveaux central et régional dans les deux ministères (MEP et MES).

• Des agences d’exécution déléguées seront recrutées de manière concurrentielle le cas

échéant pour mettre en œuvre les activités liées aux infrastructures, y compris la passation de marchés, dans le cas des deux ministères.

• Une entreprise de génie-conseil internationale sera recrutée, entre autres, pour

appuyer les niveaux central et régional sur les aspects techniques de la passation de marchés pour les travaux de génie civil, pour le MEP et le MES.

• Un Manuel de procédures administratives, financières et comptables sera préparé

pour définir le rôle de chaque membre de l’équipe associé au processus de passation de marchés du projet, et le délai maximum pour chaque stade de ce processus, notamment pour l’examen, le système d’approbation et la signature des contrats.

• Un Manuel d’exécution du projet (MExP) détaillant les procédures simplifiées à

travers la participation communautaire aux activités de passation des marchés sera élaboré et approuvé par la Banque.

• Un atelier sera organisé au démarrage du projet pour former tous les acteurs clés de la

passation de marchés aux procédures et politiques de la Banque mondiale.

• Un système approprié de classement sera mis en place pour les dossiers du projet au MEP et au MES. Le projet financera les équipements appropriés, et l’agence d’appui à maîtrise d’ouvrage soutiendra ces organismes pour assurer la conformité avec le manuel de classement des dossiers de marchés de la Banque mondiale.

54. Le risque résiduel est jugé Modéré. Seuil des marchés soumis à un examen préalable 55. Pour le Niger, les seuils pour les appels d’offres internationaux (AOI) ont été fixés à 5 millions $EU pour les travaux et à 500 000 $EU pour les fournitures. Les marchés de travaux et

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de fournitures dont le coût estimé est supérieur aux seuils fixés pour les AOI seront soumis à l’examen préalable de l’IDA. 56. Les services de consultants fournis par des cabinets de consultants, dont le coût estimé représente la contre-valeur de 200 000 $EU et plus par contrat, les services de consultants fournis par des consultants individuels dont le coût estimé représente la contre-valeur de 100 000 $EU et plus, et toute sélection par entente directe entre des cabinets de consultants et des consultants individuels seront soumis à l’examen préalable de l’IDA. 57. En outre, le risque global lié à la passation de marchés étant substantiel, il a été convenu de prendre les mesures d’atténuation supplémentaires suivantes :

a) Au moins une fois par an, la Banque et le gouvernement s’entendront sur un plan de passation des marchés qui présentera en détail les méthodes de passation des marchés à utiliser et les contrats spécifiques devant être examinés par la Banque ;

b) La Banque entreprendra l’examen préalable de certains contrats passés dans le cadre d’un processus d’appel d’offres national, qui seront identifiés et mentionnés dans le plan de passation des marchés, et ;

c) Tous les amendements aux contrats ayant pour effet d’augmenter la valeur initiale du contrat de plus de 15 %, ou de la porter au-delà des seuils fixés pour l’examen préalable seront soumis à l’examen préalable de la Banque, comme stipulé dans les dispositions des paragraphes 2 et 3 de l’Annexe 1 des Directives Passation des marchés de la Banque.

d) Examen a posteriori : pour chaque marché de fournitures et de travaux publics non soumis à examen préalable, les documents de passation des marchés seront soumis à l’examen a posteriori de l’IDA conformément aux dispositions du paragraphe 4 de l’Annexe 1 des Directives Passation des marchés de la Banque. L’examen a posteriori portera sur au moins 1 à 5 contrats.

Révision

58. Les seuils fixés pour l’examen préalable et les autres mesures à prendre pour atténuer les risques de passation des marchés devront être réévalués une fois par an, afin de tenir compte des ajustements qui ont pu se produire au niveau du risque, et de les adapter à des situations particulières. En cas de non-respect des mesures d’atténuation convenues ou des directives de la Banque, une mesure de réévaluation des deux types de seuils, à savoir pour les appels d’offres internationaux et l’examen préalable, pourra être exigée par l’IDA. Plan de passation des marchés 59. Un plan de passation des marchés (PP) pour les 18 premiers mois de mise en œuvre du projet a été approuvé durant les négociations. Au cours de la mise en œuvre, le plan de passation des marchés sera réactualisé en accord avec l’équipe de projet comme requis – au moins annuellement – pour tenir compte des exigences réelles de la mise en œuvre du projet et de l’amélioration des capacités institutionnelles. Le plan de passation des marchés sera placé dans la base de données du projet et une version abrégée sera divulguée sur le site externe de la Banque une fois que le projet aura été approuvé par la Banque mondiale.

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Appui à la mise en œuvre 60. Outre les examens préalables qui seront réalisés dans les bureaux de l’IDA, l’évaluation des capacités a recommandé deux missions d’appui à la mise en œuvre sur le terrain et au moins un examen a posteriori des marchés par an. L’équipe spécialiste de la passation des marchés du bureau de la Banque mondiale au Niger fournira régulièrement un appui aux organismes d’exécution. Des examens indépendants des marchés seront réalisés le cas échéant.

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Annexe 4: Cadre d’évaluation des risques opérationnels (ORAF)

Risques liés aux parties prenantes du projet

Risques liés aux parties prenantes Notes Modéré

Description: La réalisation des objectifs du projet dépend du maintien ou de l’augmentation des niveaux de financement actuels de l’éducation. Il existe un risque que le gouvernement ne soit pas en mesure de maintenir les niveaux de financement annoncés pour l’éducation compte tenu des chocs exogènes qui affectent la macroéconomie. Compte tenu de la taille et caractère du projet, il existe un risque de manque de coordination entre plusieurs ministères et leurs structures régionales, et avec les partenaires du secteurs, ce qui pourrait entraîner des difficultés dans l’exécution du projet.

Atténuation du risque:

Le gouvernement a relativement réussi à maintenir la stabilité macroéconomique face à d’importants chocs exogènes. Rien n’indique qu’il ne sera pas en mesure de poursuivre cette gestion prudente de l’économie et de maîtriser les chocs. En outre, le gouvernement accorde une haute priorité à l’Éducation, tel qu’indiqué par le discours d’investiture du nouveau Président. Ainsi, il semble probable que le financement sectoriel sera au moins maintenu aux niveaux actuels.

Resp: Statut: Etape: Renouvelable:

Date d’échéance:

Fréquence:

Client Mise en œuvre

Annuelle

Atténuation du risque:

D’importantes consultations des parties prenantes ont eu et auront lieu pendant toutes les étapes du projet, à savoir l’identification, la préparation et la supervision. Les dispositions relatives à l’exécution du projet prévoient la mise sur place d’un comité de pilotage du projet afin d’assurer l’orientation stratégique, le dialogue avec les parties prenantes et leur adhésion, déterminer les priorités et superviser l’exécution du projet.

Resp: Statut: Etape: Renouvelable:

Date d’échéance:

Fréquence:

Les deux Les deux

Permanent

Risques liés à l’Agence d’Exécution (y compris les risques fiduciaires)

Capacité Notes Important

Description: Atténuation du risque:

L’insuffisance générale de capacités de gestion, de Une évaluation de la capacité en gestion financière et passation des marchés de l’agence

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leadership et de structures de responsabilité en ce qui concerne les aspects fiduciaires, le S&E et la gestion du projet constitue un risque potentiel pour l’exécution du projet.

clé d’exécution sera menée afin d'évaluer leur capacité, identifier les risques et proposer des mesures d'atténuation. Sur la base de cette évaluation, une assistance technique appropriée, des mécanismes de suivi et d'autres mesures de renforcement des capacités seront fournis à l'agence d'exécution pour assurer la mise en œuvre efficace des activités et la création / amélioration d’un système solide de S&E solides, etc.

Resp: Statut: Etape: Renouvelable:

Date d’échéance:

Fréquence:

Les deux Mise en œuvre

Permanent

Gouvernance Notes Important

Description: Atténuation du risque:

Il existe un risque d’ingérence politique dans la sélection des bénéficiaires des marchés et des bénéficiaires à financer.

Critères appropriés et transparents seront établis pour toutes les activités nécessitant une sélection de bénéficiaires / organismes bénéficiaires, basée sur les bonnes pratiques. Le manuel d’exécution du projet inclura également des mécanismes pour traiter les griefs, les plaintes et les différends.

Resp: Statut: Etape: Renouvelable:

Date d’échéance:

Fréquence:

Client Mise en œuvre

Permanent

Atténuation du risque:

Passation des marchés: Des missions régulières de supervision du projet, les audits post-acquisition et un programme de renforcement des capacités contribuera à atténuer ce risque. Ces derniers seront facilités par le spécialiste en passation des marchés de la Banque au bureau résident. Gestion financière: Une évaluation de la capacité en gestion financière de l’agence d'exécution du projet sera effectuée. Un manuel de procédures financières, administratives et comptables sera élaboré. Des missions régulières de supervision du projet seront conduites afin d’atténuer le risque associé á l’utilisation des fonds. Le personnel des ministères impliqués dans la mise en œuvre seront formés aux procédures

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de gestion financière des projets de la Banque mondiale. En outre, les audits financiers

(sur la base de « l'approche fondée sur le risque ») seront effectuées de façon annuelle.

Resp: Statut: Etape: Renouvelable:

Date d’échéance:

Fréquence:

Les deux Mise en œuvre

Permanent

Risques liés au projet

Concept Notes Modéré

Description: Atténuation du risque:

Le concept du projet nécessite l’intervention de différents ministères et parties prenantes. Compte tenu de la faiblesse des capacités du ministère, ceci pourrait rendre la coordination et la mise en œuvre difficiles.

Des consultations intensives ont eu et auront lieu avec toutes les principales parties prenantes pendant la conception et l’exécution du projet. Outre l’existence d’une stratégie sectorielle globale et systématique, les structures impliqués dans la mise en œuvre et le Comité de pilotage de projet assureront la coordination régulière et la promotion du dialogue sectoriel.

Resp: Statut: Etape: Renouvelable:

Date d’échéance:

Fréquence:

Les deux Les deux

Permanent

Social et environnemental Notes Faible

Description: Atténuation du risque:

Le projet est classé à la Catégorie environnementale B car les impacts environnementaux et sociaux néfastes potentiels liés à la construction des salles de classe sont, d’une manière générale moins nocifs, d’une échelle réduite et spécifiques au site. Par conséquent, ils sont gérables jusqu’à un niveau acceptable. Sur la base des travaux de construction proposés, à savoir la construction de salles de classe, le projet déclenche deux des politiques de sauvegarde de la Banque OP 4.01 sur l'évaluation environnementale et l'OP 4.12 sur la réinstallation involontaire.

Un cadre de gestion environnementale et sociale (CGES) et Cadre de politique de réinstallation des populations (CPRP) ont été préparés et publiés le 1er Octobre 2013 pour guider la gestion des aspects environnementaux et sociaux des interventions pertinentes au cours d'exécution. Un Plan d'action pour la réinstallation et un Plan de gestion sociale de l'environnement et seront préparés quand / si nécessaire.

Resp: Statut: Etape: Renouvelable:

Date d’échéance:

Fréquence:

Client Mise en œuvre

Permanent

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Programme et bailleurs de fonds Notes Modéré

Description: Atténuation du risque:

Faible capacité du gouvernement pour coordonner les projets de développement des partenaires pourrait conduire à des inefficacités dans la mise en œuvre du projet et les coûts de transaction importants.

Le projet financera assistance technique pour renforcer la capacité de planification et de mise en œuvre de l’agence d’exécution. Le Comité de pilotage du projet sera le même que le comité de pilotage pour la mise en œuvre du plan sectoriel, PSEF. Un fonds commun sera établi pour la mise en commun des ressources pour l'éducation de base, réduisant ainsi les coûts de transaction, une fois que le fonds est en cours d'exécution.

Resp: Statut: Etape: Renouvelable:

Date d’échéance:

Fréquence:

Les deux Mise en œuvre

Permanent

Suivi de l’exécution et durabilité Notes Important

Description: Atténuation du risque:

Il existe un risque d’une suivi de l’exécution faible en raison de la faible capacité et la multitude d'acteurs impliqués.

Un système de S&E global sera établi dans l’agence d’exécution avec le financement du projet.

Resp: Statut: Etape: Renouvelable:

Date d’échéance:

Fréquence:

Client Mise en œuvre

Permanent

Risque global

Risque global de mise en œuvre: Notes Important

Description:

La faible capacité de gestion et de mise en œuvre, y compris en ce qui concerne les aspects fiduciaires, de S&E et de gestion de projet, constituent un risque potentiel pour la mise en œuvre du projet.

.

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Annexe 5: Plan d’appui à la mise en œuvre

1. Stratégie et approche de l’appui à la mise en œuvre : La stratégie d’appui à la mise en œuvre tient compte de la faiblesse des capacités des organismes d’exécution et d’autres participants à la mise en œuvre du projet, de la nature des activités financées et du profil des risques associés au projet tels que décrits dans l’ORAF. Elle vise à trouver le meilleur équilibre entre l’appui technique et fiduciaire et l’application des mesures de sauvegarde, de façon à répondre aux besoins et à mettre en œuvre efficacement les mesures d’atténuation des risques identifiés, tout en conservant la flexibilité nécessaire pour pouvoir répondre rapidement aux besoins évolutifs de l’environnement opérationnel et des clients. 2. En collaboration avec les organismes d’exécution et d’autres bailleurs du fonds commun, la Banque examinera formellement la mise en œuvre du projet deux fois par an. Des visites plus fréquentes devraient avoir lieu dans la première année de mise en œuvre du projet pour soutenir le lancement des activités. Les missions d’examen conjointes seront complétées par : (i) des visites régulières du personnel du bureau-pays de la Banque ; (ii) l’appui de consultants techniques locaux ; et (iii) une communication et un suivi réguliers entre les missions. 3. Outre les missions d’examen conjointes, plusieurs missions techniques seront effectuées pendant toute la durée du projet. Au cours de ces dernières, de nombreuses visites sur le terrain seront organisées pour déterminer les résultats de la réforme, et prendre des mesures correctives pour procéder à des améliorations aux niveaux provincial et institutionnel. L’équipe de la Banque consultera aussi régulièrement les parties prenantes concernées. 4. Si la situation sécuritaire se détériore au point que les missions d’examen conjointes deviennent impossibles ou que la portée de la supervision au cours de ces missions doit être limitée, les mesures suivantes sont proposées pour assurer la continuité de l’étendue et la qualité de la supervision : (i) utilisation de conférences audio et vidéo et communication continue via e-mails, et (ii) élargissement du travail de surveillance effectué par des tiers, y compris des visites supplémentaires sur le terrain par les entreprises engagées pour fournir un troisième appui à la validation ; et (iii) recourir à des entreprises pour fournir un appui technique sur le terrain. 5. Plan d’appui à la mise en œuvre : La plupart des membres de l’équipe de la Banque seront basés au bureau de la Banque au Niger et dans d’autres bureaux-pays dans la région afin de fournir au client un appui à la mise en œuvre efficace, effectif et en temps opportun. Le travail formel de supervision et les visites de terrain se feront semestriellement, et les missions d’appui technique à la mise en œuvre seront plus fréquentes durant la première année de mise en œuvre. La contribution de l’équipe de la Banque est présentée en détail ci-dessous :

• Contribution technique. La contribution technique devra consister à examiner la préparation des propositions et des offres afin d’assurer l’équité dans le processus d’appels d’offres à travers des spécifications techniques appropriées et une évaluation juste des aspects techniques des deux composantes. L’architecte/expert en génie civil de l’équipe effectuera des visites de terrain semestrielles tout au long de la mise en œuvre du projet.

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• Spécialiste S&E. Le renforcement des capacités de suivi des organismes d’exécution est essentiel à la réussite de la mise en œuvre et à la viabilité des activités et des résultats du projet. Un spécialiste S&E fournira un appui ciblé tout au long de la durée du projet pour s’assurer que cette fonction est dûment exécutée et que les obligations liées à la fourniture d’informations sont respectées efficacement et de manière fiable.

• Exigences fiduciaires et contribution dans ce domaine. Les spécialistes en gestion

financière et en passation des marchés de la Banque dispenseront une formation avant le démarrage du projet. Le spécialiste en passation de marchés de la Banque sera basé dans le bureau-pays et fournira un appui en temps voulu. Une supervision intensive de la gestion financière sera nécessaire durant la première année de mise en œuvre, en tenant compte des défis et des capacités du personnel de gestion financière du secteur. La supervision de la gestion financière sera réalisée semestriellement. Au cours de la mise en œuvre du projet, la Banque examinera : (a) les rapports financiers intérimaires et les états financiers audités du projet, y compris le rapport sur l’exécution du budget, ainsi que les lettres de gestion ; et (b) les modalités de gestion financière et de décaissement du projet pour assurer la conformité avec les exigences convenues. Avec la mise en œuvre du système rationnel de gestion financière et de suivi par le personnel professionnel proposé pour l’équipe de mise en œuvre du MEP, les procédures normales d’examen de la mise en œuvre de la Banque suffiront.

• Un spécialiste en passation de marchés participera à toutes les missions d’appui à la

mise en œuvre de la Banque, y compris les missions conjointes tous les six mois. En plus de l’examen préalable, les missions de supervision de la Banque effectueraient des examens a posteriori des activités de passation des marchés.

6. Pour la passation des marchés et la gestion financière, l’équipe assurera le suivi des progrès

accomplis pour les capacités à renforcer dans le domaine de la gestion financière et l’amélioration de l’efficacité de la gestion de la passation de marchés.

7. Mécanismes de sauvegarde : Les missions régulières d’appui à la mise en œuvre de la Banque comprendront des personnels des secteurs de l’environnement et du développement social. Ces missions comprendront des visites de terrain qui permettront de s’assurer que les activités de génie civil de la Composante 1 sont conformes au CGES et au PGES et que les travaux de génie civil n’ont pas d’effets environnementaux et/ou sociaux négatifs.

8. Le principal objectif de l’appui à la mise en œuvre est résumé ci-dessous.

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Durée Objet Compétences

requises Ressources

estimées Rôle du

partenaire Douze premiers mois

Examen/appui technique

Spécialiste senior de l’éducation Spécialiste S&E

4 PS 3 PS

N/A

Formation à la gestion financière et supervision

Spécialiste GF

4 PS

Modalités institutionnelles et projet Coordination de la supervision

Chargé des opérations

6 PS

Direction de l’équipe CEP 6 PS Examen/appui technique

Spécialiste senior de l’éducation Spécialiste S&E

6 PS 6 PS

12-48 mois Gestion financière Décaissement et rapports

Spécialiste GF Chargé des opérations

6 PS 12 PS

N/A

Gestion de la passation de marchés

Spécialiste en passation de marchés

4 PS N/A

Direction de l’équipe CEP 12 PS N/A Autres Note: PS = Personne/semaine Éventail des compétences requises Compétences requises Nombre de personnes

semaines (PS) Nombre de

déplacements Observations

Chargé des opérations 12 PS Des missions de terrain annuelles sont requises.

Agents basés au siège

Spécialiste de l’éducation

6 PS Des missions de terrain annuelles sont requises.

Expert international

Spécialiste en passation de marchés

4 PS Des missions de terrain annuelles sont requises.

Agents basés dans le bureau-pays

Spécialiste S&E 6 PS Des missions de terrain annuelles sont requises.

Agents basés au siège

Spécialiste

en gestion financière

6 PS Des missions de terrain annuelles sont requises.

Agents basés dans le bureau-pays

Chef d’équipe de projet

12 PS par an Quatre (par an) Bureau-pays

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Partenaires 9. Bien que les autres bailleurs de fonds (à l’exception de l’AFD) ne cofinancent pas le projet proposé, ils fourniront des financements parallèles importants pour appuyer l’éducation de base. Les engagements initiaux indiquent un appui substantiel en assistance technique de la part de Lux Dev, l’UNICEF, de la Coopération suisse, la GIZ, et la JICA pour soutenir l’infrastructure des établissements de formation publics et pour fournir un appui à la formation des enseignants.

Institution/pays Rôle LuxDev Partenaire de

développement UNICEF Partenaire de

développement Coopération suisse Partenaire de

développement GIZ Partenaire de

développement JICA Partenaire de

développement

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Annexe 6: Analyse économique et financière

1. Le projet aide le Niger à relever les défis centraux qui se dressent sur la voie l’éducation primaire universelle. La forte croissance actuelle de la population jeune et la forte démographie exercent une pression considérable sur le système éducatif du pays et impose des investissements pour augmenter les capacités d’accueil du système. Pour limiter l’insuffisance actuelle de capacités, le projet permettra de construire des salles classe au niveau du primaire et du premier cycle du secondaire et devrait donc aider à alléger une partie de la pression exercée du côté de la demande – les ménages – sur le système éducatif du fait de la croissance rapide de la population jeune. 2. En plus d’accroître l’accès à l’éducation, le projet devrait également contribuer à améliorer la qualité de l’apprentissage et donc les qualifications de ceux qui obtiennent leur diplôme. Aujourd’hui, des aptitudes de base font défaut à une grande partie de la population, comme la capacité à lire et à calculer, et le manque de main-d’œuvre qualifiée est l’un des principaux obstacles au développement économique du Niger, touchant tous les secteurs de l’économie16. Ainsi, l’amélioration des résultats d’apprentissage devrait influer positivement sur le développement économique du pays à moyen et à long terme. En outre, une meilleure qualité de l’apprentissage est de nature à améliorer la rétention des enfants à l’école et de favoriser ainsi des taux de réussite plus élevés. 3. Le projet comprend des éléments spécifiquement destinés à améliorer l’éducation des groupes les plus vulnérables tels que les enfants issus de familles pauvres, les enfants des zones rurales, et les filles. Le projet visera spécifiquement à promouvoir l’accès des filles à l’éducation dans les zones défavorisées, où les disparités d’accès à l’éducation entre les sexes sont plus prononcées. Plus largement, les enfants bénéficieront d’un raccourcissement des distances à parcourir pour se rendre à l’école, ce qui devrait influer positivement sur l’accès. 4. Les principaux bénéficiaires du projet sont les élèves des écoles primaires et des établissements du premier cycle du secondaire, qui auront davantage accès à une éducation de meilleure qualité. En outre, les enseignants sont censés bénéficier d’une meilleure formation et d’un environnement de travail amélioré. En général, il est difficile de quantifier précisément les avantages de l’amélioration de la qualité de l’éducation, car les effets sur les ressources sociales, la productivité de la main-d’œuvre, l’employabilité et le revenu sont difficiles à quantifier. Les paragraphes suivants examinent sur un plan plus qualitatif les avantages attendus des composantes du projet, tout en incluant des évaluations quantitatives lorsque possible. Composante 1 : Accès équitable à l’éducation de base Sous-composante 1.1 : Construction de salles de classe 5. L’objectif de cette sous-composante est d’améliorer l’accès à l’éducation dans le primaire et le premier cycle du secondaire en réduisant la pénurie de salles de classe dans les districts

16 Banque mondiale, « Improving Education and Developing Skills for Economic Growth in Niger », juillet 2012 p.XVI.

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ciblés. Cette composante soutient la construction, la réhabilitation et l’ameublement de salles de classe, ainsi que la réalisation de latrines, ce qui devrait apporter des améliorations quantitatives et qualitatives de l’éducation au niveau du primaire et du premier cycle du secondaire au Niger. 6. Elle permettra de construire (ou de reconstruction) environ 2 000 salles de classe dans le primaire et le second cycle du secondaire. Compte tenu de la pénurie actuelle de salles de classe dans le pays, les écoles construites et réhabilitées devraient être pleinement entièrement utilisées et entraîner une augmentation des effectifs d’environ 100 000 élèves. En plus de l’élargissement de l’accès, l’amélioration de la qualité et le désengorgement des salles de classe devraient accroître les résultats d’apprentissage de plus de 200 000 élèves (nouveaux et existants) 7. En raison de la pression actuelle exercée sur le système éducatif, l’augmentation des capacités favorisera un niveau global d’instruction plus élevé dans le pays, qui se traduira par des gains au plan privé et public. Toutefois, en particulier pour l’éducation de base, les avantages économiques privés directs pour les élèves diplômés peuvent sembler moindres par rapport aux avantages sociaux globaux liés à une augmentation du niveau général d’instruction dans le pays. L’accroissement du système d’éducation de base pose les bases de l’enseignement secondaire et supérieur et procure d’importants avantages sociaux. Les effets sociaux peuvent inclure des aspects tels que la mortalité, la santé, la croissance de la population, et le civisme (des individus plus instruits sont mieux à même de participer à une vie communautaire organisée et de faire des choix éclairés concernant les politiques publiques). Les avantages sociaux sont particulièrement importants pour la réalisation de l’éducation primaire par rapport à d’autres niveaux de l’enseignement, l’éducation primaire permettant de réduire l’analphabétisme des adultes et le risque de pauvreté, mais aussi d’améliorer la santé des mères et des enfants. Cependant, en général, ces avantages sont difficiles à quantifier en termes monétaires, et le rendement calculé à partir de l’augmentation de la scolarisation ne tient donc pas compte de ces facteurs. 8. L’effet économique direct de l’amélioration de l’accès à l’enseignement primaire est quantifié sur la base des avantages salariaux attendus pour les diplômes. D’une catégorie professionnelle à l’autre, le niveau d’instruction est le facteur qui influe le plus sur le niveau de revenu, et les différences de salaires sont particulièrement élevées du secondaire à l’EFTP et de l’EFTP à l’enseignement supérieur. On note aussi clairement un gain salarial découlant de l’achèvement des études primaires par rapport au revenu moyen des personnes sans éducation, voir le tableau 117.

17 Banque mondiale, « Improving Education and Developing Skills for Economic Growth in Niger », juillet 2012 p.10.

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Tableau 1: Niveaux des revenus (CFA par heure) selon le niveau d’instruction et la catégorie professionnelle

Total Salarié Travailleur indépendant, hors agriculture

Pas de scolarisation 32 72 107 Primaire 43 153 161 Secondaire 69 277 127 EFTP 390 417 264 Enseignement supérieur

669 669 162

Source : Banque mondiale, « Improving Education and Developing Skills for Economic Growth in Niger », juillet 2012 p.10.

9. L’avantage de l’amélioration de l’accès à l’éducation primaire et au premier cycle du secondaire dépend du nombre d’élèves inscrits qui obtiendront leur diplôme et deviendront par la suite des salariés ou des travailleurs indépendants. En 2008, le taux d’achèvement des études primaires était de 66,8 %, soit un peu moins de sept enfants sur dix qui achèvent le cycle primaire, alors que le taux d’achèvement des études au premier cycle du secondaire était de seulement 34 % au premier cycle du secondaire. Lors du calcul de l’avantage économique de la construction de salles de classe, le scénario de base part de l’hypothèse conservatrice selon laquelle les taux d’achèvement se stabilisent à ce niveau, bien que l’achèvement devrait en principe progresser compte tenu du de l’augmentation du taux de rétention due à l’amélioration de la qualité. 10. Bien que, certains des enfants en voie d’achever le cycle primaire et le premier cycle du secondaire poursuivront leurs études dans le secondaire et le supérieur, l’avantage économique direct de l’augmentation de l’accès est uniquement basé sur l’atteinte du niveau d’instruction pertinent. L’accès au secondaire et au supérieur est encore limité au Niger et des investissements sont nécessaires pour améliorer l’accès aux niveaux supérieurs de l’éducation. Ainsi, l’évaluation des avantages économiques directs ne comprend que les revenus futurs en fonction du niveau d’instruction atteint. 11. Les taux de chômage varient d’un niveau d’instruction à l’autre, et d’une manière générale, le chômage est plus élevé pour la population plus jeune. Pour les 25-34 ans, le taux de chômage était inférieur à 10 % en 2006 pour ceux ayant fait des études primaires, alors que le taux de chômage était d’environ 3 % chez ceux âgés de 35 à 55 ans. Pour le premier cycle du secondaire, les chiffres étaient d’environ 17 % et 4 % respectivement pour ces deux groupes d’âge18. Dans le scénario de base de l’analyse économique, la probabilité d’emploi des élèves diplômés correspond à des taux d’emploi observés selon l’âge et le niveau d’éducation. Pour ceux qui n’obtiennent pas de diplôme, le revenu ne varie par rapport au scénario de l’absence d’éducation. On suppose qu’il n’existe pas de coût d’opportunité pour la perte de revenus due à l’éducation des élèves inscrits au primaire, alors qu’un coût d’opportunité correspondant au revenu moyen des diplômés du primaire est supposé pour ceux qui sont inscrits au premier cycle du secondaire.

18 Rapport d’état du système éducatif nigérien, octobre 2010, p. 146. Chiffres tirés du graphique.

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12. Le coût total de la sous-composante s’élève à environ 50 millions de dollars et couvre la construction et l’équipement de salles de classe et de latrines. On suppose que les écoles construites devraient durer 20 ans avec un coût annuel de maintenance et de remplacement des équipements de 4,5 millions de dollars (soit environ 10 % du coût total). On ajoute aux coûts du projet, les coûts récurrents de la scolarisation d’élèves supplémentaires19. Au Niger, les coûts unitaires de l’enseignement primaire sont largement comparables à ceux des autres pays de la région, mais les coûts augmentent relativement plus au Niger par rapport aux autres pays lorsqu’on passe aux niveaux supérieurs de l’éducation. 13. La VAN du scénario de base est de 193,2 millions de dollars (98,7 milliards de FCFA)20 et le TRI est de 11 %. Ainsi, l’analyse des avantages économiques directs montre un rendement positif raisonnable de l’investissement dans la construction d’écoles, sur la base des taux réels d’achèvement des études, des taux d’emploi et des taux salariaux. Comme nous l’avons déjà mentionné, un certain nombre d’avantages de l’éducation, tels que les effets sociaux, sont plus difficiles à quantifier et ne sont pas inclus dans la VAN qui a été calculée. Compte tenu de cela, cette sous-composante du projet devrait avoir un retour sur investissement positif important. 14. Naturellement, ces résultats dépendent des hypothèses échafaudées, et une analyse de la sensibilité est effectuée sur la base de différents scénarios d’emploi et de salaires, ainsi que de différents taux d’actualisation. La construction et la réhabilitation des salles de classe devraient permettre d’améliorer la qualité de l’apprentissage en réduisant le nombre de classes surpeuplées, améliorant l’environnement de l’enseignement et fournissant de l’eau potable et des latrines. L’amélioration de la qualité de l’apprentissage découlant de la construction et de la réhabilitation de salles de classe est susceptible d’entraîner des taux de réussite plus élevés et par la suite éventuellement une productivité et des revenus plus élevés pour les élèves diplômés. Ceci est modélisé par une augmentation de 5 % des salaires réels et une augmentation de 5 à 10 % des taux de réussite. Toutefois, pour tenir compte de la possibilité d’un développement économique peu favorable un scénario avec une baisse de salaire correspondante est également inclus. 15. Le tableau 2 présente la VAN de cette sous-composante du projet selon différents scénarios. La VAN des différents scénarios varie de 46,8 millions de dollars à 241,4 millions de dollars, et le TRI varie entre 11 et 12 %, ce qui indique un effet positif constant de l’investissement dans tous les scénarios.

19 En 2008, les coûts unitaires annuels étaient de 75 dollars (38 159 FCFA) pour les élèves du primaire et de 154 dollars (78 655 FCFA) pour les élèves du premier cycle du secondaire. 20 Sur la base d'un taux d'actualisation de 5 % (qui correspond à la croissance moyenne du PIB au Niger entre 2003-2012).

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Tableau 2 : VAN du projet en fonction des taux de réussite et des salaires (millions de dollars - prix de 2012)

Taux d’actualisation de 5% Taux d’actualisation de 8% Taux de réussite Scénarios salariaux

Résultat + 5 % + 10% Résultat + 5 % + 10%

Baisse des salaires de 5 %

177,7 192,4 207,2 46,8 53,6 60,4

Résultat 193,2 208,7 224,3 54,0 61,1 68,2 Augmentation des salaires de 5 %

208,7 225,0 241,4 61,1 68,6 76,0

Remarque : Réel renvoie aux paramètres basés sur les données les plus récentes, qui sont utilisées dans le scénario de base. Source : Calculs de l’auteur.

16. Ces avantages seront renforcés par des interventions supplémentaires du projet axées sur l’alimentation scolaire et la scolarisation des filles. Sous-composante 1.2 : Éducation des filles 17. Il existe encore des disparités entre les sexes en matière d’éducation au Niger, les filles affichant des taux de scolarisation et d’abandon scolaire plus élevés que les garçons. L’inégalité des sexes dans l’accès à l’éducation est plus prononcée dans les zones rurales que dans les zones urbaines, et le problème est particulièrement grave chez les filles pauvres vivant en milieu rural. La sous-composante 1.2 vise à réduire les disparités entre les sexes en encourageant la scolarisation des filles dans les zones où elles sont insuffisamment représentées, y compris par des activités de sensibilisation, le paiement des heures supplémentaires des enseignants pour les cours particuliers dispensés aux filles et des bourses d’études pour les filles. En plus d’améliorer l’accès et la rétention des filles dans le primaire, le projet devrait avoir des effets sociaux positifs pour les filles, par exemple en termes de mesures de santé améliorées liées à la maternité, étant donné que l’analyse a montré que l’éducation a un effet particulièrement fort sur les filles en fonction de ces avantages sociaux21. Il s’avère que l’éducation des filles est également positivement corrélée avec les résultats en matière de santé et contribue à la diminution de la croissance de la population, notamment en retardant l’âge du mariage. Sous-composante 1.3 : Alimentation scolaire 18. Cette sous-composante vise à réduire les carences nutritionnelles et à améliorer l’accès et la rétention au niveau du primaire en soutenant les interventions d’alimentation scolaire. Le Niger a connu des périodes de sécheresse graves entraînant des famines successives et une vulnérabilité accrue. Cette sous-composante vise à réduire les carences nutritionnelles dans certains districts en offrant au moins un repas par jour à environ 40 000 élèves chaque année sur une période de trois ans. Le projet financera les cantines scolaires. La fourniture de nourriture devrait aider à maintenir un plus grand nombre d’élèves dans le système, étant donné que la garantie d’un repas quotidien est une source de motivation pour les élèves. En outre, la capacité

21 Rapport d’état du système éducatif nigérien, octobre 2010.

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d’apprentissage devrait s’améliorer à mesure que les carences nutritionnelles sont réduites, ce qui est également susceptible de réduire les redoublements et les abandons et donc d’influer positivement sur l’efficacité interne du système éducatif. Une enquête des associations de parents d’élèves entreprise en relation avec un projet d’école au Burkina Faso a montré que la mise en place de cantines scolaires a largement contribué à réduire des redoublements et les abandons22. En plus d’améliorer la scolarisation et les taux de rétention, l’alimentation scolaire est susceptible d’améliorer la santé et la qualité de vie des élèves. Composante 2 : Qualité de l’enseignement et de l’apprentissage Sous-composante 2.1 : Moyens pédagogiques : manuels scolaires et guides de l’enseignant 19. L’objectif de cette sous-composante est d’améliorer la qualité et la pertinence de l’éducation au niveau du primaire et du premier cycle du secondaire en fournissant des matériels d’apprentissage. La disponibilité des manuels et autres matériels d’apprentissage s’est avérée avoir un impact positif fort sur les résultats d’apprentissage, et l’investissement dans les matériels d’apprentissage est donc important pour l’amélioration de la qualité de l’apprentissage23. Le projet devrait fournir environ 7 millions de livres et manuels scolaires et profiter à jusqu’à 2 millions d’enfants. En outre, le projet fournira environ 125 000 guides de l’enseignant. 20. En améliorant la disponibilité des matériels d’apprentissage, la qualité de l’apprentissage sera affectée positivement, ce qui conduira à de meilleures qualifications des élèves et à une plus grande efficacité interne du système. En outre, les manuels seront distribués gratuitement aux élèves, ce qui est susceptible d’influer positivement sur la scolarisation des élèves issus de familles pauvres. Sous-composante 2.2 : Formation des enseignants 21. L’objectif de cette sous-composante est d’améliorer la qualité de l’éducation en améliorant les pratiques d’enseignement. Le projet appuiera la formation initiale et la formation continue des enseignants du primaire et du premier cycle du secondaire. Environ 3 500 enseignants contractuels bénéficieront d’une formation continue dans les zones ciblées par le projet, et 375 formateurs d’enseignants seront formés. S’agissant de la formation des formateurs, l’accent sera mis à la fois sur la formation initiale (FI) et la formation continue (FC) pour améliorer les capacités des formateurs grâce à une formation pratique et axée sur la salle de classe, afin de les aider à transférer des aptitudes et pratiques de base bien définies dans tous les domaines de l’enseignement, à commencer par l’initiation à la lecture précoce et les mathématiques au primaire. 22. La formation des enseignants s’est avérée avoir un impact positif sur les résultats d’apprentissage, et le récent examen des dépenses publiques dans le secteur de l’éducation au Niger recommande fortement d’investir dans la formation des enseignants pour améliorer la qualité de l’enseignement.

22 Rapport de fin d'exécution de projet (ICR (IDA-41960), Deuxième projet d'éducation postprimaire, 2013. 23 Banque mondiale, « Republic of Niger, 2012 Public Expenditure Review (PER) », mai 2013, p. 76.

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23. Les effets positifs des intrants pédagogiques et la formation des enseignants sur les résultats d’apprentissage seront encore renforcés par la réforme des programmes scolaires en gestation et la mise en œuvre du projet expérimental sur l’initiation à la lecture dans les premières années du primaire. 24. S’il est très difficile de quantifier les gains globaux liés à l’amélioration des résultats de l’apprentissage dans le cadre des sous-composantes 1.2, 2.1 et 2.2, notamment en raison des différents groupes cibles, de légères améliorations supplémentaires, de l’ordre de 5 à 10 %, des taux de réussite et par la suite de la productivité et des revenus ont été modélisés et comparés au coût global des sous-composantes 1.1, 1.2, 2.1 et 2.2, ce a donné un TRI global compris entre 10 et 12 %. Composante 3 : Amélioration de la gestion et de gouvernance 25. Enfin, la troisième composante vise à améliorer la gestion et la gouvernance du système éducatif. Elle est destinée à renforcer les capacités aux niveaux central et décentralisés du Ministère de l’Éducation, notamment en aidant à mieux définir les fonctions et les rôles, en formant les agents clés de l’éducation à différents niveaux, et en améliorant le suivi-évaluation. Le projet permettra de renforcer les fonctions administratives et financières ainsi que la gestion des ressources humaines. Aujourd’hui, le Niger est en proie à des inefficacités dans la gestion de l’éducation, auxquelles il faut s’attaquer pour améliorer la qualité de l’éducation et parvenir à une plus grande efficacité. Les mesures relevant de cette composante devraient favoriser davantage l’amélioration de l’efficacité interne du système éducatif. Analyse financière 26. Le système d’éducation et de formation au Niger est financé à 89 % par le budget national (y compris l’aide et les remises de dettes dans le cadre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE)). Les 11 % restants proviennent de l’aide extérieure sous forme de projets24. Selon une examen des dépenses publiques dans le secteur de l’éducation au Niger, l’allocation des ressources au secteur de l’éducation devrait avoir représenté 4,4 % du PIB et 21,6 % des dépenses publiques en 2011 (tableau 3)25. Tableau 3 : Dépenses publiques totales consacrées à l’éducation (nettes de la dette et des comptes

spéciaux) 2007 2008 2009 2010 2011 % du PIB 3,6 4,0 4,3 3,9 4,4 % des dépenses publiques totales

10,7

21,6

21,9

27,2

21,6

Source : Niger – A Review of Public Expenditure in the Education Sector, Tableau 2.

24 Banque mondiale, « Improving Education and Developing Skills for Economic Growth in Niger », juillet 2010 p. XIV. 25 Banque mondiale, « Republic of Niger, 2012 Public Expenditure Review (PER) », mai 2013.

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27. Le gouvernement est profondément attaché à l’éducation universelle au Niger, l’objectif étant de fournir une éducation de base gratuite à tous et avec un engagement à élargir l’accès à l’éducation postprimaire. Sur les dépenses publiques totales d’éducation, 60 % sont allés à l’enseignement primaire en 2010, 25 % à l’enseignement secondaire, et 12 % à l’enseignement supérieur, alors que l’éducation non formelle a reçu les 3 % restants. Le fait que l’enseignement primaire soit privilégié dans le budget au Niger place ce dernier parmi les pays ayant la plus grande part du budget de l’éducation consacrée à l’enseignement primaire. De même, la plupart des financements extérieurs sont allés à l’éducation de base en particulier, le renforcement des infrastructures étant privilégié. 28. Des inefficacités dans l’utilisation et l’allocation des ressources à tous les niveaux de l’éducation et des coûts unitaires élevés dans le secondaire, l’EFTP et le supérieur indiquent la possibilité de créer un espace budgétaire en augmentant l’efficacité interne du système et en ciblant mieux les allocations budgétaires. Entre autres choses, il est possible d’obtenir plus d’efficacité en réduisant les taux de redoublement et d’abandon, en redéployant les enseignants affectés à des tâches administratives à l’enseignement actif, et en augmentant la charge d’enseignement hebdomadaire efficacement pour l’aligner avec d’autres pays (notamment en réduisant l’absentéisme des enseignants). 29. Les dépenses totales liées au programme s’élèvent à 100 millions de dollars (fonds commun), qui seront exécutés sur une période de trois ans 2014-2016. L’impact financier du projet se chiffre à 9,4 % à 14,8 % des dépenses publiques totales d’éducation au cours des trois années couvertes par le projet et autour de 2,3 % après la mise en œuvre du projet, comme indiqué dans le tableau 4 ci-dessous. Tableau 4 Impact budgétaire Coût du projet (inv. et récurrents)

2014 2015 2016 2017-2035

- % des dépenses publiques totales consacrées à l’éducation

9,4 14,8 13,5 2,3

- % des dépenses publiques récurrentes consacrées à l’éducation

10,3 16,3 14,9 2,6

Source : Banque mondiale, « Republic of Niger, 2012 Public Expenditure Review (PER) », mai 2013, et calculs de l’auteur.

30. En comparaison au budget global consacré à l’éducation, l’impact budgétaire est limité après la mise en œuvre du projet. L’impact budgétaire primaire après la mise en œuvre du projet découle des coûts liés à l’expansion du système de l’enseignement primaire et du premier cycle du secondaire, c’est-à-dire les coûts récurrents associés au nombre supplémentaire d’élèves accueillis et les coûts d’entretien des établissements. L’impact budgétaire directement imputable au projet ne concerne que les coûts du programme dans la mesure où ils sont additionnels aux dépenses récurrentes qui auraient été exécutées en l’absence du projet. Les autres sous-composantes du projet liées à l’accès telles que celle portant sur l’alimentation scolaire, les activités ciblant l’éducation des filles, et les dotations globales de fonctionnement accordées aux écoles n’ont pas un effet budgétaire direct, étant donné que le gouvernement peut choisir de mettre fin à ces programmes. Enfin, l’impact budgétaire des composantes relatives à l’amélioration de l’enseignement et de l’apprentissage et au renforcement de la gestion du système est minime, voire inexistant.

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Annexe 7: Dispositifs de partenariat et sectoriels

1. Le groupe local des partenaires de l’éducation (GPLE) au Niger est dirigé par un bailleur de fonds chef de file – charge assumée dans le passé par l’UNICEF avant d’être récemment transférée à la Coopération suisse – qui fait office de point focal du groupe. Le Cadre de partenariat signé en juillet 2013 les engage à s’employer à coordonner leur appui au PSEF. Cette démarche contribue à éliminer la duplication des efforts et à rationaliser les activités des bailleurs de fonds pour les rendre aussi rentables que possible. En outre, pour promouvoir une plus grande harmonisation, l’AFD a proposé de combiner son financement avec celui du PME dans un fonds commun, géré par le gouvernement. Le fonds commun sera ouvert à tous les partenaires souhaitant utiliser ce mode de financement. Contrairement au fonds commun du PDDE, le fonds envisagé sera géré comme un compte de projet désigné, et donc plus sécurisé. Les procédures de passation des marchés et de gestion financière de la Banque mondiale s’appliqueront au fonds commun. Dans le même temps, les bailleurs de fonds continueront à améliorer le système de gestion des finances publiques du Niger et les procédures nationales, afin que les futures contributions du PME et/ou d’autres partenaires soient plus rigoureusement alignées sur les procédures et les systèmes nationaux (dans le droit fil de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide). Les éléments clés des modalités de mise en œuvre sont décrits ci-dessous. 2. Son mode de fonctionnement sera précisé dans une Lettre d’entente (LE) entre les contributeurs au fonds et le gouvernement nigérien. La lettre prévoira des rapports d’avancement semestriels, des examens annuels conjoints avec le gouvernement, des audits indépendants (financiers, techniques, et de passation des marchés) couvrant la totalité du financement du fonds commun, en tenant compte des modalités de passation des marchés, de gestion financière et des dispositions institutionnelles convenues conjointement. Les principes de fonctionnement du fonds commun proposé (notamment pour les questions fiduciaires) sont les suivants :

• Chaque année, le MEP et le MES prépareront un projet de plan d’action annuel budgétisé qui comprendra toutes les activités, la formation, et les coûts opérationnels devant être financés au cours de l’année suivante. Le gouvernement soumettra ce plan à la Banque mondiale ainsi qu’aux autres contributeurs au fonds commun. La Lettre d’entente et les manuels du projet fourniront plus de détails sur son contenu et sur les dates et les processus de préparation, discussion et modification du PAA. Plus précisément, le projet de plan pour l’année suivante sera discuté entre le gouvernement et les bailleurs de fonds durant la mission conjointe de novembre. Le plan d’action annuel budgétisé doit ensuite être soumis au Comité de pilotage puis à la Banque mondiale pour approbation. Au cours de la première année de mise en œuvre du projet, le PAA devra être prêt au plus tard un mois avant l’entrée en vigueur.

• Le Fonds sera géré au format de projet avec des comptes désignés domiciliés dans une banque commerciale. Les fonds ne transiteront pas par le Trésor national. Les contributions au fonds seront comptabilisées selon les dispositions du Chapitre 5 du budget de l’État. Le MEP et le MES ouvriront leurs comptes dans une banque commerciale accréditée par l’AFD et la Banque mondiale, et désigneront des représentants habilités à effectuer des opérations sur les comptes. Toutes les dépenses

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seront effectuées à partir de ces comptes ou par paiements directs par les bailleurs du fonds commun.

• Des sous-comptes du projet peuvent être ouverts au niveau régional. Les mécanismes de transfert et dispositifs d’appui aux unités décentralisées pour le suivi de l'utilisation des fonds par ces dernières seront précisés dans le manuel de procédures du projet.

• Les paiements aux maîtres d’ouvrage délégués (MOD) seront effectués par tranches avancées versées sur des comptes désignés (CD) ouverts par les MOD afin qu’ils puissent gérer de façon indépendante le paiement des sous-traitants qu'ils auront recrutés. Cela permettrait de rationaliser le système de paiement et de faciliter la mise en œuvre des activités.

• Tous les comptes (MEP, MES, et MOD) seront audités fréquemment (audits semestriels ou annuels).

• Pour certains documents stratégiques ou de points de décision désignés dès le début, dès que tous les contributeurs se sont mis d’accord sur leur contenu, la Banque mondiale donnera l’avis de non-objection au nom de tous les bailleurs de fonds. Ces documents sont : le recrutement de l’agence d’appui à maîtrise d’ouvrage, les manuels du projet, le plan de passation des marchés, les PAA, les rapports d'avancement du projet, les rapports financiers et les audits. En outre, il est prévu que les différents contributeurs s'accordent dès le départ sur les domaines dans lesquels leurs équipes peuvent contribuer à l'examen technique des demandes de non-objection, selon leur avantage comparatif et domaines d'intérêt spécifique, de façon à utiliser toutes les ressources de la manière la plus efficace.

3. Concernant la passation des marchés, les principes suivants ont été retenus :

• Les directives de l’IDA en matière de marchés s’appliqueront aux MEP, MES, et à tous les MOD.

• Les seuils au-delà desquels un avis de non-objection sera nécessaire sont énumérés dans l’Annexe 3, ainsi que les seuils pour l’examen préalable. Ceux-ci seront intégrés au manuel de procédures et au plan de passation des marchés.

• Malgré ces seuils, le plan de passation des marchés peut mentionner des contrats spécifiques qui nécessiteront des avis de non-objection.

• La Banque mondiale gérera les avis de non-objection des marchés et fournira (ou non) des avis de non-objection au nom de tous les contributeurs au fonds commun.

• Tous les contributeurs au fonds commun seront informés des demandes de non-objection, et ils seront mis en copie sur toutes les communications sur ce sujet.

• Les MOD seront recrutés de façon concurrentielle.

4. La Banque mondiale est l’Entité de supervision (ES) et, avec le MEP et le MES, elle fera rapport sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre du projet. Le bailleur de fonds chef de file continuera à travailler avec le ministère de l’Éducation et d’autres partenaires afin d’assurer une coordination adéquate de la mise en œuvre et le S&E du PSEF dans son ensemble.

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