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Domaine régional du Grand Voyeux Congis-sur-Thérouanne (Seine-et-Marne) Bruno Mériguet Pierre Zagatti Inventaire entomologique 2005

Domaine régional du Grand Voyeux · 2008-04-09 · Domaine Régional du Grand Voyeux – Inventaire entomologique OPIE 2005 2 Avant-propos : Le travail présenté a été effectué

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Domaine régional du Grand Voyeux Congis-sur-Thérouanne (Seine-et-Marne)

Bruno Mériguet Pierre Zagatti

Inventaire entomologique 2005

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Avant-propos : Le travail présenté a été effectué au cours de la saison 2005 par l'Office pour les Insectes et leur Environnement, à la demande de l’Agence des Espaces Verts de la Région Île-de-France. L'inventaire entomologique a été réalisé sous la responsabilité scientifique de Pierre Zagatti. Il nous est agréable de remercier ici tout ceux qui ont permis et facilité la réalisation de ce travail notamment :

• Thierry Roy pour sa participation active, sa disponibilité, son assistance à de multiples reprises et le partage de la connaissance du terrain.

• Nicolas Boulard pour sa disponibilité et la fluidité des interactions entre l’OPIE et l’AEV

• Michel Brulin pour l’identification des Ephémères • Claire Jacquet pour l’identification des Arachnides.

Résumé : L’étude conduite en 2005 par L’OPIE sur le Domaine régional du Grand Voyeux (Congis-sur-Thérouanne – Seine-et-Marne) a permis de mettre en évidence un site entomologiquement remarquable : 168 espèces d’arthropodes, parmi lesquelles 6 espèces protégées régionales et 16 espèces déterminantes de ZNIEFF. La nature des milieux : une plaine alluviale exploitée au cours des 25 dernières années, l’abondance des espèces de coléoptères sabulicoles et d’espèces rares aux préférences thermophiles, la présence de lapins, ainsi que de nombreuses pièces d’eau libres ou colonisées par des végétaux, contribuent à la richesse de cet espace. Les enjeux de conservation vont nécessiter une habile gestion qui associera d’une part la préservation d’une partie de l’espace dans son état premier, d’autre part l’anticipation de la mise en place de nouveaux milieux adaptés à une faune secondaire tout aussi riche et remarquable que la faune pionnière.

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Sommaire : I. Présentation du site 4 II. Connaissances entomologiques préalables à l’étude 2005 5 III. Pratiques entomologiques 5

1. Méthodes d’échantillonnage 2. Identification et nomenclature 8

IV. Liste des espèces observées 9

1. Coléoptères 9 2. Lépidoptères 16 3. Orthoptères 16 4. Dictyoptères 17 5. Ephéméroptères 17 6. Hémiptères 17 7. Arachnides 17

V. Commentaires sur les espèces 21

1. Coléoptères 21 2. Lépidoptères 24 3. Orthoptéroïdes 24 4. Hémiptères 24 5. Arachnides 25

VI. Caractéristiques de l’entomofaune observée 27

1. Espèces déterminantes de ZNIEFF 27 2. Coléoptères saproxyliques bio-indicateurs 28

VII. Informations apportées par la campagne de terrain 29 VIII. Propositions et mesures en faveur de la diversité entomologique 31

1. Etats des lieux 31 2. Considérations générales 32 3. Les milieux prioritaires 33 4. Propositions de gestion pour le site 37

IX. Conclusions 42 Bibliographie 43 Addendum et mises à jour 46 Annexe 1 : liste des espèces observées dans le cadre des études du site (Ecosphère). 47 Annexe 2 : Liste des coléoptères observés par parcelles 48

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I. Présentation du site

Le Domaine régional du Grand Voyeux est localisé au nord du département de Seine-et-Marne, dans une boucle de la Marne, sur la commune de Congis-sur-Thérouanne. D’une surface de près de 240 hectares, la plaine alluviale a été exploitée depuis 1980 par différents carriers. Cette activité, par son remaniement de la nature des sols a conduit à la mise en place d’une mosaïque de milieux écologiquement remarquables : les gravières. Des bords de Marne au sud, aux boisements de chênesi qui longent le canal de l’Ourcq au nord, en passant par les nombreuses pièces d’eau, ces milieux humides très dynamiques ont rapidement été colonisés par de nombreuses espèces d’oiseaux. Cette diversité d’espaces naturels prioritaires en Ile-de-France est à l’origine des richesses zoologiques de ce site. En 2005, lors de l’étude entomologique, l’exploitation du site touchait à sa fin. Au cours de l’année, d’importants aménagements écologiques et paysagers ont été réalisés dans le cadre de la reconversion de cet espace. Le site est géré par l'Agence des Espaces Verts de la Région Ile-de-France.

Carte : Parcellaire et position des dispositifs de récolte (fond de carte d’après Ecosphère).

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II. Connaissances entomologiques préalables à l’étude 2005 Les données entomologiques réalisées antérieurement et qui sont en notre possession consignent des observations d’Odonates (17 espèces) et de Lépidoptères Rhopalocères (20 espèces) réalisées par le bureau d’étude Ecosphère. Nous avons-nous mêmes observé des Coléoptères lors de la tenue des comités de suivi du site en 2003 et 2004. Les données odonatologiques concernent des libellules adultes, ce qui ne garantit en rien l’autochtonie des espèces observées ; les plus grandes des libellules pouvant chasser sur des milieux où elles ne se reproduiront pas. Les papillons constituent également une faune très mobile mais qui reste exigeante sur les milieux fréquentés. L’ensemble des informations rassemblées par le bureau d’étude constitue de bons indices pour engager une étude plus approfondie permettant de préciser la valeur écologique du site. III. Pratiques entomologiques Les méthodes mises en œuvre lors d’une étude entomologique sont déterminées en fonction des objectifs exprimés par les partenaires de l’OPIE. En l’absence de cette phase essentielle, les résultats, conclusions et éventuelles mesures de gestions proposées risquent de ne pas correspondre aux attentes des gestionnaires. Dans le cadre des études commandées par l’AEV, l’objectif premier est de mettre en évidence la richesse entomologique du site au travers des différentes cohortes d’insectes présents (espèces de milieux humides, de milieux ouverts, liées aux boisements,…..). La vision obtenue en une saison n’est que parcellaire, en effet, plusieurs années d’inventaire sont nécessaires pour voir le nombre d’espèces connues d’un site se stabiliser. Cet aperçu permet cependant d’établir l’intérêt du site et de proposer des mesures de gestion adaptées aux espèces présentes, et de faire des propositions complémentaires pour étoffer la diversité des habitats, et ainsi, la richesse entomologique. La plupart des méthodes proposées ci-dessous permettent des échantillonnages qualitatifs, dont la qualité dépend beaucoup de l'expérience de l'entomologiste et de sa connaissance de la biologie des insectes. Les seules méthodes qui autorisent un travail quantitatif sont celles qui utilisent des dispositifs à interception non attractifs, les autres n’étant pas envisageables sans prendre des précautions drastiques (transects très précis pratiqués toujours par le même expérimentateur, pièges attractifs limités à une seule espèce etc.…). Du fait de la présence de nombreux sangliers sur le site, l’étude a été envisagée selon un protocole légèrement différent de ceux mis en œuvre pour les autres sites qui nous ont été confiés pour étude par l’AEV. Nous avons donc privilégié la prospection à vue et la mise en place de nombreux pièges à vitres au détriment des pièges au sol, trop souvent détruits par les sangliers. Les dispositifs ont été répartis dans les milieux les plus diversifiés possibles (boisements, prairies, phragmitaies, bords de gravières, garennes….)

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Nous avons été soutenus dans notre étude par l’animateur du site, Thierry Roy, qui nous a guidé de manière très complète sur l’ensemble du site et a participé à la collecte de spécimens. Les relevés ont été menés entre le 23 avril et le 26 juillet, une sortie complémentaire eut lieu le 6 octobre 2005. L'identification est une étape parfois réalisable sur le terrain, mais nécessitant presque systématiquement l'utilisation d'une loupe binoculaire et d’ouvrages de détermination spécifiques. La qualité des identifications assure la qualité de l'étude. Il est souvent indispensable de faire appel à des spécialistes pour des groupes particulièrement difficiles. Les seuls insectes pouvant être identifiés directement sur le terrain et relâchés sont : la majorité des Lépidoptères Rhopalocères, quelques grosses espèces de Coléoptères emblématiques (Carabes, Lucanides et Scarabéides, Cérambycides), quelques Orthoptères Ensifères, les Mantes et la plupart des imagos d’Odonates. Pour le cas des Lépidoptères, des photos correctement prises et montrant les caractères distinctifs peuvent s’avérer suffisantes pour déterminer un grand nombre d’espèces. Dans les autres cas, il est indispensable de sacrifier et de conserver des individus (en petit nombre) afin de les identifier en laboratoire dans des conditions satisfaisantes. Ces individus conservés en collection constitueront une trace des échantillons observés, dont l'identification pourra toujours être vérifiée a posteriori par un spécialiste. 1. Méthodes d’échantillonnage utilisées (Colas, 1974) a. Méthodes de prospection actives = « chasse à vue » au sens large Chasse à vue : Les insectes sont échantillonnés à vue, le long de transects sur des éléments linéaires du paysage au moyen d'un filet à papillons. Si le temps est ensoleillé, c'est la méthode efficace pour les Lépidoptères Rhopalocères ou Hétérocères d’activité diurne, les Coléoptères floricoles, mais aussi pour beaucoup d'espèces héliophiles vivant au niveau du sol, comme les Cicindèles. Fauchage : Le filet fauchoir est utilisé dans la végétation basse et permet de collecter une faune extrêmement abondante d'insectes. On essaiera dans la mesure du possible de faucher une espèce végétale à la fois. Parapluie japonais (nappe montée) : Une toile carrée de couleur claire est tendue sur un cadre pliant en bois. La nappe est maintenue d'une main sous le feuillage des arbres et arbustes pendant que l'on secoue brutalement les végétaux avec l'autre main (battage). Les insectes se laissent tomber sur la nappe où ils sont facilement collectés. Cette méthode capture tous les insectes présents sur les branches des arbres et des arbustes : Coléoptères Elateridae, Buprestidae, Chrysomelidae et Curculionidae etc. Visite des gîtes : Bien entendu, l'examen d'habitats très particuliers est indispensable, principalement pour les Coléoptères: le bois mort, notamment sous les écorces (à terre ou sur pied), l’intérieur des champignons, sous les grosses pierres, les cavités des troncs, les bouses et crottins, les nids et terriers, les talus de

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mousse au bord des ruisseaux etc. Pour les phytophages, les plantes hôtes connues sont recherchées et les arbres et plantes basses attaqués (défoliation plus ou moins marquée) sont étudiés. Certains examens sont destructeurs (arrachage des écorces, destruction des souches …) tous les gîtes ne sont donc pas systématiquement prospectés et les pierres sont remises en place. b. Dispositifs de récolte automatiques Pièges à interception: Ces pièges d'utilisation récente sont constitués d'un croisillon en plexiglas transparent placé au-dessus d'un entonnoir lui-même muni d'un flacon collecteur contenant du liquide conservateur. Les insectes volant sur le site peuvent ainsi être prélevés. Ces pièges présentent une très grande sélectivité vis-à-vis des Coléoptères. En milieu boisé, cet ensemble est disposé en hauteur dans les arbres, parmi les branches charpentières, éventuellement à proximité de branches mortes, ou de cavités visibles. Dans ce cas il permet de capturer des espèces (Coléoptères xylophages notamment) qu'on ne trouve quasiment jamais par d'autres méthodes car ces espèces ne fréquentent que les strates les plus élevées de la canopée. En milieux ouverts, ce même ensemble est monté sur trépied et permet de capturer des espèces autres que celles capturées au piège Barber car interceptées lors d’un déplacement en vol. C’est cette variante du dispositif que nous avons mis en place sur le site.

Photo 1 : Piège à vitres disposé dans une prairie. Photo Bruno Mériguet Le rendement de ce piège non destructeur est assez faible. Lourd et coûteux, ce dispositif demeure assez voyant et sujet au vandalisme. Il est fragile en cas de fortes intempéries. Dans le cadre des inventaires menés sur le domaine régional, les pièges à vitres sont figurés individuellement sur les cartes par un point rouge. Quelles que soient les méthodes mises en œuvre au cours d’une année, les espèces observées ne représentent qu’une fraction des espèces présentes. Un inventaire visant l’exhaustivité requiert une dizaine d’années de prospections régulières et la participation de nombreux entomologistes spécialistes.

La liste des espèces observées sur le site de Congis-sur-Thérouanne est donc une base de réflexion permettant de proposer des mesures de gestion en faveur de la biodiversité.

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2. Identification et nomenclature utilisée

La priorité a été donnée au groupe d'insectes le plus important numériquement : les Coléoptères. Quelques espèces caractéristiques d'autres ordres ont été occasionnellement collectées. La grande majorité des Coléoptères a été conservée et mise en collection pour vérifications éventuelles. Les insectes ont été observés et collectés en 2005 par Bruno MERIGUET. Les Coléoptères ont été identifiés par Bruno MERIGUET et Pierre ZAGATTI, les Lépidoptères nocturnes par Alexis BORGES. Les Arachnides on été identifiés par Claire JACQUET La liste des espèces présentée au chapitre suivant est établie selon la nomenclature du référentiel Fauna Europaea (http://www.faunaeur.org/). Les sources bibliographiques pour les identifications sont rassemblées en fin de document.

Maladera holosericea (OPIE – P. Zagatti)

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IV. Liste des espèces observées en 2005 Légende :

Espèce faisant l’objet d’un commentaire particulier Pr : Protection Régionale Det : Espèce déterminante de ZNIEFF (DIREN Ile-de-France 2001) For : Coléoptère saproxylique bio indicateur (Brustel 2001)

Toutes les données présentées dans ces listes ont été saisies dans une base de données Microsoft Access et seront intégrées au catalogue permanent des Coléoptères d’Île-de-France au cours d’une mise à jour prévue courant octobre 2006 ( http://www.inra.fr/Internet/Hebergement/OPIE-Insectes/observatoire/idf/col-idf.htm ).

1. COLEOPTERES Carabidae Cicindela campestris Linné Cicindela hybrida Linné Nebria brevicollis Fabricius Notiophilus substriatus Waterhouse .............................................. Omophron limbatum Fabricius........................................................ Elaphrus cupreus Duftschmid Elaphrus riparius Linné Clivina collaris Herbst Poecilus cupreus Linné Agonum marginatum Linné Anisodactylus binotatus Fabricius Stenolophus mixtus Herbst Stenolophus teutonus Schrank Harpalus affinis Schrank Pseudoophonus griseus Panzer Pseudoophonus rufipes De Geer Semiophonus signaticornis Duftschmid ......................................... Det. Ophonus ardosiacus Lutshnik Badister bullatus Schrank Chlaeniellus vestitus Paykull Paradromius linearis Olivier Demetrias imperialis Germar

Silphidae Nicrophorus vespilloides Herbst Thanatophilus sinuatus Fabricius Necrodes littoralis Linné Ablattaria laevigata Fabricius ......................................................... Det.

Staphylinidae Ocypus olens Müller

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Leiodidae Anisotoma humeralis Fabricius

Histeridae Chaetabraeus globulus Creutzer ....................................................

Scarabaeidae Onthophagus emarginatus Mulsant & Godart ................................ Det. Onthophagus joannae Goljan ........................................................ Det. Onthophagus ovatus Linné

Aphodiidae Rhyssemus germanus Linné .......................................................... Psammodius pierottii Pittino ...........................................................

Geotrupidae Typhaeus typhoeus Linné............................................................... Bolboceras armiger Scopoli ........................................................... Det.

Melolonthidae Serica brunnea Linné Maladera holosericea Scopoli ........................................................ Det.

Rutelidae Hoplia philanthus Fuesslin Phyllopertha horticola Linné

Cetoniidae Cetonia aurata Linné Valgus hemipterus Linné Trichius zonatus Germar

Byrrhidae Byrrhus pilula Linné

Elateridae Agrypnus murinus Linné Stenagostus rhombeus Olivier ....................................................... For.

Buprestidae Anthaxia manca Linné ................................................................... Det. Aphanisticus emarginatus Olivier Ovalisia festiva Linné .................................................................... Pr. Trachys minutus Linné

Lampyridae Phosphaenus hemipterus Goeze Lampyris noctiluca Linné

Drilidae Drilus flavescens Olivier

Cantharidae Rhagonycha fulva Scopoli

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Dasytidae Psilothrix viridicoerulea Geoffroy

Cleridae Clerus mutillarius Fabricius Thanasimus formicarius Linné Tillus elongatus Linné………………………………………………….. For.

Trogositidae Nemozoma elongatum Linné..........................................................

Dermestidae Dermestes undulatus Brahm

Bostrichidae Bostrichus capucinus Linné

Anobiidae Ptilinus pectinicornis Linné

Nitidulidae Glischrochilus hortensis Fourcroy Glischrochilus quadriguttatus Fabricius

Cryptophagidae Antherophagus nigricornis Fabricius

Byturidae Byturus ochraceus Scriba

Zopheridae Bitoma crenata Fabricius

Coccinellidae Propylea quatuordecimpunctata Linné Hippodamia variegata Goeze Coccinella septempunctata Linné Adalia bipunctata Linné Harmonia axyridis Pallas ...............................................................

Erotylidae Triplax russica Linné

Mycetophagidae Mycetophagus quadripustulatus Linné Litargus connexus Geoffroy

Anthicidae Notoxus monoceros Linné ..............................................................

Oedemeridae Oedemera podagrariae Linné Oedemera lurida Marsham Oedemera nobilis Scopoli

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Pyrochroidae Pyrochroa serraticornis Scopoli

Tenebrionidae Tenebrio molitor Linné Crypticus quisquilius Linné ............................................................. Diaperis boleti Linné ....................................................................... Melanimon tibiale Fabricius ............................................................ Hypophloeus bicolor Olivier Mycetochara linearis Illiger Isomira murina Linné

Cerambycidae Tetrops praeustus Linné Exocentrus punctipennis Mulsant & Guillebeau.............................. Calamobius filum Rossi Agapanthia cardui Linné Plagionotus detritus Linné Clytus arietis Linné Xylotrechus arvicola Olivier Phymatodes testaceus Linné Aromia moschata Linné Obrium cantharinum Linné ............................................................. Stenurella melanura Linné Leptura aurulenta Fabricius Pachytodes cerambyciformis Schrank Grammoptera ruficornis Fabricius Opsilia coerulescens Scopoli

Chrysomelidae Clytra laeviuscula Ratzeburg Cryptocephalus moraei Linné Cryptocephalus vittatus Fabricius Chrysolina haemoptera Linné ........................................................ Det. Chrysolina hyperici Forster Chrysolina sanguinolenta Linné ..................................................... Det. Timarcha tenebricosa Fabricius ..................................................... Det. Galeruca tanaceti Linné Cassida rubiginosa Müller Cassida stigmatica Suffrian Cassida vibex Linné Crioceris asparagi Linné

Anthribidae Tropideres albirostris Schaller ........................................................ For. Platystomos albinus Linné ............................................................. For.

Curculionidae Cossonus parallelepipedus Herbst Larinus planus Fabricius Platypus cylindrus Fabricius Xylosandrus germanus Blandford

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Cryptorhynchus lapathi Linné ......................................................... Barypeithes pellucidus Boheman Sitona lineatus Linné Phyllobius pomaceus Gyllenhal A cette liste il convient d’ajouter une espèce potentielle : un Meloïdae (Meloe sp.) observé par Thierry Roy, mais non collecté. Les méloés sont des espèces à forte valeur patrimoniale par leur biologie, leur rareté et leur statut (espèces déterminantes dont une protégée au niveau régional).

Photo 2 : Chrysolina haemoptera in situ octobre 2005. Photo Bruno Mériguet

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Planche n°1 : Coléoptères 1- Cicindela hybrida, 2- Omophron limbatum, 3- Elaphrus cupreus, 4- Semiophonus signaticornis, 5- Chlaeniellus vestitus, 6- Onthophagus emarginatus, 7- Rhyssemus germanus, 8- Typhaeus typhoeus, 9- Bolboceras armiger, 10- Trichius zonatus, 11- Ovalisia festiva, 12- Triplax russica, 13- Tillus elongatus, 14- Melanimon tibiale.

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Planche n°2 : Coléoptères 15- Plagionotus detritus, 16- Xylotrechus arvicola, 17- Aromia moschata, 18- Obrium cantharinum, 19- Leptura aurulenta, 20- Pachytodes cerambyciformis, 21- Opsilia coerulescens, 22- Clytra laeviuscula, 23- Chrysolina sanguinolenta , 24- Timarcha tenebricosa, 25- Tropideres albirostris , 26- Platystomos albinus.

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2. LEPIDOPTERES Papilionidae Papilio machaon Linné

Pieridae Pieris rapae Linné Pieris brassicae Linné Anthocharis cardamines Linné Colias croceus Fourcroy Gonopteryx rhamni Linné

Nymphalidae Araschnia levana Linné Vanessa atalanta Linné Vanessa cardui Linné Aglais urticae Linné Inachis io Linné Polygona c-album Linné Argynnis paphia Linné Melanargia galathea Linné ............................................................. Det.

Drepanidae Drepana curvatula Borkhausen Habrosyne pyritoides Hufnagel

Notodontidae Notodonta ziczac Linné

Arctiidae Eilema complana Linné

Noctuidae Noctua pronuba Linné

3. ORTHOPTERES

Phaneropteridae Leptophyes punctatissima Bosc

Tettigoniidae Tettigona viridissima Linné Platycleis albopunctata Goeze Metrioptera roeselii Hagenbach...................................................... Det.

Conocephalidae Ruspolia nitidula Scopoli ................................................................ Det. Pr.

Gryllidae Gryllus campestris Linné ................................................................ Det. Oecanthus pelluscens Scopoli........................................................ Pr.

Acrididae Oedipoda caerulescens Linné ........................................................ Pr.

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4. DICTYOPTERES Mantidae Mantis religiosa Linné ..................................................................... Det. Pr. 5. EPHEMEROPTERES Ephemeridae Ephemera glaucops Pictet :...............................Première citation en Seine et Marne

Caenidae Caenis lactea Burmeister Caenis robusta Eaton Caenis horaria Linné Les commentaires sur les espèces d’éphémères seront intégrés aux rapport 2006 de l’OPIE sur la faune des milieux aquatiques (en cours). 6. HEMIPTERES

Cicadellidae Ledra aurita Linné........................................................................... Det. Pr. 7. ARACHNIDES Salticidae Evarcha arcuata Clerck Marpissa muscosa Clerck

Thomisidae Synema globosum Fabricius Misumena vatia Clerck

Lycosidae Pardosa monticola Clerck

Araneidae Araneus diadematus Clerck Araneus quadratus Clerck Argiope bruennichi Scopoli Larinioides suspicax Cambridge

Theridiidae Achaearanea lunata Clerck

Tetragnathidae Tetragnatha montana Simon

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Photo 3 : Araneus quadratus. Photo Bruno Mériguet

Photo 4 : Aspect du site à son extrémité est. Photo Bruno Mériguet

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Photo 5 : Bostrichus capucinus in situ juin 2005. Photo Bruno Mériguet

Photo 6 : Pièce d’eau de la parcelle 20. Photo Bruno Mériguet

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Photo 7 : Vue de la partie ouest du site en 2005, à partir de la digue. Photo Bruno Mériguet

Chrysolina haemoptera (OPIE – P. Zagatti)

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V. Commentaires sur les espèces L’inventaire réalisé en 2005 sur le domaine du Grand Voyeux a permis d’observer 168 espèces d’insectes et d’arachnides dont 6 sont protégées en Région Ile-de-France. 16 espèces sont déterminantes de ZNIEFF.

1. Coléoptères Les familles les plus représentées sont les Carabidae, les Cerambycidae ainsi que les Chrysomelidae. Nous avons par ailleurs observé une espèce protégée en région Ile-de-France (Ovalisia festiva) et 10 espèces déterminantes de ZNIEFF. Omophron limbatum : Ce petit carabique aux allures de coccinelle vit dans le sable des grandes plages des cours d’eau et des gravières du département. Sa présence au niveau local est rapportée dès 1987 d’Iles-les-Meldeuses («plages sableuses d’un étang très proche de la Marne»). Il ne semble pas être connu des autres départements franciliens. Notiophilus substriatus : Une espèce assez rare liée aux zones sablonneuses, généralement sur des substrats plus ouverts et plus secs que les autres espèces du genre. Semiophonus signaticornis : Espèce considérée comme très rare dans le catalogue des Coléoptères de la région Ile-de-France. Au cours des 5 dernières années plusieurs mentions de cette espèce ont été rapportées. La fréquence actuelle de ces observations peut être passagère comme de longue durée. Nous n’avons aucun indice sur l’évolution des populations. C’est une espèce de milieux ouverts et thermophiles. Necrodes littoralis Gros silphe qui doit être considéré comme bien implanté dans la région. Il se déplace sur de longues distances pour trouver un cadavre. Ses apparitions sont considérées comme sporadiques et liées à l’état de décomposition des charognes. Il a été observé sur le site lors de la chasse nocturne. Chaetabraeus globulus : Très petit Histeridae présent dans toute la France, ses mentions en Ile-de-France sont très rares et limitées, pour les cinquante dernières années, à la région de Fontainebleau. Deux spécimens de cette espèce ont été capturés au piège à interception dans la phragmitaie atterrie. Il semble se développer dans les bouses plus ou moins sèches et les fumiers. Onthophagus emarginatus : Les onthophages sont des coprophages qui souffrent énormément des traitements vétérinaires administrés aux ongulés domestiques. Toutes les espèces du genre (sauf une) ont été classées en espèces déterminantes. O. emarginatus est assez peu fréquente. Elle exploite les excréments de lapins sur sols sablonneux. Rhyssemus germanus : Une espèce de petite taille, rare, caractéristique des milieux sablonneux ouverts où elle exploite les détritus végétaux et les excréments de lapins.

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Psammodius pierottii : Ce petit scarabée fréquente les endroits sablonneux et présente une biologie proche de celle de l’espèce précédente. Il est, d’après nos observations, un peu moins fréquent. Typhaeus typhoeus : Le minotaure est localement abondant sur le site grâce à la présence de nombreux lapins. Il creuse en couple dans les terrains sableux de profondes galeries. Particulièrement actif en automne et au printemps, il est normalement présent toute l’année. Bolboceras armiger : Espèce terricole très rare en Ile-de-France. Un mâle a été capturé au piège lumineux. Le mâle capturé est d'autant plus remarquable qu'il s'agit d'un individu "major", dont tous les caractères sexuels secondaires sont hypertrophiés (allométrie). Ce scarabée se nourrirait de champignons hypogés. Maladera holosericea : Ce petit hanneton sombre est inféodé aux milieux sablonneux et secs, l’adulte passe l’hiver et devient actif dès le printemps. Connue historiquement dans toute l’Ile-de-France, l’espèce ne s’y rencontre plus que dans l’Essonne et la Seine-et-Marne où toutes les mentions récentes concernent Fontainebleau et ses environs. L’observation de cette espèce bien plus au nord que son aire de répartition connue présage peut être d’une nouvelle extension en cours. Stenagostus rhombeus : Ce gros taupin est prédateur, à l’état larvaire, de larves de Cerambycidae. Cette espèce est peu sélective. La larve a besoin de deux années avant de se nymphoser. Les adultes apparaissent fin juin et restent actifs jusqu’au mois de septembre. Ils ont une activité principalement nocturne. Anthaxia manca : Ce petit bupreste se développe sur les ormes mais également sur les acacias et les peupliers. Il fréquente les arbres malades ou blessés pour pondre dans les branches. Cette espèce est parfois abondante surtout lors de belles journées ensoleillées. Ovalisia festiva : Le bupreste du genévrier, protégé au niveau régional, est devenu une espèce courante, voir un ravageur depuis quelques années, par migration de certaines populations sur thuya. Aucun spécimen n’a été observé, mais des thuyas formant la limite du site portaient des traces récentes de sorties d’adultes. Tillus elongatus : Ce Cleridae est un prédateur d'insectes xylophages, notamment d'Anobiidae, qui fréquente exclusivement les vieux troncs de feuillus. Hôte classique des vieilles futaies de plaine, l'espèce est un indicateur de la qualité des peuplements forestiers. Nemozoma elongatum : Les Trogositidae (= Ostomatidae) sont des insectes saproxyliques de taille moyenne qui sont, soit prédateurs comme Nemozoma elongatum, soit mycétophages. Cette espèce cylindrique et très allongée est bien adaptée à la chasse dans les galeries de xylophages sur de très vieux bois cariés, chênes ou hêtres. C'est une espèce assez rare comme la plupart des membres de la famille. Harmonia axyridis : Cette coccinelle très variable de coloration est originaire du sud-est de l’Asie. Elle a été volontairement importée en Belgique et en France pour être relâchée dans la nature comme agent de lutte biologique. La première

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observation dans la nature, en Belgique, remonte à septembre 2001 dans les environs de Gand. Depuis la fin de l’année 2002, elle a commencé à se répandre très rapidement : mentions récentes dans l’Oise en octobre 2005 (Bocquillon 2005), en forêt de Rambouillet (Arnaud Horellou com. pers.), et capture d’un spécimen à Melun en novembre 2005. H. axyridis représente une menace pour les espèces indigènes avec lesquelles elle entre en compétition. Notoxus monoceros : Cet Anthicidae est remarquable par la morphologie de son pronotum qui déborde largement au dessus de la tête, formant ainsi une corne. Cette espèce par ailleurs courante et localement abondante est liée aux milieux sablonneux. Crypticus quisquilius : Cette espèce de Tenebrionidae présente un régime sabulicole très net. Plusieurs stations sont connues en Ile-de-France, dans les Yvelines et en Essonne. Le site de Congis confirme la large répartition de cette espèce. Melanimon tibiale : Ce petit Tenebrionidae est comme le précédent lié aux milieux sableux. Il semble présent dans toute la région, mais le nombre de localités connues est restreint. La seule autre station connue de cette espèce en Seine-et-Marne se situe à Fontainebleau. Exocentrus punctipennis : Ce longicorne est un hôte exclusif des ormes dépérissants. Il est connu de quelques stations en Ile-de-France. Son apparente rareté est vraissemblablement liée à une lacune de prospection. Obrium cantharinum : Ce petit longicorne se développe sur les essences feuillues, en particulier le saule, le tremble mais aussi le frêne. Sa période d’activité crépusculaire le rend difficile à observer. Les exemplaires capturés sur le site viennent tous de pièges à interception. C’est encore une espèce dont la majeure partie des captures est connue de Fontainebleau et de ses environs. Quelques mentions sont faites des Yvelines et du Val-de-Marne. Chrysolina haemoptera : Cette chrysomèle violacée, déterminante de ZNIEFF, était autrefois assez commune dans la région sur les pelouses sèches à Plantago. Elle semble aujourd’hui en très forte régression. Les seules données durant les cinquante dernières années consistent en 2 mentions à Villers-sur-Marne (94) et à Arbonne (77) en 1967 ! Chrysolina sanguinolenta : Cette chrysomèle noire à bande rouge se développe sur les linaires (Linaria vulgaris et L. repens) au printemps et en automne. En régression dans toute la région, sa répartition est actuellement limitée aux terrains vagues, carrières et ballastières. Timarcha tenebricosa : Le crache-sang était extrêmement commun partout il y a encore vingt ans. L'espèce s'est raréfiée d'une manière spectaculaire aujourd'hui sans qu'aucune explication satisfaisante ne puisse être proposée, les plantes hôtes des larves et des adultes étant toujours très abondantes (Galium spp.). Tropideres albirostris, Platystomos albinus : Anthribides remarquables, xylophages, ils sont cités comme bio-indicateurs de la qualité des peuplements

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forestiers. Ils témoignent de quantités importantes de bois mort présentes en permanence. Cryptorhynchus lapathi : Ce gros charançon mimétique d’excréments d’oiseaux, vit au dépend des saules et des peupliers. Il affectionne les zones humides.

2. Lépidoptères Melanargia galathea : Le demi-deuil est une espèce assez mobile. Il vole de juin à août. Ses biotopes exclusifs sont les prairies maigres et pelouses dans les stations humides ou sèches. La chenille se nourrit de feuilles de graminées.

3. Orthopteroïdes Ruspolia nitidula : Cette espèce affectionne les milieux frais, tels que les fossés, les prairies humides et les pelouses à végétation haute. Elle se situe ici dans le nord de son aire de répartition. Elle est observée très régulièrement dans la région. Metrioptera roeselii : Cette sauterelle est une espèce typique des zones fraîches et humides. Elle est localisée et assez rare en Ile-de-France. Oecanthus pelluscens : Le grillon d’Italie présente les mêmes affinités que la mante religieuse et l’épeire fasciée. Expliquant les nombreuses observations conjointes de ces trois espèces. Oedipoda caerulescens : L'oedipode turquoise est une espèce particulièrement thermophile. Elle affectionne les sols nus et les pelouses xériques. Ces micro-habitats peuvent accueillir de nombreux individus. C'est une espèce fréquemment rencontrée en Forêt de Fontainebleau. Elle est cependant en régression plus au nord de son aire de répartition en Europe. Elle a déjà été signalée sur les carrières en amont du site. Mantis religiosa : La mante religieuse est un insecte caractéristique de milieux stables et ouverts. Elle est présente sur le site dans les différents milieux ouverts et dans les friches en limite de pelouses. La présence de M. religiosa soulève le problème de l’entretien des milieux où elle réside. La tonte et le débroussaillage lui sont très souvent fatals car la ponte est déposée, dans nos régions, sur une branche ou une brindille, à la fin de l'été. Les juvéniles n'émergent qu'au mois de mai suivant. Cette espèce est donc l'indicateur d'un milieu stable d'une année sur l'autre. A ce titre, elle est inscrite sur la liste des espèces protégées au niveau régional. C'est une espèce qui possède une bonne capacité de colonisation de nouveaux milieux.

4. Hémiptères Ledra aurita (Grand diable) : Il s'agit de la plus grande cicadelle de France. Elle vit principalement sur les chênes et d’autres feuillus. Elle met deux ans pour atteindre

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sa maturité. Bien que répartie sur l'ensemble du territoire français, elle est considérée comme peu courante. Cette espèce a été rencontrée dans au moins 5 sites au titre des études pour l’Agence des Espaces Verts d’Ile-de-france.

5. Arachnides Les mois de mai et juin sont ceux où les Arachnides sont les plus nombreux et la seule prospection pour ce groupe a été réalisée en juillet. Peu de spécimens ont donc été vus ou collectés, et la liste ne compte que des espèces communes de par leur répartition géographique et temporelle. Synaema globosum : Thomisidae que l’on trouve fréquemment sur les fleurs et les buissons. Les motifs noirs sur fond orange ou jaune de son abdomen en font une espèce impossible à confondre. Misumena vatia : De coloration variable pour les femelles (de blanche à jaune), cette espèce courante se trouve sur les fleurs ou elle attend ses proies. Tetragnatha montana : Orbitèle très allongée, on la trouve dans les arbres et buissons, mais pas toujours près de l’eau comme c’est le cas d’autres membres de la famille. Araneus diadematus : C’est la plus commune des Araneidae qui porte sur son abdomen une croix blanche. On la trouve en fin d’été et automne aussi bien en milieu urbain qu’en pleine nature. Araneus quadratus : Cette Araneidae caractéristique, assez remarquable par sa taille et ses coloris vifs, tisse sa toile dans la végétation moyenne et basse. Cette espèce semble plus fréquente en montagne qu’en plaine. Larinioides sp. : Les 4 espèces de ce genre se trouvent toutes près de l’eau, que ce soit sur la végétation ou sur les constructions humaines (ponts). Argiope bruennichi : Araneidae rayée de jaune et noir, elle tisse sa toile dans les herbes de préférence exposées à un fort ensoleillement. On la trouve souvent dans le même biotope que la mante religieuse. Acharanea lunata : Theridiidae qui tisse une toile anarchique en trois dimensions le long des troncs arbres. Elle s’y tient au milieu, à l’abri d’une feuille morte. Evarcha arcuata : Salticidae qui fréquente les hautes herbes. Le mâle est noir, la femelle brune, mais les deux présentent une pilosité abondante. Marpissa muscosa : Salticidae présente dans les milieux boisés. C’est la plus répandue de la famille. Pardosa monticola : Cette petite lycose fréquente les lieux ouverts où l’herbe est rase.

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Photo 8 : Mantis religiosa. Photo Bruno Mériguet

Exocentrus punctipennis (OPIE – P. Zagatti)

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VI. Caractéristiques de l’entomofaune observée Déterminer la valeur patrimoniale des milieux naturels est un des objectifs prioritaires des gestionnaires d'espaces et des naturalistes. En fonction de la nature des milieux étudiés, certaines espèces animales ou végétales pourront être sélectionnées comme bio-indicateurs, dès lors que leurs exigences écologiques étroites (espèces sténoèces) les cantonnent à des milieux de qualité. La qualité recherchée dans un milieu peut être un faible état de pollution, un faible taux d'intensification des activités agricoles ou bien un fort taux de naturalité d'un espace peu anthropisé.

1. Espèces déterminantes de ZNIEFF Les ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) sont des zones du territoire national où des éléments remarquables du patrimoine naturel ont été identifiés. Les ZNIEFF de type I sont de petites surfaces caractérisées par leur richesse écologique, celles de type II correspondent à de grands ensembles naturels homogènes. Ces ZNIEFF ont été établies sur la base de relevés naturalistes, en fonction de la présence d'espèces remarquables et caractéristiques de milieux remarquables : les espèces déterminantes de ZNIEFF. Les listes sont établies au niveau régional. Ces zones n'ont cependant pas été établies sur la base de données entomologiques, mais plutôt à partir de données botaniques ou ornithologiques. 16 espèces déterminantes de ZNIEFF ont été observées lors de notre inventaire entomologique (10 Coléoptères, 1 Lépidoptère, 1 Homoptère et 4 Orthoptères).

Coléoptères Milieu préférentiel Semiophonus signaticornis Milieux ouverts et thermophiles Ablattaria laevigata Milieux pionniers Onthophagus emarginatus Milieux sablonneux thermophiles en présence de lapin Onthophagus joannae Milieux sablonneux avec excréments d’herbivores Bolboceras armiger Milieux ouverts à proximité de zones humides Maladera holosericea Milieux sablonneux thermophiles Anthaxia manca Boisement thermophiles à ormes Chrysolina haemoptera Pelouses sèches à plantain Chrysolina sanguinolenta Friches à linaires Timarcha tenebricosa Pelouses à gaillets

Lépidoptère Milieu préférentiel Melanargia galathea Prairies maigres et pelouses dans les stations humides ou sèches

Orthoptéroïdes Milieu préférentiel Ruspolia nitidula Prairies maigres et pelouses dans les stations humides Metrioptera roeselii Prairies maigres et pelouses dans les stations humides Gryllus campestris Prairies maigres et pelouses Mantis religiosa Friches thermophiles

Hémiptère Milieu préférentiel Ledra aurita Boisement de chêne

Tableau : Affinités écologiques des espèces déterminantes de ZNIEFF

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Le nombre important d’espèces déterminantes liées aux milieux ouverts met en évidence les qualités de ce site et son intérêt pour une faune en régression quasiment partout ailleurs en Ile-de-France. Pour affiner notre analyse, nous nous sommes penchés sur un autre référentiel qualifiant un milieu totalement différent de celui mis en valeur ici : les espèces indicatrices de la qualité du milieu forestier.

2. Coléoptères saproxyliques bio-indicateurs Pour les milieux forestiers, la qualité du milieu s'exprime par l'hétérogénéité spécifique et paysagère des peuplements, la présence simultanée d'arbres appartenants à toutes les classes d'âge, l'abondance des "accidents sylvicoles" (arbres dépérissants, arbres à cavités, arbres attaqués par des champignons etc.…) et enfin par l'abondance de bois mort à terre (chablis) et sur pied (chandelles). Les Coléoptères saproxyliques sont des espèces liées au cycle du bois, qu'il s'agisse de xylophages, de saprophages, de mycétophages ou de prédateurs des précédents. Certains de ces saproxyliques ont des exigences extrêmement strictes et ne se rencontrent que dans les rares secteurs forestiers européens qui n'ont pas connu d'interventions sylvicoles notables depuis des siècles. D'autres espèces, moins rares, peuvent se trouver dans des peuplements où est pratiquée une sylviculture de production respectueuse de la biodiversité. Ces insectes constituent donc d'excellents bio-indicateurs de la qualité des milieux forestiers et Brustel a proposé un référentiel de 300 espèces utilisables pour caractériser une forêt française (Brustel 2001). Pour chaque espèce est défini un indice de patrimonialité qui tient compte de la rareté de l'espèce dans les échantillonnages (en fonction de leur origine géographique) et un indice fonctionnel de saproxylation qui exprime les exigences écologiques de l'espèce. Quatre espèces de ce référentiel ont été mises en évidence sur le site (Stenagostus rhombeus, Tillus elongatus, Tropideres albirostris, Platystomos albinus). Les deux premières sont des prédateurs et les deux autres des xylophages secondaires mais elles présentent des caractéristiques similaires : indice de patrimonialité 2 (espèces peu abondantes ou localisées) et indice fonctionnel 2 (espèces exigeantes en terme d’habitat : liées aux gros bois, à des essences peu abondantes, demandant une modification particulière et préalable du matériau par d’autres organismes et/ou prédatrices peu spécialisées). Cependant, le site ne se prête pas du tout à cette faune qui nécessite la stabilisation des milieux par l’implantation de ligneux sur le long terme. Les espèces observées ici sont donc des témoins de la richesse des boisements limitrophes, préexistants à la mise en exploitation du site. Boisements relativement dynamiques mais qui constituent à eux seul un patrimoine qu’il convient de ne pas négliger, en particulier au travers des relations avec les propriétaires mitoyens. Le site perdrait de son intérêt si l’ensemble des arbres venait à être exploité dans un délai très court.

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Photo 9 : Platystomos albinus. Photo Bruno Mériguet VII. Informations apportées par la campagne de terrain Les données concernant les insectes permettent d’appréhender d’une façon différente l’ensemble des écosystèmes existants sur les sites. La valeur ornithologique de l’Espace naturel régional n’est plus à démontrer, l’inventaire entomologique révèle un autre pan de la richesse de ce site. Au travers des espèces observées nous pouvons déjà dresser un profil du site: De nombreuses espèces remarquables par leur biologie, leur rareté ou leur répartition atypique : Chaetabraeus globulus Creutzer Bolboceras armiger Scopoli Maladera holosericea Scopoli Exocentrus punctipennis Mulsant & Guillebeau Chrysolina haemoptera Linné Chrysolina sanguinolenta Linné

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Des espèces déterminantes principalement liées aux milieux ouverts : Les sols sablonneux ont un rôle important dans la biologie de plusieurs de ces espèces, tout comme la présence de lapins de garenne. Les nombreux travaux de terrassement ont permis de constituer une mosaïque de milieux oligotrophes qui ont conduit à la mise en place de groupements végétaux variés. Semiophonus signaticornis Duftschmid Ablattaria laevigata Fabricius Onthophagus emarginatus Mulsant & Godart Rhyssemus germanus Linné Psammodius pierottii Pittino Typhaeus typhoeus Linné Aphanisticus emarginatus Olivier Notoxus monoceros Linné Melanimon tibiale Fabricius Crypticus quisquilius Linné Opsilia coerulescens Scopoli Chrysolina hyperici Forster Timarcha tenebricosa Fabricius Des espèces liées aux milieux humides, elles vivent souvent à la proximité d’une interface entre l’eau libre et les milieux ouverts : Omophron limbatum Fabricius Elaphrus cupreus Duftschmid Elaphrus riparius Linné Chlaeniellus vestitus Paykull Demetrias imperialis Germar Aromia moschata Linné Cryptorhynchus lapathi Linné Des espèces liées aux milieux boisés, témoins d’une couverture forestière antérieure à l’exploitation du méandre ou occupant les peupliers âgés des bords de Marne : Anthaxia manca Linné Clerus mutillarius Fabricius Thanasimus formicarius Linné Tillus elongatus Linné Nemozoma elongatum Linné Bostrichus capucinus Linné Ptilinus pectinicornis Linné Bitoma crenata Fabricius Triplax russica Linné Mycetophagus quadripustulatus Linné

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Diaperis boleti Linné Hypophloeus bicolor Olivier Mycetochara linearis Illiger Obrium cantharinum Linné Plagionotus detritus Linné Tropideres albirostris Schaller Platystomos albinus Linné Cossonus parallelepipedus Herbst Platypus cylindrus Fabricius La biodiversité observée sur le site est liée à la présence des 3 milieux prioritaires en Ile-de-France (milieu ouvert, milieu forestier, milieu humide), à une faune thermophile atypique pour le nord de la Seine-et-Marne et à un site d’une surface exceptionnelle rassemblant une mosaïque de milieux, combinaison des potentialités des trois milieux prioritaires. Nous avons eu l’occasion d’étudier, dans le cadre des prospections proposées par l’Agence des Espaces Verts d’Ile-de-France, de nombreuses propriétés et forêts. Le Domaine régional du Grand Voyeux est un site majeur au niveau de la région pour la faune des milieux pionniers, tout comme la forêt régionale de Ferrières en est un pour la faune des milieux forestiers A la différence des autres ballastières de la région, le site de Congis-sur-Thérouanne a un avenir orienté vers la conservation de l’état transitoire que constituent les gravières. Il se rapproche donc à ce titre d’une réserve biologique dirigée dont l’avenir dépendra des actions menées par l’homme pour maintenir ou modifier l’évolution des milieux présents sur le site. VIII. Propositions et mesures en faveur de la diversité

entomologique

1. Etat des lieux Le patrimoine observé résulte des gestions passées, présentes et des exigences écologiques de l’entomofaune. Le site du Grand Voyeux est un milieu résultant de l’activité industrielle. L’exploitation du sous-sol s’est échelonnée sur près de 25 années et a participé à la création de surfaces jeunes durant toute cette période. L’exploitation se terminant, l’ensemble du site va maintenant avoir tendance à évoluer d’un seul tenant. La réactivité des peuplements végétaux sera l’un des seuls paramètres à varier selon la nature du sous-sol et des événements locaux (inondations par exemple). La stabilisation des sols, l’uniformisation et la végétalisation seront les facteurs qui vont permettre le maintien ou entraîner la disparition des espèces sur le site.

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Des interventions, orientées ou non vers la gestion de la biodiversité, peuvent être mises en places. Au même titre que la non intervention, elles auront un impact sur l’évolution d’une parcelle ou du site dans son ensemble. Sur un site moins dynamique, notre conseil aurait été de veiller à la pérennisation des milieux constitutifs, cependant, dans le cas d’une gravière, cette tache nous semble peu réaliste sans de grandes interventions répétitives au cours des années à venir (étrépage, inversion d’horizon, réouverture de milieux). Il nous parait donc plus pertinent de proposer un projet où c’est la biodiversité globale du site qui va prévaloir. Un milieu jeune est propice à l’installation d’espèces pionnières. Du fait de la rareté de ces milieux en Ile-de-France, les espèces qui les occupent sont alors elles mêmes peu fréquentes et remarquables. L’originalité du site est alors double, c’est ce qui est le cas actuellement sur le domaine régional du Grand Voyeux. Au cours d’une évolution normale du site, le milieu se refermant et se stabilisant, son originalité va décroître et la faune sera alors constituée par une cohorte d’espèces plus courantes, à répartition quasi ubiquiste. Enfin, le site trouvera, après plusieurs dizaines d’années, une nouvelle originalité par la mise en place de milieux plus rares, fréquentés par des espèces plus exigeantes et moins fréquentes (boisement inondable, marais, pelouse xérothermique). Ces espèces, pour l’instant absentes du site ne pourront venir qu’au travers des corridors et espaces relais présents dans la région. Le contrôle de l’évolution des milieux est donc l’enjeu principal des actions d’entretien du site de Congis-sur-Thérouanne : réduction de la durée de la phase de banalisation de la faune ; maintien de la diversité originale du site ; aménagement de milieux favorables à des espèces à forte valeur patrimoniale.

2. Considérations générales

a. Préserver les habitats existants

Les insectes peuvent réaliser leurs cycles de développement dans des environnements aux dimensions bien plus restreintes que les vertébrés. Ces micro-habitats entomologiques sont à peu près aussi variés qu’il y a d’espèces d’insectes, d'autant plus qu'un grand nombre d’espèces occupent à l’état larvaire et à l’état adulte des habitats différents, ce qui augmente les contraintes. Le maintien d’une espèce sur un site est soumis à la présence de micro-habitats favorables et à la perpétuation de ceux ci. La brièveté des cycles de développement des insectes leur impose de se reproduire chaque année et de trouver chaque année les conditions trophiques indispensables à la croissance de leurs larves. Dans la plupart des cas, la présence d'une population viable sur un site implique que les modes de gestion de l'espace mis en œuvre dans un passé proche étaient favorables au maintien de l'espèce. Tout changement de mode de gestion doit donc être abordé avec une grande prudence, et n'impliquer qu'une fraction de la surface.

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En cas d'erreur stratégique, le temps nécessaire à la reconstitution du milieu peut être suffisamment long pour que les effectifs de certaines populations s’effondrent définitivement.

b. Favoriser les déplacements de la faune par des corridors naturels

La gestion du patrimoine naturel doit s’envisager au niveau global, non seulement du site, mais aussi de la Région. La création d'espaces naturels protégés se fait bien trop souvent au détriment des zones interstitielles, sacrifiées sur l'autel de l'urbanisation. Dès lors, les habitats favorables aux espèces sont de plus en plus fragmentés et les noyaux de populations de plus en plus isolés. Pour les insectes, qui ont des potentialités de déplacement et de colonisation généralement bien plus faibles que celles des vertébrés, cette situation aboutit à un isolement génétique complet des populations et bien souvent à leur disparition à plus ou moins brève échéance. Cette fragmentation des habitats est probablement aujourd'hui un des facteurs principaux de la diminution des populations d'insectes constatée en Ile-de-France. La création et le maintien de corridors verts (haies, bosquets, pelouses naturelles…) entre les différents ensembles naturalisés du département est indispensable. Les bords de routes et de voix ferrées, les terre-pleins d’autoroutes judicieusement exploités et entretenus peuvent également jouer un rôle efficace pour beaucoup d’espèces. Les responsables départementaux devraient assurer par la constitution de corridors, de haies et de bosquets la continuité entre ces différents ensembles forestiers. Les haies sont des refuges de première importance pour la faune. Elles sont susceptibles d’héberger une faune remarquable si elles sont inscrites dans une politique de gestion cohérente. Le site du Grand Voyeux est privilégié par rapport aux sites plus proches des grandes agglomérations car inséré dans un écrin vert constitué par la Marne, ses coteaux, les autres ballastières en amont et en aval. Les échanges avec d’autres milieux se réalisent de manière satisfaisante. Le site ainsi que l’ensemble des sites en amont de Paris assure dans une certaine mesure le rôle de réservoir pour les milieux naturels proches de la capitale tels que la Haute Ile à Neuilly-sur-Marne, qu’ils peuvent alimenter lors de crues par exemple.

3. Les milieux prioritaires Les milieux prioritaires pour la conservation de la biodiversité en Ile-de-France sont les zones humides, les milieux ouverts (landes et pelouses), et les zones forestières.

a. Les milieux ouverts et leur association avec d’autres formations

D’une dynamique très différente de celle des milieux boisés, les milieux ouverts réagissent et se modifient d’année en année. Cet état d’ouverture est transitoire et ne se maintient naturellement que dans des conditions très particulières. La gestion est d’autant plus difficile que ces milieux sont très variés. Ils se caractérisent par la disparition de la strate des végétaux arborescents et sont occupés par une flore basse ou buissonnante voire même des sols nus.

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Le choix de la méthode pour maintenir le milieu ouvert est déterminant pour les populations d'insectes. Du sol nu, maintenu par l’action du vent ou de l’eau, à la fruticée éparse, il existe de très nombreuses formations avec leurs caractéristiques propres. La conservation de cette multiplicité de formation sur le site nous semble indispensable. Il faudrait donc prévoir de maintenir différentes parcelles à des états proches des formations obtenues naturellement. Les milieux pionniers : ces milieux sont le résultat d’un remaniement régulier, par suite de l’activité humaine (extraction de granulats) mais également des animaux (sangliers, lapins, taupes). L’influence des lapins est, sur ce site, particulièrement prépondérante. Ils jouent un rôle qui ne saurait être assuré par aucune autre espèce. La faune et la flore qui s’y développent se sont adaptées à ces bouleversements. Certaines espèces (les Carabidés xérophiles par exemple) ne se rencontrent que dans ces milieux. Selon les orientations choisies, des activités hautement perturbatrices pourront être planifiées au cours des saisons les moins défavorables sur des secteurs délimités afin d’offrir des milieux pionniers, de rajeunir certaines parcelles et de perturber la chronologie de son évolution. Ces opérations vont principalement consister à provoquer la régression complète de toute la state herbacée et ligneuse, d’engendrer un travail du sol en superficie ou plus profondément comme pourraient le faire certains engins de chantier ou agricoles. Dans d’autres sites, des activités sportives ponctuelles, motorisées ou non, pourraient remplir ce rôle mais ici les contraintes ne semblent pas le permettre ; en particulier celles prenant en compte la quiétude des oiseaux. L’écobuage contrôlé fait également partie de ces activités perturbatrices mais il nécessite une très bonne maîtrise de cette pratique qui pourrait être applicable sur des secteurs de phragmitaies atterries. La diversité des espèces botaniques est liée à la nature des sols. Les sols riches sont souvent dominés par un petit nombre d'espèces banales à développement rapide (des espèces nitrophiles comme les orties et les consoudes). Les sols pauvres présentent une cohorte plus diversifiée de plantes, à développement plus lent. Ces milieux pauvres du point de vue nutritif (milieux oligotrophes) présentent généralement une diversité floristique bien plus grandeb et donc une meilleure diversité entomologique. Une manière de ne pas augmenter de façon trop importante cette richesse, outre des travaux de décapage, d’inversion d’horizon lors de travaux, consiste simplement à ne pas laisser sur place les produits de fauche mais à les exporter, pour éviter d'enrichir le sol en azote organique. Broyage ou fauchage : l’entretien des milieux ouverts permet de maintenir la flore à un niveau compatible avec la sécurité (bords de routes et chemins). L’utilisation du broyage est traumatisante pour l’ensemble de l'écosystème. Ce traitement ne permet qu’à des espèces à reproduction rapide ou particulièrement résistantes de se développer. Il faut donc lui préférer le fauchage qui détruit beaucoup moins d’animaux (pontes, larves, adultes) et laisse aux occupants de la strate herbacée le temps de quitter les plantes coupées.

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Les insectes se développent de manière synchrone avec la végétation qui servira d'abri ou de nourriture pour eux-mêmes et leur descendance. La fauche de la végétation réduira le taux de reproduction des insectes associés à ces milieux. Nous conseillons donc, d’une part, d’organiser la fauche pour réduire les interférences avec les cycles biologiques des insectes en opérant soit au printemps soit en automne et, d’autre part, de restreindre les fauches au strict minimum, c'est-à-dire une fauche par an, surtout si aucun impératif de sécurité n’est présent. Il est aussi possible d’entretenir ces hautes pelouses en 2 temps : une partie au printemps et l’autre en automne. Deux types d’écosystèmes seront ainsi créés. Il faudra par contre veiller à pérenniser l'entretien sous cette forme en n'intervertissant pas les fauches, c’est à dire en conservant pour chaque secteur la période d’entretien choisie initialement. La hauteur de fauchage aura un impact très important sur le développement de la flore. Cet impact se répercutera sur la faune. Une fauche basse (3 cm) favorise le stade juvénile de l’herbe, qui présente une croissance rapide. Une fauche plus haute (10 cm) tendra à ralentir la croissance de l’herbe diminuant du même coup la production de matière organique. Une fauche haute permet aussi à certaines plantes d’assurer leur cycle biologique malgré la fauche. Lisières et ourlets, les écotones : l’entretien des milieux ouverts doit se faire en relation avec les milieux limitrophes. Les zones de transition entre les milieux ouverts et les parcelles forestières sont le lieu de prédilection de nombreuses plantes buissonnantes (aubépines, prunelliers …) dont la floraison est mise à profit par de nombreuses espèces d’insectes pour s'abriter ou s'alimenter. Ces transitions doivent être progressives, tant au niveau de la couverture du sol que de la hauteur des buissons. Il est parfaitement envisageable de ne faucher ces zones, pour les maintenir buissonnantes, que deux ou trois fois par décennie.

b. Les zones forestières

Notre inventaire révèle des espèces liées au cycle de dégradation du bois représentantes d’une faune relativement riche mais qui sont essentiellement le témoignage de la faune des boisements présents à proximité du site. Ce potentiel peut être maintenu et enrichi par un certain nombre de dispositions même si, dans l’état actuel, les possibilités d’interventions sont restreintes. Celles-ci peuvent toujours s’appliquer aux arbres situés sur l’île de l’Ancre. Diversité spécifique des essences : les insectes saproxyliques présentent une sélectivité quant à l’essence qu’ils peuvent exploiter. La diversité des essences doit être maintenue en fonction des possibilités de croissance et de la qualité géologique des sols. Certaines de celles ci sont peu abondantes, comme le hêtre, le merisier ou le frêne. Le chêne, le tilleul et le bouleau présentent un fort potentiel entomologique. Il faut veiller en particulier à limiter le développement d’essences comme le robinier qui est capable de coloniser rapidement et entièrement une parcelle. Il n’existe que très peu d‘espèces capables de se développer au détriment de ces arbres. Les boisements associant bouleaux, saules, aulnes, ormes, noisetiers, tilleuls et chênes sont préférables. Hétérogénéité des classes d’âge : les micro-habitats spécifiques aux insectes n'apparaissent que progressivement et souvent sur des arbres âgés qui atteignent ou

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dépassent l'âge optimal de rentabilité sylvicole. A l'inverse, toute une cohorte d'insectes se développe préférentiellement sur des sujets jeunes, comme certains xylophages (buprestes) et surtout les phyllophages frondicoles. Dans certains cas, l'adulte ne pondra ses œufs que dans de gros bois cariés mais ne s'alimentera que sur des arbres jeunes ou sur les fleurs des clairières (longicornes). Pour une gestion raisonnée de la diversité entomologique il est donc indispensable de préserver des arbres de toutes les classes d'âge dans un peuplement. De même, il est indispensable de ménager des discontinuités et des ouvertures dans le paysage forestier. Les espèces d'insectes les plus remarquables sont liées à un ou plusieurs stades bien précis de l'évolution de l'arbre. L’absence de ce stade dans un peuplement en évolution se traduira immanquablement par la disparition de l'insecte. Les imbrications entre les milieux ouverts, humides et forestiers sont satisfaisantes sur le site. Il faut juste veiller à ce que le milieu forestier ne régresse pas dans les années à venir. Le bois mort : ce qui est valable pour les arbres vivants est également valable pour le bois mort. Pour préserver le potentiel de recyclage il faut que les peuplements forestiers présentent des bois morts d’âges différents mais il faut également prêter une attention particulière aux bois morts sur pied (chandelles). Pour des raisons évidentes de sécurité, les gestionnaires préfèrent le bois mort à terre (chablis) à celui resté sur pied. Il s'agit cependant de deux systèmes très distincts : les gradients de température et d'hygrométrie sont différents et les espèces qui les habitent ne sont pas les mêmes, qu'il s'agisse des vertébrés (oiseaux et chiroptères contre amphibiens et reptiles), des champignons ou des insectes saproxyliques. Au cours de l’exploitation ou de l’entretien, les houppiers des arbres qui viendraient à être abattus peuvent être laissés sur place et non brûlés. Ces habitats seront rapidement colonisés par des insectes qui réalisent leur cycle en un ou deux ans. Préserver les arbres remarquables : cette proposition s’applique non seulement aux arbres remarquables par leur aspect ou leur âge, mais aussi aux arbres vieillissants qui présentent un état avancé d’évolution. Ces arbres sont remarquables par la fonge et la faune qu'ils abritent et doivent être préservés, en particulier s’ils sont suffisamment éloignés des chemins et des lieux de passage du grand public. Ces arbres sont les seuls dans lesquels se forment des cavités à même d’accueillir une avifaune (pics et rapaces nocturnes) et une entomofaune particulière (grandes cétoines, grands buprestes et grands capricornes, Trogidae…) qui leur confèrent une très forte valeur patrimoniale. L'abattage systématique des vieux arbres sans valeur sylvicole ne peut avoir notre assentiment. Préserver tous les arbres âgés n’est pas toujours chose possible et la conservation de ses arbres doit faire l’objet de la mise en œuvre de moyens parfois contraignants (détournement d’un chemin, délimitation d’une zone de sécurité à long terme, etc...). Au lieu de préserver des arbres répartis uniformément, nous proposons de prévoir des groupements d’arbres destinés à vieillir ensemble. Ilots de sénescence : les îlots de sénescence sont des ensembles d’arbres d’une classe d’âge souvent homogène, répartis sur une surface suffisamment restreinte pour être entretenue de façon raisonnable par le gestionnaire mais suffisamment importante pour constituer une réserve de micro-habitats conséquente pour la faune.

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Ces îlots peuvent être créés à partir des peuplements déjà existants. Dans le cadre d’une gestion logique, une fois mis en place, ces îlots ne devraient pas pouvoir être réintégrés dans un mode de gestion conventionnelle avant la disparition des derniers arbres. Le nombre et la constitution des îlots sont à définir sur l’ensemble du site. L’idéal serait de posséder au moins un îlot pour chacune des principales essences et peut être plus pour les essences très représentées ou avec un fort potentiel (chêne). Les dégâts occasionnés par les ouragans de décembre 1999, nous suggèrent de prévoir plusieurs zones qui seront des sanctuaires pour les espèces les plus exigeantes, car la brutalité des événements naturels pourrait assez aisément les balayer, réduisant à néant les efforts entrepris dans le long terme en faveur de la diversité biologique. Des îlots de vieillissement, pourraient être néoformés dans les phragmitaies sur de petits espaces dédiés aux saules. Ceux-ci atteindront rapidement une taille qui leur permettra d’accueillir une entomofaune particulière (longicornes et xylophages). Il est aussi envisageable de conserver quelques bouleaux et peupliers dans le cadre de cette initiative.

c. Les milieux humides

Les milieux humides sont plus délicats à gérer car le niveau d’eau dépend d’une part des conditions météorologiques qui vont assurer ou non l’apport en eau de pluie et son évaporation et, d’autre part, de la géologie du sous-sol qui influence notablement l’infiltration des eaux et leur libération. Les récents aménagements des pièces d’eau et de leurs abords couvrent presque tout l’ouest du site. Il faut laisser évoluer ceux-ci avant de proposer d’éventuels ajustements. A l’est, les abords des pièces d’eau ont tendance à se refermer suite au développement des phragmites qui sont par ailleurs des habitats remarquables, et qu’il convient donc de gérer avec attention. Les rives des plans d’eau sont aussi en train de se refermer avec la croissance des saules qu’il conviendra de contrôler pour que les zones de plage et de sable libre ne se retrouvent pas fixées définitivement. Nous considérons ces espaces comme des milieux jeunes au même titre que les milieux ouverts. Leur évolution aura un impact très important sur l’entomofaune présente (Omophron limbatum notamment).

4. Propositions de gestion pour le site Pour un certain nombre de parcelles nous proposons des orientations particulières ou soulevons des aspects sensibles à prendre en compte lors de la gestion à long terme. A cet effet nous avons listé les espèces observées parcelle par parcelle. Cette liste est présentée en annexe 2. Les propositions que nous faisons ne concernent pas directement les pièces d’eau qui sont étudiées par Samuel Jolivet hydrobiologiste de l’OPIE dans le cadre de l’expertise 2006.

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a. Aménagements proposés

Parcelle n° 1 (l’île de l’Ancre) : Cette parcelle peu accessible est atypique. C’est le milieu le plus fermé de tous, plusieurs grands peupliers sénéscents ou morts occupent l’île. Il convient de prendre des mesures de sécurité tout en préservant ces arbres. L’inaccessibilité de cette parcelle la rend tout à fait propice à la constitution d'un îlot de vieillissement à l’image d’une réserve intégrale. Il convient, pour assurer la pertinence d’une telle zone de réserve, d’estimer le temps nécessaire à la mise en place d’une nouvelle génération de peupliers car les individus présents sur le site sont issus de plantation. Leur capacité de reproduction est potentiellement nulle s’il s’agit d’hybrides stériles. Sans intervention pour le maintien des peupliers, la nature du peuplement changera avec la disparition de ces arbres. Parcelles 3, 5, 6, 7 et 14 : Elles ont été récemment réaménagées lors de gros travaux de terrassement. Les jeunes ligneux, des saules en particuliers, se sont déjà réimplantés. Il va être indispensable de suivre leur évolution et de définir les limites souhaitables de leur extension. Parcelles 8, 9, 10, et 11 : Ces parcelles présentent déjà un état plus avancé de la colonisation du milieu par les ligneux. La fermeture des espaces aura une influence sur les espèces à vocation thermophile qui peuvent peupler les zones sableuses. Parcelles 12 et 13 (la remise de l’Aile) : Elles constituent l’un des endroits où nous avons observé le plus d’espèces remarquables (Maladera holosericea, Rhyssemus germanus, Psammodius pierottii, Chrysolina haemoptera). Ces parcelles sont maintenues ouvertes grâce à une action très visible des lapins et moindre des sangliers et des renards. Les bouleaux gagnent du terrain sur la parcelle 12. Ils ne manqueront pas de constituer l’avant-garde d’une végétalisation plus poussée. La lutte pour le maintien d’une ouverture de cette parcelle est indispensable et les bouleaux pourraient faire l’objet d’un abattage soit par moitié tous les 3 ans ou par partie lors de rotations sur 6 à 8 ans. La parcelle 13 est une friche particulièrement intéressante pour la population de Chrysolina haemoptera. L’implantation de bâtiments et les modifications d’usage (plantations) des parcelles voisines (hors du domaine régional) doivent être mûrement réfléchies. L’implantation de résineux aux abords immédiats du site est à bannir. Ceux-ci sont capables de constituer une barrière rapidement infranchissable pour beaucoup d’espèces d’autant qu’il existe déjà quelques sapins à proximité des parcelles 10 et 14. Parcelles 15 et 36 : Elles sont entièrement boisées et n’ont pas fait l’objet d’une étude approfondie. Nous les considérons comme ayant un intérêt équivalent à la parcelle 34. Leur gestion suivra les recommandations du chapitre traitant des considérations générales. Parcelle 34 : Elle a été prise en compte comme représentante caractéristique des chênaies locales. Un secteur de cette parcelle a été exploité pour faire du bois de

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chauffage, par son propriétaire. Celui-ci a coupé plusieurs grands arbres et presque tout les jeunes baliveaux, ne conservant que des chênes matures. L’attention portée par le propriétaire à conserver un boisement sur place est rassurant quant à l’avenir à court terme de cette parcelle. Parcelle 16 : Quasiment asséchée en 2005, elle était en pleine eau au cours de l’année 2006. Cette phragmitaie nous semble la plus avancée dans le processus d’atterrissement. Sans interventions, l’implantation des saules, l’accumulation de matières organiques et de limons va venir à bout de cette parcelle dans son état actuel. Les moyens d’intervention proposés sont l’élimination régulière des saules à la tronçonneuse, même si quelques individus peuvent être conservés, et l’étrépage à la une pelle mécanique avec évacuation partielle des rhizomes. Une telle intervention doit être programmée régulièrement, probablement avec un pas de temps proche d’une dizaine d’années. Il convient de voir dans quelle mesure un brûlis pourrait apporter une solution provisoire et un milieu rajeuni à moindre coût, brûlis réalisé consécutivement à une année sèche et avec les mesures de sécurité qui s’imposent tant pour le reste du site que pour la faune qui réside dans cette parcelle. Parcelles 17, 22 et 32 : Ce sont des secteurs où les saules prennent le pas sur la strate herbacée. Il est possible de définir sur ces parcelles des secteurs qui pourront être désignés comme îlots de vieillissement. Sur les parcelles 17 et 22, les saules se sont implantés sur les anciens bassins de décantation. Les dépôts de limons ainsi formés sont particulièrement riches et augurent d’ une croissance rapide des arbres sélectionnés. Parcelle 19 : Il s’agit d’une peupleraie constituée de 3 ou 4 rangées d’arbres. Il est parfaitement envisageable de la laisser arriver à maturité. Elle pourra ainsi être une réserve pour la faune des peupliers, si ceux de l’île de l’Ancre venaient à disparaître. Parcelle 21 : C’est une emprise agricole où les graminées restent basses. Ce milieu, par l’entretien qu’il reçoit, n’a pas besoin d’autres interventions. Parcelles 23 et 29 : Ces parcelles présentent deux autres faciès des phragmitaies dont l’âge et la hauteur d’eau varient. L’ensemble de ces milieux constitue une lignée chronologique qui offre à des espèces aux exigences écologiques voisines des habitats légèrement différents permettant leur cohabitation sur le site. Parcelles 24 et 27 : Ces prairies sont des havres pour les Orthoptères. Leur entretien peut se résumer à leur maintien dans cet état. Un régime de fauche différentiel si celui-ci est envisagé pourrait être mis en place afin de favoriser certaines espèces comme la mante religieuse qui est pour l’instant reléguée aux zones tampons entre les friches et les boisements. Parcelle 26 : Zone de sable nu, cette formation nous semble suffisamment originale pour que son évolution soit surveillée afin d’intervenir si besoin était. Le vent semble y jouer un rôle important. L’implantation de haies d’arbres ou d’arbustes dans le sens nord sud, c’est à dire perpendiculairement aux vents dominants, condamnerait probablement les sables nus, tout comme l’implantation de saules en limite de parcelle.

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Parcelle 28 Cette parcelle plantée en graminées (ray grass) et située un peu au dessus du niveau de la pièce d’eau est inondable et présente un intérêt pour les oiseaux aquatiques. Elle présente également un fort intérêt pour les Orthoptères puisque deux espèces déterminantes de ZNIEFF y on été observées : Ruspolia nitidula et Metrioptera roeselii. Elle ne semble pas devoir souffrir de l’invasion de saules pour l’instant. Parcelle 31 : Cette emprise agricole est, par nature, très proche de la parcelle précédente, à la différence qu’elle se trouve sur une pente marquée et donc inexploitable pour les oiseaux aquatiques. Elle est un refuge pour les Orthoptères en particulier. Parcelle 33 : Autre emprise agricole. La nature du sol, constitué de sable fin, la rend propice pour toutes les espèces sabulicoles. La couverture végétale est faible et parfois largement perturbée par les labours des sangliers et l’action plus discrète des lapins. Plus abritée du vent que la parcelle 26 elle est pour l’instant un milieu assez riche. Les dispositifs de capture mis en place sur cette parcelle n’ont pas permis de capturer beaucoup de spécimens car ils ont été régulièrement couchés par le vent et les sangliers. Parcelle 37 : Elle a été explorée lors de passages en journée mais la plupart des espèces ont été capturées lors d’une chasse nocturne le 11 juillet 2005. Les lampes avaient été disposées de façon à couvrir d’une part les boisements de la parcelle 36, d’autre part les parcelles 29 et 30.

b. Une vaste surface, une gestion complexe

L’ensemble des parcelles du site présente une tendance nette à la végétalisation. Cette végétalisation est contenue par des actions de différentes natures. Les mammifères, tant lapins que sangliers, contribuent à ralentir ce phénomène. La nature des sols, leur diversité ainsi que l’hydrologie forcent différentes formations végétales à se mettre en place. Cette diversité de formation est favorable. L’intervention humaine au travers des emprises agricole est favorable au maintien de l’hétérogénéité des milieux et donc à la biodiversité. Les propositions particulières concernant les pelouses et les milieux ouverts viseront à créer différents régimes de fauche, tous compatibles avec l’usage du site. L’ensemble des interventions sera à la charge des gestionnaires qui devront établir des objectifs à moyen et long termes dans le cadre du Domaine régional du Grand Voyeux. Il est nécessaire de surveiller les ligneux très attentivement afin qu’il ne colonisent pas l’ensemble du site d’une manière uniforme et d’accélérer la mise en place de quelques îlots d’arbres, points d’accueil et de maintien de la faune saproxylique. Ces mesures, et en particulier celles qui seront retenues dans la gestion, pourront faire l’objet d’une campagne d’information auprès des visiteurs.

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Photo 10 : Garenne de la parcelle 12 Photo Bruno Mériguet

Anthaxia manca (OPIE – P. Zagatti)

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IX. Conclusions Le cortège entomologique mis en évidence sur le Domaine régional du Grand Voyeux est remarquable tant par la très nette prédominance des insectes de milieux pionniers que par la présence d’espèces particulièrement rares. A cette richesse viennent s’associer des faunes de milieux humides et forestiers qui ont également une haute valeur patrimoniale. Il y a ainsi une complémentarité des milieux et des faunes présentes sur le site. L’étude actuellement engagée sur les macro invertébrés aquatiques ne manquera pas de compléter utilement le présent rapport. Il est évident que si des études entomologiques sont menées au cours des années à venir elles devraient permettre de mettre en évidence de nouvelles espèces remarquables. La valeur patrimoniale de ce site est exceptionnelle, il pourrait être tout à fait profitable de valoriser cette richesse d’un point de vue entomologique tout comme le site est mis en valeur du point de vue ornithologique. L'OPIE lutte depuis des années contre les idées reçues et le désintérêt envers les insectes, il nous paraît particulièrement judicieux à travers les infrastructures déjà présentes de renforcer cette démarche pédagogique, à la fois vers les jeunes mais aussi les adultes. Seule une prise de conscience et une évolution profonde de la mentalité du citoyen peut assurer un avenir au patrimoine biologique de notre nature francilienne.

Bolboceras armiger (OPIE – P. Zagatti)

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Annexe 1: liste des espèces observées dans le cadre des études du site (Ecosphère)

Odonates Nom

scientifique Nom

français Rareté

régionaleEspèces

déterminantes de ZNIEFF en IDF 1

Liste Rouge nationale 2

(statut)

Directive CEE « Habitats » 3 (Ann. 2 et 4)

Platycnemis pennipes Agrion à larges pattes C

Ischnura elegans Agrion élégant C

Coenagrion puella Agrion jouvencelle C

Enallagma cyathigerum Agrion porte-coupe C

Chalcolestes viridis Leste vert C

Calopteryx splendens Caloptéryx éclatant C

Anax imperator Anax empereur C

Anax parthenope Anax napolitain PC

Oxygastra curtisii Cordulie à corps fin PN X Vulnérable Ann. 2 et 4

Gomphus pulchellus Gomphe gentil PC

Gomphus vulgatissimus Gomphe vulgaire R X

Aeshna grandis Grande Aeschne PR X

Libellula depressa Libellule déprimée C

Crocothemis erythraea Libellule écarlate PC

Orthetrum cancellatum Orthétrum réticulé C

Sympetrum sanguineum Sympétrum sanguin C

Sympetrum striolatum Sympétrum strié C 1 Espèces déterminantes de ZNIEFF en Ile-de-France : d’après Dommanget, J.-L. & Société Française d’Odonatologie, 2000.

Lépidoptères Rhopalocères (papillons diurnes) = 20 espèces (Aucune espèce n'est protégée en France ou en Ile-de-France, ni inscrite aux annexes de la directive "Habitats")

Familles Nom scientifique Nom français Statut ZNIEFF en IDF 1

HESPERIIDAE Ochlodes venatus Sylvaine Commun

HESPERIIDAE Thymelicus sylvestris Thaumas Commun

LYCAENIDAE Polyommatus bellargus Azuré bleu céleste Peu Commun X

LYCAENIDAE Aricia agestis Collier-de-corail Commun

NYMPHALIDAE Pyronia tithonus Amaryllis Commun

NYMPHALIDAE Melanargia galathea Demi-deuil Commun X

NYMPHALIDAE Coenonympha pamphilus Fadet commun Commun

NYMPHALIDAE Lasiommata megera Mégère Commun

NYMPHALIDAE Maniola jurtina Myrtil Commun

NYMPHALIDAE Inachis io Paon du jour Commun

NYMPHALIDAE Aglais urticae Petite tortue Commun

NYMPHALIDAE Polygonia c-album Robert-le-Diable Commun

NYMPHALIDAE Pararge aegeria tircis Tircis Commun

NYMPHALIDAE Cynthia cardui Vanesse des chardons Commun

NYMPHALIDAE Vanessa atalanta Vulcain Commun

PIERIDAE Gonepteryx rhamni Citron Commun

PIERIDAE Leptidea sinapis Piéride de la Moutarde Commun

PIERIDAE Pieris rapae Piéride de la Rave Commun

PIERIDAE Pieris brassicae Piéride du Chou Commun

PIERIDAE Pieris napi Piéride du Navet Commun

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Annexe 2 : Liste des coléoptères observés par parcelles

parcelle n°1 : Notiophilus substriatus, Anisotoma humeralis, Thanasimus formicarius, Ptilinus pectinicornis,

Glischrochilus hortensis, Coccinella septempunctata, Mycetophagus quadripustulatus, Oedemera nobilis, Pyrochroa serraticornis, Mycetochara linearis, Tetrops praeustus, Cossonus parallelepipedus, Xylosandrus germanus, Phyllobius pomaceus

parcelle n°3 : Bitoma crenata

parcelle n°7 : Agonum marginatum, Cicindela hybrida, Rhagonycha fulva, Glischrochilus quadriguttatu, Coccinella septempunctata, Leptura aurulenta, Harmonia axyridis

parcelle n°12 : Harpalus affinis, Rhyssemus germanus, ,Psammodius pierottii, Typhaeus typhoeus, Maladera holosericea, Hoplia philanthus, Valgus hemipterus, Lampyris noctiluca, Notoxus monoceros Crypticus quisquilius, Chrysolina haemoptera, Galeruca tanaceti

parcelle n°13 : Onthophagus emarginatus

parcelle n°14 : Thanatophilus sinuatus

parcelle n°17 : Chaetabraeus globulus, Rhyssemus germanus, Ovalisia festiva,

parcelle n°20 : Omophron limbatum, Chlaeniellus vestitus, Demetrias imperialis, Trichius zonatus,

parcelle n°21 : Elaphrus riparius, Clivina collaris, Agonum marginatum, Anisodactylus binotatus, Stenolophus teutonus, Pseudoophonus griseus, Pseudoophonus rufipes, Semiophonus signaticornis, Ophonus ardosiacus, Paradromius linearis, Hoplia philanthus, Valgus hemipterus, Byrrhus pilula, Agrypnus murinus, Aphanisticus emarginatus, Rhagonycha fulva, Antherophagus nigricornis, Propylea quatuordecimpunctata, Hippodamia variegata, Adalia bipunctata, Notoxus monoceros, Oedemera podagrariae, Oedemera lurida, Oedemera nobilis, Hypophloeus bicolor, Isomira murina, Opsilia coerulescens, Cryptocephalus moraei, Cassida rubiginosa, Cassida vibex, Crioceris asparagi

parcelle n°27 : Cicindela campestris, Psilothrix viridicoerulea, Coccinella septempunctata, Oedemera lurida, Oedemera nobilis, Clytra laeviuscula, Chrysolina sanguinolenta, Timarcha tenebricosa, Cassida stigmatica, Larinus planus, Sitona lineatus

parcelle n°28 : Aromia moschata

parcelle n°29 : Elaphrus cupreus, Badister bullatus, Onthophagus joannae, Onthophagus ovatus, Typhaeus typhoeus, Trachys minutus, Rhagonycha fulva, Notoxus monoceros, Cryptorhynchus lapathi, Sitona lineatus

parcelle n°32 : Hoplia philanthus, Phosphaenus hemipterus, Clerus mutillarius, Thanasimus formicarius, Bostrichus capucinus, Pyrochroa serraticornis, Clytus arietis, Tropideres albirostris, Platystomos albinus

parcelle n°33 : Stenolophus mixtus, Ablattaria laevigata, Cetonia aurata, Aphanisticus emarginatus, Coccinella septempunctata, Notoxus monoceros, Calamobius filum, Agapanthia cardui, Cassida vibex

parcelle n°34 : Nicrophorus vespilloides, Onthophagus ovatus, Serica brunnea, Anthaxia manca, Lampyris noctiluca, Clerus mutillarius,Thanasimus formicarius, Nemozoma elongatum, Dermestes undulatus, Coccinella septempunctata, Triplax russica, Litargus connexus, Exocentrus punctipennis, Plagionotus detritus, Xylotrechus arvicola, Phymatodes testaceus, Obrium cantharinum, Grammoptera ruficornis, Platypus cylindrus

parcelle n°36 : Cicindela campestris, Ocypus olens,

parcelle n° 37 obs nord Cicindela campestris, Nebria brevicollis, Poecilus cupreus, Harpalus affinis, Pseudoophonus rufipes, Ophonus ardosiacus, Necrodes littoralis, Bolboceras armiger, Hoplia philanthus, Phyllopertha horticola,Valgus hemipterus, Agrypnus murinus, Stenagostus rhombeus, Drilus flavescens, Psilothrix viridicoerulea, Tillus elongatus, Byturus ochraceus, Coccinella septempunctata, Oedemera lurida, Tenebrio molitor, Diaperis boleti, Agapanthia cardui, Clytus arietis, Stenurella melanura, Pachytodes cerambyciformis, Cryptocephalus vittatus, Chrysolina hyperici, Barypeithes pellucidus, Phyllobius pomaceus

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AGENCE DES ESPACES VERTS DE LA REGION D’ILE-DE-FRANCE 19 rue Barbet de Jouy

75007 PARIS Tél. : 01 53 85 67 57 – fax : 0153 85 67 29

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OFFICE POUR LES INSECTES ET LEUR ENVIRONNEMENT

Domaine de la Minière 78 041 Guyancourt cedex

Tél. : 01 30 44 51 31 – fax : 01 30 43 64 59 http://www.insectes.org/ - [email protected]

En couverture : observatoire du Bois-Maury vu de l’observatoire Nord

11 juillet 2005, photo Bruno MERIGUET

Crédits photos : OPIE Pierre Zagatti - Bruno Mériguet