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Donne ´es expe ´rimentales et mode ´lisation d’adsorption des syste `mes N 2 (g)/montmorillonite potassique de Camp-Berteau et N 2 (g)/hydrotalcite carbonate ´e Abdellah Elm’chaouri a,b,* , Marie-He ´le `ne Simonot-Grange b a Universite ´ Hassan II, De ´partement de Chimie, Faculte ´ des Sciences et Techniques, Mohamme ´dia, Morocco b Universite ´ de Bourgogne, Laboratoire de Recherches sur la Re ´activite ´ des Solides, CNRS–URA 23, BP 138, Faculte ´ des Sciences Mirande, 21004 Dijon Cedex, France Received 24 March 1999; accepted 19 July 1999 Abstract In this paper capacities of adsorption of nitrogen onto two clays at 77 K are compared and analyzed. One system is a montmorillonite of Camp-Berteau saturated by potassium cation and the second one is an hydrotalcite saturated by carbonate anion. Adsorbed amounts have been obtained using a volumetric technique. So it is shown that the smectite adsorbed more than the hydrotalcite at the same relative pressure of nitrogen. The modelling of experimental data by various theories of adsorption as de Brunauer, Emmett et Teller (BET) and t-method are used to calculate the specific surface and to have access to the porosity of these materials at 77 K. Then it is shown that the adsorption of nitrogen on hydrotalcite is similar as that on the surface of oxides like the reference. Two endothermic peaks are observed on DTA curves, the first peak may be attribueted to dehydration and the second one to dehydroxylation in the case of smectite and to decomposition of carbonate ions in the case of hydrotalcite. Les quantite ´s adsorbe ´es d’azote sur une rnontmorillonite potassique de Camp-Berteau et sur une hydrotalcite carbonate ´e sont obtenues a ` 77 K en fonction de la pression relative d’azote a ` partir d’une technique volume ´trique par de ´tente d’azote. Les isothermes de ces rnate ´riaux montrent que les capacite ´s d’adsorption sur la smectite sont plus importantes que celles sur l’hydrotalcite. Les mode ´lisations des donne ´es expe ´rimentales par la the ´orie BET et la me ´thode t montrent que la surface spe ´cifique developpe ´e par la montmorillonite est trois fois supe ´rieure a ` celle developpe ´e par l’hydrotalcite. Cette smectite pre ´sente, en plus, une microporosite ´ qui ne paraı ˆt pas sur l’hydrotalcite. Cette e ´tude met en e ´vidence un me ´canisme d’adsorption sur l’hydrotalcite analogue a ` celui qui s’e ´ffectue sur la surface d’un oxyde comme celui choisi pour re ´fe ´rence. Les courbes d’analyse thermique diffe ´rentielle donnent deux pics endothermiques aussi bien pour la smectite que pour l’hydrotalcite. Dans le cas de la smectite, le premier pic, aux basses tempe ´ratures, est attribue ´ au de ´part de l’eau physisorbe ´e et faiblement lie ´e, et le second est attribue ´a ` une deshydroxylation. Dans le cas de l’hydrotalcite, le premier pic est e ´galement attribue ´a ` l’e ´imination de l’eau faiblement lie ´e, mais le second est explique ´ par une de ´composition des ions carbonates. La smectite est alors plus stable thermiquement que l’hydrotalcite. # 1999 Elsevier Science B.V. All rights reserved. Keywords: Adsorption; Nitrogen; BET; t-method; K-montmorillonite; Hydrotalcite; DTA Thermochimica Acta 339 (1999) 117–123 * Corresponding author. E-mail address: [email protected] (A. Elm’chaouri) 0040-6031/99/$ – see front matter # 1999 Elsevier Science B.V. All rights reserved. PII:S0040-6031(99)00239-7

Données expérimentales et modélisation d’adsorption des systèmes N2(g)/montmorillonite potassique de Camp-Berteau et N2(g)/hydrotalcite carbonatée

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DonneÂes expeÂrimentales et modeÂlisation d'adsorptiondes systeÁmes N2(g)/montmorillonite potassique de

Camp-Berteau et N2(g)/hydrotalcite carbonateÂe

Abdellah Elm'chaouria,b,*, Marie-HeÂleÁne Simonot-Grangeb

aUniversite Hassan II, DeÂpartement de Chimie, Faculte des Sciences et Techniques, MohammeÂdia, MoroccobUniversite de Bourgogne, Laboratoire de Recherches sur la ReÂactivite des Solides, CNRS±URA 23,

BP 138, Faculte des Sciences Mirande, 21004 Dijon Cedex, France

Received 24 March 1999; accepted 19 July 1999

Abstract

In this paper capacities of adsorption of nitrogen onto two clays at 77 K are compared and analyzed. One system is a

montmorillonite of Camp-Berteau saturated by potassium cation and the second one is an hydrotalcite saturated by carbonate

anion. Adsorbed amounts have been obtained using a volumetric technique. So it is shown that the smectite adsorbed more

than the hydrotalcite at the same relative pressure of nitrogen.

The modelling of experimental data by various theories of adsorption as de Brunauer, Emmett et Teller (BET) and t-method

are used to calculate the speci®c surface and to have access to the porosity of these materials at 77 K. Then it is shown that the

adsorption of nitrogen on hydrotalcite is similar as that on the surface of oxides like the reference.

Two endothermic peaks are observed on DTA curves, the ®rst peak may be attribueted to dehydration and the second one to

dehydroxylation in the case of smectite and to decomposition of carbonate ions in the case of hydrotalcite.

Les quantiteÂs adsorbeÂes d'azote sur une rnontmorillonite potassique de Camp-Berteau et sur une hydrotalcite carbonateÂe

sont obtenues aÁ 77 K en fonction de la pression relative d'azote aÁ partir d'une technique volumeÂtrique par deÂtente d'azote. Les

isothermes de ces rnateÂriaux montrent que les capaciteÂs d'adsorption sur la smectite sont plus importantes que celles sur

l'hydrotalcite.

Les modeÂlisations des donneÂes expeÂrimentales par la theÂorie BET et la meÂthode t montrent que la surface speÂci®que

developpeÂe par la montmorillonite est trois fois supeÂrieure aÁ celle developpeÂe par l'hydrotalcite. Cette smectite preÂsente, en

plus, une microporosite qui ne paraõÃt pas sur l'hydrotalcite. Cette eÂtude met en eÂvidence un meÂcanisme d'adsorption sur

l'hydrotalcite analogue aÁ celui qui s'eÂffectue sur la surface d'un oxyde comme celui choisi pour reÂfeÂrence.

Les courbes d'analyse thermique diffeÂrentielle donnent deux pics endothermiques aussi bien pour la smectite que pour

l'hydrotalcite. Dans le cas de la smectite, le premier pic, aux basses tempeÂratures, est attribue au deÂpart de l'eau physisorbeÂe et

faiblement lieÂe, et le second est attribue aÁ une deshydroxylation. Dans le cas de l'hydrotalcite, le premier pic est eÂgalement

attribue aÁ l'eÂimination de l'eau faiblement lieÂe, mais le second est explique par une deÂcomposition des ions carbonates. La

smectite est alors plus stable thermiquement que l'hydrotalcite. # 1999 Elsevier Science B.V. All rights reserved.

Keywords: Adsorption; Nitrogen; BET; t-method; K-montmorillonite; Hydrotalcite; DTA

Thermochimica Acta 339 (1999) 117±123

*Corresponding author.

E-mail address: [email protected] (A. Elm'chaouri)

0040-6031/99/$ ± see front matter # 1999 Elsevier Science B.V. All rights reserved.

PII: S 0 0 4 0 - 6 0 3 1 ( 9 9 ) 0 0 2 3 9 - 7

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1. Introduction

Ce travail se situe dans le cadre de la recherche de

mateÂriaux ayant des proprieÂteÂs d'eÂlimination de pol-

luants industriels, agricoles etc. Les argiles, connues

par leurs proprieÂteÂs d'eÂchanges ioniques et leurs

capaciteÂs d'adsorption treÁs importantes, preÂsentent

une place de choix pour cet objectif. Ce travail

s'inscrit eÂga1ement dans une seÂrie d'eÂtudes fonda-

mentales meneÂes sur les proprieÂteÂs physico-chimiques

des mineÂraux argileux; il s'agit dans cet article de

l'eÂtude de deux types d'argiles lamellaires: une smec-

tite quest la montmorillonite de Camp-Berteau potas-

sique et une argile anionique qu'est l'hydrotalcite

carbonateÂe. La premieÁre provient d'un gisement mar-

ocain, puis laveÂe et caracteÂriseÂe et la deuxieÁme est

syntheÂtiseÂe et caracteÂriseÂe en laboratoire. L'espace

interfoliaire de ces deux types d'argiles logent des

ions de compensation de de®cit de charges eÂlectriques

assurant la neutralite eÂlectrique du reÂseau: d'une part,

la montmorillonite preÂsente un de®cit de charges

positives duà aux substitutions isomorphiques Mg2+

! Al3+ compense par des cations potassium, et,

d'autre part, l'hydrotalcite preÂsente un de®cit de

charges neÂgatives compense par des anions carbo-

nates.

Leurs isothermes d'adsorption d'azote aÁ 77 K sont

ensuite reÂaliseÂes par une technique volumeÂtrique, puis

analyseÂes et interpreÂteÂes aÁ partir de deux diffeÂrentes

approches d'adsorption: la theÂorie de Brunauer,

Emmett et Teller (BET) et la meÂthode de De Boer

et Lippens (meÂthode-t). Les courbes d'analyse ther-

mique diffeÂrentielle (ATD) donnent deux pics

endothermiques aussi bien pour la smectite que pour

l'hydrotalcite. Dans le cas de la smectite, le premier

pic, aux basses tempeÂratures, est attribue au deÂpart de

l'eau physisorbeÂe et faiblement lieÂe, et le second est

attribue aÁ une deshydroxylation. Dans le cas de

l'hydrotalcite, le premier pic est eÂgalement attribueÂ

aÁ l'eÂlimination de l'eau faiblement 1ieÂe, mais le

second est explique une deÂcomposition des ions

carbonates. La smectite est alors plus stable thermi-

quement que l'hydrotalcite.

2. MateÂriaux et techniques expeÂrimentales

2.1. MateÂriaux

La montmorillonite de Camp-Berteau eÂchangeÂe au

potassium a eÂte preÂpareÂe par eÂchange cationique d'un

eÂchantillon naturel, provenant d'un gisement du

Maroc, suivant un protocole mis au point au Labor-

atoire de PeÂdologie et de GeÂochimie de l'Universite de

Toulouse [1]. La souche utiliseÂe a eÂteÂ, en ®n de preÂ-

paration, laveÂe et broyeÂe jusqu'aÁ une poudre dont les

agreÂgats ont un diameÁtre infeÂrieur aÁ 125 mm. La

composition chimique et la capacite d'eÂchange est

donneÂe dans le Tableau 1. L'hydrotalcite fait partie

d'une grande famille des argiles anioniques de formule

geÂneÂrale [2]: MII1ÿxMIII

x �OH�2�� ��x� Anÿ

x=n;mH2O��� ���xÿ avec

MII , est le cation meÂtallique divalent, MIII est le cation

meÂtallique trivalent et Anÿ, est l'anion compensateur

de charges. La structure est similaire aÁ celle de la

brucite [3] avec des couches chargeÂes positivement et

constitueÂes d'un enchaõÃnemeent d'octaeÁdres.

L'hydrotalcite carbonateÂe a eÂte syntheÂtiseÂe selon le

protocole publie dans de nombreux travaux bibliogra-

phiques [4±6]: il s'agit de copreÂcipitation de solutions

de sels meÂtalliques divalents (MgCl2) et trivalents

(AlCl3) en milieu alcalin (Na2CO3 + NaOH). La

1itteÂrature est treÁs abondantes sur les protocoles de

syntheÁse de ces argiles anioniques, nous en avons

choisi le plus simple dont sont rappeleÂes les conditions

Tableau 1

Capacite d'eÂchange en meÂq/100 g d'argile seÂcheÂes (24 h) aÁ 1108C

SysteÁme Mg2+ Ca2+ Na+ K+ Somme

C-Bert-K 02.10 01.90 00.40 92.40 96.80

Tableau 2

DonneÂes de la syntheÁse de l'hydrotalcite

SytsteÁme MgCl2 AlCl3 Na2CO3 NaOH Mg/Al pH Tagitation

[MgAlCO3] 0.3 mol/l 0.1 mol/l 0.05 mol/l 1 mol/l 3 10 358C

118 A. Elm'chaouri, M.-H. Simonot-Grange / Thermochimica Acta 339 (1999) 117±123

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essentielles dans le Tableau 2. Le rapport Mg/Al est

choisi eÂgal aÁ 3 pour que l'eÂchantillon obtenu soit le

plus proche d'un eÂchantillon naturel. Toutefois, le gel

forme est agite aÁ 608C pendant environ 24 h jusqu'aÁ

cristallisation, puis ®ltreÂ, lave aÁ l'eau distilleÂe et

deÂcarbonateÂe, et en®n, seÂche aÁ l'eÂtuve aÁ une tempeÂra-

ture d'environ 1008C pendant 48 h. L'analyse chimi-

que du produit ®nal aboutit aÁ une composition

chimique treÁs proche de celle donneÂe dans la litteÂra-

ture [7], soit Mg6Al2(CO3)(OH)2.

2.2. Techniques et conditions expeÂrimentales

Pour reÂaliser les isothermes d'adsorption d'azote,

une technique volumeÂtrique classique est employeÂe.

PreÂalablement aÁ toute mesure. une masse d'environ

120 mg de l'eÂchantillon est seÂcheÂe in-situ aÁ 1108Csous vide dynamique d'environ 10±3 mbar pendant

24 h, puis rameneÂe, toujours sous vide, aÁ 77 K et

ensuite soumise, par deÂtente de gaz, aux pressions

d'azote deÂsireÂes. L'ATD est reÂaliseÂe au moyen d'un

microanalyseur thermique diffeÂrentiel treÁs sensible

(type SETARAM BDLM4). La sonde permet d'opeÂrer

sur de petites quantiteÂs de produit. L'appareil com-

prend trois microcreusets identiques en platine, mon-

teÂs aÁ eÂgale distance les uns des autres. A chaque

microcreuset est soude un thermocouple PtRh6%±

PtRh30%.

3. ReÂsultats expeÂrimentaux

3.1. Isothermes

Les isothermes d'adsorption d'azote aÁ 77 K sont

repreÂsenteÂes dans un diagramme (p/p0, n) ouÁ p/p0, est

la pression relative et n, est la quantite de matieÁre

adsorbeÂe exprimeÂe en (mmol/g) mmoles d'adsorbat

par gramme d'argile activeÂe dans les conditions preÂ-

citeÂes (Fig. 1). Les branches de deÂsorption ne sont pas

reÂaliseÂes. Les isothermes d'adsorption s'apparentent

avec celle de type II de la classi®cation de l'IUPAC

[8]. L'isotherme d'adsorption de la smectite est car-

acteÂristique d'une microporosite accessible aux moleÂ-

cules d'azote. Cette microporosite serait externe et

engendreÂe par le mode d'arrangement des particules

[9]. Une telle microporosite ne paraõÃt pas sur l'eÂchan-

tillon de l'hydrotalcite. La superposition des courbes

montre que, pour une meÃme pression relative dans

l'intervalle 0.002 � p/p0 � 0.95, la capacite d'adsorp-

tion de la smectite est supeÂrieure aÁ celle de l'hydro-

talcite. Au-delaÁ de cet intervalle cet ordre est inverseÂ.

3.2. ModeÂlisations

3.2.1. La theÂorie BET

Les isothermes d'adsorprion sont traiteÂes par la

theÂorie BET [10] (Fig. 2) dans le but d'eÂvaluer la

Fig. 1. Isothermes d'adsorption d'azote aÁ 77 K par la montmorillonite potassique et l'hydrotalcite.

A. Elm'chaouri, M.-H. Simonot-Grange / Thermochimica Acta 339 (1999) 117±123 119

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quantite de matieÁre adsorbeÂe pour former une mono-

couche, et le parameÁtre, CBET, constante lieÂe aÁ l'eÂner-

gie d'adsorption moyenne de la premieÁre couche par la

formule: CBET � exp��E1ÿEl�=RT� ouÁ El, est l'eÂner-

gie d'adsorption de la premieÁre couche et El, est

l'eÂnergie de liqueÂfaction de l'azote pur. Cette con-

stante renseigne sur les interactions adsorbat±adsor-

bant.

Dans le domaine 0.05 � p/p0 � 0.40, la repreÂsenta-

tion des donneÂes expeÂrimentales dans le diagramme:

p

p0

;p=p0

n 1ÿp=p0� �� �

est une droite, aussi bien pour la smectite que pour

l'hydrotalcite. La pente et l'ordonnneÂe aÁ l'origine

de ces droites permettent d'acceÂder aÁ nm et CBET

(Tableau 3). De meÃme, connaissant la valeur de CBET

pour chaque eÂchantillon, on en deÂduit l'eÂnergie moy-

enne d'adsorption de la premieÁre couche de l'adsorbat

(Tableau 3). Pour chacune de ces deux argiles, les

valeurs de ces eÂnergies montrent que les forces d'inter-

actions de la premieÁre couche de l'adsorbat avec la

surface du solide sont plus intenses que celles de la

1iqueÂfaction de l'azote. L'eÂnergie d'adsorption rela-

tive aÁ l'eÂchantillon de la montmorillonite est supeÂr-

ieure aÁ celle relative aÁ l'eÂchantillon de l'hydrotalcite

traduisant probablement des interactions plus impor-

tantes entre le quadripoÃle de la moleÂcule d'azote avec

la surface de la smectite.

La surface speÂci®que, SBET est deÂtermineÂe par la

relation:

SBET � N

VamVm � 4:37Vm

ouÁ N, est le nombre d'Avogadro, V, le volume molaire

de l'azote vapeur, soit 22414 cm3 mol±1, Vm, est le

volume correspondant aÁ la monocouche et am, est la

section moyenne d'une moleÂcule d'azote prise eÂgale aÁ

16.2 AÊ 2. La masse volumique de l'adsorbat assimileÂ

au liquide est eÂgale aÁ 0.81 g cm±3 aÁ 77 K.

Comme on pouvait le preÂvoir aÁ partir des valeurs de

nm, la valeur de la surface speÂci®que de l'eÂchantillon

potassique est trois fois supeÂrieure aÁ celle de l'hydro-

Fig. 2. Courbes BET des systeÁmes N2/montmorillonite potassique et N2/hydrotalcite aÁ 77 K.

Tableau 3

DonneÂes du modeÁle BET

SysteÁme CBET nm (mmol/g) DE (kJ/mol) SBET (m2/g)

C-Bert-K 1000 1.298 4.42 125

[MgAlCO3] 100 0.443 2.29 43

120 A. Elm'chaouri, M.-H. Simonot-Grange / Thermochimica Acta 339 (1999) 117±123

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talcite. Pour cette dernieÁre argile, d'autres eÂtudes

[11,12], montrent que la surface speÂci®que deÂpend

du rapport MII/MIII, de la dureÂe et la tempeÂrature de

cristallisation [13,14]. II faut noter eÂgalement que

l'eÂtat seÂche des smectites est un eÂtat inrerstrati®eÂ

0±1, la moleÂcule d'azote de diameÁtre environ

3.54 AÊ , supeÂrieur aÁ l'eÂcartement des feuillets, soit

2.9 aÁ 3 AÊ , ne pourrait s'adsorber dans l'espace inter-

foliaire: l'adsorption s'effectue alors sur la surface

externe des feuillets [9].

3.2.2. La meÂthode t

A®n de mettre en eÂvidence la microporositeÂ, on fait

appel aÁ la meÂthode t [15] qui consiste aÁ deÂcrire

l'eÂpaisseur statistique, t, des couches adsorbeÂes en

fonction de la pression relative, p/p0 (Fig. 3). Le

principe de cette meÂthode applique aÁ la montmorillo-

nite sodique de Camp-Berteau a fait l'objet d'un

article preceÂdent [9] et l'on rappelle que le principe

repose sur la comparaison de l'isotherme de l'eÂchan-

ti1lon eÂtudie aÁ celle d'un eÂchantillon de reÂfeÂrence non-

poreux aÁ la meÃme tempeÂrature: si le mateÂriau eÂtudieÂ

est non-poreux, alors la fonction n = f(t) est une droite

passant par l'origine. En revanche, si le mateÂriau

preÂsente une microporositeÂ, la lineÂarite de cette fonc-

tion ne s'observe qu'aÁ partir d'une certaine valeur de t,

et la droite ne passe pas par l'origine. Dans les deux

cas, la surface est proportionnelle aÁ la pente de la

droite. Dans le second cas la quantite de l'adsorbat

accessible aux micropores est atteinte en extrapolant

la portion lineÂaire jusqu'aÁ l'axe des ordonneÂes. II faut

souligner aussi que le choix de l'eÂchantillon de reÂfeÂr-

ence est treÁs important et repose sur la valeur de CBET

et sur la structure [16,17]. Dans ce travail les donneÂes

de Gregg and Sing [18] sont utiliseÂes car elles sont les

plus adeÂquates.

Ainsi, dans le cas de la montmorillonite potassique,

la courbe t est une droite, ne passant pas par l'origine,

met en eÂvidence la preÂsence d'une microporositeÂ

eÂvalueÂe par la quantite de matieÁre accessible aux

micropores interagreÂgats, nm. Cette quantite de matieÁre

est convertie en surface eÂquivalente des micropores,

Sm. La valeur de la surface, deÂtermineÂe aÁ partir de la

pente de la portion lineÂaire dc cette courbe est de

l'ordre de 113 m2 gÿ1, leÂgeÁrement diffeÂrente de celle

obtenue aÁ partir de la theÂorie BET. La surface totale

deÂveloppeÂe par cette smectite est en fait la somme de

la surface externe deÂtermineÂe aÁ partir de la pente de la

droite et la surface eÂquivalente aux micropores. Les

valeurs numeÂriques sont consigneÂes dans le Tableau 4.

Dans le cas de l'hydrotalcite, la courbe t est une

droite qui passe par l'origine traduisant l'absence de

Fig. 3. Courbes-t des systeÁmes N2/montmorillonite potassique et N2/hydrotalcite aÁ 77 K.

A. Elm'chaouri, M.-H. Simonot-Grange / Thermochimica Acta 339 (1999) 117±123 121

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toute microporosite de cet eÂchantillon. La valeur de la

surface deÂtermineÂe aÁ partir de la pente de la droite est

identique aÁ celle deÂtermineÂe par la meÂthode BET.

Ainsi le meÂcanisme d'adsorption de l'azote sur cct

eÂchantillon de l'hyclrotalcite s'identi®e aÁ celui de

l'adsorption sur une surface identique aÁ celle de

l'oxyde de reÂfeÂrence et non sur un mateÂriau poreux.

On note eÂgalement que pour t � 10 AÊ , la courbe t de

l'hydrotalcite preÂsente une deÂviation vers le haut qui

s'expliquerait par une condensation capillaire.

3.3. Analyse thermique diffeÂrentielle (Fig. 4)

Pour avoir des information sur le comportement des

eÂchantillons en fonction de la tempeÂrature, les courbes

ATD sont reÂaliseÂes sur 5 mg de produit. Une monteÂe

de tempeÂrature est effectueÂe de la tempeÂrature

ambiante (208C) jusqu'aÁ environ 8008C aÁ la vitesse

de 6008C/h. Les courbes mettent en eÂvidence deux

pics endothermiques aussi bien pour la smectite que

pour l'hydrotalcite. Dans le cas de la smectite, le

premier pic. situe entre 908C et 1208C, est attribueÂ

au deÂpart de l'eau physisorbeÂe et faiblement lieÂe aux

surfaces externes des particules [19], et le second, qui

se situe au-delaÁ de 7008C, est attribue aÁ une deshy-

droxylation [20]. Ce dernier pic traduit une stabiliteÂ

importante de cet eÂchantillon. Ces reÂsultats sont en

accord avec ceux d'autres auteurs [20,21].

Dans le cas de l'hydrotalcite, le premier pic, situeÂ

vers 2208C, est eÂgalement attribue aÁ l'eÂlimination de

l'eau faiblement lieÂe, mais le second, plus intense vers

4008C, est explique par une deÂcomposition des ions

carbonates [22]. La smectite est alors plus stable

thermiquement que l'hydrotalcite.

4. Conclusion

A partir des modeÂlisations BET et meÂthode-t

des isothermes d'adsorption d'azote aÁ 77 K sur la

montmorillonite potassique de Camp-Berteau et

l'hydrotalcite carbonateÂe, cette eÂtude comparative

montre, pour ces deux eÂchantillons, les proprieÂteÂs

suivantes:

La smectite posseÂde des capaciteÂs d'adsorption

d'azote plus importantes que celles de l'hydrotalcite

dans le domaine 0.002 � p/p0 � 0.95 et preÂsente une

microporosite interagreÂgat qui ne paraõÃt pas sur cet

eÂchantillon de l'hydrotalcite. De meÃme, la smectite

deÂveloppe une surface totale supeÂrieure aÁ celle de

l'hydrotalcite.

Le meÂcanisme d'adsorption sur l'hydrotalcite est

identique a celui sur une surface non poreuse comme

celle de l'oxyde de reÂfeÂrence.

Tableau 4

DonnieÂes de la meÂthode t

SysteÁme nm

(mmol/g)

Sm

(m2/g)

Sext

(m2/g)

Stotal

(m2/g)

SBET

(m2/g)

C-Bert-K 0.380 37 113 150 125

[MgAlCO3] 0 0 44 44 43

Fig. 4. Courbes d'ATD (a) montmorillonite potassique de Camp-

Berteau et (b) hydrotalcite.

122 A. Elm'chaouri, M.-H. Simonot-Grange / Thermochimica Acta 339 (1999) 117±123

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Les courbes ATD montrent que la smectite est plus

stable thermiquemenque l'hydrotalcite.

Ainsi, en vue d'une application en phase gazeuse, la

montmorillonite potassique de Camp-Berteau s'aveÁre

plus inteÂressante que l'hydrotalcite carbonateÂe.

References

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