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Raymond POULIDOR (FRA) Cycliste professionnel de 1960 à 1977 Repères Etat civil Né le 15 avril 1936 à Masbaraud-Merignat dans la Creuse (23) Surnoms Poupou (Emile Besson dans L'Écho du Centre) ; L'éternel Second ; Quadragêneur (Antoine Blondin) ; La Pouliche (1956) ; L’Homme tranquillet (1976) ; L’Ange bûcheron ; Champion laboureur ; L’Homme sans maillot jaune Caractéristiques morphologiques et physiologiques pendant son activité cycliste Taille : 1,73 m Poids : 68 à 70 kg Pouls au repos : 50-52 Capacité pulmonaire : 6,5 l Tension artérielle : 12,5/7 Famille cycliste Ses frères ont couru chez les amateurs. André de 1949 à 1977 et Henri de 1951 à 1963 Son gendre Adrie van Der Poel : professionnel de 1986 à 1992 Ses petits-fils David (professionnel depuis 2011) et Mathieu (professionnel depuis 2014) Parcours sportif Début en compétition : 17 ans à Saint-Moreil (6 e ) Première victoire : GP de Saint-Léonard (le 15.04.1954) Professionnel : 1960-1977, soit 18 saisons Kilomètres parcourus (course + entraînement) : 1 000 000 1

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Raymond POULIDOR (FRA)Cycliste professionnel de 1960 à 1977

RepèresEtat civil Né le 15 avril 1936 à Masbaraud-Merignat dans la Creuse (23)

Surnoms Poupou (Emile Besson dans L'Écho du Centre) ; L'éternel Second ; Quadragêneur (Antoine Blondin) ; La Pouliche (1956) ;

L’Homme tranquillet (1976) ; L’Ange bûcheron ; Champion laboureur ; L’Homme sans maillot jaune

Caractéristiques morphologiques et physiologiques pendant son activité cycliste Taille : 1,73 m Poids : 68 à 70 kg Pouls au repos : 50-52 Capacité pulmonaire : 6,5 l Tension artérielle : 12,5/7

Famille cycliste Ses frères ont couru chez les amateurs. André de 1949 à 1977 et Henri de 1951 à 1963 Son gendre Adrie van Der Poel : professionnel de 1986 à 1992 Ses petits-fils David (professionnel depuis 2011) et Mathieu (professionnel depuis 2014)

Parcours sportif Début en compétition : 17 ans à Saint-Moreil (6e) Première victoire : GP de Saint-Léonard (le 15.04.1954) Professionnel : 1960-1977, soit 18 saisons Kilomètres parcourus (course + entraînement) : 1 000 000 Kilométrage annuel : 40 000 (48 000 en 1964) « Moi, je participais tous les ans à environ 80 critériums en plus du calendrier habituel, soit au moins 200 jours de courses au

total de février à octobre, sans interruption. Plus de 45 000 kilomètres par an. » [Vélomania.mag, 2006, n° 11, avril-mai, p 69]

Tour de France : classements

soit 14 participations, 7 victoires d'étape et 0 maillot jaune

1962 : 3e (ét. 19) 1967 : 9e (ét. 22b) 1973 : ab 13e 1963 : 8e 1968 : np 17e 1974 : 2e (ét. 16) 1964 : 2e (ét. 15) 1969 : 3e 1975 : 19e 1965 : 2e (ét. 5b-14) 1970 : 7e 1976 : 3e

1966 : 3e (ét. 14b) 1972 : 3e

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Dernière course : cyclocross à Wambrechies (59) le 25.12.1977 Bilan : 181 victoires professionnelles de 1960 à 1977

Machine vélo Bicyclette de marque Mercier de 7,5 kg lors de l’étape Montpellier - Mt-Ventoux du Tour de France 1965.

Profession d’origine Domestique agricole Cultivateur Coiffeur à domicile

Reconversion Dirige des stages cyclistes à St-Cyprien en Roussillon (1981) Consultant France-Inter, TF1 (1979-1987) ; A2 (1988-1993) Conseiller technique à Manufrance (1978) Animateur des cycles France-Loire Direction de course du Tour Méditerranéen et du Tour du Limousin Agent de communication pendant le Tour de France pour différentes firmes : Pâtigel, les Grands Moulins de Paris, Poulain, la

Maison du café, le Crédit Lyonnais

Dirigeant Membre du Comité directeur de la Fédération française de cyclisme (1976- 1985)

Hobby Jeu de cartes : poker, belote

Livres

1/ « Champions » de Jean Bobet et Roger Frankeur .- Paris, éd. La Table ronde, 1962 .- 288 p (Raymond Poulidor pp 221-227) ; 2/ « Nos champions » de Louis Baudouin- Paris, éd. Hachette, 1969 .-190 p (Raymond Poulidor pp 97128); 3/ « Poulidor et moi » de Antonin Magne et François Terbeen- éd. Del Duca, 1968- 261 p; 4/ « La gloire sans maillot jaune» de Raymond Poulidor (avec la collab. de Georges Dirand et Pierre Joly) .- Paris, éd. Calmann-Lévy, 1968- 222 p ; 5/ « Mon âge d'or» par Raymond Poulidor (avec la collab. de Georges Dirand et Pierre Joly) - Paris, éd. Calmann-Lévy, 1972 .- 254 p ; 6/ « Poulidor » de Georges Dirand et Pierre Joly- Paris, éd. Calmann-Lévy, 1974.126 p;7/ « Le livre d'or de Poulidor » de Georges Pagnoud .- Paris, éd. Solar 2005, 1974- 109 p ; 8/ « La bicyclette et la randonnée en 10 leçons » de Raymond Poulidor et Michel Costes .- Paris, éd. Hachette, 1975- 207 p; 9/ « Merci, Poulidor » de Roger Piel et François Terbeen- Paris, éd. Calmann-Lévy, 1976.- 240 p; 10/ « Poulidor le sport à 40 ans » de Jérôme Camilly. - Paris, éd. Alta, 1977. - 119 p (le vélo santé par le Dr Jean-Pierre de Mondenard pp 48-73) ; 11/ « Poulidor, Guimard, Zoetemelk et les autres » de Claude Sudres .- Paris, éd. PAC, 1981 .- 164 p; 12/ « La véridique histoire de Raymond Poulidor » de Jean-Paul Ollivier- Grenoble (38), éd. Glénat, 1994- 221 p; 13/ « Familles de sportifs» de Luc Antonini- Paris, éd. Archives et Cultures, 1999. - 210 p (Raymond Poulidor pp 167-171) ; 14/ « Poulidor » de Raymond Poulidor (avec la participation de Jean-Paul Brouchon). - Paris, éd. Jacob-Duvernet, 2004.– 206 p 15/ « Poulidor intime » par Raymond Poulidor. – Paris, éd. Mareuil éditions, 2014. –16/ « Raymond Poulidor champion » de Raymond Poulidor (avec la collaboration de Bernard Verret). – Paris, éd. le Cherche Midi, 2015. –

Lieux de mémoire

1 vélodrome à Bonnac-La-Côte (87) 1 avenue à St-Léonard-de-Noblat (87) 2 gymnases : St-Geneviève-des-Bois (91) ; Nazelles-Négron (37)

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5 rues : Marignane (13) ; Sarlat (24) ; Allouville-Bellefesse (76) ; Sauviat-sur-Vige (87) ; Oradour-sur-Vayres (87) 

CITATIONS DOPAGEA – Autodéfense : par ordre chronologique

58 commentaires de Poupou1. « Je suis d’accord pour que la surveillance du dopage s’exerce sur les jeunes, sur les

amateurs et je suis encore plus d’accord pour que l’on fasse des conférences dans les clubs. C’est par là qu’il aurait fallu commencer. »[Miroir du Cyclisme, 1967, n° 92, octobre, p 12]

2. « Personnellement, je vous jure que quand je suis passé professionnel, je ne savais pas ce qu’était une valise de pharmacie. Ce n’est pas vrai pour tous, je le reconnais. »[Miroir du Cyclisme, 1967, n° 92, octobre, p 12]

3. « Enfin, en ce qui nous concerne, nous les professionnels, je considère que l’on jongle un peu avec les libertés individuelles. Je suis profondément choqué par le fait que n’importe où, n’importe quand, on puisse nous faire ouvrir notre valise comme au temps de l’occupation. »[Miroir du Cyclisme, 1967, n° 92, octobre, p 12]

4. « Pour les jeunes, l’éducation, la surveillance, sont à la base de tout. Hélas, on procède à l’envers. C’est un peu comme les parents qui bien souvent ne s’occupent de leurs enfants qu’à partir de leur majorité. »[Miroir du Cyclisme, 1967, n° 92, octobre, pp 12-13]

5. « Enfin, le solucamphre compte parmi les produits interdits… est-ce sérieux ? » [NDLA : stimulant cardiorespiratoire contenant de l’éphédrine][Miroir du Cyclisme, 1967, n° 92, octobre, p13]

6. « Je sais jusqu’où je peux aller et jamais en tout cas je ne prendrai le risque de nuire à ma santé. On n’emporte pas l’argent dans sa tombe. C’est à chacun de prendre ses responsabilités. »[Miroir du Cyclisme, 1967, n° 92, octobre, p 13]

7. « Comme tous les coureurs dans les périodes de forme comme dans les creux, j’ai essayé toutes sortes de soins possibles et imaginables. J’ai tâté du magnétisme et je n’ai éprouvé ni désagrément ni bienfait. Je ne suis pas une nature à cela, mais j’en connais qui s’en sont bien trouvés. »[in « La gloire sans maillot jaune » (collaboration de Georges Dirand et Pierre Joly). – Paris, éd. Calmann-Lévy, 1968. – 222 p (p 188)]

8. « On ne peut rien dire sur cette affaire (exclusion d’Eddy Merckx du Tour d’Italie 1969 pour contrôle positif à une amphétamine) puisqu’il est impossible de prouver l’innocence ou la culpabilité du champion belge. Moi je ne me suis jamais dopé et j’hésite toujours à prendre parti dans ce genre d’affaires. »[L’Equipe, 16.06.1969]

9. « J’ai vu entrer des inconnus dans ma chambre (1er contrôle antidopage sur le TDF en 1966). Je n’avais pas à discuter puisque c’est la loi, mais j’ai eu l’impression désagréable de servir de cobaye. »[Cyclisme Magazine, 1972, n° 48, 18 mai, p 28]

L’Eternel second passe au contrôle en premierCe dernier, quarante-six ans plus tard dans Mes 50 Tours de France, va revenir sur ce moment mémorable à plus d’un titre : « A l’arrivée à Bordeaux se situe un moment historique de la saga du Tour, en effet, c’est sur moi, complètement par hasard,

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qu’est tombé le premier contrôle antidopage de l’histoire. C’était après l’étape, à l’hôtel. Les autres n’étaient pas là, j’étais dans le couloir. La police m’a demandé ma chambre, ils ont fouillé ma valise et m’ont fait uriner. Comme j’étais tranquille, je n’ai pas fait la moindre difficulté. Les collègues, les camarades, protestèrent vivement dès le départ de l’étape du lendemain vers Bayonne. Jacques Anquetil fut le premier à prendre ma défense. On mit même pied à terre pendant quelques minutes. Au fait que cherchaient-ils ? Je fus encore contrôlé avec mon équipe quelques jours plus tard. D’après une revue de l’époque, les flacons auraient été purement et simplement perdus. Ce qui est faux, puisque je me souviens que M. Magne nous avait parlé des résultats. Avaient été retrouvées des traces de plantes et produits homéopathiques, puisqu’il nous soignait ainsi. » (*)Il n’y a pas que la perte des flacons qui est inventée ! Identifier dans les analyses des produits homéopathiques, relève de l’imagination débordante de l’Eternel Second. Rappelons que les agents homéopathiques sont administrés à des doses infinitésimales et, disent les médecins spécialistes, d’autant plus actifs qu’ils sont dilués. (*) Raymond Poulidor, Mes 50 Tours de France, Paris, éd. Jacob-Duvernet, 2012, 299 p (pp 80-81)

10. « Le tirage de maillot dans un sprint est aussi répréhensible que le doping. »[in « Mon âge d’or » (collaboration de Georges Dirand et Pierre Joly). – Paris, éd. Calmann-Lévy, 1972. – 254 p (p 69)]

11. « Nous sommes des personnages pour images d’Épinal : ‘’Tonin le Preux’’ (Antonin Magne mon directeur sportif) et ‘’Raymond la Loyauté’’. Ça date un peu, comme les leçons de morale que l’on m’enseignait dans mon enfance. Lui et moi sommes restés fidèles à la course ‘’régulière’’ à une époque où certains s’ingénient à tricher ou à ‘’trichotter’’ sans se faire prendre. »[in « Mon âge d’or » (collaboration de Georges Dirand et Pierre Joly). – Paris, éd. Calmann-Lévy, 1972. – 254 p (p 91)]

12. « A cela s’ajoutent les tracasseries du contrôle antidopage. Je suis d’autant plus à l’aise pour aborder ce problème qu’après plus de deux cents examens, on ne m’a jamais pris en défaut. C’est d’ailleurs cette abstention qui explique en partie ma longévité sportive. »[in « Mon âge d’or » (collaboration de Georges Dirand et Pierre Joly). – Paris, éd. Calmann-Lévy, 1972. – 254 p (p 111)]

13. « Dans le Tour on nous traite véritablement comme si nous étions des drogués. Aucune autre profession n’accepterait cela. Alors, entre Bordeaux et Bayonne (TDF 1966), comme des métallos nous faisons grève. Habitués à coudre les dossards, nous avons assemblé, vaille que vaille, des banderoles à la fois drôles et vengeresses comme : ‘’le Manneken Piss ne passera pas…’’ »[in « Mon âge d’or » (collaboration de Georges Dirand et Pierre Joly). – Paris, éd. Calmann-Lévy, 1972. – 254 p (p 111)]

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14. « La liste des produits interdits est déroutante. Si j’ai mal à la tête et si je vais dans une pharmacie demander une aspirine reconstituante, on va m’en donner une tonne. Mais si j’en avale cinq ou six cachets, je risque d’être positif. » [NDLA : la simple aspirine telle qu’Aspro® n’est pas sur la liste. En revanche, « l’Aspirine reconstituante » à base d’amphétamine telle que le Corydrane® est prohibée)[in « Mon âge d’or » (collaboration de Georges Dirand et Pierre Joly). – Paris, éd. Calmann-Lévy, 1972. – 254 p (p 131)]

15. « Je suis contre le contrôle car je sais que ce ne sera pas régulier sous cette forme, qu’il y aura des tricheries monstres. »[in « Mon âge d’or » (collaboration de Georges Dirand et Pierre Joly). – Paris, éd. Calmann-Lévy, 1972. – 254 p (p 131)]

16. « Si l’on m’annonçait que je me suis dopé, je ne comprendrais pas. Il ne faut surtout pas considérer Eddy Merckx comme un tricheur. Merckx, c’est Merckx. On ne doit pas tenir compte de cet examen positif. Il a une carrière exemplaire. Ses performances sont issues de sa classe et des sacrifices qu’il s’impose dans la vie et à l’entraînement. »[France-Soir, 10.11.1973]

17. « Oui, il est possible d’accomplir toute une carrière sans user du « doping » et je crois en être la preuve vivante. »[Tonus, 14.03.1977, p 36]

18. « Le mot doping n’est pas très bien défini. Et le corps médical se heurte là-dessus. Où commence et où s’arrête le doping ? Vous prenez deux cafés forts, c’est du doping ! Vous fumez deux paquets de cigarettes par jour, ça peut être considéré également comme du doping. » [NDLA : la caféine et la nicotine sont des stimulants efficaces du système nerveux central][Tonus, 14.03.1977, p 36]

19. « Je m’élève contre les contrôles. »[L’Équipe, 25.07.1977]

20. « Dans les épreuves par étapes, il serait souhaitable, par exemple, de contrôler une équipe tout entière de temps en temps. Car si les leaders sont prudents, il n’en est pas toujours de même pour leurs équipiers, lesquels ne se pointent jamais parmi les trois premiers arrivants et sont exposés seulement aux risques relativement réduits du tirage au sort. Il en est qui jouent l’impasse. Bref, si l’on veut contrôler, il faut bien contrôler, sinon tout le monde perd sont temps. »[in « L’année du cyclisme 1977 » par Pierre Chany. – Paris, éd. Calmann-Lévy, 1977. – 223 p (p 29)]

21. « Pas nécessaire de se doper pour gagner. »[Nice-Matin, 18.07.1978]

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22. « Le problème du dopage a été pris à l’envers, puisqu’on a voulu contrôler des professionnels qui étaient très bien soignés, très bien entourés, on a voulu non seulement les contrôler, mais par là-même, on a révélé au public les médicaments que ces sportifs utilisaient alors que, quelquefois, ces produits étaient totalement inoffensifs, puisqu’ils étaient délivrés la plupart du temps sans ordonnance médicale. »[FR3   : L’invité du dimanche , 01.02.1981]

23. « Pendant ce temps, des jeunes, des non-licenciés qui avaient 14-15 ans apprenaient par la presse que tel champion avait remporté telle course avec ces fameux produits. Cela les incitait à essayer d’autant que les contrôles sont inexistants chez les jeunes. Il aurait été plus efficace, dès le début de leur activité sportive, de les informer sur les réels dangers de la chimiothérapie qui peut abréger une carrière. »[FR3   : L’invité du dimanche , 01.02.1981]

24. « Non, je n’ai pas eu recours aux anabolisants lors de ma carrière cycliste. Je me soignais par homéopathie car Antonin Magne mon directeur sportif était un fervent de l’homéopathie et, sur moi, cela avait d’excellents résultats. »[Le Jeu de la vérité (TV), 21.06.1985]

25. « Le dopage ? Vaste problème. Où commence-t-il ? Où finit-il ? Prendre deux tasses de café, c’est déjà se doper. »[Télé 7 Jours, 15.06.1985]

26. « Il y a toujours eu plus ou moins de dopage en sport et je suppose que les athlètes de l’antiquité devaient y avoir recours. Il n’y a pas de solution dans la mesure où certains médecins donnent le feu vert à des produits que d’autres condamnent. »[Télé 7 Jours, 15.06.1985]

27. « Moi, ça (se doper) ne m’est jamais venu à l’esprit pas plus que de fumer. J’ai connu les périodes sans et avec contrôle et les ai traversées toutes sans problème. »[Télé 7 Jours, 15.06.1985]

28. « Moins on parle de dopage, mieux cela vaut car les jeunes seront moins tentés de nous demander la recette miracle. »[Télé 7 Jours, 15.06.1985]

29. « Les athlètes sont bien suivis et, à mon avis, le cyclisme est l’un des sports les plus sains. Il faudrait cependant que le corps médical se mette d’accord car parfois des produits

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inoffensifs réagissent de manière positive au contrôle ! »[TV Figaro, 06.06.1988]

30. « On a parlé beaucoup du dopage dans le cyclisme, mais il ne faut pas dramatiser. Je pense qu’actuellement les équipes sont structurées de telle façon et le suivi médical est maintenant si présent que si les coureurs se « droguent », c’est avec l’aval du docteur. Je ne pense donc pas qu’il y ait de risque, mais je ne suis pas assez initié dans ce domaine pour vous dire quoi que ce soit... »[Le Sport, 14.03.1997, p 15]

31. « Non, je ne pense pas que le cycliste soit aussi touché que ce que l’on dit. Au contraire, le cyclisme est une discipline qui a été en avance pour combattre le dopage. Mais, vous savez, dès l’instant où quelqu’un prend quoi que ce soit et qu’il y a des traces, on crie tout de suite au dopage. Il y a tellement de produits qui ne font pas avancer plus vite, mais qui laissent des traces. Ce sont en fait des choses tout à fait bénignes. » [NDLA : le mot ‘’traces’’ ne signifie pas qu’il n’y en a pas beaucoup mais que le produit est tout simplement présent dans les urines sans pour autant préjuger des quantités détectées][Le Sport, 14.03.1997, p 15]

32. « Le remède se situe au niveau de la jeunesse. Il faut mettre en place une politique pour les jeunes afin de les mettre en garde devant les dangers que peut encourir actuellement celui qui se dope. C’est un problème d’éducation. Quelquefois, simplement pour sortir de leur milieu et réussir dans une discipline, les jeunes sont amenés à commettre de graves erreurs. »[Le Sport, 14.03.1997, p 15]

33. « Fixer des taux à ne pas dépasser a incité les coureurs à accepter toutes sortes de produits. Un jeune coureur qui arrive dans une équipe aujourd’hui est obligé de faire confiance à son entourage et on lui fait comprendre que s’il n’a pas de résultats, en ne se pliant pas au système en vigueur, il ne réussira pas. C’est grave. »[Ouest-France, 17.08.1998]

34. « Il y a toujours eu, même de mon temps bien entendu, plus ou moins de dopage. Mais il ne faut pas dramatiser. On avait des comprimés d’amphétamines comme le Maxiton® ou le Tonédron® et quelque fois il arrivait que les coureurs les gardent quinze jours dans leur maillot. Ils ne les prenaient qu’en cas de nécessité. »[Ouest-France, 17.08.1998]

35. «  Pour ma part, j’étais un peu spécial. Je n’avais besoin de rien. Antonin Magne, mon directeur sportif, préconisait l’homéopathie à base de gouttes sur un morceau de sucre. Tonin le sage était très strict et ouvrait régulièrement nos valises. Il nous faisait comprendre qu’en fin de carrière, nous serions encore des hommes jeunes. Et c’est une autre vie qui commencerait alors pour nous. J’ai suivi ses conseils à la lettre. »[Ouest-France, 17.08.1998]

36. « C’est vrai que les coureurs sont devenus des robots. Nous les anciens, on ne comprend pas comment aujourd’hui le peloton du Tour termine la dernière heure de l’étape à 50 à l’heure. »[Ouest-France, 17.08.1998]

37. « Parce qu’être champion ne veut pas dire être dopé. Parce que se doper ne veut pas dire que vous êtes champion. Parce qu’on peut se doper et ne pas être champion. »[L’Événement du Jeudi, 26.05.1999]

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38. « Un champion c’est un type qui bosse comme une bête, qui s’entraîne, qui ne laisse rien au hasard. C’est tout. C’est pas celui qui prend des potions. Il ne faut pas, à cause de ces scandales, que les jeunes pensent qu’il suffit de prendre des pilules pour devenir un champion. »[L’Événement du Jeudi, 26.05.1999]

39. « À l’époque, on ne se cachait pas pour prendre des petites choses. Trois fois rien. De la vitamine C, de la caféine. Maintenant, on en fait tout un plat. Même ce trois fois rien est interdit. » [NDLA : la vitamine C n’a jamais été interdite ; la caféine ne l’est plus depuis 2004][L’Événement du Jeudi, 26.05.1999]

40. « Savez-vous qu’un grand nombre de médicaments que l’on prend de manière tout à fait quotidienne ne franchirait pas le barrage des tests ? L’ÉPO, par exemple, ce médicament qui permet de mieux oxygéner les muscles, est utilisé par les gens qui ont des problèmes cardiaques. » [NDLA : en réalité l’EPO est prescrite aux patients souffrant d’anémies rencontrées chez les insuffisants rénaux et les cancéreux][L’Événement du Jeudi, 26.05.1999]

41. « Face à un coureur qui se dope, un coureur non dopé n’a aujourd’hui aucune chance. C’est un cercle vicieux. » [L’Événement du Jeudi, 26.05.1999]

42. « À mon époque, on faisait des moyennes de 37 kilomètres à l’heure pendant le Tour. Aujourd’hui, si vous ne faites pas 40, vous n’avez aucune chance. En plus les étapes étaient plus courtes. [NDLA : à l’époque de Poulidor de 1960 à 1977, le kilométrage du Tour de France dépassait toujours 4 000 km. Or, depuis 2001, il est constamment en-dessous de 3 500 km pour le même nombre de jours de course]. Aujourd’hui, d’une étape sur l’autre, il faut récupérer. C’est pour cela que les coureurs prennent ce que l’on appelle des "produits de récupération". » [L’Événement du Jeudi, 26.05.1999]

43. « La presse fait sont travail. Ce qui me met hors de moi, c’est que c’est le cyclisme qui prend en ce moment. Alors que tous les autres sports sont concernés. Combien de joueurs de tennis, de conducteurs de F1 se dopent ? » [L’Événement du Jeudi, 26.05.1999]

44. « Le cyclisme est la première victime parce que c’est un sport exigeant, extrêmement dur, qui requiert une endurance sans pareil. Le coureur cycliste court par tous les temps. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige… Il faut au moins dix centimètres de neige sur la route pour annuler une étape. Et puis, il faut durer. À ce rythme d’enfer, c’est difficile. » [L’Événement du Jeudi, 26.05.1999]

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45. « Les responsables ? Toujours le même : le fric. À mon époque, le vainqueur du Tour gagnait l’équivalent de 25 000 F. Aujourd’hui, il gagne 2,5 millions. Et le reste est à l’avenant. » [L’Événement du Jeudi, 26.05.1999]

46. « N’avait droit à l’eau blanche que le coureur qui avait une chance sérieuse de gagner. Antonin Magne mettait du bicarbonate de soude dans la flotte, mélange qui facilitait la digestion et préparait l’élixir comme s’il s’agissait de quelque chose au pouvoir surnaturel. Avec son pendule, il nous faisait un numéro extraordinaire. C’est vrai, il y avait de la magie dans l’air. »[Le Parisien, 23.07.1999]

47. « Avant les courses de montagne, Antonin Magne nous servait un verre de vin de Bordeaux la veille de l’étape. Avec, pour moi, l’arme absolue, une demi-heure avant le départ des contre-la-montre : un double café serré sans sucre. Car le sucre, affirmait-il, enlève le pouvoir de la caféine. »[Le Parisien, 23.07.1999]

48. Quel est votre souhait pour les Tours à venir ? « Que la suspicion disparaisse. L’athlète américain Maurice Greene réalise des chronos vertigineux sur 100 m et à lui on ne vient pas lui chercher des poux dans la tête. »[Le Parisien, 23.07.1999]

49. « Les scientifiques encadrent les coureurs, ils sont surveillés autant que préparés. Il faut effectivement que cette préparation soit propre et j’en suis sûr, elle le devient. On ne reviendra jamais à l’eau blanche mais que voulez-vous… Autre temps, autres mœurs. »[Le Parisien, 23.07.1999]

50. « Et puis, au-dessus de tout ça, je place le problème du dopage qui abîme tous les jours un peu plus l’image du cyclisme. »[Vélomania.mag, 2006, n° 11, avril-mai, p 70]

51. « J’aimerais qu’une réelle uniformisation des règles et des sanctions puisse s’appliquer dans le vélo, mais aussi dans les autres sports.’[Vélomania.mag, 2006, n° 11, avril-mai, p 70]

52. « Lorsque je suis passé professionnel en 1960, la Fédération française de cyclisme ne comptait que 40 000 licenciés (le double aujourd’hui) et Robert Chapatte souhaitait déjà

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que ‘’l’Union cycliste internationale se décide à prendre des mesures d’assainissement en frappant sans pitié les tricheurs’’. On pensait donc déjà au dopage. »[in « Poulidor intime ». – Paris, éd. Jacob-Duvernet, 2007. – 142 p (p 80)]

53. « Le cyclisme, comme d’autres sports, est menacé par le dopage. Quand je courais, des coureurs avaient recours à la boîte à pharmacie mais c’était toujours avec parcimonie. La médecine sportive n’était pas ce qu’elle est devenue. Je me souviens que le médecin-chef du Tour, le docteur Pierre Dumas, passait dans les chambres le soir et faisait lui-même le tri entre les produits nocifs et ceux de récupération. »[in « Poulidor intime ». – Paris, éd. Jacob-Duvernet, 2007. – 142 p (pp 105-106)]

54. « Actuellement, l’atmosphère est telle que dans n’importe quel sport, celui qui domine est toujours l’objet de la suspicion alors qu’il est sans doute naturellement le plus fort. Cette suspicion est désastreuse pour le sport. »[in « Poulidor intime ». – Paris, éd. Jacob-Duvernet, 2007. – 142 p (p 106)]

55. « Pour le cyclisme, je suggère que l’on explique aux jeunes coureurs sans exception les dangers du dopage pour qu’ils évitent la tentation. Car ne nous cachons pas la vérité, certains produits offrent durant un laps de temps très court une telle sensation de bien-être, que la tentation est grande. »[in « Poulidor intime ». – Paris, éd. Jacob-Duvernet, 2007. – 142 p (p 106)]

56. « Peut-être pourrait-on montrer aux jeunes la nocivité du dopage, plutôt que d’exposer à longueur de pages les moyens d’utilisation de la boîte à pharmacie. Bref, prévenir plutôt que tenter de guérir quand il n’est pas trop tard. »[in « Poulidor intime ». – Paris, éd. Jacob-Duvernet, 2007. – 142 p (p 106)]

57. « En 1998, avec l’affaire Festina, on a bien cru que le Tour allait mourir de sa belle mort. Puis, c’est Lance Armstrong lui-même qui est accusé de dopage. En Espagne, l’an dernier, l’affaire Puerto impliquant une centaine de sportifs de haut niveau a conduit des équipes à se séparer, à Strasbourg, quarante-huit heures avant le départ du Tour, de leurs meilleurs éléments. L’an dernier encore, Floyd Landis fait un Tour merveilleux. Tout le monde le couvre de louanges. Tout le monde est content. On apprend quelques jours plus tard que lui aussi a ouvert la boîte à pharmacie. Malgré cela, le cyclisme vit toujours. »[in « Poulidor intime ». – Paris, éd. Jacob-Duvernet, 2007. – 142 p (pp 106-107)]

58. « Le Tour de France est toujours aussi demandé. Je me réjouis de me rendre début juillet à Londres pour suivre une nouvelle édition de l’épreuve. Le Tour s’exporte bien. Le tour de France n’est pas mort. Il vit. je fais mienne cette déclaration du général De Gaulle : ‘’Seule une guerre peut arrêter le Tour de France’’.»[in « Poulidor intime ». – Paris, éd. Jacob-Duvernet, 2007. – 142 p (p 107)]

B - Autres auteurs par ordre alphabétique1. « Raymond Poulidor est un des rares coureurs de la nouvelle vague dont on puisse

affirmer avec certitude qu’il n’ouvre jamais « l’armoire aux poisons ». Entendez par-là qu’il ignore les pilules, les gouttes magiques dont s’abreuvent la plupart de ses pairs. »Jean Bobet (FRA), cycliste professionnel de 1951 à 1959 et journaliste [in « Champions ». – Paris, éd. La Table Ronde, 1962. – 288 p (p 226)]

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Jean Bobet (à gauche sur la photo)

2. « Jacques Anquetil avait accepté de m’accorder une interview pour notre émission radio des « Quatre cents coups ». Au cours de l’entretien, qui prétend aller au fond des choses du cyclisme et de sa personnalité, j’aborde un thème sensible : que lui avait coûté la collaboration de Rudi Altig [NDLA : impossible, il était lâché ; en revanche il est probable que l’auteur confond avec Henry Anglade] pour le ramener sur Poulidor alors qu’il était en perdition dans le port d’Envalira dans le Tour de France 1964 ? Légèrement irrité, il me répond : « Je n’ai jamais payé personne pour gagner une course, Poulidor ne peut pas en dire autant ». »Max-Henri Boulois (FRA), journaliste [in « Tous pourris… tous dopés… les boucs émissaires ». – Paris, éd. Taillandier, 2001. – 222 p ( p 105)]

3. « Les gens ne s’imaginent pas que Poulidor puisse se doper. Un Poulidor ça ne se dope pas. Et puis second ce n’est pas si mal… »Jean Dutourd (FRA), écrivain, journaliste et académicien [in « Face au sport » de Christian Montaignac. – Paris, éd. Albatros, 1981. – 187 p (p 134)]

4. « La lutte antidopage est indispensable, surtout à l’échelon des jeunes qui, pour certains, s’étaient imaginé qu’il suffisait d’employer des produits chimiques pour devenir des champions ! Quelle erreur grossière. Je suis particulièrement heureux de ce que Jacques Anquetil, Raymond Poulidor et Jean Stablinski soient prêts à prendre la tête d’un mouvement appelé à condamner l’emploi du doping. Cette croisade aura beaucoup d’influence sur les jeunes écervelés. »Antonin Magne (FRA), cycliste professionnel de 1926 à 1939 et directeur sportif des cycles Mercier-BP de 1946 à 1967 [Miroir du Cyclisme, 1966, n° 80, décembre, p 7]

5. « Il m’a confié un soir que nous dégustions une omelette aux champignons dans une auberge de son Limousin natal «J’ai joué le jeu parfois de me priver des soutiens pharmaceutiques dans des étapes de montagne du Tour. C’est un vrai supplice. Le soir à l’hôtel je ne parvenais même pas à monter l’escalier, quand il n’y avait pas d’ascenseur - ce qui était courant dans les auberges de campagne, après guerre»Jacques Marchand (FRA), journaliste à L’Equipe de 1955 à 1976 [blog : dopagedemondenard.com]

6. « Poulidor n’aimait pas les produits. Ça le rendait malade. Mais dans le cyclisme, l’idée est ancrée qu’il faut forcément prendre quelque chose. Un jour, Brulard, l’entraîneur de Poulidor, m’a demandé une bricole pour son poulain. Je lui ai donné du Mératran® (NDLA : un dérivé d’amphétamine loin d’être anodin puisqu’il est dans le Vidal catalogué de stimulant central et psychotonique), presque un placebo. Poulidor a gagné, mais le produit, un très léger euphorisant, n’y était pour rien. »Michel Scob (FRA), cycliste professionnel de 1961 à 1974 [L’Événement du Jeudi, 01.09.1988, p 43]

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