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Zoom SOS ouvre une maison d’accueil pour les enfants réfugiés en Belgique Rapport annuel Des chiffres transparents pour 2015 Dossier Accueil des enfants : ne pas séparer les frères et sœurs ! MAGAZINE N° 212 -éTé 2016 Magazine trimestriel de l'ASBL SOS VILLAGES D'ENFANTS BELGIQUE Sous le Haut Patronage de Sa Majesté la Reine BUREAU DE DÉPÔT : BRUXELLES X P202205

Dossier Accueil des enfants : ne pas séparer les frères et ... · Nos collaborateurs continuent dès lors de s’activer pour améliorer sans cesse nos projets de coopération au

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ZoomSOS ouvre unemaison d’accueil pour les enfants réfugiés en Belgique

Rapport annuelDes chiffres transparents pour 2015

Dossier

Accueil des enfants : ne pas séparer les frères et sœurs !

MagazineN° 212 -été 2016

Magazine trimestriel de l'ASBL SOS VILLAGES D'ENFANTS BELGIQUE

Sous le Haut Patronage de Sa Majesté la Reine

BUREAU DE DÉPÔT : BRUXELLES X P202205

Chers amis de SOS Villages d’Enfants,

Le 1er juin 2016, un courrier très important nous parvenait

de notre ministre de la Coopération au Développement,

Alexander De Croo : SOS Villages d’Enfants obtient un agré-

ment en tant qu’ONG (organisation non gouvernementale)

jusqu’en 2027. Au concret, cela signifie que nous pouvons

prétendre, en qualité de partenaire indépendant, à des sub-

sides afin de contribuer à mettre en œuvre la politique de la

Coopération au Développement. Une formidable nouvelle,

dont le mérite revient à notre équipe bruxelloise, car cette

reconnaissance vient couronner de longs mois de travail.

En effet, on ne devient pas ONG d’un simple claquement de doigts. La Direction générale de

la Coopération au Développement et Aide humanitaire (DGD), responsable de la sélection, a

soumis chaque ONG candidate à un screening approfondi. Et c’est compréhensible, car elle

veut être sûre que les subsides octroyés seront utilisés à bon escient.

Nos collaborateurs continuent dès lors de s’activer pour améliorer sans cesse nos projets de

coopération au développement en Afrique. Pour que, à partir de 2017, nous puissions organi-

ser des projets sur cinq ans (au lieu de deux aujourd’hui). Cette continuité renforcera encore

notre impact positif sur les enfants et les familles vulnérables.

Un énorme merci, donc, à tous nos collaborateurs qui ont rendu possible cet agrément,

ainsi qu’au ministre Alexander De Croo et à la DGD. Et bien sûr aussi à vous tous qui nous

soutenez par vos dons réguliers. Car, ensemble, nous contribuons chaque jour à offrir des

conditions de vie meilleures à des enfants en difficulté.

Merci !

Hilde Boeykens

Directrice

SOS Villages d’Enfants est une œuvre sociale, indépendante et internationale, qui agit depuis 1949 en faveur des inté-rêts, des besoins et des droits de l’enfant. SOS Villages d’Enfants est aussi active en Belgique. Notre « Magazine » parait quatre fois par an.

Les membres du Conseil d’Administrationde l’ASBL SOS Villages d’Enfants Belgique 01/01/2016

Président : Bruno van LierdeVice-présidents : Piet Dejonghe, Aernout van der Mersch,Anne-Catherine ChevalierAdministrateurs :Pascale Berryer, Johan Cottenie,Filiep Deforche, Yvan de Launoit,Alain Goldschmidt, Paul Leyman,Jean -Pierre Marchant, Valérie Taleb,Filip Tanghe, Evelyne TitecaMembres effectifs de l’ASBL :Les membres du Conseild’Administration et:Barbara François (Présidente honoraire),Albert Fraipont, Jasmina Kuen,Rosa Maus de Rolley,Charles Ferdinand Nothomb,Ghislaine Rondeaux,Nathalie Schots -van Bogaert

Directrice : Hilde Boeykens

Rédaction : SOS Villages d’EnfantsRédaction achevée le 10.06.2016

Photos : Archives SOS

Conception graphique et mise en page : All About Content (www.allaboutcontent.be) member of

Impression : Corelio printing

Editeur responsable : Hilde Boeykens

Tél. : 02/538 57 38E-mail : [email protected] : www.sos-villages-enfants.beAdresse : Rue Gachard 88, 1050 Bruxelles

NB : Dit tijdschrift kan op aanvraag verkregenworden in het Nederlands.

Ce magazine est imprimé sur du papier recyclé à 100 % et produit par Arjowiggins Graphic avec certificat FSC® Recycled et EU Ecolabel

colophon

edito

Hilde Boeykens, directrice

De longs mois d’efforts enfin récompensés :

SOS Villages d’Enfants reconnue comme ONG jusqu’en 2027

« La DGD veut être sûre que ses subsides seront utilisés à bon escient. »

[ SOS Magazine - été 2016 ] > 3

A onze ans, Sabine Appelmans a fait un stage de tennis en Algérie et a visité Biskra, la porte du désert. trente ans plus tard, elle devient marraine d’un jeune garçon de SOS Villages d’Enfants et découvre rapidement une affinité particulière avec son filleul. « Le hasard ? Ou était-ce écrit ? »

Sabine Appelmans évoque sur Radio 1 son parrainage SOS

« Quand j’ai découvert le lien tacite avec mon filleul, j’en ai eu des frissons»

Sabine Appelmans : « Après avoir mené un

projet avec SOS Villages d’Enfants l’an der-

nier, j’ai décidé d'accepter de parrainer un

enfant au sein de cette association. SOS m’a

alors demandé dans quelle région je souhai-

tais m'engager. Je me suis dit : partout, il y a

des enfants qui ont besoin d’aide, donc peu

m’importe. Un peu plus tard, j’ai reçu une

lettre me disant : ‘Félicitations, vous êtes la

marraine d’un petit Algérien de onze ans.’

Même âge et même pays que lors de mon

premier voyage à l’étranger. Ça alors ! »

Troublante coïncidence« Quelque temps plus tard, j’ai reçu une

lettre de mon filleul. Il me racontait que

tout allait bien pour lui à l’école et qu’il

avait vécu quelque chose d’exceptionnel :

il avait visité la ville de Biskra, la porte du

désert. Quand j’ai lu cela, j’en ai vraiment

Etre parrain ou marraine, ça veut dire quoi ?

Partout dans le monde, ils sont encore des millions d'enfants à se retrouver seuls dans la vie, totalement livrés à eux-mêmes. Votre soutien peut faire toute la différence pour l’un d’eux.

Une famille aimanteLorsque vous parrainez un enfant SOS, votre contribution mensuelle de trente euros devient une aide concrète : vous voyez grandir votre filleul(e) dans une famille aimante au sein d’un de nos vil-lages d’enfants.

Des lettres et des photosDeux fois par an, vous suivez l’évolu-tion de votre filleul(e) à travers des lettres et des photos. Vous ne manquez aucun évènement marquant de sa vie et vous le voyez s’épanouir. Si vous le souhaitez, vous pouvez lui envoyer une carte ou un petit cadeau. Et vous pou-vez également envisager une visite au village d’enfants de votre filleul(e).

eu des frissons. J’avais moi-même onze ans

quand je me suis rendue là-bas. Et le sou-

venir de cette visite est resté gravé dans

ma mémoire. Aujourd’hui, je partage cette

expérience avec un enfant que je soutiens

et qui a l’âge que j’avais à l’époque. trou-

blante coïncidence. »

Le hasard ? Ou était-ce écrit ? « J’aime m’arrêter à ce détail. Est-ce le ha-

sard pur et simple ? Ou est-ce que je com-

prends seulement maintenant le sens de

mon voyage en Algérie ? C’est sans doute

un signe du destin ! Car je suis rentrée de

ce voyage en me disant déjà : nous béné-

ficions ici de conditions de vie tellement

plus faciles, comment pourrais-je aider les

gens là-bas ? »

Un grand merci pour ton soutien,

Sabine !

Sabine Appelmans sur Radio 1

Envie de vous joindre à Sabine Appelmans et de devenir parrain ou marraine SOS ? Vous offrirez ainsi un nouveau foyer et un avenir à un enfant qui n’a plus personne. Surfez sur www.sos-villages-enfants.be/parrainage.

parrainage

4 < [ SOS Magazine - été 2016 ]

Mercredi après-midi. tandis que ses quatre

cadets jouent à la balançoire, Denis* se

prépare à aller faire un bowling, à l’occa-

sion d’une fête d’anniversaire. Sa petite

sœur demande à Anne, la responsable de

maison, si elle pourra faire une sieste tout

à l’heure. « Vincent était déjà en train de

sauter sur mon lit à six heures, ce matin ! »

Denis et ses frères et sœurs n’habitent plus

chez leurs parents. Le tribunal de la jeu-

nesse, ayant constaté qu’ils ne pouvaient

y grandir en bonne santé et en sécurité, a

ordonné leur placement dans un disposi-

tif d’accueil de l’aide à la jeunesse. Grâce

à la priorité accordée par SOS à l’accueil

des fratries, les enfants vivent aujourd’hui

tous les cinq ensemble dans la même mai-

son Le Saule, une des sept maisons fami-

liales du Village d’Enfants SOS Chantevent

(Marche-en-Famenne).

Stéphanie Haxhe, psychologue au village

d’enfants et spécialisée en thérapie fami-

liale avec les fratries, en souligne pour

nous cette particularité essentielle.

Prévoir de la place pour chaque frère et sœurStéphanie Haxhe : « Que Denis et ses

frères et sœurs puissent continuer à par-

tager ainsi leur quotidien est tout sauf

« Presque tous les enfants ont au moins un frère ou une sœur au sein du village d’enfants »

Accueil des enfants : ne pas séparer les frères et sœurs !

Rares sont les familles d’accueil ou institutions qui peuvent héberger à la fois trois enfants – ou plus – d’âges différents. Ce qui explique que, dans le cadre de l’aide à la jeunesse, frères et sœurs sont souvent séparés. Stéphanie Haxhe, experte en la matière et psychologue dans notre Village d’Enfants SOS en Belgique, nous explique toute l’importance de ne pas séparer des fratries qui ont connu un passé familial difficile.

dossier

Les cinq frères et sœurs de la maison familiale Le Saule avec Anne, la responsable de la maison

*Par respect pour la vie privée des enfants, nous utilisons des prénoms d’emprunt

[ SOS Magazine - été 2016 ] > 5

évident. Car il est rare que cinq frères et

sœurs – une fratrie – soient accueillis en-

semble dans un même établissement de

l’aide à la jeunesse. Bien que la loi stipule

que les fratries doivent être accueillies en-

semble, dans la pratique, c’est loin d’être

toujours le cas.

Cela s’explique avant tout par le manque

de places dans les structures. Dès qu’une

place se libère quelque part, elle est im-

médiatement requise. Dès lors, on place

souvent les enfants un par un. Chez SOS

Villages d’Enfants, c’est différent. Ici, nous

attendons que l’on ait besoin d’accueillir

ensemble plusieurs enfants d’une même

famille. De manière à ne pas devoir scin-

der la fratrie. 34 de 'nos' 39 enfants ont au

moins un frère ou une sœur ici. »

Liens entre frères et sœurs : un « laboratoire d’expérimentation » « Le lien entre frères et sœurs est au-

jourd’hui encore un sujet peu étudié. tout

le monde sait que la relation avec les pa-

rents est cruciale pour le bon développe-

ment de l’enfant. Mais on parle beaucoup

moins du rôle des frères et sœurs. A tort,

selon moi.

L’interaction entre frères et sœurs est une

sorte de 'labo d’expérimentation’ pour les

enfants, où ils peuvent tester leurs limites.

Se disputer mais pouvoir rejouer ensemble

un quart d’heure plus tard. Le mélange

unique entre solidarité, rivalité et amour

qui existe entre eux leur permet de poser

des actes qui ne seraient pas admissibles

dans d’autres relations. C’est la raison pour

laquelle cette relation est si importante.

Pour les enfants en difficulté, le lien de

fratrie est encore plus important. Il y a

trois raisons principales à cela :

1. Un passé commun

Ils partagent un même passé, une

même histoire avec leurs parents,

c’est-à-dire les mêmes interrogations,

frustrations et émotions. Cela crée un

lien important pour donner une place

à ce passé.

2. La relation familiale la plus durable

Frères et sœurs sont souvent les uns

pour les autres le dernier lien avec leur

famille d’origine. Comme ils sont aussi

de la même génération, ce lien est la

relation familiale la plus durable.

3. Le début d’un réseau social

En raison de leur passé agité, la plu-

part ont noué peu d’amitiés ou de re-

lations familiales solides. Cela devient

surtout un problème lorsque, le jour

de leurs dix-huit ans, ils sont amenés

à vivre seuls. D’une part, ils n’ont per-

sonne pour les aider à relever les défis

auxquels ils sont confrontés. Ensuite,

ils souffrent souvent de solitude. La

fratrie est alors le premier pas vers le

développement d’un réseau social.

Nous en voyons aujourd’hui un très bel

exemple à Chantevent. Laetitia est encore

ici au village, son frère ainé Dylan est sur

le point d’aller vivre seul et sa sœur Laura

bénéficie d’un studio à L’Olivier, une mai-

son pour les jeunes située à Hollogne. Je

les réunis tous les quinze jours, pour qu’ils

restent en contact. Et j’essaie de mainte-

nir les liens entre leurs différentes situa-

tions de vie.

Dylan, par exemple, est aidé par ses

sœurs dans sa recherche d’appartement.

Stéphanie Haxhe, psychologue et spécialiste des thérapies familiales avec les fratries

« Les enfants ont aujourd’hui compris

qu’ils n’étaient pour rien dans leur placement. C’est

tellement important ! »

6 < [ SOS Magazine - été 2016 ]

Et Laetitia a promis à son frère de venir

peindre le logement qu’il aura trouvé. Je

suis sûre que Dylan aidera aussi ses sœurs

lorsqu’elles devront vivre de manière au-

tonome à dix-huit ans. »

Toutes les pièces du puzzle« La relation entre frères et sœurs est un

monde en soi. Quand on les voit ensemble,

on peut considérer leur comportement et

leurs émotions comme un ensemble et

on dispose de toutes les pièces du puzzle.

S’ils ne sont pas ensemble, il nous manque

l’image globale.

Denis, par exemple, s’énerve parfois. Sa

colère est en général liée à certaines émo-

tions du passé, des souvenirs ou des évè-

nements récents (la maman qui n’est pas

venue à une visite, par exemple). Grâce à

la présence de ses frères et sœurs qui ont

vécu la même histoire, on peut placer sa

colère dans un contexte. Notre tableau

l'illustre très bien.

Quand les parents reconnaissent leurs torts« J’accompagne aussi les enfants du Saule

dans leur relation avec leur mère. Une

fois par mois, nous organisons une ren-

contre au village d’enfants. Au cours de

ces rencontres, les enfants apprennent

la raison de leur placement. La maman a

ainsi reconnu récemment qu’elle n’était

pas à la hauteur en tant que mère, qu’elle

n’a pas pu et ne peut toujours pas être

la maman qu’elle voudrait être. Et elle a

aussi évoqué les difficultés de la famille

dans laquelle elle-même a grandi.

C’est extrêmement important pour les

enfants. Nous observons très souvent

qu’ils se sentent eux-mêmes respon-

sables de leur placement : ils sont là

parce qu’ils n’étaient 'pas assez sages'

et ainsi de suite. Denis et ses frères et

sœurs ont compris très clairement que

leur maman avait des problèmes, qu’elle

était mal dans sa peau. Et que c’est pour

cette raison qu’ils vivent aujourd’hui au

village d’enfants. »

Un décodeur« En soi, ces rencontres ne sont pas

simples. La mère ne se sent pas toujours

bien dans sa peau et les enfants peuvent

eux aussi se montrer instables.

J’essaie d’optimiser la communication.

J’aide la maman à entrer en contact avec

ses enfants. Denis, par exemple, est un ado.

Et la plupart des adolescents ne se jettent

pas nécessairement au cou de leur mère.

Denis est un peu renfermé et a du mal à

s’exprimer. La maman a tendance à inter-

Anne et Cédric, les accompagnateurs attachés à la maison familiale Le Saule Cédric console un petit garçon qui vient de faire une chute

dossier

« Grâce à ses frères et sœurs, nous connaissons mieux le caractère atten-

tionné de Denis. Et lui aussi le découvre. »

[ SOS Magazine - été 2016 ] > 7

Anne avec Vanessa et sa jeune sœur

préter cela comme un manque d’intérêt.

Mais c’est faux. Denis n’a encore jamais

manqué une visite, ce qui en dit long sur

l’importance qu’il accorde à sa mère. Je

joue en fait les décodeurs, comme pour la

télévision : je transmets les messages de

manière qu’ils soient captés correctement.

Pour que la famille se comprenne bien.

Les frères et sœurs jouent aussi entre eux

ce rôle de décodeur. L’ainé se demandait par

exemple s’il pouvait ajouter son papa sur

Facebook. Il ne voulait manifestement pas

le demander lui-même à sa mère. Sa jeune

sœur l’a donc fait pour lui. Il y a ainsi dans

chaque rencontre des petits moments où ils

se confortent l’un l’autre, individuellement

et dans leur relation avec leur maman. Et

l’un profite des progrès de l’autre. »

Si SOS Villages d’Enfants peut offrir cet accompagne-ment supplémentaire, c’est parce que nous complétons les subsides avec l’argent issu de notre propre collecte de fonds.

Vous aussi, vous souhaitez investir dans la force des liens entre frères et sœurs ? Faites un don au compte n° BE80 3100 1447 1577. Merci !

Si nous accueillions Denis SEul

Nous ne verrions pas que ses frères et sœurs réa-gissent exactement de la même manière, dans les mêmes circonstances. Et il serait donc difficile de comprendre d’où vient sa colère.

Denis ne verrait pas que ses frères et sœurs ont par-fois du mal, eux aussi. Il serait dès lors difficile de l’aider à comprendre que son comportement a une cause extérieure : le passé qu’il a en commun avec eux. Les enfants ont alors tendance à penser qu’ils sont eux-mêmes la cause de leur comportement.

Les gens autour de lui risqueraient de ne voir que ce comportement difficile, parce que personne ne le comprendrait. Denis s’entendrait alors continuelle-ment reprocher d’être « méchant ». C’est là un lourd fardeau à porter pour un enfant. A terme, les jeunes perdent ainsi confiance en eux.

Puisque nous accueillons Denis avEc ses frères et sœurs

Nous voyons le puzzle complet et nous pouvons plus facilement comprendre d’où vient sa colère. Les frères et sœurs de Denis manifestent en effet souvent des émotions comparables.

Denis ne reste pas seul avec sa colère. En thérapie familiale, nous aidons les frères et sœurs à comprendre leurs émotions et à les traduire en mots.Le lien avec leur passé commun peut alors être clairement établi. C’est important, car ils apprennent ainsi qu’ils ne sont pour rien dans leur placement.

Nous voyons aussi une autre facette de la per-sonnalité de Denis. Et lui aussi découvre le grand frère attentionné qu’il est pour ses proches. Nous le voyons consoler son petit frère ou sa petite sœur qui s’est fait mal, lui lire une histoire avant d’aller dormir. Denis est tellement plus que sa colère !

8 < [ SOS Magazine - été 2016 ]

aCtions À traVers toUt Le paYs

l’école De Bron à l’assaut du mont ventouxLe week-end du 5 mai dernier, les élèves de l’école De Bron, de Tielt, ont relevé un défi de taille : l’ascension du mont Ventoux, le point culminant de la Provence. Ils n’ont pas seu-lement accompli cet exploit pour eux, mais aussi et surtout pour les enfants du Village d’Enfants SOS Chantevent près de Marche-en-Famenne. Ils ont récolté de l’argent pour la réno-vation de son terrain de sport. Pour que les enfants aient da-vantage l’occasion de se dépenser. Par euro récolté, les élèves de De Bron leur procurent 100 cm² de plaisir sportif. Merci !

une fête de printemps pour SOS Un groupe de huit copains, Flyn, Amber, Feeke, Mats, Stef, Janne, Ferre et Jens, organisent cette année une fête de printemps. Et comme ils accordent une grande importance à la solidarité, ils n’ont pas demandé de cadeaux mais ont récolté de l’argent pour les enfants du Village d’Enfants SOS Chantevent en Belgique. Et le 24 avril 2016, ils s’y sont rendus eux-mêmes pour passer un formidable après-midi à jouer avec les enfants. Merci !

climbing for children : les sept sommets les plus hauts du mondeKlaas De Hert nourrit un projet incroyable-ment ambitieux : il veut faire l’ascension des sept sommets les plus hauts du monde. Seules

400 personnes y sont parvenues à ce jour. Le premier sommet sur la liste de Klaas est le mont Elbrouz, en Russie. Nous croyons en toi, Klaas, tu vas y arriver. Vous voulez soutenir Klaas ? Surfez sur www.climbingforchildren.be. Merci !

un T-shirt signé par les 23 Diables Rouges de la coupe du monde 1986, au MexiqueJef et Davy ont entamé voici un an et demi la chasse aux au-tographes des 23 acteurs principaux du Mundial Mexique, en 1986. Pour la signature de Franky Vercauteren, ils sont allés jusqu’en Russie ! Le T-shirt sera mis aux enchères le 7 octobre prochain, durant un match des Diables Rouges au stade Roi Baudouin. Une partie de l’argent récolté sera versée à SOS Villages d’Enfants. Merci, Jef et Davy.

Chaque village a ses héros, tout comme SOS Villages d'Enfants

Régulièrement, des personnes mobilisent tout leur réseau pour soutenir ensemble des enfants vulnérables. Qu’il s’agisse d’un défi (sportif), d’un mariage ou d’une naissance, ils sont à nos yeux d’authentiques héros !

Mont Ventoux

Fête de printemps

Diables Rouges

Visionnez les vidéos de toutes ces actions « héroïques » sur notre canal Youtube : www.youtube.com/SOSVillagesEnfantsBE

[ SOS Magazine - été 2016 ] > 9

Pierrette et charles pour célestin« Lorsque notre deuxième bonhomme a pointé le bout de son nez, on nous a demandé : ‘De quoi avez-vous besoin ? Qu'est-ce qui pourrait vous faire plaisir pour votre N° Deux ?’ Besoin, le mot sonnait faux, car nous n’avions ‘besoin’ de rien ; mais des envies, ça oui, nous en avions plein : tel jouet, tel luminaire, tel papier peint, tel livre, tel tapis. Oui, tout est beau ! Tout est fait pour que chaque parent ‘craque’, mais nous avons préféré ‘craquer’ pour que d’autres enfants que Célestin puissent avoir ce dont ils ont besoin, juste pour vivre, juste pour jouer, juste pour être heureux. Et finalement, avoir offert, à travers une chaine de personnes, ce cadeau à d'autres, cela n’a pas de prix ! Ce geste inscrit davantage notre enfant dans la vie, dans la société et dans notre monde. C’est bateau, mais c’est si vrai ! Alors il faut communiquer davantage sur cette possibilité ! »

cédric et Fabienne pour Suzanne« Nous sommes les heureux parents de trois enfants, Gérault (4 ans), Adrien (3 ans) et Suzanne (5 mois), en bonne santé et nés dans un milieu privilégié. Conscients d’avoir beaucoup de chance, nous avons décidé, pour la naissance de Suzanne, d’offrir l’occasion à notre famille et à nos amis de soutenir l’action de SOS Villages d’Enfants qui aide les enfants les plus vulnérables. Les démarches pour remplacer la traditionnelle liste de nais-sance par un don sont très faciles, l’association gère l’ensemble des aspects administratifs et nous avons été tenus au courant des dons effectués afin de pouvoir adresser un remerciement personnalisé aux donateurs. Une expérience très positive, que nous recommandons à tous ceux qui, comme nous, souhaitent fêter de manière solidaire l’arrivée d’un nouveau-né. »

Nathalie et charles-Eric pour Maxence« Quoi de plus précieux que la famille et le sourire d'un enfant ? La famille qui s'agrandit avec la naissance de Maxence nous comble de joie. Et nous sommes heureux de profiter de cette occasion pour rendre le sourire à d'autres enfants, grâce à l'action de l'ASBL SOS Villages d'Enfants et grâce aux dons de nos proches pour ces enfants. »

Une liste de naissance pour les enfants vulnérables : trois mini-héros

Avez-vous un anniversaire ou un événement heureux à fêter et souhaitez-vous y associer SOS Villages d’Enfants ? Ou préférez-vous relever un défi sportif au profit d’enfants vul-nérables ? Surfez sur www.sos-villages-enfants.be/récolter-des-fonds-pour-sos. Merci !

« Une expérience très positive que nous

recommandons à tous. »

« Une occasion

de rendre le sourire

à d'autres enfants. »

« Notre souhait : que d'autres

enfants puissent avoir ce

dont ils ont besoin ! »

Suzanne

Maxence

Célestin

10 < [ SOS Magazine - été 2016 ]

SOS ouvre une maison d’accueil pour les enfants réfugiés en Belgique

1. Pourquoi des réfugiés mineurs ?

Nicolina Jorissen : « Dans le numéro de

printemps de ce magazine, vous avez dé-

couvert comment SOS Villages d’Enfants

soutient les réfugiés sur toute la route de

l’exil : en Syrie, au Liban, en Europe de l’Est,

dans les Balkans et chez nous, en Europe

occidentale. Ces enfants méritent, comme

tous les autres, un accueil et un accom-

pagnement dans le respect de leurs droits

fondamentaux. Avec une attention toute

particulière pour leur développement,

leur scolarité, leur santé, leurs loisirs et

leur implication personnelle. On observe

aujourd’hui un grand besoin de structures

d’accueil qui offriraient à nouveau à ces

enfants un foyer et un avenir. »

2. Où et combien d’enfants seront ac-

cueillis ?

« SOS Villages d’Enfants accueillera dix en-

fants. Il importe qu’ils soient en nombre res-

treint. Car nous voulons leur offrir un cadre

familial, au sein d’un petit groupe de vie,

avec suffisamment d’attention pour chaque

enfant et des espaces colorés et personna-

lisés où chacun puisse trouver son espace

d’intimité pour bien dormir. »

3. Quel âge ont ces enfants ?

« Nous nous concentrons sur les jeunes

de douze à quinze ans. Ce sont en général

les plus jeunes parmi les mineurs qui se

trouvent dans notre pays non accompa-

gnés d’un adulte. S’ils ont des frères ou

des sœurs plus âgés (de moins de 18 ans),

nous les accueillons aussi. Les fratries

représentent un soutien important pour

leurs membres, surtout dans les périodes

difficiles. Nous voulons avant tout éviter

de nouvelles ruptures dans les relations

familiales. »

4. Où aura lieu l’accueil des enfants ?

« Nous accueillerons les enfants dans une

maison familiale à Kraainem, une maison

tout à fait normale : lorsqu’on la voit, on

ne remarque pas que c’est une maison

d’accueil. »

5. Concrètement, qui s’occupe d’eux ?

« Les enfants sont entourés d’une équipe

L'an dernier, plus de 5 000 enfants non accompagnés sont arrivés en Belgique

ZooM

En 2015, 5 047 enfants sont arrivés non accompagnés dans notre pays. Soit près de trois fois plus qu’en 2014*. C’est pourquoi, à partir du 1er juillet 2016, SOS Villages d’Enfants se consacrera aussi à l’accueil de réfugiés mineurs non accompagnés en Belgique. Nicolina Jorissen, conseillère pédagogique chez SOS, nous présente le projet en dix questions et réponses.

*Source : service des Tutelles et CGRA

[ SOS Magazine - été 2016 ] > 11

lience des enfants : leur capacité à rebon-

dir et à traverser les difficultés. C’est un

principe très important, que chaque en-

fant a en lui. Nous les aidons à retrouver

confiance en eux et en leurs capacités, à se

découvrir des talents et des aptitudes. »

8. Quelles sont les difficultés qu’ils ont

à relever ?

« Ils ont souvent vécu des choses terribles

dans leur pays d’origine et pendant leur

fuite : la guerre, la violence, la peur. Ils ont

dû abandonner la sécurité de leur foyer,

ont perdu leurs parents et ont dû pour-

suivre leur chemin seuls. Sans le soutien ou

l’attention d’un adulte aimant. Ils doivent

pouvoir intégrer et digérer tout cela.

L’arrivée en Belgique est stressante, elle

aussi : ils n’ont aucune certitude quant à

leur avenir dans notre pays (seront-ils re-

connus comme réfugiés ?) et ils débarquent

dans une société qu’ils ne connaissent pas.

Ils doivent y trouver leur place, en dépit

de mécanismes d’exclusion nombreux et

fréquents, comme les préjugés, la discrimi-

nation et le racisme ordinaire. Et puis, il y

Nicolina Jorissen, conseillère pédagogique chez SOS

pluridisciplinaire. Cinq accompagnateurs

s’occupent d’eux au quotidien.

Nous veillons à assurer la diversité néces-

saire sur le plan ethnique, linguistique et

culturel. Pour l’accompagnement indivi-

duel (psychothérapie, logopédie...), nous

faisons appel à des professionnels indé-

pendants. Les cours de langue, les activi-

tés et le transport sont organisés par des

bénévoles et d’éventuels ‘Buddy’s SOS’,

des personnes qui s’engagent à jouer un

peu le rôle de parrain ou marraine pour

un enfant. »

6. Comment SOS finance-t-elle ce projet ?

« L’accueil de ces enfants s’inscrit dans

le cadre d’une collaboration entre Fedasil

et la Vlaamse Agentschap Jongerenwel-

zijn (agence flamande pour le bien-être

des jeunes). Les autorités flamandes

supportent les frais de personnel et de

fonctionnement du projet et nous, nous

en finançons l’infrastructure (location et

aménagement de la maison d’accueil)

avec nos propres moyens issus de la col-

lecte de fonds. »

7. Quelle attention est accordée aux

traumatismes ?

« Nous prenons en considération les

éventuels drames vécus par chaque

enfant avant et pendant sa fuite. Nous

donnerons l’opportunité aux enfants

d’extérioriser leurs traumatismes et de les

surmonter grâce aux langages de l’art. Les

enfants traumatisés ou qui éprouvent un

stress post-traumatique seront accompa-

gnés par des psychologues spécialisés.

Nous investissons par ailleurs dans la rési-

a bien sûr leur propre processus de déve-

loppement, qui a été perturbé par l’exil et

la perte des parents. Cela fait beaucoup de

choses à gérer en même temps ! »

9. Qu’en est-il des contacts avec les pa-

rents et/ou la famille ?

« Nous essayons de mettre au plus vite

les enfants en contact avec des membres

éventuels de leur famille ici ou à l’étran-

ger. Cela peut se faire par divers canaux :

les réseaux sociaux, notre propre réseau

international, la Croix-Rouge… »

10. Comment prennent-ils part à notre

société ?

« Les enfants apprennent le néerlandais

et rejoignent dès que possible l’enseigne-

ment normal. Pour rattraper le niveau,

nous leur proposons un enseignement à

domicile ou des classes d’accueil. Nous les

aidons aussi à se trouver des hobbies et à

nouer des contacts sociaux et des amitiés.

Et à travers leur vie quotidienne au sein

de la petite communauté qu’ils forment,

les enfants se familiarisent tout douce-

ment avec nos coutumes, les valeurs et

les normes locales et ils tissent des liens

sociaux. »

Voulez-vous nous aider à accueil-lir ces enfants dans un environ-nement sécurisé et stimulant ?

C’est simple : par exemple, en versant un don de votre choix sur notre compte BE80 3100 1447 1577. Vous pouvez aussi nous aider par du bénévolat ou par du matériel (meubles, jouets…). Contactez [email protected] ou par téléphone au 02/538.57.38. Merci.

« Nous voulons avant tout éviter de nouvelles

ruptures dans les relations familiales. »

« Nous investissons dans la résilience des enfants : leur faculté d'aller de l'avant. »

12 < [ SOS Magazine - été 2016 ]

rapport annUeL

La transparence est pour nous une question de respect. Respect de tous ceux qui contribuent à financer nos projets et donc à les concrétiser. C’est pourquoi SOS Villages d’Enfants publie son rapport annuel avec les résultats financiers et la manière dont sont dépensés les fonds disponibles.

rapport annuel 2015 Aucun enfant ne devrait grandir seul

2015 a été une année faste pour SOS Vil-

lages d’Enfants. Les recettes totales sont

passées à un peu plus de 9,6 millions d’eu-

ros, soit une hausse de 3 % par rapport à

2014. C’est grâce notamment à nos par-

rains et marraines, qui sont aujourd’hui

près de 4 000. L’apport de nos entreprises

partenaires (une progression de 14 % !) et

l’aide d’urgence après le tremblement de

terre au Népal (160 000 euros) ont aussi

contribué à ce beau résultat.

Plus intéressant encore : les dépenses,

c’est-à-dire le potentiel humain et logis-

tique de l’ASBL qui ne va pas aux projets,

ont diminué de 4 % en 2015. SOS Villages

d’Enfants couvre ses frais de fonctionne-

ment et de recherches de fonds mais elle

investit aussi dans le plaidoyer en faveur

des droits de l’enfant.

En 2015, 78 % des fonds ont ainsi été

directement affectés aux projets.

3,9 millions pour nos activités en

Belgique :

• le Village d’Enfants SOS Chantevent,

• la Maison Simba,

• la collaboration avec BX Brussels.

3,1 millions pour nos programmes dans

le monde :

outre les divers parrainages, il s’agit prin-

cipalement de projets au Burundi, en

RDC, au Sénégal, au Mali et au togo.

Envie de parcourir en détail le rapport annuel 2015 ? Surfez sur www.sos-villages-enfants.be/nos-publications ou envoyez un e-mail à [email protected] et nous nous ferons un plaisir de vous en envoyer une version papier ou électronique.

Financement de projets (€) 2014 2015

Dans le monde 2 758 537 3 126 749

En Belgique 3 999 334 3 912 725

Compte de résultats (€) 2014 2015

Revenus 9 407 639 9 691 201

Dépenses -2 129 609 -2 033 992

Financement des projets -6 757 871 -7 039 474

Boni/Mali 520 160 617 736

Revenus

Récoltes de dons : 6 376 992 €

Subsides et autres : 3 232 854 €

Autres revenus : 81 335 €

« 78 % des recettes sont directement a�ectés aux projets. »

[ SOS Magazine - été 2016 ] > 13

partenariats

Mustela soutient une maternité au TogoDepuis des années, nous pouvons compter sur l'aide de notre partenaire, Mustela,

société bien connue pour ses produits de soins pour bébé. Cette année, Mustela

organise une action auprès de 1 000 pharmacies. Le bénéfice en est attribué à la

maternité de l'hôpital SOS Mère-enfant de Kara, au togo.

Un grand merci, Mustela !

Donate your running shoes and support sport activities @ SOS Children’s Villages!

Jogging Plus et Jacques Borlée : Collect & RunEn 2013, lors de sa visite au Village d’Enfants SOS de

Kinshasa (RD Congo), Jacques Borlée a initié des cours

de sport, qui perdurent encore aujourd’hui. A l’époque,

Jacques Borlée avait constaté que les enfants n’avaient pas

les chaussures adaptées. Après une première action de

collecte, Jacques Borlée s’associe aujourd’hui aux maga-

sins Jogging Plus pour une initiative d’envergure. tous les

joggeurs, amateurs ou en herbe… ont été invités à déposer

leurs chaussures de sport usagées dans un des cinq maga-

sins Jogging Plus, ainsi que lors des 20 Km de Bruxelles.

Une belle action qui, comme les enfants, court toujours…

CUBzz : la toute première marque au profit des enfants vulnérables Fort de son expérience en marketing, Wouter Cauwenbergh crée une marque dont les bénéfices iront

intégralement à des projets au profit d’enfants vulnérables : CUBZZ. Le premier produit a déjà été

lancé, une boisson chocolatée au lait de soja. Vous en découvrirez les points de vente sur Cubzz.be.

« Je suis avant tout le papa de mes trois enfants. Je les adore et je veux tout faire pour leur assurer

une belle vie. Mais je me rends compte qu’il y a énormément d’enfants qui n’ont pas cette perspective

d’avenir. Avec CUBZZ, je veux offrir une chance à ces enfants-là. Je commence modestement mais, à

terme, je compte proposer un large assortiment de produits. »

La généreuse prestation des collabo-rateurs ag insuranceA l’occasion des Jeux olympiques au Brésil, AG Insurance

et ses collaborateurs se proposent de couvrir, à la course,

à vélo ou à la rame, la distance Bruxelles-Rio. 9 400 kilo-

mètres ! Une performance qu’AG Insurance entend coupler

à un but lucratif, en offrant 15 000 euros pour la rénova-

tion d’un centre social et trois maisons d’accueil de longue

durée pour des enfants au Brésil. Une somme supplémen-

taire sera versée au Programme SOS de renforcement de

la famille dans les favelas de Rio. Merci pour cette belle

idée, AG Insurance !

14 < [ SOS Magazine - été 2016 ]

Geneviève Olry, mère SOS de treize frères et sœurs

Huit garçons et cinq filles, entre un et

quatorze ans, tous issus d’une même fa-

mille. Leur mère étant décédée d’épuise-

ment à la suite d’une maladie grave, leur

père ne pouvait pas s’occuper d’eux. Sans

foyer et sans parents, leur avenir était plus

qu’incertain. C’est ainsi que Geneviève

Olry, alors âgée de trente-neuf ans, s’est

engagée à prendre soin de toute la fratrie

dans un Village d’Enfants SOS en France.

Un engagement à vie et un défi colossal.

Et, aux dires de Geneviève, le plus beau

choix qu’elle ait jamais fait.

Lutte pour la survie« J’avais longtemps attendu ce moment.

Entourer de ma tendresse des enfants au

passé difficile était ma vocation. Lorsque

les enfants sont arrivés au village d’en-

fants, ils étaient affamés et n’avaient

encore jamais vu de draps. Ils étaient

révoltés par la perte de leur mère, qu’ils

avaient toujours connue fatiguée et abat-

tue. Le plus jeune avait un an à peine

et pesait moins de cinq kilos. Le méde-

cin, croyant qu’il ne survivrait pas, m’a

conseillé de m’occuper surtout des douze

autres. Mais je n’ai pas voulu l’abandonner.

Pendant des mois, je l’ai nourri, bercé et

soigné avec énormément d’attention. Et il

a survécu. »

Petite maman chérie« Les enfants m’ont assez vite adoptée.

Une des plus jeunes est venue me deman-

der un jour si j’étais désormais sa maman.

Je lui ai expliqué, avec beaucoup de pré-

cautions, que je n’étais pas sa vraie ma-

man mais que, si elle le voulait, je serais

comme une maman pour elle. Elle a couru

demander à tous ses frères et sœurs de

m’appeler maman.

téMoignage

Geneviève Olry, "Petite maman chérie" pour ses enfants SOS

« Sans SOS, treize frères et sœurs n’auraient jamais pu

grandir ensemble. »

Le 31 octobre 1962, Geneviève Olry accueillait treize enfants SOS, tous frères et sœurs issus de la même famille, dont elle allait prendre soin le reste de sa vie. Aujourd’hui, cinquante-quatre ans plus tard, elle nous raconte son incroyable histoire.

[ SOS Magazine - été 2016 ] > 15

Geneviève Olry, "Petite maman chérie" pour ses enfants SOS En France, SOS Villages d’Enfants offre à 650 enfants une nouvelle maison dans treize villages

Dans les lettres ou les cartes que les

enfants m’écrivent quand ils sont en va-

cances, ils m’appellent toujours ‘petite

maman chérie’. Voici un très bel extrait

d’une de ces lettres : ‘tu as été notre

source de bonheur. C’est grâce à toi que

nous n’avons plus jamais connu la faim ou

le froid. Je peux vraiment dire que mon

bonheur a commencé au Village d’Enfants

SOS, avec toi à mes côtés, entouré de

mes frères et sœurs. tu as accompli des

miracles pour nous tous.’

Je n’ai pas voulu les laisser seuls un seul

jour. Même pas pour me reposer. Pour

qu’ils n’aient jamais l’impression d’être

seuls dans la vie. Ma plus grande joie est

d’avoir pu offrir à ces enfants une jeu-

nesse heureuse, malgré leur passé et les

circonstances difficiles. D’avoir été pour

eux comme une véritable mère à qui ils

ont pu s’attacher, d’avoir vu les treize

« Ma plus grande joie est d’avoir pu offrir une jeunesse

heureuse à ces enfants. »

Le Village d’Enfants SOS Chante-vent à Bande (près de Marche-en-Fa-menne) offre un nouveau foyer à une quarantaine d’enfants qui ne peuvent plus grandir auprès de leurs parents. Ils nous ont été confiés à long terme, sur décision judiciaire (ou mesure prise par le Service de l’aide à la jeunesse avec l’accord des parents).

Les enfants grandissent ensemble avec leurs frères et sœurs dans l’une des sept maisons familiales du village d’enfants. Dans chacune des maisons, le parent SOS leur offre un cadre cha-leureux et stable et est soutenu par une équipe pluridisciplinaire.

SOS Villages d’Enfants est à la re-cherche de personnes qui puissent s’engager à prendre en charge l’enca-drement de cinq à six enfants, au sein du village d’enfants. Cela peutêtre un homme, une femme ou un couple (dont un des membres serait sous contrat de travail pour SOS).

Vous désirez en savoir plus ? Surfez sur www.sos-villages-enfants.be/jobs-stages-benevoles ou prenez directement contact avec [email protected].

frères et sœurs se soutenir l’un l’autre et

se tirer mutuellement vers le haut. Sans

SOS Villages d’Enfants, jamais ils n’au-

raient pu grandir ensemble. »

Un testament en faveur des enfants SOS« Je les ai aidés à cheminer vers l’âge adulte

et vers une vie autonome. Je l’ai fait par

amour pour eux. Mais il existe aussi

d’autres manières d’accompagner des

jeunes au passé douloureux dans leur

parcours vers l’autonomie. L’une des plus

belles est de leur offrir, par votre tes-

tament, un environnement protégé où

grandir et un foyer chaleureux où s’épa-

nouir. Cela aussi, c’est donner de l’amour.

Croyez-moi, avec un testament, vous pou-

vez faire des miracles pour des enfants

qui en ont vraiment besoin ! »

« Avec un testament, vous pouvez faire des miracles

pour des enfants qui en ont vraiment besoin. »

SOS village d’Enfants recherche des parents SOS : homme, femme ou couple

Le Village d’Enfants SOS Chantevent en Belgique.Photo © Olivier Anbergen.

16 < [ SOS Magazine - été 2016 ]

Lisa et Théo ne peuvent pas grandir auprès de leurs parents et cela les marquera toute leur vie. Pourtant, comme tous les enfants, ils ont le droit d’avoir une enfance heureuse, un foyer aimant et de belles perspectives d’avenir…

Ensemble, nous pouvons, de votre vivant, mais aussi par la suite, faire la diff érence pour des enfants comme Lisa et son petit frère Théo. Votre soutien nous donne la possibilité d’off rir à des enfants qui se retrouvent totalement livrés à eux-mêmes un foyer chaleureux, jusqu’à ce qu’ils soient autonomes.

C’est ce que nous faisons depuis plus de 65 ans, dans le monde et aussi en Belgique.

Ajoutez SOS Villages d’Enfants à votre testament !

Vous souhaiteriez en parler ? Alors, n’hésitez pas à prendre contact avec notre directrice, Hilde Boeykens. Elle se fera un plaisir de vous en dire plus sur notre organisation, nos projets et les possibilités de soutien. Téléphone : 02 639 09 73 - 0478 39 04 39 - E-mail : [email protected] Adresse : rue Gachard 88 à 1050 Bruxelles.

Pour plus d’informations: www.sos-villages-enfants.be/testament ou demandez notre brochure testament par téléphone ou par mail.

Et s’ils comptaient parmi vos héritiers ?

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