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Le magazine de l’ Industrie Martiniquaise Dossier L’innovation dans l’industrie N°4 - Décembre 2009 Les surcoûts de la production locale Avis de l’Autorité de la Concurrence : la réponse des industriels LODEOM : Les nouvelles exonérations de charges sociales Histoire de l’industrie La sucrerie du Galion

Dossier - industriemartinique.com · C’est d’ailleurs à ce sujet du manque d’économie d’échelle qu’est consacré un autre dossier présenté dans ce magazine abordant

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Le magazine del’Industrie

Martiniquaise

Dossier

L’innovation dans l’industrie

N°4 - Décembre 2009

Les surcoûtsde la production locale

Avis de l’Autoritéde la Concurrence :la réponse des industriels

LODEOM :Les nouvelles exonérationsde charges sociales

Histoire de l’industrieLa sucrerie du Galion

Pil, le Magazine de l’Industrie Martiniquaise n° 4

ContactTéléphone : 0596 50 74 00 - Fax : 0596 50 74 37Email : [email protected]

Pil, le Magazine de l’Industrie Martiniquaise est une publication gratuite de l’Association Martiniquaise pour la Promotion de l’Industrie

Directeur de publication : Pierre Marie-JosephCoordinatrice : Stéphanie PécomeComité de rédaction : Béatrice Tell-Boutier / Mots d’ici / Stéphanie PécomeMaquettiste et réalisation : Yannick de Rozan / AMPIPhotos : Henri SalomonRégie publicitaire : Kiwidom - Ronan Trillon - GSM 0696 450538Numéro ISSN : 1961-7941 / Tirage : 15 000 exemplairesPage de couverture : TintamarrePhoto de couverture : Henri Salomon - Le Galion

Ce 4e numéro du magazine PIL illustre, comme à l’accoutumée, la grande diversité de notre industrie martiniquaise et l’importance de l’investissement de nos entreprises tant en moyens matériels qu’en ressources humaines pour hisser nos productions au plus haut niveau. Ainsi, cette 4e édition consacre un important dossier à l’innovation dans notre industrie qui devrait « tordre le cou » à l’antienne trop souvent entendue selon laquelle nos entreprises n’en feraient pas assez en matière d’innovation. La réalité est que la taille de nos marchés et le manque d’économie d’échelle ne nous permettent pas dans un certain nombre de domaines de dépasser « la taille critique » qui puisse permettre un développement conséquent de la recherche-développement et de l’innovation dans nos entreprises.

C’est d’ailleurs à ce sujet du manque d’économie d’échelle qu’est consacré un autre dossier présenté dans ce magazine abordant la question des surcoûts de la production des DOM. La réalité de ces surcoûts n’est pas contestable : l’Union Européenne elle-même les a identifiés et a autorisé certains régimes d’aides publiques appelés à les compenser. C’est en cela que les conclusions du rapport de l’Autorité de la Concurrence de septembre 2009 mettant en doute, entre autres choses, l’impact réel des aides accordées aux secteurs productifs des DOM en termes de développement de l’activité et de l’emploi, paraissent, pour le moins, surprenantes. Tout aussi surprenante et contestable est la proposition faite, en conclusion de ce même rapport, de la suppression de l’octroi de mer. Les trois comités directeurs des associations des MPI de Guadeloupe, Martinique et Guyane, réunis en Guadeloupe le 15 octobre dernier, ont exprimé leur totale désapprobation vis-à-vis des conclusions de ce rapport dans une déclaration commune des trois Présidents Franck Desalme, Bernard Boullanger et moi-même, reproduite en page 9. Cette déclaration commune a également été approuvée sans réserve par le Président de l’Association pour le Développement de l’Industrie de la Réunion, Maurice Cerisola.

Nous vous invitons donc à découvrir, à la lecture de ce n° 4 du magazine PIL, une industrie martiniquaise telle qu’elle est : dynamique et moderne, créatrice d’activité et d’emplois, prenant sa part au développement économique durable de ce pays.

Edit

Le PrésidentPierreMARIE-JOSEPH Sommaire

N° 4

P3PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009

Edito

P4-6 Actualité du secteurSoproglaces et la maîtrise de la consommation d’énergieArmatures des Antilles: le BTP est en phase de transition

P8-17 Info AMPIAvis de l’Autorité de la Concurrence : réponse des industrielsLes importations des Antilles en baisse au 1er semestre 2009LODEOM : les nouvelles exonérations de charges socialesConseil Interministériel de l’Outremer

P18-28 Dossier : L’innovation dans l’industrieITEC : l’innovation au coeur du développementLe PARM, stimulateur de valeur ajoutéeSocopgel : l’innovation, çà ne s’improvise pasDélices Locales ou le mouvement perpétuelDoux Caprices : sans innovation, nous aurions disparuAFD Martinique et Oséo InnovationDes régions européennes compétitives

P30-33 Quoi de neufSapeb : le bloc talus Leromur, l’alternative au bétonSocapal : la caisse à compost en boisDenel : jus de prune de cythère, tout simplement royalEntp innove...

P34-35 Evolution techniqueSdpi mise sur la qualitéCouleurs d’îles : imprimeur, un métier, une passion

P36-39 DossierLe manque d’économie d’échelle, principal handicap des RUP

P40-43 Histoire de l’industrie martiniquaiseLa sucrerie du Galion

P44 Le geste PILHyper U Le Rond-Point : vers plus de produits PIL en rayons

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En quoi consiste le programme « Objectif Energie - 20 % » ?Nicolas Domergue : L’ADEME et l’AMPI subventionnent à 75 % notre diagnostic énergétique et l’accompagnement de son déploiement opérationnel. C’est une aide non négligeable et une opération intéressante puisqu’elle nous invite à aller au-delà du constat en mettant en place des plans d’actions.

C’est uniquement l’incitation financière qui vous a poussé à entrer dans le dispositif ?N. D. : Disons qu’elle nous a incité à passer des bonnes résolutions aux actions ! La maîtrise de l’énergie faisait déjà partie de nos objectifs à court terme. Prenez par exemple nos dépenses électriques. La facture représente 3 % de notre CA. On sait qu’on peut faire mieux.Plus important encore : nous avons conscience qu’il faut anticiper les évolutions réglementaires. L’entreprise est impliquée directement dans les problématiques environnementales. La taxe carbone en est une illustration. Grâce à une consommation raisonnée, nous serons prêts à faire face à des exigences collectives de plus en plus prégnantes.

A quel stade de la démarche êtes-vous aujourd’hui ?N. D. : Nous avons déjà sélectionné le bureau d’études qui nous accompagnera pendant un an et demi. Il nous a remis récemment son pré-diagnostic basé sur des relevés de consommations sur site. Les premières constatations nous permettent de dégager des pistes d’actions que nous allons enrichir avec nos équipes techniques.

Que vous a appris ce pré-diagnostic ?N. D. : On a réalisé à quel point la centrale frigorifique était consommatrice d’énergie. Elle représente près de 2/3 des consommations du site. Une information-clé pour mieux orienter les actions prioritaires à mettre en place.

Justement, qu’allez-vous faire concrètement pour atteindre votre « Objectif Energie - 20 % » ?N. D. : Nous réfléchissons à équiper nos compresseurs frigorifiques ancienne génération de variateurs de vitesse. Nous ferons aussi évoluer notre processus d’exploitation en jouant sur l’inertie thermique des surgélateurs. Et pour finir, la maintenance préventive sera privilégiée.

Finalement, faire évoluer les process et les comportements, c’est relativement peu coûteux ?N. D. : En effet, certaines pistes d’actions sont

efficaces et n’engendrent pas de dépenses significatives. Mais il faut aussi prévoir des investissements en nouveaux matériels. Il sera nécessaire, compte tenu des coûts induits, de bien évaluer leur rentabilité. C’est aussi le rôle du bureau d’études qui nous accompagne et qui répondra à nos interrogations tout au long de la mission.

Vous êtes donc confiant pour atteindre les objectifs fixés par le programme de l’ADEME et l’AMPI ?N. D. : Je ne vous cache pas que c’est ambitieux ! Et finalement, nous avons été stimulés par ce challenge. Nous sommes déjà impliqués dans le traitement des déchets. Aujourd’hui, nous examinons notre consommation d’énergie. Demain, nous nous attaquerons à notre consommation d’eau. L’écologie est le défi à très court terme des entreprises. Celles qui ne seront pas prêtes subiront la législation. Soproglaces n’a pas fait ce choix !

Convention ADEME / AMPI

Opérations Déchets - 10 % Energie - 20 %Certification + 30 %

ObjectifEnergie : Optimiser la consommation énergétique des industries Déchets : Prévenir la production de déchetsCertification ISO 14001 : Mettre en œuvre une politique environnementale propre

Procédure

Déchets - 10 % : Réalisation de pré-diagnostics déchets et mise en œuvre du plan d’actionsEnergie - 20 % : Réalisation de pré-diagnostics énergétiques et mise en œuvre du plan d’actionsCertification ISO 14001 : Diagnostics et accompagnement à la certification

Financement ADEME / Conseil Régional : 50 % AMPI : 25 % - Entreprise : 25 %

Renseignements AMPI – Stéphanie PECOMETél 0596 507400 – [email protected]

M. Nicolas Domergue

Maîtrise de la consommation d’énergie : une nécessité qui

s’impose aux entreprises« Objectif Energie - 20 % », c’est le défi proposé par l’ADEME et l’AMPI aux entreprises adhérentes. Au cœur du challenge : l’utilisation rationnelle de l’énergie et la maîtrise des consommations. Soproglaces, leader des crèmes glacées, glaces et sorbets aux Antilles- Guyane, se lance dans l’aventure. Au-delà de son intérêt écologique collectif, c’est une occasion pour l’entreprise de détecter les sources d’économie et d’optimisation des process de production. Entretien avec Nicolas Domergue, Directeur Adjoint de Soproglaces.

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Arcelor a rallumé ses hauts fourneaux… C’est plutôt une bonne nouvelle ?Pascal Berruet : Oui, il est vrai qu’après les mois sombres de 2008 durant lesquels les prix de l’acier avaient atteint des records, on ne peut que se réjouir de voir que les prix ont baissé…

Et comment l’expliquez-vous ?P. B. : La crise mondiale et l’effondrement des marchés boursiers expliquent en grande partie cette chute des prix des matières premières. Jusqu’à ces derniers temps, les industries comme la nôtre ont vécu sur leurs stocks. Aujourd’hui, la demande de matière première va redémarrer et les sidérurgistes recommencent à produire…

C’est plutôt encourageant…P. B. : Armatures des Antilles coupe et façonne des aciers pour béton armé, qui servent dans la construction : nous sommes donc directement concernés par tous les mouvements qui affectent le monde de l’acier. Nous ne pouvons que nous réjouir de cette baisse des prix, d’autant que notre entreprise a dû consentir des efforts importants pendant des mois pour maintenir son activité et ses emplois, malgré des coûts de production en forte hausse… Mais, Armatures des Antilles est directement liée au secteur du BTP, notre client naturel et principal. Or, ce secteur est en forte crise, particulièrement à la Martinique, avec un marché qui connaît une chute suffisamment importante pour nous inquiéter sérieusement…

Comment expliquez-vous cette crise ?P. B. : Nous évoluons dans une économie mondialisée et le BTP subit les conséquences de la crise économique mondiale qui a fortement touché les secteurs bancaire et immobilier. S’y est

ajouté la crise locale de ce début d’année, qui a eu pour une des conséquences directes la « fuite » des investisseurs privés. La remise en cause de la loi Girardin de défiscalisation avait déjà fortement secoué un secteur qui dépend très largement de ces investisseurs privés, sur un marché où la commande publique est peu présente. La grève générale de février 2009 et ses conséquences économiques et institutionnelles ont accentué ce mouvement de désertion de l’investissement privé dans notre département…

Quelles sont les conséquences pour vous ?P. B. : Si le BTP ne travaille pas, nous ne travaillons pas ! La crise du BTP nous touche donc directement, avec les conséquences que vous pouvez supposer sur notre activité. Pour l’instant, nous avons réussi à garder l’équilibre et, surtout, nous n’avons pas eu recours au chômage partiel. Nous continuerons, tant que faire se peut, à mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour maintenir nos emplois !

Comment envisagez-vous l’avenir ?P. B. : Armatures des Antilles a la chance de pouvoir compter sur un gros chantier

en début d’année prochaine, avec la construction de la future centrale d’EDF.Une entreprise comme la nôtre ne peut pas compter sur l’export pour assurer son développement : les coûts du fret empêchent toute compétitivité. Cela n’est pas non plus notre vocation puisque nous offrons à notre clientèle des prestations sur chantiers qui nécessitent de disposer de toute une logistique sur place… La commande publique est donc l’une des perspectives pour maintenir l’activité des industries locales liées au BTP. L’idéal serait, bien sûr, que cette commande publique puisse « compenser » la perte causée par le désengagement des investisseurs privés dans notre île. Je crois également que le secteur du BTP est dans une phase de transition où il nous faut trouver de nouvelles niches de développement, comme la réhabilitation par exemple… Mais, avant de parler d’avenir ou de reprise économique, il faudrait régler cette question institutionnelle émanée des événements de février dernier. Cette incertitude quant à l’avenir institutionnel de la Martinique pèse, selon moi, lourdement sur le redémarrage économique dans la mesure où les investisseurs sont, eux aussi, en attente…

M. Pascal Berruet

« Le secteur du BTP est en phase de transition… »

La crise aura eu au moins une conséquence plutôt positive : la chute du prix de l’acier qui avait, on s’en souvient, atteint des sommets en 2008. Si les industriels ont de quoi s’en réjouir, nos entreprises locales restent inquiètes face à un secteur BTP en forte crise… Explications avec Pascal Berruet, Directeur de «Armatures des Antilles»…

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La LODEOM et la suppression de la taxe professionnelle

La suppression de la taxe professionnelle envisagée par le projet de Loi de Finances 2010 ne sera pas sans incidence sur la zone franche d’activité instituée par la Lodeom.Le Gouvernement envisage en effet de remplacer la taxe professionnelle par une nouvelle contribution économique territoriale (C.E.T.) comprenant deux volets :- une cotisation supplémentaire (C.C.) en fonction de la valeur ajoutée des entreprises,- une contribution locale d’activité (C.L.A.) basée sur le foncier bâti.La taxe professionnelle disparaissant, l’exonération de cette taxe dans le cadre de l’article 5 de la Lodeom, instituant la création de zones franches d’activité dans les DOM, devient inapplicable.Un amendement « d’actualisation » de l’article 5 de la Lodeom est donc indispensable, avec l’objectif de convertir les exonérations de TP des zones franches d’activité des DOM en exonérations équivalentes de la C.E.T.

« Chers Collègues, Nous approuvons sans réserve votre Déclaration commune concernant l’avis de l’Autorité de la Concurrence, signée au Gosier le 15/10/09 »

(*) voir dossier sur les «Surcoûts de production des DOM» en page 36

Madame la Ministre,

Nous avons pris connaissance avec intérêt, mais aussi avec beaucoup d’inquiétude, du contenu de l’avis du 8 septembre 2009 de l’Autorité de la Concurrence relatif aux mécanismes d’importation et de distribution des produits de grande consommation dans les départements d’outremer.

Nous souhaitons en particulier attirer votre attention sur le danger que représenterait, pour la production industrielle des DOM, certaines conclusions de ce rapport que nous considérons quant à nous comme étant particulièrement mal étayées s’agissant en particulier des calculs et de l’évaluation faite concernant l’impact du fret sur les prix de revient des produits importés, sur les aides publiques accordées aux secteurs productifs des DOM et surtout sur l’octroi de mer.

D’un point de vue général, nous souhaitons, en premier lieu, vous alerter sur le paradoxe qu’il y aurait vis-à-vis de la Commission Européenne à retenir en l’état des conclusions de cet avis qui constitue une virulente remise en cause des régimes d’aides aux secteurs productifs des DOM et de l’octroi de mer, au moment même où l’Etat négocie avec la Commission

l’agrément des nouveaux régimes d’aides de la LODEOM et, en particulier, des mesures fiscales des zones franches d’activité souhaitées par le Président de la République lui-même.

D’un point de vue plus technique, concernant l’octroi de mer :Nous souhaitons rappeler que l’échéance de 2014 prévue par la Décision du Conseil européen ne concerne pas le régime lui-même de l’octroi de mer, mais uniquement le régime dérogatoire autorisant les exonérations totales ou partielles de la production des DOM.

En d’autres termes, le risque à l’échéance de 2014, vu de Bruxelles, n’est pas la suppression de l’octroi de mer, mais la suppression éventuelle, totale ou partielle, de la taxation différenciée entre produit importé et produit des DOM. Une telle décision, si elle advenait réellement, aurait bien sûr de graves conséquences en termes de perte de compétitivité pour les secteurs productifs des DOM. Il nous appartiendra donc de continuer à démontrer que les exonérations d’octroi de mer et plus généralement l’ensemble des aides publiques accordées à nos secteurs productifs ne sont, ni plus ni moins, que de justes compensations des surcoûts de l’ultrapériphérie que l’Union Européenne a elle-même identifiés.

M. Maurice Cerisola, Président de l’ADIR(Association pour le Développement Industriel de la Réunion)

M. Franck Desalme, Président MPI Guadeloupe

M. Bernard Boullanger, Président MPI Guyane

Mme Marie-Luce Penchard

Lettre à Marie-Luce PENCHARD concernant l’avis de

l’Autorité de la ConcurrencePierre Marie-Joseph et Richard Crestor ont écrit au Ministre de l’Outremer.

«Les aides publiques accordées à nos secteurs productifs ne sont, ni plus ni moins, que de justes compensations des surcoûts de l’ultrapériphérie que l’Union Européenne a elle-même identifiés» (*)

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Info AMPI

Déclaration commune concernant l’Avis de l’Autorité de la Concurrence du 8 septembre 2009

Les Associations des Moyennes et Petites Industries (AMPI) de Guadeloupe, Martinique et Guyane, réunies en Guadeloupe le jeudi 15 octobre 2009, font la déclaration suivante relative à l’Avis n°09-A-45 du 8 septembre 2009 de l’Autorité de la Concurrence, notamment les alinéas 173 à 178 et 183 de la conclusion, qui concernent plus directement l’industrie locale.

1°) D’une façon générale, les AMPI des Antilles et de la Guyane considèrent que les conclusions de l’Autorité de la Concurrence ne sont pas suffisamment étayées, consistant à prendre un nombre très limité d’exemples de produits fabriqués localement pour tirer de façon hâtive des conclusions d’ensemble très contestables.

Les AMPI regrettent en particulier que les auteurs de ces conclusions n’aient à aucun moment pris contact avec nos Associations sur des sujets qui les concernent directement, ce qui aurait très certainement contribué à un compte-rendu beaucoup plus fidèle de l’importance de nos secteurs productifs pour l’économie de nos régions.

2°) Concernant les aides publiques accordées aux producteurs locaux :• Les AMPI partagent l’idée que l’évaluation de l’impact des aides publiques, et plus généralement des politiques de l’Etat Outre-mer est nécessaire. Nos

Associations ont largement approuvé la mise en place de la Commission Nationale d’Evaluation prévue par la LODEOM et demandent à être associées à ses travaux.

• Cependant, les AMPI contestent vigoureusement les conclusions de l’Autorité de la Concurrence concernant le faible impact de ces aides sur la compétitivité des entreprises de production locale, sur les prix pratiqués, le manque de concurrence et la faible contribution de la production locale à l’emploi.Les AMPI rappellent que les aides publiques accordées aux entreprises de production des DOM ne sont ni plus ni moins que de justes compensations de leurs surcoûts de production résultant des handicaps de l’ultrapériphérie (éloignement, étroitesse des marchés, faibles économies d’échelle). C’est à ce titre que ces aides ont été agréées par l’Union européenne qui a elle-même identifié l’existence de ces surcoûts et inscrit, au cœur même du Traité de l’Union (article 299§2 du Traité d’Amsterdam) la possibilité de les compenser.

3°) Concernant l’octroi de mer, les AMPI relèvent une étonnante confusion faite par les auteurs de l’Avis entre le régime de l’octroi de mer lui-même (qui n’est pas concerné par l’échéance de la Décision du Conseil en 2014) et le régime dérogatoire autorisant les exonérations totales ou partielles de la production des DOM, qui est bien l’objet de cette Décision du Conseil de l’Union.Proposer la suppression de l’octroi de mer à l’horizon 2014 sans proposer d’alternative de recette fiscale pour les collectivités et continuer de présenter le dispositif de l’octroi de mer comme étant une « protection » de la production locale des DOM (alinéa 178) traduisent une interprétation erronée du dispositif de l’octroi de mer de la part des auteurs de ces propositions.

Les AMPI proposent au contraire :• de maintenir le régime de l’octroi de mer institué par la loi française du 2 juillet 2004 ;• de maintenir le principe du différentiel de taxation qui participe à la compensation partielle des surcoûts de production dans les DOM résultant de

l’ultrapériphérie ;• d’harmoniser les trois listes A, B, C des annexes de la Décision du Conseil pour les trois DFA Martinique, Guadeloupe, Guyane (réexaminer la situation

de la Guyane où des pans entiers de l’économie ne bénéficient pas du dispositif de compensation des surcoûts).

Tout ceci contribue à la compétitivité de nos productions, au développement endogène et à la création d’emplois.

Fait au Gosier, le 15 octobre 2009

Les trois Associations des MPI de Guadeloupe, Guyane et Martinique font une déclaration commune concernant l’avis de l’Autorité de la Concurrence. Cette déclaration commune a également été approuvée par le Président de l’ADIR (Association pour le Développement Industriel de la Réunion).

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Les statistiques d’import-export et l’activité économiqueLes statistiques douanières établies par la DNSCE (Direction Nationale des Statistiques du Commerce Extérieur) constituent une assez bonne référence de mesure de l’évolution générale de l’activité dans les DOM en termes d’échanges de marchandises à l’importation et à l’exportation. Elles permettent en effet de disposer, de façon commode et dans des délais assez courts, d’une information fiable sur les valeurs et tonnages importés et exportés pour chacun des DOM. Elles apportent donc l’avantage de pouvoir disposer d’une base de données spécifique à chacune de nos régions qui n’a pas d’équivalent dans les autres régions françaises ou européennes non insulaires pour lesquelles les flux de marchandises entrant et sortant sont difficilement mesurables.Concernant les importations, les statistiques douanières renseignent à la fois sur les valeurs et quantités de produits finis importés, mais aussi sur les importations de matières premières et équipements nécessaires aux activités de transformation locale. Elles représentent, par conséquent, un bon indicateur à la fois de l’activité de vente de marchandises importées et de l’activité de production locale et, bien entendu, de la très grande diversité des activités de service qui s’y rattachent.

Elles peuvent permettre également une appréciation de l’évolution de certaines recettes budgétaires pour les collectivités locales (octroi de mer) et pour l’Etat (TVA), dont les montants sont directement proportionnels aux valeurs des marchandises importées. Pour toutes ces raisons, l’évolution des importations d’année en année constitue pour nos régions une bonne illustration de l’évolution de l’activité économique locale dans son ensemble.

Une baisse des importations en 2009 plus forte aux Antilles qu’en Guyane et à la RéunionLes valeurs d’importations des trois premiers trimestres de 2008 et 2009, exprimées en €, sont présentées pour les 4 DOM aux tableaux ci-joints. Elles montrent de très fortes diminutions des importations de 2009 pour les Antilles par rapport à 2008 (-30,34% pour la Martinique et -24,66% pour la Guadeloupe) avec en particulier une baisse considérable pour le mois de février 2009 (-57,85% pour la Martinique et -61,05% pour la Guadeloupe).Concernant la Guyane et la Réunion, des baisses d’importations sont également observées aux trois premiers trimestres 2009 par rapport à 2008, mais dans des proportions nettement moins importantes qu’aux Antilles (-3,83% pour la Guyane et -9,02% pour la Réunion).

L’onde de choc de février 2009 A l’observation de ces résultats comparatifs des importations à la fois par période et par DOM, il apparaît assez clairement que l’onde de choc qu’ont connue en février 2009 la Martinique et la Guadeloupe a continué à produire ses effets de récession de l’activité bien au-delà du 1er trimestre 2009, puisque, mois par mois, une diminution sensible des importations, par rapport aux mêmes mois de 2008, persiste d’avril à septembre 2009, surtout en Martinique.La Guyane et la Réunion, qui n’ont pas vécu la même situation de blocage total de l’activité économique qu’ont connue les Antilles pendant plusieurs semaines en février-mars 2009, voient certes leurs importations diminuer par rapport à 2008, mais dans des proportions nettement plus faibles qu’aux Antilles. Pour la Guyane et la Réunion, cette baisse d’activité paraît donc devoir être attribuée davantage à la crise internationale qu’à la crise sociale de début d’année dans les DOM.Pour les Antilles, ces différents chiffres confirment, qu’à moins d’un rattrapage exceptionnel au cours du 4e trimestre 2009, le conflit de février pèsera très lourd sur l’activité économique de l’ensemble de l’année 2009. Ceci est à redouter tant pour les entreprises que pour les collectivités locales, en particulier les communes, dont les recettes budgétaires dépendent pour une grande part de l’octroi de mer.

R. Crestor ■

Janv à Sept 2008 Janv à Sept 2009 Variation 2009 / 2008

Martinique 2 057 292 145 € 1 433 106 632 € - 30,34 %

Guadeloupe 1 871 744 577€ 1 410 145 182 € - 24,66 %

Guyane 706 773 949 € 679 727 714 € - 3,83 %

Réunion 3 343 561 317 € 3 041 972 497 € - 9,02 %

Les importations des DOM de janvier à septembre en 2008 et 2009

Les importations aux trois premiers trimestres 2009 baissent plus fortement aux Antilles

qu’en Guyane et à la Réunion

P11PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009

Info AMPIImportations de Martinique de janvier à septembre : les 20 chapitres qui baissent le plus en 2009

Importations de Martinique en 2008 et 2009 (de janvier à septembre)

2008(milliers d’€)

2009(milliers d’€)

Diminutionen 2009

Janvier 248 280 162 369 -34,60%

Février 195 739 82 504 -57,85%

Mars 197 340 195 782 -0,79%

Avril 256 264 194 081 -24,27%

Mai 197 451 133 417 -32,43%

Juin 218 695 176 032 -19,51%

Juillet 258 225 174 086 -32,58%

Août 250 277 175 253 -29,98%

Sept. 235 021 139 583 -40,61%

TOTAL 2 057 292 1 433 107 -30,34%

La baisse des importations de Martinique reste importanteau 3e trimestre 2009

N° chapitre Chapitre douanier

Janv àSept 2008

en €

Janv àSept 2009

en €

Janv à Sept 2008

en Kg

Janv àSept 2009

en Kg

Variation09/08

en valeur

Variation09/08

en tonnage

72 Fonte, fer et acier 33 585 397 € 15 645 787 € 37 527 305 23 682 701 -53,41% -36,89%

73 Ouvrages en fonte, fer et acier 41 326 380 € 22 225 715 € 14 610 691 7 490 589 -46,22% -48,73%

87 Véhicules automobiles, tracteurs, cycles 234 610 187 € 145 378 244 € 22 196 675 13 907 423 -38,03% -37,34%

84 Machines, appareils et engins mécaniques 165 961 031 € 105 667 320 € 15 709 128 9 188 596 -36,33% -41,51%

25Sel, soufre, terres et pierres, plâtres, chaux, ciments, clinker 18 010 645 € 11 523 403 € 203 106 137 122 132 247 -36,02% -39,87%

76 Aluminium et ouvrages en aluminium 18 377 374 € 12 292 579 € 3 296 893 2 218 855 -33,11% -32,70%

44 Bois, charbon de bois et ouvrages en bois 32 681 397 € 22 071 436 € 41 280 288 26 610 749 -32,46% -35,54%

62 Vêtements et accessoires du vêtement autres qu’en bonneterie 33 101 154 € 22 580 176 € 1 442 175 999 489 -31,78% -30,70%

39Matières plastiques et ouvrages en ces matières 52 767 807 € 36 616 108 € 18 387 660 14 053 929 -30,61% -23,57%

94Meubles, mobilier médico-chirurgical, articles de literie 48 366 419 € 34 465 655 € 15 932 758 11 476 896 -28,74% -27,97%

85Machines, appareils et matériels électriques 127 249 930 € 94 835 105 € 9 955 567 8 589 836 -25,47% -13,72%

20Préparations de légumes, de fruits ou d’autres parties de plantes 18 962 283 € 15 063 028 € 14 348 518 11 661 679 -20,56% -18,73%

16Préparations de viandes, de poissons, de crustacés 20 172 210 € 16 041 890 € 6 199 635 4 797 113 -20,48% -22,62%

04 Lait et produits de la laiterie, oeufs, miel 39 460 806 € 31 395 551 € 20 380 109 18 633 764 -20,44% -8,57%

22 Boissons, liquides alcooliques, vinaigres 42 226 395 € 33 782 619 € 36 950 004 28 891 491 -20,00% -21,81%

19Préparations à base de céréales, de farines, d’amidons 25 028 772 € 20 825 722 € 12 089 708 9 908 775 -16,79% -18,04%

40Caoutchouc et ouvrages en caoutchouc 23 149 624 € 19 326 865 € 5 045 609 4 107 467 -16,51% -18,59%

33Produits de toilette, produits capillaires, cosmétiques 28 502 354 € 23 971 947 € 2 697 924 2 118 896 -15,89% -21,46%

03 Poissons, crustacés, mollusques 26 146 201 € 22 584 229 € 6 511 376 5 719 988 -13,62% -12,15%

48Papiers et cartons, ouvrages en pâte de cellulose, en papier ou en carton

29 628 749 € 25 659 292 € 16 571 619 14 099 948 -13,40% -14,92%

Importations de Martinique en 2008 et 2009 ( de Janvier à Septembre)

0

50 000

100 000

150 000

200 000

250 000

300 000

Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juill Août Sept

Milliers d'€

20082009

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Info

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PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009

Les nouveaux plafonds d’exonération

La Loi de Finances 2009 (Loi du 27 décembre 2008, article 159), puis la Loi pour le Développement Economique des Outre-Mer (Lodeom) du 27 mai 2009 (article 25) ont sensiblement modifié le régime d’exonération de charges sociales patronales qu’avait institué la Loi-Programme pour les DOM du 21 juillet 2003.

Dans le régime d’exonération de la Lopom 2003, trois catégories de secteurs avaient été répertoriés comme secteurs éligibles aux exonérations et pour chacune de ces trois catégories, trois plafonds d’exonération, basés sur le montant du salaire brut, avaient été institués à 1,3 Smic, 1,4 Smic et 1,5 Smic.

En dessous de ces « salaires-plafonds », l’exonération de charges sociales patronales était totale (sauf taux d’accident du travail depuis janvier 2008) et proportionnelle au salaire.Au dessus de ces salaires-plafonds, le montant d’exonération restait constant et égal à l’exonération-plafond, quel que soit le montant du salaire.

Désormais, les montants d’exonération deviennent dégressifs pour les salaires supérieurs aux plafonds. Ceux-ci sont également modifiés. Ainsi, les trois salaires-plafonds de la Lopom (1,3 ; 1,4 et 1,5 Smic) sont remplacés désormais par deux plafonds : 1,4 Smic (qui concerne les secteurs antérieurement à 1,3 et à 1,4 Smic de la Lopom) et 1,6 Smic (qui concerne les nouveaux secteurs prioritaires de la Lodeom). Ces nouvelles dispositions sont en attente d’un décret d’application et de l’agrément par la Commission européenne en tant qu’aide d’Etat.

La dégressivité des exonérations

Le point de départ et la pente de la dégressivité linéaire instaurée par la Loi de Finances et la Lodeom varient selon l’effectif et le caractère prioritaire ou non du secteur d’activité.

Dans ces conditions, on arrive désormais à un dispositif d’exonération plus complexe comprenant trois régimes possibles d’exonération, présentés au tableau ci-après.

Les nouveaux régimes d’exonération

SECtEURS éLIGIbLES(autres que prioritaires)

SECtEURS PRIORItAIRES

Salaire-plafond

Dégressivité d’exonération

à partir de

Exonérationnulle

à partir de

Salaire-plafond

Dégressivité d’exonération

à partir de

Exonérationnulle

à partir de

Effectif > 10 salariés 1,4 Smic 1,4 Smic 3,8 Smic 1,6 Smic 2,5 Smic 4,5 Smic

Effectif < 11 salariés 1,4 Smic 2,2 Smic 3,8 Smic 1,6 Smic 2,5 Smic 4,5 Smic

L’Assemblée Nationale

Les nouveaux montants d’exonérations de charges sociales

patronales dans les DOMLe régime d’exonération de charges sociales dans les DOM a été modifié en 2009 par deux textes de lois : Loi de Finances pour 2009 (27/12/2008), puis Lodeom (27/05/2009).Le nouveau dispositif instaure une dégressivité du montant de l’exonération à partir d’un certain niveau de salaire.

P13PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009

Exonérations de charges socialesLes secteurs prioritaires de la LODEOM

Les secteurs prioritaires, bénéficiant des régimes les plus favorables d’exonération de charges sociales, sont les mêmes que ceux bénéficiant des mesures les plus favorables du dispositif de Zone Franche d’Activité instituée par la Lodeom, à savoir :

• Tourisme (y compris les activités de loisirs s’y rapportant)• Agro-nutrition• Environnement• Energies renouvelables• T.I.C.• Recherche-Développement

Dans la LOPOM 2003, l’exonération augmente linéairement jusqu’au salaire-plafond (1,3 Smic, 1,4 Smic, 1,5 Smic selon les secteurs), puis reste constante au-delà,quel que soit le salaire.

Exonérations de la Loi de Finances 2009et de la LODEOM 2009

Secteurs à 1,4 smic; effectif <11 salariés

- €

100 €

200 €

300 €

400 €

500 €

600 €

700 €

11,2 1,4 1,6 1,8

22,2 2,4 2,6 2,8

33,2 3,4 3,6 3,8

44,2 4,4 4,6 4,8

5

salaire brut en multiple du smic

Exonération en €/mois/emploi

Secteurs prioritaires

- €

100 €

200 €

300 €

400 €

500 €

600 €

700 €

11,2 1,4 1,6 1,8

22,2 2,4 2,6 2,8

33,2 3,4 3,6 3,8

44,2 4,4 4,6 4,8

5

salaire brut en multiple du smic

Exonérartion en €/mois/emploi

Secteurs à 1,4 smic ; effectif >10 salariés

- €

100 €

200 €

300 €

400 €

500 €

600 €

700 €

11,2 1,4 1,6 1,8

22,2 2,4 2,6 2,8

33,2 3,4 3,6 3,8

44,2 4,4 4,6 4,8

5

Salaire en multiple du smic

Exonérartion en €/mois/emploi

Dans le nouveau régime d’exonération instauré par la Loi de Finances 2009, l’exonération augmente linéairement jusqu’au salaire-plafond de 1,4 Smic, puis décroît linéairement pour s’annuler à 3,8 Smic.

Le régime d’exonération amendé par la Lodeom concerne les entreprises de moins de 11 salariés et les secteurs prioritaires. Ici, l’exonération croît linéairement jusqu’au plafond de 1,4 (ou de 1,6 Smic pour les secteurs prioritaires), puis reste constante jusqu’à 2,2 Smic (ou 2,5 Smic pour les secteurs prioritaires), puis décroît linéairement pour s’annuler à 3,8 Smic (ou à 4,5 Smic pour les secteurs prioritaires).

Secteurs à 1,3 smic

- €

100 €

200 €

300 €

400 €

500 €

600 €

11,21,41,61,8

22,22,42,62,8

33,23,43,63,8

44,24,44,64,8

5

Salaire brut en multiple du smic

Exonérartion en €/mois/emploi

Secteurs à 1,4 smic

- €

100 €

200 €

300 €

400 €

500 €

600 €

11,21,41,61,8

22,22,42,62,8

33,23,43,63,8

44,24,44,64,8

5

salaire brut en multiple du smic

Exonération en €/mois/emploi

Secteurs à 1,5 smic

- €

100 €

200 €

300 €

400 €

500 €

600 €

11,21,41,61,8

22,22,42,62,8

33,23,43,63,8

44,24,44,64,8

5

salaire brut en multiple du smic

Exonération en €/mois/emploi

Exonérations de la LOPOM 2003

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Info

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PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009

Le calcul des nouvelles exonérations s’effectue comme indiqué ci-après pour chacun des trois régimes d’exonération.Les coefficients en caractères rouge font référence aux coefficients « a » et « b » calculés au tableau ci-dessous.

Secteurs éligibles (hors secteurs prioritaires) et effectif > 10 salariés :• moins de 1,4 Smic : exo = 28,10 % x Salaire brut• entre 1,4 Smic et 3,8 Smic : exo (en €/mois) =

833,23 € - (0,164 x Salaire brut)• plus de 3,8 Smic : exo = 0 €

Secteurs éligibles (hors secteurs prioritaires) et effectif < 11 salariés :• moins de 1,4 Smic : exo = 28,10 % x Salaire brut• entre 1,4 Smic et 2,2 Smic : exo (en €/mois) = 526,25 €• entre 2,2 Smic et 3,8 Smic : exo (en €/mois)

1 249,85 € - (0,246 x Salaire brut)• plus de 3,8 Smic : exo = 0 €

Secteurs prioritaires quel que soit l’effectif :• moins de 1,6 Smic : exo = 28,10 % x Salaire brut• entre 1,6 Smic et 2,5 Smic : exo (en €/mois) = 601,43 €• entre 2,5 Smic et 4,5 Smic : exo (en €/mois) =

1 353,22 € - (0,225 x Salaire brut)• plus de 4,5 Smic : exo = 0 €

NB : Ces différents calculs sont basés sur les valeurs actuelles du Smic et du total des taux de charges sociales exonérées (soit 28,10 %). Ces calculs auront dont à être actualisés en fonction de l’évolution de ces deux valeurs.

Les équations de la dégressivité

La loi a institué une décroissance « linéaire » des exonérations à partir d’un certain seuil de salaires, jusqu’à atteindre une exonération nulle à partir d’un deuxième seuil de salaire. C’est donc que l’équation de la dégressivité des exonérations en fonction du salaire est celle d’une droite de type y = ax + b.Cette droite passant par deux points connus (le début et la fin de la dégressivité) de coordonnées (x

1 ; y

1) et (x

2 ; y

2), précisées par la

loi, les coefficients « a » et « b » de l’équation peuvent être calculés pour chacun des trois cas, selon les secteurs et les effectifs, en posant :

a = (y1 - y

2) / (x

1 - x

2)

et b = y1 - ax

1

Les valeurs de « a » et « b » ainsi calculées sont présentées au tableau ci-après :

Le calcul des nouvelles exonérations de charges sociales

Dég

ress

ivité

Débutde dégressivité

Finde dégressivité

Calcul des coefficients

a et b

X Smic

Salairebrut

mensuelx1

Exonération€/mois

y1

X Smic

Salairebrut

mensuelx2

Exonération€/mois

y2

Coefficienta =

(y2- y1)/(x2- x1)

Coefficientb =

y1- ax1

Régime n° 1 1,4 Smic 1 872,78 € 526,25 € 3,8 Smic 5 083,26 € - € - 0,164 833,23 €

Régime n° 2 2,2 Smic 2 942,94 € 526,25 € 3,8 Smic 5 083,26 € - € - 0,246 1 249,85 €

Régime n° 3 2,5 Smic 3 344,25 € 601,43 € 4,5 Smic 6 019,65 € - € - 0,225 1 353,22 €

Les charges sociales pouvant être exonérées

Charges patronales Taux

Assurance maladie 12,80 %

Assurance vieillesse plafonnée

8,30 %

Assurance vieillesse déplafonnée

1,60 %

Allocations familiales 5,40 %

Accident du travail Exclu au 1er janvier 2008

tOtAL 28,10 %

P15PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009

Exonération de charges sociales

MONTANT DU SALAIRE MONTANT DE L’EXONERATION (en €/mois/emploi)

Multiple Salaire brut Secteurs éligibles (hors secteurs prioritaires) Secteurs prioritaires

du Smic mensuel (*) Effectif supérieur à 10 Effectif inférieur à 11 Quel que soit l’effectif 1 1 337,70 € 376 € 376 € 376 €

1,1 1 471,47 € 413 € 413 € 413 € 1,2 1 605,24 € 451 € 451 € 451 € 1,3 1 739,01 € 489 € 489 € 489 € 1,4 1 872,78 € 526 € 526 € 526 € 1,5 2 006,55 € 504 € 526 € 564 € 1,6 2 140,32 € 482 € 526 € 601 € 1,7 2 274,09 € 460 € 526 € 601 € 1,8 2 407,86 € 439 € 526 € 601 € 1,9 2 541,63 € 417 € 526 € 601 € 2 2 675,40 € 395 € 526 € 601 €

2,1 2 809,17 € 373 € 526 € 601 € 2,2 2 942,94 € 351 € 526 € 601 € 2,3 3 076,71 € 329 € 493 € 601 € 2,4 3 210,48 € 307 € 460 € 601 € 2,5 3 344,25 € 285 € 428 € 601 € 2,6 3 478,02 € 263 € 395 € 571 € 2,7 3 611,79 € 241 € 362 € 541 € 2,8 3 745,56 € 219 € 329 € 511 € 2,9 3 879,33 € 197 € 296 € 481 € 3 4 013,10 € 175 € 263 € 451 €

3,1 4 146,87 € 153 € 230 € 421 € 3,2 4 280,64 € 132 € 197 € 391 € 3,3 4 414,41 € 110 € 164 € 361 € 3,4 4 548,18 € 88 € 132 € 331 € 3,5 4 681,95 € 66 € 99 € 301 € 3,6 4 815,72 € 44 € 66 € 271 € 3,7 4 949,49 € 22 € 33 € 241 € 3,8 5 083,26 € - € - € 211 € 3,9 5 217,03 € - € - € 180 € 4 5 350,80 € - € - € 150 €

4,1 5 484,57 € - € - € 120 € 4,2 5 618,34 € - € - € 90 € 4,3 5 752,11 € - € - € 60 € 4,4 5 885,88 € - € - € 30 € 4,5 6 019,65 € - € - € - € 4,6 6 153,42 € - € - € - € 4,7 6 287,19 € - € - € - € 4,8 6 420,96 € - € - € - € 4,9 6 554,73 € - € - € - € 5 6 688,50 € - € - € - €

Montant mensuel des exonérations de charges sociales de la Loi de Finances 2009et de la LODEOM 2009

(*) Smic au 1er juillet 2009 Dossier réalisé par R. Crestor ■

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Info

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PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009

Extrait des mesures présentées au Conseil Interministériel pour les productions locales

et le développement endogène

Soutenir et dynamiser la création de PME outre-merCe plan PME outre-mer, inspiré du « Small Business Act » américain, renforce la compétitivité des TPE / PME et consolide leur structure financière en créant un fonds d’investissement de proximité (FIP) permettant de défiscaliser à 50 % l’investissement dans les capitaux propres d’une entreprise, en relançant les prêts participatifs, en pérennisant pour 5 ans le dispositif d’avance de 20 % du plan de relance pour les marchés publics et en créant un fonds de garantie à destination des PME.

Favoriser la croissance des économies locales en nommant des commissaires au développement endogène aux Antilles, en Guyane et dans l’Océan IndienIl est créé 3 commissaires au développement endogène (Antilles, plateau des Guyane, Océan Indien) chargés de lever tous les blocages et de mettre en relation les acteurs. Ils auront pour missions de structurer les filières de production et de travailler à la diminution des prix à la consommation : constitution d’un marché Antillais en Martinique et en Guadeloupe, ouverture sur l’Amérique latine en Guyane, et développement des échanges régionaux à la Réunion et à Mayotte.

Permettre la diversification et le développement de filières agricoles puissantesLa diversification des productions agricoles locales passe aujourd’hui par un outil budgétaire dénommé le POSEI. Ce fonds sera abondé de 40 M € dès 2010 afin d’appuyer toutes les mesures du CIOM relatives au développement des productions agricoles endogènes, et de permettre l’organisation des filières de production. Egalement, des Instituts techniques agricoles seront ouverts sur chaque territoire afin de permettre d’accompagner techniquement les agriculteurs souhaitant se lancer dans la diversification.

Préserver et mettre en valeur les espaces agricoles naturelsFace à la pression foncière urbaine extrêmement forte, cette mesure crée une commission de protection du foncier agricole aux pouvoirs administratifs élargis.

Extrait du discours du Président de la République au Conseil Interministériel

de l’Outremer le 6 novembre 2009

Un marché antillais de 800 000 habitants...« Vous avez aussi fait part de votre volonté de pouvoir trouver en vous-mêmes les ressorts de votre propre développement économique. L’Etat sera donc à vos côtés. Un « Commissaire au développement endogène », nommé auprès de la Ministre de l’Outre-mer, aura la charge de permettre, aux Antilles, - ce qui est une priorité absolue - la création d’un marché unique de plus de 800.000 habitants entre la Guadeloupe et la Martinique. »...

Le développement endogène...« Le développement endogène, c’est surtout l’affaire des entreprises, et notamment des PME. Celles-ci sont soumises à des coûts de main d’oeuvre plus élevés qu’en Métropole, à des surcoûts liés au fret, à la faiblesse de leur marché intérieur. Etant soumises à des contraintes supérieures, elles doivent faire l’objet d’un traitement spécifique. »...

...« Nous allons donc leur proposer un « Small business act » ultramarin, qui sera un véritable plan de soutien massif au développement des PME Outre-mer. Nous mettrons en place un fond de garantie facilitant le financement de leur trésorerie et la défiscalisation à 50 % de toutes les prises de participation dans le capital des PME locales, sous réserve qu’il s’agisse de secteurs prévus dans la LODEOM, ce qui est bien normal par ailleurs puisque la LODEOM prévoit un certain nombre d’axes stratégiques Par ailleurs, l’Etat maintiendra, pour 5 années supplémentaires, l’avance de 20 % sur les marchés publics qu’il accorde, afin de permettre aux PME de bénéficier d’une trésorerie plus confortable.»...

Le Président Nicolas Sarkozy

Conseil Interministérielde l’Outremer

Le Président de la République, Nicolas Sarkozy, a annoncé plusieurs mesures en faveur de la production locale et du développement endogène.

P17PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009

Info AMPI

Attention à la définition de l’octroi de mer

La fiche I-5 des mesures transversales issues du Conseil Interministériel de l’Outre-mer du 6 novembre 2009, reproduite ci-dessus, donne de l’octroi de mer une définition étonnamment erronée. Selon ce document, l’octroi de mer serait un « droit de douane » sur les produits importés et servirait de « protection » pour les productions locales. Ceci montre à quel point la complexité du régime de l’octroi de mer donne lieu, encore aujourd’hui, à des malentendus sur la vraie nature de cette taxe.Il faut donc le rappeler : l’octroi de mer n’est ni un droit de douane, ni un instrument de protectionnisme (*). L’octroi de mer est une taxe sur la consommation intérieure des DOM, au même titre que la TVA. Les exonérations d’octroi de mer en faveur des productions des DOM, autorisées quant à elles, à titre dérogatoire, pour une période de 10 ans et dans des conditions bien déterminées par le Conseil de l’Union Européenne sur proposition de la Commission, sont perçues par ces institutions comme étant de justes compensations des surcoûts de ces productions. Au moment même où la France, à l’occasion du rapport à mi-parcours sur l’octroi de mer, est en train de négocier avec la Commission européenne la prorogation de cette dérogation, il est bien sûr essentiel d’éviter toute erreur

d’interprétation pouvant remettre en cause le dispositif d’exonération de la production des DOM et il est capital de montrer, au contraire, l’impact positif de ce dispositif sur le développement de notre production endogène.

(*) voir l’article de Richard Crestor « L’octroi de mer n’est pas un droit de douane » dans le magazine PIL n° 2 sur : http://www.infoantilles.com

Renforcer le rôle et le financement des chambres d’AgricultureUne mission interministérielle sera lancée afin de proposer des solutions de financement stable des chambres d’agriculture et de les amener à jouer un rôle plus marqué dans la définition du projet de développement local.

Accentuer les transferts de technologies et l’innovation dans les Outre-merLes grands centres scientifiques français (CIRAD, INRA, IRD, IFREMER…) auront pour mission de favoriser l’émergence de pôles d’innovation en outre-mer, notamment en s’adossant à des pôles de compétitivité métropolitains.

Faire évoluer les approvisionnements des outre-mer au bénéfice de la production localeLes approvisionnements agricoles doivent évoluer en faisant une part plus grande aux productions locales. Une des mesures phares consistera à travailler à un assouplissement du code des marchés publics pour privilégier les approvisionnements locaux, par exemple dans la restauration collective.

Valoriser la biodiversité ultramarine (les plantes à parfum, aromatiques et médicinales)Les plantes à parfum, aromatiques et médicinales sont un gisement de valeur

ajoutée peu exploitée. Il est décidé de lancer un plan d’actions reposant sur la mise en place d’une réglementation locale et nationale, sur une recherche et un enseignement des valeurs de ces plantes et sur la mise en place d’un environnement technique.

La Ministre Marie-Luce Penchard, le Préfet Ange Mancini et Richard Crestor au Palais des Congrès de Madiana

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PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009

Qu’est-ce que l’innovation ?Gilles Gestel : Au sens large du terme, innover est le fait d’introduire quelque chose de nouveau dans un domaine, un usage, un système... Au sens économique, l’innovation représente tout apport nouveau effectué dans une organisation, au sein de l’une ou plusieurs de ses dimensions, dès lors qu’il lui apporte un avantage concurrentiel et durable.

La plupart du temps, quand on parle d’innovation, on pense nouveau produit : est-ce une idée fausse ?G. G. : C’est très réducteur, comme le fait d’assimiler l’innovation uniquement au changement technologique. L’innovation peut concerner toutes les dimensions d’une organisation : technologique, économique, marketing ou organisationnel. Et à l’intérieur de ces principaux types d’innovation, on trouve plusieurs « intensités » d’innovation qui se mesurent en fonction du risque pris par l’entreprise. Ainsi, on distingue l’innovation « de rupture », qui représente un risque important, et l’innovation « incrémentale » ou « radicale », qui représente un risque modéré.Il existe un autre élément important pour qualifier l’innovation : c’est le degré de perception de cette innovation par, à la fois, l’innovateur et le client.Quand on est porteur de projet, qu’il s’agisse d’un nouveau produit ou d’un nouveau procédé, il est essentiel de s’interroger, dès le départ, sur la façon dont le consommateur et le personnel de l’entreprise vont percevoir cette innovation. Et c’est en fonction de la réponse à cette question que le porteur de projet pourra définir, à la fois, le type et le niveau d’intensité de l’innovation. Mais,

l’innovation est avant tout un processus qui, fréquemment, «mélange» les types d’innovations, par exemple technologique et organisationnel, les uns étant souvent dépendants des autres…

Qu’entendez-vous par « processus » ?G. G. : Un processus est une démarche intégrant un ensemble d’activités touchant, la plupart du temps, plusieurs fonctions de l’entreprise.Quand on parle d’innovation en tant que processus, on distingue généralement deux grandes tendances : le «Market-pull» ou «orientation marché», démarche où l’innovation anticipe, plus ou moins largement, la demande du marché, en analysant son évolution et dans laquelle le consommateur a une place centrale ; et le «techno push», où l’innovation s’appuie, en priorité, sur le travail et les découvertes des laboratoires de Recherche et Développement.Aucun de ces deux processus n’est parfait. La troisième « voie » est donc la plus intéressante : il s’agit de celle qui mélange les deux tendances, en plaçant en permanence les attentes du marché au cœur des travaux de conception menés par la Recherche-Développement. L’objectif est également de mener le processus d’innovation dans un délai compatible avec les cycles de vie des produits ou technologies rythmant les évolutions du marché visé.

Quel est votre rôle auprès des porteurs de projets innovants ?G. G. : En tant que Technopole, nous avons pour vocation d’accompagner l’innovation au sens économique du terme. Cela signifie que nous accompagnons les porteurs de

projets innovants, quel que soit le type et le niveau d’intensité de l’innovation dont il s’agit.En tant que Centre Européen d’Entreprise et d’Innovation (CEEI), nous offrons toute une gamme de services intégrés de détection, de sélection, d’orientation stratégique et d’accompagnement des projets innovants, dans la perspective de contribuer au développement régional et local. Pour ce faire, deux entités composent ce pôle : le service ITEC-CEEI (Innovation Technologique pour les Entreprises et Collectivités du Centre) et la pépinière d’entreprises Chrysalia-CEEI.Le service ITEC-CEEI a pour vocation d’assurer la mise en œuvre des mesures publiques de soutien à l’innovation en faveur des PME, en priorité à travers le développement du tissu industriel local, notamment en aidant les entreprises existantes à se moderniser et à innover, et en soutenant la création de nouvelles générations d’entreprises innovantes sur l’ensemble du territoire martiniquais…La pépinière d’entreprises Chrysalia-CEEI offre aux créateurs d’entreprise un suivi individualisé pendant la phase de lancement. Elle met à leur disposition un hébergement de qualité, évolutif, à des tarifs attractifs et propose des services généraux partagés (reprographie, fax, salles de réunion...). Elle permet ainsi aux jeunes entreprises de gagner en expérience et en maturité, grâce à un environnement adapté au démarrage.Technopole Martinique, dont la coordination a été confiée au Pôle Innovation et Entreprise a été labellisée en juin 2008 par RETIS (Réseau National des Technopoles, CEEI et Incubateurs). Je rappelle qu’il s’agit d’une dynamique de territoire, impulsée et

M. Gilles Gestel

« L’innovation est au cœur detoute dynamique de

développement…»La nécessité d’innover pour rester compétitif n’est ni naturelle, ni spontanée pour une organisation, en particulier les petites et moyennes entreprises qui manquent souvent de moyens et de temps… Pourtant, l’innovation porte en elle les valeurs d’un développement endogène raisonné et durable, vecteur de croissance et d’emplois. Explications avec Gilles Gestel, Directeur d’ITEC-CEEI et Coordinateur de Technopole Martinique…

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L’innovation dans l’industrieportée par la CACEM, dans le but de soutenir une innovation vectrice des valeurs du développement durable et plus particulièrement génératrice de valeur ajoutée, porteuse d’identité, d’insertion et d’emplois…

Qui peut bénéficier de l’accompagnement d’ItEC-CEEI ?G. G. : Les bénéficiaires de l’action d’ITEC-CEEI sont des porteurs de projets innovants, dont les activités apportent directement une valeur ajoutée à l’économie d’une zone ou région, et qui, par leur potentiel de croissance, exercent un effet d’entraînement sur les activités dérivées comme le commerce, les professions libérales, les transports, la restauration, etc. Il peut s’agir de créateurs d’entreprises, ou de dirigeants d’entreprises existantes souhaitant s’engager dans un projet de modernisation, de diversification et de développement. Au cours de ces treize années d’expérience, ITEC-CEEI est intervenu dans la plupart des domaines clés de l’économie martiniquaise, notamment l’agroalimentaire, le bois, la mécanique, la plasturgie, le multimédia, la technologie de l’information et de la communication…

Vous venez de créer un « Passeport pour l’innovation » : de quoi s’agit-il ?G. G. : Dans le cadre du dispositif Technopole Martinique, les acteurs de l’innovation et de la recherche, cherchant à travailler ensemble, ont exprimé le besoin de s’identifier et d’apprendre à mieux se connaître. C’est pour répondre à ce besoin que le Pôle Innovation et Entreprises de la CACEM a conçu ce premier support de communication et d’animation du réseau : le « Passeport pour l’innovation ». Dédié aux chercheurs, aux chefs d’entreprises, aux créateurs d’entreprises innovantes, aux développeurs et à tous les acteurs portant ou soutenant des projets d’innovation, il a pour vocation d’accompagner, par une information de qualité, l’implication de tous dans les efforts d’innovation. Il constitue une maille du réseau que les partenaires de Technopole Martinique tissent ensemble afin que les mondes de la recherche, de l’enseignement et de l’entreprise oeuvrent de concert pour relever les défis de demain.Le « Passeport pour l’innovation » apporte, à travers des témoignages et des expériences, un éclairage sur la situation actuelle dans huit secteurs stratégiques d’innovation. En cela, il constitue une vitrine de la dynamique d’innovation martiniquaise….

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Pouvez-vous définir en quelques mots l‘activité du PARM ?Katia Rochefort : Le PARM est spécialisé dans la recherche et le développement ainsi que dans l’assistance et le conseil technologique aux entreprises.Notre objectif est clair : aider les industriels du secteur agro-alimentaire à créer de la valeur ajoutée. Le PARM accompagne l’entreprise dans sa démarche d’innovation pour renforcer sa compétitivité et rester offensif sur un marché fortement concurrentiel.

Comment intervenez-vous ?K. R. : Le champ d’action du PARM va de l’étude de faisabilité du projet jusqu’à son lancement opérationnel. Nous pouvons travailler sur de nombreux domaines tels que l’amélioration des process de production, le développement de nouveaux produits,

de nouvelles gammes, l’évaluation sensorielle des productions ou encore la maîtrise des risques sanitaires. L’entreprise, petite ou moyenne, nous sollicite à quelque niveau que ce soit dans le cadre d’une prestation de service, que nous élaborons sur-mesure. Parmi nos clients nous avons autant de TPE(Très Petites Entreprises) que de PME/PMI.

Quelques exemples à nous citer ?K. R. : Il y en a beaucoup sur les 139 projets que nous avons suivis depuis notre création, il y a 6 ans ! Je peux vous citer l’entreprise Man’ Nicole qui fabrique des boudins antillais. Avec elle, nous avons

amélioré les process, réfléchi à une nouvelle implantation de l’activité. Nous l’avons conseillée sur l’organisation des postes de travail sur la chaîne de production, sur la définition de ses équipements de production, et validé la durée de vie de sa gamme de produits. Le PARM a aussi assisté l’entreprise dans sa démarche HACCP (analyse des points critiques en vue de leur maîtrise).

Quels sont les moyens dont vous disposez ?K. R. : Le PARM peut compter sur une équipe de 5 techniciens et 6 ingénieurs spécialisés, aux compétences reconnues et sur des équipements techniques performants. Nous sommes dotés de deux laboratoires : l’un pour

l’analyse sensorielle et l’autre pour la micro-biologie et la physico-chimie. Le PARM bénéficie aussi d’un hall de technologie de 250 m2 permettant la simulation de nombreux procédés.

Considérez-vous que les entrepreneurs martiniquais sont sensibles à l’innovation ?K. R. : Dans l’ensemble oui. Une grande part des entreprises du secteur ont pleinement conscience que sans innovation, elles sont vouées à disparaître. Elles font appel au PARM pour améliorer leur production ou élargir leur gamme de produits.D’un autre côté, il reste encore des porteurs de projets qui foisonnent d’idées, mais qui manquent parfois de structuration. Là aussi, nous sommes présents pour rationaliser leur démarche.

En Martinique, avez-vous identifié des freins à l’innovation ?K. R. : La structuration de nos entreprises, l’activité en flux tendus et le manque de ressources humaines dédiées à la recherche-développement sont des handicaps. Finalement, nous connaissons les mêmes problématiques que toutes les entreprises agro-alimentaires. Nous ne sommes pas à la marge.

Mme Katia Rochefort

Le PARM : stimulateurde valeur ajoutée

Pôle Agro-alimentaire Régional de Martinique : PARM. Quatre lettres bien connues des industriels du secteur. L’innovation est au cœur de l’activité de cet organisme doté de matériels performants et d’une équipe aux connaissances techniques pointues. Un outil remarquable, créé à l’initiative du Conseil Régional, au service des entreprises martiniquaises qui veulent rester compétitives. Visite guidée avec Katia Rochefort, Directrice du PARM.

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L’innovation dans l’industrie

Que proposez-vous aux entrepreneurs pour enrichir davantage leur culture de l’innovation ?K. R. : Le PARM met à disposition des entreprises du secteur agro-alimentaire des services et des ressources technologiques pour accroître leur compétitivité. Nous menons des actions collectives par secteur professionnel. Nous organisons des journées techniques et des séminaires qui font intervenir des experts. Par ailleurs, je peux vous annoncer qu’en 2010 nous proposerons une nouvelle action visant à développer la performance industrielle. Le PARM élabore en ce moment un programme qui

comprendra notamment un diagnostic et un suivi des entreprises participant à l’action.

Vous menez vos propres sujets de recherche, sur quoi travaillez-vous actuellement ?K. R. : Nous étudions les potentialités de l’amidon du fruit à pain en vue d’identifier les pistes d’innovation sur l’axe nutrition-santé. Notre équipe se penche aussi sur l’apport nutritionnel des fruits et légumes produits en Martinique dans l’objectif d’impulser la création de valeur ajoutée, pour la conquête de marchés sur l’axe aliment-santé. Plus récemment, nous avons débuté des travaux sur la valorisation des plantes. La recherche et le développement sont essentiels pour le secteur agro-alimentaire. Les connaissances que nous accumulons servent de supports à l’innovation et seront à un moment donné utiles à nos entreprises.

Dans quelques semaines, vous allez lancer un appel d’offres pour trouver des fabricants intéressés par le développement de deux nouvelles gammes de produits innovants. Pouvez-vous nous en dire plus ?K. R. : Depuis 2007, le PARM a finalisé le développement de deux gammes de nouveaux produits. Nous sommes prêts aujourd’hui à céder notre savoir-faire en concédant une licence de

marque à titre gratuit. Les produits sont positionnés sur des segments de marché très porteurs et je ne doute pas de leur succès. Quoi qu’il en soit, nous contribuerons à leur développement opérationnel.L’innovation est un sujet sans fin. Le PARM est bien placé pour le savoir. Les opportunités sont à saisir et nous sommes à la disposition des professionnels pour assurer la réussite de leurs projets.

FIChE D’IDEntIté

Le PARM : un outil de recherche et de développement technologiqueDate de création : association loi 1901 créée à l’initiative du Conseil Régional en 2003Président : M. Daniel MARIE-SAINTEDirectrice : Mme Katia ROCHEFORTEquipe : 5 techniciens et 6 ingénieurs spécialisésMission : impulser le développement des productions du secteur agro-alimentaireChamp d’intervention :• favoriser la transformation et le développement des productions (fruits, légumes,

pêche et aquaculture, élevage) en créant des produits innovants à haute valeur ajoutée

• mettre à disposition des ressources technologiques auprès des entreprises• favoriser la formation des étudiants, stagiaires et professionnels

Outils :• une halle technologique alimentaire de 250 m²• un laboratoire d’analyses physico-chimiques et micro-biologiques• un laboratoire d’analyses sensorielles• des équipements pilotes et analytiques

Adresse : Habitation Petit Morne – 97232 Le Lamentintél : 0596 42 12 78 / Fax : 0596 42 12 92 / Email : [email protected]

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Avoir pour maison-mère une coopérative, est-ce un frein à l’innovation ?Nicolas Alonzeau : L’idée de la transformation est venue de l’intérêt d’absorber la surproduction. La culture de l’innovation s’est mise en place progressivement. Aujourd’hui, le Groupe a conscience qu’il faut réussir le saut technologique pour la modernisation et la diversification.

Comment êtes vous arrivés à partager cette culture ?N. A. : Qui dit coopérative, dit démarche concertée. En 2008, le nouveau Conseil d’administration et l’équipe de direction ont souhaité lancer un plan d’orientations stratégiques. Les agriculteurs adhérents, les administrateurs et les salariés ont réfléchi ensemble au devenir du Groupe. Le constat était simple : Socopgel est un outil performant qui n’utilise pas encore toute sa capacité. Nous allons vers une optimisation de notre production et une diversification de nos produits.

Quel a été votre parcours innovation ?N. A. : Nous avons d’abord fait le choix de maîtriser notre production, par une planification en amont. Nous avons ensuite mis en place une démarche qualité, élément déterminants dans le processus de transformation des produits.

Puis, nous avons engagé un projet de développement des compétences avec l’ensemble des acteurs pour accompagner la dynamique du changement. Un préalable indispensable à l’innovation. Nous avons également sollicité des partenaires locaux, nationaux et internationaux pour nous accompagner. L’ITEC-CEEI*, le PARM** et d’autres intervenants nous ont aidé à structurer notre démarche. Grâce à eux, nous avons pu élaborer un diagnostic, développer la recherche et structurer notre projet opérationnel.

Quelles sont les innovations à venir ?N. A. : Aujourd’hui, nous sommes prêts à transformer autrement. Face à la pénibilité de certaines tâches et l’apparition de cas de Troubles Musculo-Squelettiques (TMS), nous avons changé le procédé de pelage de nos légumes. Par ailleurs, nous comptons faire évoluer nos conditionnements, élargir notre gamme de produits et nous positionner sur de nouveaux marchés. Nous sommes clairement entrés dans une logique de différenciation grâce à l’innovation.

Vous dites être passés du flux poussé au flux tiré, expliquez-nous ?N. A. : En résumé, ce n’est plus la production qui oriente la transformation mais la demande du client. Cette logique répond à notre souci de maîtrise des matières premières. Le consommateur insuffle la tendance, à nous d’y répondre efficacement par des produits à forte valeur ajoutée comme par exemple la commercialisation de légumes précuits conditionnés en barquettes.

Finalement, l’innovation c’est un pari gagné pour vous ?N. A. : L’ensemble du Groupe a dû se remettre en question et trouver dans

un environnement complexe, une ligne directrice pérenne. L’innovation c’est tout un état d’esprit. Sans elle, pas de développement possible. Mais qu’on ne se trompe pas, tout cela demande réflexion et appropriation. L’innovation, ça ne s’improvise pas !

* Innovation Technologique pour les Entreprises et Collectivités du Centre** Pôle Agro-alimentaire Régional

Fiche d’identitéMaison-mère :SOCOPMA OP, coopérative maraîchère

250 adhérents 34 salariés

Filiales : - Socopdis : Commercialisation des fruits et légumes frais12 salariés

- Socopgel : Surgélation des légumes 20 salariés

M. Nicolas Alonzeau

« L’innovation,ça ne s’improvise pas ! »

Spécialiste de la surgélation des légumes martiniquais, Socopgel est une filiale de la Société Coopérative des Maraîchers, la Socopma. Entreprise atypique, Socopgel doit concilier respect des intérêts des adhérents, spécificité de la filière fruits et légumes et contraintes du marché. Une équation délicate qui ne l’a pas empêchée de rentrer dans une logique d’innovation. Entretien avec Nicolas ALONZEAU, Directeur général du Groupe.

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Depuis 2008, vous commercialisez des produits à base de viande alors que vous étiez spécialisés dans les produits de la mer. Pourquoi cette diversification ?Jessica Cozema : Délices Locales est en perpétuel mouvement. Notre politique d’innovation repose sur la formulation de nouvelles recettes. Il était important d’ouvrir notre marché en démontrant notre capacité de progression.

Comment avez-vous procédé ?J. C. : Le projet a été soutenu par l’ITEC. Nous avons fait appel à un centre technique métropolitain qui a développé des terrines de poulet et de porc. Mais les tests n’étaient pas concluants. Il y avait un décalage certain en termes gustatif et visuel avec les attentes des Martiniquais. Nous avons donc retravaillé en interne, procédé à des analyses sensorielles pour proposer finalement des souskay de viandes adaptées au marché local.Trois nouveaux produits sont en rayon : la salade de groin, la souskay de testicules de bœuf et la souskay de poulet. Bien entendu, le personnel a été formé à la transformation des produits carnés.

Vous avez dû investir en matériel ?J. C. : Le procédé de stérilisation a été amélioré grâce à l’achat de machines performantes. Elles nous ont permis de mieux équilibrer les paramètres temps et température pour nous rapprocher des saveurs des produits faits maison. Près d’un million d’euros ont été nécessaires.

Comment comptez-vous rentabiliser cette démarche d’innovation ?J. C. : Les bénéfices sont certains. Notre chiffre d’affaires a augmenté de 15 % et notre capacité de production de 5 %.La démarche a séduit nos partenaires et nous envisageons de développer des produits avec d’autres industriels. Nous avons choisi d’investir massivement et pour longtemps. Nos procédés et nos machines offrent une évolution qui n’induit pas de surenchère de moyens. La finalité est d’exploiter notre savoir-faire et le matériel récemment acquis pour avancer sur de nouveaux segments de marché.

Quelles sont vos perspectives de développement ?J. C. : Nous sommes orientés vers la

conquête des marchés extérieurs. La Guadeloupe, la Guyane et la région parisienne commercialisent nos gammes. Nous voulons renforcer ces liens. L’année prochaine, Délices Locales lancera son site internet ouvert à l’e-commerce. Notre regard se porte aussi vers la Caraïbe et l’Europe. Des prospections sont en cours.

Vous avez déjà planifié d’autres innovations ?J. C. : Chaque année des produits voient le jour. En 2010, Délices Locales créera d’autres recettes et de nouveaux packaging. Cela va aussi impliquer le renforcement de nos équipes dans la recherche et le développement. Ce qui ne nous empêchera pas de solliciter les compétences du PARM.L’innovation est une aventure sans fin pour le bien de l’entreprise et de ses clients.

Fiche d’identité- Créée il y a 15 ans- 13 salariés

- Chiffres d’affaires annuel : 2 millions d’€ dont 15 % à l’export

Mme Jessica Cozema

M. Alex Edmond, gérant de Délices Locales

Délices Localesou le mouvement perpétuel

Comme à la maison ! C’est le crédo de Délices Locales qui transpose à l’échelle industrielle des mets locaux traditionnels. Des recettes familiales proposées en bocaux qui riment avec créativité. Délices Locales a opté pour une stratégie de l’innovation basée sur l’introduction de nouvelles recettes. Chaque année, grâce à la modernisation de l’outil de production, les gammes s’étoffent. La diversité des saveurs est le fer de lance de cette entreprise qui ne manque pas d’ambition. Rencontre avec Jessica Cozema, Responsable de production et développement produit.

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L’innovation dans l’industrie

Vous êtes une petite entreprise et pourtant vous avez pris le parti d’innover significativement. Quelles ont été vos motivations ?Pierre Jean-Baptiste : Jusqu’en 2007, nous utilisions le confisage à chaud. Un procédé qui ne nous satisfaisait pas complètement. L’aspect et la saveur du fruit étaient altérés ; sans parler des coûts de production qui manquaient de renta-bilité : le sirop du confisage devait être jeté après utilisation. Nous avons alors réfléchi à un nouveau process de fabrication plus efficient : le confisage à froid. Mais les évolutions ne se sont pas arrêtées là. Peu de temps après, nous avons acquis une ensacheuse et un séchoir. Ces matériels ont réduit la pénibilité des tâches, ont augmenté nos volumes de production et ont permis l’élargissement de la gamme de nos produits. Confisage à froid et séchage nous offrent l’opportunité de travailler de nouveaux fruits comme le melon, la carambole ou le gingembre…

Comment vous êtes-vous organisés pour cette démarche d’innovation ?P. J-B. : Avec le soutien de l’ITEC, nous avons préparé un dossier de modernisation de l’outil de production. La Région a accepté de co-financer l’opération. Pour le reste, j’ai puisé dans les fonds propres de l’entreprise et sur mes fonds personnels.Le PARM est également intervenu dans le choix des équipementiers et du conseil technique. Au total, nous avons dépensé près de 400 000 €.

Pouvez-vous mesurer aujourd’hui les retombées de ces évolutions ?P. J-B. : Nous avons opté pour une stratégie de rationalisation et de différenciation. Sans elle, nous aurions disparu. Rien qu’en Martinique, notre chiffre d’affaires a augmenté de 30 %. La demande s’est très vite fait ressentir. Doux Caprices a gagné en notoriété. Autre point important : à ce jour, nos investissements sont rentabilisés.

L’innovation vous ouvre-t-elle les portes de l’export ? P. J-B. : Nos produits sont largement présents en Guadeloupe et en Guyane. Je ne vous cache pas que nous pensons maintenant à nous implanter dans la Caraïbe et ce malgré des taxes élevées. Il est évident que des pays comme Trinidad ou Sainte-Lucie sont de véritables niches pour Doux Caprices. Et puis, une information de dernière minute : nous sommes actuellement en pourparlers avec la Métropole.

Pensez-vous que Doux Caprices a atteint sa limite d’innovation ?P. J-B. : Je ne l’espère pas ! Nous avons toujours à séduire et à surprendre. Doux Caprices doit se concentrer sur le conditionnement. Nos packaging sont neutres et méritent d’être travaillés par gamme de produits. Nous examinons aussi la piste d’une ensacheuse verticale qui remplacerait l’emballage à la main de certains fruits. Nous sommes une petite entreprise qui a bien compris tout l’intérêt d’innover pour exister !

Fiche d’identité- Création en décembre 1993 par Pierre Jean-Baptiste

- Effectifs : 7 personnes

- Un dépôt en Guadeloupe

- Clients : GMS, hôtels et confiseries de détail

M. Pierre Jean-Baptiste

Doux Caprices : « Sans innovation,nous aurions disparu »

Qui a dit que les petites entreprises n’avaient pas accès à l’innovation ? Sûrement pas Doux Caprices, fabricant de confiseries créoles. En optant pour une stratégie de différenciation et de rationalisation de sa production, Pierre Jean-Baptiste a probablement sauvé son entreprise. Pour Doux Caprices, la démarche d’innovation est une opération gagnante. Le développement est au rendez-vous et la conquête de nouveaux marchés hors des frontières plus que jamais dans les esprits. Explication avec Pierre Jean-Baptiste, créateur et Directeur de Doux Caprices.

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Que proposez-vous aux entreprises martiniquaises qui veulent innover ?Philippe Ardon : Avec les « aides à l’innovation », nous finançons des études de faisabilité et des projets en phase de recherche industrielle et/ou de développement expérimental sous forme de subventions (plafonnées à 50.000 €) ou d’avances remboursables à taux zéro.

Soutenez-vous aussi les porteurs de projets qui sont à la veille de la phase de lancement commercial de leur programme d’innovation ?P. A. : Bien entendu. Outre les «Aides à l’innovation», nous accompagnons l’entreprise en phase de lancement industriel et commercial grâce au «Contrat de Développement Innovation». Ce produit, sans garantie ni caution personnelle, concerne les PME de plus de 3 ans. Il s’agit d’un prêt d’un montant compris entre 40 000 et 300 000 €, voire 400.000 € dans certains cas.Ces deux dispositifs soutiennent des projets ayant un fort caractère innovant (produit, technologie, outil de production).

Quelles démarches l’entreprise doit-elle engager ?P. A. : Elle contacte directement l’AFD, service OSEO innovation, pour étudier les modalités d’intervention. Puis, le chef

d’entreprise monte un dossier complet qui nous permet de prendre la mesure de son projet dans sa globalité. L’ensemble des pièces est envoyé à Paris au siège d’Oséo pour juger de sa recevabilité.L’instruction est cependant réalisée localement. Une commission se réunit pour donner son accord final. Au total et en moyenne, il faut compter entre 2 à 6 mois pour toutes ces étapes.

Cela peut paraître long pour certains !P. A. : Il s’agit d’une moyenne. Le temps d’instruction dépend de la complexité du projet. Nous intervenons dans des domaines techniques qui requièrent des connaissances. Si nous ne les avons pas sur place, nous prenons l’avis d’experts. Il arrive aussi, lors de la préparation du dossier, que d’autres pistes de développement apparaissent. Nous prenons soin de les étudier avec l’entreprise.

A ce jour, quels types de projets avez-vous suivis ?P. A. : Ces outils de financement sont apparus en octobre 2008. Depuis, une dizaine de projets ont été examinés. Leurs sujets sont variés : l’informatique, la sécurité maritime, les véhicules à énergie solaire, les stations d’épuration…

Les entreprises qui vous sollicitent ont-elles le même profil ?P. A. : Non et tant mieux ! Toutes les entreprises sont concernées par l’innovation : petites, moyennes, en création ou déjà existantes. Il faut une maturité du projet avant tout.

trouvez-vous les entreprises martiniquaises dynamiques en termes d’innovation ?P. A. : Il ne faut pas croire qu’étant dans

les DOM, nous sommes moins créatifs. Au contraire. L’insularité pousse l’entreprise à s’affirmer sur son marché intérieur et extérieur. Toutefois, certains dirigeants imaginent que l’innovation coûte trop chère et qu’elle demande un investissement humain lourd. C’est là tout l’intérêt d’avoir des partenaires comme Oséo pour accompagner le projet en soulageant, au moins financièrement, les investissements. Il ne faut pas oublier que la survie d’une entreprise dépend de sa capacité à innover.

Pensez-vous encore développer d’autres aides pour encourager l’innovation ?P. A. : Oséo Innovation via l’AFD accompagne l’entreprise dans la mobilisation du crédit d’impôt Recherche. Nous facilitons également l’accès à la qualification d’entreprise innovante. Sans oublier le prêt Participatif d’amorçage pour les entreprises qui, avant la commercialisation, ont besoin d’un investisseur. Un autre dispositif intéressant concerne les jeunes. Ou plus précisément les établissements scolaires qui veulent renforcer le savoir-faire technique de leurs étudiants. Récemment, nous avons participé au financement de la construction d’un véhicule écologique. Maintenant qu’Oséo Innovation est présent en Martinique, il faut en profiter !

Contact : 0596 59 44 84 /email : [email protected]

M. Philippe Ardon

AFD Martinique et OséoInnovation : ensemble pourencourager les entreprises

Depuis le 1er juillet 2008, l’AFD a reçu mandat d’Oséo Innovation pour soutenir financièrement les entreprises martiniquaises. Une réelle opportunité pour tous les porteurs de projets. Tour d’horizon des aides et des dispositifs accordés avec Philippe Ardon, Responsable de Service Oséo Financement/Innovation à l’AFD.

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Etaient présents à ce séminaire des représentants de la Commission (DG Regio et DG Recherche) et du Ministère de la Recherche et de l’Outremer, ainsi que des délégations des DOM et d’autres régions ultrapériphériques (Canaries, Madère) ainsi que des PTOM (Nouvelle Calédonie).Cette rencontre a permis une actualisation de l’information à l’attention des différents acteurs de la recherche et de l’innovation (entreprises, instituts de recherche, universités) concernant les moyens financiers mis en œuvre par l’Union européenne dans ce domaine (voir encadré).Elle a aussi été l’occasion d’entendre le témoignage de différents porteurs de projet de recherche sur une assez grande diversité de sujets, dans différentes régions.Le «Guide pratique des opportunités de financement de l’UE de la recherche et de l’innovation», publié par la Commission Européenne à l’attention des porteurs de projets, a été présenté lors de cette rencontre (consultation du guide en ligne à l’adresse suivante : http://cordis.europa.eu/eu-funding-guide/home_en.html).

Les trois instruments financiers de l’Union Européenne en faveur

de la recherche et de l’innovation

- Les Fonds Structurels : le Fonds Européen de Développement Economique et Régional (FEDER) et le Fonds Social Européen (FSE)Ces fonds sont traditionnellement les plus connus. Ils sont en effet administrés par une autorité de gestion localisée sur le territoire. Dans ce cadre, le projet potentiel peut faire l’objet d’un co-financement européen, après une demande spontanée du porteur sur une thématique de son choix. Les critères de sélection, arrêtés par le Comité de Suivi, sont basés sur la capacité du projet à participer au développement économique, et sur la qualité scientifique et technologique du projet. Le projet pour être validé, doit également bénéficier d’un co-financement de l’Etat, du Département ou de la Région.

- Le 7e Programme Cadre pour la Recherche et le Développement technologique (7e PC) permet de financer des projets visant à renforcer les bases scientifiques et technologiques de l’industrie. Les fonds sont attribués sur la base d’appels à propositions et d’un processus d’évaluation par un comité d’experts.

- Le Programme-cadre pour la Compétitivité et l’Innovation (CIP) vise à favoriser le développement technologique des entreprises. Les subventions sont allouées sur la base d’appels à propositions et d’un processus d’évaluation. Les projets retenus doivent avoir une «valeur ajoutée européenne», c’est à dire qu’il faut avoir démontré la justification d’une demande au niveau européen, plutôt qu’au niveau de l’autorité de gestion basé sur le territoire. Cette valeur ajoutée peut également se démontrer par le caractère transnational du projet.

Des régions européennescompétitives grâce à la

recherche et à l’innovationDu 3 au 5 novembre 2009, le Conseil Régional de la Martinique a organisé, en partenariat avec la Commission Européenne, un séminaire d’information sur les instruments financiers communautaires pour la recherche et l’innovation dans les régions ultrapériphériques et pays et territoires d’Outremer.

P29PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009

VOtRE AVIS nOUS IntéRESSE :

- Le magazine PIL vous apporte-t-il une meilleure

connaissance de l’industrie martiniquaise : oui □ non □Si non, pourquoi :

- Les informations publiées vous semblent-elles pertinentes ? oui □ non □Si non, quelles sont vos attentes en termes d’information :

- Quels autres sujets souhaitez-vous voir traités dans le magazine PIL ?1/ 2/3/

- Une distribution plus large du magazine serait-elle nécessaire ? oui □ non □- Souhaitez vous faire d’autres remarques ou suggestions :1/2/3/

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Nous vous attendons aussi à «L » de GMC où Naëma et Patricia se feront e

Des farines hautes en couleurs...locales !

DU NOUVEAU DANS LA FARINE !

De la couleur pour tous les goûts

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PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009

Qu’est-ce que le bloc talus LEROMUR ?Thierry Ramaël : Le Bloc Talus LEROMUR est un élément constructif innovant, de haute technicité, créé par «Béto Concept», que SAPEB vient de lancer sur le marché après deux ans d’études et de développement industriel.Ce nouveau produit offre des qualités techniques exemplaires pour réaliser des ouvrages de grande hauteur, ainsi que des qualités esthétiques parfaitement adaptées aux exigences architecturales, de plus en plus présentes, en terme d’intégration harmonieuse dans l’environnement.

Quelles sont ces qualités techniques ?T. R. : Industrialisé avec des bétons sélectionnés, le Bloc Talus LEROMUR est un élément constructif de grande résistance qui permet de réaliser des murs de soutènement allant au delà de 20 m de haut. Il ne s’agit pas de murs de parement, mais de murs « poids » qui participent aux éléments de reprise de la poussée : en cela, les ouvrages sont conçus pour durer, supportant les chocs les plus forts et les charges les plus lourdes. Ainsi, le Bloc Talus LEROMUR convient particulièrement aux ouvrages de grande

envergure, notamment ceux mis en œuvre par les Collectivités, comme les murs séparatifs, les culées de ponts, les bordures de routes, les écrans anti-bruit, les clôtures verticales…Ses qualités de solidité en font un élément constructif bien adapté aux spécificités de notre région, notamment en terme de risque cyclonique, de risque sismique et de risque d’inondations. Il est notamment recommandé pour la construction des ouvrages fortement soumis aux mouvements d’eau comme les digues, les berges, les quais maritimes, etc.

Et ses qualités esthétiques ?T. R. : Le Bloc Talus LEROMUR offre un bel aspect de pierre éclatée, coloré dans la masse, qui s’intègre esthétiquement dans tout type d’environnement, aussi bien urbain, que résidentiel ou rural.Parce qu’il offre également la possibilité de concevoir plusieurs angles par rapport à la verticale, ainsi que des courbes sans coupe, le Bloc Talus LEROMUR permet de réaliser des ouvrages qui s’adaptent au mieux à la configuration et à la qualité du sol. Vous pouvez d’ailleurs le constater sur le mur de démonstration que nous avons construit sur le site de SAPEB, en soutènement de notre nouveau parking : son inclinaison s’adapte parfaitement à la pente du terrain.

Quels sont ses avantages pratiques sur les chantiers ?T. R. : Ses avantages sont pratiques, mais aussi économiques : ses éléments étant industrialisés et manuportables, les contraintes et les coûts sur chantiers sont grandement réduits. Par exemple, le Bloc Talus LEROMUR permet de réaliser des murs de soutènement sur des sites difficiles, parfois même inaccessibles aux engins de chantiers, du fait qu’il nécessite un

outillage peu important. L’élément entier du Bloc Talus LEROMUR se coupe facilement et manuellement : les blocs sont assemblés totalement à sec et leur double crantage facilite nettement la pose.Autre atout pratique et économique, le Bloc Talus LEROMUR peut se monter avec ou sans géotextile, en fonction des paramètres du projet, et sa mise en œuvre ne nécessite pas de scellements et moins de remblais qu’une solution traditionnelle.Il faut savoir également que les temps de pose se voient fortement diminués du fait de sa fa+cilité de montage : on estime que, dans de très bonnes conditions, matériaux à pied d’œuvre, une équipe de quatre personnes peut assembler jusqu’à 35 m2

par journée de huit heures. Les gains se font non seulement en durée de chantier, mais aussi en main-d’œuvre et en matériel. Bien évidemment, SAPEB accompagne étroitement ses clients afin de sécuriser la mise en œuvre de ce nouveau produit.

Qu’entendez-vous par là ?T. R. : Chaque mur fait l’objet d’une étude technique spécifique réalisée par un bureau d’études spécialisé. SAPEB propose un dossier technique de mise en oeuvre du mur (profondeur de remblais, type de géotextile, semelle…), qui prend en compte de nombreux paramètres comme la qualité du sol et les contraintes environnementales (risque sismique, risque d’inondations...). Notre savoir-faire et notre qualité industrielle nous permettent de proposer un produit compétitif et un service performant, garants de la résistance et de la qualité des ouvrages réalisés.Forts de cette expérience, dont les premiers résultats sont très encourageants, nous envisageons de lancer d’ici la fin de l’année le Bloc « Béto Titan », un nouveau produit qui permettra de réaliser des murs de soutènement végétalisables…

M. Thierry Ramaël

Le Bloc Talus LEROMUR : l’alternative au béton

Dernier-né de la société SAPEB, le Bloc Talus LEROMUR permet de construire des murs de soutènement de grande hauteur en alliant haute technicité, solidité et esthétisme. Thierry Ramaël, Responsable d’activité chez SAPEB, lève le voile sur cette innovation…

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Quoi de neuf chez les industriels

Pourquoi avoir lancé ce nouveau produit ?Sonia burlet : Socapal est spécialisée dans la fabrication de palettes en bois. A l’origine, ce produit répondait à un besoin urgent des groupements bananiers d’organiser la logistique du transport de bananes. Cette mono production à destination d’un unique client était très risquée en raison de la fragilité du secteur. Très vite, l’entreprise a ressenti le besoin de se diversifier vers d’autres clients et surtout vers d’autres activités. Lors de cette phase de diversification, nous avons souhaité garder notre cœur de métier, la fabrication de palettes en bois, et organiser notre production de dérivés autour de ce produit.Aujourd’hui, nous travaillons sur cinq domaines d’activités stratégiques (D.A.S.). Notre première activité, la fabrication de palettes bois, est destinée au secteur de la banane, soumis à des contraintes de palettisation. Les autres domaines d’activités stratégiques sont la fabrication de sommiers, qui reprend le même process de fabrication que la palette, et les activités issues de la transformation des palettes en produit nouveau. Ainsi, les principaux déchets palettes sont valorisés par l’entreprise. Le premier fruit de cette valorisation est la réparation des palettes. La seconde forme de valorisation est la transformation de palettes en copeaux de bois de différentes tailles. Chaque taille sera déclinée en un produit : les plus gros seront destinés à filtrer les boues d’épuration, les moyens à la fabrication de couvre-sol «Mulch color» et les plus fins seront utilisés comme litière pour animaux d’élevage. Notre dernier produit élaboré à partir de palettes est la caisse à compost en bois, que nous avons sorti sur le marché en 2009.

Martial Cattiaux : En ce qui concerne ce dernier produit, nous avons souhaité répondre à une attente du marché en termes de développement durable. En effet, depuis de nombreuses années les gestes de tri et de recyclage font partie des obligations du citoyen et de l’entreprise. Grâce au recyclage des déchets par exemple, le citoyen peut

réduire de moitié le poids de son sac-poubelle et obtenir en quelques mois un produit de qualité : le compost. Cette prise en compte nous a amené à proposer une caisse à compost en bois au lieu de la caisse en plastique car cela nous permet de faire une valorisation efficace et cohérente de nos déchets d’une part et des déchets des citoyens d’autre part.

Quels sont les avantages de cette caisse à compost en bois ?M. C. : La caisse à compost en bois Socapal présente de multiples avantages. En premier lieu, elle garantit une meilleure oxygénation des déchets. En effet, le matériau bois favorise la circulation d’air, indispensable lors de la phase de compostage des aliments. C’est également un substitut aux boîtes à compost en plastique qui, par leur composition chimique, entraîne une surchauffe des aliments. Par ailleurs, de part sa nature, le bois s’intègre harmonieusement dans le paysage et contribue pleinement au respect de l’environnement. Ajouté à cela, la caisse à compost en bois à l’avantage de discipliner les déchets, de les mettre à l’abri des animaux et permet d’éviter tous les risques liés à la mise en place d’une décharge sauvage. Enfin, le

client a la garantie de la qualité du produit puisque la caisse à compost en bois Socapal est fabriquée à partir de palettes en bois saines, non traitées de catégorie A.

Quel est le procédé de fabrication du compost ?S. B. : Nous délivrons une notice d’utilisation au client à l’achat de la caisse à compost en bois, en vente à Socapal. Néanmoins, le procédé de fabrication du compost est simple. En premier lieu, l’utilisateur récolte l’ensemble des déchets verts (humide) et bruns (sec) et les entrepose dans sa caisse à compost en bois de façon alternée. Les débris organiques entreposés sont attaqués et dégradés par divers organismes vivants : bactéries, petits vers, champignons, insectes qui se développent dans un milieu humide, chaud et oxygéné. Ensuite, ils se transforment en compost au bout de 6 mois. Le produit est utilisable au jardin pour aérer et alléger le sol et apporter de la matière organique. Cette caisse à compost en bois nous permet de valoriser une fois de plus nos déchets. Néanmoins, nous comptons poursuivre notre développement et proposer bientôt de nouveaux produits à nos clients.

Mme Sonia Burlet

Socapal : une entreprise citoyenne au cœur des réalités économiques

Socapal n’est pas en reste dans le domaine de l’innovation marketing. Depuis 2004, tous les deux ou trois ans, l’entreprise propose un nouveau produit au marché, dérivé de la palette en bois. En 2009, l’entreprise lance la caisse à compost en bois, un bénéfice pour notre environnement et notre portefeuille. Sonia Burlet, responsable des Ressources Humaines et Martial Cattiaux, Dirigeant de l’entreprise, nous en parlent….

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Comment vous est venue l’idée de créer ce nouveau parfum ?Benoît Fourmont : L’entreprise Denel a toujours eu le souci d’offrir à ses clients des produits typiquement locaux. Depuis plusieurs années, nous avions le désir de proposer à nos consommateurs de nouvelles saveurs. En novembre dernier, nous avons lancé le parfum Mandarine, puis nous avons décidé de poursuivre notre développement avec un autre parfum très apprécié des Martiniquais, la Prune de Cythère. L’aventure n’a pas été simple car ce parfum n’existait pas en longue

conservation. Le seul produit disponible sur le marché se trouvait dans le rayon frais avec une durée de conservation de moins d’un mois. Nous avons dû redoubler d’efforts pour offrir à nos clients un produit de qualité avec une longue durée de conservation pouvant aller jusqu’à douze mois. Néanmoins, notre travail a été récompensé. L’accueil du produit a été fabuleux en Martinique et nous espérons qu’il en sera de même en Guadeloupe, en Métropole et en Guyane où le produit est dans sa phase de lancement.

Quel procédé de fabrication avez-vous utilisé ?B. F. : Comme pour la plupart de nos jus, nous travaillons dans une logique de filières en intégrant la production d’agriculteurs et d’industriels martiniquais quand la matière première est disponible en Martinique. C’est le cas pour nos productions à base de goyaves. Lorsque les fruits sont livrés, nous les traitons, puis ils sont broyés et mis en pulpe. Cette pulpe servira à la fabrication de nos recettes de jus. En fin de parcours, le jus est mis en brique. Tout au long du processus de fabrication, nous effectuons des études bactériologiques pour s’assurer de la qualité des produits. En ce qui concerne le jus de prune de cythère, trois années d’études ont été nécessaires à notre cellule Recherche et Développement pour obtenir un résultat satisfaisant. Nous avons également collaboré avec le Pôle Agroalimentaire Régional de Martinique (PARM) pour effectuer des tests de vieillissement accélérés du produit avant la validation de sa mise sur le marché.

Quels sont les projets à venir ?B. F. : Denel est une entreprise dynamique locale et profondément engagée dans le développement endogène. Aujourd’hui, nous fabriquons plus de 35 parfums

de confitures, gelées et autres purées 100 % fruits. L’entreprise est tout aussi dynamique dans sa gamme de jus, même s’il nous reste un long chemin à parcourir. Nous souhaitons bien sûr continuer notre développement en proposant de nouveaux produits à nos consommateurs. Nous avons également l’ambition de poursuivre le développement de la filière fruits en mettant en place en Martinique un pôle d’excellence dans ce domaine et de parvenir ainsi à produire de plus en plus de confitures et de jus 100 % locaux.

M. Benoît Fourmont

Jus de Prune de Cythère,tout simplement Royal…

Velouté et savoureux, ce sont les deux mots qui viennent à l’esprit quand on pense au nouveau jus de Prune de Cythère de la gamme Royal. Deux mois après son lancement, le dernier-né de la marque fait déjà l’unanimité auprès des consommateurs et des distributeurs. Benoît Fourmont, Directeur commercial de l’entreprise Denel, fabricant de la marque Royal, nous en parle…

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Quoi de neuf chez les industriels

Le btP connaît une sévère régression… et vous lancez de nouveaux produits. Pourquoi ?Nicolas Etilé : Créer E.N.T.P., en s’appuyant sur un produit novateur comme le Cubiroc, était déjà un important défi que nous n’avons pas hésité à relever, face à une concurrence forte sur un marché assez fluctuant et largement dépendant de la commande publique et du devenir de la loi de défiscalisation… Malgré le scepticisme ambiant, le Cubiroc a su s’imposer grâce à ses qualités et sa technicité, en offrant une alternative économique et rapide aux murs en béton.Je rappelle que le Cubiroc est un procédé industriel mis au point par l’un des grands noms des Travaux Publics français et européen : Maccaferri. C’est une matière première naturelle et recyclable, qui convient pour de nombreuses applications : soutènements, aménagements hydrauliques, mise en sécurité de routes contre les chutes de pierres, écrans anti-bruit, aménagements paysagers, etc.Compétitif et d’une facilité de mise en œuvre déconcertante, le Cubiroc a convaincu sa clientèle et nous sommes satisfaits des résultats obtenus. Aujourd’hui, nous avons décidé de miser sur l’innovation, en développant nos gammes : le Cubiroc se décline désormais en plusieurs dimensions et en plusieurs diamètres de fils et, grande nouveauté, avec la possibilité d’avoir un grillage en treillis soudés.

Ces innovations correspondent-elles à une évolution de la demande ?N. E. : Je dirai plutôt qu’elles correspondent à une meilleure adaptation de notre produit à la diversité de la demande. Jusqu’alors, le Cubiroc existait en une dimension, était doté d’un grillage métallique à mailles hexagonales double torsion en fil d’acier galvanisé de 4 mm de diamètre. Aujourd’hui, le Cubiroc existe aussi avec un grillage en treillis soudé de 9 mm de diamètre. L’intérêt est purement esthétique puisque les deux procédés sont aussi solides l’un que l’autre. En effet, le treillis soudé permet

d’obtenir un parement droit et parfaitement linéaire, qui convient mieux à certains aménagements paysagers par exemple. Les deux produits sont réalisés avec le même procédé de fabrication et offrent donc les mêmes performances : prêts à l’emploi, économiques, fiables, recyclables et très aisés à mettre en œuvre. Grâce à cette innovation, nous pouvons nous adapter à toutes les exigences esthétiques et techniques de nos clients...

L’innovation réside aussi dans les dimensions… N. E. : Oui, nous avons mis au point de nouvelles dimensions de paniers, aussi bien pour le modèle en fil d’acier galvanisé que pour le modèle en treillis soudé. Pour cela, nous avons dû investir dans notre outil de production.Aujourd’hui, E.N.T.P. propose cinq dimensions de paniers : 1x1x1, 2x1x1, 2x1x0,5, 1x0,5x1 et 2x0,5x1. Le Cubiroc s’adapte ainsi plus aisément aux spécificités dimensionnelles et techniques des ouvrages, notamment en termes d’efforts et de hauteur, tout en favorisant les économies de matériaux. L’intérêt est à la fois économique, technique et esthétique.

Comment voyez-vous l’avenir ?N. E. : Certes, la crise économique et la baisse du secteur du BTP est préjudiciable à notre activité… Mais, le Cubiroc est un excellent produit qui a déjà fait ses preuves, notamment lors des événements climatiques qui ont marqué notre île récemment. De plus, c’est un produit naturel, écologique et économique, qui répond ainsi parfaitement aux problématiques actuelles de notre société, notamment en termes de développement durable et de préservation de l’environnement et des ressources. Malgré ce contexte économique peu favorable, nous faisons donc le choix de l’optimisme en continuant d’innover et de travailler sur l’amélioration continue de la qualité de nos produits.Notre objectif est de pouvoir proposer à nos clients des produits toujours plus fiables, plus performants et plus compétitifs. Nous développons également notre service Conseil et préconisations afin d’offrir une assistance professionnelle et efficace à nos clients. Le Cubiroc a, selon moi, tout l’avenir devant lui…

M. Nicolas Etilé

E.N.T.P. innove…

L’an dernier, Nicolas Etilé lançait le Cubiroc, fer de lance de sa société E.N.T.P. (Entreprise Nouvelle de Travaux Publics). Aujourd’hui, malgré un secteur BTP en crise, la jeune entreprise martiniquaise poursuit son développement en misant sur l’innovation…

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Quels types de produits fabriquez-vous?Pascal Jeanjean : A l’origine, SDPI fut créée pour fournir des produits préfabriqués en béton pour la société SATRAP, société de Travaux Publics qui existe depuis près d’une trentaine d’années. L’idée vient de son dirigeant, M. Sainte-Rose, qui souhaite fabriquer des produits en béton dont la technicité respecte rigoureusement les normes réglementaires en vigueur, notamment dans le domaine de l’assainissement. Aujourd’hui, l’activité de la SDPI se découpe en deux grandes « familles » de produits : la plus importante (environ 70 % de notre activité) regroupe les produits pour l’assainissement tels que les regards et les tuyaux en béton ; la seconde (environ 30 % de l’activité), appelée « préfalourde », regroupe des fabrications spécifiques comme les blocs maritimes servant à casser la houle, les caveaux funéraires, les produits pour la voirie et les travaux publics…

Le monde des produits en béton, et la SDPI en particulier, connaissent-ils la crise?P. J. : Je crois que c’est le lot de la grande majorité des industries ! Mais, ce n’est pas la crise qui nous a amené à mettre en œuvre cette démarche Qualité dont nous parlons aujourd’hui. Elle avait été réfléchie et entamée bien avant, puisqu’en 2006 déjà nous obtenions le label NF. L’obtention de cette certification fut, pour notre entreprise et nos équipes, l’aboutissement d’un processus rigoureux d’amélioration de la qualité des produits. La crise actuelle ne fait que nous conforter dans cette démarche d’amélioration continue de la qualité, tant de nos produits que de notre process de fabrication.

Quelles sont les caractéristiques du Label nF ?P. J. : Obtenir le label NF a nécessité

beaucoup de travail et d’investissement : ne l’obtient pas qui veut ! C’est une certification très contraignante qui s’appuie sur des contrôles sévères de qualité des produits, en termes de résistance, d’étanchéité, de porosité, de dimensionnement, etc. L’organisme de certification réalise de nombreux tests sur des échantillons, prélevés de manière aléatoire, dans chacune de nos fabrications. Ce n’est pas un label qui s’obtient une fois pour toutes ! La SDPI est auditée deux fois par an : des contrôles durant lesquels nos produits sont soumis à toute une batterie de tests. Il faut savoir également que, dans le cadre de cette normalisation NF (NF 1916 pour la partie regards et NF 1917 pour la partie tuyaux), notre procédé industriel, c’est-à-dire le mode de fonctionnement de notre usine, doit respecter des spécifications strictes qui correspondent aux standards exigés par la Norme ISO 9001. Il s’agit donc d’une démarche globale d’amélioration continue de la qualité, qui concerne aussi bien les produits que le processus de fabrication et le fonctionnement interne de l’entreprise.

Vous axez donc votre développement sur la recherche… P. J. : Il est vrai que l’entreprise SDPI investit beaucoup dans la recherche pour proposer à sa clientèle des produits et des techniques de plus en plus performants. Grâce à des partenariats spécialisés, nous avons entamé un processus de

recherche dans le domaine du béton, qui vise à améliorer la qualité des bétons et des produits préfabriqués, la performance des procédés de fabrication ainsi que la fiabilité des techniques de mise en œuvre. Par exemple, nous travaillons actuellement sur l’étude et la rédaction d’un brevet pour une nouvelle gamme de regards, dotés d’un système permettant de mieux s’adapter aux configurations diverses de terrain. Nous travaillons aussi pour réduire le poids de nos produits afin de poursuivre notre développement à l’export, notamment vers la Guadeloupe et la Guyane… Les premières études ont été lancées il y a plus d’un an et nous espérons démarrer la production en fin d’année.

Pourquoi ce choix dans un contexte plutôt morose ?P. J. : Parce que nous sommes engagés envers une vision à long terme de valeur ajoutée pour le client et pour la société en général. L’engagement ne se limite pas aux bénéfices immédiats. Dans notre secteur d’activité, on parle beaucoup de protection de l’environnement et de préservation de la ressource « eau ». Or, la fiabilité des réseaux d’assainissement est à la base de ces problématiques car elle permet d’éviter les problèmes de pollution et de fuites d’eau. Notre objectif premier est donc de satisfaire nos clients, c’est-à-dire ceux (mairies, collectivités, syndicats de communes, etc.) qui ont la responsabilité de doter la Martinique d’un réseau d’assainissement le plus fiable possible et suffisamment résistant pour surmonter les aléas climatiques spécifiques de notre région, comme les inondations, les séismes et les cyclones. SDPI met aujourd’hui à leur disposition des produits de grande qualité, labellisés, plus résistants, plus légers et plus faciles à mettre en œuvre. Et nous comptons bien poursuivre nos efforts en ce sens…

M. Pascal Jeanjean

S.D.P.I. mise sur la qualité Voilà déjà plus d’une décennie que la Société de Préfabrication Industrielle (SDPI) tient une place prépondérante sur le marché antillais des produits en béton, en particulier pour l’assainissement et les travaux publics… Dans une conjoncture économique difficile, l’entreprise fait le choix de la performance et se lance dans une démarche Qualité de grande envergure. Le point avec Pascal Jeanjean, Directeur d’exploitation.

P35PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009

Evolution technique

De la reprographie à l’imprimerie industrielleC’est en 1995 que débute l’aventure. Geneviève Marry crée Couleurs d’îles, alors spécialisée dans l’édition de cartes. Six ans plus tard, son fils, Nicolas Marry, un jeune entrepreneur de 24 ans, intègre l’entreprise familiale. En quelques années, grâce à sa détermination et à son ingéniosité, il transforme la petite entreprise en une véritable imprimerie industrielle, reconnue sur le marché local. Chef d’entreprise éclairé mais prudent, Nicolas Marry prône le développement raisonné. « Depuis 2004, nous avons multiplié par dix notre chiffre d’affaires et par cinq notre effectif » explique-t-il. « C’est un développement très rapide pour une entreprise comme la nôtre. Pour maintenir la qualité de notre production et de nos prestations, il nous a fallu réorganiser la gestion des équipes et de la fabrication».

Quand qualité rime avec performanceC’est pourquoi il décide de s’engager dans une démarche de certification Qualité Iso 9001. Une démarche qui a nécessité plus d’une année de formation pour le personnel, mais qui, aujourd’hui, semble déjà porter ses fruits. « L’idée était de partir de la satisfaction client » indique Nicolas Marry « et d’organiser la chaîne de production de l’entreprise autour. Nous avons nettement amélioré nos performances et la commercialisation de nos produits. Le soin apporté à notre fabrication, le respect des délais et le travail des technico-

commerciaux nous ont permis de fidéliser notre clientèle. Nous avons également observé une plus grande implication des salariés, du fait d’un système de management plus adapté et une définition claire des tâches. Nous n’avons pas encore la certification, mais tous les collaborateurs sont conscients de la nécessité d’être le plus professionnel possible, surtout dans le contexte économique morose que nous traversons et après une année difficile comme celle que nous venons de vivre ».

Objectif 2010 : devenir une imprimerie écologique et acquérir une nouvelle «PRESS» offsetCouleurs d’îles ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et vise déjà le label « Imprim’vert », c’est-à-dire l’imprimerie 100 % écologique. Une ambition qui fait écho aux préoccupations grandissantes quant au respect de l’environnement. « Nous avons déjà investi dans des équipements dits propres » indique Nicolas Marry. « Notre matériel de photogravure par exemple a permis l’élimination des produits chimiques. Par ailleurs, l’entreprise a également choisi d’utiliser des presses offset sans alcool. Nous assurons ainsi un meilleur confort pour les salariés qui n’ont plus à souffrir des odeurs nocives ». Reste maintenant à obtenir le label qui a pour objectif de réduire les impacts environnementaux liés aux activités de l’imprimerie. Tout un programme !

Les secrets d’une bonne impression

Etre imprimeur ne s’improvise pas. C’est une activité qui nécessite professionnalisme et rigueur. Une fois la commande du client négociée et enregistrée par le service commercial, elle est transmise au service « PAO » (Publicité Assistée par Ordinateur) pour la conception graphique ou la vérification des fichiers. Une fois le BAT (Bon à Tirer) obtenu, le service photogravure procède au flashage du BAT grâce un procédé novateur, CTP, qui permet d’éliminer les produits chimiques et toxiques avec une précision de gravure plus importante qu’avec la méthode traditionnelle. Le travail de photogravure terminé, c’est le service PRESS (Impression) qui veillera à la qualité et au suivi impression. Ces opérateurs très qualifiés sont appelés dans le métier des conducteurs offset, à cause du mouvement tournant (roulant), très rapide de la machine à imprimer. Une fois les feuilles imprimées, c’est l’étape du FACONNAGE (Finition de l’imprimé). Là encore, des opérateurs qualifiés veillent au grain : pliage, assemblage, piqûre à cheval (agrafage), dos carré collé, pelliculage, numérotation… C’est durant cette étape du façonnage que l’imprimé devient un produit fini prêt à être livré chez le client.Cette chaîne de professionnels permet à Couleurs d’îles de proposer 2 types d’imprimés : - les documents dits « administratifs » : cartes de visite, enveloppes, têtes de lettre et suites de lettre, liasses, carnets, dossiers, tous documents servant au bon fonctionnement d’une entreprise ou d’une administration.- les documents dits « publicitaires » : tracts, flyers, dépliants, sets de table, brochures, plaquettes, fardes à rabat, calendriers et tout autre document qui sert à la communication et au développement d’une entreprise ou d’une administration...

M. Nicolas Marry

Couleurs d’îles : imprimeur, un métier, une passion

C’est avec fierté et passion que Nicolas Marry, gérant de l’imprimerie Couleurs d’îles, parle de son entreprise. Une structure jeune et dynamique, qui, en quelques années, a su se positionner sur le marché de l’imprimerie en Martinique.

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Les raisons des surcoûts de production dans les Régions Ultrapériphériques (RUP), et par conséquent dans les DOM, ont été décrites à plusieurs occasions par l’Union Européenne elle-même.

Les handicaps de production des RUP, générant ces surcoûts et résultant de l’ultrapériphérie, ont d’ailleurs été clairement reconnus au cœur même du Traité Européen par l’article 299-2 du Traité d’Amsterdam.

C’est, par exemple, sur la base de cet article, qui permet d’accorder certaines dérogations aux RUP, que la Décision du Conseil européen du 10 février 2004, sur proposition de la Commission, a autorisé l’Etat français à appliquer aux productions des DOM des taux d’octroi de mer inférieurs à ceux appliqués aux produits équivalents importés.

Dans les considérants de cette décision, le Conseil de l’Union, répondant à la demande de la France de proroger ce régime dérogatoire jusqu’en 2014, a fait notamment les constats suivants :

…« La Commission a évalué cette demande au regard de l’importance des handicaps qui pèsent sur les activités de production industrielle dans les départements français d’outre-mer. »...

...« Les principaux handicaps relevés sont la conséquence des éléments mentionnés à l’article 299, § 2 du traité : éloignement, insularité, faible superficie, relief et climat difficile »…

…« Outre cet éloignement, les coûts de production plus élevés sont également imputables à la dépendance à l’égard des matières premières et de l’énergie, à l’obligation de constituer des stocks et aux difficultés d’approvisionnement en équipement de production. »…

…« La faible dimension du marché local, combinée à une activité exportatrice peu développée, en raison de la faiblesse du pouvoir d’achat dans les Etats de la région oblige à maintenir des lignes de production diversifiées mais limitées en volume pour répondre aux besoins d’un marché de faible dimension, ce qui réduit les possibilités de réaliser des économies d’échelle. »…

…« L’ensemble de ces handicaps se traduit financièrement par une augmentation du prix de revient des produits fabriqués localement, qui, en l’absence de mesures spécifiques, ne pourraient pas être compétitifs par rapport à ceux provenant de l’extérieur et ne souffrant pas de ces handicaps, même en tenant compte des frais d’acheminement de ces produits vers les départements d’outre-mer. »…

… « Par ailleurs, les produits notamment agricoles provenant des départements français d’outre-mer souffrent du handicap d’avoir des prix de revient européens qui les rendent peu compétitifs par rapport à ceux des pays voisins où le coût de la main-d’œuvre est beaucoup plus faible. »…

Les raisons des surcoûts de production de l’industrie locale

M. Richard Crestor

Les surcoûts de productiondans les DOM ont été répertoriés

par l’Union Européenne elle-mêmeL’exigüité de nos marchés insulaires, en limitant les quantités produites et donc les économies d’échelle, renchérit les coûts de la production locale.

P37PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009

Surcoûts de la production localeLe manque d’économie d’échelle

De cette analyse, on ne peut plus réaliste, faite par la Commission européenne elle-même, il ressort que l’éloignement des lieux d’approvisionnement en matières premières et équipements, mais aussi le manque d’économie d’échelle, résultant de l’exiguïté des marchés, constituent les raisons majeures de nos surcoûts de production.Concernant les surcoûts résultant de l’éloignement, et notamment les surcoûts du transport transatlantique des matières premières et équipement de production importés, ceux-ci devraient être compensés dans une certaine mesure par les nouvelles mesures d’aides au fret du Fonds Européen de Développement Régional (Allocation spécifique RUP) et de la Lodeom (art. 24).Il faut cependant rappeler que d’autres postes de charges, autres que le transport de matières, se voient également enchéris par l’éloignement parmi lesquels on peut citer :• les coûts de stockages,• les frais de déplacement des personnels à l’extérieur (rencontres de

fournisseurs et clients extérieurs, participations aux salons professionnels, formations, etc …),

• les frais de déplacement d’experts extérieurs vers les entreprises locales (par exemple, pour l’installation de nouvelles machines et la formation in situ).

Le manque d’économie d’échelle a, quant à lui, un impact sur les comptes d’exploitation des entreprises, beaucoup plus difficile à compenser, car il conduit à une hausse sensible de coût pour un très grand nombre de postes de charges : achats, salaires, services extérieurs, amortissements, etc… Le manque d’économie d’échelle aboutit en effet à une augmentation des prix de revient unitaire quand les quantités d’unités achetées ou produites diminuent (graphique n° 1).

Par exemple, la variation du prix d’achat d’un emballage en aluminium (ici l’opercule de pots de yaourts) en fonction des quantités commandées (graphique n° 2) confirme assez bien la courbe théorique de l’économie d’échelle : on voit en effet que le prix d’achat de ce matériau est multiplié par 3,5 pour l’entreprise de Martinique pour laquelle la quantité achetée, compatible avec ses capacités de stockage et de commercialisation, n’est que de 2 000 m2 par commande.C’est aussi le cas des dépenses de marketing et de communication qui, à coût comparables à ceux de l’Hexagone, ont des retombées pour l’annonceur local nettement inférieures, compte tenu de la petite taille du marché et des populations d’auditeurs ou de téléspectateurs beaucoup plus réduites (400 000 consommateurs en Martinique contre 60 millions dans l’Hexagone).

Prix d'achat des opercules aluminium en fonction des quantités

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multiple du prix référence

Surcoût des matières premières : + 10 % à + 30 %

→ Eloignement : surcoût de transport, surcoût de stockage

→ Exiguïté du marché : manque d’économie d’échelle, manque de pouvoir de négociation à l’achat, faibles quantités commandées

→ Prix d’achat plus élevé

Surcoûts salariaux : + 20 % à + 30 %

→ Les salaires sont en moyenne plus élevés à compétence égale(l’effet 40 %).

→ La productivité est plus faible quand les séries de produitsfabriqués sont plus petites ou plus nombreuses (arrêts etredémarrages plus fréquents des chaînes de production).

→ Les coûts fixes de structure (personnel d’encadrement,personnels administratifs) sont moins bien amortis quand lesquantités produites sont plus faibles.

Surcoûts de l’investissement : + 15 % à + 30 %

Incidences sur : dotations aux amortissements, assurances, loyers,taxe professionnelle, frais financiers.

→ Surdimensionnement des équipements dû à l’exiguïté du marché→ Moins bonne productivité (petites séries de production,

arrêts/redémarrages plus fréquents)→ Surdimensionnement des bâtiments (stockages plus importants)→ Surcoûts des bâtiments liés aux aléas climatiques (cyclones,

séismes)

Encadré n° 1

Encadré n° 3

Encadré n° 2

Graphique n° 2 - Pour des quantités achetées de 2 000 m2, l’entreprise paie 3,5 fois plus cher que pour des quantités de 30 000 m2 (source : SNYL)

Graphique n° 1

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PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009

Les surcoûts des RUP identifiés par la Commission européenne

Une étude commandée par la Commission Européenne en 2006 a permis d’identifier 18 postes de charges d’exploitation pour lesquels on peut considérer que l’ultrapériphérie génère des surcoûts de production. Ces 18 postes de charges sont répertoriés au tableau page 39 qui présente par ailleurs une évaluation des surcoûts en résultant.

L’évaluation des surcoûts

L’évaluation des surcoûts de la production locale peut se faire selon la méthode du produit XY (appelée méthode « ξ ») où X représente le pourcentage du surcoût affectant une charge d’exploitation donnée, et Y représente le pourcentage de cette charge d’exploitation dans le chiffre d’affaires de l’entreprise.

Par exemple, si le surcoût de transport des matières premières importées par l’entreprise locale est de 20 % du coût de ces matières premières (X = 20 %) et si le poste de charge « matières premières » représente 40 % du chiffre d’affaires (Y = 40 %), alors le surcoût « transport des matières premières » s’élève à :

20 % x 40 % = 8 % du CA

Les valeurs de Y (pourcentage d’une charge d’exploitation par rapport au chiffre d’affaires) peuvent être obtenues à partir du compte de résultat de l’entreprise.Les valeurs moyennes de Y sont données au tableau ci-dessous pour diverses productions industrielles.Les valeurs de X (% de surcoût pour une charge donnée) les plus fréquemment citées par les chefs d’entreprises industrielles, tenant compte notamment du manque d’économie d’échelle, sont données aux encadrés n° 1, 2 et 3 page 37.

On arrive ainsi à une évaluation des surcoûts de production totaux, comme indiqué au tableau page 39 pour un exemple de production alimentaire. Ceux-ci s’élèvent, dans cet exemple, à 30,80 % du chiffre d’affaires ; ce qui signifie que pour cette production, les surcoûts représentent 30,80 % du prix de vente du produit.

On constate également que 6 postes de coûts, sur les 18 postes répertoriés par la Commission, représentent à eux seuls 90 % du surcoût total. Il s’agit des coûts suivants :- coût des intrants importés- rémunérations du personnel- coût d’acheminement des intrants importés - coût des terrains et construction- coût lié au surdimensionnement des équipements- coût du marketing

Découpe de viandes

Jusde fruits

Aliments bétail Meubles Peintures Imprimerie

Achats de mat. prem. 57,6% 47,1% 39,7% 33,6% 32,7% 25,8%

Autres achats et charges ext. 14,7% 11,7% 29,9% 21,5% 33,2% 19,2%

Charges de personnel 18,0% 26,3% 20,9% 29,6% 17,6% 35,1%

Impôts et taxes 2,9% 1,6% 0,6% 3,3% 1,6% 2,9%

Dotations amortissements 5,4% 9,7% 6,4% 5,4% 10,4% 8,8%

Charges financières 0,9% 1,8% 2,1% 0,3% 2,7% 1,0%

Les principaux coûts d’exploitation dans l’industrievaleurs de Y (charges en % du CA) pour différents secteurs industriels

La méthode XY (ou méthode ξ) (*)

Le surcoût de production « S » existant dans l’industrie pour une charge donnée se calcule comme suit :

S (en % du prix de vente) = X % x Y %

Où :- X % = surcoût en % pour la charge concernée- Y % = charge en % du prix de vente

(*) La lettre ξ (14e lettre de l’alphabet grec) se prononce « xi »

P39PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009

Surcoûts de la production localeExemple d’évaluation des surcoûts de production industrielle

Secteur : industrie agroalimentaire

n° d’ordre

n° Fiche

Surcoût (d’après étudede la Commission Européenne)

Poste de charge concerné

Estimation Surcoûts en

% de chargesX %

Estimation Charges en

% CAY %

Calcul du Surcoûten % CA

X % x Y %

1 A 111 Coûts des intrants importés Achats de mat. prem. importées 15% 50% 7,50%

2 A311 Coût lié à la rémunération du personnel Salaires et charges 20% 26% 5,20%

3 A121 Coûts d’acheminement des intrants importés Achats de mat. prem. import 20% 50% 10,00%

4 A211 Coût des terrains et constructions Dotations aux amortissements 30% 9% 2,70%

5 A221 Coût lié au surdimensionnement des équipements Dotations aux amortissements 20% 6% 1,20%

6 B31 Coût des activités de marketing et de prospection Publicité, marketing 30% 4% 1,20%

7 B11 Coût d’expédition vers le marché communautaire Frais de transport/CA export 20% 5% 1,00%

8 A131 Coût financier du stockage Frais financiers 15% 2% 0,30%

9 A511Coût des immobilisations financières liées aux délais de paiement

Frais financiers 15% 2% 0,30%

10 C1 Coût liés aux activités de formation Frais de formation 30% 1% 0,30%

11 A224 Coût lié au risque d’arrêt de la production Frais financiers 10% 2% 0,20%

12 A411 Coût d’accès aux bases de savoir Frais de formation 20% 1% 0,20%

13 B21 Coût financier du stockage des produits finis Frais financiers 10% 2% 0,20%

14 A122 Coût de transport intra-archipélagique Frais de transport intra-archip. 20% 0,50% 0,10%

15 A222Coût lié à l’adaptation des outils et modes de production

Entretien et maintenance 20% 0,50% 0,10%

16 A223Coût lié à l’usure prématurée du mobilier etmatériel roulant

Entretien et maintenance 20% 0,50% 0,10%

17 A231Coût de traitement ou de transport des déchetset rebuts industriels

Entretien et maintenance 20% 0,50% 0,10%

18 C2 Coût lié aux diverses primes d’assurance Assurances 20% 0,50% 0,10%

tOtAL = 30,80 %

Dans ce cas, le surcoût total représente 30,80 % du prix de vente

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PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009

L’histoire n’a pas épargné cette grande dame de près de quatre siècles…Philippe André : C’est vrai que ce domaine et cette usine ont connu une histoire mouvementée, en étroite relation avec notre propre histoire. Je crois que c’est d’ailleurs cette proximité qui a créé ce lien indéfectible, presque affectif, entre les Martiniquais et l’usine du Galion…

Quelles sont les grandes dates qui ont marqué cette histoire ?P. A. : Indiscutablement, la grande crise sucrière a marqué un tournant décisif dans l’histoire de l’usine du Galion. A la fin des années 70, les usines à sucre ont fermé leurs portes les unes après les autres. L’usine du Galion devint alors l’unique survivante de tout un pan industriel jadis florissant… Lorsque le groupe privé, qui possède

et gère l’usine, décide de se retirer, une question s’impose alors aux citoyens, aux élus, aux Martiniquais, contemporains de ces événements : comment sauver cette « rescapée » de la grande crise, cette dernière sucrerie de l’île ? C’est au début des années 80 que les collectivités locales, principalement le Conseil Général et les communes concernées, s’emparent de cet épineux problème qui dépasse largement les considérations économiques individuelles d’une entreprise en difficulté, en revêtant une dimension sociale très importante : il faut sauver l’usine et ses emplois.La question est alors de savoir dans quel cadre et sous quelle forme, car il n’est pas dans la vocation des collectivités locales de produire du sucre. En 1984, après de nombreux débats juridiques puis l’autorisation du Conseil d’Etat, les

collectivités locales de la Martinique créent une Société d’Economie Mixte qui sera chargée de reprendre l’activité de l’usine. Le Galion était sauvé.Aujourd’hui, les actionnaires majoritaires de la SAEM du Galion sont la Région et le Département.

Jusqu’à quand… ?P. A. : Votre question fait certainement allusion à certaines remises en question du bien fondé à maintenir l’activité d’une usine de production de sucre à la Martinique, en faisant appel aux deniers publics. C’est un débat qui revient régulièrement, s’appuyant principalement sur une analyse micro-économique, financière et donc partielle de la question, et qui ne prend pas en compte le caractère multidimensionnel de l’usine du Galion…

M. Philippe André

Le Galion : de sucre et d’espoirDernière sucrerie de l’île, elle n’en est pas pour autant une entreprise du passé. Bien au contraire, sous l’impulsion de ceux qui la dirigent et président à sa destinée, l’usine du Galion s’inscrit dans une dynamique de progrès, de qualité et de développement durable, au cœur des problématiques de nos sociétés ultra-marines. Regards sur un pan essentiel de notre histoire industrielle et culturelle avec son Directeur, Philippe André.

P41PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009

Histoire de l’industrieQu’entendez-vous par « caractère multi-dimensionnel » ?P. A. : Voici quelques chiffres qui parlent d’eux-mêmes : l’usine du Galion achète, à elle seule, environ 40 % des cannes à sucre produites, soit un peu moins de la moitié de la production annuelle des planteurs martiniquais ; Le Galion contribue au maintien de près d’1/3 des emplois de la filière canne, sans compter les milliers d’emplois directs et indirects dans la zone Nord-Atlantique, étroitement liés à l’activité de l’usine…Quand on évoque le devenir de l’usine du Galion et que l’on s’interroge sur le bien fondé à maintenir son activité, il ne faut pas raisonner de façon purement micro-économique : les enjeux dépassent largement la seule question de rentabilité financière d’une unité de production industrielle, puisque la SAEM a été créée avec une mission d’intérêt général affirmée, celle de restructurer l’industrie sucrière en Martinique. Bien entendu, cette noble finalité ne doit pas faire obstacle à la nécessité pour la SAEM d’être gérée comme une véritable entreprise, avec, au cœur de ses préoccupations, la recherche permanente de la fiabilité, de la qualité et de la maîtrise des coûts.Ces enjeux sont économiques, certes, mais également et surtout sociaux et culturels. C’est pourquoi, je parle de caractère multidimensionnel de l’usine du Galion, étroitement intégrée dans un territoire qu’elle contribue à faire vivre et évoluer, détentrice de savoir-faire anciens, mais qui se sont sans cesse adaptés,mémoire vivante de l’histoire et de la culture d’un peuple…

Comment comptez-vous défendre et valoriser ce « caractère multidimensionnel » ?P. A. : L’usine du Galion n’est pas seulement un lieu de production industrielle, c’est également un site touristique et culturel très apprécié des Martiniquais et des touristes. Nous développons d’ailleurs cette dimension touristique et culturelle, en investissant dans l’aménagement et la valorisation du site. Par exemple, lors de la dernière campagne sucrière, nous avons inauguré notre boutique, jolie case créole située à l’entrée de l’usine. Cette vitrine de nos produits a connu, dès son ouverture, un vif

succès.La visite de la dernière sucrerie de la Martinique, unique en son genre, est également très appréciée. Nous réfléchissons d’ailleurs sur la manière de développer cet aspect culturel de notre activité, notamment pendant les campagnes sucrières, de février à juin, moments d’intense activité de l’usine où l’on peut véritablement découvrir la fabrication du sucre…

L’usine du Galion produit aussi du rhum…P. A. : Il est vrai que nous développons une gamme de « co-produits », dont les matières premières sont directement issues du processus de fabrication du sucre de canne : le sirop de batterie obtenu après évaporation du jus clair ; les rhums traditionnels, blanc et brun, fabriqués à partir des matières premières liquides sucrées issues du process de fabrication ; le Grand Arôme, emblématique de notre marque, fabriqué à partir de la mélasse selon un procédé exclusif tenu secret et conservé précieusement…Si toutes ces marques restent la propriété du Galion, nous avons externalisé leur fabrication en la confiant à un groupe privé (la COFEPP) avec lequel nous avons signé un partenariat.Ces produits dérivés sont une part importante de notre activité puisqu’ils représentent environ 1/3 de notre chiffre d’affaires.

Comptez-vous développer vos gammes de produits ?P. A. : Nos marques bénéficient d’une très forte et très bonne notoriété auprès des consommateurs martiniquais. Nos compatriotes sont très attachés à « leur » sucre du Galion ! La marque Le Galion est donc profondément intégrée dans le tissu social et culturel de l’île au même titre que certaines marques de rhum. C’est un atout qui nous pousse à améliorer sans cesse la qualité de notre offre et de nos produits. Nous avons d’ailleurs régulièrement fait évoluer nos produits en fonction des changements dans les

habitudes de consommation et pour répondre à une plus large diversité d’utilisations.Nous continuerons de travailler en ce sens car, même si nous sommes la seule usine sucrière de l’île, nous subissons la concurrence du sucre importé : nous fournissons environ 6 000 tonnes de sucre par an sur un marché qui en consomme environ 14 000 tonnes, tous sucres et tous usages sucrés confondus. Nous avons donc encore de la marge pour nous développer et nous travaillons beaucoup dans cette perspective, notamment en partenariat avec les planteurs pour améliorer la richesse en saccharose des cannes à sucre.Nous voulons poursuivre dans la voie de la diversification, tout en maintenant le niveau de qualité de nos produits et en respectant l’identité de nos marques : c’est l’un des grands défis à venir…

Comment envisagez-vous cet avenir ?P. A. : L’usine du Galion devra relever des défis importants afin d’assurer son développement et sa survie, dans une économie mondialisée et en crise…Maintenir l’activité de l’usine du Galion est une question d’intérêt général et c’est pourquoi le Conseil d’Administration, en majorité composé de collectivités locales, s’y attèle en permanence. C’est une question d’intérêt général, au regard des milliers d’emplois concernés, de l’importance de cette activité industrielle au cœur d’une zone géographique qui a besoin d’activité économique pour se développer. Cela est aussi une question d’intérêt général en ce temps où chacun doit réfléchir à cette nouvelle conception du développement économique : le développement durable.Or, dans toutes ses dimensions, l’usine du Galion s’inscrit dans cette dynamique de développement durable qui est au cœur des problématiques de nos sociétés modernes confrontées à des enjeux économiques, sociaux, culturels et environnementaux majeurs. Des enjeux essentiels pour les générations futures…

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La bâtisse tourne peu en ce mois d’août. Il faut dire que la campagne sucrière précédente est achevée et que celle à venir a encore quelques mois devant elle…Là, l’usine fait peau neuve, un entretien minutieux qui a lieu chaque année durant ce temps de répit où les machines et les hommes, harassés, se préparent déjà pour la prochaine saison… Et, cela fait longtemps que ça dure, ces rituels immuables qui vivent avec les récoltes, au rythme de la terre et de ses ouvriers, ceux qui plantent, ceux qui récoltent, ceux qui broient… et tous les autres aussi, ces femmes et ces hommes, la plupart issus des communes avoisinantes, qui croient fermement en l’avenir de « leur » usine, cœur battant de cette région du Nord-Atlantique…

historique d’une évolutionC’est à partir de 1654 que débute à la Martinique la culture de la canne, et donc progressivement la création d’établissements destinés à fabriquer du sucre. Pendant longtemps, jusqu’en 1671, date d’introduction dans la Colonie des liards et des sols, monnaies de France ayant désormais cours, le sucre servait de monnaie d’échange pour payer les

marchandises, dont les habitants avaient besoin. C’est dire l’importance prise alors par la fabrication du sucre qui, du fait de sa valeur monétaire, remplaçait peu à peu toutes les autres productions agricoles…Le domaine du Galion appartenait à Pierre Dubuc, lequel avait obtenu de nombreux avantages, pour s’être distingué dans les expéditions de novembre 1666, pour la conquête d’Antigua et de Montserrat, qui furent alors victimes de prises et de butins considérables.Sous l’impulsion de Pierre Dubuc, La Trinité, et les quartiers avoisinants du Gros-Morne et du Robert, créés en 1694, fournissaient une grande quantité de sucre, alors livrée

au port même du Cul-de-Sac de la Trinité.Mais, près de deux siècles plus tard, à partir de 1862, c’est surtout avec Eugène Eustache que le Galion allait connaître un essor prodigieux. Construite sur l’habitation Grands Fonds, l’usine allait désormais recueillir les cannes en provenance de quinze habitations appartenant à celui-ci, depuis le Grand Galion, le Petit Galion, le Bord de Mer, la Caravelle, Beauséjour, Spourtourne, jusqu’à Gaschette au Robert. Sa capacité de broyage était déjà de 30.000 tonnes. A la mort de Eugène Eustache en 1883, c’est à son gendre Emile Bougenot, qu’allait revenir la charge de moderniser le Galion, d’y installer aussi la rhumerie. Dernière usine en activité de l’île, le Galion retrouve aujourd’hui une vitalité toute neuve, pour dynamiser l’économie sucrière et rhumière de la Martinique. Centre de vie économique dans le Nord Atlantique, l’usine a longtemps engagé un processus de diversification de ses activités, à partir des impulsions du marché mondial, concernant notamment les rhums grand arôme. A partir de cette optimisation des produits de son propre cru, tel encore le sucre roux cristallisé, on tend vers un développement par le haut, notamment pour affirmer l’identité et la qualité constamment améliorée de ces produits traditionnels, au sein de l’économie mondiale…

Le Galion, terre de sucre et d’histoireLes senteurs de canne et de sucre témoignent, avec une suavité émouvante, du vécu de ce lieu chargé d’histoire... Celle de ces hommes et de ces femmes qui le façonnent et le défendent depuis des décennies, celle d’une industrie qui n’a jamais cessé de marquer « son » époque…Aujourd’hui encore, l’usine du Galion ne laisse aucun Martiniquais indifférent, tant cette histoire particulière s’imprègne de celle, plus générale, d’une île, d’un peuple…

P43PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009

Histoire de l’industrie

Ce long et minutieux parcours, qui démarre au soleil, dans les champs, sous les soins vigilants des planteurs qui travaillent avec l’usine du Galion. Ils sont nombreux en Martinique à fournir cette matière première bourrée de saccharose à l’unique sucrerie de l’île. Chaque année, l’usine consomme environ 40 % des 220 000 tonnes de cannes à sucre, soit la récolte de près de 1 600 hectares sur les 4 000 hectares cultivés. Un juste et indispensable équilibre avec les producteurs de rhum, garant de la survie de toute une filière agricole. C’est dire l’importance que revêt le début d’une campagne sucrière, qui démarre généralement aux premiers jours du mois de février pour s’achever en juin. Durant tout ce temps, l’usine ne s’arrêtera pas une seule seconde et tournera de jour comme de nuit, inlassablement, livrant ses 6 000 tonnes de ce bon sucre roux de Martinique…

La fabrication du sucreOn la voit pliée sous le vent, ondulée au coucher du jour tel un paysage plaisant et familier. Cette canne à sucre, pleine de symboles et de douleurs, emblème d’une histoire et d’une région… Cette canne, pleine de sucre aussi, ce saccharose accumulé dans ses tiges : la quantité de saccharose contenue dans la canne est en moyenne de 12 à 15 %. Pour extraire et concentrer ce sucre, la canne doit être soumise à un traitement qui s’est complexifié avec les années. Aujourd’hui, le processus s’est grandement mécanisé et permet d’obtenir un produit d’une grande pureté, après de très nombreuses opérations…

La peséeA peine arrivées au domaine du Galion, les cannes sont réceptionnées pour être pesées et

analysées. Tout se passe en toute transparence dans un bâtiment situé à l’entrée du domaine. Des échantillons sont prélevés pour être transmis au Centre Technique de la Canne et du Sucre, organisme interprofessionnel reconnu par la filière, qui se charge des analyses. Les cannes sont donc soumises à une batterie de tests, dont certains ont pour but de déterminer la quantité de saccharose contenue dans la tige de canne. Plus la tige est riche de ce précieux sucre, mieux la canne se vendra…

Le broyageAprès avoir été déchargées dans la « cour à cannes » de l’usine, les tiges de cannes sont « préparées » (les cannes passent dans des coupes-cannes afin de séparer les fibres de canne sans enlever le jus).Là, le broyage peut commencer. Il se fait dans une succession de moulins chargés d’extraire le maximum de jus de canne : c’est le vesou.

Le traitement du jusLe jus récolté subira différents traitements physico-chimiques visant à le débarrasser de toutes les impuretés : le vesou est donc épuré par tamisage, par chauffage et par ajout de chaux (chaulage) et de soufre (sulfitation). Il s’agit bien entendu de traitements parfaitement maîtrisés et autorisés dans l’industrie alimentaire, singulièrement dans la fabrication du sucre.

La clarificationEtapes importantes de la fabrication du sucre, la décantation et la filtration sont un travail minutieux qui permet d’extraire l’eau toutes les matières « non sucres » contenue dans le jus. Après décantation, on obtient un jus clair (dans la partie supérieure du décanteur) et de la boue au fond du décanteur. Cette dernière sera d’ailleurs traitée pour en extraire le saccharose qu’elle contient

encore. Le jus clair sera une nouvelle fois filtré avant l’évaporation.

L’évaporationL’objectif est simple mais le travail ardu : il faut concentrer le jus par évaporation d’une grande partie de l’eau qu’il contient. Ce dernier est donc chauffé à différentes températures dans des évaporateurs à pression réduite. L’eau s’élimine sous forme de vapeur et on obtient le fameux sirop de batterie, qui sera lui aussi filtré.

La cristallisationDans des appareils à cuire, le sirop est chauffé à 55 °C et à pression réduite. Il se transforme en masse pâteuse, la masse cuite qui renferme des cristaux de sucre et un liquide visqueux appelé liqueur-mère.

Le malaxage-turbinageLa masse cuite est malaxée dans des bacs appelés malaxeurs et turbinée dans une centrifugeuse afin de séparer les cristaux de sucre et le sirop « d’égout » qui servira en partie à fabriquer le rhum traditionnel de sucrerie dit RTS. On obtient le sucre de premier jet.Première reprise des égouts : les sirops d’égout sont cristallisés et turbinés à nouveau une première fois pour obtenir le sucre de deuxième jet. Deuxième reprise des égouts : les sirops d’égout sont cristallisés et turbinés une seconde fois. On obtient le sucre de troisième jet et la mélasse qui servira à fabriquer le rhum grand arôme.

Le séchage et l’emballageLes cristaux de sucre sont séchés, puis emballés selon divers conditionnements (sachets plastiques, dosettes…).

De la tige de canne… au sucre de canneSi l’on aime le goût et la couleur ambrée de ses cristaux, on ignore parfois le chemin parcouru par les tiges de canne avant que le sucre se retrouve là, dans notre café ou notre dessert favori…

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Dans vos rayons, quelle est la proportion des produits locaux et importés ?Nous importons environ 25 % des produits essentiellement pour les rayons bazar et textile. Les achats locaux représentent 75 % dont 5 % au moins, comme les fruits et légumes et les produits carnés, sont fournis par les petits producteurs.

Qu’entendez-vous par produits locaux ?Il ne faut pas confondre fournisseurs locaux et produits locaux. Une grande partie de nos achats est effectuée auprès des grossistes, des agents de marques qui commercialisent des produits venus d’ailleurs. Le reste est fabriqué sur place. C’est ce qu’on appelle les produits locaux.

Les produits fabriqués en Martinique sont ils plus compétitifs que les produits de vos importations ?Malheureusement non, ils sont au minimum 15 % plus cher. Et pourtant, Hyper U privilégie dans sa politique tarifaire les produits issus de l’industrie locale au détriment des produits d’importation pour ne pas pénaliser leur développement et leur commercialisation. Malgré cet effort, le prix des produits PIL est plus élevé.

Comment expliquez-vous cela ?Beaucoup d’industriels font venir leurs matières premières de France hexagonale ou de la communauté européenne. Elles sont taxées significativement. A cela se rajoute des volumes de production faibles. Il est nécessaire d’agir sur ces deux paramètres pour gagner en compétitivité et faire baisser les coûts techniques. Depuis quelques années, des efforts conséquents ont été faits par les industriels et ceux qui les accompagnent comme l’AMPI. Il faut continuer en demandant l’appui des politiques pour baisser les taxes et faire en sorte de répercuter l’allégement des frais sur les prix d’achat.

Augmenter les volumes paraît logique,

mais l’étroitesse du marché le justifie-t-il ?C’est vrai, nous sommes une petite île – et ce n’est pas péjoratif - mais il ne faut pas oublier notre environnement proche. L’exportation vers la Caraïbe me semble être une solution parmi d’autres.

Le problème ne réside-t-il pas dans le peu de matières premières disponibles ?C’est évident. Tant qu’une vraie logique de filière n’est pas mise en place, le développement sera ralenti. D’où l’importance de regrouper tous les producteurs, même les plus petits qui ont tout à gagner à une structuration commune. La demande conditionne aussi la volonté de produire en plus grande quantité. Les organismes qui gèrent la restauration collective doivent s’engager à faire appel majoritairement aux produits locaux.

Comment hyper U valorise-t-il les produits PIL ?Au-delà du produit, c’est tout un système économique et social que l’on soutient. En magasin et sur nos catalogues, les marques locales sont identifiées par le logo PIL. Chaque année, en juillet et en août, sous l’impulsion de l’AMPI, Hyper U comme ses concurrents lancent des opérations de communication par vagues avec de l’affichage et des annonces dans la presse. Des animations et des dégustations sont proposées en magasins.

Quels sont les rapports de vos clients avec les produits PIL ?Plus que jamais, le client fait très attention à son porte-monnaie. Cependant, les Martiniquais ont un lien affectif fort avec les produits locaux qui ont l’avantage d’être personnalisés à leurs attentes gustatives. Ils les privilégient autant que possible. On le constate en juillet et en août avec les achats des Martiniquais installés en France hexagonale qui viennent pour les vacances. C’est à cette période que les produits sont les plus plébiscités.

Pour encourager les produits PIL, pouvez-vous aller plus loin que des campagnes de communication ?Le groupe Parfait affiche une volonté manifeste. Nous avons déjà proposé aux industriels locaux d’être les fournisseurs de notre marque distributeur. Il faut que les professionnels de l’industrie s’engagent dans un vrai partenariat et que les plus modestes aient des volumes suffisants. A ces conditions, nous serons partants. Par ailleurs, nous sommes à la disposition des industriels et de leurs représentants. Nous pouvons les conseiller sur l’optimisation de leur production. En tant que distributeurs, nous connaissons parfaitement les demandes des consommateurs. Nous avons un panel d’informations qui pourrait leur être précieux.

Le SDGA (Syndicat de la Distribution et des Grossistes Alimentaires) dont vous faites partie soutient la filière viande. Est-ce envisageable pour d’autres denrées ?Nous avons voulu encourager la filière viande martiniquaise en appliquant une taxe volontaire sur le kilo de produits carnés importés. Les fonds reversés à l’AMIV (Association Martiniquaise Interprofessionnelle des Viandes) contribuent au développement de la profession. On peut envisager d’autres contributions immatérielles. Aujourd’hui, Hyper U ne souhaite pas importer massivement. Nous sommes ouverts à un partenariat durable auprès de l’AMPI.

M. Patrick Daniel

Vers plus de produits PILen rayons

Hyper U, chaîne de magasins du Groupe Parfait, s’est engagé auprès de l’AMPI pour promouvoir les produits PIL. Dernier maillon avant le consommateur, ce distributeur a conscience de la nécessité de renforcer la production locale. Encore faut-il que la qualité soit au rendez-vous, les volumes suffisants et les prix compétitifs. Echange avec Patrick Daniel, Directeur du magasin Hyper U le Rond Point.

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Liste adhérents AMPIRAISON SOCIALE RESPONSABLE ADRESSE C.P. VILLE TEL FAX

AMEUBLEMENTTextilesFABRICOM STORES M. ASSELIN BARTHELEMY IMM. SCIC - PTE DES CARRIERES 97200 FORT DE FRANCE 50 78 17 50 65 12MatelasABADIE SA M. DE WAUBERT J-BAPTISTE ZAC RIVIERE ROCHE 97200 FORT DE FRANCE 50 37 47 50 45 32Meubles et AgencementBOSS GROUPE (CUISINES TROPICALES) M. BOSSE LEO 43 RUE LEOPOLD BISSOL 97232 LAMENTIN 51 07 09 51 19 77EBENISTERIE 3D CARAIBES MME DELAROZIERE REGINE ZA SEMAIR - BAT A - LOCAL N° 4 97231 ROBERT 65 58 21 65 58 63GENERALE DE MENUISERIE M. MARIE-JOSEPH PIERRE ZA DE L’ESPERANCE 97215 RIVIERE SALEE 68 14 15 68 18 42INOVMAG CARAIBES M. JACQUIER FABRICE ZI PETITE COCOTTE - CHAMPIGNY 97224 DUCOS 56 08 74 56 23 10M3P MARTINIQUE MME DELAROZIERE REGINE ZA SEMAIR - BAT A - LOT N° 5 97231 ROBERT 65 68 06 65 68 07AGRO-ALIMENTAIREBoissonsBRASSERIE LORRAINE M. KRUIJTZER MAARTEN QUARTIER UNION 97232 LAMENTIN 51 19 55 57 15 42SEEMD FONTAINE DIDIER M. GARCIN PATRICE 9 KM RTE DE DIDIER 97200 FORT DE FRANCE 64 07 88 64 01 69SNEMBG M. WINSBACK JEAN-MARC ZI LEZARDE - BP 253 97285 LAMENTIN CDX 51 14 35 51 40 99SOMES M. CLERC BERTRAND QUARTIER CHAMPFLORE 97260 MORNE ROUGE 52 52 52 52 30 55CafésSODIVIC M. EVIN PIERRE-PHILIPPE QUARTIER LOURDES 97224 DUCOS 56 13 82 56 07 80TIVOLIENNE (LA) M. TOUSSAY HERVE 20 RUE HENRI STEHLE - TIVOLI 97200 FORT DE FRANCE 64 05 93 64 91 04Industrie des viandes et poissonsABATTOIR BOKAIL M. SIOU PIERRE CHEMIN GABOURIN - BP 69 97240 FRANCOIS 78 37 62 70 98 84ANTILLES PROCESSING M. SEVESTRE PASCAL ZI SEMAIR - BP 132 97231 ROBERT 65 55 83 65 55 82COMIA M. BILAS ALEX PLACE D’ARMES - BP 266 97232 LAMENTIN 66 61 62 51 40 21DELICES LOCALES M. EDMOND ALEX 20 LOT. DILLON - RUE EUCHARIS 97200 FORT DE FRANCE 71 56 43 63 44 74KINI M. MARQUET FABRICE PARC DE LA SEMAIR 97231 ROBERT 54 35 61 54 77 70MARTINIQUE AVICULTURE M. DAUCHY DOMINIQUE HABITATION BONNAIRE 97240 FRANCOIS 54 35 61 54 77 70MAN’ NICOL (SARL) MME WALTER - M. GABRIEL SITE DE L’ABATTOIR - P. D’ARMES 97232 LAMENTIN 51 23 70 51 23 05SIMBI M. THEVENET JEAN-PAUL ZI PETITE COCOTTE 97224 DUCOS 56 03 03 56 02 04SOTRADEV M. ANEXIME JEAN-FELIX ZI PLACE D’ARMES 97232 LAMENTIN 51 70 09 51 20 28Industrie des céréalesBOULANGERIE PATISSERIE GALAP M. GALAP CLAUDE 189 RTE DE RAVINE VILAINE 97200 FORT DE FRANCE 79 61 81 79 58 49BRIOCHE BIG IN M. BALLY GUILLAUME ZI PLACE D’ARMES 97232 LAMENTIN 66 67 07 66 67 24CHIPSO MME LACHESNEZ-HEUDE L. ZA SEMAIR - LOT 3 97231 ROBERT 51 61 65 51 61 75COLIBRI CHIPS M. CLERC BERTRAND QUARTIER CHAMPFLORE 97260 MORNE ROUGE 52 56 60 52 56 65DELI-EXPRESS M. AUDINAY ELIE BASSE GONDEAU 97232 LAMENTIN 77 37 47 77 80 52ETS EMILE MUSSARD (ETS) M. MUSSARD EMILE ZI LEZARDE 97232 LAMENTIN 51 18 20 57 01 18FERME DE AUGRAIN (LA) M. TOUIN BERTRAND c/o MBC - MANGOT VULCIN 97232 LAMENTIN 0696 306555GRANDS MOULINS DE LA CARAIBE M. PASCAL JEAN-MICHEL PTE DES CARRIERES - BP 627 97200 FORT DE FRANCE 73 00 68 71 35 08MARTINIQUE NUTRITION ANIMALE M. LABAYE MARC ZI LEZARDE 97232 LAMENTIN 51 07 38 51 48 99MOULIN (LE) M. LAOUE BERNARD PARC DE LA SEMAIR 97231 ROBERT 38 15 75 38 15 85SMPA M. URSULET EMMANUEL ZI PLACE D’ARMES 97232 LAMENTIN 30 00 14 51 70 43SOCARIZ M. LEVALOIS OLIVIER PARC DE LA SEMAIR 97231 ROBERT 65 46 56 65 46 65Industrie des fruits et légumesDELICES ET TRADITION M. CHEMIR CHARLIE QUARTIER CHOPOTTE 97240 FRANCOIS 54 82 81 54 82 81DENEL M. VOURCH PHILIPPE USINE DENEL 97213 GROS MORNE 67 51 23 67 67 56SOCOPGEL M. DRANE DAVID ZI PLACE D’ARMES 97232 LAMENTIN 51 07 47 51 84 25Industrie du cacaoCHOCOLAT ELOT M. LARCHER CHARLES ZI LEZARDE 97232 LAMENTIN 66 60 60 51 15 11Produits laitiersSAPY M. TOUIN FRANCIS FONDS NICOLAS 97231 ROBERT 65 20 60 65 39 27SNYL M. CAMPAGNE JEAN-GUY HAB. DIRECTOIRE - VERT PRE 97231 ROBERT 65 91 09 65 99 77SOPROGLACES M. DOMERGUE NICOLAS ZI LEZARDE 97232 LAMENTIN 51 23 24 51 51 00Punch et liqueursSOCARA M. CHABROL NICOLAS AV. DES ARAWAKS - BP 560 97242 FORT DE FCE CDX 75 04 04 75 04 76RhumsDISTILLERIE DILLON M. PASCAL RENARD 9 RTE CHATEAUBOEUF - BP 212 97257 FORT DE FCE CDX 75 20 20 75 30 33DISTILLERIE DU SIMON M. SIMON ROLAND USINE DU SIMON 97240 FRANCOIS 54 92 55 54 90 79DISTILLERIE LA FAVORITE M. DORMOY PAUL RTE DU LAMENTIN - BP 459 97205 FORT DE FCE CDX 50 47 32 50 49 84DISTILLERIE NEISSON MME VERNANT CLAUDINE LE COIN 97221 CARBET 78 03 70 78 03 95HERITIERS JM M. DUCHAMP HUBERT FOND PREVILLE 97218 MACOUBA 78 53 40 78 58 38HERITIERS H. CLEMENT SA M. LARCHER CHARLES DOMAINE DE L’ACAJOU - BP 22 97240 FRANCOIS 54 62 07 54 63 50HSE (RHUM ST ETIENNE) M. HAYOT JOSÉ HABITATION ST ETIENNE 97213 GROS MORNE 57 62 68 57 54 11BBS LA MAUNY M. DE LAVIGNE FRANCOIS GENIPA - BP 35 97224 DUCOS 56 82 82 56 82 83DISTILLERIE SAINT JAMES M. BENOIT JEAN-CLAUDE USINE - BP 37 97230 SAINTE MARIE 69 30 02 69 29 60TROIS RIVIERES M. DE LAVIGNE FRANCOIS GENIPA - BP 35 97224 DUCOS 77 80 80 77 82 82SucrerieSAEM M. ANDRE PHILIPPE USINE DU GALION 97220 TRINITE 58 20 65 58 42 43TRAVAIL DES METAUXArmatures et tôlesARMATURES DES ANTILLES M. BERRUET PASCAL PARC D’ACTIVITES DU ROBERT 97231 ROBERT 65 39 79 65 39 60ARMATURES MARTINIQUAISES M. PORRY ALAIN ZI PETITE COCOTTE 97224 DUCOS 56 46 58 56 47 93ARMÉTAL M. BLONDEL JEAN-NOEL ZI LEZARDE VOIE 1 - BP 232 97284 LAMENTIN CDX 66 60 30 51 82 82BIOMETAL M. BELLEMARE MICHEL USINE DU ROBERT 97231 ROBERT 65 14 44 65 10 01FABRIPRESS M. MARGUERITTE OLIVIER BOIS ROUGE 97232 LAMENTIN 42 01 01 42 01 10PROFILAGE DE MARTINIQUE M. USUNIER PHILIPPE ZI POINTE DES GRIVES 97200 FORT DE FRANCE 60 60 00 63 31 19PRONOVA M. HAYOT LADISLAS ZA SEMAIR 97231 ROBERT 71 74 06 71 92 66STAB M. NONDIER ERIC QUARTIER BOIS ROUGE 97224 DUCOS 42 01 01 42 01 10Constructions métalliquesENTREPRISE NOUVELLE ANTILLAISE M. GOMEZ GERARD BASSIN DE RADOUB - BP 463 97205 FORT DE FCE CDX 72 64 64 60 61 02GEFAM SN M. DES NOES BENOIT ZI CHAMPIGNY - BAT A1 97224 DUCOS 56 15 18 56 16 66SOCACOM M. DESPOINTES RAYMOND BOIS ROUGE 97224 DUCOS 42 03 50 51 46 88SAVE INDUSTRIE M. REBILLOUT ALAIN 1,2 KM RTE VERT PRE/CH. BOIS QUARRE 97232 LAMENTIN 57 28 47 39 29 03GouttièresCARAIBES GOUTTIERES M. STRHOMENGER ERIC ZI PETITE COCOTTE 97224 DUCOS 56 48 13 56 49 09Menuiseries métalliquesALU CONCEPT M. WAN-AJOUHU GILLES C/O SERVIMAR - ZI JAMBETTE 97232 LAMENTIN 42 05 42 42 95 02ALUGWA M. WAN-AJOUHU GILLES C/O SERVIMAR - ZI JAMBETTE 97232 LAMENTIN 42 05 42 42 95 02ALUMASTER M. MASLIN THIERRY 3,5 KM RTE DE CHATEAUBOEUF N° 35 97200 FORT DE FRANCE 50 43 43 50 52 25ANTILLES MIROITERIE M. PLISSONNEAU DENIS ZI LEZARDE 97232 LAMENTIN 51 48 73 51 09 64

P46 PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009

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Menuiseries métalliquesFACE M. RICHARD GERARD ZI LEZARDE - VOIE N° 1 - IMM. SOCOMAL 97232 LAMENTIN 66 66 00 51 46 75MAVM M. AUBÉRY ANTOINE 8 PARC DE LA CARAIBE 97231 ROBERT 65 55 50 65 55 53SAMIR M. DORMOY ALEX PALMISTE - BP 233 97284 LAMENTIN CDX 2 50 00 22 50 68 16SOCOMI M. PARFAIT ROBERT ZI PLACE D’ARMES 97232 LAMENTIN 51 56 55 51 62 08VER ALU M. MARIE-JOSEPH PIERRE ZI LAUGIER - BP 45 97215 RIVIERE SALEE 68 13 99 68 23 97Recyclage des métauxSN METAL DOM M. MONPLAISIR LIONEL ZIP POINTE DES GRIVES 97200 FORT DE FRANCE 60 44 04 60 58 08ENERGIEProduction et distribution d’électricitéCOMPAGNIE DE COGENERATION DU GALION M. HERVE HEBRARD USINE DU GALION 97220 TRINITE 78 40 30 63 09 15EDF MARTINIQUE M. KIENER ANDRE PTE DES CARRIERES - BP 573 97242 FORT DE FCE CDX 59 20 12 60 29 76MARTINIQUAISE DE VALORISATION (LA) M. FAGOUR JEAN-CLAUDE MORNE DILLON SUD 97200 FORT DE FRANCE 42 75 80 42 75 82Produits pétroliersANTILLES GAZ M. BOURGEOIS PHILIPPE CALIFORNIE 97232 LAMENTIN 50 33 30 50 20 11SARA M. MARION DAVID CALIFORNIE - BP 436 97292 LAMENTIN CDX 50 18 94 50 00 15CONSTRUCTIONProduits bétonBATIMAT BETON M. BRICHANT J-JACQUES CARRIERE MORNE DORE - BP 269 97285 LAMENTIN CDX 2 66 92 00 51 50 48BATIMAT RECYCLAGE M. ABRAMOVICI STEPHANE CARRIERE MORNE DORE - BP 269 97285 LAMENTIN CDX 2 66 92 00 51 50 48BETONORD M. GOUYER BRUNO CARRIERE DU PHARE - PTE NEGRES 97200 FORT DE FRANCE 61 60 11 61 64 31BETON PLUS M. MORIN LOUIS HABITATION MAREUIL 97215 RIVIERE SALEE 68 24 10 68 13 03CENTRALE DES BETONS (LA) M. DE CHASTAIGNE THIERRY LONG PRE / BP 255 97285 LAMENTIN CDX 2 50 17 38 50 54 45ENTP M. ETILE NICOLAS VILLA A14 - LOT. GROS RAISINS 97228 SAINTE LUCE 58 39 27 65 36 09FRANCE BETON M. MORIN LOUIS ZAC DE RIVIERE ROCHE 97200 FORT DE FRANCE 42 71 90 50 26 37LAFARGE CIMENTS ANTILLES M. SALDANA STEPHANE PTE DES CARRIERES - BP 863 97208 FORT DE FCE CDX 72 84 84 60 01 01MACOBE INDUSTRIE M. CORDOBA SEBASTIEN ZI PETITE COCOTTE 97224 DUCOS 56 15 10 56 18 71MARTINIQUE BETON M. BRICHANT J-JACQUES CROISEE LES COTEAUX - MONESIE 97228 SAINTE LUCE 62 56 65 62 30 57SAPEB M. TURBET-DELOF PAUL CARRIERE MORNE DORE - BP 269 97285 LAMENTIN CDX 2 51 35 63 51 72 74SDPI M. SAINTE-ROSE PHILIBERT ZI LEZARDE 97232 LAMENTIN 51 22 33 51 23 33CarrièresBLANCHARD SA M. LESNARD FRANCOIS CARRIERE DE CROIX-RIVAIL 97224 DUCOS 51 20 10 51 09 07CARRIERES GOUYER SA M. GOUYER PIERRE-JEAN PERINELLE - BP 42 97250 SAINT PIERRE 55 75 57 55 85 58GRAVILLONORD M. GOUYER CHRISTOPHE CARRIERE DU PETIT GALION 97231 ROBERT 61 56 15 61 86 18SABLIERES FOND CANONVILLE M. ABRAMOVICI STEPHANE RTE DU PRECHEUR 97250 SAINT PIERRE 52 92 59 52 96 62SABLIERES MODERNES M. MIRANDE JOSE QUARTIER DU FORT - BP 41 97250 SAINT PIERRE 78 32 32 78 30 31BriqueteriePOTERIE DES 3 ILETS M. MARIE JEAN-CLAUDE VILLAGE DE LA POTERIE 97229 TROIS ILETS 68 03 44 68 19 27Charpentes en boisLE VILLAIN MQUE (SAS GPE ) M. AIROLA MICHEL PARC DE LA SEMAIR 97231 ROBERT 65 01 69 65 63 99CHIMIEPeintures et vernisAZUREL M. DE GENTILE H-PIERRE CENTRE DELGRES - DILLON 97200 FORT DE FRANCE 59 05 50 70 42 14SEIGNEURIE MARTINIQUE (LA) M. RENNER DOMINIQUE ZAC RIVIERE ROCHE - BP 123 97252 FORT DE FCE CDX 50 56 20 50 28 39SIAPOC M. MENCÉ BRUNO ZONE DE CALIFORNIE - ACAJOU 97232 LAMENTIN 50 54 14 50 09 11CosmétiquesCARAIBES COSMETIQUES M. BELLEAU JOEL ZA LE TRIANON 97240 FRANCOIS 54 27 32 54 38 34BougiesCLARTE DIVINE M. SAINT-CYR JOSEPH ZA DEVILLE - BP 18 97228 SAINTE LUCE 62 55 02 62 44 01RecyclageE-COMPAGNIE M. EDOUARD SYLVAIN IMM. SEEN - ZI LEZARDE 97232 LAMENTIN 30 04 03 51 39 48MARTINIQUE RECYCLAGE MME BEYER AGNES IMM. SOFAM / ZI COCOTTE CANAL 97224 DUCOS 56 37 93 56 47 59Matières plastiquesCABEX INDUSTRIE M. LANES PATRICK ZA PELLETIER 97232 LAMENTIN 57 10 23 51 53 07MATIÈRES PLASTIQUES MARTINIQUAISES M. TORRES CHRISTIAN ZI CHAMPIGNY 97224 DUCOS 77 13 20 77 13 28POLYFORMS M. DESCAS GERMAIN USINE SOUDON - RTE DU VERT PRE 97232 LAMENTIN 42 39 44 42 39 70PROCAP M. LANES PATRICK ZA PELLETIER 97232 LAMENTIN 57 10 23 51 53 07SACHERIE CAPRON MME CAPRON JOSIANE ZA DILLON 97200 FORT DE FRANCE 75 10 43 75 24 01SACHERIE CLERY MME CLERY HELENE ZI JAMBETTE 97232 LAMENTIN 50 09 77 50 40 07SAGIP MARTINIQUE MME CHERBONNEL FLORENCE ZI CALIFORNIE 97232 LAMENTIN 50 23 23 50 09 98SIMOP CARAIBES M. FEREY GUILLAUME HABITATION RIVIERE LA MANCHE 97224 DUCOS 56 31 56 56 31 46TUBULEX ANTILLES M. LANES PATRICK ZA PELLETIER 97232 LAMENTIN 57 10 23 51 53 07EngraisOUTRE-MER FERTILISANTS M. DE REYNAL PATRICE ZI JAMBETTE 97232 LAMENTIN 39 30 40 73 48 83HOLDEX ENVIRONNEMENT M. BERNUS MIKE LIEUDIT LE SIMON - ALLEE PERRIOLAT 97240 FRANCOIS 70 20 23 70 20 23SCIC MARTINIQUE SAS M. DE LAGUARIGUE NICOLAS PTE DES CARRIERES - BP 1089 97209 FORT DE FCE CDX 60 51 11 60 93 52Gaz industrielSOMAL M. CHRISTOPHE PHILIPPE CALIFORNIE - BP 278 97285 LAMENTIN CDX 2 50 05 96 50 59 59DétergentsPROCHIMIE INDUSTRIE M. DORMOY ALEX PALMISTE - BP 233 97284 LAMENTIN CDX 2 50 32 82 50 22 48PAPIER BOISImprimerieBERGER BELLEPAGE IMPRIMERIE M. DES GROTTES F-XAVIER ZA DILLON - BP 297 97203 FORT DE FCE CDX 75 14 15 75 09 58CARAIBES ROTO DIFFUSION M. COMMEROT HUGUES IMM. F.D.C. - ZI JAMBETTE 97232 LAMENTIN 42 78 46 42 78 51CARAIBSCANN MME HENNEVILLE MARIE IMM. F.D.C. - ZI JAMBETTE 97232 LAMENTIN 42 52 82 42 52 83COULEURS D’ILES M. MARRY NICOLAS ZI HAUTS DE CALIFORNIE 97232 LAMENTIN 42 09 79 39 28 59FRANCE ANTILLES MARTINIQUE M. AUBURTIN MARC PLACE F. MITTERRAND - BP 577 97207 FORT DE FCE CDX 72 88 00 71 50 64IMPRIMERIE ABSALON M. ABSALON ALBERT 2,5 KM RTE SCHOELCHER 97233 SCHOELCHER 61 42 38 61 75 24IMPR. ANTILLAISE - CARAIB EDIPRINT M. DE REYNAL GAUTHIER BOIS QUARRE 97232 LAMENTIN 50 28 28 50 75 07ÉTIK ANTILLES MME NOGIG SYLVIE ZI COCOTTE CANAL 97224 DUCOS 56 28 49 56 24 27SIMA M. UDINO PIERRE PARC DE LA SEMAIR - BP 129 97231 ROBERT 65 50 55 65 18 83Travail du boisMATBOIS M. MERTINA OLIVIER USINE LAREINTY 97232 LAMENTIN 30 03 00 51 67 47SCIERIE PIVETEAU M. LAFON AUDRY PAYS NOYE 97224 DUCOS 77 09 94 77 09 75SOCAPAL M. CATTIAUX MARTIAL USINE SOUDON - RTE VERT PRE 97232 LAMENTIN 51 89 60 51 89 57ACCESSOIRES AUTO & BATEAUXConstruction de bateauxFUSION M. C. DE LINVAL JEAN-YVES ZAC LES COTEAUX 97228 SAINTE-LUCE 68 15 13 48 19 78MULTICAP CARAIBES M. HERNANDEZ CHRISTIAN QUAI OUEST - BP 898 97245 FORT DE FCE CDX 71 41 81 71 41 83Rechapage de pneusNOUVELLE SOMAREC M. DE REYNAL TRISTAN AEROPORT 97232 LAMENTIN 42 44 24 51 11 46

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