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DOSSIER DE PRESSE 3 projets | 3 lieux | 3 semaines 22 nov 10 déc 2016 à Bruxelles L’Amicale de Production présente ON A PRÉPARÉ DES SPECTACLES WE HEBBEN TONEELSTUKJES GEMAAKT COPRODUIT PAR BEURSSCHOUWBURG, THÉÂTRE LES TANNEURS ET THÉÂTRE VARIA

DOSSIER DE PRESSE - Théâtre les Tanneurs

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DOSSIER DE PRESSE

3 projets | 3 lieux | 3 semaines22 nov 10 déc 2016 à Bruxelles

L’Amicale de Production présente

ON A PRÉPARÉDES SPECTACLES

WE HEBBEN TONEELSTUKJES GEMAAKT

COPRODUIT PAR BEURSSCHOUWBURG, THÉÂTRE LES TANNEURS ET THÉÂTRE VARIA

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SOMMAIRE

ÉDITO

3 PROJETS, 3 LIEUX, 3 SEMAINES

UN FAIBLE DEGRÉ D’ORIGINALITÉ GERMINAL AMIS, IL FAUT FAIRE UNE PAUSE

BIOGRAPHIES

EXTRAS

À VENIR

INFORMATIONS PRATIQUES

ANNEXES : ARTICLES DE PRESSE

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ÉDITO

Depuis plusieurs années, les équipes artistiques qui composent l’Amicale de Production préparent et montrent à Bruxelles et ailleurs des spectacles inclassables, parfois étonnants, toujours intelligents. Orfèvres de la parole et du plateau, ils construisent un rapport particulier au spectateur en assemblant ingénieusement les divers ingrédients de leur théâtre : le rire, central toujours, et la distance qu’il permet – mais également la profondeur de leurs réflexions sur notre monde ou notre condition d’humains, développées à travers le prisme de tous les sujets possibles. La curiosité insatiable de ces artistes et leur lucidité permettent la création de spectacles faussement simples et toujours frontaux, riches, nécessaires.

Chacune de nos trois maisons – le Théâtre Les Tanneurs, le Théâtre Varia et le Beursschouwburg – a une histoire distincte avec l’Amicale de production, un lien qui s’est construit à divers moments, de diverses manières et avec des intensités diverses également, mais dont le point de départ est toujours l’intérêt puis le soutien pour une compagnie dont le travail est essentiel dans le paysage théâtral contemporain. Nous réaffirmons aujourd’hui cet intérêt en nous rassemblant aujourd’hui afin de rendre visible ensemble quelques spectacles créés par l’Amicale de Production ces dernières années.

Tom Bonte pour le Beursschouwburg

Sylvie Somen pour le Théâtre Varia

David Strosberg pour le Théâtre Les Tanneurs

Un Faible Degré d’Originalité © Simon Gosselin

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3 PROJETS / 3 LIEUX / 3 SEMAINES

Parfois, fabriquer un spectacle, c’est un peu comme préparer une surprise pour des ami-e-s : on travaille secrètement dans son coin (généralement comme des maniaques pris d’une fièvre à la fois intense et ridicule), avec des complices (généralement plus sereins), et puis c’est prêt, et les ami-e-s viennent et ils-elles s’emparent du truc (généralement de façon totalement inattendue). Depuis 5 ans maintenant, avec l’Amicale de production, on en a préparé quelques-uns, de spectacles. Et bien il était temps de venir les présenter à Bruxelles ; c’est-à-dire, pour bon nombre d’entre nous : à la maison. On en a réuni trois ainsi qu’un film sur la tournée. Et aussi, et surtout, pour le bien, un « Pot de l’amitié », qui comme son nom l’indique, respectera les us et coutumes les plus rigoureuses en la matière.

5 ans, un cycle.

Depuis la présentation de Cheval au festival d’Avignon en 2010, cette drôle d’idée de coopérative de projets a fait du chemin…

Plus de 550 représentations dont plus d’un tiers à l’étranger, 17 pays visités, des traductions en 9 langues, 12 créations, 40 salariés, 5 à temps plein.

Un rêve d’indépendance et une farouche autonomie. Une certaine solidarité dans son fonctionnement. Un objectif : maîtriser l’ensemble du processus de création, depuis la comptabilité jusqu’à la logistique de diffusion.

5 ans pour développer puis stabiliser une machine de production et de diffusion stable. Une reconnaissance internationale, un ancrage régional.

Notre activité se tourne maintenant aussi vers des questions de transmission et d’émergence, de partage d’outils et de coopération artistique, dans la région et l’euro-région.

l’Amicale de Production

Amis, il faut faire une pause © L’Amicale de Production

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UN FAIBLE DEGRÉ D’ORIGINALITÉ

Antoine Defoort

Théâtre Les Tanneurs – 22 au 26 novembre (20h30, mercredi 19h)

Institution tricentenaire mise en place pour stimuler la création artistique, le droit d’auteur se fissure aujourd’hui sous le poids des murailles et les miradors érigés par les ayants-droits qui en sont de facto les premiers bénéficiaires, et s’émiette sous les clics d’une horde de contrefacteurs opérant en toute tranquillité sur leur canapé.

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Un Faible Degré d’Originalité, c’est une conférence, c’est également un spectacle.

C’est une conférence : une heure quinze pour retracer la rocambolesque histoire des droits d’auteurs du XVème siècle à nos jours. Denis Diderot viendra en personne nous expliquer le contexte du siècle des lumières, on ouïra l’incroyable saga de la succession de Maurice Ravel et on évoquera le concept de « rivalité des ressources » en distribuant des Pépito®.

C’est un spectacle : il y aura des blagues et des effets de manche pour rendre le sujet digeste, des stratagèmes scéniques dont le ratio simplicité/efficacité a été soigneusement éprouvé. On fera une maquette des droits d’auteur avec des boîtes en carton, il y aura un petit dessin animé adapté pour feuilles A3 et on poussera la chansonnette pour mettre en lumière ce qui est vraiment terrible dans l’histoire des Parapluies de Cherbourg.

Réfléchit, fait des schémas et parle tout haut : Antoine Defoort / Anticipe et résout les problèmes techniques : Robin Mignot / Prend en charge la production du projet et ourdit des plans : Marion Le Guerroué / Eprouve les idées : Mathilde Maillard / Dramaturge (du verbe dramaturger) et tergiverse : Julie Valero / Coordonne les projets : xxx / Alimente la réflexion et met en perspective : Julien Fournet / Fait les contrats, les déclarations et bien d’autres choses : Sarah Calvez et Kevin Deffrennes / A écrit un article sur la succession de Maurice Ravel : Irène Inchauspé / A indéfectiblement soutenu le projet : Le Vivat

Production : l’Amicale de production

Coproduction : Le Vivat, Scène conventionnée danse et théâtre d’Armentières / Le Phénix, Scène nationale Valenciennes / le Centre National de la Danse (CDN- paris) / Buda Kunstencentrum (Kortrijk, Belgique) / Bit Teatergarasjen (Bergen, Norvège) / le CENTQUATRE (Paris)/ le Beursschouwburg (Bruxelles, Belgique)

Soutien : Le PianoFabriek (Bruxelles, Belgique)

Tournée : Montargis le 5 décembre / Le Lieu Unique (Nantes) du 21 au 25 mars 2017

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GERMINAL

Antoine Defoort & Halory Goerger

Théâtre Varia – 7 au 10 décembre (20h30, mercredi 19h30)

Créé aux Subsistances dans le cadre de la Biennale de la danse en 2012, Germinal a connu un grand succès au Festival d’Avignon 2013. Depuis, plus de 150 représentations ont été données en France et dans le monde entier (Japon, New York, Toronto, Minneapolis, Montréal). L’équipe a été entièrement doublée et un second décor a été construit.

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Si on avait la possibilité de repartir de zéro, à l’intérieur de huit mètres par dix, on ferait comment ?

Germinal met en scène quatre individus qui envisagent le plateau de théâtre comme un espace vierge dans lequel tout est à faire. De cet espace, ils font émerger un système. En étant candide, on dirait : un monde. L’observer se déployer nous donne l’occasion de voir se construire une nouvelle histoire du langage, des savoirs et des structures sociétales.

Dans Germinal, on est témoins de la naissance d’une civilisation, dont le territoire est le plateau de théâtre, et dont les habitants sont des comédiens. Leurs besoins, leurs capacités, leurs désirs sont limités : bâtir une société qui n’existera que le temps de la représentation. La pièce est aussi, à cet égard, une histoire du théâtre, qui part de ses archaïsmes (la pantomime, notamment) pour arriver à une expression plus contemporaine, en explorant de nombreux registres d’expression.

Ce sont autant de prétextes pour construire des modalités de relation parfois aberrantes entre ces quatre individus qui découvrent le vivre ensemble tout en le réinventant.

Dans cette pièce auto-générative, on tente de comprendre si la stabilité quantique, ça vaut vraiment la peine. On essaie de savoir s’il y a un minimum ontologique légal. On range le monde selon de nouvelles catégories. On classe tout. On casse tout. Mais avec solennité, application et bonhomie.

Conception : Halory Goerger et Antoine Defoort / Interprétation : Arnaud Boulogne en alternance avec Jean-Baptiste Delannoy, Ondine Cloez en alternance avec Beatriz Setién, Antoine Defoort en alternance avec Denis Robert, Halory Goerger en alternance avec Sébastien Vial et la voix de Mathilde Maillard / Conception technique : Maël Teillant / Régie générale et plateau : Frédérick Borrotzu et Colin Plancher / Lumière, vidéo : Sébastien Bausseron et Alice Dussart / Son : Robin Mignot et Régis Estreich / Chargé de production et regard extérieur : Julien Fournet / Assistante de production : Mathilde Maillard / Administration : Sarah Calvez et Kevin Deffrennes / Diffusion : xxx / Logistique : Pauline Foury / Constructeurs : Christian Allamano, Cédric Ravier, Danny Vandeput (Kunstenfestivaldesarts) / Consultante lumière : Annie Leuridan

Production : L’Amicale de production

Coproduction : La Biennale De La Danse De Lyon, Théâtre De La Manufacture - CDN Nancy Lorraine, Kunstenfestivaldesarts (Bruxelles), Le Festival Transamériques (Montréal), Le Carrefour International

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du Théâtre (Québec), Le Phénix - Scène Nationale De Valenciennes, Buda Kunstencentrum (Courtrai), Kunstencentrum Vooruit (Gand), Le Vivat - Scène Conventionnée d’Armentières, le Manège.Mons/CECN/technocIté, Alkantara Festival (Lisbonne), Le Tnba - Théâtre National De Bordeaux en Aquitaine, Festival Baltoscandal (Rakvere), Le CENTQUATRE (Paris), Noorderzon Performing Arts Festival Groningen, Rotterdamse Schouwburg, NTXSTP (avec le soutien du Programme Culture De l’Union Européenne)

Germinal a été accueilli en résidence et créé aux Subsistances, dans le cadre de la Biennale de la Danse de Lyon

Soutien : Ce projet bénéficie du soutien du Conseil Régional Nord-Pas de Calais Et du Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC Nord-Pas de Calais), ainsi que du programme européen apap/Performing Europe (DGEAC-Programme Culture).

Tournée : Les Subsistances (Lyon) du 1er au 3 décembre / Bonlieu Scène nationale d’Annecy les 16 et 17 décembre / La Faiencerie (Creil) les 12 et 13 janvier 2017 / Théâtre de Senart du 21 au 23 mars / Le Phénix (Valenciennes) les 27 et 28 avril / Espace Jean Legendre (Compiègne) les 4 et 5 mai.

Germinal © Beaborgers

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AMIS, IL FAUT FAIRE UNE PAUSE

VRIENDEN, HET IS TIJD VOOR EEN PAUZE

TRIPTYQUE DE CONFÉRENCES ÉVOLUTIVES : TRIPTIEK VAN STEEDS EVOLUERENDE CONFÉRENCES

Julien Fournet

Beursschouwburg (20h30 – Work in progress – lectures both in FR and NL)

1ère partie : SpectateurS de touS leS payS, uniSSez-vouS.

Rivières, cascades et bassins.

2ème partie : la culture, c’eSt dangereux.

Forêts, sentiers et clairières.

3ème partie : ManifeSte pour une nouvelle guilde de créateurS.

Plages, vagues et écumes.

Une pause. Se laisser aller dans la cascade, s’approuver dans les bassins, trouver ses événements, consentir au sentier, s’abandonner aux vagues. Enfin, s’enfoncer jusqu’aux genoux dans les algues et ressentir sa pleine vitalité. On y quitte ses chaussures, on y boit de la tisane, on y fait de l’origami. On s’allonge par terre, on joue, on se promène, on y fait même de la pâte à modeler.

Conçue comme un petit laboratoire portatif et évolutif, cette « classe verte » du spectacle est une exploration philosophico-burlesque de ce qu’on fait et de ce qu’on traverse tous les jours : notre propre culture. On tente de redessiner, avec nos outils et de façon parfois rocambolesque, les liens périlleux entre art, éthique et politique avec une résolution : se rendre disponible pour de nouvelles relations aux choses, aux œuvres et aux événements.

Conception et écriture : Julien Fournet / Collaboration et interprétariat : Diederik Peeters / Visuels : Sébastien Vial / Constructions : Arnaud Verlet / Petits et grands conseils : Anna Czapski / Regard extérieur : Olivier Bosson / Remerciements à Antoine Defoort / Vidéo dans « spectateurs » : Belinda Annaloro, Antoine Defoort, Halory Goerger, Julien Fournet et Sébastien Vial

Production : l’Amicale de Production

Coproduction : Le Phénix, Scène nationale de Valenciennes et le Beursschouwburg (Bruxelles). Partenariat avec le Grand Théâtre (Groningen). Soutenu et proposé par Le Lieu Unique (Nantes). Remerciements au Vivat (Armentières) pour leur soutien.

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BIOGRAPHIES

Antoine Defoort

Antoine Defoort, c’est quelqu’un, pas plus artiste que vous et moi, qui essaie de maintenir une bonne ambiance et un taux de porosité élevé entre ses lubies de saison, la vie, la vraie, et l’art contemporain. Il se retrouve donc souvent aux prises avec des contradictions flagrantes qui sont soit fièrement assumées, soit honteusement dissimulées au moyen de sauts du coq à l’âne et de digressions sauvages. C’est un travail qui vise à établir des connexions. Des connexions de formes, de sens, de médiums, de matériaux. On pourrait dire que ce sont des collections de connexions. C’est-à-dire, si vous voulez, des collexions. Il conçoit en général des pièces de manière autonome (vidéos, films, son, installations, textes...), pour les agencer ensuite lors de performances transdisciplinaires hétéroclites et anti-thématiques, dans lesquelles le jeanfoutre cohabite avec le bien foutu, l’incongru, le dispute au terre-à-terre. Les ratés et les accidents sont accueillis à bras ouverts et forment une granularité croustillante particulièrement appréciée des connaisseurs.

Et puis comme disent si bien les Néerlandais, « Antoine Defoort springt van de hak op de tak en maakt als humoristiche beeldenstormer de gekste zijsprongen1 ».

Julien fournet

Après des études de philosophie, il essaie vaillamment de reproduire les grandes excitations vécues lors de ses classes vertes en appliquant peu ou prou les mêmes recettes dans le domaine des arts vivants. S’ensuit une série de tentatives hétéroclites : bals littéraires, campings mixtes, parcours urbains, visites guidées, cabarets, projections en plein air (de 2003 à 2007).

En 2007, il s’associe à Antoine Defoort et Halory Goerger avec lesquels il crée deux spectacles. Il occupe la place de comédien-opérateur ou d’assistant-scénographe. Par ailleurs, diplômé en bricolage culturel, il prend également en charge le montage et la production des projets (Cheval 2007, &&&&& & &&& 2009) ; devient un temps tour-operator, tennis-partner, sherpa et co-pilote dans la brousse des tournées. En 2010, il devient directeur de l’Amicale de Production (coopérative de projets vivants) et continue son travail de producteur (Germinal 2012).

Il poursuit actuellement deux pistes de création singulières et complémentaires. L’une est collective, épique et expérientielle. Elle est centrée autour du jeu (fête foraine, chasse au trésor, spectacle en kit, labyrinthe), et s’inscrit dans des contextes in situ (France distraction 2012, La chasse 2015, Collectif jambe 2016). L’autre est solitaire, poétique et cérébrale. Elle aborde gaiement des sujets d’ordre philosophique (expérience esthétique et massage moral, science-fiction politique et événement populaire), et prend la forme d’interventions type conférences et travaux manuels (Le jeu de l’oie 2013, Les Thermes 2014, Amis il faut faire une pause 2015). Indoor ou outdoor, ces deux pistes forment le même dessin et la même politique. Elles s’installent dans les plis du réel et tente de le déployer au travers de dispositifs ou d’expériences frisant l’éternuement.

1 Antoine Defoort passe du coq à l’âne et fait, tel un humoriste iconoclaste, les esquives les plus folles.

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HAlory GoerGer

Halory Goerger conçoit des spectacles et des installations au lieu de construire des maisons ou de réparer des animaux, parce que c’est mieux comme ça pour tout le monde. Il travaille sur l’histoire des idées, parce que tout était déjà pris quand il est arrivé.

Né en 1978, il vit à Lille. Après de longues études de lettres et de sciences de l’information, il déplace ses recherches sur scène, où ça se passe mieux. Il inaugure en 2004 une pratique sauvage, ancrée dans l’expérimentation langagière et la recherche de nouvelles formes. Davantage influencé par la poésie sonore et la non-danse que par le oui-théâtre, il écrit et interprète de petites formes agglomérées dans une première pièce évolutive, Métrage variable (2004-2011), qui mélange microperformances et cinéma augmenté.

Il conçoit des installations autour du livre (le grand lecteur et toucher le fonds (sic), 2005, avec Martin Granger). Il écrit de vraies-fausses publicités pour la danse contemporaine, Bonjour concert (2007). Il conçoit, met en scène, et interprète avec A. Defoort deux projets : &&&&& & &&& (2008) et Germinal (2012), dans lesquels il développe une écriture de plateau alimentée par la recherche fondamentale. Entre 2010 et 2012, avec le regroupement d’artistes France Distraction, il conçoit une série d’installations, notamment les Thermes, piscine à balles dans laquelle il prodigue des interventions consacrées aux stoïciens.

Halory Goerger aborde le plateau avec un regard de plasticien, en exploitant des outils empruntés au théâtre. Il construit des dispositifs qui tirent au mieux parti de l’extrême degré d’attention qu’offre le rapport scène-salle, et qui s’appuient sur des matériaux interconnectés (la lumière, le son, le texte, les outils, le décor, les interprètes...). Il a développé une écriture de plateau qui lui permet d’agglomérer ces éléments en résidence, dans un processus à la fois expérimental et cadré, qui donne lieu à un « précipité » qui ne se fait qu’à la première, et évolue de date en date.

En 2010, Halory Goerger cofonde L’Amicale de production. Il assure la codirection artistique. En 2016, Halory Goerger crée le compagnie Bravo Zoulou avec laquelle il diffuse Corps Diplomatique et Bonjour Concert. Il poursuit son implication au sein de l’Amicale en tant que porteur de projet de Germinal.

Depuis 2004, le travail d’Halory Goerger a été montré : au Festival d’Avignon (IN, 2013), au Kunstenfestivaldesarts (2012 & 2015), à la Biennale de la Danse de Lyon (2012 & 2014), au Festival TransAmériques (2012 & 2014), au Théâtre National de Chaillot, au CENTQUATRE, au Centre Pompidou Metz, au TNB (Rennes), au TNBA (Bordeaux), à HAU (Berlin), à Mousonturm (Frankfurt), à l’Arsenic (Lausanne), aux Wiener Festwochen, à PICA (Portland), On the boards (Seattle).

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EXTRAS

DRINK D’OUVERTURE

Théâtre Les Tanneurs – mardi 22 novembre à 18h

Pour fêter ensemble le début de ces trois semaines de présence intense de l’Amicale de Production sur le territoire bruxellois, nous rassemblons l’Amicale de Production, les équipes artistiques des différents spectacles ainsi que les équipes du Beursschouwburg, du Théâtre Varia et du Théâtre Les Tanneurs autour d’un drink d’ouverture, auquel les journalistes sont vivement conviés. La première de Un faible degré d’originalité aura lieu le même jour à 20h30.

LE POT DE L’AMITIÉ

Théâtre Varia – 10 décembre à 21h30

+ Documentaire auto-filmé sur la tournée de Germinal. Par Arnaud Boulogne (30’).

L’équipe de l’Amicale de Production vous propose de boire un verre afin de pouvoir parler, tranquillement, des spectacles, de là où on en est, du temps qu’il fait, des oies sauvages, de la fabrication du pain d’épices et de l’avenir.

Avec en prime, une projection d’un film réalisé par Arnaud Boulogne, comédien dans le spectacle Germinal, tourné pendant sept mois au long cours durant les multiples et épiques moments de tournées : des heures d emontage de décor, des kilomètres de paysages en TGV, des répétitions, filages balances… Le portrait d’une tournée.

CLOSING NIGHT COME TOGETHER AND GOODBYE, ASSOCIATED ARTISTS

Beursschouwburg – Samedi 17 décembre à 22h (free)

Une fête hors du commun pour la fin du Focus Come together du Beursschouwburg, qui marque aussi la fin de la période de quatre ans que l’Amicale de Production a passé à leurs côtés, en compagnie de Miet Warlop, Empty Taxi, Gerard-Jan Claes et Olivia Rochette. L’occasion également de fêter (à nouveau) la fin du focus ON A PRÉPARÉ DES SPECTACLES, ce qui fait d’eux de bons larrons…

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À VENIR

ON TRAVERSERA LE PONT UNE FOIS RENDUS À LA RIVIÈRE

Par Antoine Defoort, Julien Fournet, Mathilde Maillard et Sébastien Vial

Kunstenfestivaldesarts – Mai 2017

Nouvelle création à découvrir au Kunstenfestivaldesarts à Bruxelles en mai 2017 (les dates sont encore à préciser mais ce sera plutôt vers la fin du mois on vous redit ça en décembre mais bon pour vous donner une idée ce sera a priori plusieurs soirs entre le 20 et le 28 mai 2017 et alors et bien le titre c’est un proverbe québécois qui nous dit qu’on s’attaquera aux problèmes une fois qu’on aura le nez dedans et puis on peut déjà vous dire que c’est un projet où on tente de s’amuser avec l’ergonomie spectaculaire notamment en expérimentant des dispositifs où par exemple le spectateur pourrait bien être à la maison plutôt qu’au théâtre, voire les deux en même temps).

Résidence de création au Pianofabriek kunstenwerkplaats.

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INFORMATIONS PRATIQUES

CONTACTS

AmicAle De ProDuction :

Emmanuelle Wattier, [email protected], +33 6 70 56 53 38.

Plus d’infos sur www.amicaledeproduction.com

tHéâtre les tAnneurs :

Juliette Mogenet, [email protected], + 32 2 213 70 52.

Informations et réservations : www.lestanneurs.be, [email protected], +32 2 512 17 84, Rue des Tanneurs 75-77, 1000 Bruxelles.

BeursscHouwBurG :

Yasmina Boudia, [email protected], +32 2 550 03 62.

Informatie en tickets : www.beursschouwburg.be, [email protected], +32 2 550 03 50, Rue A. Ortsstraat 20-28, 1000 Brussel.

tHéâtre VAriA :

Emilie Gäbele, [email protected], +32 2 642 20 61.

Informations et réservations : www.varia.be, [email protected], + 32 2 640 35 50, Rue du Sceptre 78, 1050 Bruxelles.

TICKETS

le PAss / 40€ (3 spectacles (5 représentations2) + 1 jeu)

Via www.beursschouwburg.be, achetez un « voucher » et échangez ce « voucher » contre votre PASS aux billetteries des trois lieux d’accueil.

Ensuite, réservez pour les spectacles dans les billetteries dans trois lieux en mentionnant le PASS (au guichet, par téléphone ou en ligne pour le Beursschouwburg).

2 Le PASS donne accès aux 3 parties du triptyque Amis, il faut faire une pause.

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ANNEXES : ARTICLES DE PRESSE

Date : 19/20 AVRIL 15

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 275310

Page de l'article : p.17Journaliste : Rosita Boisseau

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ROND-POINT 7723273400508Tous droits réservés à l'éditeur

CULTURE

« Germinal », du coq à l'âneCe spectacle est une fête de l'invention et de l'intelligence. Un pur régal

THEATRE

I ls sont quatre sur une scènevide. Ils pourraient se trou-ver dans leur salon ou dansla jungle. Comme ils n'ont

rien d'autre à faire qu'à se tournerles pouces et se regarder dans leblanc de l'œil, ils moulinent dansle vide, discutent de tout et pas-sent leur temps à l'occuper en re-faisant le monde. Au sens strict etfiguré, concrètement et métapho-riquement, en attaquant, parexemple, le plancher à la pioche,histoire de voir ce qu'il a dans leventre. Et il en a encore plus qu'onne peut l'imaginer !

Cette saga de l'homme primitifcontemporain qui découvre qu'ilpense, parle et, comme il n'est pasle seul, se retrouve à dialoguer avecdes congénères, tout aussi éber-lués que lui, s'intitule Germinal.Elle est signée conjointement parles metteurs en scène et perfor-meurs français Antoine Defoort etHalory Goerger, sous le regardbienveillant d'Emile Zola, qui n'ad'ailleurs pas grand-chose à voirdans l'affaire.

Très particulière, pas loin d'unemerveilleuse anomalie dans lecontexte actuel par sa modestie etsa cocasserie, cette pièce connaîtun succès invraisemblable dans lemonde entier depuis sa créationen 2012. Elle est passée en 2014 auCentquatre, à Paris, repasse auThéâtre du Rond-Point jusqu'au25 avril et annonce déjà 140 datesde représentations. Et ce n'est pasfini. Logique. Cette fête de l'inven-tion et de l'intelligence sans arro-

gance, drôle et optimisante par-dessus le marché, est un pur régal.

Le quartet de potes, composéd'Antoine, Halory, Arnaud (Boulo-gne) et Ondine (Cloez), qui s'appel-lent par leur prénom dans la pièce,réussit le miracle d'hybrider, l'airde rien, différents scénarios. Ilcroise ceux de la naissance de l'hu-manité jusqu'à l'ordinateur, dulangage, de la société mais encorede la création d'un spectacle, en fi-lant au passage une leçon de philosur l'existence et un kit de survieen groupe. Et tout cela, avec pasmal de bonus en prime, progressede concert, tranquillement, enprenant le temps de vivre sur leplateau. Chaque situation en gé-nère une autre, et ainsi de suite, fa-çon selle de cheval-cheval decourse, jusqu'à ce que le coq-à-l'âne s'en mêle pour que le réelfasse des galipettes et envoie toutle monde dans le décor.

Magie et irrationnelAntoine Defoort et Halory Goer-ger sont des amoureux dinguesde la vie et du théâtre. Ils tententde donner le change à l'unecomme à l'autre en les faisant fu-sionner sur scène sans les léser. Cequi est déjà un exploit. Pas ques-tion de jouer des personnagesmais d'être soi-même (ou pres-que), sans improviser pourautant. Un travail au cordeaud'une extrême finesse. Avoir lasensation de contempler des gensordinaires en train de couper lescheveux en quatre, tout en assis-tant à un vrai moment spectacu-laire usant de tous les artifices de

Date : 19/20 AVRIL 15

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 275310

Page de l'article : p.17Journaliste : Rosita Boisseau

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ROND-POINT 7723273400508Tous droits réservés à l'éditeur

Un plateau vide,dcs tables

de mixage, uneguitare, quèlques

projecteurs,et c'est parti pour

faire décollerl'imagination enroue libre de la

bande de copains

la machine théâtrale, sous-en-tend un réglage savant du curseurdes codes de la représentation.

Germinal est aussi une déclara-tion de foi dans la « black box », cemonde bourré de possibles sus-ceptibles d'ajuster le réel aux déli-res les plus farfelus. Il met en scènela découverte comme un artisanatquotidien avec un zeste de magieet d'irrationnel qui fait la part belleau naïf et au sauvage, toujours pré-sent en chacun de nous. Il suffitd'un plateau vide, de tables demixage, d'une guitare, de quèlquesprojecteurs, et c'est parti pour fairedécoller l'imagination en roue li-bre de la bande de copains. Inou-bliable, dans la lente entreprise deconstruction et de compréhen-sion de l'univers, le tri des objetsqui font « pce pce » (type micro) etdes autres, sentiments compris,qui appartiennent, eux, à la caté-gorie « pas pce poc ».

L'absurde et l'humour surfilentchaque seconde de ce Germinal,

parfois loufoque mais toujourslogique. Ils se pimentent d'unecertaine moquerie critique sur lesus et coutumes de la communica-tion, les tics de langage du milieuthéâtral et chorégraphique... Maistout reste généreux et léger. Lequartet répand des ondes bien-veillantes dans ce spectacle trèshumain qui ose croire dans lacommunauté, ce qui n'est pas sy-nonyme de sentimentalisme oude niaiserie au royaume du mar-keting.

Antoine Defoort et Halory Goer-ger, tous les deux gars du Nord, sesont bien rencontres. Le premierbrandit des études d'art, entreautres à l'Ecole régionale supé-rieure d'expression plastique, àTourcoing. Il se teste dans la per-formance à partir de 2005 et se dé-finit comme « artiste de variété ».Le second a croisé études de let-tres, de sciences de l'informationet des médias, avant de plongerdans des expérimentations spec-taculaires en 2004. Au sein de lacoopérative LAmicale de produc-tion, ils conçoivent leur premièrepièce intitulée &&&&& & &&&,en 2008, puis Germinal, quatre ansplus tard. Halory Goerger vient demettre en scène Corps diplomati-que, à l'affiche jusqu'au 19 avril, auCentquatre, à Paris. •

ROSITA BOISSEAU

Germinal, d'Antoine Dejoortet Halory Goerger. Théâtredu Rond-Point, Paris 8e.Jusquau 25 avril, 20 h 30.Puis du 20 au 2g mai,à La Comédie, Clermontferrand.

7/1/2016 Review: ‘Germinal’ Sheds a Light on Creativity and All Creation ­ The New York Times

http://www.nytimes.com/2016/01/08/theater/review­germinal­sheds­a­light­on­creativity­and­all­creation.html?_r=0 1/4

http://nyti.ms/1RvGCWC

THEATER

Review: ‘Germinal’ Sheds a Light onCreativity and All CreationUnder the Radar 2016: Halory Goerger and Antoine Defoort ­ Germinal NYT Critics’

Pick Off Broadway, Play

80 min. Closing Date: January 9, 2016 Public Theater ­ Newman Theater, 425 Lafayette

St. 212­539­8500

By BEN BRANTLEY JAN. 7, 2016

Let there be light, for starters. That’s the classic way to begin things, right?

And so light there is in the first, teasing moments of “Germinal,” adelightful work out of France and Belgium that opened on Wednesday nightat the Public Theater as one of the inaugural productions of this year’sUnder the Radar Festival of experimental performance. But don’t expect aninstant flood of illumination.

Light arrives, instead, in fitful bursts out of the great dark void inwhich the audience initially finds itself in this more than clever production,conceived and directed by Halory Goerger and Antoine Defoort. Brightnessstumbles, beckons and retreats, materializing in phantasmal pools andslivers that evaporate almost as soon as we’ve seen them.

Our eyes take in what information they can during these instants.There seem to be one or two people on the stage before us, or did we justimagine that? As for the stage itself, its contours keep shifting until finally

7/1/2016 Review: ‘Germinal’ Sheds a Light on Creativity and All Creation ­ The New York Times

http://www.nytimes.com/2016/01/08/theater/review­germinal­sheds­a­light­on­creativity­and­all­creation.html?_r=0 2/4

stabilizing into the comfortingly traditional black box where plays happen.

Now it appears there are not two people but four, and it is they whowould seem to be controlling the light, with portable panels at which theyplay, suggesting toddlers at toy pianos. They aren’t very good yet at theirjobs, but they’re getting better. The light is at last settled enough that wecan identify the landscape and its inhabitants.

It is time, if I may borrow from the playwright Tony Kushner, to let thegreat work begin. The mission of the four charmingly fretful performersonstage, should they choose to accept it, is to create the world — or at leastthe human consciousness that allows a world to be perceived. And they’restarting from scratch, which means inventing language and a collective andindividual identity. Wish them luck.

“Germinal” is what might be called an ontological vaudeville. Or do Imean epistemological? Either applies.

But don’t be daunted by the “ological” aspect of this show, which wasseen at the Festival d’Avignon in France in 2013, and has since become aninternational cult hit. For anyone who’s ever doubted the reality of theworld as it appears and has celebrated the ability to keep moving forwarddespite such apprehension, “Germinal” is guaranteed to be both a whole lotof fun and deeply affecting.

A cast of four — Mr. Defoort, Arnaud Boulogne, Ondine Cloez andSébastien Vial — traces a complete creation myth within a preciselymeasured 80 minutes. This particular Book of Genesis does not embracethe making of the seas and the stars, or the naming of the animals. And Goddoesn’t even get a cameo appearance.

The evolution here is that of human awareness. The progression goesfrom thought to nonverbal communication to spoken language to ever­expanding consciousness of self, and the place of self in relation toeverything else. And, oh yes, along the way something that feels like artemerges as a means of giving order to that big disordered mess that is life.

7/1/2016 Review: ‘Germinal’ Sheds a Light on Creativity and All Creation ­ The New York Times

http://www.nytimes.com/2016/01/08/theater/review­germinal­sheds­a­light­on­creativity­and­all­creation.html?_r=0 3/4

This creation team does have a lot of sophisticated technology at itscommand that was certainly not at the disposal of its ancient ancestors.From within what seems like a blank black space, the cast membersdiscover pickaxes, computer­control panels, microphones and soundequipment that allow them to give form to their discoveries. (The show’stechnical conception is by Maël Teillant.)

Thus supertitles are projected (the spoken dialogue is mostly inFrench), but in diverse ways that ingeniously suggest how humans come toknow and claim their own thoughts. Projected words and diagrams alsoplay a significant role when the team decides it’s important to organize thephenomenology of all they are encountering. (Material objects fall into theclassification of things that go “pocpoc,” when they are struck; abstractionsand feelings are grouped under things “that do not go pocpoc.”)

Such a dichotomous sensibility, from the culture that gave us bothRené Descartes and Marcel Marceau, may sound too preciously Gallic forsome. But “Germinal” operates in the very best French tradition ofcombining whimsy with profundity, and a double consciousness of precise,egoistic individuality with anonymous universality.

I defy anyone not to be thrilled by this production’s conclusion. By thattime, our band of four has embraced the higher rules of physics andmetaphysics and come to understand notions of catharsis, thermodynamicsand even karmic bliss.

It’s been a long haul for them — eons — and they’re now starting torealize that everything, material or otherwise, must end. New concepts likedepression, anger and resignation come to the fore.

But so does transcendence, the kind that four people with voices andrhythm and a blessed sense of the importance of ritual can deliver. Increating a world, they’ve created a play, a thing of rippling, radiant light tobe savored before the darkness closes in once more.

Under the Radar 2016: Halory Goerger and Antoine Defoort ­ Germinal NYTCritics’ Pick

7/1/2016 Review: ‘Germinal’ Sheds a Light on Creativity and All Creation ­ The New York Times

http://www.nytimes.com/2016/01/08/theater/review­germinal­sheds­a­light­on­creativity­and­all­creation.html?_r=0 4/4

Public Theater ­ Newman Theater 425 Lafayette St. E. Village 212­539­8500publictheater.org/: http://www.publictheater.org/

Category Off Broadway, Play

Runtime 80 min.

Opened January 7, 2016

Closing Date January 9, 2016

Upcoming ShowsThursday January 7 7:30 PMFriday January 8 7:00 PMSaturday January 9 3:00 PM

This information was last updated: Jan. 7, 2016

GerminalConceived and directed by Halory Goerger and Antoine Defoort;produced by l’Amicale de production (Julien Fournet/Mathilde Maillard);technical conception, Maël Teillant; technical direction by Frédérick Borrotzuand Colin Plancher; technical and stage manager, Mr. Borrotzu; lighting byAlice Dussart; sound by Régis Estreich. Presented by the Public Theater’sUnder the Radar Festival; Oskar Eustis, artistic director; Patrick Willingham,executive director. Through Saturday at the Public Theater, 425 LafayetteStreet, at Astor Place, East Village, 212­967­7555, undertheradarfestival.com.Running time: 1 hour 20 minutes.

WITH: Arnaud Boulogne, Ondine Cloez, Antoine Defoort and Sébastien Vial,and the voice of Mathilde Maillard.

© 2016 The New York Times Company

Les Inrockuptibles, Mars 2016

Julien Fournet, culture club - Culture / Next http://next.liberation.fr/culture-next/2016/04/07/julien-fournet-culture-...

1 sur 3 20/04/2016 09:43

Libération, Avril 2016

Gourou débonnaire installé sur un ballon de gym, JulienFournet convie les spectateurs à trois micro-conférencesbuissonnières en forme d’état des lieux de la culture. Pasdes états généraux au sens strict mais une «classe verte»qui mêle habilement dialogue philosophique etdiscussion digressive à bâtons rompus. Il convie ainsi lesspectateurs à participer, à retirer leurs chaussures, às’ébrouer sur des coussins moelleux pour la pratique d’un«massage oral» ou à une dégustation de tisaneayurvédique.

L’artiste, en résidence au Phénix de Valenciennes, estmembre de l’Amicale de production, collectif frondeur,auteur entre autresde Germinal(http://next.liberation.fr/theatre/2015/04/13/germinal-un-voyage-aux-racines-du-langage_1240408), et composé de têtes bien faitesissues de la philo, des arts plastiques et de la com. Avec lemême esprit hétéroclite et foutraque qui présidait dansson Jeu de l’oie du spectacle vivant à la déconstructionde la préparation d’un spectacle, le tribun Fournetentreprend de répondre à plusieurs questionnementsrépertoriés en trois parties : la culture est-elledangereuse ? Qui prend part à l’experience esthétique ?Quid de la liberté de création ?

«Forêt de la culture, bassin de la morale»

«Les spectateurs sont les prolétaires du spectacle, ilssont aliénés», avance-t-il en préambule à la conférence«Spectateurs de tous les pays, unissez-vous». Cettepensée bien ordonnée reprend les dispositifs narratifsélaborés par l’Amicale de production afin de traduire

Julien Fournet, culture club - Culture / Next http://next.liberation.fr/culture-next/2016/04/07/julien-fournet-culture-...

2 sur 3 20/04/2016 09:43

Libération, Avril 2016

plus aisément sur scène les architectures mentales àl’aide, par exemple, de graphiques représentant «la forêtde la culture» ou «le bassin de la morale». Le public selaisse ainsi guider au fil de la parole par un cheminementvisualisé sur l’écran à l'aide de powerpoints hilarants.Avec Julien Fournet pour guide spirituel convoquantDeleuze, Spinoza ou Nietzsche, cette tentative decartographier la culture par des chemins théorico-ludiques désacralise la figure toute puissante de l’artiste.Dans sa forme, ce projet savant et métaphorique répondaussi en creux au TED talk(https://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9rence_TED), érigé commeindépassable modèle d’une parole publique empathiqueet parfaitement calibrée.

Julien Fournet, culture club - Culture / Next http://next.liberation.fr/culture-next/2016/04/07/julien-fournet-culture-...

3 sur 3 20/04/2016 09:43

Libération, Avril 2016+