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Dossier

Histoire des Arts

Œuvre : Lily Auteur : Pierre Perret Date : 1977 Art : chanson française Lien vers l’œuvre : https://www.youtube.com/watch?v=urVfi9Yswaw Problématique : Comment l’artiste s’engage-t-il dans son art ?

Matière : Français (Mme Godin)

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Lily, Pierre Perret, 1977 Premières impressions

et présentation de l’œuvre

A. Qu’est-ce que je ressens ?

- Répétitif - Pas de notre temps - Thèmes sérieux : immigration, racisme - Triste - Raconte une histoire (celle de Lily)

B. Présentation matérielle de l’œuvre Chanson, texte en français, nombre de strophes, sans réel refrain (répétition des vers du début à la fin) + détails sur les rimes, le nombre de vers par strophes…

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Présentation de la problématique Correction

Problématique : Comment l’artiste s’engage-t-il dans son art ?

1. Qu’est-ce qu’une problématique ? Une grande question posée à laquelle toute l’étude doit réponde au fur et à mesure

2. Que signifie « s’engager » ici ? Ça veut dire parler d’un fait de société pour mettre en lumière des problèmes (c’est-à-dire « dénoncer »), voire proposer des solutions.

3. Sur quels thèmes Pierre Perret s’engage-t-il dans sa chanson Lily ? Il s’engage sur le thème de l’immigration et du racisme.

4. De quelle manière allons-nous répondre à la problématique ? Au fur et à mesure de l’étude du texte, des éléments de réponses vont nous être apportés, et il faudra en faire la synthèse dans la conclusion de l’étude de l’œuvre.

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Lily, de Pierre Perret, 1977 Le contexte et le style musical

A. Le contexte Pour retrouver les informations complètes sur le contexte dans lequel a été écrite la chanson, replace les mots proposés aux bons endroits : Angela Davis, 1950, immigration, problèmes, Les vingt Piteuses, main d’œuvre, Racisme, quinze.

Au début des années 1960, la France prend conscience de l’existence du racisme et commence à

lutter contre lui. Cette découverte se fait notamment à travers l’exemple américain et la lutte des noirs

pour les droits civiques (parmi les personnes célèbres : Martin Luther King, Angela Davis).

La chanson française aussi veut lutter contre le racisme, mais cette lutte est nouvelle, et les

auteurs peinent : Pierre Pierret déclare qu’il a mis quinze ans à écrire Lily.

La France est depuis très longtemps une vieille terre d’ immigration. La proportion d'étrangers par

rapport à la population totale y a d'ailleurs assez peu varié entre 1900 et aujourd'hui. Jusqu'aux années

1950, les immigrés sont très largement d'origine européenne (Italiens, Belges, Polonais, Espagnols), mais

l'origine des immigrés se diversifie au lendemain de la guerre (dans les années 1950): Maghrébins,

Africains, Portugais, Espagnols, Italiens contribuent à la reconstruction de la France. Ces immigrés ont

souvent fui leur pays pour des raisons économiques. Ils tentent leur chance dans un pays qui manque de

main d’œuvre.

Or, ils restent souvent cantonnés dans les emplois les plus difficiles et lorsque les Trente

Glorieuses (1949-1975) s'achèvent et que la crise pointe le bout de son nez (elle durera vingt ans : c’est

pourquoi on appelle cette période «Les Vingt Piteuses »), ces populations immigrées sont souvent

rejetées et accusées de tous les problèmes : le chômage, les licenciements, le manque de travail, etc.

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B. Le style musical Même exercice…mais sans la liste des mots à replacer.

Le style musical de cette chanson est léger (pas lourd) . La musique est répétitive (c’est presque

toujours la même chose) et évoque des instruments africains (le continent de Lily). Ce style contraste

avec la dureté des paroles et des thèmes évoqués.

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Carte d’identité de Pierre Perret Réponses à trouver à partir de l’émission de Thierry Ardisson, « Tout le monde en parle », 2 novembre 2002 ou en autonomie, en faisant des recherches (les questions précédées d’un «* » sont à trouver seuls). Date et lieu de naissance : 9 juillet 1934 à Castelsarrasin

Métier de ses parents : bistrotier

En quoi le métier de ses parents l’a influencé pour son futur métier ? Il écoutait dans le bistrot les conversations

des clients sur le monde qui l’entourait

Formations : musique (conservatoire à 14 ans : saxophone) et théâtre (conservatoire d’art dramatique)

*Genre musical : chanson française

*Instruments joués : guitare et saxophone

(*)Thèmes évoqués dans ses chansons : beaucoup de chansons engagées (thèmes : problèmes de société

comme la drogue, sectes, dopages, immigration…) mais aussi des chansons enfantines ou grivoises.

(*)Autre activité, à part la chanson : écrivain (ouvrages sur la langue française ou la gastronomie)

*Date de son début d’activité : 1956

Date et titre du premier succès de Pierre Perret : 1963, Le Tord Boyaux

Grâce à quel chanteur, dont Pierre Perret est fan, va-t-il commencé la chanson ? Brassens (plus précisément, sa

femme)

*Cite au moins trois grand succès de Pierre Perret : Les jolies colonies de vacances (66), Le Zizi (75), Lily (77)

Colle ici une photographie de Pierre Perret

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Lily, Pierre Perret, 1977 Les thèmes de l’œuvre

I. Une chanson populaire

a. C’est une chanson car :

Trouve au moins trois raisons :

- 4 strophes de 15 vers puis 10 pour la dernière. Chaque vers est un octosyllabe sauf ceux avec « Lily » qui sont des décasyllabes.

- Pas vraiment de refrain mais jeu avec le rythme malgré tout car la 1ere partie de la première strophe revient à la fin + « Lily » en épiphore 2 fois tous les 3 vers.

- Rimes suivies Cette chanson parle de l’histoire de Lily, une émigrée noire qui arrive en France pleine d’espoir.

b. Elle est populaire car :

1. Quel est le niveau de langue utilisé dans ce texte ? Justifie en donnant au moins deux raisons. Niveau de langue globalement courant mais de nombreuses marques d’oralité et de vocabulaire familier :

- Elisions (« d’Voltaire » v.7) - « s’est tapé les sales boulots » v.17 - Les « gugus » v.43 - « foutent » v.44 - Absence de négation v.22 : « Elle se laissait plus » ou v.30 « On veut pas de ça chez nous »

2. Le personnage de Lily répond-t-il à une description précise ? Pourquoi ?

Non, rien de précis : elle est « plutôt jolie », donc n’a rien de vraiment remarquable => identification plus facile.

Pierre Perret, pour faire passer son message, utilise le genre de la chanson et un langage simple.

Son but est de toucher le plus de personnes possible, de les interpeller.

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II. Un chant de révolte

a. Dénoncer les préjugés

1. Définis le mot « préjugé » en t’appuyant sur la composition du mot.

Préfixe « pré-« = « avant » + « jugé » => on juge avant de savoir, de voir.

2. Vers 3 à 5 (« Dans un bateau plein d’émigrés/Qui venaient tous de leur plein gré/Vider les

poubelles à Paris ») : quel est le préjugé sur les émigrés dans ces vers ?

Contenu dans « de leur plein gré » => 2 préjugés en 1 : les émigrés risquent leur vie pour le plaisir (sous-entendu ils n’ont pas de réelles raisons) et se complaisent à faire des travaux dégradants et dans la misère.

3. a. Vers 6 à 15 : trouve les trois mots qui forment la devise de la France.

Vers 6 « égaux », vers 11 « liberté », vers 12 « fraternité ».

b.Que pensait trouver Lily en venant en France ? Est-ce que cela correspond à la réalité ?

Lily imaginait trouver un pays représentatif de sa devise, mais elle s’est heurté au racisme, aux inégalités, aux interdictions discriminatoires.

b. Dénoncer la discrimination et le racisme

1. Explique le vers 9 : « Il faut deux noires pour une blanche ».

Métaphore musicale, en référence à Debussy jute au-dessus : en musique, deux noires valent une blanche en terme de temps.

2. Trouve les deux substituts utilisés pour Lily dans le texte, et explique-les.

- Vers 20 : « Blanche-neige » : antithèse raciste (couleur de peau) - Vers 30 : « ça » pronom démonstratif : l’employer pour un être humain est péjoratif et dépréciatif.

3. Cite quatre passages où il est question d’actes ou de paroles racistes.

- Vers 13 à 15 : « Un hôtelier rue Secrétant/Lui a précisé en arrivant/Qu’on ne recevait que des Blancs » - Vers 16 à 20 : « Elle a déchargé des cageots Lily/Elle s’est tapé les sales boulots Lily/Elle cri pour vendre des

choux-fleurs/Dans la rue ses frères de couleur/L’accompagnent au mateau-piqueur » - Vers 28 à 30 : « Mais la belle-famille lui dit nous/Ne sommes pas racistes pour deux sous/Mais on veut pas

de ça chez nous » - Vers 44-45 : « autobus/Interdits aux gens de couleur »

Rejet de l’hôtel, des bons boulots, de la famille, de l’autobus => elle ne peut aller nulle part.

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c. Le point de vue du poète

1. Vers 3 à 5 (« Dans un bateau plein d’émigrés/Qui venaient tous de leur plein gré/Vider les poubelles

à Paris ») : Pierre Perret pense-t-il ce qu’il dit ? Aide-toi de la réponse à la question 2 du II. a.

Non il ne le pense pas.

2. Comment s’appelle ce procédé ?

Ironie.

3. Trouve dans le texte au moins un autre passage où l’auteur utilise ce procédé.

Vers 32 : « Ce grand pays démocratique » (Etats-Unis) : antithèse avec les conditions de vie et les lois de ségrégation des Noirs.

4. Explique l’expression « la couleur de l’amour », vers 49.

L’amour plus fort que tout : puissance. « Couleur » = métissage.

d. Evolution de Lily face au racisme

Trouve les trois étapes de l’évolution de Lily face au racisme dont elle est victime.

Pierre Perret dénonce les préjugés, la discrimination et le racisme en utilisant des procédés tels que

l’ironie par exemple.

Lily évolue face au racisme comme Pierre Perret aimerait que les lecteurs et les auditeurs de la

chanson évoluent.

1. Naïve : « Elle croyait qu’on était

égaux », « Elle rêvait », vers 6 et 12

2. Découverte du racisme : vers 24 elle

« sert les dents »

3. Elle se révolte : « Elle lève aussi un poing

rageur »

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III. Un chant d’espoir… ?

1. a. Dans la 3e strophe, relève le passage au discours direct.

« Viens ma petite sœur/En s’unissant on a moins peur/Des loups qui guettent le trappeur » vers 38-40

b.Qui le prononce ? Qu’est-ce que ça change pour Lily ?

Angéla Davis : Lily n’est plus seule, elle fait partie d’un groupe solidaire.

2. Vers 44-45 (« Qui foutent le feu aux autobus/Interdits aux gens de couleur ») se trouve une référence historique de la lutte contre la ségrégation des Noirs aux Etats-Unis : laquelle ?

Rosa Parks : Rosa Parks est devenue célèbre le 1er décembre 1955, à Montgomery (Alabama) en refusant de céder sa place à un passager blanc dans l'autobus. Arrêtée par la police, elle se voit infliger une amende de 15 dollars le 5 décembre. Un jeune pasteur noir inconnu de 26 ans, Martin Luther King, avec le concours de Ralph Abernathy, lance alors une campagne de protestation et de boycott contre la compagnie de bus qui durera 381 jours. Le 13 novembre 1956, la Cour suprême casse les lois ségrégationnistes dans les bus, les déclarant anticonstitutionnelles.

3. Dernière strophe : trouve la conjonction de coordination qui marque une opposition. Que met-elle en opposition ?

« Mais » : fait basculer le poème = oppose le malheur et le racisme à l’espoir d’un futur meilleur.

4. a. Dernière strophe : Cite le mot qui montre qu’à présent Pierre Perret s’adresse directement à Lily.

« Tu » vers 47 : destinataire clairement identifié. Lily représente toutes les victimes de racisme.

b.Cite les verbes conjugués vers 46 à 49. A quel temps sont conjugués les verbes ? Pour quelle

raison ?

« connaitras », « naitra », « aura » : futur simple de l’indicatif (mode de la certitude). Perret prédit à Lily un avenir meilleur

5. Vers 51 à 55 : retour de la première partie de la première strophe. Pour quelle raison ? Quel message l’auteur fait-il passer ?

Espoir terni : idée que c’est cyclique, que tout est toujours à recommencer, que la lutte ne s’achèvera jamais, que des immigrés continueront à venir en France.

La fin du texte de Lily apporte un message d’espoir : Pierre Perret fait référence à des personnages

qui ont fait avancer la lutte contre le racisme.

Dans la dernière strophe, il est en opposition avec le malheur qu’il décrit dans les strophes

précédentes : il utilise le futur de l’indicatif et fait des prédictions positives.

Mais cet espoir est un peu terni par le retour de la première strophe : impression que tout est

toujours à recommencer, que le combat contre le racisme et la misère de l’immigration n’est jamais

fini.

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Lily, Pierret Perret, 1977 Quelques pistes à explorer

Des explications Somalie : Etat d’Afrique, sur l’océan Indien. En 1977-78, un conflit oppose l’Ethiopie (soutenue par l’URSS) et la Somalie à propos de l’Ogaden, que l’armée somalienne doit évacuer. Au pays d’Voltaire et d’Hugo : Voltaire et Hugo, deux écrivains français des XVIIIe siècle (Voltaire) et XIXe siècle (Hugo), symboles de la lutte française contre la torture et l’erreur judiciaire pour le premier, et pour la tolérance et la liberté de penser, contre la colonisation et l’esclavage pour le deuxième. rue Secrétan : rue du 19e arrondissement de Paris (quartier plutôt populaire et cosmopolite). Memphis : ville des Etats-Unis (Tennessee), sur le Mississippi. Angela Davis : née en 1944 en Alabama, militante afroaméricaine communiste des droits de l’Homme, membre des Black Panthers dès 67, symbole de la lutte des Noirs et des femmes, pour leur émancipation, dans les années 70. Accusée d'avoir participé à une prise d'otages, elle est arrêtée, emprisonnée pendant seize mois avant d'être jugée et acquittée. Cette affaire connaît un retentissement international. En France,, Pierre Perret et des milliers de manifestants la soutiennent. Qui foutent le feu aux autobus : des émeutes raciales ont eu lieu aux Etats-Unis dans les années 60, et plus particulièrement en 65 à Los Angeles, dans le quartier noir de Watts.

Pour aller plus loin : Approfondis tes connaissances sur les luttes des Noirs aux Etats-Unis ; Trouve une autre chanson à texte engagé, de Pierre Perret ou d’un autre chanteur :

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Lily, Pierre Perret, 1977 Œuvre de comparaison

Graffiti de Banski, 2014, Clacton-on-Sea.

Bansky est un graffeur dont on ignore presque tout : l’âge, la nationalité, le visage. Il a tout de même réussi à se faire connaitre mondialement par sa technique reconnaissable, le pochoir, et ces messages engagés.

Ce graffiti représente un groupe de pigeons qui tiennent des écriteaux racistes qui s’adressent à une hirondelle qui se trouve à côté d’eux. “Les migrants ne sont pas les bienvenus”, “Retourne en Afrique” et “Laissez-nous nos vers de terre”, peut-on lire sur les pancartes des quatre pigeons. Il a été peint en septembre ou octobre 2014 par banksy sur un mur de la ville de Clacton-On-Sea, une station balnéaire du sud du Royaume-Uni.

Les habitants de la ville, découvrant le graffiti, se sont plaints de son caractère « offensant » et « raciste » et la mairie a fini par l’effacer. La boulette, puisqu’il s’agissait en fait d’une œuvre de Banksy estimée à 400 000 Livres ( environ 550 000 Euros) et qui, au contraire, cherchait à dénoncer le racisme envers les migrants. Les responsables de la mairie se sont excusés en expliquant que « l’aspect satire politique de l’œuvre » leur avait échappé.

Comparaison avec Lily de Pierre Perret

Quels sont les points communs, les différences entre les deux œuvres ? Nature de l’œuvre,

Thème,

Ironie,

Volonté de dénoncer…

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Lily, Pierre Perret, 1977 Conclusion

Dans la conclusion :

On rappelle la problématique :

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On y répond en faisant une synthèse de ce que l’on a dit :

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