Dossier Lacanl6

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  • 7/31/2019 Dossier Lacanl6

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    DOSSIER J.Lacan

    oFrans TassignyJe viens de dcouvrir dans mes publications une photo assez semblable commente par J.Lcomme suit : " Il y aune peinture qui me trotte dans la tte depuis longtemps. Jai retrouv le nom propre de son auteur, non sansles difficults propres mon ge. Elle est de Bramantino."Eh bien, cette peinture est bien faite pour tmoigner de la nostalgie quune femme ne soit pas une grenouille,qui est mise l sur le dos, au premier plan du tableau.Ce qui ma frapp le plus dans ce tableau, cest que la Vierge, laVierge lenfant, y a quelque chose commelombre dune barbe. Moyennant quoi, elle ressemble son fils, tel quil se peint adulte.La relation figure de la Madone est plus complexe quon ne pense. Elle est dailleurs mal supporte.a me tracasse. Mais reste que je men situe, je crois, mieux que Freud, dans le rel intress quil en est delinconscient.

    oRichard Abibonah oui, avec la totalit du commentaire de Lacan a se comprend mieux. sauf qu'il en dit pasgrand chose. et vous , qu'en dites vous?

    Frans Frans Tassigny

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    A l'attention deRichard Abibon

    o

    Richard Abibonoui on m'a dj signal cette peinture, parce que Lacan l'a signale das un sminaire. bon, etalors?

    o

    Frans Frans TassignyC'est a vous d'tablir une correspondance, si il y en a une, perso, j'y vois uneconstruction en W, rien de plus.

    Richard Abibonon peut reamrquer aussi comme dans beaucoup d'autres madones de cette poque, qu'elleregarde d'une ct tandis que son fils regarde de l'autre. c'est pire que a, il tend les bras totalement l'oppos.ct granouille bien sr c'est--dire ct d'une femme qui sembel attendre son amant... tandis que le viergeregarde de l'autre ct, ct o un homme nu est tendu, qui l'attend aussi? ma foi (sic) il a dj coiff sonchapeau d'vque ne guise de prsevatif..

    o

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    Frans Frans TassignyPour rest cohrent avec ma premire intervention voici la suite du commentaire deJ.Lacan : " Car la jouissance du corps fait point lencontre de linconscient.Do mes mathmes, qui procdent de ce que le symbolique soit le lieu de lAutre, mais quil ny ait pas dAutrede lAutre.

    Il sensuit que ce que lalangue peut faire de mieux, cest de se dmontrer au service de linstinct de mort.Cest l une ide de Freud. Cest une ide gniale. a veut dire aussi que cest une ide grotesque.

    Le plus fort, cest que cest une ide quise confirme de ceci, que lalangue nest efficace que de passer lcrit.Cest ce qui ma inspir mes mathmes pour autant quon puisse parler dinspiration pour un travail qui macot des veilles o pas une muse que je sache ne ma visit mais il faut croire que a mamuse.Freud a lide que linstinct de mort sexplique par le dplacement au plus bas du seuil tolr de tension par lecorps. Cest ce que Freud nomme dun au-del du principe du plaisircest--dire du plaisir du corps.Il faut bien dire que cest tout de mme chez Freud lindice dune pense plus dlirante quaucune de celles dontjai jamais fait part.Car, bien entendu, je ne vous dis pas tout. Cest l mon mrite.

    Voil. "

    o

    Richard Abibonma foi, il dit en termes bien alambiqus ce que j'ai tent de dire de faon beaucoup plussimple : le rapport de la parole l'criture, le travail de la pulsion de mort. malheureusement, l, il revoie cetravail la dfinition nergtique de Freud, comme s'il avait oubli sa propre gniale dfinition donne la findu sminaire II : c'est le symbolique en tant qu'il est muet. moins qu'il le dise quand mme, mais l c'esttellement obscur que je ne l'y reconnais plus. et qu'on ne voit pas du tout comment il articule corps , parole etcriture, et tout a la peinture de rfrence. oui, les termes sont l, mais c'est tellement mal foutu qu'on n'y litplus rien. ah d'accord "je ne vous dis pas tout". ok, personne ne dit tout. a pousse travailler? certes...apousse la pulsion de mort, donc au symbolique. en ce cas j'ai fait ma part de boulot, mais Raphal m'a aussisrieusement pouss !

    o

    Frans Frans Tassigny

    A titre d'info : " "Le concept de pulsion nous apparat comme concept limite entre le psychique et le somatique,comme le reprsentant psychique des excitations, issues de l'intrieur du corps et parvenant au psychisme,comme une mesure de ...Afficher la suite

    o

    Richard Abibonmerci, mais j'tais au courant de ces textes de Freud. mais l o il reste le plus gnial, c'estlorsqu'il base son concept de pulsion de mort sur le fort-da : c'est de l que Lacan en viendra l'identifier ausymbolique, via vraisemblablement sa lecture de Hegel et du meurtre de la Chose.

    o

    Frans Frans Tassigny

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    Il est notoire que Lacan fut dabord lecteur de Hegel, et ceci ds les annes 1930. Aussi ne faut -il pas stonnersi les premires critiques lendroit de Lacan furent pour dnoncer son hglianisme, bien que ces critiques neparurent quaprs la publication des Ecrits, soit en 1966. Or il est clair que non seulement Lacan nemprunte quecertaines thses, ou plutt certains thmes Hegel, mais il ne le fait encore qu travers lenseignement hybridede Kojve, et par la mdiation dune trs profonde (et non dite) complicit avec Georges Bataille. La dcouverteinitiale de Lacan - redevable Hegel, Kojve et Bataille - n'est autre que le sujet du dsir dans sa pleinehistoricit. Reconnatre la complexit, autrement dit la triplicit de cette dette devrait nous dissuader daffirmer

    trop htivement lhglianisme de Lacan.o

    Richard Abibonquelqu'un avait affirm l'hglianisme de Lacan?

    o

    Frans Frans Tassignyil y aurait un Lacan essentiellement hglien. Ce que Lacan est cens avoir repris,admis, et transmis nest rien de moins que le principe de conscience, de conscience reprsentative, autrementdit la conscience philosophique elle-mme !

    o

    Richard AbibonLacan lui-mme a fait un sort Hegel dans son sminaire sur l'angoisse; il y nonce sessimilitudes... et sa diffrence. ceci dit , tout a n'est pas d'une importance fondamentale, notamment par rapport ce que nous enseigne cette peinture, toute droite sortie , elle, de l'inconscient. .

    Ajout de la rdaction

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    Il y a une peinture qui me trotte dans la tte depuis longtemps. Jai retrouv le nom propre de son auteur, nonsans les difficults propres mon ge. Elle est de Bramantino.

    Eh bien, cette peinture est bien faite pour tmoigner de la nostalgie quune femme ne soit pas une grenouille,

    qui est mise l sur le dos, au premier plan du tableau.

    Ce qui ma frapp le plus dansce tableau, cest que la Vierge, la Vierge lenfant, y a quelque chose commelombre dune barbe. Moyennant quoi, elle ressemble son fils, tel quil se peint adulte.

    La relation figure de la Madone est plus complexe quon ne pense. Elle est dailleurs mal supporte.

    a me tracasse. Mais reste que je men situe, je crois, mieux que Freud, dans le rel intress quil en est delinconscient.

    Car la jouissance du corps fait point lencontre de linconscient.

    Do mes mathmes, qui procdent de ce que le symbolique soit le lieu de lAutre, mais quil ny ait pas dAutrede lAutre.

    Il sensuit que ce que lalangue peut faire de mieux, cest de se dmontrer au service de linstinct de mort.

    Cest l une ide de Freud. Cest une ide gniale. a veut dire aussi que cest une ide grotesque.

    Le plus fort, cest que cest une ide qui se confirme de ceci, que lalangue nest efficace que de passer lcrit.

    Cest ce qui ma inspir mes mathmespour autant quon puisse parler dinspiration pour un travail qui macot des veilles o pas une muse que je sache ne ma visit mais il faut croire que a mamuse.

    Freud a lide que linstinct de mort sexplique par le dplacement au plus bas du seuil tolr de tension par lecorps. Cest ce que Freud nommedun au-del du principe du plaisircest--dire du plaisir du corps.

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    Il faut bien dire que cest tout de mme chez Freud lindice dune pense plus dlirante quaucune de celles dontjai jamais fait part.

    Car, bien entendu, je ne vous dis pas tout. Cest l mon mrite.

    Voil.

    Je dclare ouverte cette Rencontre, qui porte sur ce que jai enseign.

    Cest vous, par votre prsence, qui faites que jai enseign quelque chose.

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    Intervention conclusive sur la Rencontre de Caracas, parue dans leCourrier de la Cause freudienne, n 2,septembre 1980.

    Eh bien, il faut tout de mme que je donne mon avis sur tout a : je suis pour que a continue, cest--dire que

    a recommence.

    videmment, je ne vais pas refaire le voyage. Alors je vous invite. Je vous invite chez moi, Paris.

    Il faut morganiser tout a. Mettons a dans deux ans, en 1982. Disons en Fvrier.

    Je serai l comme aujourdhui pour vous dire : Merci.

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    Lettre en-tte deLa Cause freudienne, 5, rue de Lille, pour la modification des statuts.

    N dordre : 80-340

    Paris, le 22 octobre 1980

    Monsieur le Prfet,

    Jai lhonneur de dclarer les modifications apportes par lAssemble du 19 octobre 1980 aux statuts annexs la dclaration de lAssociation La Cause freudienne en date du 21 fvrier 1980.

    Vous trouverez ci-joints deux exemplaires, approuvs par mes soins, des nouveaux statuts.

    Les modifications ne portant ni sur le titre, ni sur lobjet ou le sige, il ny a pas lieu publication au JournalOfficiel.

    Par ailleurs, vous trouverez ci-aprs la liste des personnes chargs de ladministration et de la direction delAssociation (toutes ces personnes sont de nationalit franaise).

    Directoire (ou Comit de gestion).

    Directeur : CONT Claude, mdecin, demeurant Paris 15e, 10, villa Hersent, n le 23 juillet 1931 Paris.

    Secrtaire du Directoire : MILLER Jacques-Alain, professeur, demeurant Paris 6e, 74, rue dAssas, n le 14fvrier 1944, Chteauroux (Indre).

    Secrtaire aux changes : RITTER Marcel, mdecin, demeurant Strasbourg, 18, rue des Orphelins, n le 27janvier 1935 Strasbourg.

    Secrtaire aux Cartels : LAURENT ric, psychologue, demeurant Paris 3e, 48, rue des Frans-Bourgeois, n le 19novembre 1945 Paris.

    Secrtaire de la Bibliothque : BAILLY Ren, mdecin, demeurant Paris 14e, 108, avenue Denfert-Rochereau,

    n le 16 aot 1923 Rochefort (Jura).

    Directeur-adjoint : SOLER Colette, ne ROUDILLON, professeur, demeurant Paris 15e, 32, rue Ernest-Renan,ne le 18 octobre 1937, Moutiers (Savoie).

    Secrtaire- adjoint du Directoire : BRUERE-DAWSON Claude, mdecin, demeurant Montpellier, 9, rue Baumes,n le 17 juillet 1938 Montpellier.

    Secrtaire-adjoint aux changes : BAUER Jean-Pierre, mdecin, demeurant Strasbourg, 6, rue Geiler, n le 22novembre 1935 Limoges.

    Secrtaire-adjoint aux Cartels : MILLOT Catherine, professeur, demeurant Paris 7e, 6, rue de Solfrino, ne le 4septembre 1944 Besanon.

    Secrtaire- adjoint de la Bibliothque : SILVESTRE Michel, mdecin, demeurant Paris 17e, 2, rue Villaret deJoyeuse, n le 7 avril 1940 Paris.

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    Bureau du Conseil.

    Prsident du Conseil : LACAN Jacques, mdecin, demeurant Paris 7e, 5, rue de Lille, n le 13 avril 1901, Paris.

    Trsorire : GONZALEZ Gloria, pouse YERODIA, secrtaire, demeurant Paris 14e, 31, rue de la Sablire, ne le

    12 avril 1929, Santullano, Espagne.

    Membre du Bureau : FALAD Solange, mdecin, demeurant Paris 7e, 1, rue Las Cases, ne le 16 aot 1925 Porto Novo (Dahomey).

    Membre du Bureau : LAURENT ric.

    Membre du Bureau : MELMAN Charles, mdecin, demeurant Paris 6e, 4, rue de lOdon, n le 3 juillet 1931 Paris.

    Membre du Bureau, charg des formalits prescrites : MILLER Jacques-Alain.

    Je vous prie de me faire parvenir le rcpiss de la prsente dclaration.

    Veuillez agrer, Monsieur le Prfet, les assurances de ma haute considration.

    Le Prsident, Jacques Lacan

    La trsorire, Gloria Gonzalez

    Le membre du Bureau charg

    des formalits prescrites,

    Jacques-Alain Miller.

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    Lettre en-tte de la Cause freudienne, 5, rue de Lille, publie dans le Courrier de la Cause freudienne, octobre1980, n 3.

    Il y a du refoul. Toujours. Cest irrductible.

    laborer linconscient, comme il se fait dans lanalyse, nest rien quy produire ce trou. Freud lui-mme, je lerappelle, en fait tat.

    Cela me parat confluer pertinemment la mort.

    la mort que jen identifie de ce que, comme le soleil dit lautre, elle ne se peut regarder en face.

    Aussi, pas plus que quiconque, je ne la regarde. Je fais ce que jai faire, qui est de faire face au fait, fray parFreud, de linconscient.

    L-dedans, je suis seul.

    Puis, il y a le groupe. Jentends que La Cause , tienne le coup.

    Le cartel fonctionne. Il suffit de ny pas faire obstacle, sauf vectorialiser, ce dont je donne la formule, etpermuter.

    Un Directoire gre. Ses responsables, en place pour deux ans aprs quoi, changent.

    Des commissions les assistent, pour deux ans aussi.

    Une Assemble annuelle, dite administrative, a connatre de la marche des

    choses ; instance, elle, permanente.

    Tous les deux ans, un Congrs, o tous sont convis.

    Un Conseil enfin, dit statutaire, est garant de ce que jinstitue.

    La Cause aura son cole. Do procdera lAME, de la Cause freudienne maintenant.

    La passe produira lAE nouveautoujours nouveau de ltre pour le temps de tmoigner dans 1cole, soit troisans.

    Car mieux vaut quil passe, cet AE, avant que daller droit sencastrer dans la caste.

    Jacques Lacan

    Ce 23-X-80

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    Lettre en-tte de La Cause freudienne, 5, rue de Lille.

    Ceci sadesse aux membres de la SCI.

    Je maintiens ma demande : location la Cause freudienne.

    J. Lacan

    Ce 4 dcembre 1980.

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    Lettre en-tte de Jacques Lacan, 5, rue de Lille.

    MM. les Grants de la SCI de lEFP.

    Je demande linscription lordre du jour de la rsolution suivante :

    Lassemble gnrale du 19 dcembre 1980 approuve la proposition de bail prsente par Jacques Lacan .

    J. Lacan

    Ce 18 XII 80

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    Lettre en-ttede lcole de la Cause freudienne, 5, rue de Lille.

    Voil un mois que jai coup avec tout ma pratique excepte.

    Jai peu envie dagiter ce que je ressens. Soit une sorte de honte. Celle dun patatras: alors on en vit un, quilavait vraiment privilgi vingt ans et plus, se lever et lancer une poigne de sciure dans les yeux du vieuxbonhomme qui etc.

    Lexprience a son prix, car a ne simagine pas lavance.

    Cette obscnit a eu raison de la Cause. Il serait bien quun rideau fut tir l-dessus.

    Ceci est lcole de mes lves, ceux qui maiment encore.

    Jen ouvre aussitt les portes. Je dis : aux Mille.

    Cela vaut dtre risqu. Cest la seule sortie possible et dcente.

    Un Forum (de lcole) sera par moi convoqu, o tout sera dbattrece, sans moi. Jen apprcierai le produit.

    Pour avoir prouv ce quil me reste de ressources physiques, je men remets pour sa prparation ClaudeCont, Lucien Isral, Robert Lefort, Paul Lemoine, Pierre Martin, Jacques-Alain Miller, Safouan, Colette Soler, quejappelle mes cts comme conseils.

    J. Lacan

    Ce 26 janvier 1981.

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    Lettre en-tte de lcole de la Cause freudienne, 5, rue de Lille. Elle comporte en bas de page un formulaireque les personnes souhaitant faire partie de lcole de la Cause freudienne doivent renvoyer au DrLacan .

    Mon fort est de savoir ce quattendre signifie.

    Jen obtiens quen somme, on mexcute au nom du nom qui mest propre. Comme il se doit, pour sauverlassiette professionnelle, acquise de ma formation ly rduire.

    Obnubilation de responsables, mettre au compte du statut de suffisance dont je nai su les prserver.

    Ils portent ailleurs leurs impasses. Reste lcole que jai adopte pour mienne.

    Neuve et mouvante encore, cest ici que sprouvera le noyau dont il se peut que mon enseignement subsiste.

    On fera bien maintenant de se compter pour cette tche.

    Avis tant pris de mes conseils, je convoque pour les 28 et 29 de ce mois, mon premier Forum.

    J. Lacan

    Le 11 mars 1981

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    (203)cole freudienne de Paris

    5, rue de Lille Paris VII

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    Est-t-il rellement possible de lire, vraiment lire, les travaux dun psychanalyste clbre? Quand le lecteursempare des premiers mots des Ecrits il ressemble un voyageur dj trop ou trop peu savant. Lacan, cestune oeuvre, une terre ardue quil faut pre-ment dfricher; des relatives qui senchassent et nen finissent pas desenchasser dans les anneaux du style, et paradoxalement pour les rares initis qui connaissent un espa-cefamilier avec ses thmes et dveloppements, ses lignes de fuite. Un profil quadrill par laccumulation du savoircritique, surtout par ses commentaires quil faut vrifier, comparer nouveau laune de Freud; linconscient la lumire de thorique. Tout est l: assigner la relecture de Freud dans ldifice du savoir psychanalytique. Rien

    nest plus ardu, plus profond, il est vrai que les concepts lacaniens qui indiquent tout la foi, cette thorisationdu sujet de linconscient travers les oprations du pro-fesseur et de son brio stylistique fait quun livre deLacan ressemblera toujours, ne pas sy tromper un autre livre de Lacan, est en mme temps marqu de lasingularit qui convient daccueillir comme une oeuvre unique et non comme laboutissement de la traditionfreudienne, mais comme un livre libre. Frans tassigny

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    en tant quexistence qui simpose plus ou moins notre reconnaissance ou notre assentiment/ressentiment,disons le semblable, semblable rel si tant est quil faille le distinguer de limage de tout--lheure. LAutre est lascne de la parole en tant quelle se pose toujours en position tierce entre deux sujets, ceci seulement afindintroduire la dimension de la vrit, laquelle est rendue en quelque sorte sensible sous le signe invers dumensonge. Ma Interview donne par Jacques Lacan Franois Wahl propos de la parution des crits ,

    radiodiffuse le 8 fvrier 1967 et publie par Le Bulletin de lAssociation Freudienne n 3 page 6 et 7 en mai1983.

    (6)Jacques LacanJe nai publi ce recueil de mes critsque pour rendre maniable un certainprocs constructif ceux-l quil intresse. Il ne sadresse pas aux philosophes, quoique crit en unlangage qui est de tout un chacun qui a une formation classique. Chacun de ces critsest fait pourles praticiens de la plus difficile des pratiques, laquelle exige une discipline de la pense encorefort mal ralise, quest la psychanalyse.

    Franois WahlQue le livre sadresse seulement aux psychanalystes, quil sadresse eux, cest certain. Quilsadresse seulement eux, on y reviendra peut-tre tout lheure. Il y a donc ce premier temps de votre apportqui est la dnonciation de la captation par limaginaire. On peut le grouper autour de ce texte en un certain senshistorique quest le rapport de Rome de 1953, sauf erreur, et puis il y a des textes comme la fameuse analysesur la Lettre vole ;onpeut grouper autour de cela un second type dtudes par lesquelles la psychanalyse sestgreffe sur le mouvement que lon dit structuraliste. Il sagit ici de tout ce qui est au dpart dans le fait quelanalyse est thrapie par le discours, par le langage et de tout ce qui dfinit linconscient, dans votreenseignement, par le discours de lAutre. Cest donc du thme de lAutre quil sagit ici.

    Jacques Lacan Le discours de lAutre est un thme de mon enseignement. Il faut crire ici lAutre avec ungrand A, car ainsi se distingue un ordre daltrit de ce que communment on appelle, is ceci nest quapproche.Si jinvoque cetAutre, cest pour y fonder la formule que le discours (de lhomme) est le discours de lAutre.Quest-ce dire ? Cet Autre nest pas un tre, justement. Il sagit l de situer la place possible et de sa natureinaccessible de linconscient car linconscient est un discours sa manire, bien sr, et parfaitement

    reconnaissable sa structure qui est celle-mme du langage ; et nous voici dans la linguistique.

    Seule cette disciplinequi heureusement est une science si bien tablie en ses principes quon a pu la qualifierdans le champ dit humain de science-pilote fournit des concepts appropris rendre compte fort proprementdes mcanismes de linconscient. Ceci peut surprendre du dehors. Sachons seulement un trait qui le confirme. Lalinguistique, au sens moderne, ntait pas constitue au temps de Freud ; ce que Freud dcrit pourtant sarticulede faon parfaitement lisible comme mcanismes linguistiques. Cest fort joli, nest-il pas vrai ? Pour faireentendre ceci, qui est banal, il faut combattre de grands prjugs, mais on peut les ramener un prjugsimple : confondre linconscient avec linstinct. Linstinct de mort : voir toute une cole se battre avec cesregistres drisoires, au reste mme pas maniables sous cette rubrique, de sorte que pour une part de sestenants, elle en rejette la moiti, nommment linstinct de mort, et que du mme coup les autres deviennentainsi tautologiques (), leur fonction est parfaitement dsute sur le plan biologique.

    Freud na jamais parl dinstinct mais de quelque chose dont le terme est en somme parfaitement intraduisible, ilsagit du trieb, quon traduit par pulsion mais, la vrit, on le traduit surtout mentalement par instinct avecpour rsultat la confusion la plus parfaite. Comment au reste ici ne pas rappeler quil faut bien concevoir ()comme quelque chose qui rende compte de ce fait que la thorie de linconscient ait t dans la dcouverte de

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    Freud lie ds son surgissement mme ce quon appelle lecomplexe ddipe. Voil qui nous tourne verslAutre, mais le grand Autre, apparemment dans une incarnation qui le personnifie, celle du pre archaque entant que dans son meurtre a surgi mystrieusement le pacte de la loi primordiale. Ce mythe fond reste bienobscur si nous ne pouvons articuler correctement la structure. Vous voyez se rpter ce mot de structure. Cestun mot qui, encore que lactualit sen empare pour y impliquer des thoriciens dont moi-mme, qui sont sansdoute fort conscients de ce quil implique pour eux-mmes, prend fcheusement la pente qui en englobedautres sous une accolade beaucoup plus confuse.

    Franois Wahl Est-ce que dautres que les analystes ne sont pas plus que vous ne le dites concerns par cescritset concerns entre autre par le fait que, en dcrivant ici une structure travers lcoute de linconscient,cest la structure du sujet, de ce que traditionnellement on entend par sujet que vous dcrivez et nommmenten mettant (7)en question la simplicit et la centration de ce sujet ?

    Jacques LacanLa structure du sujet, voil prcisment le point auquel tout structuraliste nest pas comme quelque chose dans le discours intress. Et pourtant cest une question qui se pose tout le monde, dans tousles champs, condition quil sagisse de formuler ces champs de faon scientifique. Elle quivaut la question :quest-ce que lunit pensante? Puisque le sujet cest a que cela veut dire, du moins tout le monde y croit. Silinconscient existe, il faut rviser cela mais jusqu la racine. Ilny a pas dunit dans le sujet. Cela ne veut pasdire pour cela que lon en revienne au ddoublement de la personnalit, de romantique autant que fcheusemmoire.

    Pas dunit ne veut pas dire quil y en a deux, ce qui est seulement redoubler limpasse, impasse que nouspropose linconscient. Il y a des gens qui se feraient volontiers lide dinstaller en un quelque part quilstiennent pour le psychisme toute une petite population dunits. Non, linconscient nest pas le mauvais moi,comme disait quelquun qui ntait pas prcisment une lumire et que jai d durant un temps, assidmentpratiquer. Le problme est un tout petit peu plus compliqu. Il est li la structure de la rptitiondans laquellequiconque pense sur le mode du dernier chantillon que je viens den donner est vou dirrmdiables

    pataqus, besoin de rptition ou rptition du besoin par exemple. La rptition, ce phnomne fondamentalde linconscient, si fondamental quil en est peut-tre le plus fondamental, est ramen au retour de la colique dumatin et par exemple quil faille recourir dans ce dduit aux plus rcentes acquisitions de la logique, ce qui estde nature nous montrer que cette logique nest pas du tout une science retardataire, ce qui est fort heureux,quelle savre tre elle-mme une science fondamentale. Il faut dire que les irrgularits de son dveloppementdans lhistoire, solidaires des aveuglements qui se manifestent encore dans notre temps dans lapprciation destemps positifs de ce dveloppement, manifestent bien quil y a l un domaine plus rsistant. Toute espce de() manifeste que pour ntre pas du tout rfrable ce fourre-tout quon appelle laffectif ramne la questionde ce quil en est vraiment de la rsistance et que cest dans la structure, cest--dire dans quelque chose qui alavantage dtre analysable, quil faut peut-tre en trouver la racine.

    Bien entendu nest mise en cause que la prtention thoricienne qui certes prend toute son incidence quand ilsagit de former des analystes. Ceci laisse de ct, que le public se rassure, le thrapeute. Lquilibre semaintient de la seule forme dont le champ sordonne dans la pratique qui, elle, de toute faon, ne connat que la

    parole assez autonome, somme toute, de la pense du praticien. Son tact et son sens clinique et aussi bien lesbuts heureusement limits quil sagit de remplir (soulagement dune situation pathogne par exemple oursolution locale dun symptme). La question pose au niveau o nous la posons intresse pourtant latransmission et surtout le progrs de cette pratique, mais on le sent, pas seulement elle ; elle intresse, dirons-nous, non pas tant le philosophe, au sens o la philosophie sisole au titre dun enseignement autonome, elleintresse le philosophe au sens o celui-ci est prsent en tout un chacun pour qui une pratique prcise soulvedes problmes radicaux. Que les solutions que nous apportons ces problmes, les ntres, reoivent au niveaudautres disciplines de singulires applications, nous avons t amens publier ce volume, destin surtout carter les malentendus qui sengendrent dune diffusion orale dont nous nous sommes trouvs le premiersurpris.

    La Confrence la facult de Mdecine de Strasbourg est un document polycopi dont lorigine nest pasprcise. Le texte, peu dchiffrable certains endroits, a t reproduit avec quelques hypothses de lecture,chaque fois mentionne.

    Je ne peux pas dire que ma situation soit bien difficile. Elle est extraordinairement facile au contraire. La faonmme dont je viens dtre prsent indique que de toute faon jaurai parl titre de Lacan, donc vous aurezentendu Lacan.

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    Le genre confrence nest pas le mien. Ce nest pas le mien parce que ce que je fais tous les huit jours depuisquinze ans, quelque chose qui nest pas une confrence, quon a appel un sminaire au temps delenthousiasme, cest un cours, un sminaire quand mme, a a gard le nom.

    Je dois dire que ce nest pas moi qui en tmoignerait, je pense quil y en a quelques uns qui sont l ds le dbuten se relayant parce que quand mme ils se sont relays un peu (mais il y en a qui sont l ds le dbut) : il ny apas un seul de ces cours qui se soit rpt. Je veux dire qu un moment au cours des circonstances je me suiscru en devoir, pour le petit nombre de ceux qui taient autour de moi, de leur expliquer quelque chose, quelquechose qui est ce qui va tre en question maintenant. Et que ce quelque chose mon Dieu ait une tenduesuffisante pour que je nai pas encore fini de leur expliquer. Cest trange. Cest peut-tre aussi que ledveloppement mme de ce que javais expliquer, ma pos des problmes et a ouvert de nouvelles questions.Cest peut-tre, ce nest pas sr. Quoiquil en soit, aujourdhui, je ne peux aucunement prtendre, fusse parallusion pour ceux qui savent de quoi je parle, qui savent mme un peu plus ou moins de ce que jen ai dit, fussepar allusion en voquer mme les principaux dtours.

    Pour les autres qui sont ici, dont je suppose quils forment une part de cette assemble, ils nen savent rien oupeu de chose. Il nest bien sr pas question, si cest vrai ce que je viens de dire que je ne me suis jamais rpt,que je leur en donne mme une ide. la vrit le genre confrence suppose ce postulat qui est au principe

    mme du nom duniversit: il y a un univers, un univers du discours sentend. Cest dire que le discours auraitrussi, pour des sicles, constituer un ordre suffisamment tabli pour que tout soit rparti en cases, secteurs,secteurs quil ny aurait qu bien tudier sparment et sur lesquels chacun naurait apporter que sa petitepierre dans une mosaque dont les cadres seraient dj suffisamment tablis : on aurait dj suffisammenttravaill pour a.

    Lide que les acquis qui se sont constitus au cours de lhistoire avec ltagement des sicles, seraient desacquis qui sadditionnent et qui du mme coup peuvent se rassembler pour faire cette universit, universit desLettres, UniversitasLitterarum, cest au principe de lorganisation de lenseignement qui porte ce nom, cette ideest contredite par le plus simple examen de lhistoire. Et puis mon Dieu, par cette histoire je vous en prie,nentendez pas ce quon vous enseigne sous le nom dhistoire de la philosophie par exemple, ou quoi que ce soitdautre, qui est une sorte de repltrage qui est fait pour vous donner lillusion que ces diverses couches, que cesdiverses tapes de la pense sengendrent lune lautre. Le moindre examen prouve quil nen est rien et quaucontraire tout a procd par cassure, par une succession dessais, douvertures qui chaque fois a donn

    lillusion quon pouvait embrayer sur une totalit. Le rsultat est quil suffit bien entendu daller dans nimportequelle boutique, je veux dire de libraire, de libraire dantiquits, piquer nimporte quel bouquin du temps de laRenaissance : ouvrez-le, lisez-le vraiment, vous vous apercevrez que les trois-quarts des choses qui lesproccupaient et qui paraissaient pour eux essentiel, vous nen trouvez mme plus le fil conducteur et bien sr,ce qui peut vous paratre vous vidence a t engendr une certaine poque qui nest pas trs exactementbien sr il y a 20 ans, 50 ans ou 30 ans, mais qui ne remonte pas plus haut que Descartes. Cest qu partir deMonsieur Descartes il est arriv certaines choses quand mme notables en particulier linauguration de quelquechose qui sappelle notre science nous, une science qui se distingue quand mme au moins apparemment trscertainement pour nous par une efficace, une efficace assez prenante pour intervenir jusquau plus quotidien dela vie de chacun. Mais la vrit cest peut-tre ce qui la distingue des savoirs prcdents, qui se sont toujoursexercs dune faon plus sotrique, je veux dire qui tait le privilge, privilge quon dit, privilge quon croitdun petit nombre.

    Pour nous, nous baignons dedans, dans les rsultats de cette science. Je veux dire que la moindre des chosesqui sont ici et jusquaux petits siges bizarres sur lesquels vous tes assis, en sont vraiment la consquence.Auparavant on faisait des siges avec quatre pattes comme de solides animaux, enfin il fallait que celaressemble des animaux. Maintenant a prend un petit aspect mcanique. Vous vous ny tes pas encore faitsbien sr. Les siges anciens vous manquent.

    Alors moi, je fais un enseignement pour quelque chose qui est n dans ce moment de lhistoire et des sicles oon tait dj jusquau cou avant mme quon puisse le dire comme je viens de le dire, dans le contexte de lascience qui sappelle la psychanalyse. Cest comme a que jai t entran me mettre dans une positiondenseignement bien particulire. Une position denseignement qui sur un certain point, sur un certain terrain varepartir comme si rien navait t fait. Car la psychanalyse a veut dire a. Cest que dans un certain champclassique qui avait t appel jusque l psychologie et quon peut expliquer bien sr par toutes ces conditionshistoriques qui avaient prcd, rien navait t fait. Je veux dire si on avait fait une sorte de construction trslgante et bien sr qui peut servir tant admis la base un certain nombre de postulats quil faut dailleurstoujours quelle reconstruise rtroactivement : somme toute si ces postulats sont admis, tout va bien, mais siquelque chose est mis en question dune faon radicale, rien ne va plus. Cest a, non pas que monenseignement sert, cest a quil est asservi, cest a quil est au service: cest faire valoir quelque chosequi est arriv, et qui a un nom, qui sappelle Freud. a arrive quil arrive des choses qui portent un nom. soitout seul cest un problme. Cest un problme qui nest aucunement rsoluble laide de simples notions de cequon appelle les influences, les emprunts, la matire. Bien sr dans beaucoup de cas peut servir, quelles sont

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    les sources. a sert justement sur le plan littraire, sur le plan et dans la perspective dite universit de Lettres.a ne rsout dailleurs absolument rien, ds que quelque chose qui existe un peu, par exemple un grand pote :une pure folie de vouloir aborder le problme au nom des sources. Dans ce qui sappelle lenseignement courant,autrement dit ce que jaiappel tout lheure le genre confrence, a peut aussi servir le point de vue source.Seulement il est clair avec ce que je vous ai dit dabord que de temps en temps il y a des cassures savoir quily a des gens qui en effet ont su emprunter des petites choses par ci par l pour nourrir leur discours, nest quelessence de ce discours qui part dun point de rupture. Si mon enseignement sert et dclare au service de ceci

    faire valoir Freud, dans ce cas quest ce que a veut dire ? a veut dire prcisment que ce qui mintresse anest pas de rduire Freud ses sources.

    Au contraire je montrerai la fonction quil a eu comme cassure ; parce que bien entendu pour le faire rentrerdans le rang, le remettre sa place dans la psychologie gnrale, il y en a dautres qui sy emploient, moyennantquoi, ils ngligent la seule chose qui est intressante ; cest savoir pourquoi Freud est un nom, autour de quoisaccroche cette chose si singulire qui fait la place de ce nom dans la conscience de notre poque ; pourquoiaprs tout, Freud, apparemment, na pas encore eu quelques unes des consquences cataclysmiques qua eu lenom de Marx ; pourquoi est-ce quil a un prestige du mme ordre, pourquoi diable ; pourquoi est-ce quil y atout un champ non seulement o on ne peut faire que de lvoquer, mais o, quon adhre ou pas ce quelquechose quil a dit et qui serait son message, je dirais mme sans quon puisse dire proprement parler, part unesorte de mythologie qui circule, ce que a veut dire, quil ait cette valeur, ce point nodal ; comment a se faitque ce nom soit l si prsent nos consciences. Que je mattache ainsi faire valoir Freud, ceci est une touteautre affaire que ce que jappellerai des victoires de penseurs. Bien sr ce nest pas sans rapport avec la pense,mais en quelque sorte cest quelque chose qui nous claire sur ce quil peut y avoir dj de surprenant, danscette incidence sur notre histoire tous, des effets de la pense. On pourrait croire que puisque ce sont desmdecins qui pour linstant portent le faix du message de Freud, on puisse dire quaprs tout ce nest pas lui leprincipal ; quel est le principal, ce sont les choses concrtes auxquelles ils ont affaire, je dis, concrtes au sensque ce mot a comme rsonance, choses comme a est fait, un morceau, un bloc, quelque chose qui tient, enfinquoi, chacun sait, des malades, on dit quils ont simplement des choses traiter, quelque chose qui rsiste.

    Freud nous a appris que parmi ces malades il y a des malades de la pense. Seulement il faut faire attention quecest une fonction qui est ainsi dsigne, quon est malade de la pense au sens o lon dit quon travaille duchapeau. savoir que a se passe au niveau de la pense, est-ce que cest a ce que a veut dire ? Cest cequon disait jusqu lui, en somme. Cest bien l tout le problme : psychopathologie mentale. Il y a des tagesdans lorganisme, ltage suprieur l, au niveau des commandes. Il doit y avoir quelque part un type ici, dansune petite salle doil peut teindre tout ce qui est l haut dans le plafond. Cest comme cela quon simagine lapense au niveau dun certain point de vue, la vrit sommaire, cest quil y a quelque part quelque chose dedirecteur. Et que si cest ce niveau l que cela se dtraque on aura des troubles de la pense. videmment silon teint tout cela engendrerait une certaine perturbation mais enfin nous nen serons pas moins tous bienvivants, nous nous dirigerons ttons vers une porte et on remettra a. Ctait a.Cest a la conceptionclassique du malade de la pense. Le mot malade de la pense peut-tre pris dans un autre registre. Nouspourrions dire des animaux malades de la pense, comme on dit des animaux malades de la peste. Cest uneautre acception. Je ne vais pas jusqu dire que la pense en soi est une maladie. Le bacille de la peste en lui-mme nest pas une maladie non plus. Il lengendre. Il lengendre pour les animaux qui ne sont pas faits pour lesupporter, le bacille. Cest peut-tre a dont il sagit. Penser nest pas en soi une maladie, mais il y en a quellepeut rendre malade. Quoiquil en soit, cest quelque chose qui est assez proche de a que Freud dcouvre,dcouvre dabord. Au niveau de la maladie, il y a de la pense qui circule et mme de la pense de tout lemonde : notre pain et notre vin, la pense que nous partageons peu, de celle dont on pourrait, changeant uneformule, dire : pensez-vous les uns les autres.

    Cest de celle-l quil sagit: cest sintroduire dans ceci que cest penser les uns les autres que nous sommes,quil y a des phnomnes qui se produisent, qui tiennent troitement ce pensez-vous les uns les autres et quiconstituent un certain champ de maladie.

    Les nvroses : voil avec quoi Freud sintroduit; cest savoir que loin que le processus de la pense soit unefonction autonome, ou plus exactement qui ne se situe, se constitue que du dgagement de son autonomie, decette chelle, pyramide humaine, grimpage sur les paules les uns des autres qui ont permis au cours des sicles

    dans une tradition qui sest elle mme appele, mais pourquoi pas philosophique, qui ont permis de dgager desconditions dun pur exercice de la pense, quelque chose dessentiel isoler pour que de l, elle reprenne uneprise au sens inverse sur tout ce dont elle a d dabord se prserver pour garantir son juste exercice. Bref,quelque chose qui assurment nest pas rien, puisquil se trouve en apparence que cest de l qu la fin sestengendr ce qui est notre privilge, une physique correcte, se trouve quil nous est reprsent de ce travail deculture, disolation, pointant vers une certaine efficace, laisse compltement de ct ce quil en est des rapports

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    de lanimal humain la pense parce quil y est intress depuis lorigineet qu la vrit, il nest pas sr, ilsemble mme certain que ces activits, que ces fonctions voire au niveau le plus lmentaires, le plusphysiologique au sens o ce mot dsigne les fonctions les plus familires sont dj intresss titre de maintien, titre de chose qui est roule, dplace, qui sert dj des fonctions de pense. Bref, que loin quil en soitcomme tout ce que le travail des philosophes nous a donn le supposer, que cest dans ce dernier critre unacte transparent lui-mme, une pense qui sait penser que soit lessence de la pense ; que tout au contrairetout, tout ce dans quoi nous avons cru devoir nous purifier, nous dgager pour isoler ce processus de la pense,

    savoir nos passions, nos dsirs, nos angoisses, voire nos coliques, nos peurs, nos folies, tout cela nousparaissait en nous tmoin de la seule intrusion de ce quun Descartes appelle le corps, car la pointe de cettepurification de la pense il y a que la pense nous ne pouvons saisir par aucun point quelle soit scable : toutvient du trouble apport par des passions? des organes: tel est le point o on en arrive au terme dunetradition philosophique. Au contraire Freud nous faisant retourner en arrire, nous dit que cest au niveau de nosrapports, rapports la pense quil faut chercher le retord (sic) de toute une part, singulirement accrue semble-t-il dans notre contexte ; de civilisation de gouverner par la prvalence, la croissance de la pense en quelquesorte incarne dans des brain-trusts, comme on dit, de la pense, est l depuis toujours et pour nous sensibleencore, dans ce qui nous parat le plus caduque, le plus dchet, le plus inassimilable au niveau de certainesdfaillances qui, en apparence, ne paraissent rien devoir qu la fonction dudficit. En dautre termes pense un niveau o a ne se saisit pas du tout soi-mme comme pense. Bien plus encore, a pense et a pensant ceniveau ou a ne se saisit pas soi-mme, a va plus loin. Justement, cest ainsi parce que a ne veut aucun prixse saisir ; que a prfre incontestablement se dessaisir de soi-mme encore que ce soit pens. Et bien plusencore, a ne reoit pas du tout volontiers les observations qui pourraient, du dehors, linciter, ce qui pense, se

    ressaisir comme pense. Cest a la dcouverte de linconscient.

    a a t fait une poque o rien ntait moins contestable que cette supriorit de la pense et en particulier,il y avait quand mme des gens quon appelait selon les registres, nobles descendants des grecs et des romains,civiliss, hommes arrivs au stade de leur pense positive, enfin o on faisait un crdit que lhistoire nous amontr excessif, au progrs de lesprit humain et au fait que dans certaines zones pour peu quon y ait t unpeu aid, quon vous ait tendu la main, on pouvait franchir une frontire et entrer dans le cercle des hommesdans le monde, qui pouvaient se dire clairs. videmment le mrite de Freud est de sapercevoir quil faut enjuger autrement, ceci bien avant que lhistoire nous ait en effet rappel plus de modestie, en nous montrant ce

    que nous pouvons depuis telle et telle date toucher du doigt tous les jours, cest quil ny a en tout cas dans lechamp humain dfini comme celui des gens qui sont pourvus de pouvoirs singuliers de manier le langage, il ny a proprement parler aucune espce daire privilgie et que civiliss ou pas sont capables des mmesentranements collectifs, des mmes fureurs, quils sont toujours rests un niveau quil ny a nullement lieu dequalifier comme plus haut ou plus bas, comme affectif, passionnel ou prtendu intellectuel, ou dvelopp commeon dit, mais ont tous leur porte exactement les mmes choix et susceptibles de se traduire dans le mmesuccs et les mmes aberrations. Cest que Freud, par le message quil porte, si rduit quil soit vhicul grceaux soins des gens plus ou moins infirmes qui en sont les reprsentants officiels ; cest quassurment Freud nediscorde en rien avec tout ce qui nous est arriv depuis son temps, de nature nous inspirer sur cetteperspective de progrs de la pense de vues plus modestes.

    Il ne discorde en rien, il reste l avec son message, peut-tre dautant plus fort, dans son incidence, quil resteencore ltat ferm du plus nigmatique et que mme si on russit, grce un certain niveau de vulgarisation,une certaine flottabilit, il se trouve quil y a quelque chose justement ce niveau o ltre humain est une

    pense qui heureusement a ce secret avertissement au sein delle mme quelle signore que les gens sententque dans ce message freudien mme sous la forme o pour linstant il vogue, transform en pilules quil y aquelque chose de prcieux, dalin sans doute, mais dont nous savons qu cette alination nous sommes lisparce que cest notre propre alination mme, et que quiconque se donne la peine dessayer de rejoindre leniveau o il porte, cest sr, la preuve est faite, ne serait-ce que par ce recueil de scories que sont mes proprescrits, cest sr dintresser, dintresser singulirement les gens les plus divers, les plus disperss, les plustrangement situs et pour tout dire, nimporte qui, ceci ltonnement de ceux qui veulent que la littraturesoit toujours faite pour rpondre de certains besoins. Ils se demandent pourquoi mes critsse sont vendus.Moi je suis gentil quand on vient me demander cela, je me mets leur place, je leur dis : je suis comme vous, jene sais pas. Et puis, aprs tout, je leur rappelle que ces critssont quand mme uniquement quelques filsflotteurs, lots, points de repre que jai mis de temps en temps pour les gens qui jenseignais. Jai mis enrserve le comprim, dans un certain coin pour quils se souviennent que javais dj dit a telle date ; lelendemain du jour o jai quitt le journaliste qui venait me demander pourquoi on lisait mes crits, mais aprstout, les critsa intresse le journaliste qui me lapprend, cest certain. Si a intresse tellement de monde cest

    peut-tre cause de ce que jy dis, tout simplement. videmment il y a une certaine conception, celle que jaiappel la conception besoin, besoin concret bien sr, cest l le principe de toute publicit, au niveau besoin onstonne.

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    Pourquoi est-ce quils auraient besoin de ces critsqui sont parat-il incomprhensibles ? Ils ont peut-tre aussibesoin davoir un endroit o ils saperoivent quon parle de ce quils ne comprennent pas. Pourquoi pas. Enfin laquestion de mon enseignement, si elle est, quil faille faire valoir Freud, a nest videmment pas au niveau dece grand public comme on dit, puisque comme je viens de vous lexpliquer, quoi quon fasse, et je dirai a veutdire : nimporte quoi quon fasse, savoir mme en laissant la charge des choses cette corporation quisappelle les psychanalystes et dont je suis un des fleurons, a va trs bien avec ce que font les autres, lescopains. Le grand public na pas besoin de moi pour lui faire valoir Freud puisque je viens de vous expliquer que

    quoiquon fasse, entendez-le comme vous voudrez, et mme entendez-le comme je lentends, Freud est bien l.Donc ce qui jusquici constitue leffort de mon enseignement nest videmment pas mettre au registre de fairevaloir Freud au niveau de la grande presse, mais un tout autre. Et la vrit cet enseignement bien srnaurait pas lieu dtre, mais la vrit je ne vois pas pourquoi je men serais moi-mme impos le souci nileffort sil ne sadressait pas aux psychanalystes. Car voil, si nous parlons de ce que je vous donne dans saformule la plus vaste, cest savoir que cest au niveau dune pense quil me faut bien partir de maintenantconsidrer comme existante au niveau le plus radical et conditionnant dj au moins une part immense de ceque nous connaissons comme animal-humain. Quil faille reposer la question de ce que cest que la pense quece nest pas au niveau o on considre que son essence est dtre transparente elle-mme et de se savoirpens que gte la question, mais bien plutt au niveau du fait que, en naissant tout tre humain baigne dansquelque chose que nous appelons la pense, mais dont un examen plus profond dmontre avec vidence, et cecids les premiers travaux de Freud, cest quil est tout fait impossible de saisir ce dont il sagit, sinon sappuyer sur son matriel, constitu par le langage dans tout son mystre. Je veux dire mystre au sens o rien nest clairci concernant son origine mais o au contraire, quelque chose est parfaitement discible concernant

    ses conditions, son appareil, comment cest fait, au minimum, un langage. Telle est ce quon appelle proprement parler sa structure. Nier que ce soit de l que Freud est parti, cest nier lvidence, cest nier letmoignage que constitue pour nous ses grandes premires uvres, celles qui sappellent nommment laTraumdeutung, la Psychopathologie de la vie quotidienneet que nous ce que nous avons traduit par Le MotdEsprit, le Witzcest nier que cest uniquement et dabord au niveau du fait que des phnomnes qui enapparence se prsentent fondamentalement comme irrationnels, comme capricieux, comme bouchon, le rvecomme absurdit, le lapsus, son caractre drisoire du Witz qui nous fait rigoler on ne sait pas pourquoi, cest lque Freud dabord dsigne le champ de linconscient et que si lintrieur de cela, forc daller vite, videmmentil nous dirige vers le champ spcialement intress par tous ces phnomnes, cest dire le champ de lasexualit, il nen reste pas moins, que la structure, le matriel qui est en cause dsigne, puisque justement toutce qui se passe sans le moindre secours de ce que nous avons pris jusqualors pour la pense cest direquelque chose de saisissable comme conscient, comme capable de se saisir soi-mme, cest bien l do partFreud.

    Ce quintroduit comme radical, comme bascule, quintroduit comme champ qui pose des questionscompltement nouvelles en particulier celle-ci, la premire de toutes, qui est de savoir si la conscience elle-mme est cette chose qui se prtend peut-tre la plus impondrable des choses, mais assurment la plusautonome, linconscient nest pas une simple consquence, un dtail et en plus un dtail frapp de mirage, parrapport ce quil en est des effets dune certaine articulation radicale, celle que nous saisissons dans le langage,en tant que ce serait peut-tre bien elle aprs tout, qui aurait engendr ce quelque chose qui est en questionsous le nom de pense. Autrement dit la pense nest pas quelque chose que nous concevons pointe comme

    une espce de fleur, chose qui pointe au sommet dont (sic)ne sait quelle volution, dont on voit mal au restequi serait le facteur commun qui la destinerait cette volution produire cette fleur ou au contraire de quelquechose dont il sagit pour nous, de rinterroger srieusement quelle peut tre lorigine et de voir quen tout cas telque a se prsente nous pour linstant, a nest assurment pas sous la forme dune fonction dtachable,qualifiable aucun degr de suprieure, mais au contraire une condition pralable, radicale lintrieurdesquelles on fasse loger comme elles peuvent toute une srie de fonctions en effet animales et ceci depuis lesplus suprieures comme on dit, celles qui peuvent se situer au niveau du nvraxe jusquaussi bien celles qui sepassent, on ne sait pas pourquoi on les appelle infrieures, au niveau des tripes et des boyaux. Ce qui importeen dautres termes cest de remettre en question tout cet tagement dentits qui tentent nous faire saisir lesmcanismes organiques comme quelque chose de hirarchis, alors quen fait, cest au contraire peut-tre, auniveau dun certain discord radical cadre deux*, peut-tre trois registres que je dsigne comme le symbolique,limaginaire et le rel. Mme leurs distances rciproques ne sont pas homognes et les mettre sur une mmeliste a dj quelque chose darbitraire; quimporte si ces registres au moins pour introduire la question, peuventavoir quelque chose defficace. Quoiquil en soit, ds lors quil sagit au niveau dune certaine passion, souffrance,

    ds lors quil sagit dune pense, dont nous ne pouvons saisir nulle part qui la pense comme tant uneconscience, avoir une pense qui nulle part ne se saisit elle-mme, une pense dont toujours peut se poser laquestion du qui la pense, ceci suffit, pour que quiconque sintroduit dans cette trange dialectique, doive au

    *Nous reproduisons textuellement la transcription propose, manifestement peu comprhensible.

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    moins pour lui, avoir renonc cette prvalence de la pense en tant quelle se saisit elle-mme. Je veux direque le psychanalyste ne doit pas seulement avoir plus ou moins bien lu Freud en gardant par devers lui cespetites cases de lunivers psychologique, grce quoi il est bien davance clair que toi cest toi et moi je suismoi, moi en tout cas bien entendu puisque je suis psychanalyste, je suis le gros malin charg de te conduiredans les dtours dun srail dont jaurai depuis longtemps la familiarit ; que si le psychanalyste, je veux dire auniveau de sa pratique, nest pas capable de se prsentifier tout instant comme tant, ce qui est en principeparfaitement sa porte, savoir quelle est sa dpendance lui dun certain nombre de choses quen principe,

    je rpte, il a du toucher du doigt dans son exprience inaugurale, la dpendance dun certain fantasme parexemple, et de considrer que ce nest pas parce quon vient le trouver comme tant ce que jai appel le sujetsuppos savoir, il sait, puisque justement ce sur quoi on le consulte cest non pas sur ce qui est en marge dunsavoir quelconque, que ce soit celui du sujet ou que ce soit le savoir commun, que cest justement sur le pointqui se prsente comme tant ce qui chappe au savoir, savoir radicalement sur ce qui pour chacun est ce quilne veut pas savoir. Pourquoi ne veut-il pas le savoir si ce nest parce que cest, parce que cest l quelque chosequi le met en question comme sujet du savoir, ceci au niveau de ltre le plus simple et disons le moins inform .Que lanalyste ne croie pas pouvoir sintroduire dans une pareille question, purement accepter ce qui lui a tdfr comme rle dans cette forme du sujet suppos savoir, puisquil sait bien quil ne sait pas, que tout ce quilpourra forger comme savoir propre risque de ne pas se constituer autrement quil ne ferait dune dfense contresa propre vrit. Tout ce quil construira comme psychologie de lobsessionnel, tout ce quil incarnera dans telleou telle tendance dite primitive, nempchera pas, qu mesure que plus loin se poussera cette relation quonappelle le transfert, il sera mis en question sur le mode fondamental qui est celui de la nvrose en tant quilcomporte le jeu glissant de la demande et du dsir. Il ne sait pas, il ne sent pas, que rien ne saurait se dplacer

    quand il ne sent effectivement pas que cest son dsir que la demande hystrique intresse; que cest sademande que le dsir de lobsessionnel veut faire surgir tout prix, ce qui selon la loi pour chacun rgle leursrapports avec leur partenaire, il ne suffit pas que cet appel il y rponde en dmontrant chacun de sesquestionnants quil y a l telles formes dj qui sont passes, reproduites, quil recule la question vers je ne saisquelle ritration toujours bien sr rtroactive, assurment dimension essentielle faire saisir au sujet, ce quil alaiss tomber de lui-mme sous la forme dun irrductible noyau. Mais sans chafaudage, tant de constructionscompliques destines rendre compte des rsistances, des dfenses, des oprations du sujet, de tel et tel gainplus ou moins dsirable, peuvent ne reprsenter que superstructures au sens de constructions fictives destinespour lanalyse le sparer de ceci o en fin de compte il est traqu qui finit par reprsenter pour le sujet ce quoi le progrs analytique doit enfin le faire renoncer : cet objet la fois privilgi et objet-dchet quoi il sestlui mme accol et qui finit par mettre lanalyste dans une position si dramatique puisquil faut quil sache lui-mme la fin, liminer de ce dialogue comme quelque chose qui en tombe et qui en tombe pour jamais. Cettediscipline qui, contraire celle qui compte sur je ne dirai pas le savant, car le savant de la science moderne cestquelquun qui a un rapport singulier avec ce quon peut appeler socialement sa surface avec sa propre dignit

    qui est tellement loin de cette forme idale, qui est au fond, qui constitue le statut de sa dignit, de celui qui saitet qui touche, de celui qui par la prsence de sa seule autorit opre et gurit, que ce nest pas au savant que jemen remettrai mais chacun sait que ce qui est tellement nouveau, qui spcifie les formes les plus actuelles de larecherche scientifique ne sont pas, ne sont nullement identifiables aux types tradit ionnels de lautorit savante.La voracit avec laquelle ceux qui entendent, ce je lenseigne dj depuis tant dannes se suent**, cen estdrisoire, sur mes formules pour en faire *** donc chacun en fin de compte ne pense riendautre que ceci, quils se pareront de mes plumes, tout ceci bien sr pour se donner les gants davoir fait unarticle qui tient debout. Rien nest plus contraire ce quil sagirait dobtenir deux savoir justement conqurirla juste situation de dpouillement, de dmunissement dirai-je qui doit constituer celle de lanalyste en tant quilest un homme entre dautres qui doit savoir quil nest ni savoir ni conscience, mais dpendant aussi bien dudsir de lAutre que de sa parole. Tant quil ny aura pas danalyste qui maient assez bien entendu pour arriver ce point, bien sr il ny aura pas non plus cest que cela engendrerait aussitt savoir ces pas essentiels o nousen sommes encore attendre dans lanalyse et qui redoublant les pas de Freud la ferait de nouveau avancer

    **.

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    Le lacanisme est un avatar du freudisme. On comprendra que la cause laca-nienne se plaide comme la causefreudienne. Terrible imprialisme idologique, institutionnel et politique que les pyramidaux de Lacan mneront

    vers llaboration d une international lacanian association suite la scission de 1963 avec lAFP. Linnovationlacanienne rside dans la recherche de la thorisation du sujet de linconscient. Rendons Lacan ce qui revient Lacan, comme on laisse lHomme ce qui revient sa mmoire. Lhomme serait -il ligot au mat de son navire(destin) tel lUlysse dHomre auprs des sirnes si:

    lamour cest donner ce que l on na pas quelquun qui nen veut pas?

    Ou alors, la clbre phrase de Jacques Lacan rejoindrait-elle la pense de Pascal, savoir:

    tout ce qui est incomprhensible ne laisse pas dtre

    Jacques Lacan conoit la critique littraire dans la promotion de la structure du langage tellequelle puisse recouvrir ce sujet neuf se produire en tant que sujet divis dans son tre; ilpoursuit par cest parce que l inconscient ncessite la primaut dune criture que les critiquesglisseront traiter loeuvre crite comme se traite l inconscient. Sous rserve que loeuvre criten imite pas l effet de linconscient, elle en pose lquivalent, pas moins rel que lui, le forgerdans sa courbure.

    Freud dmontre que le signifiant a en quelque sorte t refoul et que cest l le point d appel du fluxinpuisable de significations quil prcipite dans le trou quil produit que Lacan commente comme suit:interprter consiste certes, ce trou, le clore. Mais linterprtation na pas plus tre vraie que fausse. Elle a tre juste, ce qui en dernier ressort va tarir cet appel de sens, contre lapparence o il semble fouett aucontraire.(Source: prface de Lacan c est la lecture de Freud au livre de R. Georgin, Lacan).

    Frans tassigny source :http://users.swing.be/sw271551/

    FONCTION ET CHAMP

    DE LA PAROLE ET DU LANGAGE

    EN PSYCHANALYSE

    par Jacques Lacan

    http://users.swing.be/sw271551/http://users.swing.be/sw271551/http://users.swing.be/sw271551/http://users.swing.be/sw271551/
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    Rapport

    du Congrs de Rome

    tenu

    lIstituto di Psicologia dellaUniversit di Roma

    les 26 et 27 septembre 1953

    PRFACE

    En particulier, il ne faudra pas oublier que la sparation en embryologie, anatomie, physiologie, psychologie,sociologie, clinique nexiste pas dans la nature et quil ny a quune discipline : la neurobiologie laquellelobservation nous oblige dajouter lpithte dhumaine en ce qui nous concerne .

    (Citation choisie pour exergue dun Institut de Psychanalyse en 1952).

    Le discours quon trouvera ici mrite dtre introduit par ses circonstances. Car il en porte la marque.

    Le thme en fut propos lauteur pour constituer le rapport thorique dusage, en la runion annuelle dont lasocit qui reprsentait alors la psychanalyse en France, poursuivait depuis dix-huit ans la tradition devenuevnrable sous le titre de Congrs des Psychanalystes de langue franaise , tendu depuis deux ans auxpsychanalystes de langue romane (la Hollande y tant comprise par une tolrance de langage). Ce Congrsdevait avoir lieu Rome au mois de septembre 1953.

    (82)Dans lintervalle, des dissentiments graves amenrent dans le groupe franais une scession. Ils staientrvls loccasion de la fondation dun institut de psychanalyse . On put alors entendre lquipe qui avaitrussi y imposer ses statuts et son programme, proclamer quelle empcherait de parler Rome celui qui avecdautres avait tent dy introduire une conception diffrente, et elle employa cette fin tous les moyens en sonpouvoir.

    Il ne sembla pas pourtant ceux qui ds lors avaient fond la nouvelle Socit franaise de Psychanalyse quilsdussent priver de la manifestation annonce la majorit dtudiants qui se ralliaient leur enseignement, nimme quils dussent se dmettre du lieu minent o elle avait t prvue.

    Les sympathies gnreuses qui leur vinrent en aide du groupe italien, ne les mettaient pas en posture dhtesimportuns dans la Ville universelle.

    Pour lauteur de ce discours, il pensait tre secouru, quelque ingal quil dt se montrer la tche de parler de laparole, de quelque connivence inscrite dans ce lieu mme.

    Il se souvenait en effet, que bien avant que sy rvlt la gloire de la plus haute chaire du monde, Aulu-Gelle,dans ses Nuitsattiques, donnait au lieu dit du Mons Vaticanusltymologie de vagire, qui dsigne les premiersbalbutiements de la parole.

    Que si donc son discours ne devait tre rien de plus quun vagissement, au moins prendrait-il l lauspice dernover en sa discipline les fondements quelle prend dans le langage.

    Aussi bien cette rnovation prenait-elle de lhistoire trop de sens, pour quil ne rompt pas quant lui avec lestyle traditionnel qui situe le rapport entre la compilation et la synthse, pour lui donner le style ironiquedune mise en question des fondements de cette discipline.

    Puisque ses auditeurs taient ces tudiants qui attendent de nous la parole, cest avant tout leur adresse quila foment son discours, et pour renoncer leur endroit, aux rgles qui sobservent entre augures de mimer larigueur par la minutie et de confondre rgle et certitude.

    Dans le conflit en effet qui les avait mens la prsente issue, on avait fait preuve quant leur autonomie desujets, dune mconnaissance si exorbitante, que lexigence premire (83)en ressortait dune raction contre le tonpermanent qui avait permis cet excs.

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    Aussi bien saccorde-t-elle une conception de la formation analytique qui serait celle dune auto-cole qui, noncontente de prtendre au privilge singulier de dlivrer le permis de (85)conduire, simaginerait tre en posture decontrler la construction automobile ?

    Cette comparaison vaut ce quelle vaut, mais elle vaut bien celles qui ont cours dans nos convents les plusgraves et qui pour avoir pris naissance dans notre discours aux idiots, nont mme pas la saveur du canulardinitis, mais nen semblent pas moins recevoir valeur dusage de leur caractre de pompeuse ineptie.

    Cela commence la comparaison que lon connat, du candidat qui se laisse entraner prmaturment lapratique, au chirurgien qui oprerait sans asepsie, et cela va celle qui incite pleurer sur ces malheureuxtudiants que le conflit de leurs matres dchire comme des enfants dans le divorce de leurs parents.

    Sans doute cette dernire ne nous parat sinspirer du respect qui est d ceux qui ont subi en effet ce quenous appellerons, en modrant notre pense, une pression lenseignement qui les a mis rude preuve, maison peut aussi se demander en entendre le trmolo dans la bouche des matres, si les limites de lenfantillagenauraient pas t sans pravis recules jusqu la niaiserie.

    Les vrits que ces clichs recouvrent, mriteraient pourtant quon les soumette un plus srieux examen.

    Mthode de vrit et de dmystification des camouflages subjectifs, la psychanalyse manifesterait-elle uneambition dmesure appliquer ses principes sa propre corporation : soit la conception que lespsychanalystes se font de leur rle auprs du malade, de leur place dans la socit des esprits, de leurs relations leurs pairs et de leur mission denseignement ?

    Peut-tre pour rouvrir quelques fentres au grand jour de la pense de Freud, cet expos soulagera-t-il chezcertains langoisse quengendre une action symbolique quand elle se perd en sa propre opacit.

    Quoi quil en soit, en voquant les circonstances de ce discours, nous ne pensons point excuser sesinsuffisances trop videntes de la hte quil en a reue, puisque cest de la mmehte quil prend son sens avecsa forme.

    Aussi bien avons-nous dmontr, en un sophisme exemplaire du temps intersubjectif1, la fonction de la htedans la prcipitation (86)logique o la vrit trouve sa condition indpassable.

    AJOUT DE LA REDACTION AFFIN D ACTUALISER LES ARCHIVESLACAN

    Source :http://www.ecole-lacanienne.net/bibliotheque.php

    Cette rubrique vous propose une importante collection de textes divers de Jacques Lacan que vouspouvez tlcharger votre guise. En imprimant les diffrents sminaires (sance par sance), vous aurezl'quivalent d'une photocopie, et pourrez alors comparer avec l'une quelconque des versions tabliesqui circulent, dans le commerce ou sur le Net.Versions bilingues / Versiones bilingesAjout le 13 aot 2012Franais / Espagnol : Vous trouverez ici divers textes de Jacques Lacan dans ses versions bilingues,prpares par des membres de l'cole lacanienne de psychanalyse. Aqu encontrar diversos textos deJacques Lacan en versiones bilinges preparadas por miembros de la cole lacanienne de psychanalyse.

    Pas-tout Lacan.Ajout le 8 juin 20 Vous pouvez ds maintenant avoir accs la plupart des petits crits lancs tousvents par Jacques Lacan, de 1928 1980 ( l'exception des sminaires). Il vous suffit pour cela de cliquerau bon endroit.Sminaires Jacques Lacan

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    Rien de cr qui napparaisse dans lurgence, rien dans lurgence qui nengendre son dpassement dans laparole.

    Mais rien aussi qui ny devienne contingent quand le moment y vient pour lhomme, o il peut identifier en uneseule raison le parti quil choisit et le dsordre quil dnonce, pour en comprendre la cohrence dans le rel etanticiper par sa certitude sur laction qui les met en balance.

    Ajout le 7 juin 2012Dsormais, l'ensemble du fonds Lacan (sminaires) disponible l'elp est prsent sur ce site. Vouspouvez tlcharger, sance par sance, ce qui vous importe dans les stnotypies des sminaires, sous unformat image lisible l'aide d'Acrobat reader (trs rpandu sur le Web et tlchargeable gratuitement).Tlcharger sur le site EpelAjout le 5 juin 2012L'ensemble de la collection de Littoral et de la Revue du Littoral sont dsormais entirement etgratuitement tlchargeables sur le site epel. De mme les premiers numros de la revue critique Quidpro quo.Revista Litoral n33 42Ajout le 12 septembre 2010

    Vous trouverez ici des exemplaires de la Revista Litoral,, au format pdfHerramientasAjout le 17 avril 2007Herramientas propuestas por la revista Opacidades

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    Anne 1995-1996 :

    "Les cas cliniques de Jacques Lacan"

    -Pascale Amiel :

    Le Pre Rel

    Lacan introduit une triplicit de l'exprience analytique avec les catgories du Rel, de l'Imaginaire et duSymbolique. Le pre se dcline donc selon ces trois instances. Application une oeuvre de fiction : "Io e ilRe" de Puppi Amati, puis l'observation du petit Hans que l'on trouve dans les cinq psychanalyses de Freud.

    -Muriel Mosconi :Passe, Trouvaille et style :

    Une lecture des cas de fin d'analyse que Lacan voque dans sa fameuse proposition du 9 Octobre 1967 surle Psychanalyste de l'cole.

    -Franz Kaltenbeck :"Quand Lacan contrle Ella Sharpe"(27 Juin 1996)

    Cinq sances du sminaire " Le dsir et son interprtation " (1958-1959) portent sur "Analyse d'un rvesingulier " ("Analysis of a single dream"), le chapitre V d'un livre d'Ella Freeman Sharpe, intitul "Analysis "(23 pages) : les sances du 14 janvier 1959 (manque), 21 janvier 1959, 28 janvier 1959, 4 fvrier 1959, 11fvrier 1959 et le dbut de la sance du 4 mars 1959.

    A un moment o l'cole (ECF) tudie la question de l'interprtation, la lecture du texte d'Ella Sharpe et dulong commentaire que Lacan nous en a livr semble s'imposer.

    Mais l'interprtation et la r-interprtation de ce rve dit unique n'est pas dtache de la nvrose complexedu rveur; Elles sont plutt articules aux difficults que celui-ci a avec la sexuation et avec son dsir. Nousvoyons l un domaine bien rel o l'interprtation doit oprer.

    Archives trois cas cliniques

    Prsentation de MM. Ren Targowla et Jacques Lacan le 19 dcembre 1929 la Socit de psychiatrie de Paris,paru dans LEncphale Paris, G. Doin et Cie, 1930, t 1, pp. 83-85

    Le malade que nous prsentons est un paralytique gnral dont la maladie dure depuis au moins sept ans. Lararet relative des cas de ce genre et certains dtails de lobservation nous ont paru justifier la prsentation.

    AP, 52 ans.

    volution clinique. Mari depuis 1906 ; pas denfant ni de fausse-couche de la femme. Pas de maladieimportante. Aucune notion de la contamination primitive. En 1918, commotion de guerre, do naissent certainssymptmes qui le font rformer 15 % ; il semble dailleurs que la question de la syphilis a t pose cemoment. Il reprend ses occupations ; mais on constate ce moment de la nervosit, de linsomnie, descauchemars de guerre, de lirritabilit, des tendances aux impulsions.

    http://www.edupsi.com/timone/AmielPereReel96.shtml.htmhttp://www.edupsi.com/timone/AmielPereReel96.shtml.htmhttp://www.edupsi.com/timone/Mosccasdepasse.shtml.htmhttp://www.edupsi.com/timone/Mosccasdepasse.shtml.htmhttp://www.edupsi.com/timone/FranzKaltLacanSharp.shtml.htmhttp://www.edupsi.com/timone/FranzKaltLacanSharp.shtml.htmhttp://www.edupsi.com/timone/FranzKaltLacanSharp.shtml.htmhttp://www.edupsi.com/timone/FranzKaltLacanSharp.shtml.htmhttp://www.edupsi.com/timone/Mosccasdepasse.shtml.htmhttp://www.edupsi.com/timone/AmielPereReel96.shtml.htm
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    En septembre 1922, apparat lpisode qui force lattention. Parti en voyage pour aller lenterrement duneparente, il manque la correspondance de ses trains, sgare, sendort dans une gare, revient sans songer donner une explication quelconque de lemploi de son temps. partir de ce moment, taciturne, inerte, secomportant comme un enfant , il a de gros troubles de la mmoire, des troubles de la parole, fait des achatsinconsidrs pour le commerce de nouveauts dont il soccupe, vend des bibelots qui appartiennent sonmnage et dpense cet argent dune faon incontrlable. Le diagnostic est port de paralysie gnrale, mais ilnest soign defaon rgulire quen 1924 lInstitut prophylactique o lon constate un amaigrissement

    notable, de gros dficits de mmoire, une ingalit pupillaire avec signe dArgyll-Robertson bilatral, rflexesrotuliens faibles, achillens abolis, du tremblement des mains et de la langue. Pas de signe de Romberg. Il estsoign de janvier 1924 novembre 1924 par une srie de 20 injections de Quinby, puis deux sries detryparsamide-salicylate de mercure, et, de novembre 1924 octobre 1925, par quatre sries de 8 injections detryparsamide-salicylate de mercure.

    Il est considr comme trs amlior sans que nous ayons pu obtenir dobservations plus prcises. Le retourdune activit au moins partielle est tel quil se considre comme guri, ne retourne plus lInstitutprophylactique et, en 1927, la place du petit commerce abandonn dans lintervalle, se charge dune grancedhtel. Mais bientt ses colres frquentes contre les clients, son irritabilit le forcent abandonner cettenouvelle entreprise. Il vend les objets qui se trouvent chez lui, se livre des violences envers sa femme. Ce sontces manifestations, ainsi quun petit ictus ayant donn une hmiparsie droite, dailleurs passagre, qui amnentsa femme le faire entrer en juin 1929 lhpital H enri-Rousselle.

    lhpital il sest montr ce quil est depuis. Dment, incapable de travailler, indiffrent, apathique eteuphorique, il prsente une dysarthrie qui le rend incomprhensible. Assez prsent linterrogatoire, en gnralassez bien orient, il a un gros dficit mnsique concernant sa vie passe, avec une atteinte mme des notionsacquises automatiques comme la table de multiplication ; il ne peut saisir un raisonnement lmentaireconcernant ses erreurs, se montre incapable dun effort psychique, a des troubles de lcriture.

    Affectivit extrmement diminue. Mchonnement, tremblement lingual, rflexe photo-moteur aboli, pupillegauche plus grande que la droite ; le rflexe achillen ne provoque quune faible flexion des orteils sur la plante,le rotulien gauche est aboli ; le rotulien droit est faible, il y a du ptosis de lil droit et une lgre diminution dela force musculaire du membre suprieur droit, reliquat de lhmiparsie droite. Bon tat gnral ; poids : 67kilos. Tension artrielle : 11 1/2 8. Rien aux autres appareils.

    Traitement : une srie de stovarsol petites doses dont les premires injections ractivent les signessrologiques du liquide cphalo-rachidien, puis en novembre malariathrapie sans aucun rsultat apprciablejusqu maintenant.

    VOLUTION DU SYNDROME SROLOGIQUE

    Dates R. de Vernes oude B.-W.

    (srum)

    R. de Vernes oude B.-W.

    (L.C.R.)

    Alb. Leuco Raction du benjoin

    Janvier 1924 D.O.= 95 D.O.= 90 0,46 7,2 (par champ)5 novembre 1924 D.O.= 28 D.O.= 11 0,38 3/4 (par champ)20 octobre 1925 D.O.= 11 D.O.= 0 0,31 2 (par champ)17 juin 1929 B.-W. : 0 0 (0cc,5) 0,24 0,4 (par mmc) 00000.02221.00000-023 octobre 1929 0 0 0,40 1,4 (par mmc) 11210.02211.00000-013 dcembre 1929 0 0 0,15 2 (par mmc) 00000.00210.00000-0

    Il semble bien que lon soit en prsence dun syndrome paralytique, remarquable par sa dure anormale. Unpremier point mrite de retenir lattention : les modifications des rflexes tendineux. Ceux-ci sont extrmementattnus, mais ils ne sont pas abolis ; dautre part, il ny a pas dans lvolution de la maladie dautremanifestation tabtique. Il faut donc se montrer assez rserv en ce qui concerne la possibilit dun tabsassoci, diagnostic que lon porte souvent sans discussion suffisante ; il semble plutt quil sagit ici dun

    processus dinflammation diffuse paralytique ayant volu vers la sclrose, comme on le voit dans les formesprolonges de paralysie gnrale, et ayant atteint non seulement lencphale mais diffrentes parties du systmenerveux.

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    Un second point intressant de cette observation est lvolution clinique. Elle sest caractrise par une rmissionimportante suivie dune reprise insensible, apparemment lente et progressive, des symptmes neuro-psychiques.Si on la compare aux ractions du liquide cphalo-rachidien, on voit que ces dernires se sont assez rapidementattnues sous linfluence du traitement, en mme temps que les troubles psychiques. Il faut en outreremarquer quelles sont actuellement apparemment ngatives ; il y a l un contraste singulier avec laccentuationde ltat dmentiel et de la dysarthrie qui montrent que le processus inflammatoire a continu dvoluersourdement. Cette persistance est dailleurs affirme par laction de la ractivation sur le syndrome humoral ; langativit nimplique donc pas la gurison absolue, mais simplement la rduction du processus encphalitiquedont lintensit est en quelque sorte au-dessous du seuil des ractions.

    Enfin, on notera labsence daffection intercurrente grave chez ce malade. Cest donc vraisemblablement laction de la tryparsamide quil faut imputer la rmission et la modification de lallure volutive. Il semble quelaction de la malariathrapie, dans les cas favorables, soit plus complte ; nous esprons peu dans lesconditions o elle a t institue ici mais nous pensons que, pratique ds le dbut, en priode de pleine activitinflammatoire, et complte par un traitement persvrant base darsenicaux pentavalents du type de latryparsamide, elle est susceptible damener la gurison vraie, qui na pu tre obtenue dans ce cas, o lonobserve seulement le ralentissement de lvolution.

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    Prsentation de MM. A. Courtois et J. Lacan la sance du 17 fvrier 1930 de la Socit clinique deMdecine mentale. Paru dans lEncphale, Paris, G. Doin et Cie, 1930, paru galement dans les

    Annales Mdico Psychologiques.

    Psychose hallucinatoire encphalitique. MM. A. Courtoiset J. Lacan prsentent un nouveau cas de psychosehallucinatoire chez une parkinsonnienne post-encphalitique. lment onirique important avec phnomnesvisuels au dbut des troubles, qui ont concid avec lapparition dune insomnie absolue. Interprtations destroubles neurologiques. Absence de conviction dlirante vraie. rapprocher des cas antrieurement publis ltranger et en France.

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    Observation par Jacques Lacan lors de la sance du 20 novembre 1930, la Socit de Psychiatrie de Paris, parudanslEncphale, 1931, 2, pp. 145-146.

    observation. Mme L. 53 ans.

    Prsentation de la malade : Parkinsonienne vidente. Rigidit du masque. Pli nasognien trs accentu droite,squelle de paralysie faciale droite. Trouble de la motilit oculaire.

    On voit louverture de la bouche un moignon lingual correspondant une perte de substance tendue de lalangue, il se termine par trois lobules dans lun desquels on croit reconnatre la pointe de la langue elle-mme.dentation complte thrapeutique.

    Histoire de la maladie

    1918. Grippe espagnole , dpression post grippale. Vers 45 ans, hypertension artrielle. Malaises, insomnie,irritabilit.

    Dcembre1927. Au bout de quelques jours, fivre mystrieuse, qualifie dintestinale ; dure un mois et nedpasse jamais 39. Dort toute la journe. Se rveille pour les repas, se rendort. Contraste avec linsomnieprcdente.

    Un jour, paralysie faciale flasque trs passagre, la suite de laquelle stablit le spasme.

    An1928. Somnolence, qui durera jusquen septembre. Ds le dbut, des troubles de la marche stablissent.Crises toniques oculaires, semble-t-il. Troubles du caractre. Boulimie. Amaigrissement de 25 kilos.

    Durant lt apparition des crises qui nous intressent. Accourus ses cris la nuit, les siens trouvent notremalade les dents profondment enfonces dans la langue tire au dehors sans quelle puisse desserrer cettemorsure et poussant des gmissements et des cris touffs ; la crise cesse au bout dun quart dheure, laissantsur la langue des marques et des plaies. Conscience complte pendant la crise. Scne renouvele presque toutesles nuits. Sa fille lobserve: elle constate, toujours dans le sommeil de la malade un mouvement dabaissementde la mchoire, puis un moment de protrusion de la langue, que suit une fermeture de la mchoire, et untrismus. La langue est ainsi attrape entre les dents et aussitt rveille par la douleur, la malade crie etgesticule. Pas dtat crpusculaire. Si on rveille la malade avant la morsure de la langue, elle peut retirer celle-ci. Oh ! jallais encore me mordre . Cessation des crises dans les deux derniers mois de lanne.

    An1929. Renversement des troubles du caractre dans le sens dune sensiblerie et dun excs de tendresse.Traitement par novarsno-benzol. Rapparition dclare des violences contre les siens, dune mchancetperverse, dune mythomanie maligne exprime par des discours et des hurlements la fentre.

    Rapparition des crises de morsures de la langue qui aboutissent en avril une gangrne partielle de la langue,suivie dans les 24 heures de chute de 1escarre. Les crises continuent. Aprs avoir tent vainement densupprimer les effets par une sorte de gouttire dentaire en caoutchouc, on arrache toutes les dents la maladeen mai 29. Les crises elles-mmes sont encore observes par lentourage jusquen aot. Nous avons pu faireconstater nous-mmes dans le service des mouvements dabaissement de la mchoire durant le sommeil.

    Examen actuel de la malade. Parkinsonienne typique, troubles de la marche, pulsion, hypertonie, perte desmouvements associs des bras, facis fig, commissure labiale droite releve, ptosis droite, strabisme internetrs marqu, absence de mobilit oculaire. Ldentation accentue encore la profonde transformation de laphysionomie de la malade. Hypersalivation, filet de salive aux commissures sans cesse contenu laide dunmouchoir. Parole monotone, leve, plaintive et agressive la fois. criture typique. Prcision et clart des dires.Viscosit psychique. Malveillance. Tension artrielle : 18-12.

    Examen des yeux. Acuit visuelle 0,4, raction pupillaire normale, tension rtinienne 60, strabisme interneexistant avant la maladie sest exagr, abolition des mouvements de latralit des yeux, conservation dumouvement de convergence et des mouvements dlvation et dabaissement des yeux. Pas damyotrophie desmuscles sterno, ni cliniquement ni lexamen lectrique.

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    Examen auriculaire, sang, liquide cphalo-rachidien :normaux.

    Commentaire. Lesspasmes toniques post-encphalitiques de protrusion de la langue sont rares dans lalittrature. Relevons une note de Christin sur un cas de contracture de la langue post-encphalitique dans la

    Revue Neurologiquede 1922, un cas de protraction de la langue par spasme dans lencphalite prolonge ;amyotrophie localise aux masticateurs par MM. Lhermitte et Kyriaco (Revue Neurologique, 1928), uneobservation de MM. Crouzon et Ducas, une observation de M. Dubois (de Berne), un syndrome des abaisseursde la mchoire au cours dun syndrome conscutif une gr ippe publi par MM. Fribourg-Blanc et Kyriaco dans laRevue Neurologique, 1929.

    Notre observation diffre des prcdentes par lassociation du trismus mutilateur, par labsence de lamyotrophiefrquemment note dans ces observations. Le point le plus remarquable nous semble tre lapparition de cescrises pendant le sommeil. Toutes les observations antrieures insistant bien sur la cessation ou labsence descrises toniques paroxystiques ou permanentes durant le sommeil.

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    Observation par P. Schiff, mme Schiff-Wertheimer et J. Lacan lors de la sance du 20.11.1930 la Socit dePsychiatrie de Paris, paru dans lEncphale, 1931, pp. 151 154.

    (151)Chez deux frres, spars par une diffrence dge de deux ans et qui ont pu tre observs durant unelongue priode, nous avons constat le mme ensemble de troubles instabilit, perversions instinctives,arriration physique et psychique qui signalent le dsquilibre mental constitutionnel. Plusieurs points sont relever dans lhistoire de ces jeunes gens. La similitude des destines dune part: lhomologie des causespathognes a entran celle des ractions psychiques et ces deux frres, nullement jumeaux, fortement hostileslun lautre et ne dsirant rien moins que se ressembler et simiter, ont subi les mmes entranements, se sontmontrs anti-sociaux de la mme faon, ont eu une odysse peu prs identique, ont commis les mmes actesmdico-lgaux. Dautre part les difficults du diagnostic tiologique sont noter: lorigine prcise des troubleschez le premier sujet na pu tre prouve que par lexamen du second. Les deux frres, enfin, ont prsent des crises dont la valeur clinique est dapprciation dlicate.

    Lan, Eugne T 20 ans a t suivi par lun de nous intervalles plus ou moins rguliers pendant quatre ans. Ila les antcdents suivants : convulsions dans la premire enfance ; cependant dvel